• il y a 9 mois
Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo

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Transcription
00:00 Une agricultrice est morte ce soir, c'est le deuil, ce soir c'est la colère du monde paysan.
00:05 Elle est morte parce qu'une voiture a foncé sur un barrage en arriège.
00:09 Un barrage où des agriculteurs voulaient dire leur ras-de-bol de ne pas pouvoir vivre,
00:13 de ne même pas pouvoir survivre de leur métier, de leur terre, de leur passion.
00:17 Alexandra Sonnac avait 37 ans, elle avait la passion de son métier.
00:22 Elle était agricultrice à Saint-Félix de Tournegas, à une quinzaine de kilomètres de Panniers,
00:26 où elle a trouvé la mort.
00:27 Alors bien sûr, il y a l'hommage, l'hommage du président de la République,
00:31 l'hommage de l'Assemblée, l'hommage des hommes politiques,
00:33 mais il reste surtout ce soir, je crois, la colère.
00:36 En France, on n'arrive même plus à survivre lorsqu'on est agriculteur, paysan, éleveur.
00:40 Faut-il que l'on meure pour être entendu ?
00:43 Cette colère, elle est matérialisée sur ces news, par ce logo qui se retourne
00:48 comme les panneaux sur les routes de France et que vous avez découvert depuis hier.
00:52 Bonsoir Richard Ramos.
00:53 Bonsoir.
00:53 Vous êtes député modem du Loiret.
00:56 Je pense que, comme tout le monde, vous êtes touché ce soir.
00:59 Je rappelle que vous êtes un grand défenseur du monde agricole,
01:03 que si, encore une fois, je m'en amusais la dernière fois,
01:06 si la tomate cœur de bœuf, la tomate cœur de bœuf est un produit français protégé,
01:11 c'est grâce à vous.
01:12 Mais il y a quelques temps, dans une autre vignance, c'était en 2017,
01:16 vous aviez déversé une tonne d'oignon devant un supermarché
01:19 pour dire "ah le bol des marges de la grande surface".
01:22 Et je pense que ce soir, on pourra en reparler.
01:24 Bonsoir Rémi Dumas.
01:25 Vous êtes vice-président des Jeunes agriculteurs.
01:27 Je pense que vous êtes ému également de ce qui se passe.
01:29 Vous allez nous raconter de quelle manière va évoluer ce mouvement
01:34 qui prend de l'ampleur parce qu'on a entendu bien des hommes politiques,
01:37 bien des constats qui ont été faits, mais rien de concret.
01:40 Puis je salue Eric de Rijkmaaten, la journaliste éco de CNews,
01:44 avec des chiffres et des précisions évidemment sur tout.
01:48 Mais on va commencer cette émission avec les circonstances de la mort de cette agricultrice
01:52 en rejoignant Stéphanie Rouquier.
01:53 Bonsoir Stéphanie.
01:55 Donc ce soir, est-ce qu'on a des précisions ?
01:59 Je pense que le préfet et puis le procureur surtout
02:02 ont donné des informations sur ce qui s'est passé ce matin
02:05 aux alentours de 5h30.
02:06 - Effectivement, le drame s'est déroulé ce matin très tôt
02:12 sur un barrage routier que les agriculteurs avaient installé
02:15 dès lundi matin sur la commune de Pamier.
02:17 Des plots étaient positionnés sur la route pour signaler la déviation,
02:21 le contournement, mais un véhicule est tout de même passé à vive allure.
02:26 Il est venu percuter, s'encastrer dans un mur de paille
02:29 qu'avaient créé un peu plus loin les agriculteurs pour ce mouvement.
02:34 Et le problème c'est que derrière ce mur de paille,
02:37 l'agricultrice, sa fille et son mari étaient en train de dormir.
02:41 La mère de famille est morte sur le coup.
02:43 Les deux autres victimes sont grièvement blessées et toujours hospitalisées.
02:47 Sachez que tout de suite après ce drame,
02:49 les agriculteurs ont décidé de lever ce blocage,
02:53 mais sachez que les autres blocages dans la région sont toujours actifs.
02:57 - On a vu l'état du véhicule et on se dit que le choc a été tellement violent.
03:02 Vous l'avez vu passer sur une dépanneuse.
03:04 Stéphanie, on apprend ce soir que les trois occupants de la voiture
03:06 étaient des Arméniens sous QTF.
03:09 - Oui, effectivement, les trois occupants de ce véhicule
03:13 sont d'origine arménienne.
03:15 Ils ont été interpellés tout de suite après l'accident
03:19 sur le site.
03:20 Ils étaient légèrement blessés après le choc.
03:22 On a appris qu'en 2022, ils avaient fait une demande d'asile,
03:28 une demande qui a été refusée.
03:30 Ils étaient donc sous QTF.
03:32 Les agriculteurs qui manifestent ici nous ont expliqué que pour eux,
03:36 ce n'est pas l'heure de la polémique.
03:39 C'est beaucoup trop tôt.
03:40 Ils veulent respecter le temps du deuil.
03:42 - Ce soir, le procureur retient le caractère accidentel,
03:44 mais n'a pas retenu le côté intentionnel pour qualifier cet homicide.
03:48 Stéphanie, vous êtes à Carbone, en Haute-Garonne.
03:52 Derrière vous, il y a un barrage.
03:56 Je crois que c'est la sixième nuit.
03:59 On va garder tout au long de cette émission votre image en direct.
04:03 On vous rappelle tout à l'heure, si quelqu'un souhaite parler,
04:06 si quelqu'un souhaite dire quelque chose, intervenir,
04:09 je vous donne la parole lorsque vous le souhaitez
04:13 pour comprendre encore une fois la colère du monde paysan
04:17 dont on va parler pendant toute cette émission.
04:22 Une réaction à ce qui s'est passé.
04:25 Et puis, encore le dire, est-ce qu'il faut un drame pareil
04:28 pour qu'on entende la révolte, la colère et la douleur ?
04:31 - Déjà, je voudrais avoir une pensée pour la famille, bien sûr, de ces victimes.
04:35 Une pensée pour tous mes amis agriculteurs de la Riège
04:38 qui ont vécu ce drame.
04:40 Et puis, je pense que c'est un terrible accident
04:44 qui n'aurait pas dû arriver.
04:45 Malheureusement, on a beau mettre toutes les mesures en place de sécurité,
04:49 on ne peut pas tout maîtriser.
04:51 Ce qui est sûr, c'est qu'on peut appeler la vigilance
04:54 lors des manifestations, lors des blocages,
04:56 que ce soit au niveau des agriculteurs, mais aussi des usagers de la route.
05:01 Si on vous bloque, c'est sûr, tout le monde s'énerve un petit peu, etc.
05:05 - Et encore, il y a un vrai mouvement de sympathie.
05:08 - Oui, parce que, comme j'aime bien le dire,
05:10 est-ce qu'on préfère rester bloqué cinq minutes
05:12 et avoir de l'alimentation de même de qualité en France ?
05:14 Ou est-ce qu'on force un barrage ?
05:17 Donc c'est ça.
05:18 Nous, aujourd'hui, ce qu'on fait, on bloque les routes,
05:21 c'est pour que les Français puissent manger de qualité demain
05:23 et qu'on puisse les nourrir.
05:24 - Et ça avance.
05:25 - C'est à la fois un drame, et puis c'est le deuil, c'est le choix,
05:29 mais le combat pour les agriculteurs, il faut le mener,
05:32 parce que c'est ça dont il s'agit.
05:34 C'est comment on mange dans notre pays
05:36 et comment on fait pour que ceux qui nous nourrissent
05:39 puissent vivre eux-mêmes.
05:40 Parce que nous, on vit grâce à eux, parce qu'on se nourrit,
05:42 et eux n'arrivent pas à en vivre.
05:43 Quasiment un jour sur trois, il y en a un qui met fin à ses jours.
05:48 Je l'avais dit à plusieurs reprises dans l'hémicycle.
