FRANK COSTELLO _ Le Parrain qui a inspiré Vito Corleone (Partie 1)

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FRANK COSTELLO _ Le Parrain qui a inspiré Vito Corleone (Partie 1)

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00:00:00 Vito Corleone, dans la saga Le Parrain, est un personnage fictif.
00:00:04 Ça, c'est un secret pour personne.
00:00:06 En revanche, combien de gens savent qu'il a été inspiré de vrais parrains de la mafia new-yorkaise active durant les années 40-50 ?
00:00:12 Peu, j'imagine.
00:00:14 Et pourtant, il est assez aisé de faire un rapprochement entre Don Corleone et la réalité.
00:00:19 Regardez un peu.
00:00:21 Le style de vie discret de Don Vito dans le film pour passer sous le radar des autorités,
00:00:26 c'est un clin d'œil à la vie du parrain Carlo Gambino.
00:00:29 Le fait de le voir atteindre très jeune une position de leader dans la pègre,
00:00:33 puis de le voir plus tard ordonner à son fils de ne pas suivre le même chemin que lui,
00:00:37 on pense à l'histoire de Joseph Bonanno.
00:00:40 L'entreprise d'huile d'olive pour couvrir les affaires illégales de la famille,
00:00:45 c'est une référence à l'entreprise d'importation que Joe Profaci avait ouverte dans les années 20.
00:00:50 Mais ce qui est encore plus flagrant, c'est ce rapprochement que l'on peut faire avec cet autre parrain.
00:00:55 Un parrain que l'acteur Marlon Brando ira jusqu'à imiter en adoptant un timbre de voix et une gestuelle quasi similaire.
00:01:20 Un parrain qui disposait, comme Don Corleone, d'une forte influence relationnelle par le biais de ses nombreux contacts dans la politique.
00:01:27 Un parrain qui refusait catégoriquement que ses hommes s'impliquent dans le trafic de drogue, tout comme Don Vito,
00:01:33 et qui finalement a eu une vie relativement semblable à celle du personnage fictif que l'on ne présente plus aujourd'hui.
00:01:39 Vous avez sans doute deviné de qui on parle.
00:01:41 On parle du premier ministre du milieu,
00:01:44 Frank Costello.
00:01:46 Frank Costello avait été surnommé comme ça parce qu'il avait beaucoup de contacts chez les politiques,
00:01:51 et qu'il privilégiait toujours la paix à la guerre au sein de la pègre.
00:01:55 Considéré comme l'un des mafieux les plus respectés et influents de toute l'histoire de la mafia,
00:01:59 il avait effectivement à sa botte tout un tas de politiciens qu'il utilisait pour faire profiter tout le milieu new-yorkais.
00:02:05 A lui seul, il représentait à l'époque la force politique la plus puissante de New York.
00:02:10 Dites-vous que dans les années 40-50, personne ne pouvait devenir juge, haut fonctionnaire, ni même maire de la ville sans l'approbation de Frank.
00:02:18 C'est dire l'influence qu'il avait.
00:02:21 Son credo, c'était de toujours éviter les ennuis.
00:02:24 Frank les évitait comme la peste à vrai dire.
00:02:27 Ainsi, lorsque les autres gangsters s'entretuaient dans des guerres de territoire sanglante,
00:02:31 lui comptait tranquillement ses liasses de billets dans son luxueux bureau.
00:02:36 Frank Costello était alors devenu dans les années 40 le nouveau parrain de la famille Luciano,
00:02:41 après que son ami Lucky se soit fait expulsé des Etats-Unis.
00:02:44 C'est son ingéniosité, sa détermination et son sens des affaires développées qui l'ont propulsé au plus haut rang de la mafia.
00:02:52 Et pour atteindre cette position dominante, Dieu sait qu'il s'en est passé des choses.
00:02:57 C'est pourquoi je vous propose ici d'en savoir plus sur ce personnage historique encore trop méconnu du grand public.
00:03:03 Des petits gangs indépendants de New York au tout début du XXe siècle,
00:03:07 Open Béni, qui était la prohibition dans les années 20,
00:03:10 à son ascension dans la Cosa Nostra avec son associé Lucky Luciano,
00:03:14 en passant par sa rivalité avec l'intraitable Vito Genovese,
00:03:18 vous saurez désormais tout sur la vie de Frank Costello,
00:03:21 le parrain, le vrai.
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00:04:07 Vous avez entendu Clemenza, je crois qu'il est temps d'aller au matelas.
00:04:21 Bon, je vous fais pas de dessin, faut se préparer à la guerre.
00:04:24 Enfin, rassurez-vous, il ne s'agit pas de guerre mafieuse comme dans le film Le Parrain, non.
00:04:28 Il s'agit d'une guerre pour acheter moins cher, en l'occurrence des matelas,
00:04:32 puisque c'est Emma qui sponsorise la vidéo.
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00:04:37 Une boutique en ligne sympa.
00:04:39 Bon, déjà parce qu'ils m'ont offert un matelas sans que je leur demande,
00:04:42 mais aussi et surtout parce que la qualité de leurs produits est au rendez-vous.
00:04:46 Et je vous dis ça parce que j'ai pu essayer un de leurs matelas, le matelas hybride.
00:04:50 Un matelas vraiment confortable, je vous raconte pas.
00:04:53 En particulier grâce à la mousse à mémoire de forme, la respirabilité et le bon maintien du dos.
00:04:58 Pour le moment j'ai passé quelques nuits avec, et tout ce que je peux vous dire, c'est que ça a grandement amélioré mon sommeil.
00:05:04 Je regrette d'ailleurs un peu de ne pas avoir investi plus tôt dans un matelas de qualité.
00:05:08 Il en va après tout de la santé physique, chose qu'il ne faut évidemment pas négliger.
00:05:12 Sachez toutefois qu'Emma ne vend pas que des matelas.
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00:05:19 Du coup, si vous ne voulez pas dormir avec les poissons,
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00:05:39 Attention toutefois, vous avez deux semaines.
00:05:41 Après ça, ce ne sera malheureusement plus possible.
00:05:44 Ah oui, j'oubliais.
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00:05:50 Bref, plein de bonnes choses pour pouvoir se lever chaque matin du bon pied.
00:05:54 Voilà, je vous laisse maintenant avec la suite de la vidéo.
00:05:56 Bon visionnage.
00:05:59 Sous-titrage FR : VNero14
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00:08:12 Vers 1893, la famille Castiglia doit se diviser en deux.
00:08:17 Don Luigi décide en effet de partir en Amérique dans l'espoir de fuir la misère de la campagne italienne.
00:08:22 Les faibles ressources dont il dispose ne lui permettent pas d'emmener toute sa famille avec lui.
00:08:27 Alors il est contraint de laisser sa femme, deux de ses filles et son fils Francesco en calabre.
00:08:31 Don Luigi est certain qu'il gagnera plus d'argent en Amérique et que le reste de sa famille le rejoindra rapidement.
00:08:37 Pour lui, ce n'est qu'une question de temps.
00:08:40 Mais la déception sera grande, puisqu'arrivé en Amérique, il peine à économiser et acheter les billets de bateaux restants.
00:08:46 La vie là-bas était en fait aussi dure que dans la campagne calabraise.
00:08:50 Luigi n'avait finalement fait qu'échanger une misère pour une autre.
00:08:54 "Vendez tout, même les draps s'il le faut, même si vous devez emprunter quelques lires à quelqu'un. Mais venez en Amérique."
00:09:03 Dira-t-il à sa femme.
00:09:05 Ainsi, après deux ans écoulés, les derniers billets sont achetés.
00:09:09 Le reste de la famille peut enfin rejoindre les Etats-Unis.
00:09:12 1895 est l'année à laquelle Francesco Castiglia part donc pour le Nouveau Monde.
00:09:17 Il se souviendra plus tard de ce moment là.
00:09:20 Nous étions trois, ma mère, ma sœur et moi.
00:09:24 Pour tout bagage, nous n'avions importé d'Italie que l'énorme marmite en fonte dont ma mère aimait servir pour faire la cuisine.
00:09:32 On avait transformé la marmite en berceau, en y installant une couverture.
00:09:37 Et c'est là que j'ai dormi pendant tout le temps de la traversée.
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00:10:05 En Amérique, les Castiglia s'installent dans un appartement précaire du ghetto italien de East Harlem à New York.
00:10:11 Ils ne se sentent pas beaucoup dépaysés, puisque le quartier très animé dans lequel ils vivent est composé en grande majorité de calabrais.
00:10:18 Là-bas, tout le monde parlait italien, sauf peut-être l'agent de police du quartier, qui était généralement irlandais.
00:10:24 Pour subvenir aux besoins de sa famille, Luigi Castiglia ouvre alors une épicerie dans la 108ème rue.
00:10:30 Mais le commerce rapporte peu. Il y a tout juste de quoi payer le logement et la nourriture.
00:10:35 Et ce, malgré l'aide de Maria et des enfants.
00:10:39 La progéniture, qui pousse vite, n'a jamais de quoi satisfaire sa faim. La vie est dure.
00:10:45 Au dîner, Francesco ne manquait jamais d'ailleurs de comparer le contenu de son assiette avec celui de son frère et de ses sœurs, pour s'assurer qu'on lui avait servi sa juste part.
00:10:53 Un de ses amis racontera un jour...
