Le Meilleur de l'info (Émission du 25/01/2024)

  • il y a 7 mois
Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo
Transcript
00:00 Bonsoir à tous, merci d'être avec nous pour le meilleur de l'info.
00:02 Une nouvelle journée de colère, une nouvelle journée de colère et de
00:05 manifestation, de barrage pour les agriculteurs qui attendent les annonces
00:09 de Gabriel Attal. Demain des annonces dont ils espèrent des effets immédiats, en
00:13 particulier sur la levée des taxes sur le GMR, mais aussi des promesses de
00:17 cohérence, de simplification et puis surtout des mesures qui leur permettent
00:20 de vivre, de vivre de leur travail. C'est le moins que l'on puisse demander
00:23 lorsque l'on passe plus de 50 heures dans une exploitation, dans un champ ou
00:27 dans une étape. Toute la journée, les actions se sont multipliées, pas
00:30 simplement des barrages. Beaucoup de déchets ont été répandus ces dernières
00:33 heures. La pression monte sur le gouvernement. On reverra les images avec
00:38 nos invités. Alexia H, bonsoir. Vous êtes agriculteur dans l'Oise, vous êtes le
00:43 président des Bétraviers de l'Oise. Grégoire de Fournaze, bonsoir. Vous êtes
00:48 député de la Gironde et je le disais tout à l'heure, vous êtes viticulteur,
00:51 votre père est encore viticulteur. Vous avez interpellé
00:56 d'ailleurs cette semaine le ministre de l'Agriculture. On reverra peut-être la
01:01 séquence tout à l'heure. Et puis Tatiana Renard-Barçal, bonsoir.
01:04 Journaliste politique. Mais on va d'abord se diriger sur le
01:10 terrain du côté de Beauvais pour savoir si, Mikaël Dos Santos, il y a beaucoup de
01:14 motivés qui ce soir se disent qu'il faut se diriger vers Paris.
01:24 Oui, beaucoup d'agriculteurs motivés, comme vous le disiez effectivement
01:28 Olivier. Ici à Merue, on se situe dans l'Oise sur l'autoroute A16.
01:33 Ici, il y a un blocage avec des tracteurs, des voitures, une
01:38 centaine de personnes est ici présente. Pour le moment, l'esprit est bon enfant.
01:44 On se restaure, vous pouvez le voir avec quelques saucisses. Au fond, il y a
01:49 un barnum où il y a des boissons. Les agriculteurs présents peuvent se
01:54 restaurer, boire du café aussi pour se redonner un peu d'énergie. Car on le
01:58 sait ici, la nuit va être longue. Beaucoup des agriculteurs présents ici
02:03 en dessous de ce pont comptent dormir ici. Pourquoi ? Parce que demain c'est une
02:08 journée de nouvelles journées de mobilisation qui va se dérouler. On va à
02:13 priori partir dès 14 heures. Voilà, dès 14 heures, les personnes présentes vont se
02:19 diriger vers Paris. Depuis ce matin, ils ont fait des dizaines de kilomètres
02:23 pour se diriger vers la capitale. Et tout le monde, bien évidemment, attend les
02:27 annonces de Gabriel Attal demain matin. On le sait, à priori, c'est ce qu'on nous
02:32 dit ici, on n'attend pas de révolution. On n'attend pas de Gabriel Attal
02:38 qu'il change totalement la donne et qu'il accepte toutes les revendications des
02:42 agriculteurs. Mais on attend des gestes, des efforts. Des efforts déjà au niveau
02:46 nationaux avant d'avoir des efforts au niveau européen et des efforts de
02:50 Bruxelles. Une chose est sûre, la contestation va se poursuivre dans la
02:55 journée de demain et on nous le dit, quoi qu'il en soit, on va revenir, on va se
02:59 diriger vers la capitale et la mobilisation va continuer ce week-end,
03:03 voire la semaine prochaine. C'est ce que nous disent ici les agriculteurs.
03:07 Alors j'imagine. Merci, Mickaël. On vous retrouvera d'ailleurs tout à l'heure avec
03:10 l'un d'entre eux. Alex Siyach était là où vous êtes exactement, à Méru, tout à
03:15 l'heure. Donc il a vu deux, trois copains qui étaient là. Il dit "mais ça devait pas
03:19 fuiter l'info, on arrivait sur Paris". Mais si, l'info a fuité. Vous serez sur Paris
03:24 demain, devant l'Assemblée nationale, sur la place de la Concorde ou pas ?
03:27 C'est pas forcément utile. Vous croyez que pour maintenir la pression, on a besoin de
03:31 venir jusqu'au milieu de Paris ? Il n'y a pas besoin. C'est déjà bouché naturellement.
03:35 Est-ce que vous serez à leur côté, monsieur le député, demain ? Vous serez barricadé dans l'Assemblée ?
03:44 Oh, je sais pas. Ces derniers mois, j'ai pas eu trop l'occasion
03:48 d'avoir besoin de me barricader personnellement dans l'Assemblée nationale.
03:51 Mais je suis évidemment de cœur avec les agriculteurs, dont je suis d'ailleurs.
03:55 Mais ce qui est important dans ce contexte, c'est surtout qu'il y ait des
03:59 réponses politiques qui arrivent. Parce qu'on voit que le mouvement se radicalise.
04:02 Et le mutisme du gouvernement en face de ça est quand même assez pathétique.
04:07 On va commencer peut-être par voir les trois moments forts que l'on a retenus
04:12 nous cette journée. Première séquence, ce matin, on est passé à côté du drame
04:16 sur Lavins, du côté de Montauban.
04:19 Je suis allé dans mon tracteur pour dormir, comme toutes les nuits,
04:24 depuis que nous sommes sur le barrage de Lavins.
04:27 D'un coup, j'ai vu deux balleaux de foin qui ont commencé à avancer, une voiture
04:31 qui a suivi, et un balleau de foin et une voiture qui a continué, qui a tapé
04:35 contre la rambarde et qui a continué, qui a fini quelques mètres plus loin.
04:39 Et en gros, ils sont passés à 4-5 mètres de moi. J'ai demandé à ce qu'on
04:44 m'explique comment c'était possible, sachant que dans un tout est fermé.
04:47 Voilà, vraiment, les choses se sont tendues ces dernières heures sur les barrages.
04:53 Alors, ce n'est pas la généralité, ce qui s'est passé, mais quand même,
04:57 on peut avoir des accidents.
04:59 Il y a un gradien en fait sud-nord. Plus on va au sud, plus ça se tend.
05:02 C'est assez simple à expliquer. C'est que, d'un point de vue revenu,
05:06 plus vous allez au sud, plus c'est compliqué, jusqu'à perdre beaucoup d'argent
05:10 quand vous arrivez sur des régions où il n'y a eu que 150 mm d'eau cette année.
05:14 – En début de semaine, Alexandre Arsenac, agricultrice de 37 ans et sa fille de 12 ans
05:19 qui se trouvait sur un barrage de l'Ariège à Pamier sont mortes.
05:22 Je fais une parenthèse, il y a eu une polémique sur la minute de silence
05:26 qui a été demandée et qui a été finalement écartée à l'Assemblée nationale.
05:30 – Alors, je n'ai pas eu cette information.
05:33 Dans la mesure où on fait une minute de silence pour Naël,
05:35 il me semble quand même que pour cette femme, ça aurait été une bonne chose,
05:38 d'autant plus qu'elle a été tuée par un OQTF.
05:41 Donc ça aurait été un beau symbole de rendre hommage à cette mère de famille.
05:46 – Tatiana, est-ce qu'il fallait une minute de silence ?
05:49 La question s'est vraiment posée, finalement, ça a été écarté.
