Regardez Les auditeurs ont la parole du 01 février 2024 avec Eric Brunet.
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00:00:00 Vous êtes sur RTL.
00:00:02 Jusqu'à 14h30, les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet sur RTL.
00:00:10 Vous avez la parole. Allez, Laurent a fait le 32-10. Bonjour mon cher Laurent. Qui êtes-vous ?
00:00:15 Bonjour Eric. Je suis agriculteur dans la Vienne.
00:00:19 Bon, vous allez écouter RTL. Vous restez bien à l'écoute parce qu'on a nos journalistes qui vont nous dire, seconde après seconde, minute après minute,
00:00:27 concrètement, très concrètement, on ne va pas faire de littérature, quelles sont très concrètement les mesures qui sont annoncées par Gabriel Attal en ce moment même.
00:00:35 Donc, pourquoi appelez-vous d'ailleurs ? Vous attendez beaucoup de ces mesures, vous Laurent ?
00:00:39 Je suis devant ma télévision. J'écoute attentivement et j'attends beaucoup, bien entendu, comme tous mes collègues.
00:00:48 On attend énormément de... Maintenant, on attend des choses concrètes, pas du blabla.
00:00:52 Très bien. Restez avec nous. Il est très exactement 13h, mesdames, messieurs. Voici le rappel des titres avec vous Agnès Bonfillon. Rebonjour Agnès.
00:00:59 Rebonjour Eric. Cette conférence de presse que nous vous faisons vivre sur RTL, conférence de presse de Gabriel Attal, avec pour objectif, visiblement, c'est très clair, rassurer les agriculteurs.
00:01:11 Avons-nous répondu au malaise ? A l'évidence, non. Avons-nous fait des erreurs ? A l'évidence, oui. Il faut avoir la lucidité de le reconnaître. Ma méthode est claire et basée sur trois principes.
00:01:25 D'abord, la réactivité. Je veux rappeler que j'ai reçu, dès les premiers jours du mouvement et après ma nomination, l'ensemble des organisations représentatives des agriculteurs.
00:01:34 Deuxième principe de ma méthode, le dialogue. Depuis deux semaines, j'ai passé avec Christophe Béchu, Marc Faineau, Bruno Le Maire, tout le temps nécessaire à dialoguer avec les organisations agricoles.
00:01:45 Jamais le dialogue n'a été rompu. Jamais ma porte n'a été fermée. Enfin, troisième principe, la transparence. Dès qu'un progrès est possible pour nos agriculteurs, je leur dis.
00:01:56 Le Premier ministre qui va donc détailler plusieurs mesures. En tout cas, avant cela, il a débuté, Gabriel Attal, par un "mais à coulpa", Marie Bédé dit tout à l'heure.
00:02:06 Effectivement, on l'a entendu à l'instant. Est-ce qu'on a bien tout réussi ? A l'évidence, non, dit-il. Son premier objectif, qu'il annonce, c'est de mieux reconnaître le métier d'agriculteur
00:02:19 avec la souveraineté alimentaire qui sera inscrite dans la loi et un rapport annuel. Le premier va être publié très vite, avant le Salon de l'agriculture, pour faire le point sur comment fonctionne cette souveraineté alimentaire ou pas.
00:02:32 Et les secteurs où il faudra prendre des mesures. Dans le Code rural, également, il annonce qu'il sera inscrit que l'agriculture est l'intérêt fondamental de la nation.
00:02:43 Donc ça, c'est des grands principes, en quelque sorte. Et puis, tout va être détaillé, secteur par secteur, par les ministres qui l'accompagnent.
00:02:50 Merci beaucoup Marie Bédé, et je rappelle que vous restez aux côtés d'Eric avec Virginie Garin.
00:02:55 Je peux vous dire que CNN n'a qu'à bien se tenir, parce qu'on a un dispositif de dingue. Non mais c'est vrai, on a des journalistes à Matignon, on a des journalistes à Bruxelles,
00:03:02 on a dans le studio Virginie Garin, Marie Bédé, donc oui, on est là et on va bien ensemble décrypter ce qui se passe, car ça peut être important.
00:03:10 Le mouvement peut peut-être s'arrêter aujourd'hui, ou qui sait, repartir de plus belle, car il y aura, vous l'avez dit, une conférence de presse des organisations syndicales agricoles dans quelques minutes,
00:03:19 après l'intervention de Gabriel Alba.
00:03:21 Et ce qui se passe sur le terrain, on le rappelle, on le vit grâce à nos reporters partout en France.
00:03:27 Je vous fais un petit point météo avant de vous laisser l'antenne, Eric, avec Peggy Broch, pour cela, parce que toute seule, je n'y arrive pas.
00:03:33 Pour un premier février, il fait très doux, Peggy.
00:03:35 Oui, c'est vrai que les températures sont en légère baisse, mais ça reste au-dessus des normales, 9 à 13 degrés globalement sur la moitié nord cet après-midi,
00:03:41 12 à 14 degrés dans le sud-ouest et jusqu'à 20 degrés près de la Méditerranée, 20 degrés prévus cet après-midi à Perpignan.
00:03:48 Côté ciel, c'est souvent bien gris, avec des pluies sur les régions centrales, entre le Poitou-Charente, le nord des Alpes et jusqu'au Grand Est.
00:03:55 Ça reste chargé ailleurs, sauf entre les Pyrénées, la Méditerranée et la Corse, avec pas mal de mistral et tramontane.
00:04:02 Également, ça se dégage sur l'extrême nord, entre le Côte d'Antin et les Hauts-de-France.
00:04:06 Merci, Peggy.
00:04:07 Merci, Peggy Broch. Nous vous retrouvons demain dans RTL Midi.
00:04:11 Et à partir de midi, bien évidemment, Agnès Bonfillon. Merci.
00:04:14 Merci.
00:04:15 Les auditeurs ont la parole avec Éric Brunet sur RTL.
00:04:20 On est à fond, nous, avec Virginie Garin et Marie-Bénédicte Haller dans la rédaction, ici, au cœur du studio de RTL.
00:04:29 Laurent Agriculteur est donc avec nous. Il a fait le 30/10. Laurent, je vous repasse le micro.
00:04:34 C'est vous qui parlez. Pourquoi avez-vous appelé ?
00:04:36 Moi, j'ai appelé parce que le blabla, maintenant, il faut que ça s'arrête. Il nous faut des mesures concrètes.
00:04:42 Il y a des choses qui sont très simples.
00:04:44 Voilà, j'ai noté, là, tout à l'heure, je suis devant ma télé, évidemment, j'écoute.
00:04:50 J'ai noté trois points qui sont importants.
00:04:52 Voilà, produire est protégé, dont acte.
00:04:55 Maintenant, ce qu'il faut, c'est passer aux travaux pratiques.
00:04:57 C'est aussi simple que ça. Il faut écrire.
00:04:59 Il faut donner un calendrier.
00:05:01 Et ça n'allèvera pas les blocages tant qu'il n'y aura pas ça.
00:05:03 Jusqu'à maintenant, on n'a que des paroles.
00:05:05 Maintenant, ce qu'il nous faut, c'est des actes d'amour.
00:05:08 Oui, vous avez raison. L'amour, ça n'existe pas. Il n'y a que des preuves d'amour.
00:05:12 Et vous attendez les preuves ?
00:05:13 Exactement. Il nous faut des preuves d'amour.
00:05:15 Virginie Garin et Marie-Bénédicte Haller, vous levez la main.
00:05:17 Vous me faites signe quand vous avez des choses à dire, Virginie Garin.
00:05:19 Voilà, le Premier ministre a commencé à rentrer dans le concret.
00:05:22 Il vient de faire plusieurs annonces pour reconnaître le métier d'agriculteur, déjà.
00:05:26 Vous savez, il y a parfois des gens, des voisins, dans les campagnes,
00:05:29 qui engagent des recours contre les fermes.
00:05:31 Eh bien, il va y avoir une proposition de loi.
00:05:34 Le fameux citadin qui ne supporte pas le champ du coq.
00:05:36 Le trouble du voisinage, ce sera terminé,
00:05:38 puisque le gouvernement veut déposer un projet de loi
00:05:41 pour protéger les agriculteurs contre ces recours.
00:05:43 Il y aura également beaucoup de sujets qui concernent l'élevage.
00:05:47 Par exemple, la viande de synthèse.
00:05:49 Les éleveurs de vaches sont concurrencés par la viande de synthèse,
00:05:52 qui est faite avec soit des matières végétales, soit de la chimie.
00:05:55 Il y aura également une législation très claire pour définir ce que c'est.
00:05:58 Donc, en gros, essayez peut-être de freiner le développement.
00:06:01 - Julien Courbet fait une spéciale demain sur ce sujet-là, sur RTL, demain matin.
00:06:05 - Un étiquetage aussi beaucoup plus clair, plus transparent,
00:06:08 pour connaître l'origine des produits.
00:06:10 Alors ça, ce sont des décisions qui devront être européennes,
00:06:12 mais le gouvernement français va pousser à Bruxelles pour l'obtenir.
00:06:15 Et puis, on parle beaucoup aussi de la place de l'État,
00:06:18 de la restauration collective dans les cantines.
00:06:20 50% de produits locaux, de produits écologiques, de produits bio,
00:06:24 avaient été promis, et puis ce n'est jamais appliqué.
00:06:27 Donc là, le gouvernement s'engage à accélérer la mise en place de ce dispositif.
00:06:31 Enfin, très important, sur les revenus.
00:06:33 Là, il veut d'abord renforcer la loi EGalim,
00:06:35 c'est-à-dire mieux protéger les agriculteurs
00:06:37 dans le cadre des négociations commerciales, avec la grande distribution.
00:06:41 Et il vient d'annoncer, Gabriel Attal, un plan d'aide d'urgence à l'élevage bovin.
00:06:46 150 millions d'euros de soutien fiscal et social cette année.
00:06:50 Donc, des mesures quand même assez fortes pour l'instant,
00:06:53 qui pourraient contenter les syndicats français.
00:06:55 - Oui, très bien. Marie-Bénédicte Allaire.
00:06:57 Je reviens vers vous, Laurent, dans une seconde.
00:06:59 Mais dès que les infos tombent, je les prends à la volée,
00:07:01 avec nos journalistes. Marie-Bénédicte Allaire.
00:07:03 - Alors, sur la concurrence déloyale, sur le Mercosur,
00:07:07 Gabriel Attal rappelle que le président lui-même est en train de négocier à Bruxelles.
00:07:12 Il n'est pas question pour la France d'accepter ce traité.
00:07:15 C'est clair, c'est net, c'est ferme, a dit Gabriel Attal.
00:07:17 La France va demander des clauses miroirs,
00:07:20 c'est-à-dire des clauses qui permettent...
00:07:23 - Si vous ne taxez, on vous taxe. - C'est ça.
00:07:25 Et puis, la France va aussi prendre des clauses de sauvegarde
00:07:30 sur l'importation de certains pesticides,
00:07:32 qui sont acceptés en Europe, mais pas en France.
00:07:35 La France va aussi demander la création d'une force européenne
00:07:39 pour lutter contre la fraude et l'importation des produits
00:07:43 qui ne respectent pas les normes françaises.
00:07:45 Enfin, sur l'Ukraine, il va falloir travailler sur les céréales.
00:07:48 - Bon, Laurent, beaucoup de choses sont dites.
00:07:51 Alors, c'est toujours la même chose, il y a des déclarations d'intention formidables.
00:07:55 Voilà, il faut voir si c'est applicable.
00:07:58 Par exemple, la France va travailler sur les produits qui rentrent en France,
00:08:03 mais qui ne respectent pas les normes françaises.
00:08:06 Ça me paraît déjà difficile à appliquer, puisqu'on est sur un marché européen.
00:08:10 Donc voilà. Laurent ?
00:08:12 - Je ne vois pas comment M. Macron va aller faire la police
00:08:15 dans un pays qui n'est pas le sien.
00:08:18 Ça, c'est un premier point. Les clauses de sauvegarde,
00:08:20 moi, je n'y crois absolument pas, parce qu'à chaque fois qu'on a voulu en mettre,
00:08:23 c'est absolument incontrôlable.
00:08:25 - Qu'est-ce que c'est, les clauses de sauvegarde, Laurent ?
00:08:27 - Les clauses de sauvegarde, c'est simple.
00:08:29 Si, par exemple, vous avez un produit phytosanitaire
00:08:31 autorisé dans l'Union, et qui n'est pas autorisé chez nous,
00:08:35 on décide de bloquer les produits qui vont rentrer en France,
00:08:40 et où il y a l'utilisation de ce produit qui est interdit.
00:08:43 C'est absolument illusoire.
00:08:45 C'est totalement illusoire.
00:08:46 - Je n'y crois pas une seconde. Vous imaginez qu'on bloque
00:08:48 les volailles néerlandaises, le porc néerlandais,
00:08:51 les volailles de tous les pays d'Europe, les produits grecs, et tout.
00:08:54 Je ne parle que à l'intérieur de l'Europe.
00:08:56 Je ne parle même pas du reste.
00:08:58 Vous avez raison, Laurent.
00:09:00 La vraie question, elle est, la vraie question, là, pour l'instant,
00:09:04 parce que je suis en direct avec vous, donc je n'ai pas de recul,
00:09:07 mais la juste question qui se pose, c'est que sur les normes,
00:09:11 il n'y a absolument rien.
00:09:13 Il n'y a absolument rien.
00:09:14 Les normes françaises, franco-françaises.
