• il y a 8 mois
Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo

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00:00 Bonsoir, bonsoir à tous, merci d'être avec nous pour le meilleur de l'info.
00:05 Fumée blanche ce soir, mon cher Johan, fumée blanche.
00:08 - Oui. - Amatignon... - Enfin !
00:10 - Enfin. - Enfin.
00:11 - Quel soulagement ! - 35 ministres et secrétaires d'Etat.
00:14 C'est un gouvernement resserré, comme ça.
00:17 - Oui. - Bah oui, il y en avait moins qu'avant.
00:20 Un gouvernement d'action et de résultat, c'est ce que vient de dire Gabriel Attal à l'instant.
00:27 Les grands changements, on va aller vite pour ce gouvernement, parce que très franchement, il y a beaucoup de techniciens.
00:32 Et si je vous donnais la liste de ceux et celles qui sont nommés, très franchement, vous n'en reconnaissez pas beaucoup.
00:39 Il y en a quelques-uns qu'on connaissait, évidemment. Et on va voir ça ensemble.
00:44 Mais je salue d'abord Tatiana Renard-Basse. - Bonsoir Olivier.
00:46 - Je salue Gaël Jeyne. Bonsoir. - Bonsoir.
00:47 - Vous êtes secrétaire nationale Synergie... - Générale, excusez-moi.
00:50 - Secrétaire générale Synergie Officier.
00:53 Et normalement, Benoît Mournet. Benoît Mournet, bonsoir. Vous êtes député Renaissance Haute-Pyrénées.
00:58 Pour dire quelques mots de ce gouvernement qui est donc officiel.
01:04 Alors, première info, François Bayrou ne rentre pas. On va y revenir dans un instant.
01:08 Mais attendez, il y a les quatre ministres modèles qui conservent leur poste.
01:13 Deuxième info, on a enfin un ministre des Transports. Et je trouve que c'est une bonne information,
01:18 parce que ça fait un mois qu'on vivait sans. Et ce profil de trois choses dans les transports qui vont être compliqués,
01:23 sans blue tips, parce qu'il y a une grève qui va courir jusqu'aux Jeux Olympiques.
01:26 Ce n'est pas une mauvaise nouvelle. Et puis, la grande info, c'est qu'Amélie Ouediak, etc.,
01:30 quitte l'Éducation Nationale et est remplacée par Nicole Belloubet.
01:34 Principale information de la soirée. Alors, Nicole Belloubet, Johanne, 68 ans,
01:40 ancienne garde des Sceaux du gouvernement Édouard Philippe, femme politique plutôt de gauche.
01:44 - Ah, clairement de gauche, oui. C'est une femme politique de gauche. Elle est issue du Parti Socialiste.
01:48 - Qui connaît bien la machine éducative. Elle a commencé sa carrière comme professeure des universités.
01:51 Elle a été rectrice avant d'entamer une carrière politique à Toulouse. Et on peut le dire comme ça,
01:56 elle est juste l'antithèse de Gabriel Tal. Sur tous les sujets, absolument tous les sujets.
02:02 Sur la laïcité, d'abord. Elle est contre le port de l'uniforme. Je ne sais pas si elle est revenue.
02:07 - Elle l'était en 2016, en tout cas. Elle va manifestement être obligée de revoir sa position.
02:11 - Elle avait eu des positions assez intéressantes au moment de l'affaire Mila. Vous vous souvenez de l'affaire Mila ?
02:20 Cette jeune femme qui avait été menacée de mort sur les réseaux sociaux. Et elle avait dit à l'époque,
02:25 au lieu de prendre sa défense, elle avait dit non, non. Atteinte à la liberté de conscience.
02:29 - Elle avait un peu remis en cause le droit de blasphème, en réalité.
02:33 - Oui.
02:34 - Mais c'est vrai que vous avez dit que c'est l'opposé de Gabriel Tal. Ce en quoi cette nomination peut surprendre.
02:41 Mais je crois qu'il y a une volonté de la part d'Emmanuel Macron, précisément de nommer ce type de personnalité
02:46 issue des rangs de la gauche pour se réconcilier avec les syndicats. Parce qu'on sait bien que dans ce ministère,
02:51 précisément, ce sont les syndicats qui en partie dictent leurs lois. Ce qui a poussé dehors Amélie Oudéa Castera,
02:58 c'est précisément que les syndicats ne voulaient pas travailler avec elle. Donc elle n'aurait pas pu avancer.
03:03 Et là, ce soir, les syndicats sont plutôt contents de cette nomination. Une femme de gauche qui,
03:07 dans une tribune publiée en 2016 que vous avez évoquée, disait "le port de l'uniforme, je suis plutôt contre,
03:15 l'autorité à l'école, il ne faut pas penser qu'à ça, il y a aussi d'autres choses". C'est vrai que les positions
03:20 qu'elle avait à l'époque sont en contradiction totale avec ce qu'elle va devoir mettre en œuvre aujourd'hui.
03:24 Elle était même pour supprimer le ministère de l'Éducation nationale.
03:28 C'était le titre, en effet, de l'article qu'on a été construit avec Constitutionnal à ce moment-là.
03:32 Elle parlait d'une provocation, une provocation nécessaire en effet pour avoir une réflexion sur ce sujet.
03:37 Donc c'est vrai que c'était un petit peu étrange. Évidemment, comme le disait Johan, qu'elle va avoir pas mal de
03:42 casseroles qui vont revenir et qui sont déjà reservies d'ores et déjà sur les réseaux sociaux.
03:46 Je pense notamment à Jordan Bardella qui a déjà commencé évidemment les hostilités.
03:50 Et donc c'est vrai que ça va être compliqué pour elle, cela dit. Oui, c'est vrai que les syndicats sont au vent debout.
03:56 Il y avait même un proche d'Emmanuel Macron qui disait "en fait, l'institution est vraiment totalement dans un état pitoyable
04:03 parce que les syndicats sont extrêmement remontés contre Amélie Oudéa Castera et ses propos".
04:08 C'est vrai qu'elle a une expérience, elle a été directrice à Limoges et à Toulouse.
04:12 C'est vrai qu'elle a aussi une expérience gouvernementale, elle a été garde des Sceaux.
04:15 Pour la petite histoire, je rappelle quand même qu'elle avait succédé à qui ?
04:18 À François Bayrou, voilà, qui avait fait un mois au gouvernement.
04:21 Et là, elle resuccède en effet à Amélie Oudéa Castera qui a fait aussi peu de temps au sein du gouvernement.
04:27 On lui a rien, rien de parlé à François Bayrou.
04:30 Et voilà, et à la fois, et ça va être un peu dur ce que je veux dire, mais la vérité aussi, c'est que ça montre quand même
04:34 qu'il n'y a pas vraiment de bande-touche en Macronisme. C'est ça aussi la réalité.
04:36 C'est-à-dire qu'il n'y a pas non plus d'effet "Waouh" dans cette nomination.
04:40 Et c'est vrai que plusieurs noms circulaient.
04:42 Alors c'est vrai que c'est très important parce que c'est une femme.
04:45 Ça fait du bien d'avoir des femmes dans des ministères importants.
