BE SMART - Emission du samedi 13 janvier

  • il y a 9 mois
Samedi 13 janvier 2024, BE SMART reçoit Didier Patry (Ancien DG, France Brevets) et Sarah Mougharbel (cofondatrice, Wyes)

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00:00 [Musique]
00:08 Salut à tous, c'est Bismarck. On est de retour, on est de retour pour une demi-heure de discussion, de débat autour de l'actualité économique du moment.
00:14 Alors, je ne vais pas vous mentir, on a été un peu pris de court quand même et pris de vitesse par le remaniement.
00:19 Peut-être qu'on aurait pu faire quelque chose d'intéressant. Mais l'actualité qui m'intéresse quand même, c'est celle de l'innovation.
00:24 On peut toujours prendre comme accroche, même si le sommet est aujourd'hui... On va dire qu'il a perdu de ce qui faisait son unicité à une certaine époque.
00:36 Mais enfin, le Consumer Electronics Show reste quand même quelque chose d'important.
00:39 Et donc, je me suis dit, tiens, bonne idée, parler d'innovation et parler notamment, on va commencer par là, autour des brevets.
00:45 Vous allez voir, je vais vous raconter un petit peu l'histoire qui fait que Didier Patry est avec moi aujourd'hui.
00:52 Et ensuite, le combat pour l'innovation, l'innovation industrielle d'ailleurs, quand on est une toute jeune entreprise.
00:58 On verra ça dans le deuxième quart d'heure. C'est parti, c'est Bismarck.
01:01 Donc, Didier Patry qui est avec moi. Bonjour Didier.
01:10 Bonjour Stéphane.
01:11 Ancien directeur général de France Brevet. Je ne sais pas s'il fallait une...
01:14 Parce que moi, évidemment, c'est ça qui m'intéresse. Mais une de tes fonctions aujourd'hui, une seule ?
01:19 Aujourd'hui, je conseille des entreprises sur l'efficacité, l'organisation de leur propriété intellectuelle en général.
01:25 Et éventuellement, la valorisation et l'évaluation économique.
01:28 Ce qui fait que tu es là Didier, c'est que... Donc, on avait parlé d'Elon Musk sur Bismarck.
01:33 Enfin, j'avais parlé d'Elon Musk après le forum du New York Times.
01:37 C'était à la fin de l'année dernière. Une heure et demie d'entretien qui m'avait passionné, je dois dire.
01:41 Et il y avait énormément de choses dans cet entretien. Mais il y avait un moment où Elon Musk disait, écoutez...
01:45 Donc, en fait, il plaidait pour la concurrence à fond, à fond, à fond.
01:50 C'est sans doute... S'il fallait écrire un mot au fronton de Bismarck, ce serait peut-être celui-là, d'ailleurs.
01:55 Concurrence, oui.
01:57 Et Elon Musk disait...
02:01 Tous les brevets de Tesla sont open source, sont disponibles pour même pour nos concurrents.
02:07 Et il disait, "Citez-moi une seule entreprise qui fait ça. Moi, je n'en vois pas."
02:14 Et tu m'as dit, Didier, tu m'as écrit sur LinkedIn, "C'est pas si simple."
02:18 Alors voilà. Donc tu es là.
02:21 Explique-moi pourquoi, en plus, tu as vraiment bossé sur l'industrie automobile et sur les brevets de l'industrie automobile.
02:26 On reparlera de LinkedIn tout à l'heure. Allez voir le compte de Didier. Il y a plein de choses intéressantes.
02:30 Pourquoi "C'est pas si simple" ?
02:31 Alors, "C'est pas si simple" parce que, d'abord, notre ami Elon Musk est un fin limier, si je peux me permettre.
02:36 Donc, c'est quelqu'un de très fin dans son approche. Il est très, très bien conseillé.
02:40 On est à Silicon Valley, donc on est dans la Mecque de la propriété intellectuelle et des brevets.
02:44 On est vraiment dans ce qui a constitué toutes les stratégies les plus sophistiquées.
02:47 On a Hewlett-Packard, on a HP, on a Google, on a LinkedIn, on a Apple, on a tous ces gens-là.
02:51 Et lui, je pense que son approche, elle est vraiment focalisée sur le business.
02:56 C'est-à-dire qu'en fait, il a été capable d'établir une réelle stratégie.
02:59 C'est-à-dire qu'en d'autres termes, pourquoi ? La stratégie, c'est pourquoi ?
03:02 À quoi ça sert ? À quoi ça sert d'avoir des brevets ? À quoi ça sert d'avoir de la propriété intellectuelle ?
03:06 Son premier constat, c'est de dire "moi, je suis un nouvel entrant". Il est relativement un nouvel entrant.
03:11 Il y a 15 ans, on ne parlait pas de Tesla. C'est à peu près 10 ans, quelque chose comme ça.
03:17 Il vient de la Silicon Valley.
03:19 Je le dis d'un mot d'ailleurs, parce que j'ai entendu beaucoup d'ânerie là-dessus.
03:22 Il reste plus neuf que BYD. BYD est l'héritier en fait d'un ancien constructeur chinois. Je referme la parenthèse.
