SMART JOB - La parité dans les instances du sport en 2024 ?

  • il y a 8 mois
Il y a un an, le CNOSF lançait le Club des 300 avec l’objectif d’accompagner 300 femmes vers des postes à responsabilités dans les instances sportives françaises. L’initiative doit permettre à la France d’atteindre la parité au sommet de son monde sportif. On fait le point avec Marie-Françoise Potereau, vice-présidente en charge de la parité de l’institution.

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Transcription
00:00 [Générique]
00:12 Le Cercle érache le débat, qui est un grand entretien aujourd'hui avec Marie-Françoise Potreau.
00:16 Bonjour Marie-Françoise.
00:17 Bonjour.
00:18 Vice-présidente du CUNOFS, le Comité National Olympique et Sportif Français.
00:23 Et vous êtes en charge de Paris 2024 et de la Mixité.
00:27 Alors il y a un an, pour ceux qui suivent notre émission et vous la suivez,
00:29 vous avez vu nous parler de ce club des 300, 300 femmes,
00:33 avec cet engagement de les faire grandir et de leur faire prendre toute leur place.
00:38 D'abord un petit mot sur ce club des 300 parce que c'est intéressant de se revoir un an après.
00:42 Satisfaites du bilan, de cet accompagnement de toutes ces femmes ?
00:46 Oui, même plus que satisfaites parce qu'on a vraiment aujourd'hui,
00:50 on a été au-delà de nos espérances.
00:52 Le club, la première promo a très très bien fonctionné,
00:56 96% de taux de satisfaction, donc pour nous c'est important.
01:00 On voit une photo d'ailleurs.
01:02 Aussi une présence à cette journée où on a mixé la première promo et la deuxième,
01:07 donc ça a été des moments d'échange importants et émotionnels.
01:10 Et puis vraiment une dynamique autour de ça qui se décline en région aujourd'hui.
01:16 Donc moi je suis ravie en tout cas de ce programme,
01:20 prolongation sur cette deuxième promo.
01:22 Et puis déjà on travaille pour la suite après 2024.
01:24 Oui parce qu'il y aura une vie après 2024, il y aura ces jeux et il se passera encore des choses.
01:28 Quand même quelques mots sur l'environnement, c'est-à-dire la place des femmes.
01:32 Vous menez des actions concrètes, vous vous battez, ces femmes grandissent.
01:36 C'est difficile d'être une femme dans les instances sportives ?
01:39 On regarde un tout petit peu chaque sport, moi je m'intéresse au tennis,
01:42 je m'intéresse au football, j'aime le cyclisme, vous êtes ancienne cycliste professionnelle.
01:46 On les cherche un peu les femmes quand même ?
01:49 Oui on les cherche mais on les trouve aujourd'hui.
01:51 Et quand on les trouve il faut leur donner leur place.
01:54 Et ça c'est un vrai sujet, c'est pour ça qu'on est là aussi avec ce programme.
01:58 C'est de les accompagner, avoir confiance en elles.
02:00 Et pour autant il faut accompagner l'écosystème aussi,
02:03 à savoir accueillir des femmes dans les instances dirigeantes.
02:06 Quand je dis accueillir c'est-à-dire de transformer aussi son modèle de gouvernance dans les fonctionnalités.
02:12 C'est-à-dire aujourd'hui il faut privilégier peut-être des moments de réunion en télétravail etc.
02:18 Et puis ça sera aussi valable pour les jeunes hommes.
02:21 Vous voulez dire qu'on aménage le temps de réunion par rapport à la vie perso ?
02:25 Parce que c'est le débat qu'on a dans l'entreprise aussi ?
02:27 Exactement, si on veut que les femmes s'engagent aujourd'hui,
02:30 et je vous dis ça peut être valable aussi sur les jeunes hommes,
02:32 c'est qu'il faut aménager le temps de gouvernance de la façon,
02:36 donc de la vision, un peu moins de réunionnettes aigües comme je dis,
02:40 et puis peut-être mieux partager les responsabilités.
02:43 C'est intéressant ce que vous dites parce que les sujets que vous portez
02:45 c'est des sujets que l'on a quand des DRH viennent sur le plateau,
02:48 ou des experts qui nous disent trop de réunionnistes,
02:50 les femmes ont du mal à trouver leur place parce qu'on leur met parfois des réunions à 18h.
02:54 Vous êtes soumise, c'est une question naïve parce que je n'ai pas la réponse,
02:58 vous êtes soumise aux règles de parité comme on l'a vu dans les conseils d'administration,
03:02 ou dans les COMEX, ce sont des lois votées à l'Assemblée,
03:06 ou alors l'espace sportif est mis de côté ?