05:51 Et donc il faut mettre ça sur la table,
05:53 c'est-à-dire comment on fait pour que les agriculteurs français
05:55 arrivent à vivre par le travail.
05:58 Et on le sait bien, au-delà du fait qu'ils nous nourrissent,
06:00 c'est un exemple pour nous, parce qu'ils font souvent 6 jours, 7 jours,
06:03 et ils font des journées à 11, 12 heures.
06:05 - Est-ce qu'on se rend compte du chiffre que vous avez donné ?
06:08 Deux agriculteurs se tuent ?
06:11 - Un agriculteur tous les 3 jours.
06:13 - Tous les 3 jours.
06:15 À quel endroit en France arrive ce genre de choses ?
06:20 Quelle est la profession ?
06:22 On devrait avoir des psychologues, des psychiatres,
06:24 on devrait être chevés, monsieur !
06:26 - On fait le maximum.
06:28 Il y a des cellules de crise qui existent dans les départements,
06:30 on fait de l'écoute avec la MSA, on essaye aussi...
06:34 Les syndicats servent aussi à ça,
06:35 c'est-à-dire de sortir les agriculteurs de leurs fermes
06:38 pour venir à des moments de rencontre,
06:40 pas seulement pour porter les revendications,
06:42 c'est aussi pour échanger, sortir les idées, etc.
06:44 Les syndicats sont aussi là pour ça.
06:46 Aujourd'hui, le constat, c'est qu'on a un métier noble,
06:49 un métier d'avenir, parce qu'on mangera toujours demain,
06:51 sauf qu'on a plus...
06:52 - Mais qu'est-ce qu'on va manger ?
06:53 - Mais qu'est-ce qu'on va manger ?
06:54 Il faut redonner la confiance à l'agriculture,
06:57 il faut redonner sa fierté.
06:59 Aujourd'hui, on est tous fiers d'être agriculteurs, moi le premier.
07:01 Par contre, des fois, on a honte presque de le dire selon où on va,
07:05 parce qu'on se fait traiter de tous les noms.
07:07 On n'est plus regardé à notre juste valeur,
07:09 il faut qu'on soit un petit peu mieux considéré quand même.
07:12 En fait, en France, c'est malheureux, tout le monde ne mange pas à sa faim,
07:16 mais les rayons de supermarché sont tout le temps pleins.
07:19 Arrêtons de remplir les rayons de supermarché,
07:21 on verra ce que mangent les Français.
07:22 - La question des supermarchés, on la verra avec Eric,
07:24 mais ils disent quoi les agriculteurs de ce qui s'est passé ?
07:27 Ils disent que si on les écoutait, si on les respectait,
07:29 ça ne serait pas arrivé, Alexandra serait en vie, on verra.
07:32 On va les écouter.
07:36 - Si on avait été écouté dès le départ, depuis des mois et des mois,
07:39 qu'on sollicite un autre ministère pour avoir des réponses
07:42 et obtenir enfin quelque chose, on ne serait pas là aujourd'hui,
07:45 si ça avait été le cas.
07:46 Pourquoi elle serait allée sur cette autoroute aujourd'hui ?
07:48 Elle n'avait aucune raison, si on avait été entendu bien avant.
07:52 Donc voilà, c'est un accident, c'est dramatique.
07:55 Il n'y a pas d'autre mot, il n'y a pas d'autre réaction.
08:00 - Alexandra avait fait le choix, ce qu'il a représenté aussi,
08:04 de rester là, de passer la nuit là, sur cette mobilisation
08:08 qu'on avait organisée, qui durait déjà depuis quelques jours.
08:12 Donc voilà, j'ai une pensée pour Alexandra
08:15 et tous les combats qu'elle a menés.
08:17 - C'est un drame pour notre agriculture.
08:20 Elle était très entreprenante, très dynamique.
08:23 Elle ne vivait que pour le monde agricole.
08:27 Il faut voir l'évolution de leur exploitation.
08:30 Elle était croissante au fur et à mesure des jours.
08:32 Elle se battait pour notre métier.
08:35 Elle était fière de nourrir la France.
08:39 - Voilà, Alexandra, Alexandra Sonnac.
08:42 On parle de ce drame ce soir, on parle surtout des agriculteurs.
08:45 Ils sont à bout de nerfs, les agriculteurs.
08:47 A bout de nerfs, puisqu'ils vont passer une sixième nuit.
08:49 C'est la sixième nuit sur les barrages.
08:52 On va entamer cette discussion, mais je voudrais qu'on écoute ce maraîcher.
08:55 Il y a eu beaucoup de témoignages sur ces news.
08:57 On va écouter ce maraîcher qui, comme d'autres, n'en peut plus.
09:01 Le moyen de le dire, c'était de déverser du lisier.
09:04 C'était devant la préfecture d'Agen.
09:06 - Là, c'est la représentation des tripes et des sangles du paysan.
09:13 Des agriculteurs, des paysans.
09:15 Ça représente ça, c'est un symbole fort.
09:17 On y laissera nos tripes et nos sangles s'il faut,
09:20 mais on va se défendre.
09:22 On va arrêter de crever comme ça, la bouche ouverte.
09:25 On va se défendre jusqu'au bout.
09:27 Et s'il faut laisser nos tripes et nos sangles, c'est un symbole, ça.
09:30 On veut montrer à l'État jusqu'à où on est capable.
09:34 Je ne sais pas ce qu'ils attendent.
09:36 Il y a eu cette pauvre collègue agricultrice qui est décédée.
09:39 Je ne sais pas ce qu'ils attendent.
09:41 Là, il faut des réponses fortes.
09:43 C'est des mesures directes qu'il nous faut.
09:45 Ce soir, il nous faut des réponses.
09:47 Là, ce n'est plus possible.
09:49 - Je trouve ça formidable de découvrir ce soir.
09:52 Seulement qu'il y a un problème avec les agriculteurs en France.
09:55 Marc Fesneau était sur le terrain, évidemment.
09:57 Il était à l'Assemblée.
09:59 Il a dit ce que c'est de faire des politiques.
10:01 Écoutez, promettez.
10:03 Gabriel Attal aussi est fait.
10:05 Mais ça fait des années que vous vous battez.
10:07 Vous dites ça.
10:09 Le même discours, la même chose.
10:11 À la virgule près.
10:13 - Moi, je pense que ça fait évidemment des années
10:15 que les agriculteurs tirent la sonnette d'alarme.
10:18 Il y a eu des choses qui ont été faites.
10:20 Mais il y a des choses qui sont des grandes masses qui ne sont pas faites.
10:22 Moi, par exemple, je suis dans la majorité présidentielle.
10:25 Mais je n'ai pas voté le texte des accords avec les Canadiens sur le CETA.
10:28 Je l'ai refusé. Pourquoi ?
10:30 Parce que les agriculteurs...
10:32 Il ne faut pas qu'on se mente.
10:34 On ne peut pas rester à faire une agriculture franco-française.
10:36 Les agriculteurs, et il en parlera,
10:38 ils demandent à pouvoir que des produits français soient exportés.
10:42 Mais le problème, quand on a des accords internationaux,
10:44 l'agriculture est toujours la variable d'ajustement.
10:48 Ça veut dire que quand on va négocier avec les Canadiens
10:50 pour leur vendre avec Veolia des déchets, des machins,
10:54 c'est sur le dos de nos agriculteurs que ça se fait.
10:56 Moi, je crois que les agriculteurs...
10:58 Le premier truc qui est incompréhensible pour nous tous,
11:01 c'est pourquoi on ne vit pas lorsqu'on travaille.
11:05 Comme vous l'avez dit, du lundi au dimanche,
11:07 on passe sa vie à faire ça pour qu'on n'arrive pas à en vivre.
11:11 C'est le problème.
11:13 Je voudrais d'abord rebondir sur ce que M. le député a dit.
11:17 La problématique de tout ça, c'est qu'on exporte de la qualité
11:21 et on importe des produits qui sont d'un standard beaucoup moins...
