Avec Jean-Marie Viala, avocat au barreau de Paris ; Aurélien Véron, membre des Républicains, élu à Paris au sein du parti de Rachida Dati “Changer Paris" ; Thérèse Hargot, sexologue et auteure de “Tout le monde en regarde (ou presque). Comment le porno détruit l'amour” publié chez Albin Michel.
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00:00:02 Sud Radio Berkhoff dans tous ses états
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00:02:57 Sud Radio Berkhoff dans tous ses états
00:02:59 Et moi je sais pas si j'aime beaucoup et je pense que vous êtes d'accord
00:03:03 avec ce rapport de la cour des comptes, ce qui s'est passé effectivement,
00:03:08 comment on l'a enterré, en tout cas comment on l'a retardé.
00:03:13 C'est très intéressant, on va en parler tout de suite et vous allez voir,
00:03:17 c'est un vrai thriller et la constitution est en jeu.
00:03:21 Sud Radio Berkhoff dans tous ses états
00:03:24 Le fait du jour
00:03:26 Eh Johnny, oui oui, fais ce que je dis, fais pas ce que je fais,
00:03:29 effectivement on peut se poser des questions à propos de ce fameux rapport,
00:03:34 effectivement ce rapport extrêmement important justement sur la politique de lutte
00:03:39 contre l'immigration irrégulière en France.
00:03:42 On en parle, il y a eu comme vous le savez, cette discussion sur la loi,
00:03:46 le projet de loi sur l'immigration, les OQTF, etc.
00:03:50 Beaucoup de choses à dire.
00:03:52 Alors c'est intéressant parce que les sages de la rue Cambon,
00:03:56 et donc on fait ce rapport, les sages de la rue Cambon,
00:03:59 et le premier des sages de cette rue Cambon,
00:04:01 le premier président de la cour des comptes, Pierre Moscovici,
00:04:04 était l'invité de Darius Rochebin sur LCI vendredi soir, la vendue dernier.
00:04:10 Et écoutez la question de Darius Rochebin et la réponse de Pierre Moscovici.
00:04:15 Est-ce qu'il est vrai que vous avez retardé la publication du rapport
00:04:18 pour ne pas entrer en collision avec la discussion sur la loi immigration ?
00:04:21 Oui j'ai vu quelques tweets un peu excités,
00:04:25 de personnes que je respecte mais qui je pense se sont fourvoyés en me critiquant.
00:04:29 C'est une décision que j'ai prise personnellement, et je l'assume totalement.
00:04:33 Ce rapport d'abord, la cour publie ses rapports, elle le publie quand elle le veut.
00:04:37 J'avais programmé, nous avions programmé de le faire le 13 décembre.
00:04:40 Ils ont dit que le 13 décembre c'était le surlendemain
00:04:43 de la motion de rejet de la loi sur l'immigration.
00:04:47 Je ne sais pas si vous imaginez un tel rapport qui sera à ce moment-là,
00:04:50 et trois jours avant la commission mixte paritaire, qu'est-ce qu'on aurait dit ?
00:04:53 Vous imaginez d'abord la cour des comptes fait ce qu'elle veut,
00:04:56 elle rend le rapport quand elle veut.
00:04:59 Alors vraiment, circulez, mortels, n'appuyez pas.
00:05:02 Et puis deuxièmement, vous imaginez, on a été au sein,
00:05:06 au sein de la discussion sur le rejet du projet de loi ou pas,
00:05:10 et puis la commission paritaire, imaginez que ce rapport sorte à ce moment-là.
00:05:14 Jean-Marie Viallat, vous êtes avocat, vous êtes spécialiste du droit pénal,
00:05:19 alors dites-moi, la cour des comptes, ce rapport,
00:05:23 cette manière de dire "écoutez, je l'ai publié quand je veux,
00:05:26 je l'ai publié deux semaines après, parce qu'il ne fallait surtout pas parler
00:05:29 de ce sujet qui était le sujet du rapport."
00:05:33 - Oui, d'abord bonjour André, ça fait longtemps qu'on ne s'était pas vu.
00:05:38 Ce qui me gêne dans cette affaire de Moscovici, c'est le non-respect du droit.
00:05:44 - C'est-à-dire ? - Ça me gêne beaucoup parce que,
00:05:47 depuis longtemps on en parle, nous en parlons tous les deux,
00:05:50 du côté moralisateur qui est donné par certains, et beaucoup d'ailleurs.
00:05:56 Mais là, on est dans un cas flagrant, qui est celui d'un personnage important du droit,
00:06:05 président de la cour des comptes, qui est en fonction de la constitution française,
00:06:14 déterminée dans son rôle.
00:06:17 Et ce président-là traite avec morgue et légèreté,
00:06:23 à monsieur Rochebin qui lui fait pourtant une très bonne question,
00:06:26 la réponse qu'il lui fait.
00:06:30 C'est-à-dire que la loi il s'en moque, la constitution française il s'en moque,
00:06:38 alors je ne vais pas embêter les auditeurs de Sud Radio,
00:06:42 mais l'article, ils devraient d'ailleurs aller le voir quand même,
00:06:45 parce qu'il est important que l'on évite, que l'article 47.2 de la constitution,
00:06:51 ils sauront exactement de quelle manière monsieur Moscovici a violé la loi,
00:06:56 et particulièrement encore la loi constitutionnelle.
00:06:59 Qu'on ne vienne pas demain nous donner des leçons après,
00:07:02 sur le fait que le petit peuple de France a quelques réserves quant à l'application des lois.
00:07:07 - Alors que dit cet article 47.2 ? Parce que vous dites carrément, vous Jean-Marie Vialat,
00:07:12 que Pierre Moscovici a violé la constitution.
00:07:14 - Ah ben d'accord, le 47.2, je vais vous le lire parce que ça prend deux secondes.
00:07:19 - Oui, ben allez-y. - J'ai amené parce que je ne veux pas qu'on puisse penser
00:07:23 que je me suis trompé dans ma mémoire. - Allez-y.
00:07:25 - La Cour des comptes assiste le Parlement, donc déjà première violation,
00:07:32 et n'a pas donné ce rapport pour assister le Parlement comme la constitution l'y oblige,
00:07:39 dans le contrôle de l'action du gouvernement. Vous vous rendez compte ?
00:07:44 Deuxième violation.
00:07:46 Elle assiste le Parlement et le gouvernement dans le contrôle de l'exécution des lois de finances,
00:07:51 et de l'application des lois de financement dans la sécurité sociale,
00:07:55 ainsi que dans l'évaluation des politiques publiques.
00:07:59 Par ces rapports publics, elle contribue à l'information des citoyens.
00:08:04 Voilà ce que la constitution donne comme pouvoir et obligation.
00:08:11 Alors pour des gens qui souvent nous parlent des droits, voilà, ils ont des droits mais aucun devoir.
00:08:17 - Oui parce que c'était justement le moment où il fallait sortir le rapport,
00:08:20 au moment où le Parlement, les représentants du peuple, je le rappelle,
00:08:24 discutait de ce projet de loi.
00:08:26 - Sauf à nous faire comprendre que le Parlement n'a plus aucune importance
00:08:30 dans l'esprit politique des personnes qui nous gouvernent.
00:08:33 - On peut se poser en tout cas la question Jean-Marie Biala.
00:08:36 - Nous, avocats, nous nous la posons de plus en plus,
00:08:39 parce que sur le plan de la justice, nous sommes en interrogation perpétuelle
00:08:42 sur les décisions ou l'absence de décision.
00:08:45 Et je faisais remarquer hier à mes collaborateurs dans mon cabinet,
00:08:48 parce que je suis ami avec des juges d'instruction remarquables,
00:08:51 qui m'ont écrit pour me souhaiter mes bons voeux,
00:08:54 et j'ai regardé tout le monde en me disant "Voyez, c'est à cause de ces magistrats-là
00:08:58 que je reste encore dans mon métier".
00:09:00 Alors justement, parlons-en d'abord.
00:09:03 Quand vous dites, allons peut-être plus loin dans les précisions,
00:09:08 c'est-à-dire qu'il décide, enfin,
00:09:11 on peut se dire que c'est lui qui a décidé, il le dit d'ailleurs très bien,
00:09:14 et dites-moi par rapport à un parlementaire comme Laurent Wauquiez,
00:09:18 justement, a fait ce tweet, je voudrais juste vous le citer.
00:09:23 Pierre Moscovici revendique, d'ailleurs il vous rejoint de ce point de vue-là,
00:09:26 Jean-Marie Biala,
00:09:27 Pierre Moscovici revendique d'avoir délibérément retardé la publication d'un rapport de la Cour des Comptes
00:09:32 afin que ses conclusions ne puissent être connues
00:09:35 lors du débat parlementaire sur la loi immigration.
00:09:38 C'est un manquement grave à notre démocratie
00:09:40 et aux obligations constitutionnelles les plus élémentaires
00:09:43 qui s'imposent à la Cour des Comptes.
00:09:45 Son premier président doit démissionner, dit Laurent Wauquiez.
00:09:48 Vous pensez la même chose ? Pensez qu'il doit démissionner ?
00:09:51 - Je vais vous pas être un peu plus pervers, mon cher André,
00:09:55 je pense que s'il ne veut pas démissionner, c'est pas grave,
00:09:58 mais c'est le président de la République qu'il a nommé,
00:10:00 qui devrait le jeter dehors de cet endroit
00:10:04 dans lequel il a manifestement et officiellement violé
00:10:07 les règles pour lesquelles il avait été nommé.
00:10:10 - Et alors, c'est Emmanuel Macron qui a nommé Pierre Moscovici ?
00:10:14 - Oui, c'est en 2020 Emmanuel Macron qui a nommé
00:10:17 M. Moscovici premier président de la Cour des Comptes.
00:10:20 - Et alors, dites-moi, comment il se fait que
00:10:24 il prend, à votre avis, à l'intérieur de la Cour des Comptes,
00:10:29 est-ce qu'il y a des gens qui peut-être trouvent ça pas très très très...
00:10:34 pas très sain, j'imagine, et en fait on n'entend pas du tout
00:10:39 à part effectivement les politiques et quelques twitters d'ailleurs,
00:10:42 Moscovici dit "mal avisé", etc.
00:10:45 - Mais qu'il respecte.
00:10:46 - Mais qu'il respecte, oui absolument, c'est très intéressant.
00:10:50 Alors, je rappelle de quoi... ce que dit ce rapport,
00:10:54 notamment, notamment, notamment, on rappelle ceci,
00:10:57 il n'y a que sur les OQTF, vous savez, les fameuses obligations
00:11:02 de quitter le territoire français, il n'y a pas 10% de ces OQTF
00:11:07 qui sont appliqués. Même pas 10%, en fait c'est 6 à 7%.
00:11:13 Selon, effectivement, alors il dit "il faudrait mieux organiser
00:11:17 les services de l'État", etc. Je rappelle que le coût annuel,
00:11:21 le coût annuel de ce contrôle des frontières, etc.
00:11:26 est de près de 2 milliards d'euros par an, 1,8 milliards d'euros par an
00:11:31 pour ce résultat magnifique des obligations,
00:11:34 enfin quand on dit obligations, ricanons un peu,
00:11:37 de quitter le territoire français.
00:11:39 Et on voit, c'est témoin de l'impuissance de l'État
00:11:42 en matière de lutte contre l'immigration irrégulière.
00:11:44 Mais à ce moment-là, Jean-Marie Viallat, on comprend,
00:11:46 comme ce rapport était assez accablant pour la gestion de l'État,
00:11:50 ils se sont dit "eh bien écoutez, c'est pas le moment
00:11:53 de déplaire aux princes qui nous gouvernent".
00:11:56 Est-ce que c'est ça, à votre avis ?
00:11:58 - Ah mais c'est plus que mon avis, c'est la réalité.
00:12:02 C'est la réalité, c'est une espèce de coup d'État juridictionnel.
00:12:09 - Voilà, vous allez jusque-là.
00:12:10 - Je vais jusque-là parce que je ne veux pas croire
00:12:14 à la connivence de certains parmi les plus hauts dans notre État.
00:12:20 Je veux croire à la soumission, à une espèce de reconnaissance peut-être,
00:12:26 d'une part des origines du parti duquel il provient,
00:12:31 mais aussi des raisons pour lesquelles il a été désigné,
00:12:34 et il s'est dit "je ne vais pas prendre la responsabilité de faire ci".
00:12:38 Or, j'en reviens toujours à l'élément principal,
00:12:41 et c'est en tant qu'avocat que je suis là aujourd'hui,
00:12:43 et non pas en tant qu'homme politique.
00:12:45 L'élément principal c'est le respect du droit.
00:12:48 C'est ce qui nous manque depuis maintenant près de dix ans,
00:12:51 le respect du droit.
00:12:53 - Et vous dites qu'ici le droit n'est pas respecté ?
00:12:55 - Absolument pas, mais c'est une habitude !
00:12:57 D'ailleurs quand vous parlez des OQTF, le droit n'est pas appliqué.
00:13:02 Alors on va vous sortir que c'est parce qu'il y a des accords
00:13:06 entre l'Algérie et la France qu'il faudrait revoir,
00:13:09 que les sépassés consulats et tout ça...
00:13:12 On sait très bien qu'on a les moyens, et depuis longtemps,
00:13:15 de faire plier les personnes et les pays qui ne veulent pas
00:13:19 récupérer leurs ressortissants, mais nous ne le faisons pas.
00:13:22 Et là pourtant, quand on ne le fait pas, c'est encore de la morale politique,
00:13:26 mais ça n'a rien à voir avec le droit.
00:13:29 Le droit seul doit compter, et il serait temps que la France,
00:13:32 demain matin, se remette à avoir des gens qui font du droit,
00:13:36 appliquent le droit, que nous fassions enfin, nous, avocats,
00:13:39 notre métier, nous défendons nos clients, même en contournant le droit.
00:13:44 Mais ce n'est pas nous qui rendons les décisions,
00:13:46 ce sont les magistrats qui rendent les décisions,
00:13:49 et vous savez, je le rappelle souvent,
00:13:51 ils rendent les décisions au nom du peuple français,
00:13:54 ils n'en ont pas la légitimité, parce que leur seule légitimité,
00:13:58 c'est un diplôme, mais c'est pourtant en notre nom qu'ils rendent leurs décisions.
00:14:04 Eh bien j'aimerais bien qu'au moins ils le rendent en fonction du droit,
00:14:08 comme M. Mosquomoïssy ne l'a pas fait en ce qui concerne la Constitution.
00:14:12 - Si je vous écoute bien, en fait, l'état de droit a été remplacé,
00:14:19 ou en tout cas, est très ébréché et attaqué par le droit de l'État.
00:14:24 Ce n'est plus l'état de droit, c'est un peu les droits de l'État.
00:14:28 - Je vous laisse la responsabilité de cette déclaration qui est extrêmement grave,
00:14:34 mais si je dois dire une chose sur le plan amical à André Bercoff,
00:14:38 pour lequel j'ai beaucoup d'estime, je partage totalement son avis sur cette question.
00:14:43 - Donc, écoutez, ce qui est terrible dans cette histoire,
00:14:48 c'est que notre président, en 2019, je rappelle,
00:14:52 il avait été interrogé, je crois qu'il s'était eu, donc,
00:14:55 d'un entretien avec l'hebdomadaire Valeurs Actuelles,
00:14:58 il avait dit "je vais assurer l'exécution de 100% des OQTF"
00:15:02 et Pierre Mosquomoïssy lui-même, le président de la Cour des Comptes,
00:15:07 pourtant qui a fait ce qu'il avait fait,
00:15:09 il dit que c'est une prétention fantasmatique.
