Cour Pénale Internationale ; Incarville ; Notre faux ami l'Amérique ?

Sud Radio

Avec Olivier Pardo, avocat et ancien magistrat ; Jean-Marie Viala, avocat au barreau de Paris ; Marc Rousset, auteur de "Notre faux ami l'Amérique" publié aux éditions Librinova.  Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h à 14h sur #SudRadio. --- Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry   ———————————————————————  ▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru   Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/   ———————————————————————   Nous suivre sur les réseaux sociaux   ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498 ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/ ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr ———————————————————————  ☀️ Et pour plus de vidéos de Bercoff dans tous ses états : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQe5oKZlhHutOQlGCq7EVU4  ##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2024-05-22##

Transcript

00:00:00 [Musique]

00:00:02 Sud Radio Bercov dans tous ses états

00:00:05 [Musique]

00:00:06 Nous sommes en guerre

00:00:07 [Musique]

00:00:13 [Musique]

00:00:29 [Musique]

00:00:53 Hier encore, j'avais 20 ans, hier encore

00:00:56 et aujourd'hui Charles Aznavour, aujourd'hui aurait eu 100 ans

00:01:01 Hommage à un chanteur, un grand chanteur, un grand compositeur, un grand poète

00:01:06 C'est pas mal du temps que la France avait des poètes, il y en a encore

00:01:10 mais l'espèce se fait quand même de plus en plus rare

00:01:14 Mais nous allons parler évidemment de beaucoup de choses

00:01:18 Nous allons parler de la guerre, nous allons parler de la cour pénale internationale

00:01:23 De quoi s'agit-il, de quoi est-elle le nom en appelant à juger, à inculper

00:01:30 Israël d'un côté, Netanyahou d'un côté et les leaders du Hamas de l'autre

00:01:34 On va en parler avec Olivier Pardo, avocat et ancien magistrat

00:01:38 qui d'ailleurs réussit l'exploit à être à la fois l'avocat de Zemmour et de Rachida Datis

00:01:42 ce qui est une chose intéressante

00:01:44 Ensuite on va parler avec un autre avocat, Jean-Marie Vialla

00:01:48 de ce qui s'est passé dans ce fourgon pénitentiaire

00:01:53 où trois personnes ont tiré à vue, ont tué trois policiers

00:01:59 et ont fait fuir Mohamed Amra, multirécidiviste, narcotrafiquant

00:02:05 La justice, où elle est et comment ça fonctionne

00:02:09 Et puis les tanguis, les tanguis, de plus en plus de gens vivent chez leurs parents

00:02:15 Oui, jusqu'à 29 ans, 30 ans, l'espèce est en pleine expansion

00:02:21 Et dans une dernière partie de l'émission, nous allons parler d'un livre très provocateur

00:02:27 C'est celui de Marc Rousset, qui a écrit "Notre faux ami l'Amérique"

00:02:33 Lui, il plaide pour que l'Europe se fasse avec la Russie

00:02:38 Évidemment, aujourd'hui, ça fait provocation comme on dit

00:02:42 On va en parler avec lui, on va lui demander pourquoi il défend cette thèse-là

00:02:47 A tout de suite !

00:02:50 Sud Radio Bercov, dans tous ses états, midi 14h

00:02:54 André Bercov

00:02:55 Ici Sud Radio, les Français parlent au français

00:03:03 Je n'aime pas la blanquette de veau, je n'aime pas la blanquette de veau

00:03:09 Sud Radio Bercov, dans tous ses états

00:03:12 On le sait, le procureur général de la Cour pénale internationale a demandé lundi

00:03:19 L'émission de mandats d'arrêt contre Benjamin Netanyahou, Premier ministre d'Israël

00:03:24 Son ministre d'alliance, Yoav Galan

00:03:26 Et contre Ismail Haniyeh, Yahya Sinwar et Mohamed Def, trois responsables du Hamas

00:03:33 Pourquoi ? On va en parler

00:03:36 Et affamé délibérément des civils, homicide internationale, extermination et/ou meurtre

00:03:44 Pour Netanyahou et Yoav Galan

00:03:46 Pour extermination, viol et autres formes de violence sexuelle

00:03:50 Et la prise d'otages en tant que crime de guerre

00:03:53 Contre les leaders du Hamas

00:03:56 De quoi la Cour pénale internationale est-elle le nom ?

00:03:59 On en parle tout de suite avec Olivier Pardot

00:04:02 Sud Radio Bercov, dans tous ses états

00:04:05 Le fait du jour, d'où Michel Sardou, la justice

00:04:08 Oui, on va en parler, évidemment, la justice

00:04:11 Que fait-on au nom de la justice ?

00:04:13 Et précisément dans ce drame qui se vit actuellement au Proche-Orient

00:04:19 Olivier Pardot, bonjour

00:04:21 Bonjour

00:04:22 D'abord, je voudrais rappeler, donc, la Cour pénale internationale

00:04:26 Qu'est-ce que c'est ? Rappelons-le

00:04:28 Quel pouvoir est-là ? Quel pouvoir exécutoire ou pas est là ?

00:04:31 De quoi s'agit-il ?

00:04:33 C'est une Cour qui est chargée, non pas de juger des états

00:04:37 Comme la Cour internationale de justice

00:04:41 Et souvent la confusion est faite

00:04:43 Vous avez d'un côté la Cour pénale internationale

00:04:45 Oui

00:04:46 Qui est chargée de viser des personnes, des dirigeants

00:04:50 Pas des états

00:04:51 Pas des états

00:04:52 D'accord

00:04:53 Et la Cour internationale de justice

00:04:55 Qui dépend de l'Organisation des Nations Unies

00:04:57 C'est-à-dire qui se trouve à New York

00:05:01 Elle est chargée de juger des états

00:05:03 D'accord

00:05:04 Et vous avez eu deux procédures

00:05:06 Une procédure devant la Cour internationale de justice

00:05:08 A la demande de l'Afrique du Sud

00:05:10 Qui a entraîné une prédécision de la Cour internationale de justice

00:05:14 Qui a été complètement tordue

00:05:17 Puisque la Cour internationale de justice avait dit

00:05:20 Nous demandons à Israël d'éviter tout acte de génocide et tout génocide

00:05:26 Jamais la Cour internationale de justice n'a dit

00:05:29 Qu'Israël avait commis un génocide

00:05:31 D'ailleurs, la Cour internationale de justice

00:05:33 Qui aurait pu demander l'arrêt de l'intervention israélienne

00:05:38 Ne l'a pas faite

00:05:39 Vous pensez bien que s'il y avait eu un génocide avéré

00:05:42 Elle aurait exigé cela

00:05:44 Et de l'autre côté, vous avez la Cour pénale internationale

00:05:47 Qui, elle, juge des individus

00:05:50 D'accord

00:05:51 Des chefs d'état

00:05:52 Des ministres

00:05:54 Des ministres, des responsables

00:05:56 D'accord

00:05:57 Et c'est dans ce cadre-là

00:05:59 Que le procureur général, près de la Cour pénale internationale

00:06:03 A demandé un mandat d'arrêt

00:06:07 A l'intention des personnes que vous avez citées

00:06:10 Ce mandat d'arrêt va être examiné par la Chambre préliminaire

00:06:14 Qui correspond, si vous voulez, à notre juridiction d'instruction

00:06:18 D'accord

00:06:19 Qui, elle, est en capacité de délivrer ou non ce mandat d'arrêt

00:06:24 Après qu'elle est délibérée, qu'elle est enquêtée, etc.

00:06:26 Alors, qu'elle est examinée, les preuves

00:06:29 D'accord

00:06:30 Et vous faites bien de parler d'enquête

00:06:32 Parce que, là, où le procureur a montré sa partialité et s'est fourvoyé

00:06:40 C'est sur deux points

00:06:42 Le premier point, c'est qu'il est saisi, dès le 8 octobre

00:06:46 Des exactions du Ramas

00:06:49 Elles sont documentées, et elles sont si bien documentées

00:06:52 Qu'elles sont documentées par le Ramas lui-même

00:06:55 Il a eu cette abomination de filmer les exactions, viols, tortures qu'il infligeait

00:07:01 Donc, il avait ce dossier-là

00:07:03 Il pouvait agir immédiatement

00:07:06 Et il a attendu sept mois pour faire une délivrance de ce mandat d'arrêt

00:07:16 Pour remettre dans le même panier

00:07:19 Et c'est ça l'abjection

00:07:21 Les victimes et les auteurs des actes

00:07:26 Sauf qu'il y a eu depuis des bombardements à Gaza, des milices mortes, etc.

00:07:30 Très bien, sauf que, deuxième argument purement factuel

00:07:35 Qui montre sa partialité, objectivée

00:07:39 C'est que, ses équipes devaient se rendre en Israël

00:07:44 Pour interroger les procureurs israéliens

00:07:49 Parce que, pour être pédagogue mais rapide

00:07:52 La Cour Pénale Internationale agit sur le principe de complémentarité

00:07:57 C'est-à-dire, elle n'agit qu'à la condition que les Etats

00:08:01 N'aient pas la capacité ou la possibilité

00:08:05 De lancer eux-mêmes des enquêtes et des actions

00:08:09 Or, s'il y a bien un pays au monde

00:08:12 Où les dirigeants, qu'ils soient premiers ministres ou présidents

00:08:16 Sont visés par des enquêtes, c'est bien Israël

00:08:21 Et s'il y a bien un homme qui est au courant

00:08:23 Qu'il peut être jugé par sa propre justice, c'est bien Benjamin Netanyahou

00:08:28 Contre lequel il y a énormément de manifestations en Israël même en ce moment

00:08:32 Mais n'oubliez pas qu'il y a eu un président de l'Etat d'Israël

00:08:35 Qui est allé en prison pour des affaires de viol

00:08:38 Il y a un premier ministre, M. Olmer, qui a été en prison pour des histoires de pré-verrication

00:08:43 Donc vous voyez bien que là, ça ne tient pas

00:08:46 Donc ils n'ont pas envoyé la Cour pénale internationale

00:08:50 Le procureur n'a pas envoyé ses collaborateurs en Israël pour...

