L'Heure des Pros (Émission du 14/03/2024)

  • il y a 6 mois
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros sur Europe 1 jusqu'à 9h30 et sur CNew jusqu'à 10h30.
00:00:07 Quand nous parlions de Sciences Po hier, je soulignais que la direction avait condamné, sans jamais parler d'acte antisémite.
00:00:13 Je pointais aussi du doigt la ministre de l'Enseignement supérieure, Mme Retailleau, aveugle et sourde, au nom du pas de vague sans doute.
00:00:22 Elle avait mal nommé les choses, eut dit Albert Camus, elle ajoutait donc au malheur du monde.
00:00:27 24h plus tard, tout a changé. Sciences Po est devenue une affaire d'Etat.
00:00:31 Gabriel Attal est allé hier soir rue Saint-Guillaume, dans ce temple hier de l'intelligence et de la culture, dévoyé depuis par la bêtise et l'intolérance qui porte un nom, le wokisme.
00:00:42 Honte à Mathias Vichra, directeur démissionné, qui a laissé perdurer séparatisme et wokisme à Sciences Po pour garder sa place.
00:00:51 Honte à Sylvie Retailleau, qui sent la médiatisation de l'affaire, aurait mis la poussière sous le tapis.
00:00:57 Au fonctionnaire complice, sans courage et sans vision, obsédé par sa voiture à cocarde et prêt à tout pour garder son fauteuil de ministre.
00:01:06 Lors du conseil des ministrières, Emmanuel Macron avait parlé de propos inqualifiables et intolérables entendus à Sciences Po.
00:01:13 Tellement inqualifiables qu'il ne les avait pas qualifiés.
00:01:16 Ne la laissez pas rentrer, c'est une sioniste. Gabriel Attal a sauvé l'honneur de ce monde qui refuse de voir.
00:01:23 Il a parlé d'antisémitisme, il souhaite stopper la dérive séparatiste qui gangrène Sciences Po et au-delà l'université française.
00:01:31 Puisse-t-il ne pas reculer et mener la bataille culturelle au nom de ce que fut la France et de ce qu'elle doit rester, le pays des Lumières.
00:01:40 Il est 9h, Chana Lusso.
00:01:42 (Générique)
00:01:53 Bonjour Pascal, bonjour à tous. Le gouvernement va saisir la justice après l'opération scandaleuse menée par des militants pro-palestiniens à Sciences Po Paris.
00:02:01 Militants qui ont, je le rappelle, empêché une élève d'entrer dans un amphithéâtre parce qu'elle était juive.
00:02:06 Depuis les attaques du 7 octobre, le climat est très tendu dans l'enseignement supérieur, c'est le cas à Sciences Po, mais c'est le cas aussi à la faculté Ex-Marseille, comme nous le révèle l'Uni ce matin.
00:02:16 Hier, en fin de journée, à l'université d'Ex-Marseille, particulièrement à la faculté de lettres, il y a eu une manifestation pro-Hamas, pro-Palestine, au sein de la faculté de lettres,
00:02:27 avec des chants, même islamiques, qui étaient diffusés au sein de l'université et des cris qui étaient "Palestine vivra, Palestine vaincra".
00:02:37 Un jeune homme est mort hier soir après un refus d'obtempérer à Aubert-Villiers. Il a percuté un véhicule de police dans sa fuite. La voiture arrivait de face et n'a pas pu éviter le deux-roues.
00:02:48 Deux enquêtes ont été ouvertes et le passager du scooter a été placé en garde à vue. Et puis du football, avec le PSG qualifié pour les demi-finales de la Coupe de France.
00:02:58 Les Parisiens, emmenés par Kylian Mbappé, se sont imposés face à Nice. 3 buts à 1, c'est la descente aux enfers pour les niçois.
00:03:05 Sixième match sans victoire, en revanche, belle période pour le PSG, toujours en lice pour remporter la Ligue 1, la Coupe de France et la Coupe aux Grandes Oreilles, la Ligue des champions.
00:03:14 Merci Chana Lusto dont le tirage aura lieu vendredi. Hier soir sur Canal, il y avait un match absolument extraordinaire qui m'a fait coucher un peu tard avec l'Atletico Madrid contre l'Inter Milan.
00:03:25 C'était un match exceptionnel, véritablement le meilleur du foot. Ça reste la Ligue des champions sur Canal+.
00:03:32 Noémie Choulle, c'est avec nous. Bonjour à Sabrina Medjeber, Gérard Carreau, Philippe Béleger, Alain Jakubowicz.
00:03:38 Nous aimons quand vous êtes là et on a parlé de vous l'autre jour parce qu'on était avec Richard Berry qui reprend, avec moins de talent de vous peut-être, la célèbre plaidoirie que vous aviez faite,
00:03:51 qui est une plaidoirie qui marquera évidemment votre carrière. Quand je dis avec moins de talent de vous, je vous taquine parce que c'est tout à fait remarquable ce que fait Richard Berry.
00:03:59 C'est à la Michaudière d'ailleurs et c'était très intéressant de l'écouter côté Guillaume Lebrecht et Philippe Béleger. Bonjour à tous.
00:04:08 Alors je disais, Sciences Po c'est extraordinaire, c'est un cas d'école, sans jeu de mots. Tout a changé en 24 heures. Tout a changé. Et pourquoi tout a changé ?
00:04:15 Uniquement parce que c'est médiatisé. Uniquement. Autrement, la poussière, elle était sous le tapis.
00:04:20 Quand on montre les choses, quand les journalistes montrent les choses, et je pense que CNews a été en pointe sur ce sujet, parce que les premiers, je pense, qui ont parlé de ce qui s'est passé à Sciences Po, c'est CNews.
00:04:34 Il y a le lundi soir, je pense, ou le mardi soir. Non, on est jeudi aujourd'hui, dès le mardi soir, effectivement. Mais Mme Retailleau, son premier tweet, il n'est évidemment pas à la hauteur.
00:04:54 Il n'est pas à la hauteur des enjeux. C'est ça qui peut parfois nous mettre en colère. Alors après, bien sûr, vous avez Gabriel Attal qui est obligé d'y aller, d'envoyer un signe.
00:05:05 Avant il s'est fait recadrer par Aurore Berger. Je pense que le tweet d'Aurore Berger a été très important.
00:05:08 Elle répond à sa collègue gouvernement en disant "c'est de l'antisémitisme, tu ne nommes pas les choses, c'est de l'antisémitisme".
00:05:14 Bien sûr, mais ces gens-là, quand je dis, ils ne voient pas ce qui se passe. Ils n'en ont rien à faire. Ils veulent leur place. Point. La voiture à cocarde.
00:05:22 Vous le croyez ? Oui, je le crois. Je crois que c'est très simple. Je pense qu'elle a beaucoup de la peur.
00:05:28 Si elle a peur qu'elle change de métier ? Si t'as peur, t'es pas ministre.
00:05:33 Oui, mais la peur est le principal ressort. Plus que la cocarde.
00:05:37 Mais si t'as peur, tu n'es pas ministre. Tu restes chez toi.
00:05:39 C'est pas la première fois qu'elle est comme ça.
00:05:41 Il y a des mots que le pouvoir ne veut pas prononcer. Il ne veut pas parler d'islamisme. La plupart du temps, quand il parle de terrorisme, il oublie "islamique".
00:05:53 Et puis il y a le mot "antisémitisme". Hier, dès hier, des avant-hier, on aurait dû parler immédiatement d'une entreprise d'antisémitisme.
00:06:03 Alors, on va faire le sujet de Mathieu Deveze avec le témoignage de Rachel qui a témoigné effectivement dans Le Parisien et qui a permis de faire pourquoi pas avancer ou faire bouger les choses.
00:06:13 Elle a 20 ans et nous l'appellerons Rachel. L'étudiante juive de Sciences Po Paris refoulée de la conférence pro-Palestine témoigne dans les colonnes du Parisien.
00:06:22 Dès que je suis arrivée devant la porte, des organisateurs masqués m'ont bloquée. Ils m'ont dit "toi tu rentres pas". Je leur ai demandé de m'expliquer. Ils m'ont juste rétorqué "on te connaît".
00:06:32 Alors qu'elle voulait assister à cette conférence ouverte au public, Rachel aurait été qualifiée de "sioniste". Elle dénonce l'antisémitisme de certains participants.
00:06:41 Quelqu'un m'a dit qu'un participant avait lancé "la laissez pas rentrer, c'est une sioniste". Il se targue de dire qu'ils ne sont pas antisémites parce qu'il ne crie pas "mort aux juifs". Or, me qualifier de sioniste, c'est de l'antisémitisme.
00:06:53 Et selon Rachel, depuis l'attaque du Hamas contre Israël, une minorité d'étudiants font régner un climat antisémite à Sciences Po Paris.
00:07:00 Depuis le 7 octobre, c'est un vrai problème. On entend des blagues, même sur la Shoah. J'ai entendu "toi, tu auras un billet gratuit vers la Pologne".
00:07:07 C'est une minorité très bruyante. Le problème, c'est que la majorité reste silencieuse.
00:07:12 De son côté, le syndicat de l'Union Nationale Interuniversitaire pointe du doigt la complaisance de l'extrême gauche envers les islamistes.
00:07:19 On a les groupes d'extrême gauche et les islamistes pro-Hamas qui sont main dans la main pour s'opposer aux étudiants considérés comme sionistes et comme juifs, et pour essayer progressivement de prendre le pouvoir au sein de cette école.
00:07:31 Après l'incident, le gouvernement a saisi la justice et le Premier ministre a demandé des sanctions extrêmement fermes.
00:07:38 L'article 40 du code de procédure pénale impose l'obligation pour toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire dans l'exercice de leur fonction de signaler des crimes ou délits dont il a connaissance.
00:07:49 Sciences Po saisit le procureur de la République pour des faits à caractère antisémite sur la base de l'article 40 du code de procédure pénale.
00:07:55 Mais ça, ça existe depuis des semaines et Mathias Vichra, honte à lui, honte à lui d'avoir laissé perdurer ça pour ne pas faire de vagues.
00:08:04 Thomas Porte, on va l'écouter parce que la réaction de la France Insoumise est sidérante.
00:08:08 Jean-Luc Mélenchon a écrit à Sciences Po aussi "les indignations à géométrie variable sont écœurantes. Comment et pourquoi un incident dérisoire", ça rappelle le mot "détail", "devient-il une affaire de cette ampleur médiatique nationale ?"
00:08:21 C'est un détail pour M. Mélenchon ce qui s'est passé ? Ben non, c'est pas un détail. Un incident dérisoire ? Une étudiante à qui on ne l'a laissé pas rentrer, c'est une sioniste ?
00:08:31 Emmanuel Bompard dit que c'est une manipulation de l'extrême droite. Ça fait deux fois qu'il qualifie des associations juives d'extrême droite puisque c'est l'UEJF qui a révélé cette affaire, l'Union des étudiants juifs de France.
00:08:41 Et je rappelle que Jean-Luc Mélenchon avait dit de Jonathan Arfi, patron du CRIF, qu'il était d'extrême droite.
00:08:45 Donc c'est toujours le même modus opérandu, la même logique. Donc ils sont dans leur logique les Insoumis.
00:08:49 Emmanuel Bompard a tweeté ce soir "Gabriel Atal court à Sciences Po pour calomnier les étudiants mobilisés pour Gaza sur la base d'une accusation sans preuve et démentie par de nombreux témoignages.
00:08:59 Scandaleuse manipulation politique d'un pouvoir qui alimente une polémique montée par l'extrême droite.
00:09:04 Et pendant ce temps-là, Gabriel Atal se rend à Sciences Po, dit Éric Coquerel, pour alimenter une manipulation. Ce sont exactement les mêmes mots.
00:09:10 Je voulais qu'on écoute Thomas Porte et après je vous fais réagir bien évidemment.
00:09:14 J'apporte mon soutien à tous ceux qui se mobilisent aujourd'hui contre ce qui se passe à Gaza, contre le massacre du peuple palestinien.
00:09:21 Je condamne tout ce qui se rapproche de près ou de loin des propos antisémites comme nous l'avons toujours fait, nous sommes extrêmement clairs là-dessus.
00:09:27 Maintenant il y a une polémique qui est en train d'être instrumentalisée contre des étudiantes et étudiants qui sont mobilisés sur la situation à Gaza.
00:09:34 Moi je n'ai pas entendu de propos antisémites hier à Sciences Po, je n'ai pas vu de vidéo avec des propos antisémites.
00:09:39 S'il y a des propos antisémites, amenez-les-moi, montrez-les-moi et je les condamnerai.
00:09:43 J'ai toujours condamné les propos antisémites mais hier il n'y a pas eu de propos antisémites à Sciences Po.
00:09:46 Je compte le niveau de la défense, je n'ai pas vu porter les mois, c'est comme certains disaient "je n'ai pas vu les chambres à gaz" non plus.
00:09:52 Certains disaient cela, je ne les ai pas vus moi-même.
00:09:55 La vérité c'est qu'ils se fichent du témoignage de Rachel, ils ne croient pas Rachel.
00:09:58 Alain Jacubovich, je vous ai parfois au téléphone, vous ne me dites que vous êtes désespéré.
00:10:02 D'abord moi je suis surpris qu'on soit surpris, parce que je peux vous dire qu'on est un certain nombre à avoir dénoncé en son temps et ça continue,
00:10:10 les réunions dans les universités, dans les écoles, genrés, interdites aux hommes, des réunions racisées, interdites aux blancs.
00:10:18 On l'a dénoncé depuis des années dans l'indifférence la plus totale.
00:10:23 C'est l'avènement du wokeisme effectivement, où on se réunit entre femmes, entre gens racisés, et évidemment ça devait déboucher sur interdits aux juifs.
00:10:34 C'est d'une telle logique qui est totalement implacable.
00:10:38 Mais commençons par poser des vraies questions.
00:10:40 Est-ce que l'université, nos grandes écoles sont les lieux dans lesquels on doit se réunir en pavoisant des amphithéâtres de drapeaux palestiniens,
00:10:50 ou israéliens d'ailleurs, de drapeaux, "étrangers" entre guillemets, avec des gens qui arrivent avec des keffiers, le visage masqué,
00:10:59 à la façon des gens du Hamas qui ont commis les horreurs du 7 octobre, parce que ces images on les a.
00:11:06 On voit ces types avec le keffier, le visage masqué, au sein de l'université.
00:11:11 Et enfin aujourd'hui de s'étonner d'une situation qui existe et que nous dénonçons nous, que j'ai dénoncé lorsque j'étais président de la LICRA,
00:11:19 et que je continue à dénoncer, où en fait ces gens se partent de lutte contre le racisme.
00:11:25 Alors qu'en fait on est au paroxysme du racisme, le combat antiraciste a été préempté par les communautaristes, par les islamistes, par les extrémistes,
00:11:35 et aujourd'hui ils disent, avec les gens évidemment de la France Insoumise, qui ont une responsabilité colossale dans cette affaire,
00:11:42 qu'ils viennent nous dire "c'est nous les défenseurs, qui luttons contre le racisme", alors qu'ils sont effectivement au paroxysme du racisme et de l'antisémitisme.
00:11:52 - Philippe Bilger !
00:11:53 - Non, on le disait, ça n'est pas d'aujourd'hui que Sciences Po pose des problèmes, mais simplement avec l'horreur du 7 octobre,
00:12:03 j'ai l'impression que paradoxalement, l'antisémitisme dans ces lieux où l'esprit de liberté et de tolérance devrait souffler,
00:12:14 se libère avec une absolue bonne conscience, comme si en réalité, loin de susciter l'indignation, la barbarie du 7 octobre avait permis à des pulsions atroces de se développer.
00:12:30 Et c'est terrible. Et puis il y a la légité que vous avez très bien décrite.
00:12:35 C'est l'extrême gauchisation de toute l'école et de toute l'université française. J'ai cité Jean-Marc Rouillant qui avait fait une conférence de presse,
00:12:45 non pas une conférence de presse d'ailleurs, une conférence à l'université de Bordeaux.
