L'Heure des Pros 2 (Émission du 26/12/2023)

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Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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00:00:00 On va commencer cette émission en parlant de Patrick Buisson,
00:00:04 qui est mort à l'âge de 74 ans,
00:00:07 journaliste politique, historien, intellectuel de droite,
00:00:10 plume de Nicolas Sarkozy.
00:00:12 Il a accompagné Éric Zemmour dans la dernière campagne présidentielle.
00:00:17 Éric Zemmour lui a d'ailleurs rendu un hommage
00:00:20 dans une tribune publiée ce mardi soir dans Valeurs Actuelles.
00:00:25 Je vous lis quelques phrases d'Éric Zemmour.
00:00:28 "Pour Patrick Buisson est un ami de 30 ans, d'abord je n'y ai pas cru
00:00:31 et encore à l'heure où j'écris ces quelques lignes,
00:00:34 je ne crois pas tout à fait que Patrick soit mort.
00:00:36 Je l'avais eu au téléphone la veille de Noël.
00:00:38 Il venait me féliciter pour une tribune que je venais d'écrire.
00:00:42 J'ai rendez-vous avec mon rédempteur, je te rappelle le 26,
00:00:45 si tu daignes me répondre."
00:00:47 C'était sa forme d'humour.
00:00:49 Qu'est-ce qu'on peut dire de Patrick Buisson
00:00:53 et de sa carrière, de cet homme de l'ombre, Bernick Jacquet ?
00:00:57 Ce qu'on peut dire, c'est que c'est quand même
00:00:59 l'un des rares intellectuels de droite
00:01:01 qui, évidemment, a écrit beaucoup d'ouvrages passionnants,
00:01:06 dont le dernier "Décadence".
00:01:08 On peut même dire qu'il est un peu prophétique et visionnaire
00:01:11 puisqu'il dit qu'on a été sans doute oppressés pendant des siècles
00:01:15 par l'idée de nation, de famille, de patrie,
00:01:18 mais que c'est ce qui faisait qu'on était capables de vivre ensemble.
00:01:21 Ça donnait du lien, ça donnait du ciment.
00:01:23 Et que maintenant, notre société est marquée par l'hédonisme
00:01:26 et que c'est pour ça qu'il y a tant de délitement,
00:01:28 puisqu'on est passé d'une société du collectif
00:01:31 au personnel et à l'individuel.
00:01:34 Ça veut dire qu'il n'était pas simplement un homme
00:01:37 qui était capable de prendre la hauteur de vue
00:01:39 quant aux idées à défendre,
00:01:41 mais il était capable de donner son diagnostic sur la société,
00:01:45 sur ce que devenait notre civilisation.
00:01:47 Il était aussi féru d'histoire,
00:01:50 donc il avait une grande culture historique,
00:01:52 on ne peut pas lui enlever ça,
00:01:53 c'est aussi l'un des derniers dinosaures, si j'ose dire,
00:01:55 qui était capable d'avoir une telle hauteur de vue.
00:01:58 Alors bien entendu, aujourd'hui, sur les réseaux sociaux,
00:02:00 il y en a qui se régalent de désinguer un facho, etc.
00:02:04 Mais voilà, on aime ou on n'aime pas,
00:02:07 mais on ne peut pas nier le grand analyste de la vie politique,
00:02:10 de la vie historique qu'il était.
00:02:12 Voilà, c'est ce qu'en tout cas, je pense, on doit garder de lui.
00:02:18 - Permettez-moi de citer une nouvelle fois Éric Zemmour,
00:02:20 et ce paragraphe est intéressant.
00:02:21 Un ami de 30 ans, cela n'avait rien d'évident
00:02:24 entre le catholique monarchiste vendéen et le juif d'Algérie,
00:02:27 admirateur de Napoléon.
00:02:28 Les sujets de Pic étaient innombrables.
00:02:31 Nous en avions fait un thème inépuisable de plaisanterie.
00:02:34 J'ai toujours pensé que c'était le génie de la France
00:02:36 et de l'assimilation à la française
00:02:38 que de permettre ces amitiés improbables.
00:02:41 Éric Ciotti a également réagi,
00:02:42 émotion en apprenant le décès de Patrick Buisson.
00:02:45 J'ai toujours eu beaucoup de plaisir à échanger avec lui.
00:02:47 Il aimait passionnément la France et son histoire.
00:02:49 Il vit avant beaucoup les grands dangers
00:02:53 qui menacent notre pays.
00:02:55 C'était un visionnaire.
00:02:57 Il avait finalement vu avant tout le monde
00:02:59 ce qui allait se passer en France.
00:03:00 - C'était un très grand observateur
00:03:02 de la vie politique et de notre histoire.
00:03:04 Moi, je trouve que ces grands livres,
00:03:06 c'est son histoire de la vie érotique en France
00:03:08 de 1940 à 1945, publiée il y a une dizaine, douzaine d'années.
00:03:12 Il avait montré ce qu'était l'amour, le sexe ou l'occupation.
00:03:15 C'est chez Albain Michel, je crois que c'était en trois tomes.
00:03:17 Il faut vraiment le lire, c'est tout à fait intéressant.
00:03:20 C'était un des grands penseurs de droite.
00:03:23 Il y en a eu d'autres aussi en France.
00:03:24 René Rémond en a été un.
00:03:26 Rémond Aron surplombe cette famille-là
00:03:29 quand même de la tête et des épaules, pardon de dire ça.
00:03:32 Il avait une connaissance sociologique de la France
00:03:36 qui est très impressionnante, de l'électorat.
00:03:39 Pour lui, il n'y avait pas une France,
00:03:41 il y avait plusieurs Frances qui faisaient la France,
00:03:43 mais il ne comprenait la France qu'en l'analysant,
00:03:45 presque canton par canton et repli historique par repli historique.
00:03:51 Après, ce qu'on peut lui reprocher, c'est que quand il est passé à l'action,
00:03:54 on dit par exemple qu'il a été le conseiller
00:03:56 qui a permis à Nicolas Sarkozy de gagner...
00:03:58 - La plume de Nicolas Sarkozy.
00:03:59 - Non, jamais la plume.
00:04:00 - Non, la plume en serbe, pardon.
00:04:01 - On dit qu'il a été son conseiller
00:04:03 qui lui a permis de gagner l'élection en 2007.
00:04:06 Nicolas Sarkozy a gagné la présidentielle de 2007 tout seul
00:04:09 parce qu'il était là au bon moment.
00:04:11 Il aurait pu lui faire gagner la campagne de 2012,
00:04:13 mais il s'est un petit peu trompé dans ses grimoires.
00:04:17 C'est une personnalité importante.
00:04:19 Sa mort est brutale et donc émouvante.
00:04:23 Maintenant, on n'en faisait pas non plus le génie absolu.
00:04:26 - Je crois qu'il a participé malgré tout à la victoire de Nicolas Sarkozy
00:04:30 en ce sens que je pense qu'il a assumé un certain clivage
00:04:34 d'une droite décomplexée.
00:04:35 - Oui, absolument.
00:04:36 - Et ça, c'était un peu un retour,
00:04:37 il y avait un magistère de la gauche à ce moment-là,
00:04:39 moral en tout cas, et il a été celui-là.
00:04:42 Donc, il est aussi l'incarnation d'une droite très conservatrice,
00:04:46 malgré tout plus proche effectivement de Zemmour que d'un RN,
00:04:49 dont il doit considérer que les mesures sociales n'étaient pas à son goût.
00:04:53 Donc, voilà, c'est un peu cette incarnation de la droite conservatrice.
00:04:56 - Jusque récemment, il théorisait, selon lui,
00:04:58 pourquoi Marine Le Pen n'avait aucune chance d'être élue en 2027
00:05:01 parce qu'elle ne correspondait pas à la France,
00:05:03 parce qu'elle n'avait pas repéré les différents clivages de la population.
00:05:07 Et pour lui, Dieu sait s'il pensait qu'une union des droits
00:05:10 devait avoir lieu, elle pouvait avoir lieu soit derrière Laurent Wauquiez,
00:05:13 soit derrière Eric Zemmour, soit éventuellement derrière Eric Stoky.
00:05:16 Mais ces derniers ouvrages étaient très sévères à l'égard du RN.
00:05:19 - Et pourtant, Marine Le Pen lui a rendu hommage.
00:05:21 Patrick Buisson était un homme d'une grande culture,
00:05:23 un écrivain de talent et un amoureux fou de la France.
00:05:27 Son esprit parfois provocateur et sa plume acérée
00:05:29 manqueront au débat politique.
00:05:31 Vous l'aviez rencontré il y a une quinzaine de jours, Georges Fenech.
00:05:34 - Oui, j'ai été conversé effectivement,
00:05:35 parce que quand on voit quelqu'un, il y a peu,
00:05:37 moi je l'ai vu il y a trois semaines, nous étions au Salon du Livre
00:05:39 à Port-Marly ensemble, il était à côté, nous avions discuté,
00:05:42 il était tout à fait en forme.
00:05:44 On a du mal à imaginer que quelqu'un qu'on voit comme ça
00:05:47 disparaisse brutalement, mais je crois qu'il a eu
00:05:50 une véritable influence sur la campagne de 2007.
00:05:53 Moi j'y ai participé à cette campagne, il y avait effectivement
00:05:56 la vision Buisson qui s'est imposée sur les questions
00:05:59 d'identité culturelle, notamment du pays.
00:06:03 Donc après il y a eu cette brouille, vous vous en souvenez,
00:06:05 avec Nicolas Sarkozy, les enregistrements
00:06:08 de ces conversations qui les ont séparés, en réalité,
00:06:12 durement d'ailleurs.
00:06:13 - Enregistrer un président de la République,
00:06:16 ce n'est pas quelque chose d'acceptable...
00:06:17 - A son insu.
00:06:18 - A son insu, quel qu'il soit.
00:06:20 - Je vous propose d'écouter Patrick Buisson,
00:06:22 il était l'invité en avril dernier de Mathieu Bocoté,
00:06:26 c'est l'un des derniers entretiens télévisés
00:06:28 de Patrick Buisson pour son livre, vous avez dit, "Des cadences".
00:06:31 Et j'ai deux séquences à vous proposer,
00:06:33 la première c'est sur cette théorie qui fait polémique,
00:06:37 la théorie du grand remplacement, et il revient
00:06:39 sur cette thèse-là et le rapport qu'avait
00:06:42 Michel Debré à cette thèse.
00:06:44 - L'égoliste, je pense évidemment à Michel Debré,
00:06:50 lui oppose un certain nombre d'arguments,
00:06:52 et ce qui est frappant c'est que le concept
00:06:54 du grand remplacement n'est pas encore inventé,
00:06:56 mais il est dans tous les esprits.
00:07:00 La peur de la dénatalité, la peur d'une submersion étrangère
00:07:04 par l'immigration, vraiment est le fil rouge
00:07:06 de toutes ces interventions.
00:07:08 Michel Debré dit, "Attention, cette loi est une erreur historique
00:07:12 car nous allons accepter de diminuer et de vieillir
00:07:16 au moment où des peuples jeunes croissent à nos portes,
00:07:19 notamment en Méditerranée", il pense évidemment
00:07:21 aux peuples maghrébins d'Afrique du Nord.
00:07:25 Cet investissement est lancé en plein débat,
00:07:27 Alfred Sauvi qui à l'époque est ancien patron de l'Inède
00:07:30 et qui a la chaire de démographie au Collège de France,
00:07:34 explique qu'un peuple qui sous-traite la fabrication d'enfants
00:07:37 des populations immigrées est un peuple qui a renoncé à exister,
00:07:41 qui va sortir de l'histoire, et qui, et non,
00:07:44 on ne prend pas le mot remplacer, mais ça a exactement
00:07:46 le même sens. Donc cette crainte de l'effondrement démographique,
00:07:51 elle est consubstantielle à tous les nationalismes.
00:07:54 Et autre déclaration de Patrick Buisson, et ça va nous permettre
00:07:57 d'aller à notre second sujet ce soir, puisqu'on va parler
00:08:00 de l'affaire Depardieu. Patrick Buisson qui revient
00:08:03 sur le mouvement #MeToo.
00:08:05 Une fois qu'on a bien à l'esprit ce qu'étaient les revendications
00:08:08 du premier féminisme, qu'est-ce qui se passe aujourd'hui
00:08:10 avec #MeToo que vous évoquiez ? Bon, inventer une sexualité féminine,
00:08:14 dites-vous, mais il y a autre chose. On est face à une vague
00:08:20 de néo-puritanisme. Mais si on regarde bien,
00:08:24 c'est pas nouveau dans l'histoire. Il suffit de lire l'histoire
00:08:27 de la mort en Occident de Rougemont. À toute période de libération sexuelle,
00:08:32 succède une période de puritanisme. Donc il y a ce mouvement
00:08:37 de balancier dans l'histoire qui fait qu'aujourd'hui,
00:08:39 le féminisme, après avoir été sur une libération sexuelle
00:08:42 sans limite, est en train de changer de forme, le néo-féminisme.
00:08:47 C'est peut-être Ginny Bastier qui a eu le mot le plus juste
00:08:51 aujourd'hui en disant "c'est l'un des derniers, si ce n'est le seul
00:08:54 penseur de droite aujourd'hui", Véronique Jacquiel.
00:08:56 Oui, oui, tout à fait, c'est l'un des derniers penseurs de droite
00:09:00 et qui rêvait d'ailleurs d'une union des droites et qui, paradoxalement,
00:09:04 finalement, était sans doute toujours malheureux au fond de lui
00:09:06 parce qu'il n'était pas libéral, donc il ne pouvait pas épouser
00:09:09 la politique de Nicolas Sarkozy jusqu'au bout.
