Mathieu Bock-Côté propose un décryptage de l’actualité des deux côtés de l’Atlantique dans #FaceABockCote
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00:00 Quasiment 19h sur CNews, merci d'être avec nous pour Face à Mathieu Bocoté.
00:03 Cher Mathieu, bonsoir.
00:04 Bonsoir.
00:05 Bonsoir Arthur de Vatrigor.
00:06 Bonsoir Eliott.
00:07 Ravis de vous retrouver.
00:08 On commence dans un instant, mais avant cela, c'est le point sur l'information avec Barbara
00:12 Durand.
00:13 Bonsoir Barbara.
00:14 Bonsoir Eliott, bonsoir à tous.
00:15 Dans l'actualité, ce samedi, l'armée américaine a mis ses menaces à exécution.
00:21 Les Etats-Unis ont mené ce samedi de nouvelles frappes contre des sites outils au Yémen.
00:26 La veille, les rebelles yéménites avaient menacé de riposter aux frappes menées déjà
00:30 vendredi par les Etats-Unis et le Royaume-Uni.
00:34 Les otages retenus dans la bande de Gaza vont recevoir des médicaments dans les prochains
00:38 jours.
00:39 Résultat d'un accord entre le Qatar et les autorités israéliennes.
00:43 La logistique de la livraison reste à finaliser.
00:46 Pour rappel, plus de 130 otages sont toujours aux mains du Hamas.
00:50 Enfin, en France, une enquête ouverte dans l'affaire des huîtres contaminées du bassin
00:55 d'Arcachon.
00:56 Cela fait suite à plusieurs plaintes déposées, dont une mettant en cause ce qui savait depuis
01:00 novembre et aurait tardé à agir après une épidémie de gastroentérite autour de Noël.
01:06 La production des ostréiculteurs dans cette zone a été interdite à la vente à partir
01:11 du 27 décembre.
01:12 A la une de face à Mathieu Bocquete, la Macronie promet une révolution avec ce nouveau gouvernement.
01:20 Son chef, Gabriel Attal, est pourtant là depuis le premier jour.
01:23 Un spécialiste convaincu.
01:25 Qu'importe, les as du commentaire y voient un virage à droite, l'ombre de Nicolas
01:29 Sarkozy.
01:30 Mais au-delà des noms, quel est le cap d'une semaine 100% communication laissant peu de
01:33 place à l'action ? On en parle dans un instant.
01:35 Au programme également de face à Bocquete, en Écosse, une proposition de loi fait polémique,
01:40 à savoir la pénalisation de parents qui refuseraient la nouvelle identité de genre
01:43 de leurs enfants.
01:44 La sanction pourrait aller jusqu'à 7 ans de prison.
01:46 Est-ce une entrave à l'autorité parentale ? Faut-il y voir une nouvelle dérive ? En
01:51 Occident, on en parle dans cette émission.
01:53 Enfin, Mathieu, vous recevez ce samedi Michel Jaufroy, Énard, Késeyiste.
01:57 Il sera question du mondialisme, de la classe mondiale, puisque le forum de Davos s'ouvre
02:02 ce lundi.
02:03 Peut-on parler d'idéologie mondialiste ? Vaste programme face à Mathieu Bocquete.
02:09 C'est parti.
02:10 Et vous voulez commencer Mathieu Bocquete par ce grand carnaval du remaniement.
02:27 Certaines nominations, notamment celles du Premier ministre, de la ministre de la Culture,
02:30 de la ministre de l'Éducation nationale, en amènent à croire que le nouveau gouvernement
02:34 serait nettement à droite, tout en se demandant comment le même président peut se permettre
02:40 un tel changement de cap à l'intérieur d'un même quinquennat.
02:44 C'est sur cette question que vous souhaitez revenir pour votre premier édito.
02:47 Je veux m'aider, je veux me prendre les services à ceux qui, à la manière de théologiens,
02:56 cherchent aujourd'hui la rationalité idéologique derrière les changements de cap successifs
03:01 d'Emmanuel Macron.
03:02 On voit dans le commentariat, on voit chez les commentateurs cette idée qu'il y a probablement
03:08 derrière cela une subtilité intellectuelle qui nous échappe à nous pauvres mortels.
03:13 Et dès lors, ils surinterprètent idéologiquement.
03:17 Et je reviendrai pourquoi, à mon avis, la vraie grille de lecture ici, en ce moment,
03:21 elle n'est pas idéologique, elle est politique et plus encore sociologique.
03:25 Mais pourquoi l'idée de changement de cap ne se comprend qu'à la lumière d'un moment
03:31 qu'on pourrait appeler SOS bloc central, c'est-à-dire le bloc central, la Macronie,
03:36 le parti européen, on pourrait dire post-national progressiste, a peur comme jamais pour son
03:43 avenir comme bloc qui exerce de pouvoir et qui pour cela est prêt à toutes les contorsions
03:48 idéologiques et mentales pour se maintenir.
03:50 Parce qu'effectivement, vu de loin, on peut se dire comment le même président, je crois
03:54 que c'est toujours Emmanuel Macron qui est au pouvoir, a pu nommer successivement Jean-Michel
03:59 Blanquer, puis Papandiaïe, puis Gabriel Attal et constater que le passage de Gabriel Attal
04:05 qui s'est d'abord distingué par sa capacité à rejeter Papandiaïe fait en sorte qu'on
04:10 peut le propulser au rang de premier ministre aujourd'hui.
04:13 Est-ce qu'il y a une constante idéologique chez Emmanuel Macron en matière d'éducation,
04:18 pardonnez-moi, mais plus largement dans la vision du pays?
04:22 De la même manière, comment peut-on passer de celle qui s'était spécialisée dans
04:27 les menaces à l'endroit des rédactions, Mme Abdul-Malak, qui avait menacé de fermer
04:31 CNews, on avait l'impression lorsqu'elle parlait que c'était la ministre de la culture
04:34 du Tadjikistan.
04:35 Ou encore, qui se permettait, quand Geoffroy Lejeune est nommé au JDD, elle se permettait
04:41 de se prononcer sur la nomination d'une direction, d'un directeur dans un journal, donc la gestion
04:46 interne d'un journal, mais n'avait rien à dire sur les dérapages à répétition
04:49 de France, à France Inter ou France Culture.
04:52 Ça, ça ne l'intéressait pas.
04:53 Donc, dégage, très bien, personne ne la pleurera, sauf la direction évidemment.
04:57 Il y a évidemment des élites culturelles en France, mais ça, c'est inévitable.
05:01 C'est un petit milieu qui pleure le départ de l'une de quelqu'un qui appartenait à
05:04 ce microcosme.
05:05 Mais au même moment, qu'est-ce qu'on voit?
05:07 Mme Dati, qui est le canal sarcosiste historique qui s'empare de la culture.
05:11 Donc là, on se dit, est-ce qu'il y a quelque cohérence à travers cela?
05:15 Donc, les théologiens du commentaire médiatique cherchent la subtilité idéologique.
05:20 Pas du tout.
05:21 Erreur, erreur de lecture.
05:23 Ce qu'on doit comprendre ici, c'est que le fameux bloc central qui se prend pour l'expression
05:28 de la seule France légitime, parce que sinon, d'un côté, il y a la France des bouseux,
05:32 c'est le bloc national, et de l'autre côté, la France des factieux, mais des terribles
05:38 factieux d'extrême gauche, ça, c'est NFI.
05:41 Eh bien, on a la France seule légitime, la France centrale.