00:08:55 Alors, ils devaient y aller juste avant l'annonce

00:09:01 La visite a été annulée et l'annonce a été faite par le procureur

00:09:05 Sur une chaîne de télévision

00:09:08 Pas à vous que je veuille dire que c'est pas mal d'aller dans une chaîne de télévision

00:09:11 La première des choses c'était d'aller voir cela

00:09:14 C'est pour ça qu'on dit que c'est le premier Etat démocratique qui est visé

00:09:19 Parce que dans un Etat démocratique, vous avez une justice qui est indépendante

00:09:23 Donc la Cour pénale internationale n'a pas à agir quand il y a la police

00:09:30 - Je vais vous dire que les gens qui ont la tenue raide

00:09:33 Qui sont généralement jadis d'origine allemande

00:09:36 Qui ne plaisantent pas du tout

00:09:38 Et là-bas, c'est pas la peine d'expliquer que vous êtes juif

00:09:41 Et que donc on va s'arranger entre vous, tout le monde est juif

00:09:44 Donc, icône et icône sec

00:09:46 - Pas tout à fait, mais oui, non bien sûr

00:09:48 Alors, vous avez une justice qui est indépendante

00:09:51 Et qui est indépendante

00:09:53 Et qui est indépendante

00:09:55 Et qui est indépendante, tout le monde est juif

00:09:57 Donc icône et icône sec

00:09:59 - Pas tout à fait, mais oui, non bien sûr

00:10:01 Mais Olivier Bardot, c'est important d'expliquer

00:10:04 De mettre effectivement le tableau

00:10:06 Maintenant, la Cour pénale internationale

00:10:09 Corrigez-moi si je me trompe

00:10:11 Ne dispose d'aucune force de police pour faire appliquer ses mandats

00:10:14 Et s'appuie sur le bon vouloir de ses Etats membres

00:10:16 Pour exécuter ses décisions

00:10:18 C'est-à-dire la Cour pénale

00:10:20 Parce qu'on se rappelle que Vladimir Poutine a été

00:10:22 Effectivement, il a un mandat d'arrêt contre lui

00:10:24 Par la Cour pénale internationale

00:10:26 - Alors, il y a 124 Etats qui sont membres

00:10:28 De la Cour pénale internationale

00:10:30 Et donc, ils s'engagent à mettre

00:10:32 En marche

00:10:35 Leur pouvoir et leur puissance coercitive

00:10:39 Pour arrêter toute personne qui est visée par le mandat d'arrêt

00:10:43 Qu'est-ce que ça signifie en clair ?

00:10:45 Ça signifie que M. Poutine ne viendra pas en France

00:10:48 Ne viendra pas en Angleterre

00:10:49 Ne viendra pas dans tous les pays signataires

00:10:51 Parce qu'il a un risque

00:10:53 De se faire arrêter

00:10:55 - D'accord

00:10:56 - Ça c'est exécutoire

00:10:58 - Ça c'est exécutoire

00:10:59 C'est-à-dire que, une fois, parce que dans le cas de Poutine

00:11:01 C'est pas une requête

00:11:03 - Non, non, mais c'est un mandat d'arrêt

00:11:05 - C'est déjà un mandat d'arrêt délivré par la Chambre préliminaire

00:11:07 Et donc, vous voyez la conséquence

00:11:10 Ça voudrait dire que

00:11:12 Benjamin Netanyahou ne pourrait

00:11:14 Aller que dans des pays qui ne sont pas membres

00:11:16 De la Cour pénale internationale

00:11:18 - Oui, il n'en reste pas beaucoup

00:11:19 Si les Etats-Unis ne sont pas membres

00:11:21 - Les Etats-Unis ne sont pas membres

00:11:22 - La Russie non plus

00:11:23 - Ne sont pas membres

00:11:24 Et donc, pourraient s'y rendre

00:11:26 - D'accord

00:11:27 - Mais, ça limite

00:11:28 Et puis, l'abjection c'est d'avoir mis sur le même plan

00:11:32 Les Ramas

00:11:35 Le Ramas qui est une organisation terroriste

00:11:36 - Qui n'est pas un Etat

00:11:37 - Qui est une organisation terroriste

00:11:38 Mais, vous voyez

00:11:40 Le procureur a joué

00:11:43 Par exemple, dans son communiqué

00:11:45 Il dit "les exactions commises dans l'Etat de Palestine"

00:11:48 Or, vous savez parfaitement

00:11:51 Que l'Etat de Palestine n'est pas reconnu

00:11:54 Qu'il a un siège

00:11:56 Qui est un siège d'observation

00:11:58 A l'Organisation des Nations Unies

00:11:59 Que la France ne reconnaît pas l'Etat de Palestine

00:12:01 Et que tout a de ses...

00:12:02 Le terme même utilisé

00:12:04 Est un terme provocateur

00:12:06 Il a fait de la politique

00:12:07 Il a fait quelque chose qui va

00:12:09 Pas t'ennuire à Israël

00:12:11 Parce qu'il y a eu une telle réaction

00:12:13 Que c'est surtout la Cour pénale internationale

00:12:15 Qui va en prendre plein la figure

00:12:17 Cela dit, quelques Etats sont en train de reconnaître

00:12:19 Un Etat palestinien

00:12:21 Vous le savez, la Norvège et ailleurs

00:12:22 Mais, ce qui est quand même intéressant

00:12:24 Nous allons prendre Julien

00:12:25 Qui nous appelle de Marseille

00:12:26 Mais, je rappelle

00:12:28 Le journaliste, l'excellent journaliste

00:12:30 Jean Quatremer

00:12:31 A rappelé ceci

00:12:32 Il dit "rappelons déjà que la Cour pénale internationale

00:12:35 N'a émis aucun mandat d'arrêt

00:12:37 Contre Bachar el-Assad

00:12:38 Ni contre les Houthis

00:12:40 Ni contre Erdogan qui massacrait les Kurdes

00:12:42 Ni contre Xi Jinping

00:12:44 Qui génocide les Ouïghours

00:12:45 Les musulmans Ouïghours

00:12:46 Ni aujourd'hui aux Darfous ou au Congo

00:12:49 Où il y a de véritables génocides

00:12:51 Il faut le rappeler

00:12:52 Donc, on peut se poser la question

00:12:54 Olivier Pardo, juste je voudrais

00:12:56 Donner la parole à Julien

00:12:58 Bonjour Julien

00:12:59 - Oui, bonjour André, bonjour M. Pardo

00:13:02 Une question, vous dites que la Cour pénale internationale

00:13:05 A été créée pour juger les jeunes qui ne peuvent pas vivre chez eux

00:13:07 - Qui ne peuvent pas, pardon ?