00:09:12 Voilà, il a soutenu aussi François Fillon, n'oublions pas.
00:09:16 Il a parlé à l'oreille de François Fillon.
00:09:19 Alors, si on revient un petit peu sur sa part d'ombre, n'oublions pas
00:09:23 non plus qu'il a quand même été condamné à deux ans de prison
00:09:25 avec sursis et 150 000 euros d'amende dans l'affaire des fameux
00:09:29 contraints pour l'Elysée qui ont été passés sans appel d'offre.
00:09:33 Mais bon, ça n'enlève rien à sa carrure, effectivement, d'intellectuel.
00:09:38 Moi, j'aime bien l'une de ses phrases parce qu'il bousculait la pensée
00:09:41 qu'on soit d'accord ou pas avec lui. Il pointait aussi la disparition
00:09:44 du sacré dans notre société. Il disait "j'ai plus de respect pour une femme
00:09:47 voilée que pour une litan en string à 13 ans". Et il disait "les musulmans
00:09:51 ne peuvent pas s'intégrer dans notre société parce qu'ils ne voient pas
00:09:54 le sacré, on l'a perdu ce sacré".
00:09:56 Il avait tout à fait raison de respecter le sacré, mais le sacré, c'est aussi
00:09:59 de ne pas enregistrer à son insu un prénom de la vie.
00:10:02 On est tout à fait d'accord, c'est pour ça que je souligne sa part d'ombre.
00:10:05 Parlons de la coupe aux lèvres, il y a parfois du chemin.
00:10:08 On parle à présent de Gérard Depardieu qui sort du silence et qui a réagi
00:10:12 aujourd'hui à la tribune des 56 personnalités du monde de la culture
00:10:15 qui demande la fin de l'inchage médiatique et appelle au respect
00:10:18 de la présomption d'innocence parmi les signataires.
00:10:21 Je le dis, il y a Gérard Darmon, Benoît Poulvord, Jean-Marie Roy, Nadine Trintignant.
00:10:25 Voilà ce que dit Gérard Depardieu à nos confrères d'RTL.
00:10:28 On m'a présenté cette lettre, j'ai trouvé qu'elle était belle
00:10:31 et j'ai donc dit à son auteur qu'il pouvait la publier.
00:10:34 Je trouve que c'est très courageux de la part des signataires.
00:10:37 On va revenir en longueur sur ce dossier-là parce que ça devient
00:10:40 un débat politique. Il y a des signataires qui sont évincés d'association
00:10:45 parce qu'ils ont signé cette tribune. Vous allez voir des messages
00:10:49 d'une extrême violence parfois des députés.
00:10:52 Mais d'abord voyez le sujet qui revient sur cette lettre, Adrien Spiteri.
00:10:56 "N'effacez pas Gérard Depardieu. Voici le titre de la tribune
00:11:01 publiée dans les colonnes du Figaro hier, co-signée par 56 personnalités
00:11:06 du monde de la culture."
00:11:08 "Gérard Depardieu est probablement le plus grand des acteurs,
00:11:11 le dernier monstre sacré du cinéma. Nous ne pouvons plus rester muets
00:11:15 face au lynchage qui s'abat sur lui, face au torrent de haine
00:11:18 qui se déverse sur sa personne."
00:11:20 Parmi les signataires, des acteurs comme Pierre Richard, Gérard Darmon,
00:11:24 Nathalie Baye ou Benoît Poulvorde, mais aussi des chanteurs
00:11:28 comme Jacques Dutronc, Ariel Dombal ou Carla Bruni.
00:11:31 "Lorsqu'on s'en prend ainsi à Gérard Depardieu, c'est l'art que l'on attaque.
00:11:35 Par son génie d'acteur, Gérard Depardieu participe au rayonnement
00:11:39 artistique de notre pays."
00:11:41 Mis en examen pour viol depuis 2020, Gérard Depardieu est aussi
00:11:44 confronté à une vague de critiques depuis la diffusion d'un reportage
00:11:48 sur France Télévisions dans lequel l'acteur multiplie les propos
00:11:52 à caractère sexuel. Dans cette tribune, les artistes appellent
00:11:56 au respect de la présomption d'innocence.
00:11:58 "Quoi qu'il arrive, personne ne pourra jamais effacer la trace
00:12:01 indélébile de son oeuvre dont notre époque est tout à jamais marquée.
00:12:05 Le reste, tout le reste, concerne la justice, que la justice,
00:12:09 exclusivement."
00:12:10 Saphie Jully, mais aussi Emmanuel Macron, avait déjà pris publiquement
00:12:14 la parole pour défendre l'acteur alors que sa statue de cire a été retirée
00:12:19 du musée Grévin.
00:12:20 "Je vous propose d'écouter l'un des signataires, Yannis Eziadi,
00:12:23 qui a participé à la mobilisation des personnalités du monde de la culture."
00:12:28 "C'est l'acteur et metteur en scène Michel Faux qui m'a dit,
00:12:32 écoute, on ne peut pas laisser faire, il faut absolument qu'on fasse
00:12:34 quelque chose parce qu'il faut dire que beaucoup de gens du milieu
00:12:38 du théâtre et du cinéma, du milieu artistique, ne supportent plus
00:12:42 cette espèce de chasse aux sorcières et le mépris de la présomption
00:12:45 d'innocence. Et on s'est dit, on va essayer de mobiliser des artistes.
00:12:50 Je pensais à la mission Impossible et on a quand même 56 personnes
00:12:56 qui ont signé, dont des gens quand même faisant partie de l'histoire
00:12:59 du cinéma, quand on pense à Charles Trampling, Bertrand Blier,
00:13:02 Victoria Abril. Et ce que je voudrais dire aussi, c'est combien il a été
00:13:06 difficile de convaincre tout le monde de signer. C'est pour ça qu'il faut
00:13:10 vraiment applaudir les 56 signataires parce que beaucoup de gens
00:13:14 se sont retirés sous la pression de leurs avocats, de leurs agents.
00:13:18 Beaucoup de gens ont renoncé à signer sous cette pression.
00:13:21 Les agents disent, mais non, si tu signes, tu vas perdre du travail.
00:13:25 Les avocats disent, non, si tu signes, tu vas avoir des problèmes.
00:13:28 Toi aussi, tu vas avoir des plaintes pour viol. C'est terrible.
00:13:31 Et donc, les 56 personnes qui ont signé ont vraiment été convaincus.
00:13:34 Et je pense qu'il faut vraiment les applaudir. C'est inédit depuis
00:13:38 cette vague MeToo qui a peut-être des bons côtés, mais enfin,
00:13:41 qui fait régner aujourd'hui la terreur, il faut le dire.
00:13:45 Ces artistes qui ont signé, ils dénoncent un lynchage contre Gérard Depardieu.
00:13:48 C'est eux aujourd'hui qui sont victimes d'un lynchage sur les réseaux sociaux,
00:13:54 des responsables politiques. C'est-à-dire que le simple fait de dire
00:13:57 présomption d'innocence, respecter également la carrière de Gérard Depardieu,
00:14:01 que justice soit rendue, c'est un problème.
00:14:05 - On est dans un monde où on brûle les idoles, on brûle les stars.
00:14:11 Je pense là, ce soir, par exemple, à Polanski ou D. Allen.
00:14:16 Ceux-là, si vous voulez, ont commis. Polanski a été condamné,
00:14:19 mais on le poursuit, on va le poursuivre jusqu'à la mort.
00:14:22 C'est quelque chose d'absolument irrémédiable.
00:14:25 Ça entache totalement et définitivement. Il faut faire très attention
00:14:29 et faire la différence avec ce qui se passe chez nous avec Gérard Depardieu,
00:14:32 qui est totalement présumé innocent, et dont certaines plaintes, d'ailleurs,
00:14:36 sont même prescrites, on le sait. Donc il faut faire très attention
00:14:40 à ne pas se livrer à ce bûcher médiatique, alors qu'effectivement,
00:14:45 il représente le monstre sacré du cinéma français.
00:14:49 Cette tribune est courte et claire, et elle dit trois choses très importantes.
00:14:52 Elle rappelle d'abord qui est Gérard Depardieu, pas n'importe qui.
00:14:55 Elle rappelle que la présomption d'innocence est quelque chose de sacré
00:14:58 qu'on fout le pied matin, midi et soir maintenant.
00:15:00 Et elle rappelle aussi que quoi qu'il advienne, son œuvre est ineffaçable.
00:15:05 Quand on a fait Christophe Colomb, quand on a fait...
00:15:08 - 200 millions d'entrées. - 200 millions.
00:15:10 - Cyrano. - Cyrano.
00:15:12 - Martin Guerre. - Le retour de Martin Guerre.
00:15:15 Des films et des téléfilms merveilleux. Quoi qu'il en soit,
00:15:18 il fait partie de notre culture, il fait partie de notre histoire,
00:15:21 il fait partie de notre art, de cet art français.
00:15:23 Et donc, que des gens trouvent que cette tribune est dérangeante,
00:15:27 moi, les bras m'en tombent. Parce qu'elle rappelle des choses évidentes.
00:15:30 Qui est Depardieu ? La présomption d'innocence, on joue pas avec,
00:15:34 et que l'œuvre de Depardieu, elle existe et qu'elle existera à jamais.
00:15:38 Si derrière, ces signataires se font insulter, alpaguer,
00:15:42 dans le cas de Pierre Richard, il n'y part pas d'une association.
00:15:46 - On va y venir. - Je trouve que là, les bras m'en tombent.
00:15:48 - Le tweet de Sandrine Roche. - Et on y viendra aussi.
00:15:51 - Entre autres, ce sont des choses absolument...
00:15:53 - D'abord, on va vraiment chapitrer justement ce dossier-là,
00:15:57 on parlera des tweets des responsables politiques,
00:15:59 on reviendra sur l'éviction de Pierre Richard et l'association Le Papillon,
00:16:04 mais là, restons sur les signataires.
00:16:06 C'est ce monde de la culture, je disais, Me Too, c'est 2006.
00:16:09 Ça commence en 2006. Il y a eu finalement deux contre-offensives,
00:16:13 si je pourrais m'exprimer ainsi.
00:16:15 Il y a eu 2018 avec la tribune de Catherine Neuve, qui a fait un scandale absolu.
00:16:18 Et là, cette nouvelle tribune avec 50 signataires.
00:16:22 - Moi, j'essayais de faire preuve de nuance,
00:16:24 parce qu'il y a quelque chose qui me gêne, effectivement, dans cette tribune.
00:16:27 Autant le tribunal médiatique est insupportable,
00:16:31 autant la présomption d'innocence est extrêmement précieuse dans une démocratie,
00:16:35 autant je considère qu'il n'y a pas d'immunité artistique.
00:16:39 C'est-à-dire, je m'explique, je trouve que les arguments choisis,
00:16:44 je trouve très bien d'avoir fait une tribune pour défendre,
00:16:46 ça n'est pas ça, je trouve que les arguments choisis
00:16:48 ne sont pas forcément ceux que j'aurais choisis pour défendre Depardieu,
00:16:51 et notamment, ça donne le sentiment qu'au prétexte qu'il aurait du talent,
00:16:55 le reste deviendrait secondaire.
00:16:57 Et alors, peut-être que c'est une interprétation fanacieuse que je fais, je veux bien,
00:17:00 mais je vous dis ce que j'ai ressenti, en tout cas, à la lecture de cela.
00:17:04 Et en face, on a tous les torquemada du néo-féminisme, évidemment,
00:17:09 pour lesquels le pardon n'existe pas.
00:17:14 C'est-à-dire qu'il n'y a pas de pardon, y compris dans le temps.
00:17:16 C'est-à-dire que la chose est définitivement impardonnable.
00:17:20 Et donc, autant je trouve que les arguments choisis, je n'aurais pas choisi ceux-là,
00:17:24 parce que je pense que tout le monde a droit à la présomption d'innocence,
00:17:29 avec ou sans talent, on y a droit.
00:17:31 Et je trouve que du coup, ça jette un peu de confusion.
00:17:36 Cependant, et ça c'est extraordinaire, c'est que même en n'ayant rien fait soi-même,
00:17:41 pour écrire une tribune de soutien, on risque soi-même de se voir évincé.
00:17:45 Une sorte de mort médiatique, une mort culturelle.
00:17:48 On risque de se voir évincé des cercles dans lesquels on travaille.
00:17:50 Le travail c'est important dans la vie, gagner sa vie c'est important aussi.
00:17:53 Et on risque d'être évincé des cercles dans lesquels on travaille,
00:17:57 au prétexte qu'on a pris une position en faveur d'eux.
00:18:00 - Mais la chute, est-ce que vous souscrivez à cette chute ?
00:18:03 Quoi qu'il arrive, personne ne pourra jamais effacer la trace indélébile de son œuvre.
00:18:07 Notre époque est à tout jamais marquée.
00:18:09 Tout le reste concerne la justice.
00:18:12 - Oui, c'est Eliot, on retourne sur la fameuse "cancel culture".
00:18:16 Certains disent "si il y a une condamnation définitive, c'est irrémédiable".
00:18:20 Regardez par exemple l'affaire Cantat, il n'a jamais pu remonter sur scène.
00:18:25 C'est criminel.
00:18:26 - Alors là c'est différent, il a quand même été condamné.
00:18:28 - Pardon, mais il a été condamné.
