Hamza Belakbir (Ecolo) était sur les ondes d'AraBel en raison de sa candidature aux élections 2024
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00:07 Bonjour, bonjour à tous. Bienvenue dans votre carrefour de l'information.
00:11 Encore la suite de la couverture de notre dispositif électoral.
00:14 Nous recevrons dans quelques instants Hamza Belakbir, écolo, candidat aux élections fédérales et quatrième à la Chambre.
00:21 Dans l'actualité nationale, le personnel pénitentiaire des prisons de Saint-Gilles,
00:24 à Rennes et de la maison de détention de Forêt, ont entamé hier soir une grève de 48 heures.
00:30 Réaction tout à l'heure du responsable CSC des prisons bruxelloises Mohamed Bercha.
00:35 À l'international, les mandats d'arrêt demandés par la CPI contre les dirigeants d'Israël,
00:40 notamment pour la presse internationale, une décision qui pourrait esquisser une issue à la guerre à Gaza.
00:46 Revue de presse tout à l'heure.
00:47 Et puis en deuxième partie d'émission, comme tous les jours, un détour par le Maghreb,
00:50 notamment au Maroc, un schi industriel, un programme destiné à accompagner plus de 2200 femmes dans le secteur industriel.
00:58 On verra cela tout à l'heure.
00:59 Voilà pour l'essentiel du Carrefour de l'Info qui démarre dans une poignée de minutes.
01:03 Le Carrefour de l'Info sur Arabelle.
01:09 Voilà, je vous le disais, dans le sommaire de votre Carrefour de l'Information,
01:12 on poursuit la couverture de la campagne électorale 2024, bien sûr.
01:15 Un dispositif qui a été bien évidemment validé par le CSA.
01:19 Nous recevons aujourd'hui Hamza Belakbir, candidat écolo aux élections fédérales, quatrième à la Chambre.
01:24 Bonjour.
01:25 Bonjour.
01:25 Merci d'être avec nous sur Arabelle.
01:27 Alors, c'est une question que je pose à toutes les candidates et à tous les candidats pour faire un peu plus connaissance.
01:33 Pour ceux et celles qui ne vous connaissent pas, une petite carte de visite.
01:36 Qui est Hamza Belakbir, un petit peu son histoire et son parcours ?
01:39 Alors, Hamza Belakbir, je suis Hamza Belakbir.
01:42 J'ai 32 ans.
01:43 C'est la première fois que je me présente aux élections chez Écolo.
01:47 C'est la première fois que je me présente en général.
01:49 Avant ça, j'ai grandi au Maroc.
01:52 J'ai eu mon bac marocain.
01:53 Puis, je fais partie de ces jeunes immigrés de la première génération qui sont venus pour leurs études en Belgique et qui y sont restés.
02:02 Donc, voilà, je suis venu.
02:03 J'ai étudié les sciences économiques à Solvay, à l'ULB, et puis les sciences et gestion de l'environnement.
02:08 Puis, ensuite, j'ai travaillé dans le journalisme politique comme à BX1, comme chroniqueur, à Radio Campus Bruxelles et à la revue politique comme rédac chef adjoint.
02:17 D'ailleurs, je suis venu à votre micro avec notre casquette auparavant comme rédacteur en chef de la revue politique.
02:23 Et après ça, j'ai rejoint le cabinet d'Alain Marron, ministre de l'Environnement, de l'Action sociale, de la Santé et de la Démocratie participative au gouvernement bruxellois,
02:32 comme conseiller.
02:33 C'est ce que je fais jusqu'à aujourd'hui avant de me présenter au suffrage des Bruxellois pour les prochaines élections.
02:40 Hamza Belakbir, Belge d'origine marocaine.
02:42 Cette année, on a fêté, commémoré les 60 ans de l'immigration.
02:47 La réaction peut-être ?
02:49 Une réaction d'abord, je dirais, de fierté et d'état de fait.
02:56 En fait, quand je me balade à Bruxelles, je vois que le visage de Bruxelles est à l'image de ce qu'on aimerait que ce soit, très divers.
03:04 Et lors des commémorations qui ont eu lieu, les 60 ans, en fait, ce n'est pas rien.