05:54 – Partant du principe que le Premier ministre et le Président de la République
05:58 se sont exprimés tous les deux via les réseaux sociaux pour dire que c'est un drame, etc.
06:03 Peut-être qu'en effet ça aurait pu être le cas et important pour les agriculteurs
06:08 parce que ça a vraiment été vécu comme un drame et c'est un drame.
06:11 – Ça l'est totalement.
06:12 – Moi je rajouterais juste qu'on a l'œil fixé sur les agriculteurs tous les trois jours
06:16 avec les satellites aujourd'hui qui nous contrôlent tous les trois jours.
06:19 Mettre un peu l'œil sur ces gens qui sont dans un drame, ça aurait été pas mal quand même.
06:23 – Vous expliquerez comment ça marche cette histoire de satellite ?
06:27 Parce que je crois qu'il y a des jours où vous avez le droit de mettre des semences,
06:32 il y a des jours où il faut le faire, il y a des jours où vous n'avez pas le droit
06:34 et tout ça est contrôlé non pas par l'œil de Moscou
06:38 mais par l'œil de la police en quelque sorte.
06:41 – Par l'intelligence artificielle.
06:43 Les photos sont prises tous les trois jours et analysées par une intelligence artificielle.
06:47 – Qu'est-ce que ça analyse exactement ?
06:48 – Ça analyse la couleur de la terre, la couleur de la culture
06:51 et en fonction ça dit, il y a une erreur ou il n'y a pas d'erreur.
06:54 Et s'il y a une erreur c'est à nous d'aller prendre une photo sur le terrain
06:58 pour prouver qu'il n'y a pas d'erreur.
07:00 – Moi quand j'ai appris ça, parce que la plupart d'entre nous
07:04 avons appris ce genre de choses récemment,
07:07 c'est-à-dire qu'on se disait, on sème ou on met en terre en fonction du temps,
07:12 en fonction des éléments, en fonction de la région,
07:15 pas en fonction d'un calendrier qui est prévu par je ne sais qui.
07:18 Et surtout on n'est pas fliqué lorsqu'on fait son travail.
07:22 – Pour le coup le calendrier il est fixé non pas par l'Europe,
07:25 non pas par la France mais par les départements
07:27 et suivant un département ou l'autre département
07:29 vous avez un calendrier qui change notamment pour les couverts d'été
07:34 et vous avez le droit à certaines périodes et pas à d'autres,
07:36 vous passez le département, la date ce n'est pas la même.
07:38 Enfin on est dans une gap vie en termes de normes,
07:42 en termes de déclarations et en termes de contrôles,
07:45 en fait ça devient fou quoi.
07:47 – Comment c'est arrivé, comment on en est arrivé là ?
07:49 – Le fond du problème c'est qu'on ne considère plus les agriculteurs
07:51 comme des producteurs mais comme des pollueurs.
07:53 Ils sont considérés comme des gens qui ont un impact sur la nature qui est négatif
07:59 et donc on n'est plus dans le contrôle mais on est dans le harcèlement,
08:02 dans la persécution avec une volonté si vous voulez de les dégoûter de leur travail,
08:06 c'est évident.
08:08 – Autre séquence, cet échange à la mi-journée entre le patron de la FNSU
08:11 et un agriculteur qui lui reprochait de ne pas en faire assez en réalité.
08:16 [Générique]
08:17 – Il ne faut pas nous mettre dans des impasses
08:19 parce qu'aujourd'hui quand on fait du coltas…
08:20 – On vient dans les impasses.
08:21 – Mais je sais ce qui se passe ici à Niteri, je suis venu voir,
08:24 je sais bien ce qui se passe sur les Altis.
08:26 – Je produis de la moutarde à Dijon.
08:28 – Mais je sais qu'on ne va plus pouvoir en faire.
08:29 – On fait 200 kg de moutarde d'hectare parce qu'on n'a pas l'insecticide.
08:34 – Mais ce n'est pas…
08:35 – Non mais c'est vrai, alors la moutarde elle vient d'où ?
08:37 – Elle vient d'Ukraine.
08:38 – Elle vient du Canada.
08:38 – Elle vient du Canada en premier.
08:40 Quand vous avez un morat qui nous dit de produire de la moutarde,
08:42 on a 25 hectares, on ne sait même pas comment…
08:44 On est emmerdé !
08:45 [Bruit de feu]
08:46 – Dans cette séquence on comprend d'abord plusieurs choses,
08:48 on comprend que la moutarde de Dijon c'est un rêve qui n'existe plus,
08:51 le grain de moutarde c'est canadien et c'est ukrainien.
08:54 – Je vais laisser Agributor là-dessus, moi ce serait plutôt sur l'analyse politique,
08:57 c'est-à-dire que là quand même ce qui est fou,
08:59 c'est qu'on voit la crainte justement de la FNSA
09:02 mais aussi d'autres syndicats de se faire déborder par leur base,
09:04 parce qu'en fait c'est ça la réalité,
09:05 c'est que les syndicats sont en train de perdre le contrôle sur leur base,
09:09 d'ailleurs ce mouvement est né de la base à Toulouse en Occitanie, je le répète,
09:12 et donc c'est ça en fait la crainte.
09:13 Et d'ailleurs ce soir le président de la FNSA qui était sur une autre chaîne,
09:16 chez nos confrères, on voyait qu'il marche sur des œufs,
09:19 parce que d'abord les revendications sont tellement hétéroclites et protéiformes
09:22 que pour contrer tout le monde du coup il a fait un catalogue de plus de 100 propositions,
09:25 ce qui est énorme, mais surtout parce qu'on sent en effet
09:28 qu'il y a un désir de poursuivre ce mouvement,
09:30 qu'il y a des actions parfois un peu violentes
09:33 parce qu'il y a besoin aussi des actions coup de poing,
09:35 et que du coup il y a aujourd'hui une divergence de point de vue parfois,
09:38 et que encore une fois la base est en train vraiment de prendre le pas sur les syndicats.
09:42 Je répète quand même qu'actuellement en janvier l'année prochaine,
09:45 il y a les élections des chambres d'agriculture,
09:47 donc c'est un petit enjeu pour les représentants syndicaux.
09:49 On a toujours dit que la FNSEA représentait surtout les gros, les puissants,
09:53 les agriculteurs qui pesaient lourd dans l'économie,
09:57 et ce n'était pas forcément ce qu'ils représentaient les indépendants,
10:00 les agriculteurs qui sont plus petits.
10:03 Aujourd'hui la FNSEA représente tout le monde en proportion,
10:07 c'est celle qui a le plus d'adhérents en bio par exemple aujourd'hui en France.
10:11 C'est le plus gros syndicat et c'est celui qui parle pour tout le monde.
10:14 J'ai envie de dire que la FNSEA c'est ces gens qui sont sur les barrages,
10:17 ça démarre d'en bas et c'est chaque adhérent qui fait remonter ses doléances.
10:21 Et là où c'est compliqué pour le président Arnaud Rousseau,
10:25 c'est qu'il doit faire une synthèse de tout ça et le défendre.
10:28 Mais de toute façon c'est quand même la base qui commande et qui a toujours commandé.
10:31 – Moi je trouve que les revendications sont quand même assez claires
10:35 et il n'y en a pas tant que ça.
10:37 Ce que disent les agriculteurs,
10:39 c'est que vous êtes en train de nous imposer des normes qui sont intonables,
10:42 tout en nous laissant en concurrence avec des pays du monde entier
10:45 qui ne respectent aucune de ces normes.
10:47 C'est ça en fait…
10:47 – En fait il y a plusieurs niveaux.
10:49 Vous avez d'abord le niveau français,
10:52 c'est-à-dire que quand l'Europe pond une norme ou pond une règle,
10:56 vous avez derrière la France qui met une règle supplémentaire.
