Le Meilleur de l'info (Émission du 28/02/2024)

  • il y a 7 mois
Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo
Transcript
00:00 Bonsoir, bonsoir à tous, merci d'être avec nous dans le Meilleur de l'Info. Dans un instant on va discuter avec
00:05 Michel Biero qui est le président de Lidl France. Je crois qu'il est connecté avec nous depuis le Salon de l'agriculture.
00:13 Bonsoir, on a beaucoup de questions à vous poser
00:16 sur le prix plancher, sur la réalité des prix, sur est-ce que vous êtes vraiment...
00:21 est-ce que vous avez la réputation
00:23 comme tous les
00:26 patrons de grande surface, de tordre le cou, de tordre le bras à tous les agriculteurs ? Je suis sûr que non mais vous pourrez le dire.
00:34 Puis en plus je suis entouré de deux agriculteurs qui
00:36 soit vous diront le contraire, soit
00:39 on va les interroger. Paul Devilliers, membre du bureau des jeunes agriculteurs. Bonsoir. Et Bruno Cardo, agriculteur, vice-président de France Agri-Tuitos.
00:47 Bonsoir. Bonsoir Johan. Mais avant ça, juste avant ça, parce que l'information principale de la soirée
00:52 s'est déroulée au Sénat. Le Sénat qui a dit oui à l'inscription de l'IVG dans la constitution. C'était peu avant
00:58 20h et vous l'avez suivi sur l'antenne de CNews.
01:00 Votant 339, exprimé 317 pour 267, contre 50, le Sénat a adopté.
01:18 Ce soir le Sénat a écrit une nouvelle page du droit des femmes.
01:22 Ce vote est historique.
01:25 Nous serons le premier pays au monde à inscrire dans la constitution
01:31 cette
01:34 liberté
01:36 pour les femmes
01:38 de disposer de leur corps.
01:40 Historique, historique a dit
01:43 le ministre de la justice. Historique également
01:47 c'est ce qu'on voit à peu près dans tous les commentaires sur X et sur les réseaux sociaux. Ils sont très nombreux ce soir de femmes
01:53 et d'hommes politiques. C'est très important. Juste on va regarder peut-être
01:56 le commentaire qu'a fait il y a quelques minutes
01:58 Emmanuel Macron
02:01 qui annonce par ailleurs, voilà, "je suis engagé à rendre
02:05 irréversible la liberté des femmes de recourir à l'IVG en inscrivant dans la constitution après l'Assemblée nationale". Le Sénat fait un pas décisif
02:10 dont je me félicite pour le vote final. Je convoque le Parlement
02:14 en congrès le 4 mars. Ça va aller très vite, c'est lundi. Lundi, ça va être extrêmement rapide, on n'a jamais vu ça.
02:19 C'est une très bonne chose par ailleurs. On peut tous se féliciter, je crois, de ce qui est en train de se passer.
02:23 Effectivement, la France... Flébilité par les Français, il faut le rappeler, 86%
02:26 naturellement, les Français y étaient très largement favorables parce qu'effectivement c'est un droit qui doit être préservé et il le sera de manière
02:34 irréfutable maintenant
02:36 dans la constitution. Donc c'est une très bonne chose. Par le congrès à Versailles lundi,
02:42 les trois cinquièmes des parlementaires doivent approuver le texte étant donné la large majorité qui vient de voter au Sénat et la majorité qui a
02:48 voté à l'Assemblée nationale. Il n'y a pas de suspens, ce sera bien gravé dans le marbre.
02:51 Lundi à Versailles. Je vous lisais énormément de commentaires sur les réseaux sociaux, peut-être on peut regarder celui de Ror Berger
02:57 ce soir qui dit sur le réseau X "pour nos mères, pour nos filles, on y est". Le Sénat a dit "oui,
03:03 rendez-vous lundi au congrès pour inscrire l'IVG dans notre constitution". Énormément de femmes politiques mais aussi d'hommes, mais aussi d'hommes politiques.
03:10 Forcément on a dû être convaincu. Peut-être qu'il faut rappeler que le personnel politique reste majoritairement masculin.
03:16 Oui c'est vrai, particulièrement au Sénat.
03:18 Le Sénat est beaucoup plus masculin que l'Assemblée nationale par exemple.
03:22 Et il y avait une interrogation quand même parce que la droite et les centristes voulaient un peu modifier le texte du gouvernement,
03:27 réécrire certains termes. Donc on se demandait si ce texte allait bien être adopté dans les mêmes termes que l'Assemblée nationale. C'est le cas.
03:35 La gauche, le gouvernement ont réussi à convaincre la droite et les centristes de voter dans le même terme ce texte.
03:42 Et donc vraiment 50 voix contre au Sénat, c'est quand même une surprise. C'est très très peu 50 voix contre.
03:48 Donc il a été adopté très très largement ce texte.
03:51 Bon, on y reviendra sans doute au cours de la soirée, mais là on va s'intéresser aux agriculteurs, à la colère des agriculteurs.
03:58 Et le retour des barrages. Depuis hier c'est à la frontière entre la France et l'Espagne que c'est la panique autoroute A9.
04:05 Et son prolongement espagnol.
04:07 Ce sont des autoroutes qui sont bloquées aux transporteurs. Les agriculteurs catalans ont reçu le soutien des Français.
04:13 Ils ont déchargé les fruits et légumes produits au Maroc de certains camions pour protester contre la concurrence déloyale.
04:18 Ce mot de concurrence déloyale, on l'entend systématiquement et à peu près partout en Europe.
04:23 Concurrence déloyale en particulier de la part de pays hors de l'Union qui ne sont pas soumis aux mêmes règles.
04:29 On va largement en parler messieurs dans un instant.
04:31 L'utilisation de produits phyto qui ne sont pas les mêmes, l'utilisation d'antibiotiques pour certaines viandes et puis le prix de la main d'oeuvre évidemment.
04:37 La concurrence n'est pas la même pour tout le monde. On va écouter ce qui s'est dit tout à l'heure à Pontos, en Espagne.
04:44 Nous sommes ici aux côtés des Catalains pour porter des revendications communes.
04:51 On a une politique agricole européenne et dans nos pays qui détruit la paysannerie alors qu'il faut une vraie volonté politique et une vraie politique agricole en faveur de la paysannerie.
05:04 Donc ça passe aussi par un revenu pour les agriculteurs.
05:08 Alors un revenu pour les agriculteurs. Vous êtes tous les deux agriculteurs. Dans quel domaine d'ailleurs ?
05:14 Alors je produis du blé, de la betterave, de la pomme de terre, du colza, un peu de vigne aussi dans les Hauts-de-France maintenant.
05:20 Vous êtes complet, vous faites tout.
05:22 On n'est jamais complet, il y a tellement de matières premières à produire. On a une grande richesse.