00:13:09 - Qui ne peuvent pas vivre dans leur pays

00:13:12 Par leur propre justice

00:13:13 C'est bien ça qu'il a dit

00:13:14 - Oui, voilà

00:13:16 Vous voyez, vous prenez l'exemple

00:13:17 Qu'il y a des anciens présidents qui ont été condamnés

00:13:20 Mais ils ont été condamnés pour viol

00:13:21 Et pas dans le cadre d'une guerre

00:13:22 Là, le problème c'est que c'était le cabinet de guerre

00:13:24 Qui fait la guerre

00:13:25 C'est pas que M. Netanyahou et M. Galland

00:13:28 Et que c'est l'Union Nationale

00:13:30 Je pense pas qu'en Israël ils jugeront eux-mêmes

00:13:34 Après ils se sont fait attaquer

00:13:35 Après le programme du 7 octobre

00:13:36 Je pense pas qu'ils jugeront eux-mêmes M. Netanyahou

00:13:39 Après peut-être que c'est partisan

00:13:40 Mais comme pour M. Poutine c'est partisan

00:13:42 Soit elle n'existe pas cette cour

00:13:45 Et alors on fait une table rase de tout le monde

00:13:47 Et on l'arrête

00:13:48 On la laisse faire, c'est tout

00:13:50 - Olivier Bardot

00:13:52 - Alors la réponse c'est que

00:13:54 Quand il y a eu la guerre

00:13:56 Que l'on a appelée la guerre de Kipour

00:13:58 En 1973

00:14:00 Mme Goldheimer a été jugée

00:14:03 Au travers d'une commission extrêmement forte

00:14:06 Et extrêmement réelle

00:14:08 Ce qu'il faut savoir c'est qu'en Israël

00:14:09 Vous avez 20% de la population

00:14:12 Qui sont des arabes israéliens

00:14:14 Vous avez un parti qui s'appelle le parti Ram

00:14:16 Qui est représenté à la Knesset

00:14:19 Ou qui a été représenté

00:14:20 Il a même fait partie d'une alliance

00:14:22 Qui est un parti islamiste

00:14:24 Ceux-là saisiront à coup sûr

00:14:28 La juridiction israélienne

00:14:31 A l'encontre de Netanyahou

00:14:34 Le moment venu

00:14:35 C'est à dire sur le 7 octobre

00:14:39 Pourquoi il y a eu le 7 octobre

00:14:41 Pourquoi cette défaillance énorme

00:14:43 - Pourquoi le Hamas n'est plus rentré comme dans du beurre

00:14:45 - Et ils jugeront également

00:14:48 Sur les conséquences de l'attaque

00:14:51 Et les conséquences de l'attaque

00:14:53 Tous les jours, vous savez

00:14:54 Tous les soldats israéliens

00:14:56 Ont une caméra sur leur casque

00:14:59 Ils n'ont pas une caméra pour le plaisir

00:15:03 Ils ont une caméra parce que

00:15:06 Chaque fois qu'il y a une intervention

00:15:08 Ils sont soumis à des contrôles, des vérifications

00:15:13 Moi j'ai assisté par exemple

00:15:15 A une entrée de soldats dans une maison

00:15:19 Palestinienne

00:15:21 Où les Palestiniens se sont plaint

00:15:23 Que de l'argent avait été dérobé

00:15:25 Il y a eu un jugement des soldats

00:15:29 Il faut bien comprendre

00:15:30 On est vraiment dans un système

00:15:33 Alors après la guerre, c'est la guerre

00:15:35 Et j'insiste sur un fait

00:15:37 Vous savez, nous les français

00:15:40 Nous avons bombardé Mossoul, Raqqa

00:15:45 - Et il y a eu des milliers de civils morts

00:15:47 - Des milliers de civils morts

00:15:48 Parce qu'on voulait éliminer l'Etat islamique

00:15:54 La Cour pénale internationale

00:15:56 Si on suit la jurisprudence

00:15:59 Qui est en train de vouloir être mise en place

00:16:01 Par M.Kahn

00:16:04 Cette Cour pénale internationale

00:16:06 Serait parfaitement en droit

00:16:08 D'aller juger M.Hollande

00:16:10 Pour ces faits-là

00:16:11 C'est-à-dire qu'on va être complètement désarmé

00:16:15 - Alors on va en parler tout de suite

00:16:16 Après cette petite pause

00:16:18 Olivier Pardo

00:16:19 Nous allons continuer

00:16:20 Beaucoup de gens nous appellent

00:16:21 D'ailleurs là-dessus

00:16:22 Parce que c'est évidemment

00:16:23 C'est très très délicat

00:16:25 Je voudrais parler des conséquences

00:16:27 Des conséquences possibles

00:16:28 Après cette petite pause

00:16:29 Vous allez avoir la parole

00:16:30 0826 300 300

00:16:32 Pour réagir et poser toutes vos questions

00:16:33 A tout de suite sur Sud Radio

00:16:35 Sud Radio Bercov

00:16:37 Dans tous ces états

00:16:38 Appelez maintenant pour réagir

00:16:40 0826 300 300

00:16:42 Ici Sud Radio

00:16:45 Les français parlent au français

00:16:50 Les carottes sont cuites

00:16:53 Les carottes sont cuites

00:16:55 Sud Radio Bercov

00:16:57 Dans tous ces états

00:16:58 Quelles sont les conséquences

00:17:00 De la demande du Procureur Général

00:17:02 De la Cour Pénale Internationale

00:17:04 Qui a demandé des mandats d'arrêt

00:17:07 L'émission d'un mandat d'arrêt

00:17:08 Contre Beniamin Netanyahou

00:17:09 Et son ministre de la Défense

00:17:11 Yoav Galante

00:17:12 Ainsi qu'avec les trois responsables

00:17:13 Deux trois responsables du Hamas

00:17:16 Suite à ce qui s'est passé le 7 octobre

00:17:18 Et suite à ce qui se passe aujourd'hui

00:17:20 Et qui continue

00:17:22 Et c'est dramatique ce qui se passe

00:17:25 En fait Olivier Pardot

00:17:27 Du point de vue justement

00:17:29 De votre point de vue juridique etc

00:17:31 Qu'est-ce qui va se passer là

00:17:34 Et quelles sont effectivement

00:17:36 Les possibles conséquences

00:17:38 Alors, qu'est-ce qui va se passer

00:17:40 La Chambre Préliminaire

00:17:43 Va devoir statuer sur la requête du Procureur

00:17:46 La difficulté c'est que

00:17:48 Israël ne reconnaissant pas

00:17:50 La Cour Pénale Internationale

00:17:52 N'est pas parti en tant que tel

00:17:54 En tant qu'état

00:17:56 Donc est-ce que Beniamin Netanyahou

00:17:58 Yoav Galante vont

00:18:00 Diligenter des avocats officiellement

00:18:02 Pour apporter la contradiction

00:18:04 Des témoignages pour apporter la contradiction

00:18:07 Contradiction qui se fait sur deux terrains

00:18:09 D'abord ce que vous me dites n'est pas vrai

00:18:11 Sur trois terrains

00:18:13 Ensuite j'ai le principe de complémentarité

00:18:15 Vous n'êtes pas compétent parce que ma justice

00:18:17 Pourrait éventuellement me poursuivre

00:18:19 Et troisième point

00:18:21 C'est l'imputabilité

00:18:23 C'est-à-dire pourquoi vous dites que c'est moi

00:18:25 Et Yoav Galante

00:18:27 Pourquoi vous ne dites pas que c'est tout le cabinet de guerre

00:18:29 Pourquoi vous ne dites pas que c'est tout le monde

00:18:31 Pourquoi vous m'imputez à moi

00:18:33 Tout le gouvernement

00:18:35 Pourquoi vous me prenez moi et pas d'autres

00:18:37 Donc ce qui est une défense

00:18:39 Que je dirais une défense d'avocat

00:18:41 C'est-à-dire une défense d'avocat

00:18:43 C'est pas une défense de principe en disant

00:18:45 La Cour Pénale est illégitime

00:18:47 C'est une défense en invoquant la procédure

00:18:49 Les faits, les éléments point par point

00:18:51 D'accord

00:18:53 Imaginons qu'à Dieu ne plaise

00:18:55 Que la Chambre Préliminaire

00:18:57 Décide de délivrer

00:18:59 Le mandat d'arrêt

00:19:01 Ce qui peut arriver

00:19:03 A ce moment là, ça voudrait dire que les 124 Etats

00:19:05 Membres qui ont

00:19:07 Comme ça a été dit, ratifiés

00:19:09 Signés et qui sont membres

00:19:11 Devront mettre en place

00:19:13 Leur police

00:19:15 Pour arrêter, comme quand vous avez un mandat d'arrêt

00:19:17 Que ce soit les trois

00:19:19 Etats-Unis, le Pays de l'Amaz, ou que ce soit

00:19:21 Netanyahou ou Egaland

00:19:23 Vous imaginez ce que ça peut vouloir dire

00:19:25 Outre l'humiliation faite

00:19:27 A Israël, qui a déjà bien commencé

00:19:29 Vous imaginez ce que ça peut vouloir dire

00:19:31 Sur le terrain diplomatique

00:19:33 Ça veut dire que plus de possibilité de voyage

00:19:35 Pour Benjamin Netanyahou

00:19:37 Si ce n'est aux Etats-Unis

00:19:39 Heureusement

00:19:41 Et puis

00:19:43 C'est là, ce que l'on ressent

00:19:45 Aujourd'hui c'est qu'il y a deux défenses

00:19:47 Il y a la première défense

00:19:49 Qui a été celle de Benjamin Netanyahou

00:19:51 Jusqu'à présent, qui était une défense

00:19:53 En essayant

00:19:55 De se tourner

00:19:57 Vers tous les Etats démocratiques qui le soutiennent

00:19:59 En disant "Vous ne pouvez pas laisser faire ça"

00:20:01 Donc c'est ce que

00:20:03 M.Kahn a considéré comme étant des pressions

00:20:05 Sur lui-même

00:20:07 C'était la démonstration que juridiquement ça ne tenait pas

00:20:09 Que c'était dangereux pour les Etats eux-mêmes

00:20:11 La deuxième

00:20:13 Défense c'est aujourd'hui

00:20:15 Et il en a tous les arguments

00:20:17 La décrédibilisation

00:20:19 Du procureur

00:20:21 Et de la Cour Pénal internationale

00:20:23 Notamment via les Etats-Unis

00:20:25 Puisqu'il y a une demande qui est faite pour que

00:20:27 Les Etats-Unis prennent des sanctions

00:20:29 A l'égard du procureur

00:20:31 Et à l'égard de la Cour Internationale de Justice

00:20:33 Et puis il y a une troisième défense

00:20:35 Qui à mon sens est la vraie défense

00:20:37 Qui est la défense en disant

00:20:39 "Assez jouer, assez faire de la politique

00:20:41 Maintenant

00:20:43 On va regarder juridiquement

00:20:45 Ce qu'il y a dans l'enquête

00:20:47 Pourquoi vous n'êtes pas venu en Israël ?

00:20:49 Pour interroger les personnes ?

00:20:51 Tout le monde peut aller en Israël

00:20:53 Je sais bien que tout le monde

00:20:55 Peut pas aller interroger M.Sinouar

00:20:57 Ça c'est sûr

00:20:59 Mais tout le monde peut venir en Israël

00:21:01 Et je le rappelle parce que c'est un fait

00:21:03 Objectif

00:21:05 Le procureur avait

00:21:07 Envoyé une délégation en Israël

00:21:09 Qu'il a annulé avant de prendre sa décision

00:21:11 C'est comme si vous étiez poursuivi

00:21:13 Que vous alliez être interrogé

00:21:15 Par le procureur

00:21:17 Et que celui-ci dit

00:21:19 "Non je ne vous interroge pas mais je vous délivre un mandat d'arrêt"

00:21:21 - Mais je vous d'accord

00:21:23 - Ça c'est le fait essentiel

00:21:25 Évidemment que ça a des conséquences

00:21:27 Qui seront tragiques

00:21:29 D'abord cette décision

00:21:31 Ne sera pas une source de paix

00:21:33 Je connais suffisamment

00:21:35 Ce pays que j'aime tant

00:21:37 Qui est Israël pour savoir que tout le monde fait bloc

00:21:39 - Non mais Olivier Bardot

00:21:41 On est plus dans la question de la paix aujourd'hui

00:21:43 C'est une guerre et chacun utilise les arguments

00:21:45 Qu'il a pour cette guerre

00:21:47 - André Bercoff

00:21:49 Vous êtes suffisamment connaisseur

00:21:51 De la vie politique et de la vie diplomatique

00:21:53 Pour savoir

00:21:55 Et de l'histoire

00:21:57 Pour savoir que des guerres

00:21:59 Les plus dures et les plus violentes

00:22:01 Accouchent souvent des paix les plus durables

00:22:03 Souvenez-vous de l'opposition

00:22:05 Entre l'Allemagne et la France

00:22:07 Qui a débouché

00:22:09 - On est sûrs tous que la paix survienne

00:22:11 - Mais la paix surviendra

00:22:13 La paix surviendra

00:22:15 Et la paix est quelque chose

00:22:17 Qui est à portée de main

00:22:19 Vous avez au delà de tout ce qui s'y passe

00:22:21 La volonté d'Israël

00:22:23 De libérer les otages

00:22:25 De éliminer le Ramas

00:22:27 Comme on a éliminé l'Etat islamique

00:22:29 Pour pouvoir

00:22:31 Faire une paix

00:22:33 Et je vous ferai remarquer

00:22:35 Je n'entends pas les palestiniens

00:22:37 Dire aujourd'hui

00:22:39 Nous sommes pour deux Etats

00:22:41 Parce que dire pour deux Etats pour les palestiniens

00:22:43 Ca veut dire je reconnais Israël

00:22:45 - Oui mais ça dépend qui

00:22:47 Vous savez très bien on est en tout cas dans un processus Olivier Pardo

00:22:49 Qui va prendre malheureusement

00:22:51 Moi je suis d'accord avec vous sur le fond

00:22:53 Qu'il faut la paix

00:22:55 Mais ça va prendre des années et des années

00:22:57 Je ne crois pas qu'on est au bord

00:22:59 Hélas, hélas je le dis avec beaucoup de tristesse

00:23:01 De quelque chose comme ça

00:23:03 Mais ce qui est le plus intéressant aujourd'hui

00:23:05 C'est que dans ce rapport de force

00:23:07 Vous avez souligné, ça me parait très important

00:23:09 Quel est juridiquement

00:23:11 Quelle est l'égitimité

00:23:13 Et de

00:23:15 Cette cour de ce procureur

00:23:17 Et des autres

00:23:19 Et du Ramas et de

00:23:21 Nathanaël Galant, c'est à dire en fait

00:23:23 C'est dans une guerre générale

00:23:25 On utilise toutes les armes hélas

00:23:27 Y compris les armes juridiques

00:23:29 - Oui mais ce qui est regrettable

00:23:31 C'est que la justice en principe

00:23:33 Arrive à garder une distance

00:23:35 Sinon c'est plus la justice

00:23:37 Regardez, même la cour internationale de justice

00:23:39 Dieu sait qu'elle était

00:23:41 Sous pression

00:23:43 Dieu sait que l'ONU

00:23:45 Est le lieu où la décession d'Israël

00:23:47 Pour ne pas dire des juifs

00:23:49 Est quand même l'un des lieux majeurs

00:23:51 Et bien la cour internationale de justice

00:23:53 A résisté

00:23:55 C'est à dire que

00:23:57 Elle a pris une décision

00:23:59 Et là

00:24:01 Il s'est voté, il n'y a pas d'autre terme

00:24:03 Dans quelque chose

00:24:05 Qui est quelque chose

00:24:07 D'absolument abject, pourquoi c'est abject ?

