Avec Michel Polacco, expert en aéronautique ; Pierre-Marie Sève, directeur de l'Institut pour la justice ; Daniel Salvatore Schiffer, philosophe, professeur d'esthétique et de philosophie à l'Institut Royal Supérieur d'Histoire de l'Art et d'Archéologie de Bruxelles, auteur de "Rockisme contre wokisme" publié aux éditions Erick Bonnier.
Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h à 14h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————
☀️ Et pour plus de vidéos de Bercoff dans tous ses états : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQe5oKZlhHutOQlGCq7EVU4
##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2024-05-23##
Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h à 14h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————
☀️ Et pour plus de vidéos de Bercoff dans tous ses états : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQe5oKZlhHutOQlGCq7EVU4
##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2024-05-23##
Category
🗞
NewsTranscription
00:00:00 (Musique)
00:00:02 Sud Radio Bercov dans tous ses états
00:00:05 (Musique)
00:00:06 Nous sommes en guerre
00:00:07 (Musique)
00:00:08 Maman, maman, je préfère à mes jeux fous
00:00:12 Maman, maman, demeurer sur tes genoux
00:00:16 (Musique)
00:00:17 Tropaisant sanguine, un man qui s'ennuie
00:00:19 Le fils de sa maman ne fait rien dans sa vie
00:00:22 Il est toujours enfermé dans sa chambre
00:00:25 Hiver comme été, de janvier à décembre
00:00:28 Pas taver, non, il trouve ça trop dur
00:00:30 Il en bat des chats quand il sort les ordures
00:00:33 (Musique)
00:00:42 New York City is the place where they said
00:00:44 Hey babe, take a walk on the wild side
00:00:48 I said hey Joe, take a walk on the wild side
00:00:52 (Musique)
00:00:56 Nous sommes en guerre
00:00:57 (Musique)
00:00:58 La guerre, la guerre, la guerre, la guerre
00:01:01 Dans tous ses états bien sûr
00:01:03 Et on va parler d'abord du...
00:01:05 Ben de vol, de vol au-dessus
00:01:07 De quel nid
00:01:09 Et des vols qui ne marchent plus
00:01:11 Notamment, notamment chez Boeing
00:01:13 Beaucoup d'accidents chez Boeing
00:01:14 Beaucoup d'accidents en ce moment, pourquoi ?
00:01:16 On va en parler avec Michel Polacco
00:01:18 Michel Polacco, vous le connaissez bien sûr
00:01:20 Journaliste très longtemps à Radio France
00:01:23 Mais il a été aussi Michel Polacco
00:01:25 Il a été pilote et expert aéronautique
00:01:28 Il a été formateur
00:01:30 Donc qu'est-ce qui se passe avec Boeing ?
00:01:32 On va essayer d'en parler
00:01:34 Effectivement, l'avion...
00:01:36 Il y a des gens, vous savez, qui ont le fear of flying
00:01:39 La peur de voler
00:01:40 Et on peut comprendre aussi
00:01:42 Et d'ailleurs on nous dit, vous savez, les écologistes nous disent
00:01:44 C'est fini, quatre vols pour toute votre vie
00:01:47 Voilà, quatre vols pour toute votre vie
00:01:49 Enfin, on va prendre le temps d'en parler
00:01:51 Et puis, qu'est-ce qui se passe alors ?
00:01:53 Le laxisme, tous les jours, encore une fois
00:01:55 Encore et encore, d'accord, d'accord
00:01:57 Tous les jours, crimes, tabassages, violences, etc.
00:02:01 C'est devenu, encore une fois
00:02:03 C'est devenu presque un...
00:02:05 C'est même pas une habitude, quoi
00:02:07 On s'attend, qu'est-ce qui se passe quand
00:02:09 Il y a un jour où il n'y a pas quelque chose, hein ?
00:02:11 Le sentiment d'insécurité
00:02:13 On va en parler avec Pierre Mericev
00:02:15 Directeur de l'Institut pour la Justice
00:02:17 Et puis, la génération Tanguy
00:02:19 Oui, oui, les gens qui restent chez papa, maman
00:02:22 Effectivement, papa, maman
00:02:24 Ils sont de plus en plus nombreux, hein
00:02:26 Et de plus en plus âgés
00:02:28 À dire, écoutez, tout ça c'est trop cher
00:02:30 C'est compliqué, allez, je reste chez papa, maman
00:02:32 Mais papa, maman, sont-ils encore là ?
00:02:34 Dans Dimanche, c'est la fête des mères
00:02:37 Et est-ce qu'on peut parler encore de papa, maman ?
00:02:40 Ou autre chose ?
00:02:42 Là aussi, ça vaut le coup de passer un peu de temps avec
00:02:45 Et puis, les détenus en visite au château de Versailles
00:02:48 On va en parler
00:02:50 Et en seconde partie, on va parler de deux sujets
00:02:54 Très intéressants, à deux degrés très divers
00:02:57 Le wok, vous savez, le fameux wok, la cancelle culture, etc.
00:03:01 Et un écrivain qui dit, mais il y a un antidote au wok
00:03:05 C'est le rock
00:03:07 Le rockisme contre le wokisme, Daniel Sadeur-Schiffer
00:03:10 Il en parle, et on va swinguer
00:03:12 On va swinguer sur Sud Radio
00:03:14 A tout de suite
00:03:17 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états, midi 14h
00:03:21 André Bercoff
00:03:23 Ici Sud Radio
00:03:26 Les Français parlent au français
00:03:30 Je n'aime pas la blanquette de veau
00:03:36 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états
00:03:39 Qu'est-ce qui se passe dans certains avions ?