05:45 Vous savez, Giscard disait, nous allons créer un pôle central, une partie centrale qui
05:48 va rassembler deux Français sur trois.
05:50 Mais aujourd'hui, la Macronie, c'est un Français sur trois et peut-être un Français sur quatre,
05:54 et peut-être un peu moins que ça.
05:56 Donc, ce groupe, cette sociologie, voit émerger, moins à gauche, voyons, sérieux d'ailleurs,
06:02 qu'à droite, avec le bloc national, voit émerger, non pas une alternance.
06:07 Vous savez, l'alternance qu'il y en a dans tous les systèmes politiques.
06:09 Républicain, démocrate, républicain, démocrate, travailliste, conservateur, travailliste, conservateur,
06:14 PS, RPR, UDF, PSR.
06:16 Là, ce n'est pas de cela dont on parle ici.
06:18 Ce dont on parle, c'est d'une alternative.
06:20 Une alternative, c'est-à-dire une classe politique de remplacement incarnée par le
06:25 bloc national au sens large.
06:27 J'évite de lui donner un nom de parti en particulier parce que plusieurs éléments
06:30 s'y croisent.
06:31 Vous avez le droit de DLR, vous avez le RN, vous avez Reconquête, vous avez ceux qui
06:35 se retrouvent là parce que finalement, ils sont en recherche d'une opposition profonde.
06:39 Qu'est-ce qu'on voit là-dedans devant l'émergence d'une classe politique alternative qui,
06:44 s'il prenait le pouvoir, représentait le congédiement de tout l'ancien monde, de
06:49 l'ancien système politique, c'est le mode panique.
06:52 Qu'est-ce qu'on comprend du bloc central?
06:54 Première chose, il n'a finalement qu'une seule conviction, une conviction plus forte
07:00 que tout, c'est l'Europe.
07:02 Je pense que s'il y a un cap dont Emmanuel Macron ne dérive pas, c'est l'européisme.
07:07 Et ça, dans son esprit, l'européisme, ce n'est plus que l'Europe.
07:11 L'européisme, c'est une certaine lecture de la mondialisation.
07:13 L'européisme, c'est une certaine lecture du post-nationalisme.
07:16 L'européisme, c'est une certaine lecture aussi du rapport aux frontières.
07:20 Mais ça, c'est le cap.
07:21 Pour le reste, et là on revient aux nominations, Papendia et Gabriel Attal, et ainsi de suite,
07:27 la Macronie peut emprunter, le bloc central peut emprunter tous les discours de gauche,
07:32 de droite, laïciste, antilaïciste, woke, anti-woke, qu'importe.
07:36 Tous les discours deviennent simplement des discours de nature instrumentale.
07:41 Donc, il y a une absence totale de conviction dans le bloc central en ce moment.
07:46 Une absence totale de conviction, on pourrait dire demain, il y a une politique sur la sécurité
07:53 qui pourrait être tout autre après demain si les circonstances l'exigeaient.
07:56 Est-ce que c'est simplement parce que le gouvernement est particulièrement sensible
07:59 à l'humeur de la population?
08:00 Pas du tout.
08:01 C'est que derrière ça, ce bloc central se sentant menacé, tous les éléments qu'il
08:06 compose et qui appartient au système politique qui est un peu en train de s'engloutir en
08:11 ce moment, donc les anciens PS, mais les anciens LR, mais les anciens centristes, tous ces
08:16 gens qui s'opposaient, mais qui avaient le même langage, tous ces gens qui s'opposaient,
08:21 mais qui s'échangeaient des postes sans jamais vraiment échanger de politique, ces gens-là
08:25 prennent peur.
08:26 De quelle manière prennent-ils peur?
08:28 Il voit donc émerger une alternative politique plus large, qu'ils nomment «extrême droite»
08:33 en toutes circonstances.
08:34 Plus vos positions sont menacées dans notre société, plus vous vous mobilisez le logiciel
08:38 antifasciste.
08:39 Ça, je pense qu'on a fini par le comprendre.
08:40 Plus vous vous sentez menacé dans votre poste et votre carrière, plus vous vous mobilisez
08:44 l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale en expliquant que ce sont les fachos qui reviennent.
08:48 C'est un peu particulier quand même.
08:50 Et là, ce qu'on a appelé l'extrême centre à la formule d'Emmanuel Macron, pas de moi,
08:54 ce que d'autres appellent autour de Marianne, ils appellent ça le centrisme autoritaire.
08:57 Moi, j'utilise le terme bloc central, ça me semble plus neutre.
09:01 Ce bloc central est prêt à tout, tout, tout pour se sauver, à dire absolument tout.
09:07 Et toutes ces anciennes composantes se sont d'abord rassemblées autour d'Emmanuel Macron
09:11 une première fois en 2017 parce qu'il sentait que ça commençait à tanguer.
09:15 Et là, aujourd'hui, ils fusionnent en fait.
09:18 Ce qui fait que vous avez finalement, sous le même président, vous aurez eu, c'est
09:21 intéressant, Édouard Philippe, Jean Castex, Élisabeth Borne, Gabriel Attal et tous ceux
09:28 que j'ai nommés.
09:29 Donc, tous ces gens finalement n'ont autant commun qu'une chose, de participer ensemble
09:32 au canot de sauvetage d'une classe politique, d'un système, d'un milieu qui laisse de
09:38 côté les idées et qui a comme simple principe, on garde des places.
09:41 Alors, à vous entendre, Mathieu Bocote, il s'agit moins de changer de cap idéologique
09:47 par conviction que pour garder le pouvoir à tout prix.
09:49 Ah bien, je pense que c'est d'une clarté.
09:51 C'est-à-dire, c'est le principe d'intelligibilité des événements présents.
09:55 Si on cherche à comprendre, parce qu'Emmanuel Macron qui est un homme d'une intelligence
09:58 indéniable, tous en conviennent, on suppose que sa vision de l'éducation de l'école,
10:02 à lui, sa vision personnelle, est assez stable.
10:05 Puis on la devine plus classique qu'autre chose.
10:07 Donc, s'il est capable de tout embrasser comme ligne politique, comme dit du Papendiaï
10:12 à Attal, sans oublier Blanquer au début, c'est que manifestement, ça ne se joue pas
10:17 sur le plan des convictions.
10:18 Ça se joue sur « on dira ce qu'il faut pour se maintenir ». Mais là, il y a un
10:22 enjeu fondamental qui se pose ici.
10:24 Que faire des hommes et des femmes qui appartiennent au monde d'hier, mais qui se désolidarisent
10:30 de ce qu'il devient dans ce bloc central et qui ne veulent pas pour autant rejoindre
10:35 la nouvelle classe politique en émergence?
10:37 Derrière ce vocabulaire un peu neutralisé, je parle évidemment de nos amis LR.
10:42 Donc, la droite LR.
10:43 Je ne parle pas de tous les LR.
10:44 Je ne parle pas des LR municipaux.
10:46 Je ne parle pas des LR ordinaires.
10:48 Je parle de la droite idéologique LR.
10:50 Donc, Retailleau, Lissnard, Bellamy, faites la liste de ces gens qui, Morano aussi à
10:57 sa manière, mais surtout ceux que j'ai évoqués, qui représentent cette droite-là.
11:02 Et là, c'est quoi leur avenir?
11:04 Soit, eux, ils espéraient quoi?