05:26 En France, agrituitos, qu'est-ce que c'est exactement ?
05:28 On est nés sur Twitter et on fait de la vulgarisation de la pédagogie de notre agriculture qui est très complexe.
05:34 On essaye d'amener ça le plus simplement possible parce qu'on est le premier des maillons d'une chaîne entre nous, premier maillon, et l'assiette.
05:40 Et il y a beaucoup de monde, il y a beaucoup de choses à dire.
05:42 Paul Le Villier.
05:43 Je suis producteur de lait dans la filière Comté, dans le département du Doubs.
05:48 Donc le Comté, le fromage que tout le monde connaît et que beaucoup de personnes consomment en France.
05:54 Donc voilà, représentant des jeunes agriculteurs au niveau national.
05:58 Et je rappelle que Michel Bièreau est avec nous, président de Lidl France, et lui fait aussi dans tout à peu près.
06:03 Parce qu'il met en principe vos produits à l'honneur, on l'espère, et on va en parler avec vous dans un instant.
06:09 Mais la première question, effectivement, elle porte sur le salaire minimum garanti pour les paysans.
06:14 Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ? Est-ce qu'on peut trouver une solution là-dessus ?
06:18 Ou c'est pas du tout l'idée ?
06:20 Salaire minimum garanti, le prix plancher ? C'est de ça qu'on parle ?
06:22 Non, non, non, non. Un salaire.
06:24 C'est comme ça que j'ai compris ce que disait cette dame il y a un instant.
06:30 Non, non, non, mais l'équation, il ne faut pas la prendre comme ça.
06:32 On a des coûts de production.
06:34 Ce qu'on veut, c'est qu'on prenne en charge, on compte nos coûts de production, avec une marge, comme tout le monde d'ailleurs.
06:38 On doit aussi vivre.
06:40 Et je rappelle d'ailleurs, cette marge, elle doit d'abord servir à vivre, mais aussi à investir.
06:44 Plus on va gagner d'argent, c'est pas un gros mot de gagner d'argent, plus on va investir dans l'agroécologie et les transitions qu'on a à faire.
06:50 Aujourd'hui, vous gagnez de l'argent, par exemple, sur vos exploitations ?
06:53 Moi, aujourd'hui, je suis dans les Hauts-de-France avec les cultures que je fais.
06:55 Je suis plutôt dans la moyenne, ça va pas trop mal.
06:58 On a des gros soucis, par contre, là tout de suite, sur les céréales, des soucis de trésorerie.
07:02 On a un effet ciseaux.
07:03 On a produit en 2023 du blé très très cher, avec des augmentations, comme tout le monde, d'énergie, d'engrais, de charges sociales, tout ça, enfin de main-d'oeuvre.
07:10 Et aujourd'hui, on a les cours qui se sont totalement effondrés, on appelle ça l'effet ciseaux, et les trésoreries sont totalement dans le rouge.
07:16 Des cours qui se sont effondrés, entre autres parce qu'il y a une arrivée massive de blé, de céréales ukrainiennes.
07:20 Il y a de la géopolitique, évidemment, pas que, mais il y a de la géopolitique.
07:22 On parlait du côté du lait, vous gagnez votre vie, vous arrivez à gagner ?
07:26 Alors moi, j'ai la chance d'être dans une filière qui s'est structurée depuis des dizaines, voire même des vingtaines d'années.
07:32 Et une filière qui reste en propriété de ses agriculteurs, et donc une filière qui contrôle, j'ai envie de dire, tous les échelons, de la production jusqu'à la vente.
07:43 Donc oui, il est possible de gagner sa vie, et c'est important de le dire aussi, parce qu'il n'y a pas que des fermes laitières qui sont en difficulté en France.
07:50 Bon certes, on est peu nombreux dans le département du Doubs à "profiter", à avoir cette opportunité d'avoir une filière et un produit qui rémunèrent.
07:59 Mais il faut quand même que les jeunes l'entendent, et que les gens aussi l'entendent, c'est possible de réussir en agriculture.
08:05 On a vu avec Johan, depuis quelques semaines, on entend que l'actaliste, l'actaliste, l'actaliste, l'actaliste nous mange la laine sur le dos,
08:13 l'actaliste ne paye pas ce qu'il faut, d'ailleurs ils ne sont pas les seuls, n'est-ce pas ?
08:17 Non, non, il est évident que certains gros industriels profitent de leur situation pour contraindre les agriculteurs à vendre à perte, parfois.
08:25 Ils en arrivent même très, très souvent, notamment pour le lait, je crois que l'actaliste achète le lait 40 centimes le litre,
08:30 alors que le coût de revient en moyenne est entre 45 et 50 centimes pour les agriculteurs.
08:35 Donc vous voyez qu'en fait, les agriculteurs, s'ils vendaient leur lait uniquement à l'actaliste, ils perdraient entre 5 et 10 centimes à chaque litre vendu, donc c'est complètement aberrant.
08:42 D'où la question du prix plancher, on va revenir là-dessus.
08:44 Michel Biraud, est-ce que vous achetez et surtout vous vendez le bon prix chez Lidl ?
08:51 Bonsoir tout le monde. Alors, chez Lidl, on est sur le juste prix.
08:56 C'est un jeu télévisé ça, le juste prix.
08:59 C'est vrai, mais c'est aussi notre slogan, on a le vrai prix des bonnes choses, si vous préférez.
09:05 Mais c'est ce que ça veut dire. En fait, moi je pense, et c'est pour ça qu'on est au Salon d'agriculture depuis 9 ans consécutifs,
09:13 je pense qu'on peut partager la valeur et on peut vivre chacun de son métier.
09:19 Et ce que veut le monde agricole, vous l'avez dit juste avant, c'est vivre de son métier, c'est pas des aides.
09:25 Alors bien sûr, on sait tous qu'il faut des aides à l'installation, parce qu'un jeune qui s'installe a des difficultés à débourser 500, 600, 700 ou 1 million.
09:34 Mais par contre, un agriculteur, il lui faut du prix, comme tout le monde.
09:40 Et c'est vrai que ce prix plancher cristallise pas mal, parce qu'un prix plancher peut être traduit par un prix plafond.
09:48 Donc il faut faire très attention aux termes qu'on utilise. Et je pense que le président de la République, il n'a peut-être pas utilisé le bon terme.
09:56 Moi, ce que j'ai poussé en tout cas, et j'étais encore dans le bureau à Matignon jeudi soir, je l'aurais dit, j'ai dit au Premier ministre
10:03 que les agriculteurs attendaient des mesures fortes et qu'on devait leur parler de prix.
10:09 Alors ce qui est très étrange, parce qu'il faut qu'on puisse partager et échanger, si vous voulez bien, Michel Birault,
10:16 mais bon, vous nous annoncez que vous avez le beau rôle et que vous êtes quasiment parfait.
