L'Italie : éternel Petit Poucet du 6 Nations ?

  • il y a 7 mois
Rugby EcoXpert, la chronique de Philippe Spanghero.

Le thème de la chronique ce soir : L'e rugby italien est-il condamné à être le Petit Poucet du 6 Nations ?

Plusieurs questions posés ensuite :
- Economiquement quelle est la place du rugby italien ?
- Quel est le modèle de cette fédération ?
- Sur quels axes le rugby italien peut-il compter ?
- Le rugby italien est-il condamné à performer enfin pour s'élever économiquement ?

Partie débat : Le rugby iltalien est-il réellement en progression? Jusqu'où peut-il aller ?

---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

##RUGBY_ECOXPERT-2024-02-23##

Category

🥇
Sports
Transcript
00:00 C'est un an avant, ça s'appelle un an pour écouter.
00:02 Sud Radio, LA radio du rugby.
00:05 Des millions, c'est charmant.
00:08 Vous voyez ce que ça fait déjà ? Un million, Larmina.
00:10 Où est l'argent ? Où est l'argent ?
00:12 C'est mon pot de mort.
00:14 En fait, j'ai retiré de l'argent.
00:16 Ami, ouvrez votre cœur.
00:19 N'en ayez pas peur.
00:21 L'argent ne fait pas de bonheur.
00:24 Shut up and take my money.
00:26 Le rugby italien est-il condamné à être le petit poussé du tournoi des 6 nations ?
00:32 On en parle dans En avant l'écho avec Philippe Spanghero.
00:35 C'est la question globale.
00:37 Quelques petites données.
00:38 D'abord, l'Italie a eu la dernière rentrante dans le tournoi en 2000.
00:42 Une année sur deux, l'Italie a eu la cuillère de bois.
00:45 10-12% de victoire environ.
00:47 Et sportivement déjà, une sorte un peu de...
00:52 On va dire méchant, mais d'anomalie au regard des autres nations qui composent ce tournoi.
00:58 Alors, pour répondre à la première question,
01:00 j'ai vraiment envie de croire que non,
01:02 que cette équipe italienne n'est pas condamnée à jouer les fers valoir
01:06 et à lutter pour la cuillère de bois tous les ans.
01:09 Vraiment, l'année dernière, je pensais qu'on avait trouvé ce tournant,
01:14 cet électrochoc dans le rugby italien
01:16 et cette certitude qu'ils pouvaient battre des grandes nations
01:19 parce que c'était la première fois que sur une même saison, je crois,
01:22 ils battaient deux nations majeures, l'Australie et le Pays de Galles.
01:26 D'ailleurs, on attendait de beaucoup plus sur la Coupe du Monde
01:31 que ce qu'ils ont produit finalement.
01:33 Mais en fait, pour comparer le modèle italien
01:37 à ce qu'on disait du modèle écossais il y a quelques temps,
01:39 d'abord, au-delà du manque de culture pour ce sport,
01:44 parce que ce pays qu'est l'Italie est complètement écrasé
01:47 par l'impact médiatique du foot, en priorité, bien sûr,
01:51 le rugby a du mal à exister, mais malgré tout,
01:54 c'est plus de 80 000 licenciés quand même.
01:56 Quand on regarde le nombre de licenciés des pays,
02:00 l'Écosse, le Pays de Galles, c'est plus de licenciés.
02:04 Et aujourd'hui, en fait, je crois que ces pays-là, ces nations-là
02:08 sont redevenus raisonnables et ont compris
02:10 qu'elles avaient l'économie pour faire vivre deux équipes.
02:13 Aujourd'hui, je le répète souvent,
02:14 mais les revenus principaux de ces fédérations-là
02:17 proviennent du temps des six nations.
02:18 C'est au moins 20 millions d'euros par an de revenus
02:23 liés à la participation aux six nations.
02:26 Aujourd'hui, il y a l'URC qui est ce nouveau championnat
02:29 dans lequel, en plus, le Benetton-Trévise
02:32 est en train de bien figurer cette année au milieu d'une grande équipe.
02:35 Effectivement, il y a des signaux positifs.
02:37 Tu parles de l'équipe de France, moins de 20, les performantes,
02:39 elle est en train d'ailleurs de dominer les Bleus actuellement.
02:41 Tu parles du Benetton, qui est franchement une franchise en progression,
02:46 même en forte progression, je me permets d'utiliser ce mot-là.
02:50 Je veux dire, il y a quand même des signaux