00:03:43 Qu'est-ce qui fait que perte de pièces de carling en vol, problème de moteur, soucis mécaniques
00:03:48 Et quand on est effectivement dans l'avion
00:03:51 Et que ça commence à tanguer, et que ça ne va pas
00:03:54 Et bien, on commence vraiment à paniquer
00:03:57 Alors, on ne va pas paniquer sur tout, mais quand même, quand même, quand même
00:04:00 Il y a une compagnie où les incidents se sont enchaînés
00:04:04 On en parle, tout de suite
00:04:06 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états
00:04:09 Le fait du jour
00:04:11 Robert Charlebois, effectivement, Lindbergh, une de ses meilleures chansons
00:04:15 Qui date de 68, je crois, ou 67, ou 68
00:04:19 Et où il parlait, effectivement, de ces compagnies qu'il prenait et reprenait
00:04:23 On prend tous, effectivement, des voyages
00:04:26 Le voyage, si on veut aller découvrir le monde
00:04:29 On le fait comment ? Ça prend beaucoup de temps, autrement que dans l'avion
00:04:33 Mais en même temps, série noire chez Boeing
00:04:36 Une certaine série noire et des espèces de...
00:04:39 Vraiment d'incidents, et on voudrait comprendre
00:04:42 Et quelqu'un qui comprend très bien ça, qui connaît très bien ça
00:04:45 Et vous le connaissez, il a été très longtemps journaliste sur Radio France
00:04:48 Michel Polacco, bonjour
00:04:50 - Bonjour André - Bonjour
00:04:52 Michel Polacco, vous êtes non seulement le journaliste qu'on connaît
00:04:55 Mais vous avez été, effectivement, d'abord expert en aéronautique
00:04:59 Vous avez piloté vous-même, et vous avez aussi formé
00:05:02 Alors, effectivement, on peut dire, oui, c'est une série noire
00:05:05 Ça arrive à tout le monde, mais là, quand même, sur Boeing
00:05:08 Il y a eu, bon, prise, je rappelle rapidement
00:05:11 Boeing 737, le 9 mai
00:05:14 Violemment sorti de la piste lors du décalage sur l'aéroport de Dakar au Sénégal
00:05:18 Ensuite, le 8 mai, à Istanbul, en Turquie
00:05:22 Un avion cargo Boeing de FedEx n'a pas réussi à sortir son train d'atterrissage
00:05:27 Avant, il a dû se poser avec le nez directement sur le tarmac
00:05:31 Enfin, ce Boeing d'Air France en route pour les Etats-Unis
00:05:34 Qui a été détourné vers le Canada à cause d'une forte odeur de brûlée inexpliquée
00:05:38 Il y a aussi autre chose, c'est pas la même chose, mais enfin
00:05:41 Hier encore, l'avion qui s'est mis à trembler
00:05:44 Le passager du vol Londres-Singapour, victime de turbulences extrêmes
00:05:47 Mais ça, les turbulences extrêmes, ce n'est pas peut-être la faute de la compagnie
00:05:51 Michel Polacco, est-ce qu'il y a quelque chose, quand même, de spécifique chez Boeing
00:05:56 Qui fait qu'il y a eu cette, disons, cette multiplication d'incidents, ou d'accidents ?
00:06:02 Alors écoutez, très honnêtement, d'abord, il faut dire que, par exemple, l'année dernière, en 2013
00:06:06 Il y a eu 40 millions de vols d'avions, 4 milliards de passagers transportés
00:06:12 Un seul avion s'est écrasé, un avion qui s'est écrasé au Népal
00:06:16 Il faut le rappeler, ça
00:06:17 Puis il y a eu une erreur de l'équipage, donc voilà, il faut quand même se rassurer
00:06:21 Deuxièmement, des incidents, ils s'en produisent tous les jours, sur tous les modèles d'avions
00:06:26 Ce sont des incidents qui n'ont pas d'influence sur la sécurité
00:06:30 Parce qu'il y a des équipages, des avions qui sont très redondants, des centres de contrôle, etc.
00:06:36 Donc voilà, il faut se rassurer
00:06:38 Maintenant, au sujet de Boeing, il est vrai qu'on cite Boeing quasiment tous les jours
00:06:43 Mais qu'il se passe la moindre chose, et je crois qu'on fait un amalgame
00:06:47 Oui, c'est vrai, Boeing a commis des erreurs, et Boeing a commis des fautes
00:06:52 Boeing a commis des erreurs en ne lançant pas un modèle d'avion nouveau
00:06:56 Il y a une vingtaine d'années, pour concurrencer l'Airbus 320
00:06:59 Et aujourd'hui, ils sont dans l'obligation de moderniser pour la quatrième fois leur vieux Boeing 737
00:07:07 Pour en fabriquer le 737 Max, qui est quand même un vieil avion très très bricolé
00:07:13 Il y a eu deux accidents, un en 2018 et un en 2019
00:07:17 Oui, Michel Polacco...
