Croisières _ Le prix du rêve - Une coûteuse réalité - Documentaire complet HD (A

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Croisières _ Le prix du rêve - Une coûteuse réalité - Documentaire complet HD (A
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00:00 Devinez où nous sommes. Au dessus d'un immeuble, sur un terrain de golf, dans un parc d'attraction
00:12 ou un centre commercial.
00:16 Perdu !
00:24 Nous sommes en pleine mer sur le plus gros bateau du monde. Aussi haut qu'un immeuble de 18 étages,
00:31 plus grand que la tour Eiffel, l'Harmony of the Seas est le navire de tous les records,
00:37 capable d'accueillir 8500 personnes. Un club de vacances flottant avec des innovations spectaculaires.
00:48 Un parc intérieur avec 10 000 plantes et des murs végétaux, bordé de cafés et de restaurants
00:54 où l'on oublierait presque que l'on est sur l'eau. Un bar à cocktails où les barmen sont des robots.
01:03 Et même une patinoire avec des chaussures glace tous les soirs.
01:15 Des croisières de rêve à petit prix sur des navires toujours plus impressionnants.
01:20 L'an dernier, 25 millions de touristes ont embarqué sur ces paquebots de la démesure,
01:26 deux fois plus qu'il y a dix ans.
01:38 Les chantiers de construction sont sous pression. 67 navires doivent être livrés dans les sept ans à venir.
01:50 Une course au gigantisme, mais à quel prix ?
02:03 De la Méditerranée au Bahamas, en passant par l'Inde et les États-Unis,
02:08 nous allons faire le tour du monde de la croisière.
02:11 Un voyage plein de surprises, loin des clichés que ces géants des mers laissent dans leurs sillages.
02:18 Notre enquête commence sur les bords de la Méditerranée, à Marseille.
02:31 - Magnifique, il est gigantesque, quoi !
02:39 C'est leur première croisière sur ce navire, le plus gros de la compagnie.
02:44 - Oh, Fatsh, regarde-le ! C'est le restaurant, là-haut ? - Oui, oui, oui.
02:48 - C'est beau, il est grand. - C'est impressionnant, hein ?
02:51 Ses vacances, Sandrine Amplement et ses deux garçons en rêvent depuis des mois.
02:56 - Je me languis de découvrir l'intérieur.
02:59 Oh, ça sent bon, les vacances.
03:02 Pendant une semaine, la petite famille va profiter de l'ambiance festive.
03:18 Des 3 piscines...
03:25 Des jacuzzis et des activités à volonté.
03:29 Tout ça pour 550 euros par personne.
03:32 Pour Dylan et Christopher, l'attraction principale, c'est ce toboggan perché à 30 m de haut.
03:39 - Oh, purée ! Je le savais !
03:54 Oh, la glissade !
03:57 Trop bien ! C'était bien ? - Je trouve. C'est génial.
04:01 - La croisière, c'est plus ce que c'était avant.
04:04 Avant, c'était plus pour les personnes âgées.
04:06 Maintenant, c'est pour les familles.
04:08 Y a même des tout-bébés dans les poussettes.
04:10 Y a de tout, y a de tout. C'est fait pour tout le monde.
04:12 C'est génial, hein ?
04:14 Aux côtés des 4 000 passagers, Sandrine va sillonner la Méditerranée pendant 7 jours.
04:21 Faire escale en Italie, à Malte et en Espagne.
04:25 Plus que l'itinéraire, c'est le bateau lui-même qui séduit les vacanciers.
04:35 - On passe par là ?
04:37 Musique à tous les étages, décorations clinquantes, Sandrine est sous le charme.
04:49 - Waouh ! La classe !
04:53 Comme mes bijoux. Comme mes bijoux.
04:57 Je suis assortie aux escaliers.
04:59 C'est trop beau.
05:03 Je suis venue spécialement pour les escaliers, moi, dans cette croisière.
05:07 Le navire est devenu une destination en soi.
05:11 - C'est sophistiqué, c'est...
05:18 Pendant son séjour, Sandrine et ses enfants vont avoir l'embarras du choix.
05:23 8 restaurants, 7 bars et des spectacles différents tous les soirs.
05:30 Faire du paquebot l'attraction majeure, une stratégie inventée il y a plus de 40 ans par un visionnaire.
05:44 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
05:47 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
05:49 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
05:51 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
05:53 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
05:55 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
05:57 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
05:59 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:01 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:03 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:05 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:07 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:09 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:11 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:13 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:15 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:17 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:19 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:21 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:23 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:25 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:27 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:29 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:31 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:33 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:35 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:37 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:39 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:41 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:43 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:45 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:47 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:49 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:51 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:53 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:55 Le bateau est le plus grand port de croisière du monde.
06:57 L'avion devient un concurrent majeur.
06:59 Pour séduire de nouveaux clients,
07:01 les bateaux sont transformés en clubs de vacances.
07:03 les bateaux sont transformés en clubs de vacances.
07:05 Sur ces villes flottantes, nous réinventons les vacances.
07:07 Sur ces villes flottantes, nous réinventons les vacances.
07:09 Sur ces villes flottantes, nous réinventons les vacances.
07:11 En 1972, Carnival inaugure son nouveau navire, le Mardi Gras.
07:13 En 1972, Carnival inaugure son nouveau navire, le Mardi Gras.
07:15 En 1972, Carnival inaugure son nouveau navire, le Mardi Gras.
07:17 Ce nom, synonyme de fête, n'est pas choisi au hasard.
07:19 Ce nom, synonyme de fête, n'est pas choisi au hasard.
07:21 Johnson, alors jeune vice-président, veut faire du bateau une nouvelle destination.
07:23 Johnson, alors jeune vice-président, veut faire du bateau une nouvelle destination.
07:25 Johnson, alors jeune vice-président, veut faire du bateau une nouvelle destination.
07:27 Tous nos concurrents faisaient la promotion des escales.
07:29 Tous nos concurrents faisaient la promotion des escales.
07:31 Mais sur une croisière de 7 jours,
07:33 les touristes passaient 80% de leur temps à bord.
07:35 les touristes passaient 80% de leur temps à bord.
07:37 Et seulement 20% d'escale.
07:39 Donc j'ai mis en avant tout ce qu'on offrait sur notre gros bateau.
07:41 Donc j'ai mis en avant tout ce qu'on offrait sur notre gros bateau.
07:43 Les 3 piscines,
07:45 la gym, les 4 groupes de musique,
07:47 8 bars.
07:49 Tout ça montrait aux gens à quel point on pouvait s'amuser sur un bateau.
07:51 Tout ça montrait aux gens à quel point on pouvait s'amuser sur un bateau.
07:53 Une série télévisée providentielle va conforter son choix.
07:57 Une série télévisée providentielle va conforter son choix.
07:59 Dans les années 80,
08:07 La Croisière s'amuse va populariser ce mode de vacances.
08:09 La Croisière s'amuse va populariser ce mode de vacances.
08:11 La Croisière s'amuse, c'était génial.
08:17 Cette série reflétait parfaitement l'ambiance de fête à bord de nos bateaux.
08:19 Cette série reflétait parfaitement l'ambiance de fête à bord de nos bateaux.
08:21 C'est comme si on s'invitait dans le salon des téléspectateurs.
08:23 C'est comme si on s'invitait dans le salon des téléspectateurs.
