Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Jean-Rémi Baudot et Agathe Lambret.
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00:00 Bienvenue sur le plateau des informés, votre rendez-vous de décryptage de l'actualité
00:04 à la radio et à la télévision France Info, Canal 27.
00:08 Bonjour Agathe Lambré.
00:09 Bonjour.
00:10 On vous retrouve évidemment au 8.30 de France Info du vendredi au dimanche et autour de
00:15 la table aujourd'hui Sophie Dravinel, grand reporter au service politique du Figaro.
00:19 A vos côtés Étienne Girard, rédacteur en chef Société Aliexpress et puis on a la
00:23 chance d'avoir en plateau avec nous Sébastien Legény, journaliste à la direction des Relations
00:27 Internationales de Radio France avec qui on va parler évidemment de ce premier débat.
00:31 Agathe, l'accord sur les otages entre optimisme et prudence au Proche-Orient.
00:37 Oui, une trêve dans les combats entre Israël et le Hamas qui a débuté à 6 heures ce
00:42 matin.
00:43 C'est une trêve temporaire, quatre jours, afin de permettre de progressivement libérer
00:48 50 otages israéliens détenus à Gaza contre 150 Palestiniens incarcérés en Israël.
00:54 Un premier groupe sera d'abord libéré cet après-midi.
00:58 Tandis qu'en France, certains s'interrogent par le son, par le ton assez de nos otages.
01:04 Ecoutez Florence Portelli, vice-présidente des Républicains.
01:07 Je trouve que sur les otages, peut-être parce que ça se passe là-bas, peut-être parce
01:12 que pour des raisons qui ne sont pas forcément honorables, je nous trouve très tièdes.
01:17 Il n'y a pas tous les jours un appel pour dire "eh bien voilà, ça fait tant de jours
01:20 que nous avons des otages".
01:21 J'ai l'impression parfois que ce qui se passe là-bas, ça ramène à des citoyens
01:25 de seconde zone.
01:26 J'ai été révoltée, écœurée, dégoûtée d'apprendre que des femmes ont été violées,
01:31 que des femmes ont été torturées, qu'elles ont été traînées nues.
01:34 Et ce n'est pas parce qu'on est juif que c'est moins important.
01:36 Les otages français sont-ils des citoyens de seconde zone ? Cet accord sera-t-il respecté
01:42 par les deux parties ? Cette pause est-elle une parenthèse ou le début peut-être d'un
01:47 processus diplomatique ?
01:49 Sébastien Legigny, je me tourne vers vous de la rédaction internationale de Radio France.
01:54 La journée, elle va être longue, on le comprend, notamment pour la famille des otages, mais
01:58 aussi on observe, est-ce que la trêve fonctionne ? Est-ce que tout va se passer comme prévu ?
02:02 Oui, exactement.
02:03 Depuis ce matin, on a pu constater une première chose, c'est qu'effectivement après un
02:08 premier quart d'heure un peu tendu, où il y a eu des dernières salves de roquettes
02:11 comme une sorte de baroude d'honneur, on va dire, du Hamas, et puis de l'autre côté
02:14 quelques bombardements israéliens, les armes se sont eues.
02:16 Donc ça, c'est la première chose positive.
02:18 On peut aussi constater par ailleurs que les premiers camions humanitaires avaient pu rentrer
02:23 à Rafah dans Gaza, deux camions égyptiens.
02:26 Mais maintenant, effectivement, vous l'avez dit, ça va être très long.
02:28 Il va se passer encore six heures avant que les premiers otages ne soient libérés, quinze
02:33 heures, heure française, et d'ici là, il peut se passer énormément de choses.
02:38 Il y a beaucoup de risques que comporte en fait cet accord.
02:41 L'une des premières choses, par exemple, c'est sur le plan militaire.
02:44 Il peut y avoir effectivement, il y a des précédents.
02:46 Dans les précédentes trêves, en 2014 par exemple, le Hamas avait profité, entre guillemets,
02:50 de l'occasion pour tirer sur des soldats israéliens.