04:48 Mais cela dit, c'est vrai que ce n'était pas forcément ce que tout le monde souhaitait à ce ministère.
04:52 Benoît Mournet, bonsoir, rebonsoir. Député Renaissance Hautes-Pyrénées.
04:56 Est-ce que ce soir, on a un gouvernement qui penche à droite ou qui penche à droite ?
05:04 Non, écoutez, d'abord, je pense que c'est bon de rappeler ce que ça veut dire "ministre".
05:07 "Ministre", ça veut dire "serviteur". Serviteur de qui ? D'abord des Français.
05:11 Et puis aussi d'un cap qui est défini par le Président de la République et le Premier ministre
05:15 dans sa déclaration de politique générale.
05:17 Ensuite, si vous voulez, le casting, finalement, ce n'est pas ça qui est le plus important.
05:21 C'est au service d'un collectif.
05:23 Eh bien non, moi je crois au contraire qu'on a un gouvernement qui est complété aujourd'hui
05:28 avec des personnalités expérimentées, qui ont été élues locales,
05:32 qui ont eu aussi des mandats nationaux et qui sont compétentes dans leur domaine.
05:37 Je crois que c'est ça que nous attendons.
05:39 Donc on n'attendait pas des personnalités de premier plan, vous voulez nous dire ?
05:42 D'ailleurs, même pas de deuxième plan. On ne les connaît pas, soyons très clairs.
05:45 Ce sont des techniciens. Moi, ce qui m'étonne, c'est qu'il a fallu un mois pour les nommer.
05:49 Voilà, je permets de vous poser cette...
05:52 Non, non, ce n'est pas des techniciens.
05:53 On a un gouvernement qui était un gouvernement le plus resserré de la Ve République
05:57 avec des gros périmètres ministériels.
06:00 Il était normal qu'il soit complété par des ministres délégués et des secrétaires d'État.
06:04 Et je pense par exemple à Frédéric Valtoux à la Santé, qui connaît très bien le domaine,
06:09 qui a été président de la Fédération hospitalière de France,
06:12 Nicole Belloubet qui a été rectrice de l'Académie Midi-Pyrénées.
06:16 Oui, mais on a rappelé les positions de Nicole Belloubet et on va continuer à le dire.
06:24 Elle est quand même, de notre point de vue, vous avez entendu Johan, vous avez entendu Tatiana,
06:28 l'anti-Gabrielle Attal.
06:30 Et il me semble qu'en pleine Covid, elle avait autorisé la manifestation de la famille Traoré,
06:37 notamment lorsqu'elle était...
06:39 Et elle avait demandé pendant la période de Covid d'incarcérer le moins possible.
06:44 Il y avait eu une circulaire de la Garde des Hauts pour dire
06:46 "il faut incarcérer moins pendant la période Covid".
06:49 Il faut aussi rappeler cela.
06:50 Elle semble donc, encore une fois, elle semble pas tout à fait,
06:54 comme ça, sur le papier, Attal compatible.
06:57 Écoutez, le chef du gouvernement c'est Gabriel Attal.
07:00 Il a été extrêmement clair, à la fois un effort budgétaire très important
07:04 puisque les rémunérations de nos enseignants sont revalorisées.
07:07 Mais c'est pas tout.
07:08 C'est une volonté de réaffirmer l'autorité et l'exigence des savoirs à l'école
07:13 en étant aussi lucide sur le constat.
07:17 Nicole Belloubet qui a été rectrice, qui connaît très bien ces questions,
07:21 je crois qu'elle saura faire.
07:23 Et Amélie Oudia-Castera à ses côtés, qui depuis 20 mois travaille
07:28 et s'est reconnue par toute la communauté pour la préparation des JO,
07:31 pourra être concentrée sur cette tâche.
07:33 Moi je trouve que c'est une bonne...
07:34 Pourquoi l'avoir nommée en ce cas-là ?
07:35 Mais oui c'est ça, mais alors pourquoi l'avoir nommée à ce poste-là ?
07:38 Pourquoi lui avoir donné un costume si grand dans lequel elle s'est noyée ?
07:42 Oui, c'est incompréhensible.
07:44 Non, mais écoutez, moi je suis ravi de la nomination de Nicole Belloubet.
07:48 Vous répondez pas à la question.
07:50 Ça c'est pas bien ça.
07:51 C'est pas nous.
07:53 Amélie Oudia-Castera en charge des sports,
07:56 ça aurait été quand même curieux qu'elle sorte à 4 mois de l'échéance des JO.
08:01 Tout le monde est au travail, à la tâche.
08:03 Voilà, c'est mon sentiment aujourd'hui.
08:05 Et en tout cas, vous savez, il y a quelques ministres qui montent de notre groupe parlementaire.
08:10 Je pense à Marie Guevenou, je pense à Guillaume Casbarian,
08:13 qui connaît bien les questions de logement, qui est quelqu'un de pragmatique.
08:16 C'est important, ces questions de logement vont être très importantes dans le prochain semestre.
08:20 Qui va répondre et servir le pays.
08:23 C'est ça qui compte.
08:24 Merci beaucoup de cette réflexion.
08:26 Oui, pardon, je vais un peu venir vous titiller,
08:29 mais c'est vrai qu'avoir attendu un mois, d'abord pour ce casting,
08:32 et surtout, il y a en effet, comme le disait Olivier, des questions primordiales.
08:36 La crise du logement est abyssale.
08:38 Ça fait un mois qu'il n'y a pas de ministre à la tête du logement.
08:42 Il y a quand même des portefeuilles qui sont énormes.
08:45 Je pense à la santé, je pense à l'éducation nationale.
08:49 C'est fou d'avoir laissé Amélie Oudéa Castella à ce poste,
08:54 avec quelque chose de complètement énorme, avec des enjeux terribles,
08:57 avec une feuille de route surtout extrêmement importante.
09:00 Il y a quand même beaucoup d'enjeux,
09:01 et on sait combien c'est important comme enjeu pour Gabriel Attal.
09:05 C'est étonnant d'avoir attendu un mois pour des postes aussi importants.
09:09 Benoît Baudel, vous restez avec nous, parce que je voudrais juste qu'on parle de François Bayrou.
09:12 Parce que Camille, comme on dit chez vous, il a mis un taquet au gouvernement ces dernières heures,
09:19 en disant que le gouvernement de Gabriel Attal était totalement déconnecté.
09:24 Les membres du gouvernement sont des Parisiens, des Franciliens.
09:26 Ils sont absolument hors sol.
09:28 Je ne sais pas d'ailleurs si ce soir le gouvernement a changé...
09:32 Fontainebleau, Lessonne, il n'y a pas non plus...
09:34 Pas vraiment, non. C'est un gouvernement assez Parisien ou Francilien.
09:37 Il a dit qu'il n'y a pas un seul ministre du sud de la Loire. On l'écoute.
09:41 La rupture en France constante, continuelle, progressive et de plus en plus grave
09:51 entre la base et les pouvoirs.
09:55 Les pouvoirs, j'embrasse tous les pouvoirs, y compris le pouvoir médiatique.
09:59 On a vu cette crise en fond des gilets jaunes.