08:25 Et pour gagner de l'argent avec ses navires,
08:27 Et pour gagner de l'argent avec ses navires,
08:29 il trouve une recette très efficace.
08:31 On arrivait à gagner plus d'argent tout en baissant les prix des séjours.
08:37 On arrivait à gagner plus d'argent tout en baissant les prix des séjours.
08:39 En fait, une part importante de nos profits provenait des revenus générés à bord.
08:43 En fait, une part importante de nos profits provenait des revenus générés à bord.
08:45 900 passagers boivent, dépensent leur argent au casino ou encore dans toutes les boutiques,
08:47 900 passagers boivent, dépensent leur argent au casino ou encore dans toutes les boutiques,
08:49 900 passagers boivent, dépensent leur argent au casino ou encore dans toutes les boutiques,
08:51 ou qu'ils achètent des photos.
08:53 Ça fait beaucoup d'argent dépensé en plus.
08:55 Ça fait beaucoup d'argent dépensé en plus.
08:57 Cette recette a fait la fortune de Bob Dickinson et de sa compagnie.
08:59 Cette recette a fait la fortune de Bob Dickinson et de sa compagnie.
09:01 Aujourd'hui encore, rien n'a changé.
09:09 Aujourd'hui encore, rien n'a changé.
09:11 À bord du bateau, tout est bon pour vous faire dépenser.
09:13 À bord du bateau, tout est bon pour vous faire dépenser.
09:15 Au bout de ce couloir, nous retrouvons Sandrine.
09:17 Au bout de ce couloir, nous retrouvons Sandrine.
09:19 Elle rêve d'un massage.
09:21 Elle rêve d'un massage.
09:23 Bonjour Madame.
09:25 Je voudrais des renseignements sur l'accès au spa.
09:27 Je voudrais des renseignements sur l'accès au spa.
09:29 Mais en découvrant les prix...
09:31 70 euros pour 30 minutes.
09:33 70 euros pour 30 minutes.
09:35 99 euros pour 45 minutes.
09:37 126 euros pour 55 minutes.
09:39 126 euros pour 55 minutes.
09:41 Elle déchante un peu.
09:43 - Ça fait cher quand même.
09:45 - Ça fait cher.
09:47 En moyenne, 30 % de plus qu'un institut sur la terre ferme.
09:49 En moyenne, 30 % de plus qu'un institut sur la terre ferme.
09:51 - Ça me surprend pas.
09:53 Je suis au courant que sur les bateaux de croisière,
09:55 Il faut toujours rajouter un petit peu.
09:57 Il faut toujours rajouter un petit peu.
09:59 Mais je me fais jamais prendre au piège.
10:01 Mais je me fais jamais prendre au piège.
10:03 - Sandrine craque quand même.
10:05 Mais pour le massage le moins cher.
10:07 Mais pour le massage le moins cher.
10:09 10 euros les 10 minutes.
10:11 Difficile de résister.
10:13 Les tentations, il y en a à tous les étages.
10:15 Les tentations, il y en a à tous les étages.
10:17 La traditionnelle photo du commandant.
10:19 La traditionnelle photo du commandant.
10:21 Vendu 28 euros.
10:23 - C'est beau, c'est la classe.
10:25 C'est la croisière, voilà.
10:27 Pas une croisière sans shopping dans les 9 boutiques du navire.
10:29 Pas une croisière sans shopping dans les 9 boutiques du navire.
10:31 Pas une croisière sans shopping dans les 9 boutiques du navire.
10:33 - Les dominos.
10:35 - On peut regarder en aile.
10:37 - C'est un peu le bateau de la tentation.
10:39 - Un petit peu, oui, on se fait plaisir.
10:41 Un petit peu, oui, on se fait plaisir.
10:43 On se fait plaisir dans les boutiques.
10:45 - Il va falloir faire le régime.
10:47 - Hop là.
10:49 Au casino.
10:51 Et pour toucher le jackpot,
10:53 Et pour toucher le jackpot,
10:55 les compagnies de croisière ont même inventé un nouveau lieu de tentation.
10:57 les compagnies de croisière ont même inventé un nouveau lieu de tentation.
10:59 Cette fois, sur la terre ferme.
11:01 Cette fois, sur la terre ferme.
11:03 Ce lieu de tentation, nous n'y avons pas résisté longtemps.
11:05 Ce lieu de tentation, nous n'y avons pas résisté longtemps.
11:07 Ce lieu de tentation, nous n'y avons pas résisté longtemps.
11:09 Les Bahamas, dans la mer des Caraïbes.
11:13 Les Bahamas, dans la mer des Caraïbes.
11:15 Un archipel de 700 îles, souvent privées.
11:17 Un archipel de 700 îles, souvent privées.
11:19 Repères de nombreux milliardaires.
11:21 Repères de nombreux milliardaires.
11:23 C'est ici que les compagnies de croisière ont acheté des petits paradis,
11:25 C'est ici que les compagnies de croisière ont acheté des petits paradis,
11:27 réservés uniquement à leurs passagers.
11:29 réservés uniquement à leurs passagers.
11:31 Comme l'île de Castawecki,
11:33 Comme l'île de Castawecki,
11:35 Cocokee,
11:37 ou encore, plus au sud,
11:39 ou encore, plus au sud,
11:41 Princess Keys et Little San Salvador.
11:43 Princess Keys et Little San Salvador.
11:45 Des escales de rêve exclusives,
11:47 Des escales de rêve exclusives,
11:49 un nouvel argument de vente.
11:51 un nouvel argument de vente.
11:53 - Cocokee est l'une de mes destinations préférées.
11:55 - Cocokee est l'une de mes destinations préférées.
11:57 C'est une escale privée.
11:59 Il n'y a pas d'autres bateaux.
12:01 L'île est à vous pour la journée.
12:03 C'est l'idée que je me fais du paradis,
12:05 avec un sable blanc magnifique.
12:07 Si vous aimez l'aventure,
12:09 vous pouvez faire de la plongée, du jet ski,
12:11 du parachute ascensionnel.
12:13 Il y a tellement à voir, tellement à faire.
12:15 Nous avons voulu voir de près
12:17 ce paradis pour touristes.
12:19 La compagnie n'a pas souhaité nous y accueillir.
12:21 La compagnie n'a pas souhaité nous y accueillir.
12:23 Alors, nous avons embarqué parmi les 2400 passagers
12:25 Alors, nous avons embarqué parmi les 2400 passagers
12:27 et filmé discrètement notre croisière.
12:31 12 heures plus tard,
12:33 l'île de Kokoki est en vue.
12:35 Nous allons y passer la journée.
12:37 Nous allons y passer la journée.
12:39 Trop gros pour accoster,
12:41 le navire reste au large.
12:43 Nous sommes acheminés sur ce petit bateau.
12:45 Sur cette île inhabitée,
12:51 les touristes débarquent par milliers chaque semaine.
12:53 Avec eux,
12:55 les membres d'équipage apportent boissons et nourriture.
12:57 les membres d'équipage apportent boissons et nourriture.
12:59 Dans ce rêve tropical,
13:01 tout est payant.
13:03 - Bonjour !
13:05 - Bonjour !
13:07 - Est-ce que je peux avoir une bouteille d'eau ?
13:09 - C'est combien ?
13:11 - 2 dollars.
13:13 Pour profiter de la plage,
13:15 il faut aussi payer.