00:10:56 "Quand vous dîniez régulièrement avec Frank, vous appreniez bien vite qu'il ne fallait surtout pas toucher au contenu de son assiette.
00:11:02 Pas question de goûter à ce qu'il avait commandé, comme cela se fait souvent entre amis.
00:11:06 Pour Frank, il s'agissait là d'un péché capital. Lorsqu'une personne se livrait à ce genre de pratiques, il poussait son assiette sur le côté et n'y touchait plus.
00:11:14 Il suffisait de le regarder pour comprendre qu'il était absolument furieux.
00:11:18 Il appelait aussitôt le maître d'hôtel et commandait deux portions supplémentaires.
00:11:22 Une pour celui qui avait osé grappiller dans son assiette, la seconde pour lui.
00:11:26 Ce n'était pas par peur des microbes, non. Il avait tout simplement horreur que l'on mange dans son assiette.
00:11:31 Je crois que cette phobie remontait à son enfance si pauvre. Il défendait inconsciemment le contenu de son assiette contre les atteintes extérieures.
00:11:38 C'est à l'âge de 9 ans que Francesco commence à fréquenter l'école.
00:11:42 Une période à laquelle on trouve pour la première fois son prénom sous sa forme anglaise.
00:11:46 Un rapport indiquant en effet que Frank Castiglia était entré en école primaire lors de l'année 1909.
00:11:52 Pour le jeune Frank, apprendre la langue de Shakespeare est alors une épreuve.
00:11:56 D'une façon générale, il semble que l'école n'est pas faite pour lui.
00:11:59 Il déteste aller en classe et préfère davantage courir les rues.
00:12:02 Au moins dehors, il peut gagner un peu de sous.
00:12:05 Son grand frère Eduardo lui apprend d'ailleurs à améliorer son train de vie en volant quelques fruits chez les marchands du quartier.
00:12:11 Cela permet à Frank de suivre doucement, mais sûrement, le chemin de la délinquance.
00:12:16 Évidemment, ses parents n'ont pas du tout apprécié.
00:12:19 Va à l'école, Francesco.
00:12:21 Mais j'y vais, papa. J'y vais tous les jours.
00:12:25 Je n'aime pas beaucoup tes amis, Francesco.
00:12:28 Ce sont des voyous et ils ne feront rien de bon dans la vie.
00:12:31 Je deviendrai quelqu'un, mama.
00:12:35 Et je peux te dire que je ne m'osirai pas dans une épicerie.
00:12:38 Veux-tu bien te taire ?
00:12:40 Tu dois respecter ton père, tu m'entends ?
00:12:42 Tu lui dois le respect.
00:12:44 Oui, mama.
00:12:47 Frank détestera et méprisera son père tout au long de sa vie.
00:12:52 La raison était qu'il le considérait comme trop mou, trop humble et si content de son sort.
00:12:57 En fait, il ne comprenait tout simplement pas pourquoi il avait accepté cette vie si pauvre et médiocre.
00:13:02 Frank quitte définitivement l'école à l'âge de 13 ans.
00:13:14 Désormais, il se fond parfaitement dans la petite délinquance de son quartier.
00:13:17 L'école du crime, c'est là où Frank avait choisi de s'éduquer.
00:13:21 Une école qui, au début du XXe siècle,
00:13:23 formera dans les ghettos de New York certains des plus grands gangsters de l'histoire des États-Unis.
00:13:28 Frank était sur le point d'en faire partie.
00:13:31 Avant les années 1920 à New York, les gangsters ne se mélangeaient pas.
00:13:35 Ils restaient entre eux.
00:13:37 Les Irlandais avec les Irlandais, les Juifs avec les Juifs, les Italiens avec les Italiens, etc.
00:13:42 Les Irlandais avaient alors le West Side,
00:13:45 tandis que les Italiens et les Juifs contrôlaient le East Side.
00:13:48 À East Harlem, le quartier où vit Frank Castiglia,
00:13:51 c'est un Sicilien et chef mafieux du nom d'Ignacio Lupo qui domine le secteur dans les années 1900.
00:13:56 Lupo le Loup, comme on le surnomme,
00:13:58 avait en effet réussi à avoir la main mise sur la ville en fusionnant son organisation avec la famille de Giuseppe Morello.
00:14:04 La Cosa Nostra sicilienne dont il fait partie domine alors clairement la pègre new-yorkaise à cette période.
00:14:10 D'autres organisations comme la Camorra Napolitaine ou l'Andrangheta Calabrese ont aussi une certaine forme d'influence.
00:14:17 Mais ce sont bel et bien les Siciliens qui règnent sur le monde souterrain.
00:14:20 À l'origine, la mafia est une société secrète créée par des Siciliens pour des Siciliens.
00:14:26 Protéger son peuple des méfaits perpétrés par les nombreux envahisseurs,
00:14:29 c'était ce qu'elle avait fait tout au long de son histoire jusqu'à devenir un véritable état dans l'état.
00:14:34 Mais le truc, c'est qu'une fois importés aux Etats-Unis,
00:14:37 les chefs de la mafia ont décidé d'oublier ce qui avait fait l'essence même de leur organisation,
00:14:41 et ont alors commencé à extorquer leurs propres frères italiens,
00:14:44 et ceux plus que tout autre.
00:14:46 Ignazio Lupo faisait partie de ces raquetteurs.
00:14:49 Ces hommes venaient toquer à la porte des commerçants et leur demandaient de payer un impôt en échange d'une protection.
00:14:54 Et si vous étiez à la place du commerçant, vous aviez tout intérêt à payer la taxe,
00:14:58 sinon ils vous passaient à tabac sans vergogne.
00:15:00 Et si ça ne suffisait pas, et bien ils brûlaient tout simplement votre boutique.
00:15:04 Vous alliez porter plainte au commissariat du coin, et là, c'était la mort assurée.
00:15:09 Mais avant que l'on vous fasse du mal,
00:15:11 la mafia vous avertissait en général en vous envoyant une lettre marquée d'une main noire.
00:15:15 C'était l'emblème de leur méthode d'extorsion.
00:15:18 Un sinistre cachet qui terrifiait alors tous ceux qui avaient le malheur de le recevoir.
00:15:22 Ces bandes de raquetteurs, connues sous le nom de la main noire,
00:15:27 n'étaient pas aussi organisées que la mafia moderne que l'on connaîtra à partir des années 30.
00:15:31 Leur organisation n'avait ni code de conduite formellement structuré, ni vraie hiérarchie.
00:15:36 Mais il y avait cependant une règle que tous respectaient scrupuleusement.
00:15:39 La loi du silence, appelée omerta.
00:15:44 Frank Castiglia, qui continue à cette époque son apprentissage dans les rues de Histarlem,
00:15:48 la respecte lui consciencieusement.
00:15:50 Il avait bien vu que dans son quartier, les balances n'étaient pas bien vues.
00:15:54 Cracher le morceau dans un commissariat équivalait en effet à être méprisé dans la rue.
00:15:58 Être traité de moins que rien, et dans le pire des cas,
00:16:00 cela voulait tout simplement dire signer son arrêt de mort.
00:16:03 Frank avait donc bien compris cela.
00:16:06 Si bien d'ailleurs qu'il ne dénoncera pas une seule personne de sa vie.
00:16:09 Pas même ses ennemis.
00:16:12 En 1910, Ignazio Lupo et Giuseppe Morello,
00:16:15 les chefs mafieux associés de la famille Morello,
00:16:17 qui a à ce moment là la plus grande influence à New York,
00:16:20 sont arrêtés et envoyés en prison pour contrefaçon.
00:16:23 Ces arrestations permettent alors à un autre patron du crime de prendre la relève.
00:16:27 Un boss non pas sicilien cette fois-ci, mais napolitain et affilié à la Camorra.
00:16:31 Giosue Gallucci.
00:16:33 Après la baisse d'influence de la famille Morello,
00:16:36 Gallucci prend en effet le pouvoir à Histarlem.
00:16:38 Ce dernier est réputé pour être un homme d'affaires prospère.
00:16:41 Une richesse qu'il obtient grâce aux raquettes,
00:16:43 la loterie clandestine et sa grande influence dans l'appareil politique démocrate.
00:16:47 Ce qui lui permet d'avoir une quasi immunité contre les forces de l'ordre.
00:16:51 Il n'est ainsi pas impossible que Frank se soit inspiré de Gallucci,
00:16:54 quand on connaît le chemin qu'il va prendre ensuite dans le crime organisé.
00:16:58 Quoi qu'il en soit, pour Gallucci,
00:17:00 le règne prend fin brutalement dans la nuit du 17 mai 1915.
00:17:04 Cinq gangsters d'une bande rivale napolitaine
00:17:06 décident ce soir là de le tuer, lui et son fils, dans un café.
00:17:10 Et oui, même en étant entouré d'amis haut placés,
00:17:12 un boss de la pègre pouvait se faire descendre.
00:17:15 Une leçon qui n'a sans doute pas échappé à Frank à ce moment là.
00:17:18 Le vieil adage selon lequel il valait mieux garder ses amis de confiance près de soi
00:17:22 et encore plus près ses ennemis, prenait tout son sens.
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00:17:44 Pourquoi ne vas-tu pas travailler ?
00:17:47 Ce jour là, Don Luigi Castiglia s'interroge.
00:17:50 Son fils avait été vu par des voisins traîner dans les rues toute la sainte journée.