02:53 Il peut y avoir à nouveau des accrochages.
02:55 Mais donc, on est sur une accalmie très précaire.
03:00 Il peut y avoir des accrochages.
03:01 En même temps, il ne faut pas s'attendre à ce que les armes se tuent peut-être complètement.
03:04 On peut avoir quelque chose, une sorte de...
03:08 Sporadique, de manière un peu...
03:09 Sporadique.
03:10 Pour autant, je pense qu'il y a beaucoup d'intérêt des deux côtés à ce que l'accord
03:13 aille à son terme.
03:14 Ça veut dire néanmoins que...
03:16 Pour dire les choses très clairement, on n'est pas à la fin de la guerre.
03:23 Il ne faut pas se tromper.
03:24 Ce n'est pas un cessez-le-feu.
03:25 C'est ce que je voulais dire.
03:26 Non, c'est pas du tout.
03:27 Pour l'instant, c'est une trêve humanitaire qui doit durer quatre jours, qui est d'ailleurs
03:29 prolongeable.
03:30 C'est un peu un accord incitatif, entre guillemets.
03:33 Si le Hamas, par exemple, relâche dix otages supplémentaires, ils auront droit, entre guillemets,
03:39 à un jour de trêve supplémentaire.
03:41 Et ça, ça peut durer encore dix jours.
03:43 Donc ça n'est que dix jours pour l'instant.
03:45 Et si on fait le compte, à raison d'à peu près une dizaine, une quinzaine d'otages
03:49 libérés, ça veut dire qu'à la fin de ce processus, éventuellement de dix jours,
03:52 ça peut être 150 otages libérés.
03:54 Ce qui n'est pas la totalité de l'otage, puisqu'on est autour de 140.
03:57 Donc ça veut dire que la crise des otages est loin d'être terminée.
04:00 Les informés, on se retrouve dans un instant, juste après le Fil info de Mathilde Romagnon
04:04 à 9h10.
04:05 L'an prochain, le prix de l'électricité augmentera au maximum de 10%, prévient
04:11 Luc Rémond ce matin.
04:13 Le PDG d'EDF était l'invité du 8.30 France Info.
04:16 Selon lui, le bouclier tarifaire va se réduire.
04:20 L'augmentation des prix sera donc limitée à 10% en 2024.
04:24 La police irlandaise assure que le calme est revenu à Dublin.
04:28 Des heurts ont éclaté hier soir.
04:30 Violence imputée à l'extrême droite, quelques heures seulement après une attaque au couteau
04:35 dans la capitale irlandaise.
04:36 Et des rumeurs sur la nationalité de l'assaillant.
04:38 Son identité n'a pas été communiquée par les forces de l'ordre qui ne qualifient pas
04:43 cette attaque de terroriste.
04:45 Trois enfants ont été blessés.
04:47 Comprenez notre détresse.
04:49 Dites-nous où est Emile, l'appel de la mère du petit garçon disparu il y a 4 mois au
04:55 Haut-Vernay dans les Alpes de Haute-Provence.
04:57 Un message diffusé hier par l'hebdomadaire famille chrétienne à l'occasion de l'anniversaire
05:02 d'Emile.
05:03 Il a 3 ans aujourd'hui.
05:05 Au Pérou, 56% de la surface des glaciers a fondu au cours des 53 dernières années
05:11 à cause du réchauffement climatique.
05:13 C'est une annonce du ministère péruvien de l'Environnement.
05:16 Le retrait des glaciers entraîne la formation de nouveaux lacs au Pérou.
05:33 On retourne sur le plateau désinformé avec Aka de Lambret, Sophie de Ravinel, Sébastien
05:37 Le Génie et Étienne Girard de l'Express.
05:40 Cette pause, on parle donc de cette trêve qui a débuté ce matin à 6h, heure de Paris.
05:46 C'est une parenthèse selon vous ou c'est le début d'un nouveau processus diplomatique ?