00:12:50 Et on avait parlé de Sciences Po Grenoble, je pourrais parler de l'EGJ de Lille, de Sciences Po Lille également.
00:12:58 Voilà, vous avez une extrême gauchisation de tout cet appareil d'État qui avance dans l'indifférence.
00:13:08 Il s'amplifie.
00:13:09 Qui avance dans l'indifférence. Parce que, alors, Gabriel Attal semble vouloir arrêter cette dérive.
00:13:16 Il a eu une phrase très forte pour passer, il a dit "le poisson pourrit toujours par la tête".
00:13:20 Mais combien ?
00:13:21 Donc quand ça pourrit, ça commence par les éliminés, c'est ça que ça veut dire.
00:13:23 Mais qui était avant Mme Retailleau que nous avions souvent, qu'on avait déjà oublié ?
00:13:28 Frédéric Vidal.
00:13:29 Voilà.
00:13:30 Il avait parlé de l'islamo-gauchisme dans l'université chez Jean-Pierre Elkabache à l'époque.
00:13:34 Mais l'IEP de Grenoble, on a reçu ici un professeur plusieurs fois.
00:13:39 Bien sûr.
00:13:40 Enfin, il suffit d'aller.
00:13:41 Elle osait plus nommer les choses que Sylvie Retailleau, c'est ça que je veux dire.
00:13:44 Alain Finkielkraut n'a pas pu aller à Sciences Po Paris.
00:13:48 Geoffroy Lejeune.
00:13:49 Geoffroy Lejeune n'a pas pu aller à Sciences Po Paris.
00:13:51 Laurence Bergeau-Blackler également.
00:13:53 Donc tout ça est connu.
00:13:55 Donc ces gens-là, les sanctions doivent être implacables.
00:13:59 Implacables.
00:14:01 Et il faut ajouter quelque chose.
00:14:02 Il se part d'un paravent qui est l'anti-sionisme.
00:14:06 Il y a eu une époque, effectivement, moi je me souviens des années 70-80,
00:14:10 où il y avait effectivement, y compris même dans la communauté juive,
00:14:15 des gens qui disaient "attention", etc.
00:14:17 Le sionisme, c'était quelque chose de différent.
00:14:20 Aujourd'hui, tous ces gens dont nous parlons disent qu'ils sont anti-sionistes.
00:14:25 C'est leur manière à eux de dire ouvertement qu'ils sont anti-sémites.
00:14:30 Et on devrait donc condamner l'anti-sionisme au nom de l'anti-sémitisme.
00:14:35 Le mémorial de la Shoah, la façade du mémorial de la Shoah située à Drancy en Seine-Saint-Denis,
00:14:39 a été dégradée dans la lune mardi à mercredi.
00:14:41 Élu et autorité du département dénoncent un acte anti-sémite.
00:14:44 Le CRIF a tweeté "le CRIF condamne fermement les dégradations commises sur la façade du Shoah".
00:14:49 Le mémorial à Drancy dans la nuit de mardi à mercredi.
00:14:52 "Visez le mémorial de Drancy, un lieu dédié à la transmission de la mémoire de la Shoah,
00:14:56 si vous voulez effacer à la fois la mémoire des victimes et l'histoire de l'anti-sémitisme."
00:15:00 Vous pouvez voir également le tweet du préfet de Seine-Saint-Denis, Jacques Witowski,
00:15:05 préfet de Seine-Saint-Denis, "condamne avec fermeté les dégradations commises
00:15:09 cette nuit sur la façade du mémorial de la Shoah à Drancy."
00:15:12 Et puis, parallèlement, parce que tout ça est un climat,
00:15:15 à Nantes, le drapeau palestinien, qui a été peint sans doute par des militants,
00:15:24 la mairie de Nantes a décidé de ne pas le recouvrir.
00:15:27 - Elle n'a pas retiré, oui.
00:15:28 - La mairie de Nantes ne compte pas effacer au regard de la situation humanitaire dramatique à Gaza.
00:15:33 J'ai demandé ce matin à Madame Guimard, qui est la responsable de presse de Madame Roland,
00:15:41 qui parle de cesser le feu, Madame Roland souhaite un cesser le feu avec le Hamas,
00:15:48 toujours intéressant.
00:15:49 - Emmanuel Macron aussi.
00:15:50 - Il y a trêve et cesser le feu, ce n'est pas les mêmes mots, si vous me permettez.
00:15:54 - Emmanuel Macron utilise le terme de cesser le feu.
00:15:56 - Vous ne voulez pas que je finisse sur Nantes ?
00:16:01 Parce que je donne l'arrêt de la situation de Nantes.
00:16:04 Je vous confirme qu'on regarde la situation humanitaire dramatique à Gaza.
00:16:08 La mairie de Nantes a décidé de ne pas faire nettoyer à ce stade les marches de l'escalier de la butte Sainte Anne.
00:16:13 On en est là quand même, dans ce pays.
00:16:15 Vous avez un drapeau palestinien à Nantes et la mairie de Nantes dit que c'est très bien.
00:16:19 Par ailleurs, et cela me semble important de le préciser pour votre bonne information,
00:16:23 la position de Johanna Roland est très claire et connue de tous.
00:16:26 Elle a condamné sans réserve l'effroyable acte terroriste du Hamas le 7 octobre dernier.
00:16:29 Le drapeau israélien a été projeté sur le théâtre Graal.
00:16:33 Position qu'elle a rappelée au conseil municipal du 13 octobre, suivant, s'inquiétant,
00:16:38 dès ce moment de la réponse du gouvernement israélien.
00:16:40 Je le dis clairement, le déplacement de plus d'un million de personnes entraînerait une crise humanitaire terrible.
00:16:44 A chaque cycle de violence, on s'éloigne un peu plus de la paix.
00:16:47 C'était donc la position de Mme Roland.
00:16:49 A l'occasion de ses voeux en janvier 2024, elle a déclaré la réponse du gouvernement israélien
00:16:54 qui fait de Gaza un cimetière à ciel ouvert.
00:16:58 C'est une position très claire, pro-palestinienne, qu'elle prend.
00:17:01 Elle a le droit d'ailleurs.
00:17:03 Elle a le 6 mars redit que le massacre d'innocents devait cesser en soutenant la demande d'un cessez-le-feu immédiat.
00:17:09 Enfin, elle a participé samedi à la manifestation pour demander un cessez-le-feu immédiat.
00:17:13 30 000 morts et la famine à Gaza, ce sont les informations qui ont été données par le Hamas, qu'elle reprend aussi.
00:17:19 Le massacre des populations civiles doit cesser, les otages doivent être libérés, dit-elle.
00:17:23 Donc ça, c'est la position de la mairie de Dantes.
00:17:27 Les chiffres qu'utilise le secrétaire général des Nations Unies également.
00:17:31 Et sur la position du Hamas, je ne suis que factuel, bien évidemment.
00:17:37 Madame la maire de Dantes a le droit de défendre la position palestinienne dans ce conflit.
00:17:45 Je voudrais simplement, au cœur de l'actualité du débat de la France insoumise,
00:17:50 on a beaucoup dit que la France insoumise mettait une cible dans le dos de tous les juifs.
00:17:54 Cet amalgame entre juifs, israéliens, sionistes, défenseurs de la politique de Netanyahou.
00:17:59 Moi, il y a quelque chose qui m'a retourné le cœur et tant d'événements.
00:18:04 C'est ces images que l'on a montrées dans les maisons des kiboutz qui ont été ravagées,
00:18:09 de ces familles qui ont été massacrées, brûlées vives, etc.
00:18:13 Il n'y a pas de devoir, les slogans et les affiches d'un mouvement qui s'appelle "Shalom Arshav",
00:18:19 qui veut dire "la paix maintenant".
00:18:21 C'est-à-dire que c'était des gens de gauche, souvent d'extrême gauche.
00:18:25 C'était des gens qui allaient manifester la veille ou l'avant-veille au centre de Tel Aviv contre Netanyahou,
00:18:30 qui travaillaient, accueillaient, défendaient les palestiniens quotidiennement contre cette politique.
00:18:37 Et c'est ces gens-là qui ont été massacrés.
00:18:39 Et ce que fait aujourd'hui la France insoumise en amalgamant tout citoyen juif, étudiant juif ou je ne sais qui,
00:18:46 moi personnellement je me fais traiter de fasciste à longueur de journée,
00:18:50 simplement parce que je revendique effectivement, et je ne cache pas, mon attachement à la survie de l'État d'Israël.
00:18:56 Pas au gouvernement de Netanyahou, qui finira par sauter, évidemment, et j'espère qu'il sautera.
00:19:01 Mais cette espèce d'amalgame qui est faite, comme cette jeune fille Sarah ou je ne sais comment,
00:19:06 ou Rachel, c'est déjà un prénom qui en soi porte tant de choses...
00:19:11 C'est un prénom d'emprunt.
00:19:13 En fait le journaliste a dit Rachel pour ne pas...
00:19:17 Mais peu importe, elle s'appelle Hélène, Catherine, peu importe.
00:19:20 Mais en fait on lui met à elle cette cible dans le cou, au sein même de notre université.
00:19:26 Alain Jacobovit, sur le drapeau palestinien peint à Nantes, qui ne sera pas retiré par la mairie de Nantes, ça vous fait réagir ?
00:19:34 Ça c'est dans la continuité de leur dynamique politique.
00:19:37 C'est une OPA sur leur soi-disant communauté musulmane, simplement par calcul électoral.
00:19:43 C'est-à-dire que de la même manière qu'à Nantes, on enlève le Père Noël, mais on laisse le drapeau palestinien.
00:19:49 Donc c'est un choix politique.
00:19:51 Évidemment, puisqu'il y a une substitution culturelle et une souveraineté culturelle dans ces quartiers-là,
00:19:56 qui n'est plus celle de la France.
00:19:59 C'est une souveraineté culturelle qui est islamique dans ces quartiers.
00:20:02 Elle a tout intérêt, elle en tant qu'entrepreneur identitaire, à les caresser dans le sens du poil,
00:20:07 à leur faire plaisir en leur donnant des gages comme ça, de substitution culturelle,
00:20:11 en érigeant le drapeau palestinien et en effaçant les racines de la France chrétienne.
00:20:16 Mais moi, ce que je voudrais dire par rapport à votre propos...
00:20:18 J'ai juste un mot.
00:20:19 Jésus est né en Palestine, non ?
00:20:20 Juste un mot.
00:20:21 Vous savez combien à Nantes, Jean-Luc Mélenchon a fait au premier tour de la présidentielle ?
00:20:24 J'ai posé la question hier.
00:20:26 33%.
00:20:29 Et à Rennes, Jean-Luc Mélenchon a fait 36%.
00:20:32 Madame Roland, elle ne pense qu'à une chose, à sa réélection.
00:20:35 Le drapeau palestinien dans Nantes, c'est sa réélection.
00:20:38 Mais tout à fait.
00:20:39 Point.
00:20:40 Après, chacun pense ce qu'il veut de ses calculs, mais Jean-Luc Mélenchon a fait 33% dans Nantes au premier tour.
00:20:47 Quand on connaît la ville de Nantes, c'est vrai que ça peut surprendre.
00:20:49 C'est une ville manifestement qui a changé.
00:20:51 Oui, je voudrais simplement, pardon Philippe, rajouter et corroborer votre propos
00:20:56 sur la dangerosité de la France insoumise, qui s'appelle comme ça de façon institutionnelle,
00:21:01 mais qui, en réalité, dans la réalité politique de leurs actions, s'appellerait plutôt la fraction islamique.
00:21:07 Madame Sophia Chikirou n'a pas hésité à mettre une cible dans le dos de la dessinatrice de Coco,
00:21:12 anciennement Charlie Hebdo, qui est aujourd'hui placée sous protection policière
00:21:17 parce qu'elle a simplement fait un dessin satirique qui est paru dans Libération.
00:21:22 Et elle a tweeté, non mais réellement, c'est pas vrai ?
00:21:25 Libération est également sous protection, je crois.
00:21:27 Vous n'aurez pas notre haine, mais vous la méritez.
00:21:29 Rendez-vous compte des propos, de l'abjection des propos et de la dangerosité de ces gens.
00:21:35 Alors moi, je veux bien qu'on auditionne les journalistes de CNews,
00:21:38 mais j'aimerais bien qu'il y ait un audit sur les propos et les actions antisémites de la France insoumise.
00:21:43 Sabrina Meijaber, qui est CIS, qui est sociologue, et maintenant, vous venez régulièrement...
00:21:47 Il connaîtrait bien cette entrepologie de ces quartiers.
00:21:49 Exactement, et vous venez régulièrement sur notre plateau.
00:21:51 Une seconde, je crois que c'est la deuxième personnalité sous protection policière.
00:21:54 À cause de la France insoumise, après le tweet de Jean-Luc Mélenchon contre Ruth Elkrief.
00:21:58 Non mais vous avez parfaitement raison, et je crois que tout le journal Libération...
00:22:02 Absolument, information d'Europe 1 d'ailleurs, d'hier, Libération est placée sous protection policière suite à ce débat.
00:22:08 Et suite à la réaction du Régime Chéchy-Kirouan.
00:22:10 Philippe Béleger, à partir de quand, Pascal, à votre avis, la dénonciation absolue de la barbarie du 7 octobre,
00:22:19 accompagnée de la demande d'un cessez-le-feu, peut n'être pas qualifiée de soutien à la cause palestinienne.
00:22:27 C'est le mot cessez-le-feu qui pose problème.
00:22:32 Le mot cessez-le-feu, est-ce que vous cessez le feu avec une organisation terroriste ?
00:22:36 C'est ça. Je rappelle que tous les jours, il y a un couloir humanitaire à Gaza.
00:22:40 Je rappelle tous les jours que Hamas prend la population en otage de Gaza.
00:22:45 Que tous les jours, Israël organise des couloirs humanitaires pour que les Gazaouis quittent le territoire.
00:22:52 Il faut rappeler ça. Donc le mot cessez-le-feu, évidemment, a en lui-même une ambiguïté.
00:23:01 Alors en revanche, là où vous avez raison, c'est que plus le temps passe, on s'aperçoit qu'Israël n'arrive pas à éteindre le Hamas, si j'ose dire.
00:23:10 Et que plus le temps passe, plus ça va devenir compliqué.
00:23:14 Parce que la communauté internationale ne comprend pas, effectivement, le nombre d'enfants tués de Faran.
00:23:22 Mais je répète qu'Israël organise un couloir humanitaire.
00:23:25 Mais quitter le territoire, vous savez que c'est très compliqué. Les Égyptiens sont très très restrictifs.
00:23:30 C'est entendu. Mais ce que je pointe en disant cela, c'est combien les Gazaouis, et vous avez parfaitement raison, vivent une horreur absolue sur le terrain.
00:23:39 Et il faut penser à ces enfants, à ces innocents, bien sûr. Mais ils sont les otages du Hamas.
00:23:44 Donc n'ayons pas de naïveté quand Mme Roland parle de cesser le feu. Je vois une naïveté là-dedans.
00:23:51 Mais il faut juste rappeler que c'est la position de la France. Par le chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné et par le chef de l'État Emmanuel Macron.
00:23:58 Non mais il y a la politique extérieure, pardon, il y a la politique intérieure. Il y a quand même plus de 1000% d'actes antisémites depuis l'année 2022.
00:24:05 Et si vous voulez mettre une pierre d'achoppement, pardon, ici en France, il faudrait que le président de la République française commence à accompagner les personnes de confession juive dans la souffrance lors de la marche contre l'antisémitisme.
00:24:17 S'il n'y a pas cette valeur-là symbolique en tant que président de la République, garant de nos institutions et de nos principes, pardon, mais c'est pas la porte ouverte à toutes les dérives culturelles et contemporaines.
00:24:28 - On repose et on parlera avec Noémie Schultz d'un sujet qui nous intéresse, d'un autre sujet qui est le consentement.