03:27 Voilà. Il ne vient pas de Détroit. Historique, je dirais, le berceau de l'industrie automobile américaine n'est vraiment pas là.
03:34 Donc il vient de la Silicon Valley. Il vient en plus plutôt d'eBay. En fait, il vient d'un domaine qui n'est pas du tout le transport.
03:41 Il est tombé amoureux. Il paraît qu'il est fasciné par l'électricité. L'électricité est un truc qui lui plaît fondamentalement.
03:47 Et il croit à des valeurs qui sont vraiment celles de la Silicon Valley, qui est qu'il faut agir pour la planète et donc il faut propulser.
03:54 Et sa vision de base, c'est de dire "je vais rentrer dans le segment de l'électrique par le haut de gamme".
03:59 C'est quand même aussi extrêmement audacieux. Il prétend ne pas croire dans les valeurs et dans les vertus des brevets de la propriété intellectuelle.
04:07 Mais ça, c'est un courant de pensée qui est aussi très propre ou très spécifique à la Silicon Valley, à Google,
04:13 qui sont des gens qui ont pensé qu'on pouvait vivre libre et donc sans contraintes et sans barrière à l'entrée.
04:19 Google, d'ailleurs, a bien changé sur ce point. Ce qu'il a quand même fait, c'est qu'il a quand même déposé des brevets.
04:24 Donc aujourd'hui, pour donner un ordre d'idées, Tesla a aujourd'hui en stock et gère environ 800 familles de brevets.
04:31 On va dire 800 innovations. D'accord ? Pour donner un ordre d'idées, Toyota, on a 70 000. 870 000.
04:41 Un autre ordre d'idées, BYD, on en parlait tout à l'heure, c'est 10 000. Stellantis, c'est 10 000. BMW, c'est 18 000 à peu près.
04:48 Alors, mais attends, moi, ce qui m'intéresse, c'est... Alors, ça, c'est très bien, mais ces 800, ils sont libres d'accès ou pas ?
04:53 Alors, non. C'est là... Je dirais que c'est pas une entourloupe, mais c'est une sorte d'attrape-mouche de miroir aux alouettes.
05:00 Il a été extrêmement fin et subtil dans son approche. Ce que dit Elon Musk. Écoutez, moi, mes technologies sont libres d'accès, mais pas complètement.
05:10 C'est-à-dire qu'il y a un petit astérisque. C'est le petit astérisque. C'est ce qu'on appelle donc un pledge.
05:15 C'est un engagement unilatéral de Tesla qui dit "Je ne vais pas vous embêter avec mes brevets. Vous êtes libres. Venez utiliser mes technologies.
05:25 Mes brevets ne servent à rien. Ils sont libres. À la condition que vous ne veniez pas, moi, me chercher sur vos technologies et sur vos brevets,
05:36 et ni moi, ni mes fournisseurs, ni l'intégralité de mon écosystème." Donc, quelque part... Et c'est là que ça devient intéressant.
05:42 Quand on voit le rapport de force, il faut se le rappeler, 800 d'un côté chez Tesla, avec des coûts qui sont relativement... C'est important, mais gérable.
05:50 70 000 chez Toyota. 10 000 chez BYD. Donc, il est face à un mur considérable. Et ce qu'il dit, je vais juste finir là-dessus,
05:59 "Je ne viendrai pas vous embêter avec mes brevets à la condition que vous ne veniez pas vous embêter, m'embêter avec les vôtres."
06:05 Donc, quelque part, il s'achète un accès libre à l'intégralité d'un volume absolument délirant qui n'a rien à voir avec le sien, qui est beaucoup plus petit.
06:13 - Le mot de délirant est le bon mot. C'est-à-dire que, dans ces 70 000 brevets Toyota, il y en a combien qui servent vraiment, aujourd'hui, à faire avancer une voiture ?
06:21 - Alors, c'est la question fondamentale. C'est-à-dire qu'en fait, la question que s'est posée Elon Musk et que se sont posées les gens qui l'entourent, c'est à quoi ça sert tout ça ?
06:29 C'est une question de stratégie. C'est le pourquoi. Et lui, il a répondu à ce pourquoi. Il s'est dit qu'en fin de compte, ça ne m'intéresse pas réellement.
06:35 Et ça, il a raison. Et c'est vrai. Ça ne l'intéresse pas, a priori, de protéger ces innovations au sens où nous, on va le concevoir.
06:43 Il n'est pas là à aller chasser le contrefacteur. Il ne va pas chasser le contrefacteur. Par contre, ce qu'il ne veut pas, c'est que Toyota vienne l'embêter,
06:50 parce qu'il a beaucoup plus à perdre vis-à-vis des 70 000 brevets de Toyota ou des 18 000 de BMW, par exemple, ou des 10 000 d'Audi ou des 10 000 de BYD.
07:00 Ça, c'est un réel risque. - Oui, mais attends. Si Toyota vient, ça veut dire qu'ils auront absolument et dramatiquement besoin d'un de ces brevets ?