00:07:19 Mais pour ce qui est... Alors il y a eu aussi cette affaire de porte
00:07:22 Qui a été éjectée d'un Boeing 737 d'Alaska Airlines
00:07:26 Et là, c'est encore une faute du constructeur Boeing
00:07:29 Qui a sous-traité un grand nombre de travaux de fabrication ou de modification des avions
00:07:35 À des entreprises, et ce sont des entreprises qui n'ont pas, évidemment, le soin, le sérieux, la rigueur
00:07:41 Qu'avait l'entreprise Boeing, qui elle, s'est un peu détachée de tout ça
00:07:44 Pour rentrer dans la finance, et pour se sortir un peu de son métier d'ingénieur
00:07:49 Mais néanmoins, la plupart des incidents dont on parle, y compris pour les Boeing
00:07:54 Sont des incidents qui n'ont rien à voir avec Boeing
00:07:57 Quand un Boeing se pose sur le nez parce que le train avant n'est pas sorti
00:08:01 C'est parce que la maintenance, l'entretien de l'avion par la compagnie aérienne
00:08:06 Ou par les sous-traitants de la compagnie aérienne n'ont pas été bien faits
00:08:09 Lorsqu'un avion est pris dans les turbulences, comme ça s'est passé entre Londres et Singapour
00:08:15 D'une part, c'est parce qu'il y a des conditions météo qui sont très mauvaises
00:08:19 D'autre part, parce qu'elles ont peut-être été plus ou moins bien anticipées
00:08:23 Par les services de météorologie qui informent les équipages au départ
00:08:27 Par les équipages qui normalement surveillent leur radar de météorologie
00:08:31 Et puis par le fait que, quelquefois, il y a des zones de turbulences
00:08:35 Qui sont détectées extrêmement tardivement
00:08:38 On entre dedans et c'est là qu'on s'en rend compte
00:08:41 Lorsque l'équipage donne des consignes pour s'attacher
00:08:44 Malheureusement, tous les gens qui ne respectent pas la règle
00:08:47 Qui est qu'il faut toujours rester attaché en avion
00:08:50 Sauf si on a besoin de se déplacer
00:08:52 Et bien ces gens-là, ils se mettent à devenir des projectiles
00:08:56 Ils volent dans tous les sens, ils peuvent se blesser
00:08:58 Parfois d'ailleurs, c'est vrai, il y a des bagages aussi
00:09:01 Qui tombent des racks à bagages
00:09:02 J'ai connu un cas d'un passager d'Air France dans un Boeing 747
00:09:06 Qui a été tué par un petit poste de télévision
00:09:09 Qui est tombé d'un rack de bagages
00:09:10 Mais c'est pas la faute de Boeing, ça, vous voyez ?
00:09:13 - Michel, pour la coupe, vous m'entendez ? Est-ce que vous m'entendez ?
00:09:16 - Je vous entends 5 sur 5 !
00:09:18 - Très bien !
00:09:19 Et bien voilà, on est presque dans un poste de pilotage, vous voyez ?
00:09:22 Mais c'est vous qui pilotez cette fois-ci
00:09:24 Michel Polacco, est-ce que quand même
00:09:26 Et vous en parliez au début de l'entretien
00:09:29 De notre entretien
00:09:30 Est-ce que Boeing n'a pas tardé
00:09:32 Parce que vous venez de dire deux choses intéressantes
00:09:34 Et je voudrais qu'on précise
00:09:36 Est-ce que Boeing n'a pas tardé à renouveler ses appareils ?
00:09:39 C'est-à-dire la moyenne des appareils aujourd'hui de Boeing
00:09:42 Auquel âge ?
00:09:43 Est-ce qu'on sait à peu près ?
00:09:44 - Eh bien écoutez, le Boeing moderne
00:09:48 C'est le Boeing 787, le Dreamliner
00:09:51 Qui est un avion qui maintenant a une quinzaine d'années
00:09:54 Et qui est un très bon avion
00:09:56 Qui n'a pas d'incident en vol particulier
00:09:59 Sinon ce qu'on peut avoir sur tous les avions
00:10:02 Qui est parfois pris dans des turbulences comme les autres
00:10:05 Mais sur lequel il y a eu quelques petits problèmes de construction
00:10:09 Que Boeing a réglés
00:10:10 Et c'est sur cet avion qu'il y a ces fameuses dénonciations
00:10:14 De lanceurs d'alerte
00:10:16 Qui sont à mon sens assez peu justifiés
00:10:18 Le Boeing vole, le Dreamliner vole
00:10:21 Depuis une quinzaine d'années
00:10:22 Il y en a presque 1200 qui volent
00:10:24 Il n'y en a pas un seul
00:10:26 Qui s'est écrasé
00:10:27 - Mais il n'y a pas des appareils plus anciens
00:10:29 Oui mais vous avez dit vous-même
00:10:30 Il y a des appareils plus anciens en circulation quand même
00:10:33 Plus anciens que ce Dreamliner
00:10:35 - Alors je suis vivant le Boeing 777
00:10:38 Le Boeing 777 est un avion qui a maintenant 30 ans
00:10:42 Le Boeing 747, il y en a encore beaucoup qui volent
00:10:45 Ce sont des avions qui ont plus de 50 ans
00:10:47 Et les Boeing 737 dans leur très grande majorité
00:10:50 Ce sont des avions qui ont fait leur premier vol en 1967
00:10:54 Qui sont des vols équipés de systèmes analogiques et pas numériques
00:10:58 Qui sont des avions évidemment très rustiques
00:11:01 Que Boeing a voulu moderniser, remoderniser, remoderniser
00:11:05 En mettant des nouveaux équipements, des nouveaux moteurs
00:11:08 Et en fait c'est sur cet avion qu'il y a chez Boeing un vrai problème
00:11:12 Qui est à l'origine de la crise que vous connaissez