10:59 Et ensuite au niveau européen, quand on nous met une contrainte,
11:03 derrière on libéralise pour justement que ce qui n'est pas produit chez nous
11:06 puisse être importé pour que personne ne meurt de faim.
11:09 Quand vous voyez qu'on a fermé 5 usines, 5 sucreries en 5 ans,
11:13 et la conséquence c'est quoi ?
11:14 C'est qu'aujourd'hui pour contenter le marché,
11:15 on importe 700 000 tonnes de sucre d'Ukraine.
11:18 – Excusez-moi mais on détruit aussi, par la mise en concurrence déloyale,
11:22 des filières qui existent et qui peuvent produire.
11:26 Mais par le prix on est capable de les mettre…
11:28 – Et de la valeur ajoutée.
11:29 – Ce que je veux dire c'est que je pense qu'il faut vraiment se mettre d'accord là-dessus.
11:31 Et c'est là-dessus aussi que l'appréciation de la réponse du Premier ministre
11:36 va devoir se faire.
11:37 C'est sur cette revendication principale,
11:39 c'est le fait qu'il y a des normes qui sont intenables,
11:42 des normes environnementales qui sont intenables,
11:44 et vous nous laissez en concurrence avec des pays qui ne respectent pas ces normes.
11:47 Et c'est sur cette question qu'il va falloir une réponse.
11:49 Après la question de la complexité administrative, des contrôles,
11:53 ça c'est aussi des problèmes que rencontrent les agriculteurs,
11:55 mais ce n'est pas ces problèmes-là qui font mourir l'agriculture aujourd'hui.
11:59 – Sauf que vous savez comment Monsieur le député,
12:01 qu'il y a là une demande d'action urgente, de réponse urgente,
12:04 et que sur ce que vous venez d'évoquer ça ne peut pas être à court terme.
12:07 C'est-à-dire que le court terme ça peut être le GNR, le gazole non routier,
12:11 ça peut être éventuellement débloquer les aides de l'APA
12:13 qui n'ont pas encore été payées, encaissées,
12:14 ce que demandait le président de la FNSEE Or.
12:16 Ça peut être éventuellement la MHE arriver à rembourser les frais vétérinaires,
12:20 mais pour le reste, pour tout ce qui concerne des choses
12:23 beaucoup plus importantes, plus lourdes,
12:24 ça ne peut pas être demain, ça ne peut pas être la semaine prochaine.
12:26 – Enfin, on se rend compte que dans bien des cas,
12:29 il y a des choses qui sont possibles alors qu'on nous dit que c'était impossible.
12:32 Il y a trois ans, quand on a remis un insecticide,
12:34 parce qu'on était vraiment dans l'impasse
12:36 et qu'on allait perdre toute une filière bettravire d'un seul coup,
12:38 on a pu le remettre, on nous disait toujours,
12:40 "C'est pas possible, c'est pas possible".
12:41 Aujourd'hui, ces gens sont élus, sont aux commandes,
12:44 et c'est à eux de se débrouiller.
12:45 Nous, on veut une baisse des normes, il n'y a pas d'histoire.
12:47 Et M. le député a raison, c'est qu'aujourd'hui,
12:51 plus vous mettez des normes en France, plus vous allez polluer ailleurs.
12:54 Vous allez importer l'écologie, la mauvaise écologie.
12:56 – Allez-y rapidement, mais moi, j'ai entendu "Ukraine" tout à l'heure,
13:00 dans la moutarde, avant de préparer cette émission,
13:02 vous m'avez parlé de "bettrave", vous m'avez dit "la concurrence, c'est l'Ukraine".
13:05 On a aperçu des images de poulet et on s'est aperçu également
13:08 que 70%, plus de 70% des poulets qu'on mangeait ici étaient ukrainiens.
13:13 Donc il y a un sujet sur l'Ukraine.
13:14 – Oui, mais c'est comme sur le poulet, sur les fruits et légumes,
13:17 sur la bettrave, sur la cerise, sur la viande bovine,
13:21 sur toutes les productions, en fait, il y a une concurrence
13:23 qui est en train de gagner en France.
13:25 – Des loyales ou pas des loyales ?
13:27 – Bien sûr des loyales, quand les Ukrainiens ont droit à un OGM,
13:31 quand les Ukrainiens ont droit à un fongicide
13:33 qu'on n'a plus le droit d'utiliser depuis 10 ans,
13:35 quand les Ukrainiens ont droit aux néonicotinoïdes
13:37 qui nous ont été interdits, évidemment que c'est des loyales.
13:40 Si on met une norme, il faut absolument bloquer ce genre de concurrence.
13:44 – Alors moi je trouve ça génial parce que j'ai regardé le poulet,
13:47 je me suis dit "bon le poulet, en fait, on n'est pas en train de sauver l'Ukraine
13:51 quand on consomme du poulet ukrainien".
13:53 Le leader du poulet ukrainien c'est un oligarque russe,
13:56 il s'appelle Yuri Kosyuk, il vit à Londres.
13:58 – Une société basée à Chypre.
14:00 – Voilà, donc il faut faire attention.
14:02 – Il faut comprendre quand même qu'aujourd'hui, l'Ukraine,
14:04 il n'y a plus aucune norme sanitaire ou aucune norme environnementale
14:07 sur les productions agricoles.
14:08 C'est un pays en guerre qui est en train de livrer une guerre,
14:10 donc la production du poulet aujourd'hui en Ukraine,
14:13 c'est une véritable catastrophe.
14:14 – Et il faut mettre en parallèle ce qui se passe dans nos filières,
14:16 louer a fermé 8% de ses poulaillers.
14:19 Donc voilà, vous mettez une norme sur nos agriculteurs,
14:23 vous perdez la production et vous importez n'importe quoi.
14:26 – Demain, il n'y aura plus de Français,
14:27 dans quelques temps, d'ici trois ans je crois,
14:29 il y a plus de deux d'importation en France.
14:31 – En cage, les oeufs en cage, c'est interdit en France, mais on les importe.
14:34 – Moi ce que je voudrais dire sur les solutions quand même,
14:36 c'est un peu facile quand le gouvernement dit "c'est l'Europe, on ne peut rien faire".
14:39 Je veux dire, sur la question des betras et les néonicotinoïdes,
14:43 c'est quand même Barbara Pompili qui est membre de la majorité.
14:45 Vous avez Pascal Canfin, qui est président de la commission environnementale
14:51 au Parlement européen, qui est membre de la majorité.
14:54 Ces gens-là ont voté les traités de libre-échange,
14:55 ils ont voté "Ferme tout fort" qui est une feuille de route de décroissance pour l'agriculture.
14:59 Donc le gouvernement aujourd'hui soutient cette décroissance agricole.
15:02 – Et là vous avez un exemple de ce qui peut être fait très très vite,
15:05 c'est-à-dire que cette loi nous pénalise encore.
15:07 Il y a deux manières actives qui sont utilisables en Belgique,
15:09 pas utilisables en France, interdites,
15:11 et qui nous permettent de protéger les pommes de terre et les betraves.
15:14 Donc vous faites 10 km, d'un côté vous y avez le droit,
15:17 de l'autre côté vous n'avez pas le droit.
15:18 On ne va plus avoir de plantes pommes de terre dans deux ans.
15:20 – Non, concurrence… – Intra-européenne.
15:23 – On écoute Tatiana, mais c'est vrai que la concurrence elle est en Europe,
15:26 elle n'est pas simplement avec le ménage sur…
15:28 – Il y a les deux niveaux.
15:29 – Mais l'Europe c'est hallucinant, on en parlera tout à l'heure.
15:31 Tatiana ?