07:09 Ça veut dire que ce sera la preuve qu'Elon Musk a bel et bien innové et innové en rupture ?
07:16 - Alors, il peut se passer plein de choses. La plus grande probabilité de confrontation de ce niveau-là... Parce que, j'aimerais juste vous rappeler
07:25 aux gens qui nous écoutent un tout petit détail. S'il y a un contentieux brevet demain aux États-Unis sur seul Américain contre Tesla,
07:34 les frais d'avocat, à peu près, en moyenne, c'est 10 millions par an. À peu près. Ça peut aller jusqu'à 15. On a des cas d'entreprises françaises
07:42 qui ont dû payer jusqu'à 15 millions de frais d'avocat par an. Par an. En défense. Sur des procès qui durent 2-3 ans. Et vous ne retrouvez pas cet argent.
07:49 Donc, l'enjeu, il n'est pas tant le risque de perdre le contentieux. Il est surtout le risque de perdre beaucoup d'argent en frais d'avocat pendant un certain temps.
07:58 - 10 millions par an, ça se gère. - Oui, mais ça, c'est les États-Unis. Mais il y a la Chine, il y a l'Europe. On peut être poursuivi sur plusieurs fronts.
08:04 Et ça peut être vraiment une action thermonucléaire qui fait que je vais perdre beaucoup d'argent partout.
08:09 - Oui, mais Didier, moi, ce qui m'intéresse, quand en fait, Apple, par exemple, se fait poursuivre par une petite boîte de la tech parce qu'ils ont piqué un de ses brevets,
08:18 c'est parfaitement légitime. Voilà. Sinon, j'ai l'impression, et c'est de ça aussi dont j'ai envie qu'on parle, les batailles de l'innovation,
08:26 j'ai l'impression qu'en fait, le brevet, c'est d'abord la constitution d'une rente. En fait, le brevet, très paradoxalement, est un frein à l'innovation. Oui ou non ?
08:36 - Alors, c'est un peu entre les lignes. Il n'est pas un frein à l'innovation parce que sous une certaine forme, le droit nous permet d'innover, de développer,
08:45 de faire de la R&D sans être contrefacteur de brevet. Ça, c'est un droit absolu. - Oui, mais tu le sais mieux que moi.
08:50 C'est toute l'histoire de l'innovation. C'est ça qui la rend passionnante. L'innovation ne sort jamais de nulle part. C'est toujours des voies parallèles.
08:58 Et à un moment, si un gars dépose un brevet, il bloque d'autres innovateurs qui étaient sur la même voie que lui. C'est ça le vrai sujet.
09:07 - Oui, et c'est le cas... Prenons un autre cas qui est aussi très parlant, c'est Nespresso qui, à mon avis, est absolument fascinant.
09:12 - Tu as raison, très intéressant. - 80% de marge sur les capsules, à peu près 2%, quelque chose comme ça sur la machine.
09:17 170 familles de brevets environ. Très disruptif. Nespresso a quand même changé de façon radicale la distribution du café.
09:26 Or, ils ont raté leur stratégie brevet de A à Z. - C'est-à-dire ?
09:30 - Pourquoi ils l'ont raté ? Parce que les brevets ont été déposés dans les années 78, comme on dit dans la région, bien avant qu'ils ne décident de lancer les produits.
09:39 Et lorsqu'ils ont lancé les produits, ils n'avaient que quelques années de vie et de survie des brevets. - Ah, dis donc !
09:44 - Principes, si tu veux. - Oui, je comprends bien.
09:47 - Et donc, d'ailleurs, des cadres de Nestlé sont partis chez des concurrents, ils savaient très bien quelles étaient les dates d'échéance ou d'expiration de ces brevets.
09:55 - Et tu ne peux pas les renouveler ? - Et on ne peut pas les renouveler.
09:57 Et qu'est-ce qu'on a vu en rayon ? Parce que, évidemment, Nespresso n'était pas en rayon, ils n'étaient pas chez les grands distributeurs.
10:03 Et qu'est-ce qu'on a vu ? D'abord, on a vu des capsules plastiques. Pourquoi ? Parce que les brevets protégeaient des capsules en aluminium.
10:08 Et d'un seul coup, 6 mois avant la date d'expiration des brevets, on a vu des capsules en aluminium.
10:13 Donc, problème de timing. Nespresso a raté son coup en fin de compte.
10:17 - C'est marrant, Didier, parce que j'ai constaté ça, c'est peut-être vrai depuis quelques mois, mais j'ai constaté ça au supermarché ce week-end.
10:25 Donc, Mont-Déleuze, l'un des concurrents, écrit sur ces capsules "conforme pour machine Nespresso".
10:35 Ils vont tellement loin dans la copie qu'ils l'admettent même. Ils en font un argument publicitaire et marketing.
10:43 - Ils ont eu Nespresso. Par contre, Nestlé a très bien joué à Nespresso aussi. Ils ont beaucoup travaillé, ils ont beaucoup breveté, ils ont beaucoup bloqué, tenté de bloquer l'interopérabilité.
10:51 Ils ne voulaient pas que des capsules compatibles, parce que eux, ce qu'ils voulaient, c'est qu'on achète des machines et là, c'est une rente.