00:11:15 Du départ du board de Boeing qui a été remplacé par une nouvelle équipe
00:11:19 Cette nouvelle équipe ayant voulu partir de Boeing
00:11:22 Et actuellement le conseil d'administration de Boeing
00:11:24 Est en train de la retenir
00:11:26 Parce qu'ils ne sont pas responsables
00:11:28 Même s'ils ont perçu que pour arriver à redresser Boeing
00:11:31 Sur le plan de son image et sur le plan de son organisation de fabrication
00:11:36 Il va falloir 10 ans, voilà
00:11:38 Alors justement Michel Polacco, vous avez aussi parlé de cette phrase
00:11:41 Et ça ne concerne pas que Boeing
00:11:43 Est-ce qu'il n'y a pas, et on le perçoit dans beaucoup d'autres domaines
00:11:46 Vous avez parlé de la financiarisation
00:11:49 C'est-à-dire la priorité mise au modèle économique et financier
00:11:53 Non pas sur la sécurité, bien sûr la sécurité du passager est fondamentale
00:11:58 Mais est-ce qu'il n'y a pas eu quand même chez certains
00:12:01 Une inclination à dire "oui mais le retour sur investissement c'est ce qui compte"
00:12:06 Et peut-être être allé un peu, un peu au-delà de ce qu'il faudrait
00:12:10 Mais tout à fait, et on est même allé bien trop loin
00:12:14 Et le problème c'est que ce ne sont pas que les avionneurs
00:12:17 Les constructeurs d'avions qui sont allés trop loin
00:12:20 Ce sont les administrations
00:12:22 Parce que les administrations décident tout
00:12:25 Surveillent tout, certifient tout
00:12:28 Depuis la formation des équipages, au système de contrôle
00:12:32 A la construction des avions, etc.
00:12:35 Et ces organisations, la FAA aux Etats-Unis
00:12:38 L'Agence Européenne de Sécurité Aérienne plus récemment en Europe
00:12:42 Qui a pris la place de tout un tas d'autorités de certification nationale
00:12:46 Ont voulu faire des grosses économies sur le personnel
00:12:49 Et donc en gros on dit aux constructeurs "bon bah construisez, faites des études
00:12:53 Envoyez-nous des rapports et on va vérifier si c'est bien"
00:12:57 Autrefois on envoyait des ingénieurs, des techniciens
00:13:00 Qui participaient en parallèle à la construction des avions
00:13:04 Qui surveillaient ça de très près et qui étaient extrêmement rigoureux
00:13:08 Le problème chez Boeing de l'administration fédérale américaine
00:13:12 C'est qu'elle n'a pas surveillé la modernisation du Boeing 737
00:13:16 Qu'elle n'aurait jamais dû laisser moderniser comme ça
00:13:19 Donc si vous voulez, oui les constructeurs se sont financiarisés
00:13:23 Et ont beaucoup sous-traités, en particulier Boeing
00:13:26 Mais les administrations ont laissé faire
00:13:29 Et de leur part aussi on peut dire qu'il y a une vraie culpabilité
00:13:33 Que personne ne veut mettre en valeur mais qui est très importante
00:13:36 Parce que c'est vraiment un univers dans lequel on ne peut pas bouger le petit doigt
00:13:40 Sans avoir une autorisation
00:13:42 Alors il n'est pas normal, à partir du moment où on est à ce point
00:13:46 Pisonnier de la réglementation, ce qui est très sain
00:13:49 Que ceux qui réglementent n'assument pas aussi la part de responsabilité
00:13:54 Qui leur revient, et je pense notamment à l'administration américaine de l'aviation
00:13:58 Voilà Michel Polacco, oui vous avez soulevé un problème
00:14:01 Qui encore une fois ne concerne pas que l'aviation
00:14:03 Mais on voit bien que, que ce soit chez nous ou ailleurs
00:14:06 L'administration etc, c'est intéressant parce qu'il ne faut pas glisser
00:14:11 Dans le domaine de l'irresponsabilité
00:14:13 Ou de dire oui mais écoutez on verra ça va s'arranger
00:14:16 Et vous avez souligné le fait que avant les ingénieurs participaient
00:14:20 Au niveau déjà de la construction
00:14:22 Et Dieu sait que c'est un domaine extrêmement délicat
00:14:25 Et aujourd'hui peut-être il y a un peu de mou dans la corde à noeuds
00:14:28 C'est le moins que l'on puisse dire, c'est ça ?
00:14:31 Je crois qu'on peut le dire, tout à fait
00:14:33 Merci beaucoup Michel Polacco, merci pour votre expertise
00:14:36 Je vous en prie à bientôt, au revoir
00:14:38 Merci Michel Polacco d'avoir été avec nous
00:14:39 Je vous rappelle que vous êtes expert en aéronautique
00:14:41 On va se retrouver dans un instant sur Sud Radio
00:14:43 Après cette courte pause où on va parler...
00:14:45 Et un auditeur fidèle !
00:14:46 Merci !
00:14:47 On va parler de justice sur Sud Radio avec Pierre Marisset
00:14:50 A tout de suite !
00:14:52 Sud Radio Bercov dans tous ses états, midi 14h
00:14:56 André Bercov
00:14:57 Ici Sud Radio
00:15:00 Les français parlent au français
00:15:05 Les carottes sont cuites
00:15:07 Les carottes sont cuites
00:15:10 Sud Radio Bercov dans tous ses états
00:15:13 Alléluia, alléluia, auditeur de Sud Radio, résident de Sud Radio
00:15:18 La France a retrouvé la paix
00:15:19 Oui, oui, oui, ça fait...