13:17 16 euros le matelas,
13:19 200 euros le bungalow,
13:23 du côté des activités,
13:27 38 euros pour une heure et demie de kayak,
13:29 60 euros,
13:31 une heure trente de plongée,
13:33 92 euros,
13:37 une heure de jet-ski.
13:39 Pour ces jeux gonflables,
13:41 c'est 32 euros
13:43 et 23 pour glisser sur la terre ferme.
13:45 et 23 pour glisser sur la terre ferme.
13:47 Et bien sûr,
13:49 on peut s'offrir de jolis souvenirs.
13:51 Vers 16 heures,
13:55 les touristes repartent sur le bateau.
13:57 Ils laissent derrière eux
13:59 quelques traces de leur passage
14:01 que les habitants des îles voisines
14:03 vont effacer.
14:05 - C'est bon pour le business.
14:09 C'est bon pour tout le monde, en fait.
14:11 Vous savez, sans les touristes,
14:13 il n'y aurait plus de travail pour nous.
14:15 Des petits boulots pour les locaux,
14:19 de gros profits pour la compagnie de croisière.
14:21 C'est le rêve.
14:23 Plus d'un euro ne leur échappe,
14:25 même en escale.
14:27 Désormais, chaque croisiériste
14:31 veut son île privée.
14:33 Le projet le plus incroyable
14:35 est situé à une centaine de kilomètres de Miami,
14:37 sur l'île d'Oceanki.
14:39 Cette île haute de 40 hectares
14:45 sera bientôt transformée en paradis pour touristes.
14:47 La compagnie a vu les choses en grand.
14:51 Depuis 12 ans, voilà à quoi ressemblera cette île.
14:53 Six plages, des restaurants,
14:57 des bars, des boutiques,
14:59 un lagon créé de toutes pièces
15:01 et même un amphithéâtre
15:03 de 2 000 places pour les spectacles.
15:05 Le navire débarquera les touristes
15:09 directement sur l'île.
15:11 Un investissement de 180 millions d'euros.
15:19 La mise des croisiéristes sur les îles des Bahamas
15:21 commence à être contestée.
15:23 Notre voyage se poursuit à l'est de l'archipel,
15:27 sur l'île de Spanish Wells.
15:29 Cette communauté de 1 800 habitants
15:37 vit essentiellement de la pêche et du tourisme.
15:47 Le tourisme a fait construire la maison de ses rêves.
15:49 Il y a 4 ans,
15:55 cet Américain a quitté les montagnes de l'Utah
15:57 pour ce décor idyllique.
15:59 - J'ai commencé à venir aux Bahamas
16:07 quand j'étais enfant.
16:09 Depuis, j'ai eu la chance de pouvoir y prendre ma retraite.
16:11 C'est magnifique, j'adore.
16:13 Mais aujourd'hui, son paradis serait menacé.
16:15 Théo nous emmène sur une île voisine,
16:17 très convoitée par les croisiéristes.
16:19 - Voilà Egyland.
16:25 C'est l'île que la compagnie Disney
16:27 souhaitait acheter et privatiser.
16:29 - L'île d'Egyland est riche de 2 lacs intérieurs
16:33 et d'une végétation luxuriante.
16:35 Le gouvernement des Bahamas en est propriétaire.
16:41 Il a fait un grand effort pour la restauration
16:43 et le développement de l'île.
16:45 Disney, qui exploite 4 bateaux de croisière,
16:47 rêvait de la transformer en profondeur.
16:49 - Ils comptaient agrandir les plages.
16:55 Pour ça, ils auraient dû amener du sable blanc.
16:57 Ils auraient ainsi créé l'île
17:01 à l'image d'un paradis pour touristes.
17:03 Mais 5 000, 6 000 personnes sur une île aussi petite,
17:07 les conséquences auraient été énormes
17:09 et très négatives.
17:11 - Theo tient à jouer les guides
17:13 pour nous faire découvrir
17:15 les trésors cachés de cette île.
17:17 - Voici le coeur de l'île.
17:21 Les poissons grandissent dans ce bassin là-bas.
17:23 Ils sont abrités par la mangrove.
17:25 C'est un lieu plein de vie.
17:29 Vous voyez ces râles-là?
17:35 C'est un peu comme un pétrin.
17:37 C'est un peu comme un pétrin.
17:39 Vous voyez ces racines?
17:41 Elles sont en train de pousser.
17:45 Un abri naturel pour les poissons
17:49 et les conques qui grandissent dans cette mangrove.
17:51 - On est au milieu d'une crèche.
17:59 Rien qu'ici,
18:01 on peut voir une, deux, trois,
18:03 quatre, cinq, six, sept, huit conques.
18:07 - Elles sont au calme
18:09 et quand elles sont suffisamment grandes,
18:11 elles partent dans les eaux plus profondes.
18:13 Vous voyez son pied là?
18:15 Ici, personne ne les dérange.
18:19 Alors imaginez s'il y avait des milliers
18:23 de touristes sur cette île.
18:25 Ce serait une autre histoire.
18:27 - Egg Island est l'une des dernières îles
18:29 à avoir échappé au tourisme de masse.
18:31 Pour la protéger des prédateurs,
18:33 Theo est parti en résistance.
18:35 En juillet dernier,
18:37 cet ancien avocat a lancé
18:39 une pétition sur Internet
18:41 pour stopper le projet.
18:43 - On a réuni
18:45 3397 signatures
18:47 en deux semaines seulement.
18:49 C'est beaucoup pour une petite île
18:51 comme la nôtre.
18:53 - Assez pour que la compagnie renonce.
18:55 - Je pense que Disney a compris
19:01 qu'ils n'étaient pas les bienvenus
19:03 et que ça allait être compliqué pour eux.
19:05 Nos bateaux de pêche
19:07 auraient pu bloquer les allées et venues des navires.
19:09 Vous imaginez la scène?
19:11 La menace a reculé,
19:15 mais l'île n'est pas sauvée.
19:17 Pour empêcher toute invasion
19:19 des compagnies de croisière,
19:21 Theo aimerait que le gouvernement bahaméen
19:23 classe l'île en réserve naturelle.
19:25 L'aide de sa communauté est primordiale.
19:29 Une nouvelle mobilisation commence.
19:31 - Hey Bruno!
19:33 - Tu as une minute?
19:35 - Je ne savais pas
19:37 si tu avais des clients ce matin.
19:39 Ce guide touristique
19:41 emmène les vacanciers découvrir
19:43 Hagg Island.
19:45 Theo s'est trouvé
19:47 les bons arguments pour le convaincre
19:49 de soutenir son projet.
19:51 - Si les touristes apprennent
19:55 qu'Hagg Island est une réserve naturelle,
19:57 ils viendront plus nombreux.
19:59 - Et ça fera plus de boulot
20:01 pour toi et pour les autres.
20:03 - Oui, oui.
20:05 C'est une bonne chose de préserver
20:07 le dernier endroit où on peut aller
20:09 à la plage et emmener les touristes.
20:11 Toutes les autres îles ont été vendues.
20:13 Pour eux, classer Hagg Island,
20:15 ce n'est pas seulement protéger l'environnement,
20:17 c'est aussi préserver l'économie
20:19 de leur île.
20:21 - S'il y avait une compagnie de croisière
20:23 ou des hôtels sur Hagg Island,
20:25 on n'en tirerait plus aucun bénéfice
20:27 à la plupart de l'héritage de cette communauté
20:29 et pour toujours.