10:03 On vient de voir cette crise en fond des agriculteurs.
10:06 On voit cette crise dans de nombreux secteurs dans le domaine de la santé.
10:11 On voit un gouvernement qui comporte sur 14, 11 ministres parisiens ou franciliens
10:17 et sur 15 membres du gouvernement, pas un seul du sud de la Loire.
10:23 Et vous vous rendez compte que tout ça crée un déséquilibre ?
10:29 Non mais on est vous qui êtes encore plus au sud de la Loire, au sud de la Garonne même.
10:34 Vous dites quoi de Sylvie-François Bayrou ? On ne peut pas lui donner tort.
10:38 Même ce soir, on ne peut pas lui donner tort.
10:40 Le Bernay qui est voisin, non, écoutez, non, je crois que justement,
10:45 et moi j'étais très attentif en effet que les nominations ne soient pas parisiennes.
10:50 Je crois que ce n'est pas le cas. Dominique Faure en charge des collectivités de la ruralité qui est ici.
10:55 Également Nicole Belloubet, Sabrina Gresty-Roubage qui est à Marseille.
10:59 Je peux vous dire qu'elle est née et apprendie dans les quartiers de Marseille.
11:02 C'est quelqu'un qui est tout sauf langue de bois parisienne.
11:06 Marina Ferrari qui est du Modem et qui rejoint Bercy sur le portefeuille très stratégique du numérique, députée de Savoie.
11:13 Donc non, je ne partage pas cette analyse.
11:16 Il parlait des 15 ministres principaux. Juste une remarque Yohann, après on change de sujet.
11:22 Oui, une remarque pour dire que c'est quand même dur d'être porte-parole de la majorité
11:25 ou député de la majorité parce qu'on est obligé de rester des éléments de langage
11:29 et de dire y compris ce qu'on ne pense pas parfois. Je ne dis pas que ça s'applique à vous.
11:33 Je pense que ça s'applique en partie à vous ce soir parce que vous ne pouvez pas nier,
11:36 et c'est incontestable, que les équilibres y compris territoriaux en politique sont extrêmement importants.
11:41 Que les personnalités en politique ça compte.
11:44 Sinon on n'a qu'à mettre des techno à tous les ministères et le problème est réglé.
11:47 Non, le poids politique de la personne qui incarne le sujet est extrêmement important
11:51 pour savoir s'il va gagner des arbitrages à Bercy notamment, etc.
11:55 Donc tout cela est très important, les équilibres territoriaux aussi,
11:59 et c'est vrai qu'ils ne sont pas tellement respectés dans cette équipe gouvernementale-là.
12:02 Alors, une remarque de Tatiana et puis ensuite vous répondez, vous répondez.
12:06 J'irais peut-être pas au silence mais il y a une phrase de François Bayrou.
12:09 Il faut arriver à réconcilier la France qui se bat en bas avec la France qui décide en haut.
12:14 Et c'est la problématique aujourd'hui, cette fracturation de la France.
12:17 Ceux qui ont l'impression d'être des laissés pour compte, la France des villes, la France des campagnes.
12:22 On a vu la colère agricole notamment et donc c'est vrai que c'est absolument essentiel.
12:26 Voilà, répondez, Benoît Monnet.
12:28 Bon, il y a les membres du gouvernement, il ne faut pas oublier non plus les députés
12:31 où chaque semaine on est dans les allers-retours entre Paris et nos circonscriptions
12:35 et on est là pour faire remonter et être sur le terrain.
12:38 Juste, je veux répondre parce que vous disiez en un mois il ne s'est rien passé sur le logement.
12:41 Ça ne vous a pas échappé que nous avons voté deux textes importants,
12:44 l'un sur les copropriétés dégradées et l'un qui vise à rééquilibrer la location entre courte durée et longue durée.
12:51 Donc le gouvernement est au travail depuis le début du mois de janvier.
12:56 Effectivement, il y a eu un peu de temps pour le complément de ce gouvernement,
12:59 on ne va pas se dire le contraire, il y a eu une crise agricole très profonde qui est suspendue.
13:04 Mais je crois que ce soir, nous avons des ministres à la tâche, directement opérationnels
13:08 et qui ont une expérience de terrain, d'élus locaux et d'élus nationaux.
13:12 Donc je suis très confiant, en tout cas moi je m'exprime en tant qu'un des membres de la majorité.
13:18 Nous sommes derrière ce gouvernement de la France.
13:22 Bien sûr, mais on pensait bien que vous n'étiez pas.
13:24 Vous ne pouvez pas avoir une autre position.
13:25 On vous remercie en tout cas d'avoir répondu à nos questions au direct ce soir.
13:27 Merci Benoît Mournet, député Renaissance Haute-Pyrénées.
13:30 Sur un gouvernement hors sol, vous allez entendre la réaction de Marie-Hélène Torval,
13:35 maire de Romand-sur-Isère, qui n'est pas sur la ligne exactement de Benoît Mournet.
13:38 Je trouve que depuis le temps qu'il est élu, c'est quand même bien malheureux qu'il ne le constate que maintenant.
13:47 C'est la première des choses.
13:49 Moi, sur les sujets sur lesquels il est allé, ce sont des sujets que je dénonce depuis un petit peu plus de deux mois,
13:55 suite à l'affaire de Crépol.
13:57 Et je constate qu'il y a une véritable déconnexion entre la considération qui est celle du gouvernement,
14:05 tout simplement, et puis de la réalité vécue sur nos territoires.
14:11 Je l'ai même constaté, vous voyez, dans la conférence de presse qu'a donnée le président de la République.
14:15 Il est revenu sur les émeutes de juillet dernier, et précisant que les jeunes qui avaient opéré ces émeutes,
14:24 finalement, étaient dans une situation de doisiveté, et donnait aussi pour raison les écrans.
14:32 Moi, je me suis dit, mais on ne vit pas dans le même monde.
14:35 On ne vit absolument pas dans le même monde.
14:37 Gaëlle James. Bon. On vit dans le même monde ou pas ?
14:40 Alors, effectivement, on ne vit pas dans le même monde.
14:42 Quand j'entends le président de la République qui parle d'oisiveté après les émeutes qu'on a connues,
14:47 que mes collègues ont connues, je trouve ça hallucinant, j'ai envie de vous dire.
14:52 Or sol, donc. Il est complètement hors sol.
14:54 Mais s'il est sur un sujet comme ça, on peut penser qu'il peut l'être aussi sur d'autres sujets.
14:58 Alors, nous, c'est ce qu'on pense. Avec des termes pareils, on pense qu'il est hors sol.
15:02 Je vous rappelle qu'il y a les Jeux Olympiques, comme même cet été,
15:05 que le président, avec le message du ministre de l'Intérieur,
15:08 a demandé aux policiers d'être présents sur certaines périodes à 100 %,
15:13 notamment pour des couples de policiers.
15:15 Donc, les enfants de ces policiers ne vont pas prendre de vacances.
15:18 Ils vont être oisifs. J'espère qu'il y aura la même clémence
15:22 si les enfants de policiers commettent des délits ou autre chose.
15:25 Je trouve ça complètement hallucinant, encore une fois.