10:21 Moi, je n'ai pas entendu ça dans la bouche de tous les agriculteurs.
10:25 Non pas ce qui concerne Lidl, mais les centrales d'achat qui contournent le business en achetant en dehors des frontières françaises.
10:35 Des prix qui sont quand même poussés vers le bas au maximum pour faire un maximum de marge.
10:41 Donc ça, c'est aussi des interrogations. Qu'est-ce que vous répondez d'abord à tout ça et en particulier à l'achat par des centrales d'achat à l'étranger ?
10:51 100% d'accord. Alors je me permets juste de finir. Moi, ce que j'ai poussé, nous, on n'a pas le droit de revendre à perte.
10:58 Les industriels n'ont pas le droit de revendre à perte. Pourquoi n'inscrivons-nous pas dans la loi l'interdiction de revente à perte pour un éleveur ?
11:04 C'est ça le sujet principal. On veut faire construire un prix en marche avant, mais si le premier maillon de la chaîne, son prix, il est volatile, il est la variable d'ajustement, on n'y arrivera jamais.
11:15 Vous avez raison, il y a aujourd'hui, et d'ailleurs on a poussé un amendement en 2018 qui disait, pourquoi ne mettrons-nous pas un prix minimum de vente pour les distributeurs ?
11:24 Vendre du porc à 1,99€ en pleine crise agricole alors que le cadran de Playrain est à quasiment 2€ et que sortie ferme, un kilo de porc vivant, il doit être aujourd'hui à peut-être un 82, un 83.
11:37 Vendre du porc à 1,99€, je suis désolé, ça tire toute la procession vers le bas et forcément ce qui trinque, c'est le monde agricole.
11:45 Vendre du lait à 75 centimes, ce n'est pas acceptable. Si demain, on vend tous du lait à 1€, on n'en vendra pas un litre de moins.
11:52 Donc il y a des possibilités, il y a des choses à faire. Je ne suis pas philanthrope, je dois gagner ma vie, mais si on veut continuer à vendre des produits français, nous distributeurs,
12:01 il faut à un moment donné aider la souveraineté alimentaire française.
12:04 Ça c'est important, c'est une responsabilité, vous avez une responsabilité de la souveraineté alimentaire, vous êtes aujourd'hui en France,
12:11 et très franchement on ne comprend pas quand on a des tomates qui viennent du bout du monde, de la viande qui vient de l'étranger à des prix absolument concurrencés.
12:19 Est-ce que d'abord, vous avez entendu ce que dit M.Birot, selon vous il est totalement honnête ?
12:25 Oui, le connaissant et connaissant un petit peu la marque, je sais que des efforts sont faits de son côté.
12:33 Après, si on place ce discours-là dans une situation générale GMS transformateur et industrielle, on voit que quand même, au niveau GMS,
12:44 quel que soit le distributeur, on arrive quand même à force d'aller casser des magasins, je dis ça en déconnant,
12:51 à force d'être présent et de discuter avec eux, d'avoir un peu de transparence et de savoir comment ils fonctionnent et comment les marches sont faites.
12:58 Par contre le flou, et là on voit l'argent "disparaître", il est clairement entre les fermes et les magasins.
13:08 Ce n'est pas forcément au niveau de la GMS finalement que le sujet se trouve. Oui, ça a pu arriver, oui ça arrive peut-être encore sur certains produits,
13:17 mais d'une manière générale, je pense qu'il est grand temps de se concentrer sur la transparence de certains grands groupes,
13:22 où finalement on ne sait pas où part l'argent.
13:25 M.Birot parle de partage de valeur, ça c'est une notion qui me parle bien, c'est très bien.
13:30 Souligner que Lidl est l'un des rares présents sur le salon de la culture, il y a une forme de courage.
13:36 A votre avis, pour quelle raison ?
13:38 Je pense que c'est assez courageux, c'est bien.
13:40 Mais pourquoi les autres n'y sont pas ?
13:42 Je dis que c'était courageux et c'est bien, c'est une bonne chose.
13:46 Franchement, j'aimerais qu'on parle aussi des autres, parce que vous savez, on parle de GMS là, mais c'est que 40% de nos assiettes.
13:53 Il faut qu'on parle des 60%, toute la restauration hors domicile on n'en parle jamais.
13:56 On ne parle jamais des cantines et restos universitaires, des restos d'entreprise, on ne parle jamais de la métro.
14:03 J'ai appris une chose, c'est qu'une collectivité, une cantine, est obligée de faire un appel d'offres.
14:09 Elle est obligée de le faire au niveau européen.
14:12 Et aussi une loi sur la part du local bio et/ou bio local circuit court.
14:16 On marche sur la tête, on a une cantine dans un village qui est obligée de faire un appel d'offres européen,
14:21 donc il peut y avoir des produits qui viennent du monde entier, et en particulier du poulet.
14:25 Et c'est pour ça qu'il y a une notion qui est très importante, il faut qu'on en parle aussi, c'est la traçabilité.
14:29 Il faudrait qu'on sorte du triptyque, agriculteur, transformateur, industriel et distributeur.
14:35 C'est un truc qui peut se régler à travers une vraie traçabilité.
14:38 Et là, il y a un nœud au niveau européen à déverrouiller.
14:41 Il y a des contraintes aussi pour ces collectivités, pour les cantines notamment, c'est de faire des repas qui soient le moins cher possible,
14:47 pour que le reste à charge pour les familles soit le plus bas possible.
14:51 Si vous prenez des produits français, généralement, ils sont plus chers que ceux que vous allez importer d'Ukraine.
14:56 Si vous souhaitez mettre à la cantine du poulet français, évidemment ça va vous coûter beaucoup plus cher que du poulet ukrainien.
15:01 Et donc vous allez devoir demander aux familles de ces enfants de payer un peu plus cher.
15:05 Et c'est vrai que les collectivités, le gouvernement sont confrontés à cela.
15:09 Il y a la question du produit français, évidemment, et c'est extrêmement important, d'avoir des produits de qualité, évidemment, on le souhaite tous.
15:14 Mais il y a la question du pouvoir d'achat qui est aussi une question extrêmement importante en ce moment.
15:18 On va écouter quelques réactions politiques sur le prix plancher, prix garantie au niveau français, etc.
15:24 Deux réactions, Marine Le Pen et Manuel Bompard, aujourd'hui, sur le salon.
15:29 Si on met en place des prix planchers en laissant les accords de libre-échange, en baissant la production agricole,
15:37 en multipliant les normes environnementales qui renchérissent les prix,
15:43 alors tout à fait évidemment on crée en réalité un avantage pour les importations
15:49 et donc on crée un appauvrissement généralisé des agriculteurs.