00:17:54 Étrangement, Frank décide cette fois-ci de l'écouter.
00:17:57 Il part chercher un boulot comme son père lui a dit
00:17:59 et en trouvant un chez un livreur de piano.
00:18:01 Mais ça ne dure même pas un an.
00:18:03 Le travail est trop pénible et en plus mal payé.
00:18:06 Pour Frank, le choix est donc vite fait.
00:18:08 Plutôt subir la colère paternelle que de devoir travailler 12 heures par jour pour une misère.
00:18:13 La tentation de la rue étant trop forte,
00:18:15 Frank retourne alors à des activités peu catholiques
00:18:17 telles que le vol à la tire et le cambriolage.
00:18:20 Il y passe clairement tout son temps,
00:18:22 et un jour, il se fait prendre en flagrant délit par un policier qui fait sa ronde.
00:18:26 Frank est arrêté.
00:18:27 Il est maintenant sur le chemin pour être emmené au commissariat
00:18:29 quand tout à coup un conseiller municipal, qui le reconnaît, intervient.
00:18:34 "Je vais m'occuper de ce petit macaroni."
00:18:37 L'agent, qui ne s'embête pas, laisse alors au politicien le soin de s'occuper de Frank.
00:18:42 "Je viens de te rendre un service, petit.
00:18:45 Essaie de t'en souvenir quand j'aurai besoin de ton aide."
00:18:49 Frank est stupéfait.
00:18:50 Pourquoi cet homme lui avait fait cette faveur en le relâchant des mains du policier ?
00:18:54 Ça y est, il saisit.
00:18:56 Il venait en fait de comprendre l'importance de rendre service à autrui.
00:18:59 C'était un peu comme déposer de l'argent à la banque.
00:19:01 On pouvait puiser dans le compte lorsqu'on en avait besoin,
00:19:04 et plus il était gros, plus l'on était à son aise.
00:19:07 Une leçon qu'il ne manquera pas de mettre en pratique
00:19:09 pour développer plus tard l'un des plus gros trafics d'influence de l'histoire du crime organisé américain.
00:19:14 D'ailleurs, c'est à cette période que Frank Castille y a changé de nom.
00:19:18 Désormais, il se fait appeler Frank Costello.
00:19:21 Pourquoi Costello ? On ne connaît pas vraiment la raison.
00:19:24 Sans doute l'avait-il changé pour que les policiers ne remontent pas jusqu'à ses parents,
00:19:28 ou alors c'était pour mieux se faire accepter dans la société.
00:19:31 Costello étant un patronyme irlandais, aussi surprenant que cela puisse paraître.
00:19:35 Mais il y a peut-être une autre raison encore,
00:19:37 celle-ci provenant cette fois-ci des mémoires de Charlie Lucania,
00:19:41 plus connu sous le nom de Lucky Luciano,
00:19:43 un immigré italien qui, comme Frank, faisait ses armes dans les rues de l'East Side.
00:19:48 Il existe différentes versions sur la manière dont se sont rencontrés les deux hommes.
00:19:52 D'après l'une d'entre elles, ils auraient fait connaissance au début des années 20.
00:19:55 Néanmoins, une autre, racontée par Lucky Luciano lui-même,
00:19:58 dit qu'ils se seraient rencontrés quelques années avant.
00:20:01 C'est arrivé dans un cinéma de Times Square.
00:20:06 Je crois qu'il s'appelait le Victoria.
00:20:08 On était samedi soir et j'étais monté vers le centre avec quelques-uns de mes gars,
00:20:11 histoire de voir un peu ce qui s'y passait.
00:20:14 On aimait bien aller au cinéma parce que ces films muets avaient des sous-titres
00:20:17 et que ça nous aidait à apprendre l'anglais.
00:20:19 On prenait toujours des fauteuils au balcon, bien sûr.
00:20:22 D'abord, c'était moins cher,
00:20:23 et puis on pouvait balancer des trucs sur les gens assis à l'orchestre
00:20:26 et foutre un bordel monstre dans la salle.
00:20:28 Ce soir-là, le directeur vida en même temps que nous
00:20:31 une autre bande de gars assis de l'autre côté du balcon.
00:20:34 Un des types était un peu plus vieux que nous
00:20:36 et dirigeait une bande appelée "Le Gang de la 104ème rue".
00:20:39 On a fait connaissance, et il m'a dit qu'il ne venait pas de Sicile
00:20:42 mais de Cosenza, en Calabre.
00:20:44 Il s'appelait Francesco Castiglia,
00:20:46 mais plus tard, il allait devenir célèbre sous le nom de Franco Stello.
00:20:50 La première fois que je l'ai entendu parler,
00:20:52 j'ai dû me pencher pour comprendre ce qu'il disait,
00:20:54 parce qu'il avait la voix très enrouée, comme s'il avait un rhume.
00:20:57 Des tas de gosses italiens parlaient comme ça.
00:21:00 Leur mère voulait qu'ils aient toute leur chance dans la vie,
00:21:02 et elle pensait que pour ça, il fallait leur faire enlever les amygdales
00:21:05 et les végétations au premier éternuement.
00:21:07 Mais souvent, le toubib n'était pas très bon.
00:21:09 Le bistouri dérapait, et à partir de ce jour-là,
00:21:12 le gosse parlait comme s'il avait un mal de gorge permanent.
00:21:15 C'est ce qui était arrivé à Franck.
00:21:17 Franco Stello et Lucchiano deviendront par la suite de très bons amis.
00:21:22 Il faut dire que les deux jeunes hommes aspiraient aux mêmes ambitions dans la vie.
00:21:25 Ils étaient tous les deux lucides, ingénieux,
00:21:27 et prêts à tout pour faire leur nid dans la pègre.
00:21:30 Par la suite, ils feront dès lors la rencontre
00:21:32 de deux autres gangsters tout aussi ambitieux qu'eux.
00:21:35 Deux juifs également issus des quartiers de l'East Side.
00:21:38 Meyer Lansky, un type de petite taille rusée et dur à cuire,
00:21:42 et Benjamin Siegel, surnommé Benny ou Bugsy.
00:21:45 Un grand type, beau garçon, dont l'apparence pouvait être trompeuse,
00:21:48 car il avait la gâchette facile.
00:21:50 Les quatre ont donc formé une bande,
00:21:53 une association dont Lucchiano se souvient.
00:21:55 On formait la meilleure équipe qui ait jamais existé.
00:22:00 On connaissait notre affaire mieux que n'importe qui dans la rue.
00:22:03 On était comme les quatre chevaliers de Notre-Dame.
00:22:06 Excepté qu'on se demande ce que deux juifs ficheraient à Notre-Dame.
00:22:09 Et donc, pour revenir à l'autre possible raison du choix du nom Costello,
00:22:15 Lucky Lucchiano raconte cette anecdote
00:22:17 dans laquelle le groupe fraîchement constitué commet son premier coup.
00:22:30 On allait faire un casse dans un entrepôt sur les quais.
00:22:33 Benny devait passer devant pour neutraliser le gardien de nuit.
00:22:36 Alors qu'on était en train de mettre l'opération au point,
00:22:38 Meyer a dit qu'il n'était pas d'accord.
00:22:40 Il a dit quelque chose comme...
00:22:42 Qu'est-ce que tu veux dire, deux Italiens ?
00:22:57 Un Rital, un Irlandais et deux Juifs, comme dans le quartier.
00:23:00 Lansky m'a regardé comme si j'étais timbré.
00:23:04 Qu'est-ce que tu racontes ? Un Rital et un Irlandais ?
00:23:07 Où tu vois un Irlandais, toi ?
00:23:09 J'ai commencé à rire et j'ai montré Franck Dutoit.
00:23:13 Lui, il est Irlandais.
00:23:16 Tu sais, Franck Costello.
00:23:18 Dès lors, Costello s'est fait appeler comme ça.
00:23:21 Je me souviens qu'après ça, on a raconté cette histoire tant de fois
00:23:24 que des tas de gars appelaient Costello en disant...
00:23:26 Hé, l'Irlandais !
00:23:28 Et bien sûr, plus tard, quand on a été enfoncé jusqu'au cou dans la politique à New York,
00:23:32 ça ne nous a pas fait de mal d'avoir un type avec un nom irlandais comme Costello avec nous.
00:23:36 À jouer avec le feu, on finit par se brûler.
00:23:50 Franck Costello allait tôt ou tard faire face à la justice.
00:23:53 Ce n'était qu'une question de temps.
00:23:56 Sa première arrestation a eu lieu le 25 avril 1908.
00:23:59 Franck, accompagné de deux autres jeunes voyous,
00:24:02 se fait arrêter ce jour-là dans le Bronx après avoir passé à tabac
00:24:04 et vidé les poches d'un marchand de charbon.
00:24:06 Devant le juge, il plaide non coupable et bénéficie d'un non-lieu.
00:24:10 Pour cette première, disons qu'il s'en sortait bien.
00:24:13 Puis, il y en a eu une autre le 16 octobre 1912 sur la 108ème.
00:24:17 Cette fois-ci, pour un vol à main armée.
00:24:20 Franck, toujours accompagné de deux complices,
00:24:22 dérobe en effet près de 3600 dollars en liquide
00:24:25 et 220 dollars de bijoux à une ménagère.