00:15:12 Est-ce qu'il a raison là-dessus ? C'est une prétention fantasmatique.
00:15:15 - Quand on veut défendre un sujet, on a le droit de dire n'importe quoi.
00:15:21 C'est un droit fondamental pour la défense.
00:15:23 Il l'a exercé, c'est-à-dire que le meilleur moyen de noyer un poisson,
00:15:27 c'est de ne pas lui donner d'eau, contrairement au fait qu'il faudrait lui en donner trop,
00:15:30 pour qu'il se noie.
00:15:32 Si vous voulez, en annonçant ces choses-là, ça fait plaisir à tout le monde,
00:15:36 et puis le malheur, c'est qu'on ne peut pas y arriver, parce qu'on ne veut pas y arriver.
00:15:40 Et donc, c'est très facile après de trouver des gens qui viennent vous épauler,
00:15:45 et dire "mais c'est parce que c'était fantasmagorique".
00:15:48 - Oui, mais si vous voulez, ce sont des situations, pardon d'être un peu en colère comme ça,
00:15:53 avec vous aujourd'hui, mais je dois vous dire que, à titre personnel,
00:15:58 en tant qu'avocat, je tolère de moins en moins les choses dont on est en train de parler aujourd'hui,
00:16:03 et je fais peut-être vous faire plaisir en vous disant, contrairement à ce que certains ont pu dire,
00:16:09 qui aujourd'hui pourtant ont des postes importants dans la justice,
00:16:11 en disant que la justice n'était pas bonne, que c'était sa faute,
00:16:14 il y a dans la justice des magistrats remarquables, et il y a aussi des avocats remarquables,
00:16:19 et ils partagent exactement le point de vue qui est le mien aujourd'hui.
00:16:22 Ce qui m'ennuie, c'est que certains magistrats quittent ce métier,
00:16:25 aujourd'hui, justement, parce qu'ils en ont marre de ces choses-là.
00:16:29 Je dois vous dire que je vais continuer à faire ce métier,
00:16:31 j'ai la chance de voir mon fils d'ailleurs, qui me rejoint sur ce plan-là,
00:16:35 et je sais qu'il aura la même grande gueule que j'ai aujourd'hui,
00:16:40 et je ne suis pas prêt de ne pas la voir, parce que je reconnais véritablement
00:16:45 être exaspéré par cet état de manque de droit, dans lequel on ne peut même plus faire notre métier,
00:16:50 puisqu'on finira par dire "application de la loi puisqu'elle n'est pas appliquée".
00:16:54 - Merci Jean-Marie Biala, écoutez, en tout cas, votre grande gueule, on la connaît,
00:16:58 on l'apprécie, et on continuera de l'apprécier.
00:17:01 - Bon, merci André.
00:17:03 Sud Radio Bercov, dans tous ses états, appelez maintenant pour réagir 0826 300 300.
00:17:10 Ici Sud Radio, les Français parlent au français, les carottes sont cuites, les carottes sont cuites.
00:17:23 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:17:29 - Dans tous mes états, effectivement, parce que... parce que il arrive, il arrive, ils arrivent.
00:17:36 Qu'est-ce qu'il a ? Les Jeux Olympiques, les Jeux Olympiques, vous vous imaginez ?
00:17:39 Moins de 200 jours, on ne dort plus, on dit "qu'est-ce qui va se passer mondialement, un peu partout ?"
00:17:45 La France et le monde, le monde aura sur la France les yeux de chimène.
00:17:50 Mais à quel prix ? Il y a quand même quelques cailloux dans la chaussure, même si elle est de sport.
00:17:57 Écoutez.
00:17:58 Sud Radio André Bercov.
00:18:00 - Ça balance pas mal.
00:18:02 Bercov, dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:18:06 - Les Jeux Olympiques vont voler de clocher en clocher jusqu'à Notre-Dame.
00:18:09 Enfin reconstruite.
00:18:11 Effectivement, écoutez, tout le monde espère, ça va être une très belle fête, on parle de sécurité, tout ça, enfin...
00:18:18 Allez, ne boudons pas notre plaisir, sauf que, sauf que, sauf que, quand même, posons-nous des questions.
00:18:24 Alors, déjà, le président, vous l'avez écouté ce matin, vous avez dû vu ce magnifique, il était en tenue sport,
00:18:32 le punching ball à côté, les gants de boxe étaient là, et voici ce que, d'un air martial, il nous a annoncé.
00:18:39 - Bonjour à tous, on est à J-200 des Jeux Olympiques et Paralympiques.
00:18:43 Nous allons accueillir en France des Jeux Olympiques et Paralympiques les plus décarbonés de l'histoire,
00:18:49 des Jeux Verts qui respectent les accords de Paris.
00:18:51 On va accueillir les Jeux paritaires avec autant de sportifs que de sportives.
00:18:55 On aura des délégations de sportifs olympiques et paralympiques d'exception, avec, je l'espère, beaucoup de médailles françaises.
00:19:02 Et puis on accueillera des Jeux Olympiques et Paralympiques partout sur le territoire français,
00:19:06 de Paris à Marseille, en passant par Tahiti, et au total plus de 70 collectivités territoriales.
00:19:13 C'est dans 200 jours, ça commence maintenant.
00:19:16 Alors, pour ça, on a une grande cause nationale cette année, c'est le sport.
00:19:20 Bravo, bravo, grande cause nationale, le sport.
00:19:23 Vous voyez, ce qui est bien chez Emmanuel Macron, c'est qu'il coche tout de suite toutes les cases.
00:19:28 La première, évidemment, c'est... je ne dirais pas qu'il y ait des wookies, non, non, c'est la parité.
00:19:34 Sportif, sportive, nous serons un peu partout, nous allons effectivement parler absolument de tout,
00:19:41 et nous serons dans tous les territoires français, Tahiti au prix, bravo.
00:19:45 Mais, mais, mais, le problème c'est qu'il y a quand même des choses qui dérangent.
00:19:51 Quoi ?
00:19:52 Ben écoutez, par exemple, les épreuves de natation en ligne n'auront pas lieu au Centre Aquatique Olympique,
00:19:58 mais dans un stade de rugby.
00:19:59 Attendez, attendez, problème là, puisqu'il y avait une piscine olympique qui était prévue à Saint-Denis,
00:20:04 qui a été faite à Saint-Denis.
00:20:06 Alors, je vous fais tout de suite, très très rapidement, l'historique.
00:20:09 Elle était censée coûter 67,8 millions d'euros dans le dossier de candidature.
00:20:15 Le projet définitif en septembre 2017 est aimablement surmonté à 90 millions,
00:20:21 mais aucun géant du bâtiment ne pouvait le faire.
00:20:24 En avril 2018, un rapport de l'Inspection Générale des Finances évalue le dossier à 260 millions d'euros.
00:20:31 67,8, rappelez-vous, 90 millions, 260 millions,
00:20:35 mais heureusement un consortium emmené par Bouygues emporte finalement le marché pour 174 millions en avril 2020.
00:20:42 Bien, formidable, la piscine est construite.
00:20:45 Simplement, simplement, mais pour cent, mais c'est... mais qu'est-ce qui se passe ?
00:20:50 Eh bien, ce tarif ne comprend pas l'édifice de 17 000 places initialement envisagées.
00:20:55 Oui, oui, le groupe a construit effectivement une piscine avec 5000 places pour les spectateurs, 5000 places.
00:21:02 Et alors ? Eh bien, 5000 places, 5000 places.
00:21:05 Ah non, non, la Fédération Internationale n'accepte que les enceintes de plus de 15 000 places.
00:21:12 Donc, on a fait une piscine qui a coûté 174 millions d'euros, on ne pourra même pas s'en servir.
00:21:19 Et finalement, ça fera une merveilleuse piscine municipale pour Sainte-Denis.
00:21:22 Mais en attendant, c'est quand même extraordinaire, quoi.
00:21:26 Je veux dire que... alors voilà, ça va se passer où ?
00:21:30 Eh bien, ça va se passer dans un stade de rugby où on pourra accueillir un peu plus de monde.
00:21:34 C'est intéressant, hein ? Eh bien, voilà, ça n'aurait... c'est pas possible, hein ?
00:21:39 Impossible, trop cher, trop cher, trop cher.
00:21:42 Alors, Aurélien Véran, bonjour.
00:21:44 Bonjour.
00:21:45 Vous êtes conseiller de Paris, vous êtes membre des Républicains, élu à Paris, dans l'Ally changée Paris, le parti de Rajiv Dhanati.
00:21:52 Donc, je suppose que vous n'êtes pas d'un enthousiasme total par rapport à cette érection de piscine.
00:22:00 Alors, cette piscine n'est pas à Paris, donc déjà, on se sent moins concerné en tant que Parisien,
00:22:04 mais les couacs de cette nature, on en vit énormément.
00:22:07 Et je pense que l'inquiétude, elle n'est pas seulement sur cette propension française,
00:22:11 à jeter de l'argent dans des projets qu'on ne maîtrise pas du tout dès le départ,
00:22:15 et qu'on maîtrisera encore moins à l'arrivée, et celui-là est perdu, il ne sera pas complètement perdu.
00:22:19 Mais, dans le budget d'investissement, on a négligé les frais de fonctionnement des années à venir.
00:22:24 Qui va payer ? Est-ce que Sainte-Denis va s'offrir les frais de fonctionnement d'une piscine olympique gigantesque ?
00:22:28 Donc, comme le Stade de France, on va sans doute perdre des dizaines ou des vingtaines de millions chaque année d'entretien,
00:22:34 le Stade de France, le Grand Stade de France, c'est un milliard de coûts pour le contribuable depuis sa création.
00:22:38 Là, combien coûtera la piscine ?
00:22:39 Un milliard par...
00:22:40 Un milliard depuis 25 ans.
00:22:41 Depuis 25 ans.
00:22:42 Le Grand Stade de France. C'est ce qui a coûté en net, parce qu'il n'y a pas d'équipe attitrée.
00:22:45 Donc, combien coûtera cette piscine sur les 10-15 ans à venir ? C'est un coût supplémentaire aux 175 millions non prévus.
00:22:51 Mais, au niveau de Paris, on a d'autres... Vous parliez de cailloux dans la chaussure.
00:22:56 Ce n'est plus des cailloux, là. On a une chaussure de cailloux, en fait. On n'avait plus de place pour le pied.
00:23:00 Dans cet équilibre précaire entre les pouvoirs locaux et le pouvoir, l'État, et l'ministre des Sports, et Emmanuel Macron, dont c'est le bébé,
00:23:09 il y a plusieurs couches. Et il y a un gros caillou qui s'appelle Annie Dalgo, et qui a choisi de ne pas jouer le jeu.
00:23:15 D'abord...
00:23:16 En quel sens ?
00:23:17 Un, son adjoint à la voirie, et la voirie, c'est quand même la circulation des équipes, les aménagements.
00:23:22 Il ne connaissait même pas les dates des Jeux Olympiques, il y a deux mois.
00:23:25 Donc, son adjoint à la voirie n'est pas au courant des dates, et ne veut pas que les Jeux Olympiques soient internationaux.
00:23:30 Il demande que ce soit réservé aux Européens qui viennent en train, pas d'accès en avion.
00:23:34 On a quand même 206 pays qui se présentent aux Jeux Olympiques, on n'imagine pas ces Jeux Olympiques sans avion.
00:23:39 Donc déjà, son adjoint numéro 1, le numéro 2 de la mairie de Paris, est contre ces Jeux.
00:23:44 Il est contre ces Jeux, il ne veut pas participer à l'aménagement de la voirie, dont la circulation pour les Parisiens va être infernale.
00:23:50 On parle de la fermeture de la place de la Concorde au mois de juin, du trocadéro, vous imaginez ?
00:23:55 Plus de place de la Concorde pour les voitures.
00:23:56 Oui, même le 1er juin, elle disait, oui.
00:23:57 1er juin, plus de place de la Concorde. L'axe Nord-Sud et Est-Ouest, terminé.
00:24:01 C'est-à-dire, il est bloqué, bloqué aux voitures.
00:24:02 Fermé aux voitures. Il y aura les cyclistes, les piétons, et les voitures, c'est terminé.
00:24:05 Les livreurs, les commerçants, les hôtels, les taxis, comment circulent-ils ? Les bus ? Rien n'est prévu.
00:24:11 Le plan de circulation qui devait être fourni aux Parisiens, mi-octobre, par la mairie de Paris, a eu 2 mois de retard.
00:24:16 Pourquoi ? Parce que Mme Hidalgo était à Tahiti pour voir cette fameuse vague de surf, et puis surtout sa fille.
00:24:21 Donc, on a perdu 2 mois, les hôtels, les commerçants, les livreurs, la logistique.
00:24:25 Comment on s'organise quand on perd les 2 mois importants pour planifier ?
00:24:30 Est-ce qu'on ouvre le commerce ou on ferme ? Beaucoup de restaurants vont fermer pendant les Jeux Olympiques,
00:24:34 par crainte de désorganisation générale.
00:24:36 Donc, ce que je veux vous montrer, c'est que la ville de Paris est devenue un chênon faible dans l'ensemble du filet que vous avez décrit,
00:24:44 avec des couacs comme cette piscine olympique qui ne servira à rien, en tout cas pas aux Jeux Olympiques.
00:24:49 Donc, c'est un partenaire qui en plus critique la bande.
00:24:52 C'est-à-dire que c'est un travail collectif, avec le ministre des Sports, Amélie Oudea Castellar, avec Macron, etc.
00:24:57 Elle dit "on ne sera pas prêt".
00:25:00 Dire ça en décembre, lorsque toute l'organisation aborde les 6 derniers mois, c'est quand même cruel.
00:25:06 Donc, on a dans cette organisation générale, une strate qui est Paris,
00:25:10 c'est quand même 2 millions d'habitants, 100 km², où se passera pratiquement 3/4 des événements olympiques,
00:25:15 qui ne joue pas le jeu, et qui fait de l'obstruction.
00:25:18 En sport, quand on fait de l'obstruction avant même de commencer la partie, c'est bien compliqué pour tout le monde.
00:25:22 - Je vous trouve très sévère, parce que, par exemple, en fonction de ce qui pouvait se passer du point de vue sécurité,
00:25:28 elle a supprimé les bouquinistes pendant 2/3 mois.
00:25:31 On a enlevé les bouquinistes, c'était Blessandrar qui disait "Paris, la Seine, Paris est la seule ville au monde
00:25:37 où il y a un fleuve entre 2 livres, entre 2 rangées de livres".
00:25:41 - C'est vrai, c'est vrai, les bouquinistes sont en train de sauter,
00:25:45 des tests ont déjà été commencés, et la crainte des bouquinistes, c'est de ne pas retrouver leur boîte à l'arrivée,
00:25:50 parce que ça gêne. Mais vous imaginez que ces Jeux Olympiques pour...
00:25:55 Alors, c'est vrai que, si on met dans la balance, cette cérémonie d'ouverture,
00:25:59 elle est très ambitieuse, elle est unique, elle va marquer le monde, si on y arrive.
00:26:05 - J'espère qu'on va y arriver. - Il y a des plans A, on ne dit pas plan B, on dit plan Abyss et plan A-terme,
00:26:09 enfin il y a d'autres plans si jamais... Mais ça va mobiliser énormément de policiers, l'armée,
00:26:14 ça va sans doute paralyser tous les festivals estivaux qui vont être bloqués,
00:26:18 parce qu'il n'y aura pas de force de sécurité pour les garantir, donc ça veut dire que des régions entières risquent de souffrir,
00:26:22 c'est un enjeu qui n'a pas été rappelé, et puis les bouquinistes qui risquent de sauter.