00:24:09 Parce que de mettre sur le même plan

00:24:11 On peut penser ce qu'on veut de Netanyahou

00:24:13 Mais il a été élu d'un pays démocratique

00:24:15 Et des terroristes

00:24:17 Violeurs, découpeurs d'enfants

00:24:19 Moi j'ai vu des images que personne n'a vu

00:24:21 Bon

00:24:23 C'est tout à fait différent

00:24:25 Et j'aime à rappeler que

00:24:27 Si Israël avait voulu

00:24:29 Faire

00:24:31 Ce qu'on lui reproche

00:24:33 Il avait 100 fois la possibilité, ils ne l'ont pas fait

00:24:35 En fait Olivier Pardo

00:24:37 On sait très très bien que

00:24:39 Ça c'est mon opinion personnelle

00:24:41 On sait très bien que

00:24:43 In fine ça arrivera à deux états

00:24:45 A deux états

00:24:47 Moi c'est ce que je dis depuis 50 ans

00:24:49 Et ça ne me rajeunit pas

00:24:51 Je pense qu'il n'y aura pas de paix

00:24:53 Je vais résumer

00:24:55 Moi je dis il n'y aura jamais

00:24:57 De paix dans le Moyen-Orient s'il n'y a pas un état palestinien

00:24:59 Mais il n'y aura pas d'état palestinien

00:25:01 S'il n'y a pas

00:25:03 Reconnaissance plein et entière d'Israël

00:25:05 Par les pays arabes et par les peuples arabes

00:25:07 J'irai plus loin

00:25:09 C'est à dire que

00:25:11 Il ne faut pas une paix froide

00:25:13 Parce que la paix froide c'est Gaza

00:25:15 Et Gaza rendu où il n'y a pas un israélien

00:25:17 Qui s'y trouve, il faut une paix chaude

00:25:19 C'est à dire qu'il faut

00:25:21 Parce que la géographie commande à un moment donné

00:25:23 Vous avez un état palestinien

00:25:25 D'abord qui existe depuis longtemps

00:25:27 Qui s'appelle la Jordanie

00:25:29 Que tout le monde oublie mais qui est composé à 90%

00:25:31 Quand vous vous rappelez

00:25:33 L'histoire de 1924

00:25:35 Non on ne va pas passer une heure

00:25:37 Je vous dis juste une chose simple

00:25:39 C'est que la géographie commande

00:25:41 Vous avez d'un côté la Cisjordanie

00:25:43 Au nord, vous avez Gaza

00:25:45 En bas, vous avez Israël

00:25:47 Au milieu et vous avez la Jordanie

00:25:49 A l'ouest

00:25:51 A l'est pardon

00:25:53 Et si vous voulez une paix

00:25:55 Pour que ça marche

00:25:57 Il faut qu'il y ait une liberté de circulation des personnes

00:25:59 Des biens, des marchandises

00:26:01 Bref, il faut ce qu'on a inventé nous

00:26:03 Qui s'appelait l'union européenne

00:26:05 Et les palestiniens et les israéliens

00:26:07 Ne sont pas plus bêtes que nous

00:26:09 Ils seront capables un jour de le faire

00:26:11 Et mon souhait le plus cher

00:26:13 Comme il y a eu les accords d'Abraham

00:26:15 Qui sont allés très vite

00:26:17 Très très vite

00:26:19 Le Liban

00:26:21 Qui est en guerre avec Israël

00:26:23 Depuis tout le temps

00:26:25 Et qui pourtant est le pays

00:26:27 Le plus proche culturellement

00:26:29 A tout point de vue d'Israël

00:26:31 Enfin le plus proche

00:26:33 Dans la population

00:26:35 Mais vous connaissez mieux que moi le Liban

00:26:37 Mais moi je connais un peu le Liban

00:26:39 Là il y a quelque chose à faire

00:26:41 Si j'étais jeune

00:26:43 Et que j'avais

00:26:45 Un engagement

00:26:47 Ça serait celui-là

00:26:49 Et ça serait celui-là en tant que français

00:26:51 Également, en tant qu'européen

00:26:53 Parce qu'en tant qu'européen on a une expérience de ça

00:26:55 On a une expérience de la détestation

00:26:57 Qui se traduit ensuite par une amitié forte

00:26:59 Il y a eu quand même

00:27:01 Trois guerres entre la France et l'Allemagne

00:27:03 Il y en a eu quatre

00:27:05 Entre Israël et les pays arabes

00:27:07 En tout cas on peut espérer

00:27:09 Il faut garder évidemment l'optimisme

00:27:11 Et tout ce qu'il faut

00:27:13 On peut espérer que la paix survienne

00:27:15 Et encore une fois je ne crois pas que c'est demain

00:27:17 Ni après-demain mais ça ne veut pas dire que ça ne se fera pas

00:27:19 Mais de toute façon

00:27:21 C'est une question d'éducation

00:27:23 C'est une question de conscience

00:27:25 C'est une question de lucidité

00:27:27 Il n'y aura pas d'autre alternative

00:27:29 Parce que l'autre alternative c'est la mort

00:27:31 C'est la vitrification

00:27:33 C'est toute cette région qui plonge dans le chaos

00:27:35 Il est déjà dans le chaos, il faut que ça s'arrête

00:27:37 Merci Olivier Pardo

00:27:39 Merci Olivier Pardo d'avoir été avec nous

00:27:41 On va marquer une courte pause sur ce dernier

00:27:43 Avec l'avocat Jean-Marie Vialla

00:27:45 Qui sera avec André Bercoff de Mohamed Amra

00:27:47 A tout de suite sur Sud Radio

00:27:49 Sud Radio Bercoff dans tous ses états

00:27:51 Midi 14h

00:27:53 André Bercoff

00:27:55 Sud Radio André Bercoff

00:27:57 Bercoff dans tous ses états

00:27:59 Ça balance pas mal sur Sud Radio

00:28:01 Je me faisais la belle

00:28:03 Très belle chanson de Louis Chédid

00:28:05 Effectivement

00:28:07 Et simplement

00:28:09 Il y a quelqu'un qu'on a aidé à faire la belle

00:28:11 Et ça a fait trois morts

00:28:13 Et plusieurs blessés

00:28:15 Alors aujourd'hui un hommage national

00:28:17 Sera rendu aux deux agents pénitentiaires

00:28:19 Tués dans l'attaque d'un fourgon

00:28:21 Dans l'heure, on se rappelle

00:28:23 C'était il y a quelques jours

00:28:25 C'était le mercredi

00:28:27 C'était le 15 mai

00:28:29 C'est ça, le 15 mai

00:28:31 Vous vous rappelez

00:28:33 Il y a eu

00:28:35 C'est pour ça que le gouvernement

00:28:37 Va honorer ces deux agents

00:28:39 Au péage d'un quart-ville

00:28:41 Mohamed Amra

00:28:43 A pu fuir avec

00:28:45 Les deux ou trois complices qui sont venus

00:28:47 Et qui ont tiré immédiatement

00:28:49 Sans sommation sur les agents

00:28:51 Qui étaient dans le fourgon

00:28:53 Dans les deux fourgons pénitentiaires

00:28:55 Et Mohamed Amra

00:28:57 Est un mutiré civiliste

00:28:59 Âgé de 30 ans

00:29:01 Très lourd casier judiciaire

00:29:03 Venait d'être à nouveau condamné à 18 mois

00:29:05 D'emprisonnement le 7 mai dernier

00:29:07 Par le tribunal d'Evreux

00:29:09 Et c'est en retournant d'Evreux

00:29:11 Effectivement à la prison

00:29:13 Qu'il a été

00:29:15 Que le fourgon a été arrêté

00:29:17 Et qu'il y a eu

00:29:19 Ce qui s'est passé

00:29:21 Et malheureusement

00:29:23 L'individu qui n'appartenait pas

00:29:25 A la catégorie des détenus

00:29:27 Particulièrement surveillés

00:29:29 Ce qu'on appelle les DPS

00:29:31 Quant à ce que le parquet avait annoncé plus tôt dans la journée

00:29:33 Et bien il nécessitait

00:29:35 Des corps de niveau 3

00:29:37 Raison pour laquelle ce déplacement entre la prison d'Evreux

00:29:39 Où il était

00:29:41 Où il résidait comme on dit

00:29:43 Et à juste l'instruction de Rouen

00:29:45 Ne se déroulait qu'en présence de 5 agents pénitentiaires

00:29:47 Avec des fourgons

00:29:49 Je rappelle qu'ils n'étaient pas blindés

00:29:51 D'où le massacre

00:29:53 Jean-Marie Viala bonjour

00:29:55 Bonjour

00:29:57 Vous êtes avocat

00:29:59 On vous connait, on vous reçoit toujours avec plaisir

00:30:01 Dans notre émission et sur Sud Radio

00:30:03 Au fond, qu'est-ce que ça dit

00:30:05 On a pris cet exemple, ça s'est passé

00:30:07 Donc il y a quelques jours

00:30:09 Qu'est-ce que ça dit

00:30:11 Effectivement

00:30:13 De la manière

00:30:15 Est-ce que par exemple il fallait vraiment

00:30:17 Ce déplacement de la maison d'arrêt au juge d'instruction

00:30:19 Est-ce qu'on n'aurait pas pu le faire par télétravail

00:30:21 Qu'est-ce que ça dit

00:30:23 Aujourd'hui

00:30:25 Et plus généralement

00:30:27 Des lacunes peut-être du fonctionnement

00:30:29 D'une certaine justice

00:30:31 Oui

00:30:33 Alors de toute façon cher André

00:30:35 La première réflexion

00:30:37 Qui vient à l'esprit

00:30:39 C'est qu'il faut d'abord penser une chose

00:30:41 C'est que voilà

00:30:43 Il était transporté par des gens

00:30:45 Qui l'amenait

00:30:47 Du tribunal à sa cellule

00:30:49 Et que d'autres

00:30:51 Sont arrivés et ont sorti

00:30:53 Des armes et ont tiré

00:30:55 Et ont tué

00:30:57 Et ça voyez-vous

00:30:59 C'est quelque chose

00:31:01 Vous savez très bien

00:31:03 Mon idée fixe à ce sujet

00:31:05 C'est la déshumanisation des choses en France

00:31:07 Je parle de la France

00:31:09 Je sais qu'on peut me dire qu'ailleurs ça peut être pire

00:31:11 Je parle de la France

00:31:13 On est tellement déshumanisé

00:31:15 Aujourd'hui à tous les niveaux

00:31:17 C'est que des bandits n'hésitent pas

00:31:19 A arrêter

00:31:21 Avec une voiture bélier

00:31:23 D'ailleurs ils se foutent éperdument de savoir ce que devient la voiture

00:31:25 D'ailleurs vous savez que maintenant elles sont toutes incendies

00:31:27 Et ils arrêtent là

00:31:29 Le fourgon s'arrête

00:31:31 Dedans il y a des gardiens de prison

00:31:33 Qui font leur métier

00:31:35 Qui n'ont rien demandé à la personne

00:31:37 Ils sont armés

00:31:39 Comme s'ils allaient à la chasse au moineau

00:31:41 Et vous avez ces gens là

00:31:43 Qui sortent avec des grandes armes

00:31:45 Et qui au lieu de menacer

00:31:47 Et de dire "bon tu ouvres ta porte

00:31:49 Tu laisses sortir et tout"

00:31:51 Non, ils tirent, ils tuent

00:31:53 Alors ça c'est l'image même

00:31:55 De l'anti-justice

00:31:57 De tout ce qui se passe

00:31:59 En France aujourd'hui

00:32:01 Et je suis écoeuré

00:32:03 De me rendre compte

00:32:05 A quel point c'est rentré dans l'esprit

00:32:07 De tous les gens, y compris les plus jeunes

00:32:09 Je racontais hier soir

00:32:11 A la nuit de la justice que j'avais l'honneur de présider

00:32:13 Que je défends bientôt

00:32:15 Des enfants, des enfants je dis bien

00:32:17 Qui, comment dirais-je

00:32:19 Ont piégé

00:32:21 Des gens sur internet

00:32:23 Sur les réseaux

00:32:25 Leur ont donné des rendez-vous en se faisant passer pour des jeunes filles