05:51 Pour l'instant c'est une parenthèse officiellement.
05:54 Mais évidemment ces modalités montrent que des choses sont construites aujourd'hui.
06:00 Des canaux se sont créés et ces canaux peuvent servir par la suite à obtenir un
06:09 engagement diplomatique sur le plus long terme.
06:13 Je m'explique, il y a quand même une conséquence de ce qui s'est passé.
06:16 C'est le rôle central aujourd'hui reconnu par tous les interlocuteurs du Qatar.
06:22 Restons prudents, les otages ne sont pas encore libérés.
06:25 S'ils l'étaient, ce serait quand même une grande victoire diplomatique et une reconnaissance
06:30 importante pour ce rôle de médiateur.
06:32 Le Qatar qui est le seul à parler à tout le monde, c'est ça en fait l'idée ?
06:34 Il y a la Croix-Rouge aussi, mais en termes d'entité étatique, le Qatar est effectivement
06:39 la seule entité qui parle en particulier au Hamas et dont le rôle est donc central.
06:44 Puisqu'ils le financent par ailleurs, pour aller au bout de la discussion.
06:46 Vous avez raison, mais avec l'accord et l'assentiment des autorités israéliennes.
06:50 Ce que ça raconte, c'est une volonté aujourd'hui des uns et des autres de tendre la main pour
06:58 des intérêts bien compris.
06:59 Évidemment, la clause prévue dans cet accord de libération est tout de même intéressante,
07:05 puisqu'elle prévoit des libérations supplémentaires par jour de trêve.
07:08 C'est bien l'idée que de chaque côté, on voit aujourd'hui l'intérêt à arrêter
07:14 de combattre pour libérer les otages.
07:16 La limite de ça, évidemment, c'est qu'on ne pourra sans doute pas aller au bout.
07:21 C'est détestable de parler des choses comme ça, c'est cynique, mais le Hamas n'a
07:25 aujourd'hui pas d'intérêt à libérer tout le monde, dans la mesure où son levier
07:30 aujourd'hui face à Israël et face aux autres puissances, c'est précisément ces
07:35 otages qu'ils détiennent.
07:37 Sophie de Ravignel, la France dans tout ça ?
07:38 Alors la France, c'est un peu une question.
07:40 C'est une question parce qu'effectivement, il y a eu quand même depuis quelques années
07:45 et en particulier sous Emmanuel Macron, un petit peu un changement de doctrine sur le
07:50 Levant, sur les relations entre la France et Israël, sur les relations avec les pays
07:55 arabes.
07:56 On a vu chez certains ambassadeurs, des notes ont été révélées chez nous dans le Figaro,
08:00 ailleurs aussi, de quelques tensions éventuellement qui viennent du terrain pour dire "bon, écoutez,
08:06 voilà, il y a eu quand même ce changement de pied avec une position très pro-israélienne
08:13 au départ de ce conflit qui s'est confirmé malgré un petit peu des allers-retours d'Emmanuel
08:18 Macron et du coup des relations avec le Hamas évidemment compliquées, même si Emmanuel
08:24 Macron avec le Qatar, eh bien la situation se passe un peu mieux.
08:28 Donc on va voir et nous avons une dizaine, moins d'une dizaine d'otages binationaux,
08:34 nous en parlions, nous entendions tout à l'heure.
08:36 On va voir s'ils font partie dans les premiers jours de ceux qui sont libérés.
08:41 Ce sera sans doute un signe.
08:42 En tout cas, c'est évident que la France n'a plus du tout, n'a pas du tout dans cette
08:47 affaire le rôle qu'elle a pu avoir par le passé là-bas.
08:50 On va revenir sur la position de la France dans un instant.
08:52 Juste Sébastien Legény, finalement, chacun a un peu ses raisons de faire en sorte que
08:58 ça se passe bien.
08:59 Les uns et les autres peuvent en tirer un bénéfice politique.
09:01 En tout cas, très clairement pour le Hamas, le bénéfice politique, il est direct.