15:28 Ça vous inquiète vraiment, les Jeux Olympiques, là, aujourd'hui ?
15:30 C'est pas que ça m'inquiète, les Jeux Olympiques.
15:32 J'ai entendu que le plan B était vraiment pour la cérémonie d'ouverture.
15:36 C'était plus qu'une option, en ce moment.
15:39 Je ne sais pas si vous avez des informations là-dessus.
15:41 On savait qu'il y avait un plan B, mais…
15:43 Il y a toujours, sur ce genre d'événement, il y a toujours un plan B,
15:46 il y a toujours un plan C.
15:47 Mais qu'il fallait vraiment réduire la voilure.
15:48 Alors, effectivement, comme on le dit partout,
15:50 une cérémonie d'ouverture, d'habitude, c'est dans un stade.
15:53 C'est vrai que là, sur la Seine, c'est quand même pas tous les jours qu'on fait ça.
15:58 En revanche, les policiers sont mobilisés.
16:02 Ils vont faire leur travail.
16:03 Les services de renseignement aussi.
16:06 Il ne faut pas qu'on tombe dans le pessimisme non plus.
16:08 C'est-à-dire qu'on est formés, on est là pour ça, on veut que ça se passe bien.
16:14 Et ça, ça va bien se passer.
16:16 Les policiers sont contents de faire ces JO.
16:19 Avec, effectivement, il faut une certaine reconnaissance.
16:22 On l'a demandé.
16:23 Des primes.
16:24 Vous avez besoin des primes.
16:25 Quand je parle de reconnaissance, c'est très vague.
16:27 C'est-à-dire, effectivement, les primes, le soutien de notre ministre,
16:30 qu'on a constamment, effectivement.
16:32 Lui, il reste au moins jusqu'aux JO.
16:34 On est satisfait, d'ailleurs.
16:35 Effectivement, il y a une continuité, justement, sur ces JO.
16:38 Donc, il faut qu'il y ait vraiment une reconnaissance pour nos policiers
16:41 qui vont participer à ces JO.
16:42 Un sondage intéressant pour CNews Europe 1 et Paris Match.
16:44 77% des Français ne font pas confiance au gouvernement pour maîtriser l'émigration.
16:49 Ce qui est hallucinant dans le sondage, c'est qu'on est seulement deux semaines
16:53 après l'entrée en application de la loi.
16:56 8 Français sur 10 quasiment pensent en réalité que cela ne va servir à rien
17:01 puisque, d'après les Français, vous voyez, on n'a pas confiance pour changer quoi que ce soit.
17:06 Et on nous a dit que c'est la dernière grande loi qui va être possible
17:09 parce que ce qu'on n'a pas dit sur le gouvernement,
17:11 sur ce nouveau gouvernement comme pour l'ancien, c'est qu'il n'y a toujours pas de majorité.
17:14 Moi, ce sondage ne me surprend absolument pas.
17:16 Le contraire aurait été étonnant.
17:18 Parce que, si vous voulez, quand vous demandez aux Français
17:20 "Ce gouvernement est-il le plus à même de maîtriser l'émigration ?"
17:24 Ceux qui répondent oui, manifestement, n'ont pas suivi ce qui se passe dans ce pays depuis 7 ans
17:29 et depuis qu'Emmanuel Macron est arrivé à l'Élysée
17:31 parce qu'il n'y a jamais eu autant d'entrées,
17:33 que ce soit des entrées légales ou illégales, d'ailleurs, depuis 2017 en réalité.
17:38 Donc, ce gouvernement, mais les précédents ne l'ont pas fait davantage.
17:42 Le contexte a aussi beaucoup changé ces dernières années.
17:45 C'est vrai que les flux de migrants sont massifs.
17:48 Mais ce gouvernement, pas plus que les autres, non, n'est pas capable de maîtriser l'immigration.
17:52 On le constate tous les jours avec les crises qui se succèdent
17:55 et les arrivées qui sont effectivement importantes.
17:57 Est-ce qu'on le veut ? On pourrait être capable.
18:00 Est-ce qu'on le veut ? Est-ce qu'il y a une vraie volonté politique ?
18:03 Moi, je dirais que c'est quand même un peu l'angle mort d'Emmanuel Macron jusqu'à présent.
18:06 C'est vrai que c'est là où le bas blesse, si on faisait le bilan déjà de son premier quinquennat
18:11 et puis là du début de son quinquennat jusqu'à la loi immigration.
18:14 C'est vrai que c'était vraiment presque un sujet tabou, si j'ose dire d'ailleurs, pour la Macronie.
18:18 Et puis, deuxième chose, il y a quand même une sorte de gap
18:22 entre la volonté des Français qui étaient d'avoir cette loi immigration
18:25 et de lutter fermement contre l'immigration
18:27 et cette loi immigration qui a été retoquée plus d'un tiers par le Conseil constitutionnel.
18:31 Et donc, le sentiment évidemment pour les Français d'avoir un Conseil constitutionnel
18:34 qui va à l'encontre en fait de ce qu'ils souhaitaient, c'est-à-dire plus de fermeté,
18:37 plus de mesures dissuasives, plus de répression.
18:40 Et donc, c'est vrai que ça pose une question.
18:41 Et du coup, on voit aussi les voix qui s'élèvent parce qu'on voit aussi
18:44 qu'ils sont assez favorables à un référendum justement de la Constitution
18:48 et un référendum sur l'immigration proposé par certains partis.
18:51 Par exemple, le Conseil constitutionnel retoque la possibilité de prendre des empreintes
18:55 d'une personne qui passe la frontière.
18:57 Alors, moi je ne suis pas ici pour parler de la loi immigration,
19:01 moi je suis ici pour parler de la sécurité.
19:03 En revanche, je suis là pour parler des frontières
19:06 et aujourd'hui, c'est vrai que nos policiers ne sont pas assez armés, j'ai envie de vous dire,
19:09 pas assez nombreux, il n'y a pas assez de moyens pour effectivement endiguer les flux migratoires.
19:15 Une fois que les clandestins sont en France,
19:17 c'est difficile aujourd'hui de les expulser, effectivement de les faire retourner dans leur pays.
19:23 Je pense qu'on a vraiment, pas un vide juridique,
19:26 mais il y a vraiment des choses à faire en matière législative.
19:29 Les accords aussi avec d'autres pays, parce que ce n'est pas le tout de dire
19:32 il y a un clandestin, il est sous le coup d'une autre QTF
19:35 et puis de le renvoyer il y a 30 jours par ses propres moyens pour retourner dans son pays.
19:39 Ce n'est pas ça, ce n'est pas aussi simple que ça.
19:41 – Ça veut dire qu'il faut contrôler mieux à l'arrivée.
19:43 – Ah mais je ne dis pas le contraire.
19:45 – Effectivement qu'il faut mieux contrôler à l'arrivée,
19:47 mais une fois qu'ils sont rentrés, je suis d'accord avec vous,
19:49 mais une fois qu'ils sont rentrés, il faut aussi voir les choses autrement
19:52 et faire en sorte que les pays aient un dialogue diplomatique
19:58 pour que les pays puissent accueillir leurs ressortissants.