00:24:33 Vous avez aimé les sujets sociétaux ? Vous avez aimé l'IVG par Emmanuel Macron ? Vous avez aimé le sujet fin de vie par Emmanuel Macron ?
00:24:40 Vous allez adorer le sujet consentement par Emmanuel Macron. C'est vrai que manifestement, cap sur les sujets sociétaux.
00:24:47 Pour des raisons que vous pouvez imaginer. Il est 9h23, je salue Thomas Hille qui est avec nous.
00:24:52 - Absolument. Bonjour Pascal.
00:24:54 - Bonjour Thomas. Vous allez bien ?
00:24:56 - Je vais très très bien. Je vous souhaite une bonne émission Pascal. On se retrouve à 11h.
00:25:00 - Eh bien je vous le souhaite pareillement, une bonne émission. Nous nous souhaitons chacun une bonne émission en parallèle.
00:25:06 Il est 9h24, on marque une pause, nous revenons dans une seconde. Vous êtes là jusqu'à 10h, cher ami ?
00:25:11 - Absolument.
00:25:12 - Et après vous vaquez à d'autres occupations ?
00:25:14 - C'est très exceptionnel, vous le savez Pascal. Mais l'Ajada est chargée.
00:25:18 - Vous avez un mot de vos parents pour partir avant 10h ?
00:25:22 - C'est vous qui allez devoir le signer.
00:25:24 - Vous avez un mot de vos parents pour partir avant 10h ?
00:25:26 - C'est pas de mon fait. L'Assemblée Nationale, vous savez...
00:25:30 - Vous excluez votre responsabilité comme tout le monde sur ce qui vous arrive. La pause, à tout de suite.
00:25:34 - Quel procès.
00:25:36 - Il est 9h30 et c'est... Nous allons reprendre les informations avec Soumaya Labidi. Les informations.
00:25:46 - Bonjour Soumaya.
00:25:50 - Bonjour Pascal, bonjour à tous. 14 000 terroristes dûs à Mass tués depuis le début de la guerre, annonce du colonel Rafovitz ce matin sur notre antenne.
00:25:59 Pas d'offensive sur Rafa tant que les civils ne seront pas évacués, ajoute-t-il, alors que les frappes se poursuivent sur le nord et le sud de la bande de Gaza.
00:26:07 Encore des interrogations à quatre mois des JO. Trois gares parisiennes pourraient être fermées le 26 juillet, jour de la cérémonie d'ouverture.
00:26:15 La SNCF s'interroge sur l'accessibilité des gares de Lyon, Paris-Bercy et Austerlitz en raison de leur proximité avec le bord de Seine.
00:26:23 Et puis c'est officiel, il arrête la Seine et quitte Paris. Michel Sardou annonce sa retraite dans les colonnes du Parisien.
00:26:29 Au cas où des JO, cet été, il préfère, je cite, "prendre son bateau, se baigner en pleine mer à poil et parler aux dauphins".
00:26:37 Exactement, on en parla tout à l'heure, je l'ai eu hier après-midi, il était à l'aréna, il répétait, il a vu la Seine.
00:26:45 Pour la première fois, il a dit à sa femme "j'ai un peu peur" parce que c'est une Seine qui sera au centre.
00:26:51 D'ailleurs, ce n'est pas ses derniers concerts parce qu'il y avait des concerts Covid en retard et il sera à Clermont et à Brest et les gens n'ont pas voulu se faire rembourser.
00:27:02 Et moi il m'a dit "je ne peux pas laisser ces gens-là, ce n'est pas possible". Donc il fera un dernier concert et à Brest et à Clermont-Ferrand.
00:27:11 C'est bien, c'est bien de dire "je ne peux pas laisser ces gens-là", c'est formidable, c'est son public.
00:27:16 Surtout ce qui est bien, c'est qu'il est la trouille avec son expérience et son âge. Et ça c'est extraordinaire, ça me rappelle cette phrase de Jean Villard
00:27:23 à qui un jeune acteur disait "moi quand je monte sur scène, je n'ai pas peur". Et Jean Villard de lui répondre "vous verrez, ça vient avec le talent".
00:27:30 C'est Sarah Bernard qui a dit ça.
00:27:32 Vous êtes sûr ?
00:27:34 Oui.
00:27:35 Alors très bien. Mais peu importe, on m'a dit que c'était Jean Villard.
00:27:37 Et ce matin on m'a dit que c'était Jouvet cette phrase-là.
00:27:39 Mais c'est joliment, les citations célèbres elles sont données à beaucoup.
00:27:43 Vous connaissez le mot.
00:27:44 On n'est pas très loin.
00:27:45 On vient de citer trois noms que plus personne ne connaît en dessous de 30 ans. Jean Villard, Sarah Bernard et Louis Jouvet.
00:27:53 Bah si.
00:27:54 Jean Villard à la rigueur.
00:27:55 Oui mais parce que vous êtes exceptionnels.
00:27:57 Mais je peux vous ajouter.
00:27:58 Allez dans la rue.
00:27:59 C'est parce que vous faites plus que votre âge.
00:28:01 Allez dans la rue et vous verrez que bon.
00:28:05 Peut-être Jean Villard.
00:28:06 Parce qu'il est passé par Sciences Po.
00:28:08 Jean Villard.
00:28:09 Un petit peu plus que Sarah Bernard.
00:28:11 Mais vous n'êtes pas sérieux.
00:28:14 Mais en revanche Sarah Bernard à chaque fois je cite cette anecdote, elle avait une jambe de bois.
00:28:19 Et un jour Guitry est dans.
00:28:21 Les trois coups.
00:28:22 Voilà il est dans la salle et puis le brigadier fait.
00:28:26 Et Guitry dit "Hmmm la voilà".
00:28:29 Le consentement.
00:28:32 Procès.
00:28:33 Pourquoi procès ?
00:28:34 Aujourd'hui procès.
00:28:35 Bah il n'y a plus de jambe de bois.
00:28:37 Favorable à l'inscription du consentement, Emmanuel Macron a exprimé son intention de faire évoluer la définition du viol en droit français en y intégrant la notion de consentement.
00:28:47 Alors Noemi est là parce que ce n'est pas très clair.
00:28:49 Qu'on intègre dans le droit français que le consentement puisse être inscrit, ça je l'entends tout à fait.
00:28:53 Moi j'ai envie de dire que c'est plutôt une bonne chose.
00:28:56 Parce que ça veut dire quoi ?
00:28:57 Qu'on demande dans une affaire de viol à un homme, s'il a pensé que la femme était consentante.
00:29:06 S'il s'est interrogé sur le fait.
00:29:07 Ou s'il s'est interrogé de la relation intime qu'il allait avoir.
00:29:11 Je trouve que ce n'est pas une mauvaise chose.
00:29:14 Mais j'entends depuis hier tous les avocats, quasiment.
00:29:17 Pas tous, mais les avis sont partagés.
00:29:19 Honnêtement beaucoup, une majorité d'avocats.
00:29:21 Beaucoup d'avocats.
00:29:22 On écoutera Gilles-Louis Dame-Gonadalet, je crois que Maître Jacobovit est également sur cette position.
00:29:27 Donc c'est intéressant.
00:29:28 Est-ce que vous pouvez peut-être...
00:29:31 Alors écoutons d'abord Muriel Reus qui était interrogée par les équipes de CNews.
00:29:36 Dans les affaires de relations de violences sexuelles, 7 plaintes sur 10 sont classées sans suite.
00:29:42 Donc une définition de la loi qui incurrait cette notion de consentement
00:29:48 pourrait peut-être permettre aux juges de pouvoir être davantage, de sanctionner davantage les auteurs.
00:29:56 Aujourd'hui la définition du viol c'est tout acte de pénétration sexuelle de quelque nature que ce soit
00:30:01 ou tout acte bucco-génital commis avec violence, menace, contrainte ou surprise.
00:30:06 Peut-être que demain nous pourrions avoir une définition du viol qui soit celle-ci.
00:30:12 Ce n'est pas moi qui l'a formulée bien sûr mais qui pourrait peut-être être celle-ci.
00:30:16 Il n'y a pas de consentement, il n'y a pas de consentement
00:30:19 lorsque l'acte a été commis avec contrainte, menace, violence ou surprise.
00:30:23 Ça change la donne quand même.
00:30:25 Nonamichou.
00:30:26 C'est très bien résumé.
00:30:28 Il y a un constat aujourd'hui qui est partagé par tous ou presque par tous.
00:30:31 C'est que le système judiciaire français ne permet pas de juger les violences sexuelles,
00:30:38 les violences faites aux femmes et aux hommes parfois parce qu'effectivement il y a aussi des hommes qui sont violés.
00:30:42 Le chiffre, 90 000 femmes chaque année disent avoir été victime d'un viol ou d'une tentative de viol.
00:30:47 10% seulement portent plainte et sur l'ensemble des plaintes déposées, 80% sont classées sans suite.
00:30:52 Le problème, il est souvent que c'est au stade de l'enquête et de la qualification
00:30:59 est-ce que le parquet va décider de poursuivre et souvent les poursuites sont abandonnées
00:31:03 parce qu'on n'a pas d'élément pour pouvoir prouver qu'il y a eu un viol.
00:31:06 Aujourd'hui, et ça a été aussi dit par Meurel Reyus, le droit dit que le viol c'est tout acte de pénétration
00:31:12 commis par la violence, la contrainte, la menace ou la surprise.
00:31:15 On ne s'interroge pas sur la question du consentement de la victime.
00:31:18 C'est-à-dire que si vous allez déposer plainte, il va falloir prouver qu'il y a eu la menace ou la violence.
00:31:23 Mais ça c'est les viols, on va dire, dans l'imaginaire, c'est une femme qui se fait agresser dans un parking
00:31:29 avec la menace d'un couteau, il n'y a pas de difficulté là-dessus.
00:31:31 Le viol, il va pouvoir être prouvé assez facilement.
00:31:34 On sait que la grande majorité des viols aujourd'hui, ils ont lieu dans la sphère privée,
00:31:37 la sphère des proches, dans le cadre du travail, dans le cadre des relations amicales voire familiales.
00:31:43 Et là, c'est beaucoup plus difficile de prouver la contrainte ou la surprise.
00:31:47 Et donc l'idée, ce serait de dire qu'on ajoute la notion de consentement,
00:31:51 ce serait de demander aux mises en cause de prouver qu'il s'est interrogé sur le consentement.
00:31:55 C'est à lui de le prouver.
00:31:57 On lui poserait la question, il lui dirait, quels éléments avez-vous mis en œuvre
00:32:02 qui font que vous vous êtes interrogé sur le consentement de la personne ?
00:32:06 Mais là, c'est forcément subjectif.
00:32:08 Alors après, encore une fois, j'ai posé la question à un certain nombre de spécialistes.
00:32:12 On prend un exemple, je vais juste vous donner un exemple et après ça va débattre.
00:32:15 Une jeune femme qui rentre dans le bureau de son supérieur hiérarchique.
00:32:19 Il ferme la porte, il met la main sous sa jupe, il l'agresse.
00:32:23 Si elle sort du bureau et qu'elle est en larmes et qu'elle raconte ce qui s'est passé,
00:32:28 on va pouvoir aller sur le terrain de la surprise, elle ne s'y attendait pas.
00:32:31 Bon, mais elle est en stat de sidération, elle sort, elle ne dit rien à personne
00:32:34 et elle va même y retourner dans ce bureau.
00:32:36 Et ça pourra se reproduire.
00:32:38 Si elle finit par aller voir la police, là, en face, on va lui dire
00:32:42 "Mais attendez, vous n'avez jamais rien dit, vous n'avez pas dit non, vous n'en avez parlé à personne,
00:32:47 vous pouvez y être retournée, il n'y a pas de surprise, il n'y a pas de contrainte".
00:32:50 Et là, on pourra demander aux mises en cause "Comment vous êtes-vous assuré qu'elle était consentante ?"
00:32:54 Elle vous l'avait dit, il y avait eu des signaux, il y avait eu des messages
00:32:59 qui laissaient entendre qu'il y a des gens autour de vous.
00:33:01 Ça sera parole contre parole. Dans le cas que vous décrivez, l'homme dira "Bah j'ai cru".
00:33:06 "Bah j'ai cru" comment ? Comment vous avez cru ? Donnez-nous des éléments.
00:33:10 Parce que qu'est-ce qui fait que vous avez cru que c'était une jeune femme ?
00:33:13 Vous n'avez jamais eu d'échange de messages avec elle, que les autres salariés n'ont jamais observé
00:33:17 qu'il y avait une complicité particulière ?
00:33:20 Qu'est-ce qui vous lui a permis de croire que cette jeune femme avait envie de faire ça ?
00:33:23 Ce qui me surprend, c'est dans l'expérience que j'ai eue aux affiches,
00:33:29 lorsqu'un accusé disait "Elle était consentante selon moi",
00:33:37 il arrivait évidemment que des présidents poussent le questionnement jusqu'à cette évidence
00:33:43 "Démontrez-nous pourquoi vous avez considéré qu'elle l'était".
00:33:47 C'est en ce sens-là que je trouve étonnante cette référence au consentement aujourd'hui,
00:33:53 puisque ça devrait relever d'un questionnement évident de la part d'un président.
00:33:58 Donc ça existait déjà, c'est ce que vous voulez dire.
00:34:00 Normalement un questionnement intelligent aux assises...
00:34:03 Et même par un jour de l'instruction.
00:34:05 Si on est aux assises, c'est qu'on a passé toute la phase d'instruction
00:34:08 et qu'on a dit "Ok, il y a suffisamment d'éléments pour aller devoir la justice aujourd'hui".
00:34:12 Mais même au stade de l'enquête, ça c'est une question à aller poser sans doute.
00:34:15 Je l'espère. Je ne suis pas sûr qu'au stade de l'enquête, on rentre dans tel détail.
00:34:20 Est-ce que vous avez régulièrement défendu des gens qui étaient soit violés ?
00:34:26 Des deux côtés.
00:34:28 Pour répondre à l'exemple donné par Noémie,
00:34:32 dans l'exemple que vous donnez, ce n'est pas la question du consentement qui est posée,
00:34:36 c'est l'aspect factuel.
00:34:38 Pour moi, une femme qui rentre dans le bureau de son patron,
00:34:41 si son patron met la main sur sa jupe et commence à la caresser,
00:34:44 je suis désolé, il n'y a pas de question de consentement qui se pose là.
00:34:47 Ça s'est passé ou ça ne s'est pas passé ?
00:34:49 Je présume par définition qu'une fille ne rentre pas dans le bureau de son patron
00:34:53 pour se faire caresser.
00:34:56 Donc déjà là, ce n'est pas la question du consentement qui est interrogée,
00:34:59 mais c'est la base factuelle.
00:35:01 Est-ce que ce geste a été ou non ?
00:35:04 Et moi, je suis d'accord pour dire qu'on présume qu'il n'y a pas de consentement.
00:35:08 Je suis entièrement d'accord, mais ce n'est pas ça le sujet.
00:35:11 Le sujet aujourd'hui, c'est qu'on inverse totalement notre système pénal.
00:35:15 Et on dit que l'homme doit rapporter la preuve du consentement de la femme
00:35:22 qui dépose plainte.
00:35:24 Comment rapporte-t-il ces preuves ?
00:35:26 Et moi, je pose la question de la rétractation de bonne foi du consentement.
00:35:32 J'ai tous les mois actuellement à mon cabinet des jeunes gens,
00:35:36 très jeunes, 16-17 ans, dans des soirées de lycée,
00:35:40 on boit beaucoup, on est chez les gens chez eux, dans un cadre amical.
00:35:45 Et puis, il se trouve que la jeune fille et le jeune garçon
00:35:47 qui ont flirté pendant la soirée ont un acte sexuel.
00:35:50 La jeune fille est totalement consentante.
00:35:53 Mais le lendemain matin, quand elle se réveille,
00:35:55 il y a tout le poids de l'éducation qui revient.
00:35:58 Ça s'est plus ou moins bien passé.
00:36:00 Elle en parle à une copine, à une association.