09:05 Jusqu'à présent, Israël avait juré d'éradiquer le Hamas.
09:09 Aujourd'hui, il négocie avec le Hamas.
09:10 Donc déjà, le Hamas est sorti de cette situation où il risquait d'être annihilé.
09:15 Donc c'est pour lui un bénéfice politique direct.
09:17 Après, il peut toujours aussi se prévaloir de dire écoutez, je vais faire sortir des
09:20 prisonniers, il va faire sortir 150 prisonniers palestiniens.
09:23 C'est extrêmement bien vu par la rue palestinienne de faire sortir des prisonniers.
09:28 Je peux faire rentrer de l'aide humanitaire.
09:30 Les camions ont commencé à rentrer.
09:31 Donc de ce point de vue là, il peut se prévaloir d'aspects assez positifs.
09:34 Côté israélien, il y a une énorme pression.
09:37 C'était difficile de ne pas signer cet accord.
09:40 Il y avait de la pression internationale, de la pression des Américains.
09:42 On le sait très bien, pour effectivement commencer à faire une pause humanitaire.
09:45 Et puis une pression interne très, très, très forte.
09:47 L'opinion publique aujourd'hui, la priorité, c'est de faire sortir les otages.
09:52 Il y a eu ce mouvement, on l'a vu, des familles des otages qui régulièrement manifestent
09:55 dans les rues de Tel Aviv.
09:56 Aujourd'hui, Benyamin Netanyahou ne peut pas faire comme si ça n'existait pas.
09:59 Et Benyamin Netanyahou a tout intérêt, lui, politiquement, à faire en sorte d'écouter
10:04 la rue s'il veut éventuellement que son avenir politique ne soit pas compromis directement.
10:08 Écouter la rue, peut-être que c'est une réflexion qui marche aussi sur la question,
10:13 en tout cas sur le territoire français.
10:15 Il y a une polémique qui monte depuis quelques jours à Gatelandrès sur le fait de savoir
10:19 est-ce que la France aurait dû organiser un hommage national à la fois aux Français
10:27 qui sont morts dans l'attaque du Hamas et puis à tous ceux qui sont otages actuellement.
10:31 Oui, un hommage à minima à ceux qui sont morts.
10:35 C'est ce qu'il se fait en général.
10:37 C'est vrai que l'Élysée a annoncé cet hommage assez tardivement.
10:40 L'attaque a eu lieu le 7 octobre.
10:42 L'hommage a été annoncé le 26 octobre.
10:45 Mais il a été annoncé.
10:46 Seulement, la difficulté pour l'Élysée, c'est que c'est difficile d'organiser un hommage national
10:52 dans un contexte où on ne sait pas précisément combien de Français sont disparus.
10:56 Parmi ceux qui sont disparus, combien sont retenus en otage dans la bande de Gaza.
11:02 Toutes ces informations, elles ont été assez évolutives.
11:05 Le bilan n'était pas figé au moment où l'Élysée a annoncé un hommage national.
11:10 Donc, c'est cette difficulté-là pour l'Élysée.
11:13 Mais je pense aussi qu'Emmanuel Macron n'a pas totalement assumé cet hommage.
11:18 Il en a parlé un peu comme ça, du bout des lèvres.
11:21 Mais il ne l'a pas totalement endossé.
11:23 Peut-être qu'il aurait pu expliquer plus clairement qu'il y en aurait un,
11:26 que c'était fondamental, que c'était des Français qui avaient été tués.
11:29 Mais que c'était peut-être un peu trop tôt, l'acte était comme ça.
11:32 Mais que c'était un peu trop tôt.
11:33 On a l'impression, un peu comme sur d'autres sujets depuis le 7 octobre,
11:37 qu'Emmanuel Macron n'assume pas totalement ses prises de position
11:40 parce qu'il est toujours terrifié à l'idée de braquer une communauté ou une autre.
11:46 Et donc, il y a des interstices dans lesquels s'engouffrent ses opposants.