15:32 – Il y a deux choses, là-dedans j'entends aussi,
15:34 j'ai une autre vision, la vision du consommateur,
15:37 il y a aussi de la pédagogie et une responsabilisation de consommateur à faire,
15:41 parce qu'il faut en fait expliquer aussi qu'en réalité,
15:44 ce n'est pas beaucoup plus cher de consommer bon, de consommer local,
15:49 et qu'il faut mettre le juste prix si on veut pouvoir faire des vêtements…
15:51 – La réalité c'est que c'est jamais le consommateur qui va décider,
15:54 le consommateur, il y a une franche de la population.
15:57 – En amont de ça, il y a aussi la loi EGalim qui est très importante pour vous,
15:59 pour aussi être bien payé…
16:01 – Mais qui va retourner, les grandes distributions mettent en place
16:03 des centrales d'achat européennes, qui contournent la loi française, donc c'est fini.
16:07 – Aujourd'hui il se trouve qu'il y a une décision qui a été prise déjà,
16:08 donc c'est déjà un pas vers vous, c'est qu'en fait aujourd'hui la DGCCRF,
16:13 le contrôle va pouvoir être demandé par le ministre de l'agriculture
16:16 et pas seulement de l'économie.
16:16 – Ça fait un an et demi que moi j'ai demandé mon rapport parlementaire.
16:18 – Mais n'empêche cette question du contrôle, c'est à l'importance.
16:21 – D'accord, très bien, mais ça ne change rien,
16:24 si vous êtes en distorsion de concurrence à l'intérieur de l'Europe et à l'extérieur,
16:28 vous ne pouvez pas y arriver, ce n'est pas possible.
16:30 – Heureusement que je vous ai demandé de tout faire court.
16:32 – Ce que je voulais dire sur le consommateur,
16:34 c'est qu'encore faut-il qu'il soit informé.
16:36 – Je suis pour ça, je disais, c'est en de la pédagogie, c'est tout.
16:38 – Non, mais attendez, vous avez un dispositif dans la loi EGalim 2
16:41 qui consiste à ne réserver le drapeau français qu'aux productions
16:44 dont l'ingrédient principal est produit en France,
16:46 c'est-à-dire qu'une confiture de fruits polonais qui est faite en France,
16:49 aujourd'hui, il peut avoir le drapeau français.
16:51 La loi EGalim 2 a voulu réserver ça qu'aux fruits produits en France,
16:54 c'est interdit par le règlement INCO de l'Union Européenne.
16:56 Et même, je vais être un peu long, je suis désolé, mais sur les cantines scolaires,
16:59 aujourd'hui, il est interdit dans les appels d'offres
17:02 de prioriser les productions françaises, c'est interdit par l'Union Européenne.
17:06 – Bon, on va regarder une autre séquence, colère à Agen.
17:08 Alors, pourquoi il y a une colère de cette manière,
17:11 pourquoi c'est un peu différent ?
17:14 – C'est complètement différent, c'est-à-dire que c'est des gens,
17:16 à Agen, ils ont eu 150 mm d'eau en un an, il n'y a pas d'eau.
17:20 Par définition, et ça a été un débat ces derniers mois,
17:23 si vous n'avez pas d'eau, vous n'avez pas de végétaux.
17:26 Le végétal, c'est carbone, hydrogène, oxygène, azote.
17:29 S'il n'y a pas l'hydrogène de l'eau, c'est fini, vous ne faites rien.
17:31 Et donc, si vous ne faites rien, vous ne pouvez rien vendre,
17:33 vous n'avez pas de revenu, etc.
17:34 Et là, il y a un problème sur le revenu, c'est-à-dire qu'en France,
17:37 vous avez des gens qui touchent le RSA sans rien faire,
17:40 et là, des agriculteurs qui crèvent sans toucher le RSA et en bossant.
17:44 – Bon, ça, ils l'ont dit, alors on a des images normalement de la préfecture,
17:48 ils ont déversé du lisier.
17:50 Aujourd'hui, c'était plutôt devant la gare, il y a eu des kilos de pneus, de déchets,
17:54 et c'est ce que racontait aujourd'hui Antoine Estève.
17:56 – Il y a ces opérations qui sont des opérations flash,
18:06 en quelques minutes, ils ont déversé ces tonnes de déchets agricoles,
18:10 du fumier, des pneus, comme vous le voyez sur ces images en direct,
18:13 devant la gare d'Agen.
18:14 Et ce qu'ils veulent, c'est que la population adhère à leur mouvement,
18:17 il n'y a pas de dégradation, vous pouvez regarder derrière,
18:20 la gare est absolument intacte.
18:21 [Bruit de tir]
18:22 – Voilà, donc ça c'était Agen, il y a d'autres images qui sont prises,
18:26 notamment à la grande distribution, on va voir ces images.
18:32 Là, la question est des marges de la grande distribution,
18:34 j'aimerais qu'on en parle quand même, qu'on dise quelques mots là-dessus,
18:38 parce que lorsqu'on vend du lait, c'est quoi ?
18:41 On va entendre d'ailleurs tout à l'heure, quelqu'un parler du lait,
18:44 un agriculteur, mais j'imagine que dans les betteraves,
18:47 entre la betterave que vous vendez et la betterave…
18:49 – C'est du sucre qu'on vend, on ne vend pas des betteraves
18:51 à la grande distribution, mais c'est du sucre,
18:53 et on est un peu plus fort parce qu'il n'y a pas beaucoup d'acteurs,
18:56 on s'est plutôt concentré, donc on arrive encore à gagner notre vie,
19:00 mais c'est vrai que les marges de la grande distribution,
19:03 elles ne sont pas contrôlées, et M. Leclerc,
19:05 on ne le voit plus beaucoup sur les plateaux ces temps-ci.
19:07 – D'ailleurs, les lois Egalim n'encadrent pas, ne veulent pas,
19:10 s'interdisent d'encadrer les marges des intermédiaires,
19:13 et en l'occurrence dans la grande distribution, c'est ça aussi…
19:16 – Pendant une baguette, vous avez 4 centimes de blé,
19:19 il y a quand même quelqu'un qui se fait de la marge entre les 4 centimes…
19:22 – Je crois que ça a baissé le blé, pas le prix de la chouquette, disait par deux.
19:26 – Sur les marges, alors on va écouter très rapidement
19:29 cet agriculteur parler du lait.
19:33 [Bruit de la télé]
19:34 – La répartition des marges n'est pas du tout effective,
19:36 il n'y a aucune transparence.
19:38 À partir du moment où il n'y a aucune transparence,
19:40 je vais vous donner juste un exemple, 65 centimes,
19:42 la bouteille de brique de lait demi-écrémé, il y a 3 ans, 95 centimes.
19:46 L'agriculteur n'en a eu que 7, où sont partis le reste ?
19:49 Voilà, c'est court, mais la vérité, elle est là.
19:51 [Bruit de la télé]
19:52 – Et on continue avec la viande, le même agriculteur
19:55 parlait de la viande de porc ce matin.
19:58 [Bruit de la télé]
20:00 – Je vais vous donner un autre exemple, la côtelette de porc chez Leclerc,
20:03 on fait de la pub, on est à 2,10€, actuellement, le kilo,
20:07 sachant qu'ils n'ont pas le droit de vendre à perte.
20:09 Combien ils gagnent quand ils vendent 6,50 ou 7€ le kilo ?
20:12 Combien ils gagnent ? Voilà les questions que je me pose aujourd'hui
20:15 et que je dois faire penser à tous les consommateurs.
20:18 Votre acte d'achat est très important pour nous agriculteurs.
20:21 [Bruit de la télé]
20:22 – C'est vrai que c'était peut-être choquant pour certains
20:24 de découvrir dans vos journaux une page de publicité,
20:27 de la grande distribution, qui disait 2,19€ ou 2,60€,
20:31 je ne sais pas combien, le kilo pour un kilo de porc.