00:36:03 On va déposer plainte.
00:36:04 Et là, vous avez des gamins de 16-17 ans qui se retrouvent en garde à vue,
00:36:08 parfois renvoyés devant le juge des enfants ou la cour d'assises,
00:36:14 alors qu'on est véritablement, et de bonne foi encore une fois,
00:36:17 dans une forme de ce que j'appelle la rétractation a posteriori du consentement.
00:36:22 C'est quelque chose qui est extrêmement fréquent.
00:36:25 Moi, je vous dis, ce genre de dossier, moi j'en ai,
00:36:28 et je dirais entre guillemets dans la bonne société.
00:36:30 - Et oui, mais vous en pensez quoi ?
00:36:31 - Eh bien moi, je pense, d'abord, sur le plan pratique,
00:36:35 la question du consentement, comme M. Bilger le disait,
00:36:38 elle est systématiquement posée.
00:36:40 - Je suis d'accord avec vous, mais l'exemple que vous citez, vous faites quoi ?
00:36:43 - Y compris chez les policiers.
00:36:44 - C'est des magistrats, moi, qui disent ça.
00:36:46 - Attendez, il y a un film d'Yvan Attal, je crois.
00:36:48 - Un livre de Karine Tuiles, "Les choses humaines".
00:36:50 - "Les choses humaines".
00:36:51 - Dans l'exemple que vous venez de citer,
00:36:53 la jeune femme qui, dans la soirée,
00:36:56 telle que vous l'avez dit, qui est de bonne foi, c'est ça qui est intéressant.
00:36:58 Vous en pensez quoi ?
00:37:00 - Que c'est un phénomène...
00:37:01 D'abord, je veux dire que cette façon, ces soirées avinées de ces gamins,
00:37:05 moi, me pose déjà un problème en soi, déjà, pour commencer.
00:37:07 - Mais qu'est-ce qu'on fait avec un cas comme ça ?
00:37:09 Qu'est-ce que fait un juge avec un cas comme ça ?
00:37:11 - Alors, d'abord, c'est la qualité de l'enquête, déjà.
00:37:14 Et c'est la formation des policiers et des gendarmes,
00:37:16 déjà, ab initio, qui savent faire la part des choses.
00:37:19 - Oui, mais il y a un climat aujourd'hui, quand même.
00:37:21 - L'enquête, elle se fait toujours sous le contrôle du parquet.
00:37:23 - Alain, il y a un climat général, aujourd'hui.
00:37:26 - Bien sûr.
00:37:27 - Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:37:28 - Parce que souvent, ces jeunes filles sont prises en main par des associations,
00:37:31 qui leur montrent, pardonnez-moi l'expression, un peu le bourrichon.
00:37:35 Et on a des gamines, souvent, qui sont instrumentalisées,
00:37:38 qui souffrent, et réellement.
00:37:40 Et alors, comment ça se passe ?
00:37:42 On les fait "expertiser", entre guillemets,
00:37:44 par des psychologues, des psychiatres, qui viennent dire
00:37:46 "la parole est crédible".
00:37:48 On dit "comme la parole est crédible, le fait s'est produit".
00:37:51 Mais c'est scandaleux, comme système.
00:37:53 Je suis désolé, mais le fait, moi, je ne suis pas contre.
00:37:56 L'histoire du consentement est au centre des débats
00:37:58 dans toutes les affaires de viol, et fort heureusement.
00:38:00 - Je pense qu'on peut être d'accord sur le fait
00:38:02 qu'il y a des cas où l'homme se passe du consentement.
00:38:06 Le fait qu'une femme ne dise rien,
00:38:08 le fait qu'une femme ne dise pas non, ne crie pas,
00:38:11 ne veut pas forcément dire qu'elle consent.
00:38:13 Et donc, l'idée, c'est d'interroger.
00:38:15 Le doute continuera de s'y accuser.
00:38:17 Ça ne veut pas dire qu'on va condamner les gens par wagon.
00:38:20 - Est-ce que je peux écouter simplement ?
00:38:22 - Ça veut dire qu'on va interroger, on va demander
00:38:24 "qu'est-ce que vous avez fait pour vous interroger
00:38:26 sur ce consentement ?"
00:38:28 - Vous avez parfaitement raison de parler d'éducation.
00:38:30 Je trouvais que c'était peut-être intéressant,
00:38:32 et notamment que ça sensibilisait
00:38:34 toute une nouvelle génération d'hommes
00:38:36 de dire "attention", mais ce que font les parents,
00:38:39 je pense, c'est le travail des parents,
00:38:41 de dire "attention", et c'est vrai que c'est notamment aux garçons,
00:38:44 lorsque tu entres dans une phase de séduction
00:38:47 avec une jeune femme, interroge-toi
00:38:50 pour savoir si tu lui plais.
00:38:52 C'est le travail des parents, ça s'appelle l'éducation.
00:38:54 - Et une jeune femme ivre morte qui a moitié qui...
00:38:56 - Non mais évidemment.
00:38:58 - J'aimerais qu'on écoute Gilles William.
00:39:00 - Oui, mais il y a le travail des parents,
00:39:02 c'est parce qu'on oublie...
00:39:04 - Attendez, Gilles William, Goldan,
00:39:06 le problème, c'est qu'avant, c'était les parents
00:39:08 qui faisaient ça. Moi, je ne veux pas parler
00:39:10 de mon cas personnel, mais j'avais des parents,
00:39:12 qui faisaient des choses là-dessus,
00:39:14 et qui nous rapportaient des choses.
00:39:16 - Vous avez compris qu'aujourd'hui,
00:39:18 nous vivons dans une société...
00:39:20 - Je suis d'accord, mais le travail des parents,
00:39:22 et moi, j'ai entendu ça.
00:39:24 - Toutes les affaires qui émergent,
00:39:26 c'est des hommes des générations...
00:39:28 On ne sait pas les jeunes d'aujourd'hui,
00:39:30 il y a aussi des hommes d'un certain âge
00:39:32 qui se font passer du consentement des femmes...
00:39:34 - Tout le monde n'était manifestement...
00:39:36 - La grille générationnelle ne fonctionne pas,
00:39:38 c'est plutôt d'ailleurs le contraire.
00:39:40 - Oui, c'est vrai.
00:39:42 - Bon, peut-être, peut-être.
00:39:44 Écoutons Gilles-William Goldenadel,
00:39:46 et après, je vous donne la parole.
00:39:48 - Elle me fait peur,
00:39:50 le remède sera, à mon avis, pire que le mal.
00:39:52 En général, les violeurs
00:39:54 se foutent pas mal du consentement des femmes,
00:39:56 croyez-moi, et dans la réalité des choses,
00:39:58 je m'en méfie beaucoup,
00:40:00 parce qu'on commence par le consentement,
00:40:02 on dirait que le consentement était vicié,
00:40:04 vicié parce que...
00:40:06 l'emprise...
00:40:08 - On va être ensuite
00:40:10 dans une spéculation intellectuelle
00:40:12 qui déplait beaucoup
00:40:14 à l'avocat qui vous parle.
00:40:16 Je préfère qu'on soit davantage factuel.
00:40:18 La réalité, elle est là.
00:40:20 Je pense que, très sincèrement,
00:40:22 ça part très certainement d'un bon sentiment,
00:40:24 mais malheureusement, le viol,
00:40:26 c'est la preuve qui souvent fait fait défaut.
00:40:28 - C'est intéressant,
00:40:30 parce qu'Anna Jakubowicz et Gilles-William Goldenadel
00:40:32 ne se sont pas parlé, ils disent exactement la même chose,
00:40:34 "je veux simplement les faits".
00:40:36 Écoutons Yael Brounpivet
00:40:38 qui était ce matin interrogée sur...
00:40:40 Elle était où ?
00:40:42 - Sur CNews.
00:40:44 - En fait,
00:40:46 la définition du viol, aujourd'hui, en France,
00:40:48 est assez complexe,
00:40:50 donc il faut regarder si on peut l'améliorer
00:40:52 pour couvrir toutes les situations,
00:40:54 mais effectivement, la notion du consentement,
00:40:56 elle est centrale dans la question du viol.
00:40:58 Elle ne figure pas aujourd'hui
00:41:00 dans la définition française du viol,
00:41:02 donc il faut regarder ça avec attention
00:41:04 et évoluer.
00:41:06 - Alain Jakubowicz.
00:41:08 - Je vais vous donner un exemple un peu plus concret.
00:41:10 Jeune homme, 17 ans,
00:41:12 soirée comme je l'ai indiqué.
00:41:14 Il se trouve que tous les amis, à la fin de la soirée,
00:41:16 dorment chez la jeune fille.
00:41:18 Tous les copains, on prend les chambres,
00:41:20 les parents ne sont pas là,
00:41:22 et elle dit au jeune homme, que je vais défendre par la suite,
00:41:24 "toi, tu dors dans ma chambre".
00:41:26 Il y a d'ailleurs un autre garçon qui dort dans le lit.
00:41:28 Il parle avec la jeune fille dans la salle de bain,
00:41:30 la jeune fille se démaquille,
00:41:32 il va se coucher,
00:41:34 la jeune fille arrive, elle est en culotte,
00:41:36 en tee-shirt,
00:41:38 elle se couche, elle se blottit contre lui.
00:41:40 Elle se blottit contre lui, et lui il se dit,
00:41:42 "mais qu'est-ce qui est en train de se passer ? Ce sont des copains !"
00:41:44 Et lui il dit, "mais à quoi tu penses ?"
00:41:46 Il me dit, "je pense qu'elles me "chauffent"",
00:41:48 comme il dit.
00:41:50 Il me dit, "mais qu'est-ce que tu fais ?"
00:41:52 Je commence, je me dis, je vais lui caresser la cuisse
00:41:54 pour voir si elle me repousse la main ou pas.
00:41:56 Il me dit, "mais non seulement elle ne me repousse pas la main,
00:41:58 mais voilà."
00:42:00 Et ça évolue de cette façon-là,
00:42:02 peu importe ce qui se passe après,
00:42:04 et le lendemain, la jeune fille va déposer plainte
00:42:06 en disant qu'il l'a agressée sexuellement
00:42:08 parce que là il n'y a pas eu de pénétration, peu importe.
00:42:10 Qu'est-ce qu'il fait le gamin ?
00:42:12 Comment on se défend de ça ?
00:42:14 - Et ça c'est un cas que vous défendez ?
00:42:16 - Et le gamin a été placé en garde à vue,
00:42:18 les parents sont évidemment...
00:42:20 Pour l'instant ça a été transmis au parquet,
00:42:22 le parquet n'a pas encore pris de décision.
00:42:24 Le parquet va prendre une décision d'orientation du dossier.
00:42:26 Mais vous voyez un peu,
00:42:28 la scène en réalité,
00:42:30 comment le consentement...
00:42:32 On est quand même dans une relation intime,
00:42:34 jeune ou pas jeune.
00:42:36 Ça commence par des gestes, ça commence par des comportements,
00:42:38 ça commence par ce qui est naturel,
00:42:40 par des choses qui sont naturelles.
00:42:42 - La jeune femme, elle dit ça ?
00:42:44 - Comment on fixe les choses ?
00:42:46 - C'est terrible !
00:42:48 - Je ne suis pas sûre que ça se fera par condamnation.
00:42:50 - Nonemie, dans votre exemple, la jeune femme reconnaît
00:42:52 ce que vous dites, elle est sur la même position,
00:42:54 elle dit...
00:42:56 - Il y a des choses qu'elle est obligée de reconnaître.
00:42:58 C'est-à-dire le fait qu'elle rentre dans le lit
00:43:00 en petite tenue, dans son lit à lui, etc.
00:43:02 - Qu'est-ce qu'elle dit pour sa défense ?
00:43:04 - À notre époque, c'était un signe de...
00:43:06 - Qu'est-ce qu'elle dit pour sa défense ?
00:43:08 - Moi, je n'ai pas accès à ses déclarations
00:43:10 pour l'instant, à ce stade.
00:43:12 Mais moi, je vous donne...
00:43:14 On est à l'épicentre de la question du consentement.
00:43:16 - Mais d'abord, ce que vous...
00:43:18 - Lui, il dit "j'ai commencé par des gestes pour voir
00:43:20 qu'elle serait sereine".
00:43:22 - Mais ce n'est pas votre premier dossier comme ça, comment ça se termine ?
00:43:24 - On est plein des dossiers comme ça.
00:43:26 C'est très variable, ça dépend des parquets, ça dépend...
00:43:28 C'est très variable.
00:43:30 - Mais ce que vous évoquez...
00:43:32 - Condamné, non. Honnêtement, non.
00:43:34 - Ce que vous évoquez, ce sont des exceptions.
00:43:36 Et ensuite, vous parliez de l'importance du factuel,
00:43:40 mais le factuel, dans ces domaines-là,
00:43:42 est très rarement discuté.
00:43:44 Je n'ai jamais entendu,
00:43:46 au niveau de la pénétration,
00:43:48 la discussion sur l'existence ou non de celle-ci.
00:43:50 - C'est le...
00:43:52 - Non, non, c'est le consentement qui est discuté.
00:43:56 En permanent.
00:43:58 - Non, mais non, vous avez des hommes qui nient la matérialité...
00:44:00 - Mais ce n'est pas toujours le cas.
00:44:02 Dans l'affaire Georges Tronc, par exemple,
00:44:04 la question était de savoir s'il y avait le consentement des péniniens.
00:44:08 - On en avait parlé...
00:44:10 - Et même dans les affaires très médiatisées,
00:44:12 ce ne sont jamais les faits. C'est le consentement.
00:44:14 - On en avait parlé, et on va conclure là-dessus,
00:44:16 il y a 15 jours ou 3 semaines,
00:44:18 on avait monté un débat.
00:44:20 - Dans un sens, c'est un sujet dont on parle avec Noemi,
00:44:22 parce que depuis le mois de septembre,
00:44:24 il y a beaucoup de tribunes...
00:44:26 - Dans un sens et dans l'autre, c'est vrai.
00:44:28 - Plus pour changer la loi.
00:44:30 C'est ça qui nous intéressait dans Le Monde,
00:44:32 notamment, et dans Libéral.
00:44:34 - Manon Garcia et Dmitri Lysov avaient fait une pour dire...
00:44:36 - Il y en a marre de changer la loi sans arrêt.
00:44:38 - On dit qu'on conclue.
00:44:40 - Cette façon de, sans arrêt, d'aller plus loin, plus haut...
00:44:44 - On peut partager le constat qu'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas aujourd'hui.
00:44:46 - Alain, c'est le président Macron.
00:44:48 Alors, effectivement, on peut y voir aussi, pour lui,
00:44:50 on vient d'en parler pendant une demi-heure,
00:44:52 et pourquoi pas, c'est le but qu'il cherchait.
00:44:54 On parle de ça, parce qu'on parle de ça, on ne parle pas d'autre chose.
00:44:56 - En tout cas, il fait un sujet de société.
00:44:58 - Il est vrai qu'il faut aller...
00:45:00 C'est pour ça que j'essaye d'être le plus juste possible.
00:45:02 - Parce qu'il a une conscience politique possible.
00:45:04 - Bien sûr, c'est-à-dire que tu as une IVG, la fin de vie,
00:45:06 et tu as le consentement.
00:45:08 Ce n'est pas un hasard si ces 3 sujets sociétaux
00:45:10 arrivent ensemble au même temps, parce qu'il y a d'autres sujets dont peut-être...
00:45:12 - Il veut un vote avant les européennes.
00:45:14 - Alors là, le calendrier pour le consentement, et on terminera là-dessus.
00:45:16 - Il faut le dire, il le dit à une association
00:45:18 qui a filmé l'échange,
00:45:20 mais il n'a pas fait d'annonce officielle.
00:45:22 Il dit qu'il y a une commission d'enquête parlementaire
00:45:24 qui doit rendre des travaux mi-avril,
00:45:26 et le garde des Sceaux a dit
00:45:28 "je regarderai avec attention",
00:45:30 mais le garde des Sceaux, ancien avocat, donc il est aussi très prudent sur cette question-là,
00:45:32 et il a dit "si la loi peut être améliorée,
00:45:34 je regarderai ce qui peut être fait".