00:26:26 Et je crois que les bouquinistes, comme vous le disiez, ça fait partie de l'âme de Paris.
00:26:29 On ne vit pas Paris sans les bouquinistes, on a besoin d'eux, Jérôme Calais, le président de l'association des bouquinistes,
00:26:34 a lutté pendant des mois, et on était à leur côté, ces bouquinistes, pour faciliter leur vie,
00:26:41 les conserver, ça ne gêne pas, on parle de 4 boîtes par bouquiniste, fois 105 ans, c'est pas parlesant.
00:26:47 Ce n'est pas ça qui va changer la chose, mais je vais vous dire, il faut reconnaître Anne Hidalgo quelque chose,
00:26:52 c'est qu'elle a vu le point extraordinaire de l'énergie solaire.
00:26:55 L'énergie solaire, quand j'ai écouté ça, je me dis, elle a tout compris, c'est vrai que c'est ça le plus important,
00:27:03 c'est que nous ici dans ce studio et un peu partout, nous produisons une énergie extraordinaire,
00:27:08 qui va changer la figure des Jeux Olympiques, écoutez Anne Hidalgo.
00:27:13 Les routes sur lesquelles nous aurons par exemple à faire circuler la voie olympique,
00:27:19 c'est cette voie qui permet d'acheminer les officiels, mais aussi les athlètes,
00:27:26 et bien, ça sera sans aucun doute une voie sur laquelle il y aura des capteurs solaires
00:27:32 qui récupéreront l'énergie du solaire, mais sans doute aussi l'énergie de celles et ceux qui se déplaceront sur cette route là.
00:27:41 On va avoir des équipements sportifs d'ici 2024, où on va récupérer l'énergie des joueurs
00:27:47 et l'énergie des spectateurs pour le fonctionnement de ces équipements.
00:27:53 Alors voilà, je rappelle que c'est une déclaration qui date de 2017, effectivement, il y a 6 ans,
00:28:02 et c'est intéressant parce que moi j'ai appris le potentiel,
00:28:06 je ne savais pas que moi je pouvais émettre cette énergie extraordinaire.
00:28:10 Donc les spectateurs, les millions de spectateurs qui vont être là,
00:28:13 mais on n'aura plus besoin des centrales nucléaires, ça va être une énergie fabuleuse qui va être dégagée un peu partout.
00:28:19 Les spectateurs, les sportifs, les joueurs, mais ça va être énorme.
00:28:24 Aurélien Véran, vous n'êtes pas en admiration devant ce genre de déclaration ?
00:28:29 Non seulement je suis admiratif, mais j'ai un seul regret, c'est que si l'hôtel de ville était une éolienne,
00:28:32 Paris serait en autonomie énergétique.
00:28:34 Ça brasse du vent toute la journée, sans connaître les dossiers, sans connaître les dates, sans connaître les chiffres.
00:28:38 Vous êtes dur là !
00:28:40 Je rappelle que la mairie de Paris, qu'on entend tant sur les Jeux Olympiques,
00:28:43 qui critique tout le monde, qui n'organise rien, qui n'est pas là pour fixer le plan de circulation en octobre,
00:28:47 quand les commerçants l'attendent.
00:28:49 Je ne parle même pas des Parisiens, des habitants qui sont méprisés et qui passent après les touristes.
00:28:53 Quand Anne Hidalgo nous parle tant des Jeux Olympiques et fait de l'obstruction,
00:28:58 Paris, ses 30 millions d'euros de budget, je parle payés par la ville, sur 8 milliards,
00:29:04 Paris va dépenser 150 millions 85 de fonctionnement, 70 investissements,
00:29:09 pour les Jeux Olympiques, vous parlez ?
00:29:11 Pour les JO et Paralympiques, mais elle reçoit 125 millions de l'État.
00:29:14 Donc la ville de Paris ne consacre que 25 millions d'euros, même pas 30, 25 millions d'euros.
00:29:18 Vous entendez le bruit qu'elle fait et la nuisance qu'elle cause à l'ensemble de l'organisation,
00:29:23 pour seulement 25 millions sur 8 milliards de budget dans l'ensemble.
00:29:27 Donc elle a réussi à prendre une place démesurée, avec un creux d'organisation total.
00:29:36 On voit bien que la voirie n'est pas gérée du tout par la ville de Paris.
00:29:39 La Coupe du Monde de rugby, en septembre dernier, vous avez circulé à Paris,
00:29:42 vous avez vu le cauchemar que c'était chaque soir qu'il y avait un match.
00:29:44 La place de la Concorde a paralysé tout Paris.
00:29:47 Donc quand vous fermez une place comme la Concorde,
00:29:49 si vous n'avez pas un plan de circulation organisé derrière,
00:29:51 et la mairie de Paris non seulement n'a pas le plan de l'organisation de la circulation,
00:29:54 elle veut tuer la circulation.
00:29:56 C'est un sujet qu'on connaît tous.
00:29:57 Quand vous voulez rouler à Paris, elle veut vous empêcher de rouler.
00:30:00 Elle va profiter du jeu des Olympiques pour semer le chaos total.
00:30:03 C'est pour ça que des commerçants s'inquiètent.
00:30:05 Comment les clients vont arriver à leur hôtel autrement qu'en trottinette ?
00:30:08 Le métro, on a heureusement beaucoup de lignes de métro.
00:30:11 - Leur valise et les métros. - Mais les valises, vous faites comment ?
00:30:14 Les personnes âgées, les PMR.
00:30:16 Donc si vous n'avez plus de rue à Paris qui circule avec des feux rouges qui durent 12 secondes,
00:30:19 des carrefours mal conçus, et la volonté de David Béliard, son adjoint,
00:30:22 de bloquer la circulation, ça va être un cauchemar d'organisation.
00:30:25 Les voies qui vont être réservées aux organisateurs,
00:30:28 notamment sur le périphérique,
00:30:30 devraient être pérennisées par la mairie de Paris.
00:30:32 Vous imaginez le périphérique après les JOs avec une voie de moins ?
00:30:35 C'est pas les Parisiens qui vont souffrir directement.
00:30:39 - On n'est pas toujours sûr, Olivier Lehaud, quand même.
00:30:41 - C'est pas seulement les Parisiens, c'est toute l'île de France
00:30:43 qui va sans doute subir un contre-choc énorme de chez Eaux Olympiques
00:30:47 conçu par un Hidalgo qui, encore une fois,
00:30:49 ne contribue pratiquement pas au budget des JO.
00:30:53 - Oui, sauf à Tahiti quand même, elle est allée à Tahiti.
00:30:55 - Elle s'est offert un joli voyage à l'église de la France publique,
00:30:57 à Tahiti, pour aller voir sa fille, effectivement.
00:30:59 - Ne soyez pas médisants, mais en tout cas c'est très intéressant.
00:31:02 En tout cas, ce concept d'énergie apportée par les joueurs,
00:31:07 les spectateurs, etc., on va le voir, écoutez, c'est possible.
00:31:10 Ça va peut-être effectivement changer un peu notre rapport à l'énergie.
00:31:15 Merci en tout cas. - Oui, d'un prix, Olivier.
00:31:18 - Rappelez-vous, un Hidalgo avait annoncé pas de climatisation
00:31:21 dans le village olympique. 15 000 personnes,
00:31:23 s'il y a une canicule au mois de juillet ou d'août,
00:31:25 pas en douce, évidemment, que le CIO, le COJO,
00:31:29 a rétabli en douce la clim.
00:31:32 Les équipes de France ont commandé 100 climatiseurs pour le logement.
00:31:36 Voilà, encore une contradiction hidalguesque.
00:31:38 On ne veut pas de climatiseurs, évidemment, tout le monde va en prendre.
00:31:41 C'est de la clownerie au quotidien.
00:31:43 - Ah bah écoutez, on va suivre en tout cas ceci,
00:31:45 et j'espère que tout ça ne se transformera pas en cirque
00:31:50 et que nous allons avoir de très beaux Jeux olympiques malgré tout.
00:31:53 - On espère, on espère.
00:31:54 - Merci Aurélien Véran d'avoir été avec nous.
00:31:56 On va se retrouver dans quelques instants sur Sud Radio
00:31:58 pour les Pères Léu et les Bravo d'André Bercoff.
00:32:00 Tiens, on va parler des hommages rendus à Charlie Hebdo,
00:32:03 de TikTok et de certains influenceurs qui ont,
00:32:05 voilà, une vision un peu différente du droit des femmes.
00:32:07 Et puis, on va parler de Donald Trump.
00:32:09 À tout de suite sur Sud Radio.
00:32:12 Sud Radio Bercoff dans tous ses états, midi 14h.
00:32:15 André Bercoff.
00:32:17 Cette semaine, grâce à Sud Radio, dévaler les pistes des Pyrénées
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00:32:49 Sud Radio, parlons vrai.
00:32:51 Ici Sud Radio.
00:32:55 Les Français parlent au français.
00:33:00 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:33:03 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:33:06 Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
00:33:10 C'était hier, il y a 9 ans jour pour jour.
00:33:14 Le 7 janvier 2015.
00:33:17 Massacre à Charlie Hebdo.
00:33:20 On en parle tout de suite.
00:33:22 Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
00:33:25 Les perles du jour.
00:33:27 Je n'en parlerai pas, je n'en parlerai pas.
00:33:29 Ils vont dans le champ de la voisine, je n'en parlerai pas.
00:33:32 Alors c'était exactement 7 janvier 2015.
00:33:40 Frédéric Boisseau, Franck Brinsolaro, Cabu, Elsa Kayat, Charb, Honoré, Bernard Maris,
00:33:49 Armen Merabet, Moustapha Hourad, Michel Renaud, Tinius, Georges Wolinski.
00:33:56 Abattus, massacrés par les frères Kouachi.
00:34:00 Effectivement, dans les bureaux de Charlie Hebdo.
00:34:05 On se rappelle les rassemblements "Je suis Charlie, je ne suis pas Charlie".
00:34:11 On se rappelle surtout de la ferveur, de l'émotion devant cet assassinat de masse,
00:34:19 il faut dire cet assassinat idéologique, il faut le dire aussi.
00:34:24 Et bien donc, il y a eu effectivement, on a tiré notre attention,
00:34:29 de communiquer l'un de la commission européenne,
00:34:33 donc commission européenne, et l'autre, du Missa de la culture.
00:34:37 Alors la commission européenne, qu'est-ce qu'elle dit par rapport à ce qui s'est passé là ?
00:34:41 Nous voilà exactement le communiqué,
00:34:45 de la commission européenne.
00:34:47 C'était il y a 9 ans.
00:34:49 "Nous honorons aujourd'hui la mémoire des victimes de l'attentat terroriste contre Charlie Hebdo.
00:34:55 Suivent les noms.
00:34:58 Attentat terroriste ?
00:35:00 Mais de qui ?
00:35:01 De quoi ?
00:35:02 Pourquoi ?
00:35:03 Quel attentat terroriste ?
00:35:05 Pas un mot.
00:35:07 Voilà, l'attentat terroriste.
00:35:09 C'est un attentat terroriste.
00:35:11 Commis par qui ?
00:35:12 Au nom de quoi ?
00:35:14 Ben ça, la question ne sera pas posée,
00:35:16 et elle ne sera pas dite.
00:35:17 On n'en parlera pas.
00:35:19 Le ministère de la culture, de cette chère Rima Abdoulmalak,
00:35:24 voici le communiqué officiel du ministère de la culture.
00:35:29 "Le 7 janvier 2015,
00:35:32 le siège de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo
00:35:35 subit une attaque meurtrière
00:35:38 qui émeut toute la nation.
00:35:40 Quelques heures seulement après l'attentat,
00:35:42 le monde entier reprend trois mots en signe de solidarité.
00:35:45 Je suis Charlie."
00:35:47 Une attaque meurtrière.
00:35:49 Voilà, là ce n'est même plus un attentat terroriste,
00:35:52 c'est une attaque meurtrière.
00:35:55 Mais dites-moi, quand on voit un peu partout dans les plaques,
00:35:58 et un peu partout en France,
00:35:59 "CJ tel en 40-45 un résistant tué par la barbarie nazie
00:36:05 ou la barbarie allemande"
00:36:07 ou etc.,
00:36:08 on dit tué par qui ?
00:36:10 Ah non, là on ne le dit plus.
00:36:11 Non, non, non, ça n'existe pas.
00:36:13 Il y a eu, écoutez, un attentat terroriste,
00:36:16 voilà, de qui, de quoi, pourquoi ?
00:36:19 Écoutez, ce n'est pas important,
00:36:20 l'important c'est qu'on célèbre la mémoire.
00:36:23 Et puis, du mystère de la culture, une attaque meurtrière.
00:36:26 Non, heureusement, ils ne sont pas arrivés jusqu'au fait d'hiver,
00:36:29 quand même, là non,
00:36:31 mais attaque meurtrière qui émeut toute la nation.
00:36:34 Mais on ne peut pas nommer les choses,
00:36:36 vous n'êtes pas foutus de nommer les mots,
00:36:38 les MOTS sur les mots MAUX encore une fois,
00:36:41 vous n'êtes pas foutus de le faire,
00:36:42 mais vous avez peur de quoi ?
00:36:44 Mais écoutez, il y a là-dedans toute la France,
00:36:47 il y a des Ahmed Mrabet,
00:36:49 il y a des Mustapha Hourad,
00:36:51 il y a des Cabus, des Wolinskis, des Tignous,
00:36:55 mais toute la France était représentée dans ces victimes massacrées,
00:37:00 alors qu'évidemment, ils étaient sans défense,
00:37:04 dans leur bureau.
00:37:06 Voilà, on demande un tout petit peu,
00:37:09 mais un tout petit peu,
00:37:10 même pas de la lucidité,
00:37:12 même pas d'émotion,
00:37:13 un tout petit peu de ce qu'on appelait encore le courage,
00:37:17 et qui semble une vertu totalement oubliée
00:37:21 des princes qui essayent de nous gouverner.
00:37:23 - Ah, Julio, Julio, Julio Xexas, vous les femmes,
00:37:30 oui, mais écoutez, aujourd'hui,
00:37:32 on peut parler des femmes de diverses façons,
00:37:34 et chacun a le droit d'en parler de diverses façons,
00:37:37 notamment Adèle,
00:37:40 Adèle Sidiakoub,
00:37:42 qui est joueur au sein de l'entente sportive du ZES,
00:37:46 eh bien, il a fait une vidéo sur TikTok,
00:37:51 et il liste ceux qui l'attendent de sa femme,
00:37:55 ceux auxquels elle aura droit,
00:37:57 et ceux auxquels elle n'aura pas le droit.
00:37:59 Écoutez.
00:38:00 - Ma femme n'aura pas le droit.
00:38:01 Première règle, ma femme aura interdiction d'avoir des amis garçons.
00:38:05 Pour aller où ? C'est moi ton ami, c'est moi ton confident,
00:38:07 c'est moi ton pire ennemi, il n'y a pas d'amis.
00:38:09 Voilà, ça n'existe pas chez moi.
00:38:10 Deuxième règle, ma femme aura interdiction de travailler
00:38:12 dans un travail où il y a des hommes autour d'elle.
00:38:14 Voilà, c'est pas compliqué.
00:38:15 Travailler à l'aile avec que des femmes, si possible à la maison.
00:38:18 Troisième règle, ma femme aura interdiction de partir en voyage sans moi.