00:09:17 Et je vais vous dire, nous, le sentiment qu'on a,
00:09:20 vraiment, mes voisins, mes amis, nos collègues,
00:09:23 le sentiment qu'on a, c'est que le véritable point de blocage,
00:09:27 aujourd'hui, c'est les normes sur l'élevage.
00:09:30 Alors, attendez, attendez, Laurent, restez avec nous,
00:09:33 parce que ça a l'air de bouger.
00:09:35 Virginie et Marie-Bénédicte Allaire me disent que dans 2-3 minutes,
00:09:38 il y aura peut-être des éléments là-dessus.
00:09:39 Restez avec nous, tout de suite.
00:09:56 Nous voulons être souverains.
00:09:58 Souverains pour cultiver, souverains pour récolter,
00:10:00 souverains pour nous alimenter.
00:10:02 C'est le premier engagement que je prends ce matin.
00:10:05 Nous inscrirons l'objectif de souveraineté dans la loi.
00:10:08 Nous le ferons avec les agriculteurs.
00:10:10 Nous consacrerons dans le Code rural l'agriculture
00:10:12 comme un intérêt fondamental de la nation.
00:10:15 Ce n'est pas une souveraineté retranchée sur elle-même,
00:10:18 car je n'oublie pas que notre agriculture
00:10:20 est un de nos principaux secteurs exportateurs,
00:10:23 avec les céréales, les vins, les spiritueux, les produits laitiers.
00:10:26 Mais c'est une ouverture avec des règles,
00:10:28 de la réciprocité et les mêmes exigences pour tous.
00:10:32 L'exception agricole française,
00:10:34 c'est hisser au plus haut cet objectif de souveraineté
00:10:37 et c'est assumer d'aider notre agriculture
00:10:39 comme peu d'autres secteurs en France,
00:10:41 parce que notre exception agricole française,
00:10:43 ce n'est pas une question de budget,
00:10:45 mais de fierté et d'identité pour notre pays.
00:10:49 Voilà, Bruno Le Maire est en train de succéder
00:10:52 au pupitre à Gabriel Attal.
00:10:54 Alors les amis, ce moment est très important,
00:10:56 parce qu'on parle de l'exception agricole française,
00:10:59 comme l'a fait le Premier ministre,
00:11:01 mais surtout des mesures concrètes.
00:11:03 Et là, il s'est passé, ces dernières secondes,
00:11:05 des choses importantes que vous allez décrypter pour nous,
00:11:07 Virginie Garin et Marie-Bénédicte Allaire.
00:11:09 Que s'est-il dit là ?
00:11:10 Alors déjà, des mesures d'aide financière.
00:11:12 Par exemple, il annonce 150 millions d'euros
00:11:15 pour l'élevage bovin, ça c'était très attendu,
00:11:17 mais aussi des mesures fiscales pour alléger la trésorerie,
00:11:20 des cotisations sociales moins importantes, par exemple,
00:11:22 toujours pour l'élevage bovin.
00:11:24 Une annonce très importante sur les pesticides,
00:11:26 les produits phytosanitaires.
00:11:28 Il y avait en France un plan de réduction de ces produits,
00:11:31 qui devait être confirmé dans les semaines qui viennent.
00:11:34 Et bien, Gabriel Attal annonce qu'il va faire une pause,
00:11:37 qu'il n'y aura pas ce plan,
00:11:38 donc ça c'était aussi une revendication importante.
00:11:40 Au passage, j'attends les réactions des écolos,
00:11:44 parce que là, la pause sur les phytosanitaires,
00:11:46 on va en avoir plein les journaux de 20h ce soir,
00:11:48 des écologistes qui mourirent ce soir.
00:11:50 - Il est clair qu'il y a ce qui sera considéré
00:11:52 comme un grand retour en arrière par les organisations
00:11:54 de protection de l'environnement.
00:11:56 Également, on va changer la façon dans ce pays,
00:11:59 je vous en parlais tout à l'heure,
00:12:00 pour homologuer les produits phytosanitaires.
00:12:02 Aujourd'hui, ce sont les experts qui donnent leur avis,
00:12:04 et le gouvernement le suivait.
00:12:06 Et bien aujourd'hui, le gouvernement pourra dire
00:12:08 "D'accord, vous nous avez dit que c'était dangereux,
00:12:10 mais comme c'est autorisé ailleurs en Europe,
00:12:12 et bien on va maintenir ce produit,
00:12:14 et les agriculteurs pourront continuer à l'utiliser."
00:12:17 - Ça veut dire quoi pour le glyphosate par exemple ?
00:12:19 - Et bien justement, c'est très intéressant,
00:12:21 c'est de savoir s'il va y avoir un retour en arrière,
00:12:23 puisqu'en France, le glyphosate, c'est un désherbant,
00:12:25 il est interdit dans certains cas.
00:12:27 Donc on va voir si le gouvernement,
00:12:29 si la mesure annoncée par Gabriel Attal,
00:12:31 elle est rétroactive, et donc si les agriculteurs
00:12:33 vont pouvoir à nouveau l'utiliser plus librement.
00:12:35 - Il y a quand même du matériau là, dans ce qu'a dit Attal.
00:12:38 Je vous écoute la Virginie Garin, il y a des choses !
00:12:40 - À tel point que, d'après mes informations,
00:12:42 la FNSEA devrait appeler dans quelques minutes
00:12:45 à lever les barrages, mais l'action va se poursuivre.
00:12:48 C'est-à-dire qu'ils vont dire "rentrez chez vous, allez vous reposer,
00:12:50 on a déjà obtenu beaucoup, mais on va mettre la pression
00:12:53 jusqu'au Salon de l'Agriculture, on veut un calendrier précis,
00:12:56 et donc le mouvement n'est pas terminé, ils vont être vigilants."
00:13:00 - François est avec nous, il a fait le 32-10,
00:13:02 je vais essayer de... ne m'en veuillez pas mesdames, messieurs,
00:13:04 je vais essayer de mixer les toutes dernières annonces du gouvernement,
00:13:07 et puis vous, les auditeurs, bonjour François !
00:13:09 - Bonjour Eric !
00:13:10 - Que faites-vous dans la vie ?
00:13:12 - Je suis agriculteur, éleveur...
00:13:14 - Éleveur de quoi d'ailleurs ? Éleveur bovin ?
00:13:17 - Éleveur de... oui, de vaches à laitantes, oui.
00:13:20 - Bon ben voilà, alors vous avez entendu, de vaches à laitantes,
00:13:23 150 millions d'euros annoncés par Gabriel Attal il y a 2 ou 3 minutes
00:13:28 pour la filière bovine, pour les agriculteurs, les éleveurs bovins.
00:13:33 - Oui, tout à fait, c'est encore un plan d'urgence,
00:13:36 bon après c'est déjà un bon début, mais c'est toujours le problème
00:13:40 du gouvernement, qui est structurel, et là on réagit de manière conjoncturelle,
00:13:45 donc c'est un bon début, effectivement là il y a une bonne prise en compte
00:13:50 du gouvernement, donc voilà, après on attend le calendrier
00:13:53 avec des dates bien précises, pour vraiment dire que le gouvernement
00:13:58 a bien compris notre démarche.
00:14:01 - Ce que je m'interroge quand même sur la compréhension de votre démarche
00:14:05 de la part du gouvernement, parce que vous êtes le seul mouvement social
00:14:09 dans ce pays depuis des années qui dit "on veut pas de pitié,
00:14:13 on veut pas des aides, on veut simplement travailler et vivre de notre travail".
00:14:18 Là c'est une aide, alors bien sûr vous le dites très bien, c'est conjoncturel,
00:14:22 mais le but de votre filière bovine, ça serait de pouvoir vivre normalement
00:14:27 de votre travail et de ne pas demander des aides, François, non ?
00:14:31 - Tout à fait, et puis bon, là on peut mettre ça en parallèle,
00:14:34 parce qu'en fait on est mis en concurrence sur un marché mondial
00:14:38 qui n'ont pas les mêmes règles sociales, ça les charges sociales,
00:14:41 on sait bien qu'en France on est bien chargé, et puis tout ce qui règle
00:14:45 environnemental, tout ce qui règle le bien-être animal.
00:14:48 Par exemple tout à l'heure on parlait des clauses miroirs qui vont bien
00:14:51 être vues, bon très bien, mais sauf que quand on importe de pays
00:14:55 qui n'ont pas de traçabilité, quand on importe de la viande de pays
00:14:57 qui n'ont pas de traçabilité, je veux bien, mais comment on peut contrôler ?
00:15:02 Moi si c'est facile, quand ça traverse l'Atlantique, on met un beau tampon dessus,
00:15:06 écolo, et puis voilà, bien-être animal, ça suffit pas.
00:15:10 Il n'y a qu'en France où on a une traçabilité fantastique, c'est-à-dire
00:15:14 que tout ce que vous avez dans votre assiette, on sait où ça a été produit,
00:15:17 on sait où les bêtes ont été élevées, donc il n'y a que la France
00:15:21 qui est capable de faire ça, les autres pays ça n'existe pas.
00:15:23 - Donc vous êtes très dubitatif, ces fameuses clauses miroirs,
00:15:26 c'est celles qui disent "on va apporter des produits qui auront
00:15:29 les mêmes règles que les nôtres", mais bien évidemment comme il n'y a pas
00:15:33 de règles, il n'y a pas de traçabilité, comment savoir ? On va leur coller
00:15:36 une étiquette sur les produits, puis voilà, on dira n'importe quoi
00:15:39 et on mentira, bien sûr. - Tout à fait, et puis après,
00:15:42 en ce qui concerne la viande de synthèse, très bien, mais en même temps,
00:15:45 quand on regarde le bilan carbone de la viande de synthèse et de l'élevage,
00:15:49 on en avait déjà parlé sur votre antenne, l'élevage,
00:15:53 en fait on ne regarde que les émissions des animaux,
00:15:57 mais en même temps on ne regarde pas ce qu'ils mangent, par exemple,
00:16:00 ils mangent des végétaux, ils mangent de l'herbe, et l'herbe cap du carbone,
00:16:04 donc si on regarde toute la boucle, à un moment donné, la viande
00:16:08 telle qu'on la cultive aujourd'hui en France, elle est écologique.
00:16:13 - Oui, mais pas aussi plain oust. Très bon argument !
00:16:16 Alors là, on n'est pas tout à fait si un peu dans le débat d'aujourd'hui,
00:16:19 mais très bon argument, effectivement, quand on dit que les...
00:16:22 pardon, mais les rots et les pets de notre cheptel bovin
00:16:26 polluent l'atmosphère, vous avez raison de dire,
00:16:29 c'est sans compter sur le bilan global, c'est-à-dire l'herbe, etc.,
00:16:32 qu'on est obligé d'avoir pour les nourrir, très bon argument, François !
00:16:36 Bon, pas de côté, Virginie Garra, du nouveau, on écoute...
00:16:39 - Il y a une annonce importante sur le renforcement des contrôles
00:16:42 pour vérifier si les grandes surfaces respectent bien la loi française,
00:16:45 parce que là, il y en a qui ont tendance à aller acheter à l'extérieur de l'Europe,
00:16:48 comme les lois ont été renforcées en France,
00:16:50 donc Bruno Le Maire vient d'annoncer un renforcement des sanctions
00:16:53 qui pourront aller jusqu'à 10% de leur chiffre d'affaires.
00:16:56 Il y a une semaine encore, il nous parlait de 2%,
00:16:58 donc là, il y a une volonté de sanctionner et de se montrer beaucoup plus sévère.
00:17:03 - Bon, voilà les premiers fondamentaux de cette déclaration de Gabriel Attal
00:17:07 et de celui qui les suixcède, là, derrière le pupitre à Matignon, Bruno Le Maire.
00:17:11 Restez avec nous, beaucoup de réactions à tout de suite.
00:17:14 Contactez-nous gratuitement via l'appli RTL ou au 3210.
00:17:18 Éric Brunet, les auditeurs ont la parole sur RTL.
00:17:24 - Bonjour, je m'appelle Frédéric, j'habite à Hôtel Château, un petit bled dans le Pas-de-Calais.
00:17:29 Je pense que les agriculteurs, comme beaucoup de Français,
00:17:32 en ont ras-le-bol des promesses éoliennes que le gouvernement ne tient pas.
00:17:37 Ce qu'ils veulent, ce ne sont pas des promesses, des paroles ou compagnie,
00:17:41 ce sont des actes, parce que les paroles c'est bien, mais les actes c'est beaucoup mieux.
00:17:45 Et s'ils veulent que tout ça s'arrête, il va peut-être falloir qu'ils bougent un peu le propos-temps.
00:17:50 - Intéressant message de Frédéric, là, qui nous a envoyé il y a quelques minutes,
00:17:53 mais justement, entre il y a quelques minutes et maintenant,
00:17:57 il se semblerait quand même, Virginie Garin et Marie-Bédé Dictalaire,
00:18:01 que, pour reprendre les mots de Frédéric, on se soit bougé le popotin du côté de Matignon.
00:18:06 - Là, franchement, quand on regarde les 120 propositions de la FNSO il y a 10 jours,
00:18:11 il y en a beaucoup qui sont honorées. Donc, par exemple, des aides fiscales...
00:18:15 - Vous me dites, là, vous, spécialiste agricole, que sur les 120...
00:18:19 - En tout cas, dans les plus importantes, il y en a beaucoup.
00:18:21 Par exemple, le plan éco-phyto, un plan de réduction des pesticides
00:18:24 qui devait être là, à Valliser, dans les 12 jours qui viennent,
00:18:27 eh bien, il est repoussé, ou il est annulé, on ne sait pas, mais en tout cas, il n'existe plus.