00:24:27 Le jour du jugement, il plaide de nouveau non coupable
00:24:30 et s'en sort par on ne sait quel miracle par un non-lieu.
00:24:33 Peut-être avait-il menacé la plaignante d'abandonner les poursuites.
00:24:36 Nul ne le sait. Quoi qu'il en soit, la chance lui sourit encore.
00:24:39 Mais ensuite, il commet le délit de trop.
00:24:42 L'arrestation se passe à Manhattan le 2 mars 1915.
00:24:46 Soit quelques mois après que Franck ait épousé une jolie brunette
00:24:49 du nom de Bobby Geigerman.
00:24:51 A cette époque, Franck avait pris l'habitude de ne plus sortir sans son revolver.
00:24:55 Sauf que ce jour-là, manque de bol, il se fait arrêter pour port d'armes.
00:24:59 Aux enquêteurs, il dit dans un premier temps s'appeler Franck Saverio,
00:25:03 en référence au nom de jeune fille de sa mère.
00:25:05 Puis déclare finalement que son véritable nom est Stello.
00:25:08 C'était évidemment une façon de brouiller les pistes
00:25:10 pour ne pas qu'il remonte jusqu'à sa véritable identité.
00:25:13 Mais Franck comprend que cette fois-ci,
00:25:15 ce ne sera pas aussi facile de se tirer d'affaire.
00:25:17 Les dénoms coupables n'apportera pas de non-lieu.
00:25:19 Et la caution pour la mise en liberté provisoire, elle, est trop élevée.
00:25:23 Sans solution, il n'a donc pas le choix.
00:25:26 Va falloir qu'il croupisse derrière les barreaux avant son jugement.
00:25:29 Le temps passe, et la prison commence progressivement à lui peser.
00:25:33 Bon, c'est décidé, il va appeler des coupables.
00:25:36 Même si c'est une décision qu'il accepte à contre-cœur.
00:25:39 Et maintenant Saverio, dites-nous donc votre nom véritable.
00:25:46 Stello.
00:25:48 Je vois qu'en 1908, c'est-à-dire il y a 7 ans,
00:25:51 l'accusé a été arrêté pour vol et voie de fait,
00:25:54 et qu'il a bénéficié d'un non-lieu.
00:25:56 Je vois qu'il a été arrêté une seconde fois en 1912,
00:25:59 pour les mêmes motifs,
00:26:00 et qu'il a encore une fois bénéficié d'un non-lieu.
00:26:03 A l'occasion de l'une et l'autre de ces deux affaires,
00:26:05 il a déclaré s'appeler Franck Costello.
00:26:07 Cette fois en revanche, il affirme que son véritable nom est Franck Saverio.
00:26:12 Par ailleurs, un certain nombre de lettres m'a été adressées en sa faveur.
00:26:15 Mais il n'en reste pas moins que sa réputation est loin d'être excellente.
00:26:19 On peut même dire qu'elle est très mauvaise.
00:26:21 D'après certains voisins, l'accusé a la réputation d'être un bandit.
00:26:25 De fait, il s'est assurément conduit en bandit dans le cas qui nous préoccupe.
00:26:29 Votre honneur me donnera-t-il une autre chance ?
00:26:33 Vous avez eu des chances au cours de ces 6 dernières années,
00:26:37 et ces chances doivent cesser un jour.
00:26:39 Si je plaide coupable, votre honneur,
00:26:43 c'est parce que je suis en prison depuis un mois
00:26:46 et que mes charges familiales exigent que j'évite les ennuis au maximum.
00:26:50 Cela dit, on n'a pas retrouvé le revolver sur moi,
00:26:53 mais à 100 mètres de l'endroit où je me trouvais.
00:26:56 C'est vrai.
00:26:58 Mais vous oubliez de préciser que les policiers qui vous suivaient vous ont vu le jeter.
00:27:02 En d'autres termes, votre conduite a été celle d'un individu coupable à tous égards.
00:27:07 Je vous condamne à un an de pénitencier.
00:27:10 Alors que la loi stipule que le délit dont vous vous êtes rendu coupable
00:27:14 devrait vous valoir 7 ans de prison.
00:27:16 Franck purgera 11 mois sur les 12 prévus,
00:27:20 sa bonne conduite lui ayant valu une remise de peine.
00:27:23 Libre en avril 1916, il retourna alors traîner dans les rues de East Harlem.
00:27:28 En prison, il avait mûrement réfléchi sur son avenir.
00:27:31 Il était bien décidé à ne plus retourner au trot.
00:27:34 Courir dans les rues avec une arme à feu avec la perspective de refaire de la prison,
00:27:38 ou pire, perdre la vie ne faisait pas partie de ses plans.
00:27:41 C'est à ce moment là que j'ai réalisé que j'étais stupide.
00:27:45 Porter une arme, c'était comme porter une étiquette qui disait
00:27:49 "Je suis dangereux, je suis un criminel, sortez moi de la rue."
00:27:53 J'ai décidé de ne plus jamais porter d'arme.
00:27:55 Et je suis resté fidèle à ma décision.
00:27:58 [Musique]
00:28:13 De toute évidence, Costello devait rompre avec la petite délinquance.
00:28:17 Ce qu'il devait trouver, c'était des opportunités d'affaires sérieuses,
00:28:20 qu'elles soient légitimes ou non.
00:28:22 Et c'est à ce moment là qu'est arrivé le plus beau cadeau
00:28:25 qu'un petit gangster comme lui pouvait rêver d'avoir pour changer de dimension criminelle.
00:28:29 Un événement majeur qui allait bientôt transformer sa vie
00:28:32 et celle de nombreux autres délinquants des quartiers populaires de New York.
00:28:35 La prohibition.
00:28:37 [Musique]
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00:30:05 16 janvier 1920, minuit.
00:30:13 Le 18ème amendement de la Constitution des États-Unis ratifié un an plus tôt entre en vigueur.
00:30:18 Il est désormais interdit de fabriquer, transporter, importer, exporter ou vendre des boissons alcoolisées.
00:30:24 La prohibition venait d'être inaugurée cette nuit là.
00:30:27 Une nouvelle ère était sur le point de commencer en Amérique.
00:30:30 Une ère de désordre fantastique où la loi allait être constamment bafouée.
00:30:34 Des années d'interdiction qui feront alors les bonnes affaires d'un certain nombre de gangsters en quête de prospérité.
00:30:39 À l'image de Frank Costello et de ses comparses,
00:30:42 bien décidés à saisir la grande opportunité qui s'offrait à eux.
00:30:45 Lorsque la prohibition commence,
00:30:48 Costello, Lucian, Olanski et Siegel sont bien résolus à occuper une place prépondérante dans ce nouveau marché.
00:30:53 Ambitieux, ça ils le sont, il n'y a pas de doute.
00:30:56 En fait, ce qui leur manque à ce moment là, c'est de l'expérience.
00:30:59 Les quatre sont à peine adultes et savent qu'il sera difficile de rivaliser avec les gros bonnets du milieu italien de New York
00:31:05 détenant l'essentiel du pouvoir au début des années 20.
00:31:08 Parmi ces gros bonnets, on retrouvait notamment Gio Maceria ou Ciro Terranova.
00:31:13 Des siciliens de la vieille école qui avaient une grande méfiance envers tous les non-italiens.
00:31:17 Et plus particulièrement non-siciliens.
00:31:19 Un point de vue qui était alors complètement opposé aux gangsters de la nouvelle génération
00:31:23 tels que Costello, Luciano ou Olanski.
00:31:25 Puisque eux considéraient le racket comme une affaire strictement commerciale.
00:31:29 Où l'origine n'était pas un prérequis pour faire du business.
00:31:32 Collaborer au lieu de s'entretuer, telle était leur façon de voir les choses.
00:31:35 Et puis de toute façon, il n'y avait pas de temps à perdre.
00:31:38 La prohibition était là.
00:31:39 Et les américains ne demandaient qu'une chose.
00:31:41 Assouvir leur soif.
00:31:43 Leur entrée dans le marché clandestin de l'alcool commence ainsi grâce à un jeune homme tout aussi ambitieux qu'eux.
00:31:49 Un homme qui était passé maître dans l'art du cambriolage et qui avait rejoint la bande quelque temps plus tôt.
00:31:54 Giuseppe Antonio Dotto.
00:31:56 Plus connu sous le nom de Joe Adonis.
00:31:58 Joe Adonis se trouve alors à Little Italy en train de manger une glace avec Charlie Lucky Luciano
00:32:03 lorsqu'il lui fait cette proposition.
00:32:05 Charlie, je sais bien qu'on n'a jamais travaillé ensemble et je n'aime pas demander de service.
00:32:10 Mais j'ai besoin de 10 000 dollars pour acheter une cargaison de whisky à Philadelphie.
00:32:14 Et si tu me les avances, je te propose 50% des bénéfices.
00:32:18 La veille, Adonis avait en effet rencontré Waxy Gordon.
00:32:23 Un trafiquant d'alcool clandestin de Philadelphie.
00:32:25 Waxy lui avait proposé une cargaison de whisky écossais garantie d'origine.
00:32:29 Mais Adonis n'avait pas les fonds suffisants pour conclure l'affaire.
00:32:32 Voilà donc pourquoi il s'est tourné vers Lucky Luciano.
00:32:34 Qui se rappelle...
00:32:36 J'ai mis ma main sur l'épaule d'Adonis et je lui ai dit de garder son argent.