03:09 Alors non, bien sûr si on a mis en place ce programme,
03:12 parce qu'après les jeux au renouvellement des instances dirigeantes des fédérations françaises,
03:17 il y aura l'application de la parité, c'est la loi que la ministre a voulue,
03:21 et qui a été votée, donc parité à partir de 2024 dans les instances dirigeantes des fédérations.
03:26 On y est ou pas là ?
03:27 Non, on n'y est pas du tout.
03:28 On n'y est pas du tout.
03:29 Non.
03:30 C'est quoi ? Quel chemin on a à parcourir ?
03:33 Parce que vous êtes celle qui portez cette question de la mixité,
03:36 vous avez tous les chiffres devant les yeux, on en est où ?
03:39 Écoutez, on est parfois à 25% de femmes dans les instances dirigeantes,
03:43 parfois à 40%, mais on est très peu à 50%.
03:47 Donc là, cette volonté, après les jeux de Paris 2024, d'appliquer,
03:51 parce que c'est une loi, donc il va falloir l'appliquer.
03:54 Encore une fois, c'est comme quand on veut perdre du poisson balance, ça ne fonctionne pas.
03:57 Il faut les chiffres pour que ça fonctionne.
03:59 Donc là, on va l'appliquer au niveau des instances nationales,
04:02 et en 2028, ça sera une application obligatoire dans les régions.
04:06 D'où les enjeux d'ailleurs de ce troisième volet,
04:09 pour évidemment le faire infuser dans nos régions.
04:11 Bien sûr.
04:12 Vous venez du cyclisme, commençons par votre fédération.
04:14 Bah oui, commençons par vous.
04:15 Ce n'est pas la meilleure idée.
04:16 Mais c'est pour ça que je vous pose la question.
04:18 On en est où là de la parité dans les instances du cyclisme ?
04:20 On en est encore loin.
04:21 Par contre, on progresse énormément sur la pratique sportive féminine.
04:24 En cyclisme, on a mis en place, ça fait la deuxième Olympiade,
04:27 qu'on est sur un plan de féminisation qui donne des résultats.
04:30 On a plus de 4% de licences en plus chez les filles.
04:34 Un tour de France qui a été très médiatisé.
04:36 Un tour de France féminin aussi, qui donne, comme je dis toujours,
04:39 il faut donner de la visibilité aux femmes,
04:41 et on voit combien ça a de l'impact derrière.
04:43 Et dans les instances dirigeantes, on est à moins de 25%.
04:46 Qu'est-ce qui influe ?
04:47 C'est le fait qu'il y ait des femmes dans les instances
04:49 qui va donner une dynamique dans le sport ?
04:51 Ou c'est parce que le sport, je pense au rugby, je pense au football,
04:54 est de plus en plus pratiqué par des jeunes filles et des femmes,
04:57 que tout d'un coup, il y a évidemment une émergence de talents
05:00 qui vont intégrer les instances ?
05:02 Je pense que les deux, vous savez que c'est comme un vélo,
05:04 il faut deux pédales.
05:06 Donc je pense qu'il faut avoir les deux, c'est-à-dire à la fois
05:08 cette dynamique de développement de la pratique sportive en elle-même,
05:11 et vous l'avez citée, pour différentes disciplines,
05:15 et puis il faut montrer aussi dans les instances dirigeantes
05:19 que les femmes sont là aussi pour diriger.
05:21 Vous avez été sportive de haut niveau,
05:23 et vous n'avez pas bénéficié à l'époque, j'imagine, de cet accompagnement,
05:26 parce que vous avez été un peu aussi, comme beaucoup de sportives de haut niveau,
05:29 dans ces années-là, seules, à se battre, avec un entraîneur, j'imagine.
05:33 Elles ont besoin de quoi, les femmes de 2024, pour grandir ?
05:37 Qu'est-ce qu'elles cherchent ?
05:39 Elles cherchent d'abord de la confiance, de la crédibilité et de la confiance,
05:42 et beaucoup de confiance, parce que, si vous voulez,
05:46 on n'a pas l'habitude de faire confiance aux femmes.
05:48 Je crois que c'est aussi dans le monde de l'entreprise,
05:50 on l'a vu, etc.
05:52 Et puis qu'on leur ouvre aussi la porte, c'est-à-dire que les hommes,
05:55 les accueillent, je dirais, sur ces postes à responsabilité.
05:58 Moi, j'ai l'exemple à la Fédération de cyclisme,
06:00 on est très, très bien accueillis.
06:02 Et aujourd'hui, des jeunes femmes vont rentrer à nouveau,
06:04 et je pense que d'autres fédérations le font aussi.
06:07 Je crois qu'il y a vraiment cette notion de confiance,
06:10 et puis cette notion de vouloir changer le modèle.
