CONSOMMATION - Etienne Sebaux est l'invité de Yves Calvi

  • l’année dernière
Etienne Sebaux est directeur associé du cabinet de conseil AlixPartners, en charge du secteur des biens de consommation.
Regardez Le débat du 17 novembre 2023 avec Yves Calvi.
Transcript
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 De l'année 7h, 9h
00:04 RTL matin.
00:08 - Et 8h23, bonjour Etienne Sebault. - Bonjour Yves Calvi.
00:10 - Vous êtes directeur associé du cabinet Alex Partners.
00:12 Merci beaucoup d'être avec nous ce matin
00:14 sur RTL pour tenter de répondre à cette
00:16 question qui nous concerne tous. Comment l'inflation
00:18 bouleverse nos habitudes de consommation ?
00:20 Vous avez interrogé les Français avec vos équipes
00:22 et d'abord ce constat.
00:24 83% des consommateurs restent
00:26 inquiets face à l'inflation même si
00:28 elle ralentit. Le prix de nos achats l'emporte
00:30 sur tout le reste, c'est ça ? - Oui c'est ça et puis
00:32 je pense qu'il y a
00:34 des questions de perception aussi.
00:36 Puisqu'en fait on voit que sur
00:38 en tout cas une partie des produits, notamment
00:40 les produits alimentaires,
00:42 l'inflation connaît un palier, voire une
00:44 légère décrue. Mais c'est pas
00:46 ce qui est ressenti par nos
00:48 concitoyens. - C'est vrai pour tous les achats ?
00:50 Ou ça touche des univers très précis ?
00:52 - C'est vrai pour tous les achats. Les comportements
00:54 sont évidemment pas les mêmes puisque des achats
00:56 sont un peu plus indispensables que d'autres.
00:58 Mais c'est vrai pour tous les achats.
01:00 - D'ailleurs pour 60% des Français, la principale
01:02 bonne résolution de la rentrée consiste à réduire
01:04 leurs dépenses. Ça en dit long ?
01:06 - Ça en dit long. Ce qui est
01:08 malheureux, c'est qu'effectivement
01:10 ces bonnes résolutions
01:12 portent sur l'ensemble des catégories
01:14 on vient de le dire et notamment
01:16 les catégories alimentaires.
01:18 - Ça veut dire que les magasins de discount
01:20 dominent le marché, je sais pas moi, Aldi,
01:22 Lidl, Netto, on préfère le discount ?
01:24 On regarde sur les applications,
01:26 quel est le magasin le moins cher, la station essence la moins coûteuse ?
01:28 On a pris ces habitudes là ? - On a pris ces habitudes,
01:30 il y a eu plusieurs phénomènes
01:32 assez visibles qui se sont
01:34 traduits ces derniers mois.
01:36 Des changements d'enseignes
01:38 vers des enseignes, effectivement, vous l'avez dit,
01:40 discount ou en tout cas qui
01:42 ont une image-prix plus positive.
01:44 Ça bénéficiait également
01:46 très largement au
01:48 Groupement Leclerc.
01:50 Ça concerne aussi
01:52 les types de produits, plus
01:54 de marques de distributeurs, moins de marques
01:56 nationales.
01:58 Et puis, effectivement,
02:00 on le voit sur certaines
02:02 catégories alimentaires en particulier,
02:04 c'est des privations, c'est des achats qu'on ne fait plus.
02:06 - Alors voilà, vous décrivez l'adaptation
02:08 mais j'avais envie de vous dire, à quoi renoncent les Français
02:10 exactement, s'il faut signifier les choses ?
02:12 - Alors, si on
02:14 reste une minute sur l'alimentaire,
02:16 on observe
02:18 deux phénomènes principaux,
02:20 c'est toutes les catégories plaisir,
02:22 les pâtisseries,
02:24 les snacks sucrés,
02:26 les catégories dites d'impulsion,
02:28 sur lesquelles... - Chocolat, etc.
02:30 - Exactement, sur lesquelles la tendance
02:32 est la plus importante, mais également viande rouge,
02:34 où là, on peut se dire
02:36 qu'il y a un double phénomène
02:38 qui est à l'œuvre, à la fois
02:40 l'inflation, évidemment, et l'impact
02:42 de l'inflation, mais aussi
02:44 une conscience écologique
02:46 qui peut jouer.
02:48 - Vous entendez notre journal de 7h30, les Français ont de plus
02:50 en plus recours aux paiements fractionnés,
02:52 c'est-à-dire qu'on paie en plusieurs fois,
02:54 est-ce que c'est d'ailleurs le cas pour les achats de Noël, selon vous ?
02:56 - Oui, je pense que c'est le cas,
02:58 cet accès,
03:00 l'accès à ces services est simplifié,
03:02 aujourd'hui, il y a beaucoup
03:04 d'entreprises, start-up, qui se
03:06 sont établies depuis quelques
03:08 années sur ce sujet, et qui simplifient l'achat,
03:10 notamment en ligne, mais aussi
03:12 en magasin, avec ces solutions.
03:14 - Est-ce qu'on observe un boom sur ce qu'on
03:16 appelle la seconde main, l'occasion,
03:18 pour dire les choses autrement ? - Oui, absolument,
03:20 ça c'est une autre tendance qui est très marquée,
03:22 il y avait quelques catégories historiques
03:24 qui étaient déjà, on va parler de
03:26 l'automobile par exemple, où la seconde main était déjà
03:28 un mode de consommation qui était très
03:30 pratiqué, mais depuis
03:32 quelques années, l'électronique,
03:34 le textile, ce sont des catégories
03:36 sur lesquelles c'est devenu
03:38 un canal qui est extrêmement important.
03:40 - Alors, vous qui observez ça à longueur d'année,
03:42 qu'est-ce qui vous marque le plus dans cette enquête,
03:44 dans les observations que vous faites en ce moment ?
03:46 - En fait, ce qui est...
03:48 On voit que toutes les catégories
03:50 socio-professionnelles
03:52 sont inquiètes,
03:54 ont fait évoluer leurs habitudes,
03:56 à des proportions diverses,
03:58 évidemment, mais c'est un phénomène
04:00 qui concerne l'ensemble des Français,
04:02 et qui,
04:04 par ailleurs, accentue
04:06 probablement
04:08 les écarts entre ces différentes
04:10 catégories. - On s'adapte et ça peut changer
04:12 rapidement, ou vous avez l'impression
04:14 que c'est une tendance qui s'est installée
04:16 durablement ? - Ça peut...
04:18 Alors, on a évoqué
04:20 un certain nombre de choses, la seconde main,
04:22 c'est des tendances durables,
04:24 la dimension
04:26 psychologique associée à ce type d'enquête,
04:28 qui est le niveau d'inquiétude qui est ressenti,
04:30 ça peut évoluer plus rapidement.
04:32 On fait cette
04:34 enquête tous les trois mois,
04:36 au mois de mai, on avait connu un léger mieux.
04:38 Donc, on sait bien qu'il y a des facteurs
04:40 psychologiques qui sont associés à des
04:42 problématiques très concrètes. - J'ai compris
04:44 qu'on attendait le printemps dans tous les sens du terme.
04:46 Merci beaucoup, Etienne Sebault. Je rappelle que vous êtes
04:48 directeur associé du cabinet Alix Partners, en chargé
04:50 du secteur des biens de consommation. Bonne journée à vous.
04:52 journée.
04:52 [SILENCE]

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