20:01 Ce n'est pas aussi simple que ça.
20:03 – Marie-Hélène Torrava, là encore, dit qu'il y a des connexions
20:06 entre la politique de l'immigration et ce qu'on vit,
20:09 et ce que vivent les élus, vous allez l'entendre,
20:11 parce que quand la politique consiste à envoyer certains migrants
20:14 dans des communes éloignées de Paris, par exemple, pour une durée limitée,
20:17 d'ailleurs, ça ne fonctionne pas.
20:19 – Lorsque le président de la République fait le choix d'accueillir des migrants,
20:28 inutile de vous dire qu'après ça vient ruisseler sur nos territoires,
20:33 et quand ça vient ruisseler sur nos territoires,
20:35 ça veut dire que cet accueil est confié à des associations
20:39 qui contractualisent avec des bailleurs privés, d'ailleurs,
20:43 sur nos villes, sur nos communes.
20:46 Alors effectivement, les villes moyennes sont la cible préférée aussi
20:51 de ces associations, et on se retrouve avec des populations de migrants
20:55 que l'on retrouve aussi après dans nos structures sociales.
20:59 Donc, je veux dire, c'est tout à fait visible par nos concitoyens,
21:04 donc je comprends que dans un sondage tel que celui-ci,
21:06 nous ayons ce taux de réponse.
21:08 Ça veut dire aussi que l'actualité qui est la réalité des OQTF,
21:14 eh bien vient aussi renforcer ce sentiment de l'incapacité du gouvernement
21:19 à traiter ces problématiques qui sont liées à l'immigration
21:22 et qui sont liées à la sécurité.
21:24 – La Cour des comptes a dit 10% des OQTF, c'est ça qui était…
21:29 – C'est très difficile de gérer les OQTF,
21:32 c'est ce que je disais, ce n'est pas aussi simple que ça.
21:34 Alors, les migrants, on les déplace, on déplace le problème,
21:37 parce que, effectivement, ça gêne Paul, donc on les met chez Jacques, etc.
21:40 Mais les OQTF, c'est quoi ?
21:41 C'est simplement une obligation de quitter le territoire,
21:43 c'est-à-dire que le clandestin a 30 jours…
21:45 – Ah, vous pouvez pas me dire "mais si c'était une obligation" ?
21:47 – C'est une obligation, c'est-à-dire…
21:48 – C'est une invitation.
21:49 – Je ne pense pas que tout le monde comprenne ce que c'est,
21:51 véritablement, une OQTF, c'est-à-dire que…
21:53 – C'est une invitation à quitter le territoire, ce n'est pas une obligation.
21:55 – Oui, on peut dire ça comme ça, c'est une invitation à quitter le territoire,
21:57 c'est-à-dire que le clandestin, aujourd'hui, a 30 jours, par ses propres moyens,
22:01 pour quitter le pays, mais aujourd'hui…
22:06 – Ce n'est pas contraignant.
22:07 – Ce n'est pas contraignant.
22:08 Aujourd'hui, nous n'avons aucun moyen de savoir
22:10 si ce clandestin qui fait l'objet d'une OQTF est parti, est retourné dans son pays.
22:16 Le seul moyen de le savoir, c'est quand il se fait contrôler par la police,
22:19 forcément, il est fiché, on voit qu'il fait l'objet d'une OQTF,
22:22 et à ce moment-là, la police le ramène dans un centre de rétention,
22:25 ou alors, il est assigné à résidence.
22:27 – C'est pour ça que ce n'est pas étonnant, le résultat de ce sondage,
22:30 parce qu'en fait, il n'y a pas la volonté politique derrière.
22:33 – En fait, ce qui est fou, c'est qu'à la fois à la sortie et à l'entrée,
22:36 le rapport de la Cour des comptes, en effet, pointait ses défaillances.
22:38 Les OQTF, en effet, il y a une question de suivi de ces OQTF,
22:43 vous avez tout à fait raison, j'ai même allé plus loin,
22:45 il y avait le rapport Évan Stéphanini, sur l'AM, l'aide médicale d'État,
22:50 qui disait qu'il y avait une énorme faille dans ce système-là aussi,
22:53 parce que figurez-vous que les OQTF, une personne qui est frappée d'OQTF
22:56 va continuer à bénéficier de l'AM, ce qui prouve qu'on vient,
22:59 ils ne sont pas du tout suivis et sous les radars, et donc ils sont dans la nature.
23:03 Deuxième chose, le problème…
23:04 – Peut-être qu'il n'y a pas de croisement de tous les fichiers, non plus.
23:06 – J'en viens là aussi, deuxième problème, ça c'est à l'entrée,
23:08 et la Cour des comptes le pointait, c'est-à-dire qu'il y a malheureusement
23:11 un manque de moyens humains et financiers à l'entrée de nos frontières,
23:15 il n'y a pas assez de contrôle effectif, et il n'y a surtout pas de contrôle efficient,
23:19 si j'ose dire, parce qu'il n'y a pas de prise d'empreintes,
23:22 il n'y a pas de croisement des fichiers, il n'y a pas d'informatisation
23:25 de l'identité justement des personnes contrôlées,
23:28 donc tout ça en effet pose des vraies questions de défaillance, de faille.
23:31 – C'est au policier que ça pose quelque chose.
23:32 – Sans parler des mineurs ?
23:33 – Sans parler des mineurs, d'en accompagner, bien sûr.
23:35 – Pourquoi ? Les mineurs ne parlent pas ?
23:36 – Voilà, et la question de comment on fait ces tests de minorité.
23:38 – Non mais 2024, on n'est pas capable de savoir si un mineur est vraiment mineur.
23:42 – Non mais, pardon, mais on se tire nous-mêmes une balle dans le pied.
23:46 – Parce qu'on ne veut pas, juste on ne veut pas.
23:47 – Vous venez de dire, le conseil constitutionnel a censuré le fait
23:51 que l'on ne puisse recueillir les empreintes des migrants
23:54 qui franchissent nos frontières.
23:55 Je ne sais pas si tout le monde réalise bien quand même,
23:57 au nom de quoi nous ne pourrions pas recueillir les empreintes digitales…
24:01 – Ce n'est pas constitutionnel dit le conseil constitutionnel.
24:04 – Alors à ce moment-là, on change la constitution,
24:07 le président de la République dit on va convoquer un congrès à Versailles
24:10 et on va changer cela, parce que dans n'importe quel autre pays,
24:13 vous arrivez aux Etats-Unis, vous êtes français,
24:15 vous arrivez dans un aéroport avec votre passeport,
24:17 et bien la douane prend systématiquement vos empreintes digitales.
24:20 Je ne vois pas en quoi ce serait dégradant pour les migrants
24:23 de donner leurs empreintes digitales.
24:25 – Ce n'est pas choquant.
24:26 – Mais ce n'est pas choquant et ça contribue à la sécurité du pays aussi.
24:29 – Vous êtes d'accord ?
24:30 – Ah oui, je suis absolument d'accord.
24:31 Effectivement, quand on voyage, comme vous le dites,
24:33 systématiquement les empreintes sont prises.
24:35 – Mais il n'y a qu'en France et qu'en Europe, on voit ce genre de choses.