20:31 Si Theo se bat
20:33 contre l'arrivée des géants des mers,
20:35 c'est aussi parce qu'ils peuvent avoir
20:37 un impact sur l'environnement.
20:39 Un navire de croisière,
20:45 c'est une ville flottante
20:47 qui se déplace en permanence.
20:49 À bord, les touristes
20:55 habitent des nombreuses piscines,
20:57 des jacuzzis,
20:59 des douches.
21:01 En moyenne, 5 millions de litres d'eau
21:05 pompées dans l'océan,
21:07 soit l'équivalent de 2 piscines
21:09 olympiques chaque semaine.
21:11 Une fois traité, l'eau est rejetée en mer.
21:15 Dans ce club de vacances,
21:23 on se trouve sans compter au bar,
21:25 dans les restaurants et les buffets du navire.
21:27 Une semaine de croisière,
21:31 c'est plus de 100 000 repas.
21:33 Une vie à bord qui génère de nombreux déchets,
21:35 l'équivalent d'une ville
21:37 de 4 000 habitants.
21:39 En moyenne, 20 000 bouteilles de plastique,
21:45 25 000 canettes sont ramassées
21:47 par les serveurs.
21:49 Pour se débarrasser de leurs déchets,
21:51 une compagnie n'hésite pas
21:53 à braver des interdits.
21:55 En 2013,
21:59 un passager filme de sa cabine
22:01 des sacs poubelles jetés
22:03 à la mer par dizaines
22:05 au large du Brésil.
22:07 - Ca n'était pas que des restes de nourriture
22:11 parce qu'on entendait le bruit des bouteilles
22:13 et des boîtes qui s'entrechoquaient.
22:15 L'un des sacs s'est déchiré
22:17 et on a même vu des briques de lait
22:19 qui s'étaient déchirées.
22:21 On a vu des briques de lait qui s'étaient déchirées.
22:23 On a vu des briques de lait qui s'étaient déchirées.
22:25 - C'est un peu comme un sac de bouteilles.
22:27 - C'est un peu comme un sac de bouteilles.
22:29 - C'est un peu comme un sac de bouteilles.
22:31 - C'est un peu comme un sac de bouteilles.
22:33 - C'est un peu comme un sac de bouteilles.
22:35 - C'est un peu comme un sac de bouteilles.
22:37 - C'est un peu comme un sac de bouteilles.
22:39 - C'est un peu comme un sac de bouteilles.
22:41 - C'est un peu comme un sac de bouteilles.
22:43 - C'est un peu comme un sac de bouteilles.
22:45 À bord de ces géants des mers,
22:47 une compagnie a accepté de nous parler de ce sujet sensible
22:51 et nous a autorisé à filmer ces poubelles.
22:53 Nous sommes dans le couloir de l'équipage.
22:57 Ici, tout est propre et parfaitement huilé.
22:59 De bon matin, les hommes de ménage défilent.
23:01 Ils viennent jeter les déchets des passagers.
23:03 À chaque poubelle, sa couleur.
23:05 À bord, tout est trié.
23:07 C'est la loi.
23:09 Un officier l'essuie de trajet.
23:11 Un officier l'essuie de trajet.
23:13 Un officier l'essuie de trait près.
23:15 Nicolas Fortunato vérifie que le trait est bien fait.
23:23 Jusque dans les cuisines du restaurant.
23:27 - Ça va ? Tout se passe bien ?
23:31 Dans les couloirs, l'inspection de Nicolas est redoutée.
23:37 - Est-ce que tu as bien trié ?
23:39 - Oui, chef.
23:41 - Tu es sûr ?
23:43 - Oui.
23:45 - Je vérifie, d'accord ?
23:47 - Là, c'est que du plastique.
23:49 Et les bouchons, je les ai mis là-bas.
23:51 - Très bien.
23:53 - Qu'est-ce qui se passe, Nicolas,
23:55 si le personnel fait pas bien son tri ?
23:57 - Eh, s'il fait pas bien son tri,
23:59 une fois, ça passe.
24:01 - C'est ça, le problème.
24:03 - C'est ça, le problème.
24:05 - Une fois, ça passe.
24:07 Deux fois, ça passe.
24:09 Trois fois, ça passe.
24:11 Mais la quatrième fois, ça passe pas.
24:13 - Et là, ça ne rigole pas.
24:15 - Il faut vraiment qu'on suive les règles à la lettre.
24:17 Sinon, on a une amende.
24:21 - Oui, une amende.
24:23 - Une amende qui peut aller jusqu'à 20 euros
24:27 retenus sur leur paye.
24:29 Pour ces salariés, ce n'est pas rien.
24:33 Une fois triés,
24:35 les déchets arrivent ici pour être traités.
24:37 - Comment ça se passe, ici ?
24:41 Carton d'emballage, canette en aluminium,
24:45 verre,
24:47 tout est compacté ou concassé
24:49 pour gagner de la place sur le bateau.
24:51 Ces déchets seront déchargés à terre
24:55 pour être recyclés.
24:57 La compagnie fait donc des efforts
24:59 pour préserver l'environnement.
25:01 Et surtout pour le faire savoir.
25:03 - Nico, comment vas-tu ?
25:07 Grâce à Patricia Gomez,
25:09 la géo en chef du bateau.
25:11 - Tu as quelque chose pour moi ?
25:13 - J'ai toujours quelque chose pour toi.
25:15 Si elle vient faire les poubelles,
25:17 c'est parce qu'elle prépare une activité.
25:19 - Ah, fantastique !
25:21 Ils sont beaux !
25:23 Et tu as plusieurs couleurs, c'est génial !
25:25 Je vais utiliser ça pour faire
25:29 des coureurs pour les enfants.
25:31 Et avec ça, je vais faire des algues.
25:33 J'adore.
25:35 Et aussi des coraux.
25:37 - Vous avez beaucoup d'imagination ?
25:39 - Oui !
25:41 - Oh, regardez, les enfants !
25:45 Regardez la baleine !
25:47 La baleine arrive !
25:49 Grâce à ses jeux éducatifs,
25:53 Patricia entretient l'image de la compagnie
25:55 auprès des parents de ces jeunes passagers.
25:57 - C'est la chez nous !
25:59 - La mer est polluée
26:05 non seulement par les filets des pêcheurs,
26:07 mais aussi par le plastique jeté par les hommes.
26:09 Donc on va enlever tout ce qui pollue l'océan.
26:13 Voilà.
26:15 Maintenant, prenez vos animaux,
26:17 on va reconstruire un aquarium tout propre.
26:19 1, 2, 3, partez !
26:25 - Attaquant la mouche...
26:27 - Oui !
26:29 - Qu'est-ce qu'on n'a pas le droit de jeter
26:33 quand on est à bord d'un navire ?
26:35 - Les ordures !
26:37 - Bravo ! Merci, les enfants !
26:39 - 10 sur 10 ! Grâce, les garçons !
26:41 - Lorsqu'ils grandiront et reviendront en croisière,
26:43 j'espère qu'ils protégeront la mer autant que nous.
26:45 Et pourtant...
26:53 Il y a un point noir
26:55 dont les compagnies de croisière n'aiment guère parler.
26:57 C'est ce qui brûle dans les cheminées de leur navire.
27:01 Nous arrivons à Marseille,
27:15 le 1er port de croisière de France.
27:17 500 paquebots y font escale chaque année.
27:21 2 fois plus qu'il y a 10 ans.
27:23 Ces monstres marins font désormais partie
27:27 du paysage de la cité phocéenne.