11:49 On a entendu notamment Marine Le Pen hier qui critiquait le fait qu'on oublie les otages,
11:52 qu'on oublie les victimes.
11:53 - Et ça, c'est du pain béni pour l'opposition.
11:55 Effectivement, Agathe en parlait, Marine Le Pen, par exemple.
11:57 - Oui, absolument, pour l'opposition.
11:58 Et puis pour ceux en France de la communauté juive qui, par exemple,
12:02 ont pu lui reprocher de ne pas aller à la marche en soutien,
12:06 la marche contre l'antisémitisme.
12:08 Et voilà, c'était un choix de la part d'Emmanuel Macron,
12:10 toujours de cet équilibre, de cet entre-deux.
12:13 Il y a eu d'autres polémiques.
12:15 Et du coup, c'est vrai que c'est du pain béni.
12:18 Mais je pense que les oppositions en France sont quand même relativement prudentes aussi
12:24 parce qu'elles savent très bien que la situation est extrêmement évolutive.
12:28 - Vous qui suivez la gauche, vous trouvez que la gauche,
12:30 et notamment les insoumises, sont prudentes ?
12:31 - Alors non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, bien entendu.
12:34 - Pardon, je vous taquine un peu.
12:35 - Non, non, mais nous sommes absolument d'accord.
12:36 Je les mettais quasiment en dehors.
12:38 Parce que là, il y a eu vraiment, de leur point de vue, une position...
12:45 Je pense qu'il y a eu des nuances chez eux.
12:47 Mais évidemment que Jean-Luc Mélenchon,
12:50 c'est montré sous un jour quasiment nouveau, d'ailleurs, chez lui,
12:55 où disons que ça a révélé des fractures au sein de la gauche qui sont là aussi.
13:01 Qui est quasiment de l'ordre de l'irrémédiable.
13:03 Et ce qui est intéressant, c'est de voir à quel point ce 7 octobre...
13:09 - Alors attention, vous appuyez avec votre genou,
13:11 vous appuyez sur un boîtier qui coupe votre micro.
13:13 - Ah, alors pardon.
13:14 - Comme ça au moins on vous entend.
13:15 - C'est lié à la taille.
13:16 C'est compliqué.
13:17 Et du coup, c'est vrai que le 7 octobre a marqué une rupture,
13:21 évidemment, ces attentats absolument atroces,
13:24 évidemment en politique internationale,
13:26 mais aussi chez nous, en politique nationale.
13:28 Il y aura un avant et un après.
13:30 - Juste un dernier mot avant le fil info, Sébastien Logény,
13:34 y a-t-il un risque que le Hamas profite de cette trêve
13:36 pour se renforcer militairement, stratégiquement ?
13:38 - Il a intérêt, effectivement, éventuellement à se redéployer s'il peut le faire.
13:43 Il a demandé, on le sait, à ce qu'il y ait au moins six heures continues
13:46 pendant lesquelles l'armée israélienne ne filme pas ce qui se passe avec des drones.
13:51 - Ce qui est un peu naïf avec les satellites.
13:53 - On sait très bien que c'est un marché dû,
13:54 puis il n'y a aucune raison qu'effectivement Israël ne continue pas à surveiller
13:58 depuis beaucoup plus haut, effectivement, Gaza.
14:00 En revanche, effectivement, il n'est pas improbable
14:03 que le Hamas essaye de se redéployer pendant les heures qui viennent.
14:05 C'est possible.
14:06 - On suivra ça, évidemment, avec à la fois nos correspondants,
14:08 nos envoyés spéciaux sur place et, pardon,
14:12 la direction des R.I. des Relations internationales de Radio France
14:15 à laquelle vous appartenez.
14:16 Merci beaucoup Sébastien Logény d'avoir été avec nous.
14:18 Dans un instant, les informés, on va parler de toute autre chose.
14:20 On va revenir sur l'interview, la première interview télé-radio
14:24 donnée par le patron d'EDF et c'était sur le plateau de France Info.