20:35 Et en pleine crise, on se dit "mais c'est ça qu'on paye aux agriculteurs ?"
20:39 C'est ça qu'on paye.
20:41 – Bah oui, en fait aujourd'hui, on n'a pas de prix minimum,
20:45 on n'arrive même pas à faire notre facture,
20:47 c'est-à-dire que ce n'est pas les agriculteurs qui font la facture aujourd'hui,
20:49 c'est l'industriel qui achète qui fait sa facture.
20:51 Donc, ce n'est pas vous qui gérez, vous avez des charges,
20:53 mais ce n'est pas vous qui mettez le prix pour payer les charges en face.
20:56 Et le problème, il vient de là, et il n'y a personne qui régule.
20:58 Donc, la grande distribution tire sur la corde, tire sur la corde,
21:01 dit "je suis le moins cher", le consommateur achète le moins cher
21:04 parce qu'il n'a pas un radis, et malheureusement,
21:06 on se retrouve très mal et on se retrouve à importer pour un centime, importer.
21:11 – Moi, je veux réagir là-dessus parce que quand même, on découvre aujourd'hui,
21:15 on voit quand même que les agriculteurs sont les personnes qui travaillent le plus
21:17 et qui gagnent le moins aujourd'hui en France.
21:20 Ils gagnent très peu, c'est-à-dire qu'on voit qu'il y en a certains
21:22 qui ne gagnent pas du tout, c'est ce que vous me disiez,
21:23 300, 700 euros par mois, 1000 euros, enfin c'est quand même fou avec le travail.
21:27 – Pour 50 heures de travail, tu passes en 10 heures.
21:29 – Les gens qui ne prennent même pas de vacances, le nombre d'agriculteurs ces derniers jours
21:30 qui disaient "je n'ai jamais pris de vacances avec mes enfants".
21:32 Et aujourd'hui, il y a quand même une annonce, je trouve symboliquement,
21:34 qui est tombée vraiment, mais comme un cheveu dans la soupe,
21:37 c'est cette histoire du vote de l'avance de 300 euros d'avance de frais.
21:40 – Bravo, bravo les députés.
21:42 – Parce qu'honnêtement, qu'on découvre ça aujourd'hui,
21:45 alors qu'on est en pleine crise agricole, qu'on voit des agriculteurs
21:48 qui n'ont même pas d'avance de frais, par exemple vous parliez tout à l'heure
21:50 du gazole non routier, on voit qu'on ne leur avance même pas à l'aristocratie,
21:54 c'est-à-dire qu'ils sont obligés de faire un dossier,
21:55 et beaucoup d'ailleurs ne le font pas, pour pouvoir être remboursés.
21:58 Donc je trouve quand même, symboliquement, c'est une aberration.
22:01 Sincèrement, je trouve que vraiment, et d'ailleurs aujourd'hui,
22:03 même la présidente de l'Assemblée nationale était très très mal à l'aise,
22:06 pour justifier cela, c'est vrai que ça tombe très mal.
22:07 – Monsieur le député, alors je rappelle que c'est une hausse de 300 euros
22:10 pour les frais de mandat des députés, même l'avance des frais de mandat
22:14 qui leur permet de financer les déplacements ou de louer des permanences
22:17 pour suivre les effets de la hausse des prix, c'est ça qui est…
22:20 – Oui, évidemment, ce n'était vraiment pas le moment de faire une chose pareille,
22:23 alors moi je ne suis pas membre du bureau de l'Assemblée nationale.
22:24 – Tous les groupes ont soutenu, il faut faire l'effet qui est acceptable.
22:28 – Et Marine Le Pen a reconnu ce matin qu'il y avait eu un raté là-dessus,
22:32 et effectivement, on avait parlé en réunion de groupe,
22:34 on s'était mis d'accord sur le fait qu'on ne voulait pas,
22:36 c'était d'ailleurs il y a plusieurs semaines,
22:38 on ne voulait pas de cette augmentation,
22:39 il se trouve que les deux vice-présidents qui étaient membres du bureau
22:41 n'étaient pas à cette réunion de groupe, et ils ont appris en arrivant hier
22:45 en réunion du bureau de l'Assemblée nationale,
22:47 ce dispositif dont ils n'avaient pas la réponse immédiate.
22:50 – Le sketch il est là, c'est-à-dire que tout le monde dit "ah ben oui,
22:53 mais enfin il y a l'inflation, on doit faire payer tout plus cher".
22:57 Nous agriculteurs, toutes nos charges, on a eu l'inflation,
22:59 et notre prix de bublé, il a été divisé par deux.
23:02 Donc ce n'est pas de l'inflation ça, c'est l'inverse, c'est la déflation,
23:04 et où est-ce qu'elle se retrouve ? Jamais chez le consommateur.
23:07 – Il est 21h30, je salue Simon Guylin pour le rappel des titres.
23:10 – Bonsoir Olivier.
23:11 – Et bonsoir à tous.
23:12 C'est un triste constat, les actes antisémites ont explosé en France.
23:16 Plus de 1600 actes ont été recensés en 2023,
23:19 contre 436 l'année précédente.
23:22 Les actes antisémites ont bondi de 1000% depuis le 7 octobre,
23:26 date de l'attaque du Hamas contre Israël.
23:29 Des combats acharnés opposent l'armée israélienne et le Hamas
23:32 dans le sud de l'enclave palestinienne.
23:34 C'est le cas notamment à Chaniaunès où des tirs meurtriers ont diséhire
23:37 un refuge de l'ONU qui abrite des personnes déplacées.
23:40 Tsaïl qui affirme d'ailleurs aujourd'hui avoir tué plusieurs terroristes
23:43 ces dernières 24h.
23:45 Et puis ces tensions au Moyen-Orient vont-elles faire monter les prix de l'énergie ?
23:49 C'est en tout cas ce que laisse entendre Christine Lagarde,
23:51 la présidente de la Banque Centrale Européenne.
23:53 Ces tensions pourraient faire grimper les prix de l'énergie et les coûts du fret,
23:57 ainsi qu'entraver le commerce mondial, a-t-elle affirmé aujourd'hui
24:00 lors d'une conférence de presse, Olivier ?
24:03 - Mais oui, mais tout risque de faire monter les prix.
24:05 En réalité tout fait monter les prix.
24:07 Il n'y a rien qui fait monter les prix, donc comment on fait ?
24:10 Comment on survit ? Surtout comment on fait survivre les agriculteurs ?
24:13 C'est ça la vraie question.
24:14 Comment vous allez survivre ?
24:15 Comment vous allez vous payer de manière digne pour continuer à travailler ?
24:19 - En tout cas pas en rajoutant des normes, pas en appliquant "Farm to Fork"
24:22 qui est dans les tuyaux, pas en appliquant les lois sur la restauration de la nature
24:25 mais en oubliant de la restaurer à l'autre bout du monde.
24:28 Pas comme ça.
24:29 Comme ça on ne va pas y arriver.
24:30 On va juste fermer les boutiques.
24:32 - On va retrouver Michael Dos Santos qui se trouve donc à Meru.
24:36 Et je crois que vous êtes avec un agriculteur qui lui aussi s'apprête,
24:42 comme vous, à venir sur Paris dès demain.
24:45 - On est à 400 000 à plus ou plus.
24:48 - Exactement, je me trouve avec Adrien qui est céréalier à l'ouest de Beauvais.
24:53 C'est à quelques kilomètres d'ici.
24:54 Bonsoir Adrien.
24:56 Merci beaucoup d'être avec nous en direct sur CNews.
24:58 Demain il y a les annonces, les annonces de Gabriel Attal.
25:01 Qu'est-ce que vous attendez du gouvernement Adrien ?
