Préférence nationale : du racisme ? / Loi immigration adoptée grâce au RN ? Débat Lévy VS Degois

  • l’année dernière
Avec Elisabeth Lévy et Françoise Degois

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##DITES_LE_FRANCHEMENT-2023-12-20##

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Transcription
00:00 - Les vies sont interdites, vous pouvez réagir.
00:02 D'ailleurs vous pouvez appeler au 0826 300 300 et tout à l'heure après l'interview de Jean-Jacques Bourdin à 9h,
00:07 Jean-Jacques vous recevra, interview où il aura Manuel Bompard de la France Insoumise.
00:12 Françoise de Gouard, donc vous avez bondi en écoutant...
00:14 - Non, j'ai pas bondi.
00:15 - Non, en écoutant Elisabeth ou pas ?
00:17 - Oui, parce que je connais toute la stratégie qui consiste à complètement bémoliser,
00:22 euphémiser la préférence nationale en nous citant les hauts fonctionnaires, etc.
00:25 La préférence nationale, version rassemblement national, ça n'est absolument pas ça.
00:29 Les emplois réservés, on est tous d'accord là-dessus.
00:31 C'est vraiment, je vous renvoie au livre de Jean-Yves Le Gallou, "Club de l'horloge",
00:35 la préférence nationale, et c'est tout à fait discriminatoire et raciste.
00:39 - Et pourquoi raciste ?
00:40 - Mais parce que nous sommes dans un état de droit, liberté, égalité...
00:43 - Et pourquoi raciste ?
00:44 - Alors je vous explique, Elisabeth, déjà vous avez dit une énorme erreur
00:47 quand vous dites par exemple qu'un étranger aura plus de droits qu'un européen, ça n'est pas vrai.
00:54 Parce que justement...
00:55 - Mais vous n'avez pas dit ça du tout.
00:57 - Si, vous avez dit ça. Je vous dis juste qu'il y a une libre circulation des personnes et des biens.
01:03 Quand vous êtes un Italien, vous pouvez percevoir, parce que vous êtes dans un espace qui s'appelle...
01:07 Donc déjà, ça c'est une erreur.
01:09 - Non, non, non, écoutez...
01:11 - La préférence nationale est tout à fait discriminatoire.
01:14 Cette préférence nationale est une rupture totale de l'égalité et de la Constitution,
01:20 et d'ailleurs, ce sera vidé par le Conseil constitutionnel.
01:22 Je ne vois pas comment le Conseil constitutionnel peut ne pas vider cette loi, tout simplement.
01:27 - Bon, alors excusez-moi, soit vous êtes d'une mauvaise foi crasse, soit vous ne m'écoutez pas,
01:31 je pense que vous ne m'avez pas écouté.
01:32 J'ai donc dit qu'elle n'avait rien de raciste, et vous n'avez absolument pas d'argument opposé à cela,
01:36 car ce n'est pas sur le fondement de la race.
01:38 Ce que j'ai dit, c'est qu'un Français noir, un noir ou un Arabe français, d'accord,
01:43 aura plus de droits qu'un Américain.
01:45 Oui, madame, et ça, c'est la vérité.
01:47 - Pourquoi ?
01:48 - Parce qu'on réserve, si vous voulez, ou disons, on introduit un délai de carence pour les étrangers,
01:55 les gens qui n'ont pas de passeport.
01:57 - Oui, continuez, continuez.
01:59 - Donc, je dis simplement que dans la loi, si vous êtes Français, d'accord,
02:04 si vous êtes Français, vous avez plus de droits qu'un étranger.
02:06 Donc si vous êtes un Français noir ou Arabe, vous avez plus de droits qu'un étranger.
02:10 - Oui, bah...
02:11 - Donc, ça n'est pas raciste.
02:12 - Pardonnez-moi.
02:13 - Ce que j'essaye de vous dire...
02:14 - Non, non, je n'ai pas terminé de vous répondre.
02:16 - Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non.
02:18 - Je n'ai pas terminé de vous répondre.
02:19 - Doucement, calmement.
02:20 - Oui, mais je ne veux pas être interrompue.
02:21 - Oui, bah allez, vas-y, vas-y, vas-y.
02:22 - François, allez-y, allez-y.