00:15:21 Oui, oui, ça fait exactement 5 heures qu'on ne nous a pas signalé un meurtre, un tabassage, un viol, une attaque au couteau
00:15:28 5 heures, vous imaginez ?
00:15:30 Non mais ça va beaucoup mieux
00:15:31 Avant c'était toutes les 2 heures, non, non, non
00:15:33 On va s'apaiser, vous savez, n'oubliez pas ces paroles immortelles
00:15:37 On n'est pas dans l'insécurité, on est dans un sentiment d'insécurité
00:15:42 Alors ôtez-vous ça de la tête, ôtez-vous ça de la tête
00:15:45 Non, ne vous ôtez pas ça de la tête
00:15:47 On en parle tout de suite
00:15:49 Sud Radio André Bercov
00:15:51 Ça balance pas mal
00:15:53 Bercov dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio
00:15:56 Tout va très bien Madame la Marquise, allons voir des exemples
00:15:59 On vous en donnait la semaine dernière à Rouen, un Algérien sous le coup d'une OQTF
00:16:03 Obligation de quitter le territoire français, défense de rire
00:16:07 A tenter de mettre le feu à une synagogue
00:16:09 Armé d'une barre de fer et d'un couteau
00:16:11 Il aurait également tenté d'agresser un policier
00:16:13 Ce dernier l'aurait abattu en légitime défense
00:16:16 Avril, un mineur de 15 ans a été mis en examen pour meurtre
00:16:19 Et placé en détention après avoir été présenté devant un juge d'instruction du pôle criminel
00:16:23 Dans le cadre d'une information criminelle après le meurtre de Matisse
00:16:26 Un adolescent de 15 ans, poignardé dans les rues de Châteauroux
00:16:30 Samedi 27 avril, en début de soirée
00:16:32 A Toulouse, un élève armé d'un couteau, poignard d'une lycéenne dans le couloir du gymnase
00:16:37 Une élève du lycée urbain vitré à Toulouse a été en effet blessé au bras
00:16:40 Par deux coups de couteau ce jeudi 2 mai 2024 vers 17h
00:16:44 Son agresseur lycéen a été placé en garde à vue
00:16:48 Voilà, ça se passe à Toulouse aussi
00:16:54 Ah oui, à Toulouse, hier, un élève armé d'un couteau
00:16:58 Voilà, poignard d'une lycéenne dans le couloir du gymnase
00:17:02 Tout va bien, ce matin, un homme de 26 ans suspecté d'avoir voulu perpétrer une tuerie de masse interpellé
00:17:09 Voilà, en fait, c'est intéressant
00:17:11 Voilà, en quelques jours, quelque chose, on ne va pas reciter, il faudrait 5 heures pour reciter tout ce qui s'est passé depuis le début de l'année
00:17:19 Alors, Pierre-Marie Sèvres, on en a souvent parlé avec vous, je rappelle que vous êtes directeur de l'Institut pour la Justice
00:17:25 Et au fond, est-ce que vous ne voudriez pas débaptiser votre institut, l'appeler Institut pour la Criminalité
00:17:33 Parce qu'on se demande au fond, la justice, d'accord, et on redit ça à chaque fois
00:17:39 Mais il y a quelque chose de l'ordre de...
00:17:43 Evidemment, on ne peut pas arrêter tout, la vie est violente, la vie est un métier à risque
00:17:48 Mais cette espèce de régularité pratiquement quotidienne devient quand même quelque chose
00:17:54 Est-ce que c'est du jamais vu, Pierre-Marie Sèvres, dans l'histoire récente, je dirais ?
00:17:58 Alors, ce qui est certain, c'est que le sentiment général des gens, c'est ce que vous avez dit
00:18:03 C'est-à-dire, on voit des faits divers tous les jours, on est toujours de plus en plus exaspérés, désespérés, choqués par les faits divers qu'on voit
00:18:10 Mais certains, et on n'a pas tellement de moyens de le vérifier, peuvent nous dire
00:18:14 Non mais de toute façon, ce sont des faits divers isolés, c'est arrivé à l'autre bout de la France, ça ne vous arrivera pas à vous
00:18:19 Bon, et puis après, dans la foulée, on a tous un cousin, un frère, un ami qui s'est fait agresser dans la rue
00:18:25 Peut-être même plusieurs, et puis dans la foulée d'ailleurs, même les agresseurs s'en sont sortis avec rien du tout
00:18:31 Avec des sursis, ou avec de la prison ferme, mais sur lequel la victime n'a eu aucune visibilité
00:18:35 En fait, ils n'ont même pas fait leur prison ferme
00:18:37 Ou alors des travaux d'intérêt général
00:18:39 C'est la grande mode aujourd'hui, au ministère de la Justice, c'est les travaux d'intérêt général
00:18:43 Mais de temps en temps, quand même, c'est bien de vérifier qu'en est-il de la réalité
00:18:48 Et par rapport aux autres pays aussi
00:18:50 Par rapport aux autres pays, c'est même le point principal
00:18:53 En fait, même pendant longtemps, le débat sur l'insécurité, c'était "il n'y a pas d'insécurité"
00:18:56 C'était "est-ce qu'il y a de l'insécurité ou non ?"
00:18:59 Aujourd'hui, c'est tellement écrasant, tellement clair et net
00:19:02 Que ceux qui disaient qu'il n'y a pas d'insécurité
00:19:04 Se sont repliés sur un autre argument qui est de dire
00:19:07 "Non mais c'est partout pareil, c'est inévitable, c'est l'Occident, c'est les grandes villes, etc."