25:04 - On attend du gouvernement le meilleur.
25:07 Mais ça c'est peut-être une grande espérance, peut-être un rêve.
25:12 Donc d'abord la FNSEA a édité un document avec 120 doléances
25:18 et le principal aujourd'hui c'est que le gouvernement puisse aider concrètement
25:22 les filières qui sont en difficulté depuis 2-3 ans maintenant,
25:26 à savoir la filière viticole mais aussi la filière biologique aujourd'hui.
25:30 Donc ça c'est la plus urgente des demandes qu'on fait au gouvernement.
25:35 Après, si je pouvais parler peut-être pour ma part,
25:39 mais représentant l'ensemble des céréaliers,
25:40 mais aussi peut-être l'ensemble de la profession,
25:42 c'est l'aspect normatif, l'aspect réglementaire,
25:47 les aspects normes environnementales qui aujourd'hui
25:50 deviennent insupportables pour nos agriculteurs
25:51 et qui rêvent totalement nos moyens de production
25:54 et notre capacité à produire et être concurrents dans le monde.
25:57 Les agriculteurs qui se trouvent ici vont partir demain à partir de 14h,
26:02 ils vont continuer puisqu'ils avancent kilomètre par kilomètre en direction de Paris.
26:06 Est-ce que vous pensez que demain vous allez vous trouver à Paris,
26:10 dans les rues de Paris pour manifester votre mécontentement ?
26:13 Aujourd'hui je ne peux pas vous le dire,
26:15 je ne peux pas vous dire si on sera dans les rues de Paris,
26:16 mais il est vrai que demain on a prévu en milieu de journée de nous déplacer.
26:20 En fait le mouvement est très symbolique,
26:22 on est parti de Beauvais et tous les jours on fait une quinzaine de kilomètres
26:25 pour se rapprocher de Paris.
26:26 Donc demain, ce dont je suis sûr c'est qu'on va certainement se déplacer
26:31 et entrer dans le Val d'Oise et rejoindre un convoi des jeunes agriculteurs
26:34 et de la FDSA du Val d'Oise.
26:38 Après de là arriver dans Paris demain, je n'en suis pas sûr.
26:41 Après ça va aussi dépendre justement des déclarations
26:43 et de ce que va proposer en notre faveur le Premier ministre.
26:48 Voilà les annonces de Gabriel Attal qui sont très attendues.
26:51 Si toutes les revendications sont entendues, le mouvement s'arrêtera.
26:55 Sinon, vous l'avez compris, les agriculteurs sont prêts à rejoindre la capitale.
26:58 Merci Miquel.
26:59 Je voulais, avant de marquer une pause, vous reparler de cet échange.
27:04 Je retiens, avec Mardi à l'Assemblée, vous avez interpellé le ministre de l'Agriculture
27:08 sur notamment l'accord de libre-échange avec le Mercosur,
27:10 le GNR, le gazole non routier,
27:12 et on a remonté un petit extrait de cet échange qui a été vif avec le ministre.
27:17 Monsieur le Premier ministre,
27:20 cessez votre enfumage et répondez à ces trois questions essentielles.
27:24 Allez-vous revenir sur l'augmentation de la fiscalité sur le GNR ?
27:27 Allez-vous dénoncer le traité de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande
27:31 et abandonner les négociations avec le Mercosur ?
27:34 Allez-vous mettre fin à l'écologie punitive et à la stratégie "Farm to Fork"
27:38 que vous avez votée au Parlement européen avec les écologistes ?
27:42 Répondez à ces trois questions, tout le reste n'est que bavardage.
27:45 Ils ont besoin, vous savez quoi ? Ils ont besoin d'échanges commerciaux.
27:49 Parce que si le Bordeaux ne s'exporte pas,
27:51 vous m'expliquerez comment il continuera à y avoir une viticulture en Gironde.
27:55 Et donc, ils ont besoin qu'on leur dise les grands enjeux,
27:58 de les accompagner dans la compétitivité et pas de les enfermer dans l'autarcie
28:03 qui au fond les condamne à disparaître.
28:05 C'est ça sur lequel on a besoin de travailler.
28:07 Monsieur le ministre, vous n'êtes pas agriculteur, moi je suis viticulteur.
28:10 Et mon père qui a 62 ans et qui est aussi viticulteur ne se paye plus depuis plus d'un an.
28:14 Alors arrêtez avec vos accusations.
28:17 Le vide sidéral de votre réponse est l'aveugle de votre impuissance.
28:20 L'agriculture française est au bord du gouffre.
28:22 C'est ça.
28:24 Voilà, alors quand on entend la réponse du ministre,
28:26 on se dit est-ce qu'il est capable demain de donner une réponse efficace,
28:31 concrète à ceux qui sont sur le terrain, qui attendent énormément.
28:35 Le 22 novembre, j'ai posé la même question au gouvernement.
28:38 Au moment du mouvement des panneaux retournés, ça fait des mois.
28:40 On a posé, le groupe Ration nationale a posé six questions au gouvernement
28:43 depuis le mois de septembre en disant au ministre,
28:46 il y a le feu dans les campagnes, il y a un ras-le-bol
28:49 et vous continuez dans une politique qui est en train de les asphyxier.
28:52 Ma colère à ce moment-là, c'est qu'en fait,
28:55 parce qu'il venait, lui et le Premier ministre, de nous accuser de récupération,
28:58 c'est qu'ils ont été incapables de nous écouter sur la hausse de la fiscalité sur le GNR.
29:03 On a dit, vous allez mettre le feu aux campagnes avec cette disposition.
29:08 Et ma colère, c'est de voir un gouvernement
29:11 qui est incapable de comprendre ce qui se passe sur le terrain.
29:14 Sur le GNR, rapidement, après.
29:16 Sur le GNR, rapidement, c'est juste une hypocrisie.
29:18 C'est-à-dire qu'on nous justifie ça en disant,
29:20 c'est une mesure écologique pour la transition.
29:22 Aujourd'hui, moi, je n'ai jamais vu une charrue derrière une Tesla.
29:25 Donc, ce n'est pas possible.
29:26 C'est juste une taxe supplémentaire.
29:27 Il n'y a pas d'électricité pour les facteurs, évidemment.
29:30 Mais vous savez, la décarbonation, c'est le même prétexte
29:32 qui est en train de couler l'industrie européenne.
29:35 Mais ce qui est quand même dingue,
29:36 à un moment, il faut quand même rappeler des faits scientifiques.
29:39 Les émissions de gaz à effet de serre de l'Union européenne, c'est 7%.
29:42 La Chine, c'est 33%.
29:44 On va faire quoi ?
29:44 On va tuer l'agriculture européenne sous prétexte de décarbonation
29:50 pour laisser les Chinois et les Américains polluer plus que nous.
29:52 - C'est même pire, parce qu'on va importer quelque chose
29:54 qui a plus de carbone que ce qu'on fait nous.
29:57 On est déjà les meilleurs.
29:58 À quoi ça sert de réduire la volure chez nous
30:00 pour importer n'importe quoi d'ailleurs ?
30:01 - Alors, les importations, on en parlera tout à l'heure,
30:03 parce que les importations à l'intérieur de l'Europe,
30:04 c'est comme une question.
30:05 Pourquoi on a autant de produits similaires
30:08 qui viennent d'Espagne, d'Italie ou du nord de la France ?
30:11 En vérité, c'est ça.
30:12 Pourquoi on mange des tomates sous serre
30:14 qui viennent de Belgique en hiver,
30:16 alors qu'on a des très belles tomates ici ?
30:18 Il y a quand même deux, trois questions qui se posent.
30:20 Allez, on en parle après.