15:53 Si vous mettez des prix planchers en France, vous allez avoir une concurrence déloyale
15:58 parce que vous n'allez pas avoir des prix planchers pour les importations.
16:02 Et donc, en quelque sorte, vous allez favoriser les productions qui sont en dehors de la France
16:07 par rapport aux productions qui sont en France.
16:09 Et c'est précisément la raison pour laquelle, de notre point de vue,
16:13 cette proposition de prix plancher ne peut avoir de sens que si elle s'accompagne
16:17 de mécanismes de régulation des importations.
16:20 Alors ce qui est formidable, c'est que personne n'arrive à définir comme il faut ce que c'est qu'un prix plancher.
16:24 Michel Biraud, c'est quoi votre définition du prix plancher ?
16:27 Parce que ça fait partie de vos slogans, nous on pratique chez Lidl le prix plancher.
16:30 Alors c'est quoi ?
16:32 Non, non, on ne pratique pas le prix plancher, on pratique le juste prix.
16:37 Mais juste le prix plancher, encore une fois, ça cristallise.
16:40 On peut partir d'un prix de référence.
16:42 Toutes les interprofessions ou presque, calculent régulièrement des coûts moyens de production.
16:48 Prenons ces coûts moyens de production, plaçons-les comme prix de référence,
16:53 mettons la responsabilité sur le premier acheteur, et s'il achète en dessous,
16:57 vous parliez tout à l'heure du lait.
16:59 Effectivement, aujourd'hui, un litre de lait, la France entière sait que le coût de production
17:03 moyen d'une exploitation laitière, c'est 46 centimes.
17:07 Pourquoi aujourd'hui on accepte de payer les éleveurs 40 ou 41 ?
17:11 Ce n'est pas acceptable.
17:13 Et donc si un industriel achète demain, si on inscrit ça dans la loi, 41 centimes,
17:17 il faut qu'il s'explique vis-à-vis de l'État, pourquoi, ou de démontrer que à 41,
17:23 l'éleveur n'est pas à perte.
17:25 On ne peut pas continuer de laisser vendre les éleveurs à perte.
17:28 C'est tout ce que je dis.
17:29 Donc je pense que c'est facile à mettre en place.
17:32 Bien sûr, c'est critiqué dans tous les sens, mais écoute, que tous ceux qui critiquent
17:35 trouvent des idées et poussent les idées.
17:38 Mais ça veut dire que ce qui est défini aujourd'hui n'est peut-être pas vrai demain.
17:42 On sait qu'il y a des coûts qui vont arriver.
17:45 Il y a l'électricité, il y a des matières premières qui vont augmenter,
17:48 même le prix du transport.
17:49 Vous disiez tout à l'heure, le prix du transport peut être énorme.
17:52 Donc il faut un marché fluctuant, en quelque sorte.
17:54 Il faut une criée, que ce soit d'ailleurs pour la viande ou pour le lait.
17:59 Est-ce que ces indicateurs, puisqu'on va parler plutôt d'indicateurs,
18:02 en réalité, est-ce que ces indicateurs existent déjà et pourquoi on n'y va pas déjà ?
18:07 En fait, nous, ça fait quelques années cette fois qu'on travaille quand même
18:10 sur la loi EGalim et quelque part, je crois que ce n'est pas clair
18:13 ce qui a été annoncé par rapport au prix plancher, parce qu'on a eu une annonce
18:17 du président de la République qui parlait de prix plancher.
18:20 Le lendemain ou le surlendemain, Gabriel Attal revient sur cette annonce
18:24 en se référant justement à la loi EGalim.
18:27 Donc je n'ai pas l'impression que ce soit encore très clair.
18:30 Le sujet n'est encore pas hyper clair.
18:32 Par contre, oui, dans la loi EGalim, ça fait bientôt quelques années
18:36 qu'on se bat pour que les coûts de production soient pris en compte
18:40 et pour garantir un prix qui prend au minimum en charge le coût de production.
18:45 Malheureusement, la loi EGalim ne marche pas très bien pour l'instant
18:49 et tant que ce ne sera pas au niveau européen, ça ne fonctionnera pas totalement.
18:53 Sur le prix plancher, je voudrais dire à M.Biero que le plancher dans mon grenier
18:56 est très proche du plafond.
18:58 Donc voilà, si on se met dans des corners de facto du début,
19:01 l'intention est bonne, mais après c'est tellement aléatoire tout ça,
19:05 c'est compliqué. Qu'on s'occupe d'EGalim et qu'on applique EGalim
19:08 à la lettre dès maintenant. On a un outil qui est là.
19:11 Pourquoi aller créer une autre usine à gaz ? Qu'on s'occupe de ça
19:13 et qu'on fasse ça très bien avec EGalim.
19:15 - Vous aviez des collègues qui étaient là au début de semaine, j'aimerais qu'on les réécoute.
19:17 Alors sur le prix plancher, écoutez cette productrice de lait qui était là.
19:24 - On me dit il faut produire plus, il faut nourrir la France, il faut nourrir le monde.
19:28 On est très capable de le faire, on n'a aucun problème avec ça.
19:31 Sauf que moi je veux savoir à quel prix je vais le vendre.
19:33 - C'est quoi le prix plancher ?
19:34 - Pour moi il faut qu'il soit un minimum à 56 centimes.
19:36 Aujourd'hui, vous me réinvitez dans un an ou dans un an et demi,
19:39 ou dans six mois, je vous dirai peut-être un autre projet.
19:42 - Donc il faut que ça fluctue.
19:45 - On est fixé sur le prix. Quand est-ce qu'on parle de volume ?
19:49 À un moment donné, un revenu c'est un prix et un volume.
19:52 Donc si on se met dans un corner avec ce que la dame vient de dire,
19:55 on va se fermer des portes, on va baisser les volumes.
19:57 On est sur des marchés mondiaux, on est sur des cours mondiaux.
19:59 C'est ce qui fait toute la difficulté en fait de vouloir légiférer là-dessus.
20:02 On voit que tout le monde est en galère parce que oui, vous l'avez dit,
20:04 il faut la flexibilité à un moment donné.
20:06 Il y a des aléas, il y a les aléas de production climatique, des aléas géopolitiques.
20:10 Donc comment on fait avec ça ? Comment on met les curseurs ?
20:12 J'ai pas dit que c'était ça, j'ai pas dit que j'avais la solution.
20:14 Monsieur Birault veut une solution.
20:16 - Est-ce qu'il a une solution, monsieur Birault ?
20:20 - Écoutez, je le disais, j'ai pas la solution miracle.
20:26 Moi, je suis distributeur, je suis pas politicien, je suis pas avocat.
20:30 Mais ça fait 10 ans que je fais des contrats tripartites, ça fonctionne très bien.
20:34 On fiche le coût de production de l'éleveur, il sort de la discussion.