00:32:27 Et puis quand ils sont arrivés

00:32:29 Il y a eu un meurtre d'ailleurs sur ça

00:32:31 Et puis les autres ils les ont tabassés

00:32:33 Ils leur ont piqué leur argent

00:32:35 A aucun moment l'empathie humaniste

00:32:37 N'a eu

00:32:39 Intérêt dans les rapports

00:32:41 Alors après qu'on vienne dire

00:32:43 Et c'est vrai que la justice

00:32:45 N'est pas la justice dans son grand sens

00:32:47 C'est à dire comment

00:32:49 Comment on s'occupe

00:32:51 De ce que les voyous

00:32:53 Appellent les matons

00:32:55 Comment on se préoccupe de leur sécurité

00:32:57 Comment, pourquoi

00:32:59 On fait des transferts

00:33:01 Pour des choses aussi petites

00:33:03 Avec des bandits aussi reconnus que monsieur

00:33:05 En question

00:33:07 Je n'ose même pas lire son nom tellement il ne le mérite pas

00:33:09 Je veux dire que

00:33:11 Ca c'est une

00:33:13 C'est une question qui reste pendante

00:33:15 Depuis des années et des années

00:33:17 Entre ceux qui considèrent que tout

00:33:19 Les gens qui sont en prison

00:33:21 Sont comme au club militaire à nez parce qu'ils ont la télévision

00:33:23 Et ceux qui disent

00:33:25 Qu'il faut les réinsérer

00:33:27 Que ce sont des gens très bien qui ont fait une erreur

00:33:29 Aujourd'hui on est arrivé

00:33:31 A un point où on ne prend

00:33:33 Plus vraiment en

00:33:35 Connaissance de cause des risques

00:33:37 Que prennent

00:33:39 Les gens qui sont dans la justice

00:33:41 Ca va venir aux avocats ne vous inquiétez pas

00:33:43 Ils seront menacés bientôt

00:33:45 Et

00:33:47 Parce qu'on n'arrive pas à

00:33:49 Comprendre que les exemples

00:33:51 Que l'on a donné depuis tant d'années

00:33:53 On fait que jeunes

00:33:55 Vieux, étrangers, pas étrangers

00:33:57 Savent que en France

00:33:59 La justice

00:34:01 Ca n'est qu'un dégât corollaire

00:34:03 Qui peut très bien passer son temps

00:34:05 Rapidement et permettre de sortir la preuve

00:34:07 C'est un dommage collatéral

00:34:09 C'est un dommage collatéral

00:34:11 De l'inaction

00:34:13 Non pas de la justice

00:34:15 Mais de l'incompréhension

00:34:17 De ce qu'est devenu le monde à l'extérieur

00:34:19 Oui parce que

00:34:21 C'est ce sentiment d'impunité

00:34:23 Ces types là

00:34:25 Qui arrivent, qui sont

00:34:27 Qui ont des armes tout à fait sophistiquées

00:34:29 Qui sont peut-être drogués ou cocaïnés

00:34:31 A mort, qui tirent à vue

00:34:33 Qui tirent vraiment à vue, sans sommation

00:34:35 Vous l'avez dit, et on a l'impression

00:34:37 Que, et puis ces fourgons

00:34:39 Enfin cette protection

00:34:41 Pas la peine d'avoir une grande protection là

00:34:43 Il n'appartient pas

00:34:45 A la catégorie des détenus particulièrement surveillés

00:34:47 Or, je ne vais pas détailler

00:34:49 Mais enfin, le nombre de condamnations

00:34:51 Que ce Mohamed Abra avait eues

00:34:53 Depuis des années

00:34:55 Ben non, c'est pas grave

00:34:57 C'est ça qui est...

00:34:59 Non mais il y a pire, cher André, il y a pire

00:35:01 C'est que ce monsieur là était actuellement

00:35:03 Mis en examen pour meurtre en banque

00:35:05 Organisée

00:35:07 A Marseille, c'est pour ça qu'il était détenu

00:35:09 A Marseille, donc

00:35:11 Je veux dire, cette

00:35:13 Cette carence de

00:35:15 De la compréhension administrative

00:35:17 De la justice à ce niveau là

00:35:19 Elle est absolument condamnable

00:35:21 Il faut bien comprendre que ces gens là

00:35:23 Ne reculent devant rien

00:35:25 Puisque la mentalité aujourd'hui c'est que

00:35:27 La personne humaine n'a aucune importance

00:35:29 - Alors ne faut-il pas

00:35:31 Je pose la question à l'avocat

00:35:33 L'homme de loi

00:35:35 Jean-Marie Vialla

00:35:37 Est-ce qu'il ne faut pas

00:35:39 Du tout pour

00:35:41 Renforcer, ne faire qu'un état de sanction

00:35:43 Enfin, quand même

00:35:45 Est-ce que c'est très bien l'état de droit

00:35:47 Mais il ne faut pas que l'état de droit devienne

00:35:49 L'état de tordu face à

00:35:51 Justement cette espèce de

00:35:53 Déshumanisation dont vous parlez

00:35:55 - Alors l'état de droit

00:35:57 L'état de droit comme l'a rappelé hier soir

00:35:59 D'ailleurs, justement, le bâtonnier

00:36:01 Paul-Albert Riverens, l'état de droit

00:36:03 Est nécessaire parce qu'un état de non-droit

00:36:05 - Nous sommes d'accord - C'est un état dans lequel

00:36:07 Vous et moi, nous partirions tout de suite ailleurs

00:36:09 Mais il y a aussi

00:36:11 L'état des devoirs

00:36:13 On ne parle plus des devoirs

00:36:15 On ne parle que de l'état de droit

00:36:17 Alors, si vous voulez

00:36:19 Pour en revenir à des choses très pragmatiques

00:36:21 Quand quelqu'un

00:36:23 Est multirécivisible, ce qui est mis en examen

00:36:25 Pour des faits très très graves

00:36:27 Tout en respectant la présomption d'innocence

00:36:29 Tout en respectant

00:36:31 Le fait de ne pas

00:36:33 Il ne faut pas, en fait, il ne faut jamais ressembler

00:36:35 Aux personnes que l'on condamne

00:36:37 Ou que l'on va condamner

00:36:39 Il faut justement rester dans le cadre

00:36:41 Humain

00:36:43 De la justice

00:36:45 Mais ça n'empêche pas de prendre des précautions

00:36:47 D'usage

00:36:49 Ça n'empêche absolument pas de dire "Attention

00:36:51 Monsieur, vous êtes présumé innocent

00:36:53 Vous êtes mis en examen pour

00:36:55 Meurtre en bande organisée

00:36:57 Ok

00:36:59 On va prendre la précaution, non pas pour vous

00:37:01 Puisque ça change rien, lui il est assis

00:37:03 Pour faire le trajet

00:37:05 Mais pour les gens qui vous accompagnent

00:37:07 Au cas où, compte tenu du fait que

00:37:09 Dehors aujourd'hui c'est devenu très dangereux

00:37:11 Et bien nous allons prendre

00:37:13 Les précautions d'usage qu'il faut

00:37:15 Et vous ne vous déplacerez pas autrement qu'avec

00:37:17 Des motards de vent derrière et un fourgon

00:37:19 Autrement équipé

00:37:21 Que celui dans lequel vous étiez, voilà

00:37:23 Et oui mais voilà

00:37:25 Ce qui est intéressant, ça fait des années

00:37:27 Voilà cher Jean-Marie, pour terminer

00:37:29 Et au fond on a l'impression que

00:37:31 Alors on vient dire à la fois

00:37:33 "Ça ne se reproduira plus, le ministre de l'Intérieur

00:37:35 Vient dire c'est fini, ce n'est plus possible

00:37:37 Ce n'est plus acceptable"