00:32:40 Parce qu'il venait de se trouver un associé qui financerait toute l'opération.
00:32:43 J'ai appelé Costello, Lansky et Siegel et on s'est retrouvé une heure plus tard.
00:32:47 A nous quatre, on a réuni 35 000 dollars en argent liquide.
00:32:51 Et tôt le lendemain matin, Adonis et moi on est parti.
00:32:54 Luciano et Adonis ont donc rencontré Waxy Gordon et le deal a été bouclé.
00:33:00 La première affaire d'une longue série.
00:33:02 Un début dans le trafic d'alcool raconté par Luciano lui-même.
00:33:06 Les bénéfices étaient infiniment plus importants que ceux que l'on pouvait réaliser
00:33:10 en s'attaquant à des victimes innocentes ou à leur bien.
00:33:13 Et les peines encourues infiniment plus légères.
00:33:15 Quant aux chances qu'on avait de tomber un jour sous le coup de ces peines,
00:33:18 elles étaient pratiquement inexistantes.
00:33:20 La protection s'achetait à tous les niveaux.
00:33:23 Depuis qu'on était gosses, on savait qu'on pouvait acheter les gens.
00:33:26 La question était seulement de savoir qui acheter et pour combien.
00:33:29 Après tout, ce n'était pas les exemples qui manquaient autour de nous.
00:33:33 Depuis le flic en tenue jusqu'au commissaire de police,
00:33:36 depuis le racoleur de quartier jusqu'aux politiciens les plus influents,
00:33:39 on savait que la plupart de ces types avaient la main tendue.
00:33:42 C'est Frank Costello qui a vraiment ouvert la voie à toutes ces histoires
00:33:45 de trafic d'influence et de corruption de fonctionnaires.
00:33:47 Il avait l'aisance et la classe d'un type deux fois plus âgé.
00:33:50 Et grâce à ce nom italo-irlandais qu'on lui avait collé sur le dos,
00:33:53 toutes les portes s'ouvraient devant lui.
00:33:55 C'est à ce moment-là qu'on a monté une banque privée.
00:33:58 Pas une vraie banque.
00:33:59 On a appelé ça notre banque à Grèce.
00:34:02 Ça a débuté avec 5000 dollars qu'on a mis à la disposition de Costello
00:34:05 pour qu'il les dépense de la meilleure façon possible.
00:34:08 Quand on a fait cette première affaire à Philadelphie,
00:34:11 on a presque décroché le gros lot du premier coup.
00:34:14 C'est comme si on était parti du sommet et qu'on avait commencé à grimper à partir de là.
00:34:18 Évidemment, comme dans toutes les grosses affaires,
00:34:20 il fallait s'occuper des gens qui pouvaient nous être utiles.
00:34:23 Alors on graissait la pâte aux flics et aux politiciens.
00:34:27 Ainsi, grâce à Frank Costello,
00:34:29 la banque disposait de tout un réseau de politiciens et de flics à leur solde dans tout Manhattan.
00:34:33 Ce qui fait qu'ils pouvaient marchander l'agnol en toute tranquillité.
00:34:36 Et il y avait de quoi faire, puisque la demande était énorme.
00:34:40 L'affaire de Costello
00:34:44 Outre ses activités avec Lucian, Olanski et Siegel,
00:34:50 Costello s'associe également avec l'un des plus grands trafiquants d'alcool de la Prohibition.
00:34:54 William Vincent Dwyer, un gangster irlandais que l'on surnommait "Grobil".
00:34:59 Et ce n'était pas à cause de son physique imposant qu'on l'appelait comme ça,
00:35:02 mais en raison de son gros compte en banque et de sa grande influence politique.
00:35:06 Dwyer et Costello se sont ainsi associés en 1923.
00:35:09 A cette époque, Dwyer, déjà bien installé dans le trafic d'alcool,
00:35:12 aurait alors eu une proposition de Costello qui lui aurait garanti une totale protection
00:35:16 contre les raids de pillards qui sévissaient de plus en plus.
00:35:19 Subir ce genre d'attaque pour un bootlegger équivalait à perdre beaucoup d'argent.
00:35:23 C'est donc pourquoi William Dwyer a accepté la proposition de Frank.
00:35:27 Bien qu'il n'ait eu sans doute pas d'autre choix que d'accepter au risque de s'attirer de gros ennuis.
00:35:32 L'association Costello-Dwyer a dès lors été l'une des plus efficaces
00:35:35 et l'une des plus fructueuses de l'histoire de la prohibition.
00:35:38 Chaque année, ils importaient en moyenne 40 millions de dollars d'alcool.
00:35:42 Et ils ont été les seuls contrebandiers durant la prohibition à ne pas se faire voler ne serait-ce qu'un camion.
00:35:46 Un sacré exploit.
00:35:48 L'argent affluent de plus en plus,
00:35:50 Frank commence ainsi à changer progressivement de dimension criminelle.
00:35:53 La prohibition le rendait riche, et pas qu'un peu.
00:35:56 Ce qui lui permet d'investir dans d'autres affaires, comme l'immobilier.
00:35:59 Homme d'affaires intraitable qu'il est, il surveille chaque dollar investi.
00:36:03 Cette réussite lui ouvre dès lors les portes de la bonne société.
00:36:07 Un monde dans lequel Frank se sent comme un poisson dans l'eau.
00:36:10 Il est amical, attire instinctivement la confiance et a l'allure du type qui n'a franchement rien d'inquiétant.
00:36:15 Autant de qualités qui lui permettent donc de côtoyer qui il veut sans éveiller de soupçons.
00:36:19 Cette apparente crédibilité, Frank Costello va alors l'utiliser pour élargir son influence et ses conflits parmi les personaux placés.
00:36:26 Il fait connaissance avec des politiques, des juges, des journalistes, des conseillers municipaux et même des vedettes de cinéma.
00:36:32 Il corrompait tous Beaumonde, et puis comme ça il protégeait ses entreprises et celles de ses associés issus de la paire.
00:36:38 Vous étiez un contrebandier d'alcool durant la prohibition et vous aviez un problème ?
00:36:42 Allez voir Frank Costello et il le résolver en un tour de main.
00:36:46 [Musique]
00:36:57 Les juifs, Costello les a toujours appréciés.
00:37:00 Selon lui, eux et les Italiens avaient beaucoup en commun en tant que nouveaux arrivants en Amérique.
00:37:04 Les deux communautés avaient certes vécu de manière distincte dans les ghettos de Manhattan, mais ils avaient l'un comme l'autre connu les mêmes galères.
00:37:11 Lorsqu'il fallait s'associer avec eux pour faire affaire, Costello n'avait alors aucun mal.
00:37:15 Il s'était déjà associé avec certains d'entre eux comme Lansky ou Siegel.
00:37:18 D'ailleurs, il était même sur le point d'en introduire un autre dans la bande de Luciano.
00:37:22 Un certain Arthur Flegenheimer, plus connu sous le nom de Dutch Schultz, un gangster qui régnait en maître absolu dans le marché de l'alcool clandestin dans le Bronx.
00:37:31 Mais cet arrivé n'est pas bien vu par un autre membre de la bande, un gangster dont on n'a toujours pas parlé, Vito Genovese.
00:37:39 Vito Genovese était un gangster napolitain qui avait été recruté dans la bande quelques temps plus tôt.
00:37:44 Pas très apprécié dans le groupe, notamment par Luciano et Costello, il a cependant le mérite d'être bon pour les affaires.
00:37:50 En plus d'être un gars impitoyable malgré sa petite taille.
00:37:54 Arrive alors un jour où Luciano réunit ses associés pour discuter de l'éventuelle affiliation avec Dutch Schultz.
00:38:02 Costello, Vito Genovese, Lansky et Siegel sont présents.
00:38:06 L'entretien commence quand vient le moment où Frank Costello décide d'aborder le sujet qui les avait tous fait venir.
00:38:11 Vito l'écoute puis se met à gueuler.
00:38:14 Luciano se souvient de cette scène.
00:38:16 Avant que Benny ou Meier aient eu l'occasion d'ouvrir la bouche, Frank lui a presque foutu son poing dans la gueule.
00:38:27 Et puis il a dit, très calme.
00:38:38 A partir de ce jour là, quand quelqu'un voulait flanquer le nez de Vito dans sa merde, il l'appelait Don Vitton, en face ou dans son dos.
00:38:45 Et Vito n'a jamais pardonné à Frank d'avoir rappelé qu'il n'était pas Sicilien, et qu'il ne serait jamais vraiment des nôtres.
00:38:51 Ce salaud de Vito avait une mémoire d'éléphant et une patience de lézard.
00:38:54 Et pendant 35 ans il a attendu Frank au tournant pour avoir l'occasion de lui faire sauter la cervelle.
00:38:59 La rivalité entre Frank Costello et Vito Genovese ne faisait alors que commencer.
00:39:05 Le premier film de Vito Genovese
00:39:10 Durant la prohibition, le trafic d'alcool était dominé par les Italiens à New York.
00:39:19 Et c'était en grande partie grâce à Costello, qui grâce à ses contacts jouait parfaitement le rôle d'intermédiaire entre le monde légitime et la pègre.
00:39:26 Le chef suprême des gangs italiens était dès lors un mafieux sicilien trapu et court sur pattes du nom de Giuseppe Masseria, que l'on surnommait Joe the Boss.