10:57 Et que de ce fait, je me trouve obligé d'acheter des capsules chez Nespresso, je rappelle, 80% de marge.
11:02 Or, ce qui s'est passé, c'est que comme les brevets sont arrivés à expiration, d'autres concurrents, je peux peut-être citer l'Or à la Maison du Café, les attendaient aux aguets.
11:12 On nous voyait littéralement, Franprix, Intermarché, Leclerc. Et ce qui s'est passé, c'est que de ce fait, Nespresso a été contraint de développer une version 2 de la machine.
11:21 Aujourd'hui, si on va dans un magasin, on se fait vendre la nouvelle version, des capsules beaucoup plus grandes, beaucoup plus complexes,
11:27 qui ont été intégralement repensées pour attirer de l'innovation et pour être bardées de brevets.
11:33 - Exactement. - Sauf que cette machine, elle ne se vend pas.
11:35 - Oui, mais ils vont aussi, enfin je crois, aujourd'hui, ils ont même l'innovation de la capsule de café sans capsule, si je résume.
11:42 Enfin, en tout cas, c'est ce que j'ai vu passer. Donc, c'est bien là, tu démontres parfaitement.
11:46 C'est-à-dire, le brevet, en fait, est une forme de protection qui freine l'innovation et il faut absolument trouver les moyens pour retourner dans la bataille de la concurrence.
11:54 - On est absolument d'accord. Ça, c'est tout à fait vrai. C'est-à-dire qu'en fin de compte, il aurait été beaucoup plus judicieux pour l'Or à la Maison du Café de sortir leur capsule à eux, disruptives,
12:02 par exemple, biodégradables, comme la sort aujourd'hui Nespresso. Mais ce qui s'est passé, c'est qu'à cause d'une très mauvaise stratégie, à mon avis, ce qu'aurait dû faire Nespresso,
12:10 plutôt que de bloquer cette techno, plutôt que d'utiliser leur brevet comme barrière à l'entrée, exactement ce que tu dis, ils auraient dû ouvrir ces techno et monter des programmes de licence.
12:19 Pourquoi ? Parce que la Parafarma s'intéressait à ce genre de technologie pour pouvoir tout simplement avoir des thés thérapeutiques directement sur sa machine à café et la même machine à café.
12:29 Ce qu'ils auraient pu faire de ce fait, c'est des transferts de technologie en expliquant aux gens de la Parafarma, voilà comment on fait une capsule Nespresso en aluminium, avec des angles, avec des coefficients de frottement.
12:37 Il y a une techno qui est très complexe. C'est extrêmement abouti. Mais en ayant un pourcentage des revenus de ces entreprises qui allait être non négligeable, en acceptant d'avoir des concurrents.
12:46 - Mais bien sûr. C'est un magnifique message, ça, Didier. Ce que vous dites, c'est un brevet ne vous protégera jamais, en fait. Donc essayez d'en tirer le maximum le plus vite possible.
12:55 - Oui. Et c'est ce que fait Elon Musk. En fait, c'est ce qu'il dit. Il ne vise pas la rente. Il ne vise pas la rentrée d'argent. Enfin, je ne pense pas qu'il le fera comme ça.
13:03 Par contre, ce qu'il vise, il veut éviter les pertes. Il veut éviter les coûts. Il veut ne pas prendre de coûts de la part de Toyota, de Stellantis & Co.
13:10 C'est pour ça qu'il essaie d'inoculer une idée comme quoi venez utiliser mes brevets, venez utiliser mes technos. Sauf que ce que beaucoup oublient, c'est qu'en fin de compte, quand ils vont faire ça, ils se sont presque obligés contractuellement à ne pas l'attaquer.
13:23 Parce que cette utilisation gratuite est conditionnée par le fait de ne pas l'attaquer et personne autour de lui. Donc en fait, il a une stratégie défensive qui est extrêmement aboutie, extrêmement sophistiquée, qui est vraiment, vraiment à l'image de la Silicon Valley, il faut quand même l'avouer, tout à fait fine.
13:38 Alors, il y a aussi un autre détail qu'il ne faut pas oublier, c'est qu'il ne brevette pas n'importe quoi. C'est-à-dire qu'en fait, quand on regarde les champs technologiques qu'il a protégés, c'est essentiellement traitement du signal, technologie d'information électronique.
13:51 Et quand on voit la constellation Musk, parce que maintenant c'est une constellation Musk, c'est Tesla, SpaceX et X, il a racheté avec Twitter 1000 familles de brevets sur la gestion de la donnée, qui en fait est l'avenir économique du transport.
14:05 Ah dis donc, c'est intéressant ça.
14:08 Et qui eux ne sont pas libres, et qui eux ne sont pas ouverts, parce qu'en fait, on ne parle que des brevets Tesla et pas des brevets...
14:14 Bon alors, ils ne valent peut-être pas 40 milliards de dollars, mais en tout cas, ils permettent de modérer un tout petit peu les pertes massives qu'enregistre jusqu'à maintenant Elon Musk sur...