00:37:39 On voit ça pour énormément d'affaires

00:37:41 Et puis on a l'impression que ça continue

00:37:43 Encore et encore et que ça devient du quotidien

00:37:45 C'est ça qui est quand même très préoccupant

00:37:47 Comme disait

00:37:49 Un illustre personnage

00:37:51 Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent

00:37:53 Et nous avons malheureusement

00:37:55 L'habitude depuis un certain nombre d'années

00:37:57 D'écouter les promesses

00:37:59 Et d'y croire

00:38:01 Et de voir que rien n'a changé

00:38:03 Et ce qui me désole le plus aujourd'hui

00:38:05 C'est qu'on entend de plus en plus

00:38:07 De commentateurs dont vous faites partie

00:38:09 Cher André, mais malheureusement vous

00:38:11 Ou heureusement pour nous, vous avez

00:38:13 Parfois, contrairement à ce que beaucoup de gens croient

00:38:15 Le sens de la nuance

00:38:17 On ne condamne pas les gens avant qu'ils aient été condamnés

00:38:19 Quand on n'est pas dans la justice

00:38:21 On ne prend pas les décisions

00:38:23 A la place des autres

00:38:25 Et on ne se laisse pas avoir parce que l'on écrit

00:38:27 Non mais Jean-Marie Vialain c'est pas le problème

00:38:29 Le problème c'est ce que vous disiez

00:38:31 Attention je parle du ministre de l'Intérieur

00:38:33 Justement, vous revenez à l'histoire

00:38:35 De la présomption d'innocence, on est tous d'accord là-dessus

00:38:37 Le problème c'est que

00:38:39 Personne ne protège

00:38:41 Personne ne protège les gens

00:38:43 Cher André, je voulais en terminer par là

00:38:45 Ce n'est pas parce qu'on respecte ça

00:38:47 Bien sûr

00:38:49 Qu'on ne doit pas prendre les précautions

00:38:51 Mais les plus, comment dirais-je

00:38:53 Les moins infamantes en plus

00:38:55 Parce que ce n'est pas infamant du tout

00:38:57 Mais les plus essentiels pour les gens

00:38:59 Qui sont des collaborateurs

00:39:01 De la justice

00:39:03 Et donc il faut arrêter de faire croire qu'on s'en moque

00:39:05 Que ce soit

00:39:07 Dans le fait du travail qu'ils font dans les prisons

00:39:09 Ou dans le fait

00:39:11 Que le travail fait un avocat

00:39:13 Et je sais de quoi je parle

00:39:15 Parce que des fois nous avons été menacés

00:39:17 Parce qu'il y a des gens

00:39:19 Qui n'ont plus peur de menacer un avocat

00:39:21 Ou un juge

00:39:23 En lui disant

00:39:25 Je sais où sont tes enfants, où ils vont à l'école

00:39:27 Arrête de t'occuper de cela parce que c'est mon ennemi

00:39:29 Et tout

00:39:31 Voilà la société que nous avons fabriquée

00:39:33 Monsieur Bercoff

00:39:35 Et cette société là, il faut arriver

00:39:37 Enfin à l'admettre

00:39:39 Et j'entendais hier soir

00:39:41 Pendant la nuit de la justice

00:39:43 Un avocat général qui disait

00:39:45 Les femmes ne se font pas violer dans la rue

00:39:47 Elles se font aussi violer par leurs propres parents

00:39:49 C'est évident

00:39:51 Parce que des femmes se font violer

00:39:53 Dans leur famille

00:39:55 Qu'il faut ne pas vouloir penser

00:39:57 Que dans les rues de Paris

00:39:59 Une jeune femme ou un nice peut se faire violer

00:40:01 Parce que maintenant tout le monde s'en fout

00:40:03 Et que aujourd'hui

00:40:05 Une femme c'est rien d'autre pour certaines personnes

00:40:07 Qui sont actuellement en France

00:40:09 Voilà et qu'il faut arriver

00:40:11 A faire comprendre que ça existe

00:40:13 Et à prendre les décisions qui sont posées

00:40:15 Non pas en condamnant

00:40:17 Sans connaître

00:40:19 Ou en condamnant sans regarder

00:40:21 Mais simplement en prenant

00:40:23 Les précautions d'usage minimum

00:40:25 Pour les gens qui demain peuvent être victimes

00:40:27 De choses parce que nous n'avons pas

00:40:29 Été assez prudents

00:40:31 Tout à fait, merci, merci

00:40:33 Eh bien écoutez, nous avons bien entendu

00:40:35 Je crois que nos éditeurs vous ont bien entendu

00:40:37 Merci et merci

00:40:39 Pour cette nuit de la justice qui était très réussie

00:40:41 Merci d'avoir été là

00:40:43 Merci d'y avoir participé cher André

00:40:45 Parce que vous avez été remarquable et adoré

00:40:47 Par les spectateurs et les auditeurs

00:40:49 On va marquer une courte pause sur Sud Radio

00:40:51 On revient après les infos de 13h pour le face à face

00:40:53 D'André Bercoff qui reçoit Marc Rousset

00:40:55 A tout de suite

00:40:57 Sud Radio, parlons vrai

00:40:59 Sud Radio, parlons vrai

00:41:01 Sud Radio Bercoff

00:41:03 Dans tous ses états

00:41:05 Le face à face

00:41:07 13h04 sur Sud Radio, l'heure pour nous de vous présenter

00:41:09 Ce face à face aujourd'hui à André Bercoff

00:41:11 Vous recevez Marc Rousset

00:41:13 Auteur de ce nouveau livre "Notre faux ami, l'Amérique"

00:41:15 Bonjour à vous Marc Rousset

00:41:17 Alors Marc Rousset, bonjour

00:41:19 Vous êtes économiste

00:41:21 Vous êtes écrivain, vous êtes chroniqueur

00:41:23 Vous avez été préfacé

00:41:25 Je le dis dans vos précédents livres

00:41:27 Notamment par Raymond Barre

00:41:29 Oui

00:41:31 Et puis Alain Perfit

00:41:33 Ce qui n'est pas négligeable

00:41:35 Quand même

00:41:37 Perfit a interviewé de Gaulle et vous a préfacé

00:41:39 Ce qui est une bonne chose

00:41:41 Et puis vous écrivez

00:41:43 Vous avez écrit plusieurs livres

00:41:45 Vous avez reçu il y a 3 ans pour l'Europe des Nations

00:41:47 Je vous en remercie d'ailleurs

00:41:49 Et puis là, vous venez d'écrire un livre

00:41:51 Déjà le titre, il dit ce qui

00:41:53 Ce qui

00:41:55 Votre parti prit au sens vrai du terme

00:41:57 "Notre faux ami, l'Amérique"

00:41:59 Et vous ajoutez pour une alliance

00:42:01 Avec la Russie

00:42:03 Et vous aggravez votre cas aux yeux de certains

00:42:05 En le faisant préfacer par

00:42:07 Piotr Tolstoy

00:42:09 Et je rappelle que Piotr Tolstoy

00:42:11 Est assez souvent à la télévision française

00:42:13 Puisqu'il parle français

00:42:15 Il est vice-président de la Douaine d'Etat

00:42:17 Du Parlement de la Fédération de Russie

00:42:19 Et dites-moi

00:42:21 Vous ne croyez pas que des gens vont dire

00:42:23 "Morten et Marc Rousset, vous vous faites préfacer par

00:42:25 Piotr Tolstoy

00:42:27 Est-ce que vous n'êtes pas un agent de l'étranger ?"

00:42:29 Eh bien

00:42:31 Cher André Mercoff

00:42:33 Je suis très tranquille à ce sujet parce que

00:42:35 J'écris depuis

00:42:37 Depuis que je suis

00:42:39 Retraité des grandes entreprises

00:42:41 Oui vous avez été

00:42:43 Je rappelle quand même, il faut le dire, vous avez été

00:42:45 Directeur général dans des grands groupes

00:42:47 Multinationaux

00:42:49 Rhone-Poulenc

00:42:51 Veolia, Carrefour

00:42:53 Au Brésil, en Asie, je connais le monde entier

00:42:55 Vous avez été directeur d'entreprise

00:42:57 Oui

00:42:59 Toujours fonctionnant le directeur général de division

00:43:01 Voilà

00:43:03 Donc vous avez voyagé

00:43:05 Ce qui m'apporte le réalisme

00:43:07 C'est dans ma pensée géopolitique d'ailleurs

00:43:09 Et alors vous dites, oui, vous vous sentez

00:43:11 Très à l'aise de ce point de vue là

00:43:13 Vous dites, vous n'avez pas de conflit d'intérêt

00:43:15 C'est pas le problème

00:43:17 Non justement, le problème c'est que

00:43:19 Depuis

00:43:21 Le thème qui me passionne

00:43:23 C'est celui de l'Europe

00:43:25 Avec Alain Perfit, au retour de Harvard

00:43:27 Dans un programme pour les

00:43:29 Grands chefs d'entreprise

00:43:31 Eh bien, j'avais écrit dans la foulée

00:43:33 La nouvelle Europe de Charlemagne

00:43:35 Avec Yvon Gattaz, qui m'a préfacé aussi

00:43:37 L'ancien président du MEDEF

00:43:39 J'ai écrit les Euro-Urquins

00:43:41 Ca voulait dire aussi que, déjà

00:43:43 Je sentais qu'il y avait des problèmes avec l'Amérique

00:43:45 Et ensuite, en 2008, j'étais un pionnier

00:43:47 Dans la pensée des problèmes de la Russie

00:43:49 Puisque j'ai écrit la nouvelle Europe

00:43:51 Paris-Bernat-Moscou

00:43:53 Préfacée par un écalibicien russe

00:43:55 Qui est Alain Perfit, et qui est d'ailleurs actuellement

00:43:57 Président de l'Académie des sciences morales et politiques

00:43:59 De Russie, qui s'appelle Yuri Goubinsky

00:44:01 Il y a deux ans

00:44:03 J'ai écrit pour une Europe des nations et de la Russie

00:44:05 S'il n'y avait pas la guerre en Ukraine

00:44:07 J'aurais écrit le même livre

00:44:09 Pour moi, la guerre en Ukraine vient

00:44:11 -Vient après ce que vous pensez, ce que vous avez écrit

00:44:13 -Voilà, j'aurais écrit le même livre

00:44:15 "Guerre en Ukraine" ou pas en Ukraine

00:44:17 C'est pas du tout le livre de quelqu'un qui est un enragé

00:44:19 D'un suppôt

00:44:21 Ou d'un admirateur inconditionnel

00:44:23 De Poutine

00:44:25 Non, c'est le livre d'un patriote français

00:44:27 Qui est très

00:44:29 Imprégné de la pensée

00:44:31 Du général de Gaulle

00:44:33 Que je pense quand même

00:44:35 Présenter dans une approche +21ème siècle

00:44:37 Pour simplifier

00:44:39 De Gaulle parlait de l'Europe de l'Atlantique

00:44:41 A l'oral, moi je parle de l'Europe de Brest

00:44:43 A Vézivostok, parce qu'un des grands thèmes

00:44:45 De mon livre, par exemple, c'est l'enjeu pour le monde

00:44:47 Européen que représente

00:44:49 La Sibérie, voyez-vous, donc tout ça

00:44:51 Ce sont des problèmes qui sont indépendants de l'Ukraine

00:44:53 -Alors, on va en parler, Marc Rousset

00:44:55 Justement du fond du livre

00:44:57 C'est bien ça, alors vous, votre thèse

00:44:59 Vous dites "Nous avons trop été"

00:45:01 Et je, évidemment, je résume

00:45:03 Bien sûr, je renvoie au livre

00:45:05 Parce que votre livre est

00:45:07 Très très documenté et sourcé

00:45:09 Vous dites "Nous avons été

00:45:11 A la traîne de l'Amérique

00:45:13 Depuis X temps

00:45:15 Et aujourd'hui, il faut reconsidérer ça

00:45:17 Non pas en faisant la guerre à l'Amérique, bien sûr

00:45:19 Mais en considérant qu'il y a

00:45:21 Un continent européen qui va, comme vous

00:45:23 Venez de le dire, de Brest

00:45:25 A Vézivostok

00:45:27 -Ca implique quoi ? C'est-à-dire que vous dites

00:45:29 "Vous, il faut changer, l'Europe

00:45:31 Doit changer de paradigme, doit changer

00:45:33 De ligne de fond"

00:45:35 -Bien sûr, alors ça c'est fondamental

00:45:37 Elle doit d'abord se libérer

00:45:39 De l'impérialisme américain

00:45:41 Comme je dis

00:45:43 L'Occident, ça n'existe pas

00:45:45 Je dis bien aujourd'hui, ça n'existe plus

00:45:47 Ca existait du temps des croisades

00:45:49 Ca avait un sens, aujourd'hui ça n'existe plus

00:45:51 C'est l'Empire américain

00:45:53 Qui est dirigé par Washington

00:45:55 Il y a des multiples alliances

00:45:57 Ils ont des alliances partout ces gens-là

00:45:59 En Amérique du Sud

00:46:01 L'Aucus

00:46:03 Le Quadrat avec

00:46:05 Avec le Japon

00:46:07 Les Indes, l'Australie

00:46:09 Un tout paiement

00:46:11 Plus l'OTAN

00:46:13 Vis-à-vis de l'Europe

00:46:15 En fait c'est quoi ? C'est l'Empire américain qui est dirigé par Washington

00:46:17 Donc il faut se libérer

00:46:19 Absolument, ce qu'avait compris le général De Gaulle

00:46:21 J'ai un chapitre qui reprend

00:46:23 D'ailleurs les thèses d'Eric Branca

00:46:25 Qui s'appelle "La guerre de 30 ans du général De Gaulle contre l'Amérique"

00:46:27 Il n'a fait que ça

00:46:29 Oui mais pardon, c'est intéressant

00:46:31 Parce qu'on va en discuter de ça

00:46:33 Oui, il avait quitté le commandement intégré de l'OTAN

00:46:35 Mais il n'avait pas quitté l'OTAN

00:46:37 Oui, il avait l'alliance atlantique

00:46:39 Voilà, il avait l'alliance atlantique

00:46:41 Mais il a quitté l'OTAN en tant que structure intégrée

00:46:43 C'est ça, absolument

00:46:45 Mais rappelez-vous quand même

00:46:47 Parce que vous citez De Gaulle

00:46:49 Rappelez-vous quand même

00:46:51 Quand il y a eu les fusées soviétiques

00:46:53 Posées par Khrouchev à Cuba

00:46:55 Il a pris le parti des Etats-Unis

00:46:57 Il a eu raison d'ailleurs

00:46:59 Donc sur le fond, vous dites simplement

00:47:01 Aujourd'hui, nous n'avons plus

00:47:03 À adopter

00:47:05 Cette politique

00:47:07 De suivisme vis-à-vis de l'Amérique

00:47:09 Oui, de suivisme

00:47:11 Et puis de valeur inconditionnelle

00:47:13 On l'a vu avec l'explosion

00:47:15 De Nord Stream

00:47:17 Latitude, par exemple

00:47:19 J'ai parlé avec Jean-Luc, on pourra y revenir si vous voulez

00:47:21 Parce que j'ai eu un tout petit bémol à apporter

00:47:23 À ce qu'il a dit

00:47:25 Il a travaillé le plus que moi

00:47:27 Mais quant à son approche, je pense qu'il a fait une toute petite erreur d'implantation

00:47:29 On pourra en reparler

00:47:31 Restons dans nos problèmes

00:47:33 C'est qu'il faut absolument

00:47:35 Donc se libérer de cette emprise

00:47:37 De cet impérianisme américain

00:47:39 Avec les valeurs inconditionnelles

00:47:41 Que sont le président de la République française

00:47:43 Le...