20:38 Moi et l'industrielle, on a signé un contrat tripartite qui garantit le prix à l'éleveur.
20:43 - Pour quel volume ?
20:45 - Mais pour le volume, on définit le volume.
20:47 2500 porcs-semaines sur le port, on définit toujours le volume.
20:51 On définit un volume de lait, un volume de bovin.
20:54 - Alors pour la viande, par exemple, monsieur Birault, on va prendre un autre exemple.
20:57 C'est quoi le... parce que vous faites de la publicité, il me semble, pour de la viande,
21:04 à je sais pas combien le kilo vous la vendez.
21:08 C'est combien, par exemple, le plancher minimum pour votre viande ?
21:12 Votre prix d'appel pour la viande ?
21:14 - Il n'y a pas de prix d'appel. Il faut arrêter de parler de prix d'appel.
21:18 Il y en a qui pratiquent des prix d'appel qui sont indécents.
21:21 1,99 € un kilo de porc, c'est indécent.
21:24 Quand on vend la même semaine, 6,29 €.
21:27 Donc je ne suis pas d'accord.
21:28 On peut mettre des choses en place, mais il faut qu'il y ait une volonté collective.
21:33 Et comme il n'y a pas de volonté collective dans ce pays, il faut légiférer.
21:37 Monsieur parlait de égalisme, et c'est vrai, il a raison, il faudrait déjà que l'égalisme soit respecté.
21:42 Mais égalisme ne peut pas être respecté quand pour 70% de l'agroalimentaire en France,
21:46 c'est-à-dire les marques nationales, il y a une loi toute puissante
21:49 qui s'appelle la loi de modernisation de l'économie,
21:52 qui rend opaque toute discussion, qui date de 2008 et qui est totalement obsolète aujourd'hui.
21:57 Il faudrait peut-être déjà remettre en place cette loi de modernisation de l'économie,
22:01 et après peut-être égalisme 4 et égalisme 18 pourra vivre.
22:05 - Et que ça concerne les marchés de gros aussi, et puis Rungis et tout ça, ça ne concerne pas tout le monde.
22:08 - Exactement.
22:09 - Et les 60% dont Monsieur parlait tout à l'heure, c'est-à-dire la restauration collective et le hors domicile.
22:15 - Tout à l'heure on entendra un producteur de viande qui dit "Avant je vendais 4,
22:21 ensuite j'en vendais 5, aujourd'hui je vends à 6 et demi, c'est important, il faut que ça varie".
22:26 Et il faut un marché qui n'existe pas, semble-t-il, pour le moment.
22:31 Mais comme il est 21h30 et que je vois Simon Guélin qui est sur le plateau,
22:36 c'est l'heure du rappel des titres, 21h30, bonsoir Simon.
22:39 - Bonsoir Olivier et bonsoir à tous.
22:41 Après l'Assemblée nationale, le Sénat approuve l'inscription de l'IVG dans la Constitution.
22:45 Et ce, sans modifier le texte du gouvernement, 267 sénateurs ont voté pour, 50 ont voté contre.
22:52 Après ce feu vert du Sénat, le Parlement va se réunir lundi en congrès à Versailles pour inscrire l'IVG dans la Constitution.
22:59 La SNCF enregistre un bénéfice de 1,3 milliard d'euros en 2023.
23:04 Les résultats financiers de l'entreprise sont positifs pour la troisième année consécutive.
23:09 En 2022, la SNCF avait enregistré un bénéfice record de 2,4 milliards d'euros.
23:14 Les efforts payent, s'est réjoui le PDG du groupe, Jean-Pierre Farandou.
23:18 Et puis les députés européens ont rejeté la visite médicale obligatoire tous les 15 ans.
23:23 Le permis de conduire à vie est donc maintenu.
23:26 L'idée de soumettre les conducteurs à des tests réguliers de leur réflexe et capacité physique n'a donc pas convaincu.
23:31 Il appartient désormais aux États de décider de mettre en place de telles mesures, cher Olivier.
23:36 Alors ça veut dire que chacun pourra mettre au cas par cas, c'est ça en France, on peut quand même mettre en place ?
23:41 Le Parlement français peut légiférer sur ce qu'il veut, notamment sur le permis de conduire.
23:44 Moi je pense que à partir de 70 ans on peut avoir une petite visite médicale peut-être, non ?
23:50 Un permis de conduire tracteur qui arrive au niveau européen.
23:53 C'est vrai ? Et à partir de... il n'y a pas de permis là ?
23:57 Non, non, mais après c'est peut-être une bonne chose.
23:59 Qui est un permis ? Il n'y a pas de permis pour conduire un tracteur ?
24:02 Non mais c'est bien parce qu'en fait on a les nouvelles générations qui arrivent et puis...
24:06 C'est des grosses machines quand même, ça se conduit pas comme ça.
24:08 C'est cadré quand même, n'ayez pas peur.
24:10 Ben je... j'ai pas peur.
24:12 Ça va lentement, heureusement. C'est pas ça qui me fait peur, c'est plutôt les papys de 80 ans qui parfois bloquent les petites routes.
24:20 Non mais là où c'est assez surprenant c'est qu'on voit les responsabilités qu'ose prendre l'Europe
24:26 et ça me fait penser aussi au sujet agricole quelque part.
24:29 Quand on entend dire "ce sera aux États de trancher"
24:33 en fait quelque part ça veut dire "débrouillez-vous avec votre pays"
24:38 et quand on demande plus d'Europe, plus d'équilibre et une Europe forte,
24:43 ben quand on entend ça, quelque part on se dit que... on va pas dans la bonne direction.
24:47 La naissance de l'APAG 2023-2027 qu'on applique aujourd'hui,
24:50 ils ont donné un cadre tellement large, ça n'a jamais été aussi large, beaucoup trop large.
24:53 On a fait des plans stratégiques nationals PSN d'application par pays
24:57 qui de facto ont fait des distorsions dès le début de l'application de l'APAG.
25:01 On le savait, les sur-transpositions c'était du début.
25:03 Alors sur la viande, je voulais qu'on écoute également,
25:07 revenir sur cette affaire de prix plancher, un producteur de viande
25:12 qui dit donc de quelle manière ça a évolué et à combien aujourd'hui il vend sa viande.
25:19 Si on démarre avec les indicateurs coûts de production, notamment dans l'élevage,
25:24 on peut bâtir des choses qui sont intelligentes.
25:26 Cet indicateur dont je vous parle en viande bourrée, qui est à 6,20€ aujourd'hui,
25:30 sur une vache conventionnelle, je ne parle pas du bio parce que c'est 2€ de plus,
25:34 cet indicateur, il y a deux ans, il était à 5€.
25:37 Un indicateur, il vit, ce n'est pas une valeur, on parle bien d'un indicateur.