03:08 En fait, il y a des gens qui sont nés en Belgique qui sont déjà grands-papas et grands-mamans.
03:12 Donc, ça veut dire qu'on n'est plus à se demander, à se justifier de notre Belgitude.
03:17 Il faut l'assumer sans renier notre lien avec le Maroc.
03:21 Maintenant, dans les commémorations, il y a eu beaucoup de célébrations, notamment des profils de ministres, d'avocats, de profs d'université, de médecins, etc.
03:32 Ce qui est très, très bien.
03:33 Mais moi, je trouve qu'on aurait pu et on aurait dû rendre davantage hommage à celles et ceux qui travaillent dans des grandes entreprises bruxelloises et qui portent Bruxelles.
03:45 Je pense notamment aux travailleurs de la Stib, les agents de la Stib.
03:49 Vous savez, à la Stib, il y a des travailleurs dont les grands-parents travaillaient déjà à la Stib.
03:55 Donc, c'est vraiment une entreprise familiale, si je puis le dire comme ça.
03:57 Et beaucoup sont issus de l'immigration marocaine.
03:59 Et en fait, je trouve qu'on aurait dû mieux le rendre hommage, d'autant plus que je salue en effet les travailleurs, les agents de la Stib pour leur incroyable exercice démocratique.
04:11 Parce que les élections sociales, comme vous le savez très bien, viennent se clôturer.
04:14 Et il y a eu une vivacité démocratique lors de ces élections-là, qui moi, parce que je ne connaissais pas très bien le secteur, qui m'a impressionné.
04:21 Et donc, je tiens à les saluer de ce point de vue-là.
04:23 La Stib et aussi Bruxelles Propreté.
04:25 Exactement, Bruxelles Propreté, l'autre grande entreprise qui, pour le coup, je dois le dire, les agents de Bruxelles Propreté sont celles et ceux qui portent Bruxelles.
04:34 Moi, vraiment, j'ai une fascination hors normes, sans nom, pardon, pour les agents de Bruxelles Propreté.
04:41 Parce qu'en fait, c'est eux qui nettoient tout simplement nos rues.
04:43 Bruxelles, il y a encore des efforts à faire, je le sais.
04:46 Mais en fait, Bruxelles, c'est quand même une ville où il fait agréablement à vivre.
04:50 Et donc, moi, là, je vous avoue, quand je vois lors des débats politiques qui ont lieu pour le moment,
04:58 on a lu dans la Gazette il n'y a pas longtemps que le PS et le MR auraient déjà des préaccords, des accointances politiques.
05:03 Moi, vous savez, ce que je peux dire, c'est que chez Écolo, qu'on se rapproche de n'importe quel parti, jamais aucune alliance ne se fera sur la privatisation du service public.
05:12 On sait que le MR vise Bruxelles Propreté pour la privatiser.
05:15 Avec Écolo, comment on l'a fait sur cette législature ? Comment on le fera toujours ?
05:18 Écolo sera toujours le protecteur des agents de Bruxelles Propreté de la prédation du privé.
05:23 Parce qu'à chaque fois que le privé s'occupe d'un service public, il devient plus cher, il devient moins efficace.
05:27 Et donc, quand on est de gauche, comme l'est Écolo, en fait, pour moi, les agents de Bruxelles Propreté sont les priorités absolues à protéger
05:35 lors de ces prochaines négociations au gouvernement bruxellois.
05:38 – Alors, vous m'avez déjà devancé un petit peu sur le champ politique, justement pour revenir au début.
05:43 Est-ce qu'on peut dire que vous avez une prédisposition pour justement entrer dans le champ politique, proprement dit ?
05:48 Et pourquoi Écolo ?
05:50 – Prédisposition, je ne l'avais pas, dans le sens où à la maison on ne parlait pas politique au Maroc.
05:56 Mais j'ai appris par la suite que j'étais le petit-fils d'un syndicaliste,
06:01 mon grand-père était syndicaliste quand j'étais encore très jeune,
06:04 voire Banné, donc je ne m'en rappelle pas, il ne m'en a jamais parlé.