00:45:36 - Bon, je vais remercier
00:45:38 notre ami Gauthier Lebret,
00:45:40 de devoir aller vous coucher, vous savez pourquoi ?
00:45:42 Parce que... par les sexes.
00:45:44 Donc là, c'est pas de votre âge.
00:45:46 Donc, on va recevoir Israël-Nissan.
00:45:48 Comment informer nos ados ?
00:45:50 Et vous deviez partir.
00:45:52 - Je dois partir, parce que...
00:45:54 - Mais on est dans le sujet du consentement, là.
00:45:56 - Pardon ?
00:45:58 - On est avec les ados, on est dans le sujet du consentement.
00:46:00 - Bien sûr, voilà, je lis l'exergue
00:46:02 "Quand une meuf
00:46:04 ne veut pas, est-ce qu'un copain peut la tenir
00:46:06 pour qu'on puisse se la faire ?"
00:46:08 Voilà ce que je lis.
00:46:10 "Pourquoi les garçons ne regardent
00:46:12 que nos fesses alors que nous, les filles,
00:46:14 on tombe amoureuse ?"
00:46:16 Bon, alors je vais pas...
00:46:18 C'est assez hard, quand même, ce qui suit.
00:46:20 Donc, je...
00:46:22 Il nous dira pourquoi ces phrases.
00:46:24 Israël-Nissan.
00:46:26 Merci...
00:46:28 Donc, merci.
00:46:30 Il est 9h51.
00:46:32 Je ne peux pas dire au peuple de France
00:46:34 où vous allez. Non !
00:46:36 - C'est un lien avec les commissions d'enquête.
00:46:38 Continuez.
00:46:40 - Alors, on écoutera, on réécoutera,
00:46:42 on a écouté Vincent Bolloré hier dans notre émission
00:46:44 et on réécoutera évidemment un passage
00:46:46 de Vincent Bolloré qui a été interrogé.
00:46:48 Je disais hier,
00:46:50 je ne sais pas dans quel pays,
00:46:52 un chef d'entreprise,
00:46:54 capitaine d'industrie, qui est parti avec un groupe
00:46:56 au départ, je crois, il y avait 80 personnes,
00:46:58 le groupe aujourd'hui fait 80 000 personnes,
00:47:00 il était obligé de se justifier
00:47:02 devant la représentation nationale
00:47:04 avec des questions qui peuvent paraître étranges
00:47:06 sur ses choix,
00:47:08 sur son orientation, sur ce qu'il a fait,
00:47:10 pourquoi il l'a fait, etc.
00:47:12 Je me demande parfois dans quel monde
00:47:14 les gens qui l'ont interrogé hier
00:47:16 voudraient vivre, mais
00:47:18 je connais la réponse
00:47:20 et ces expériences ont eu lieu parfois au XXe siècle.
00:47:22 On a vu
00:47:24 comment les peuples
00:47:26 ressortaient et vivaient
00:47:28 ces situations. Et évidemment, les chefs d'entreprise
00:47:30 gagnent de l'argent.
00:47:32 - Il y a des époques où on appelait ça du
00:47:34 "Macartisme", par exemple. - Exactement.
00:47:36 - Le climat hier était moins délétère.
00:47:38 - Je suis d'accord. Bon, la pause.
00:47:40 Vous ne paraissez pas de bonne humeur, Philippe Béliger,
00:47:42 aujourd'hui, je ne sais pas pourquoi.
00:47:44 - Mais je suis très bon humeur. - Vous êtes ronchon, j'ai l'impression.
00:47:46 - Mais non ! - Un petit peu, là.
00:47:48 - Mais franchement,
00:47:50 quand je parle, vous me contredisez,
00:47:52 quand je me tais, vous me trouvez ronchon.
00:47:54 C'est un peu... - Je ne vous contredis pas,
00:47:56 je ne vous ai pas contredit. - Non, non, mais je plaisante.
00:47:58 - Mais oui, mais ne plaisantez pas trop, parce que le temps n'est plus
00:48:00 à la plaisanterie. - Mais...
00:48:02 - Il est 9h53, tout de suite.
00:48:04 - Israël Nisan
00:48:08 est avec nous, il a écrit avec Pauline Delassie
00:48:10 aux éditions Grasset "Parler sexe",
00:48:12 et c'est vrai que...
00:48:14 C'est intéressant que vous soyez
00:48:16 avec nous aujourd'hui, puisque
00:48:18 le consentement dont on parlait à l'instant,
00:48:20 bien vous l'évoquez, si vous n'êtes pas
00:48:22 capable d'entendre le nom, ça se termine en prison.
00:48:24 Une fille a le droit de porter
00:48:26 des amis provocants, ça ne veut pas dire qu'elle a
00:48:28 envie d'autre chose que de susciter le désir
00:48:30 dans le regard des autres. Si elle accepte
00:48:32 de vous tenir la main, ça ne veut pas dire qu'elle
00:48:34 accepte de vous embrasser. Si elle accepte
00:48:36 de faire l'amour le lundi, elle peut refuser
00:48:38 le mardi. En bref,
00:48:40 on a le droit de tout faire, si les deux
00:48:42 personnes sont d'accord.
00:48:44 - Bonjour. - Bonjour.
00:48:46 Ça, c'est quand on éduque
00:48:48 nos enfants. Ce que je
00:48:50 reproche à notre pays, par rapport à
00:48:52 nos pays voisins, c'est que
00:48:54 l'éducation à la vie affective et
00:48:56 sexuelle, elle est juste dans
00:48:58 la loi, et la loi n'est pas
00:49:00 appliquée. En revanche,
00:49:02 la protection des mineurs
00:49:04 que nous devrions
00:49:06 assumer au travers de la
00:49:08 protection contre les images pornographiques,
00:49:10 celle-là, elle n'est pas faite.
00:49:12 Si bien que, que dit la pornographie
00:49:14 et que me disent les jeunes lorsque
00:49:16 je leur demande pourquoi ils regardent autant de
00:49:18 pornographie, les garçons me disent
00:49:20 "on veut voir ce que les meufs elles aiment".
00:49:22 - Parce que je rappelle que
00:49:24 vous êtes professeur de gynécologie
00:49:26 obstétrique à l'université de
00:49:28 Strasbourg, donc vous recevez
00:49:30 évidemment des jeunes. - Je vois beaucoup de jeunes
00:49:32 et je consacre deux heures par semaine
00:49:34 à aller dans les écoles
00:49:36 depuis une trentaine d'années,
00:49:38 j'ai vu d'ailleurs l'évolution des jeunes,
00:49:40 mais la pornographie c'est une éducation
00:49:42 au non-consentement.
00:49:44 Alors, bien malin de faire une loi
00:49:46 contre les pinceurs de fesses dans la rue,
00:49:48 mais si on ne s'attaque pas,
00:49:50 si on ne s'attaque qu'aux symptômes
00:49:52 et qu'on ne s'attaque pas à l'éducation,
00:49:54 ça ne sert à rien.
00:49:56 Donc, pour moi, une fille
00:49:58 qui dit non dans la pornographie,
00:50:00 en fait elle dit oui, et si on la fait bien jouir
00:50:02 parce qu'on était très viril,
00:50:04 elle regrettera d'avoir dit non.
00:50:06 C'est comme ça que nous éduquons nos jeunes.
00:50:08 Alors ceux qui sont dans des familles
00:50:10 où il y a une compensation par la mère,
00:50:12 par le père, il y a une discussion sur ces sujets,
00:50:14 il n'y a pas trop de conséquences.
00:50:16 Ceux qui sont dans des familles dysfonctionnelles,
00:50:18 il y a des conséquences majeures.
00:50:20 Et j'en veux pour preuve,
00:50:22 l'augmentation de la violence entre les sexes,
00:50:24 l'augmentation du viol entre mineurs,
00:50:28 dont on ne parle pas beaucoup,
00:50:30 l'augmentation de la prostitution des mineurs,
00:50:32 l'image des femmes qui se dégradent
00:50:34 dans notre société.
00:50:36 Sur la pornographie,
00:50:38 on fait le panégyrique
00:50:42 de la jouissance masculine
00:50:44 et de l'humiliation féminine.
00:50:46 La preuve,
00:50:48 il y a des gestes sexuels qui n'existaient pas avant
00:50:50 et qui existent maintenant.
00:50:52 L'éjaculation faciale,
00:50:54 ça ne fait plaisir à personne,
00:50:56 ni aux hommes, ni aux femmes.
00:50:58 Mais pour la pornographie,
00:51:00 c'est en or massif
00:51:02 parce que ça montre d'un seul coup d'un seul
00:51:04 la jouissance masculine et l'humiliation féminine.
00:51:06 Et donc,
00:51:08 on perturbe
00:51:10 la construction psychosexuelle
00:51:12 de nos ados,
00:51:14 de nos ados qui sont tous en stabulation libre
00:51:16 devant ces images que nous n'interdisons pas.
00:51:18 Essayez voir,
00:51:20 d'aller distribuer des images pornographiques
00:51:22 dans la rue à des mineurs,
00:51:24 vous allez voir ce qui vous arrive.
00:51:26 Mais si vous êtes un milliardaire du net,
00:51:28 vous pouvez le faire.
00:51:30 - Il est 10h03,
00:51:32 Somaya Labidi va nous donner des informations.
00:51:34 Ce qui m'étonne dans ce que vous dites,
00:51:36 c'est que cette pratique sexuelle
00:51:38 n'existait pas avant
00:51:40 qu'elle soit mise sur pellicule.
00:51:42 J'entends,
00:51:44 mais sur quoi vous basez-vous pour dire cela ?
00:51:46 On en parlera tout de suite après
00:51:48 les infos, mais si c'est le cas,
00:51:50 c'est intéressant.
00:51:52 - Nouveau drame, après un refus d'obtempérer,
00:51:54 un jeune de 18 ans est mort
00:51:56 cette nuit en Seine-Saint-Denis
00:51:58 dans une collision avec une voiture de police.
00:52:00 Le passager du scooter légèrement blessé
00:52:02 a lui été placé en garde à vue.
00:52:04 Débat houleux en vue à l'Assemblée,
00:52:06 au menu aujourd'hui, retour sur le cumul
00:52:08 des mandats, proposition des députés
00:52:10 de l'horizon, mais qui a peu de chances d'aboutir
00:52:12 puisque les élus renaissants sont
00:52:14 majoritairement contre
00:52:16 un allègement de l'interdiction.
00:52:18 Et puis une hausse
00:52:20 spectaculaire, l'immigration illégale
00:52:22 par l'Afrique de l'Ouest enregistre un bond
00:52:24 de 541%
00:52:26 par rapport à janvier-février 2023.
00:52:28 Selon l'agence FONTEX,
00:52:30 cette axe devient donc la principale
00:52:32 porte des entrées irrégulières dans l'Union Européenne.
00:52:34 - Israël Nisan est donc avec nous,
00:52:36 par les sexes, comment informer nos ados ?
00:52:38 Merci beaucoup Soumaya,
00:52:40 c'est aux éditions Grassae.
00:52:42 Comment peut-on savoir les pratiques sexuelles
00:52:44 du 18e, du 19e
00:52:46 ou du 20e siècle,
00:52:48 avant qu'existe la pornographie ?
00:52:50 - Je ne connais que celles du 20e siècle,
00:52:52 rassurez-vous,
00:52:54 parce que je ne suis pas historien, mais
00:52:56 un gynécologue, ça consulte.
00:52:58 Et on reçoit des jeunes gens
00:53:00 en consultation,
00:53:02 souvent à la suite du week-end, on a vu
00:53:04 un film et mon copain, il veut faire
00:53:06 ce qu'on a vu sur le film,
00:53:08 et est-ce que je dois accepter tout ?
00:53:10 Et donc ce genre de
00:53:12 démarche est maintenant
00:53:14 nouvelle, de même que
00:53:16 la demande de femmes
00:53:18 jeunes de 15-16 ans
00:53:20 de modifier leur vulve, parce que
00:53:22 ne me dites pas que ma vulve est normale,
00:53:24 j'en ai vu 200 sur les films
00:53:26 et je sais que ma vulve n'est pas normale,
00:53:28 et la mère fait non de loin pour dire
00:53:30 qu'elle n'est pas d'accord.
00:53:32 On instille
00:53:34 à nos jeunes un prêt-à-porter
00:53:36 sexuel, c'est des
00:53:38 images faites par des adultes pour les adultes
00:53:40 et je n'ai rien contre que
00:53:42 la pornographie existe pour des adultes,
00:53:44 en revanche, qu'on
00:53:46 perturbe le schéma
00:53:48 psychosexuel, la création
00:53:50 des fantasmes sexuels d'un adolescent
00:53:52 qui est en train de rêver,
00:53:54 d'imaginer, qu'on les perturbe
00:53:56 en leur disant "c'est comme ça qu'il faut
00:53:58 faire et voilà le tempo, et voilà
00:54:00 ce que font les adultes,
00:54:02 y compris de la zoophilie, y compris
00:54:04 des choses que vous ne pourriez pas regarder,
00:54:06 quand même,
00:54:08 je dis qu'il y a plein de parents qui m'écrivent
00:54:10 pour dire "comment peut-on protéger nos
00:54:12 enfants, on ne peut pas les protéger avec
00:54:14 l'interdiction parentale, ils regardent sur les
00:54:16 smartphones dans la cour de récréation,
00:54:18 il n'y a que les politiques qui
00:54:20 peuvent protéger nos enfants. - Mais comment vous pouvez faire
00:54:22 dans ce monde, dans ce monde
00:54:24 avec les smartphones, avec
00:54:26 liberté d'accès ? - Alors il y a une solution,
00:54:28 si vous voulez regarder un film pornographique
00:54:30 dans un hôtel, on vous demande votre numéro
00:54:32 de chambre ou votre numéro de carte bleue,
00:54:34 je demande... - Faut faire payer ?
00:54:36 - Même pas payer. - Parce que ça, ça peut être dissuasif.
00:54:38 - Pas payer, numéro
00:54:40 de carte bleue avant la
00:54:42 distribution de la première image.
00:54:44 Ou alors la protection des mineurs,
00:54:46 on abroge la loi, mais on ne peut pas
00:54:48 à la fois dire "on protège nos mineurs"
00:54:50 - Vous avez parfaitement raison, et pourquoi
00:54:52 on ne le fait pas ? - Le lobby
00:54:54 de la pornographie
00:54:56 représente des milliards d'euros,
00:54:58 ils sont
00:55:00 bien plus puissants que la voix d'un lisant.
00:55:02 Donc il faut être conscient de
00:55:04 cela, ça représente beaucoup d'argent,
00:55:06 et pour l'instant si on ne l'a pas fait, c'est à cause de ça.
00:55:08 - Votre livre est passionnant
00:55:10 évidemment,
00:55:12 on déroulera deux ou trois autres thèmes de l'actualité
00:55:14 du jour, et notamment l'audition
00:55:16 de Vincent Bolloré sur laquelle on pourra
00:55:18 revenir, mais la perception de l'IVG,
00:55:20 écrivez-vous, puisqu'on en a
00:55:22 beaucoup parlé. Je l'ai lu, Notre Pays, qui en a
00:55:24 fait une liberté des femmes, beaucoup d'élèves marqués par un
00:55:26 choix culturel et religieux, estiment que l'avortement
00:55:28 est un meurtre. Il faut aller à rebours
00:55:30 de cette idée, sans pour autant
00:55:32 présenter l'IVG comme une contraception,
00:55:34 je leur explique que c'est un droit primordial, une victoire
00:55:36 importante pour les femmes de France. Alors c'est à la
00:55:38 fois vrai, mais
00:55:40 c'est vrai, et c'est Vincent Bolloré qui le disait
00:55:42 hier, et on peut reprendre cette
00:55:44 idée, parce que c'est apporté aussi un peu de nuance,
00:55:46 c'est deux libertés
00:55:48 qui s'opposent.