25:41 Il faut aussi se dire qu'il y a d'autres outils, les labels français qui doivent être mis en avant,
25:46 les protections aussi qui devront être renforcées par rapport aux concurrences déloyales.
25:51 Monsieur Biro, vous achetez directement chez le producteur ou ça dépend ?
25:58 Non, 100% de ma viande, je l'achète via un industriel, je n'ai pas d'outil d'abattage,
26:06 donc je ne peux pas acheter directement chez le producteur.
26:09 Donc tout passe par un industriel.
26:11 20% de ma viande est sous tripartite, ça veut dire que l'éleveur gagne,
26:16 en tout cas a défini son coût, son prix, qui est le coût de production plus le salaire.
26:22 Il y a 80% de la viande dont je ne sais pas qui est l'éleveur et je ne sais pas combien il gagne.
26:27 Ça peut changer ça, ça peut évoluer, vous le souhaitez ?
26:32 Moi j'aimerais bien que ça change, c'est pour ça que je milite depuis des années,
26:36 ici au Salon de l'Agriculture, mais pas que.
26:38 Ça c'est de la viande transformée en réalité, ça c'est de la viande qui se retrouve dans des produits transformés.
26:43 Non, non, non, non, aussi mais pas que.
26:46 Moi je vous parle déjà de la viande fraîche dans mes magasins,
26:49 80% de ma viande fraîche, je ne sais pas qui est l'éleveur derrière
26:52 et je ne sais pas combien il est rémunéré parce qu'il y a un industriel entre l'éleveur et le distributeur.
26:56 Mais si on inscrit dans la loi les tripartites, par exemple l'obligation de tripartite pour tous les acteurs,
27:02 ça peut être une autre idée que je trouve...
27:05 Que ne le fait-on pas immédiatement, Johan ?
27:08 Écoutez, ayant un peu l'habitude maintenant de ce genre de débat politique
27:11 et de ce genre de proposition lancée un peu à la va-vite pour essayer d'apaiser une colère avant un événement important...
27:17 Quoi, Monsieur Birault il est en train d'essayer d'apaiser la colère ?
27:20 Non, non, je parle du président de la République.
27:22 Je parle du président de la République qui a fait cette proposition de prix plancher.
27:26 Tout cela pour vous dire que j'ai le sentiment que ça ne verra jamais le jour.
27:29 Parce que quand un débat est engagé de cette manière-là,
27:31 quand le président de la République et son gouvernement lancent une idée mais qu'ils ne savent pas comment l'appliquer,
27:36 qu'ils n'ont même pas commencé à réfléchir à la manière de faire...
27:38 Parce que quand le président de la République a lancé cette idée, il n'a pas réfléchi à comment est-ce qu'il allait le faire.
27:43 Et on voit bien qu'en réalité c'est une usine à gaz, c'est quasiment impossible.
27:46 Parce que imaginez un instant, le prix plancher, il y a tellement de risques...
27:50 Mais ce que dit Michel Birault, pardon, ce que dit Michel Birault c'est très très important,
27:53 c'est qu'il y a 80% de sa viande, il ne connaît pas l'origine, il ne connaît pas l'origine.
27:57 La première chose à faire...
27:58 Il a écrit l'hôpitalité tout à l'heure, donc l'origine il la connaît.
28:00 Mais on est tous d'accord en plus.
28:01 Les produits sont tracés.
28:02 Il est fort possible que ce soit écrit CE dessus, voilà.
28:04 Oui, c'est comme le miel, on n'a pas parlé du miel.
28:07 Vous pouvez me dire d'où vient le miel quand il y a marqué CE, UE ?
28:11 Le miel c'est, voilà, il y a beaucoup d'abus en fait au niveau des étiquetages.
28:15 Le miel c'est un produit vraiment particulier.
28:17 C'est toujours l'exemple un peu à part.
28:19 Mais ça, on voit de toute façon le pays d'origine.
28:23 C'est un des produits les plus trafiqués en plus.
28:25 Non, mais c'est rarement purement français.
28:27 Oui, voilà, c'est ça, les produits qui viennent d'étrangers sont...
28:29 C'est des mix UE et hors UE.
28:31 En même temps, il est important chez Lidl de vendre pas cher le miel, j'imagine.
28:36 Normalement, le juste prix du miel, c'est 15 euros le petit pot.
28:39 Si on voulait vraiment bien faire les choses, avoir du miel français,
28:43 là vous en avez aussi à 3, 4, 5 euros.
28:46 On a du miel français, on a du miel de Lavande de Provence,
28:50 on a du miel du Gatiney, on a du bon miel français.
28:54 Et on a effectivement, comme vous le dites, du miel qui est avec des mélanges UE et non UE.
28:59 Par contre, on s'est engagé à enlever le terme UE sur nos emballages depuis plus de 5 ans.
29:04 On a signé le manifeste d'Olivier Dauveur sur "Balance ton origine".
29:08 Alors c'est vrai, sur nos pots de miel, il est marqué "origine", ouvrez la parenthèse,
29:11 et il y a 4 ou 5 pays différents et on ferme la parenthèse.
29:14 Et Chiche, on fait pareil pour la viande.
29:16 On peut faire... oui.
29:17 Mais c'est déjà fait pour la viande. C'est une obligation d'ailleurs pour la viande.
29:20 Sur le UE.
29:21 En fait, il faut quand même...
29:22 Mais c'est déjà fait, messieurs, c'est déjà fait chez moi.
29:25 Il faut quand même être conscient que, quelque part même, la Ferme France,
29:28 il n'y aura pas qu'une seule Ferme France qui pourra faire de la viande,
29:32 Labelle Rouge, de la viande à haute qualité.
29:34 Il faut se mettre aussi à la place du consommateur qui doit avoir le choix
29:39 d'un produit sous Labelle, d'un comté qui est vendu de qualité et qui est plus cher.
29:44 Et puis, pour contrer tout ça, parce qu'il y a aussi des producteurs
29:47 qui font de la production de masse et qui font aussi de la qualité,
29:52 d'ailleurs, cette production de masse.
29:53 Mais derrière, pour les protéger, il va falloir que les frontières de l'Europe soient là
29:57 et que les clauses miroirs soient appliquées.
29:59 - Ça, c'est important. On va marquer une pause.
30:01 C'est l'heure de la pub.
30:02 On dira un mot de la mort du steak végétal.
30:06 Je sais que ça vous affecte. On y revient dans un instant.
30:09 La suite du meilleur de l'info, je vous le disais tout à l'heure,
30:15 c'est la fin du steak végétal et du jambon végétal.
30:18 Une grande victoire, paraît-il.
30:21 Grande victoire.
30:22 Interdiction a été demandée de longue date par les professionnels de la filière viande.