30:21 La suite du Meilleur de l'Info avec Alexia Chagri-Culteur,
30:27 président des Bétraviers de Loas,
30:29 Grégory de Fourdaz, député RN de la Gironde,
30:31 à Théodore Narbarzac, éditorialiste.
30:33 Toujours l'image en direct qui nous vient tout près de Paris.
30:39 Rappelez-moi cet endroit.
30:40 - Mérue.
30:40 - Mérue.
30:41 C'est quoi, 40 kilomètres de Paris ?
30:43 - Oui, une quarantaine de kilomètres de Paris.
30:45 - Prêt à bondir, à prendre Paris.
30:48 C'est un peu le mythe.
30:50 Tremblez, Paris, tremblez.
30:52 Faites attention à vos pavés.
30:54 Vous savez que si ça chauffe, la police est là.
30:56 Enfin, pas tout à fait.
30:57 Gérald Darmanin est plutôt sympa avec vous.
31:00 On va l'écouter, il était fin ce soir.
31:04 - Est-ce que les agriculteurs ont le droit de revendiquer ?
31:07 Est-ce qu'ils souffrent ?
31:07 Oui, ils souffrent et ils ont le droit de revendiquer.
31:09 Est-ce qu'on doit les laisser faire sans envoyer les CRS ?
31:11 Oui, en tant que ministre de l'Intérieur,
31:13 à la demande du président et du Premier ministre,
31:15 je les laisse faire.
31:16 Est-ce que les agriculteurs s'en prennent
31:17 de policiers ou de gendarmes ?
31:19 Est-ce qu'ils s'en prennent aux bâtiments publics ?
31:20 Est-ce qu'ils mettent le feu aux bâtiments publics ?
31:22 Ce n'est pas le cas.
31:22 Moi, je suis élu d'un territoire où il y a aussi des agriculteurs.
31:25 Je suis habitué au coup de sang et légitime de ceux qui souffrent
31:29 et qui ne gagnent pas beaucoup d'argent.
31:30 - Mais vous voyez le sens de ma question ?
31:31 - Ils travaillent très fort.
31:32 - C'est au deux poids, deux mesures.
31:32 - Non, il n'y a pas deux poids, deux mesures.
31:33 On ne peut pas comparer les choses.
31:34 Les agriculteurs travaillent.
31:36 Et lorsqu'ils ont envie de démontrer qu'ils ont des revendications
31:39 qui sont...
31:40 Le gouvernement est à l'écoute.
31:41 Le Premier ministre fera des annonces demain.
31:43 Il faut les entendre.
31:43 On ne répond pas à la souffrance en envoyant des CRS.
31:46 - Voilà, donc Gérard Le Damanin ce soir.
31:50 Je crois qu'effectivement, la seule "attaque" un peu contre l'État,
31:54 c'était devant la préfecture d'Aja, un peu symbolique.
31:57 C'était du fumier qui a été déversé.
31:59 Ça s'est arrêté à peu près là.
32:01 Mais comment vous avez écouté Gérard Le Damanin ?
32:04 Il dit "les agriculteurs travaillent".
32:06 Je vous entends dire...
32:07 - Encore heureux.
32:08 - Les jeunes policiers, ce qui les empêche...
32:09 - Ils sont à tel niveau de déconnexion que c'est quand même rassurant
32:12 qu'ils puissent faire ce constat.
32:14 Mais je veux dire, moi, je vois le piège où on va avoir des images un peu violentes
32:19 et puis on va nous demander de condamner les violences.
32:22 Et moi, je ne veux pas qu'on en arrive là.
32:23 Je veux qu'on ait des solutions, des réponses qui soient apportées aux agriculteurs.
32:27 - Je pense qu'ils ne vont pas se faire avoir.
32:29 Ils ne sont pas du tout dans cette...
32:31 - J'espère.
32:32 - Ni de violence, ni rien, ni quoi que ce soit.
32:34 - Aujourd'hui, il n'y a pas besoin de rentrer dans Paris pour tout bloquer.
32:38 Il suffit d'être nombreux et un peu plus loin.
32:41 - On parle d'écologisme.
32:42 C'est un bon sujet, ça.
32:44 Est-ce que l'agriculture est l'ennemi ou l'ami de l'écologie ?
32:48 Enfin, moi, j'utilise plutôt le mot écologisme, le fascisme écologique,
32:52 parce que c'est ça qui vous tue aujourd'hui.
32:54 - Alors, il faut être concret.
32:55 Aujourd'hui, l'écologie...
32:57 C'est nous qui la faisons, l'écologie.
32:59 C'est nous qui appliquons les normes.
33:01 - Jusque-là, vous les appliquez.
33:02 - Jusque-là, vous les décidez d'appliquer,
33:04 mais le problème, c'est qu'à force d'en mettre trop dans la barque,
33:06 on n'y arrive plus.
33:08 Et c'est aussi ça qui nous tue, c'est sûr.
33:09 L'écologisme, ça n'a aucun sens dans l'absolu.
33:12 Absolument aucun.
33:14 Ça doit être fait de manière comparative.
33:16 Vous devez comparer ce qui va prendre la place du produit que vous produisez
33:20 et est-ce que c'est plus écologique ou moins écologique.
33:23 - Moi, je pense qu'il faut la différence entre deux choses.
33:25 Il y a la transition vers un modèle plus vertueux,
33:27 et ça, tout le monde est d'accord.
33:29 Et il y a la décroissance agricole.
33:30 Et là, on n'est plus dans la transition, on est dans la décroissance agricole.
33:33 Quand vous prenez le texte "Restauration de la nature",
33:35 qui envisage de rendre à l'état naturel 20% de la terre agricole d'ici 2030,
33:41 dans le contexte où il y a quand même un enjeu de souveraineté alimentaire
33:43 qui est fondamental, on n'est pas dans la transition écologique,
33:46 on est dans la décroissance.
33:48 Vous avez des dingues écologistes à Bruxelles, mais aussi en France,
33:53 qui vous disent que l'homme doit s'effacer devant la nature,
33:58 doit disparaître, on doit laisser la nature reprendre ses droits,
34:02 le loup circuler partout et manger les moutons.
34:05 - Il y a un dossier sur les dauphins en ce moment.
34:07 - Mais c'est exactement pareil.
34:09 - C'est la pêche.
34:09 - C'est exactement pareil.
34:10 - Les pêcheurs de Gironde qui sont interdits de pêche.
34:14 Je voulais juste qu'on écoute Robert Ménard qui était ce matin sur l'antenne de CNews.
34:18 - T'as des abrutis d'écolos qui en font des monstres,
34:23 qui polluent, qui n'aiment pas les animaux.
34:25 Quand vous vous promenez, moi je me promène dans les pays,
34:27 qui entretient les champs ?
34:29 Les écolos de Montpellier ou de Paris,
34:32 ou l'agriculteur qui est là à travailler tous les jours.
34:35 Tu plaisantes, je veux dire les autres ils font rien.
34:38 Et en plus ils nous pourrissent la vie.
34:40 Il y a des problèmes d'eau, tu veux faire une retenue d'eau,
34:43 nous on a besoin de retenue d'eau pour les agriculteurs,
34:46 comment ils font l'été s'il n'y a pas d'eau ?
34:48 Et t'as 20 mecs qui arrivent comme ça, qui savent tout et qui t'empêchent de le faire.
34:53 Et comme les pouvoirs publics, ils tremblent à l'idée de dire un mot sur l'écologie.
34:58 Aujourd'hui il faut te prosterner devant le discours écologique.
35:01 - Et vous avez dit c'est ça.
35:04 - Mais non mais je vous prends l'exemple sur le stockage de l'eau
35:07 qui est un enjeu fondamental.