14:27 On se retrouve juste après le Fil Info à 9h20 avec Mathilde Romagnon.
14:31 Les derniers bombardements ont retenti il y a près de trois heures
14:35 dans la bande de Gaza.
14:36 Une trêve démarre ce matin.
14:38 Elle est censée durer quatre jours et aujourd'hui,
14:41 le Hamas doit libérer 13 otages à 15h heure française.
14:45 Ils seront 50 otages libérés au total en échange de 150 prisonniers palestiniens.
14:51 Le retour au calme à Dublin après une nuit de violence imputée
14:55 à l'extrême droite dans la capitale irlandaise.
14:57 Des heures, quelques heures après, une attaque au couteau hier
15:00 dans la capitale et des rumeurs sur la nationalité de l'assaillant.
15:04 Rumeurs non confirmées par les forces de l'ordre
15:07 qui ne qualifient d'ailleurs pas cette attaque de terroriste.
15:10 Il n'y a aucun nouveau pathogène en Chine sur Pékin
15:13 après l'inquiétude de l'OMS face à une hausse de cas de maladies respiratoires
15:18 dans le pays.
15:19 L'Organisation mondiale de la santé a demandé hier
15:22 des informations complémentaires aux autorités chinoises.
15:25 Un jeune, un arbre, c'est le programme que va lancer Emmanuel Macron dans le Jura.
15:30 Il permettra à chaque collégien de planter un arbre
15:33 des mâches présentées par l'Elysée,
15:35 comme je cite "symbolique et pédagogique sur les enjeux environnementaux".
15:39 *Générique*
15:51 Retour sur le plateau des informés avec nos informés du jour.
15:54 Sophie Dravinel du Figaro, Etienne Girard de L'Express
15:57 et évidemment Agathe Lambret.
15:58 Agathe, on était ensemble tout à l'heure sur le plateau
16:01 à recevoir Luc Raymond qui est le patron d'EDF
16:04 et on a parlé évidemment des prix de l'électricité qui intéressent tout le monde.
16:07 Oui, parce que ces prix de l'électricité, ils vont augmenter,
16:10 nous annonçait hier Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie,
16:13 maximum 10% au 1er février.
16:16 En fait, le gouvernement tente de sortir progressivement des boucliers tarifaires
16:21 et en même temps de ménager les intérêts d'EDF
16:25 et c'est dans ce contexte que EDF et l'État ont conclu un accord
16:29 sur le prix du mégawatt-heure pour 2026.
16:32 Écoutez Luc Raymond, le patron d'EDF à ce sujet.
16:37 Il est important de rappeler qu'aujourd'hui les ménages
16:39 paient l'électricité au travers de leurs factures,
16:41 mais aussi comme contribuable,
16:42 parce que finalement c'est le contribuable qui est venu
16:45 compenser l'augmentation très forte des prix de l'électricité
16:48 qui est due à la crise énergétique dans laquelle nous sommes.
16:52 Au fur et à mesure du temps qui passe,
16:54 les prix moyens de l'électricité vont atterrir.
16:57 L'augmentation sera limitée à 10% l'année prochaine
17:00 et nous avons travaillé ensemble avec le ministre
17:02 pour faire en sorte que sur l'horizon de temps long,
17:05 qui est celui dans lequel nous devons inscrire l'action d'EDF,
17:07 nous puissions aller vers la stabilisation des prix
17:10 pour nos concitoyens.
17:12 Comment protéger le pouvoir d'achat des Français
17:15 tout en arrêtant les boucliers tarifaires
17:17 et en même temps en protégeant notre fleuron,
17:21 notre entreprise EDF, les prix de l'électricité
17:24 qui augmentent et qui augmentent ?
17:26 Est-ce inéluctable ?
17:28 Alors, ces prix d'électricité, ils ont augmenté l'été dernier,
17:31 ils vont réaugmenter de 10% en février.