02:52 qui montrent que le rugby italien va dans le bon sens.
02:55 Oui, les signaux, on les a vus concrètement sur le terrain l'année dernière
02:59 avec, je le répète, ces victoires de prestige,
03:02 mais il y a beaucoup trop d'irrégularité dans la performance.
03:07 On a toujours l'impression que c'est la dernière fois
03:11 et qu'ils ont appris de leurs erreurs,
03:13 mais quand je vois cette ouverture de tournois encore
03:15 et ce match contre l'Angleterre,
03:17 ça fait partie de ces matchs que quasiment seul l'Italie peut perdre.
03:21 Tous les ans, ils ont des scénarios comme ça dans le tournoi Destination.
03:24 Et ça, ce n'est pas possible.
03:25 Après, on voit quand même qu'ils ont des joueurs leaders,
03:28 qui sont des joueurs d'expérience
03:30 et qui rivalisent vraiment parmi les bons joueurs
03:32 du tournoi Destination à leur poste.
03:34 Ces joueurs-là, aujourd'hui, avec ce championnat de l'URC,
03:38 ceux qui restent en Italie,
03:40 ils sont quand même confrontés tous les week-ends à du haut niveau
03:44 et à un niveau quasiment international avec ce championnat qu'est l'URC.
03:49 Et puis peut-être demain avec la Champions Cup,
03:51 si Treviso, si le Benetton peut y figurer parmi son classement à l'URC.
03:57 J'ai envie de croire que le rugby italien n'est pas condamné à ça.
04:01 Par contre, il faut aller plus vite dans l'apprentissage du très haut niveau,
04:06 dans la gestion des matchs,
04:07 dans la capacité à gagner ce genre de matchs qu'ils ne savent pas encore gagner.
04:12 Je pense que Gonzalo Quesada va leur faire beaucoup de bien pour ça,
04:15 qu'ils ont les leaders pour le faire
04:17 et que l'économie, pour faire le parallèle avec ce qui est un peu mon autre casquette,
04:22 l'économie de ce pays-là en rugby
04:24 permet de faire vivre deux équipes majeures
04:27 qui doivent être un laboratoire suffisant pour faire une équipe nationale
04:30 qui puisse être autre chose que faire un laboratoire dans le tournoi de destination.
04:33 - Parfois on parle pour certaines fédérations, je pense à l'Angleterre,
04:39 que Twickenham est un moteur, est une locomotive.
04:43 On en a parlé aussi avec le rugby écossais pour Murrayfield.
04:46 C'est le cas pour plusieurs fédérations.
04:48 En Italie, quelle est la locomotive ?
04:50 Est-ce que c'est seulement l'équipe nationale et le sportif
04:54 qui poussent vers le haut économiquement, notamment la fédération ?
04:58 Est-ce qu'il y a d'autres leviers que juste le sportif ?
05:01 - Non, c'est ça le problème du rugby italien, c'est qu'il y a trop peu de leviers.
05:04 Il y a trop peu de leviers à part cette fédération qui est esselée.
05:07 Il n'y a pas la base de fans suffisante pour être ambitieux dans le développement.
05:13 Pour l'instant, il n'y a pas assez d'hommes argentés comme on en a en France
05:18 qui ont une passion pour ce sport
05:20 et qui mettent de l'argent à fond perdu pour structurer des clubs,
05:23 structurer de la formation, développer les talents.
05:26 C'est ce qui manque à ce rugby italien.
05:28 Mais je le répète, ça fait partie de ces pays dans lesquels la culture rugby est la plus pauvre.
05:33 Pour qu'elles prennent, il faut d'abord qu'il y ait un sentiment d'appartenance à son équipe nationale.
05:39 Et ça, ça passe par des victoires. Il n'y a pas 50 solutions.
05:42 Deuxièmement, quand il y aura des victoires, il faudra qu'il y ait quelques têtes d'affiches
05:48 comme on a la chance d'avoir nous, Antoine Dupont, mais à moindre échelle.
05:51 Par exemple, des joueurs dans cette équipe italienne,
05:53 l'ont été, mais auraient pu avoir un impact beaucoup plus fort,
05:57 je pense notamment à Sergio Parise, si cette équipe italienne avait gagné un peu plus régulièrement.
06:02 Mais cette équipe italienne, elle a eu quand même des grands joueurs
06:05 qui auraient été capables d'être des vrais locomotives