06:08 Et donc, peut-être que, je ne crois pas que les choses circulent dans le sang,
06:10 mais en tout cas il y a un truc qui a dû être transmis,
06:13 quand il m'emmenait avec lui à la fête de l'UMT, l'Union marocaine du travail,
06:16 quand j'étais jeune je ne savais pas que c'était une fête d'un syndicat,
06:19 mais en tout cas je l'accompagnais.
06:21 Maintenant, je me suis politisé à l'université libre de Bruxelles,
06:24 parce que je me suis engagé au cercle du libre-examen,
06:27 où j'ai eu la chance d'en devenir le président.
06:30 Et donc là, le cercle du libre-examen, c'est un cercle qui anime politiquement
06:34 et intellectuellement le campus et les étudiants et les étudiantes.
06:36 Et donc là, en effet, vous êtes obligé de vous politiser,
06:39 donc quand on est étudiant ou étudiante, au cercle du libre-examen,
06:42 on est plutôt de gauche.
06:43 Et quand moi j'ai eu ma formation en gestion en sciences de l'environnement,
06:47 il était tellement évident qu'après ma formation de Solvay,
06:51 en fait la question du climat, c'est la question sociale du 21e siècle.
06:54 On ne peut plus penser le social sans penser le climat,
06:57 parce que ce qui arrive dans 10-15 ans comme effet de dérèglement climatique
07:01 va toucher les plus précaires d'entre nous d'une manière plus grave.
07:04 Et donc c'est pour ça qu'il faut que ce soit la question primordiale du 21e siècle.
07:08 – C'est un petit peu la colonne vertébrale de votre programme.
07:11 Justement dans votre programme, on va s'intéresser à un premier point,
07:13 la réforme fiscale.
07:15 Vous mettez en avant une fiscalité plus juste,
07:18 qu'est-ce que vous entendez par plus juste ?
07:20 – Plus juste, vous savez le Bureau fédéral du plan,
07:22 qui est en fait l'instance officielle qui fait le chiffrage des mesures
07:26 des programmes politiques, a confirmé il y a une semaine de là
07:29 que le programme écolo, plus que le PS et le PTB, était le plus redistributif.
07:35 Donc c'était celui qui baissait le plus les inégalités.
07:37 Pourquoi ? Parce qu'en fait, nous on pense,
07:40 et c'était un des échecs de la Vivaldi, il faut le dire aussi à cause du MR,
07:43 qui voulait encore que les plus riches deviennent plus riches,
07:46 nous on se dit, il faut absolument baisser la fiscalité sur le travail.
07:50 Ce n'est pas normal aujourd'hui qu'en Belgique,
07:53 qu'un euro de travail soit plus taxé qu'un euro de capital.
07:56 Et donc nous ce qu'on propose, c'est de baisser la fiscalité sur les travailleurs,
08:00 pour leur donner un peu d'oxygène, donc 350 euros nets
08:03 dans la poche des bas et des moyens salaires.
08:06 Mais qui est concerné ? Je pense notamment aux agents de Bruxelles Propreté,
08:09 aux agents de la Stib, aux pires recultrices,
08:11 aux gens qui portent Bruxelles, qui font que Bruxelles tourne.
08:14 Donc ceux-là, ils gagnent 350 euros nets par mois,
08:18 ce qui fait en fait 4 800 euros par an, plus ou moins.
08:22 En fait 4 800 euros par an, c'est quoi ?
08:23 C'est tout simplement avoir la chance d'emmener sa famille en vacances.
08:27 Si ce n'est qu'une semaine, quand on travaille en Belgique,
08:29 on doit pouvoir aller en vacances.
08:30 C'est un droit qu'on a obtenu, qu'on a gratté par les luttes sociales.
08:34 Il faut qu'on le garantisse.
08:36 Ça c'est le premier volet de la réforme fiscale.
08:39 Mais nous, contrairement à la droite, on ne veut pas sucrer le budget de l'État.
08:43 Parce qu'en fait la droite, elle veut baisser la fiscalité sur le travail,
08:46 mais en coupant également dans les services publics.
08:49 Nous, on ne pense pas que les allocataires sociaux,
08:51 les gens qui touchent le chômage, qui sont à la mutualité, etc.,
08:54 ne doivent pas être exclus au bout de deux ans,
08:56 comme le propose le MR ou les engagés.