14:23 Feu le réseau Twitter.
14:25 Puisqu'on est sur les réseaux sociaux, on va finir avec ça, parce que sur LinkedIn, tu m'as fait l'honneur de...
14:30 Alors donc, tu allais voir le compte de Didier sur LinkedIn, tu déroules un petit peu tout ça, avec des graphes d'ailleurs.
14:37 On n'est pas dans les purs du PowerPoint pour certains des graphes, hein.
14:41 Enfin bon, un tout petit peu surchargé, je me permets de le dire.
14:44 Mais tu dis, je lèverai la fin du suspense devant Stéphane Soumier début janvier.
14:49 Donc je ne voudrais surtout pas priver les lecteurs et l'auteur que tu fais de la fin du suspense.
14:56 C'est quoi la fin du suspense ?
14:57 La fin du suspense, en fait, c'est qu'on réalise ce qu'a fait Elon Musk extraordinairement bien.
15:01 C'est d'abord une définition. Il a compris qui étaient ses véritables concurrents.
15:07 Ses véritables concurrents ne sont pas pour Tesla d'ailleurs, en trop parentise, ce ne sont pas les entreprises du transport.
15:12 Ce n'est pas les Stellantis, ce n'est pas les BYD, pas encore. Ce n'est pas les Toyota.
15:15 Ce sont les sociétés du smartphone. Pour lui, c'est Huawei, c'est Apple, ça a toujours été le cas.
15:20 Donc il a conçu son portefeuille de brevet pour aller au combat, pour demain aller au corps à corps.
15:25 Il est convaincu qu'un jour, Apple va venir le chercher. Il est convaincu qu'un jour, il sera en confrontation directe avec Huawei.
15:31 Et cette semaine, on a...
15:32 Un iPhone on the wheel, c'est ça une voiture.
15:35 Un iPhone on the wheel, c'est l'ancien patron de Ford, Alan Mulally, qui a dit ça il y a plus de 10 ans quand même.
15:40 Et là, quand on voit Huawei vient d'annoncer, je crois que c'est vrai, je ne pense pas que ce soit faux,
15:46 une voiture qui s'appelle je crois l'Alto M9 ou quelque chose comme ça, qui est bardée de technologies.
15:52 Huawei ou Xiaomi ?
15:53 Huawei.
15:54 Huawei. Ils ne rentreront jamais sur le marché américain Huawei.
15:56 Je ne sais pas.
15:57 Parce que Xiaomi l'a fait aussi.
15:58 Mais la voiture Xiaomi est très très belle. Et là, il pense, là lui pense vraiment.
16:02 On analyse son portefeuille de brevet. Les domaines techniques qu'il a brevetés, ce sont des domaines techniques des gens du smartphone, de la telco, de l'électronique.
16:09 Tu n'as plus besoin d'un brevet pour faire pour le différentiel des effigies glaces.
16:12 Voilà, ce n'est plus le sujet.
16:14 Ce n'est plus le sujet.
16:15 Merci Didier.
16:16 Merci pour tout ça.
16:17 Merci à vous tous.
16:18 Voilà donc Didier Patrick qui était avec nous.
16:20 Et donc, allez voir sur LinkedIn l'ensemble de ses explications sur ses stratégies brevets.
16:26 Allez, on parle entrepreneuriat maintenant.
16:29 L'innovation pour l'impact.
16:33 Donc, on repart.
16:34 Alors, j'ai mis innovation pour l'impact.
16:36 Bon, j'aurais pu mettre le combat pour l'innovation.
16:38 Enfin, je n'en sais rien.
16:39 Sarah Mugarbel est avec nous.
16:41 Bonjour Sarah.
16:42 Bonjour.
16:43 Co-fondatrice de, alors on prononce Wise, c'est ça ?
16:45 Nous, on prononce Wise.
16:46 Voilà.
16:47 When your eyes speak.
16:48 Exactement.
16:49 W-Y-E-S.
16:51 On va les montrer tout de suite.
16:53 Tu vas les montrer tout de suite tes lunettes.
16:55 Alors, c'est vrai qu'elles ont un peu changé de tête au fur et à mesure des années.
16:59 Ça, c'est la dernière version de nos lunettes connectées après 8 ans d'innovation.
17:03 Donc, on est plutôt fiers.
17:05 Alors, ce sont des...
17:06 J'ai noté la phrase d'ailleurs.
17:08 Contrôler les objets connectés grâce au mouvement des yeux.
17:11 Ton sujet, alors, tu n'étais sans doute pas né.
17:15 Mais ceux qui ont mon âge se souviendront de ce choc qu'on avait tous ressenti à la lecture d'un bouquin qui s'appelait "Le scaphandre et le papillon".
17:28 Exactement.
17:29 Jean-Dominique Bobi ont découvré le Locktyn syndrome.
17:31 Et donc, il ne pouvait bouger que la paupière et il a écrit un bouquin en bougeant la paupière.
17:36 Oui, oui, c'est ça.
17:37 Alors, toi, c'est la grand-mère d'un de tes amis, c'est ça qui a été victime de Creutzfeldt-Jakob et qui t'a donné le truc.