00:18:31 La surtransposition, c'est-à-dire des produits qui sont interdits en France et autorisés en Europe,
00:18:36 d'après ce qu'on comprend, ils vont être à nouveau autorisés en France.
00:18:40 Des aides fiscales importantes, 150 millions pour l'élevage bovin,
00:18:43 et puis plein de promesses pour, par exemple, encadrer la loi sur la viande de synthèse,
00:18:49 c'est des viandes qui sont faites un peu chimiquement.
00:18:51 Et enfin, et ça c'est important, un renforcement des sanctions et des contrôles contre les supermarchés.
00:18:57 Toutes les grandes chaînes de supermarchés vont être contrôlées dans les prochains jours,
00:19:01 a dit Bruno Le Maire, avec des sanctions plus lourdes.
00:19:03 Donc là, je pense quand même que ça a bougé.
00:19:05 - Des sanctions sur quoi, alors ? Ils vont être contrôlés sur quoi ?
00:19:07 - Par exemple, c'est quand ils vont se fournir en dehors de la France,
00:19:10 puisque comme les règles ont été renforcées en France,
00:19:12 ils vont dans des centrales d'achat européennes,
00:19:14 et puis il y a parfois des produits d'autres pays qui sont remaquillés,
00:19:17 qui sont maquillés et qui sont rebaptisés "Produits français".
00:19:20 Donc là, il y aura des contrôles stricts pour éviter ce genre de conférences royales.
00:19:24 - Très intéressant ! Si c'est mis en œuvre, c'est assez lourd !
00:19:27 Si c'est mis en œuvre, c'est du sérieux !
00:19:29 - Là, on peut penser que dans 40 minutes, la FNSA fait une conférence de presse,
00:19:33 elle devrait appeler à lever les barrages.
00:19:35 - Samuel, à F3210, bonjour mon cher Samuel, qui êtes-vous, pourquoi appelez-vous ?
00:19:39 - Bonjour Eric, je suis agriculteur, polyculteur dans le Loiret.
00:19:43 Je vous appelle pour justement vous parler de mon avis sur les mesures qui nous sont proposées aujourd'hui.
00:19:50 - Je vous écoute !
00:19:51 - Eh bien déjà, je vous entends beaucoup parler de la FNSA,
00:19:54 notamment comme représentant du secteur agricole.
00:19:56 - 2 milliards d'euros, d'accord.
00:19:57 - Il faut quand même savoir qu'il y a...
00:19:58 - 2 milliards...
00:19:59 - Attendez, oui, c'est nos journalistes qui sont en train de débriefer tout ce qui a été dit.
00:20:03 Mais on vous écoute Samuel !
00:20:05 - Oui, donc vous parliez notamment que la FNSA risquait de lever les barrages,
00:20:08 j'aimerais quand même vous dire qu'elle ne représente pas l'ensemble des agriculteurs
00:20:11 qui sont présents aujourd'hui sur les barrages.
00:20:13 - Oui.
00:20:14 - Beaucoup de réseaux d'agriculteurs, de collègues, de partenaires,
00:20:17 qui sont surtout des agriculteurs avant tout, en fait, on est tous des agriculteurs avant tout.
00:20:21 Là, ce qui nous a été proposé, c'est une prise de conscience, vous vous rendez compte,
00:20:25 ils réalisent des choses qu'ils auraient dû savoir.
00:20:29 On en est à mettre dans la loi l'objectif de la souveraineté alimentaire de la France.
00:20:34 Et il faut prendre un peu de recul sur tout ça.
00:20:36 Quand on a créé l'Europe à l'époque, en 1957, les objectifs étaient clairs, c'était un marché commun.
00:20:42 En 1992, on a décidé que c'était terminé pour que ça devienne mondialisé quelque part,
00:20:47 mais avec quand même une préférence aux frontières, mais qui n'a pas été appliquée.
00:20:50 Et puis depuis, on a notamment, vous parlez beaucoup des importations d'Ukraine,
00:20:54 je reviens de quelques pays de l'Est, on a rencontré des partenaires
00:20:57 parce qu'ils sont dans une situation jamais vue dans ces pays-là,
00:21:00 la Pologne, la Lituanie, la République tchèque,
00:21:03 et les 100 tonnes sur 10, là-bas, et c'est l'Europe, sont ukrainiennes.
00:21:06 On les fait rentrer dans des camions bâchés aujourd'hui, dans des big-bags,
00:21:09 qui sont plombés, donc pas contrôlés, et ça dure depuis presque un an et demi.
00:21:13 Donc à un moment donné, nous on est un petit peu plus éloignés, donc on est épargnés.
00:21:17 Alors quand on regarde les mesures...
00:21:18 - On est épargnés, il y a certains dans le secteur de la volaille et des céréales
00:21:23 qui ne pensent pas qu'on soit épargnés en France.
00:21:25 - Bien sûr, mais par rapport à ce qui se passe là-bas,
00:21:27 on est encore parce que le marché des céréales se maintient.
00:21:30 - Mais Samuel, j'entends ce que vous dites, c'est très fort quand vous dites
00:21:33 "finalement c'est hallucinant parce qu'on a l'impression qu'ils viennent de réinventer
00:21:38 le couteau a coupé le beurre", or, cette situation, on l'a vu depuis longtemps.
00:21:43 Très bien Samuel, mais quand même, là, ce qui vient d'être décliné
00:21:46 par nos journalistes en direct, dans le studio, c'est plutôt des bonnes,
00:21:50 voire même des très bonnes mesures qui vont dans le sens que vous souhaitiez.
00:21:54 - Honnêtement, pour l'instant, je pense que beaucoup d'agriculteurs aujourd'hui,
00:21:57 qu'est-ce qu'on voit ? Donc il y a beaucoup de choses pour remettre le métier d'agriculteur.
00:22:00 Ça, c'est des intentions, c'est des déclarations. La viande de synthèse,
00:22:03 bon, il faudra l'expliquer à M. Pascal Confin, l'eurodéputé qui dit aimer la viande de synthèse
00:22:07 et qui est quelqu'un qui justement parle au nom de la France de l'agriculture.
00:22:11 Il ne va pas du tout partager ce que M. Attal vient de mettre en œuvre.
00:22:14 Après, l'aide à l'élevage, bien évidemment, on va mettre un incendie.
00:22:17 - L'aide à l'élevage, 150 millions, bon, c'est une aide, c'est conjoncturel, c'est une année.
00:22:21 Qu'est-ce que ça veut dire, Éric ? Aujourd'hui, on parle de revenu agricole.
00:22:24 Le revenu agricole, c'est ce qui sert à payer les charges sociales.
00:22:26 Des gens qui n'ont pas de revenu, ils n'ont pas de charges sociales et ils n'ont pas d'impôts.
00:22:29 Donc la fiscalité, vouloir la réduire, c'est de la rigolade, comme c'est fait comme ça.
00:22:33 Pour la réduire, il faut changer le fait qu'un salaire, c'est un salaire.
00:22:36 Le prélèvement de l'agriculteur pour se payer, ça n'est pas le revenu agricole
00:22:40 qui sert aujourd'hui pour toute la fiscalité du monde agricole.
00:22:42 - Vous voulez dire que les 150 millions que vous évoquez, c'est des restaunts de fiscal
00:22:46 et ce n'est pas du cash ?
00:22:48 - Non, en tout cas, il a expliqué ensuite qu'il reverrait la fiscalité.
00:22:51 Parce que tout le monde parle des reports de charges sociales.
00:22:53 - Très bien, 150 millions. Virginie Garin, qu'est-ce qu'il y a d'autre de très fort ?
00:22:56 - Alors là, il y a toute une série de mesures annoncées pour aider les jeunes agriculteurs à s'installer.
00:23:00 Ça, c'est très important pour renouveler les générations.
00:23:02 Donc, le gouvernement annonce 2 milliards de prêts à taux réduit pour aider ces jeunes.
00:23:06 Des procédures beaucoup plus simples.
00:23:08 Aujourd'hui, il y a un jeune agriculteur, il lui faut plus d'un an quand il a son diplôme
00:23:11 pour pouvoir devenir exploitant agricole.
00:23:13 Il doit remplir des papiers pendant un an, c'est insupportable.
00:23:15 Donc, ce sera simplifié.
00:23:17 Et puis, pour aider à la transmission des fermes familiales,
00:23:20 le gouvernement vient annoncer également une réduction des droits de succession.
00:23:24 Ça, c'était aussi attendu par les agriculteurs.
00:23:26 - Virginie, qu'est-ce que vous pourriez dire à Samuel qui nous dit
00:23:29 "Tout ça, c'est un peu du pipi de chat, c'est pas des mesures".
00:23:31 Quelles sont pour vous, là, vous, qui êtes observatrice, journaliste spécialisée dans ce domaine,
00:23:35 les 2-3 mesures les plus fortes qui ont été annoncées par Gabriel Attal tout à l'heure, il y a 10 minutes ?
00:23:40 - Alors, c'est vrai que les mesures financières, souvent, c'est du conjoncturel.
00:23:43 Ça veut dire que c'est pour répondre tout de suite à la détresse des agriculteurs.
00:23:46 Mais, je crois que ce qui est important dans ce conflit, c'est que le message est passé.
00:23:50 Les agriculteurs ont dit "On veut être entendus, on va mal, est-ce qu'il y a un avenir pour nous ?"
00:23:54 Et là, il y a quand même des mesures.
00:23:56 L'inscription, par exemple, dans la loi de la souveraineté, le rôle de l'agriculture.
00:24:00 Donc, ça veut dire que si on l'inscrit dans la loi, on ne pourra plus opposer des règles écologiques en face.
00:24:05 Donc, il y a un peu un retour en arrière sur tout ce qui est écologique.
00:24:08 Ça, c'est vrai que les organisations de protection de l'environnement, elles ne vont pas être contentes.
00:24:11 - Pardon, mais les pesticides que réclament, dont les agriculteurs réclament l'utilisation, sont à nouveau autorisés ?
00:24:20 - Alors, à nouveau, on ne sait pas, parce que là, Marc Fesneau vient d'expliquer que
00:24:24 on n'a pas bien compris si c'était les homologations de futurs produits ou des produits actuels.
00:24:28 Mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'il va y avoir des facilités pour utiliser des produits.
00:24:33 - On n'aurait pas pu utiliser en temps normal.
00:24:36 - Voilà, exactement. Je pense que si ces mesures-là avaient été annoncées il y a un mois avant le conflit,
00:24:39 la FNSA aurait... ce serait évanoui de bonheur.
00:24:43 Parce que là, il y a quand même beaucoup de choses qui ont avancé.
00:24:45 - Samuel, quand même, je vous trouve assez négatif, Samuel.
00:24:48 Je sais que moi, je ne suis pas là pour siffler un air de violon sympathique sur le gouvernement.
00:24:53 J'entends, mais il faut savoir reconnaître quand ça bouge, Samuel.
00:24:57 - Bien, mais je ne dis pas le contraire. Mais laissez-moi le temps de prendre les mesures une par une.
00:25:00 Par exemple, le plan de réduction phyto.
00:25:02 Aujourd'hui, c'est le discours classique qui va encore tout détruire l'image des agriculteurs.
00:25:05 En gros, ça traduirait qu'on veut toujours plus d'usage de produits phytosanitaires.
00:25:09 Les remplaçants des produits phytosanitaires sont des produits de biocontrôle.
00:25:12 Ils coûtent 35% plus cher pour les agriculteurs.
00:25:15 C'est ça la crainte. On ne parle pas d'argent. On ne parle pas des prix.
00:25:18 Comment expliquer aujourd'hui le profit en 2022-2023 de l'agro-industrie,
00:25:22 où ils ont multiplié presque par deux leur marge, et c'est connu du gouvernement.
00:25:26 Même M. Le Maire s'est exprimé. C'est ça le fond du problème.
00:25:29 - Il y a un autre sujet, puisque vous parlez du profit.
00:25:31 - Il y a quand même aujourd'hui, ça a été dit par le ministre de l'économie Bruno Le Maire,
00:25:35 toujours il y a quelques minutes, on va aller dans les hypermarchés, dans les supermarchés,
00:25:39 regarder si les stocks de viande qui sont achetés en gros sur les marchés internationaux,
00:25:43 européens, sont vraiment traçables. D'où viennent ces viandes ?
00:25:46 Est-ce qu'elles n'ont pas été ré-étiquetées "made in France" pour les consommateurs ?
00:25:52 Les contrôles vont être multipliés ?
00:25:54 Ça aussi, c'est plutôt une bonne nouvelle, à condition que ce soit fait, bien sûr, Samuel.
00:25:57 Ça me semble être plutôt une bonne nouvelle.
00:25:59 - La grande distribution, c'est qu'une partie du problème.
00:26:01 Et il y a une partie qui ne peut pas être soulevée par notre syndicat représentatif.
00:26:05 C'est toute l'agro-industrie qui nous appartient parfois.
00:26:08 C'est-à-dire la laiterie, c'est-à-dire la coopérative, c'est-à-dire tout ce qu'il y a autour de nous.
00:26:13 Et ils sont nombreux, ces organismes-là. Ils sont très très importants.
00:26:16 Et aujourd'hui, le consommateur, qu'est-ce qu'il craint ?
00:26:18 Si on veut des prix pour les agriculteurs, il se dit "moi je vais devoir payer plus cher".
00:26:21 Mais le problème n'est pas là, c'est entre les deux.
00:26:23 Tous les efforts qui ont été faits, on vend notre blé comme en 1990 aujourd'hui, au même prix.
00:26:27 Le lait est vendu moins cher que de l'eau minérale.