11:24 Enfin, plus petits que chez nous,
11:26 avec des normes qui sont à des années-lumière des nôtres.
11:29 En France, on a tendance à être plus blanc que blanc.
11:32 On surtranspose des normes européennes aussi,
11:34 il ne faut pas l'oublier, depuis des années.
11:36 J'ai des collègues qui ont eu une belle métaphore,
11:38 c'est-à-dire que plus blanc que blanc,
11:40 on devient transparent, l'agriculture française.
11:42 Aujourd'hui, on a une agriculture de qualité, vertueuse.
11:45 Certes, on l'exporte, parce que déjà,
11:47 nos consommateurs n'ont pas tous accès parce qu'elle est trop chère.
11:50 Donc, on exporte la qualité,
11:52 on va faire rentrer de la qualité moindre chez nous.
11:54 Ça, c'est intolérable.
11:55 Et on produit de la qualité parce qu'on nous met des normes,
11:58 parce qu'aussi, on a envie de faire de la qualité,
12:01 parce qu'on est plus vertueux, on fait les efforts pour le faire.
12:04 Mais aujourd'hui, on n'est pas rémunéré à cette juste valeur.
12:07 Personnellement, depuis que je suis certifié,
12:09 haute valeur environnementale, que je fais mieux,
12:11 que j'ai des contrôles un petit peu plus,
12:13 je gagne moins d'argent.
12:14 Je perds de l'argent sur mon exploitation.
12:16 - Vous vous rendez compte, ça ?
12:17 Vous faites des efforts incroyables, vous respectez les normes.
12:19 Il y a combien de normes, Eric ?
12:21 - Il y en a des milliers, ça dépend.
12:22 Puis c'est par secteur.
12:24 Pour les cages à poules, pour le glyphosate,
12:27 pour la protection des cerises, pour les poulets.
12:31 C'est effrayant.
12:33 Et aujourd'hui, si vous voulez que vous ayez raison de le dire,
12:35 vous savez, par exemple, que vous avez 70 % de la viande
12:38 consommée dans les cantines et les restaurants d'entreprise.
12:40 Cette viande vient d'Ukraine, de Thaïlande ou de Pologne.
12:44 - Et chez nous, les contrats ne sont pas signés.
12:46 - En France, par exemple, c'est simple,
12:48 pour que nos téléspectateurs comprennent.
12:50 Je ne dis pas qu'il faut revenir dessus,
12:52 de faire du poulet en cage.
12:53 Je trouve ça très bien qu'on l'interdise.
12:55 Mais les poulets d'Ukrainiens,
12:57 les poulets ukrainiens qui arrivent,
13:00 c'est du poulet en cage.
13:02 Et en plus, pour les millions de poulets qui nous arrivent,
13:06 ils sont dans la main d'un milliardaire.
13:08 Autre norme, par exemple.
13:11 - Quand je vais à la boucherie,
13:13 il y a marqué "poulet ukrainien" ?
13:15 - On va le trouver en supermarché, vous allez le trouver.
13:18 On va en parler après du rôle du consommateur.
13:20 - Ou il y a marqué "poulet européen".
13:22 - Parce que ceux qui sont transformés en France
13:24 sont déjà français.
13:25 - Après, il y a le problème.
13:27 Et donc, il y a une des choses dont ils ont besoin.
13:29 C'est qu'à partir du moment où on leur met une norme,
13:32 on interdit d'importer des produits
13:34 qui ne sont pas à la même norme.
13:36 On va prendre un exemple des cerises.
13:38 Il y avait un produit qui était le dimithoate.
13:40 - C'est ça.
13:41 - On a dit que c'était dangereux, ça tue.
13:44 Je suis très content qu'on ait interdit le dimithoate.
13:46 Donc, eux, ils n'ont pas mis de dimithoate.
13:48 Ils ont divisé leur rendement par deux.
13:50 Et donc, ils ont baissé leur revenu.
13:52 - Et on les importe de Turquie.
13:54 - On importe de Turquie et d'Espagne avec du dimithoate.
13:57 Je veux dire, on marche sur la tête.
13:59 Et il faut remettre également...
14:01 Vous savez qu'il y a, sur les produits qui nous arrivent,
14:04 quasiment quand il y a des contrôles,
14:07 20 % des produits, quand il y a des contrôles,
14:09 il n'y en a pas assez aux frontières,
14:11 20 % ne sont pas aux normes.
14:13 C'est-à-dire qu'on les emmerde
14:15 alors qu'ils sont au mieux de ce qu'ils peuvent faire,
14:18 avec des gens qui viennent leur faire des contrôles,
14:20 qui viennent regarder, être tatillons, etc.
14:22 Parce qu'ils savent qu'on va les plumer.
14:24 Et de l'autre côté, on est passoire à la frontière
14:27 pour aller contrôler les produits qui n'ont pas les mêmes normes qu'eux.
14:30 - C'est ça.
14:31 - Et comme ils sont... En plus, ils sont sympas,
14:33 ils sont dociles, ils sont travailleurs,
14:35 ils attendent, ils attendent jusqu'au jour où ça explose.
14:38 - Mais on est des super-héros, en fait.
14:40 Parce qu'on nous demande beaucoup.
14:41 Souveraineté alimentaire,
14:43 sauver la biodiversité, sauver la planète, au final,
14:45 parce que pour beaucoup, on a tous les maux de la Terre sur nous.
14:48 On entretient les paysages, le tourisme, quand même.
14:51 Est-ce que des touristes vont venir voir des friches ?
14:53 Non.
14:54 Ils viennent voir des paysages entretenus,
14:56 ils viennent voir des cultures, cette multiplicité.
14:58 On a la chance, en France, d'aller de la mer jusqu'à la montagne
15:01 avec un ensemble de cultures, de qualités, encore une fois.
15:03 Et enfin, quand vous allez quelque part en tourisme,
15:06 vous aimez bien manger ce qu'il y a aussi là-bas.
15:08 Donc c'est ça, la France aussi.
15:10 Il ne faut pas l'oublier.
15:11 C'est cette gastronomie qui nous tient à cœur.
15:13 Heureusement qu'on a échappé aux poulets américains.
15:15 Il y en a de la mer qu'au sud.
15:17 On va parler tout à l'heure des accords.
15:19 Les jachères, par exemple.
15:20 Voilà une norme européenne qui impose aux agriculteurs
15:23 de geler 4 % de leur terre,
15:25 alors que ça n'existe pas dans les autres pays européens.
15:27 Pourquoi ?
15:28 Parce que pour la biodiversité, pour respecter les haies,
15:31 et donc pour respecter les oiseaux.
15:33 Très bien, je reconnais, mais 4 % de la surface,
15:36 alors que dans le même temps,
15:37 on apporte des millions de tonnes de céréales de l'Ukraine.
15:41 Vous voulez autre chose ?
15:43 Et donc ça fait une concurrence déloyale.
15:45 Et je peux vous dire que je m'entretenais ce matin
15:47 avec Jean-Yves Bricou, que vous connaissez sûrement,
15:49 qui est le président de la Chambre de l'Agriculture de l'Inde.
15:51 Lui, il me disait que dans son entourage,
15:52 il y avait eu des suicides à cause de ça.
15:54 Des gens qu'on empêche de travailler.
15:56 Mais attendez, c'est aussi juste,
15:58 c'est des terres nourricières que l'on gèle.
16:00 En plus de la jachère,
16:01 il y a aussi les compensations environnementales et agricoles
16:04 lorsqu'on fait des ouvrages autoroutiers,
16:06 des constructions,
16:07 à chaque fois, c'est des milliers d'hectares
16:09 qui sont compensés
16:10 parce qu'on va faire une infrastructure.
16:12 Et quand elles sont compensées,
16:13 il n'y a plus d'agriculture dessus.
16:14 C'est des terres gelées.
16:15 - Et vous savez quoi ?