00:55:50 La liberté d'un enfant à naître,
00:55:52 et la liberté
00:55:54 de la femme à disposer de son corps.
00:55:56 Et c'est intéressant
00:55:58 parce que d'apporter simplement
00:56:00 cette nuance-là,
00:56:02 d'essayer d'apporter...
00:56:04 Et puis après, ça ne veut pas dire qu'on est évidemment contre
00:56:06 l'avortement, loin de là, loin de là.
00:56:08 Mais de poser
00:56:10 le débat, de l'exprimer, me
00:56:12 paraît intéressant. - Je suis
00:56:14 dans le prolongement total de ce que disait
00:56:16 Simone Veil au moment des débats
00:56:18 au Parlement, l'IVG,
00:56:20 aucune femme n'ira au cours, le cœur léger.
00:56:22 Et je ne suis
00:56:24 pas d'accord avec ceux qui souhaitent
00:56:26 mettre l'IVG au même plan que la
00:56:28 contraception. Tout simplement
00:56:30 parce que c'est difficile,
00:56:32 pas pour toutes les femmes, il y en a
00:56:34 pour qui c'est rien, mais
00:56:36 il y en a d'autres pour qui il y a
00:56:38 des possibilités de relanc
00:56:40 psychologique, parfois des années
00:56:42 après. Donc je
00:56:44 dis aux jeunes
00:56:46 que je vois que
00:56:48 de terminer sa première histoire d'amour
00:56:50 sur une table d'opération,
00:56:52 moyen, moyen.
00:56:54 Que les garçons n'en passent jamais par là.
00:56:56 Et que mon combat
00:56:58 pour que l'IVG
00:57:00 ait lieu, il vient de ma
00:57:02 période d'internat, j'ai été nommé interne
00:57:04 en 1974. Et en
00:57:06 trois mois, j'ai vu deux femmes mourir de 15
00:57:08 ans et 16 ans, je me souviens encore
00:57:10 de leurs cris, j'ai rien pu faire pour
00:57:12 leur sauver la vie, et personne ne pouvait
00:57:14 rien faire, et il en mourait une par jour à l'époque,
00:57:16 300 par an. Donc il faut
00:57:18 savoir que l'IVG
00:57:20 dans les pays où elle est illégale
00:57:22 tue massivement
00:57:24 les femmes,
00:57:26 que chez nous elle est légale et que je n'ai plus
00:57:28 vu personne mourir depuis 75
00:57:30 de cela. Donc
00:57:32 en même temps que j'ai vu ces deux femmes mourir,
00:57:34 il y avait la fille du préfet
00:57:36 et la fille d'un
00:57:38 grand patron de banque qui était au programme opératoire
00:57:40 et c'est mon patron qui faisait les IVG,
00:57:42 avec marqué "fausse couche" sur le programme
00:57:44 opératoire, donc les riches ne mouraient pas
00:57:46 et les pauvres mourraient, et moi j'avais
00:57:48 décidé de changer de spécialité
00:57:50 parce que j'avais 24 ans,
00:57:52 je ne pouvais pas assumer de voir ça à vie.
00:57:54 J'ai été sauvé par le
00:57:56 Banque de la Loi Veil, donc je dis, je suis
00:57:58 fier d'appartenir à un pays qui
00:58:00 il y a 50 ans a décidé
00:58:02 que c'était un droit des femmes,
00:58:04 droit des femmes oui, mais la
00:58:06 meilleure IVG c'est celle qu'on a prévenue
00:58:08 et qu'on n'a pas eu besoin de faire. - Et plus loin vous dites
00:58:10 la réalité de l'IVG, à 12 semaines le fœtus pèse
00:58:12 60 grammes, à 14 il en pèse
00:58:14 130 et on connaît son sexe, ce sont
00:58:16 des différences importantes qui rendent
00:58:18 l'acte plus compliqué, mais j'ai eu
00:58:20 beaucoup plus de réticence à voir le délai passer
00:58:22 de 14 à 16 semaines, pourquoi ?
00:58:24 Parce qu'à 16 semaines, la tête
00:58:26 du fœtus est ossifiée,
00:58:28 ce qui veut dire qu'il faut entrer une
00:58:30 pince dans l'utérus et sortir
00:58:32 le fœtus en tirant parfois
00:58:34 morceau par morceau, pardonnez-moi
00:58:36 d'être aussi clair, mais
00:58:38 ce sont vos mots et il est
00:58:40 important de les dire. - Quand on
00:58:42 donne un rendez-vous à une femme
00:58:44 qui demande une IVG, dans le service que j'ai
00:58:46 dirigé, il y avait 2200 IVG par an,
00:58:48 il n'y avait pratiquement
00:58:50 pas de demande au-delà du délai, pourquoi ?
00:58:52 Parce que quand une femme téléphonait le lundi,
00:58:54 on la prenait en urgence dans la
00:58:56 semaine. Vous téléphonez
00:58:58 à Paris dans certains centres complètement
00:59:00 surchargés, on vous donne un rendez-vous
00:59:02 dans 4 semaines et on vous dit "rassurez-vous,
00:59:04 on a allongé le délai". Je dis que c'est une
00:59:06 mauvaise nouvelle
00:59:08 pour les femmes, plus
00:59:10 une IVG est faite préconisément,
00:59:12 et je me suis battu pour que le parcours
00:59:14 des femmes dans notre pays
00:59:16 en demande d'IVG soit le plus
00:59:18 simple possible, qu'elle ne soit pas maltraitée au passage.
00:59:20 Mais c'est une maltraitance que de
00:59:22 leur dire "on vous donne un rendez-vous
00:59:24 dans 4 semaines et on fera l'IVG à
00:59:26 16 semaines" puisque maintenant on peut,
00:59:28 on a un effet de bord, on avait
00:59:30 cet effet de bord à 14 semaines d'amélioré,
00:59:32 désormais on l'a à 16 semaines d'amélioré.
00:59:34 D'ailleurs je note, j'ai vu
00:59:36 les statistiques hier, qu'il y a assez
00:59:38 peu d'IVG qui ont lieu entre
00:59:40 14 et 16 semaines, qu'il y a pas
00:59:42 mal de médecins qui refusent
00:59:44 de les faire parce que c'est des gestes
00:59:46 trop difficiles, dangereux,
00:59:48 que les sages-femmes qui ont pas
00:59:50 l'habitude des IVG chirurgicales,
00:59:52 c'est pas l'idéal qu'elles s'occupent
00:59:54 des IVG de 14 à 16 semaines,
00:59:56 et voilà, donc pour moi,
00:59:58 plus c'est tard, moins c'est bien,
01:00:00 et plus c'est prévenu, mieux c'est.
01:00:02 - Alors, monsieur Nizan, personne ne vous a
01:00:04 jamais demandé d'être ministre
01:00:06 de la Santé. - Joker !
01:00:08 - Parce que je vous écoute
01:00:10 et je pense que je suis comme
01:00:12 tous ceux qui nous écoutent. - C'est lumineux.
01:00:14 - Mais voilà, mais pourquoi vous dites
01:00:16 Joker ? On vous a proposé d'être ministre de la Santé.
01:00:18 - Joker ! - Mais moi,
01:00:20 je trouve que vous feriez un excellent ministre de la Santé.
01:00:22 J'ai le droit
01:00:24 de penser ça ou pas ? - Vous avez le droit de le penser.
01:00:26 - Parce que là, je pense que
01:00:28 d'ailleurs... - Vous n'êtes pas le seul.
01:00:30 - Mais croyez-moi. - Il est très clair.
01:00:32 - Oui, et puis c'est très intelligent
01:00:34 ce que vous dites. - Je pense clairement
01:00:36 que le système de soins aujourd'hui
01:00:38 est soumis à de telles tensions.
01:00:40 Il y a 20 ans,
01:00:42 j'avais plein d'idées pour
01:00:44 améliorer les choses et sortir
01:00:46 notre système de santé
01:00:48 du marasme qui commençait.
01:00:50 Aujourd'hui, on ne sait plus
01:00:52 par où attraper le torchon qui brûle.
01:00:54 Et donc, si vous me demandiez
01:00:56 aujourd'hui, "T'as une
01:00:58 baguette magique, qu'est-ce qu'on peut faire
01:01:00 pour sauver notre système de santé
01:01:02 public ?" J'ai passé 45 ans
01:01:04 dans l'hôpital public, je pleure
01:01:06 tous les jours avec mes collègues que je vois
01:01:08 beaucoup, en leur demandant "Et comment ça va
01:01:10 chez toi ?" C'est la catastrophe, c'est la
01:01:12 catastrophe. Et pour moi...
01:01:14 - Et Philippe Bisselierre dirait la même chose sur la justice
01:01:16 et notre ami
01:01:18 Jacques Hubovis dirait la même chose sur
01:01:20 la justice, et on dit la même chose sur l'école.
01:01:22 Donc, qu'est-ce qui s'est passé en France ?
01:01:24 - Mes collègues sur l'IVG disent
01:01:26 "Toi, tu as mis des moyens
01:01:28 sur l'IVG, mais moi, je suis obligé de choisir
01:01:30 entre faire les césariennes, opérer les cancers
01:01:32 ou faire des IVG. Je fais quoi ?"
01:01:34 - C'est terrible.
01:01:36 C'est terrifiant.
01:01:38 - Bon.
01:01:40 On va vous écouter.
01:01:42 Et vous allez revenir. Comme ça,
01:01:44 on va militer pour qu'on puisse
01:01:46 vous écouter, en tout cas. Mais je voulais
01:01:48 qu'on revienne sur deux ou trois
01:01:50 autres informations, et c'est vrai,
01:01:52 l'audition de Vincent Bolloré hier
01:01:54 était intéressante. Il y aura celle de
01:01:56 Cyril Hanouna
01:01:58 aujourd'hui. Il est revenu
01:02:00 notamment sur
01:02:02 son arrivée. Alors, j'appelle que
01:02:04 Vincent Bolloré est actionnaire Vivendi,
01:02:06 que Vivendi est l'actionnaire principal
01:02:08 de Canal+, et donc de CNews.
01:02:10 Il est revenu sur les
01:02:12 débuts de Canal, et pourquoi
01:02:14 étaient-ils parfois attaqués ?
01:02:16 Et en même temps, ce qu'il fallait
01:02:18 faire pour Canal, qui était une
01:02:20 maison déficitaire à l'époque, et qui
01:02:22 perdait beaucoup, beaucoup, beaucoup d'argent.
01:02:24 Écoutez ce passage.
01:02:26 Maxime Saadal
01:02:28 a rappelé ici, Canal,
01:02:30 que quand je suis arrivé, c'était 460
01:02:32 millions de pertes, de la partie française,
01:02:34 400 millions sur
01:02:36 le payant, et 60
01:02:38 millions sur le clair.
01:02:40 Mais évidemment, personne n'osait
01:02:42 de chez Vivendi aller chez Canal, parce que
01:02:44 vous ne connaissez pas
01:02:46 toute l'histoire, mais Jean-Marie Messier,
01:02:48 mon
01:02:50 prédécesseur avant mon prédécesseur
01:02:52 chez Vivendi,
01:02:54 avait été renvoyé parce qu'il avait voulu changer
01:02:56 l'équipe de Canal
01:02:58 qui dépensait beaucoup, et il avait été
01:03:00 jeté dehors, bon,
01:03:02 avec tout ce qu'il fallait autour.
01:03:04 Et
01:03:06 donc personne chez Vivendi avait envie
01:03:08 d'aller s'occuper de Canal, mais le problème, c'était
01:03:10 les pertes. Et moi,
01:03:12 je suis à la fois
01:03:14 l'actionnaire important, maintenant
01:03:16 on en a plus, vous l'avez rappelé, 29,5, mais je ne suis pas
01:03:18 actionnaire unique.
01:03:20 Moi, j'ai des tas d'actionnaires à l'extérieur
01:03:22 qui regardent ce que je fais. J'ai
01:03:24 un restaurateur italien
01:03:26 qui s'appelle Alberto, qui travaille avec sa
01:03:28 femme et des amis siciliens de 6h du
01:03:30 matin à 8h du soir, et puis de 8h
01:03:32 du soir à 11h. Il a mis
01:03:34 tout son argent en titre Bolloré-Vivendi.
01:03:36 Donc si jamais ça baisse,
01:03:38 je mets mon nez sur
01:03:40 le menu à pizza.
01:03:42 Donc je suis tenu de mon devoir
01:03:44 fiduciaire, si vous voulez, c'est de faire que les choses
01:03:46 se redressent. Donc quand je suis arrivé chez
01:03:48 Canal, on est fait.
01:03:50 J'ai pas l'impression du tout d'avoir fait du
01:03:52 micro-management, j'ai l'impression d'avoir repris tout en main.
01:03:54 Je vous ai évoqué
01:03:56 tout à l'heure la fermeture du Claire,
01:03:58 ça a été un moment
01:04:00 extraordinairement
01:04:02 terrifiant, parce qu'il y avait
01:04:04 je sais pas, j'ai eu trois couvertures du Monde,
01:04:06 ou quatre, sur l'arrêt d'Ignol, l'arrêt du Grand
01:04:08 Journal, etc. C'était
01:04:10 un moment absolument terrible.
01:04:12 Quand on a arrêté
01:04:14 le festival de Cannes, c'était absolument terrible.
01:04:16 Et là, il fallait malheureusement quelqu'un qui donne
01:04:18 les...
01:04:20 comment dit-on ?
01:04:22 Les caps, qui pouvaient être que moi.
01:04:24 Parce que j'étais le seul qui n'allait pas être renvoyé,
01:04:26 et puis si j'étais renvoyé, c'était pas un problème,
01:04:28 ça m'aurait pas posé de gros problèmes sociaux.
01:04:30 Voilà, donc,
01:04:32 dans cette partie, j'ai fixé
01:04:34 les choses. J'ai nommé les équipes,
01:04:36 et en effet, j'en ai changé
01:04:38 pas mal. Et j'en ai changé pas mal
01:04:40 pas forcément parce qu'ils étaient pas compétents,
01:04:42 j'ai changé pas mal parce qu'ils avaient pas envie
01:04:44 de changer de train de vie.
01:04:46 Et je vous ai raconté tout à l'heure, moi j'étais dans une famille
01:04:48 très riche.
01:04:50 Ça a pas plu du tout d'aller changer, tout d'un coup,
01:04:52 de vendre les belles voitures,
01:04:54 et de faire des choses différentes, et de vendre les bateaux,
01:04:56 et arrêter d'aller faire de la voile le week-end
01:04:58 et des trucs comme ça. C'était pareil chez Canal.
01:05:00 - Bon, c'est intéressant parce qu'un chef
01:05:02 c'est fait pour cheffer. Et depuis 40 ans,
01:05:04 les entreprises marchent plutôt bien en France.
01:05:06 En ce moment, par exemple, les grandes entreprises
01:05:08 françaises marchent plutôt bien.
01:05:10 Mais elles sont pilotées d'une certaine manière,
01:05:12 alors que l'État marche plutôt mal, et il est piloté
01:05:14 d'une autre manière. Donc, ça sera intéressant
01:05:16 un jour que des chefs d'entreprise pilotent l'État.
01:05:18 Que l'État ne pilote surtout pas
01:05:20 d'entreprise, parce que je pense
01:05:22 qu'elle pourrait péricliter plus rapidement que prévu.
01:05:24 Mais c'est un état d'esprit.
01:05:26 Et effectivement, ce qu'on peut faire
01:05:28 dans le privé, on peut pas le faire dans le public.
01:05:30 Donc tous nos sujets, parfois, se rejoignent.
01:05:32 - Et puis il avait donné
01:05:34 des exemples, si je me souviens bien,
01:05:36 de la gadgie,
01:05:38 et du somptuaire, aussi bien
01:05:40 champagne, festival de Cannes,
01:05:42 mais d'autres choses. - Mais quand tu gagnes de l'argent,
01:05:44 pourquoi pas ? Mais quand on perd 500 millions
01:05:46 quand il arrive, effectivement, il faut faire...