08:58 Nous, on pense que les gens qui sont allocataires sociaux
08:59 doivent être soutenus par de la formation, de l'accompagnement,
09:02 et non pas de la pénalisation.
09:04 C'est pour ça que nous, on finance cela par une taxe sur les millionnaires,
09:08 sur les gros patrimoines.
09:10 – Justement, c'est la question que j'allais vous poser,
09:11 que ce que vous pensez de cette taxe sur les millionnaires ?
09:15 On sait d'où elle vient.
09:16 – Oui, bien sûr, mais moi je pense que c'est une taxe sur les millionnaires
09:19 qui a toujours été dans les programmes écolo.
09:21 Je pense juste que là, elle arrive davantage sur la mise à l'agenda politique,
09:25 si je peux me permettre comme ça.
09:27 Mais en fait, nous, on pense tout simplement que celles et ceux
09:30 qui ont plus d'un million d'euros ou jusqu'à 5 millions, 50 millions,
09:32 si on leur prend 0,5%, parce que c'est de ça dont on parle,
09:37 0,5%, ces gens ne vont pas s'appauvrir.
09:40 Or, quand vous donnez 350 euros par mois à quelqu'un qui touche 1500, 1600,
09:45 il arrive à 1900, 2000, ça change la vie.
09:48 Ça change littéralement la vie.
09:49 Donc en fait, je pense, et là, nous on l'assume comme écologistes,
09:52 l'État doit jouer son rôle de régulateur
09:54 et réorganiser la solidarité au niveau du pays.
09:56 – Alors, un autre point noir de notre capitale, Bruxelles,
09:59 capitale de l'Europe et la crise du logement qui dure et perdure chez nous,
10:02 plus particulièrement dans certains quartiers,
10:05 où on parle du haut de Bruxelles et du bas de Bruxelles,
10:08 comment on est arrivé à cette situation ?
10:10 – Écoutez, je pense qu'on dit toujours,
10:13 le Belge, il a une brique dans le ventre,
10:16 je pense qu'il a aussi une bagnole dans le ventre, le Belge,
10:18 en tout cas, on l'a découvert ces derniers temps.
10:21 Non, blague à part, je pense que la question du logement,
10:23 moi, quand je suis sur le terrain, je fais campagne,
10:25 même auprès de mes amis, ma famille,
10:27 qui sont plutôt de classe moyenne, inférieure ou de classe populaire,
10:31 en fait, le logement, le prix du logement,
10:34 est passé en 10 ans de 20 à 25% de part dans le revenu,
10:39 maintenant à 35-40%.
10:41 C'est une folie sans nom.
10:43 Donc en fait, les salaires ont augmenté un petit peu,
10:45 mais pas autant que le prix du logement.
10:49 Sachant qu'à Bruxelles, 60% des Bruxellois sont des locataires,
10:53 donc si on doit agir de manière prioritaire, c'est sur les locataires.
10:57 Et donc là, nous, ce qu'on propose, c'est une grille locative
11:02 qui est contraignante.
11:03 C'est-à-dire, en fait, que les propriétaires n'ont plus la liberté absolue,
11:08 comme le marché sauvage, de mettre des prix exorbitants,
11:12 et qu'on devienne, en fait, moi, je pense qu'il y a un risque
11:14 de parisianisation de Bruxelles.
11:16 Si on ne fait rien aujourd'hui, dans 10-15 ans,
11:20 à Bruxelles, pour se payer un 9 m², on doit leur payer 800 euros.
11:23 Eh bien, nous, avec les écologistes, on dit non à ça, on est contre ça.
11:26 Et les écolos au pouvoir s'opposeront à cette parisianisation de Bruxelles.
11:32 D'autant plus, en fait, qu'il y a beaucoup de réponses
11:36 qui sont amenées parfois, notamment par le PS,
11:39 qui dit "il faut construire plus de logements".
11:41 En fait, quand on analyse le nombre de logements à Bruxelles
11:46 comparé au nombre de demandes,
11:47 en fait, il n'y a pas un manque de logements à Bruxelles.
11:49 Il y a un manque de logements accessibles.