11:05 Ils espéraient fondamentalement que la Macronie se poursuivrait sous le signe d'Elizabeth
11:10 Borne, que ça finirait par se décomposer, qu'ils ramasseraient la droite de la Macronie,
11:14 qu'elle est déçue du zémo-risme et que la droite LR soit le pôle de recomposition
11:18 d'une vie politique dans les paramètres du système politique actuel.
11:21 Mais là, c'est une hypothèse de moins en moins possible, de moins en moins réaliste.
11:25 Donc, ils sont abandonnés.
11:27 Et quelle est leur option?
11:28 Il y en a trois pour eux.
11:29 Soit consentir à l'annexion tardive par le Bloc central, dont il serait un peu la conscience
11:34 conservatrice, mais pour l'instant, ils n'ont pas l'air de vouloir ça.
11:37 Soit rejoindre le Bloc national en émergence, dont il serait l'aile gouvernementale avec
11:41 un capital de culture gouvernementale, soit consentir à tomber dans les failles de l'histoire
11:47 à la manière d'une option politique qui se sera crue indispensable jusqu'au bout,
11:51 mais qui se sera finalement suicidée par nostalgie du rôle qu'elle avait autrefois.
11:56 Que feront les LR de droite dans la prochaine configuration politique?
12:00 Seront-ils tranchés ou préféreront-ils s'auto-anéantir?
12:02 La deuxième option n'est pas exclue.
12:05 Vous avez évoqué l'européisme du Bloc central dans la première question et vous
12:10 souhaitez revenir pour terminer cette chronique sur une nouvelle déclaration.
12:13 Vous en parlez assez souvent.
12:15 C'est votre ami de la commissaire européenne Ilsa Johansson, dont vous avez souvent parlé
12:21 ici.
12:22 Oui, il faut toujours parler d'Ilsa Johansson.
12:23 Il ne faut jamais l'oublier.
12:25 C'est la commissaire à l'Union européenne qui me fait le plus penser à ce que pouvait
12:29 être un apparatchik soviétique.
12:31 Donc cette dame issue du crypto-communisme suédois.
12:35 J'adore ça.
12:36 Vous savez, une partie importante de l'Europe, le continent, la civilisation qui porte une
12:40 partie du destin du monde est aujourd'hui pilotée par une ancienne crypto-communiste
12:44 suédoise.
12:45 Il y a quelque chose d'absurde là-dedans.
12:46 Quoi qu'il en soit, cette dame, l'immigrationniste enragé de la commission européenne, était
12:50 de passage en Grèce lundi.
12:53 Elle a tenu encore une fois un discours qui nous rappelle que pour ces gens, l'immigration
12:56 massive n'est pas une fatalité mais un projet.
12:59 Quel projet?
13:00 Je cite deux ou trois phrases.
13:02 « Sans migration, nous mourrons de faim car nous avons besoin de la migration, mais nous
13:07 en avons besoin de manière ordonnée.
13:09 Nous mourrons de faim.
13:10 Sans l'immigration massive, l'Europe meurt de faim.
13:13 » OK, d'accord.
13:14 Bravo, il ça.
13:15 Mais elle le dit de manière ordonnée.
13:17 Donc là, on pourrait dire, ah oui, qu'est-ce que ça veut dire par là?
13:19 C'est que pour elle, l'immigration massive, ce n'est pas un problème.
13:22 Mais elle constate que les gens n'apprécient pas l'immigration illégale.
13:24 Donc elle nous dit, elle nous dit mot pour mot, « Je pense que c'est vraiment ce que
13:28 nos citoyens nous demandent.
13:30 Ce n'est pas combien d'immigrants il y a et c'est comment pouvons-nous le faire de manière
13:34 ordonnée.
13:35 » Donc pour elle, la question du nombre est secondaire.
13:37 Elle ne compte pas.
13:38 C'est circulaire, rien à voir.
13:40 Mais il faut, donc on va transformer les immigrants illégaux en immigrants légaux,
13:44 il n'y aura plus de problème.
13:45 Et sinon, pourquoi il y aurait des problèmes d'intégration s'il reste des problèmes
13:48 d'intégration?
13:49 Je vais vous les expliquer comment.
13:50 Ilsa Johansson a la réponse.
13:52 Elle nous le dit.
13:53 « Il y a aussi un poison et que c'est la xénophobie et le racisme.
13:58 Il faut s'y attaquer parce que c'est ce poison dans la société qui entravera tout le bon
14:03 résultat que nous pourrions avoir d'une bonne gestion des migrations.
14:06 » Donc on comprend bien, si ça fonctionne mal l'intégration, c'est parce que les sociétés
14:10 occidentales européennes sont profondément racistes, xénophobes, refusent de la diversité,
14:15 refusent l'inclusion et ça fait en sorte que nos sociétés ne sont pas capables d'intégrer
14:19 cette diversité qui est une richesse en toutes circonstances.
14:21 Ilsa Johansson, un parcours à suivre, il ne faut pas la lâcher.
14:25 Elle est passionnante cette néo-soviétique de Bruxelles, venue de Stockholm.
14:29 C'est quelque chose d'assez fascinant.
14:31 C'est cette Europe qui cherche à détruire les peuples et qui de ce point de vue le fait
14:34 de manière assez explicite.
14:35 Arthur de Vatrigan, revenons sur ce grand remaniement, ce changement de cap ou non.
14:41 Alors c'est quoi ? C'est l'action, l'action, l'action ou la communication, la communication,
14:44 la communication et on s'y perd un peu ?
14:46 Il faut reconnaître qu'Emmanuel Macron a réussi son petit effet.
14:49 On n'attendait pas grand-chose.
14:51 Ça a nourrissé des conversations à l'annonce d'un changement de gouvernement et on en
14:55 discute encore plus et ça alimente encore plus les débats depuis que le changement
14:58 de gouvernement a été fait.
15:00 Certains même se surprennent à vouloir, à croire ou à attendre encore quelque chose.
15:04 Je pense qu'une grande majorité de Français s'y intéressent autant que moi.
15:08 Je me passionne pour une compétition de curling parce qu'ils ont bien compris que le problème
15:12 ce n'était pas forcément le casting mais le directeur de casting.
15:15 Tant qu'on ne changeait pas le directeur, ça allait être compliqué de changer de
15:18 voix.
15:19 Néanmoins, Emmanuel Macron a donné beaucoup d'os à ronger.
15:22 Résultat, on ne parle plus de sa claque avec la loi immigration et de son quinquennat
15:24 assez désastreux, même son quinquennat ennemi assez désastreux.
15:28 Alors, sur le roman immange, Mathieu a mille fois raison, c'est le triomphe du vide.
15:33 C'est-à-dire que le seul objectif, c'est en effet de maintenir le système et que la
15:36 caste maintienne sa caste.
15:38 Donc, ils peuvent être nés avec le tampon LR Sarkozy sur l'offron ou PS ou maintenant
15:42 Horizon et Renaissance.
15:44 La perspective est la même parce qu'en fait, si vous regardez, ils empruntent tous le même
15:47 toboggan avec comme seul atterrissage.
15:49 C'est le néant du pouvoir.
15:51 Après, c'est un peu le problème aussi de la République qui a toujours ses priorités,
15:54 c'est-à-dire le principe pour un gouvernement, c'est de ramoter, c'est de séduire, c'est
15:57 de compter des voix.
15:58 Et le principe pour les hommes, c'est l'ascension du pouvoir.