01:05:48 - Même, il y a quelque chose
01:05:50 de vulgaire dans le somptuaire,
01:05:52 de toute manière.
01:05:54 De mon point de vue.
01:05:56 C'est un peu une sorte de puritanisme
01:05:58 qui m'habite. - Bon, deuxième intervention,
01:06:00 c'est sur CNews. - Peut-être nécessité-fait-loi.
01:06:02 - Bon, peut-être...
01:06:04 - Peut-être comment, David ?
01:06:06 - Nécessité-fait-loi, aussi, peut-être.
01:06:08 - Deuxième passage sur CNews,
01:06:10 parce que vous savez que CNews, parfois, est attaqué,
01:06:12 il y a même des gens qui ont créé une pétition
01:06:14 pour que la fréquence ne soit pas
01:06:16 reconduite.
01:06:18 Le problème de CNews, c'est assez simple, c'est que ça marche.
01:06:20 C'est le seul problème.
01:06:22 Et les attaques les plus rudes
01:06:24 sont produites par des journalistes.
01:06:26 Je citais hier que
01:06:28 Mediapart
01:06:30 a
01:06:32 contacté tous les jeunes journalistes
01:06:34 de cette maison.
01:06:36 J'ai lu hier
01:06:38 le SMS qui est envoyé.
01:06:40 Alors, il n'est pas envoyé, bien sûr,
01:06:42 aux dirigeants de CNews, il n'est pas non plus
01:06:44 envoyé ni à
01:06:46 Laurence, ni
01:06:48 à Sonia
01:06:50 Mabrouk. Je vais vous relire
01:06:52 exactement, mais ça montre
01:06:54 ce que...
01:06:56 Alors, bonjour, je ne
01:06:58 ne lirai pas le nom de ce journaliste
01:07:00 pour ne pas le mettre en difficulté, à qui il a été envoyé.
01:07:02 Je suis journaliste à Mediapart et il me permet
01:07:04 de vous contacter, car je m'intéresse à la chaîne CNews
01:07:06 et notamment à la construction générale de sa ligne
01:07:08 édito au quotidien.
01:07:10 Pourquoi pas ? Mais aussi aux comportements éventuellement
01:07:12 problématiques de certains dirigeants.
01:07:14 Voilà ce qu'un journaliste envoie à un autre journaliste
01:07:16 pour qu'il vienne témoigner. Auriez-vous
01:07:18 quelques minutes prochainement pour évoquer ce sujet par téléphone ?
01:07:20 Cela peut être bien sûr totalement anonyme
01:07:22 et informel.
01:07:24 Que dites-vous ?
01:07:26 - Staliniens. - C'est stalinien.
01:07:28 Je suis content que vous le disiez.
01:07:30 Donc, c'est Mediapart
01:07:32 qui a contacté... Alors, tous les jeunes journalistes,
01:07:34 ils viennent dans mon bureau et me disent "j'ai reçu ça".
01:07:36 Qu'est-ce que je fais ? Je dis "mais faites ce que vous voulez".
01:07:38 "Faites ce que vous voulez,
01:07:40 si vous voulez répondre, répondez".
01:07:42 - Ce s'appelle une fatwa
01:07:44 que font ces gens. Et on sait,
01:07:46 on connaît la grille de lecture
01:07:48 idéologique de M. Edouid Plenel
01:07:50 et on connaît sa proximité avec
01:07:52 l'idéologie qui, précisément, lance des
01:07:54 fatwas contre les journalistes. Il n'y a rien d'étonnant là-dedans.
01:07:56 - Moi, j'ai dit à certains journalistes
01:07:58 "tu devrais répondre et tu devrais
01:08:00 leur dire mais...
01:08:02 Si je dis que ça se passe très bien,
01:08:04 mon témoignage, vous l'écouterez ou pas ?
01:08:06 Vous le retranscrirez ou pas ?
01:08:08 Si je vous dis que c'est vraiment très agréable
01:08:10 de travailler à CNews, qu'on est dans une très grande liberté,
01:08:12 vous l'écrirez ou pas ? - Non.
01:08:14 - Non.
01:08:16 Je ne sais pas, Sonia,
01:08:18 Noémie, si vous avez reçu ou pas ce...
01:08:20 - J'ai reçu ce message.
01:08:22 - Ça veut dire que vous n'êtes pas une chef ?
01:08:24 - Je ne suis pas une chef.
01:08:26 - Ah bon.
01:08:28 Marine me dit "je ne l'ai pas reçu".
01:08:30 Parce que Marine, je pense,
01:08:32 doit se dire que vous êtes sous emprise
01:08:34 Marise...
01:08:36 Marine.
01:08:38 C'est pour ça. C'est intéressant
01:08:40 d'ailleurs que Marine ne l'ait pas reçu. Parce que comme Marine,
01:08:42 tout le monde sait qu'elle travaille avec moi depuis 7 ans.
01:08:44 Il doit se dire "bon, il n'y a pas de...
01:08:46 Voilà, il n'y a pas...
01:08:48 Mais c'est très... Vraiment,
01:08:50 ce monde est absolument
01:08:52 passionnant. Donc écoute mon Vincent Bolloré, ce qu'il disait de CNews.
01:08:54 - CNews a mis du temps
01:08:56 et a perdu pas mal d'argent.
01:08:58 Elle en perdait avant que je n'arrive et
01:09:00 elle en perd toujours encore maintenant. Mais ça y est, maintenant, elle a pris sa place
01:09:02 puisque CNews, depuis
01:09:04 3 mois, et en tout cas au
01:09:06 13 mars, aujourd'hui, sur le mois
01:09:08 de mars, est en tête devant BFM.
01:09:10 Et comme BFM vaut beaucoup d'argent
01:09:12 et gagne beaucoup d'argent, dit-on,
01:09:14 CNews va évidemment
01:09:16 se mettre à gagner beaucoup d'argent et sera, non pas
01:09:18 équilibré, comme vous ont dit les gens de mon équipe,
01:09:20 je ne sais plus dans quelles années, mais
01:09:22 assez vite. Parce que
01:09:24 la télévision gratuite, c'est assez simple.
01:09:26 C'est fonction de l'audience.
01:09:28 Si vous avez une grosse audience, les gens
01:09:30 payent plus cher la publicité que si vous avez une petite audience.
01:09:32 Donc comme la 8
01:09:34 est devenue la première chaîne de la TNT et que CNews
01:09:36 est devenue la première chaîne d'info,
01:09:38 je ne doute pas qu'elles vont gagner de l'argent. Et évidemment,
01:09:40 les équipes de canal que vous avez reçues
01:09:42 et que j'ai écoutées
01:09:44 sont extraordinairement
01:09:46 attachées à ces
01:09:48 chaînes gratuites parce qu'elles représentent
01:09:50 un pilier interne
01:09:52 du groupe. C'est pas d'un côté les chaînes gratuites,
01:09:54 de l'autre côté les chaînes payantes.
01:09:56 C'est un ensemble. Et comme vous le savez,
01:09:58 c'est un ensemble extrêmement important puisqu'ils supportent
01:10:00 le cinéma, ils supportent les séries,
01:10:02 ils supportent une grande partie du sport français,
01:10:04 ils supportent beaucoup de variétés,
01:10:06 ils supportent beaucoup de documentaires. Canal,
01:10:08 c'est un énorme soutien
01:10:10 à la création française.
01:10:12 - Et c'est vrai que cette chaîne marche
01:10:14 particulièrement bien, ce qui agace
01:10:16 les uns et les autres.
01:10:18 Vous vous sentez bien quand vous venez chez nous,
01:10:20 monsieur Jakubowicz ?
01:10:22 - Non, mais moi je...
01:10:24 - Vous avez une liberté de parole, non ?
01:10:26 - Moi je voudrais rebondir sur ce que vous disiez au début.
01:10:28 C'est vrai qu'on peut, à Binicio,
01:10:30 être un peu choqué, qu'on convoque un capitaine
01:10:32 d'industrie devant une commission parlementaire pour s'expliquer.
01:10:34 Mais je trouve qu'il y a un effet pédagogique
01:10:36 qui est extrêmement positif.
01:10:38 - Vous avez raison. - Parce qu'il le fait de façon très claire,
01:10:40 très posée, il explique
01:10:42 les choses. Il y a un passage que vous
01:10:44 n'avez pas passé, mais qui me paraît être
01:10:46 celui qui est le plus important. C'est celui dans lequel
01:10:48 il se définit lui-même. Parce que
01:10:50 il est attaqué, lui-même et son groupe,
01:10:52 en tant qu'homme, dans ses orientations
01:10:54 philosophiques, politiques.
01:10:56 Il s'est défini lui-même
01:10:58 comme un démocrate chrétien,
01:11:00 c'est le terme qu'il emploie.
01:11:02 Et en fait, c'est un homme qui met
01:11:04 son art
01:11:06 de diriger les entreprises, que personne ne peut
01:11:08 contester, clairement,
01:11:10 mais en adéquation
01:11:12 avec l'homme qu'il est. Et c'est ça
01:11:14 qu'il veut reprocher, en fait. C'est-à-dire
01:11:16 de dire qu'il a des idées politiques,
01:11:18 il a une vision de la société
01:11:20 qui est
01:11:22 basée sur l'histoire de sa famille,
01:11:24 lui-même, je pense que dans "Démocrate chrétien",
01:11:26 je pense que le terme de "chrétien" l'emporte
01:11:28 sur le terme de "démocrate". Donc c'est sa vision de la société
01:11:30 et c'est son droit. Moi, tant
01:11:32 que le téléspectateur,
01:11:34 le citoyen a le choix,
01:11:36 moi, ça ne me gêne en aucune façon.
01:11:38 Quand bien même serait-elle
01:11:40 une chaîne, entre guillemets, d'extrême-droite ?
01:11:42 C'est leur droit. Je veux dire que
01:11:44 à partir du moment où il n'y a pas de monopole...
01:11:46 - Je récuse. - Attendez. Je dis bien
01:11:48 à partir du moment où personne n'est obligé de regarder
01:11:50 ces news. Personne.
01:11:52 Personne n'est obligé d'y venir non plus, d'ailleurs.
01:11:54 - Il y a des gens qui ne viennent pas. Je récuse
01:11:56 ce que vous dites dans ce sens que Vincent Bolloré
01:11:58 n'influt pas sur la ligne éditoriale
01:12:00 de ces news. - Je le crois
01:12:02 volontiers. - Voilà. Et je pense,
01:12:04 je le disais hier, vous savez, quand il entend nos plateaux,
01:12:06 quand il entend ce que je dis, moi, je ne pense pas qu'il soit toujours...
01:12:08 - Il m'est arrivé de dire sur cette
01:12:10 antenne des choses qui ne
01:12:12 plaisent pas. En tout cas, nombre de vos téléspectateurs.
01:12:14 - Et j'imagine que moi-même,
01:12:16 comme Laurence ou comme Sonia,
01:12:18 ou comme tous ceux qui sont à l'antenne
01:12:20 du matin avec Romain jusqu'au soir
01:12:22 avec Julien, j'imagine que tous,
01:12:24 lorsqu'ils sortent du pur factuel
01:12:26 pour parfois éditorialiser
01:12:28 l'information, j'imagine que tous
01:12:30 nous pouvons avoir des positions différentes.
01:12:32 Noémie Andard... - Vous savez très bien que...
01:12:34 - Je termine juste, si vous me permettez. Et je pense qu'il
01:12:36 n'est pas d'accord avec tout ce que
01:12:38 nous disons sur cette chaîne. Et nous pouvons le dire
01:12:40 dans la plus grande liberté. Voilà ce que je voulais
01:12:42 vous dire. Parlez Sexe. Je trouve que ce
01:12:44 livre est formidable. - Merci.
01:12:46 - D'abord parce que
01:12:48 il balaye,
01:12:50 et c'est ce que vous avez voulu faire quand même avec ce
01:12:52 Parlez Sexe qui est très large, il
01:12:54 balaye tous les sujets
01:12:56 du jour. Et il les balaye
01:12:58 avec intelligence, avec pédagogie,
01:13:00 avec simplicité. Par exemple, sur l'eugénisme
01:13:02 et le diagnostic prénatal.
01:13:04 C'est le diagnostic prénatal qui pose le plus
01:13:06 de questions d'éthique. On dit qu'on ne fait
01:13:08 pas d'eugénisme en France. C'est discutable.
01:13:10 On peut même
01:13:12 parler d'euthanasie prénatale.
01:13:14 Aujourd'hui, chaque femme enceinte
01:13:16 est confrontée en début de grossesse à un choix, faire
01:13:18 ou non un dépistage de la trisomie
01:13:20 21 ou mongolisme. Il y a moins
01:13:22 de 1% de femmes très religieuses ou très cultivées
01:13:24 qui refusent des échographies.
01:13:26 Vraiment, je trouve que vous dites les choses. Et c'est ça
01:13:28 que j'aime.
01:13:30 - Beaucoup de gens contestent
01:13:32 le fait que le diagnostic prénatal
01:13:34 puisse être considéré comme un eugénisme.
01:13:36 Les Américains
01:13:38 parlent d'eugénisme soft
01:13:40 ou d'eugénisme des familles.
01:13:42 C'est-à-dire que ma mère
01:13:44 n'a pas été obligée de se prononcer
01:13:46 au premier trimestre
01:13:48 de la grossesse sur ce qu'elle
01:13:50 eût fait de moi si j'avais été
01:13:52 taré. Certes,
01:13:54 elle a dû me retourner dans tous les sens à ma naissance
01:13:56 pour savoir si j'avais tous les orifices.
01:13:58 - Pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté, le mot "taré",
01:14:00 le trisomie 21... - Une tard.
01:14:02 - Oui, mais pardonnez-moi.
01:14:04 - Une maladie. Maladie génétique.
01:14:06 - Ce mot est tellement péjoratif
01:14:08 que je pense aux parents
01:14:10 qui ont un enfant trisomie 21
01:14:12 et qui, effectivement,
01:14:14 ne refuseraient que ce mot,
01:14:16 cet adjectif, soit adapté.
01:14:18 - J'ai utilisé le terme "scientifique".
01:14:20 - C'est pourquoi qu'il n'y ait pas d'ambiguïté.
01:14:22 - Très clairement, la trisomie 21
01:14:24 est l'emblème
01:14:26 des malformations
01:14:28 parce qu'on sait le phénotype,
01:14:30 on sait comment sera l'enfant
01:14:32 en gros et approximativement.
01:14:34 Il y a 96% des femmes
01:14:36 qui, informées
01:14:38 de ce qu'elles portent
01:14:40 un enfant trisomique 21,
01:14:42 décident d'interrompre la grossesse,
01:14:44 y compris parmi les femmes
01:14:46 très religieuses, parce que
01:14:48 elles savent que cette maladie
01:14:50 est incurable et que ça va
01:14:52 impacter sa vie, celle de son couple
01:14:54 et celle des enfants existants.
01:14:56 Il y a 50 000 personnes trisomiques 21
01:14:58 dans notre pays qui vivent
01:15:00 dans l'indépendance.
01:15:02 Ce que nous savons aujourd'hui,
01:15:04 c'est que quand j'étais interne,
01:15:06 il y avait 300 trisomiques 21
01:15:08 qui naissaient vivants chaque année
01:15:10 et aujourd'hui, il y en a 300
01:15:12 qui naissent vivants chaque année.
01:15:14 On en avorte
01:15:16 2000 par an. Quelle est la différence ?
01:15:18 C'est que quand j'étais interne,
01:15:20 l'âge moyen de la première grossesse
01:15:22 c'était 25 ans. Aujourd'hui,
01:15:24 l'âge moyen de la première grossesse, c'est 30 ans
01:15:26 et ça suffit pour concevoir
01:15:28 2000 trisomiques 21 de plus.
01:15:30 Donc on est simplement
01:15:32 dans la compensation de
01:15:34 l'augmentation de l'âge moyen
01:15:36 de la première grossesse,
01:15:38 qui est une conséquence sociétale.