00:18:30 - Je vous rappelle qu'un viol c'est criminel.
00:18:32 S'il est condamné, c'est irrémédiable.
00:18:35 - Mais bien sûr, mais on n'en est pas là.
00:18:37 Là d'un côté on a des féministes et cette époque #MeToo qui brûle une idole et pas n'importe laquelle.
00:18:44 C'est-à-dire qu'on a vraiment l'impression qu'on veut se payer de par Dieu.
00:18:47 Voilà, donc cette tribune est la bienvenue.
00:18:50 Secondo les néo-féministes, on ne les entend pas pour le viol et l'égorgement de Fabienne Allil cet été.
00:18:58 On ne les entend pas non plus monter au front pour cette pauvre jeune mégane qui a été violée avec acte de barbarie à Cherbourg,
00:19:05 pareillement cet été.
00:19:07 Donc sans prendre à des idoles médiatiques, moi ça me paraît un petit peu facile.
00:19:10 Laissons effectivement la justice faire son travail.
00:19:13 Ensuite il y a une dimension qui est très intéressante, c'est peut-on séparer l'homme de l'artiste ?
00:19:19 Je pense à Le Caravage, l'artiste de peintre du XIXe siècle qui avait une réputation sulfureuse pour autant.
00:19:27 Quand on regarde une œuvre de Le Caravage on se dit "ah mon Dieu, quel salaud !"
00:19:31 La publicité de toute façon est très courte.
00:19:34 Bertrand Contat est remonté sur scène lors du festival Les Rendez-vous des Terres Neuves, c'était à Bègle en 2010.
00:19:40 Et je regardais parce que l'affaire Trintignant c'est 2003.
00:19:45 D'ailleurs la mère de Nadine Trintignant signe cette réputation.
00:19:50 Il est sorti de prison en 2007.
00:19:54 Sur ses 56 signataires n'oubliez pas de dire qu'il y a 23 ou 24 femmes.
00:19:59 C'est presque quoi ce mois-ci ?
00:20:02 La publicité on revient, on va revenir vraiment je vous dis, on a plein de sons.
00:20:05 On va écouter Jean-Marie Roy, l'académicien qui a lui aussi signé cette pétition.
00:20:10 On va parler de Pierre Richard et Vincey d'une association pour son soutien à Gérard Depardieu.
00:20:15 A tout de suite.
00:20:17 Juste avant la publicité on était en train de parler de Gérard Depardieu.
00:20:23 Une soixantaine de personnalités du monde de la culture dénoncent un lâchage contre Gérard Depardieu
00:20:28 dans une tribune publiée hier soir sur le site du Figaro.
00:20:31 Écoutez Jean-Marie Roy, l'académicien qui fait partie des signataires et qui revient sur ce tribunal médiatique.
00:20:37 Il faut pas que les médias exagèrent dans ce sens, chère Salome.
00:20:42 Je trouve ça, c'est dommage pour, je veux pas en prêter de grands mots, mais c'est dommage pour la démocratie.
00:20:47 C'est dommage pour les journalistes parce qu'ils doivent quand même avoir un sérieux
00:20:52 et quand même avoir ce principe un peu chrétien
00:20:58 de ne pas faire aux autres ce qu'ils ne voudraient pas qu'on leur fasse à eux-mêmes.
00:21:03 Il y a une tartufferie chez les journalistes que je trouve insupportable.
00:21:07 Et je voudrais qu'on parle également de Pierre Richard.
00:21:10 Il y a le tribunal médiatique mais il y a aussi le tribunal de la pensée unique.
00:21:14 C'est-à-dire que Pierre Richard qui a été l'acolyte de Gérard Depardieu dans les années 80.
00:21:18 Alors ils vont jouer la chèvre.
00:21:20 Dans les films de Francis Le Bec.
00:21:21 Exactement.
00:21:22 Les Fugitifs, Les Compères.
00:21:24 Il a signé cette tribune.
00:21:25 Il s'avère qu'il était l'ambassadeur d'une association qui s'appelle le Papillon.
00:21:29 C'est une association qui lutte contre les violences d'infantilité, violences faites aux enfants.
00:21:34 Et parce qu'il a signé cette tribune, parce que c'est proche de Gérard Depardieu, il est évincé.
00:21:39 Voilà ce que dit Laurent Boyer, le président de cette association.
00:21:43 Depuis trois ans Pierre Richard était à notre côté.
00:21:46 Mais parce que nous sommes et nous serons toujours du côté des victimes.
00:21:53 Et parce que la tribune de soutien à Gérard Depardieu qu'il a signé est indécente.
00:21:57 Pierre Richard n'est plus un des ambassadeurs de l'association Les Papillons.
00:22:01 Vous en pensez quoi ?
00:22:02 Mais c'est à côté de la plaque.
00:22:03 C'est pas parce qu'on signe une tribune dans les termes qu'on a évoqués tout à l'heure
00:22:07 que ça ne peut pas être à côté des victimes.
00:22:09 Ils ne soutiennent pas Gérard Depardieu.
00:22:12 Ils disent, Gérard Depardieu ce qu'on a dit n'est pas n'importe qui,
00:22:15 respecter la présomption d'innocence et il a une œuvre.
00:22:17 C'est pas pour ça qu'on crache à la figure, au visage des victimes.
00:22:21 Donc ce que dit ce monsieur en soi c'est pas complètement faux.
00:22:23 Mais ça s'applique pas du tout à ce cas d'espèce.
00:22:26 Et si maintenant quand on est parrain d'une association il faut en accepter tout le contenu
00:22:32 mais même je dirais la méta-pensée, ça va devenir compliqué.
00:22:36 Mais je n'ai pas lu entièrement la tribune, mais est-ce qu'il y a un mot pour les victimes dans la tribune ?
00:22:40 Les plaignantes quoi, les victimes.
00:22:42 Les plaignantes.
00:22:43 Non, non, non, c'est vraiment la personnalité de Gérard Depardieu.
00:22:47 C'est peut-être une phrase qui manque, mais c'est pas non plus l'objet de la tribune.
00:22:50 Je ne peux pas le faire dire.
00:22:51 Il ne faut pas blesser les plaignantes non plus.
00:22:53 Je ne sais pas qu'elles soient blessées en lisant ça, je ne crois pas.
00:22:57 Ce qui me marque dans la tribune c'est l'âge des signataires.
00:23:01 Quand je dis ça ce n'est pas péjoratif du tout.
00:23:03 C'est l'argument qui est donné justement par celles et ceux qui sont contre.
00:23:08 C'est majoritairement la génération Depardieu.
00:23:11 Et là le patron de cette ferme d'association montre à quel point il est intolérant.
00:23:16 Or c'est une génération qui savait être tolérante justement.
00:23:19 C'est une génération non seulement qui dégageait de l'intelligence
00:23:22 mais aussi une forme de sagesse.
00:23:24 Parce qu'ils disent respecter cet homme que nous aimons.
00:23:27 Et nous, nous ne voyons pas forcément un monstre.
00:23:29 Et vous allez voir que sur les réseaux sociaux,
00:23:31 ceux qui vont forcément jouer au sniper,
00:23:34 ça va être la génération des 25-35 pour qui c'est absolument intolérable d'imaginer...
00:23:39 - C'est la génération Bibroné à Mitre.
00:23:41 - Oui voilà c'est ça.
00:23:42 - C'est la génération Bibroné.
00:23:43 - Mais c'est amusant.
00:23:44 - Mais c'est amusant.
00:23:45 - Mais c'est amusant. - Mais c'est amusant.
00:23:46 - Alors sociologiquement, cette fracture générationnelle.
00:23:49 Souvenez-vous Catherine Deneuve justement dans cette fameuse tribune
00:23:52 où elle disait "laissez les hommes nous importuner,
00:23:55 nous avons le droit si nous le voulons d'être importunés".
00:23:57 Mais une femme de 25 ans et la génération de Catherine Deneuve,
00:24:00 maintenant c'est 2000 ans qui les séparent.
00:24:03 - Ah c'est vrai.
00:24:04 - C'est énorme, c'est impressionnant.
00:24:07 - C'est le moment pendulaire.
00:24:08 - Et c'est dangereux d'ailleurs.
00:24:09 - C'est le moment pendulaire de nous parler...
00:24:11 Comment ?
00:24:13 - Au début des missions, Patrick Buisson, ça avait un réel.
00:24:16 Ça va repartir dans l'autre sens à un moment donné ou à un autre.
00:24:19 Parce qu'effectivement, la jeune génération ne comprend absolument pas
00:24:23 que nous puissions un tant soit peu comprendre ce qui s'est passé.
00:24:27 C'est-à-dire que pour eux effectivement,
00:24:28 la question de la tolérance à l'égard de ce genre de choses
00:24:32 est assimilée immédiatement de la lâcheté et pas de la tolérance.
00:24:37 Donc voilà, moi je crois qu'une fois de plus,
00:24:40 parce que la grande question c'est peut-on séparer l'homme de son œuvre, etc.
00:24:43 Et c'est pour ça, et je le redis, que ça me gêne un peu.
00:24:46 Parce qu'effectivement, moi je pense que oui,
00:24:48 on doit pouvoir séparer l'homme de son œuvre.
00:24:51 Sinon, ce serait difficile pour moi de lire Céline.
00:24:53 Or je le lis parce que je peux considérer que dans Céline,
00:24:55 en tout cas dans sa littérature, il y a des choses extraordinaires.
00:24:58 Or là, on a tendance à ne pas le séparer justement.
00:25:01 Donc c'est pour ça que la tribune ne plaide pas forcément.
00:25:03 Alors vous, vous dites que c'est un plaidoyer pour l'artiste et pas pour l'homme.
00:25:06 Alors peut-être.
00:25:07 Mais pas que, c'est pour un droit fondamental aussi.
00:25:10 Et surtout...
00:25:11 Non mais ça on est tous d'accord sur ça.
00:25:13 Non on n'est pas tous d'accord, c'est pas vrai.
00:25:15 On ne peut pas dire à cette tribune ce qu'elle ne dit pas.
00:25:18 C'est pas "Gérard Depardieu est innocent, Gérard Depardieu est un saint".
00:25:21 C'est 1) il est un acteur respectable,
00:25:24 2) il y a eu d'un œuvre,
00:25:25 3) respectons la présomption d'innocence.
00:25:27 Moi je suis d'accord avec ça.
00:25:28 Personne ne peut dire que trois, trois c'est non.
00:25:31 Et quand vous demandiez s'il y avait un mot pour les victimes,
00:25:34 justement, ne souhaitons pas entrer dans la polémique
00:25:37 et laissons la justice faire son travail.
00:25:39 Ils ont bien raison.
00:25:40 C'est juste ça, c'est la justice qui doit faire son travail.
00:25:42 Voilà.
00:25:43 D'accord ?
00:25:44 Il y a des plaignantes, quand vous dites les victimes, il y a des plaignantes.
00:25:46 Il y a des plaignantes.
00:25:47 Il y a des plaignantes aujourd'hui.
00:25:48 Et c'est à la justice de savoir si c'est plaignante.
00:25:51 Et vous voulez que je vous dise, il y a des plaignantes dont les plaintes sont terminées par des non-lieux.
00:25:55 Mais...
00:25:56 Je citais Arias, par exemple.
00:25:58 Mais alors attends, c'est très intéressant.
00:26:01 Luc Besson, par exemple.
00:26:02 C'est vous qui êtes un homme de justice.
00:26:04 Si vous me dites qu'il y a des plaignantes où ça s'est terminé par des non-lieux,
00:26:08 ce sont des victimes ou pas ?
00:26:09 Non.
00:26:10 Ah non ?
00:26:11 Donc laissons la justice faire son job pour savoir ce qui s'est passé.
00:26:15 Il y a un doute, parce que le doute doit profiter aussi à la personne qui est mise en cause.
00:26:18 Exactement.
00:26:19 Bien, on en tire les conséquences.
00:26:21 Au-delà des faits qui lui sont reprochés, que la justice doit trancher,
00:26:25 il y a eu cette fameuse émission, il y a eu ces propos,
00:26:27 qui ne sont pas pénalisés, qui ne sont pas d'un point de vue du droit,
00:26:31 mais qui ont relancé très violemment l'affaire.
00:26:34 Or là, on n'est pas dans un processus judiciaire approprié.
00:26:37 On ne va pas revenir sur la polémique sur cette séquence où il aurait sexualisé une enfant.
00:26:43 Il y a pour l'instant un doute qui s'est installé.
00:26:47 France Télévisions refuse de donner les rushs pour montrer si Gérard Deparleux
00:26:51 parlait bien de cette jeune fille de 10 ans,
00:26:54 ou s'il parlait d'une autre femme.
00:26:56 C'est ce que disent les témoins à côté.
00:26:58 Le contrôle judiciaire ne suffit pas.
00:26:59 Ça ne vous contente pas.
00:27:02 Jean-Marie Roir, encore une fois sur la question de la morale,
00:27:06 puisque vous revenez sur l'éviction de Pierre Richard de cette association Les Papillons.
00:27:12 On va vers une moralisation à l'américaine.
00:27:17 Mais les excès de la moralisation, c'est contre la vraie morale.
00:27:22 La vraie morale, c'est d'essayer d'être très sévère avec soi-même
00:27:26 et très indulgent avec les autres.
00:27:29 Politique à présent, Sandrine Rousseau.
00:27:31 Le viol fait-il partie de l'œuvre quand c'est un artiste qui le produit ?
00:27:36 C'est quand même assez violent comme message.