06:07 et des vraies têtes d'affiches pour porter ce sport dans ce pays.
06:10 Justement, pour aller un petit peu plus loin,
06:14 est-ce que cette équipe italienne, elle joue avec plus de pression sur les épaules que les autres ?
06:20 Parce qu'on a parfois mis en doute sa présence dans le tournoi.
06:23 En parlant de la Géorgie, on rappelle que pour qu'il y ait
06:26 un quelconque changement de format ou de composition de nations dans ce tournoi de destination,
06:30 il faut l'accord de toutes les parties présentes.
06:33 Et l'Italie n'accepterait évidemment jamais.
06:36 Malgré tout, il y a une pression populaire, une pression médiatique sur cette équipe
06:40 qui est particulière, que doit gérer aussi Gonzalo Quesada.
06:45 Ce n'est pas évident.
06:47 Non, ce n'est pas du tout évident et c'est dur à gérer.
06:50 Puis je pense qu'il y a une dimension psychologique qui est importante
06:53 parce que j'ai en tête plusieurs matchs du tournoi de ces Italiens ces dernières années,
06:57 des matchs qui ne peuvent pas se perdre à ce niveau-là.
07:02 Mais les Italiens ont encore un peu, c'est terrible de le dire,
07:06 ce syndrome de la loose-anneux, de cette incapacité de savoir gagner ce genre de match
07:12 en se mettant dans les conditions pour les gagner.
07:15 Donc c'est vrai que j'ai quand même l'impression qu'ils ont franchi un cap.
07:19 Et on le répète, on parlait des moines de vin, mais c'est un très bon signal, les moines de vin.
07:23 Et aujourd'hui, cette équipe des moines de vin italienne,
07:26 ça fait plusieurs saisons qu'elle performe, qu'elle sait battre les grandes nations du tournoi Destination.
07:31 Donc je crois qu'il faut clore le débat de la participation de l'Italie au tournoi Destination.
07:35 Comme tu le disais, il faut que ce soit voté à l'unanimité et les Italiens n'accepteront jamais.
07:40 Le deuxième point bloquant, c'est qu'aujourd'hui, depuis l'ancrée de CVC,
07:44 sur la base de valorisation qui a été faite de cette société commerciale Destination,
07:50 la part de la fédération italienne doit coûter entre 3 et 400 millions d'euros.
07:56 Donc jamais personne ne leur achètera leur part.
07:58 Donc le sujet est clos. Les Italiens resteront dans le tournoi Destination.
08:02 Et pour le bien de tout le monde, et d'eux et des autres, il faut qu'ils progressent.
08:06 Mais je crois vraiment que c'est sur la bonne voie, que ce qui se passe avec l'URC en est la preuve,
08:13 que le vrai laboratoire, la vraie formation, qui est ce dernier échelon des moines de Vigne,
08:20 montre que les Italiens sont dans le vrai.
08:22 Donc je suis assez impatient de voir quand même les Italiens rivaliser beaucoup plus régulièrement dans ce tournoi
08:27 et renforcer, on va dire, l'équilibre sportif.
08:32 Du côté de l'italien, les mots de Fabien Galtier pour parler de l'italien, on va l'écouter.
08:37 Avant d'introduire la question débat, Fabien Galtier, cette semaine, c'était aujourd'hui en conférence de presse,
08:43 il sait exactement à quoi s'attendre face aux Italiens ce dimanche.
08:46 Un tournoi Destination, c'est comme un 400 mètres.
08:48 On démarre en sprintant et on accélère dans chaque virage, dans chaque ligne droite.
08:52 En face, on a un adversaire qu'on connaît bien puisqu'on le joue chaque année, on les a joués en cours du monde.
08:58 Avec leur qualité, ce sont des latins entraînés par Gonzalo Quesada, qui nous connaît bien.
09:03 Il y a pas mal de joueurs qui jouent dans le championnat de France.
09:05 Ils vont être déterminés à faire preuve de leur courage, de leur vertu et sortir leur meilleur rugby.
09:11 Voilà donc les mots de Fabien Galtier concernant ce rugby italien.
09:18 J'ouvre un débat avec Philippe, avec Antoine, Clément, Quentin.
09:24 Le rugby italien est-il réellement en progression ? Et si oui, jusqu'où peut-il aller ?
09:29 Quentin, Kevin, Nys ?
09:30 Il progresse, oui. On l'a vu dans le tournoi Destination.
