Elisabeth Lévy : "Ce que la gauche reproche à l’école privée, c’est de faire du tri social"

  • il y a 5 mois
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##LEVY_SANS_INTERDIT-2024-04-02##

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Transcript
00:00 - Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Roger.
00:04 - Il est 8h12, Lévi Sans Interdit. Bonjour Elisabeth Lévy.
00:08 - Bonjour Patrick, bonjour à tous.
00:10 - Alors vous revenez sur ce rapport parlementaire dont nous avons parlé dans le journal justement,
00:15 qui réclame un meilleur contrôle sur l'argent qui est donné à l'école privée.
00:22 - Oui, alors est-ce que la guerre scolaire aura encore lieu, devrait-on dire ?
00:27 - Oui, si le gouvernement applique ce rapport de deux députés, LFI et Renaissance,
00:32 qui d'ailleurs ne sont pas d'accord entre eux,
00:34 parce que l'insoumis lui est favorable à une vraie mise au pas du privé.
00:39 Cette mission parlementaire fait suite au rapport de la Cour des comptes il y a deux ans,
00:44 qui pointait les lacunes du contrôle à la fois financier et pédagogique,
00:49 donc sur le privé sous contrat bien sûr.
00:52 L'État paye environ 10 milliards par an,
00:55 pour un budget de l'éducation nationale qui est de 60 milliards.
00:59 Il doit donc contrôler effectivement le respect des programmes de la loi.
01:02 Par exemple Stanislas doit garantir que les cours de religion sont facultatifs,
01:07 c'est un des éléments du contrat.
01:09 Il doit aussi écarter par exemple les auteurs de propos douteux,
01:13 ce qu'ils ont fait semble-t-il.
01:15 Il faut d'ailleurs aussi écarter les propagandistes par exemple
01:19 de la transidentité dans le public.
01:21 A VROS, il y a eu un autre cas qui a fait parler,
01:25 à la fin du contrat d'association et dans l'étuié au Chirpatric,
01:29 à la fois pour confusion financière et dérive pédagogique.
01:32 Mais tout ça est évidemment tout à fait justifié,
01:36 mais ce que la gauche reproche en réalité à l'école privée, ce n'est pas ça,
01:39 c'est de faire du tri social, c'est une expression de Najat Vallaud-Belkacem.
01:43 Dans la France soviétisée dont elle rêve,
01:46 il y aurait une loi SRU des écoles,
01:48 qui obligerait chaque établissement à recruter sur des critères sociaux
01:52 et pas sur le niveau, parce que les bons, ce sont des privilégiés.
01:56 Selon elle, il y a une stratégie d'évitement social.
02:00 - Est-ce que c'est complètement faux Elisabeth Lévy ?
02:02 - Ecoutez, dans une société libérale,
02:04 et nous voulons vivre dans une société libérale,
02:07 on ne peut pas interdire l'entre-soi.
02:09 Mais d'abord, la masse des écoles privées, catholiques notamment,
02:13 accueille, vous le savez, des enfants de la classe moyenne
02:16 et de toutes origines.
02:18 Il y a beaucoup de parents maghrébins qui envoient leurs enfants à ça machin,
02:22 parce que dans le public, disent-ils, il y a trop de racailles.
02:25 Donc en réalité, l'évitement n'est pas social,
02:28 il est pédagogique et disciplinaire.
02:30 La rue vers le privé, c'est la réponse à la catastrophe de l'éducation nationale.
02:35 De plus, ce n'est pas le rôle de l'école,
02:38 parce qu'en fait, derrière ce rapport, c'est ça qu'ils voudraient.
02:41 C'est vraiment obliger l'école, si vous voulez,
02:44 à être simplement un élément du système social.
02:47 Eh bien non, son rôle, ce n'est pas de réduire les inégalités,
02:49 c'est de transmettre des connaissances,
02:51 et elle s'est plantée sur les deux.
02:53 Les résultats de 40 ans de politique égalitaire,
02:56 de pédagogie bienveillante,
02:58 c'est plus d'inégalités, moins de connaissances,
03:01 moins d'exigences et plus de violence.
03:03 C'est la génération "j'ai le droit, je viens comme je suis".
03:06 Les parents aussi, d'ailleurs, c'est un peu moins vrai dans le privé.
03:09 Le résultat, vous le connaissez,
03:11 quand j'étais gauche, le privé, c'était pour les nuls.
03:14 Aujourd'hui, c'est pour les meilleurs,
03:16 et c'est une politique qui a été menée par tout le monde
03:19 sous le chantage idéologique de la gauche.
03:21 Et aujourd'hui, elle voudrait encore maquiller son crime
03:23 et détruire ceux qui marchent
03:25 à coup d'injonctions et d'interdits.