00:27:40 Le viol fait-il partie de l'œuvre ?
00:27:42 Il n'y a pas un viol qui a été produit ?
00:27:45 C'est quoi ta question ?
00:27:48 Je ne comprends pas la diffamation.
00:27:51 Peut-être que c'est…
00:27:53 Ensuite, Audrey Pulvar, mon Dieu, mais les signataires, vous êtes des grands malades.
00:27:57 - Qui ? - Audrey Pulvar.
00:27:59 Mais vraiment grands, pas à moitié.
00:28:01 C'est comme ça que vous entendez débuter 2024.
00:28:04 "Au secours, la honte de par Dieu."
00:28:06 Voilà ce qu'écrit Audrey Pulvar, qui était avant journaliste.
00:28:11 - Dans ma carrière de magistrat, j'ai appris une chose.
00:28:14 Et politique aussi.
00:28:16 Je me suis toujours méfié de ceux qui faisaient la morale aux autres.
00:28:19 Je vous assure, ceux qui font la morale…
00:28:23 La pureté est dangereuse.
00:28:25 Elle est suspecte.
00:28:26 L'association Oser le féminisme, celui qui est, c'est celui qui traite les femmes de grosses salopes
00:28:33 et tient des propos pédocriminels face caméra en toute décontraction,
00:28:37 assuré de son impunité, ceux qui haïssent, ce sont ceux et celles qui accusent les victimes d'être les bourreaux pour mieux les faire taire.
00:28:46 Je trouve que Christine Kelly, j'ai découvert son tweet…
00:28:49 - Et personne ne l'a dit.
00:28:50 - Vous avez vu le message de Christine Kelly ?
00:28:52 Les féministes sont là.
00:28:54 Elles resurgissent pour les victimes de Gérard Depardieu.
00:28:57 Mais plus les viols sont extrêmes, plus les féministes se cachent.
00:29:00 Fabienne, 68 ans, torturée, violée, tuée à Lille.
00:29:04 Mégane, 29 ans, violée avec les actes de torture et barbarie à Cherbourg.
00:29:08 Les multiples viols avec actes de torture et de barbarie en Israël.
00:29:11 Claire, violée en plein jour, en plein Paris.
00:29:14 Une femme de 67 ans, violée à Versailles chez elle.
00:29:17 Une femme de 96 ans, violée à Toulouse à son domicile.
00:29:20 Une femme de 93 ans, qui meurt après avoir été violée dans sa chambre d'hôpital à Argenteuil par un homme de 44 ans récidiviste.
00:29:27 Toutes les victimes doivent être reconnues et défendues.
00:29:30 - Mais pardon, chère Kelly.
00:29:31 - Évidemment, il y a des combats, j'ai mon précariat, j'ai les féministes.
00:29:35 - Le mot "victime" ne me va pas quand elle évoque Christine Kelly.
00:29:38 Pour l'instant, nous avons des plaignantes qui se sont constituées parties civiles.
00:29:42 - Non mais, ce que veut dire Christine Kelly,
00:29:44 Christine Kelly veut dire que chez les féministes, chez certains responsables politiques,
00:29:51 vous avez des victimes à géométrie variable.
00:29:55 Il y a des victimes qui vous intéressent plus que...
00:29:58 - Elle précise les victimes de Gérard Depardieu. Il n'y a pas de victimes pour l'instant.
00:30:00 - Il y a des victimes qui vous intéressent plus que d'autres.
00:30:02 Excusez-moi. Elles étaient où, ces féministes ?
00:30:05 Elles étaient où, ces féministes, quand vous avez le collectif du 7 octobre,
00:30:09 qui a voulu manifester pour la journée mondiale contre les violences faites aux femmes,
00:30:12 place de la nation, et qu'elles ont été mises au banc de cette manifestation ?
00:30:16 - Exfiltrées, carrément.
00:30:17 - Quasiment exfiltrées, menacées par des antifas.
00:30:20 Vous avez vu Sandrine Rousseau condamner ça ?
00:30:22 Vous avez vu les féministes condamner ça ?
00:30:24 Ou en tous les cas, elles l'ont fait bien, bien plus tard.
00:30:26 - Il y a des bonnes et des mauvaises victimes.
00:30:27 - Il faut, malgré tout, pour équilibrer les choses, se dire que le mouvement #MeToo a eu du bon.
00:30:31 - Il faut aussi.
00:30:32 - Il faut aussi se dire...
00:30:33 - Alors, je ne suis pas d'accord. Je suis d'une femme.
00:30:36 - Ce n'est pas que du mauvais, Véronique. Ce n'est pas que du mauvais.
00:30:39 - Vous allez pouvoir répondre, mais attendez.
00:30:41 - D'un point de vue iconoclaste, je finis mon propos.
00:30:44 Moi, je ne condamne les excès comme vous tous.
00:30:47 Simplement, ça a eu du bon, parce qu'à un moment donné,
00:30:49 il y a des gens qui se croyaient absolument tout permis,
00:30:51 qui, eux-mêmes, n'arrivaient plus à faire la différence entre ce qui était du mépris de l'autre,
00:30:55 de l'irrespect profond, de l'indignité,
00:30:59 et ce qui faisait partie d'un jeu normal entre hommes et femmes, etc.
00:31:04 Parce qu'il y a eu beaucoup de ces choses-là.
00:31:06 Et ces choses-là devaient être dénoncées.
00:31:08 Le silence devait être brisé.
00:31:10 Et c'est bien.
00:31:11 Le problème, c'est que dans ce mouvement de balancier décrit tout à l'heure,
00:31:14 effectivement, on est tellement allé haut que c'est...
00:31:16 C'est pour ça que je traite ces néo-féministes de Torquemada d'état moderne.
00:31:20 C'est parce que rien, absolument rien, n'est plus parvenable.
00:31:24 - Il y a une chose qu'il faut comprendre.
00:31:25 Cette évolution, évolution très forte, c'est qu'il y a 20 ou 30 ans,
00:31:29 pour qu'il y ait un viol, il fallait qu'il y ait un acte de pénétration sexuelle
00:31:33 contraint, sans consentement.
00:31:35 Aujourd'hui, on a rajouté la notion d'emprise.
00:31:38 C'est-à-dire qu'il peut y avoir un acte sexuel présumé consenti,
00:31:42 et vous avez ensuite une victime, la plupart du temps fragile, jeune,
00:31:45 qui vient dire "Ah oui, mais en réalité, j'étais sous l'emprise".
00:31:48 Et c'est là que le problème commence.
00:31:50 C'est extrêmement compliqué.
00:31:52 - C'est l'affaire Judith Godrech, aujourd'hui, avec le réalisateur...
00:31:56 avec qui elle a vécu quand elle était beaucoup plus jeune.
00:31:59 - Elle avait 14 ans.
00:32:00 - Oui, quand elle avait 14 ans.
00:32:01 - C'est la séquence qui ressort en ce moment.
00:32:03 - Par les emprises, je ne remets pas du tout en cause ses propos,
00:32:06 mais néanmoins...
00:32:07 - D'ailleurs, il y a une séquence...
00:32:09 - C'est compliqué à apprécier, 20 ans...
00:32:11 - Le réalisateur, il en avait clairement...
00:32:13 - C'est très intéressant...
00:32:14 - L'emprise, c'est très compliqué à qualifier, 20 ans, 30 ans plus tard...
00:32:17 - Benoît Jacot.
00:32:18 - Pardonnez-moi.
00:32:19 - D'ailleurs, j'invite les téléspectateurs à voir,
00:32:22 parce que pour la première fois, elle en parle, c'était samedi soir,
00:32:26 donc à l'époque, et elle fond en larmes.
00:32:28 - Oui, pour revenir sur cette notion d'emprise,
00:32:31 c'est d'autant plus compliqué à expliquer que certaines des plaignantes
00:32:34 dans l'affaire Despardieus sont des jeunes femmes
00:32:36 qui sont allées chez Gérard Despardieu.
00:32:38 Voilà, donc en plus, il y a quand même une forme d'ambivalence aussi.
00:32:42 - Qu'est-ce que vous pensez du mouvement #MeToo ?
00:32:44 - Vous pouvez réagir sur le mouvement #MeToo.
00:32:47 - Dans toute sa carrière, Gérard Despardieu a été considéré comme un ogre.
00:32:50 On connaît ses excès, que ce soit au cinéma ou dans sa vie d'homme.
00:32:53 On l'a toléré jusqu'à maintenant, et maintenant, c'est l'homme à abattre.
00:32:56 Maintenant, sur #MeToo, je ne suis pas du tout d'accord avec Frédéric.
00:32:59 C'est qu'il y a une espèce d'hypocrisie puritaine à dire
00:33:02 « Ah bon, on a réglé les choses ».
00:33:04 Non, on veut se faire les types, on veut se faire de préférence
00:33:07 le mâle blanc de plus de 50 ans.
00:33:09 Non, mais moi, j'ai subi en tant que femme des paroles déplacées,
00:33:14 des gestes parfois déplacés.
00:33:17 Alors, un, ça ne m'a pas traumatisée, parce que je savais me défendre
00:33:20 et je savais faire la part des choses.
00:33:22 Deuxièmement, ce n'est pas pour autant que vous voulez vous venger
00:33:25 et là, on est maintenant dans un tribunal médiatique
00:33:28 où on peut se venger.
00:33:30 C'est-à-dire n'importe quel nana peut dire « J'en veux Frédéric,
00:33:33 aillez au dieu avec moi ».
00:33:35 Donc, il faut faire la part des choses.
00:33:37 Mais, Véronique Jacquet, déjà, votre expérience n'est pas représentative
00:33:41 de l'expérience de toutes les femmes.
00:33:43 Votre sensibilité n'est pas la même que toutes les femmes.
00:33:45 Et pardonnez-moi, peut-être qu'on peut s'accorder
00:33:48 sur le fait que ces dernières années, il y ait quelque chose aussi de bénéfique
00:33:53 dans la libération de la parole de ces femmes qui ont été victimes.
00:33:56 On va s'entendre sur un point, qu'il y ait eu dans tous les milieux
00:33:59 des hommes qui étaient des porcs, qu'ils aient été intouchables
00:34:02 pendant des années, voire des décennies.
00:34:04 C'est supportable.
00:34:05 Et c'est factuellement vrai.
00:34:07 Aujourd'hui, il ne peut plus être intouchable.
00:34:09 Personne ne peut regretter ça.
00:34:11 Mais, comme on parlait au début de Patrick Buisson,
00:34:15 qui disait que l'histoire, c'était d'un balancé
00:34:17 qui allait d'un extrême à un autre, je voudrais être sûr,
00:34:19 je n'ai pas de réponse, mais qu'on n'aille pas trop loin
00:34:22 dans le balancier.
00:34:24 Maintenant, loin de moi et loin de personne,
00:34:26 il s'agit de dire que "balance ton porc" soit une chose inadmissible.
00:34:32 Ça remet un peu d'équité et un peu d'égalité
00:34:35 pendant des décennies, voire des siècles.
00:34:38 - Un dernier mot là-dessus, et c'est intéressant de voir
00:34:41 la réaction du ministre de la Santé, ex-ministre de la Santé,
00:34:44 Aurélien Rousseau, qui dit "je n'arrive pas à trouver
00:34:47 le début d'une justification à ce texte.
00:34:50 Effacer Gérard Depardieu, personne n'y songe.
00:34:53 Effacer la parole et la souffrance des victimes,
00:34:56 par contre, cela m'a l'air bien engagé."
00:34:59 Pardonnez-moi, et vous allez me dire si je me trompe,
00:35:01 mais j'ai vu, et je peux faire un parallèle,
00:35:04 entre la position de ces acteurs, ces hommes de culture
00:35:09 qui ont signé cette tribune, et les propos d'Emmanuel Macron
00:35:12 la semaine dernière.
00:35:13 C'est peu ou prou la même chose.
00:35:15 - Enfin, je ne suis pas un ministre démissionnaire,
00:35:17 dans ces cas-là, je devrais me taire pendant
00:35:19 quelques semaines avant de...
00:35:21 - Effacer Depardieu...
00:35:22 - Non, mais est-ce que vous êtes d'accord avec moi ?
00:35:23 C'est-à-dire que s'il attaque la tribune du monde de la culture,
00:35:27 il s'écarte de la position du président de la République.
00:35:30 - Complètement.
00:35:31 - Effacer Depardieu, c'est vouloir lui retirer
00:35:33 sa Légion d'honneur, c'est vouloir retirer sa statue de cire,
00:35:37 c'est vouloir empêcher ses films d'être diffusés.
00:35:39 C'est ça, effacer à quelqu'un.
00:35:41 - Mais vouloir l'empêcher de chanter barbare.
00:35:44 - Ou de chanter, par exemple.
00:35:45 - Je pense que c'est important de souger effectivement
00:35:47 la souffrance des victimes.
00:35:48 Je sais pas pourquoi là, en l'espèce, on n'y penserait pas du tout,
00:35:50 alors que dans tous les cas, en général, on doit y penser.
00:35:52 Ce qui est certain, c'est que la société devient
00:35:55 de plus en plus puritaine.
00:35:56 Et ce qui est certain en même temps, c'est qu'on peut demander,
00:35:59 toi, un artiste, soit, d'être un exemple.
00:36:01 Parce qu'un artiste qui serait un exemple, ça n'existe pas,
00:36:03 malheureusement.
00:36:04 Parce que, voilà, pour autant, s'il doit être condamné,
00:36:08 moi, je fais partie de ceux qui tiennent à ce qu'il le soit,
00:36:10 et qu'il le soit comme tout citoyen, tout administré, tout justiciable.