16:01 Donc, on nomme des ministres selon le baromètre de l'opinion et les prétendants acceptent
16:05 parce qu'ils vont découvrir les salons coûtsus d'un ministère et des serviteurs qui vont
16:08 avec.
16:09 Et toutes les conséquences, ça, ils s'en tamponnent évidemment.
16:11 Un exemple, c'est Tampi pour l'éducation nationale, par exemple, qui avait pour une
16:15 fois un ministre assez audacieux, non pas par ses idées, mais parce qu'il avait très
16:18 bien compris que l'opinion était prête à sulfater les dogmes progressistes qui ont
16:22 fait tomber notre école au niveau du classement PISA de la Tanzanie.
16:25 Tampi aussi pour la France, puisque de toute façon, pour cette casque, ce pays n'est
16:30 qu'une vieille femme qui est usée par 2000 ans de labeur et qu'il faudrait euthanasier.
16:35 Et quant aux Français, ils ont pour eux autant d'utilité qu'un vieux paillasson.
16:38 Mais Emmanuel Macron l'a rappelé dans ses voeux.
16:41 Le seul truc qu'on a compris dans ses voeux, c'est cette phrase "Nous aurons à faire
16:44 le choix d'une Europe plus forte, plus souveraine, à la lumière de l'héritage de Jacques Delors".
16:48 Donc l'Union européenne est évidemment la seule boussole.
16:51 Le destin collectif, conscient du tragique de l'histoire, a déserté depuis bien longtemps
16:55 les consciences de nos zones d'État.
16:57 Alors, OK, on peut se réjouir du départ de Madame Nadoul Malak, encore plus quand on
17:02 a entendu son discours de passation où elle explique qu'elle aurait aimé poursuivre
17:06 les projets qui lui tiennent à cœur, à savoir la maison du dessin de presse, l'Institut
17:09 de la France et de l'Algérie et la maison des mondes africains.
17:12 Drôle de conception de notre culture, même si on avait quand même une petite idée de
17:15 sa conception et de la culture et de la politique, parce qu'elle voulait à chaque fois fermer
17:18 tout ce avec quoi elle était en désaccord.
17:20 Et quant à l'autre prise de guerre dont on parle, c'est Madame Vautrin qui a évidemment
17:25 été attaquée tout de suite, prise à partie par la Casse médiatique en raison de sa participation
17:30 au Manif pour tous, contre la loi Taubira 2013, comme la grande majorité des LR, mais
17:35 qui sont toutes subitement atteintes d'Alzheimer.
17:37 Alors rassurez-vous, chers commentateurs, et obsédés par le sens de l'histoire, elle
17:40 a vite ployé le genou devant le Saint-Progrès en soutenant évidemment la constitutionnalisation
17:45 de l'IVG, c'était son premier discours.
17:47 Donc comme c'est encore la période des vœux, moi je n'ai qu'un seul vœu, c'est de demander
17:51 à ces commentateurs d'éviter et d'arrêter d'employer le mot, le qualificatif de réac
17:55 à corps et à cri, parce que le mot réac, ce qualificatif, ce beau titre, c'est quelque
17:59 chose qui se mérite, c'est quelque chose qui se travaille, qui demande des convictions
18:03 et beaucoup d'honneur.
18:04 Partons en Écosse à présent, où un projet de loi, Mathieu Bocoté, notamment sur l'identité
18:10 de genre, suscite de vives réactions.
18:12 On résumera la polémique ainsi, dans certains cas, les parents s'opposant à la transition
18:17 de genre de leur enfant et cherchant à l'entraver pourraient se retrouver en prison.
18:23 De quoi s'agit-il exactement ?
18:24 Alors si je vous parle de ce qui se passe en Écosse, c'est que ça se passera demain,
18:29 ici aussi, ailleurs.
18:31 C'est en vrai, les mauvaises idées en Occident circulent à grande vitesse et on parle ici
18:36 d'une idée de ce genre.
18:37 Alors qu'est-ce qu'on trouve derrière ça ? D'abord il y a la théorie du genre.
18:40 On parle souvent ici de cette idée comme quoi hommes et femmes sont en fait de pure
18:44 construction sociale, que le corps sexué ne dit rien de l'identité profonde d'une
18:48 personne, qu'on peut choisir son genre entre guillemets, indépendamment de son sexe biologique.
18:53 Ça c'est… qu'il y a de la dysphorie de genre.
18:55 La dysphorie de genre ça existe, mais c'est très, très rare la dysphorie de genre.
18:59 Nos progressistes veulent un peu partout aujourd'hui dans le monde occidental faire de la théorie
19:03 de genre le nouveau modèle de l'identité.
19:05 Donc, poussent de plus en plus de nouvelles générations à se questionner sur leur identité
19:10 de genre.
19:11 Vous savez, de plus en plus de professeurs vous le diront dans leur classe, et ça c'est
19:14 surtout vrai en Amérique du Nord, mais ça se transporte ici.
19:18 Des professeurs vous le diront auparavant il faut avoir un élève sur 20 écoles qui
19:22 se questionnaient sur son identité de genre.
19:24 Maintenant, il y en a de plus en plus dans les écoles, dans les classes et tout ça.
19:27 Qu'est-ce qui se cache derrière ça ? Il y a une propagande active pour pousser sur
19:33 les réseaux sociaux, mais de toute la mouvance trans radicale.
19:36 On s'entend, je ne parle pas ici des gens qui ont une...
19:38 Je reviens à la sujet ici, je ne parle pas des gens qui ont une question d'identité
19:41 de genre, je parle de la mouvance trans qui veut faire de l'identité trans l'identité
19:45 de référence, et qui s'en prenne aux enfants en disant questionne-toi sur ton identité
19:49 de genre, questionne-toi sur ce que tu es vraiment.
19:51 Les jeunes, le propre d'un jeune c'est de se questionner sur qui il est.
19:54 Alors si le type de question qu'il se pose existentiellement, tout jeune, eh bien on
19:59 lui met dans la tête en fait doute de ton corps, avec tout ce que ça représente aujourd'hui
20:02 comme mutilation psychique, et mutilation physique possiblement, quand on décide de
20:07 se...
20:08 Ou encore les bloqueurs d'hormones et tout ça.
20:09 Mais il y a tout un mouvement qui cherche justement à jouer avec l'identité des jeunes
20:13 générations.
20:14 J'en arrive tout de suite à la question centrale, les parents.
20:17 Et on parlera ensuite de l'autorité parentale qui est piétinée.
20:20 Mais on y revient un instant.
20:21 Les parents devant ça peuvent se dire, je m'excuse, mais si le jeune arrive à la maison
20:26 et puis il dit, je suis désolé, en fait papa, je ne suis plus, je ne suis plus, je
20:31 ne suis pas Gaston, je m'appelle désormais Geneviève.
20:33 Vous savez notamment quand on prend un prénom d'un autre genre, on le prend souvent un
20:37 prénom américain.
20:38 Comme quoi il y a une dimension d'américanisation des mentalités là-dedans.
20:40 Un parent qui dirait, je suis désolé, ce n'est pas possible, il faut que tu te calmes
20:45 un peu, ça va te passer, ne t'inquiète pas, tu es une fille et tu vas demeurer une
20:49 fille, même si pour l'instant on t'a mis en tête autre chose, eh bien s'il décide
20:53 de faire entrave.
20:54 Et là, il faut comprendre qu'on est dans un processus où les travailleurs sociaux
20:57 peuvent s'emmêler en disant, non mais là il y a quand même un problème, le père
21:01 ne reconnaît pas la démarche de transition de genre de son enfant, puis le travailleur
21:05 social dit, c'est presque de la maltraitance parentale.