27:29 Mais leur présence imposante
27:33 commence à inquiéter.
27:35 Sur leur terrasse de rêve,
27:41 Michel et Claude Rosier
27:43 profitent de leur retraite
27:45 et d'un spectacle que beaucoup leur rendent très heureux.
27:49 - Quelle belle vue !
27:51 Un cadre magnifique
27:53 dans lequel se sont invités ces dernières années
27:55 les bateaux de croisière.
27:57 - Il est en train de s'écarter du quai.
27:59 Devant leurs yeux,
28:03 le ballet incessant des géants des mers.
28:05 - Oh là là !
28:11 Quand je vois ça,
28:13 j'ai envie de partir avec.
28:15 Mais cette invitation en est la seule.
28:17 Mais cette invitation en voyage
28:19 est très vite gâchée.
28:21 - Je crois qu'il fume.
28:23 Tu as vu ça ?
28:25 Tu as vu ça, cette fumée ?
28:27 Oh là là !
28:29 Regarde comme ça crache.
28:31 De la fumée,
28:33 très vite irritante.
28:35 - Ça me pique la gorge.
28:37 - Tu sens ?
28:39 - Oui, ça me pique au tonneau.
28:41 - C'est une odeur extrêmement désagréable.
28:45 - Moi, j'ai des picotements
28:47 dans le nez, dans la gorge.
28:49 C'est quelque chose que je ne supporte pas du tout.
28:51 Je pense qu'il y a eu à voir
28:55 beaucoup de pollution derrière ça,
28:57 beaucoup de nocivité.
28:59 L'épanache de fumée de ces bateaux
29:03 serait-il nocif
29:05 pour la santé des habitants de Marseille ?
29:07 Ils se repèrent de loin sur la ligne d'horizon.
29:13 Ce matin-là,
29:15 un paquebot fait escale dans la cité phocéenne.
29:17 Il est attendu avec impatience
29:21 par un petit groupe que la croisière n'amuse plus.
29:23 - Oh !
29:27 - Regarde, mais il est énorme.
29:29 - Il a 12 cheminées, c'est ça ?
29:31 Ces défenseurs de l'environnement
29:35 guettent les fumées dégagées par les cheminées du navire.
29:37 Des fumées qui polluent l'atmosphère
29:41 et qui dégagent les particules.
29:43 Le bateau utilise un fioul lourd bon marché.
29:45 Lorsqu'il brûle,
29:47 ce fioul va rejeter des oxydes de soufre
29:49 et surtout des particules fines.
29:51 Selon cet expert allemand,
29:55 les quantités de particules fines
29:57 émises par les bateaux
29:59 sont plus importantes que celles de nos voitures.
30:01 - Un navire de croisière dégage autant de particules
30:05 qu'un million de voitures par jour.
30:07 Il y a moins d'un million de voitures à Marseille.
30:09 Donc moins qu'un navire.
30:11 C'est impossible qu'il n'y ait pas de conséquences.
30:13 Il y a forcément des conséquences.
30:15 Le navire commence sa manœuvre dans le port.
30:17 Charlotte Lepitre et Daniel Rieger
30:21 ne quittent pas les cheminées des yeux.
30:23 - Le nuage de fumée reste visible
30:25 très longtemps dans l'atmosphère.
30:27 Il doit être très dense.
30:29 À quai, le navire utilise du diesel marin,
30:33 moins polluant que le fioul lourd,
30:35 mais 100 fois plus chargé en soufre
30:37 que celui de nos voitures.
30:39 - Les moteurs du navire vont continuer
30:43 à fonctionner toute la journée
30:45 pour faire tourner les équipements.
30:47 C'est comme si on avait une usine
30:49 au milieu de la ville.
30:51 C'est ça qui pose problème
30:53 pour l'environnement et la santé des habitants.
30:55 Quel est l'impact de cette pollution
30:59 au coeur de la ville ?
31:05 Pour le savoir,
31:07 ils vont aller au centre de Marseille,
31:09 à la gare,
31:11 et mesurer, grâce à ce détecteur,
31:13 la quantité de particules fines dans l'air.
31:15 Ils vont se concentrer
31:19 sur les particules ultra fines,
31:21 les plus dangereuses,
31:23 selon Axelle Friedrich,
31:25 car elles pénètrent profondément
31:27 dans les voies respiratoires.
31:29 - Le chiffre est très élevé.
31:31 On a 20 000 particules
31:33 par centimètre cube d'air.
31:35 Au même endroit à Berlin,
31:39 on serait à 6 000.
31:41 Ca veut dire qu'en plus des voitures,
31:43 des bus, des camions,
31:45 les navires ont un impact
31:47 sur la qualité de l'air de la ville,
31:49 qui est bien plus polluée
31:51 qu'une ville normale.
31:53 Cette pollution est encore plus visible
31:55 lors du départ des bateaux.
31:57 Cette fois, ils vont prendre des mesures
31:59 dans un quartier résidentiel
32:01 à Berlin, au nord de Berlin.
32:03 La petite équipe va poser ses appareils
32:05 dans ce jardin pour enfants,
32:07 situé juste en face
32:09 d'un navire prêt à partir.
32:11 - On commence à voir de la fumée.
32:13 - Le bateau remet en route
32:17 ses cheminées et brûle à nouveau
32:19 du fioul.
32:21 Au moment du départ,
32:23 le nombre de particules fines
32:25 dépasse les 13 000 par centimètre cube d'air
32:27 et le chiffre monte.
32:29 - On commence à voir les particules
32:31 ultra fines du navire qui arrivent vers nous.
32:33 Là, on le voit,
32:35 le vent vient d'arriver,
32:37 on le sent, rien qu'on ait,
32:39 et on voit le chiffre qui augmente.
32:41 - Et ce n'est qu'un début.
32:43 - On a les chiffres qui explosent.
32:47 J'allais vous dire
32:51 qu'on était dans les alentours des 38 000
32:53 et puis on est passé à 41 000
32:55 particules.
32:57 Là, on doit être dans les 43 000.
32:59 Un pic est même atteint à 57 000.
33:03 Aucune norme n'existe pour ces particules
33:07 ultra fines, mais selon certaines études,
33:09 elles peuvent avoir des conséquences
33:11 sur la santé.
33:13 - Ce sont donc les habitants qui sont proches
33:15 de ce port, qui vont respirer
33:17 ces particules régulièrement,
33:19 qui vont être exposés à davantage
33:21 de risques de problèmes cardiaques,
33:23 de problèmes respiratoires,
33:25 de cancer du poumon, etc.
33:27 En juin 2015, une étude
33:31 publiée par une université allemande
33:33 renommée a établi un lien direct
33:35 entre les émissions
33:37 des bateaux de croisière,
33:39 des navires marchands
33:41 et les maladies pulmonaires et cardiovasculaires.
33:43 Les habitants des côtes seraient les plus exposés.
33:53 Ce pic de pollution
33:55 a été enregistré dans ce quartier,
33:57 là où habite Michel,
33:59 notre retraité marseillaise
34:01 gêné par les odeurs des fumées.
34:03 Nous la retrouvons en pleine réunion
34:09 avec son association de quartier.
34:11 Tous s'inquiètent.
34:13 Outre les picotements dans la gorge,
34:15 certains ont trouvé des traces de pollution
34:17 très visibles.
34:21 - Ca, c'est la pollution
34:23 que j'ai sur mes stores.