00:47:45 Le...

00:47:47 Le premier ministre

00:47:49 En Allemagne et tous ces gens-là

00:47:51 Et retrouver

00:47:53 Une pensée géopolitique

00:47:55 Avec des évidences

00:47:57 Alors la première évidence, ça remonte à

00:47:59 Antaïga Hegassé en 1937 qui avait dit

00:48:01 L'Espagne et les pays

00:48:03 Hispanisants d'Amérique du Sud

00:48:05 Ne peuvent pas avoir un destin commun

00:48:07 Pourquoi ? Parce qu'il y a l'océan Atlantique qui sépare

00:48:09 Alors la première idée, grosse comme une maison

00:48:11 C'est que l'océan Atlantique

00:48:13 Ce n'est pas du tout la Seine

00:48:15 Au milieu du monde occidental

00:48:17 L'océan Atlantique

00:48:19 Christophe Colomb

00:48:21 En a mis des siècles avant de traverser

00:48:23 L'océan Atlantique sépare

00:48:25 Géographiquement et géopolitiquement

00:48:27 Qu'on le veuille ou non les intérêts

00:48:29 De l'Europe et de l'Amérique

00:48:31 Alors que la Russie est notre voisin

00:48:33 - Oui mais Marc Rousset, nous avons des jets

00:48:35 Qui traversent en 5 heures aujourd'hui, on n'est plus

00:48:37 Chez Christophe Colomb - Bien sûr

00:48:39 Ils traversent en 5 heures mais il n'empêche que

00:48:41 La distance géographique est là

00:48:43 Et que les intérêts géopolitiques

00:48:45 Correspondent

00:48:47 A des localisations géographiques

00:48:49 Alors que vous pouvez aller à pied

00:48:51 De Brest à Vladivostok

00:48:53 Bien

00:48:55 La deuxième grande idée c'est que

00:48:57 La Russie est un pays

00:48:59 Rempli de matières premières

00:49:01 Avec le vide sibérien

00:49:03 Qui a lui

00:49:05 Elle même des problèmes existentiels

00:49:07 Donc en ce sens d'ailleurs elle n'est pas du tout

00:49:09 Une menace, ne serait-ce que pour cette raison

00:49:11 Et donc cette Russie

00:49:13 Elle a tout fait pour se rapprocher

00:49:15 De l'Europe et c'est nous les Européens

00:49:17 Qui avons, depuis Gorbatchev

00:49:19 Qui parlait de la maison commune Europe

00:49:21 Et qui avait dit à Madame Satcher

00:49:23 Madame ne souhaite pas que l'Europe soit un théâtre

00:49:25 D'opérations militaires mais une maison commune

00:49:27 Et ce monsieur il était peut-être

00:49:29 Il n'était pas aussi naïf qu'on veut bien dire, il voulait vraiment la paix

00:49:31 Et c'est Mitterrand

00:49:33 On l'avait senti un peu en voulant créer son Europe

00:49:35 Européenne

00:49:37 Cette Confédération Européenne

00:49:39 Et puis par la suite

00:49:41 L'Amérique, particulièrement

00:49:43 Après la chute du mur de Berlin

00:49:45 Les Européens ont été des moins que rien

00:49:47 Et au lieu de détruire

00:49:49 L'OTAN qui n'avait plus aucune justification

00:49:51 Contrairement aux engagements

00:49:53 Et c'est ça qui est scandaleux

00:49:55 Qui avait été pris

00:49:57 Par le

00:49:59 James Baker

00:50:01 Qui était le négociateur

00:50:03 De Bush

00:50:05 Le fameux

00:50:07 Jérôme

00:50:09 Par les langues l'anglo-américaine

00:50:11 Not one way to forward

00:50:13 Pas un pouce plus loin n'est-ce pas

00:50:15 Et bien cette parole n'a pas été respectée

00:50:17 Et qu'a fait l'Amérique

00:50:19 Si nous avons la guerre en Ukraine

00:50:21 Je dis bien, j'ai fait deux chapitres simplement

00:50:23 Sur la guerre en Ukraine

00:50:25 Je dis bien, ce n'est uniquement

00:50:27 A cause de l'Amérique

00:50:29 Le responsable de la guerre en Ukraine

00:50:31 C'est l'Amérique et personne d'autre

00:50:33 Si il n'y avait pas l'Amérique, il n'y aurait pas la guerre en Ukraine

00:50:35 Juste après cette petite pause

00:50:37 Je vous signale que ce n'est pas...

00:50:39 - Je ne viens pas pour parler de la guerre en Ukraine

00:50:41 - Non, non, non, mais je sais, mais ce n'est pas l'Amérique qui a envahi l'Ukraine

00:50:43 C'est bien la Russie

00:50:45 Il y a eu quand même

00:50:47 Cette agression

00:50:49 Mais on va reparler du fond

00:50:51 C'est très intéressant

00:50:53 Votre position est intéressante, très controversée

00:50:55 Très provocatrice

00:50:57 Mais elle mérite d'être écoutée pour le moins

00:50:59 A tout de suite

00:51:01 Sud Radio Bercov

00:51:03 Dans tous ses états

00:51:05 Midi 14h

00:51:07 André Bercov

00:51:09 Ici Sud Radio

00:51:11 Les français parlent au français

00:51:13 Je n'aime pas la blanquette de veau

00:51:15 Je n'aime pas la blanquette de veau

00:51:17 Je n'aime pas la blanquette de veau

00:51:19 Je n'aime pas la blanquette de veau

00:51:21 Sud Radio Bercov

00:51:23 Dans tous ses états

00:51:25 Et Marc Rousset aussi dans tous ses états

00:51:27 Pour défendre sa thèse

00:51:29 Notre faux ami l'Amérique

00:51:31 Et pour une alliance avec la Russie

00:51:33 Un livre qui vient de paraître

00:51:35 Un livre de combien ?

00:51:37 370 pages

00:51:39 Vous ne connaissez pas encore

00:51:41 Mais non, je voudrais revenir au fond

00:51:43 Parce que bon, on va dire

00:51:45 Evidemment

00:51:47 La chanson de Sardou, vous la connaissez

00:51:49 Si l'Erika n'était pas là, vous seriez tous en Germanie

00:51:51 L'Amérique est venue

00:51:53 Au moment de 44-45

00:51:55 Le débarquement, on le fête

00:51:57 Là dans quelques...

00:51:59 Le débarquement en Normandie, on le fête

00:52:01 Le 6 juin prochain, le 80ème anniversaire

00:52:03 Mais la Russie aussi

00:52:05 On sait ce qu'elle a donné au niveau

00:52:07 De ce qui s'est passé après Stalingrad

00:52:09 La libération d'Auschwitz et compagnie

00:52:11 Mais je voudrais qu'on

00:52:13 Qu'on ne soit pas dans l'histoire

00:52:15 Mais pourquoi aujourd'hui en 2024

00:52:17 Vous estimez Marc Rousset

00:52:19 Et avec d'autres

00:52:21 Mais enfin vous êtes le seul à avoir développé

00:52:23 Très profondément cette thèse

00:52:25 Pourquoi la France

00:52:27 L'Europe en général et la France en particulier

00:52:29 Ont intérêt

00:52:31 Alors qu'on est avec embargo et compagnie

00:52:33 Pourquoi on a intérêt

00:52:35 A retrouver

00:52:37 Des liens avec cette économie

00:52:39 Et cette pays et cette puissance russe

00:52:41 Qu'on voulait mettre à genoux

00:52:43 Il y a quelques mois, Bruno Le Maire, Dixit

00:52:45 - Voilà

00:52:47 La réponse à votre question André Bercoff

00:52:49 Est la suivante

00:52:51 C'est le titre même de ma conclusion

00:52:53 C'est "Rester européen

00:52:55 En s'alliant avec la Russie

00:52:57 Ou devenir américain

00:52:59 Si on continue comme nous sommes

00:53:01 Actuellement nous sommes dans une voie d'américanisation

00:53:03 Incroyable, sur le plan militaire

00:53:05 Nous sommes des palais de l'OTAN

00:53:07 60% de l'Europe achète

00:53:09 Tous ses armements

00:53:11 A l'Amérique

00:53:13 On voit bien que

00:53:15 On ne défend même plus nos intérêts

00:53:17 Puisque l'Amérique

00:53:19 A une telle emprise sur notre

00:53:21 Sur nos dirigeants

00:53:23 Qu'ils n'ont même pas le courage

00:53:25 De dire qu'on fait péter les gazoducs

00:53:27 Qu'actuellement on va perdre

00:53:29 Notre industrie nucléaire

00:53:31 Personne ne dit rien

00:53:33 - Ah si quand même

00:53:35 - Ça c'est la vérité

00:53:37 Triste, affolante, tragique, n'est-ce pas ?

00:53:39 Donc le vrai

00:53:41 Le problème de fond

00:53:43 Mon titre

00:53:45 Mon livre a deux titres

00:53:47 Dans 33 chapitres

00:53:49 Le premier titre je décris pourquoi

00:53:51 Tous les inconvénients que nous apporte l'Amérique

00:53:53 C'est décrit dans

00:53:55 Jusqu'au chapitre 20

00:53:57 Et puis le titre 2, les 13 derniers chapitres

00:53:59 Pourquoi il faut rationnellement

00:54:01 Et non pas pour des raisons émotionnelles

00:54:03 Moi je ne suis pas du tout un inconditionnel

00:54:05 - Alors rationnellement

00:54:07 - Pourquoi il faut se rapprocher

00:54:09 Pourquoi il faut se rapprocher de la Russie ?