00:36:14 - Je rappelle quand même les propos d'Emmanuel Macron
00:36:16 la semaine dernière, je suis un immense admirateur
00:36:18 de Gérard Depardieu, c'est un immense acteur,
00:36:20 il a fait connaître la France dans le monde entier,
00:36:22 il rend fier la France, ce n'est pas sur la base d'un reportage
00:36:25 qu'on enlève la Légion d'honneur à un artiste.
00:36:27 - En quoi c'est faux, ça ?
00:36:28 - Mais c'est pas moi qui le...
00:36:30 - Non, mais t'as raison.
00:36:31 - Mais dites ça, à envoyer un message à l'ancien directeur de cabinet
00:36:33 d'Elisabeth Borne ?
00:36:34 - Non, mais vous voyez bien qu'il est à côté de ses ponts.
00:36:36 - Bah, écoutez, il a peut-être un petit coup de fatigue,
00:36:37 oui, vous avez peut-être raison.
00:36:38 - Il a éditionné...
00:36:39 - Jean-Marie Roire !
00:36:40 - Pour une fois, un ministre qui démissionne, jusqu'ici,
00:36:42 ça a gardé un sentiment...
00:36:43 - Un polo-club qui voudrait que je démissionne.
00:36:45 - Lorsqu'il dit "effacé Gérard Depardieu, personne n'y songe",
00:36:48 il se trompe, parce qu'il y en a qui y songent.
00:36:50 - C'est là l'erreur de part.
00:36:51 - Jean-Marie Roire, sur pourquoi il a signé cette tribune,
00:36:53 et il revient sur la position du président de la République.
00:36:56 - Tout simplement parce qu'on me l'a proposée,
00:37:00 et que j'étais tout à fait d'accord avec cette tribune,
00:37:04 d'autant plus qu'elle reprenait les termes mêmes
00:37:08 employés par le président de la République.
00:37:10 Et vous savez que je ne suis pas toujours d'accord
00:37:12 avec le président de la République.
00:37:13 Mais là, j'ai trouvé que M. Macron avait été très sage,
00:37:17 très modéré, et il a eu raison de recadrer,
00:37:22 pour en prendre un mot faible, sa ministre de la Culture,
00:37:28 qui a complètement dérapé, et qui a tenu des propos
00:37:32 qui sont vraiment, franchement, qui sont dommageables
00:37:37 pour sa fonction, pour elle-même, et pour la France.
00:37:41 On ne peut pas dire qu'on ne soit pas fier d'un génie
00:37:44 comme Depardieu. Voilà, c'est tout.
00:37:46 Vraiment, ça m'a exaspéré, et c'est ce qui m'a conduit
00:37:50 à signer cette pétition.
00:37:52 - Voilà ce qu'on pouvait dire sur la pétition et Gérard Depardieu.
00:37:55 Dans l'actualité, aujourd'hui, on en vient à ce crime
00:37:58 d'une barbarie sans nom à mot, puisqu'une femme, une mère,
00:38:01 et ses quatre enfants, âgés de 9 mois 10 ans,
00:38:05 ont été retrouvés sans vie. Le père, qui est le principal suspect,
00:38:08 a été interpellé ce matin. Le procureur de la République
00:38:11 parle d'une scène de crime d'une très grande violence.
00:38:13 On va revoir l'effet avec Chloé Tarka.
00:38:16 - Une grande douleur en cette période de fête.
00:38:20 C'est dans un appartement de cet immeuble qu'ont été retrouvées
00:38:23 une mère et ses quatre enfants. Une scène de crime
00:38:26 d'une très grande violence. De nombreux coups de couton
00:38:28 ont été constatés sur les corps de la femme et de ses deux filles,
00:38:31 âgées de 7 et 10 ans. Le père, principal suspect,
00:38:34 a été arrêté ce matin en Seine-Saint-Denis et placé
00:38:37 en garde à vue. Un drame qui a bouleversé tout le voisinage.
00:38:40 - Je ne pensais pas que c'était une personne qui pouvait faire ça
00:38:43 à ses quatre enfants et sa femme. Vraiment, c'est quelque chose
00:38:46 de vraiment choquant, quand même, d'apprendre ça dans ce square,
00:38:49 alors que ce square-là, vraiment, on se tient la main à la main.
00:38:52 - On n'a jamais entendu s'engueuler dans la maison.
00:38:56 Et on n'a rien senti.
00:38:59 - Selon le procureur de mot, malgré l'absence de casier judiciaire,
00:39:02 l'individu avait déjà commis des violences.
00:39:05 - Il existe cependant une procédure relative à des violences
00:39:09 avec usage d'un couteau, à raison de faits commis
00:39:14 au sein du même domicile que celui où est donc survenue
00:39:18 l'affaire que je vous évoque.
00:39:21 Violence commise sur la même victime s'agissant de la mère de famille.
00:39:27 - L'homme âgé de 30 ans est suivi depuis 2017
00:39:30 pour des troubles dépressifs et psychotiques.
00:39:33 Les autopsies des cinq corps auront lieu ce mercredi.
00:39:36 Le suspect encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
00:39:39 - Je vous propose, procureur, un nouveau son du procureur,
00:39:42 une déclaration lorsqu'il revient sur la scène de crime
00:39:45 d'une extrême violence.
00:39:47 - Il découvrait ce qui constituait à l'évidence une scène de crime
00:39:50 d'une très grande violence.
00:39:53 Tout d'abord, celui de la mère de famille,
00:39:56 une dame née en avril 1988 en Haïti.
00:40:03 Ensuite, celui de quatre jeunes enfants,
00:40:09 une fillette née en 2013 et donc âgée de 10 ans,
00:40:15 une seconde fillette née en 2016, âgée de 7 ans,
00:40:22 un petit garçon né en 2019, âgé de 4 ans,
00:40:28 et enfin un garçon né en mars 2023,
00:40:35 et qui aurait eu 9 mois hier.
00:40:39 - C'est l'horreur absolue, Georges Fenech.
00:40:42 On est complètement sidérés, abasourdis par ce nouveau drame.
00:40:46 - Je ne sais pas si on aura une réponse.
00:40:49 - La réponse peut être apportée d'ordre psychiatrique.
00:40:53 On voit bien que c'est un individu qui avait déjà été diagnostiqué
00:40:57 pour des troubles psychotiques, nous a dit le procureur de la République.
00:41:01 C'est d'une violence extrême.
00:41:03 Je ne pense pas qu'on puisse comparer cette affaire
00:41:06 à l'affaire Dupont-Digonès, où là, c'était prémédité, préparé.
00:41:09 Là, c'est un acte de violence.
00:41:11 Je ne sais pas quelle est l'origine.
00:41:13 Apparemment, on dit que la pauvre femme...
00:41:15 - Il est né en France.
00:41:17 - Je dis ça parce qu'il y a certaines régions,
00:41:21 notamment dans les Antilles, y compris les Antilles françaises,
00:41:25 que j'ai connues aussi, il y a beaucoup de sorcellerie,
00:41:29 de vaudou, de possession du diable.
00:41:33 Il y a ces choses-là qui font qu'à un moment,
00:41:36 ça dit que j'ai vu des gens jetés dans des bûchers.
00:41:39 C'était en Polynésie.
00:41:41 C'était épouvantable.
00:41:43 Il y a une crise de folie.
00:41:45 Cet homme est pris d'une crise.
00:41:47 - La question du discernement va se poser peut-être...
00:41:50 - Et l'enquête le démontre.
00:41:52 - La question psychiatrique est peut-être la question majeure
00:41:55 et centrale dans ce drame-là.
00:41:57 On va voir le profil du suspect avec Sandra Buisson.
00:42:01 - L'homme suspecté d'avoir tué sa femme et ses 4 enfants
00:42:05 avait été interné en psychiatrie en 2017.
00:42:08 Il y a ensuite eu cette agression en novembre 2019.
00:42:12 Ce jour-là, il donne un coup de couteau à sa conjointe
00:42:15 qu'il blesse à l'épaule, lui occasionnant 5 jours d'ITT.
00:42:18 Sa compagne avait alors expliqué que son conjoint était dépressif
00:42:22 et qu'il avait arrêté son traitement depuis quelques temps.
00:42:25 Un examen psychiatrique a alors conclu qu'il souffrait
00:42:28 de troubles psychotiques et de troubles dépressifs.
00:42:31 Il était d'ailleurs suivi depuis 2017 pour ces pathologies.
00:42:34 Il a été déterminé que son discernement était aboli
00:42:37 le jour où il a frappé sa femme à l'épaule.
00:42:40 Cette procédure judiciaire a été classée sans suite
00:42:43 pour état mental déficient.
00:42:46 Depuis 2019, on ne sait pas quel a été son suivi psychiatrique
00:42:50 ni s'il avait repris un traitement.
00:42:52 Les investigations devront déterminer s'il était en pleine possession
00:42:56 de ses moyens psychiques dans la nuit de dimanche à lundi
00:42:59 quand sa femme et ses enfants ont été tués
00:43:02 ou si son discernement était altéré, voire aboli.
00:43:05 - La question, ce n'est même pas de savoir s'il y a discernement ou non.
00:43:08 C'est la seule question qu'on doit se poser, c'est que faisait-il dehors ?
00:43:12 Que faisait-il dehors ?
00:43:14 Pourquoi ces individus ne sont pas mis hors d'état de nuire ?
00:43:17 C'est-à-dire qu'ils sont dans des hôpitaux,
00:43:20 ils ne quittent pas les hôpitaux et on évite d'avoir ces situations-là.
00:43:24 Et vous pouvez, sur les derniers drames qu'on a vécus en France,
00:43:29 souvent faire un trait d'union, c'est-à-dire le profil psychiatrique
00:43:32 et l'utilisation du couteau.
00:43:35 - Si vous demandez à des professionnels de la santé
00:43:38 quelle est la spécialité qui est la plus maltraitée,
00:43:41 en tout cas la plus en danger en France,
00:43:44 ça va vous dire que c'est la psychiatrie.
00:43:46 C'est-à-dire qu'il n'y a pas de place. - Grande misère.
00:43:48 - Grande misère, mais archi-misère.
00:43:50 Pas de place, pas de moyens.
00:43:52 - Vous avez cassé vos lunettes, je crois.
00:43:55 - Ils sont très en retard.
00:43:58 Et puis c'est assez commode aussi pour la justice de dire
00:44:01 qu'il est fou, en tout cas, l'abolition du discernement,
00:44:05 on va le mettre dans une autre case.
00:44:07 Sauf que cette autre case, elle n'est pas équipée
00:44:09 pour recevoir ces dizaines, ces centaines, ces milliers de gens
00:44:12 dont on dit que le discernement est aboli, voire totalement...
00:44:15 - 40 % de la population pénale qui souffre de troubles psychiatriques
00:44:19 dont on n'a pas les moyens de soigner.
00:44:22 - Pas du tout.
00:44:23 - Les SMPR dans nos prisons, c'est la misère totale.
00:44:26 On ne trouve même plus de psychiatres
00:44:28 qui veuillent travailler pour l'administration pénitentiaire.
00:44:30 - Donc on a un vrai sujet.
00:44:31 Votre question, Eliott, elle est totalement légitime.
00:44:34 Que faisait-il en totale liberté
00:44:36 alors qu'il avait été diagnostiqué dangereux, en réalité psychotique ?
00:44:40 Le coup de couteau dans l'homoplate de sa femme une première fois,
00:44:43 c'était quelqu'un qui était susceptible de récidiver.
00:44:45 - Et qui a été suivi depuis 2017.
00:44:48 - Mais attendez, vous avez...
00:44:51 Que ce soit pour des violences gratuites,
00:44:53 pour des violences, si vous voulez, conjugales,
00:44:57 des violences pour une religion,
00:45:00 quelles que soient ces violences-là,
00:45:02 on a le trouble psychiatrique qui est souvent présenté,
00:45:05 le déséquilibre mental.
00:45:07 Excusez-moi, ces gens n'ont rien à faire dehors.
00:45:09 Voilà, pour protéger la société.
00:45:11 - Je pense que c'est plus compliqué...
00:45:12 - Je pense qu'on ne peut pas...
00:45:13 - Pardonnez-moi, je peux parler ?
00:45:14 - On n'en ferme pas tous les fous.
00:45:15 - Je pense que c'est plus compliqué que cela,
00:45:17 c'est-à-dire qu'on essaye d'avoir une grille de lecture rationnelle
00:45:19 sur un événement qui est totalement irrationnel,
00:45:21 à savoir que le fonctionnement du couple,
00:45:24 il a tout de même semblé irrationnel,
00:45:27 puisque en 15 ans, ce couple a eu 4 enfants,
00:45:31 et qu'ils se sont connus très jeunes, à l'âge de 20 ans.
00:45:35 Dès le départ, cet homme avait des troubles dépressifs et psychotiques,
00:45:43 et que sa femme le connaissait comme tel,
00:45:46 et vivait avec lui,
00:45:47 et elle ne s'est pas précipitée à la porte de l'asile psychiatrique
00:45:51 ou du commissariat pour dire "Enfermez-le".
00:45:53 Je pense que la situation est plus complexe qu'elle en a l'air.
00:45:56 - Vous ne pouvez peut-être pas faire autrement ?
00:45:58 - Vous ne pouvez peut-être pas faire autrement.
00:46:00 - Si vous autorisez à prendre le responsable, je vous le dirai.