16:16 Les 4% dont je parlais de jachère,
16:18 il n'est pas impossible que le ministre de l'Agriculture,
16:20 M. Faineau, revienne en arrière.
16:22 Ça, ça peut être justement une compensation,
16:24 ça peut être peut-être une concession
16:25 qui serait faite dans les jours à venir.
16:26 - Je voudrais juste qu'on avance
16:27 parce que tout le monde a parlé au nom des agriculteurs aujourd'hui.
16:29 Moi, ce qui m'intéresse, c'est de savoir
16:31 la parole portée aujourd'hui par les députés.
16:33 Vous étiez à l'Assemblée cet après-midi.
16:34 La parole portée par les députés
16:35 est conforme à vos attentes.
16:37 Première question, elle concerne le libre-échange.
16:39 Les agriculteurs veulent-ils un moratoire
16:41 sur le libre-échange,
16:42 comme le voulait cet après-midi sa députée, LFI ?
16:45 Puis vous allez entendre la réponse du ministre,
16:46 mais ce qui m'intéresse, c'est votre réponse.
16:48 - Réveillez-vous, M. le ministre.
16:52 Les agriculteurs disparaissent.
16:54 Il y a un suicide tous les deux jours.
16:55 Des centaines de familles sont détruites chaque année
16:58 à cause de l'incertitude
16:59 et de la précarité des marchés agricoles.
17:01 Ça suffit, vos discours creux et vos reculades.
17:04 Les paysans veulent vivre de leur travail.
17:07 Allez-vous enfin leur garantir des prix rémunérateurs
17:10 par la mise en place de prix planchers,
17:12 comme nous l'avons proposé en novembre dernier ?
17:14 Allez-vous soutenir notre proposition de moratoire
17:17 sur les accords de libre-échange ?
17:19 - Alors moi, je prends mes responsabilités,
17:21 mais vous, je vous invite à prendre les vôtres,
17:24 pour qu'on trouve le juste prix et la rémunération,
17:27 et à prendre les vôtres pour qu'enfin on leur dise
17:30 qu'on leur fait confiance
17:31 et qu'on va les accompagner dans les transitions,
17:34 pas qu'on va les braquer
17:35 et pas qu'on va leur caler un modèle
17:37 qui n'existe que dans des utopies,
17:40 qui n'existe nulle part sur la Terre.
17:42 - Bon, au-delà de la passe d'armes,
17:44 répondez-moi sur le moratoire sur le libre-échange.
17:47 Vous réclamez un moratoire sur le libre-échange ?
17:49 - La problématique qu'il y a, c'est encore une fois,
17:51 c'est que l'agriculture, la variable d'ajustement
17:55 donne tout ce qu'on fait.
17:56 Et on l'a vu aussi avec les taxes Trump à l'époque sur le vin,
18:00 ça va revenir là, il faut le savoir quand même.
18:02 - Il y a des taxes sur le foie gras,
18:03 et il y a même eu une menace il n'y a pas très longtemps
18:05 de taxer le fromage.
18:07 - Si vous voulez, à chaque fois,
18:08 alors certes il y a de la monnaie d'échange
18:09 et l'agriculture est au milieu.
18:10 Encore une fois, on va exporter de la qualité
18:12 pour faire importer de la merde, désolé du mot.
18:15 Aujourd'hui par contre, ça me fait bien rire
18:17 quand des députés font des grands discours à l'Assemblée,
18:19 par contre dans les actes,
18:20 ce sont eux aussi qui votent toutes les lois
18:22 qui nous emmerdent.
18:23 - Les prix planchers, c'est égalime.
18:26 - C'est égalime, c'est-à-dire on prend le prix...
18:29 - Ça existe parce que...
18:30 - Ça existe mais ce n'est pas appliqué.
18:31 Et là alors Bruno Le Maire a annoncé
18:32 il a fallu se mobiliser pour qu'il y ait des contrôles accentués.
18:36 Alors sans personne sur les contrôles,
18:37 ils ont intérêt de bosser les gars.
18:39 Par contre, maintenant, effectivement,
18:42 j'ai perdu le fil.
18:44 - Sur le prix plancher.
18:47 - Sur le prix plancher, en fait il y a les EGA
18:49 qui ont été mis en place,
18:50 les Etats Généraux de l'Alimentation,
18:52 pour faire un prix à marche à vingt.
18:53 C'est-à-dire on part du coût de production,
18:55 du prix de revient,
18:56 et puis après chacun met ce qu'il veut par-dessus.
18:59 Tout le monde a besoin de gagner son argent.
19:01 Par contre, à force que les autres fassent du beurre sur notre dos,
19:04 il y en a assez.
19:05 Que ce soit les industriels, les transformateurs,
19:07 les distributeurs, tout le monde mange.
19:08 Sauf nous.
19:09 Encore une fois, c'est l'agriculteur
19:10 qui a la variable d'ajustement.
19:11 - Quand vous avez par exemple des producteurs de pommes
19:13 qui vendent 40 centimes le kilo de pommes
19:15 et qu'après elles sont achetées 20 centimes
19:16 par le transformateur, il y a un vrai problème.
19:19 - Les canceriens de Pologne...
19:20 - Et le lait ? Vous achetez du lait ?
19:23 - Oui.
19:24 - Un litre 20, un euro 20, un euro 50 de litre ?
19:27 - Oui mais là, la France n'est pas trop mal avec le lait.
19:29 - Mais non, mais...
19:30 - Le lait, il y a 35-40 centimes à l'agriculteur.
19:33 - Le lait, aujourd'hui, notamment lactalis et sodiale,
19:36 sont en train de les acheter aux alentours de 42-43,
19:39 alors qu'eux, ils ont besoin de 49.
19:41 Le seul qui l'achète quasiment au bon prix,
19:44 c'est la laiterie de Saint-Denis de Lautel,
19:46 avec notamment le lait, c'est qui le patron,
19:48 qui le vend un euro 20, alors qu'on a de la grande distribution
19:51 qui font des produits à 0,84.
19:53 C'est impossible que, quand on vend un lait au consommateur,
19:56 parce que là, il faut en parler aussi,
19:57 le consommateur, il faut qu'il soit responsable.
19:59 Quand on vend un lait à 0,84,
20:02 on ne peut pas rémunérer l'agriculteur.
20:04 Et donc, ça, c'est très important.
20:06 Et au moment où on parle,
20:07 on a en ce moment les négociations commerciales
20:10 entre la grande distribution et les industriels,
20:13 qui finalement, c'est eux qui achètent le plus de produits
20:16 à nos agriculteurs.
20:17 Ils sont en train de les étrangler
20:18 dans le box des négociations.
20:20 - Et en même temps, on va dire qu'on est coincé,
20:21 parce que l'inflation, parce qu'on n'a plus d'argent.
20:24 - Alors, vous avez mis le doigt sur la bonne question.
20:32 Vous avez Bercy avec Bruno Le Maire.
20:35 Vous voyez comment ça me...
20:37 Moi, je ne suis pas agriculteur,
20:39 mais je suis dans un milieu rural,
20:41 ça fait des années que je les défends.
20:43 Vous avez Bruno Le Maire avec Bercy,
20:44 et les autres avant, qui disent à la grande distribution,
20:47 on ferme les yeux, vous allez étrangler
20:49 dans les box de négociations,
20:51 parce que ça fait baisser l'inflation,
20:53 parce que ça fait des prix bas dans le supermarché.
20:55 On ferme les yeux, allez-y, étranglez-les.
20:57 Et de l'autre côté, on s'étonne que les prix soient bas.
21:00 Aujourd'hui, vous voyez, ce soir, dans votre émission,
21:04 j'avais annoncé, il y a 6 mois,
21:06 qu'on aurait de la gruge sur les emballages,
21:08 que nous allons nous mettre les mêmes emballages
21:10 et moins dedans.
