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Écoutez l'interview du député de Paris et rapporteur général du projet de loi de régulation numérique.
Regardez Le débat du 19 septembre 2023 avec Yves Calvi et Amandine Bégot.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 7h, 9h
00:05 RTL matin. Il est 8h23, bonjour Paul Midi. Bonjour. Vous êtes député Renaissance, le parti présidentiel, je le rappelle, d'Ellison et rapporteur général
00:13 du projet de loi sur la sécurisation et la régulation de l'espace numérique.
00:17 Un projet examiné à partir d'aujourd'hui à l'Assemblée nationale et vous vous attaquez à un serpent de mer,
00:22 l'anonymat sur internet. Je dis serpent de mer parce que beaucoup ont essayé mais pour l'instant personne n'a abouti.
00:28 Comment comptez-vous vous y prendre ? Alors déjà je repars du problème.
00:31 Parce que vous savez 50% de nos jeunes sont déjà faits cyber harceler sur les réseaux sociaux.
00:36 Je pense notamment, vous savez, au cas de l'INSEE qui s'est suicidé après cyber harcèlement et je pense à la maire de l'INSEE
00:42 qui nous a demandé de mettre fin à l'impunité sur les réseaux sociaux.
00:45 Mais c'est aussi pour tous les utilisateurs des réseaux sociaux, racisme, misogynie, LGBT phobie à tous les étages.
00:51 Le niveau de violence est très important. Mais un point important, on n'est pas tous devenus fous.
00:57 Pourquoi il y a ce niveau de violence ? Parce qu'il y a un phénomène de sentiment d'anonymat sur les réseaux sociaux
01:02 qui génère un sentiment d'impunité et qui font qu'il n'y a plus de limite.
01:06 Et c'est contre ce sentiment d'anonymat qu'il faut se battre.
01:09 Et c'est pour ça que vous voulez généraliser une carte nationale d'identité numérique, c'est bien ça ?
01:13 Sur le même principe qu'une plaque d'immatriculation ?
01:15 Oui alors le principe c'est de dire on fait comme dans la vie physique.
01:18 On a le droit au pseudonyma mais on n'a pas le droit à l'anonymat. Je vous prends trois exemples concrets.
01:23 Quand on est dans la rue, évidemment, on n'a pas obligé de mettre son nom sur sa veste. Heureusement, on a le droit au pseudonyma.
01:28 Mais si on est arrêté par la police, on doit décliner son identité. Si je conduis une voiture,
01:33 je ne mets pas mon nom sur la voiture,
01:35 donc j'ai le droit au pseudonyma. Mais par contre, je n'ai pas le droit à l'anonymat parce que je n'ai pas le droit à conduire une voiture
01:40 qui n'a pas de plaque d'immatriculation.
01:41 Et pareil quand je prends une ligne téléphonique, dans mon numéro de téléphone, il n'y a pas mon nom.
01:45 C'est le pseudonyma. Mais par contre, je donne ma carte d'identité quand je prends une ligne téléphonique.
01:50 Ces règles qui sont évidentes dans la vie physique, il faut qu'on les mette sur les réseaux sociaux, dans l'espace numérique.
01:55 - Et ça voudrait dire que, enfin, l'idée c'est "nous savons qui vous êtes".
01:58 - Exactement. C'est-à-dire que quand vous
02:01 avez un profil sur Facebook, vous pouvez bien sûr avoir le pseudonyma. Si je veux l'appeler "Polo91" et mettre la photo de mon chat,
02:07 il n'y a pas de problème. Mais il faut que j'identifie, que j'associe ce compte avec une identité numérique
02:13 pour que je sache que je ne suis pas anonyme, in fine.
02:17 - On va vous accuser de flicage, notamment les plus jeunes.
02:20 - Oui, bien sûr. Mais c'est très important de respecter nos libertés individuelles.
02:25 La liberté d'expression, la liberté de s'informer sur les réseaux sociaux.
02:29 Mais il ne s'agit pas de créer un monde qui est différent sur Internet que dans la vie physique.
02:35 - Où les lois n'existent plus, c'est-à-dire ?
02:36 - Où les lois n'existent plus, où on n'a plus de responsabilité, où il y a une impunité totale,
02:39 et où on peut se permettre de dépasser toutes les limites avec toute impunité.
02:44 - Mais est-ce que vous pensez vraiment que les plateformes et les réseaux sociaux vont collaborer facilement et donner des informations personnelles
02:49 sur leurs utilisateurs ?
02:50 - Alors on ne veut surtout pas que les réseaux sociaux aient plus d'informations sur nous.
02:53 Dans ce qu'on propose, justement, on veut qu'il y ait un lien qui soit fait avec, par exemple,
02:58 une identité numérique, comme France Identité ou l'identité numérique de La Poste,
03:03 et que cette identité numérique que vous avez, elle renvoie juste deux informations à Facebook.
03:07 Un, oui, il y a une personne physique derrière ce compte.
03:09 Et deux, voilà le code indéchiffrable que Facebook ne peut pas déchiffrer,
03:13 mais que les autorités peuvent déchiffrer,
03:16 dans un cadre très précis, si évidemment vous faites des choses qui sont illégales.