11:52 Donc, en fait, il y a plus de logements que de gens.
11:54 Donc, en fait, il faut agir sur le prix,
11:56 pas sacrifier nos espaces verts, notamment,
11:58 qui sont les jardins de ceux qui n'en ont pas.
12:00 – Alors, deux mots, rapidement, toujours dans ce volet,
12:02 les logements sociaux, parfois, il faut attendre 10 ans,
12:05 les cotes étudiants, parfois, 800 euros par mois.
12:07 – Oui, ce qui, encore une fois, c'est une folie,
12:10 sans nom, que des cotes étudiants coûtent 800 euros par mois.
12:13 On n'est pas à Havard, ici.
12:15 Donc, je pense, encore une fois, l'État doit jouer son rôle
12:18 et donc intervenir pour protéger, tout simplement,
12:22 les citoyens face à la prédation du marché.
12:24 En fait, le marché, il est comme ça, s'il n'est pas régulé,
12:26 il asphyxie les plus faibles et enrichit les plus forts.
12:29 Donc, le rôle d'Ecolo, c'est vraiment de venir introduire
12:33 cette grille contraignante des loyers
12:36 pour que celles et ceux qui peuvent se payer un loyer,
12:39 tout simplement, ne sacrifient pas d'autres dépenses,
12:42 notamment comme les soins médicaux ou autre chose.
12:44 – Alors, on parlait tout à l'heure de la couleur verte du climat
12:47 comme étant un peu le squelette de votre parti.
12:49 Une société plus verte, c'est d'ailleurs votre idéal.
12:51 Comment justement avoir, par exemple, Bruxelles plus verte,
12:54 alors qu'il dit plus verte, il dit meilleure santé, plein d'autres choses.
12:57 – Exactement.
12:57 En fait, Bruxelles, c'est une ville qui est moyennement verte.
13:01 On a, sous cette législature, grâce à l'action,
13:03 notamment de ministre Alain Marron, ministre des Espaces verts et de l'environnement,
13:06 on a augmenté ou sécurisé des espaces verts à Bruxelles,
13:10 parce que, moi, personnellement, je sais que chez Ecolo,
13:13 il y a des gens qui sont rentrés chez Ecolo
13:16 par l'amour de la biodiversité, des oiseaux, des libellules, des espaces verts.
13:20 Ce n'est pas mon cas.
13:21 Moi, je pense que les espaces verts sont nécessaires pour les gens.
13:25 En fait, quand on voit tous les rapports scientifiques
13:28 et nous disent, dans 10, 15 ans, à Bruxelles,
13:32 il fera entre 35 et 40 degrés dès le mois de mai, mois d'avril.
13:37 Déjà, quand il fait 30 degrés à Bruxelles,
13:39 on dit qu'il fait douf à Bruxelles, comme on dit aux Bruxellaires,
13:42 en fait, on se sent asphyxié.
13:44 Imaginez 30 à 40 %, qui va en souffrir le plus ?
13:47 Ce sont les personnes les plus précaires,
13:49 qui vivent dans les zones les plus bétonnées,
13:50 dans les quartiers les plus populaires.
13:52 Et donc, c'est là où, nous, on introduit des espaces verts nécessaires.
13:56 Vous savez, moi, j'ai grandi au Maroc.
13:58 Au Maroc et dans les pays du Sud, il y a beaucoup d'arbres.
14:01 Ce n'est pas un amour, il y a peut-être un amour de la verdure,
14:04 mais en fait, c'est une nécessité vitale,
14:06 parce qu'une rue où il y a beaucoup d'arbres,
14:09 il y a 10 à 15 degrés en mois
14:11 que quand il y a le canyard à côté sur le béton.
14:13 Et donc, avoir des arbres en ville,
14:15 c'est baisser la température et donc sauver des vies littéralement.
14:18 Parce que quand on pense notamment à des logements sociaux,
14:20 les grands tours, vous savez,
14:23 quand il fera 35, 40 degrés, voire 45 degrés,
14:25 dans les logements sociaux,
14:26 où tu as sûrement nos padrés et nos madrés,
14:29 qui auront 70 ans, 80 ans, qui vivront là,
14:33 en fait, leurs appartements, qui sont mal isolés,
14:35 vont devenir des micro-ondes, les canicules.