00:19:12 "De toute façon, comme dans toutes les grandes villes, combien de fois je l'ai entendu"
00:19:15 Mais en fait, quand on regarde ce qui se passe à l'étranger
00:19:17 Ce n'est pas le cas, ce n'est pas vrai
00:19:19 Ces arguments sont fallacieux
00:19:21 Vous prenez un classement tout à fait unanime
00:19:26 Qui est celui d'Eurostat, par exemple
00:19:28 L'organe de statistique de l'Union Européenne
00:19:30 A fait un classement sur le nombre de coups et blessures volontaires par habitant en Europe
00:19:34 Figurez-vous qui est numéro 1 ?
00:19:37 La France !
00:19:38 La France est le premier pays en termes de coups et blessures volontaires
00:19:41 Coups et blessures volontaires, ce sont les bagarres et les agressions
00:19:43 Mais donc en premier lieu, les agressions
00:19:45 De toute l'Europe !
00:19:46 De toute l'Europe !
00:19:47 Tout juste devant la Belgique
00:19:48 Qui est elle-même très largement devant l'Allemagne, l'Italie, etc.
00:19:52 Les deux premiers du peloton, c'est la France et la Belgique
00:19:56 Étant entendu que la Belgique est un pays très urbain
00:19:59 Et dans les villes, effectivement, il y a plus de violences que dans les campagnes
00:20:05 Donc la France, malgré sa part de ruralité très importante par rapport aux autres pays d'Europe
00:20:10 Elle est tout de même première
00:20:12 Mais Eurostat sort tout un tas de statistiques
00:20:15 Par exemple, les vols par habitant
00:20:17 Je n'ai pas le chiffre exact, mais les vols par habitant, ça fait des années
00:20:19 Chaque fois que je vérifie, on est dans le trio de tête
00:20:21 Toujours avec la Belgique, on se tient un petit peu dans un mouchoir de poche
00:20:24 Et puis le Royaume-Uni, quand ils étaient dans l'Union Européenne
00:20:26 Et puis un autre exemple, les homicides
00:20:28 C'est ça aussi, la critique qu'on peut nous faire, c'est
00:20:31 Les comparatifs internationaux en matière de criminalité sont compliqués à faire
00:20:34 C'est vrai, il y a une agression dans un pays
00:20:37 Peut-être comptabilisé d'une façon en France, puis d'une autre façon en Italie
00:20:40 Ça rend les choses plus compliquées
00:20:41 Eurostat fait une harmonisation
00:20:43 Mais cet argument-là revient régulièrement
00:20:46 Alors il y a un critère, il y a un fait, un crime
00:20:49 Qui permet de mettre les choses à peu près à zéro
00:20:52 C'est l'homicide. Un homicide, dans à peu près tous les pays du monde
00:20:55 C'est un homicide
00:20:56 Voilà, ça se compte par ailleurs
00:20:57 Les cadavres, ça se fait bien depuis longtemps, depuis des siècles
00:20:59 Comme dit Alain Bauer, depuis le Moyen-Âge, on compte les cadavres relativement bien
00:21:02 Avec relativement une certaine certitude et précision
00:21:05 Eh bien l'homicide, la France, en valeur absolue
00:21:09 Je ne parle pas en valeur relative, mais en valeur absolue tout de même
00:21:11 La France est le pays d'Europe dans lequel il y a le plus d'homicides
00:21:14 Nous avons cette année dépassé les 1000 homicides
00:21:16 Ça faisait quelques années que nous n'avions pas dépassé ce chiffre-là
00:21:19 Sachant aussi qu'il y a les comparaisons dans l'espace, c'est-à-dire en Europe
00:21:23 Mais dans le temps
00:21:24 Regardez, en 1970, il y avait 373 homicides en France
00:21:27 Il y en a trois fois plus aujourd'hui
00:21:29 Je reviens dans les comparaisons dans l'espace
00:21:31 En Italie, alors qu'on a à peu près la même population
00:21:34 On a environ 300 homicides par an
00:21:36 Par rapport à 1000 en France
00:21:38 Par rapport à 1000 en France
00:21:39 En Allemagne, qui est plus peuplée, on a 800 homicides par an
00:21:42 C'est-à-dire que notre taux d'homicide est beaucoup plus élevé
00:21:45 Que les pays avec lesquels on peut se comparer
00:21:47 En valeur absolue, on est le plus élevé d'Europe
00:21:49 Et en valeur relative, on est bien plus élevé que nos voisins européens
00:21:52 Donc tout ça devrait quand même...
00:21:54 On peut dire...
00:21:56 J'entends régulièrement les arguments qu'on nous fait
00:21:59 Mais les chaînes de télé font monter le sentiment d'insécurité, etc.
00:22:04 Mais au bout d'un moment, il faudrait quand même remettre les pieds dans le réel
00:22:07 On ne dit même pas ça
00:22:08 Enfin, moi je ne dis pas ça pour attaquer le gouvernement en place, etc.