21:11 Ce soir, je vous annonce,
21:13 et je dis à CNews,
21:14 faites non pas un panier à inflations,
21:16 on y était,
21:17 on fait un panier des produits
21:19 qui, il y a un mois, étaient fabriqués en France,
21:22 qui maintenant vont être chez Carrefour,
21:24 chez Lidl, chez Super U,
21:27 chez Leclerc,
21:28 qui vont être fabriqués à l'étranger.
21:30 Le drame qui arrive dans les semaines qui viennent,
21:32 c'est fabriquer à l'étranger.
21:34 Ça veut dire que là, dans les box de négociations,
21:36 hier, j'ai eu du monde au téléphone,
21:39 on est en train de dire,
21:40 vous ne voulez pas faire la baisse,
21:41 vous ne voulez pas que je vous essore.
21:42 - Délocalise.
21:43 - On vous vire.
21:44 - C'est ça.
21:45 - C'est ce qui va se passer.
21:46 Vous m'entendez bien.
21:47 Dans quelques mois, vous me reposerez la question.
21:49 C'est en train de se passer.
21:50 - La problématique aussi,
21:51 c'est que l'agriculteur ne peut pas stopper d'un coup.
21:54 C'est-à-dire, on pourrait créer la pénurie,
21:56 sauf qu'on ne peut pas.
21:57 On est obligé de travailler nos terres,
21:58 on est obligé d'élever nos animaux.
21:59 Demain, si on dit, écoutez, on ne vend plus rien,
22:02 ce n'est pas grave, ils iront acheter ailleurs.
22:04 Et il y aura toujours à manger dans les supermarchés,
22:07 faisant des rayons vides,
22:08 faisant un choc vraiment, on verra qui c'est qui a raison.
22:11 Pour le Covid, on nous aimait.
22:13 - Avant le journal.
22:14 - Vous allez le confirmer, le scandale des oeufs.
22:17 Aujourd'hui, la France est encore autosuffisante.
22:19 Elle apporte de plus en plus d'oeufs.
22:21 Parce que vous avez des productions en pays de l'Est
22:23 où on arrive à faire 200 000, je crois,
22:25 poules qui pondent dans des terrains immenses.
22:28 Et en 2027, on apportera plus d'oeufs étrangers
22:31 qu'on en produit en France.
22:33 Je ne me trompe ou pas ?
22:34 - Oui, bien sûr.
22:35 - Mais franchement, on marche sur la tête.
22:36 Dans le prolongement de ces questions sur le libre-échange,
22:38 l'accord avec le Mercosur,
22:39 et la suppression des droits de donne,
22:41 et l'accord sur la viande et le lait avec la Nouvelle-Zélande.
22:44 Là aussi, question posée à l'Assemblée tout à l'heure.
22:47 - Malgré nos mises en garde,
22:51 vous avez voté le traité de libre-échange
22:53 avec la Nouvelle-Zélande,
22:55 qui va faire venir des milliers de tonnes de viande et de lait,
22:57 et dont la production ne respecte aucune des normes imposées
23:00 à nos agriculteurs.
23:01 Allez-vous dénoncer le traité de libre-échange
23:03 avec la Nouvelle-Zélande
23:05 et abandonner les négociations avec le Mercosur ?
23:07 - Vous êtes un élu qui connaît son territoire,
23:10 vous êtes un élu de Gironde.
23:12 Les viticulteurs de Gironde, ils ont besoin de quoi ?
23:14 Ils ont besoin de compétitivité.
23:15 Parce que si le Bordeaux ne s'exporte pas,
23:17 vous m'expliquerez comment il continuera
23:19 à y avoir une viticulture en Gironde.
23:21 Et donc, ils ont besoin qu'on leur dise les grands enjeux,
23:24 de les accompagner dans la compétitivité,
23:26 et pas de les enfermer dans l'autarcie
23:29 qui, au fond, les condamne à disparaître.
23:31 - Alors, je rappelle que les pays du Mercosur,
23:33 l'Argentine, le Brésil, le Uruguay,
23:35 sont déjà les principaux fournisseurs agroalimentaires
23:38 de l'Europe, et l'accord a permis la suppression
23:40 des droits de douane.
23:41 En réalité, c'est des accords sur les droits de douane.
23:43 92% de ces produits n'ont plus de droits de douane.
23:45 Donc, ils arrivent, ils sont vraiment en concurrence
23:48 avec les produits français.
23:49 Même chose pour la Nouvelle-Zélande,
23:50 pour le lait, pour la viande, etc.
23:52 Ça inonde le marché.
23:54 - De toute façon, on en a besoin.
23:56 Parce que malgré qu'il y ait du tapage sur les éleveurs,
23:59 malgré qu'on dise qu'il faut manger moins de viande, etc.,
24:02 on en mange plus qu'avant.
24:03 Donc, par contre, l'équation, c'est qu'il y a moins
24:06 d'éleveurs qu'avant.
24:07 Parce qu'on les a dégoûtés.
24:08 Parce que c'est trop dur de s'installer,
24:10 parce que c'est trop dur d'avoir des animaux.
24:12 Donc, en fait, comme on produit moins,
24:13 il faut importer.
24:14 - Est-ce que vous dites "concurrence déloyale" ?
24:15 - Mais bien sûr, c'est une concurrence déloyale.
24:17 Encore une fois, on n'a pas les mêmes standards
24:18 de production.
24:19 Regardez les levages en France.
24:20 La ferme des mille vaches, ça n'existe pas.
24:22 Les vaches sont à l'herbe.
24:24 - Pourquoi on vote ces lois ?
24:25 Pourquoi on vote ces accords ?
24:26 - Parce qu'on est la variable d'ajustement.
24:27 - Si on sait qu'on va mettre un pistolet
24:28 sur la tente des agriculteurs ?
24:29 - Parce qu'ils viennent de le dire.
24:30 Parce que c'est la variable d'ajustement.
24:32 On va vendre des avions, un certain nombre de choses.
24:35 Moi, je vais vous prendre un exemple très simple.
24:37 Ceux qui nous écoutent, demain,
24:39 ils vont aller chez Leclerc
24:40 et ils vont regarder la plaquette de beurre
24:42 marque Repair.
24:43 Voilà.
24:44 Ils vont regarder la plaquette.
24:45 Doux demi-sel.
24:47 Ils vont regarder la plaquette.
24:48 Le même packaging, le même dessin depuis des années.
24:51 Et ils vont regarder pourquoi il y a
24:53 deux plaquettes différentes.
24:55 Il y en a une qui est moins chère.
24:57 C'est le même packaging.
24:58 Un mot d'écart, doux et tendre.
25:00 Ils vont acheter le moins cher.
25:02 Eh bien, vous regarderez,
25:03 il y aura marqué Lady Ireland.
25:05 Voilà.
25:06 Lady Ireland.
25:07 Donc, voilà, on est sur une chaîne.
25:09 Regardez.
25:10 Allez-y, regardez.
25:11 Et attaquez-moi en diffamation si ce n'est pas vrai.
25:14 - Le Point Info.
25:16 Bonsoir, Simon Guélin.
25:18 - Bonsoir, Olivier.
25:19 Et bonsoir à tous.
25:20 L'armée israélienne annonce la mort
25:21 de 24 de ses soldats dans la bande de Gaza.
25:24 C'est le plus lourd bilan en une seule journée
25:26 depuis le 27 octobre dernier.
25:28 Au total, 221 soldats de Tsaïl ont été tués au combat
25:31 depuis le début de la guerre.
25:33 Un nouveau drame dans une cité à Marseille.
25:35 Un homme de 24 ans a été tué de deux balles dans la tête.
25:38 Ça s'est passé hier après-midi dans la cité des Oliviers,
25:41 au nord de la cité phocéenne.
25:43 La victime était connue de la justice,
25:45 notamment pour trafic de stupéfiants.
25:47 Une enquête pour homicide volontaire en bande organisée
25:49 a été ouverte et confiée à la police judiciaire.