00:26:29 Il est aujourd'hui à 44 centimes pour un paysan, mais il se retrouve à 1,1€ dans les étals.
00:26:34 Qu'est-ce qui se passe entre les deux ? Rien.
00:26:36 Un agriculteur vendait des poulets dans le sud, là récemment, il les vendait 7€, il les retrouvait à 13€ du kilo.
00:26:41 - Samuel ne trouve pas que ce soit magique et exceptionnel.
00:26:46 Restez avec nous, je prendrai d'autres appels au 30/10.
00:26:49 A tout de suite.
00:26:51 Les auditeurs ont la parole jusqu'à 14h30 sur RTL.
00:26:55 13h, 14h30.
00:26:59 Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet sur RTL.
00:27:03 - Avons-nous répondu au malaise ? A l'évidence, non.
00:27:07 Avons-nous fait des erreurs ? A l'évidence, oui.
00:27:11 Il faut avoir la lucidité de le reconnaître.
00:27:15 - Voilà, le Premier ministre Gabriel Attal, il y a quelques minutes, à Matignon pour sa conférence de presse.
00:27:21 Il a commencé par un "mais à coulpa" sur les questions agricoles.
00:27:25 Il a parlé également, tiens, de renforcer la loi EGalim, cette loi qui permet aux agriculteurs d'avoir vraiment des tarifs minimums, planchers, convenables.
00:27:36 Elle n'est pas toujours très bien appliquée, il a dit qu'elle serait mieux appliquée.
00:27:40 Pierre, m'appelle de la Mayenne. Bonjour Pierre.
00:27:43 - Bonjour, vous allez bien ? - Très bien, et vous mon cher Pierre ?
00:27:46 - Eh ben ça va, il fait beau en Mayenne. - Ah, vous êtes dans quel coin de Mayenne ?
00:27:50 - Eh ben je suis juste à la ligne... - Châteauboutier ?
00:27:52 - Ah non, complètement à l'autre bout. Moi je suis à Nordice, je suis à la limite avec la Normandie.
00:27:56 - A la limite avec la Normandie. Bon Pierre, que faites-vous dans la vie ?
00:27:59 - Eh ben je suis éleveur de blondes d'Aquitaine, j'ai un bel élevage sélectionné, et puis je suis en même temps un petit céréalier.
00:28:06 - Un petit céréalier. Combien de blondes, justement ?
00:28:09 - Alors j'ai environ 100 mères, donc j'ai environ 100 vélages, ce qui fait à peu près 250-280 bêtes en permanence.
00:28:16 - Bon, vous avez entendu, 150 millions d'euros pour la filière bovine vient d'annoncer le Premier ministre. Réaction de Pierre ?
00:28:24 - Réaction de Pierre, eh ben M. Attal, il n'a pas le bon logiciel. Parce qu'en fait, on les connaît, ces systèmes d'aide, de paradrap, c'est toujours pareil.
00:28:33 Ça va être des papiers à pun en finir, ça va être des études, un va à droit, pas l'autre, ça va encore faire travailler les services de l'État, des fonctionnaires,
00:28:42 ça va coûter très cher tout ça. Il n'y aura pas grand-chose au bout, ça ne représentera pas grand-chose. Il n'a rien compris.
00:28:47 C'est pas ça qu'on lui a dit. On lui a dit qu'on veut les mêmes normes que nos collègues européens, pour pouvoir travailler dans les mêmes conditions,
00:28:53 avoir les mêmes chances qu'eux, pouvoir travailler le mieux qu'on peut, et qu'on arrête de nous embêter sans arrêt avec des réglementations ultra-tatillonnes.
00:29:01 C'est pas ça qu'on veut. On veut produire de la qualité, le faire sereinement, dans nos fermes, tranquille, et retrouver de la compétitivité,
00:29:07 par une baisse de charges, une baisse des normes absurdes et surtranspositions. C'est ça qu'on veut voir.
00:29:13 - Moi je vote pour vous Pierre, parce que franchement, je ne devrais pas donner mon avis dans cette émission, mais on est au cœur de l'idéologie française.
00:29:18 Il y a un problème, on met de l'argent sur la table. Voilà. Et donc sous-entendu, le problème est réglé. Mais vous avez raison de dire que ces 150 millions ne changent pas les fondamentaux.
00:29:27 - Et en plus, l'argent, vous allez le prendre où ? Vous allez l'emprunter sur des marchés financiers ? C'est vous et moi qui allons payer.
00:29:34 - Je vous rassure, c'est vous qui allez le financer, et moi, et nous tous, avec nos impôts.
00:29:39 - Mais c'est pas la bonne solution. Je suis intervenu il n'y a pas longtemps sur votre antenne, c'est toujours le même système.
00:29:44 On prend de l'argent, il vient d'où ? Il y a 3 000 milliards de déficit. Il faut réduire la voilure, il faut travailler moins cher, il faut réduire les coûts.
00:29:52 C'est possible et c'est facile. - Attendez Pierre, une seconde. Marie-Bénédicte Allaire, Virginie Garin, nos journalistes, est-ce qu'il y a du nouveau ?
00:30:00 - Vous vous souvenez qu'au moment de la loi sur l'immigration, on a beaucoup parlé des secteurs en tension.
00:30:04 Eh bien, le secteur agricole sera reconnu comme faisant partie des métiers en tension.
00:30:10 Ça, c'est une demande notamment de certains arboriculteurs, producteurs de fruits et légumes, qui ne peuvent pas renouveler les contrats des gens qui viennent les aider
00:30:17 parce que ceux-ci ne peuvent pas avoir de carte de séjour. Et puis sur les emplois saisonniers, toujours, il y a une exonération spécifique qui est provisoire
00:30:27 et qui va être pérennisée et elle pourra être relevée jusqu'à un SMIC et demi. Ça, c'est également important.
00:30:33 - C'était une exonération fiscale sur les emplois saisonniers ? - Les charges, oui c'est ça.
00:30:37 - C'était les charges pour les vendeurs-jeuneurs, pour les gens qui récoltent les fruits, etc.
00:30:41 - À la fois, elle va être pérennisée. - C'est bien, c'est un peu les intermittents de la culture, mais de l'agriculture.
00:30:47 - Voilà, exactement. Et à la fois, le plafond va être relevé. Et puis pour les jeunes agriculteurs, il y a des charges qui étaient...
00:30:53 des exonérations de charges qui étaient aberrantes parce qu'au final, ils payaient plus de charges qu'ils n'auraient dû.
00:30:59 Et ça, ça va être aussi annulé, simplifié.
00:31:03 - Virginie Garin, beaucoup de choses ont été dites, y compris sur cette fameuse "close miroir".
00:31:08 - On n'est pas agriculteurs, "close miroir", on ne comprend pas ce que c'est.
00:31:12 - Mais il avance. Alors qu'est-ce que c'est que la "close miroir" et est-ce qu'il a avancé là-dessus, Gabriel Attal ?
00:31:16 - On va prendre un exemple. Vous prenez du bœuf brésilien et du bœuf français. Donc vous les mettez dans un miroir, c'est les mêmes entrecôtes.
00:31:21 Sauf que le bœuf brésilien, il a été produit autrement, avec des règles différentes.
00:31:25 Et le bœuf brésilien, surtout, il a été produit sur des pâturages où on a coupé des arbres, on a coupé une partie de l'Amazonie.
00:31:30 Bon, j'ai une caricature, il n'y a pas que l'Amazonie au Brésil, mais on a coupé la forêt pour faire pousser des pâturages et pour mettre des vaches.
00:31:36 Donc ça participe à la déforestation. Donc les éleveurs français, ils disent "autant manger notre bœuf qui vient de nos vaches qui ont été élevées sur de l'herbe dans des pâturages français qui captent le carbone".
00:31:45 Donc voilà, c'est quand en fait, des produits arrivent en Europe et qu'ils ne respectent pas les mêmes règles de production ailleurs.
00:31:51 - Donc ce qu'on voudrait, la "close miroir", c'est puisque le produit a été produit dans des conditions qui sont philosophiquement pas acceptables...
00:31:58 - L'accès aux frontières, on ne l'importe pas. - On ne l'importe pas ou alors on le taxe, c'est ça ?
00:32:02 - Ou alors on le taxe, c'est une façon de ne pas l'importer. Et donc ça, c'est dans tous les accords de libre-échange.
00:32:06 Il vient d'y avoir un accord avec la Nouvelle-Zélande, il y a un accord avec l'Amérique du Sud qui est en préparation.
00:32:11 Donc l'idée, c'est de protéger les frontières agricoles de l'Europe. - Est-ce que Gabriel Attal en a parlé là, maintenant, de la "close miroir" ?
00:32:16 - Non, pas de son ressort en fait. Il en a parlé, il a dit qu'il souhaitait qu'à Bruxelles, il y ait des annonces tout à l'heure, ou en tout cas que ça avance.
00:32:22 Mais je crains que malheureusement, il n'y ait pas d'annonce ce soir. Mais en tout cas, c'est du ressort de l'Europe.
00:32:27 - Maurice est avec nous. Je garde Pierre, mais je salue l'arrivée de Maurice. Bonjour Maurice, qui êtes-vous, où êtes-vous ?
00:32:33 - Bonjour, je suis Maurice, je suis agriculteur dans le Ménéloir. - Ménéloir, pas très loin de Pierre, qui est en Mayenne.
00:32:39 - Exactement, je suis un petit peu surpris d'entendre tout ce que j'entends. On a un ministre, le Premier ministre, qui fait des annonces,
00:32:47 notre ministre de l'Agriculture qui fait également des annonces, mais j'ai l'impression que ces gens-là font de la politique,
00:32:53 ils ne connaissent absolument rien au monde agricole. Si j'étais en face du Premier ministre, je lui poserais trois questions.
00:33:00 Trois questions simples. Est-ce qu'il est capable de me dire combien de veau une vache fait par an ? Combien un hectare de blé,
00:33:09 enfin le cycle cultural d'un hectare de blé, combien ça produit un hectare de blé par an ? Combien consomme un tracteur à l'heure ?
00:33:18 Quand on nous parle du GNR, quand on ne sait pas combien consomme un tracteur, le coût réel pour une exploitation de charges fixes,
00:33:26 on peut difficilement prendre des décisions quand on ne connaît pas rien. On m'a toujours appris, j'ai quand même 50 et quelques années passées,
00:33:31 qu'on nous parle bien de ce qu'on connaît bien. Comment les gens qui sont au gouvernement aujourd'hui parlent de l'agriculture
00:33:36 alors qu'ils n'ont jamais été en capacité, hormis, écoutez, la FEDSEA qui s'autorise à penser que c'est un syndicat représentatif du monde agricole,
00:33:45 or on en est très très très loin, il faut quand même savoir que la FEDSEA est le cancer de l'agriculture, je pèse mes mots, le cancer de l'agriculture.
00:33:55 Vous êtes dur avec la FNSEA, mais je connais des agriculteurs qui le disent avec plus de modération que vous, mais qui pensent à peu près la même chose.
00:34:05 Moi, je vais vous dire sincèrement, j'en étais victime de la FEDSEA, d'ailleurs je vais certainement faire une association de victimes de la FEDSEA.
00:34:11 La FEDSEA, elle est exactement partout, dans les conseils au niveau de la DDT, donc ça c'est la...
00:34:20 Elle est très présente dans les institutions issues de la ruralité, toutes, y compris...
00:34:24 Vous voyez, j'ai saisi le tribunal paritaire des beaux-et-ruraux, les assesseurs, ce sont tous des gens de la FEDSEA, la justice agricole, les TBR, tout ça, c'est du pipeau.
00:34:34 Les commissions au niveau des banques, ce ne sont que des administrateurs de la FEDSEA.
00:34:40 Au niveau de Groupeama, au niveau de tout ce qui est assurance, c'est la FEDSEA.
00:34:45 Les préfets, qui tient le bras des préfets, dans le Médéloir, vous avez une certaine Mme Lambert, elle est parfaitement au courant de ce qu'il se passe.
00:34:52 Elle était parfaitement... Vous l'entendez Mme Lambert, à l'heure actuelle ?
00:34:55 Certainement pas, elle est à l'Europe et c'est elle qui a organisé la crise.
00:34:58 La crise agricole aujourd'hui n'est que le miroir de 30 ans de gestion calamiteuse de la FEDSEA.
00:35:04 Aujourd'hui, la FEDSEA, c'est du clientélisme, c'est de la corruption, c'est des magouilles, c'est du copinage.
00:35:10 Et là, ce qu'on est en train de vivre, c'est le reflet de la délicatescence d'une gestion calamiteuse depuis des années.
00:35:17 Et nos politiques aujourd'hui, M. le ministre de l'Agriculture, il fait... Il connaît que dalle de chez que dalle de chez que dalle.
00:35:23 Là, pourquoi ils sont en train de trembler ? C'est dans quelques semaines, au mois de juin, pour ne pas le citer, il y a les élections européennes.
00:35:29 Là, qu'est-ce qu'ils sont en train de faire, tous nos braves élus, enfin, tous nos braves ministres ?
00:35:33 Ils font des chèques à tout le monde pour calmer le jeu, parce que le RN, soi-disant, est à 10 points devant eux.
00:35:39 Mais après le mois de juin, les accords sur le MERCOSUR, tout ce qui a été vanderleien,
00:35:44 vous croyez que l'agriculteure française en a quelque chose à faire ? Elle en a strictement rien à faire.
00:35:48 Moi, je suis en bio, et je peux vous dire qu'aujourd'hui, la concurrence de l'agriculture biologique,
00:35:53 elle se fait en Roumanie, en Pologne, où les gens sont payés 1 euro par jour.