24:37 – J'imagine que les gens, comme nous, on se plie à ces règles-là,
24:40 ça ne nous choque pas.
24:41 – Et c'est pour ça que le résultat, encore une fois, de ce sondage,
24:44 que disait ce matin Emmanuel Valls, exactement la même chose.
24:46 En fait, il dit, il était l'invité de la grande interview,
24:49 il dit "il n'y a pas de volonté politique, ça fait 40 ans".
24:51 [Générique]
24:54 – Non, ça ne me surprend pas parce que d'abord, les Français, je l'ai dit,
25:00 je l'ai écrit, j'y prends évidemment toute ma part,
25:03 considère que les politiques en matière d'immigration,
25:06 depuis 40 ans, sont à peu près les mêmes.
25:08 Et les uns et les autres vont chercher à chaque fois à maîtriser ces flux migratoires.
25:13 Donc ce que les Français attendent, c'est un changement radical.
25:18 [Bruit de frappe]
25:19 – Bon, il a été Premier ministre, que ne l'a-t-il pas fait ?
25:23 – Personnellement, ça fait un petit peu sourire d'entendre Emmanuel Valls,
25:28 qui a été Premier ministre et qui, en matière d'immigration,
25:31 je n'ai pas le souvenir qu'il ait fait grand-chose au moment où il était aux manettes.
25:34 Donc c'est toujours facile, derrière un écran, de critiquer les uns et les autres.
25:38 – On peut changer de point de vue aussi, on peut réaliser des choses en quelques années.
25:41 Moi, je donne le bénéfice du tout à Emmanuel Valls.
25:44 – Oui, quand on a exercé ce type de responsabilité, qu'on a été Premier ministre,
25:47 qu'on a été ministre de l'intérieur, dire "il n'y a pas de volonté politique",
25:50 ça fait doucement sourire, voilà, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
25:53 Il a été en capacité de changer les choses, il ne l'a pas fait, voilà, point.
25:57 – Mais peut-être le problème n'était pas le même il y a combien, 15 ans ?
26:00 – Non, non, il n'y a pas 15 ans, il a été ministre,
26:03 et Premier ministre entre 2012 et 2017.
26:06 Il a terminé en étant candidat à la primaire,
26:09 il est sorti du gouvernement début 2017, peut-être,
26:12 donc c'est quand même beaucoup plus récent que cela.
26:14 Et encore une fois, il y a 10 ans, le problème de l'immigration
26:18 était quand même un problème qui était connu et qui était massif,
26:21 peut-être pas aussi massif qu'aujourd'hui.
26:23 – C'est pas aussi massif.
26:24 – Non mais on voyait bien, et on voit le problème arriver depuis 20 ans,
26:27 ça fait 20 ans qu'on sait très bien ce qui va se passer,
26:29 parce qu'on sait que la démographie est en train d'exploser en Afrique,
26:33 on voit bien que les vagues migratoires sont de plus en plus importantes,
26:36 qu'on a de plus en plus de mal à surveiller et à réguler
26:39 ce qui se passe à nos frontières,
26:41 donc ce problème on le voit venir depuis longtemps,
26:43 y compris quand Manuel Valls était aux responsabilités.
26:47 – Alors autre enquête intéressante, parce qu'elle dit aussi des choses,
26:50 les Français on la trouille, et au point de s'armer.
26:53 Sondage, 74% des Français déclarent peu confiants,
26:56 donc quant à la capacité du gouvernement à faire face aux problèmes de délinquance,
27:01 se déclarent donc confiants quant à la capacité du gouvernement
27:03 d'assurer leur sécurité, et donc soit vont aux stands de tir,
27:07 et ça a explosé, les stands de tir, soit vont dans des armurieries,
27:12 et on a rencontré un armurier aujourd'hui.
27:15 – Les policiers mettent du temps à intervenir,
27:20 parce qu'il y a des encombrements, parce qu'ils sont très sollicités,
27:23 donc on a vu le Garde-Lyon, ce n'est pas les policiers
27:26 qui sont intervenus les premiers, donc ils savent très bien
27:29 que la meilleure solution c'est d'avoir quand même,
27:32 en premier lieu, une bombe de défense sur eux,
27:35 et je pense qu'il y a beaucoup de personnes que ça rassure.
27:37 – C'est préventif, et je ne veux pas me sentir bête
27:39 si un jour il y a une situation dangereuse chez moi,
27:41 j'ai une petite fille en bas âge, j'ai une femme,
27:44 je vais pouvoir les défendre s'il se passe quelque chose.
27:46 – Il y aura un mot à dire quand même sur les bombes de défense,
27:49 parce qu'en réalité vous avez le droit de les acheter,
27:50 vous n'avez pas le droit de les transporter,
27:52 mais ce qui marche du tonnerre aussi sur les stages de self-défense,
27:55 et en particulier pour les femmes, dans l'après-midi d'ailleurs,
27:57 on a eu le témoignage d'un professeur de self-défense qui l'a confirmé,
28:00 ensuite je vous donne la parole.
28:02 – Il y a deux ans on faisait un stage par mois,
28:07 on avait 30 personnes, aujourd'hui on fait 14 stages dans le mois,
28:11 et dans la journée on a 60 personnes par stage.
28:15 L'idée c'est d'apprendre à anticiper le danger,
28:18 l'évaluer, l'éviter, et auquel cas s'il n'y a pas d'autre solution,
28:21 l'affronter mais dans le strict respect des lois.
28:24 On parlait de la bombe lacrymogène,
28:26 on ne va pas parler d'utilisation de bombes lacrymogènes,
28:28 puisque l'achat est autorisé mais le port et transport est interdit,
28:32 c'est du contrat mentionnel.
28:34 Et le risque d'une mauvaise utilisation ou une réaction impulsive
28:37 peut aggraver la situation.
28:39 À mon sens, ce qu'on fait c'est qu'on travaille beaucoup sur la prévention,
28:43 parce que la self-défense c'est avant tout de la prévention,
28:45 et on travaille sur la confiance en soi.
28:48 - Johan, grave ma guerre ?
28:50 - Non mais ça peut faire sourire, mais c'est en réalité extrêmement grave,
28:54 parce que je crois que c'est précisément la France dont personne ne veut.
28:58 C'est la France des États-Unis, c'est la France de l'Amérique du Sud,
29:01 on parle de sud-américanisation de la France,
29:03 mais dans ce genre de pays-là, on est armé, notamment en Amérique du Sud,
29:07 dans des pays comme le Brésil, etc.,
29:09 parce qu'on considère qu'on n'est pas en sécurité,
29:12 et que l'État n'est pas en capacité d'assurer notre sécurité.
29:15 Mais si c'est ce qui est en train d'arriver en France,
29:17 et c'est ce qui se dessine progressivement,
29:19 puisque les Français ont l'impression, et ça n'est pas qu'une impression,
29:22 c'est quelque chose qui devient de plus en plus concret, de plus en plus réel,
29:26 que l'État ne peut plus assurer leur sécurité,
29:29 qu'ils ne sont plus en sécurité dans la rue,
29:31 qu'ils ne sont même plus en sécurité parfois chez eux.