01:15:40 Et donc, pour moi,
01:15:42 quand on a mis en place
01:15:44 le dépistage de la trisomie 21,
01:15:46 nous savions tous que le
01:15:48 primum movins était
01:15:50 de soulager les couples
01:15:52 de ce risque-là.
01:15:54 Mais que derrière cela, il y avait
01:15:56 un motif économique parce que c'est une dépendance
01:15:58 à vie, la trisomie 21.
01:16:00 Et si nous avions
01:16:02 pas 300 naissances, mais
01:16:04 2300 naissances chaque année,
01:16:06 le budget de la Sécurité sociale n'y suffirait pas.
01:16:08 Il y a donc
01:16:10 un paramètre économique
01:16:12 dans le dépistage de la trisomie 21,
01:16:14 ce qui, moi, me blesse.
01:16:16 Et c'est pour ça que je parle de génisme.
01:16:18 - Alors, quand je dis que vous balayez tous les sujets d'aujourd'hui,
01:16:20 transgenreisme et militantisme,
01:16:22 c'est passionnant également. Les questionnements
01:16:24 et les angoisses de certains jeunes sont parfois
01:16:26 exploités par des militants
01:16:28 qui n'hésitent pas à utiliser la censure, l'invective,
01:16:30 l'affirmation dogmatique. Ils ne sont
01:16:32 évidemment pas dans une démarche scientifique
01:16:34 ou médicale, mais dans une lutte pour avoir le droit
01:16:36 de ne pas être discriminé d'une part, mais aussi
01:16:38 pour rallier le plus de monde possible
01:16:40 à leur cause. Ça, c'est très
01:16:42 intéressant, ce que vous dites.
01:16:44 - C'est constaté par tout le monde.
01:16:46 Autant, je pense que nous avons
01:16:48 un devoir d'aide vis-à-vis
01:16:50 des jeunes
01:16:52 qui sentent
01:16:54 qu'ils ont un problème identitaire.
01:16:56 Nous avons à les accompagner,
01:16:58 à les soutenir, pas à vouloir
01:17:00 réverser leur posture, mais
01:17:02 à les soutenir. Autant
01:17:04 dire
01:17:06 que tous les troubles
01:17:08 et toutes les dépressions
01:17:10 de l'adolescence,
01:17:12 "mais bon sang, mais c'est bien sûr, c'est parce que t'es pas
01:17:14 dans le bon corps",
01:17:16 ça peut créer une fixette
01:17:18 sur ces sujets-là,
01:17:20 et je pense qu'on ne rend pas service
01:17:22 à nos enfants
01:17:24 en leur laissant entendre
01:17:26 que ça pourrait être ça, la cause.
01:17:28 - Ça fait plaisir d'entendre
01:17:30 une voix claire, intelligente,
01:17:32 j'allais dire de bon sens,
01:17:34 s'exprimer sur des sujets comme ça.
01:17:36 Et malheureusement, le discours
01:17:38 que vous portez, j'ai l'insentiment
01:17:40 qu'il est peu entendu dans l'espace
01:17:42 public. Alain Jacobovit.
01:17:44 - J'ai une question à vous poser, professeur, qui peut paraître légère,
01:17:46 mais qui n'est peut-être pas tant que ça.
01:17:48 En dehors du fait qu'elle
01:17:50 s'est assortie à la couleur de la chemise
01:17:52 de Pascal Praud aujourd'hui, pourquoi
01:17:54 votre livre est rose ?
01:17:56 - Je ne sais pas, parce que
01:17:58 je n'ai pas participé au choix de la couleur.
01:18:00 - Là où il a raison,
01:18:02 c'est que je trouve
01:18:04 que la couverture n'est pas raccord avec votre livre.
01:18:06 Je trouve qu'on a l'impression, quand on lit
01:18:08 ça, que ça va être un bouquin
01:18:10 qu'on trouverait... - Un conseil
01:18:12 un peu pratique.
01:18:14 - Est-ce que la couleur n'est pas sexuée ?
01:18:16 - Non, mais vous ne trouvez pas ? J'ai eu l'impression que
01:18:18 quand j'ai vu ça, je me suis dit que c'est un bouquin
01:18:20 qui peut être un peu léger, alors que c'est un bouquin
01:18:22 formidable. - Oui, mais la couleur, elle contribue, moi, je trouve.
01:18:24 - Oui. - Mais bon.
01:18:26 - Somaya Labidi, il est 10h30
01:18:28 et on va terminer ensemble. Je crois que Philippe Bilger
01:18:30 voulait poser... - Une question juste.
01:18:32 - Oui, tout de suite après.
01:18:34 Somaya.
01:18:36 - Le ministre délégué au transport
01:18:38 rassure, il y aura bien des trains
01:18:40 au départ des gares de Lyon, Bercier
01:18:42 et Austerlitz le 26 juillet prochain,
01:18:44 jour de la cérémonie d'ouverture des JO.
01:18:46 Un doute subsisté à cause de leur proximité
01:18:48 avec le bord de Seine.
01:18:50 Le mémorial de la Shoah,
01:18:52 ciblé pour la quatrième fois depuis le 7 octobre,
01:18:54 élu et autorité dénoncent
01:18:56 un acte indigne, quand le cri parle,
01:18:58 je cite, d'effacer la mémoire
01:19:00 des victimes et l'histoire de
01:19:02 l'antisémitisme.
01:19:04 Et puis la mode jetable en débat à l'Assemblée
01:19:06 avec un projet de loi visant à réduire l'impact
01:19:08 environnemental de cette industrie.
01:19:10 Le texte prévoit un malus écologique
01:19:12 et une interdiction de la publicité.
01:19:14 -Merci beaucoup, Somaya.
01:19:16 -Merci beaucoup.
01:19:18 Philippe Bilger vous dépose une question.
01:19:20 -Monsieur le professeur,
01:19:22 "Parler sexe", c'est un très beau titre.
01:19:24 Est-ce que, dans votre livre,
01:19:26 vous cherchez à combattre
01:19:28 aussi cette sorte de frilosité
01:19:30 qui continue à exister
01:19:32 aujourd'hui, qui consiste
01:19:34 par une sorte de pudeur
01:19:36 à hésiter
01:19:38 à parler de sexe,
01:19:40 comme si c'était un sujet
01:19:42 indélicat ?
01:19:44 -Nos jeunes ont besoin
01:19:46 de la parole des adultes et d'une parole
01:19:48 incarnée auprès d'eux
01:19:50 sur la sexualité
01:19:52 et ceci dès l'âge de
01:19:54 4, 5, 6 ans.
01:19:56 À 4, 5, 6 ans,
01:19:58 on apprend le respect de soi.
01:20:00 À 6 ans, on apprend
01:20:02 "Mon corps est à moi.
01:20:04 Personne n'a le droit
01:20:06 de me toucher. Un enfant de 6 ans ne le sait pas."
01:20:08 Si on ne le lui apprend pas,
01:20:10 il peut être
01:20:12 en but à des choses
01:20:14 qui se passent en intra-familial.
01:20:16 Et, pour moi,
01:20:18 nous sommes un pays où
01:20:20 nous avons 20% des
01:20:22 enfants, des garçons et des filles,
01:20:24 qui subissent des abus sexuels
01:20:26 avec des conséquences que vous n'imaginez
01:20:28 pas. Nous, les médecins, on les voit
01:20:30 et parfois on les voit très à distance.
01:20:32 Donc,
01:20:34 véritablement, la lutte
01:20:36 contre l'inceste,
01:20:38 la lutte contre la dégradation
01:20:40 de l'image de soi-même,
01:20:42 la lutte contre la dégradation
01:20:44 des images des femmes, tout ceci
01:20:46 passe par des
01:20:48 adultes incarnés
01:20:50 qui viennent auprès des jeunes,
01:20:52 non pas comme je le fais en classe de 3e parce que
01:20:54 c'est trop tard, sont gênés quand on
01:20:56 aborde des questions de sexe, alors que dans
01:20:58 les pays voisins, tout autour de nous,
01:21:00 on parle de sexe
01:21:02 dès l'âge de 4, 5 ans. Pas de sexe,
01:21:04 mais de vie affective, de respect de soi-même,
01:21:06 du respect des autres et ça commence par là.
01:21:08 Et donc, nous avons
01:21:10 pas appliqué la loi de 2001
01:21:12 qui décore
01:21:14 les étagères des ministres,
01:21:16 qui prévoit 3 heures par
01:21:18 année d'âge depuis le CP et je suis allé
01:21:20 voir des directeurs d'école de ma ville
01:21:22 qui sont des copains de classe et je leur ai dit
01:21:24 "Tu sais quoi, on va faire "Touche pas à mon corps"
01:21:26 dans tes classes de CP". "Oh, Nizan,
01:21:28 tu vas soulever la vase des familles.
01:21:30 Ils savent bien qu'il y a des problèmes
01:21:32 dans les familles, ils le voient bien
01:21:34 mais on pousse le mouton sous le tapis".
01:21:36 Je m'insurge contre ça, d'autant
01:21:38 que nous n'éduquons pas nos enfants, rassurez-vous,
01:21:40 la pornographie le fait à notre place.
01:21:42 - Passionnant. On a tous
01:21:44 connu, effectivement, des gens qui nous
01:21:46 racontent leur vie sexuelle au bureau
01:21:48 ou dans des
01:21:50 cadres privés et nous avons
01:21:52 tous été sans doute gênés
01:21:54 de cela. Et vous dites une chose qui est
01:21:56 tellement juste. Une généralité importante
01:21:58 que je présente lors de mon introduction,
01:22:00 ta sexualité c'est perso. Elle ne regarde
01:22:02 ni les parents, ni les copains, ni les docteurs.
01:22:04 Elle ne regarde personne d'autre que soi.
01:22:06 C'est un secret précieux, le plus grand
01:22:08 de l'individu. Et j'insiste
01:22:10 sur le fait que celui ou celle qui raconte
01:22:12 ce qu'il a fait avec untel ou untel doit avoir
01:22:14 honte, que l'on méprise ceux qui
01:22:16 ne savent pas protéger leur jardin
01:22:18 secret. Je trouve ces phrases,
01:22:20 mais tout votre livre est comme ça, je le trouve
01:22:22 formidable. - D'autant que
01:22:24 certaines formes d'éducation
01:22:26 à la sexualité en classe
01:22:28 amènent le happening.
01:22:30 On est tous ensemble, il n'y a pas la casse
01:22:32 prudence dans le menu déroulant.
01:22:34 Et il y a un élève qui se lève et qui dit
01:22:36 "moi j'ai fait ci, je..." Mais non.
01:22:38 Les adultes ont
01:22:40 l'ombre sur leur sexualité.
01:22:42 Il n'y a pas de raison qu'on ne permette pas
01:22:44 aux adolescents de la voir. - Alors quand on a 15 ans
01:22:46 parfois et qu'on est un garçon, on peut parfois
01:22:48 se vanter de choses.
01:22:50 - C'est à éviter. J'ai vu des jeunes
01:22:52 se lever dans la classe et dire
01:22:54 "Monsieur, monsieur, c'est normal qu'une
01:22:56 fille elle couche avec son père puisqu'elle l'aime."
01:22:58 Il ne se rend pas compte en disant ça
01:23:00 qu'à la cour de récréation
01:23:02 tout le monde va venir vers lui et se moquer
01:23:04 de lui. Véritablement
01:23:06 je ne suis pas favorable au happening
01:23:08 sur la sexualité dans les classes.
01:23:10 - Oui. - On pourrait
01:23:12 parler... Il y a
01:23:14 la nature qui fait qu'on est tous mal
01:23:16 ou femelle. Cette nature est complétée chez l'homme
01:23:18 par la culture qui parachève chacun d'entre nous.
01:23:20 Chacun se cherche et se trouve éventuellement
01:23:22 et beaucoup restent dans le doute.
01:23:24 Tragique beauté de l'existence humaine.
01:23:26 Il y a la nature qui fait qu'on est tous
01:23:28 mal ou femelle. - Mon dieu.
01:23:30 Vous allez vous attirer des foudres.
01:23:32 - Non, non, non. Il y a... - Non mais cette nature
01:23:34 est complétée chez l'homme par la culture.
01:23:36 - Vous êtes un mâle blanc depuis 50 ans.
01:23:38 - Non mais je trouve vraiment...
01:23:40 Ce livre est formidable. - Mais on a...
01:23:42 Il y a deux sexes génétiques et biologiques.
01:23:44 Il n'y en a que deux.
01:23:46 Et il y a mille genres.
01:23:48 Et donc venir... Et il y a
01:23:50 différentes formes de sexualité.
01:23:52 Ces trois ensembles
01:23:54 le sexe biologique, dont on ne peut
01:23:56 pas changer, le genre,
01:23:58 dont on peut changer chaque semaine
01:24:00 et la sexualité qui est aussi
01:24:02 une affaire personnelle, s'interpénètre
01:24:04 les uns les autres et rendre
01:24:06 l'analyse complexe. Mais dire
01:24:08 qu'on peut changer de sexe, le médecin que je suis
01:24:10 dit "non, on ne change pas de sexe".
01:24:12 - Eh bien vraiment merci. Merci
01:24:14 M. Israël Nizan.
01:24:16 C'était passionnant. Comment informer
01:24:18 nos ados, sécher, grasser, parler sexe.
01:24:20 Je pense que beaucoup de parents...
01:24:22 - Je vais me le prendre.
01:24:24 - Oui. Eh bien je vais vous le donner.
01:24:26 Merci vraiment grandement.
01:24:28 - J'irai l'acheter.
01:24:30 - Alors en régie, on me dit...
01:24:32 C'est drôle parce qu'on voit
01:24:34 lumineux cet homme
01:24:36 dit Daniel Guichard que je salue.
01:24:38 Et en régie,
01:24:40 vous savez quand on a tous les jours un invité
01:24:42 et quand on me demande le livre, par exemple Virginie
01:24:44 Leblanc-Tailleb qui réalise cette émission
01:24:46 a dit "Dommage, je voulais le piquer"
01:24:48 lorsque vous avez dit "donnez-le moi".
01:24:50 Donc vous n'êtes pas arrivé avec plusieurs livres.
01:24:52 - Si. - Bon.
01:24:54 - On va faire une distribution. - Merci en tout cas.
01:24:56 Mais qui vous a demandé d'être ministre ?
01:24:58 Parce que maintenant ça va me trotter.
01:25:00 - Joker.
01:25:02 - Je ne sais pas.
01:25:04 J'imagine plus un gouvernement de droite.
01:25:06 Je ne sais pas pourquoi.
01:25:08 - Joker.
01:25:10 - Virginie Leblanc-Tailleb
01:25:12 était à la réalisation. Nicolas était à la vision.
01:25:14 Rodrigue Le Prado
01:25:16 était au son. Marine Laurenson
01:25:18 était à la vision.
01:25:20 - Pourquoi vous seriez ?
01:25:22 - Parce que ça me fait marrer que vous disiez
01:25:24 "Je vois plus à droite, je ne sais pas pourquoi".
01:25:26 Parce que vous êtes Pascal Pron.
01:25:28 - Non, c'est le discours
01:25:30 que j'ai entendu.
01:25:32 - Le discours intelligent est forcément de droite.
01:25:34 - D'autant plus que je l'aurais pu
01:25:36 t'oublier en réfliquent.
01:25:38 - Je veux dire,
01:25:40 bon ministre de droite ou de gauche,
01:25:42 on s'en fout.
01:25:44 - C'est vrai que ce que vous avez dit
01:25:46 et tout le monde s'accorde à dire
01:25:48 que les ARS, c'est un boxon
01:25:50 aujourd'hui invraisemblable.
01:25:52 - Malheureusement.
01:25:54 - Marine Laurenson, Benoît Bouteille,
01:25:56 toutes ces émissions sont retrouvées sur cnews.fr.
01:25:58 Merci vraiment grandement.
01:26:00 Rendez-vous ce soir.
01:26:02 Merci.