00:35:57 Notre blé bio, aujourd'hui, nos cochons bio, le reste bio, on peut crever, tout le monde s'en fout.
00:36:02 Et nos ministres, ils le savent, ils savent bien que la filière bio, aujourd'hui, on travaille même pas à perdre.
00:36:07 On est en train de décapitaliser pour payer ce qu'on peut pas payer.
00:36:09 Maurice, restez avec nous. Très puissant, ce que dit Maurice.
00:36:15 Alors, bien sûr, certains vont trouver qu'il était excessif, peut-être.
00:36:19 Mais attention, ce qu'il dit est très construit, très argumenté.
00:36:22 Et il faut aussi l'entendre, même si c'est un point de vue différent.
00:36:27 C'est pas la première fois que j'entends des agriculteurs mécontents du rôle omnipotent de ce syndicat, la FNSEA.
00:36:33 Il y a ceux qui l'aiment dans l'agriculture, et ceux qui ne l'aiment pas.
00:36:36 On va voir ça tout de suite.
00:36:39 Oui, bonjour Alexandre, un chauffeur routier qui en a marre d'être pris en otage par Pierre-Paul-Jacques tous les 5 minutes,
00:36:57 avec des forces de l'ordre qui sont même pas capables d'utiliser leur sifflet correctement.
00:37:01 Il y en a marre de toutes vos conneries à Haute, et ce gouvernement qui veut même pas faire respecter les lois.
00:37:06 A ce que je sache, les tracteurs agricoles sont interdits sur l'autoroute, donc qu'on fasse déjà appliquer la loi. Au revoir.
00:37:12 Oui, alors, je dois vous dire que j'avais mis ça un peu en sourdine ces derniers jours,
00:37:16 mais c'est vrai qu'il y a beaucoup d'appels au 3210 sur RTL, dont les auditeurs ont la parole.
00:37:21 Ben d'auditeurs, voilà, qui voudraient que tout ça cesse.
00:37:24 Juste une question, Marie-Bénédicte Allaire, pour tous ceux qui voudraient que ce mouvement s'arrête,
00:37:31 est-ce qu'il a des chances, compte tenu qu'il y a eu des annonces, là ? Est-ce que ça peut cesser ?
00:37:37 Ben, c'est en tout cas ce qu'attendaient les syndicats avant d'appeler à lever les barrages, notamment la FNSEA.
00:37:44 Ils attendaient les annonces du Premier ministre et des ministres qui l'entouraient.
00:37:47 Donc là, les syndicats, ils vont réagir très rapidement cet après-midi.
00:37:50 Il y a des conférences de presse prévues, mais ils avaient besoin d'entendre ce qu'il allait dire,
00:37:54 ce qui allait être dit, et d'évaluer si c'était à la hauteur de ce qu'ils voulaient,
00:37:59 même s'ils avaient eu en avant-première une partie des mesures.
00:38:04 Votre sentiment, à vous, c'est que ça va s'alléger ?
00:38:06 Ben écoutez, si j'en crois ce que disait Virginie Garin tout à l'heure,
00:38:09 c'est qu'il y a comme... qui est notre spécialiste agriculture, c'est qu'il y a quand même des mesures importantes
00:38:13 et que ça peut être de nature à alléger les barrages.
00:38:16 Bon, après, il y a la coordination rurale qui n'est pas tout à fait sur le même tempo que les autres syndicats,
00:38:21 notamment que la FNSEA.
00:38:23 Donc là, il va falloir voir si, eux, ça les sert aussi.
00:38:26 Mais bon, il y a eu cette déconvenue de Rangis et des gens qui sont repartis chez eux dans le Lot-et-Garonne.
00:38:31 Donc peut-être qu'il va aussi, de leur côté, y avoir une lassitude
00:38:34 et qu'après plusieurs jours, ils vont avoir besoin de rentrer chez eux et de réfléchir.
00:38:38 Bien. Bruno a fait le 32-10, mon cher Bruno.
00:38:41 Bonjour, qui êtes-vous ? Pourquoi appelez-vous ?
00:38:44 Bonjour, Éric. Eh bien, écoutez, j'appelle parce qu'en fait, depuis maintenant une semaine,
00:38:49 je vais vous raconter mon quotidien.
00:38:51 Je suis chauffeur-livreur, j'habite dans le sud-ouest et je remonte jusqu'à Paris ou Lille toutes les semaines.
00:38:56 Je fais entre 2 et 3 000 km par semaine et je perds 2h30 par jour à être bloqué dans les différents ronds-points.
00:39:02 Depuis ce matin, par exemple, j'en ai eu droit à 4,
00:39:06 à chaque fois avec des ronds-points qui sont brûlés, et je dis bien brûlés, par les agriculteurs.
00:39:12 J'ai vu des pompiers être obligés d'éteindre à différents endroits.
00:39:17 Je peux donner la sortie 23B sur l'autoroute A20 à Bélac,
00:39:22 à différents endroits, les routiers, les 44 tonnes, puisque moi je suis avec un petit véhicule,
00:39:26 mais les 44 tonnes sont coincées sur un viaduc à Bélac.
00:39:30 Ils ne peuvent pas faire demi-tour. Ils sont coincés par ces soi-disant agriculteurs
00:39:34 qui allaient tout nettoyer et ne pas gêner la France.
00:39:38 Et en fait, ils nous gênent tous, tous les jours, pour leur quotidien à eux,
00:39:43 qui peut se défendre. Mais il y a trois jours, il y avait bien une dame qui avait dit
00:39:47 qu'elle n'avait pas pu avoir droit à l'enterrement avec ses petits-enfants.
00:39:51 - Oh là, je me souviens de cette dame en pleurs.
00:39:54 - Voilà, pourquoi ils n'ont pas fait des filtres, comme ça a été si bien demandé ?
00:39:57 Et ça, ça aurait été très bien pour tout le monde. On aurait perdu du temps.
00:40:01 Moi, je perds 2h30 par jour. Je vais aller un tout petit peu plus loin.
00:40:04 Vous avez parlé de 3000 tués sur les routes. Mais il va y en avoir là.
00:40:10 Parce que, qu'est-ce qui se passe ? Moi, je fais 2h30 de plus par jour, j'ai pas le droit.
00:40:15 Je suis obligé de m'arrêter. Tous les routiers, ils se retrouvent à être coincés.
00:40:19 Que va faire l'Adréal quand elle va nous contrôler ? Elle s'en fiche derrière.
00:40:23 On est limité en nombre d'heures. Qui va me payer les heures ? L'agriculteur ?
00:40:27 Qui, lui, n'est pas limité en nombre d'heures, que je peux rencontrer à 10h du soir
00:40:31 sans aucun système de signalisation au mois de juin, en train de faire les blés ?
00:40:36 Alors, je vais faire râler des agriculteurs. Mais ils ne pensent pas au quotidien des autres.
00:40:40 Eux, sur les ronds-points, ils ne nettoient pas. Je les ai vus partir ce matin.
00:40:44 Ils klaxonnaient comme des fous. Et tout était en feu.
00:40:47 Je peux donner d'autres ronds-points qui étaient en feu.
00:40:50 – Quand vous dites "tout était en feu", ils brûlent des équipements publics ?
00:40:55 Qu'est-ce qu'ils brûlent ?
00:40:57 – Ils brûlent des ronds-points. Ils ont mis des balleaux de paille. Ils ont mis des pneus.
00:41:01 Ils le brûlent. Sur un rond-point précis, il y avait des arbres qui avaient au minimum 15 ans.
00:41:05 Ils sont à terre. C'est des pompiers qui ont été sûrement obligés de les couper,
00:41:09 à moins que ce soit eux, parce qu'ils étaient noircis complets.
00:41:12 Ils faisaient 5 à 7 mètres de haut, 10 mètres, 15 mètres de haut.
00:41:15 Et donc, on voit ça à Convolan, par exemple, où j'étais tout à l'heure.
00:41:19 Il y a un rond-point, c'est pareil. Il était en feu.
00:41:22 Qui va payer ça ? Parce que Pierre, tout à l'heure, l'agriculteur,
00:41:25 qui parlait en disant qu'on va faire travailler l'État pour d'autres choses,
00:41:28 pour la réglementation. Mais pour l'instant, il faut travailler l'État, déjà.
00:41:31 – Bruno Routier, en colère, Jean-Michel nous appelle.
00:41:35 Jean-Michel est un ancien agriculteur, je crois, me dit.
00:41:38 Victor, bonjour Jean-Michel.
00:41:40 – Oui, bonjour Éric, bonjour Bruno.
00:41:42 – Que répondez-vous à Bruno ?
00:41:44 – Bruno, vous avez toujours à manger quand vous vous arrêtez pour déjeuner ?
00:41:49 – Bruno ?
00:41:50 – Parce que c'est moi qui transporte justement vos produits
00:41:52 que vous essayez d'amener quelque part.
00:41:54 – Et comment je peux faire pour les transporter si je suis bloqué tous les jours ?
00:41:57 – Bruno, vous les transportez d'où ? Est-ce que vous ne venez pas d'Espagne ?
00:42:01 Parce que si vous passez par Confolence, c'est à 15 km de la maison,
00:42:04 il est fort probable que ça vienne du pays du sud de l'Union Européenne,
00:42:08 avec lesquels on est en distorsion de concurrence.
00:42:11 Je me souviens un jour, Bruno, que les chauffeurs français rouspétaient
00:42:15 parce qu'il y avait certaines tolérances pour les chauffeurs espagnols,
00:42:18 pour les chauffeurs polonais, qui vous mettaient en distorsion de concurrence.
00:42:22 Je ne nie pas, Bruno, les nuisances que ça cause pour vous.
00:42:25 Mais mettez-les un peu en parallèle de la désespérance du monde agricole.
00:42:32 Bruno, il y a deux agriculteurs qui se suicident par an.
00:42:36 – Par jour, par jour.
00:42:37 – Je veux bien, cet après-midi, vous voyez, je suis à 15 km de Confolence,
00:42:40 par jour, pardon, deux agriculteurs qui se suicident par jour.
00:42:43 Cet après-midi, j'ai une course à faire à Confolence,
00:42:45 je vais quand même voir quel est le rond-point qui est brûlé,
00:42:47 c'est à 15 km de la maison.
00:42:49 – À côté d'un jardin marché.
00:42:50 – D'accord, oui, je vais aller voir ça,
00:42:53 parce que de mémoire, il n'y avait pas de blocage,
00:42:56 il y avait des blocages angoulèmes à Poitiers,
00:42:59 je n'étais pas au courant pourtant à 15 km qu'il y avait des blocages à Confolence,
00:43:02 mais je vais aller vérifier quand même.
00:43:04 En revanche, Bruno, essayez de mesurer l'impact
00:43:08 que peut avoir des réglementations environnementales exacerbées
00:43:12 sur une année comme l'année 2022.
00:43:14 Combien de champs de production agricole ont brûlé par le soleil
00:43:20 parce que des normes environnementales extravagantes
00:43:25 empêchent les agriculteurs d'arroser à partir de l'eau qu'on ne manque pas.
00:43:29 Comprenez bien que si on nie pas les dommages,
00:43:33 les problèmes que causent nos manifestations,
00:43:36 essayez d'en analyser la cause et ensuite,
00:43:39 essayez-vous de savoir, après tout, pourquoi pas,
00:43:42 on est dans un univers où il y a plein de citoyens,
00:43:45 ce que vous faire rire vous, pour éviter que nos problèmes
00:43:48 nous mènent à la désespérance.
00:43:50 La réponse de Bruno à Jean-Michel dans une poignée de secondes.
00:43:54 Voilà, petit échange entre Bruno, le routier mécontent des barrages,
00:44:09 et Jean-Michel, ancien agriculteur.
00:44:12 Bruno, qu'est-ce que vous voulez répondre à Jean-Michel ?
00:44:15 Jean-Michel, je suis tout à fait d'accord avec vous sur vos problématiques,
00:44:20 puisqu'un de mes voisins est agriculteur aussi,
00:44:23 et je discute assez souvent avec lui,
00:44:25 il a une centaine de vaches et il a une vingtaine d'hectares,
00:44:28 et il a aussi de grosses difficultés.
00:44:30 Mais pourquoi être obligé de casser ?
00:44:32 Pourquoi être obligé de détruire ?
00:44:34 Puisque c'est ce que je vois depuis ce matin.
00:44:36 Si vous connaissez un petit peu le secteur, à Bélac,
00:44:39 vous avez des dizaines de camions qui sont pris sur un viaduc
00:44:41 qui ne peuvent pas faire demi-tour depuis ce matin.
00:44:43 Moi j'étais en moins de 35, j'ai pu avoir des petites routes
00:44:47 pour pouvoir sortir, mais pas les 44 tonnes.
00:44:50 Donc il y a des gens qui sont pris en otage derrière.
00:44:53 Vous disiez que vous n'êtes pas des terroristes,
00:44:55 mais pour finir vous prenez là aussi des gens en otage.
00:44:57 C'est peut-être votre seul moyen,
00:44:59 mais en fait vous ne rendez pas service à votre propre profession
00:45:03 pour l'ensemble des gens qui sont bloqués.
00:45:05 Autour de Paris, puisque j'étais sur Paris il y a deux jours,
00:45:08 j'ai été bloqué des dizaines de fois,
00:45:11 et j'ai pu m'en sortir parce que je connais plutôt bien la région parisienne,
00:45:14 mais le nombre de gens qui ont été bloqués, c'est incroyable.
00:45:17 Donc c'est un intérêt personnel que vous avez derrière.