30:26 Décret publié au journal officiel.
30:29 Pratiquement, ça change quoi, Michel Biraud ?
30:32 - Oui.
30:35 Pardon.
30:36 Pour moi, pas grand-chose, étant donné que je n'en vends pas.
30:39 - Voilà.
30:40 - Moi, je suis fan de la viande.
30:43 Il n'y a pas de steak végétal ou autre dans les magasins.
30:48 Ça ne changera pas grand-chose pour moi.
30:50 - D'accord.
30:51 Normalement, il y a une clarification.
30:53 C'est une bonne chose, c'est une mauvaise chose.
30:55 - On parle de la fin du mot.
30:57 C'était une forme d'abus.
30:58 C'est du marketing.
30:59 Donc, si on n'utilise plus ce mot...
31:01 - C'est plutôt une bonne chose.
31:02 Par contre, c'est la mort du steak végétal,
31:04 mais là, vous venez de me dire que c'est la mort du chicon.
31:06 C'est la mort de l'andyle dans les Hauts-de-France.
31:09 - J'évoquais nos matières premières agricoles, nos cultures,
31:11 qui ont besoin de beaucoup de main-d'oeuvre et d'énergie.
31:14 C'est vrai que je parle souvent de l'andyle,
31:16 le chicon des Hauts-de-France.
31:18 C'est le seul produit, le seul légume
31:21 qui n'est pas emporté du tout.
31:22 C'est 100% français.
31:23 Là, on est dans un mur parce que trop d'énergie,
31:25 trop de main-d'oeuvre et des outils,
31:27 j'appelle ça des outils, vous avez parlé chimie,
31:29 des outils qu'on nous a enlevés sans solution d'emplacement.
31:32 - Donc, il n'y a plus d'andyle.
31:34 - On risque dès 2025 de perdre toute la filière andyle,
31:37 comme on a perdu la cerise.
31:39 - Donc, la cerise vient de Turquie maintenant, je crois.
31:41 - Oui.
31:42 - Et l'andyle va venir d'où ?
31:43 - Oui, l'andyle, elle viendra, je ne sais pas, des Pays-Bas, d'ailleurs.
31:46 - Comme on a un peu perdu la betterave aussi,
31:48 avec les néonicotinoïdes qui ont été enlevés.
31:54 Et voilà, s'il n'y a pas une Europe qui est homogène
31:57 en termes de normes et qu'on parle de la même chose aussi.
32:00 - Alors, l'Europe, tous les agriculteurs en Europe,
32:03 ah, c'est manifeste.
32:05 Vous avez vu les images, par exemple, à Varsovie.
32:07 On va les revoir, peut-être, des images incroyables de manifestations.
32:11 Regardez, c'était hier, en Pologne.
32:15 C'est noir de monde, tous ces drapeaux.
32:17 C'est que des agriculteurs qui manifestaient.
32:21 Et eux, alors, là, c'est le blé ukrainien.
32:23 C'est le blé ukrainien qui les pénalise.
32:25 Les Polonais, nous, on s'en plaint toujours en France.
32:27 On n'est pas concurrentiels.
32:29 Ils n'utilisent pas les mêmes phyto-cdouze, les mêmes produits.
32:31 Ils n'ont pas les mêmes contraintes.
32:33 Ils n'ont pas la même main d'œuvre.
32:34 Et en plus, ils payent beaucoup moins cher leurs transporteurs.
32:38 Et là, regardez.
32:40 – Chaque pays sort, donc, manifeste sur un sujet qui lui est propre en national.
32:44 Mais le point commun, c'est les sujets européens.
32:46 Donc, c'est l'harmonisation qui n'est pas bonne.
32:48 Et les surtrophositions, pour le coup, européennes, extra-mondiales.
32:52 La Pologne, c'est sur le blé.
32:54 L'origine d'Aliou, c'est Vladimir Poutine qui a fait du blé une arme stratégique.
32:59 Et il a gagné, il a réussi.
33:01 On est passé par l'épisode de l'embargo.
33:02 Il a réussi.
33:04 Aujourd'hui, c'est le roi du monde au niveau du blé.
33:06 Il impose sa loi.
33:08 Il donne du blé, même.
33:09 Il offre du blé à des pays… – Africains, notamment.
33:11 – Africains, notamment.
33:12 Donc, c'est une vraie arme stratégique.
33:14 Alors, je ne dis pas qu'il faut faire pareil en Europe, mais c'est quand même…
33:16 – C'était nous qui devions le coincer en termes économiques, Vladimir Poutine.
33:22 On a pris un nombre de décrets pour ça.
33:25 Vous n'avez pas du tout réussi.
33:27 – Ça n'a pas, en tout cas, réussi de la manière dont on espère.
33:30 Et il est évident que les résultats sont moindres que ceux attendus.
33:32 Il y a des résultats, quand même.
33:34 On a réussi à affaiblir, sur certains points, l'économie russe.
33:37 Mais pas suffisamment, en tout cas pas autant que Bruno Le Maire, par exemple, l'espérait.
33:41 Mais un mot, quand même, pour dire que l'Europe impose les mêmes normes à l'ensemble des pays.
33:46 Quand une décision est prise à Bruxelles, elle s'applique à l'ensemble des États membres.
33:49 Ensuite, il y a un problème qui est un problème particulier à la France.
33:52 C'est la surtransposition que vous avez évoquée.
33:55 Parce que si les Polonais ont le droit d'utiliser certains produits phytosanitaires
33:58 et que la France n'a pas le droit, c'est parce que c'est le gouvernement français
34:01 qui, en France, l'a décidé. Ça ne vient pas de Bruxelles.
34:04 – Ils ont des dérogations.
34:05 – Vous parliez des betteraves, donc dans les sujets d'implantation.
34:07 On a le sucre, énormément, qui vient d'Ukraine.
34:09 On est envahi de sucre blanc d'Ukraine.
34:11 Le planteur de betteraves ukrainien a 29 outils de plus que moi, planteur betteravier,
34:16 et dont le fameux néonicotinoïde.
34:18 Mes voisins allemands l'utilisent cette année, et pas moi.
34:21 J'ai pu voir monsieur le ministre Beschus il y a deux heures dans ça.
34:24 J'ai interpellé monsieur le ministre Beschus là-dessus.
34:26 Il m'a dit clairement que l'outil, je ne l'aurais pas.
34:29 Enfin, il ne dit pas clairement, il a des mots détournés.
34:31 Mais voilà, je vais prendre le risque de semer mes betteraves cette année
34:35 sans cet outil, et les Allemands et une quinzaine d'autres…
34:38 – Monsieur Beschus, j'ai l'impression qu'il avait dit le contraire.
34:40 Il a dit il y a quelques jours, vous allez voir,
34:42 si d'autres ont des outils que vous n'avez pas,
34:44 on va les redonner aux agriculteurs français.