00:38:22 Voilà, c'est pas compliqué.
00:38:23 Les voyages avec ses potes, je ne sais pas quoi, elle oublie.
00:38:25 Elle ne voyage qu'avec moi, c'est moi qui la protège.
00:38:27 Et si, imaginons, je ne suis pas là,
00:38:29 je l'autorise à partir en voyage avec son grand frère,
00:38:31 son père, des hommes de sa famille.
00:38:33 C'est tout.
00:38:34 Quatrième règle, ma femme aura interdiction de s'habiller avec Zabie Moulan.
00:38:37 Voilà, c'est pas compliqué.
00:38:38 Il n'y a aucun homme qui regarde le corps de ma femme dans la rue.
00:38:41 Le corps de ma femme, il est à moi.
00:38:42 Il n'y a personne qui va le regarder.
00:38:43 Il n'y a pas d'habits moulanges, pas quoi.
00:38:44 Minimum, habits très très larges.
00:38:46 Et le mieux, ce serait le voile.
00:38:48 Après voilà, je ne vais pas la forcer.
00:38:49 Le chandail, elle le met.
00:38:51 Cinquième règle, ma femme aura interdiction de s'exposer sur les réseaux sociaux.
00:38:54 Voilà, moi je vais exposer sur les réseaux sociaux parce que c'est mon travail.
00:38:57 Voilà, je la fais manger grâce à ça.
00:38:58 J'aurai des business grâce à ça.
00:39:00 Mais elle, interdit.
00:39:01 Voilà, il n'y a pas de "elle fait des Snap",
00:39:03 "elle fait des TikTok avec sa tête externe".
00:39:04 Non, je vais la préserver.
00:39:06 Voilà, c'est une profession de foi et après tout, étant partisan total de la liberté d'expression,
00:39:14 c'est très bien qu'il se soit exprimé ainsi.
00:39:17 Voilà, c'est une manière de considérer les femmes, ou en tout cas sa femme, qui lui appartient.
00:39:24 Je suppose qu'étant donné le silence assourdissant des associations féministes
00:39:31 ou néo-féministes ou erzato-féministes ou pseudo-féministes,
00:39:35 je suppose que ce point de vue est partagé, en tout cas par elle, par ses associations.
00:39:41 Après, franchement, qu'une femme soit d'accord avec ça, c'est sa liberté.
00:39:46 Tant que c'est la liberté et sa liberté vraiment.
00:39:50 Voilà, vous voyez, il y a plusieurs façons et plusieurs façons d'appréhender effectivement les relations homme-femme.
00:39:56 Il nous a paru intéressant de parler de celle-là,
00:40:00 parce qu'elle est sûrement représentative d'un certain nombre de gens
00:40:04 qui pensent cela.
00:40:06 Et nous, nous sommes pour la liberté de toutes les expressions.
00:40:10 On va se retrouver dans un instant sur Sud Radio.
00:40:12 Après les infos de 13h, on va revenir sur cette nouvelle vidéo de Donald Trump.
00:40:16 Vous allez voir qu'il a donné un petit mot à Emmanuel Macron.
00:40:18 Et puis après, on parlera de porno avec notre invité Thérèse Argaud,
00:40:22 qui est notre invité du face-à-face du jour.
00:40:23 A tout de suite sur Sud Radio.
00:40:25 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:40:27 Appelez maintenant pour réagir 0826 300 300.
00:40:31 Ici Sud Radio.
00:40:36 Les Français parlent au français.
00:40:41 Les carottes sont cuites.
00:40:43 Les carottes sont cuites.
00:40:46 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:40:51 Eh bien, on a eu une confidence, il y a deux jours, de Donald Trump.
00:40:57 Il fait beaucoup de discours, il fait beaucoup à la fois de bruit,
00:41:01 et de plus en plus en ce moment, on annonce son retour, ou pas, on verra.
00:41:05 Mais, pourquoi ça nous a intéressés ? Parce qu'il a parlé d'Emmanuel Macron.
00:41:09 Il a parlé d'un rendez-vous qu'il a eu avec Emmanuel Macron,
00:41:14 et on aimerait vérifier.
00:41:16 C'est pour ça que je suis sûr que l'Élysée nous écoute,
00:41:19 on nous écoute très souvent, on aimerait savoir si c'est du lard ou du pig.
00:41:23 On écoute.
00:41:26 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:41:28 Eh oui, Joe Dassin, l'Amérique, l'Amérique, l'Amérique, effectivement.
00:41:33 Mais alors là, la question qu'on peut se poser, effectivement,
00:41:37 c'est quelle Amérique on veut, quelle Amérique on veut avoir,
00:41:40 est-ce que c'est elle qui nous a, ou c'est nous qui l'avons ?
00:41:44 Grosse question.
00:41:45 Alors, beaucoup de gens se disent "mais non, nous sommes asservis à l'Amérique",
00:41:48 d'autres disent "pas du tout, pas du tout", en tout cas,
00:41:50 il y a eu des contacts entre le président de la République Emmanuel Macron
00:41:53 et Donald Trump, ce qui est normal quand il était président.
00:41:56 Et Donald Trump, dans ses discours, il fait beaucoup de discours, effectivement,
00:41:59 puisqu'il est en période électorale, déjà, lui,
00:42:02 a parlé d'Emmanuel...
00:42:05 Écoutez, je traduirai ensuite.
00:42:09 Macron, vous connaissez Macron ? Il est un très gentil homme, Macron.
00:42:12 Et vraiment, un très gentil homme.
00:42:16 J'ai dit "Emmanuel, comment ça va ?"
00:42:18 Il m'a dit "tout va bien", j'ai dit "j'ai entendu que vous allez charger aux entreprises américaines
00:42:21 25% pour faire des choses au Mexique.
00:42:25 Qui d'autre ?" "Bien, personne encore, mais nous ferons autre chose."
00:42:28 J'ai dit "non, non, mais vous ne le ferez pas, Emmanuel, vous ne le ferez pas, non, non,
00:42:32 Donald, ça a déjà été passé." J'ai dit "bien, il vaut mieux que vous l'arrachiez,
00:42:35 parce que si vous ne l'arrachiez pas, vous allez payer une tarif 100%
00:42:39 pour tous les vins et champagnes qui sont envoyés aux Etats-Unis,
00:42:43 à partir de ce soir." "Non, non, non, vous ne pouvez pas faire ça, Donald,
00:42:47 vous ne pouvez pas faire ça." J'ai dit "je peux le faire, en fait,
00:42:51 je le signe juste maintenant." "Non, non, non, ok, Donald, regarde, ok,
00:42:55 je ne vais pas le faire, on ne va pas le faire." C'était le bout.
00:42:58 C'était si facile.
00:43:00 Alors, évidemment, il fait ça pour son électorat, je traduis très rapidement,
00:43:04 effectivement, il dit "ah, vous connaissez Emmanuel, vraiment,
00:43:07 Macron, il est très sympa, c'est un type très très bien."
00:43:10 Et puis là, un jour, on discutait, et puis il me dit "voilà, moi, je vais appliquer
00:43:13 sur les compagnies américaines qui nous font de la concurrence au Mexique,
00:43:17 et bien, quand ils viennent chez nous, on va appliquer 25% de taxes douanières."
00:43:21 Et je lui ai dit "mais Emmanuel, Emmanuel, vous ne pouvez pas faire ça,
00:43:25 parce que si vous appliquez 25% de taxes douanières sur les compagnies américaines,
00:43:28 nous allons appliquer 100% d'augmentation d'impôts de taxes douanières
00:43:33 sur les vins et les champagnes français."
00:43:36 Et alors il me dit "mais non, non, non, Donald, vous ne pouvez pas faire ça,
00:43:39 Donald, si, si, si, si, je peux, d'ailleurs, je suis en train de signer la chose,
00:43:43 je vais le signer tout de suite." "Mais non, Donald, tu ne peux pas,
00:43:45 non, non, on ne fera pas les 25% de taxes, et tu ne fais pas les 100% de taxes."
00:43:50 Il dit "voilà." Alors, évidemment, il dit "vous voyez, je suis un dealer,
00:43:53 je suis un dealer au sens des affaires, bien sûr."
00:43:57 C'est intéressant, et on voudrait savoir si c'est vrai ou pas,
00:44:01 ou si Donald Trump en fait beaucoup pour se vanter auprès de son électorat potentiel.
00:44:06 Alors voilà, les services de l'Elysée, on serait ravis que vous nous disiez
00:44:09 si c'est un faux, si c'est un fake, ou en revanche, si c'est vrai et si c'est une info.
00:44:15 Sud Radio, Bercov, dans tous ses états,
00:44:19 le face à face.
00:44:21 8 sur Sud Radio, l'heure pour vous André Bercov de recevoir le face à face du jour,
00:44:25 vous recevez Thérèse Argaud, sexologue et auteur de ce nouveau livre,
00:44:28 "Tout le monde en regarde, ou presque, comment le porno détruit l'amour",
00:44:31 c'est aux éditions Albin Michel. Bonjour Thérèse Argaud.
00:44:34 Bonjour.
00:44:35 Alors Thérèse Argaud, est-ce que ce que vous venez d'entendre,
00:44:37 et que tout le monde connaît bien sûr, "Je t'aime, moi non plus"
00:44:40 avec Gainsbourg et Birkin, est-ce que c'est de la pornographie ?
00:44:43 Ah non, pas du tout, pour moi c'est de l'érotisme.
00:44:46 Et voilà la différence que je fais entre la pornographie et l'érotisme.
00:44:49 L'érotisme c'est une production artistique qui éveille le désir,
00:44:52 qui éveille la créativité, l'imagination.
00:44:54 La pornographie c'est une industrie qui cherche à faire du profit
00:44:57 en fabriquant des images, qui mettent en scène des fantasmes sexuels
00:45:01 pour provoquer instantanément, chez celui ou celle qui la regarde,
00:45:04 une excitation sexuelle en vue de la masturbation.
00:45:06 Donc quand on écoute cette musique-là, on a très envie de faire l'amour,
00:45:09 en tout cas moi oui, mais quand on regarde, mais on ne se masturbe pas
00:45:12 au moment où on écoute cette musique-là, ça donne envie.
00:45:15 Alors que quand on regarde une vidéo pornographique,
00:45:17 il y a vraiment cet éveil de la pulsion,
00:45:19 et qui demande une satisfaction immédiate.
00:45:21 Voilà la grande différence.
00:45:22 Alors l'écrivain Alain Robbier disait "La pornographie c'est l'érotisme des autres".
00:45:26 Est-ce que quelque part on n'est pas en train aussi de transférer ?
00:45:30 C'est intéressant, j'ai lu votre livre, votre livre est intéressant,
00:45:33 votre livre est effectivement...
00:45:35 Vous prenez sans nuance aucune, mais vous y allez effectivement
00:45:39 en disant "La pornographie, cette pelée, cette galeuse d'où vient tout le mal,
00:45:43 c'est pas possible", et vous donnez d'ailleurs beaucoup de raisons,
00:45:46 dont certaines sont très légitimes,
00:45:48 sur le fait que c'est une drogue dure,
00:45:51 que effectivement ça tue, enfin ça tue l'amour,
00:45:55 quelque part ça tue un certain nombre de sentiments,
00:45:57 ça tue la gestion émotionnelle, etc.
00:45:59 On va en parler, vous appuyez beaucoup sur le rapport du Sénat,
00:46:02 l'enfer du décor, pour une fois que le Sénat fait des jeux de mots,
00:46:05 on peut le voir, mais franchement...
00:46:07 - Il fait des rapports aussi.
00:46:08 - Oui, mais très sincèrement, moi j'ai lu,
00:46:10 et puis en même temps je suis l'imitatif,
00:46:12 et pour les questions à vous poser,
00:46:14 des milliards de gens, vous le dites vous-même,
00:46:16 ont vu des films pornographiques.
00:46:19 Je veux dire, moi, il n'y a pas une personne que je connais
00:46:23 qui n'en ait pas vu.
00:46:25 Bien.
00:46:26 Ça n'a pas fait de nous, et de beaucoup de gens,
00:46:29 des obsédés, des stressés, des angoissés,
00:46:33 des impuissants, ou des gens qui ne peuvent plus rien faire, etc.
00:46:36 C'est-à-dire que, autant je vous suis,
00:46:40 et on comprend sur les cigarettes, sur la drogue, etc.,
00:46:43 quand vous parlez des drogues dures,
00:46:45 et on sait l'impact que ça a,
00:46:47 du point de vue santé, du point de vue psychique, et autres,
00:46:50 autant la pornographie, est-ce qu'on ne devrait pas être plus nuancé que vous ne l'êtes ?
00:46:54 Oui. En fait, ce qui est très important de comprendre,
00:46:57 pour tous les auditeurs qui sont à notre écoute aujourd'hui,
00:47:00 c'est que quand on parle de pornographie,
00:47:02 il faut comprendre que c'est une industrie qui a énormément évolué
00:47:06 ces dernières années, avec Internet.
00:47:09 C'est-à-dire que, aujourd'hui...
00:47:11 Vous n'y soyez plus à la pornographie des années 70, il y a 50 ans, etc.
00:47:14 Moi, de mon point de vue, quand je vois des images pornographiques des années 70,
00:47:17 je trouve ça de l'érotisme très mignon, très gentil, très joli.
00:47:21 Quand je parle de pornographie aujourd'hui, on ne parle plus du tout de la même réalité.
00:47:25 Et donc ça, c'est important de le comprendre, il y a quelque chose qui a évolué et qui a changé.
00:47:28 Alors, c'est vrai que ce qu'on appelait pornographique à l'époque
00:47:32 ne rejoint plus que... nos enfants regardent massivement.
00:47:36 C'est-à-dire que quand on parle de l'exposition des mineurs à la pornographie,
00:47:38 on ne pense pas du tout au film gentil et mignon du samedi soir sur Canal+.
00:47:44 Ce n'est pas ça dont on parle.
00:47:45 On parle d'une industrie qui s'est transformée avec l'arrivée de ces fameux tubes,
00:47:50 ces plateformes qui mettent à disponibilité 24h/24, 7j/7,
00:47:54 des vidéos pornographiques gratuites, accessibles à n'importe qui.
00:48:00 Je vais toutes les semaines voir des collégiens, des lycéens,
00:48:02 ils me disent "Madame, c'est hyper facile, évidemment, de tomber dessus,
00:48:04 on clique qu'on a 18 ans, tout le monde s'est cliqué sur une case,
00:48:07 et donc on peut avoir accès à ça."
00:48:09 - Justement, Thérèse Argaud, quelle différence,
00:48:12 d'abord parce que vous avez parlé de ça,
00:48:15 entre les films des années 70, y compris les pornos de Canal+,
00:48:18 parce que c'est des pornos où il y avait pénétration, etc.
00:48:21 et aujourd'hui ?
00:48:22 Sur le contenu, quelle différence ?
00:48:25 - La question de la gratuité est importante parce que la différence majeure,
00:48:30 c'est que le contenu qui est produit aujourd'hui,
00:48:33 a pour objectif de rendre dépendant le consommateur.
00:48:36 Puisque quand on était en train de regarder les films sur Canal+,
00:48:39 à l'époque, il fallait s'abonner, c'est-à-dire qu'il fallait payer,
00:48:42 et c'était à un certain moment donné de la semaine qu'on avait accès à ces vidéos.
00:48:46 Et donc la production était faite pour accorder un moment de plaisir
00:48:51 aux personnes qui voulaient regarder.