00:45:21 - Jean-Michel...
00:45:23 - Bruno, d'où venez-vous ?
00:45:24 Vous avez vu, vous qui roulez beaucoup,
00:45:26 toutes les pancartes à l'envers,
00:45:28 des entrées de villes et de villages ?
00:45:30 - Depuis Hocque.
00:45:31 - On marche sur le mouvement, on marche sur la tête.
00:45:33 Est-ce que ça a apporté quelque chose à l'agriculture ?
00:45:36 On a commencé doucement, on a commencé gentiment.
00:45:39 En plus, franchement, ça ne nuisait à personne,
00:45:43 à part les noms de villages très longs,
00:45:45 mais ça ne posait aucun problème.
00:45:48 Reconnaissez que ça a été inefficace.
00:45:50 Alors je veux bien reconnaître encore une fois la gêne que ça vous attavie.
00:45:55 Mais dites-vous quand même que le jour où vous serez obligés
00:45:59 de vous racheter votre pain, que le pays a fait tomber à petites fines,
00:46:03 on ne sera pas dans une meilleure situation que les Ukrainiens,
00:46:07 et on souffrira beaucoup.
00:46:09 Donc considérez que ces mouvements-là,
00:46:12 tout gênant qu'ils sont,
00:46:13 comme les grèves à la SNCF,
00:46:15 comme les grèves à la France,
00:46:17 comme quelques fois même les grèves des routiers,
00:46:19 et reconnaissez quand même que c'était incontournable
00:46:23 au vu des petites actions gentilles
00:46:26 que la profession agricole a faites et qui n'ont servi à rien.
00:46:29 - Ambre, attendez, attendez les amis.
00:46:31 - C'est une promoculture pour aller jusqu'à Cochon-Lanc,
00:46:32 comme une fameuse trécacette histoire de rond-point.
00:46:34 - Bon, vous allez vérifier.
00:46:35 Ambre, on m'appelle de Rennes, la Bretagne,
00:46:38 qui est une région très agricole,
00:46:41 et où il y a eu un syndicalisme,
00:46:43 je pense à Alexis Gourvenegh dans les années 70,
00:46:45 un syndicalisme agricole très fort.
00:46:47 Ambre, pourquoi appelez-vous M. Ambre ?
00:46:50 - Bonjour.
00:46:52 - Une voix jeune, vous avez quel âge Ambre ?
00:46:54 - Moi j'ai 23 ans.
00:46:56 - Que faites-vous ? Vous êtes agricultrice ?
00:46:58 - Non, moi je travaille pour mon papa,
00:47:02 qui a une boîte dans la maintenance des machines de sport.
00:47:06 - Ah d'accord, donc rien à voir.
00:47:08 Mais vous êtes une cochonatrice alors ?
00:47:10 - Oui.
00:47:11 Moi je suis née dans une petite ville,
00:47:13 je ne sais pas si vous connaissez Rodouin,
00:47:15 où il y a beaucoup d'agriculteurs,
00:47:17 et en fait moi je les soutiens dans ce qu'ils font,
00:47:21 je suis à fond avec eux,
00:47:24 après ils bloquent les routes,
00:47:28 mais ils font quand même des passages,
00:47:30 et moi je travaille beaucoup sur la route,
00:47:32 j'ai un énorme secteur qui est dans tout le Grand Ouest,
00:47:35 donc je travaille de Cherbourg à La Rochelle et de Rangers à Brest,
00:47:38 et donc depuis la semaine dernière,
00:47:40 je n'ai été bloquée que deux fois.
00:47:42 Mais en fait les agriculteurs,
00:47:44 ils font en sorte de laisser passer les gens,
00:47:46 ils sont sympathiques quand on est bloqué,
00:47:48 ils viennent nous apporter à manger des boissons chaudes, etc.
00:47:52 Donc je suis d'accord que peut-être ça dérange certaines personnes,
00:47:57 mais moi personnellement,
00:47:59 à part passer dix minutes de plus sur la route,
00:48:02 ils ne bloquent pas vraiment.
00:48:04 - Bien, merci de ce témoignage de Ambre,
00:48:07 qui est technicienne de maintenance sur des matériels de sport,
00:48:10 et qui va de Brest à Angers,
00:48:12 de Cherbourg à La Rochelle,
00:48:16 le secteur, elle a le quart de la France presque.
00:48:19 Bon, très bien, elle prend son mal en patience,
00:48:22 c'est sa façon de soutenir le monde agricole.
00:48:25 Jean-Alphonse Richard, bonjour !
00:48:27 - Bonjour Éric Brunet.
00:48:28 - À 14h30, il y a une toute nouvelle émission qui s'appelle "Leurre du crime".
00:48:31 - On la lance aujourd'hui.
00:48:32 - On espère que ça va marcher.
00:48:34 - Écoutez, mon cher Éric,
00:48:36 vous savez qu'il y a deux juges qui ont été assassinés en France.
00:48:38 Le juge François Renaud, c'était en 1975 à Lyon,
00:48:41 et puis il y a le juge Pierre Michel,
00:48:43 c'était victime de tueur à moto,
00:48:45 c'était en 1981,
00:48:47 et bien c'est ce dernier assassinat que je vous raconte aujourd'hui.
00:48:49 Le juge Michel, il traquait les trafiquants de drogue,
00:48:52 la pègre marseillaise, il était intraitable, déterminé,
00:48:55 on l'a tué,
00:48:57 et bien c'est une mort qui va donner lieu à une incroyable enquête
00:49:00 que je vais vous raconter aujourd'hui,
00:49:01 avec un catalogue de truands, de voyous,
00:49:03 et bien sûr, de balances,
00:49:05 parce qu'elles sont importantes dans cette histoire, les balances.
00:49:07 Trois hommes seront condamnés aux assises,
00:49:10 enquête donc bouclée,
00:49:11 mais encore aujourd'hui,
00:49:13 avec bien des mystères, des inconnus,
00:49:15 et puis des gens qui ont disparu, tout simplement, du paysage criminel.
00:49:18 Il y a eu des films ? Il y a eu un film ?
00:49:20 Oui, il y a eu un film plutôt récent d'ailleurs, avec Dujardin,
00:49:24 et puis il y avait, alors c'était un peu avant Michel,
00:49:27 mais il y a le fameux film "La French Connection" évidemment,
00:49:30 qui est un film extraordinaire.
00:49:31 14h30 le juge Michel.
00:49:33 Très bien, à tout de suite.
00:49:35 Retrouvez tous nos podcasts sur l'appli RTL.
00:49:38 Alors là, mesdames, messieurs,
00:49:45 on n'a jamais été aussi au temps à l'heure.
00:49:47 Il est, attention, 3, 2, 1, top 14h.
00:49:50 À la une de l'actualité dans les auditeurs en la parole,
00:49:57 le Premier ministre tiendra une conférence de presse
00:50:01 en compagnie des ministres de l'économie, de l'agriculture
00:50:04 et de la transition écologique, je devrais plutôt dire,
00:50:07 à tenue, une conférence de presse.
00:50:08 À tenue absolument, Eric, de nouvelles mesures
00:50:10 pour tenter de calmer la colère des agriculteurs.
00:50:13 Une conférence de presse qui a duré plus d'une heure.
00:50:15 Il a annoncé 150 millions pour la filière bovine
00:50:18 et s'est engagé à lutter contre la concurrence déloyale.
00:50:21 D'abord le maire Caussour, nous l'avons dit dès vendredi dernier,
00:50:24 il n'est pas question pour la France d'accepter ce traité,
00:50:26 c'est clair, c'est net et c'est ferme.
00:50:29 Ensuite nous devons mieux protéger notre pays
00:50:32 et nos agriculteurs, avec de vraies mesures miroir
00:50:35 et des clauses de sauvegarde très claires.
00:50:37 Je vous annonce donc que j'ai décidé de prendre sans délai
00:50:41 une clause de sauvegarde sur le Tiacloprid
00:50:44 qui interdit enfin l'importation de fruits et légumes
00:50:47 traités avec ce pesticide que nous avons interdit en Europe.
00:50:50 L'Europe n'a à ce stade pas pris de mesure de sauvegarde
00:50:53 sur ce produit, nous décidons donc en France
00:50:56 de le faire en avance de phase.
00:50:59 Cet exemple, c'est le signe de la nouvelle politique qui sera la nôtre.
00:51:02 Des mesures miroir partout, des clauses de sauvegarde
00:51:05 pour lutter sans relâche contre la concurrence déloyale.
00:51:08 Déclaration du Premier ministre Gabriel Attal
00:51:11 durant cette conférence de presse.
00:51:13 Marie-Bénédicte Allaire, notre journaliste du service politique,
00:51:15 vous êtes avec nous, qu'est-ce qu'on doit retenir
00:51:17 des autres annonces du Premier ministre ?
00:51:20 Parmi les autres annonces, il y a une réduction des droits de succession
00:51:23 pour favoriser l'installation de nouveaux agriculteurs.
00:51:26 Et puis sur le plan de la loi EGALIM,
00:51:29 toutes les grandes surfaces et les grandes chaînes
00:51:32 vont être contrôlées cette semaine avec des sanctions renforcées
00:51:35 s'il y a tromperie sur l'origine de la marchandise.
00:51:38 Dans le domaine phytosanitaire,
00:51:41 il a annoncé une pause dans le plan Eco-Phyto 2030
00:51:44 qui devait réduire les pesticides.
00:51:47 Et puis des changements dans l'interdiction des produits.
00:51:50 Les politiques auront aussi leur mot à dire
00:51:53 dans les préconisations des experts.
00:51:56 Moins de contraintes sur les règles écologiques pour les haies et les eaux humides.
00:51:59 Le bio dans les cantines,
00:52:02 l'objectif de 20% de bio dans les cantines est réaffirmé.
00:52:05 Et puis enfin des simplifications pour les réserves d'eau.
00:52:08 Merci Marie-Bénédicte Allaire du service politique de RTL.
00:52:11 Des annonces que les agriculteurs présents sur les barrages
00:52:14 ont suivi avec attention.
00:52:17 Gautier Delon-Bugar, vous êtes sur l'A1 au nord de Roissy.
00:52:20 Comment réagissent les agriculteurs qui sont avec vous ?
00:52:23 Est-ce que ces mesures leur conviennent ?
00:52:26 Nous sommes avec Guillaume Chartier, l'un de ces agriculteurs
00:52:29 qui est polyculteur dans l'Oise, administrateur de la FDSEA.
00:52:32 Bonjour Guillaume. Bonjour.
00:52:35 On a suivi ensemble cette conférence de presse sur un écran géant ici.
00:52:38 Votre première réaction, plutôt positive ?
00:52:41 Ma première réaction c'est qu'il y a de nombreuses réponses.
00:52:44 Il y a beaucoup de sujets qui ont été traités.
00:52:47 Beaucoup trop nombreux pour que je puisse en reprendre l'un ou l'autre.
00:52:50 Je pense qu'on est dans le bon sens.
00:52:53 Maintenant est-ce que c'est suffisant ou pas, je ne sais pas.
00:52:56 Je ne suis pas en capacité de juger.
00:52:59 Je ne veux pas me positionner par rapport à mon exploitation,
00:53:02 par rapport à différentes exploitations que je connais dans le secteur.
00:53:05 Par contre au niveau national, je pense que nos deux présidents,
00:53:08 les deux Ernaud, J.A. et M.B.
00:53:11 ont tout à fait avec leurs équipes le recul nécessaire
00:53:14 pour voir si c'est satisfaisant ou pas.
00:53:17 Et surtout comment ça se retranscrit sur nos exploitations agricoles.
00:53:20 On parlait très concrètement de la loi EGalim avec plus de contrôle.
00:53:23 Cette loi qui permet de vendre au juste prix, ça c'est une bonne chose pour vous ?
00:53:26 La loi EGalim existe déjà depuis quelques temps.
00:53:29 Donc pourquoi elle n'est pas appliquée ?
00:53:32 Pourquoi elle n'est pas vérifiée ?
00:53:35 Et la suite c'est quoi pour vous ?
00:53:38 On reste ici, on reste sur ce barrage ?
00:53:41 Vous avez vu le nombre d'annonces qui ont été faites.
00:53:44 Il va falloir aux membres de la FNSEA et de J.A.
00:53:47 une, deux, trois heures pour regarder dans le détail ce qui a été annoncé.
00:53:50 Les contreparties qu'on nous a pas annoncées là
00:53:53 et qu'il va falloir que l'on mette en place aussi.
00:53:56 Le diable se cache souvent dans notre détail.
00:53:59 Donc attention, comment faisons-nous ?
00:54:02 Pour l'instant on ne bouge pas, on attend.
00:54:05 Donc il y aura tout à l'heure encore des annonces au micro
00:54:08 ici des membres de la FNSEA pour comprendre la suite
00:54:11 qui sera donnée à ce mouvement.
00:54:14 Et pendant ce temps-là, merci beaucoup Gautier Delon-Bugard
00:54:17 en direct de là, sur l'autoroute 1 à Bruxelles
00:54:20 où se trouve d'ailleurs Emmanuel Macron.
00:54:23 Des agriculteurs de plusieurs pays se sont réunis
00:54:26 près d'un millier de tracteurs me dit-on
00:54:29 pour manifester non loin du Parlement européen.
00:54:32 Des feux de barricades ont été allumés
00:54:35 et une statue de la place du Luxembourg a été démontée.
00:54:38 Le président de la République Emmanuel Macron a rencontré
00:54:41 ce matin la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen
00:54:44 au sujet du futur de l'agriculture européenne.