06:13 - Changer le modèle pour avoir une égalité,
06:16 pour donner plus de place aux femmes dans l'activité sportive,
06:18 parce qu'on parlait des sports les plus connus,
06:20 mais je vois que là, les Françaises raflent tout en biathlon, par exemple,
06:24 et ce sont des résultats incroyables au championnat du monde.
06:27 Pareil, là, c'est une fédération où les femmes
06:29 commencent à prendre leur place.
06:30 Les femmes ont tout gagné, là, il y a une semaine.
06:32 Les femmes sont présentes dans le biathlon ?
06:35 - Dans les instances dirigeantes, pas beaucoup non plus,
06:38 parce que je pense à une collègue, Mme Rossy-Pont,
06:41 qui a suivi la formation et que je dois rencontrer à nouveau prochainement.
06:44 Mais je pense que l'exemple, justement, quand il vient du terrain,
06:47 c'est-à-dire des filles qui performent,
06:49 j'ai envie de dire qu'il faut qu'on performe aussi dans les dirigeantes,
06:51 et je pense qu'on va y arriver.
06:53 - Mais j'ai le sentiment, parce que je connais un tout petit peu ce monde du sport,
06:56 où il y a encore plus de patriarcat,
06:58 de difficultés à donner la juste place aux femmes.
07:02 D'abord parce que souvent des clubs viennent du monde associatif,
07:06 que tout ça s'est construit sur le bénévolat, la bonne action.
07:10 Est-ce que vous avez ce sentiment-là ?
07:12 - Oui, et puis en plus, je pense que là, il faut partager le gâteau, en fait,
07:16 quand on veut prendre des gouvernances.
07:18 Alors que sur le résultat sportif, il y a les résultats sportifs masculins,
07:21 il y a le résultat sportif féminin.
07:23 - Là, c'est de la politique dont vous parlez.
07:25 - Oui, et puis là, sur la gouvernance, il va falloir partager le gâteau.
07:28 C'est-à-dire que les places étaient occupées par les hommes,
07:31 ça va forcément éjecter certains hommes au profit de femmes.
07:34 Et là, c'est quand même pas la même chose.
07:36 - Qu'on y voit bien clair, cette loi de parité des instances sportives,
07:39 alors c'est vrai dans les entreprises, ça a commencé par les conseils d'administration,
07:42 puis aujourd'hui, les COMEX, c'est la loi RIC-Saint.
07:44 Le délai, ça s'arrête quand ?
07:46 À quel moment vous devez être en règle ?
07:48 Que les instances doivent être en règle ?
07:50 - Fin de l'année 2024.
07:52 - Il y a 9 mois.
07:54 - C'est la première fois que vous avez dit que vous avez fait la parité des instances sportives.
07:57 - Oui, c'est la première fois que je l'ai fait.
07:59 C'est la première fois que je l'ai fait.
08:01 C'est la première fois que je l'ai fait.
08:03 C'est la première fois que je l'ai fait.
08:05 C'est la première fois que je l'ai fait.
08:07 C'est la première fois que je l'ai fait.
08:09 C'est la première fois que je l'ai fait.
08:11 C'est la première fois que je l'ai fait.
08:13 C'est la première fois que je l'ai fait.
08:15 C'est la première fois que je l'ai fait.
08:17 C'est la première fois que je l'ai fait.
08:19 C'est la première fois que je l'ai fait.
08:21 - Vous l'entendez aussi dans le sport.
08:23 Vous l'entendez ça ?
08:25 - Bien sûr qu'on l'entend.
08:27 - On n'a pas de candidate.
08:29 - On leur a dit que nous venions puiser dans le vivier.
08:31 - On leur a dit que nous venions puiser dans le vivier.
08:33 - On leur a dit que nous venions puiser dans le vivier.
08:35 Je pense qu'il y a une grande prise de conscience de l'ensemble des présidents de fédérations.
08:37 Je pense qu'il y a une grande prise de conscience de l'ensemble des présidents de fédérations.
08:39 Ils sont ravis de l'accompagnement.
08:41 Ils nous le font savoir.
08:43 Ils vont sans doute contacter certaines femmes pour rentrer dans leurs instances.
08:45 Ils vont sans doute contacter certaines femmes pour rentrer dans leurs instances.
08:47 - On tient au CNOF.
08:49 - On tient au CNOF.
08:51 - On tient au CNOF.
08:53 - On tient au CNOF.
08:55 - On tient au CNOF.
08:57 - On tient au CNOF.
08:59 - On tient au CNOF.
09:01 - On tient au CNOF.
09:03 - On tient au CNOF.
09:05 - On tient au CNOF.
09:07 - On tient au CNOF.
09:09 - On tient au CNOF.
09:11 - On tient au CNOF.
09:13 - On tient au CNOF.
09:15 - On tient au CNOF.
09:17 - On tient au CNOF.
09:19 - On tient au CNOF.
09:21 - On tient au CNOF.
09:23 - On tient au CNOF.