00:48:54 Aujourd'hui, ces fameuses plateformes,
00:48:56 elles fonctionnent sur un business model qui est différent,
00:48:58 c'est-à-dire qu'il faut générer du trafic sur la plateforme,
00:49:01 c'est-à-dire qu'il faut beaucoup d'utilisateurs,
00:49:03 qu'ils reviennent souvent et qu'ils restent longtemps,
00:49:05 en gros, beaucoup d'utilisateurs et qu'ils soient accros.
00:49:07 Pourquoi ? Pour augmenter le trafic, qui va augmenter le prix de la publicité.
00:49:10 C'est comme ça que ça génère de l'argent.
00:49:12 Donc, dans la façon dont le produit est diffusé,
00:49:16 la façon dont il est monté, la façon dont il est accessible,
00:49:20 il est fait pour générer un système de dépendance,
00:49:23 ce qui n'était pas du tout le cas de ce film du samedi soir sur Canal+.
00:49:27 On prend ça parce qu'on a...
00:49:29 - Oui, on prend ça comme référence.
00:49:31 - Comme référence, vous comprenez.
00:49:32 C'est pour ça qu'aujourd'hui, quand je parle de la pornographie
00:49:35 qui est une drogue dure,
00:49:37 je parle de cette nouvelle pornographie
00:49:39 qui fonctionne avec un système d'addiction,
00:49:41 ce qui n'était pas le cas quand la pornographie était payante.
00:49:44 Donc, voilà déjà une première distinction.
00:49:46 - Mais en quoi, pardon ?
00:49:47 - C'est comme TikTok ou n'importe quel réseau social, vous savez,
00:49:50 ces réseaux où, en fait, on est censé passer...
00:49:52 - Sauf que TikTok, c'est deux minutes.
00:49:53 - Oui, mais on passe, on regarde deux minutes
00:49:55 et puis, en fait, on reste pendant plusieurs heures.
00:49:57 L'objectif, c'est de rester longtemps sur ces réseaux sociaux.
00:49:59 Et bien sûr, ces plateformes, c'est fait de la même façon.
00:50:01 Alors que le porno qui était payant,
00:50:03 où on décide de regarder ces images-là
00:50:06 et on va s'installer, c'est pas le même rapport.
00:50:08 Ça semble un peu anecdotique, ce que je raconte,
00:50:10 mais ça ne l'est pas du tout,
00:50:11 parce qu'il va pas se passer le même phénomène,
00:50:12 les mêmes conséquences.
00:50:13 - Mais je voudrais qu'on précise, justement,
00:50:15 parce que vous parlez beaucoup dans votre livre de drogue dure.
00:50:18 En quoi, très sincèrement, parce qu'on sait ce que c'est
00:50:20 que les addicts à l'héroïne ou à d'autres drogues, etc.,
00:50:24 on sait ce que c'est que les addicts à la cigarette.
00:50:27 Et comme vous le savez, d'ailleurs,
00:50:29 on pourrait vous répondre juste sur la cigarette et les drogues dures
00:50:31 que les cigarettes sont en vente libre
00:50:33 dans tous les bureaux de tabac.
00:50:35 - Et c'est ce qui peut aussi poser problème.
00:50:37 - Voilà, c'est aussi une industrie qui marche très très bien.
00:50:39 - Ah bah oui, et qui pose problème.
00:50:41 - Mais justement, pour revenir à ça,
00:50:44 en quoi, c'est-à-dire que vous pensez vraiment que les gens,
00:50:47 parce que c'est très différent, y compris chez les jeunes,
00:50:50 pensez que quelqu'un qui regarde un film porno
00:50:53 va être amené à regarder tout le temps,
00:50:55 ou presque tout le temps,
00:50:56 ou à revenir de regarder un film porno ?
00:50:58 - Donc, si l'objectif...
00:51:00 Ce qui se passe, l'histoire de la drogue ou de l'addiction,
00:51:03 cette industrie, pour faire du profit,
00:51:06 comme je le disais, a besoin d'utilisateurs et qu'ils soient accros.
00:51:09 Pour faire en sorte qu'il y ait beaucoup d'utilisateurs accros,
00:51:12 ils vont faire en sorte que des enfants tombent sur ces images-là,
00:51:15 et ils le font volontairement,
00:51:17 parce qu'ils savent parfaitement que des enfants consomment ces images-là
00:51:19 et qu'ils ne créent pas des systèmes de protection bien plus efficaces,
00:51:23 donc ils le savent, il y a une vraie hypocrisie.
00:51:25 Parce que si on habitue un enfant à voir ces images-là
00:51:28 et à en consommer, on s'assure qu'à l'âge adulte,
00:51:30 il va continuer d'en consommer.
00:51:32 Donc, ce qui pose vraiment problème,
00:51:35 c'est que cette exposition, quand on est mineur,
00:51:38 peut générer de l'addiction.
00:51:40 C'est-à-dire que... On parlait de l'exemple de la cigarette.
00:51:43 - Parce que chez les adultes, franchement...
00:51:45 - Fumer sa première cigarette,
00:51:48 quand on a 40 ans,
00:51:50 on risque pas vraiment d'être un gros fumeur et d'être vraiment dépendant.
00:51:53 Fumer ses premières cigarettes quand on est collégien,
00:51:55 on risque très fortement d'être un gros fumeur
00:51:57 pendant plusieurs années de sa vie quand on est adulte.
00:51:59 C'est pour ça que la loi est très claire à ce sujet.
00:52:01 En dessous de 18 ans, aucun mineur n'est censé voir
00:52:03 des images à caractère pornographique.
00:52:05 Parce qu'on sait qu'à cet âge-là, on est dans un état
00:52:07 de plus grande vulnérabilité,
00:52:09 le cerveau n'est pas encore mature, etc.
00:52:11 Et donc on n'est pas capable de faire face à ces produits qui sont très addictifs.
00:52:13 - Sauf que c'est faux, c'est qu'on sait très bien,
00:52:15 vous le dites vous-même dans votre livre,
00:52:17 que beaucoup de mineurs regardent les films pornographiques
00:52:19 comme beaucoup de mineurs fument.
00:52:21 - Exactement !
00:52:23 Mais moi, est-ce que je veux dénoncer cette fameuse hypocrisie ?
00:52:26 On le sait maintenant.
00:52:28 Je redonne les chiffres.
00:52:30 Un enfant sur trois en dessous de 12 ans a déjà vu des images pornographiques.
00:52:32 Deux enfants sur trois en dessous de 15 ans.
00:52:34 La moitié des garçons de 12-13 ans regardent des vidéos pornographiques
00:52:36 plusieurs fois par mois.
00:52:38 Quand on sait ce qu'ils regardent,
00:52:40 parce que ce qu'on sait aussi, les chiffres le disent,
00:52:42 que 90% des images qui sont visionnées
00:52:44 concernent des scènes de violence explicite.
00:52:46 Ce n'est pas des gens qui font l'amour dans les prés.
00:52:48 Ce n'est pas du tout ça.
00:52:50 Je vous passe les détails, mais quand on parle de violence,
00:52:52 c'est vraiment violent.
00:52:54 Je ne sais pas ce que vous avez fait que ça sur ces enfants
00:52:56 qui deviennent un jour des adultes.
00:52:58 - On va continuer à en parler.
00:53:00 Parce que vous avez pris votre parti.
00:53:02 Vous avez un parti pris.
00:53:04 C'est très bien et c'est légitime.
00:53:06 Et là, je voudrais vous poser,
00:53:08 on va parler de cela.
00:53:10 Et vous aussi, 0826 300 300,
00:53:12 les auditeurs de Sud Radio,
00:53:14 vous nous dites, est-ce que la pornographie rend sourd ?
00:53:16 Non, ce n'est pas ce que dit Thérèse Argaud.
00:53:18 Mais est-ce que le porno détruit l'amour ?
00:53:20 Effectivement, c'est le sous-titre de son livre.
00:53:22 Intéressant, on en parle.
00:53:24 En tout cas, c'est un livre intéressant à lire.
00:53:26 0826 300 300 est sur le Facebook.
00:53:28 Au site de Sud Radio, on attend vos réactions et vos commentaires.
00:53:30 A tout de suite sur Sud Radio.
00:53:32 - C'est Céline Alonso.
00:53:34 Je vous souhaite une très bonne année 2024 avec Sud Radio.
00:53:36 - Bonne année avec Sud Radio.
00:53:38 - Sud Radio.
00:53:40 - Parlons vrai.
00:53:42 - Ici Sud Radio.
00:53:44 Les Français parlent au français.
00:53:46 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:53:48 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:53:50 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:53:52 - Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:53:54 - Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:53:56 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:53:58 - Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:54:00 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:54:02 Tout le monde en regarde ou presque
00:54:04 comment le porno détruit l'amour.
00:54:06 Alors, et vous, auditeurs de Sud Radio,
00:54:08 vous regardez du porno,
00:54:10 qu'est-ce que ça vous fait ou pas ?
00:54:12 Écoutez, parlez-en. En tout cas,
00:54:14 appelez-nous au 0826 300 300.
00:54:16 Dans quelques minutes,
00:54:18 on en reparlera avec Thérèse Argot.
00:54:20 Thérèse Argot, il y a des choses intéressantes
00:54:22 parce que vous dites...
00:54:24 Alors, je veux savoir quel est votre avis.
00:54:26 C'est pour préciser votre pensée.
00:54:28 Il faut savoir que les trois grandes religions,
00:54:30 chrétiennes, musulmanes et juives, condamnent
00:54:32 la masturbation, la jouissance sexuelle
00:54:34 et noble uniquement quand elle se vit
00:54:36 dans le cadre du mariage.
00:54:38 Et vous ajoutez, vous ne condamnez pas
00:54:40 la masturbation. - Non, c'est peut-être vraiment
00:54:42 un point de rupture.
00:54:44 Je ne suis pas en accord avec ce que disent les religions
00:54:46 à ce niveau-là. Je pense que
00:54:48 le discours sur la masturbation est très réducteur.
00:54:50 Donc, il faut bien comprendre une chose.
00:54:52 C'est vrai que dans ce livre, je m'attaque vraiment à l'industrie pornographique
00:54:54 et je pense qu'elle fait du mal pour nos relations
00:54:56 d'amour et notre vie sexuelle.
00:54:58 Et moi, je pense qu'il n'y a rien de meilleur que la vie sexuelle
00:55:00 et l'amour. Et donc, c'est au nom de ça
00:55:02 que je m'attaque à ce problème.
00:55:04 En revanche, je ne suis pas du tout opposée
00:55:06 à l'action de la masturbation et à l'érotisme.
00:55:08 Et j'ai envie de dire que c'est parce que je suis pro-sexe
00:55:10 que je suis contre le porno.
00:55:12 Par rapport à la question de la masturbation,
00:55:14 c'est qu'il y a une confusion qui est faite
00:55:16 entre pornographie et masturbation. Pourquoi ?
00:55:18 Parce que la pornographie, il faut appeler un chat un chat,
00:55:20 c'est un support à la masturbation. Autrement dit,
00:55:22 on ne prend pas une tasse de thé quand on regarde du porno.
00:55:24 Si vous faites ça, vous venez consulter, c'est qu'il y a un petit problème quelque part.
00:55:26 Donc, c'est fait pour se masturber.
00:55:28 Alors qu'on peut très bien avoir accourant à la masturbation
00:55:30 sans regarder la pornographie.
00:55:32 Beaucoup ont appris à associer
00:55:34 masturbation et pornographie parce que ça a commencé
00:55:36 quand ils étaient collégiens, lycéens
00:55:38 et qu'ils ont pris cette habitude-là.
00:55:40 Moi, je vous propose de dissocier les deux.
00:55:42 Ça n'a rien à voir. La masturbation, c'est une industrie...
00:55:44 La masturbation, c'est une fonction naturelle
00:55:46 que nous avons les êtres humains pour nous donner du plaisir.
00:55:48 - Surtout que je pense que nos ancêtres se masturbaient
00:55:50 avant l'industrie pornographique.
00:55:52 - C'est pour ça que pour moi, ce sont deux sujets très différents
00:55:54 et qu'on a tort de les confondre.
00:55:56 Donc, dans ce livre, je précise bien
00:55:58 ma pensée à ce niveau-là. Ce n'est pas la même chose.
00:56:00 De la même façon, je fais cette distinction
00:56:02 entre érotisme et pornographie.
00:56:04 Ne confondons pas tous les sujets.
00:56:06 Et voyons bien ce à quoi je m'attaque. Et quand je parle de pornographie,
00:56:08 j'ai aussi eu l'occasion de le préciser, je parle de cette
00:56:10 nouvelle pornographie, c'est-à-dire
00:56:12 celle qui existe depuis l'arrivée
00:56:14 d'Internet et de ces grandes plateformes.
00:56:16 Et je pense qu'une façon de sortir
00:56:18 de ce problème de société, c'est en
00:56:20 rendant la pornographie à nouveau payante.
00:56:22 Je suis désolée de le dire, mais c'est ça
00:56:24 qui va nous permettre d'avoir un rapport beaucoup plus ajusté
00:56:26 à ce produit. - On va vous accuser
00:56:28 de censure, encore une fois. - Non, justement, parce que
00:56:30 je ne suis pas en train de vous dire, on interdit
00:56:32 la pornographie, je ne pense pas que ce soit la bonne stratégie.
00:56:34 Par contre, je dis qu'il faut la rendre
00:56:36 payante pour justement mieux
00:56:38 contrôler cette industrie. C'est comme si
00:56:40 sur Internet, tout était possible, tout était
00:56:42 permis, il n'y avait aucun contrôle, alors qu'il se passe
00:56:44 des choses sur Internet qui sont graves,
00:56:46 qui font du mal, et qu'il est temps un peu de réguler tout ça.
00:56:48 - C'est vrai, mais justement,
00:56:50 on va y arriver, mais avant ça,
00:56:52 je voudrais... parce qu'on va parler
00:56:54 des choses graves qui se passent, et on le sait,
00:56:56 notamment la pédocriminalité. - Oui, c'est important d'en parler.
00:56:58 - Une autre chose, mais qui est très, très
00:57:00 importante, parce que... - Oui, je vous coupe,
00:57:02 mais parce que hier soir, je reçois
00:57:04 un message sur
00:57:06 les réseaux sociaux, sur Instagram, une femme qui me dit
00:57:08 "Je suis très touchée par votre travail, votre combat contre la
00:57:10 pornographie, parce que mon mari a commencé à consommer
00:57:12 de la pornographie quand il était collégien, lycéen,
00:57:14 et il a fini par consommer de la pédopornographie.
00:57:16 Et un jour, les flics
00:57:18 sont arrivés chez lui, et il a fait six mois
00:57:20 d'incarcération." Et cette femme,
00:57:22 elle était désemparée face
00:57:24 à cette situation-là, et en fait, ce qui se passe,
00:57:26 et ce que j'explique aussi dans mon livre,
00:57:28 c'est que quand... comment dire...
00:57:30 il y a des hommes
00:57:32 et des femmes qui vont être habités par des fantasmes
00:57:34 sexuels qu'ils n'auraient
00:57:36 jamais eus s'ils n'avaient pas été exposés
00:57:38 à la pornographie. Pourquoi ? Parce qu'on peut chercher
00:57:40 à augmenter la dose d'excitation,
00:57:42 c'est-à-dire que des fantasmes mis en scène
00:57:44 tout sympa,
00:57:46 tout gentil, ne vont plus faire
00:57:48 aucun effet
00:57:50 d'excitation, et donc on va chercher.