00:54:47 Ah, et puis on va en parler dans l'actualité également
00:54:50 la grève des enseignants. Aujourd'hui,
00:54:53 vos enfants ou petits-enfants n'ont peut-être pas classe
00:54:56 mais justement on va en parler au 3210.
00:54:59 L'autre mouvement social aujourd'hui, la grève des professeurs
00:55:02 pour réclamer plus de moyens entre autres.
00:55:05 Une mobilisation très suivie après les propos polémiques
00:55:08 de la ministre de l'éducation nationale Amélie Houdéa-Castera
00:55:11 sur l'école publique.
00:55:14 Soutenez-vous le mouvement des enseignants,
00:55:17 on en parle tout de suite avec vous, vous pouvez appeler le 3210
00:55:20 tout de suite, Victor est là, le standard est ouvert
00:55:23 et vous pouvez également laisser des messages sur l'application RTL
00:55:26 mais avant de retrouver nos auditeurs au 3210
00:55:29 je vous propose un petit point météo.
00:55:32 Demain, vendredi, le temps deviendra de nouveau sec sur toute la France
00:55:35 le ciel restera très nuageux de la Bretagne au nord-pas-de-Calais
00:55:38 beaucoup de nuages également en Aquitaine et en région
00:55:41 midi-Pyrénées. Ailleurs, le ciel alternera entre éclaircies
00:55:44 et passages nuageux. Côté température
00:55:47 le matin -1 à 3°C dans la moitié nord
00:55:50 4 à 9°C dans la moitié sud et pour l'après-midi
00:55:53 8 à 12°C dans la moitié nord, 12 à 14°C
00:55:56 dans le sud et 15 à 18°C prévus
00:55:59 près de la Méditerranée. - Bien, allez on va voir Victor
00:56:02 au standard, soutenez-vous le mouvement des enseignants au 3210
00:56:05 les standardistes sont en place, Victor ? - Eh oui, ils sont prêts
00:56:08 à vous attendre. - Très bien, à tout de suite !
00:56:11 Jusqu'à 14h30
00:56:14 Eric Brunet vous donne la parole sur RTL
00:56:17 13h-14h30
00:56:20 Les auditeurs ont la parole
00:56:23 avec Eric Brunet sur RTL
00:56:26 Bonjour, c'est Gérard Denorte, je voulais appeler
00:56:29 concernant la classe qui n'a pas de prof de français
00:56:32 depuis septembre. Je suis quand même un peu surpris, il y a d'autres classes
00:56:35 avec sûrement d'autres profs de français
00:56:38 qui parlent de 4h30 par semaine
00:56:41 est-ce qu'il n'y a pas d'autres profs qui pourraient éventuellement se débrouiller
00:56:44 pour redonner ces quelques heures auprès de ces élèves-là ?
00:56:47 Il n'y a que dans l'enseignement qu'on va s'en borguler
00:56:50 c'est facile, pour remplacer 4h30 par semaine
00:56:53 il n'y a personne quoi, je trouve ça complètement lamentable
00:56:56 Intéressant ce petit message
00:56:59 que nous a laissé Gérard, il fait référence
00:57:02 à ce qui s'est passé ce matin sur RTL
00:57:05 témoignage très fort dans le Val-de-Marne
00:57:08 au collège Albert-Cron
00:57:11 qui est situé dans la ville du Kremlin-Bicêtre
00:57:14 et bien des élèves d'une classe de quatrième
00:57:17 n'ont pas de prof de français depuis le mois de septembre
00:57:20 et ce témoignage a ému
00:57:23 beaucoup de gens. Voilà.
00:57:26 Nathalie a fait le 3210, bonjour Nathalie
00:57:29 Bonjour à tous. Vous êtes enseignante ? Tout à fait.
00:57:32 Très bien. Vous êtes en grève aujourd'hui ?
00:57:35 Tout à fait. Pour quelles raisons ?
00:57:38 Pour quelles raisons ? On va mettre un au pluriel
00:57:41 parce que
00:57:44 de parler au mur
00:57:47 a le bol d'avoir une hiérarchie
00:57:50 Je vous entends mal, attention Nathalie
00:57:53 mettez-vous près de la fenêtre, je ne vous entends pas très bien
00:57:56 Là c'est un petit peu mieux. Donc vous parlez au mur
00:57:59 Oui, on a une hiérarchie qui se renvoie à la balle
00:58:02 qui... voilà.
00:58:05 La grève c'est la seule façon de se faire entendre, ça marche encore la grève ?
00:58:12 Non, ça marche pas.
00:58:15 Ça marche juste à ce qu'on nous enlève un trentième de salaire par mois
00:58:19 et voilà.
00:58:22 Et encore ça me fait rire parce que des parents sont persuadés qu'on est quand même payés quand on fait grève
00:58:25 Donc ça me fait bien rire.
00:58:28 Non, ça marche pas. Il faudrait qu'on bloque les autoroutes
00:58:31 Les agriculteurs ont bien raison parce que eux au moins ça impacte
00:58:34 Nous on fait grève à partir de 25%
00:58:37 d'effectifs enseignants qui est grévistes
00:58:40 on a un service minimum. En dessous, ça va gêner personne.
00:58:43 Oui.
00:58:46 Et aujourd'hui il y a plus de 25% des enseignants qui sont en grève ou pas ?
00:58:49 Alors dans mon école en tout cas
00:58:52 on est 14, il y a 7 enseignants qui sont en grève.
00:58:55 Quels sont les... allez s'il fallait trouver 2-3
00:58:58 raisons, motivations
00:59:01 fortes, revendications ?
00:59:04 Oula tellement ! Déjà on n'a plus le même statut
00:59:07 il n'y a plus aucun respect de notre métier
00:59:10 on n'est plus là pour les mêmes choses
00:59:13 et puis les nouveaux collègues qui sont
00:59:16 tout à fait honorables de vouloir se lancer dans cette tâche
00:59:19 dans cette tâche éducative
00:59:22 ils arrivent, ils ont
00:59:25 presque le même salaire que nous. Moi j'ai 29 ans d'ancienneté.
00:59:28 Oui. Les jeunes ont pratiquement le même salaire
00:59:31 que vous. Ca veut dire que...
00:59:34 Ca veut dire qu'ils sont bien payés ?
00:59:37 Ou ça veut dire que c'est vous qui n'avez pas d'évolution de carrière ?
00:59:40 Bah les deux. En fait nous avons
00:59:43 notre carrière évoluée selon notre inspection
00:59:46 on a été inspecté par notre inspecteur des circonscriptions
00:59:49 depuis 64 ans. Notre inspecteur nous notait
00:59:52 et notre note nous faisait avancer
00:59:55 des chelons. Donc si je vous écoute
00:59:58 Nathalie c'est une revendication salariale ?
01:00:01 Ah mais c'est un peu de tout en fait. C'est même pas au niveau salarial
01:00:04 c'est que moi j'attends qu'une chose
01:00:07 c'est de trouver une voie de secours là parce que je n'en peux plus
01:00:10 je n'en peux plus. Je dis que je vais
01:00:13 rester là jusqu'à 64 ans, c'est encore 14 ans
01:00:16 devant une classe. Alors heureusement
01:00:19 j'ai des parents qui sont assez sympas, qui comprennent, qui participent
01:00:22 d'ailleurs je voulais beaucoup participer à la vie de la classe
01:00:25 encore mardi on a fait des ateliers
01:00:28 en collaboration avec le Mémorial de la Shoah
01:00:31 il y a des parents qui sont venus. Je fais participer
01:00:34 les parents au maximum. Mais il y a des parents qui viennent
01:00:37 déposer leurs gosses. Comme un drive en fait
01:00:40 Et vous êtes prof de quoi ?
01:00:43 Vous êtes prof au collège ? Non, moi j'ai des CM2
01:00:46 Vous êtes des CM2, la professeure des écoles en CM2
01:00:49 Annie, ne bougez pas Nathalie, Annie a fait le 3210
01:00:52 Bonjour Annie. Oui bonjour. Qui êtes-vous Annie
01:00:55 et où êtes-vous ? Alors moi je suis
01:00:58 Annie, donc j'habite à Spargeline en Moselle
01:01:01 Donc je vais vous appeler pour
01:01:04 vous dire mon oral vol
01:01:07 J'ai un fils de 15
01:01:10 il va avoir 15 ans au lycée. En seconde
01:01:13 depuis le mois de septembre je n'ai pas de prof de français
01:01:16 Je n'ai pas de prof de français
01:01:19 La prof d'anglais elle est là une fois sur cinq
01:01:22 Donc attendez, votre fils est en seconde
01:01:25 depuis le mois de septembre, là on est le 1er février
01:01:28 il n'a pas vu son prof de français
01:01:31 Il n'a pas vu son prof de français
01:01:34 ils ont eu droit à deux cours en vision
01:01:37 peut-être aller le mois dernier
01:01:40 et depuis plus rien
01:01:43 Donc moi je veux dire, nous on fait quoi ?
01:01:46 On fait quoi en attendant ? Le lycée nous envoie un message
01:01:49 "Oui on est derrière le rectorat" mais il n'y a rien
01:01:52 Je veux dire il a le bac de français l'année prochaine, c'est mort
01:01:55 Il a déjà des points à rattraper
01:01:58 c'est déjà pas sa tasse de thé le français
01:02:01 Mais là c'est catastrophique
01:02:04 Oui c'est terrible ça, parce que je pensais que l'exemple qu'on a eu ce matin
01:02:07 dans le Val-de-Marne était tout à fait exceptionnel
01:02:10 On s'est tous émus de ça
01:02:13 J'ai tout de suite mis un mail, j'écoute tous les matins
01:02:16 Je me suis dit "Bon elle est là en quatrième, et moi ?"
01:02:19 "Et nous on doit dire quoi là ? En seconde, général"
01:02:22 Oui c'est encore plus terrible parce que c'est l'année qui précède
01:02:25 vous l'avez dit le bac de français
01:02:28 Nathalie, attendez, Annie, bougez pas
01:02:31 Nathalie c'est fréquent ça ?
01:02:34 Vous entendez ce que dit cette merde ?
01:02:37 J'en ai un en première, mes enfants ils ont de 25 ans à 13 ans
01:02:40 Ils sont tous scolarisés
01:02:43 Ou ils ont été scolarisés, oui évidemment c'est fréquent
01:02:46 C'est une catastrophe
01:02:49 Là on parle pas du prof qui est absent 3 jours et qui n'est pas remplacé
01:02:52 On a compris sur les délais courts c'est compliqué
01:02:55 C'est fréquent ça ?
01:02:58 Oui évidemment
01:03:01 J'ai entendu que dans chaque département de France, chaque rectorat
01:03:04 Il y a un volume de professeurs qui sont dédiés uniquement aux remplaçants
01:03:09 On a plusieurs centaines
01:03:12 Comment ça se passe ? Dans les écoles primaires
01:03:15 Avant on a fait des îles, maintenant on les appelle des brigades
01:03:18 Ce sont des enseignants comme nous, qui ont les mêmes diplômes
01:03:21 Mais qui ont fait le choix de ne faire que des remplaçants
01:03:24 Ils sont rattachés à une école, à chaque fois qu'ils sortent de leur école
01:03:27 Ils ont une "prime"
01:03:30 Donc il y a 20 personnes sur le département de telle ville
01:03:36 Et dès qu'il y a un congé, on le met sur le poste
01:03:40 Seulement les priorités c'est les longs congés
01:03:43 Les congés maternités, les congés prévus
01:03:46 Non mais je parle en primaire
01:03:49 Mais là il doit y avoir trop d'absents
01:03:52 Il doit y avoir peut-être trop de congés et pas assez
01:03:55 Surtout pas assez de personnes
01:03:58 Qui sont là, qui n'ont pas assez de viviers de remplaçants
01:04:02 Alors Evelyne, pardon, Nathalie, Annie, on va écouter Evelyne
01:04:05 Qui a fait le 30 de Nice, bonjour Evelyne, qui êtes-vous ?