29:33 Donc on en vient aux self-défenses, et c'est ce qui peut conduire à des drames,
29:37 parce que quand on est armé naturellement, et qu'on ressent un danger,
29:40 on n'hésite pas à se servir de son arme.
29:42 - Que dit la police ?
29:43 - Alors la police, elle dit, c'est vrai qu'avant on parlait de sentiments d'insécurité,
29:47 maintenant on est passé à un stade au-dessus,
29:49 c'est-à-dire qu'aujourd'hui en France, nous sommes en insécurité.
29:52 Quand on voit que les cambriolages ont augmenté,
29:54 les violences sur les personnes ont augmenté,
29:56 87% des femmes se sont faites agresser au moins une fois dans les transports en commun.
30:01 Quand on voit qu'il y a 120 agressions au couteau par jour en France,
30:06 - Et vous dites quoi ? Prenez une bombe lacrymo,
30:09 vous dites quoi aux jeunes femmes ?
30:11 - Mais c'est pas ça le problème de fond.
30:14 Il y a un problème d'autorité dans ce pays.
30:16 Non mais si, je trouve que c'est important de le dire,
30:18 parce que finalement, ce problème d'insécurité,
30:22 les Français aujourd'hui vont essayer de le résoudre avec des petites rustines.
30:26 Alors je vais m'inscrire à un cours d'auto-défense,
30:29 je vais m'acheter une petite bombe lacrymogène,
30:31 mais pourquoi ?
30:32 C'est parce que l'État aujourd'hui est dans l'incapacité
30:35 de donner des sanctions aux délinquants.
30:39 Il y a un problème d'autorité dans les écoles,
30:41 il y a un problème d'autorité dans la famille,
30:43 il y a un problème d'autorité en France,
30:45 et c'est pour ça que les Français se prennent par la main.
30:48 - On doit marquer une pause, mais on revient là-dessus,
30:51 si vous voulez, dans un instant.
30:52 A tout de suite.
30:53 On en était à l'armement, est-ce qu'il faut avoir une petite bombe lacrymo ?
31:00 - Effectivement, on a le droit de les acheter.
31:03 - C'est pas un droit ?
31:04 - Oui, j'ai envie de dire, bah oui.
31:07 - Si ça vous rassure.
31:08 - Si ça vous rassure.
31:09 - Tatiana, si ça vous rassure, faites du Kraft Maga.
31:12 - Je comptais m'inscrire justement.
31:14 C'est vrai que moi je trouve que ce qui questionne,
31:16 c'est, vous vous souvenez en 2022, il y a eu cette fameuse loi
31:19 où il fallait justement rentrer son arme dans un système informatisé.
31:23 On a vu toutes les armes sortir des greniers,
31:25 toutes les armes de famille ressortir des greniers,
31:28 on s'est rendu compte combien la France était armée jusqu'au dent,
31:30 parce que dans les familles, il y avait aussi beaucoup de chasseurs, etc.
31:33 de génération en génération.
31:34 Ça c'est la première chose.
31:35 Donc il y a quand même beaucoup d'armes chez les Français aujourd'hui.
31:37 Donc ça pose aussi des questions quand même sur qui tombe sur ces armes
31:40 et quelle utilisation peut en être faite.
31:42 Deuxième chose, en effet, il y a l'explosion des inscriptions
31:46 dans les centres de tir d'armes, etc.
31:48 Le nombre aussi de personnes qui prennent justement des permis de chasse
31:53 pour pouvoir justement avoir un port d'arme.
31:55 Mais de l'autre côté, en face, on parlait des émeutes tout à l'heure.
31:57 Toutes les armes qu'on a vu sortir, les armes de guerre, les Kalachnikovs,
32:00 qu'on a vu sortir des caves, des quartiers, des banlieues, etc.
32:04 avec des jeunes qui avaient justement ces armes-là.
32:06 Et ça aussi, ça pose question.
32:08 Parce qu'aujourd'hui, on a dans les rues des jeunes trafiquants de drogue
32:11 et pas que, qui ont des armes de guerre.
32:13 - Combien ? 43 morts par balle à Marseille ?
32:16 - Et qui, eux, n'hésitent pas.
32:18 Donc ça, évidemment, ça pose une question sur la façon dont on gère ça.
32:21 Enfin, je vous laisse la parole, évidemment.
32:23 - Non, mais gérer les armes, c'est très difficile.
32:26 Parce que, comme vous le dites, c'est une filière illégale.
32:28 On trouve des armes un petit peu partout, c'est très facile.
32:30 - Vous avez vu l'histoire de la 3D, des gens qui ont imprimé ?
32:33 C'est à Marseille, cette semaine.
32:34 - C'est à Marseille. Alors oui, oui, c'est à faire là.
32:36 - On a trouvé des armes qui sont fabriquées en pièces détachées, comme ça,
32:38 avec un imprimant 3D.
32:40 - Alors, c'est inquiétant, encore une fois.
32:42 Il ne faut pas tomber dans le pessimisme.
32:43 Mais même si le ministère de l'Intérieur a un œil attentif
32:47 sur cette nouvelle technologie, comme vous le dites,
32:49 néanmoins, il faut y faire attention.
32:51 Parce qu'effectivement, une arme, ce genre d'arme,
32:54 en tout cas fabriquée par la 3D, n'est pas tracée.
32:57 C'est la base. Le marquage, c'est quand même la base.
33:00 Avec l'année, le modèle, le calibre, le nom du fabricant, etc.
33:03 Le petit poinçon pour dire, voilà, cette arme a été testée.
33:06 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, ça nous échappe un petit peu.
33:10 Après, elles ne sont quand même pas très fiables.
33:14 C'est-à-dire qu'il y a le risque, et ça, ils le savent, les délinquants,
33:17 que l'arme puisse exploser entre les mains de la personne.
33:23 Mais en revanche, pour nous, service de police ou de police judiciaire,
33:28 de retracer, de retrouver l'auteur ou même le revendeur de cette arme,
33:32 c'est très difficile.
33:33 - Mais il y a aussi dans les dernières actualités,
33:35 les questions de "homejacking" hyper violentes,
33:37 avec des cambrioleurs qui viennent à 6 à 10 avec des armes.
33:41 C'est aussi le souhait de certains de faire de l'autodéfense.
33:44 Et ça pose une vraie question aussi, une problématique.
33:46 Une américanisation de la société française, aussi, accessoirement.
33:49 - Sud-américanisation, même.
33:50 - Le "homejacking", on a affaire beaucoup à des bandes de cités.
33:55 Ce ne sont pas les gros gangs organisés, comme on peut se l'imaginer.
33:58 Souvent, dans la bande, ils sont 6-7, il y a souvent des mineurs,
34:02 ils arrivent avec des armes, mais ils ne sont pas formés ou organisés
34:06 pour les "homejacking".
34:07 - C'est de l'argent facile.
34:10 - Vous connaissez les prisons françaises,
34:12 mais vous ne connaissez peut-être pas les prisons du Salvador.
34:15 Le Salvador a été grand grainé pendant des années par la guerre des gangs
34:18 qui tenaient la drogue.