17:42 Et donc, vas-y, raconte-nous ce que permettent de faire ces lunettes quand justement on est totalement bloqué, quand seuls les yeux peuvent exprimer quelque chose.
17:51 Alors, si je devais le résumer en une phrase, c'est peut-être qu'on a automatisé le scaphandre et le papillon.
17:56 Voilà, c'est ça.
17:57 En réalité.
17:58 Et puis, tant qu'à faire, on s'est dit on va pousser le truc un petit peu plus loin.
18:01 Donc, grâce à nos lunettes, on est capable de piloter un smartphone, une tablette ou un ordinateur avec les yeux.
18:07 Tout ça pour permettre à des personnes qui sont entièrement paralysées et qui n'ont pas la capacité de s'exprimer de retrouver la parole, mais aussi de retrouver l'accès à Internet, de pouvoir être connecté avec le monde entier.
18:18 Et finalement, en fait, de contrôler l'ensemble de l'interface de tous ces appareils et d'avoir accès à tout ce qu'ils permettent.
18:24 On va expliquer très rapidement comment ça marche.
18:26 Remonte tes boîtiers parce que le cœur, en fait, c'est pas les lunettes, c'est le boîtier.
18:29 On sort d'une discussion sur Elon Musk.
18:31 Le cœur, c'est pas l'automobile, c'est bien l'ensemble de l'électronique embarquée.
18:34 Et toi, c'est la même chose.
18:35 En fait, c'est un double boîtier.
18:37 Dans le premier petit boîtier, je l'explique vite, Sarah, on enregistre ses données personnelles, c'est-à-dire en gros, et tu l'expliques très bien d'ailleurs sur des vidéos qui sont disponibles sur YouTube, un clignement d'œil.
18:47 Ce qu'on peut faire finalement, parce que tout dépend du niveau de blocage de l'individu.
18:54 Et donc, si vous pouvez cligner d'un œil, si tu parles aussi d'un sourire, par exemple, etc.
18:59 Bim ! C'est la porte d'entrée pour se connecter à un ensemble de devices mobiles.
19:05 C'est ça, hein ?
19:06 Alors juste avant, c'est vrai qu'on parlait de brevets.
19:08 Alors chez nous, il y a pas mal de brevets sur la technologie.
19:11 J'ai quand même deux, trois petits secrets que je peux dévoiler.
19:14 En fait, tout démarre dans les capteurs qu'on a à l'intérieur de nos montures.
19:17 Alors, ils sont très, très discrets.
19:19 Qui ne se voient absolument pas.
19:20 Et ça nous permet de détecter n'importe quel mouvement autour ou dans les yeux de la personne qui les porte.
19:26 Ce qui fait qu'on va pouvoir s'adapter au degré de paralysie faciale de l'utilisateur.
19:30 Et donc, pouvoir détecter aussi bien un clin d'œil qu'un haussement de sourcils,
19:34 que le mouvement des pupilles, de la paupière.
19:37 Et venir vraiment chercher un mouvement qui soit facile à faire pour l'utilisateur.
19:40 Et ensuite, grâce à ce boîtier qui un jour disparaîtra,
19:45 on va pouvoir se connecter aux appareils et enregistrer les mouvements de la personne
19:49 pour lui permettre de simuler des clics de souris.
19:52 Et vraiment simuler comme une souris.
19:53 Pour venir faire tout ce que nous on fait de nos dix doigts,
19:56 mais juste un tout petit peu plus lentement.
19:58 Et tout ça dans n'importe quelle condition.
20:00 Donc nos lunettes, elles s'utilisent de jour, de nuit, en intérieur, en extérieur.
20:03 Tu dis que tu te connectes à tous les devices aujourd'hui.
20:05 Alors, aujourd'hui, surtout smartphone, tablette, ordinateur.
20:08 On n'a pas encore essayé les montres connectées.
20:10 Non, non, mais c'est bon.
20:11 Ça, oui, absolument.
20:13 Et oui, quelle que soit la marque, en effet.
20:15 Et petit secret aussi, bientôt des fauteuils électriques, grâce à nos lunettes.
20:20 Donc, nous voilà, on est en train de faire tous nos essais là-dessus.
20:22 Mais l'objectif, c'est d'en faire un outil évolutif.
20:26 On part d'un outil qui permet de communiquer.
20:29 On en arrive à un outil qui permet d'avoir accès au numérique.
20:33 Et puis, demain, c'est vraiment un outil pour l'autonomie.
20:35 Donc, contrôler sa domotique chez soi, piloter son fauteuil électrique et pouvoir se déplacer.
20:40 Et en fait, regagner un maximum d'autonomie à partir du même objet.
20:43 Et surtout à partir d'un simple mouvement des yeux, mais même pas des yeux.
20:48 Enfin, ça peut être un sourire.
20:50 Ça peut être un sourire.
20:51 Ce qui me passionne, évidemment, c'est le cheminement de l'innovation.
20:55 Donc, encore une fois, il y a une chaîne YouTube, W-Y-E-S.