00:54:11 Parce que d'abord nous avons la proximité

00:54:13 Géographique

00:54:15 Et ça c'est une évidence

00:54:17 C'est un voisin

00:54:19 Et la Russie en plus

00:54:21 C'est constituer un ensemble civilisationnel européen

00:54:23 Le

00:54:25 Nous pourrions faire

00:54:27 Si nous nous rapprochons de la Russie

00:54:29 Qui est de religion orthodoxe

00:54:31 En 1917

00:54:33 La Russie était hyper européenne

00:54:35 A l'époque avant que la révolution ait lieu

00:54:37 Donc pour toutes ces raisons là

00:54:39 Nous pouvons

00:54:41 Constituer un monde

00:54:43 Civilisationnel je dis bien

00:54:45 C'est pour ça que mon livre est un livre géopolitique

00:54:47 Un livre militaire mais non pas un livre de circonstances

00:54:49 De guerre en Ukraine

00:54:51 Qui aurait un sens

00:54:53 Il aurait un sens au même titre qu'on parle de la civilisation indienne

00:54:55 Que l'on parle de la civilisation arabe

00:54:57 Que l'on parle de la civilisation en Papouasie

00:54:59 Etc

00:55:01 Mais il y a une civilisation européenne

00:55:03 Un monde essentiellement blanc

00:55:05 Dans un monde

00:55:07 Qui va de l'Atlantique

00:55:09 Au Pacifique

00:55:11 Et qui constitue

00:55:13 Beaucoup de géopoliticiens l'ont remarqué

00:55:15 Qui constitue

00:55:17 Une

00:55:19 Sur le plan géopolitique

00:55:21 Une évidence

00:55:23 Qui peut justement

00:55:25 Permettre à l'Europe et aux Européens de l'Ouest

00:55:27 De retrouver

00:55:29 Un sentiment de grandeur

00:55:31 Depuis que nous avons perdu nous français

00:55:33 Tous les petits peuples européens

00:55:35 Nous avons perdu notre empire

00:55:37 Comme disait Darlan très justement

00:55:39 La France sans l'Empire ce n'est rien

00:55:41 L'Empire

00:55:43 Sans l'Empire sans la France ce n'est rien non plus

00:55:45 Or

00:55:47 Depuis que nous avons perdu notre empire

00:55:49 Et puis il semble, vu les événements

00:55:51 Que l'on perdra de plus en plus cet espace

00:55:53 Qui a alimenté

00:55:55 La Nouvelle-Calédonie

00:55:57 Et bien

00:55:59 Cette ouverture vers le Far-Est

00:56:01 Le Far-Ouest européen

00:56:03 Qui représente la Russie et la Sibérie

00:56:05 Peut donner au monde européen

00:56:07 De nouveau des raisons d'espérer

00:56:09 Des raisons d'espace, de grandeur

00:56:11 De perdre ce sentiment de petitesse

00:56:13 Que Ortega y Gasset avait déjà remarqué

00:56:15 Très justement en 1937

00:56:17 - Attendez Marc Rousset

00:56:19 - Dans la révolte des masses

00:56:21 - D'accord Marc Rousset

00:56:23 Vous parlez de, on peut retrouver

00:56:25 Est-ce que, on peut vous rétorquer

00:56:27 L'Occident c'est les Etats-Unis plus l'Europe

00:56:29 En quoi s'allier à la Russie

00:56:31 Va faire un vrai ensemble civilisationnel

00:56:33 Puisqu'aujourd'hui on entend

00:56:35 De la vreuve à tous les autres

00:56:37 En disant attendez nous pour le moment

00:56:39 Tout ce qui se passe, on ne veut plus entendre parler de l'Europe

00:56:41 Mais sur le fond vous pensez

00:56:43 Qu'il y a une possibilité

00:56:45 D'homogénéité civilisationnelle

00:56:47 Entre la Russie et l'Europe

00:56:49 - C'est évident

00:56:51 Sur le plan

00:56:53 Même géopolitique

00:56:55 Puisque c'est ce que souhaite la Russie

00:56:57 Aussi, on pourra parler de ça dans un deuxième temps

00:56:59 Dans un premier temps, pourquoi nous

00:57:01 Les Européens, nous voulons nous rapprocher de la Russie

00:57:03 Dans un autre temps, pourquoi les Russes

00:57:05 On toujours voulait se rapprocher, bien

00:57:07 C'est le premier thème, pourquoi on doit

00:57:09 Se rapprocher de la Russie

00:57:11 La Russie c'est 20%

00:57:13 Des richesses minières du monde

00:57:15 Ils ont ces données à excès

00:57:17 Si on prend la fameuse théorie

00:57:19 De

00:57:21 MacKinder, n'est-ce pas

00:57:23 Cet ensemble

00:57:25 Que représente ce monde européen

00:57:27 Nous aurions

00:57:29 Un monde européen qui irait de l'Atlantique

00:57:31 Au Pacifique, donc nous aurions

00:57:33 Le même avantage stratégique que les Etats-Unis

00:57:35 Qui sont représentés comme une île

00:57:37 En plus, nous aurions une ouverture sur l'Arctique

00:57:39 Qui est de plus en plus navigable

00:57:41 Et nous ferions

00:57:43 Partie du fameux

00:57:45 Heartland décrit par

00:57:47 MacKinder

00:57:49 C'est-à-dire ce qu'il appelle

00:57:51 "World Island", n'est-ce pas

00:57:53 Le continent central

00:57:55 Donc ce serait un avantage stratégique

00:57:57 Pour le monde européen

00:57:59 Je dis bien "européen", moi je ne crois plus à l'Occident

00:58:01 L'Occident ça n'existe plus

00:58:03 Il n'y a que l'Empire américain

00:58:05 Qui est dirigé par Washington

00:58:07 Aussi bien sur plan militaire

00:58:09 Que par la fameuse "soft power"

00:58:11 - Alors quand vous dites "ce serait pour le monde européen"

00:58:13 Vous avez excité économiquement avec

00:58:15 Toutes les ressources de la Russie

00:58:17 - Nos richesses technologiques, nous,

00:58:19 Européens, donc que l'on peut en lier

00:58:21 Les richesses démographiques

00:58:23 Parce que

00:58:25 La Russie, alors ça c'est

00:58:27 Pour un point de vue de l'intérêt russe

00:58:29 Nous ne devons jamais mener une guerre pour la Russie

00:58:31 De même qu'on ne doit pas se battre pour Taïwan

00:58:33 Mais nous devons, nous, européens

00:58:35 Considérer, et ça c'est la grande idée

00:58:37 De l'amiral Kastex

00:58:39 En 1964

00:58:41 Qui a fait une chronique qui a déchaîné

00:58:43 Qui est toujours très connue en Amérique

00:58:45 Qui a dit que la Russie

00:58:47 C'était le bouclier à l'Est

00:58:49 De l'Europe, c'est ce que les européens n'arrivent pas à comprendre

00:58:51 C'est que non seulement la Russie

00:58:53 Ce n'est pas une menace pour nous

00:58:55 Parce qu'elle a 146 millions d'habitants

00:58:57 Dans à peu près

00:58:59 17 millions de kilomètres carrés

00:59:01 C'est 26 fois la France, n'est-ce pas ?

00:59:03 C'est deux fois les Etats-Unis

00:59:05 Et vous avez 146 millions d'habitants

00:59:07 Qui ont été saignés

00:59:09 Avec 25 millions de morts pendant la 2ème guerre

00:59:11 Qui, après la chute de l'Urs

00:59:13 L'atelité était tombée

00:59:15 Un virgule une

00:59:17 Donc le breuve Poutine

00:59:19 Il le voudrait, il ne peut pas

00:59:21 Menacer, envahir l'Europe

00:59:23 C'est pour ça que ce sont des mensonges

00:59:25 Fondamentaux

00:59:27 Poutine veut rassembler le monde

00:59:29 Son monde russe, il ne veut absolument pas

00:59:31 Faire la guerre et passer les frontières

00:59:33 De la paix. - Il ne veut pas envahir

00:59:35 Tout l'Europe. - Mais non, ce n'est pas son intérêt

00:59:37 Il a besoin de nous, parce que le véritable

00:59:39 Danger qui menace la Russie

00:59:41 C'est ce que les européens doivent comprendre

00:59:43 C'est le danger à terme

00:59:45 C'est la Chine

00:59:47 Il ne faut pas oublier qu'en 1860

00:59:49 Il y a eu la revanche, les traités illégaux

00:59:51 Où la Russie a pris

00:59:53 900 000 kilomètres carrés à la Chine

00:59:55 C'est le danger de

00:59:57 De l'Islam de l'Asie centrale

00:59:59 Qui pour arriver à Stravopol, et comme je dis

01:00:01 D'une façon très sibylline, si un jour

01:00:03 Les chinois arrivent à l'Oural, si l'Islam

01:00:05 De l'Asie centrale arrive à Stravopol

01:00:07 Qui était le point de départ de la colonisation

01:00:09 Où Tolstoy, lorsqu'il est allé faire la conquête

01:00:11 De la Tchétchénie, ce serait une

01:00:13 Catastrophe civilisationnelle

01:00:15 Pour le jeu européen

01:00:17 Qui serait encore plus grave que la

01:00:19 Prise de Byzance par les Turcs

01:00:21 En 1453, et il n'y a pas

01:00:23 Un européen qui va

01:00:25 Les européens ne sont pas capables de voir plus loin

01:00:27 Que le bout de leur nez, et de sentir

01:00:29 Ce rôle protecteur que représente

01:00:31 Pour nous la Russie. La Russie

01:00:33 Est allée dans le sens inverse du monde

01:00:35 De Jean Giscan, n'est-ce pas ?

01:00:37 Lorsque le Cossac Yermak

01:00:39 Est parti à la conquête de la Sibérie

01:00:41 De 1581

01:00:43 Jusqu'en 1680, la Russie

01:00:45 A fait le chemin inverse de Jean Giscan

01:00:47 - Marc Rousset, vous êtes passionné par votre

01:00:49 Cause, et c'est une bonne chose

01:00:51 - Une cause passionnée

01:00:53 Et raisonnée par 33 chapitres

01:00:55 Du monde d'ici

01:00:57 - Disons une passion raisonnable

01:00:59 Je dirais plutôt une raison passionnée

01:01:01 - Oui, une raison passionnée

01:01:03 - On se retrouve juste après cette petite pause

01:01:05 - Après la pub, vous aurez la parole

01:01:07 0826 300 300 pour réagir

01:01:09 Pour intervenir, pour poser vos questions

01:01:11 A tout de suite sur Sud Radio

01:01:13 - Sud Radio Bercov

01:01:15 Dans tous ses états

01:01:17 Appelez maintenant pour réagir

01:01:19 0826 300 300

01:01:21 - Ici Sud Radio

01:01:23 Les français

01:01:27 Parlent au français

01:01:29 Les carottes sont cuites

01:01:31 Les carottes sont cuites

01:01:33 - Sud Radio Bercov

01:01:35 Dans tous ses états

01:01:37 - Dans tous les états

01:01:39 Notre faux ami l'Amérique

01:01:41 Dit Marc Rousset

01:01:43 L'Amérique pour lui est un faux ami

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01:21:53 Ici nous sommes une radio libre

01:21:55 Et nous faisons faire parler

01:21:57 Nous faisons parler

01:21:59 Toutes les opinions et surtout

01:22:01 Toutes les compétences

01:22:03 Merci Marcousse d'avoir été avec nous

01:22:05 Je vous remercie André Bercoff

01:22:07 Merci André Bercoff d'avoir animé l'émission

01:22:09 On vous retrouve demain entre midi et 14h comme tous les jours

01:22:11 Et tout de suite c'est Brigitte Leï sur Sud Radio

01:22:13 A demain

01:22:15 Sud Radio, parlons vrai

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