03:27 Eh bien, je vois mal, à vrai dire,
03:29 le gouvernement s'embarquer dans cette galère.
03:32 D'abord, ce ne sont pas les convictions affichées par Gabriel Attal.
03:36 Et puis, les Français sont plutôt placides
03:38 face aux changements qu'ils n'ont pas demandés.
03:40 Mais leur soumission n'ira sans doute pas
03:43 jusqu'à accepter de sacré-pied leurs enfants.
03:46 - Dites-le franchement, Eric Revelle et Amine El Khatmi,
03:53 pour commenter ce qui vient d'être dit par Elisabeth Lévy,
03:56 qui est aussi avec nous. Amine El Khatmi.
03:58 - Il y a une partie de ce qu'a dit Elisabeth
04:00 qui m'a particulièrement intéressé
04:02 et que je peux confirmer,
04:04 c'est qu'effectivement, dans les quartiers
04:06 que je connais bien, puisque j'en viens,
04:08 et j'ai même été élu des quartiers politiques
04:11 de la ville d'Avignon,
04:13 je croisais énormément de familles arabes aux musulmanes,
04:19 relativement modestes,
04:21 qui m'expliquaient qu'elles préféraient
04:25 mettre leurs enfants dans le privé que dans le public.
04:27 Alors, elles ne me disaient pas pour fuir les racailles,
04:29 parce qu'au CP ou au CE, c'est pas tant le sujet à ce moment-là.
04:32 Mais elles me disaient, déjà,
04:34 nos enfants vivent dans un anstre soit absolu
04:36 dans ce quartier où on est à 90% des Arabes et des Noirs
04:39 partageant la même religion, la même culture
04:42 et souvent les mêmes pays d'origine.
04:44 A l'école, on va les mettre dans des classes
04:46 où ils sont à 90%,
04:48 et c'est la réalité de ce que j'avais.
04:50 Et donc j'avais des familles qui gagnaient
04:52 assez peu d'argent, mais qui se pliaient en quatre
04:54 pour mettre leurs enfants dans le privé,
04:56 notamment catholiques, en disant
04:58 au moins, dans cette école-là,
05:00 il sera protégé et puis il verra de la France...
05:03 - Il y aura des pierres et des pôles.
05:05 - Mais il y aura des pierres, mais pardon Elisabeth,
05:07 c'est exactement ce qu'a dit cette maman voilée
05:09 à Montpellier, à Emmanuel Macron,
05:11 il y a quelques années, lorsqu'elle lui dit
05:13 "Mais monsieur le Président, mon fils..."
05:15 "Eh oui, mon fils pensait que le prénom Pierre
05:17 n'existait que dans les livres, parce que le gamin
05:19 n'avait jamais croisé deux pierres."
05:21 Eh bien, pour croiser des pierres, maintenant,
05:23 les petits Arabes, on les met dans le privé catholique.
05:25 C'est ça la réalité.
05:27 - Dans certains endroits, évidemment,
05:29 ce n'est pas partout, et il faut avoir
05:31 une sacrée volonté pour pouvoir
05:33 aussi le faire.
05:35 - Oui, alors il faut rappeler quand même que les profs
05:37 de l'enseignement privé sont payés par l'État,
05:39 que ça concerne 17%
05:41 des effectifs
05:43 scolarisés, et 9%
05:45 - C'est même 20% maintenant. - Ou 20%, et 9% du budget.
05:47 Alors, où à mon avis, évidemment,
05:49 Najat Vallaud-Belkacem se trompe,
05:51 c'est que, oui, il faut le dire, il faut le redire,
05:53 il y a plein de gens
05:55 qui mettent leurs enfants dans des écoles privées,
05:57 souvent catholiques,
05:59 non pas par esprit religieux,
06:01 mais parce qu'ils estiment qu'ils vont avoir
06:03 un meilleur enseignement. Et souvent,
06:05 et oui, et souvent, les gens
06:07 qui ont des petits salaires
06:09 se saignent
06:11 pour pouvoir mettre leurs enfants dans l'école privée.
06:13 C'est ça la réalité. Mais s'il y a cette tendance-là,
06:15 au lieu d'essayer
06:17 d'enfoncer un coin entre le privé
06:19 et le public, ceux qui sont,
06:21 et j'en fais partie, défenseurs de l'école
06:23 de la République publique, devraient se demander
06:25 pourquoi on assiste à cet effondrement.
06:27 C'est ça qui rendrait service
06:29 à l'école publique. C'est pas
06:31 de tirer à boulet rouge sur l'école privée,
06:33 c'est comment, en fait,
06:35 l'effondrement est tel que...