00:39:35 Cette position de chef incontestée, Masseria l'avait acquise en 1922 après avoir descendu son principal concurrent à la sortie d'un café.
00:39:42 On dit que c'est Lucky Luciano qui se serait occupé du boulot ce jour-là.
00:39:45 Luciano étant alors avec Vito Genovese, un des lieutenants de Masseria.
00:39:50 Mais Luciano et Genovese n'étaient pas les seuls à bosser pour Joe the Boss.
00:39:59 Il y avait aussi leurs plus proches associés italiens, comme Frank qui rejoint l'organisation mafieuse dans les années 20.
00:40:04 Étant le chef du milieu new-yorkais, Masseria pouvait ainsi toucher une part du gâteau de ce que gagnait Costello.
00:40:10 Pour Frank, cela ne posait pas de problème. Il respectait la hiérarchie et n'avait de toute façon pas l'ambition de devenir un second Joe the Boss.
00:40:16 Sa position très influente dans le monde extérieur lui suffisait amplement, ce qui arrangait tout le monde, notamment Masseria, bien content de ne pas avoir un potentiel rival ayant l'intention de prendre sa place.
00:40:27 Au début des années 20, Joe Masseria pense donc être bien installé au poste de patron des patrons du milieu sicilien.
00:40:33 On ne voit vraiment pas qui pourrait le déloger à ce moment-là. Enfin si, il y a peut-être une personne en mesure de le faire.
00:40:39 Oui, cet immigré sicilien qui vient tout juste de poser ses valises à New York.
00:40:44 Salvatore Maranzano entre dans la partie.
00:40:48 Maranzano, gangster sicilien de la vieille école, est venu en Amérique dans les années 20 pour goûter à son tour au rêve américain.
00:40:55 Installé à Brooklyn, il décide alors de se faire une place dans le marché du trafic d'alcool.
00:40:59 Pour cela, il forme un groupe de Siciliens qui commence progressivement à concurrencer les chefs déjà établis.
00:41:04 Dont Joe Masseria, qui ne voit pas d'un très bon œil ce nouveau venu.
00:41:08 Et pour cause, Maranzano, ambitieux qu'il est, souhaite intégrer la bande de Luciano dans son organisation.
00:41:14 Maranzano voit bien que Luciano et ses associés font tourner une entreprise très prospère dans le marché de l'alcool clandestin.
00:41:21 Il veut les recruter et organise donc un entretien.
00:41:25 Ce dernier a lieu dans le quartier général de Maranzano à Little Italy.
00:41:28 Franco Stello et Lucky Luciano s'y rentrent dans le but de discuter d'une potentielle association.
00:41:33 La réunion a lieu avant que les deux rejoignent l'organisation de Masseria.
00:41:37 "Dans l'état actuel des choses, nous nous gênons mutuellement.
00:41:42 Nous nous battons pour les mêmes marchés et malheureusement nos hommes s'entretuent parfois.
00:41:46 C'est idiot et ça nous coûte à la fois trop d'argent et trop d'hommes valables. Il faut que cela cesse."
00:41:52 "Ecoute, tu ne m'as pas fait venir ici pour réciter la Bible sur ce qui est bien et ce qui est mal Maranzano.
00:41:56 Alors cesse de tourner autour du pot et viens-en au fait."
00:41:59 "Je voudrais que tu rejoignes la grande famille Maranzano.
00:42:03 Tu serais comme mon fils, mon fils préféré.
00:42:06 Je suis disposé à me montrer très généreux.
00:42:08 Tu seras comme mon propre bambino."
00:42:11 "Bambino ? Maranzano se montrait peut-être un peu trop condescendant envers Luciano."
00:42:17 "De quel droit ce connard essayait-il de remplacer mon vieux ?"
00:42:20 "C'était une chose de conclure un marché et une autre de jouer les papas avec moi."
00:42:24 Maranzano détaille par la suite sa proposition.
00:42:28 Il souhaite que Luciano devienne le premier lieutenant de sa famille.
00:42:31 De la sorte, Luciano aurait tout le marché d'alcool clandestin de l'organisation de Maranzano,
00:42:36 avec en prime une totale liberté de mouvement.
00:42:38 Costello et les autres associés italiens de Luciano seraient évidemment les bienvenus,
00:42:42 mais pas les juifs tels que Lansky ou Siegel.
00:42:44 Maranzano avait donc fini de soumettre sa proposition.
00:42:48 Costello, qui n'avait pas dit un mot depuis le début de la réunion,
00:42:51 décide de prendre la parole à ce moment-là.
00:42:53 "Tu parles comme si on était au sommet d'une montagne sicilienne, Maranzano.
00:42:57 Remets-toi un peu les pieds sur terre.
00:43:00 Qu'est-ce que tu veux ?"
00:43:02 "Ces jeunes sont tellement impatients !"
00:43:05 Maranzano va cette fois-ci plus en détail.
00:43:09 Il compte bien persuader ses deux hôtes et met le paquet.
00:43:12 Luciano se rappelle la scène.
00:43:14 "Il allait et venait dans la pièce tout en parlant.
00:43:17 Quand il eut fini, il se tourna vers nous comme s'il s'attendait à ce qu'on l'applaudisse.
00:43:21 Comme s'il portait une toge et venait de terminer un discours devant le sénat de Rome.
00:43:24 C'est toujours l'impression qu'il me donnait.
00:43:26 Qu'il était César et que moi j'étais de la merde.
00:43:29 Franck et moi on est restés là à se regarder sans rien dire."
00:43:32 Après s'être rendu compte qu'il ne recevrait pas de réponse immédiatement,
00:43:36 Maranzano leur conseille dès lors de prendre leur temps
00:43:39 en discutant de la proposition avec leurs associés.
00:43:41 Mais comme vous le savez,
00:43:43 l'histoire a finalement voulu que Luciano et ses amis rejoignent la bande de Masseria.
00:43:47 1929 est une année importante dans l'histoire de la pègre.
00:44:04 Cette année-là, du 13 au 16 mai,
00:44:06 a lieu le premier sommet du crime organisé.
00:44:08 L'idée d'organiser cette conférence était venue de John Itorio,
00:44:12 le chef de la mafia de Chicago et mentor d'Al Capone désormais à la retraite.
00:44:15 Torio voulait en effet créer un syndicat national du crime,
00:44:19 une sorte de confédération dans laquelle
00:44:21 toutes les organisations criminelles américaines seraient unies.
00:44:24 Il avait imaginé de couper les Etats-Unis en tranches
00:44:26 de sorte que chaque groupe criminel se voit attribuer sa juste part.
00:44:29 "Leur enquête est une industrie comme une autre."
00:44:33 Au sein de ce syndicat national du crime,
00:44:36 tout le monde serait alors le bienvenu.
00:44:38 Bien sûr les mafieux ûtalo-américains,
00:44:40 mais aussi les gangsters juifs, irlandais,
00:44:42 ainsi que les criminels afro-américains.
00:44:44 Cette convention devait poser les bases d'une nouvelle mafia, plus moderne.
00:44:48 Un projet visionnaire qui fait dès lors rêver Costello,
00:44:51 Luciano et Lansky, qui partagent la même vision que Torio.
00:44:54 Ils vont donc l'aider à organiser cette conférence.
00:44:57 Le lieu est choisi, ce sera Atlantic City.
00:45:00 C'est Frank Costello qui se chargera des invitations.
00:45:04 Il invitera pour cela tout le gratin du crime organisé américain.
00:45:08 Ainsi arrive à Atlantic City la délégation de New York,
00:45:11 la plus grande de la réunion,
00:45:12 dans laquelle il y a Johnny Torio, Lucky Luciano,
00:45:14 Mayer Lansky, Joe Adonis, Vito Genovese et Ed Schultz.
00:45:18 Celle du New Jersey qui compte Willie Moretti et Longuiz Wilman.
00:45:22 Chicago avec Al Scarface Capone, Frank Nitti ou encore Jack Gouzik.
00:45:27 Philadelphie avec Waxi Gordon, Nick Rosen et Max "Boubou" Hoff.
00:45:31 Sans oublier bien sûr la délégation de Cleveland,
00:45:34 Detroit, Boston, Kansas City, celle de Louisiane, de Floride
00:45:38 et l'hôte de la convention et patron d'Atlantic City, Enoch "Nucky" Johnson.
00:45:42 Bref, les plus grosses pointures de la pègre sont là.
00:45:45 Toutes sauf Maranzano et Masseria, car eux n'avaient pas été conviés.
00:45:49 Leur vision des choses trop traditionnelles,
00:45:51 consistant notamment à ne travailler qu'avec des gangs italiens,
00:45:54 ne coïncidait effectivement pas avec les idéaux et principes modernes
00:45:57 de Torio, Luciano, Costello et Lansky.
00:46:00 D'après certains informateurs du FBI,
00:46:03 Frank Costello aurait alors été le maître d'œuvre de la conférence.
00:46:06 Une conférence qui a plusieurs objectifs,
00:46:08 dont celui de poser les bases du Syndicat National du Crime.
00:46:11 Un autre consiste à résoudre les problèmes de violence
00:46:14 qui sévissent à Chicago à cette période.
00:46:16 Il faut dire qu'on était seulement quelques mois après le massacre de la Saint-Valentin.