09:25 - On tient au CNOF.
09:27 - On tient au CNOF.
09:29 - On tient au CNOF.
09:31 - On tient au CNOF.
09:33 - On tient au CNOF.
09:35 - On tient au CNOF.
09:37 - On tient au CNOF.
09:39 - On tient au CNOF.
09:41 - On tient au CNOF.
09:43 - On tient au CNOF.
09:45 - On tient au CNOF.
09:47 - On tient au CNOF.
09:49 - On tient au CNOF.
09:51 - On tient au CNOF.
09:53 - On tient au CNOF.
09:55 - On tient au CNOF.
09:57 - On tient au CNOF.
09:59 - On tient au CNOF.
10:01 - On tient au CNOF.
10:03 - On tient au CNOF.
10:05 - On tient au CNOF.
10:07 - On tient au CNOF.
10:09 - On tient au CNOF.
10:11 - On tient au CNOF.
10:13 - On tient au CNOF.
10:15 - On tient au CNOF.
10:17 - On tient au CNOF.
10:19 - On tient au CNOF.
10:21 - On tient au CNOF.
10:23 - On tient au CNOF.
10:25 - On tient au CNOF.
10:27 - On tient au CNOF.
10:29 - On tient au CNOF.
10:31 - On tient au CNOF.
10:33 - On tient au CNOF.
10:35 - On tient au CNOF.
10:37 - On tient au CNOF.
10:39 - Il faudrait aller encore plus loin et obliger une inclusion de personnalités ou de personnes en situation de handicap au sein de ces instances pour que leur voix soit représentée aussi.
10:49 - Probablement. Je pense qu'il y aura aussi des actions à mener. Mais je vois que la façon dont on travaille sur les Jeux Olympiques cette année, on sent combien on est côte à côte.
11:01 - On dit sport et sport valide.
11:07 - Et je crois que ça va donner aussi un bel éclairage sur ce travail conjoint qui doit se mener.
11:13 - Avant de nous quitter, Marie-Françoise Potreau, c'est plus dur de travailler sur la mixité au sein du sport français que de gagner une étape du tour ?
11:21 - Ce ne sont pas les mêmes combats mais ils sont rudes aussi. Quand on gagne une étape, il y a toute une équipe qui a travaillé pour vous. Il y a toute une équipe qui travaille pour gagner cette égalité. Vous en avez l'exemple.
11:41 - Je trouve que la photo est très très belle. C'est intéressant qu'on termine sur cette photo. Ce ne sont pas toutes des sportives de haut niveau. Ce sont des personnes passionnées mais toutes ne sont pas des médaillées. On est bien d'accord.
11:51 - Heureusement. Et par contre, ça peut devenir des dirigeants de très haut niveau.
11:57 - Donc qu'on soit bien d'accord. On n'est pas obligé d'avoir une médaille en biathlon pour devenir membre d'un comité exécutif.
12:03 - Exactement.
12:05 - Juste avant, on s'inscrit comment ? Si des femmes nous regardent, elles sont entrepreneurs, elles ont quitté leur activité, elles voudraient s'engager. Elles font comment pour rejoindre le club des 300 ?
12:15 - Elles contactent le comité national olympique et sportif et notamment une collaboratrice qui s'appelle Amélie et qui peut les recevoir, leur dire comment ça se passe, etc.
12:24 - Je pense que c'est là où il faut ouvrir parce que vous savez, on fait de l'entre-soi dans le sport. Et je pense qu'il y a des compétences professionnelles qui peuvent être mises au service du sport. On ne les utilise pas suffisamment aujourd'hui.
12:34 - C'est pour ça que je me suis rapprochée des réseaux de femmes dirigeantes dans les entreprises pour mener ce combat à un deuxième temps.
12:42 - C'est formidable. Merci d'être venue nous rendre visite Marie-Françoise.
12:44 - Je vous en prie. Merci à vous.
12:46 - Vous le dites avec le sourire mais je sais que vous menez un sacré combat et que ce n'est quand même pas une petite bataille de faire avancer l'égalité femmes-hommes dans les instances, objectivement.
12:56 - Écoutez, on a gagné une étape, j'aimerais bien qu'on gagne le tour.
12:59 - J'étais sûre que vous alliez finir en filant la métaphore. Merci Marie-Françoise Potreau. Vous êtes vice-présidente du CONOFS, le comité national olympique sportif et française, en charge de Paris 2024 et vous l'aurez compris, en charge de la mixité.
13:14 Si vous souhaitez en savoir plus, allez donc sur le site du CONOFS et peut-être vous ferez partie de ce réseau. Vous l'aurez entendu, il est bienvenu au sein du sport français.
13:25 Merci Marie-Françoise. On tourne une page et on accueille notre invité dans Fenêtres sur l'emploi.

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