34:25 Ce qu'on récolte...
34:27 C'est pas que de la poussière,
34:33 parce qu'on voit la partie grasse
34:35 qui reste sur la feuille.
34:37 - Cette poussière grasse,
34:39 il n'en avait jamais vu autant
34:41 avant le boom des croisières à Marseille.
34:43 Jean-Pierre Hérault s'interroge
34:45 sur les conséquences sur sa santé.
34:47 - Moi, je sors d'un cancer de la gorge,
34:49 par exemple, j'ai jamais été fumeur.
34:51 On a une militante qui était avec nous,
34:53 qui a malheureusement été morte
34:55 d'un cancer du poumon.
34:57 - Qui a jamais fumé.
34:59 - Jamais fumé.
35:01 Et on a eu une hécatombe depuis quelques années.
35:03 Je peux pas ne pas faire la relation
35:05 entre l'augmentation
35:07 des bateaux de croisière
35:09 jusqu'à 8, 9, 10,
35:11 10 bateaux qui arrivent
35:13 en même temps le même jour
35:15 et qui polluent d'une manière colossale.
35:17 Et ma maladie
35:19 qui est arrivée comme ça,
35:21 alors que je suis sportif,
35:23 je suis pas fumeur...
35:25 - Jean-Pierre habite
35:27 depuis 20 ans dans le quartier
35:29 comme Lucienne Brun
35:31 qui, elle aussi, a des problèmes de santé.
35:33 - Moi, je suis suivie
35:35 sur une suspicion de cancer du poumon,
35:37 donc j'attends les derniers résultats.
35:39 - Ses habitants demandent
35:41 une étude pour mesurer
35:43 l'impact sanitaire des fumées
35:45 des navires sur leur quartier.
35:47 - La pollution des bateaux de croisière,
35:49 effectivement, ça va être
35:51 le combat de l'année 2017.
35:53 Il faut que ça aille vite.
35:55 On peut plus rester dans cette situation.
35:57 - Pour l'instant,
35:59 impossible de faire un lien formel
36:01 entre leur maladie
36:03 et les fumées dégagées par les bateaux de croisière.
36:05 Jusqu'à présent,
36:11 cette pollution encore méconnue
36:13 n'a jamais été une priorité.
36:15 Si les habitants des ports
36:17 sont exposés à la pollution des navires,
36:19 qu'en est-il pour les passagers ?
36:21 Nous décidons de partir en croisière
36:27 pour le vérifier.
36:29 Cette fois,
36:35 nous allons prendre des mesures
36:37 en pleine navigation,
36:39 quand les moteurs tournent à plein régime.
36:41 Pour ça,
36:43 nous avons emprunté le détecteur
36:45 de notre expériment.
36:47 Grâce à cet appareil,
36:49 nous allons mesurer le nombre
36:51 de particules ultra fines
36:53 auxquelles les passagers sont exposés.
36:55 Pour ne pas attirer l'attention,
36:57 seul le capteur dépasse de mon sac.
36:59 Et très vite, les chiffres s'emballent.
37:01 - Là, ça monte, là.
37:05 50 000, 69 000,
37:07 70 000, 91 000.
37:09 Là, c'est monté d'un coup, là.
37:11 On a eu un pic à 109 000.
37:13 - 109 000 particules fines
37:15 par centimètre cube d'air.
37:17 Sur leur transat,
37:19 les passagers respirent 5 fois plus
37:21 de particules fines qu'à la gare de Marseille.
37:23 Lorsque je me déplace,
37:27 les chiffres continuent à osciller.
37:29 - 52 000, 60 000,
37:33 71 000,
37:35 84 000.
37:37 Là, j'ai eu un pic à 237 000.
37:39 Nous montons au pont supérieur,
37:47 là où est installée une piste de jogging,
37:49 non loin des cheminées.
37:51 Et là, nouveau pic.
37:53 - 307 000.
37:55 - 307 000 particules ultra fines
37:57 pour ce joggeur.
37:59 Quant à cette femme,
38:03 qui bronce tranquillement au soleil,
38:05 elle respire 380 000 particules.
38:07 Les chiffres varient sans cesse,
38:11 mais restent plus élevés
38:13 qu'au centre de Marseille.
38:15 Une question se pose.
38:21 Pourquoi ce fiol riche en soufre,
38:23 qui dégage de grandes quantités
38:25 de particules fines,
38:27 est-il toujours autorisé ?
38:29 ...
38:31 Notre voyage se poursuit
38:41 sur les bords de la Tamise, à Londres.
38:43 La capitale anglaise
38:47 est le siège de l'OMI,
38:49 l'Organisation maritime internationale.
38:51 Le gendarme de la mer
38:55 régule notamment les navires de croisière,
38:57 qui trônent fièrement
38:59 dans l'entrée de l'institution.
39:01 Ces bateaux ne font pas rêver
39:03 ce défenseur de l'environnement.
39:05 Depuis 15 ans,
39:07 John Maggs vient ici faire du lobbying
39:09 pour qu'ils utilisent un carburant moins polluant.
39:11 - Les industriels devraient promouvoir
39:15 un fiol plus propre,
39:17 mais ils ne le font pas.
39:19 C'est décevant et c'est même une honte
39:21 parce que les passagers ne sont pas censés
39:23 partir en croisière sur des bateaux
39:25 nocifs pour l'environnement et la santé.
39:27 Les croisiéristes devraient être plus responsables.
39:31 Mais dans cette salle,
39:35 ces compagnies de croisière
39:37 ont beaucoup d'influence.
39:39 Et John Maggs est aux premières loges
39:41 pour l'observer.
39:43 Leurs bateaux sont immatriculés
39:47 dans les pays qui sont aussi
39:49 les plus gros financeurs de cette institution.
39:53 Le Panama,
39:55 le Libéria,
39:57 Malte
39:59 ou encore les Bahamas.
40:01 En clair, le gendarme de la mer
40:05 est en majorité financé par les pays
40:07 qui ont des pavillons de complaisance.
40:09 Ils pèsent de tout leur poids
40:11 pour réglementer le secteur le moins possible.
40:13 Mais aujourd'hui, John espère que l'OMI va bouger.
40:17 Les pays pollués par les navires,
40:21 comme l'Europe, font pression
40:23 pour baisser le taux de soufre dans le carburant.
40:25 - Nous sommes donc d'accord
40:29 pour le 1er janvier 2020.
40:31 Après des heures de discussion,
40:35 le président de l'OMI tranche.
40:37 La teneur en soufre dans le carburant
40:39 va bientôt baisser de 3 %,
40:41 ce qui va réduire le nombre
40:43 de particules fines.
40:45 Pour John et son collègue, c'est une victoire.
40:47 - Tu es content ?
40:49 - Oui, toi aussi, non ?
40:51 - Oui.
40:53 D'habitude, on ne dit pas du bien de l'OMI,
40:55 mais là, c'est une exception.
40:57 Ils ont enfin fait ce qu'on attendait d'eux.
41:01 Des années de bataille pour en arriver là,
41:03 mais cette avancée reste timide.
41:05 - La façon dont cette institution
41:09 est organisée et financée
41:11 et les gens qui viennent ici négocier,
41:13 tout ça a des effets
41:15 sur le résultat des décisions.
41:17 Pour moi, c'est très clair.
41:19 La régulation n'avance pas assez vite
41:21 et n'est pas assez stricte.