21:08 Ne pas accepter la transition de genre de son enfant, c'est de la maltraitance parentale.
21:11 Eh bien là, vous entrez dans une possibilité d'emprisonnement du parent qui refuserait
21:17 d'accompagner la transition de genre de son enfant jusqu'à 7 ans de prison, jusqu'à
21:21 7 ans de prison.
21:22 Et comment on nous vend ça?
21:23 En nous disant que s'opposer à la transition de genre, c'est comme faire le plaidoyer
21:28 pour une thérapie de conversion.
21:30 Vous savez les thérapies de conversion?
21:31 C'est ceux qui cherchent à faire en sorte que, par exemple, les homosexuels deviennent
21:35 hétéros.
21:36 Effectivement, c'est du délire, qu'on fiche la paix aux gens sur leur orientation sexuelle.
21:39 Mais là, on cherche à nous faire croire que dire à un enfant de 7 ans, oui, tu es
21:43 un garçon, tu n'es peut-être pas une petite fille, c'est l'équivalent que de chercher
21:46 à faire changer l'orientation sexuelle, un homosexuel, pour le faire devenir hétéro.
21:50 C'est absurde.
21:51 Donc, on nous cherche à faire passer comme étant une forme nouvelle de thérapie de
21:56 conversion, le fait de s'opposer à la théorie du genre, aux effets de la théorie du genre
21:59 chez les enfants.
22:00 Donc, devant tout cela, on est effectivement, je crois, devant une forme de coup de force
22:04 contre l'autorité parentale, mais je crois qu'on y revient.
22:06 Justement, l'autorité parentale, selon vous, est-ce qu'elle est piétinée à travers
22:09 cette proposition?
22:10 Elle est piétinée, elle est méprisée, elle est écrasée.
22:12 Les parents, finalement, qui ne souscrivent pas à la théorie du genre et à ses effets
22:16 dans les différents… dans le domaine de la construction de la personnalité de l'enfant,
22:20 pourront être accusés, en fait, pourront être accusés de maltraitance envers leurs
22:23 enfants, pourront se retrouver en prison, pourront perdre la garde de leurs enfants
22:26 parce qu'ils n'auront pas accepté de prendre au sérieux, d'accompagner les
22:30 idéologues radicaux du genre qui cherchent à pousser les enfants à changer d'identité,
22:34 de genre, à changer de sexe.
22:35 On est quand même… ça se passe en Écosse.
22:37 Demandez-vous si demain, ça ne se passera pas ailleurs.
22:38 Arthur de Valtrigan, quel regard vous portez sur cette actualité qui nous vient, je le
22:43 rappelle, et vous l'avez bien dit, d'Écosse?
22:44 Oui, mais qui existe en France, en fait.
22:46 Elle est déjà là, en France.
22:47 Alors, dysphorie de genre, on est sur un trouble qui concerne, selon les chiffres, entre 0,002
22:53 % et 0,014 %, c'est-à-dire quelque chose de très rare.
22:58 Et pourtant, on veut en faire une règle.
23:00 Quand on écoute les lobbies, on parle de sexe assigné à la naissance, comme si l'attribution
23:06 du sexe à l'enfant était une décision arbitraire des parents.
23:10 Et on interprète toute dépression adolescente aujourd'hui comme un malaise dans le genre.
23:15 Alors évidemment, on sait très bien ce qui joue derrière.
23:17 On a le rêve promethéen du réengendrement de soi qui est porté par les lobbies LGBT
23:23 en tout genre, évidemment.
23:24 Sauf que la conséquence, c'est au mieux le vol de l'enfance, au pire la mutilation
23:30 de l'enfant.
23:31 Avec cette conséquence aussi, c'est d'en faire des patients à vie.
23:34 Parce qu'une fois que vous êtes rentré dans le processus, les médocs, c'est à
23:36 vie.
23:37 Et on fait tout, évidemment, pour écarter les parents de ces décisions irréversibles.
23:42 Les parents dissuasifs sont considérés, évidemment, comme des effres réactionnaires
23:46 à qui on promet le suicide de l'enfant s'il n'écoute pas et s'il ne se soumette pas
23:49 aux diapasons et de lobbies.
23:51 Et on fait également tout pour écarter du processus les médecins.
23:53 Un exemple, en 2010, un décret signé par Madame Bachelot a fait supprimer la transsexualité
23:59 de la liste des affections psychiatriques.
24:00 Donc c'est-à-dire que la transidentité ne révèle plus de la santé mentale, mais
24:04 dans la santé sexuelle.
24:05 Donc on dépathologise pour écarter l'expertise médicale.
24:08 Autre exemple, 2021, une circulaire de Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l'Éducation
24:13 nationale, qui explique, qui permet aux élèves de changer de prénom s'ils le souhaitent,
24:18 obligeant, je cite, "l'établissement scolaire à substituer le prénom d'usage de manière
24:22 cohérente et simultanée dans tous les documents qui relèvent de l'organisation interne".
24:26 Et la même année, si on a parlé sournoisement, on a glissé dans la loi sur les thérapies
24:30 de conversion qui a été votée.
24:31 Le texte inscrit dans le code pénal une nouvelle infraction qui punit les pratiques et les
24:36 comportements, les propos répétés visant à modifier ou réprimer l'identité de genre
24:41 vrai ou supposé.
24:42 Et les peines, c'est deux ans de prison, 30 000 euros d'amende et 45 000 euros d'amende
24:47 si la victime est mineure.
24:48 Donc on voit bien là le danger de vouloir condamner les parents et les médecins.
24:53 Sauf que le pire, c'est que dans tous les pays qui sont en avance sur nous, on voit
24:56 qu'ils mettent des garde-fous partout.
24:57 Mais en France, on a toujours préféré l'idéologie à l'expérience.
25:00 Merci Arthur de Vatrigan.
25:02 Dans un instant, après la publicité, vous allez voir Michel Geoffroy et Enarque prendre
25:08 réflexion sur le mondialisme à quelques heures de l'ouverture du forum de Davos.
25:13 Ça va être assez intéressant ce débat.
25:16 Rendez-vous dans un instant.
25:17 Il est 19h30 sur CNews, l'information c'est avec vous Barbara.
25:24 Dans l'actualité, ce samedi, cette promesse formulée par Gabriel Attal, celle de 32 milliards
25:33 d'euros supplémentaires d'investissement pour le système de santé.
25:36 Le Premier ministre l'a annoncé lors de son déplacement au CHU de Dijon avec la ministre
25:41 du Travail et de la Santé, Catherine Vautrin.
25:44 Parmi tous les problèmes à résoudre, l'hôpital est en haut de la pile.
25:48 Voici ce qu'a déclaré Gabriel Attal.
25:50 Une mosquée dégradée en pleine prière, ça s'est passé dans le Finistère.
25:54 Un individu a essayé de mettre le feu à la porte du lieu de culte.
25:59 Sur le réseau social X, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a adressé son soutien
26:04 aux musulmans du Finistère et annoncé qu'une enquête avait été ouverte.
26:09 Enfin, au 99e jour de guerre entre Israël et le Hamas, des dizaines de personnes ont
26:14 été tuées dans la bande de Gaza, dont le sud a été pionné par l'armée israélienne.
26:19 Sous les bombes, l'enclave palestinienne est toujours coupée du monde.