02:23 - Donc, ça c'est la première chose.
02:25 Donc, soit vous faites semblant de ne pas comprendre, il n'y a rien de raciste là-dedans.
02:29 Deuxièmement, vous n'avez absolument aucune réponse à m'apporter quand je vous dis non.
02:34 Pour l'instant, vous agitez des accusations.
02:36 - Non, mais, soyez sympa.
02:37 - Vous n'avez aucune réponse à m'apporter quand je vous dis, d'accord,
02:41 que la préférence nationale, c'est le cœur de la nation.
02:44 La nation, c'est une distinction entre les citoyens français, ou les citoyens.
02:49 La nation ne traite pas de la même façon l'Algérie,
02:53 ne traite pas de la même façon un Algérien et un Français.
02:56 - Allez, voilà, vous n'avez jamais eu de réponse de François.
02:58 - C'est parce que vous n'avez pas pris l'exemple américain.
03:00 Vous me parliez d'un Suédois ou d'un Européen.
03:02 D'abord, c'est faux.
03:03 Sur ce que vous dites de la nation, je sais que peut-être vous n'aimez pas cette version-là de l'Europe.
03:07 Je vous redis que si vous êtes un Italien, si vous êtes un Espagnol,
03:11 et que vous vous installez en France, vous avez les mêmes droits,
03:14 vous accédez aux logements sociaux de la même manière,
03:16 parce que nous sommes dans un espace intégré,
03:18 et que le traité constitutionnel européen refuse la moindre rupture d'égalité.
03:24 Et je vous rappelle que c'est le cas également en France.
03:26 Par ailleurs, vous me dites que ce n'est pas discriminant
03:28 quand vous êtes une personne étrangère qui arrive et qui a un travail,
03:31 et que vous êtes obligé d'attendre 30 mois.
03:33 Alors, si vous dites que ce n'est pas discriminant,
03:35 je propose que sur toutes les feuilles de salaire de ces gens
03:38 qui vont travailler pendant 30 mois et qui ne vont rien toucher,
03:40 on enlève les cotisations sociales.
03:42 Que ces gens-là ne payent pas d'impôts.
03:44 Vous savez combien ça rapporte l'immigration ?
03:46 Par an, à la France, ça rapporte entre 9 et 10 milliards.
03:48 Mais ça rapporte entre 9 et 10 milliards de cotisations !
03:51 Arrêtez de ricaner !
03:53 - Bonne fille, non, là, ça fait marrer.
03:54 - On est très sérieux, c'est un débat très sérieux.
03:57 Vous m'expliquez qu'il n'y a rien de discriminant.
03:59 - Non, je n'ai pas dit ça, je vous ai dit qu'il n'y avait rien de raciste.
04:02 C'est pas pareil, raciste et discriminant.
04:04 - Je dis que c'est discriminant, je dis que c'est discriminant profondément.
04:08 Donc c'est tout à fait raciste, parce que la réalité c'est que...
04:11 Mais écoutez, Elisabeth, on voit bien à qui s'adresse ce texte.
04:14 - Vous êtes sur la sémantique, on marque une pause...
04:16 - Non, non, c'est pas la sémantique.
04:18 Je dois répondre là-dessus.
04:19 - Vous allez répondre, mais il est 8h21.
04:22 On fait une petite pause et vous allez répondre,
04:25 bien sûr, calmement, posément, évidemment, c'est ça le débat.
04:28 Il est 8h22 sur Sud Radio.
04:31 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Rocher.
04:35 - Évidemment, le débat continue entre Françoise de Gaulle et Elisabeth Lévy,
04:40 y compris pendant les pages de pub.
04:43 Bon, on a compris que vous n'étiez pas d'accord, en fait, sur ces termes
04:46 autour de racisme et de discrimination.
04:49 Alors maintenant, toute la question c'est quand même de savoir
04:52 ce qui va ressortir, en fait, de tout ça.
04:55 Est-ce que vous avez le sentiment que Emmanuel Macron
05:00 est trahi en quelque sorte parce qu'il accepte les voix du RN ?
05:03 D'ailleurs, il faut dire un peu les choses.
05:06 Est-ce que si le RN n'avait pas voté ce texte...