03:20 - Mais s'il y a une infraction, on peut déjà être identifié ?
03:22 - En fait, techniquement,
03:24 c'est dans 50% des cas qu'on peut vous identifier.
03:27 Dans 50% des cas restants, c'est très difficile d'identifier les personnes, et donc il y a un vrai anonymat.
03:32 Mais surtout, ce qui est important Yves Calvi, c'est que 95% des Français pensent qu'ils sont anonymes sur Internet,
03:38 parce qu'ils peuvent tous se permettre.
03:41 - Si ça marche, ça ne marche que pour la France ?
03:43 - Alors aujourd'hui, on est à l'Assemblée Nationale, donc on parle du droit français,
03:48 mais évidemment, l'objectif c'est d'aller inspirer l'Europe,
03:52 et vous savez que dans quelques mois, on est en campagne européenne.
03:55 Donc on a mis un cadre de réglementation pour les réseaux sociaux, qui est le DSA,
03:58 je ne vais pas rentrer dans la technique qui est très importante,
04:01 mais il va falloir continuer, et c'est ce qu'on veut faire dans les prochaines années en Europe.
04:04 - Il faudra répondre évidemment à ceux qui dénoncent des rives possibles de fichage permanent,
04:08 mais je passe là-dessus.
04:09 Quand on voit que la Russie vient de passer une loi imposant à tous les citoyens
04:12 voulant accéder à un service sur Internet, d'être clairement identifié.
04:16 Paul Midi, Vladimir Poutine, même combat ?
04:18 - Non, pardon, excusez-moi, j'espère que vous ne comparez pas à lui.
04:22 - Dites-nous pourquoi. Argumentez-le si je puis dire.
04:24 - Oui, non, bien sûr. Parce que justement, ce sujet...
04:26 - J'ai pas doute que vous soyez un démocrate.
04:28 - Merci de rappeler ça Yves Kelvy.
04:30 Mais non, parce que justement, ce sujet de la lutte contre l'anima,
04:34 tous nos concitoyens, ils ont l'intuition qu'il faut aller, c'est le sens de l'histoire.
04:38 Et moi je préfère que ce soit la France, pays des droits de l'homme,
04:41 au sein de l'Union européenne, qui porte ces valeurs,
04:43 qui développe ce type de solution,
04:45 et qu'on donne le bon cadre législatif,
04:48 qui protège justement toutes les libertés individuelles,
04:50 comme on le fait sur le fichier des empreintes de droit,
04:54 comme on le fait sur le fichier des immatriculations,
04:56 qu'on encadre ça par nos lois,
05:00 en préservant les libertés individuelles.
05:03 - Ça limitera le harcèlement, dont on parle tellement en ce moment,
05:05 et qui crée de tels drames, notamment le harcèlement sur les adolescents.
05:08 - Bien sûr, vous savez qu'aujourd'hui c'est un jeune
05:12 qui se suicide en moyenne toutes les deux semaines.
05:14 Il faut qu'on mette fin à cette situation.
05:16 - Vous allez être suivi à l'Assemblée,
05:19 vous pensez avoir du monde derrière vous pour voter ?
05:22 - Écoutez, j'espère, on est très nombreux dans la majorité présidentielle
05:25 à pousser cette idée, le groupe Renaissance
05:28 pousse aussi cette idée avec moi,
05:31 et donc on met ça dans le débat, on le porte au débat à partir d'aujourd'hui.
05:34 - Pardonnez-moi, c'est brutal ce que je vais vous dire,
05:35 mais faire des jolis textes intéressants c'est bien,
05:37 mais des textes qui soient votés c'est plus compliqué.
05:39 - Oui bien sûr, mais d'abord faire avancer le débat.
05:42 - Et ensuite, à appliquer, je pèse mes mots, à appliquer.
05:45 - Bien sûr, faire avancer le débat c'est très important,
05:47 surtout sur un sujet de société comme celui-là.
05:49 - Donc vous voyez des Français aller sur Internet avec un numéro d'identité ?
05:53 - Ah bien sûr, mais testez auprès de vos amis,
05:57 j'ai testé ça depuis pas mal de mois maintenant,
05:59 et en fait quand vous comprenez la technique,
06:02 qu'on ne donne pas la carte d'identité à Facebook,
06:04 mais que c'est un code chiffré,
06:05 - Et qu'on peut la retrouver.
06:06 - Qu'on peut la retrouver,
06:07 et que tout ça est encadré, protégé évidemment,
06:10 comme tous les fichiers d'identification qui existent déjà dans le monde physique,
06:13 et bien en fait ça tombe un peu sous le sens,
06:15 et je crois que les gens ont envie d'être protégés,
06:17 et sortir de ce chaos qui est lié au sentiment d'anonymat.
06:21 On n'est pas tous devenus fous,
06:22 mais on a été mis dans un système
06:23 où ce sentiment d'anonymat crée un sentiment d'impunité.
06:26 - On a envie de vous dire bonne chance, merci.
06:27 [SILENCE]

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