• il y a 10 mois
À la veille de la sortie de son nouvel album, "Les choses de la vie, Cinéma II" le violoniste et chef d'orchestre Renaud Capuçon est l'invité de Yves Calvi dans RTL Matin.
Regardez L'invité d'Yves Calvi du 15 février 2024 avec Yves Calvi.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 [Musique]
00:06 RTL Matin, 7h-9h
00:08 [Musique]
00:19 Bonjour, Bruno Capuçon.
00:20 Bonjour.
00:21 Merci d'être avec nous et de nous rejoindre ce matin sur RTL avec votre violon.
00:24 Vous êtes venu nous présenter votre deuxième album de reprises de musique de film.
00:28 Il est très simplement intitulé "Cinéma 2. Les choses de la vie".
00:32 Vous serez le 10 mars à l'Olympia, je le précise, à Aix-en-Provence au Festival de Pâques.
00:36 Il se tient du 22 mars au 7 avril.
00:38 Votre précédent et premier album a été, je le rappelle, la plus grosse vente de disques dits classiques en 2018.
00:44 "Jean de Florette", "Le dernier métro", "Le vieux fusil", "Forza Gane", "Les choses de la vie".
00:48 Comment les avez-vous choisis ? Je me dis que ça ne doit pas être facile d'ailleurs.
00:51 Oui, alors le point commun c'est bien sûr des compositeurs français.
00:54 Et puis la jeunesse c'était Jacques Chancel qui m'avait parlé de Delrue.
00:57 Et de Delrue je suis passé à cet espèce d'univers français de la musique de film.
01:01 Et Dieu sait si on a le choix, il y a de quoi faire 5 disques.
01:04 Alors ce sont des oeuvres qui vous ont marqué, les films ou leur musique ?
01:08 Alors il y a deux approches. Par exemple "Jean de Florette" qui est un film que j'ai vu quand j'étais gamin.
01:12 Et rien que l'idée d'entendre ce thème, je revois d'abord le film et puis le moment où je l'ai vu.
01:17 C'est ça qui est intéressant dans la musique de film, c'est qu'on se reprojette chacun dans un moment qu'on a vécu.
01:22 Et puis d'autres comme "Rich and Famous" par exemple de Delrue que je n'ai jamais vu.
01:26 Pour lequel j'ai choisi la musique, vraiment par la musique, parce que je trouve que c'est une musique géniale.
01:30 Alors souvent la musique, comme le cinéma d'ailleurs, nous ramène à nos souvenirs, à un instant, à un moment bien particulier de nos vies.
01:36 C'est ce que vous venez de nous décrire en fait.
01:37 C'est ça.
01:38 Des émotions successives.
01:39 Ça peut être de la nostalgie, ça peut être des copains qu'on avait à l'époque, ça peut être une ancienne copine d'enfance, ça peut être plein de choses.
01:46 Des souvenirs avec ses parents, avec ses grands-parents.
01:48 Et je pense que ça fait voyager encore plus parfois qu'une musique de Brahms ou de Schubert.
01:54 Parce qu'elle peut être aussi connectée avec un moment d'un concert.
01:59 Mais les images sont très fortes bien sûr.
02:01 Dans cet album, vous êtes accompagné par l'orchestre Les Siècles, dirigé par Duncan Ward.
02:05 C'est une grande formation.
02:06 Oui, c'est un orchestre de 70 musiciens.
02:08 Et c'était absolument incroyable d'enregistrer ce disque, parce qu'on connaissait tous ses thèmes.
02:12 Imaginez quand on a enregistré "Rabbi Jacob", c'est un orchestre français.
02:16 Donc on était 100% avec la banane.
02:18 On n'arrêtait pas de le jouer, de le rejouer.
02:20 À un moment, il a fallu s'arrêter, parce qu'on le jouait pour le plaisir.
02:22 Justement, comment se forme l'harmonie entre l'orchestre, le groupe et le soliste que vous êtes ?
02:27 C'est vraiment une écriture classique.
02:29 Cyril Lenne, qui a fait les transcriptions, a fait en sorte que le violon soit traité comme un violon concertant.
02:34 C'est comme dans le concerto de Brahms ou un concerto de Beethoven.
02:37 Sauf que là, bien sûr, ce sont des formats courts.
02:39 Et il a réorchestré des oeuvres.
02:41 Par exemple, "La Passante du Sans-Souci" est écrite pour violon et orchestre.
02:44 Dans le film, il y a ce violoniste qui joue dans le restaurant pour la sublime Romy Schneider.
02:51 Il y a, entre parenthèses, mon amour inconsidéré pour Romy Schneider comme actrice.
02:58 Il est quand même présent, sous-jacent dans ce film.
03:02 Vous allez vous dire "on l'entend".