17:34 L'Elysée, en tout cas, le gouvernement dit
17:36 "oui, mais ça n'est que 10%".
17:38 Maximum.
17:39 Étienne Girard, en gros, le patron de l'EDF nous dit
17:42 "en fait, les prix du marché vont baisser,
17:44 donc finalement tout ça va se stabiliser".
17:45 En gros, il laisse entendre qu'il n'y aura pas une hausse massive
17:48 de l'électricité, mais néanmoins, c'est un sujet qui est très,
17:51 je dirais, délicat au moment où les Français
17:53 comptent évidemment chacun de leurs euros.
17:55 Évidemment, baromètre Odoxa, fin octobre 2023,
17:59 on aura le nouveau baromètre.
18:01 Donc après l'attaque du Hamas et après l'attentat d'Haras,
18:05 terrorisme, seulement 39% des Français en font un sujet
18:09 de première préoccupation.
18:10 Le pouvoir d'achat, 57%.
18:13 Premier sujet.
18:14 Vous êtes le seul à connaître tous ces chiffres-là par cœur.
18:16 Oui, mais c'est extrêmement important parce que,
18:20 évidemment, on traite la situation internationale et diplomatique
18:23 parce que ça suscite des inquiétudes, des angoisses
18:27 dans la population.
18:28 Mais le pouvoir d'achat suscite encore plus d'inquiétudes
18:32 et d'angoisse actuellement.
18:33 Ces 10% annoncés d'augmentation des tarifs de l'électricité,
18:37 ce n'est pas du tout anecdotique.
18:39 Il n'y avait peut-être et probablement pas d'autre solution.
18:42 Le bouclier tarifaire...
18:43 Dans d'autres pays, ça a été bien plus.
18:44 Absolument.
18:45 Et le bouclier tarifaire a permis de préserver le pouvoir d'achat
18:49 de millions de Français.
18:50 C'est tout à fait exact.
18:51 Les 10% d'augmentation annoncée maximum, évidemment,
18:55 sont tout sauf anecdotiques.
18:56 Ça veut dire, pour un certain nombre de Français,
18:59 50 euros par mois en plus qu'ils devront payer.
19:03 Et il y a des Français qui sont à 50 euros près par mois.
19:06 Donc, au gouvernement, c'est un sujet de préoccupation,
19:10 mais de première ligne.
19:11 Alors, le pari qui est fait, c'est que 10%,
19:13 on reste dans un montant qui est supportable par la population.
19:20 Mais on ne pouvait sans doute pas faire plus.
19:24 Et il y a quand même un sujet dans une année 2024
19:27 qui sera une année d'élections.
19:28 Et il y a un sujet, vous avez entendu le crément
19:30 sur France Info, Sophie Dravinel.
19:31 On a l'impression que lui, il marche un peu sur un fil,
19:33 parce que d'un côté, il doit préserver la santé financière
19:35 de son entreprise, qui est quand même l'entreprise
19:37 la plus endettée de France.
19:38 66 milliards d'euros, il faut quand même se rendre compte.
19:41 Et en même temps, ils ne peuvent pas faire tout ce qu'ils veulent
19:43 sur les prix de l'énergie.
19:44 Non, non, ils ne peuvent pas faire tout ce qu'ils veulent.
19:45 Et je pense que, en même temps, évidemment,
19:49 les Français sont inquiets.
19:50 Évidemment, les politiques sont inquiets de l'inquiétude des Français.
19:52 Évidemment, après les accords qu'il y a eu entre l'État et EDF,
19:56 il va y avoir un projet de loi qui sera présenté à l'Assemblée
19:59 début 2024 et qu'il va y avoir un débat politique
20:03 que déjà les associations de consommateurs sont un peu au taquet.
20:06 Mais les signaux, globalement, sont quand même au vert.
20:09 Ça n'est pas pour rassurer les Français,
20:10 parce qu'évidemment, il y a un nombre trop important de foyers
20:15 pour qui les 50 euros d'augmentation sont essentiels
20:18 et sont peut-être vitaux.