00:46:02 - Je ne sais pas, ce que je veux dire, c'est qu'elle avait l'air de supporter ça.
00:46:04 Je ne sais pas si c'est à tort ou à raison,
00:46:06 mais je dis que c'est compliqué de juger...
00:46:08 - Parce qu'il y a des enfants, parce qu'il y a le problème de logement...
00:46:10 - Je ne dis pas qu'il ne fallait pas l'enfermer,
00:46:11 mais je dis que c'est compliqué de juger...
00:46:13 - Pour ajouter une couche de complication.
00:46:14 - Pour l'instant.
00:46:15 - En venant, je lisais un papier du Figaro
00:46:16 et les habitants de Meaux expliquaient qu'ils avaient l'habitude de le croiser,
00:46:19 quelqu'un qui marchait...
00:46:21 - Oui, ils n'y parlaient à personne, qui ne travaillait pas.
00:46:23 - Il y avait une suspicion de quelque chose, quoi.
00:46:26 - Ils avaient l'habitude d'entendre la mère hurler sur les enfants.
00:46:30 C'est-à-dire pour ça qu'ils ne sont pas inquiétés le 24 décembre au soir,
00:46:33 c'est parce qu'ils avaient l'habitude d'entendre la mère hurler sur les enfants.
00:46:36 - Tous les malades mentaux ne sont pas dangereux, d'abord il faut se le dire,
00:46:39 parce qu'effectivement il y a une partie des malades mentaux qui peut être dangereuse.
00:46:43 - C'est psychotique, ça recouvre beaucoup de choses,
00:46:45 ça recouvre la schizophrénie, la paranoïa, le maniaco-dépressif, etc.
00:46:50 Donc il y a des degrés dans tout ça et on ne peut pas enfermer.
00:46:52 Alors là vous allez me dire, oui mais il avait quand même asséné un coup de couteau
00:46:55 déjà en 2017 à son épouse qui semble-t-il elle-même a dit "mais non,
00:46:59 c'est parce qu'il est dans une mauvaise passe, il a une maladie".
00:47:01 - Il est dépressif, oui.
00:47:02 - Voilà, ces médicaments, donc c'est extrêmement compliqué.
00:47:04 Ce qui est sûr, c'est que ça nous révulse tous,
00:47:07 parce que tuer ses propres enfants nous apparaît comme un acte absolument impossible.
00:47:11 - C'est l'ensauvagement, c'est la barbarie.
00:47:13 - C'est l'inhumanité.
00:47:16 - Vous tuez votre nourrisson de 10 mois.
00:47:19 - Voilà, c'est inimaginable.
00:47:21 Il n'y a pas de motif à nos yeux qui peut justifier ça.
00:47:28 - Et Annecy, il s'en était bien pris à des nourrissons.
00:47:31 - Mais attendez, Annecy, c'est la même chose, on a évoqué le déséquilibre,
00:47:37 on a évoqué le trouble psychiatrique pour Annecy.
00:47:40 C'est le couteau et parfois le prolongement de la main.
00:47:44 Et pardonnez-moi si vous aviez 10 fois plus de place,
00:47:47 ce n'est peut-être pas 10, ce qu'il faudrait,
00:47:49 mais au moins 2-3 fois plus de place dans les hôpitaux psychiatriques
00:47:53 ou avoir des centres spécialisés qui lient la rétention avec la psychiatrie,
00:47:57 je peux vous assurer que le risque zéro n'existe pas,
00:48:00 on ne vit pas dans le monde de oui-oui,
00:48:02 mais en tous les cas, ces gens-là n'ont rien à faire dehors
00:48:04 et on se pose toujours cette question "que faisait-il ou que faisait-elle dehors ?"
00:48:07 Parlons à présent de 11 personnes qui se sont échappées
00:48:12 d'un centre de rétention administrative ce lundi à Vincennes, dans le Val-de-Marne.
00:48:16 Ces derniers se sont échappés par la fenêtre d'une chambre.
00:48:19 Ce matin, c'est le préfet de police de Paris, Laurent Nunez,
00:48:22 qui s'est rendu sur place et il pointe plusieurs défaillances
00:48:25 dans le système de sécurité du centre.
00:48:27 C'est un sujet très sérieux. Kylian Salé.
00:48:30 - C'est par l'une de ces fenêtres que les 11 personnes
00:48:33 se sont évadées du centre de rétention administrative.
00:48:36 Ils ont ensuite fait un trou dans un grillage
00:48:39 avant de sauter d'une hauteur de 6 m et d'escalader un dernier mur.
00:48:43 Selon Laurent Nunez, préfet de police de Paris,
00:48:46 ces individus non radicalisés sont tous des délinquants.
00:48:49 - Ce profil, c'est quand même celui d'individus qui sont connus
00:48:52 pour des faits de délinquance, souvent avec réitération.
00:48:55 On a souvent des vols en réunion, des vols violents.
00:48:58 Encore une fois, c'est l'accumulation des faits
00:49:00 qui fait que nous priorisons ces profils-là.
00:49:02 - Selon le préfet de police de Paris,
00:49:04 aucune erreur humaine n'est à déplorer au sein du centre.
00:49:07 - Encore une fois, je n'identifie pas dans cette affaire
00:49:10 de défaillance humaine. On va évidemment continuer
00:49:13 à travailler avec la hiérarchie du CRA, mais il faut absolument
00:49:16 qu'on renforce la... Il y a une protection physique à renforcer.
00:49:19 Et puis, il faut aussi qu'on soit présents à l'extérieur du périmètre.
00:49:22 - La caméra extérieure placée sur le chemin de ronde
00:49:25 a mal fonctionné. Laurent Nunez annonce un renforcement
00:49:28 de cet équipement.
00:49:30 - Sans attente, nous allons installer des caméras mobiles
00:49:33 pour renforcer la surveillance extérieure du site.
00:49:36 - Plusieurs incidents ont éclaté ces derniers jours
00:49:39 dans ce centre. Un incendie de matelas et une tentative
00:49:42 d'évasion ont eu lieu ce samedi. Des tirs de mortier
00:49:45 contre le centre ce lundi. Dans ces établissements,
00:49:48 les policiers ne sont pas armés et les retenus peuvent
00:49:51 se déplacer où ils veulent, entre leurs chambres
00:49:54 et les parties communes.
00:49:56 - C'est ce que nous dit quand même...
00:49:58 - C'est pas une prison, un centre de rétention.
00:50:00 - Il est circulé... - Non, il circule dans le centre.
00:50:03 - Dans le centre. - Non, mais...
00:50:05 - Là, on voit bien qu'il y a des failles.
00:50:07 - Énorme. Vous allez entendre dans un instant
00:50:09 Denis Jacob. On va l'écouter tout de suite,
00:50:11 parce qu'on a pu retrouver des photos du centre
00:50:14 de rétention. Parce qu'en fait, les personnes
00:50:17 qui sont à l'intérieur, elles commencent à saccager
00:50:20 l'intérieur du centre de rétention.
00:50:23 C'est un peu l'anarchie dans ces centres de rétention.
00:50:26 Voyez, Denis Jacob, responsable syndical, police.
00:50:29 - J'ai publié ce matin des photos de ce centre
00:50:33 de rétention administratif où on voit dans quelles
00:50:37 conditions travaillent nos collègues et cette évasion
00:50:40 qui a eu lieu est notamment due au fait que, d'une part,
00:50:44 nous avons des caméras de surveillance qui ne fonctionnent
00:50:47 plus dans ce centre de rétention, d'autres qui sont
00:50:49 particulièrement floues, qui ne permettent pas
00:50:52 d'avoir une surveillance optimale, et puis des dégradations
00:50:57 faites par les retenus eux-mêmes, justement,
00:51:00 pour s'évader. Il suffit de voir...
00:51:04 Le mur est un grand mot, le mur d'enceinte
00:51:06 de ce centre de rétention, qui est un grillage rigide,
00:51:10 surélevé de barbelés, sur lesquels...
00:51:13 qui ne fait pas tout à fait 3 mètres de haut,
00:51:15 sur lequel ils disposent des vêtements pour pouvoir
00:51:17 passer au-dessus et s'évader.
00:51:20 Le cri de la rétention
00:51:23 Justement, de ce centre de rétention administratif
00:51:26 où on voit qu'ils ont été dégradés, vous avez...
00:51:30 Est-ce qu'on peut voir les images, s'il vous plaît ?
00:51:32 Voilà, regardez, ils sont... On va casser des grillages,
00:51:35 on va casser à l'intérieur également.
00:51:37 Donc, on s'inquiète de cette situation,
00:51:40 ces conditions de sécurité qui sont extrêmement préoccupantes.
00:51:44 Et d'ailleurs, Laurent Nunez, qu'il le rappelle,
00:51:46 il faut que le CRA, le centre de rétention administrative,
00:51:48 il faut que ça évolue rapidement. Écoutez Laurent Nunez.
00:51:51 Il faut que le CRA de Vincennes évolue,
00:51:56 compte tenu de la population que nous avons actuellement,
00:51:58 qui est encore une fois une population d'étrangers
00:52:00 en situation irrégulière, qui ont commis des actes délictueux
00:52:03 par le passé. Donc, il faut que nous évoluons
00:52:06 et que nous renforcions encore la protection de ce site.
00:52:09 Et c'est ce à quoi je vais m'employer,
00:52:12 en lien évidemment très étroit avec le ministre de l'Intérieur.
00:52:14 J'ai la sensation que vous n'êtes pas d'accord avec Laurent Nunez.
00:52:17 Non, je suis pas d'accord lorsqu'il dit qu'ils ont commis
00:52:20 des actes délictueux. On peut tout à fait se retrouver
00:52:22 en centre de rétention, je connais des cas.
00:52:24 Sans avoir commis.
00:52:25 Sans avoir commis aucun acte.
00:52:26 Mais eux, ils en ont commis.
00:52:27 Non, non, il dit, il a parlé généralement,
00:52:29 il ne parlait pas de ces hommes-là, il parlait généralement
00:52:31 que ceux qui étaient dans le CRA...
00:52:33 On leur réserve la priorité, Frédéric.
00:52:35 Oui, ça on est d'accord.
00:52:36 On préfère pour ne pas être sûr de les expulser.
00:52:38 Et ça fait reconnaisser quand même que ça fait un peu désordre
00:52:41 pour le gouvernement et pour Gérald Darmanin.
00:52:43 Après la décision de Versailles, qui remet en liberté
00:52:46 les gens qui étaient en retenue.
00:52:48 Après ces évasions et tout, on se dit, mais est-ce que l'État
00:52:51 est assez capable de gérer cette question des expulsions ?
00:52:54 Il y avait deux, trois choses.
00:52:55 C'est la question des moyens, également.
00:52:56 Il y avait ce localiste policier sur votre plateau
00:52:58 un peu plus tôt, qui expliquait qu'il manquait 60 personnes
00:53:00 dans ce centre, 60 personnels pénitentiaires dans ce centre.
00:53:03 On nous parle de caméras qui fonctionnent plus.
00:53:05 Alors oui, on nous parle aussi de dégradation, pardon,
00:53:08 faites par ceux qui sont là eux-mêmes.
00:53:10 Mais il y a aussi une question de moyens qui semblent se poser
00:53:13 et on ne se donne pas les moyens de la politique.
00:53:15 C'est-à-dire qu'on n'a plus les moyens, parce que les centres
00:53:18 de rétention administrative, c'est 750 millions d'euros
00:53:21 de budget par an, mais c'est rien du tout.
00:53:23 Quand vous voyez la question, ne serait-ce que la prise en charge
00:53:25 des mineurs isolés pour les départements, c'est 2 milliards par an.
00:53:29 On en est à 2 milliards par an.
00:53:31 Donc on se rend bien compte qu'à un moment, il faut quand même
00:53:33 prioriser certaines questions en France.
00:53:35 Et Nicolas Pouvaumonti, le fondateur de l'Observatoire
00:53:38 sur l'immigration, était notre invité ce matin.
00:53:40 Il revient justement sur cette question des moyens.
00:53:42 On sait qu'au vu de la pénurie constante du nombre de places en CRA,
00:53:46 l'État a tendance à concentrer ses moyens de rétention
00:53:49 sur des profils qu'on tient absolument à éloigner,
00:53:51 donc souvent des profils qui ont un casier judiciaire.
00:53:54 L'enjeu du nombre de places en CRA, il est central,
00:53:57 parce qu'aujourd'hui, on a environ 2 000 places
00:53:59 en centres de rétention administrative sur toute la France.
00:54:01 Le ministre Darmanin s'est engagé à ce qu'on passe à 3 000 d'ici 2027.
00:54:05 Or, selon le même ministre Darmanin, il y a entre 700 000
00:54:08 et 900 000 clandestins en France, même avec un taux de rotation
00:54:11 très fort, puisque les gens qui sont en CRA n'ont pas vocation
00:54:13 à y rester plus de 90 jours.
00:54:15 On a un délai de rétention très faible.
00:54:17 Il faut bien se rendre compte que l'État, aujourd'hui,
00:54:19 ne se donne pas les moyens d'appliquer l'éloignement,
00:54:21 y compris les moyens logistiques et non seulement juridiques.
00:54:23 La France dispose actuellement de 1 869 places
00:54:27 et on en aura 3 000 à l'horizon de 2027,
00:54:30 alors qu'on a 100 000 au QTF qui sont prononcés chaque année.
00:54:34 Vous ne pouvez pas imaginer un pays où il y a 100 000 places
00:54:37 pour des étrangers. C'est inimaginable.