26:22 Depuis vendredi, le conflit s'est propagé au Yémen avec deux épisodes de frappes américaines
26:28 et britanniques contre les rebelles luthiers au Yémen.
26:31 Nous sommes toujours avec Mathieu Bacote et Arthur Devat-Trigan.
26:34 Michel Geoffroy est avec nous.
26:35 Merci, bonsoir Michel Geoffroy.
26:36 Bonjour, bonsoir.
26:39 Pourquoi avoir invité Michel Geoffroy ce soir?
26:43 Alors, cette semaine se tiendra à Davos le fameux Forum de Davos, qui est l'objet de
26:48 bien des fantasmes probablement.
26:51 C'est-à-dire, on s'imagine quelquefois que c'est le point central du gouvernement mondial,
26:55 catégorie fantasme.
26:56 Mais il y a néanmoins un forum qui s'y tient sous le signe d'une idéologie et qui est
27:00 associé à une mouvance, une sociologie et tout ça.
27:03 Et Michel Geoffroy a écrit au livre notamment "La superclasse mondiale contre les peuples"
27:06 chez Via Romana il y a quelques années.
27:08 Et c'est à cette lumière que je le recevrai ce soir.
27:11 Michel Geoffroy, bonsoir.
27:12 Bonsoir.
27:13 Alors, Davos, le terme évoque beaucoup de choses.
27:16 Il évoque surtout pour plusieurs ce que vous avez appelé une superclasse mondiale.
27:20 Alors, qu'appelez-vous cette superclasse mondiale?
27:23 Et ensuite, on parlera de l'idéologie qu'on lui prête, le mondialisme.
27:25 Mais qu'appelez-vous de la superclasse mondiale?
27:27 La superclasse mondiale, c'est une expression qui a été utilisée d'ailleurs par Samuel
27:33 Huntington, qui désigne un phénomène, un phénomène qui a de multiples facettes.
27:41 Fondamentalement, la première signification, c'est je dirais l'usurpation de la souveraineté
27:49 politique par la puissance économique et financière mondialisée et dérégulée.
27:55 Phénomène qui s'est produit dans la deuxième, la fin, la fin, la deuxième partie du 20e
28:02 siècle.
28:03 Vous pourriez en venir.
28:04 Ça désigne aussi un phénomène sociologique que Christopher Lach avait désigné sous
28:09 le terme de la révolte des élites.
28:11 D'une certaine façon, on pourrait dire c'est la réalisation d'un roman de science-fiction,
28:19 la révolte d'Atlas, qui décrivait un monde où à un moment donné, les riches, les puissants
28:28 décidaient de s'isoler du reste de la population et considéraient qu'il ne fallait plus supporter
28:33 les improductifs, comme le dit le roman.
28:36 Ça, c'est la logique.
28:37 Le roman d'Einrand.
28:38 Voilà, d'Einrand.
28:39 Et la logique de la révolte des élites, c'est que pendant très longtemps, toute une partie
28:44 du 20e siècle, on a eu peur de la révolte des peuples, la révolte populaire, notamment
28:50 la révolte du prolétariat.
28:51 Mais Christopher Lach, dans les années 70, dit "mais non, la vraie révolte, maintenant,
28:56 elle vient des élites qui se sont coupées du peuple".
28:59 Et je dirais, comme le disait Aristote, déjà, l'oligarchie, c'est l'aristocratie qui a
29:08 perdu le sens de la morale et du bien commun.
29:11 Ce phénomène s'est produit également chez nous et en particulier parce qu'avec la conséquence
29:18 notamment de l'effondrement du communisme, la fin de la grande peur des possédants qui
29:22 maintenant n'ont plus peur des peuples.
29:23 Ce qui n'était pas encore le cas dans une bonne partie du 20e siècle.
29:28 La troisième signification, je dirais, de la superclasse mondiale, c'est la post-démocratie.
29:36 La conséquence de la révolte des élites, c'est la mise en place progressive en Occident
29:42 d'un système politique, que vous avez d'ailleurs parfaitement analysé dans votre dernier essai,
29:47 d'un système post-totalitaire, qui est une sorte de totalitarisme léger, mais en même
29:53 temps très prégnant, et qui impose à la société des évolutions qu'elle ne veut
29:59 pas.
30:00 C'est une des conséquences de cette révolte des élites.
30:03 On impose à la société, on impose au peuple des évolutions qu'il ne veulent pas.
30:08 Au contraire, aujourd'hui, les peuples souhaitent avant tout la préservation de leur cadre
30:13 de vie.
30:14 Ils ne souhaitent pas le changement perpétuel.
30:16 Le dernier point, la superclasse mondiale a aussi une signification géopolitique, voire
30:24 eschatologique, car aujourd'hui elle est incarnée fondamentalement par les pays anglo-saxons,
30:31 c'est-à-dire le puritanisme et la prétention à vouloir créer un monde idéal, à vouloir
30:37 créer le paradis sur terre.
30:39 C'est une hérésie, en fait, au plan religieux, de vouloir créer le paradis sans attendre
30:44 la fin des temps.
30:45 Donc ça, c'est un élément important, notamment de toute la logique de la destinée manifeste
30:53 que les puritains nord-américains pensent avoir.
30:56 Donc le terme superclasse mondiale désigne l'imbrication de ces phénomènes, car tous
31:02 ces phénomènes sont imbriqués les uns dans les autres.
31:04 - Alors arrivons à un deuxième terme avant d'embrasser directement la question de Davos,
31:09 le terme mondialisme.
31:10 On nous dit souvent que c'est un terme conspirationniste, complotiste et tout ça.
31:14 Est-ce que le terme mondialisme décrit une réalité, une idéologie, une tendance ?
31:18 - Oui, alors je crois qu'il faut se garder de deux travers quand on parle de la superclasse
31:25 mondiale.
31:26 Il faut se garder de deux travers considérer qu'elle n'existe pas.
31:28 Et donc pour reprendre votre question, finalement, le mondialisme n'existe pas, le globalisme
31:33 n'existe pas.
31:34 Pourtant, vous verrez, Davos utilise très largement le terme global au sens anglo-saxon,
31:40 donc au sens mondialiste.
31:41 Ça, c'est la première erreur, parce que si on ne comprend pas ces phénomènes structurants
31:47 de longue durée, que j'ai évoqués rapidement, on ne comprend pas le monde dans lequel on
31:50 est.
31:51 On ne comprend pas ce qui se passe en Occident.
31:52 On ne comprend pas pourquoi il n'y a plus d'alternance politique réelle.
31:56 On ne comprend pas pourquoi des gouvernements s'obstinent à imposer à la population des
32:01 réformes qu'elles ne veulent pas.
32:03 Et on ne comprend pas pourquoi, finalement, quelles que soient les majorités, elles conduisent
32:08 la même politique.
32:09 Donc, c'est-à-dire, si on ne comprend pas, si on n'intègre pas ce phénomène nouveau,
32:14 qui est relativement nouveau dans l'histoire, même si l'oligarchie est quelque chose d'ancien,
32:19 la conjonction de ces évolutions économiques et géopolitiques, elles, est nouvelle.
32:23 On ne comprend pas le monde.
32:25 La deuxième erreur, symétrique, c'est l'erreur des complotistes.
32:28 C'est de croire que la superclasse mondiale a les attributs de la divinité.
32:33 Elle est omniprésente, omnipuissante.
32:35 Tous les événements qui existent dans le monde sont l'œuvre de son action souterraine.