14:38 Quand on a vu en France, il y a eu des vagues de morts de personnes âgées.
14:41 En fait, exactement.
14:43 À Bruxelles, ce qui arrive, c'est pire.
14:45 Et donc, quel est le rôle du politique ?
14:47 C'est de protéger et d'anticiper ces malheurs qui vont arriver.
14:50 Et donc, comment on le fait ?
14:52 On verdurise la ville pour les gens, pas contre les gens.
14:55 – Une société plus verte, une Bruxelles aussi plus mobile.
14:58 Quelques mots, good move, bad move ?
15:01 – Moi, vous savez, je ne rentre pas dans le jeu good move, bad move,
15:04 parce que beaucoup de partis politiques
15:06 en ont fait un drapeau de leur non-vision de Bruxelles.
15:09 Parce qu'en fait, moi, j'aimerais bien qu'on puisse discuter du fond de good move,
15:14 factuellement, en quoi ça empêche les gens.
15:16 Il y a des choses qui ont été mal faites, mal calibrées,
15:19 mais comme partout en politique, on adapte.
15:21 La politique, on propose un projet, on le teste, on l'adapte, on réadapte.
15:25 Moi, le problème, c'est que la responsabilité des autres partis
15:28 qui ont agité ce drapeau pour jouer sur les crispations
15:31 et les frustrations des gens qui sont au volant
15:34 et qui sont légitimement énervés par moment,
15:37 et je les comprends, il faut les entendre, il faut réadapter.
15:40 Maintenant, il faut juste se dire que le problème qu'il y a eu
15:45 avec la circulation et le mot good move,
15:48 c'est que beaucoup de travaux,
15:51 beaucoup de mauvaises circulations étaient dues à des travaux dans les tunnels.
15:55 Parce qu'en fait, pendant dix ans, il n'y a pas eu de travaux dans les tunnels
15:58 et ces tunnels allaient s'effondrer.
15:59 Donc, on peut nous en vouloir pour beaucoup de choses chez Ecolo,
16:02 mais pas de ne pas prendre nos responsabilités en main
16:05 et vouloir réparer ce qui n'a pas été fait auparavant.
16:08 Ces limites, j'ai envie de dire, c'est pour les automobilistes,
16:10 c'est une question de sécurité routière
16:12 que de devoir faire des travaux dans ces tunnels,
16:15 tout simplement pour qu'ils ne s'effondrent pas sur les automobilistes.
16:18 Et donc, je préfère qu'on nous déteste, entre guillemets,
16:20 parce qu'on veut sauver des automobilistes d'un tunnel qui s'effondre,
16:24 plutôt qu'on nous poursuit par la suite parce que vous n'avez rien fait.
16:27 Oui, ça a été un peu plus fluide, mais en effet, il y a eu un accident.
16:30 – Alors, je vais poser une question à Hamza Benakbib,
16:33 une question qui n'était pas prévue dans le programme,
16:35 à propos des futurs élus.
16:38 Est-ce que vous pensez, certains le pensent en tout cas,
16:40 qu'il faudrait à mi-mandat peut-être demander justement des comptes
16:44 à ces politiques qui proposent et disposent ?
16:47 – Écoutez, très bonne question.
16:49 Je pense que les écologistes le sentent,
16:52 et je pense le dire avec certitude et assurance.
16:55 Le parti qui défend le plus la question de démocratie interne,
16:59 le fait d'inclure les citoyens davantage dans les processus participatifs,
17:02 et donc, ce qu'on dit "accountability" en anglais,
17:06 c'est-à-dire que les élus puissent rendre des comptes pour leur mandat.
17:13 Moi, là, comme ça, philosophiquement, je suis plutôt pour cette proposition.
17:17 Maintenant, il faut juste voir comment la mettre en œuvre sans que ça…
17:21 La technicité, en fait, la question de la démocratie,
17:23 la technicité joue beaucoup, en fait, parfois.
17:25 Et donc, que les élus puissent avoir un outil pour au moins
17:29 faire un vote de méfiance contre un député ou une députée,
17:32 en fait, why not ? Vu que ça existe au Parlement.