34:20 Ça fait des milliers de morts dans la population.
34:22 On a des gens qui étaient armés.
34:24 C'était un état dans l'état, un narco-état.
34:26 État d'urgence, les gangs, aujourd'hui, sont en prison.
34:29 Il y a un nouveau président.
34:30 Parfois, on arrête des gens de manière arbitraire.
34:33 Il y a un traitement terrible en prison.
34:35 Il n'y a pas de droit de l'homme, il n'y a pas d'ONG.
34:37 Il y a une prison de 40 000 places qui a été construite en deux ans.
34:42 C'est pire que le bagnac alien.
34:44 Regardez cette séquence.
34:46 - Quartier confié à l'armée, arrestation de 75 000 gangsters,
34:52 construction d'une méga prison de 40 000 places.
34:55 Le régime d'exception a fait l'effet d'un électrochoc.
34:58 Le taux d'homicide a même été divisé par 35.
35:01 Du jamais vu depuis trois décennies.
35:04 - Au total, 22 000 membres de gang n'ont pas de matelas,
35:07 dorment par terre et ont deux repas par jour.
35:09 Ils vivent dans de telles conditions qu'aucun des membres de gang
35:12 qui se trouvent à l'extérieur ne veuille entrer en prison.
35:15 Il est important que les prisonniers sachent que s'ils essayent
35:18 de faire les malins, nous passerons de deux repas à zéro
35:22 et nous verrons combien de temps ils tiendront.
35:24 - Beaucoup de gens pensent que c'est une dictature,
35:26 mais si c'était une dictature, elle serait excellente.
35:29 - Depuis son élection en 2019, certaines ONG dénoncent
35:32 les conditions de détention des prisonniers
35:34 et des arrestations arbitraires.
35:36 - Bien sûr, ça ne fait pas rêver.
35:38 Évidemment, on ne voudrait pas ça.
35:40 Mais quand même, quand il y a de la volonté politique...
35:43 - Vous allez très loin là, Olivier, franchement.
35:45 - Non, mais là, ils étaient dans un état, c'était plus possible.
35:48 Ils ne vivaient plus, en fait, en réalité.
35:50 - Mais c'est vrai que quand on regarde ces images,
35:52 c'est vrai que c'est fort, c'est assez abrupt.
35:55 Et quand on regarde nos prisons aujourd'hui en France,
35:58 il y a peut-être un juste milieu.
36:00 - Oui, deux ans pour faire sortir une prison de 40 000 places,
36:04 ils sont hyper violents, mais là, en fait,
36:06 ils ont dit stop, ça suffit, quoi.
36:08 Soit l'État est géré par des narcos et c'est terminé,
36:11 et vous ne vivrez plus sous la coupe des narcos,
36:13 soit on fait un traitement de choc, en réalité.
36:16 - Vous savez qu'aux Pays-Bas, il y a une véritable inquiétude
36:18 concernant précisément le pouvoir des narcotrafiquants
36:21 qui est de plus en plus important
36:23 et qui commence à avoir des répercussions politiques
36:25 extrêmement graves, avec des personnalités politiques
36:29 qui sont surprotégées précisément parce qu'elles sont menacées
36:32 de mort par ces narcotrafiquants.
36:34 Les Pays-Bas, c'est évidemment l'une des portes d'entrée
36:36 en Europe, notamment pour la cocaïne qui vient d'Amérique du Sud.
36:39 Et ces narcotrafiquants sont en train de peser,
36:42 de dégrader très, très lourdement la démocratie
36:46 en ce moment en Hollande.
36:48 - Oui. En fait, c'est pour ça qu'on parle des armes,
36:50 il y a des armes partout.
36:52 À un moment, on peut basculer. Il y a certains quartiers,
36:54 c'est les mêmes systèmes que l'Amérique du Sud, en réalité.
36:58 - On n'est quand même pas, heureusement,
37:00 on n'a quand même pas les Maras chez nous.
37:02 Je ne sais pas si certains ont vu la vue d'Aloka,
37:03 mais sincèrement, ce film...
37:04 - Non, mais il faut faire attention.
37:05 - On n'en est pas là, évidemment, bien sûr.
37:07 Mais à la fois, c'est vrai que c'est un traitement de choc.
37:10 C'est l'armée partout qui quadrille le quartier,
37:12 qui les fait tous sortir.
37:14 C'est des détentions et des arrestations arbitraires.
37:16 C'est des morts, près de 200 morts quand même
37:18 en prison depuis 2022, avec des coups sur le corps, etc.
37:21 On est hors de l'État de droit.
37:24 C'est une dictature totale.
37:26 Et on ne souhaite absolument pas ça.
37:28 - Les ONG, c'est évidemment ça, etc.
37:30 - Mais en revanche, ce que ça montre,
37:32 c'est combien un tout petit pays, 6,8 millions d'habitants,
37:36 peut basculer, en effet, à cause de trafic de drogue,
37:39 dans un narcotrafic.
37:41 C'est exactement ce que vous disiez.
37:42 Et donc, c'est une ultra-violence.
37:43 - Aujourd'hui, en France, effectivement,
37:45 on a démantel, heureusement, les trafics de stup' en France.
37:48 Mais une fois qu'on a démantelé un réseau,
37:50 le lendemain, il y en a un autre qui se met en place.
37:53 Puisque les délinquants prennent la place,
37:55 la nature a rendu vide et c'est reparti.
37:57 Donc il faut montrer l'exemple, effectivement,
37:59 pour ne pas tomber, justement, dans ce genre
38:01 de guerres des gangs et de narcos.
38:04 - Merci beaucoup d'être venue nous voir.
38:06 - Je vous remercie, avec plaisir.
38:07 - J'espère que vous reviendrez, Gaëlle Tchèbe.
38:08 - Avec plaisir.
38:09 - Parce que je crois que vous êtes la seule femme
38:10 à la tête d'un syndicat de police.
38:12 - Je suis, aujourd'hui, effectivement,
38:14 la seule femme secrétaire générale d'un syndicat de police.
38:17 - Moi, je veux quand même saluer ça,
38:18 parce que j'étais très heureuse de partager cette émission
38:21 avec la seule femme.
38:22 Et je me souviens, j'avais souligné, en effet,
38:24 la nomination à la tête de la DGSI d'une femme aussi,
38:27 une première.
38:28 - Absolument.
38:29 - Et ça fait du bien, je trouve.
38:30 - Et on n'a pas suffisamment rappelé que, ce soir,
38:32 la principale nomination du gouvernement,
38:34 c'est une femme.
38:35 - C'est une femme, et c'est Nicole Derube.
38:37 - Merci, Johan, merci, Tatiana.
38:38 Dans un instant, merci à Valérie Rechta,
38:41 à Maxime Lavandier, qui m'ont aidé
38:42 à préparer cette émission.
38:43 La dernière de la semaine, puisqu'on va se retrouver lundi.
38:46 Dans un instant, Maureen Vidal va vous présenter
38:49 l'édition de 22h et à 22h30, comme tous les soirs.
38:52 Julien Pasquet pour Soir Info.
38:53 Bye bye, merci beaucoup.
38:55 beaucoup.
38:56 ...

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