35:08 On nous promet une loi d'orientation agricole,
35:10 dont la première version l'été dernier,
35:12 il y avait une mesure sur l'intérêt public majeur sur le stockage de l'eau.
35:15 L'Elysée a dit stop, on enlève cette mesure de projet de loi
35:19 parce qu'on va repartir en guerre contre les écolos
35:21 et Emmanuel Macron ne le veut pas.
35:23 On est prêt à sacrifier l'agriculture, la souveraineté alimentaire, nos agriculteurs
35:27 parce qu'on a peur d'affronter des dingues qui ont des théories de régression.
35:32 - C'est terrible, c'est qu'on voit quand même qu'il y a une vraie scission là
35:34 entre les agriculteurs et les écolos parce que c'est dommage.
35:38 C'est vrai que ça pourrait mettre sur le devant de la scène
35:40 les préoccupations écologiques, des questions environnementales,
35:42 la question de la transition comme vous disiez, le changement de modèle etc.
35:46 On est en plus à cinq mois des européennes, il faut quand même le dire et le redire.
35:49 Et malheureusement, je constate que je n'ai pas vu un cadre national écolo
35:53 sur le terrain ces derniers jours.
35:55 Alors on comprend parce que la crainte, en se souvient des images de Sorane Rousseau
35:58 notamment, vous l'évoquiez tout à l'heure, elle avait été extrêmement mal reçue.
36:01 Mais c'est dommage qu'il n'y ait pas de tentative de dialogue, de discussion,
36:05 parce que pourtant, parfois les intérêts sont extrêmement liés
36:07 et donc ils ne devraient pas être aussi divergents.
36:09 Et malheureusement, c'est devenu justement un affrontement et camp contre camp.
36:12 Et je trouve que c'est très dommage.
36:13 Et les écolos n'ont pas conscience des contraintes au quotidien des agriculteurs.
36:17 Et à quel point, par exemple, même la mise en charge chère des 4%,
36:19 on l'évoquait tout à l'heure, en offre imposée par la PAC, est une aberration.
36:22 Parce que ça tue en fait, ça tue vos conditions d'exercice du métier au quotidien.
36:27 On est tellement plein de contradictions.
36:28 On a envie d'être écolos, mais on n'a pas envie de payer nos produits chers.
36:32 On veut bien manger français, mais on n'est pas prêt à aller jusqu'à chez le producteur
36:38 pour acheter des produits français.
36:39 On parlait du GNR, sinon il y a un tracteur électrique très bien,
36:42 mais comme il n'y en a pas aujourd'hui...
36:43 Non, il n'y en aura pas avant 2025.
36:45 Sur l'eau, vous avez un exemple qui est criant.
36:48 C'est-à-dire que si on arrête d'irriguer, dans ma région, moi je suis en haut de France,
36:52 il y a beaucoup de légumes, beaucoup de pommes de terre, beaucoup d'oignons.
36:54 Si on nous met des arrêtés d'interdiction stricte, comme on a failli en avoir cette année,
36:57 vous allez arrêter d'arroser des haricots verts, et ils vont venir d'où les haricots verts ?
37:02 Du Kenya.
37:04 Est-ce que c'est mieux de prendre l'eau au Kenya ou de la prendre chez nous ?
37:07 Alors vous avez parlé du Kenya, moi je voulais qu'on termine vraiment,
37:10 parce qu'il reste moins de deux minutes,
37:11 qu'on parle de cette concurrence entre les Européens, parce que ça devrait être régulé.
37:17 Il ne devrait pas y avoir autant de tomates françaises qui vont en Espagne
37:21 qu'il y en a qui arrivent en France.
37:24 C'est quand même hallucinant.
37:25 La première mesure, ce serait d'abord d'interdire les importations de production,
37:31 y compris de l'Union Européenne, qui ne respecte pas les mêmes normes que nous.
37:34 Parce que la réalité, et vous connaissez très bien le sujet,
37:38 c'est qu'on s'impose des normes qui sont encore plus dures que celles de l'Union Européenne.
37:42 En fait, en intrant européenne, on doit pouvoir régler le problème,
37:46 juste en nous donnant les mêmes molécules.
37:47 En Espagne, ils en ont d'autres qu'on n'a pas le droit d'utiliser,
37:50 et en s'attaquant sérieusement aux charges sur les salaires.
37:54 C'est-à-dire que quand en Espagne, les gens sont payés 5 euros de l'heure,
37:57 avec nous on paye 14 euros de l'heure,
37:59 comprenez bien que les maraîchers ne peuvent pas y arriver.
38:01 Mais bien sûr, il faudrait expliquer à un moment,
38:03 et faire un peu de pédagogie, de savoir pourquoi une clémentine qui vient d'Espagne,
38:06 ce n'est pas le même prix qu'une clémentine qui vient de France.
38:08 Parce qu'il y a de la main-d'oeuvre.
38:09 C'est principalement de la main-d'oeuvre et un peu de la protection
38:12 qui est différente d'un pays à l'autre,
38:14 parce que certains pays ont droit à certaines molécules,
38:16 et d'autres pays à d'autres.
38:17 Et justement, il faut une harmonisation en Europe.
38:20 On ne pourra pas...
38:21 On n'est même pas capable de faire ça.
38:22 Non, on n'est même pas capable de faire ça.
38:24 C'est-à-dire que l'Europe fait une norme, donne le cadre,
38:27 et la France en rajoute une louche.
38:28 Parce qu'électoralement, ça fait bien d'en mettre une louche de plus que l'Europe
38:32 pour amener des voix.
38:33 Mais à un moment donné, ça se fait sur le dos des agriculteurs,
38:36 et les agriculteurs, ils en ont marre.
38:37 Vous avez compris.
38:38 Je ne sais pas si on a compris,
38:40 mais l'Europe va devoir prendre des décisions importantes.
38:43 Vous avez 10 secondes.
38:44 10 secondes, juste pour terminer.
38:45 Vous savez que le gouvernement défend le concept
38:47 de souveraineté alimentaire européenne et pas nationale.
38:50 Donc on n'est même pas d'accord sur le concept de souveraineté.
38:52 On importe plus de la moitié de ce qu'on consomme.
38:55 Si on enlève les vins, on n'est plus souverains.
38:57 Bon, vous savez qu'il y a une règle, c'est que...
38:58 Tatiana, toujours le mot de la fin.
38:59 Le mot de la fin, c'est que je pense quand même
39:00 que beaucoup d'agriculteurs ne sont pas contre l'Europe.
39:03 Il y a la PAC qui est une grande aide,
39:05 et qu'il faut arriver justement à trouver des solutions
39:06 pour qu'ils arrivent à vivre dans l'Union européenne
39:08 sans cette concurrence déloyale,
39:10 en continuant à bénéficier des aides,
39:11 parce que c'est aussi important pour vous.
39:12 Disons-le, tous les agriculteurs ne sont pas...
39:14 Les agriculteurs ne sont pas contre l'Europe.
39:16 Et dans des places...
39:17 - Ils veulent surtout des prix, pas des aides.
39:18 Ils veulent pouvoir vivre de leur...
39:20 - C'est le plus important. Vous avez raison.
39:22 Merci beaucoup.
39:23 On fait le point la semaine...
39:24 Vous revenez, on fait le point la semaine prochaine.
39:25 Alex Sieach, merci.
39:27 Vous allez voir de Fondaz Tatiana.
39:28 Je remercie aussi Valérie Acknin et Jade Roger
39:30 qui m'ont aidé à préparer cette émission.
39:32 Dans un instant, vous avez rendez-vous avec Maureen Vidal
39:35 pour l'édition du soir.
39:37 Et puis ensuite, 22h30, rendez-vous avec Soir Info.
39:40 Julien Pasquet, bye bye.
39:41 - Je vais te faire un petit déjeuner.

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