06:37 Et puis les gens de gauche, qui donnent beaucoup de leçons,
06:39 Patrick, pardonnez-moi,
06:41 mais attendez, combien d'hommes
06:43 politiques de gauche ?
06:45 Vous vous souvenez de...
06:47 J'ai oublié le nom de ce député socialiste
06:49 qui était interrogé sur une autre radio et qui avait
06:51 concédé
06:53 qu'il avait... Oui, ils sont
06:55 en pleine polémique, Oudéa Castellas,
06:57 mais j'ai oublié de le nommer, Jérôme Getsch.
06:59 - C'est pas Jérôme Getsch, ça ?
07:01 - Il a concédé que oui, son fils, tout ça, oui.
07:03 Mais c'est ça la réalité, si vous voulez.
07:05 Alors qu'on surveille davantage
07:07 les contenus... - Oui, ça, vous êtes d'accord
07:09 qu'il y a un contrôle aussi.
07:11 - Non mais c'est normal qu'il y ait des problèmes.
07:13 - Non mais c'est pas ça leur problème, c'est pas pour ça.
07:15 - Non mais ça, c'est normal aussi qu'il y ait des contrôles,
07:17 sur les contenus. - Mais bien sûr, mais c'est vrai
07:19 d'ailleurs de toutes les actions de l'État et de tout
07:21 l'argent public, si vous voulez,
07:23 le contrôle devrait être mieux fait,
07:25 plus systématique, tout ça.
07:27 Tout ça est tout à fait vrai. Et par exemple,
07:29 les manquements qui ont été signalés à Stan,
07:31 c'est tout à fait normal que Stan
07:33 respecte son contrat et que
07:35 les cours de religion soient facultatifs,
07:37 par exemple. Bon, j'ai aucun problème avec ça.
07:39 Mais en fait, ce qu'ils ont dans le viseur,
07:41 et je ne plus sois
07:43 sur les propos d'Éric,
07:45 ce qu'ils ont dans le viseur, si vous voulez,
07:47 c'est des établissements d'excellence,
07:49 si vous voulez, et au lieu de
07:51 se dire "c'est ça qu'on doit faire à l'éducation nationale",
07:53 il faut ramener l'excellence
07:55 à l'éducation nationale, comme
07:57 ils ne veulent pas admettre ce
07:59 crime qu'ils ont commis, d'ailleurs qui est un crime
08:01 collectif, la destruction de l'école
08:03 publique, et véritablement,
08:05 si vous voulez, à mon avis, une des plus
08:07 grandes catastrophes par temps de paix
08:09 que nous ayons connues. - Mais l'excellence,
08:11 c'est d'extrême droite, Elisabeth,
08:13 vous avez oublié sa vie. - Voilà, c'est
08:15 d'extrême droite, c'est vrai.
08:17 C'est fachos, réacs et tout ce que vous voulez.
08:19 Donc, avec leur considération,
08:21 si vous voulez, égalité, c'est ça,
08:23 il faut pointer cela tout le temps.
08:25 C'est que, alors, ils ont eu 40 ans
08:27 pour mener des politiques égalitaires,
08:29 pour mener des politiques de justice sociale,
08:31 qui à mon avis ne sont pas le rôle
08:33 de l'école, mais ils ont eu 40 ans pour le faire.
08:35 Il y a eu plus d'inégalités
08:37 et moins d'écoles.
08:39 Voilà, il faut arrêter. - Et d'ailleurs,
08:41 on apprend ce matin
08:43 qu'il y a un mouvement, ça s'appelle,
08:45 comme c'est un article d'Europe 1,
08:47 un mouvement de désobéissance civile
08:49 dans le corps enseignant
08:51 pour ne pas appliquer
08:53 les groupes de niveau.
08:55 - Oui, absolument.
08:57 - Donc, on a des enseignants
08:59 qui sont censés enseigner
09:01 aux enfants le respect des règles,
09:03 etc., bon, bref,
09:05 qui sont des fonctionnaires payés par la République
09:07 qui sont en train d'expliquer qu'ils ne vont pas
09:09 appliquer une réforme voulue par le gouvernement.
09:11 - Ils sont contre les groupes de niveau,
09:13 ils sont contre ça.
09:15 - On ne leur demande pas leur avis, Patrick.
09:17 - Moi, je suis contre le fait de payer des impôts,
09:19 je vous signale.
09:21 - On poursuit dans un instant.
09:23 On va y revenir sur les appels à la grève
09:25 aujourd'hui, à la fois dans l'éducation nationale,
09:27 à La Poste, et puis on viendra
09:29 peut-être aussi sur les propos d'une humoriste
09:31 qui font beaucoup réagir sur les réseaux sociaux.
09:33 sociaux.

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