00:57:52 - Oui, c'est toujours votre comparaison avec la drogue,
00:57:54 on va plus loin, plus loin. - Tout le monde va pas le faire,
00:57:56 mais il y en a certains qui vont être tentés. - Oui, et puis il faut faire attention
00:57:58 parce que la pédocranie fémininité,
00:58:00 elle n'est pas liée à l'industrie
00:58:02 du film porno.
00:58:04 - Non, mais elle existe aujourd'hui. - Elle n'est pas du tout liée. Regardez ce qui s'est
00:58:06 passé, regardez les trafics d'enfants, etc.
00:58:08 - Ah oui, bien sûr. Ça a toujours existé, vous allez me dire.
00:58:10 - Ça n'a rien à voir, et ça a toujours existé. - Mais elle est très présente
00:58:12 aujourd'hui encore, et ce qui est intéressant
00:58:14 aussi, c'est de considérer
00:58:16 être de la
00:58:18 pédopornographie,
00:58:20 et donc de la pédocriminalité,
00:58:22 tout contenu
00:58:24 qui va mettre en scène
00:58:26 des personnes, peu importe leur âge, mais qui va les
00:58:28 faire passer pour des collégiennes, pour
00:58:30 des petites lycéennes, ou pour des enfants.
00:58:32 C'est-à-dire parfois il y a des femmes adultes
00:58:34 qui font comme si elles étaient collégiennes. - Mais ça, la loi
00:58:36 honnêtement est très très forte et punie, ça.
00:58:38 J'ai envie qu'il y ait ça. - Et donc,
00:58:40 elle punit, mais par contre ça existe encore, et donc
00:58:42 il faut passer quand même à la vitesse supérieure
00:58:44 en termes de régulation. - Alors justement,
00:58:46 on va en parler, mais alors il y a,
00:58:48 là sur le fond, on va parler du plaisir
00:58:50 sexuel. Vous dites ceci, vous dites
00:58:52 "le plaisir sexuel, il est vrai, une expérience
00:58:54 très agréable." Vous l'admettez,
00:58:56 très bien. Mais la particularité du
00:58:58 plaisir, c'est qu'il ne dure pas.
00:59:00 L'état de bien-être s'estompe assez rapidement
00:59:02 et laisse place aux émotions qui étaient présentes,
00:59:04 le stress, l'ennui, l'inquiétude,
00:59:06 la colère, la frustration, la tristesse.
00:59:08 Thérèse Argaud, enfin, le plaisir,
00:59:10 c'est très très bien,
00:59:12 on l'a et on attend de la revoir.
00:59:14 Pourquoi voulez-vous que, forcément,
00:59:16 là vraiment, là vous m'avez
00:59:18 dit "ah, on a eu le plaisir
00:59:20 sexuel, mais ensuite arrive la stress,
00:59:22 l'ennui, l'inquiétude, la colère, la frustration,
00:59:24 la tristesse." - Non, j'expliquais dans la spirale
00:59:26 de la consommation de pornographie, je m'explique.
00:59:28 - Non, mais là, vous ne parlez
00:59:30 pas de consommation de pornographie dans ce paragraphe.
00:59:32 - Là, en fait, ce que j'explique,
00:59:34 c'est que, qu'est-ce qui va générer
00:59:36 de l'addiction ou pas ? Parce qu'on parlait
00:59:38 de ce produit, et moi je défends le fait que c'est un produit
00:59:40 addictif. Tout va dépendre
00:59:42 de l'état émotionnel dans lequel on va
00:59:44 consommer ce produit. Mais vous savez, c'est la même chose avec n'importe
00:59:46 quel produit addictif, je veux dire, on peut fumer très bien
00:59:48 un joint et pas tomber dans la dépendance.
00:59:50 Si je fume bien dans mes baskets et bien dans ma peau,
00:59:52 je peux le fumer et je ne vais pas être dépendant, il faudrait me dire
00:59:54 les choses. Sauf que, si maintenant,
00:59:56 je suis justement en train de traverser un mal-être,
00:59:58 je ne vais pas bien, j'ai de la colère, j'ai de la tristesse,
01:00:00 j'ai de la frustration, du stress, peu importe,
01:00:02 que je fume ce joint et je me rends compte que ça me rend bien
01:00:04 à ce moment-là, je peux avoir envie de recommencer
01:00:06 pour évacuer cette émotion
01:00:08 désagréable. Et c'est le même phénomène
01:00:10 qui peut se passer avec la pornographie, c'est-à-dire
01:00:12 que si je suis dans un état émotionnel
01:00:14 qui est déséquilibré,
01:00:16 je ne suis pas bien, comme le sont
01:00:18 souvent les collégiens ou les lycéens, ce qui est
01:00:20 tout à fait normal à cet âge-là, il n'y a vraiment
01:00:22 aucun jugement sur leur personne, mais c'est les périodes
01:00:24 où on est plus fragile. Si je fais l'expérience
01:00:26 qu'en consommant ce produit, je me sens dans un état super
01:00:28 agréable. Mais
01:00:30 tout ça est positif sur le moment,
01:00:32 mais ça ne va pas résoudre la cause de mon
01:00:34 stress, de mon angoisse, de ma colère,
01:00:36 de ma tristesse. Et donc, finalement, je vais
01:00:38 vouloir reconsommer à nouveau ces images
01:00:40 pour me sentir de nouveau bien. Mais ça ne
01:00:42 résout pas le problème. En gros, ce que je dis,
01:00:44 c'est que c'est un mauvais moyen pour répondre à un vrai
01:00:46 besoin, celui d'être bien, d'être vraiment
01:00:48 serein. - Mais vous ne dites pas que le plaisir sexuel, en tant que tel,
01:00:50 va amener... - Le plaisir sexuel, c'est nécessaire à la vie ?
01:00:52 Non, non, non, c'est pas ça que je disais. Parce que
01:00:54 justement, je pense... Et attendez, je suis quand même sexologue
01:00:56 et donc je défends justement le plaisir sexuel
01:00:58 et j'apprends aux gens à avoir du plaisir sexuel, c'est ce que
01:01:00 quand même je fais toute la journée. Donc je suis
01:01:02 hyper pro-plaisir sexuel. - Mais vous,
01:01:04 justement, si vous leur dites...
01:01:06 - Ça me semble vrai moyen. - Juste un mot.
01:01:08 Vous, vous leur dites, justement,
01:01:10 vous êtes sexothérapeute, vous êtes sexologue,
01:01:12 est-ce que vous leur dites surtout jamais
01:01:14 de regarder des films pornos, surtout arrêtez si vous regardez
01:01:16 des films pornos ? Très franchement. - Oui, moi je dis
01:01:18 arrêtez la consommation de films pornographiques.
01:01:20 Et voyez ce qui se passe dans votre vie. Là,
01:01:22 je viens de rencontrer un jeune homme, 27 ans,
01:01:24 qui me dit...
01:01:26 Je vois votre combat
01:01:28 sur la question de la pornographie, il me dit "c'est fou parce que
01:01:30 j'ai arrêté de regarder du porno, ma vie a changé.
01:01:32 Ma vie a changé, dans mes relations, etc.
01:01:34 Donc, ce que je dis, vraiment,
01:01:36 c'est arrêtez de regarder ces images pornographiques,
01:01:38 ça ne veut pas dire arrêtez d'avoir du plaisir,
01:01:40 bien au contraire, ça ne veut pas dire arrêtez d'avoir des relations sexuelles,
01:01:42 ça ne veut pas non plus dire arrêtez
01:01:44 de fantasmer, de créer,
01:01:46 de développer votre érotisme, tout ça
01:01:48 est nécessaire à la vie. Mais
01:01:50 ces images-là, à mon avis, il n'y a rien de bon dans le porno.
01:01:52 C'est comme, je dirais, arrêtez de fumer.
01:01:54 - Oui, oui.
01:01:56 - De la même façon, il n'y a rien de bon dans la cigarette.
01:01:58 - Je crois que vous éludez le côté divertissement de cela,
01:02:00 mais on va en reparler.
01:02:02 - C'est intéressant ce que vous dites.
01:02:04 - On va en reparler tout de suite après cette...
01:02:06 - On en reparle avec Thérèse Argaud
01:02:08 et avec vous, au 0826 300 300.
01:02:10 Emmanuel vous attend au Standard.
01:02:12 A tout de suite sur Sud Radio.
01:02:14 Sud Radio Bercov,
01:02:16 dans tous ses états,
01:02:18 appelez maintenant pour réagir 0826 300 300.
01:02:20 - Ici Sud Radio.
01:02:24 Les Français parlent au français.
01:02:30 Les carottes sont cuites.
01:02:32 Les carottes sont cuites.
01:02:36 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
01:02:38 - Alors toujours pour jouer
01:02:40 l'avocat, non pas du diable,
01:02:42 mais du dieux sexe ou autre.
01:02:44 Thérèse Argaud,
01:02:46 deux choses d'abord.
01:02:48 Pour finir avec le plaisir sexuel,
01:02:50 vous en êtes bien expliquée,
01:02:52 mais vous dites que la solution n'est pas le plaisir sexuel
01:02:54 obtenu seul ou à deux.
01:02:56 La solution, c'est la gestion émotionnelle.
01:02:58 - Pour ne pas tomber dans un rapport
01:03:00 compulsif à la sexualité.
01:03:02 C'est exactement comme par rapport
01:03:04 à la nourriture. Parfois,
01:03:06 on n'a pas faim, on est juste triste
01:03:08 parce qu'on vient de se faire larguer par son petit copain.
01:03:10 On se rue sur un pot de Nutella,
01:03:12 on va prendre tout le Nutella.
01:03:14 Non seulement ça ne va pas nous faire revenir nos petits copains,
01:03:16 mais en plus on va avoir 10 kilos de plus,
01:03:18 on va perdre encore confiance en soi pour rencontrer quelqu'un d'autre.
01:03:20 C'est-à-dire que ce n'est pas le Nutella qui est mauvais en soi,
01:03:22 c'est le fait que ça vient répondre
01:03:24 à un problème émotionnel.
01:03:26 Et donc j'ai un rapport compulsif à la nourriture.
01:03:28 De la même façon, on peut observer, et ça on observe en tant que sexologue,
01:03:30 que beaucoup de nos contemporains
01:03:32 peuvent avoir un rapport compulsif au sexe.
01:03:34 C'est-à-dire qu'ils ont des émotions
01:03:36 désagréables qui les encombrent,
01:03:38 et puis ils se disent qu'au travers du plaisir sexuel,
01:03:40 ils vont sortir un soulagement et une détente.
01:03:42 Mais ça ne va pas résoudre les choses,
01:03:44 c'est ça que je veux dire. Donc la gestion émotionnelle,
01:03:46 c'est dire "je suis triste, je pleure, je suis en colère".
01:03:48 - Vous êtes catholique ?
01:03:50 - Non, je viens d'une famille très catholique,
01:03:52 mais je n'ai plus la foi depuis 15 ans.
01:03:54 Je n'ai plus les lunettes, ce qui me permet de voir Dieu.
01:03:56 - Si vous voulez, moi je vois,
01:03:58 et encore une fois, deux choses.
01:04:00 Moi sur le porno, ce qui m'embête vraiment,
01:04:02 je le dis, c'est tellement médiocre,
01:04:04 souvent inaminable, c'est mal filmé,
01:04:06 c'est mal fait, ça n'a aucun intérêt,
01:04:08 c'est le pizzaïolo qui arrive,
01:04:10 et c'est tellement... je veux dire,
01:04:12 qui arrive pour arranger le truc, et la femme
01:04:14 est là "ah, tout offerte, mais chérie,
01:04:16 vous me crevez de rire quoi".
01:04:18 C'est même, je veux dire, c'est tellement
01:04:20 médiocre. Mais justement, ça, ça nous amène
01:04:22 à deux choses. D'abord, effectivement,
01:04:24 et là je vous rejoins, c'est que des gens pensent
01:04:26 peut-être, s'il y a déjà 14-15 ans
01:04:28 que les filles sont consentantes, comme on voit,
01:04:30 mais je crois que ce n'est pas seulement le porno qui fait ça,
01:04:32 c'est aussi une certaine culture.
01:04:34 C'est un autre problème. Mais la chose
01:04:36 la plus grave, c'est que
01:04:38 pourquoi des gens
01:04:40 n'auraient pas, effectivement,
01:04:42 ils sont ce qu'ils sont, n'auraient pas
01:04:44 eux sont des...
01:04:46 je dirais, non pas des... je parle pas
01:04:48 encore une fois, ni des pédocriminels,
01:04:50 enfermés, tout ça. Mais pourquoi
01:04:52 il n'y aurait pas des hommes et des femmes qui sont
01:04:54 érotomanes, qui aiment le plaisir sexuel,
01:04:56 qui se sentent bien dans le plaisir
01:04:58 sexuel, à condition que ça soit
01:05:00 évidemment consentant, évidemment
01:05:02 bien...
01:05:04 ils sont bien dans leur peau,
01:05:06 c'est leur truc. Pourquoi...
01:05:08 ils pourraient être collectionneurs ou autre.
01:05:10 - Le problème, effectivement, n'est pas là.
01:05:12 C'est pour ça que je pense qu'une des solutions
01:05:14 qu'on peut tout de suite appliquer, c'est de rendre
01:05:16 le porno payant
01:05:18 pour réguler cette industrie
01:05:20 et d'avoir un rapport qui soit différent
01:05:22 à ces images pornographiques. C'est-à-dire que si, pour moi,
01:05:24 je veux voir ces images-là, je sais
01:05:26 où je peux aller les voir et je paye pour ça.
01:05:28 Le fait aussi de rendre le porno payant va quand même résoudre
01:05:30 un problème majeur. C'est
01:05:32 tout ce qui se passe de gravissime au sein
01:05:34 de l'industrie, c'est-à-dire la maltraitance d'acteurs,
01:05:36 d'actrices, on le sait aujourd'hui,
01:05:38 parce qu'il y a une course à la production
01:05:40 d'images de plus en plus folle.
01:05:42 Et donc, pour protéger aussi les acteurs et les actrices
01:05:44 et pour s'assurer que les choses se passent
01:05:46 dans des conditions, on va dire,
01:05:48 meilleures, et bien,
01:05:50 rendre le porno payant permettrait
01:05:52 davantage d'avoir un contrôle sur
01:05:54 ce produit. - Plus en mieux payé,
01:05:56 peut-être, et autrement...
01:05:58 - Donc, je pense que là, il y a quand même une piste
01:06:00 qui peut exister, enfin, qui existe,
01:06:02 et qui peut être appliquée tout de suite.
01:06:04 Je veux dire, ça peut être appliqué cette année, on ne doit
01:06:06 pas attendre encore un hexième rapport
01:06:08 du gouvernement pour nous dire que peut-être ce serait
01:06:10 une solution. On peut mettre ça en place facilement.
01:06:12 Donc, ça demande juste une volonté politique.
01:06:14 - On verra ce que pensent les presses qui nous gouvernent, mais vu
01:06:16 les scandales, je ne parle pas de la France seulement,
01:06:18 mais un peu partout,
01:06:20 on n'est pas sortis de l'auberge. - Mais non, et pourtant...
01:06:22 - Vous savez, relisez "La vie des douze Césars"
01:06:24 de Suétonne, il y a 3000 ans, vous verrez
01:06:26 qu'il n'y avait pas les plateformes,
01:06:28 il n'y avait pas les pornos, il n'y avait pas Internet,
01:06:30 mais c'était déjà très très très très nouveau.
01:06:32 - On va revenir à tout ça. - On va revenir à ça.