09:34 Sur la Coupe du Monde, c'était moins flagrant, mais il y a quand même de plus en plus de joueurs qui sont reconnus, qu'on connaît bien.
09:40 Alors évidemment, il y a des grandes stars qui se sont arrêtées aussi de la sélection.
09:42 Mais quand on voit des Capozzo, des Pazzrello arriver dans cette équipe, Carbizi et compagnie,
09:48 on sent que c'est une équipe qui progresse dans le jeu.
09:50 Alors il y a toujours quelques années de retard, mais ça peut quand même, j'imagine,
09:54 avec aussi l'essor des clubs comme vous le souveniez tout à l'heure, comme le Benetton, ça peut que progresser finalement.
10:02 Donc toi, tu es plutôt optimiste, tu vois une progression du rugby italien. Après, jusqu'où il peut aller ?
10:07 Quel est le plafond de verre pour l'instant de ce que tu imagines toi ?
10:10 Je ne les vois pas remporter le tournoi Destination dans les cinq prochaines années.
10:13 C'est évident.
10:14 Merci.
10:15 Ni dans les dix.
10:16 Ni dans les dix.
10:18 Un jour ?
10:19 Mais pourquoi pas, ça peut à une période, si le rugby gallois continue de creuser un petit peu,
10:25 justement prendre la place du rugby gallois par exemple. Pourquoi pas ?
10:29 Tu les vois s'élever durablement au-delà de la sixième place, peut-être. Peut-être un jour.
10:37 Clément Combes, est-ce que ce rugby italien est en progression et jusqu'où peut-il aller ?
10:41 Il est en progression, oui. Le problème pour les Italiens, c'est que les autres nations progressent aussi.
10:45 C'est pour ça qu'on a l'impression qu'ils sont toujours derniers, toujours la cuillère de bois et on a l'impression que ça n'avance pas.
10:52 L'autre souci, c'est que des progrès dans le jeu, oui, il y en a. Cette équipe d'Italie fait plaisir à voir.
10:58 Ils ont des beaux lancements de jeu en attaque et tout ça. En attendant, il n'y a toujours pas de résultat.
11:01 Depuis plusieurs années, les coachs changent, les résultats ne changent pas. L'Italie est toujours dernière ou avant-dernière.
11:06 Ce qui va être intéressant à suivre, c'est la jeune génération qui monte.
11:11 Ces dernières années, dans le tournoi des Nations U20, l'écart se resserre.
11:15 Qu'ils soient justement dans les résultats, ils sont allés accrocher l'équipe d'Irlande, il n'y avait que 22 à 20.
11:20 Ils ont perdu d'une courte tête, même s'ils ont encore perdu.
11:23 On va voir ce que ça va donner contre l'équipe de France ce soir.
11:25 Mais voilà, il faut des résultats, ça progresse, oui.
11:29 Des joueurs stars qui arrivent et du talent, ils en ont, ils en ont toujours eu ces Italiens.
11:33 Maintenant, c'est des résultats, un système concret et s'appuyer, pourquoi pas, comme le disait Philippe, sur cette franchise.
11:40 Sur cette franchise de Benetton qui marche quand même plutôt bien en URC.
11:43 Philippe Spanguero, jusqu'où il peut aller sur le rugby italien, selon toi, sportivement ?
11:48 Sportivement, c'est difficile à dire.
11:52 J'ai peur qu'il ne puisse pas aller très haut, c'est-à-dire qu'il ne puisse jamais intégrer durablement le top 5 mondial du rugby.
12:00 Parce qu'encore une fois, pour ça, il faut un terreau beaucoup plus fertile en termes de culture rugbystique.
12:05 Et c'est vrai que ce pays est trop loin en termes de culture.
12:08 Je leur souhaite demain d'avoir l'étincelle parce que ça servira au rugby mondial.
12:13 Si des grands pays comme l'Italie s'éveillent au rugby de façon beaucoup plus massive.
12:18 Mais je n'y crois pas trop.
12:20 Par contre, je crois clairement que c'est un pays qui a le potentiel d'intégrer de façon régulière le top 10 mondial.
12:28 Et de créer quelques surprises dans ce tournoi régulièrement.
12:32 Et de devenir une équipe beaucoup plus difficile à manœuvrer.
12:36 En avant l'écho, la chronique de Félix Manguero que vous retrouvez le vendredi soir et le samedi soir sur Sud Radio, la radio du rugby.

Recommandée