20:59 Il y a toutes les vidéos de Sarah.
21:01 C'est vraiment passionnant.
21:03 Et pour certaines d'entre elles, bouleversante.
21:05 Parce que, vous donnez la parole à des gens qui pensaient être fermés pour l'éternité.
21:09 Ce qui est passionnant, c'est le cheminement de l'innovation.
21:12 Tu as lancé la boîte et puis tu l'as plantée et tu es partie au Japon.
21:14 C'est ce que j'ai compris, c'est ça ?
21:16 Non, non, mais il faut raconter ça.
21:18 Il faut raconter ça.
21:19 À plus de sous près, oui.
21:20 En fait, l'idée, c'était de lancer le projet en stage de fin d'étude.
21:25 De se dire, on a une idée, on a un projet qui marche, on a des gens qui attendent les lunettes.
21:31 Aujourd'hui, enfin, à l'époque, elles étaient au stade de prototype.
21:34 Et en fait, on s'est dit, tant qu'à faire ce stage de fin d'étude, autant le faire dans notre propre boîte
21:39 et de se donner les moyens de développer ce projet.
21:41 Et donc, pendant cette période, on a eu la chance de pouvoir se présenter au concours Lépine.
21:46 On a eu la médaille d'or.
21:47 On était ravis.
21:48 Puis, ça a été le premier moment où on a rencontré le grand public, où on a eu des personnes qui nous ont dit
21:53 « Mais attendez, vos lunettes, elles répondent à beaucoup plus de pathologies que ce que vous ambitionniez au départ. »
22:01 Et puis, en effet, c'est difficile de lancer une entreprise.
22:08 Je pense qu'à l'époque, on était convaincu que lancer la boîte, c'était le plus difficile.
22:14 En réalité, on était surtout des ingénieurs.
22:18 La partie business était moins naturelle pour nous.
22:21 Pour nous, on se concentrait sur le développement du produit, la recherche et le développement.
22:26 Et puis, il a fallu avoir cette maturité de se dire « Oui, mais si on ne gagne pas d'argent, on ne développe pas de solution.
22:32 Si on ne développe pas de solution, on n'aide personne, finalement. »
22:35 Et en fait, le départ au Japon était prévu avant de lancer la start-up.
22:39 J'avais déjà signé pour partir au Japon.
22:41 Je savais que j'y allais.
22:42 Je m'étais dit « Allez, cinq mois, on peut lancer la boîte ! »
22:45 Et évidemment, c'était très ambitieux.
22:48 Et je ne regrette à aucun moment cette décision.
22:53 Mais c'est vrai que le Japon, ça a été un moment où j'ai pu apprendre à reconstruire pas mal de choses,
23:02 à réfléchir différemment et à revenir avec un petit peu plus d'humilité.
23:06 Et à faire rentrer l'innovation dans un business plan, parce que c'est ça le sujet.
23:10 Et c'est ça que les Japonais ont remarquablement su faire.
23:13 Et savent peut-être toujours aujourd'hui enseigner, j'en sais rien,
23:16 mais c'est ça en partie que tu as appris.
23:20 Oui, oui, tout à fait.
23:22 Au Japon, j'ai eu la chance de faire un stage en intelligence artificielle appliquée à la détection d'émotions,
23:28 donc aussi avec des caméras au niveau des yeux.
23:30 Ça permettait de pousser un peu plus loin la technologie.
23:34 Mais aussi au Japon, il y a cette manière d'écouter ses mentors,
23:40 cette manière de se positionner dans une équipe.
23:43 Là où en France, on est plus dans une société individualiste.
23:47 Alors, c'est collectiviste ou individualiste, il y a du positif partout.
23:51 Je comprends ce que tu dis.
23:52 Mais cette idée de s'inscrire dans un groupe et on écoute surtout ses mentors.
23:58 Et donc, je pense que j'ai appris à faire là-bas.
24:00 On en disait d'un mot dans l'interview précédente, l'innovation ne vient jamais de nulle part.
24:06 Elle est toujours la fille de très, très nombreuses mères et c'est un chemin itératif qui continue.
24:12 Qu'est-ce que tu as pris sur étagère, si j'ose dire comme ça, dans l'ensemble de tes devices ?
24:18 Qu'est-ce que tu as réellement inventé ? Je ne sais pas s'il fallait faire un pourcentage.
24:22 C'est une très bonne question, c'est vrai qu'on ne la pose jamais.
24:25 En fait, ce qu'on a réinventé, c'est la manière de détecter les mouvements.
24:30 Jusqu'à présent, il y a des choses qui existent avec des caméras, par exemple,
24:35 pour détecter le mouvement de la pupille.
24:37 C'est très précis et c'est même très rapide.
24:40 Par contre, ça ne s'adapte pas aux particularités de paralysie qu'il peut y avoir au niveau du visage.
24:46 De se dire que la personne n'est plus capable de fermer les paupières de manière autonome,
24:51 elle va avoir besoin d'assistance pour ça.
24:53 De se dire que la personne peut avoir une diplopie, un strabisme ou plein de choses à ce niveau-là.