05:09 - Elle passait pas.
05:10 - Elle ne passait pas. C'est-à-dire qu'il manquait 7 voix.
05:12 - Entre 7 et 12, oui.
05:14 - Non, non, 7 voix, j'ai compté. Il manquait 7 voix.
05:16 Et s'il s'abstenait, c'était la même chose.
05:19 - Ça passait pas, c'était rigrafe.
05:20 - Ça passait pas non plus.
05:21 - Non, non, bien sûr, cette loi est là parce que Marine Le Pen a décidé de la voter.
05:25 - Ce sont surtout aussi les Républicains dans nos premiers temps.
05:28 - On ne peut pas oublier les choses.
05:30 - C'est le sujet.
05:31 - Excusez-moi, on est sur le vote là.
05:33 On est d'accord que ce qui fait la bascule hier, c'est Marine Le Pen qui vote cette loi.
05:37 Donc je veux bien qu'on se tortille dans tous les sens à la Gérald Darmanin.
05:40 Après, je vais vous laisser répondre, Elisabeth.
05:42 Je veux bien qu'on explique.
05:44 Mais c'est quand même insensé.
05:45 Alors là, malgré toute l'antipathie que j'ai pour ce qu'est le RN,
05:50 c'est insensé qu'un président de la République,
05:52 par le biais et par la voix de son ministre de l'Intérieur,
05:55 fasse dire à l'Assemblée nationale qu'on ne compte pas les voix du RN.
05:59 Malgré toute la détestation que je peux avoir pour ce parti,
06:02 la réalité c'est qu'il est élu.
06:04 C'est quoi l'invisibilisation de ses voix ?
06:06 - 13 millions de personnes ont voté RN au second tour de la présidentielle.
06:10 - Je le dis, c'est complètement dingue.
06:11 - Donc ça veut dire qu'il faut rejeter ces gens-là ?
06:13 - Mais non.
06:14 - Mais c'est impossible finalement.
06:15 - C'est pas le sujet.
06:16 Le sujet est qu'il y a évidemment...
06:19 Macron s'est tortillé dans tous les sens.
06:21 La réalité c'est que cette loi, elle passe,
06:23 parce que le RN la vote.
06:25 Donc oui, elle est passée avec les voix du RN.
06:27 - Et Elisabeth Lévy ?
06:28 - Ah ben ça je crois vos calculs et sans conteste.
06:32 Si Marine Le Pen n'avait pas fait volte-face,
06:34 dans la journée hier,
06:37 les mines semblaient un peu plus déconfites, j'ai l'air.
06:41 - Mais qu'est-ce que ça traduit ?
06:42 - Mais non, d'abord, ce qui est dingue,
06:45 c'est complètement dingue.
06:46 On est en train d'expliquer,
06:48 on accepte les voix de M. Guiraud qui va proférer des horreurs antispionnistes,
06:53 disons pour être sympa à Tunis.
06:56 - On entendra Manon Bompard dans 5 minutes.
06:58 - Mais par contre, si vous voulez,
07:00 les voix du RN, elles ne seraient pas cachères.
07:03 Soit il a le droit d'être élu, soit c'est un parti légal,
07:07 soit ça ne l'est pas.
07:08 Mais s'il l'est, dire "je n'accepte pas ces voix-là",
07:11 c'est faire des 3 millions, je parle du premier tour,
07:14 des électeurs qui les ont choisis au premier tour,
07:17 dépestiférés.
07:18 C'est essayer de ressusciter un cordon sanitaire
07:21 qui n'a évidemment plus lieu d'être
07:23 quand on est à 25 ou 30% de l'électorat,
07:26 d'autant plus, moi je ne crois pas du tout au fascisme,
07:28 moi je ne sais pas quoi de Marine Le Pen.
07:31 Donc il y a quelque chose de scandaleux démocratiquement.
07:34 Alors je voulais quand même parler d'un précédent,
07:36 mais qui était différent.
07:37 En je ne sais plus quelle année, 54 je dirais,
07:40 Pierre Mendès France dit que s'il doit...
07:43 Alors là il y a un vote d'investiture,
07:44 on est sous la quatrième.
07:45 Il dit que s'il a besoin des voix des communistes
07:48 pour être investi, il n'ira pas à Matignon.