25:52 Et puis coup d'éclat pour le film français
25:55 "Anatomie d'une chute" avec 5 nominations aux Oscars.
25:58 Le long-métrage de Justine Trier est notamment nommé
26:01 dans les prestigieuses catégories du meilleur film
26:03 et du meilleur réalisateur.
26:05 De son côté, le film "Oppenheimer", réalisé par Christopher Nolan,
26:08 cumule 13 nominations.
26:10 La 96e cérémonie des Oscars se tiendra le 10 mars prochain
26:14 à Hollywood.
26:16 - Elle bandissera à Hollywood.
26:18 Et demain, c'est l'annonce des Césars
26:20 et sans doute qu'Anatomie d'une chute
26:22 aura beaucoup de nominations.
26:24 Vous avez le temps d'aller au cinéma ?
26:26 Parce que je pense qu'il n'y a pas beaucoup de possibilités
26:29 de prendre du temps lorsqu'on fait votre...
26:31 - Non, ça c'est quand même...
26:33 Non, c'est vieux.
26:34 J'ai 32 ans, je vis comme quelqu'un de 32 ans.
26:36 C'est sûr qu'il y a des moments de bourre,
26:38 il y a des moments où on ne peut pas partir de chez soi
26:40 parce qu'on a besoin.
26:41 Alors en plus, maintenant, j'ai des bêtes,
26:42 donc c'est encore différent.
26:43 Sauf qu'on est quand même au 21e siècle
26:45 et que l'agriculture a évolué avec son temps.
26:47 Et c'est important que les agriculteurs
26:48 prennent du temps pour eux.
26:49 On leur dit souvent,
26:50 on a un service de remplacement qui est là aussi
26:52 pour prendre des vacances.
26:53 On ne part pas quand on veut,
26:55 on part quand on peut.
26:56 Mais en tout cas, c'est important aussi.
26:58 - Mais pour l'instant,
26:59 la France est de plus en plus bloquée,
27:02 en tout cas,
27:03 sur des barrages plus que symboliques.
27:05 On va retrouver Stéphanie Rouquier
27:07 qu'on a vue tout à l'heure
27:09 en ouvrant cette émission
27:10 d'"Être pas seule", Stéphanie.
27:12 - Oui, à mes côtés,
27:16 il y a Romain,
27:17 il est céréalier en Haute-Garonne.
27:19 Et Romain est mobilisé depuis le début
27:21 sur ce blocage de l'A64,
27:23 ici à Carbone.
27:25 Dites-moi Romain,
27:26 quels sont pour vous
27:27 les principaux problèmes
27:29 dans votre activité aujourd'hui ?
27:31 - Je pense qu'on n'a pas qu'un problème,
27:33 on en a plusieurs.
27:34 Aujourd'hui, on est écrasé
27:38 entre les charges
27:39 et toute la paperasse administrative.
27:41 Et si on additionne à tout ça
27:43 tout ce qu'on nous impose,
27:44 ça devient très compliqué.
27:46 - Aujourd'hui, vous arrivez
27:47 à vous sortir un salaire ?
27:48 Et de combien, tous les mois ?
27:50 - Dans le meilleur des cas,
27:51 j'arrive à me verser 700 euros.
27:53 Et il y a des mois,
27:54 je ne me verse rien du tout.
27:56 Donc c'est un peu compliqué, parfois.
27:58 Mais bon, on fait avec.
27:59 - On vit avec 700 euros par mois ?
28:01 - Pour l'instant,
28:02 j'ai encore la chance
28:03 de vivre sans mes parents.
28:04 Donc voilà.
28:05 Mais j'avais pour objectif
28:07 de m'installer avec ma copine.
28:09 Et c'est un peu compliqué, oui.
28:11 - Pas possible ?
28:12 - Pour l'instant, non.
28:13 - Et pour des heures et des heures de travail,
28:15 j'imagine, jamais de vacances ?
28:17 - Les plus petites semaines,
28:18 on fait une cinquantaine d'heures.
28:20 Et les plus grosses,
28:21 aux plus fortes de la saison,
28:22 on est autour des 100 heures semaine.
28:24 - Merci, Romain.
28:25 Vous avez entendu
28:26 tous ces agriculteurs
28:27 aujourd'hui ici avec un bode.
28:29 Et bien, ils se préparent
28:30 à passer leur sixième nuit
28:31 sur l'autoroute.
28:32 - Monsieur le député,
28:33 qui accepterait
28:34 50 heures par semaine
28:35 de travailler pour 700 euros ?
28:37 - Personne.
28:38 - Personne.
28:39 - Moi, je serais Romain,
28:40 j'aurais lâché l'affaire.
28:41 - Oui, mais c'est là où on a...
28:43 - Et c'est là que vous avez
28:44 des super-héros.
28:45 - C'est exactement
28:46 ce qu'il disait tout à l'heure.
28:47 Et puis, il y avait quelque chose
28:48 avant où il y avait
28:49 des agriculteurs
28:50 qui gagnaient mal leur vie,
28:51 qui aimaient leur métier,
28:52 mais il y avait une reconnaissance.
28:54 Aujourd'hui, une des choses
28:55 qui est très profonde
28:56 dans les cours de ferme,
28:57 c'est qu'en plus,
28:58 on leur crache dessus.
28:59 C'est-à-dire que, en plus,
29:00 certains vont leur dire
29:01 "Vous êtes des pollueurs,
29:02 vous êtes..." etc.
29:03 Donc, en plus,
29:04 cette fierté qu'il y avait
29:05 dans les cours de ferme,
29:06 c'était dur,
29:07 mais on avait la fierté
29:08 d'être utile.
29:09 Aujourd'hui,
29:10 le regard de l'autre,
29:11 il est dur.
29:12 Et ça, moi,
29:13 dans les cours de ferme,
29:14 c'est ça que j'entends aussi
29:15 de façon forte.
29:16 - On va devoir marquer une pause,
29:17 mais vous répondrez
29:18 à cette question
29:19 et à savoir si on peut être éleveur,
29:20 on peut être agriculteur.
29:21 Aujourd'hui,
29:22 faire ce métier de paysan
29:23 est compatible
29:24 avec l'écologie,
29:25 avec la vision
29:26 que certains ont de l'écologie.
29:27 C'est une grande question.
29:28 À tout de suite.
29:30 - La suite du Média de la Fois
29:31 avec Richard Ramos,
29:32 député de Madame du Loir
29:33 et Rémi Dumas,
29:34 vice-président des Jeunes Agriculteurs
29:35 et Éric de Régne-Matin.
29:36 Je voulais vous montrer
29:37 le sondage CNews
29:38 pour le JDD Paris Match,
29:39 également au CSA.
29:40 Faut-il interdire
29:41 l'importation en France
29:42 des produits agricoles étrangers
29:43 qui ne respectent pas
29:44 les normes imposées
29:45 aux agriculteurs français ?
29:46 Alors, la réponse est oui.
29:47 La réponse est oui.
29:48 95, 94 % disent oui,
29:49 mais il y a un problème.
29:50 C'est que,
29:51 il y a un problème
29:52 avec la France.
29:53 C'est que,
29:54 il y a un problème
29:55 avec la France.
29:56 95, 94 % disent oui,
29:57 mais le consommateur,
29:58 il va dire oui à ça
29:59 et puis il va être
30:00 dans le supermarché,
30:01 il va dire,
30:02 je prends le moins cher,
30:03 la promo, etc.
30:04 Et je crois que,
30:05 il me semble que dans l'hémicycle,
30:06 vous aviez dit,
30:07 Monsieur Leclerc,
30:08 vous êtes...
30:09 - J'ai dit que vous étiez
30:10 un voyou, j'ai dit,
30:11 Monsieur Leclerc.
30:12 - Oui.
30:13 - Parce que,
30:14 j'avais dit,
30:15 pourquoi j'avais dit ça ?
30:16 Parce que,
30:17 notamment Michel-Édouard Leclerc,
30:18 son truc,
30:19 c'est de dire,
30:20 bien acheté,
30:21 c'est acheté pas cher.