41:23 - Le gendarme de la mer
41:25 tarde à légiférer.
41:27 Pourtant, une technologie plus propre
41:29 existe déjà.
41:31 Ce bateau est le premier
41:35 à ne dégager aucune fumée.
41:37 Son moteur fonctionne au GNL,
41:39 le gaz naturel liquéfié.
41:41 Ses cheminées ne rejettent pas de soufre
41:45 ni de particules fines.
41:47 7 navires comme celui-là
41:49 ont été commandés par les compagnies de croisière.
41:51 C'est un début,
41:53 mais ça reste une goutte d'eau
41:55 comparée aux 300 bateaux qui sillonnent le monde.
41:57 A Malte, nous retrouvons Sandrine.
42:05 Elle poursuit sa croisière
42:07 en Méditerranée.
42:09 - T'as le soleil dans les yeux ?
42:11 Mais moi, ça me va très bien.
42:13 Comme tous les autres passagers,
42:15 elle ne soupçonne pas
42:17 la qualité de l'air qu'elle respire
42:19 à bord du navire.
42:21 Le gendarme de la mer
42:23 offre d'autres souplesses aux compagnies de croisière.
42:25 Sur ce bateau
42:27 flotte le drapeau du Panama.
42:29 Ce navire est enregistré
42:31 dans ce paradis fiscal
42:33 où la compagnie ne paye ni charges sociales
42:35 ni impôts.
42:37 Tous les salariés qui travaillent à bord
42:39 dépendent des lois de ce pays.
42:41 Un contrat unique
42:43 pour les 55 nationalités.
42:45 Indiens,
42:47 Philippines, Roumains, Indonésiens.
42:49 Au total,
42:51 1370 membres d'équipage.
42:53 Malgré une législation sociale
42:55 peu avantageuse,
42:57 ils sont nombreux à vouloir embarquer.
42:59 Adje Morood, 35 ans,
43:03 est arrivé il y a 6 mois.
43:09 Dernier coup d'oeil
43:11 et sa journée peut commencer.
43:13 Adje est serveur dans ce restaurant.
43:17 - Vous voulez du thé ou du café ?
43:19 - Café !
43:21 - Vous êtes d'où ? - De l'île Maurice.
43:23 - C'est où ?
43:25 - Vous voyez l'Afrique du Sud ?
43:27 Après, vous avez Madagascar
43:29 juste à côté.
43:31 - C'est loin !
43:33 Vous avez dû voyager pour venir jusque là !
43:37 Avant, Adje était serveur
43:39 dans un hôtel de l'île Maurice.
43:41 S'il a choisi de travailler
43:43 loin des siens, c'est pour une raison toute simple.
43:45 - Qu'est-ce qui vous a poussé à venir travailler ici ?
43:49 - L'expérience, l'expérience du travail.
43:53 Aussi les gens.
43:55 On fait un peu plus d'argent ici.
43:57 2 fois, 3 fois plus qu'à Maurice.
43:59 3 fois plus,
44:01 soit 1 300 euros par mois.
44:03 Mais pour gagner ce salaire,
44:05 Adje, comme ses collègues,
44:07 travaille tous les jours.
44:09 77 heures par semaine.
44:11 Bien loin de nos 35 heures.
44:13 - Auparavant, c'était dur, mais on est habitués maintenant.
44:17 C'est pas une prison au boulot,
44:19 mais on a le repos aussi.
44:21 On aime ça, on aime le boulot.
44:23 Pendant ses 9 mois de contrat,
44:27 Adje n'aura pas un seul jour de repos.
44:29 Alors la journée,
44:33 les temps de pause sont précieux.
44:35 Le bateau vient d'accoster à Palerme.
44:39 Comme les passagers,
44:45 il achète quelques souvenirs pour sa famille.
44:47 - Bonjour.
44:51 Vous avez des tailles pour enfant ?
44:53 - Oui.
44:55 - Celui-là, il est petit.
44:57 - Vous passez souvent à elle ?
44:59 - Bien sûr.
45:01 Je suis là.
45:03 Sa petite-fille, il la voit grandir à distance.
45:07 - Quand elle était née,
45:11 j'étais pas amoureuse.
45:13 Et quand elle a eu 1 an,
45:15 j'étais pas amoureuse.
45:17 Là, elle a eu 2 ans,
45:19 je suis pas amoureuse.
45:21 Mais je pense à elle beaucoup.
45:23 Je pense à elle.
45:25 Et aussi à ma femme.
45:29 La famille sacrifiée pour quelques avantages.
45:31 - J'ai réussi à faire ma maison.
45:35 J'ai marié aussi.
45:37 Ça coûte cher.
45:39 Mais sa maison, sa famille...
45:41 Adje n'en profite que 3 mois par an.
45:45 - Allez, bye.
45:47 Elle dit toujours que c'est la dernière fois,
45:53 mais quand je reste à la maison,
45:55 3 mois, rien faire.
45:57 Elle a pas d'autre choix
45:59 que de me laisser partir.
46:01 Motivée par le salaire,
46:03 Adje remonte toujours à bord.
46:05 Mais quand la vie bascule,
46:09 ses contrats de travail
46:11 sous pavillon de complaisance
46:13 ne protègent pas toujours les salariés.
46:15 - 1 mort et 4 blessés à Marseille
46:21 sur le paquebot Harmony of the Sea.
46:23 Le drame s'est déroulé
46:25 lors d'un exercice de sécurité.
46:27 L'accident ternit l'image du plus gros
46:29 navire de croisière lancé en grande pompe
46:31 au printemps dernier.
46:33 - Le 13 septembre dernier,
46:35 un canot de sauvetage tombe de 10 m
46:37 lors d'un exercice de sécurité.
46:39 Une chute fatale
46:41 pour l'un des membres d'équipage.
46:43 4 autres sont gravement blessés
46:45 et évacués à l'hôpital de Marseille.
46:47 Une enquête est ouverte
46:49 pour connaître les raisons de l'accident.
46:53 - Le plus gros bateau du monde
46:55 reprend sa croisière
46:57 dès le lendemain du drame.
46:59 Mais pour les victimes,
47:01 ce sont des vies bouleversées.
47:03 Sur les bords de l'océan Indien,
47:13 la forêt du Kerala, au sud de l'Inde.
47:21 Au milieu de cette plantation d'Evea,
47:23 nous avons retrouvé
47:25 l'un des blessés de "Harmony of the Seas".
47:27 - Allez, c'est l'heure de la toilette.
47:31 2 mois après son accident,
47:33 Justine Rajamani
47:35 ne peut toujours pas se lever seule.
47:37 - Je prends la ceinture.
47:39 Sa femme et sa mère
47:41 sont à son chevet tous les matins.
47:43 - Touche son front.
47:45 - Je crois qu'il a de la fièvre.
47:49 Justine souffre
47:51 de 2 fractures en bas du dos
47:53 et ne se déplace plus
47:55 qu'en fauteuil roulant.
47:57 Sa femme, infirmière,
48:01 a dû arrêter de travailler
48:03 pour l'assister
48:05 dans tous les gestes du quotidien.
48:07 - Je ne peux pas prendre ma douche seule.
48:13 Même une chose aussi simple,
48:15 je n'y arrive plus.
48:17 - C'est tout ce qui lui reste
48:19 de ses 8 années
48:21 passées sur les navires de croisière.
48:23 A 34 ans,
48:25 ce cuisinier gagnait
48:27 1 300 euros par mois,
48:29 3 fois plus que dans son pays.