20:20 Il y a en même temps des signaux au vert.
20:22 Je dis lesquels, c'est qu'il y a eu un accord mi-octobre européen.
20:26 - Dont on a très peu parlé.
20:27 - Dont on a très peu parlé.
20:28 Et pourtant, il est essentiel pour la France.
20:30 Et il y a eu des victoires.
20:33 C'est-à-dire qu'il y a eu cette décorrélation du prix de l'électricité
20:35 par rapport au gaz et il y a eu, pour les Français,
20:38 la reconnaissance dans son bras de fer avec l'Allemagne
20:41 de l'électron, enfin de l'atome, comme une énergie bas carbone.
20:46 Et du coup, ça, c'est quand même quelque chose de positif.
20:48 Et il y a aussi, il faut le savoir, ce souvenir de cette crise de 2022
20:52 qui avait été aussi à l'origine de toute cette explosion des prix,
20:54 avec 32 des 56 réacteurs français qui étaient en panne, en réparation.
20:59 Et là, ça repart, ça revient.
21:01 Donc ça, c'est un signal qui est quand même positif.
21:04 Et il faut savoir qu'il y avait eu,
21:06 il y a de la part aussi du gouvernement,
21:08 cette volonté de protéger les petites entreprises.
21:11 Et donc, dans les tarifs réglementés de l'électricité,
21:14 les petites entreprises, notamment les boulangers,
21:15 qui avaient tellement fait réagir à l'État,
21:17 sont inclus dans ce bouclier de protection, entre guillemets.
21:20 - Agathe Lambret, juste un mot.
21:21 On a compris qu'il marche aussi sur un fil,
21:23 parce que EDF, il ne fait pas ce qu'il veut
21:25 et qu'il y a les atterrements de l'État derrière.
21:26 - Exactement. En fait, pendant très longtemps,
21:28 on a eu le nucléaire honteux.
21:30 On se souvient de l'accord de François Hollande avec les Verts,
21:32 de la fermeture de Fessenheim.
21:34 Même Emmanuel Macron, quand il est arrivé au pouvoir,
21:37 voulait diminuer la part du nucléaire et n'assumait pas du tout
21:41 d'endosser totalement ce domaine et de le développer.
21:45 Et donc, on a perdu énormément de temps.
21:47 Jean-Bernard Lévy, le prédécesseur de Luc Rémond,
21:49 quand il a quitté EDF, il a reproché à l'État
21:54 de lui avoir fait embaucher des gens pour fermer des centrales
21:57 plutôt que d'essayer de développer la filière.
21:59 Donc là, on peut se féliciter du fait qu'il y a un signal très clair
22:02 de la part d'Emmanuel Macron depuis son discours de Belfort.
22:05 Il faut relancer la filière.
22:06 Il faut mettre les moyens qui vont avec.
22:08 Seulement, on ne rattrape pas des années et des années d'incurie
22:12 en quelques mois.
22:13 Et donc, ça va coûter cher aussi pour les Français de rattraper ce retard.
22:17 - Merci beaucoup, Agathe Lambret.
22:19 Sophie Dravinel, à la Une du Figaro.
22:20 - Alors, vous avez évidemment, après la mort,
22:22 parce que ça touche beaucoup les Français aussi,
22:23 après la mort de Thomas, l'onde de choc nationale.
22:26 Mais vous avez aussi chez nous une interview,
22:28 la première en presse papier de Luc Rémond.
22:30 - Qui ensuite était à la radio chez nous.
22:32 - Avec elle, Zabin Baron et Cécile Crudel.
22:34 - Vous êtes vraiment dure.
22:35 Et puis à la Une de l'Express.
22:36 - Le retour d'un homme qui pourrait bouleverser le monde, Donald Trump.
22:40 - Merci beaucoup, Étienne Girard.
22:42 Merci beaucoup, Agathe, de m'avoir accompagnée.
22:44 Les informés reviennent ce soir à 20h.