32:39 Je pense que c'est une erreur, parce que la superclasse mondiale, ce sont des hommes,
32:43 ce sont d'ailleurs plutôt des hommes blancs de plus de 50 ans d'ailleurs, qui agissent.
32:48 Mais comme ce sont des hommes, ils sont faillibles, ils peuvent se tromper.
32:51 Et on voit aujourd'hui, et nous vivons justement aujourd'hui, l'effondrement du rêve de la superclasse mondiale.
32:58 Le monde est en train d'échapper aux mondialistes.
33:00 C'est pour ça qu'ils ont commencé à paniquer.
33:02 Donc, si vous voulez, le terme mondialiste désigne une réalité.
33:07 Un projet, il y a un projet, un agenda qui n'est pas caché.
33:11 Là aussi, le complotisme se trompe.
33:13 Davos ne cache absolument pas ses travaux.
33:17 Ses travaux sont publics, on peut les voir.
33:19 Ce n'est pas le cas de tous les forums.
33:21 Bilderberg est beaucoup plus discret, bien sûr.
33:23 Mais ces gens n'hésitent pas à écrire, à affirmer haut et fort ce qu'ils veulent faire.
33:28 Alors, justement, Davos et ensuite la parole à Arthur de Matrigan.
33:31 Mais Davos, quelle est la fonction d'un forum comme celui-là dans la dynamique
33:36 qu'est la nôtre aujourd'hui de gouvernance globale, idéologie mondialiste,
33:40 la superclasse mondiale dont vous nous parlez ?
33:41 Quelle est la fonction d'un forum comme Davos ?
33:43 Il y en a d'autres, vous l'avez dit, mais un forum comme Davos particulièrement ?
33:46 Alors, selon la légende dorée de Davos,
33:49 Davos a été créé par Klaus Schwab, professeur d'économie à l'Université de Genève,
33:55 qui visait à diffuser en Europe les bonnes pratiques managériales américaines.
34:00 D'ailleurs, au départ, Davos s'appelait le symposium européen du management.
34:05 Ça, c'est le premier objectif.
34:07 Le deuxième objectif, c'était de resserrer les liens transatlantiques.
34:11 C'est la politique américaine qui se développe dans les années 70,
34:16 notamment pour essayer de lutter contre la mauvaise image de marque des États-Unis
34:22 à cause de la guerre du Vietnam.
34:24 Donc, il y a une tentative.
34:25 C'est aussi l'époque où on va créer la trilatérale,
34:27 qui a le même objectif dans un domaine plus diplomatique, en intégrant le Japon.
34:34 D'autre part, Davos, normalement, est un forum,
34:36 comme au sens étymologique du terme.
34:38 C'est un lieu où on parle et donc on rassemble des gens
34:41 pour parler des grands problèmes mondiaux.
34:43 Déjà, on commence à voir apparaître ce terme de monde.
34:49 Et enfin, Davos, c'est une pépinière de talents.
34:54 Je rappelle qu'on a créé dans les années 90 les Young Leaders for Tomorrow,
35:00 qui sont devenus les Young Global Leaders,
35:03 qui a été une pépinière de talents intéressants.
35:06 Emmanuel Macron a été la promotion en 2016.
35:10 Notre Premier ministre, aujourd'hui, a été de la promotion en 2020.
35:14 Donc, si vous voulez, c'est aussi une pépinière.
35:16 Ça, c'est une vieille idée de l'oligarchie anglo-saxonne.
35:20 Ça renvoie aux travaux, à ce que faisait notamment
35:25 ce qu'on appelait la table ronde britannique à la fin du XIXe siècle.
35:29 Lord Milner avait créé ce qu'il appelait ironiquement son jardin d'enfants.
35:33 C'est-à-dire qu'on suivait un certain nombre de jeunes Anglais
35:36 dans les universités anglaises.
35:38 On leur diffusait une idéologie.
35:39 À l'époque, c'était l'idéologie du Commonwealth of Nations.
35:43 Et c'était des gens qui créaient des réseaux d'influence.
35:47 Ça servait. Donc, Davos, c'est aussi ça.
35:49 C'est aussi un cercle de réflexion.
35:51 Je dirais, c'est une sorte de chambre d'écho du politiquement correct.
35:55 Il suffit de voir les thèmes qui sont évoqués.
35:57 Mais c'est aussi une pépinière de talents de créer des gens,
36:00 de pousser des gens qui auront une certaine manière d'appréhender
36:06 l'action politique.
36:07 Parce qu'une des caractéristiques de cette super classe mondiale,
36:11 c'est pour ça que ce n'est pas une aristocratie.
36:14 Elle ne se met pas en avant.
36:15 Elle préfère l'influence.
36:17 Elle préfère pousser un certain nombre de gens.
36:20 Mais les grands milliardaires qui constituent le cœur nucléaire
36:25 de cette super classe mondiale,
36:28 les grands décideurs économiques et financiers,
36:31 généralement ne font pas de carrière politique.
36:34 C'est très rare.
36:35 Ils préfèrent influencer les décideurs politiques.
36:38 Donc le Forum de Davos sert notamment à ça.
36:41 - Arthur de Matrigan.
36:42 - Justement, est-ce que la démocratie est-elle un risque
36:46 pour la super classe mondiale ou au contraire une alliée ?
36:50 D'autant plus si on est dans une structure très jacobine.
36:53 - Oui, alors effectivement, d'ailleurs, tous les ans,
36:57 chaque Forum, il y a le catalogue des risques qui est fait.
37:02 Tout est risque en fait pour Davos.
37:03 Quand vous regardez ce qui a été fait pour ce qui va être présenté
37:09 au Forum de 2024, tout est risque.
37:13 Et alors, en particulier cette année, les élections,
37:16 dans un certain nombre de pays,
37:18 puisqu'il y a beaucoup de pays pour lesquels il y a eu des élections,
37:20 ceci est présenté comme un risque.
37:22 - Un risque de quelle nature ?
37:24 - Eh bien, alors c'est un risque systémique parce que les élections
37:26 peuvent remettre en cause d'abord le fonctionnement de l'économie,
37:30 c'est-à-dire en clair, peuvent remettre en cause
37:33 la doxa néolibérale et libre-échangiste.
37:38 Les élections peuvent remettre en cause le personnel politique qui existe.
37:45 Et surtout, c'est un terme constante de la réflexion de Davos sur les élections,
37:52 c'est la désinformation.
37:54 Je rappelais vous, dans le Forum de Davos de 2017,
37:57 qui a lieu donc après deux grands événements importants,
38:01 le Brexit et l'élection de Donald Trump.
38:03 Immédiatement, Davos dit "Oh là là, si les gens votent mal,
38:07 c'est qu'ils sont désinformés".
38:09 Et donc, il est urgent de mettre en place un contrôle de l'information.
38:12 Et comme par hasard, on va voir apparaître un certain nombre de pays
38:15 qui vont se mettre à mettre en place des dispositifs,
38:18 notamment l'Allemagne, puis la France,
38:20 pour lutter contre normalement la désinformation.
38:23 - Et qu'est-ce qu'on appelle désinformation dans ce cas ?
38:26 - La désinformation, ce sont les mauvaises idées.
38:29 Ce sont les mauvaises idées, les idées qui vont à l'encontre,
38:31 précisément, de la doxa de la superclasse mondiale.
38:36 C'est-à-dire qui vont à l'encontre, pour faire court, du cosmopolitisme,
38:41 de la volonté de dépasser les nations
38:43 et de la nécessité de mettre en place une gouvernance mondiale.