48:31 - Ca, c'est le prix que j'ai reçu
48:35 pour mes 5 ans de travail pour la compagnie.
48:37 - L'accident a ruiné
48:41 ses espoirs de nouvelles récompenses.
48:43 Le jour du drame,
48:45 l'un de ses collègues
48:47 a filmé son évacuation.
48:49 La famille découvre
48:51 la vidéo pour la 1re fois.
48:53 Justin ne sait toujours pas
48:59 pourquoi le canot est tombé brutalement.
49:01 - Ils t'ont emmené à l'hôpital
49:03 en fauteuil roulant ?
49:05 - Non, non, les fauteuils roulants,
49:07 c'était juste pour nous emmener
49:09 jusqu'à l'ambulance.
49:11 Quand j'ai repris conscience
49:13 de ce qui s'était passé,
49:15 j'ai eu très mal dans le dos,
49:17 une douleur horrible.
49:19 Ensuite, j'ai eu du sang sur la tête.
49:21 - Le jour même,
49:23 il ressort de l'hôpital
49:25 et il est pris en charge
49:27 par l'infirmerie du navire.
49:29 2 jours après,
49:31 la compagnie le renvoie
49:33 se faire soigner chez lui,
49:35 en Inde.
49:37 Commence alors un long périple
49:39 de 24 heures en avion
49:41 et de 7 heures en train.
49:43 - J'aurais préféré
49:45 que la compagnie me soigne
49:47 pendant un mois
49:49 avant de me renvoyer chez moi.
49:51 Le trajet en avion
49:53 et celui en train
49:55 ont été très pénibles.
49:57 Ma blessure s'est aggravée.
49:59 Et ça, j'ai du mal à l'accepter.
50:03 Des prières pour guérir,
50:09 j'ai perdu l'espoir de cette famille.
50:11 Son salaire faisait vivre sa femme,
50:13 sa fille de 3 ans
50:15 et sa mère.
50:17 S'il vous plaît, mon Dieu,
50:19 soignez mon fils.
50:21 - Quand je les vois pleurer
50:25 à cause de moi,
50:27 ça me rend triste.
50:29 Je pense que je ne pourrai plus
50:37 travailler dans cette compagnie.
50:39 J'espère qu'ils vont m'aider
50:41 et me donner un peu d'argent.
50:43 La compagnie va lui verser chaque mois
50:47 seulement 15 % de son salaire
50:49 jusqu'à la fin de son traitement.
50:51 Pas assez pour faire vivre sa famille
50:53 ni rembourser ses crédits.
50:55 Justine espère obtenir réparation.
50:57 Il compte sur un avocat
51:03 installé à Miami.
51:05 Rolio Alaïa est spécialiste
51:07 du droit maritime.
51:09 Il y a 20 ans,
51:11 il défendait une compagnie de croisière.
51:13 Choqué par ces méthodes,
51:15 il a décidé de porter la voix
51:17 des salariés que l'on n'entend plus.
51:19 - Bonjour, Justine.
51:23 C'est Rolio Alaïa, votre avocat.
51:25 Comment allez-vous?
51:27 - Ce jour-là, il appelle Justine
51:29 pour préparer le dossier.
51:31 Il veut comprendre avec précision
51:33 les conditions de son retour en Inde.
51:35 - Qui a décidé de vous débarquer à Naples,
51:39 de mettre un terme à votre contrat
51:41 et de vous renvoyer chez vous?
51:43 Qui a pris cette décision?
51:45 - Je ne sais pas.
51:47 Je ne sais pas.
51:49 - L'avocat n'est pas surpris
51:51 que Justine soit rentrée si vite.
51:53 - Les compagnies mettent un terme au contrat
51:55 pour faire des économies
51:57 et se débarrasser du problème.
51:59 Elles font comme ça avec tous ceux
52:01 qui ont eu un accident.
52:03 La seule chose qui les intéresse,
52:05 ce sont les profits.
52:07 C'est la partie sombre du business.
52:09 L'employé, c'est un coût.
52:11 - Il le sait, il ne pourra pas obtenir
52:13 une indemnisation très élevée pour Justine
52:15 car son contrat de travail dépend des lois
52:17 des Bahamas.
52:19 C'est dans ce paradis fiscal
52:21 qu'est immatriculé le navire
52:23 Harmony of the Seas.
52:29 - Au Bahamas,
52:31 le juge ne regarde
52:33 que les pertes financières
52:35 que nous pouvons prouver.
52:37 Il ne tient jamais compte
52:39 des préjudices moraux
52:41 comme l'anxiété,
52:43 la souffrance psychologique
52:45 ou la dépression.
52:47 - L'indemnisation sera d'autant plus faible
52:49 que depuis 10 ans,
52:51 les litiges se règlent
52:53 devant une cour d'arbitrage
52:55 présidée par un juge
52:57 et par la compagnie.
52:59 - Il y a 10 ans,
53:01 nous pouvions obtenir
53:03 un accord à 100 000 dollars
53:05 pour une blessure au dos.
53:07 Aujourd'hui,
53:09 à cause de ce système d'arbitrage,
53:11 tout ce qu'on peut avoir,
53:13 c'est 40 000 dollars.
53:15 Le montant des indemnisations
53:17 a été divisé par deux.
53:19 - Nous avons contacté
53:23 la compagnie américaine
53:25 mais elle n'a pas souhaité commenter
53:27 le cas de Justin.
53:29 Et notre pionnier
53:33 de la croisière,
53:35 que pense-t-il de ces navires mondialisés ?
53:37 Il y a 40 ans,
53:41 Bob Dickinson
53:43 a été l'un des premiers
53:45 à y matriculer ses bateaux
53:47 dans les paradis fiscaux.
53:49 Aujourd'hui, à 74 ans,
53:51 il défend le système
53:53 de la croisière
53:55 plus que jamais.
53:57 - Vous savez que vous êtes très critiqués
53:59 pour avoir mis vos bateaux
54:01 sous pavillon de complaisance.
54:03 - Oui, mais si les gens comprenaient
54:05 notre modèle, ils feraient la même chose.
54:07 Par exemple, je suis allé récemment
54:09 en croisière sur un bateau
54:11 avec un équipage américain.
54:13 Ils savent que leur job est protégé,
54:15 alors ils se relâchent un peu.
54:17 Nous, on veut un équipage
54:19 vif, compétitif
54:21 On a des gens d'Europe de l'Est,
54:23 d'Asie, d'Afrique,
54:25 qui lèvent la main pour venir travailler.
54:27 On a qu'à se baisser pour les choisir.
54:29 Et s'ils ne le sont pas bon,
54:31 on en prend d'autres.
54:33 On peut être sélectif.
54:35 Nous recrutons dans le monde entier.
54:37 - Le pavillon de complaisance,
54:39 moyen de pression
54:41 sur des équipages sans frontières.
54:43 Au terme de notre enquête,
54:49 notre regard sur ces géants
54:51 des mers a changé.
54:53 Ces navires, symboles
54:57 de la mondialisation,
54:59 nous ont laissé un souvenir éloigné
55:01 de l'image de rêve
55:03 cultivée par les compagnies de croisière.
55:05 (musique)
55:07 (musique)
55:09 (musique)
55:11 (musique)
55:13 (musique)
55:15 (musique)
55:17 (musique)
55:19 (musique)
55:21 (musique)
55:23 (musique)

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