07:50 Mais ce n'est pas la même chose,
07:51 parce que là il se mettait dans la main des communistes
07:54 pour tout son mandat de premier ministre.
07:56 Et ça avait d'ailleurs fait, je suppose, grand débat.
07:59 Mais là, il y a un scandale démocratique.
08:02 Et en plus, honnêtement, il n'y croit pas,
08:05 c'est un festival de posture, la collaboration.
08:08 - De qui vous voulez parler ?
08:10 - De tous, tous, tous, tous.
08:11 - Il y a quelque chose de grand guignolesque hier
08:14 de toute façon avec un ministre de l'Intérieur
08:16 qui en plus de ça annonce lui-même à la tribune
08:18 que je reconnais qu'il y a beaucoup d'articles
08:21 dans cette loi qui ne sont pas constitutionnels.
08:24 - C'est étonnant quand même.
08:25 - Ce n'est pas étonnant, c'est-à-dire qu'il prépare
08:27 tout simplement le fait que la loi va être vidée.
08:29 C'est-à-dire qu'en réalité, la Macronie,
08:32 finalement la Macronie a en tournoupé tout le monde.
08:34 En tournoupé les Républicains,
08:36 je ne sais pas si vous avez vu
08:37 à quel point Darmanin reste flou
08:39 quand on lui pose la question de l'aide médicale d'État.
08:43 On verra ça en janvier.
08:45 - Vous ne croyez pas la lettre de la première ministre ?
08:47 - Je ne dis pas pas une minute,
08:48 peut-être qu'elle ne sera même plus première ministre
08:49 d'ailleurs à cette époque-là.
08:50 Et puis la réalité si vous voulez,
08:53 c'est qu'on est dans une folie du point de vue
08:55 en tout cas de la gauche et des gens qui ont fait barrage.
08:57 On a un homme qui a été élu pour faire barrage
09:00 à deux reprises à Marine Le Pen
09:03 et cet homme cosigne une loi sur l'immigration
09:07 que moi je trouve assez infamante,
09:08 même totalement infamante, avec les Républicains.
09:11 Mais moi ça me va, ce n'est pas un problème.
09:13 Et avec cet adversaire-là,
09:15 dont on l'a mandaté pour battre cet adversaire.
09:19 Imaginez la rupture de confiance.
09:21 Ce n'est pas simplement la gauche,
09:22 Rouen, etc.
09:23 C'est les millions d'électeurs qui ont fait barrage.
09:26 - Elisabeth Lévy ?
09:28 - Non mais moi ce qui me frappe,
09:30 c'est que Françoise Sarkozy a tout à fait du fait
09:32 que la politique migratoire
09:35 est une politique antidémocratique
09:37 dans notre pays depuis des années.
09:38 Pourquoi ? Parce qu'il est clair.
09:40 Et ne me dites pas que les sondages ne sont pas une élection.
09:42 C'est vrai, les Français votent quand même
09:44 pour des immigrationnistes.
09:45 Mais il est clair qu'ils n'en peuvent plus.
09:47 Ils ne veulent plus de cette immigration incontrôlée
09:50 qui ne s'intègre pas, qui amène de l'islamisme.
09:52 Ils ne veulent plus de l'insécurité.
09:54 Je veux dire, on a quand même tous les deux jours
09:57 des gens sous OQTF qui font ceci ou cela.
09:59 - Vous pensez que ça change quelque chose ?
10:01 - Merci Elisabeth Lévy, Françoise de Goy,
10:05 le gong final.
10:07 8h30 dans un instant.
10:09 - C'est Manuel Bompard.
10:11 La France Insoumise qui répondra à toutes les questions
10:13 de Jean-Jacques Bourdin.
10:15 Et puis on continuera évidemment de parler de la gauche.
10:17 Est-ce qu'elle n'aurait pas dû faire comme au Danemark ?
10:19 - Eh bien, moi je pense que la gauche...
10:21 - Il y a des exemples à prendre un petit peu, Françoise.
10:24 Un peu partout.
10:26 Allez, 8h31, du calme, s'il vous plaît.
10:28 Dans un instant, donc, Jean-Jacques Bourdin.
10:30 *BAM*

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