24:59 Ou encore plus, la maladie peut évoluer et la personne peut devenir de plus en plus fatigable ou de plus en plus paralysée.
25:06 Et nous, on vient s'adapter à toutes ces subtilités.
25:10 A chacune de ces particularités.
25:14 C'est passionnant, donc tu récupères finalement des technos qui,
25:17 certaines d'ailleurs ont été développées pour le marketing.
25:19 Notamment, essayer de suivre vos yeux sur un écran d'ordinateur, etc.
25:23 Tu récupères ça, tu l'affines et tu intègres tout ça dans un nouveau procédé.
25:29 Sur l'électronique, d'abord j'ai remarqué sur les lunettes, c'est un point important quand même.
25:33 Je crois qu'il y a moins de 3 grammes d'électronique embarquée, c'est ce que tu dis.
25:36 Ce qui est fondamental.
25:37 Oui, mais ça, l'électronique, l'électronique, il vient forcément d'Asie.
25:41 Les composants forcément, puisque ces capteurs qu'on utilise et le circuit ne sont produits dans le monde qu'en Chine.
25:50 Il n'y a pas d'autre endroit où on pourrait faire le sourcing.
25:53 Par contre, on est ravi de tout produire en France, de tout assembler nous-mêmes.
25:58 Alors pardon, en France et en Belgique.
26:00 Mais oui, bien sûr, quand on parle d'impact, c'est à tous les niveaux.
26:06 On essaye de réfléchir à limiter notre impact, y compris dans notre production,
26:11 sans pour autant en faire un outil qui deviendra onéreux pour les basiques.
26:15 Oui, mais ça te permet de la contrôler aussi ta production.
26:17 Bien sûr.
26:18 Quand on est à ce point innovateur, il ne faut pas laisser filer ça partout.
26:22 Non, mais ça tu le sais, tu le sais évidemment mieux que moi.
26:25 Il nous reste deux minutes.
26:26 À qui tu vas vendre ?
26:27 Parce qu'à un moment, il faut...
26:29 J'imagine que vous n'êtes pas payée une seconde depuis le lancement de cette production.
26:33 Alors c'est depuis un an.
26:34 Depuis un an.
26:35 Bravo !
26:36 Grâce à des levées de fonds ?
26:37 Pas encore.
26:38 Mais c'est fondamental, c'est super important.
26:40 Un entrepreneur ne peut pas tenir s'il est affamé.
26:42 Ce n'est pas possible.
26:43 Oui, on a eu énormément de chance.
26:44 C'est les moments où on est ravis d'entreprendre en France.
26:47 C'est de se dire qu'on est énormément soutenu par BPI France, par les subventions publiques,
26:52 de pouvoir faire autant de concours, d'appels à projets où on encourage l'innovation en France.
26:56 C'est comme ça qu'on s'est financé jusqu'à présent.
26:59 On a pu faire un prix d'honneur.
27:00 Et là, on arrive enfin à la période de levée de fonds.
27:02 Puisqu'on est sur un projet où on a autant de R&D, il y a beaucoup de choses qu'on tenait à faire en autonomie,
27:10 en contrôle de notre capital, de pouvoir prendre les décisions telles qu'on les voulait,
27:15 de mettre les priorités sur ce qu'on voulait.
27:17 Maintenant qu'on a un produit qui marche, que nos brevets sont pratiquement sur le point d'être déposés,
27:22 c'est une question de mois.
27:24 Et puis qu'on a lancé la commercialisation, maintenant on est prêt à lever des fonds.
27:29 Donc voilà.
27:30 - 1000 heures de R&D, tu dis.
27:32 - Bien plus que 1000 aujourd'hui.
27:34 - C'est ça, c'est une vieille vidéo que j'ai vue, alors tu disais 1000 heures de R&D.
27:37 - Oui, non, aujourd'hui il y a plus de 8 ans de R&D sur ces lunettes,
27:41 même si la start-up a tout juste 3 ans, on vient de souffler notre troisième bougie.
27:44 - Et le client c'est quoi en fait, les hôpitaux ?
27:46 - Le client, c'est nos utilisateurs, c'est les patients en particulier.
27:52 Et puis les hôpitaux, on est ravis de commencer des projets au sein d'hôpitaux
27:57 pour équiper leurs services de réanimation notamment,
28:00 de pouvoir équiper des personnes qui sont sous assistance respiratoire,
28:04 trop faibles pour écrire sur une ardoise.
28:06 C'est un besoin qui est dans tous les hôpitaux équipés de réa.
28:10 Donc en fait de pouvoir faire un projet sur mesure où on allume les lunettes,
28:13 elles viennent se calibrer sur le visage du patient et ils peuvent communiquer et exprimer leurs besoins.
28:18 Ça fait gagner un temps fou aux professionnels de santé
28:21 et ça soulage les patients beaucoup plus rapidement.
28:24 Donc on est ravis de commencer à travailler là-dessus.
28:27 - Je suis ravi de t'avoir reçu.
28:29 Allez voir donc WISE, W-Y-E-S, et nous on se retrouve la semaine prochaine.
28:34 [Musique]

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