00:54:40 - J'ai tendance à faire confiance au chef de l'État
00:54:46 qui nous avait promis 100 % d'OQTF exécutés.
00:54:50 C'était, je crois, en 2019.
00:54:52 C'est faux, il avait dit 100 % des OQTF.
00:54:54 Il avait dit qu'on allait exécuter 90 % des OQTF.
00:54:59 - La réalité, c'est que c'est exactement la même chose.
00:55:02 - Sauf que là, on est à 5 à 10 %.
00:55:04 - C'est l'inverse, en fait.
00:55:06 - C'est-à-dire qu'on a 90 % de QTF qui ne sont pas exécutés.
00:55:10 Et il s'avère qu'effectivement, le délai maximal est de 90 jours
00:55:14 dans ce genre de centre.
00:55:15 Ce qui veut dire que si on n'a pas obtenu le laissé-passer consulaire
00:55:19 sous ce délai-là, on est bien obligé de remettre en liberté les gens.
00:55:23 Donc on remet en liberté des gens parce que, parfois,
00:55:26 dans les trois mois, on obtient du consulat
00:55:29 le fameux laissé-passer dont on a besoin.
00:55:31 Parfois, on ne l'obtient pas.
00:55:32 - Vous aviez tort, Jérôme Béglé.
00:55:33 Olivier Véran maintient l'objectif de 100 % d'exécution des QTF
00:55:37 le 23 octobre 2022.
00:55:39 - Ce n'est pas le président de la République, Olivier Véran.
00:55:41 - C'est dingue ! Vous êtes de mauvais choix !
00:55:45 Emmanuel Macron avait fait cette promesse de 100 % d'exécution des QTF.
00:55:50 C'est une question que, j'imagine, on avait posée aux porte-parole du gouvernement
00:55:54 en disant "Vous êtes sûrs ? 100 %, c'est jouable ?"
00:55:56 Et il avait confirmé cet objectif.
00:55:58 - C'est comme "Zéro SDF" aussi.
00:56:00 - Les promesses l'ont tenue, effectivement.
00:56:03 Parlons de Marseille.
00:56:04 Les promesses d'Emmanuel Macron concernant Marseille.
00:56:07 Les promesses et notamment la lutte contre le trafic de drogue.
00:56:11 La guerre, on peut parler de guerre.
00:56:12 Quand on est arrivé à 47 morts et 118 blessés en un an,
00:56:16 il faut parler de guerre contre la drogue à Marseille.
00:56:19 Hier, un homme a été tué.
00:56:20 Il s'appelait Nordin Achouri, 42 ans.
00:56:23 Il était à la tête d'un réseau de drogue dans le quartier de la Castellane.
00:56:26 Voyez ce qu'on nous explique Kylian Salé.
00:56:30 - On peut dire qu'il y a une mexicanisation, en tout cas,
00:56:53 des trafiquants de stup sur Marseille.
00:56:57 Puisqu'aujourd'hui, on se rend compte qu'il n'hésite plus
00:57:00 à éliminer un adversaire ou un ancien adversaire
00:57:04 ou un futur adversaire.
00:57:06 - En 2012, après une année sanglante,
00:57:08 un préfet de police est nommé à Marseille.
00:57:10 11 ans après, dans la cité phocéenne,
00:57:12 le bilan est mitigé pour Rudi Mana.
00:57:15 - Je ne crois pas que la préfecture de police ait échoué.
00:57:18 Bien évidemment, les chiffres laissent penser
00:57:21 que ça se dégrade d'année en année,
00:57:23 mais la situation se dégrade d'année en année
00:57:25 parce que d'année en année, on se rend compte
00:57:27 que la police est de plus en plus seule pour lutter
00:57:29 contre ces trafics de stup ou cette délinquance massive
00:57:33 que nous avons à Marseille.
00:57:35 - Selon la préfète de police des Bouches du Rhône,
00:57:37 Frédérique Camillerie, Marseille est le théâtre
00:57:40 d'une vendetta entre deux clans ces derniers mois.
00:57:42 Avec ce nouveau meurtre, il s'agit du 48e règlement
00:57:45 de compte à Marseille en 2023.
00:57:48 - Dina Chouri était à la tête d'un réseau en 2013.
00:57:52 - C'est vraiment une malédiction, Marseille.
00:57:54 Moi, ça me rappelle la French Connection des années 70.
00:57:57 Ça me rappelle l'assassinat du juge Pierre Michel
00:58:00 qui est assassiné...
00:58:01 - On a l'impression que la malédiction,
00:58:02 que personne n'y peut rien, que c'est comme ça,
00:58:03 que c'est de la malchance.
00:58:04 - Il faut croire.
00:58:05 - Mais maintenant, c'est pire.
00:58:06 - C'est pas que la malchance.
00:58:07 - Il faut croire qu'il y a une malédiction sur Marseille
00:58:09 pour la drogue.
00:58:10 - Non.
00:58:11 - Ça a toujours été un lieu...
00:58:12 - Non, non, non, parce qu'avant, c'était certains quartiers,
00:58:14 maintenant, c'est tout un quartier.
00:58:15 - Quand je dis malédiction, ça ne veut pas dire...
00:58:16 - C'est ce que dit Marc Lamola, l'ancien policier,
00:58:18 justement, Véronique Jadkié.
00:58:19 Vous avez dit que ce n'est pas un quartier,
00:58:20 c'est toute la ville aujourd'hui qui peut être touchée.
00:58:22 C'est précisément ce que disait, cet après-midi, Marc Lamola.
00:58:25 On l'écoute.
00:58:26 - Je dirais que la situation est catastrophique.
00:58:29 Ça se propage assez tentaculaire.
00:58:31 Et je dirais que dans Marseille,
00:58:34 ça ne se cantonne plus au quartier Nord.
00:58:36 Le centre de la ville et le sud sont aussi contaminés,
00:58:40 je dirais, par le narco-trafiquant.
00:58:43 Les narcotrafiquants, les narcotrafiquants, pardon,
00:58:45 et les homicides.
00:58:46 Alors évidemment, c'est plus important sur le secteur Nord
00:58:50 parce qu'il y a plus de cités que dans les autres secteurs,
00:58:52 mais malgré tout, ça s'est propagé dans l'ensemble de la ville.
00:58:56 - Et on écoute à présent Emmanuel Macron,
00:58:58 puisqu'on est au rang des promesses.
00:59:00 C'était en juin dernier, Marseille en grand,
00:59:02 et la promesse de lutter contre le trafic de drogue.
00:59:04 - Parce que Marseille a un grand magnetisme.
00:59:06 - On l'a encore vu cette année, 23 homicides
00:59:08 depuis le début de l'année 2023.
00:59:10 Et sans doute une année 2023 qui est dans la trajectoire
00:59:13 de celle de 2022, c'est-à-dire parmi les plus violentes
00:59:16 dans l'histoire de la ville.
00:59:18 Tout ça nous dit une chose, c'est qu'il faut continuer
00:59:21 le travail et l'effort, sans relâche,
00:59:23 et ne rien céder au trafic de stupéfiants,
00:59:28 à la délinquance qui y est adjointe,
00:59:30 parce que tous les chiffres que je donne,
00:59:31 c'est à 80% les stups qui sont impliqués.
00:59:35 Et donc ce que nous devons à la ville, à nos compatriotes,
00:59:37 à nos habitants, ici comme partout,
00:59:39 ce sont les résultats que vous avez commencé à obtenir,
00:59:42 mais c'est d'intensifier cette action
00:59:46 pour aller au bout, vous permettre de mieux travailler
00:59:48 et d'obtenir la quiétude.
00:59:51 - C'est terrible d'entendre ça, parce qu'en fait,
00:59:53 ce sont des mots et on se rend bien compte qu'après
00:59:55 47 victimes et 118 blessés, il y a aussi,
00:59:58 et ça c'est intéressant, le fait que les mises en cause
01:00:02 soient de plus en plus jeunes.
01:00:04 Vous avez une mise en cause sur deux
01:00:06 qui a entre 18 et 21 ans,
01:00:08 il y a également six mineurs dans les mises en examen
01:00:11 liées au trafic de stupéfiants.
01:00:12 - Il y a quoi, 4,5 millions, 5 millions de consommateurs ?
01:00:15 - Et des règlements de compte, surtout.
01:00:16 - C'est une règle assez imparable.
01:00:19 - Ça y est, on ressort le truc.
01:00:21 - Quand vous aurez des consommateurs...
01:00:23 - On parle de ceux qui s'entretuent, là.
01:00:25 - Oui.
01:00:26 - Les consommateurs peuvent faire porter la responsabilité.
01:00:29 - Je dis juste que quand vous avez 5 millions de consommateurs,
01:00:32 en face, vous aurez toujours de l'offre,
01:00:33 en face, une demande aussi forte.
01:00:35 - C'est bien la faute des consommateurs.
01:00:37 - Ils ne sont pas étrangers au problème, quand même.
01:00:39 - On va éradiquer la consommation de la chiche.
01:00:42 - Je dis juste que tant que vous aurez ce nombre-là de consommateurs
01:00:47 et en face, vous aurez toujours une offre
01:00:50 et que chaque point de deal rapporte entre 25 et 80 000 euros par jour,
01:00:53 je ne vois pas bien à part envoyer...
01:00:56 - Vos conclusions, des pénalistes.
01:00:57 - Non, moi, je n'ai pas de conclusion.
01:00:59 Je dis juste que je n'ai pas le génie
01:01:02 d'avoir des conclusions comme ça toutes faites.
01:01:04 Cependant, je constate, j'ai vécu 10 ans à Saint-Ouen,
01:01:08 il y avait 25 points de deal à Saint-Ouen,
01:01:10 je voyais que quand on arrivait à péniblement en fermer un,
01:01:13 il en rouvrait un 50 mètres plus loin.
01:01:15 Et moi, j'ai vu quand même qu'Alsace-Saint-Denis,
01:01:17 notamment, qu'il soit de droite ou de gauche...
01:01:19 - Parce que la réponse pénale n'est pas assez forte.
01:01:20 - Oui, mais la réponse pénale n'est pas assez forte, sans doute,
01:01:23 pour les trafiquants qui sont les premiers responsables.
01:01:25 Et là, je vous rassure, je ne suis pas en train de dire
01:01:27 que les premiers responsables sont les consommateurs,
01:01:29 ce sont bien les trafiquants.
01:01:31 Mais qu'en face, si la responsabilité de ceux qui consomment
01:01:34 n'est pas engagée, à ce compte-là, vous n'aurez jamais de résultat.
01:01:38 Je ne sais pas si on se rend compte,
01:01:40 la marijuana, c'est 80 % du trafic de drogue,
01:01:42 et le reste, c'est 20 %.
01:01:44 Et vous avez ces 2,5 milliards par an,
01:01:46 ces 250 000 personnes qui travaillent.
01:01:48 C'est une filière ultra organisée.
01:01:51 Donc, moi, j'ai l'impression qu'on est en train
01:01:54 de proposer des solutions qui n'en sont pas, en réalité.
01:01:57 Moi, en 10 ans, à Saint-Ouen, j'ai vu passer
01:01:59 tous les ministres de l'Intérieur, tous ont dit la même chose.
01:02:01 Aucun n'a réussi.
01:02:03 Posons-nous d'autres questions, peut-être.
01:02:05 - Frédéric, certes, il faut taper le consommateur.
01:02:08 À mon avis, il faut qu'il y ait aussi une politique
01:02:10 de santé publique pour dire "Bouh, la drogue, c'est pas bien", etc.
01:02:13 Et faire ce qu'il faut, effectivement, pour que le consommateur
01:02:15 se sente un petit peu coupable quand il alimente son trafic.
01:02:18 Mais enfin, il y a quand même aussi des mots tabous
01:02:20 qu'on n'ose pas employer, c'est-à-dire que ça ne désingue pas
01:02:23 à tout va au fin fond de la Creuse ou de la Corrèze.
01:02:26 - Ça correspond quand même à certains quartiers
01:02:28 qui sont impactés par des filières liées à l'immigration.
01:02:32 Par exemple, tous les policiers marseillais vous diront
01:02:34 qu'ils ne savent plus comment se dépêtrer.
01:02:36 Des Nigérians qui sont extrêmement violents.
01:02:39 Voilà, c'est la prostitution, c'est le trafic de drogue,
01:02:42 c'est le trafic d'armes, etc.
01:02:44 Et donc, on a l'impression aussi qu'on a des policiers
01:02:46 qui ne sont pas dépassés.
01:02:48 - Non, j'ai le souvenir que l'année dernière...
01:02:50 - L'État est complètement dépassé.
01:02:52 - Il faut citer le chiffre national.
01:02:54 - Il y a eu 140 morts cette année.
01:02:56 - J'ai le souvenir, il y avait eu une grande enquête
01:02:58 dans le journal du dimanche l'année dernière sur la drogue.
01:03:00 - Dans le milieu rural.
01:03:02 - Exactement, au milieu rural.
01:03:04 66% des Français sont favorables au recours à l'armée
01:03:06 pour lutter contre le trafic de drogue
01:03:08 dans les quartiers difficiles.
01:03:10 Julien Audeau a répondu à cela ce matin
01:03:12 lors de la grande interview.
01:03:14 - Madame Galli fait de la communication
01:03:18 mais elle l'avait fait il y a 10 ans déjà
01:03:20 où elle avait appelé l'armée à régler le problème
01:03:22 des quartiers à Marseille.
01:03:24 L'armée est là pour faire la guerre.