17:34 C'est-à-dire, en fait, les groupes parlementaires peuvent voter
17:38 un vote de méfiance contre un gouvernement, que sais-je.
17:40 Alors, pourquoi pas ? Pourquoi pas ? Contre un député ou une députée.
17:43 – Alors, le temps passe très très vite, il nous reste encore quelques minutes,
17:46 deux petites questions. On est à quelques jours du fameux 9 juin.
17:50 On a un sentiment général, ici, au niveau de la société civile,
17:54 que bon, les élections sont là, mais on n'a pas l'impression
17:56 qu'il y ait cet engouement. Comment faire, justement,
17:58 mis à part les états-majors politiques qui sont, bien sûr,
18:01 la tête dans le guidon, comment faire, justement, pour amener
18:03 les Bruxelloises et les Bruxellois à s'intéresser un peu plus
18:06 à ces prochaines élections ?
18:08 – Oui, c'est un chantier vraiment, vraiment super important.
18:12 Vous mettez le doigt là sur quelque chose de, je dirais pas de grave,
18:16 mais qu'il faut prendre à bras-le-corps.
18:19 Moi, vous savez, je pense que je dis toujours, quand je vais en débat
18:22 dans les écoles, avec des jeunes, parce que c'est les jeunes
18:25 qui doivent aller voter, je leur dis, si tu t'occupes pas
18:28 de la politique, la politique, elle, elle s'occupe de toi.
18:31 Il faut absolument aller voter, parce que quand on ne vote pas,
18:34 on donne la chance à d'autres de se mobiliser et de voter
18:38 pour des politiques qui vont nous impacter.
18:41 Donc, c'est une question vraiment de devoir citoyen,
18:44 mais en plus, c'est d'un intérêt purement personnel.
18:46 Moi, j'ai envie de leur dire, c'est dans votre intérêt personnel.
18:49 Moi, à mon petit niveau, vous savez, quand j'ai fait campagne,
18:53 quand j'ai lancé cette campagne-là, je me suis dit, il faut raconter
18:56 un autre récit de l'écologie politique.
18:58 Et donc, j'ai défendu, je me suis dit, un concept d'écologie du kiff.
19:01 Parce qu'en fait, je me dis, il faut que les gens puissent kiffer leur vie
19:04 et non pas la subir, et que l'écologie politique,
19:06 c'est une réponse pour avoir une vie agréable dans le futur.
19:09 Et donc, il y a beaucoup de gens qui sont sensibles
19:12 et qui répondent positivement à cette proposition que j'ai faite,
19:14 parce qu'ils se disent, en fait, ah oui, en fait, il y a moyen
19:16 qu'on lutte pour une meilleure vie, un meilleur cadre de vie,
19:21 tout en étant joyeux, tout que ce soit chouette, sans de privation,
19:25 comme ça en a pu être caricaturé dans le passé.
19:27 Et donc là, moi, je dis, une écologie du kiff pour tout le monde,
19:31 le kiff généralisé, et là, on arrive, en fait, moi, pour le coup,
19:34 beaucoup de jeunes sont plus sensibles à ce message-là.
19:36 Vous savez, sur mes réseaux sociaux, sur Instagram,
19:38 j'invite vos auditeurs à aller voir, je fais même des recettes de cuisine,
19:41 parce que j'adore cuisiner, et je pense que l'écologie du kiff
19:44 et le plaisir commencent dans l'assiette.
19:46 Et donc, je pense que la politique doit être joyeuse,
19:49 et comme ça, un futur enchantant, en fait, ça se raconte en politique,
19:52 au lieu d'agiter les peurs, comme le font, en fait, la droite.
19:55 L'écologie du kiff. Voilà la conclusion de Hamza Abedagbir.
19:59 Je vous rappelle que vous êtes candidat écolo
20:00 aux prochaines élections fédérales, quatrième à la Chambre.
20:03 Merci d'être venu nous présenter un petit peu votre programme.
20:05 Merci beaucoup pour l'invitation.
20:07 Avec plaisir. On se retrouve dans quelques instants
20:08 pour la suite de votre Cœur four de l'info.