34:47 – Mais ils ne veulent pas faire machine arrière.
34:49 – Ils ne peuvent pas faire machine arrière.
34:51 Et quelque part, nous non plus, la profession,
34:53 on n'a jamais été contre faire mieux, produire plus propre,
34:57 utiliser moins de produits phytosanitaires.
34:59 Simplement, aujourd'hui, avec l'avance qu'on a pris en France,
35:03 c'est le moment de dire, mettons-nous en pause le temps de passer
35:07 et de parler du même indicateur au niveau européen
35:10 et d'harmoniser les normes pour que déjà au sein même de l'Europe,
35:13 on ait la même et les mêmes règles pour produire.
35:15 – Pour que même le Premier ministre polonais dise
35:20 "on va peut-être fermer les frontières avec l'Ukraine",
35:23 c'est grave et on va l'écouter.
35:26 – Dernièrement, des slogans appelant la Pologne
35:31 à sortir de l'Union européenne ou à fermer complètement
35:34 sa frontière avec l'Ukraine sont apparus,
35:36 notamment lors de la manifestation des agriculteurs à Varsovie.
35:40 En ce qui concerne la frontière avec l'Ukraine,
35:43 je suis prêt à prendre des décisions fermes.
35:46 Nous sommes prêts à des discussions sérieuses
35:48 au sujet des importations de céréales ukrainiennes,
35:51 mais pour le moment, les limites proposées par Bruxelles et Kiev sont inacceptables.
35:55 – Michel Biro, est-ce qu'on peut faire quelque chose
35:58 contre les céréales ukrainiennes, contre le poulet ukrainien ?
36:01 Parce que peut-être que vous n'en vendez pas chez Lidl,
36:04 mais il est sans doute à l'intérieur de produits
36:07 qui sont transformés et cuisinés.
36:09 – Effectivement, on n'en vend pas chez Lidl,
36:13 même si on n'a pas 100% de poulet français,
36:15 mais on ne vend pas de poulet ukrainien.
36:17 C'est encore une fois une question de volonté.
36:19 Après, je suis d'accord avec ce qui s'est dit,
36:22 on ne peut pas avoir une Europe à trois vitesses,
36:25 ce n'est pas possible.
36:26 Le coût des produits marocains,
36:28 le taux horaire de la manœuvre marocaine est de 1€ de l'heure,
36:32 en France, il est de 14 ou 15€.
36:34 Donc bien sûr que c'est une concurrence déloyale,
36:37 mais après, quand on me dit que j'ai des tomates marocaines
36:40 dans mes rayons actuellement,
36:42 effectivement, il n'y a pas de tomates en France,
36:44 donc j'ai des tomates marocaines.
36:46 Je préfère le choix de ne pas les vendre,
36:48 mais tous les consommateurs français iraient courir chez mes concurrents.
36:52 Donc je me dois de les vendre.
36:53 Ça, ça s'entend, mais lorsque c'est la saison des clémentines,
36:58 qu'on a de la clémentine marocaine,
37:00 qu'on n'arrive même pas à trouver une clémentine française,
37:02 ça, ça pose question en revanche.
37:04 Ça, ça pose une grande question.
37:06 Et si vous allez dans les magasins Lidl
37:08 et que vous voyez une pancarte avec une origine qui n'est pas française,
37:12 vous m'appelez personnellement et je vous expliquerai pourquoi.
37:14 Parce que chaque fois que c'est possible,
37:16 on aura du français dans les magasins.
37:18 Donc soit la production n'est pas encore suffisante
37:20 pour couvrir les 1600 magasins que nous avons en France,
37:23 et auquel cas j'arrose d'abord le bassin de production,
37:26 et ensuite je déploie.
37:28 Il y a deux ans, il y avait un gros gel sur les cerises,
37:30 je n'avais pas de française pour tous les magasins.
37:32 Donc là encore, soit même en pleine saison,
37:35 je n'ai pas de cerises,
37:37 mais là encore, tout le monde va aller chez mes concurrents,
37:40 ou alors je fais des cerises turques.
37:42 - Bravo, voilà.
37:44 Mais vous avez une responsabilité d'ailleurs, M.Béchu.
37:46 - Bien sûr.
37:48 - M.Béchu l'a dit, mais vous avez tous une responsabilité,
37:50 et on est heureux que vous ayez pris la parole sur notre antenne ce soir.
37:54 On va terminer, il y a toujours beaucoup d'hommes politiques,
37:57 vous avez croisé des hommes politiques, vous avez dit,
37:59 vous avez vu M.Béchu tout à l'heure.
38:01 - C'est vrai qu'au salon, tout le monde passe.
38:03 - Ça n'arrête pas, il y a un périodique électoral.
38:05 - Et M.Wauquiez aujourd'hui qui est venu, vous l'avez croisé M.Wauquiez ?
38:08 - Il y a... - De loin.
38:10 - Jean Lassalle était là, enfin voilà, il n'y avait rien d'autre, ça n'arrête pas.
38:15 - Si tu ne vas pas au salon de l'agriculture, c'est que tu ne fais pas ton job.
38:19 - C'est que tu ne seras pas président de la République.
38:21 Donc effectivement on se rue maintenant au salon.
38:23 - Jean Lassalle, vous avez vu Jean Lassalle ?
38:26 Vous avez vu Jean Lassalle ? Il est extraordinaire,
38:28 regardez cette séquence.
38:31 - Macron ! Macron !
38:56 - Voilà, je disais, commentaire de Jean Lassalle sur son Twitter,
38:59 d'après Waze, l'indicateur GPS, il décrit, d'après Waze,
39:03 il lui faudrait 4 mois pour rallier Bruxelles, comme ça, en faisant du paquito.
39:07 Largement faisable, formidable Jean Lassalle.
39:10 - En tout cas il a le mérite d'attirer les jeunes aux urnes pour voter,
39:14 et ça c'est quand même... - Il n'attire pas beaucoup les votes quand même,
39:17 il ne faut pas non plus... - En attendant, les jeunes apprécient le personnage,
39:20 voilà, après, les idées c'est autre chose mais...
39:23 - Merci beaucoup en tout cas d'avoir participé à ce débat ce soir.
39:26 Monsieur Birault, merci d'avoir été à distance avec nous depuis le salon de l'agriculture.
39:29 - Merci à vous !
39:31 - Yohann, merci, comme tous les soirs, merci.
39:34 Dans un instant, vous avez rendez-vous avec Maureen Vidal pour le 22h de CNews,
39:38 22h30, Julien Pasquet, merci à Yael Benhamou, merci évidemment à Valérie Acnin
39:44 qui met tous les soirs à préparer cette émission, bye bye, à demain !
39:47 ♪ ♪ ♪

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