00:46:20 Ouais, vous savez, le jour où Al Capone a décidé d'orchestrer l'assassinat de 7 gangsters
00:46:25 dans une lutte liée au marché d'alcool clandestin.
00:46:27 Un événement qui avait grandement attiré l'attention des médias et des autorités,
00:46:31 mais qui n'était évidemment pas bon pour les affaires.
00:46:33 Johnny Torio commence ainsi à parler de ce sujet en déclarant
00:46:37 que tous les conflits doivent à présent cesser.
00:46:39 Costello est ensuite présenté et prend la direction de la réunion.
00:46:42 La raison pour laquelle nous devons nous organiser
00:46:46 est que nous devons nous placer sur une base commerciale.
00:46:49 C'est ce que nous sommes, une entreprise.
00:46:52 Nous devons mettre un terme à ce qui se passe actuellement à Chicago.
00:46:55 Vous vous tirez dessus dans la rue,
00:46:57 des innocents sont tués et ils commencent à se plaindre.
00:47:00 S'ils crient assez fort, les fédéraux se lâcheront et commenceront à sévir.
00:47:04 Et vous savez ce que cela signifie.
00:47:06 Nous sommes dans une situation où des millions de dollars
00:47:09 peuvent être gagnés simplement en donnant aux gens ce qu'ils veulent.
00:47:12 Plutôt audacieux de la part de Costello,
00:47:16 il est certain que Capone devait se sentir visé à ce moment là.
00:47:19 Connaissant son tempérament sanguin,
00:47:21 il fallait en avoir pour oser remettre en cause son comportement.
00:47:24 Costello a alors un plan pour mettre fin à cette effusion de sang.
00:47:27 Torrio reprend la parole pour l'annoncer.
00:47:30 En prison.
00:47:32 Nous devons régler cette affaire tout de suite.
00:47:35 Si tu retournes à Chicago après la fusillade de la Saint-Valentin,
00:47:39 les gars d'O'Banion seront en guerre.
00:47:42 Et la tension montera.
00:47:44 Nous pensons que tu as besoin de vacances, Al.
00:47:47 Là, Capone croit à une plaisanterie.
00:47:51 Mais Costello lui rappelle très vite que personne n'est là pour blaguer.
00:47:54 Ce n'est pas une blague, Al.
00:47:57 Nous avons trop investi pour que tu gâches la sauce.
00:48:00 Facilite-toi la tâche.
00:48:02 Trouve un moyen.
00:48:04 Mais on a besoin que tu ailles au trou jusqu'à ce que les choses se calment.
00:48:07 En voyant les personnes présentes dans la salle rejoindre l'avis de Costello et de Torrio,
00:48:12 Capone comprend alors que c'est du sérieux.
00:48:14 Il est en colère, mais il sait qu'il n'a pas le choix.
00:48:17 Il quitte la réunion et quelques temps plus tard, il se rend aux autorités.
00:48:20 10 mois de prison, c'est ce qu'il prendra pour une histoire de port d'armes prohibée.
00:48:25 Voilà, la conférence d'Atlantic City est terminée.
00:48:30 Un premier sommet du crime organisé qui avait donné à Franco-Stello une stature nationale dans le monde de la pègre.
00:48:35 Ses maîtres mots durant la conférence avaient été "paix" et "coopération".
00:48:38 Et on peut dire qu'ils ont été respectés.
00:48:40 Ses confrères venus des quatre coins des Etats-Unis avaient en effet pu voir tous ses talents de diplomate dans la résolution du conflit de Chicago.
00:48:49 La guerre devait maintenant appartenir au passé.
00:48:51 Les affaires, c'est tout ce qui devait compter.
00:48:53 Un message qui leur était bien utile de transmettre aux deux grands absents de la conférence qui étaient Maceria et Maranzano.
00:48:59 Parce que eux étaient sur le point de déclencher une nouvelle querelle.
00:49:02 Une guerre mafieuse cette fois-ci impossible à apaiser, tant les tensions sont vives.
00:49:06 Ouais, Maranzano et Maceria se détestaient beaucoup trop pour pouvoir éviter la guerre des Castellamarese.
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00:50:04 Joe Maceria et Salvatore Maranzano étaient à la fin des années 20 les deux plus grands chefs mafieux à New York.
00:50:10 Le problème c'est qu'ils ne pouvaient pas se blairer.
00:50:13 Et ça, ça n'annonçait rien de bon.
00:50:15 En fait, il était devenu de plus en plus évident que les deux chefs s'affronteraient pour la direction de la mafia.
00:50:20 Restait finalement plus qu'à savoir quand est-ce que la guerre allait éclater.
00:50:24 Le clan Maceria était composé principalement de gangsters siciliens, calabrais et napolitains.
00:50:29 Parmi eux, il y avait Lucky Luciano, Frank Costello, Vito Genovese, Joe Adonis, Willy Moretti, Albert Anastasia, Carlo Gambino, Giuseppe Morello, Gaetano Reina ou encore Alfred Mineo.
00:50:41 Quant à l'organisation de Maranzano, elle était composée en grande majorité de mafieux originaire de Castellamare del Golfo.
00:50:48 Une petite ville sicilienne située à une centaine de kilomètres de Palerme.
00:50:51 Maranzano pouvait alors compter sur Joseph Bonanno, Toma Lucchesi, Stefano Magadino, Joseph Profaci, Joe Aiello, Joseph Maglioco, Tommy Gagliano, Vito Bonventre ainsi que Joseph Valacci.
00:51:04 Les tensions ont commencé à partir de 1928.
00:51:07 Ça a débuté lorsque les hommes des uns ont commencé à détourner les camions d'alcool des autres.
00:51:11 Au début, il n'y avait rien de très spectaculaire.
00:51:14 Il y avait un homme abattu par ici, un camion attaqué par là.
00:51:17 Ce n'est finalement qu'en février 1930 que la guerre éclate vraiment.
00:51:20 Et ce, suite à un assassinat.
00:51:22 Celui de Gaetano Reina.
00:51:24 Gaetano Reina, un des alliés de Masseria dans le conflit à cette période, décide en effet de changer de camp pour passer du côté des Castellamare.
00:51:32 Un retournement de veste qui ne plaît évidemment pas.
00:51:34 Surtout à Joe the Boss qui ne perd pas de temps alors pour sévir.
00:51:37 Pour ce faire, il fait appel à un de ses lieutenants, Vito Genovese.
00:51:42 Et c'est lors de la soirée du 26 février 1930 que les choses vont prendre une toute autre tournure.
00:51:47 Ce soir-là, Reina sort tranquillement de l'appartement de sa maîtresse lorsqu'il tombe subitement sur une embuscade.
00:51:53 Vito Genovese est armé d'un fusil de chasse à double canon, tire et plante une balle à Reina en pleine tête.
00:51:58 Reina mort, Masseria exacerbe par conséquent les tensions avec le camp adverse.
00:52:03 Les Castellamare de Maranzano ne veulent pas en rester là.
00:52:06 Ils veulent se venger.
00:52:08 Pour les mafiosi impliqués dans le conflit, il est temps donc d'aller au matelas.
00:52:12 Autrement dit, ils allaient crécher en nombre dans des appartements secrets recouverts uniquement de matelas.
00:52:16 Rester en groupe et toujours sortir armé pour se protéger des attaques ennemies.
00:52:20 Bref, ils devaient se préparer car la guerre était imminente.
00:52:23 Le conflit qui opposait les hommes de Masseria et Maranzano avait atteint son point culminant.
00:52:28 La guerre des Castellamare, officiellement ouverte, devenait de plus en plus violente dans les rues de New York.
00:52:33 Franco Stello, également allié de Masseria, réussit lui à rester en dehors des combats, sans pour autant paraître déloyal.
00:52:43 Il aide notamment Joe the Boss lorsque ce dernier échappe par miracle à la mort lors d'une fusillade.
00:52:48 En fuyant, Joe avait en effet fait tomber son manteau qui avait par la suite permis aux autorités de remonter jusqu'à lui.
00:52:54 Heureusement, Joe avait pu compter sur Frank qui, quelques jours plus tard, s'est rendu dans un commissariat du Bronx pour régler le problème.
00:53:00 Il transmettra alors au policier le message suivant.
00:53:03 "Personne ne devait toucher à un seul des cheveux de Masseria."
00:53:06 Rendre service, ça ne posait pas de problème à Costello.
00:53:10 Mais cette guerre, il la désapprouvait.
00:53:12 Pour lui, elle était inutile. Un conflit de ce type ne pouvait que nuire aux affaires.
00:53:16 Luciano et Genovese pensaient d'ailleurs pareil.
00:53:19 Tous ces affrontements causés par les vieux Don devaient cesser au plus vite.
00:53:23 Surtout que leur boss était sur le point de perdre la guerre.
00:53:26 Costello, Luciano et Genovese ont donc essayé de convaincre Masseria en ce sens.
00:53:30 Mais rien à faire, Joe fait la sourde oreille.
00:53:33 La paix n'étant pas à l'ordre du jour, il ne leur reste finalement plus qu'une solution.
00:53:38 Comploter contre Joe the Boss pour mettre définitivement fin à la guerre.
00:53:41 Pactiser avec l'ennemi, c'est ce qu'ils allaient faire à présent.
00:53:44 Luciano, Costello, Lansky et leurs alliés avaient en réalité projeté de prendre le pouvoir au sein de la paigre depuis longtemps.