30:22 Mais acheter pas cher,
30:23 parfois,
30:24 c'est tuer nos agriculteurs.
30:26 - Mais il le sait ça,
30:27 Monsieur Leclerc.
30:28 - Mais lui,
30:29 il a fait sa fortune
30:30 sur le prix bas.
30:31 Quand Monsieur Leclerc,
30:32 dans certains saucissons,
30:33 il mettait des produits,
30:34 des poudres de perlimpinpin
30:35 pour que le saucisson,
30:36 il retienne de la flotte
30:37 et qu'il vende
30:38 son saucisson pas cher,
30:39 alors qu'en fait,
30:40 30 % c'était de l'eau,
30:41 il était pas honnête.
30:42 Alors que eux,
30:43 quand ils font un saucisson,
30:44 il y a que de la viande,
30:45 ils ont pas rajouté
30:46 de la poudre de perlimpinpin
30:47 pour retenir la flotte.
30:48 - Il y a une grosse responsabilité.
30:49 - Le consommateur...
30:50 - J'ai l'impression
30:51 que c'est tout ce qu'on a oublié.
30:52 - Le consommateur...
30:53 - La grande distribution,
30:54 la responsabilité.
30:55 - Vous comprenez quand même
30:56 que le consommateur,
30:57 il y a une vingtaine d'années,
30:58 je parle devant l'économiste,
30:59 c'était à peu près 20-22 %
31:00 de son budget.
31:01 Aujourd'hui,
31:02 le budget alimentation,
31:03 c'est 11 %.
31:04 Donc, on a arbitré
31:05 avec des écrans plasma,
31:06 des iPhones,
31:07 des voitures customisées
31:08 avec les baskets customisées
31:09 et on a décidé
31:10 de pas remettre
31:11 pour le fait de bien manger.
31:12 Donc, il faut remettre
31:13 dans toutes les écoles
31:14 l'éducation au goût,
31:15 il faut apprendre à nos enfants
31:16 ce que c'est qu'un goût
31:17 et donc, je pense qu'il faut
31:18 regarder un goût de terroir
31:19 parce que quand monsieur
31:20 dans son territoire,
31:21 il a été obligé de faire,
31:22 il faisait du vin,
31:23 il a dit, je crois tout à l'heure
31:24 qu'il a été obligé
31:25 de faire des fromages de brebis.
31:26 Ces brebis,
31:27 elles ont un goût particulier
31:28 parce que c'est son terroir,
31:29 parce que manger,
31:30 c'est raconter une histoire,
31:31 c'est raconter une géographie.
31:32 Un lait de montagne,
31:33 il n'a pas le même goût
31:34 qu'un lait de plaine.
31:35 - On le sait tous,
31:36 mais moi, c'est la responsabilité
31:37 de la grande distribution.
31:38 - Mais donc, pourquoi je dis ça ?
31:39 Parce que quand vous avez compris ça,
31:40 vous avez envie d'acheter
31:41 un peu plus cher.
31:42 Alors que dans la mondialisation,
31:43 l'industrialisation
31:44 a voulu industrialiser les goûts.
31:45 Ils veulent tous
31:46 qu'on bouffe la même chose.
31:47 Et si mon produit que je mange,
31:48 il a le même goût,
31:49 que j'ai mondialisé les goûts,
31:50 j'ai plus besoin d'eux.
31:51 Si j'ai réussi à faire croire
31:52 que mon goût,
31:53 c'est le meilleur goût,
31:54 c'est le meilleur goût,
31:55 c'est le meilleur goût,
31:56 c'est le meilleur goût,
31:57 c'est le meilleur goût,
31:58 c'est le meilleur goût,
31:59 c'est le meilleur goût,
32:00 c'est le meilleur goût,
32:07 c'est le meilleur goût,
32:08 c'est le meilleur goût,
32:09 c'est le meilleur goût,
32:10 c'est le meilleur goût,
32:11 c'est le meilleur goût,
32:12 c'est le meilleur goût,
32:13 c'est le meilleur goût,
32:14 c'est le meilleur goût,
32:15 c'est le meilleur goût,
32:16 c'est le meilleur goût,
32:17 c'est le meilleur goût,
32:18 c'est le meilleur goût,
32:19 c'est le meilleur goût,
32:20 c'est le meilleur goût,
32:21 c'est le meilleur goût,
32:22 c'est le meilleur goût,
32:23 c'est le meilleur goût,
32:24 c'est le meilleur goût,
32:25 c'est le meilleur goût,
32:26 c'est le meilleur goût,
32:27 c'est le meilleur goût,
32:28 c'est le meilleur goût,
32:29 c'est le meilleur goût,
32:30 c'est le meilleur goût,
32:31 c'est le meilleur goût,
32:32 c'est le meilleur goût,
32:33 c'est le meilleur goût,
32:34 c'est le meilleur goût,
32:35 c'est le meilleur goût,
32:36 c'est le meilleur goût,
32:37 c'est le meilleur goût,
32:38 c'est le meilleur goût,
32:39 c'est le meilleur goût,
32:40 c'est le meilleur goût,
32:41 c'est le meilleur goût,
32:42 c'est le meilleur goût,
32:43 c'est le meilleur goût,
32:44 c'est le meilleur goût,
32:45 c'est le meilleur goût,
32:46 c'est le meilleur goût,
32:47 c'est le meilleur goût,
32:48 c'est le meilleur goût,
32:49 c'est le meilleur goût,
32:50 c'est le meilleur goût,
32:51 c'est le meilleur goût,
32:52 c'est le meilleur goût,
32:53 c'est le meilleur goût,
32:54 c'est le meilleur goût,
32:55 c'est le meilleur goût,
32:56 c'est le meilleur goût,
32:57 c'est le meilleur goût,
32:58 c'est le meilleur goût,
32:59 c'est le meilleur goût,
33:00 c'est le meilleur goût,
33:01 c'est le meilleur goût,
33:02 c'est le meilleur goût,
33:03 c'est le meilleur goût,
33:04 c'est le meilleur goût,
33:05 c'est le meilleur goût,
33:06 c'est le meilleur goût,
33:07 c'est le meilleur goût,
33:08 c'est le meilleur goût,
33:09 c'est le meilleur goût,
33:10 c'est le meilleur goût,
33:11 c'est le meilleur goût,
33:12 c'est le meilleur goût,
33:13 c'est le meilleur goût,
33:14 c'est le meilleur goût,
33:15 c'est le meilleur goût,
33:16 c'est le meilleur goût,
33:17 c'est le meilleur goût,
33:18 c'est le meilleur goût,
33:19 c'est le meilleur goût,
33:20 c'est le meilleur goût,
33:21 c'est le meilleur goût,
33:22 c'est le meilleur goût,
33:23 c'est le meilleur goût,
33:24 c'est le meilleur goût,
33:25 c'est le meilleur goût,
33:26 c'est le meilleur goût,
33:27 c'est le meilleur goût,
33:28 c'est le meilleur goût,
33:29 c'est le meilleur goût,
33:30 c'est le meilleur goût,
33:31 c'est le meilleur goût,
33:32 c'est le meilleur goût,
33:33 c'est le meilleur goût,
33:34 c'est le meilleur goût,
33:35 c'est le meilleur goût,
33:36 c'est le meilleur goût,
33:37 c'est le meilleur goût,
33:38 c'est le meilleur goût,
33:39 c'est le meilleur goût,
33:40 c'est le meilleur goût,
33:41 c'est le meilleur goût,
33:42 c'est le meilleur goût,
33:43 c'est le meilleur goût,
33:44 c'est le meilleur goût,
33:45 c'est le meilleur goût,
33:46 c'est le meilleur goût,
33:47 c'est le meilleur goût,
33:48 c'est le meilleur goût,
33:49 c'est le meilleur goût,
33:50 c'est le meilleur goût,
33:51 c'est le meilleur goût,
33:52 c'est le meilleur goût,
33:53 c'est le meilleur goût,
33:54 c'est le meilleur goût,
33:55 c'est le meilleur goût,
33:56 c'est le meilleur goût,
33:57 c'est le meilleur goût,
33:58 c'est le meilleur goût,
33:59 c'est le meilleur goût,
34:00 c'est le meilleur goût,
34:01 c'est le meilleur goût,
34:02 c'est le meilleur goût,
34:03 c'est le meilleur goût,
34:04 c'est le meilleur goût,
34:05 c'est le meilleur goût,
34:06 c'est le meilleur goût,
34:07 c'est le meilleur goût,
34:08 c'est le meilleur goût,
34:09 c'est le meilleur goût,
34:10 c'est le meilleur goût,
34:11 c'est le meilleur goût,
34:12 c'est le meilleur goût,
34:13 c'est le meilleur goût,
34:14 c'est le meilleur goût,
34:15 c'est le meilleur goût,
34:16 c'est le meilleur goût,
34:17 c'est le meilleur goût,
34:19 - Cette même coordination rurale demande également une année blanche pour les échéances bancaires sur les prêts.