01:04:08 Bonjour, bonjour, moi je suis dans le Val d'Oise
01:04:12 J'habite à Domont et pareil, je rejoins un peu ce que disent les auditeurs
01:04:16 Pour la faute de raison, j'ai une petite fille
01:04:19 Qui prépare l'entrée en 6ème, qui est en CM2
01:04:22 Qui, depuis le début de l'année
01:04:25 L'organisation de sa classe était
01:04:28 Deux jours avec le directeur de l'école
01:04:31 Deux jours avec une institutrice
01:04:34 L'institutrice qui était prévue congé maternité
01:04:37 Bon ça c'est des choses qui arrivent
01:04:40 Et donc on va organiser des remplacements
01:04:43 Depuis le début de l'année, elle a très très très peu d'école
01:04:46 Les jeudis et vendredis
01:04:49 Elle reçoit un courrier, demain
01:04:52 Il n'y aura pas d'école, ou alors de temps en temps
01:04:55 Elle va porter sa fille à l'école avant d'aller travailler
01:04:58 Et là, non il n'y a personne
01:05:01 Donc de mettre les enfants dans ces classes surpeuplées
01:05:04 Parce qu'on les met dans le CP, on les met sur le CE1
01:05:07 Et ce sont des enfants qui préparent l'entrée en 6ème
01:05:12 Et le problème qui peut se poser
01:05:15 C'est que ce sont des enfants, bien sûr, qui n'ont pas beaucoup de devoirs
01:05:18 Moi maintenant je suis retraitée, donc quand je peux j'essaye de l'apprendre
01:05:21 Pour qu'on puisse faire un travail, pour essayer de prendre un suivi
01:05:24 Mais le suivi, moi je ne suis pas institutrice
01:05:27 J'étais infirmière, ça peut peut-être être la même chose
01:05:30 Et ce qui est très très important, c'est qu'en fait ça les démotive
01:05:33 Donc dès qu'on leur demande d'apprendre
01:05:36 De faire, de se mettre tout seul à travailler
01:05:41 Et bien il y a des conséquences parce qu'ils n'y arrivent pas
01:05:44 Mais je comprends mille fois, alors là franchement Evelyne
01:05:47 Lisa Marie, on va être obligé un jour
01:05:50 De faire une émission spéciale, non pas sur l'école, c'est trop vaste
01:05:54 Pas sur l'enseignement, pas sur les revendications des profs
01:05:57 Sur les professeurs non remplacés sur le long terme
01:06:02 On ne va même pas faire les petits remplacements de 3 jours, ce n'est pas notre sujet
01:06:05 C'est anecdotique, un prof qui n'est pas là
01:06:08 Pendant des mois et des mois, c'est un assassinat
01:06:12 Pour cette formule excessive, mais ça porte un coût fatal
01:06:17 A la scolarité d'un gamin
01:06:19 Je note Eric et puis on va le faire
01:06:22 Merci pour ces témoignages Nathalie, Annie, Evelyne
01:06:26 Merci franchement, on savait tout ça
01:06:29 Mais là quand même, dans cette proportion, je l'ignorais
01:06:33 Bon, l'auditeur du bout du monde
01:06:35 C'est une auditrice et pour trouver la destination, je vous propose un indice sonore
01:06:39 Elle a le pouvoir, elle a le pouvoir
01:06:42 Marcellona est puissante, Marcellona a le pouvoir
01:06:46 Son passe de grâce
01:06:48 Alors si vous ne connaissez pas cette chanson de Perrette
01:06:50 Ce que je peux vous dire pour vous aider, c'est qu'elle a été composée pour la clôture des Jeux Olympiques de 1992
01:06:56 Ça devrait vous aider à trouver la destination, notre auditrice du bout du monde
01:07:00 Et pour remporter un guide du routard, direction l'application RTL
01:07:04 Vous nous écrivez avec votre proposition si vous avez trouvé la réponse et le gagnant dans un instant
01:07:09 A tout de suite
01:07:11 Victor, qui est l'auditrice ou l'auditeur qui a trouvé que nous allions à Barcelone
01:07:28 Car c'était l'indicatif, le générique des...
01:07:31 De la clôture des Jeux Olympiques de 1992 à Barcelone
01:07:36 Et bien c'est Charles Avascal qui remporte le guide du routard de Barcelone
01:07:40 Pauvre Victor, il est à faune aujourd'hui
01:07:42 Pauvre Victor, allez on va à Barcelone
01:07:44 C'est une auditrice, bonjour Laurie
01:07:50 Bonjour
01:07:51 Que faites-vous dans la vie Laurie ?
01:07:53 Je suis artiste, danseuse, professeur de danse et coach de bien-être de Mönchfloor
01:08:00 Ah bon ? Alors attendez, Mönchfloor c'est quoi ?
01:08:03 Le Mönchfloor c'est une technique d'étirement, une technique somatique
01:08:09 Que je guide à la voix pour que les personnes puissent s'étirer
01:08:14 C'est basé sur la faciatérapie
01:08:17 C'est un danseur étoile qui a créé cette méthode, Alex Mönch
01:08:21 Et voilà
01:08:23 Et vous êtes prof de ça, on est autour du bien-être là
01:08:26 Et alors attendez, vous m'avez dit aussi, vous m'avez dit, prof de danse, vous enseignez quelle danse ?
01:08:32 Le tango argentin et le modern jazz
01:08:36 Wow, et pourquoi être allé à Barcelone enseigner tout cela ?
01:08:41 J'ai senti qu'il y avait beaucoup de possibilités
01:08:45 Le Mönchfloor n'est pas encore connu ici en Espagne
01:08:49 Et voilà, j'avais envie de développer cette méthode là en Espagne
01:08:54 Elle est très connue dans beaucoup de parties du monde
01:08:58 Et il reste l'Espagne, Barcelone à exploiter
01:09:02 Et j'avais envie d'être un peu le moteur de ça
01:09:05 Et je pense qu'il y a le public pour ceci
01:09:09 Et voilà, donc ça m'a énormément...
01:09:12 C'est une grande ville Barcelone, c'est une ville moderne
01:09:15 Avec des gens qui ont une sensibilité peut-être à tous ces sujets autour du bien-être
01:09:20 Mais alors, racontez-nous vos premiers mois, puisque vous arrivez à Barcelone depuis quelques mois
01:09:25 Racontez-nous vos premiers mois dans cette ville, parce que c'est ça qui nous intéresse
01:09:29 Comment c'est Barcelone à vivre ?
01:09:32 Je la trouve fantastique la ville
01:09:36 C'est assez éblouissant, les bâtisses, les monuments
01:09:41 La circulation dans la ville est assez excitante
01:09:45 En même temps, c'est la grande ville, et il y a un côté qui est assez calme, assez pacifique je trouve
01:09:54 On se sent bien, en sécurité, le métro boulot-dodo
01:09:58 C'est pas comme à Paris par exemple, les gens sont beaucoup plus respectueux, beaucoup plus calmes dans les métros
01:10:05 Et c'est une ville au bord de la mer, vous parliez de Paris
01:10:09 Exactement, c'est la ville au bord de la mer, il y a la montagne aussi, tout autour
01:10:15 Donc on peut vite s'évader, vite quitter ce tourbillon de vie intense
01:10:20 On peut aller à la campagne, on peut aller à la plage
01:10:23 Et Laurie, vous êtes originaire de quelle région en France ?
01:10:26 Je suis à côté de Montpellier, à Agde
01:10:29 D'où le petit accent !
01:10:32 Et est-ce que la vie est plus chère à Barcelone qu'à Agde ?
01:10:35 Elle est plus chère oui, pour le mobilier, ça a été toute une histoire pour trouver un appartement
01:10:41 Ça coûte cher un appartement à louer, vous louez j'imagine ?
01:10:45 Oui je loue, et oui on est à 1100 euros de loyer par mois pour un 40 mètres carrés
01:10:52 Après bon, ça dépend le quartier, il doit y avoir des pépites, encore des choses intéressantes
01:10:58 Mais c'est assez difficile de se rencontrer là
01:11:01 Vous n'êtes pas dans les vieux immeubles de l'époque gaody, qui sont un peu partout dans la ville ?
01:11:06 Vous aurez beaucoup aimé habiter dans le Gothique ou dans le Born
01:11:10 Mais non, on m'a amenée à l'escorte, je suis proche du stade de foot
01:11:15 Ah oui d'accord, du Campenou
01:11:18 Du Campenou, exactement, et vous mettez du tango à mon honneur !
01:11:22 Ah ah ah, et oui, le tango...
01:11:25 Les Espagnols, culturellement, sont très friands de tango, même si c'est des Catalans, ce n'est pas tout à fait la même chose
01:11:35 Vous avez beaucoup de clients, beaucoup de gens qui craquent pour le tango ?
01:11:40 Oui, il y a quand même une grande population d'Argentins, de Latinos américains qui sont présents dans les cours
01:11:47 Des Français aussi, et des Catalans
01:11:50 Il y a vraiment un large public, des Italiens, des Chinois
01:11:55 Et les cours, vous les disposez en quelle langue alors, Laurie ?
01:11:57 Ah oui, elle parle en quoi, Laurie ?
01:11:59 En Espagnol, je baragouine en Anglais, et de temps en temps, il y a du français qui apparaît pendant la classe aussi
01:12:06 Est-ce qu'on gagne sa vie quand on part comme ça, on décide de changer de ville, d'aller à Barcelone, de donner des cours de danse
01:12:13 qu'on n'a pas un réseau incroyable et qu'on débarque, est-ce qu'on gagne sa vie ?
01:12:18 On peut gagner sa vie, le réseau, il y a beaucoup de groupes internes sur WhatsApp, sur Facebook
01:12:26 Oui, on peut gagner sa vie, bien sûr
01:12:30 Là, actuellement, je suis aussi intermittente du spectacle
01:12:35 donc je partage encore ma vie entre la France et l'Espagne pour pouvoir équilibrer
01:12:43 et petit à petit m'installer
01:12:46 Oui, on est à Barcelone, c'est à 2h45 de route
01:12:53 Ah oui, c'est pas très loin
01:12:54 Est-ce que vous êtes allé voir la Sacrada Familia ?
01:12:56 Bien sûr, j'y suis passé encore ce matin devant
01:12:59 Et les travaux sont terminés alors, ça y est ?
01:13:01 Non, ils sont toujours là, ils sont toujours là, définiment
01:13:05 Ils nous ont fait croire, je me souviens on a fait une émission pour dire "oui, c'est inauguré, les travaux sont finis, tu parles"
01:13:11 Elle est toujours échafaudée d'un côté ?
01:13:13 Elle est toujours échafaudée d'un côté, oui
01:13:15 Il y a toujours des barrières devant, mais elle reste très belle
01:13:19 Et depuis vos 5 mois à Barcelone, qu'est-ce que vous aimez manger, Laurie ?
01:13:24 Les fameuses patatas bravas
01:13:27 Ah, les patatas bravas
01:13:29 Les tapas dans les bars
01:13:32 Et les petits... bon, je cuisine pas mal, mais il y a de quoi faire
01:13:39 Il y a de la nourriture, des restos du monde entier, péruviens
01:13:43 Mais vous plaisantez, moi je suis allé une fois à Barcelone, je crois qu'il y a un restaurant par habitant
01:13:48 C'est dit, il y a des petits restos partout dans les quartiers
01:13:51 Ça ne s'arrête pas, oui, exactement
01:13:54 Et c'est pas très cher, ça ne coûte pas très cher comme ça d'aller manger des tapas au bar ?
01:13:58 Non, ça va, ça reste raisonnable selon le quartier, ça reste raisonnable et accessible
01:14:03 Comment sont les gens, les Catalans de Barcelone ?
01:14:07 Super, j'ai un contact avec une prof de danse qui est ici, Anna Sanchez
01:14:14 Qui est prof dans une formation professionnelle
01:14:18 Et on m'avait prévenue, on m'avait dit "tu vas voir, les Catalans ils sont assez spéciaux"
01:14:22 Mais pour moi j'ai été très bien accueillie, il n'y a pas de problème avec les Catalans
01:14:28 Je les trouve sympas, après j'ai pas approfondi
01:14:32 Ils sont très proches, c'est une culture qui est assez proche de la nôtre
01:14:36 Oui, et puis par français, c'est superbe
01:14:39 Donc là le projet c'est de rester, vous n'avez pas prévu de revenir à Agde ?
01:14:43 Oui, je suis avec mon fils, qui est scolarisé au Collège Français
01:14:48 Et ici aussi il a eu besoin d'un orthophoniste, d'un suivi un peu plus approfondi
01:14:55 Et on a trouvé tout de suite les bons thérapeutes, les bonnes personnes
01:14:59 Il y a une accessibilité qui est vraiment plus facile par rapport à la France
01:15:03 Et je rebondis sur le Collège Français, on parlait des absences des profs qui sont en grève
01:15:08 Chez nous aujourd'hui en France, comment ça se passe dans le Collège ?
01:15:11 Ils suivent le mouvement
01:15:14 Ça veut dire quoi ils suivent le mouvement ?
01:15:16 Ils sont en grève aussi aujourd'hui
01:15:18 Ici à Barcelone aussi ?
01:15:19 Les profs en Catalogne ?
01:15:21 Oui, au Collège Français
01:15:23 Donc aujourd'hui votre fils il a des cours qui ont sauté ?
01:15:26 C'est ça, il est très content
01:15:28 On croyait que c'était une spécialité française
01:15:30 Ça s'exporte
01:15:32 Bon, Laurie, on vous souhaite bon vent en Catalogne, Barcelone
01:15:36 C'est intéressant, c'est une grève qui semble avoir pris, elle est là-bas depuis quelques mois
01:15:39 Elle donne ses cours de danse, elle a scolarisé son fils là-bas
01:15:42 Encore une française de l'étranger qui va peut-être continuer sa vie hors de l'Hexagone
01:15:49 Bonjour Jean-Alphonse Richard
01:15:51 Bonjour Éric Brunet
01:15:53 Dans l'heure du crime, l'assassinat du juge Pierre Michel 1981
01:15:57 Deux hommes à moto en plein Marseille
01:16:01 Allez, on fonce dans les bouches du Rhône, on fonce à Marseille
01:16:04 Pour que l'assassinat de ce juge mythique et légendaire
01:16:07 Qui a nourri bien des fictions, des scénarios, le juge Michel
01:16:12 Et on se retrouve demain
01:16:14 Non, c'est avec Vincent Parizeau demain
01:16:16 Ah, c'est Vincent Parizeau vendredi
01:16:17 Ce sera à votre place
01:16:18 Bien sûr, voilà, allez
01:16:20 RTL
01:16:22 Bonjour, c'est Ophélie Meunier
01:16:23 Le journal inattendu sur RTL
01:16:25 Chaque samedi, retrouvons-nous pendant une heure en direct sur RTL à 12h30
01:16:29 Pour le journal inattendu
01:16:31 Les informations du jour avec les reportages éclairants de la rédaction
01:16:34 Et un invité qui nous livre son regard sur l'actualité
01:16:37 Le journal inattendu, c'est tous les samedis en direct à 12h30 sur RTL
01:16:41 Vous avez manqué une émission ?
01:16:43 Retrouvez-la sur RTL.fr et l'application RTL