01:03:26 Il faut donner déjà des ordres
01:03:28 à nos policiers qui font leur travail
01:03:30 tout simplement, très bien,
01:03:32 mais il faut surtout que la justice suive.
01:03:34 Le problème aujourd'hui dans bon nombre de quartiers
01:03:36 c'est que la justice n'est pas dissuasive.
01:03:38 C'est que la justice ne frappe pas.
01:03:40 Elle ne frappe pas au bon endroit
01:03:42 et surtout elle ne frappe pas assez durement.
01:03:44 Donc on laisse finalement une économie parallèle
01:03:46 se développer, on laisse un climat d'insécurité
01:03:48 et on laisse surtout les habitants
01:03:50 des quartiers en difficulté.
01:03:52 - Vous dites que ça ne marche pas
01:03:56 d'arrêter avec ça Georges Fenech
01:03:58 mais pardonnez-moi, deux Français sur trois
01:04:00 disent maintenant que si on veut vraiment faire la guerre
01:04:02 contre le trafic de stupéfiants,
01:04:04 on met les contingents qui font la guerre.
01:04:06 - On va envoyer des tanks, on va envoyer des roquettes.
01:04:08 - Mais ne vous moquez pas des Français.
01:04:10 - C'est ça que vous êtes en train de me dire.
01:04:12 - Mais pourquoi vous moquez des Français ?
01:04:14 - Mais je ne me moque pas des Français.
01:04:16 - Si vous ne les prenez pas au sérieux.
01:04:18 - Mais ce n'est pas fait pour rentrer dans des banlieues
01:04:20 avec des tanks et des chars.
01:04:22 - Mais ce n'est pas forcément des tanks et des chars.
01:04:24 - Vous avez des moyens de la gendarmerie.
01:04:26 Les gendarmes sont des militaires, pardonnez-moi.
01:04:28 - Je ne suis pas sûre que les militaires
01:04:30 veuillent faire ce boulot-là.
01:04:32 - Ce sont des militaires qui sont officiers
01:04:34 de police judiciaire et qui font des enquêtes.
01:04:36 - Peut-être qu'il faut des moyens XXL
01:04:38 pour une situation extrêmement grave.
01:04:40 - Les moyens XXL, c'est en prison qu'il faut les mettre.
01:04:42 Les trafiquants, c'est dans des prisons spécifiques
01:04:44 qu'il faut les mettre.
01:04:46 - Ce que l'on a l'impression d'aller voir,
01:04:48 c'est que ça se régénère sans arrêt
01:04:50 parce qu'il y a de la consommation,
01:04:52 parce qu'il y a de la demande.
01:04:54 Il faut les mettre en prison, ceux qui font du trafic,
01:04:56 ça on est bien d'accord.
01:04:58 - La réponse pénale ne suffit pas.
01:05:00 - Je pense que ça fait 10 ans qu'on dit
01:05:02 la réponse pénale, mais ça ne suffit pas.
01:05:04 - Dans l'actualité média,
01:05:06 il nous reste encore quelques minutes.
01:05:08 C'était une arrivée surprise sur BFM.
01:05:10 Après 3 mois, il a donc décidé de dire stop
01:05:12 d'une manière assez élégante.
01:05:14 Laurent Ruquier arrête son émission.
01:05:16 J'ai cité son message.
01:05:18 Il a décidé de ne pas continuer l'aventure.
01:05:20 Il commençait fin septembre sur BFM.
01:05:22 Je tiens à remercier Marc-Olivier Faugillel
01:05:24 pour la confiance qu'il m'a accordée,
01:05:26 qu'il voulait continuer à m'accorder
01:05:28 pour reprise de janvier.
01:05:30 Je ne vais pas me cacher.
01:05:32 Derrière, la conjucture et différentes actualités
01:05:34 dramatiques, ce qui certes ne m'ont pas
01:05:36 facilité la tâche depuis mon arrivée,
01:05:38 mais force est de constater que le public
01:05:40 ne m'a pas suivi dans ce rôle différent pour moi.
01:05:42 - Est-ce qu'il a répondu ? - Parce qu'il a le faut.
01:05:44 - Exactement. - Avec beaucoup d'élégance.
01:05:46 - Également, vous avez raison.
01:05:48 Bravo à Laurent Ruquier de toujours tenter de nouvelles aventures,
01:05:50 de prendre des risques.
01:05:52 Ceux qui le critiquent n'ont pas la racine carrée
01:05:54 de son talent. Laurent a écrit des sketches,
01:05:56 des pièces de théâtre, il a animé des émissions
01:05:58 de radio et de télévision,
01:06:00 il a fait du one-man show, il a multiplié
01:06:02 les succès depuis tant d'années, quand souvent
01:06:04 ses contenteurs ont additionné
01:06:06 les échecs.
01:06:08 L'aventure continue pour lui.
01:06:10 Qu'en pensez-vous, Jérôme Béglé ?
01:06:12 - Véni, vidi, pavici.
01:06:14 Il est venu, il a vu, il n'a pas vaincu.
01:06:16 Il prend une décision qui est courageuse,
01:06:20 parce que je pense que le confort l'emmenait
01:06:22 jusqu'en juin sans difficulté.
01:06:24 Il ne faut pas lui jeter la pierre.
01:06:26 Il n'en reste pas moins que ça.
01:06:28 - En même temps, Marc-Olivier Faugiel n'a pas fait un cadeau,
01:06:30 on le met en face à leurs dépôts.
01:06:32 C'est ce que tout le monde pense.
01:06:34 - Dès le début, je n'avais pas compris ce choix-là,
01:06:36 mais à partir du moment où il était fait, il fallait le tenter.
01:06:38 Je trouve que le communiqué de départ,
01:06:42 le mail interne envoyé par Laurent Ruquier et Marc-Olivier Faugiel,
01:06:46 est plutôt élégant.
01:06:48 C'est un échec, on ne peut pas en faire des tonnes non plus.
01:06:50 - Mais c'est surtout qu'on peut se nourrir de ces échecs.
01:06:54 C'est bien d'essayer, c'est bien de tenter,
01:06:56 c'est bien de tomber pour mieux se relever.
01:06:58 - Il y a plus de classe à avouer en cours de route qu'on a échoué
01:07:02 qu'à traîner l'histoire pendant encore six mois.
01:07:04 - Oui, et puis la sanction de Dimat.
01:07:06 - Je pense que son talent était un petit peu bridé.
01:07:10 J'ai regardé l'émission et son talent artistique était bridé.
01:07:14 Je pense qu'il n'était pas fait pour cette dimension du tout-info.
01:07:18 Je ne sais pas, je pense que lui-même ne s'est pas retrouvé
01:07:22 puisqu'il dit dans le communiqué que c'est loin de ce qui s'est fait.
01:07:26 - J'ai vu beaucoup de messages sur les réseaux sociaux,
01:07:28 ceux qui rappelaient qu'il refusait fut un temps de recevoir
01:07:32 des responsables politiques comme Marine Le Pen,
01:07:34 qui l'assumait le fait d'avoir voté pour Jean-Luc Mélenchon.
01:07:38 Il y avait une séquence aussi où il s'était moqué d'Éric Zemmour,
01:07:42 vous savez, lorsqu'il était venu et qu'à l'époque il était sur Face à l'Info,
01:07:46 et qu'il avait dit "c'est effectivement un carton, c'est historique,
01:07:48 il y a 800 000 personnes qui viennent"
01:07:50 et il lui avait dit "800 000 ce n'est pas grand-chose, un téléspectateur".
01:07:53 Il faut se constater que là, les trois derniers mois,
01:07:55 les audiences n'étaient pas les bonnes.
01:07:57 - Et peut-être qu'on le fasse avec son époque.
01:07:59 - Je trouve que son... Non, voilà, c'est ce qu'il dit.
01:08:01 Il dit "les téléspectateurs, le public ne m'a pas suivi
01:08:04 dans ce rôle différent pour moi".
01:08:06 Parfois on essaye, on tente et parfois on se trompe.
01:08:10 - On essaie de réussir très vite dans ce qu'il se fait.
01:08:12 - Il nous reste cinq petites minutes.
01:08:14 Vous savez que le 31 décembre, c'est toujours les voeux du président.
01:08:18 Est-ce qu'on sait ce qu'il va dire le président de la République dans le même...
01:08:21 - Moi je les vois du sénat.
01:08:23 - Alors moi j'ai trouvé... Je remercie...
01:08:26 - Il dira que 2023 a été une année compliquée.
01:08:28 - Je remercie Naomi. - 24 ans pas moins.
01:08:30 - Exactement. C'est drôle parce que...
01:08:32 - Je vais vous en faire un tiers du discours déjà.
01:08:34 - Mais moi je vais pas vous en faire un tiers.
01:08:36 Je vais vous montrer une séquence.
01:08:38 Je remercie Naomi et Lucas qui ont préparé ça.
01:08:40 Depuis 2012, les présidents de la République ont dit...
01:08:43 2011 même, je crois, ont dit tous la même chose dans des voeux présidentiels.
01:08:47 Regardez, c'est... - C'est le coup qu'il s'appelle le...
01:08:49 - C'est très drôle. C'est très drôle.
01:08:51 Regardez, s'il vous plaît. Regardez.
01:08:53 Regardez, vous verrez.
01:08:55 (Musique)
01:09:04 Mes chers compatriotes, l'année 2010 s'achève.
01:09:08 Je sais qu'elle fut rude pour beaucoup d'entre vous.
01:09:11 Mes chers compatriotes, l'année 2011 s'achève.
01:09:16 Elle aura connu bien des bouleversements.
01:09:19 Depuis le début de la crise, qui en 3 ans a conduit à plusieurs reprises,
01:09:24 l'économie mondiale au bord de l'effondrement,
01:09:27 je ne vous ai jamais dissimulé la vérité.
01:09:31 Mes chers compatriotes, je sais les difficultés que nous rencontrons.
01:09:35 Je les mesure chaque jour.
01:09:37 Et je pense ce soir aux familles qui s'inquiètent pour l'avenir de leurs enfants,
01:09:41 face au chômage et parfois même face à l'exclusion.
01:09:44 2015 fut une année de souffrance et de résistance.
01:09:49 Alors, faisons de 2016 une année de vaillance et d'espérance.
01:09:54 Mes chers compatriotes, ce soir, c'est la dernière fois que je vous présente mes voeux
01:09:59 comme président de la République.
01:10:01 C'est pour moi un moment d'émotion et de gravité.
01:10:04 Je veux le partager avec vous, françaises et français de toutes origines,
01:10:09 de toute conviction, de toute confession, de métropole et d'Outre-mer.
01:10:14 Françaises, français, mes chers compatriotes de l'Hexagone et d'Outre-mer.
01:10:19 Durant l'année qui vient de s'écouler, nous avons vécu des moments d'épreuve.
01:10:24 La mort de nos soldats dans la lutte contre le terrorisme,
01:10:28 l'assassinat de nos policiers à la préfecture de police de Paris,
01:10:32 les violences qui ont bousculé la vie de notre pays,
01:10:35 les catastrophes naturelles ayant touché la France en Hexagone comme Outre-mer.
01:10:40 Françaises, français, mes chers compatriotes de l'Hexagone, d'Outre-mer et de l'étranger.
01:10:46 Ce soir, nous ne vivons pas un 31 décembre comme les autres,
01:10:50 là où dans nos villes et nos villages, l'heure est d'habitude au grand rassemblement,
01:10:54 ils sont cette année interdits par l'épidémie.
01:10:57 Les places de nos communes sont éteintes, nos foyers moins joyeux qu'à l'accoutumée.
01:11:02 L'année 2020 s'achève donc comme elle s'est déroulée, par des efforts et des restrictions.
01:11:08 2022 sera l'année de tous les possibles.
01:11:11 Les cérémonies de vœux ont ceci de singulier,
01:11:14 elles obligent à parler d'un futur qu'en vérité on ne connaît pas.
01:11:17 Alors je nous souhaite avant toute chose de vivre 2023 autant que possible,
01:11:24 en pays uni et solidaire.
01:11:27 Extraordinaire, ils ont tous finalement la même ligne.
01:11:31 On peut me remonter, vous le faire.
01:11:33 Oui, mais attendez, ça fait déjà beaucoup, ça faisait deux minutes.
01:11:35 Pour moi le plus fort des plus forts de ces vœux, c'est Mitterrand.
01:11:38 Je crois au fort de l'esprit, je ne vous quitterai pas.
01:11:41 Là où je serai, en parlant de son successeur, je l'écouterai.
01:11:44 On va commencer à rentrer dans cette séquence,
01:11:49 on va décoder, essayer de savoir ce que va dire le président de la République le 31 décembre.
01:11:55 On n'est jamais très surpris par ces discours-là, honnêtement,
01:11:59 à part évidemment, vous avez raison, le discours de François Mitterrand.
01:12:02 L'or en capra, la réalisation, Hugo Trindade à la vision,
01:12:06 Yannick Ausson, Benjamin Cuneo, Benoît Bouteille ont préparé cette émission.
01:12:10 Toutes les émissions sont à revoir sur cnews.fr.
01:12:13 Dans un instant, c'est Soir Impôt avec Elie Wuchar.
01:12:15 Merci à tous les quatre pour cette émission.
01:12:17 L'heure des pros qui joue les prolongations cette semaine pendant les vacances jusqu'à 21h20.
01:12:23 Et on se retrouve demain matin.
01:12:24 A demain.
01:12:25 Au revoir.
01:12:26 Merci.
01:12:27 Merci à tous !
01:12:29 [SILENCE]