00:53:50 En fait, ils n'attendaient qu'une chose, que l'occasion se présente, ce qui était enfin le cas.
00:53:55 Les vieux Don, comme ils les appelaient, ne faisaient que les empêcher de construire les nouvelles bases du crime organisé
00:54:00 comme celles qui avaient été discutées lors de la conférence à Atlantic City.
00:54:03 Nous autres, les jeunes, on détestait ces vieux moustachus et tout ce qu'ils faisaient.
00:54:08 On essayait de mettre sur pied une organisation qui marcherait avec son temps.
00:54:12 Et ces deux-là vivaient avec un siècle de retard.
00:54:14 On savait qu'on finirait par éliminer les vieux et leurs idées.
00:54:17 C'était qu'une question de choisir le moment propice.
00:54:19 Pour nous, se débarrasser de Maceria y Maranzano, c'était un peu comme pour une banque de démolir une vieille baraque pour construire un immeuble neuf à la place.
00:54:27 C'était comme si on était des entrepreneurs.
00:54:29 Il fallait descendre ces vieux schnock pour déblayer le terrain.
00:54:32 La première étape a donc été de se débarrasser de Maceria.
00:54:36 Pour ce faire, Luciano et ses associés ont organisé un entretien secret avec Maranzano.
00:54:41 A l'issue de la rencontre, les deux parties se mettent d'accord.
00:54:44 Il avait été décidé que Luciano et ses amis s'occuperaient de l'élimination de Maceria.
00:54:48 Et ce, avec l'assurance que le camp adverse n'entreprene aucune purge une fois Josebo s'éliminer.
00:54:53 Maranzano, tout comme eux, disait vouloir la paix.
00:54:56 La guerre de Castellammarese avait fait couler beaucoup trop de sang.
00:54:59 Il était impératif de refaire régner l'ordre dans les rues de New York.
00:55:03 La poignée de main entre Lucky Luciano et Salvatore Maranzano signifiait ainsi ce jour-là l'arrêt de mort de Maceria.
00:55:09 15 avril 1931, 9h du matin.
00:55:18 Lucky Luciano est seul avec Maceria dans un des bureaux du vieux Don.
00:55:22 Joe est assis dans un fauteuil et écoute ce que Luciano a à lui dire.
00:55:26 Luciano lui expose les grandes lignes d'un plan visant à assassiner une impressionnante brochette de lieutenant de Maranzano
00:55:31 qui devait donner une victoire totale à Maceria.
00:55:34 Ça faisait bien deux heures que je parlais,
00:55:36 et ce vieux Joe rigolait et se léchait les babines comme si on lui avait fait goûter le sang de Maranzano dans une coupe en or.
00:55:42 Midi arrive.
00:55:44 Luciano propose à Josebo de fêter cette victoire imminente en allant déjeuner dans un restaurant à Coney Island.
00:55:49 J'ai vu briller les yeux de Maceria dès que j'ai parlé de cuisine gastronomique.
00:55:54 Et en réservant une table au téléphone, j'ai commandé suffisamment de bouffe pour gaver un éléphant.
00:55:59 Et la salive lui dégoulinait littéralement de la bouche.
00:56:02 Arrivé là-bas, il commande à manger.
00:56:05 Maceria plus que Lucky, puisqu'il faudra près de trois heures à Josebo pour finir son repas.
00:56:10 Un peu avant 15h30, Luciano décide alors de proposer à Maceria de se détendre en jouant aux cartes.
00:56:16 Maceria accepte.
00:56:18 Il joue une première manche, puis au bout de la seconde, Lucky se lève et s'excuse.
00:56:21 Il doit se rendre aux toilettes.
00:56:23 Mais à peine la porte des WC se referme qu'un groupe d'hommes armés fait irruption dans le restaurant.
00:56:29 C'en était fini pour Joe.
00:56:31 Sa mort marquait la fin de la guerre.
00:56:33 Une guerre qui avait élu vainqueur son grand rival, Salvatore Maranzano.
00:56:37 Qui ne perd d'ailleurs pas de temps pour assouvir sa soif de grandeur en organisant une réunion qui doit le sacrer "Capo di tutti capi".
00:56:43 Ce qui veut dire dans la mafia le chef de tous les chefs.
00:56:45 Tous les plus grands mafieux new-yorkais étaient présents pour assister à ce qu'il devait faire de Maranzano le chef suprême de la mafia.
00:56:51 De la réunion émerge alors la création des cinq familles de New York.
00:56:55 Une réorganisation de la hiérarchie mafieuse est faite et Maranzano devient le boss de tous les boss.
00:57:00 Un couronnement qui ne plaît pas à Luciano, Costello et les autres.
00:57:03 Non, ils n'ont absolument pas l'intention de le laisser faire.
00:57:06 Ils savent très bien qu'ils ne sont pas en sécurité maintenant que Maranzano a les pleins pouvoirs.
00:57:10 L'idée de rendre son règne aussi bref que possible surgit.
00:57:14 Luciano, Costello et leurs associés ont décidé qu'ils allaient comploter contre le nouveau roi.
00:57:18 Avec le soutien de nombreux autres chefs mafieux, le complot prend fin.
00:57:22 De son côté, Maranzano se rend très vite compte de ce qui se trame.
00:57:25 Pas question de les laisser faire, il souhaite frapper en premier.
00:57:28 Il dresse alors une liste de 60 personnes à exécuter, qu'il montre à l'un de ses plus fidèles lieutenants, Joseph Balacci, en disant
00:57:34 "Il faut retourner au matelas et nous débarrasser de ces gens."
00:57:38 Cette liste comprenait entre autres Franck Costello, Lucky Luciano, Vito Genovese, Joe Adonis, Vincent Mangano, Dutch Schultz et Al Capone.
00:57:47 Capone ayant soutenu Masseria en contribuant massivement au trésor de guerre depuis Chicago.
00:57:52 Mais Maranzano n'est pas le seul à dresser sa liste noire.
00:57:55 Luciano et ses alliés en dressent une aussi, à la différence que la leur contient tous les mafiosis de la vieille école.
00:58:00 Salvatore Maranzano y compris, est en premier de la liste.
00:58:04 10 septembre 1931, peu avant 2h de l'après-midi.
00:58:08 Quatre hommes envoyés par la bande de Luciano et déguisés en agents fédéraux s'introduisent dans le bureau de Maranzano.
00:58:13 Maranzano entend un vacarme, il sort pour enquêter, quand soudain, il fait face à un groupe d'hommes armés menaçant.
00:58:19 Maranzano essaie de se réfugier dans son bureau, mais il est trop tard.
00:58:22 Les faux agents fédéraux le poignardent, puis l'abattent de quatre balles.
00:58:25 La nouvelle garde mafieuse dont faisait partie Franck Costello et ses associés avait finalement réussi à éliminer les vieux dons.
00:58:34 Ils pouvaient désormais organiser le crime comme bon leur semblait.
00:58:37 C'était le début de la guerre.
00:58:39 C'était le début d'une nouvelle ère, celle du renouveau et de la modernité au sein de la mafia.
00:58:43 Une ère extrêmement prospère dans laquelle Franck Costello jouera un rôle déterminant.
00:58:47 L'histoire ne faisait finalement que commencer.
00:58:50 Ne manquez pas la deuxième et dernière partie de ce film documentaire.
00:58:59 La vie de Franck Costello regorge encore de nombreuses péripéties.
00:59:02 Prochainement, nous reviendrons sur le sujet.
00:59:05 Pour être sûr d'être informé de la mise en ligne de ce second épisode,
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00:59:21 Merci à tous d'avoir regardé cette vidéo.
00:59:23 A la prochaine !
00:59:25 [Musique]
00:59:41 Merci d'avoir pris le temps de regarder la première partie de mon documentaire sur Franck Costello.
00:59:45 J'espère que vous avez passé un bon moment.
00:59:47 Si c'est le cas, n'hésitez pas comme d'habitude à récompenser mon travail en likant et en partageant la vidéo.
00:59:53 La nouvelle illustration de Manon Potier est disponible sur mon Tipeee.
00:59:56 Vous pouvez vous la procurer en vous rendant sur le lien placé en description.
00:59:59 C'est aussi un moyen de me soutenir.
01:00:01 Pour ce qui est de la FAQ 200 000 abonnés, ne vous en faites pas, c'est toujours prévu.
01:00:06 J'ai malheureusement dû décaler la date de publication en raison d'un déménagement.
01:00:09 Mais elle sortira bientôt, après avoir sorti la deuxième partie de ce documentaire, j'espère.
01:00:14 Et puis, que dis-je, ce n'est plus 200 000 abonnés, mais 300 000 à l'heure où je vous parle.
01:00:19 Franchement, je ne sais pas quoi dire.
01:00:21 Merci du fond du cœur pour votre soutien, vous qui aimez commenter et partager mes vidéos.
01:00:26 Autrement, ça a été vraiment un plaisir de réaliser la première partie de ce documentaire.
01:00:31 J'ai hâte de commencer à travailler sur la seconde partie et vous présenter la suite de cette histoire qui s'annonce passionnante.
01:00:36 On va évidemment tout faire pour la sortir le plus tôt possible.
01:00:39 Bref, vous avez compris, du boulot m'attend.
01:00:42 Je vous remercie d'avance pour votre patience.
01:00:44 D'ici là, prenez soin de vous, et à très vite.
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