34:23 On va écouter.
34:24 - Nous demandons un retour en arrière,
34:28 une exonération totale de nos carburants
34:31 pour que justement ça n'impacte pas nos trésoreries.
34:36 Les agriculteurs aujourd'hui ne couvrent plus leurs coûts de production.
34:40 Donc nous demandons une année blanche par rapport aux échéances bancaires
34:46 pour que soient reportées ces échéances en fin de prêt avec une prise en charge par l'État.
34:52 - L'année blanche est possible, c'est envisageable ?
34:55 - L'année blanche c'est quoi en fait ?
34:57 - C'est un report.
34:58 - C'est un report.
34:59 Alors c'est de prendre tous les encours de l'année,
35:02 de faire un nouveau crédit,
35:03 de l'étaler sur plusieurs années
35:05 et que l'État paie les intérêts.
35:06 Voilà c'est ça qu'on demande.
35:07 - C'est une bonne idée, c'est ce que vous demandez.
35:09 - En fait ça permet d'alléger les trésoreries,
35:12 de les soulager pendant un an
35:14 et ça évite que les agriculteurs aillent vendre moins cher pour avoir de la trésorerie.
35:18 C'est ça la problématique,
35:19 c'est que certains bradent leurs produits
35:21 parce qu'ils ont besoin de trésorerie à l'instant T
35:24 et qu'ils doivent faire face parce qu'on doit payer nos fournisseurs aussi.
35:27 - GNR très important, dites les taxes.
35:30 - Là c'était 2,8 centimes, c'est ça presque 3 centimes,
35:34 des revises tournes qui disparaissent.
35:37 Donc ça veut dire que c'est 3 centimes de plus en termes de taxes,
35:41 ça va coûter 3 centimes de plus.
35:43 - Attendez parce que sur le GNR ce qui est extraordinaire,
35:45 il faut écouter la réponse de Marc Fesneau aujourd'hui.
35:47 Modèle de technocratie administrative qui montre...
35:50 Vous m'avez expliqué très simplement ce que c'était,
35:52 vous avez écouté la pensée de Marc Fesneau cet après-midi à l'Assemblée,
35:55 si quelqu'un comprend, j'attends les messages.
35:58 - Allez-vous revenir sur l'augmentation de la fiscalité sur le GNR ?
36:03 - Nous avions mis en place avec Bruno Le Maire un mécanisme
36:06 qui était un mécanisme de baisse de l'avantage fiscal,
36:10 70 millions sur 1,3 milliard,
36:12 avec des compensations fiscales qui permettent de compenser à l'euro l'euro,
36:16 d'un point de vue global ces compensations.
36:18 Il s'avère, laissez-moi finir,
36:20 il s'avère, et c'est ce que disent aussi les manifestants,
36:23 que sur les territoires ça ne se répartit pas forcément de façon homogène.
36:27 Je l'ai dit, je l'ai dit, mais je l'ai dit.
36:31 Et donc on est en train de travailler, de regarder avec les organisations professionnelles,
36:34 comment les choses peuvent s'équilibrer,
36:36 et comment on peut à la fois avoir une trajectoire sur la fiscalité,
36:39 et en même temps avoir une trajectoire qui soit bien répartie sur l'ensemble des territoires,
36:42 et qui corresponde à l'ensemble des besoins des agriculteurs.
36:45 - Moi il m'a perdu à la trajectoire, je suis un petit peu déçu.
36:48 - La problématique c'est qu'on a quelque chose,
36:51 on veut le simplifier, mais en fait c'est plus complexe,
36:54 c'est-à-dire qu'aujourd'hui le GNR, on avait une restound,
36:58 effectivement, qui était faite en fin d'année,
37:00 il fallait rentrer ses factures sur un logiciel,
37:02 il fallait faire toutes les démarches pour récupérer quelques centimes,
37:05 mais au fur et à mesure, quand même sur des exploitations
37:07 qui utilisent de plus en plus de GNR, parce qu'on a de moins en moins de produits,
37:10 donc on passe en mécanique, donc encore plus de gasoil,
37:13 ça représentait des sommes.
37:14 Aujourd'hui ce qu'on demande aussi,
37:17 c'est que la restound soit faite en bas de la page lorsqu'on est livré,
37:21 et qu'elle soit enlevée directement,
37:23 parce que là encore une fois l'agriculteur doit faire l'avance de trésorerie,
37:26 et payer quelques mois plus tard pour être remboursé, etc.
37:30 - Toute dernière question, est-ce que l'agriculture est compatible avec l'écologie ?
37:33 - Les agriculteurs sont les premiers écologistes,
37:36 c'est quand même eux qui fascinent nos territoires.
37:38 Alors après, ils aillent plus loin,
37:40 moi je suis de ceux qui de temps en temps les challangent,
37:42 et je suis des fois pas d'accord avec eux,
37:44 mais aujourd'hui c'est quand même grâce à eux qu'on n'a pas de la jachère.
37:47 - Mais pourquoi on ne peut pas couper une haie ?
37:49 Parce que sinon on a quoi ? La police de l'écologie ?
37:52 - Demandez à monsieur, il a entre 14 et 19 normes
37:57 pour aller planter une haie et se faire engueuler après.
37:59 - En fait on nous demande de la biodiversité,
38:00 mais on nous empêche de l'entretenir cette biodiversité.
38:02 Aujourd'hui quand on a des contrôles qui sont faits
38:05 avec des pistolets à la ceinture,
38:08 et sans souplesse et sans pédagogie,
38:11 c'est la police française de la biodiversité.
38:13 Et ça arrive comme ça.
38:14 Alors comment vous voulez que les agriculteurs soient pas en détresse face à ça ?
38:16 - Avec des amandes qui peuvent aller jusqu'à 18 000 euros,
38:19 bah tant pis.
38:20 - Des détresses qui sont partout en Europe.
38:21 - Acheter des produits français !
38:23 - Mais aussi, on dit la même chose en Roumanie.
38:25 - Mais moi je suis en France !
38:27 - Mais je comprends, mais demain c'est à Bruxelles que ça se passe.
38:29 - Oui, mais c'est en France qu'on achète.
38:31 - Merci Richard Ramos, merci Rémi Dumas d'être venu nous voir,
38:33 merci Eric de Rekhmaten.
38:35 Demain soir, pas de meilleure de l'info,
38:37 mais on rediffusera le documentaire,
38:40 vous l'avez peut-être pas vu, mais qui est passionnant,
38:42 et qui est terrifiant surtout,
38:44 "Supernova Massacre à la Rive Partie",
38:46 raconté par les témoins de l'attaque du 7 octobre.
38:49 Et ensuite on en débattra,
38:51 donc on se retrouve demain soir aux alentours de 21h.
38:54 Bye bye !
38:55 [Musique]

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