03:04 Sur cet album, vous n'avez cette fois-ci, vous venez de nous le rappeler,
03:07 choisi que des bandes originales composées par des compositeurs français.
03:11 Vladimir Kosma, Alexandre Desplat, François Droubet ou encore Michel Legrand.
03:15 Il y a une tradition française en la matière, un savoir-faire particulier.
03:18 Ah oui, et puis il y a un point commun, c'est l'élégance.
03:20 Je vous dirais la même chose pour Debussy, Ravel, Fauré, Dutilleux, Dussapin.
03:24 Ce sont des compositeurs qui ont tous l'élégance, qui ont la finesse, chacun leur façon de composer.
03:31 Delereux ne ressemble pas du tout à Desplat, par exemple, qui ne ressemble pas à Kosma.
03:34 Ils ont leur univers, mais je trouve que l'élégance est une chose qui les caractérise
03:38 et qui caractérise, j'ai l'impression, la musique française.
03:40 Donc il y a bien une "French touch", comme diraient les Américains.
03:42 C'est pour ça aussi que beaucoup de nos compositeurs ont pu avoir de gros succès là-bas.
03:46 Si on prend Delereux ou Desplat, par exemple, ou Le Grand, qui étaient quand même des...
03:51 Pour Alexandre Desplat, c'est une star incroyable.
03:53 Un bon film, est-ce que c'est forcément une bonne musique qui l'accompagne ?
03:57 Moi, je ne peux pas dire l'inverse, parce que je suis musicien,
04:00 et effectivement, il y a des films qui m'ont marqué par la musique.
04:04 Moi, j'entends la musique très...
04:07 D'un autre côté, ce qu'on peut dire peut-être plus simplement,
04:09 c'est qu'un super film avec une musique pourrie, c'est compliqué, pour quelqu'un comme moi.
04:14 Alors, on l'a compris, vous entretenez une relation en particulier
04:17 avec l'un de nos très grands compositeurs, Georges Delereux.
04:19 Récontez-nous.
04:21 C'est né en fait de ces conversations que j'avais avec Jacques Chancel,
04:25 de toutes ces bribes de choses qu'il me racontait sur Delereux.
04:29 Il me dit un jour, "Tu sais comment j'ai trouvé Radioscopie ?"
04:32 Je lui disais "Ben non, j'ai appelé Georges, et puis je lui ai dit,
04:35 "Écoute Georges, il me faut un générique super vite pour Radioscopie."
04:38 Alors Delereux a écrit... Ça s'est fait rêver, ces histoires.
04:40 Après, l'histoire de Schoendorfer, ce film d'Yen Bien Phu.
04:44 Schoendorfer est un ami de Jacques Chancel, ils étaient en Indochine ensemble.
04:48 Ce film existe, et puis tout d'un coup, il faut une musique.
04:52 Et c'est leur copain, Georges Delereux, qui écrit la musique.
04:54 Et moi, j'ai découvert tout ça grâce à Jacques Chancel.
04:56 Donc, c'est un vrai hommage aussi que je veux rendre à Jacques,
04:58 qui était un personnage absolument unique, et qui me manque énormément.
05:01 Vous êtes venu avec votre violon, qui est une merveille, je le rappelle à chaque fois.
05:05 Et en fait, je vous demanderais bien la chanson d'Hélène.
05:08 - Si vous voulez. - "Les lipsards".
05:10 - C'est pas comme s'il était tôt. - Non, non, non. "Les choses de la vie".
05:12 ...
05:40 C'est un thème qui est d'une simplicité incroyable.
05:43 Et en même temps, on ne peut pas s'empêcher de voir les images,
05:45 de voir presque le parfum de ce film qui est absolument unique.
05:48 C'est ce qui est beau dans la musique de film, je crois,
05:51 c'est cette façon de pouvoir se téléporter dans deux univers en même temps.
05:55 Celui du film et celui de ce qu'on a vécu.
05:57 On va se séparer avec une musique que j'adore.
06:00 - Merci beaucoup, Renaud Capucon. - Merci.
06:02 Votre nouvel album de reprise de musique de film sort demain.
06:05 Il s'institue "Le cinéma 2", "Les choses de la vie".
06:08 Vous serez en concert le 10 mars à l'Olympia et à Aix-en-Provence
06:11 au festival de Pâques du 22 mars au 7 avril.
06:14 Merci d'être venu nous voir avec ce merveilleux instrument.
06:17 Toutes ces musiques ont accompagné nos vies.
06:19 Très bonne journée à vous.
06:21 Vladimir Kosma, Rabi Jacob.
06:25 (Musique)
06:52 Vous pouvez rester, bien sûr, Renaud, pour le deuxième oeil de Philippe Cabrivert.
06:56 Philippe Cabriolet, alors ça ce sera dans 5 minutes.
06:58 [SILENCE]

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