01:06:34 - C'est ça qui va être génial, on va ressortir... - Alors, nos auditeurs, ils sont là.
01:06:36 - On a Frédéric qui nous appelle depuis Angers.
01:06:38 Salut Frédéric !
01:06:40 - Oui, bonjour. - Bonjour Frédéric.
01:06:42 - Bonjour. - Et bonne année.
01:06:44 - Bonne année, merci à vous
01:06:46 également. Alors moi,
01:06:48 j'appelle par rapport à deux points.
01:06:50 Tout d'abord, le premier, c'est que
01:06:52 j'ai le sentiment que souvent, dans ces débats-là,
01:06:54 on a tendance à mettre de côté
01:06:56 un petit peu la place de l'éducation
01:06:58 des parents, et de faire
01:07:00 parfois des phénomènes marginaux,
01:07:02 une forme de généralité.
01:07:04 Elle évoque une pulsion,
01:07:06 la pulsion d'assouvir un besoin immédiat,
01:07:08 qui est souvent la masturbation.
01:07:10 Pour beaucoup de personnes,
01:07:12 une fois la jouissance passée,
01:07:14 l'envie s'estompe,
01:07:16 et quand on est à deux,
01:07:18 on se caline, quand on est seul, on éteint l'écran,
01:07:20 tout simplement. Alors certes,
01:07:22 il y a des exceptions, mais selon moi,
01:07:24 c'est de l'ordre de l'exception.
01:07:26 Mais ça arrête de l'ordre de l'exception,
01:07:28 par rapport à ça.
01:07:30 Le risque d'addiction, par rapport à ça,
01:07:32 j'ai du mal un petit peu
01:07:34 à le rendre aussi
01:07:36 important qu'elle peut l'évoquer.
01:07:38 - Que Thérèse Ringo le dise.
01:07:40 - Par rapport à... - Et le second point,
01:07:42 je vais finir, le second point,
01:07:44 c'est qu'il y a un documentaire sur Netflix
01:07:46 qui donne la parole aux actrices
01:07:48 de cette plateforme.
01:07:50 Elles mettent en avant le fait
01:07:52 qu'elles contrôlent mieux
01:07:54 leur image grâce à cette plateforme-là.
01:07:56 Et qu'elles ont plus le contrôle
01:07:58 de leur image, de leur corps, et sont moins dépendantes
01:08:00 d'un tiers qu'ils peuvent verser
01:08:02 dans l'abus.
01:08:04 Et ensuite, il y a un moment, vous avez évoqué
01:08:06 l'inspiration de certaines pratiques
01:08:08 qui peuvent être discutables,
01:08:10 tendanceuses, ou je ne sais pas quoi.
01:08:12 Moi je me dis, du moment que ça arrête dans le consentement
01:08:14 de chacun, pourquoi pas ?
01:08:18 - Oui, il y a beaucoup de choses à ce que vous partagez.
01:08:20 D'abord, par rapport à l'éducation
01:08:22 des enfants. Alors moi,
01:08:24 je fais ça depuis toujours,
01:08:26 depuis presque 20 ans maintenant.
01:08:28 - Vous êtes maman vous-même. - Oui, je vis.
01:08:30 Et puis oui, mais avant d'être maman, je commençais à intervenir en milieu scolaire,
01:08:32 à faire de l'éducation affective, relationnelle et sexuelle.
01:08:34 C'est comme ça d'ailleurs que je me suis rendue compte que la pornographie
01:08:36 est un vrai sujet chez les collégiens, chez les lycéens.
01:08:38 Et vous avez raison que la prévention
01:08:40 et l'éducation est nécessaire.
01:08:42 Et alors, vous dites que je suis maman,
01:08:44 j'ai beau être sexologue, écrire des livres sur ce sujet,
01:08:46 donner des conférences partout,
01:08:48 je ne peux pas protéger 100% mes enfants ?
01:08:50 C'est-à-dire qu'on a beau, en tant que parents,
01:08:52 être très au courant
01:08:54 de cette problématique-là, vous savez,
01:08:56 c'est compliqué de protéger les mineurs
01:08:58 de ces images parce que l'industrie est tellement forte
01:09:00 et puissante sur Internet.
01:09:02 Et en tant que parents, on se sent vraiment démunis.
01:09:04 Donc bien sûr que la première chose à faire en tant que parents, c'est
01:09:06 d'en parler. Ça ne peut plus être un sujet
01:09:08 tabou. On en parle comme on parle de n'importe quel
01:09:10 produit qui existe au monde.
01:09:12 Ensuite, de protéger avec des filtres, ça c'est sûr.
01:09:14 Mais après, on a besoin en tant que parents que le gouvernement
01:09:16 nous aide, parce qu'on n'arrivera pas tout seul.
01:09:18 - Alors juste, Philippe parlait
01:09:20 de la pulsion, de Frédéric pardon,
01:09:22 de la pulsion. Mais effectivement,
01:09:24 on peut se dire, ce qu'il disait
01:09:26 la pulsion, un moment donné, OK, une fois qu'elle
01:09:28 est satisfaite, elle est satisfaite. On ne va pas
01:09:30 tout de suite se dire "Ah là là, qu'est-ce que je vais la retrouver ?"
01:09:32 - Alors, la pulsion, qui est
01:09:34 une espèce de tension qu'on ressent,
01:09:36 qui est un peu une espèce de... composée d'un amas
01:09:38 d'émotions désagréables qu'on peut ressentir,
01:09:40 et qui cherche à sortir au travers d'un plaisir.
01:09:42 On peut parler du plaisir sexuel,
01:09:44 on peut parler du plaisir à la nourriture, mais ça peut être aussi
01:09:46 des achats, enfin il y a plein de choses qui peuvent nous permettre
01:09:48 d'avoir notre dose de dopamine qui fait qu'on sent mieux.
01:09:50 La pulsion, elle s'éduque.
01:09:52 C'est-à-dire que ce qu'on va faire avec nos enfants,
01:09:54 c'est qu'ils veulent parfois quelque chose, mais
01:09:56 on ne va pas la souvire tout de suite.
01:09:58 Par exemple, je veux telle chose, je veux
01:10:00 avoir du plaisir, on va mettre dans une temporalité.
01:10:02 On va dire "Oui, il y a un moment pour..."
01:10:04 Ici, moi, ce qui me pose problème, c'est que
01:10:06 les vidéos gratuites 24/7,
01:10:08 c'est qu'il n'y a plus cette temporalité. Je veux, j'ai.
01:10:10 Je veux, je peux tout de suite aller consommer.
01:10:12 Et on n'apprend pas à éduquer cette pulsion.
01:10:14 Et alors, du coup, on a des adultes
01:10:16 qui ont un rapport compulsif.
01:10:18 - Thérèse Argot, est-ce que vous ne faites pas, vous ne faites peut-être
01:10:20 pas assez la différence dans votre livre.
01:10:22 Je vous écoute.
01:10:24 Entre ce qui se passe
01:10:26 pour les jeunes adultes,
01:10:28 adolescents et enfants, et les adultes.
01:10:30 Je pars entre ceux qui ont
01:10:32 quand même raison,
01:10:34 pas parce que les adultes sont plus raisonnables,
01:10:36 mais je pense que c'est quand même deux populations
01:10:38 différentes, et vous le savez puisque vous êtes
01:10:40 sexothérapeute, et avec
01:10:42 des envies et des
01:10:44 contrôles et des mécanismes de contrôle
01:10:46 très différents. - Vous avez raison, mais je pense que
01:10:48 la différence, si...
01:10:50 Je ne veux pas choquer personne, mais la différence,
01:10:52 elle n'est pas adulte, enfant.
01:10:54 La génération qui a grandi avec Internet
01:10:56 est celle qui n'a pas grandi avec Internet.
01:10:58 Pour moi, elle est là, la différence. Parce qu'aujourd'hui,
01:11:00 les 18-30 ans consomment massivement
01:11:02 de la pornographie, en plus de 80%.
01:11:04 Mais ce sont en fait
01:11:06 des jeunes adultes, parce qu'ils sont quand même adultes,
01:11:08 mais qui ont grandi avec le porno.
01:11:10 Le porno sur Internet, qui n'est pas la même chose
01:11:12 que des livres érotiques, etc.
01:11:14 Donc moi, je ferais une différence par rapport à
01:11:16 l'accessibilité de ces images-là,
01:11:18 et donc cette transformation qu'il y a eu dans les années
01:11:20 2000 de l'industrie pornographique,
01:11:22 et c'est vrai que ce n'est pas tout à fait la même réalité.
01:11:24 Vous avez raison de le dire. - On va en parler.
01:11:26 - Oui. - On accueille Philippe,
01:11:28 qui nous appelle depuis Libourne. Bonjour Philippe.
01:11:30 - Bonjour Philippe. Bonne année.
01:11:32 - Ah, le temps, quoi.
01:11:34 - Bonjour à votre amie.
01:11:36 - Oui, bonjour.
01:11:38 - Voilà, donc moi, je vous appelle
01:11:40 parce qu'en fait,
01:11:42 depuis le Covid,
01:11:44 vous savez, il y a beaucoup de choses qui ont changé
01:11:46 dans mon raisonnement.
01:11:48 Peut-être qu'il y a un temps, j'aurais été d'accord
01:11:50 avec vous, madame, mais depuis le Covid,
01:11:52 j'ai beaucoup réfléchi et
01:11:54 j'ai tellement peur de tous
01:11:56 ces gens qui veulent tout réguler,
01:11:58 tout enfermer, tout contrôler,
01:12:00 tout dé...
01:12:02 Ils veulent tout contrôler,
01:12:04 ils ne contrôlent rien. C'est-à-dire,
01:12:06 je vais vous prendre un exemple.
01:12:08 Alors, comme André l'a dit,
01:12:10 la pédophilie, en fait, c'est le problème
01:12:12 numéro un sur les réseaux.
01:12:14 Pour moi, ça devrait être la pierre de base.
01:12:16 Tout le monde devrait lutter contre ça.
01:12:18 - Tout à fait.
01:12:20 - Tout le monde... Ça n'intéresse personne.
01:12:22 Il y a la liste Einstein qui est sortie,
01:12:24 mais en fait, ça devrait être un gigantesque
01:12:26 tremblement de terre. Tout le monde s'en fout.
01:12:28 D'accord ? Donc, en fait, des gros trucs.
01:12:30 Alors, le Covid, c'était le pompon.
01:12:32 Il fallait enfermer tout le monde, machin.
01:12:34 Pendant ce temps-là,
01:12:36 il y en a qui faisaient n'importe quoi.
01:12:38 On s'en foutait.
01:12:40 Du coup, vous savez, je n'ai jamais fumé
01:12:42 de ma vie. Mais, en fait,
01:12:44 quelqu'un qui fume, moi, je me dis,
01:12:46 c'est son problème, c'est son choix.
01:12:48 S'il a envie de fumer, c'est qu'il en tient un plaisir.
01:12:50 Après, il y a des gens qui sont plus faibles,
01:12:52 mais on ne peut pas faire
01:12:54 des contrôles
01:12:56 sur des généralités. Vous voyez ce que je veux dire ?
01:12:58 Comme disait André aussi,
01:13:00 je repense à un argument qui est vraiment,
01:13:02 à mon avis, la pierre angulaire de la chose.
01:13:04 C'est-à-dire qu'effectivement, les enfants,
01:13:06 je suis assez d'accord avec vous,
01:13:08 qui ne regardent pas du porno,
01:13:10 surtout le porno de la dernière génération. Moi, j'ai connu
01:13:12 Union, tout ça. C'est autre chose.
01:13:14 Mais, en fait,
01:13:16 au lieu de tout, de contrôler
01:13:18 ça, parce qu'avec les
01:13:20 artefacts modernes qu'on a, vous ne allez pas
01:13:22 me dire qu'on ne peut pas contrôler que les mineurs
01:13:24 aillent pas sur certains trucs.
01:13:26 C'est dans certains autres domaines
01:13:28 que ça marche très bien dans l'informatique.
01:13:30 Et par contre, là, il faut
01:13:32 supprimer l'accès à tout le monde,
01:13:34 donc même aux adultes.
01:13:36 Je veux dire, eux, les adultes,
01:13:38 ils sont finis. S'ils ont envie d'aller
01:13:40 regarder un porno, n'importe lequel,
01:13:42 ils n'ont qu'à aller regarder un porno.
01:13:44 - C'est pour ça que vous m'avez entendu. J'ai pas dit
01:13:46 de tout bloquer. En tout cas, ma proposition,
01:13:48 c'est de rendre le porno à nouveau payant.
01:13:50 Voilà, je n'ai pas dit qu'il fallait supprimer
01:13:52 l'industrie pornographique.
01:13:54 - C'est un contrôle.
01:13:56 Le paiement, vous savez,
01:13:58 c'est le nerf de la guerre, c'est l'argent.
01:14:00 C'est comme ça que ça marche.
01:14:02 Le Covid, c'est pareil. Il y a des leviers, comme ça,
01:14:04 et en fait, vous contrôlez tout.
01:14:06 Vous voyez, et à la fin,
01:14:08 on se retrouve dans une société
01:14:10 complètement contrôlée et qui
01:14:12 ne ressemble plus à rien. - Non, ce que dit
01:14:14 effectivement Thérèse Argaud,
01:14:16 ce que dit Philippe, moi, ce qui me frappe,
01:14:18 et c'est vrai, c'est que, moi,
01:14:20 encore une fois, il y a beaucoup de choses sur lesquelles nous sommes d'accord.
01:14:22 Tout le problème,
01:14:24 par exemple, vous dites "rendrez la pornographie
01:14:26 payante".
01:14:28 Attendez, ce qu'il faut,
01:14:30 et là, oui, là,
01:14:32 c'est qu'il faut rendre, par exemple,
01:14:34 condamner beaucoup plus fort tout ce qui
01:14:36 est pédopornographie, de toutes les manières.
01:14:38 Je ne parle même pas de la pédocriminalité.
01:14:40 Mais un adulte, revenons à ça,
01:14:42 un adulte qui est...
01:14:44 ce qu'il est,
01:14:46 pourquoi rendre la pornographie
01:14:48 payante, il faudrait... Alors,
01:14:50 vous allez me dire "c'est pas facile",
01:14:52 parce que, moi, je crois que vous dites, effectivement,
01:14:54 la différence est entre Internet et la pornographie
01:14:56 d'antan. Le problème,
01:14:58 c'est que, ou alors, à ce moment-là,
01:15:00 il faut effectivement
01:15:02 censurer, parce que sinon,
01:15:04 moi, c'est très gênant, cette espèce de...
01:15:06 comment dirais-je...
01:15:08 de discrimination par l'argent.
01:15:10 Même si ce n'est pas beaucoup d'argent. - Je comprends ce que vous voulez dire.
01:15:12 La discrimination par l'argent...
01:15:14 - Oui, parce qu'il y a des gens qui ne pourraient pas se permettre...
01:15:16 - Pourquoi tel qu'il y a des moyens...
01:15:18 - Oui, il va se regarder ses pornos autant
01:15:20 qu'il veut, mais il en fait
01:15:22 parce qu'il a les moyens, il gagne l'argent.
01:15:24 L'autre qui n'en a pas, "Ah, ben, toi, mon vieux,
01:15:26 tu es un gueux, tu es interdit de porno."
01:15:28 C'est ça, Thérèse Argo. - Ah, ouais, non,
01:15:30 c'est intéressant, votre raisonnement.
01:15:32 Je comprends ce que vous voulez dire, mais...
01:15:34 mais on a quand même...