00:22:12 Je vais vous dire honnêtement
00:22:13 Ce n'est pas Emmanuel Macron qui a commencé les problèmes
00:22:15 Il n'a certainement pas réglé les problèmes
00:22:17 Mais ça date d'il y a un moment déjà
00:22:19 Tout ce qu'on fait, si on met en avant ces chiffres
00:22:21 C'est parce qu'il y a un vrai problème
00:22:23 La population française est unanime sur le sujet
00:22:25 Et il serait temps enfin d'agir pour les régler
00:22:28 C'est tout
00:22:29 Oui, c'est-à-dire que c'est ça qui est étonnant
00:22:31 Vous dites effectivement, ce n'est pas d'hier
00:22:33 Ça fait 40 ans, ça fait en tout cas des décennies
00:22:36 Qu'on voit monter les choses, depuis les années 70-80
00:22:40 Et que effectivement, ce qui est tout à fait étonnant
00:22:43 Vous savez, au moins aussi bien que moi, Pierre-Marie Sèvres
00:22:46 Qu'on entend les ministres concernés ou des responsables
00:22:50 En disant "Oui, mais attendez, il ne faut pas exagérer"
00:22:53 "Qu'on vous dit que ce soit les réseaux sociaux qui exagèrent, etc."
00:22:56 On connaît la chanson
00:22:58 Mais, et on a dit "Et alors, on fait quoi ?"
00:23:01 "Alors, je ne parle même pas de la Nouvelle-Calédonie"
00:23:03 "Je ne parle même pas de Mayotte"
00:23:06 "Parlons même de la métropole, de ce qu'on appelle la métropole"
00:23:10 Est-ce que c'est quelque chose, vous avez suivi ça à l'Institut de la Justice
00:23:14 Est-ce qu'au fond, tous, gauche, droite, confondus
00:23:18 Les responsables se disent "Mais écoutez, en tout cas"
00:23:21 "Il ne faut même pas mettre de l'huile sur le feu"
00:23:23 "Il faut essayer de calmer les choses"
00:23:25 "Et en promettant qu'on va faire"
00:23:27 "Mais jusqu'à présent, les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent"
00:23:31 - Eh oui, malheureusement, pour les responsables politiques
00:23:34 Qui sont au pouvoir depuis plusieurs décennies
00:23:36 Les mots ne règlent pas les problèmes
00:23:38 On n'arrête pas les voleurs, les violeurs, les criminels sous OQTF
00:23:44 Simplement en faisant une minute de silence
00:23:46 Ou en disant "Ça suffit, il faut que l'État revienne"
00:23:50 Non, derrière les mots, pourquoi pas faire des mots de temps en temps
00:23:53 Mais derrière les mots, il faut des actions
00:23:55 Et aujourd'hui, quand je regarde les actions, typiquement en matière de justice
00:23:58 La justice, pour moi, est la façon de réguler in fine
00:24:01 On parle souvent d'immigration, etc.
00:24:03 - Réguler les violences, réguler en tout cas
00:24:07 Il suffit de les réguler en bout de chaîne
00:24:09 Immigration ou pas, la justice pourrait réguler en bout de chaîne la violence
00:24:12 - Bien sûr, appliquer les lois
00:24:14 - Absolument, vous constatez que ce n'est pas le cas
00:24:16 Je vous donne plusieurs exemples de ce qui est fait ces dernières années
00:24:18 Déjà, on nous promet 15 000 places de prison en 2017
00:24:21 Candidat Emmanuel Macron, moi j'applaudissais des deux mains
00:24:23 C'est une très bonne chose, 15 000 places, c'était un minimum
00:24:25 Mais c'était déjà pas mal
00:24:27 Aujourd'hui, on est à 3 000
00:24:29 - 3 000 aujourd'hui ? - 7 ans après
00:24:31 Alors qu'on nous promettait 15 000 en 5 ans
00:24:33 On est à 3 000 en 7 ans
00:24:35 Toutes les réformes sur la justice, elles ne font que
00:24:37 C'est le coutume d'utiliser cette question
00:24:39 Elles font que brasser la soupe
00:24:41 Mais sans jamais changer les ingrédients
00:24:43 Je vous donne un exemple, le rappel à la loi
00:24:45 On a supprimé, Eric Dupont-Moretti a supprimé le rappel à la loi
00:24:48 Pareil, j'ai applaudi des deux mains quand il a fait la non
00:24:50 C'est une très bonne chose, une très bonne mesure
00:24:52 - Rappel à la loi, rappelez ce que c'est
00:24:54 - Rappel à la loi, c'était vous êtes condamné, le tribunal vous reconnaît coupable
00:24:57 Je vous rappelle que c'est interdit
00:24:59 Au revoir, vous pouvez sortir, vous êtes libre
00:25:01 - Et surtout pour les mineurs, en plus on le sait
00:25:03 En plus pour les mineurs, complètement inefficace
00:25:05 Quand on n'a pas de vraie sanction, c'est inefficace
00:25:07 Les rappels à la loi ont bien été supprimés, ce qui était une très bonne chose
00:25:10 Mais en fait, ils n'ont pas été supprimés, ils ont changé de nom
00:25:12 Ça s'appelle aujourd'hui, un nom beaucoup plus jargonneux
00:25:16 L'avertissement pénal probatoire
00:25:18 Dans la presse, vous imaginez, c'est beaucoup plus difficile de dire
00:25:21 La personne qui a commis un vol, en étant en situation irrégulière
00:25:26 A un avertissement pénal probatoire
00:25:28 La personne qui ne connaît pas le lecteur, qui ne connaît pas ses termes
00:25:31 Il se dit "Ah bon, un avertissement pénal probatoire, ça a l'air dur"
00:25:34 En fait, c'est strictement la même chose
00:25:36 Je vous donne un autre exemple, les réductions de peine automatiques
00:25:39 Jusqu'en 2021, les détenus qui allaient en prison
00:25:44 Pour aller en prison, il faut quand même y aller en France
00:25:46 Il faut vraiment le vouloir
00:25:48 Mais même quand ils y allaient, ils avaient des réductions de peine automatiques
00:25:52 Ils n'avaient rien besoin de faire pour avoir leur peine réduite
00:25:55 Donc Eric Dupont-Moretti a dit "C'est vrai que ce n'est pas bien, les réductions de peine automatiques
00:25:59 Il faut que ce soit subordonné aux efforts des détenus
00:26:02 Et donc on va supprimer les réductions de peine automatiques"
00:26:04 Pareil, c'était la dernière fois que je me suis laissé prendre
00:26:06 J'ai dit "C'est une très bonne mesure, bravo monsieur le ministre"
00:26:09 Et puis au final, qu'est-ce qu'on remarque que dans le fond du projet de loi à justice de 2021
00:26:13 C'était le projet de loi pour la confiance dans la justice
00:26:15 On remarque que les réductions de peine automatiques ont bien été supprimées
00:26:17 Mais que toutes les autres ont été potentiellement rallongées
00:26:20 Voir même plus loin que ce qui était possible avant
00:26:23 Avant c'était 5 mois maximum par an, maintenant on est à 6 mois maximum par an
00:26:26 Certes c'est supposé être subordonné aux efforts des détenus
00:26:29 Mais en réalité on sait très bien que c'est juste une mesure de gérer la capacité carcérale
00:26:34 Oui, c'est-à-dire que faute de changer la réalité, comme d'habitude, on change les mots
00:26:38 On change les définitions
00:26:40 Je ne sais pas Thibault si on peut mettre...