38:47 - Alors, on y arrive justement.
38:48 Alors, on dit mondialisme, donc on comprend le terme mondialisme,
38:51 une perspective qui transcende les nations, qui pourrait même les abolir.
38:54 Mais si on cherchait à donner un contenu idéologique
38:57 au projet des différentes tendances,
39:00 qui par ailleurs s'entrechoquent de ce que vous appelez la superclasse mondiale,
39:02 je devine que dans cette classe, il y a des intérêts contradictoires.
39:06 Ils ne sont pas tous d'accord, surtout.
39:08 Mais si on identifiait quelque chose comme un noyau idéologique,
39:12 ou à tout le moins, leur vision de ce qu'est le bien commun mondial,
39:15 qu'est-ce que ça serait ?
39:16 - Déjà, la notion de bien commun mondial et d'oxymore...
39:20 - J'entends bien, mais de leur point de vue, ça n'en est probablement pas un.
39:23 - Oui, alors non, l'élément, je crois, central, c'est, je reviens, c'est le globalisme.
39:28 C'est-à-dire cette idée qui est perpétuellement répétée à Davos,
39:33 que nous serions confrontés aujourd'hui à des problèmes d'une telle dimension
39:39 et d'une telle nouveauté et d'une telle gravité
39:42 que seule une action mondiale et coordonnée est efficace.
39:46 Ça, c'est, je dirais, le fond idéologique de l'oligarchie depuis la fin du XIXe siècle.
39:55 - Ce qui rassemble l'ensemble des tendances qu'on appelle l'oligarchie.
39:58 - C'est cette idée centrale. On ne peut plus faire...
40:01 Mais c'est ce qu'écrivait Jean Monnet dans ses mémoires, rappelez-vous,
40:04 il disait "les nations souveraines du passé ne sont plus le cadre pour régler les questions du présent".
40:11 Donc, c'est cette idée centrale.
40:13 C'est une idée déjà contestable en elle-même,
40:17 parce que plus on globalise les problèmes, plus on les complexifie.
40:22 Rappelez-vous l'échec de l'économie dirigée dans l'Union soviétique.
40:26 Alors imaginons une action mondiale. Une action mondiale, c'est une action compliquée.
40:31 Deuxièmement, l'idée que nous serions confrontés,
40:34 nous serions les premiers dans l'histoire à être confrontés à des problèmes vitaux.
40:37 Ça, c'est une autre erreur. Ce n'est pas vrai.
40:41 Nos ancêtres ont aussi été confrontés à des problèmes vitaux.
40:44 Donc, bref.
40:46 Donc, premièrement, le globalisme, c'est cette croyance qu'il faut tout globaliser,
40:50 qu'à chaque fois, il faut des démarches mondialisées.
40:53 Nous avons un exemple évident avec le climat,
40:56 qui se traduit notamment dans les COP dont le bilan est généralement médiocre.
41:00 Mais c'est cette idée centrale.
41:02 Il y a un sous-jacent, évidemment, derrière ça.
41:05 C'est l'idée que la souveraineté nationale est dépassée
41:10 et qu'il faut mettre en place ce qu'on appelle une gouvernance mondiale.
41:13 Le terme gouvernance n'est pas neutre puisqu'il est.
41:15 Il provient de l'économie d'entreprise corporate gouvernance.
41:19 C'est l'idée. Ça, c'est l'idée qu'évoquait notamment Rockefeller dans un article à Newsweek de 99,
41:26 qui dit il faudrait que finalement, quelque chose remplace les États.
41:30 Et je pense que le pouvoir privé.
41:34 Et le mieux, c'est même de remplacer les États.
41:36 Là aussi, c'est un oxymore.
41:38 Le pouvoir, par définition, était collectif.
41:41 L'idée qu'on ait un pouvoir privé, c'est-à-dire un pouvoir que les acteurs privés aient une action politique.
41:47 Ça, c'est quelque chose de nouveau.
41:48 C'est une autre caractéristique de ce qu'on appelle la superclasse mondiale.
41:52 C'est l'idée que les grandes entreprises, les grandes institutions financières
41:56 peuvent être militantes dans le domaine politique et social.
41:59 On le voit. On le voit tous les jours.
42:01 Alors, il nous reste le temps d'une dernière question.
42:03 Une minute, va-t-on de Matrigan pour la dernière question.
42:05 Vous avez dit donc lieu de pouvoir.
42:07 Ils investissent la politique, mais ils se mettent en retrait.
42:09 Les médias, depuis 2017, quels sont les autres lieux de pouvoir qu'ils investissent ?
42:15 Alors, moi, j'ai essayé de présenter ce phénomène en quatre cercles concentriques, si vous voulez,
42:21 qui correspondent à des lieux de pouvoir.
42:23 Le centre nucléaire, c'est le pouvoir économique et financier mondialisé et dérégulé,
42:30 qui est largement anglo-saxon, puisque c'est là où il y a les plus grandes entreprises mondiales
42:34 et les plus grandes institutions financières.
42:36 Le deuxième cercle concentrique, c'est le pouvoir médiatique,
42:40 parce que le pouvoir médiatique sert à façonner l'opinion.
42:43 Donc toujours cette logique d'influence.
42:45 Ça veut dire qu'ils investissent dans les médias ?
42:47 Oui, la plupart des médias sont aujourd'hui la propriété des grandes puissances financières dans le monde,
42:53 dans le monde occidental.
42:55 Le troisième cercle, qui est plus large, c'est ce qu'on appelle la société civile.
42:58 Davos parle beaucoup de société civile.
43:00 D'ailleurs, le conseil d'administration de Davos, significativement,
43:04 est composé à moitié de représentants des milieux économiques et d'autre part de la société civile.
43:09 Pas du tout les États, qui sont complètement éliminés, très significatifs.
43:14 Et donc notamment les ONG, qui jouent aujourd'hui un rôle très important de relais du mondialisme.
43:21 Pensons au rôle des ONG en matière d'immigration, etc.
43:24 Et alors le dernier cercle, c'est le cercle, que j'ai appelé méchamment,
43:28 le cercle de la trahison des élites publiques.
43:30 C'est-à-dire que les États sont aujourd'hui la dernière roue du carrosse,
43:35 comme on dit vulgairement.
43:38 Les États sont devenus non plus vraiment la souveraineté, non plus les moyens d'action.
43:43 Ils sont devenus avant tout une puissance exécutante.
43:46 Et notamment, le seul pouvoir réel dans les États, c'est le pouvoir judiciaire aujourd'hui,
43:51 qui a pris le pouvoir, mais qui a pris le pouvoir sur les législateurs.
43:54 Bon, voilà les différents lieux de pouvoir qui sont aujourd'hui investis,
43:59 plus ou moins directement, mais toujours avec une grande discrétion.
44:04 La superclasse mondiale, elle réalise le panopticon, le fameux panopticon,
44:11 c'est-à-dire cette institution où on peut voir les gens sans être vu soi-même.
44:16 Ça, c'est ça. Les vrais décideurs, on ne les voit pas.
44:19 Sur cette parole inquiétante, Michel Joffroy,
44:20 je vous remercie pour votre passage, soir, face à votre côté, à CNews.
44:24 L'info se poursuit, évidemment, et dans quelques instants, c'est l'heure des proies.
44:28 À tout de suite, merci à tous les trois et à la semaine prochaine, bien sûr.
44:31 merci à bientôt !