01:15:36 L'idée, c'est... pourquoi rendre
01:15:38 le produit payant ? Parce que, derrière,
01:15:40 il y a des hommes et des femmes
01:15:42 qui travaillent, et c'est comme on parle
01:15:44 de travailleurs du sexe, donc, on a besoin d'être rémunérés,
01:15:46 aussi. Donc, le système...
01:15:48 - Ils sont rémunérés. - Oui, mais donc, le système,
01:15:50 par la publicité,
01:15:52 comment dire... Le problème,
01:15:54 c'est ces plateformes qui, je vous dis,
01:15:56 fonctionnent sur ce système de
01:15:58 gratuité, on peut se dire "C'est génial, parce que
01:16:00 ça a démocratisé le porno." Aujourd'hui, c'est vrai,
01:16:02 on est en France, le porno, c'est pour tout le monde,
01:16:04 on est tous égaux devant le porno,
01:16:06 ça, je le dis tout le temps, là, là-dessus, on a réussi
01:16:08 à démocratiser l'accès à la pornographie.
01:16:10 Mais est-ce que c'est pour notre bien
01:16:12 et est-ce que ça nous libère ? Et c'est pour ça que c'est intéressant, parce que
01:16:14 vous revenez sur un argument auquel je suis extrêmement
01:16:16 sensible, c'est celui de la liberté.
01:16:18 Et moi, ce que je défends dans ce livre et au travers
01:16:20 de mon travail, c'est que cette pornographie
01:16:22 ne nous permet pas d'être libre,
01:16:24 elle nous met sous emprise
01:16:26 et elle exerce un contrôle sur notre sexualité.
01:16:28 Si vous voulez avoir une vie sexuelle
01:16:30 libre, il faut sortir de cette
01:16:32 emprise-là. Pourquoi il y a une emprise ? C'est que
01:16:34 elle met des idées dans la tête, elle formate notre imaginaire,
01:16:36 elle nous conditionne dans notre façon de vivre la sexualité.
01:16:38 Pour moi, ce n'est pas du tout le
01:16:40 symbole d'une liberté sexuelle et d'une liberté
01:16:42 en tant que telle. Et c'est pour ça que moi, je
01:16:44 m'alarme contre la pornographie. On doit
01:16:46 arrêter d'associer ce produit
01:16:48 à la liberté. Pour moi, ce sont deux choses différentes.
01:16:50 - Oui, d'ailleurs, c'est tout le problème
01:16:52 qui est posé. On va faire
01:16:54 une interruption, mais avant ça,
01:16:56 le problème qui est posé, c'est
01:16:58 le problème de la liberté, parce que
01:17:00 vous savez très bien qu'il y a aussi
01:17:02 des, par exemple, des viols,
01:17:04 des tabassages qui se commettent,
01:17:06 non pas au nom de la pornographie, au nom, parce que c'est le genre du film,
01:17:08 au nom du culture. Vous avez des
01:17:10 cultures, je dis bien, qui méprisent les femmes,
01:17:12 par exemple, pour ne prendre que cet exemple,
01:17:14 qui considèrent des femmes comme de la viande,
01:17:16 et qui considèrent qu'il y a d'un côté les mamans
01:17:18 et d'un autre côté les putains.
01:17:20 Vieille discrimination
01:17:22 dont je ne nommerai pas religieuse,
01:17:24 d'ailleurs, ou autre. - Il y en a encore beaucoup dans notre société française aussi,
01:17:26 cette distinction entre, d'un côté,
01:17:28 il y aurait la mère et de l'autre côté, la putain.
01:17:30 - Voilà. Et donc, ça, ça dépasse
01:17:32 loin la pornographie. Mais le vrai problème
01:17:34 qui est posé, c'est vrai, c'est le problème de la liberté
01:17:36 et le problème de comment réguler.
01:17:38 Et je crois qu'il est là, on sent.
01:17:40 Reparle tout de suite après cette pause,
01:17:42 et on continue à recevoir des
01:17:44 auditeurs. En tout cas,
01:17:46 c'est très intéressant.
01:17:48 Sud Radio
01:17:50 Bercoff, dans tous ses états, midi, 14h.
01:17:52 André Bercoff.
01:17:54 - Ici,
01:17:56 Sud Radio.
01:17:58 Les Français parlent au français.
01:18:02 Je n'aime pas
01:18:04 la blanquette de veau.
01:18:06 Je n'aime pas
01:18:08 la blanquette de veau.
01:18:10 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états.
01:18:12 - 13h50 sur Sud Radio, nous sommes toujours avec
01:18:14 Thérèse Argo, sexologue, qui vient nous voir pour son livre.
01:18:16 Tout le monde en parle, tout le monde en regarde,
01:18:18 ou presque, "Comment le porno détruit l'amour".
01:18:20 C'est aux éditions Albain Michel. Et on a
01:18:22 des questions sur nos réseaux sociaux.
01:18:24 Je vais synthétiser, on a deux questions en une.
01:18:26 Thérèse Argo, qu'est-ce que vous pensez des
01:18:28 vidéos amateurs postées sur les
01:18:30 sites gratuits, donc pas de l'industrie
01:18:32 professionnelle ? Et deuxième question,
01:18:34 est-ce que c'est des plateformes de type "only fan"
01:18:36 ou "meme payante" où c'est des jeunes filles
01:18:38 qui monétisent leur corps via
01:18:40 des écrans ? - Oui, mais il y a eu
01:18:42 un très grand scandale
01:18:44 aux Etats-Unis,
01:18:46 sur une grosse plateforme, je ne citerai pas le nom, mais
01:18:48 une des plus grosses. On s'est rendu compte que ces vidéos
01:18:50 postées ne respectaient
01:18:52 pas tout le consentement
01:18:54 des personnes qui étaient mises en scène
01:18:56 dans ces vidéos. Et donc,
01:18:58 cette grosse plateforme a dû retirer
01:19:00 un pourcentage très important de ces vidéos.
01:19:02 Et donc, morale de l'histoire, en fait, on ne contrôle pas.
01:19:04 On ne sait pas qui poste ça, on ne sait pas
01:19:06 dans quelles conditions a été tournée la vidéo, on ne sait pas si
01:19:08 tout le monde est d'accord avec le fait que cette vidéo soit en ligne.
01:19:10 - Mais il y a des adolescents qui monétisent.
01:19:12 - Et voilà, donc ça c'est une première chose.
01:19:14 Les adolescents qui monétisent, ça c'est aussi un vrai sujet.
01:19:16 À partir du moment où tu es collégien,
01:19:18 tu es tout petit, tu apprends que la sexualité finalement,
01:19:20 bon ben c'est
01:19:22 un objet de consommation comme un autre, parce que finalement
01:19:24 on peut monétiser tout ça,
01:19:26 quand tu es biberonné au porno
01:19:28 depuis que tu es enfant, collégien, lycéen,
01:19:30 tu te dis "et pourquoi pas gagner un peu d'argent
01:19:32 en faisant ça ?" Et donc, on voit aussi que
01:19:34 c'est devenu ultra accessible
01:19:36 à n'importe qui de produire
01:19:38 soi-même du contenu pornographique
01:19:40 et de nouveau, dans quelles conditions,
01:19:42 dans quel contexte, ça on ne peut pas
01:19:44 le protéger. - Theresa, si ce sont des
01:19:46 adultes consortants qui
01:19:48 décident de faire leur cinéma
01:19:50 avec les copains, etc.,
01:19:52 et qui décident de le rendre public.
01:19:54 Après tout,
01:19:56 c'est leur droit. - Oui, c'est intéressant parce que finalement,
01:19:58 on en revient à cette question du consentement,
01:20:00 on veut s'assurer que ce produit
01:20:02 soit quand même fait dans des conditions qui respectent
01:20:04 l'intégrité de la personne humaine.
01:20:06 Et donc, le consentement.
01:20:08 Le consentement c'est un sujet qui est essentiel
01:20:10 mais qui est extrêmement complexe, parce qu'on sait qu'il peut y avoir
01:20:12 des pressions
01:20:14 économiques, sociales, etc.,
01:20:16 affectives, qui peuvent
01:20:18 entraver notre consentement. Donc on ne peut pas tout réduire
01:20:20 à une sorte de consentement. Par contre,
01:20:22 ce qui se passe actuellement, et je suis souvent en dialogue
01:20:24 avec une personne que j'aime beaucoup,
01:20:26 qui agit souvent sur le pseudo
01:20:28 de Lisa Del Sierra,
01:20:30 et Émilie Delonay, qui est
01:20:32 productrice aujourd'hui de films pornographiques
01:20:34 et ex-actrice, et qui
01:20:36 par exemple, plaide pour changer
01:20:38 dans l'industrie du pornographique
01:20:40 les conditions dans lesquelles sont tournées
01:20:42 ces vidéos, avec ces fameuses
01:20:44 coordinateurs d'intimité.
01:20:46 C'est-à-dire qu'il y a des personnes qui sont présentes
01:20:48 pour être sûres que le consentement
01:20:50 est bien posé. Donc, ce sont des belles
01:20:52 initiatives, dans un sens parce qu'on sent qu'on veut
01:20:54 vraiment respecter les uns les autres.
01:20:56 - Coordinateurs d'intimité, j'adore.
01:20:58 - Oui, c'est comme ça. - Bientôt ce sera "Santivity"
01:21:00 - Voilà. Mais bon, moi j'y crois moyennement
01:21:02 parce que je pense qu'en soi ça pose problème,
01:21:04 mais c'est quand même intéressant, et on voit qu'on a
01:21:06 besoin de s'assurer que ce qu'on regarde
01:21:08 est fait dans des conditions qui soient respectueuses.
01:21:10 Parce que si ça ne l'est pas, en fait c'est grave.
01:21:12 C'est-à-dire que le consommateur
01:21:14 devient d'une certaine façon responsable
01:21:16 aussi, parce qu'en tant que client
01:21:18 d'un produit qui est fait dans des mauvaises conditions,
01:21:20 ben oui, j'ai ma part de responsabilité.
01:21:22 - Oui. Non, ce que vous posez,
01:21:24 c'est un grave problème,
01:21:26 parce qu'on est beaucoup, dans l'industrie
01:21:28 du porno, des gens qui
01:21:30 en ont vécu, qui en ont bien vécu,
01:21:32 et qui n'en sortent pas du tout.
01:21:34 Alors il y a effectivement, toujours comme partout,
01:21:36 vous savez, comme dans l'industrie
01:21:38 de la chaussure ou de la grand-distribution,
01:21:40 vous avez les esclaves et les
01:21:42 serfs et les gens bien, et les gens qui s'en sortent.
01:21:44 Mais je voudrais vous poser une question,
01:21:46 parce qu'on arrive
01:21:48 sur votre exercice de rappeur.
01:21:50 Est-ce que, hors antenne,
01:21:52 vous m'avez dit, il y a des gens
01:21:54 et des jeunes que je vois qui finissent
01:21:56 par préférer la femme idéale
01:21:58 qu'ils voient dans le film porno ou dans
01:22:00 les feux, à la fille ou
01:22:02 la femme qu'ils peuvent rencontrer dans la vie ?
01:22:04 - Oui, parce que, pourquoi j'ai écrit ce livre ? Parce que moi,
01:22:06 mon cabinet, il est plein à craquer, d'hommes et de femmes
01:22:08 qui ont des problèmes
01:22:10 dans leur vie sexuelle, dans leur vie relationnelle,
01:22:12 dans leur vie amoureuse,
01:22:14 dû à la pornographie. Une des réalités
01:22:16 que je peux constater, ce sont des jeunes gens,
01:22:18 entre 18 et 30 ans, qui regardent
01:22:20 du porno depuis qu'ils sont enfants,
01:22:22 10 ans, 11 ans, et qui ont,
01:22:24 en fait, qui sont habitués à ressentir de l'excitation
01:22:26 sexuelle sur un certain type
01:22:28 de corps, on le sait tous,
01:22:30 quand même un peu trafiqué, mis en scène,
01:22:32 avec des filtres, etc.
01:22:34 Et ils ne ressentent plus d'attraction
01:22:36 sexuelle pour des vraies
01:22:38 femmes de la vraie vie, ou des vrais
01:22:40 hommes de la vraie vie. Et ça,
01:22:42 ça pose aussi problème, parce que dans la relation à l'autre,
01:22:44 eh bien, il n'y a pas cette dimension sexuelle qui va
01:22:46 s'améliorer. Autre chose, c'est que
01:22:48 ça crée des dysfonctions sexuelles, et bien oui,
01:22:50 les fameuses angoisses de performance qu'on connaît bien, nous,
01:22:52 les sexologues, c'est-à-dire que cette industrie,
01:22:54 eh bien, quand on regarde ces images-là...
01:22:56 - Quand on voit le type, comment il performe, il dit "ouh là là".
01:22:58 - Et moi, je suis pas
01:23:00 aussi performant, et j'ai peur de ne pas
01:23:02 réussir à faire comme
01:23:04 aussi bien, et on sait bien
01:23:06 que le pire ennemi dans la sexualité, c'est la peur.
01:23:08 Si j'ai peur, plus rien ne fonctionne,
01:23:10 donc c'est là que tout le monde a toutes les dysfonctions,
01:23:12 et la pornographie a ce risque-là
01:23:14 de générer des angoisses, de la peur,
01:23:16 et du coup, des dysfonctions sexuelles. - C'est vrai, Thérèse Argaud,
01:23:18 mais heureusement, moi j'adore le tennis,
01:23:20 et je ne me prends pas pour Novak Djokovic.
01:23:22 - Voilà, peut-être que si on comprend ça,
01:23:24 ça va beaucoup nous aider aussi à faire
01:23:26 la part des choses, mais vous êtes adulte et capable de faire
01:23:28 la part des choses, et parfois, quand on est enfant,
01:23:30 c'est difficile, parce que la question de la comparaison,
01:23:32 vous savez, quand on se construit, on se construit par rapport
01:23:34 à différents modèles, et finalement, on n'a pas d'autres
01:23:36 exemples de sexualité, enfin, je veux dire, on ne voit pas d'autres
01:23:38 choses, donc comme ça s'impose comme l'unique
01:23:40 modèle, ça a une influence très importante
01:23:42 sur nous. - Ben, ça veut dire, par an,
01:23:44 surveiller et surveiller et éduquer
01:23:46 vos enfants. - Et renseignez-vous
01:23:48 sur ce phénomène de société, ne pensez pas
01:23:50 que c'est la même chose qu'à votre époque, ça a changé,
01:23:52 et il faut s'en intéresser. - Je ne sais pas
01:23:54 si le porno détruit l'amour,
01:23:56 je sais en tout cas que tout le monde
01:23:58 en regarde, Thérèse Argaud a écrit un livre,
01:24:00 en tout cas, qui mérite largement d'être lu.
01:24:02 - Merci beaucoup, en tout cas, d'avoir pris le temps de parler
01:24:04 de ce sujet. - Merci beaucoup d'avoir été avec nous,
01:24:06 André Bercoff, on vous revenait demain,
01:24:08 de midi à 14h comme d'habitude, tout de suite,
01:24:10 c'est Brigitte Leh qui va vous parler de
01:24:12 "Pourquoi l'amour, c'est si compliqué ?" Oui, ça, c'est la question
01:24:14 éternelle ! A demain, sur Sud Radio.
01:24:16 - C'est Cécile
01:24:18 de Manibus, je vous souhaite une bonne année
01:24:20 2024 avec Sud Radio.
01:24:22 - Bonne année avec Sud Radio.
01:24:24 - Sud Radio. - Parlons vrai.