00:26:42 Parce que vous avez parlé à plusieurs reprises d'Eric Dupont-Moretti
00:26:46 Vampire Marissev, je ne sais pas comment vous dites ça
00:26:51 Je crois que vous commettez une erreur qui n'est pas négligeable
00:26:54 Eric Dupont-Moretti n'est pas ministre de la Justice
00:26:57 Il n'est pas ministre de la Justice
00:26:59 Eh bien je vais vous faire écouter
00:27:01 En fait, il n'est pas ministre de la Justice parce qu'il l'a dit lui-même
00:27:05 Qu'il ne serait jamais ministre de la Justice
00:27:07 Ecoutez ce qu'il disait, et il ne va pas changer d'avis
00:27:11 En 2018, je crois que c'était en 2018
00:27:13 En avril 2018 sur LCI
00:27:14 Voilà, avril 2018, Stéphane a raison, sur LCI
00:27:17 Ecoutez
00:27:18 Si on vous proposait un poste de ministre de la Justice, vous l'accepteriez ?
00:27:22 Non
00:27:23 Sûr ?
00:27:24 Oui sûr
00:27:25 Voulez-je vous le signer ?
00:27:26 Oui
00:27:27 D'abord, personne ne me le proposera, ce sera un bordel
00:27:30 Mais alors, personne n'aurait jamais l'idée
00:27:32 Sotte, totalement saugre nu, incongru, invraisemblable de me proposer cela
00:27:37 Et moi franchement, je n'accepterais jamais un truc pareil, non
00:27:40 Pourquoi ?
00:27:41 Parce que je ne suis pas Moretti
00:27:43 Il faut en avaler des couleurs pour faire de la politique
00:27:46 D'abord, il faut être d'accord avec tous les copains du gouvernement auquel on appartient soi-même
00:27:51 Il faut manger son chapeau, de temps en temps, c'est une discipline
00:27:54 C'est un dégât, je n'en ai pas les compétences
00:27:56 Non, non, pas du tout, je n'aimerais pas faire ça
00:27:59 Voilà, voilà, en fait, ce qui se passe, vous imaginez
00:28:05 Ministre de la Justice, il dira "ce sera un bordel total"
00:28:08 D'ailleurs, c'est vrai que vous venez de dire que pour le moment, le bordel est assez régnant
00:28:12 Mais, d'accord avec les copains, c'est pas Eric Dubon-Moretti, manger son chapeau
00:28:18 C'est encore moins d'Eric Dubon-Moretti, dont je le dis, ce n'est pas Eric Dubon-Moretti
00:28:23 Parce que je ne peux pas croire qu'il ait changé d'avis à 180° comme ça
00:28:27 Donc, c'est un hologramme, ou un sosie d'Eric Dubon-Moretti
00:28:31 Qui est à la justice depuis quelques années
00:28:33 Et il est temps de dénoncer le phénomène
00:28:36 Parce que Eric Dubon-Moretti, que j'ai connu comme avocat, est un homme de parole
00:28:40 Et je ne pense pas qu'il puisse, vu ce qu'il a dit à Audrey Grespeau-Marat
00:28:46 Je ne pense pas qu'il puisse changer d'avis comme ça
00:28:49 Donc, je crois à Pierre-Marie Sévilles, il est temps d'avoir un vrai ministre de la justice
00:28:53 - Ah bah, en tout cas, après, je suis entièrement d'accord avec vous
00:28:58 Déjà, moi je l'ai connu de loin, évidemment, quand j'étais étudiant en droit, brillant avocat
00:29:02 Bon, malheureusement, il n'a pas fait pire que les autres
00:29:06 Moi, je le dis régulièrement, vous savez, sa prédécesseure, c'était Nicole Belloubet
00:29:09 Qu'est-ce qu'elle a fait, Nicole Belloubet ?
00:29:11 De quoi est-ce qu'on se souvient, de l'allumération de 7000 détenus pendant le Covid ?
00:29:15 C'est à peu près tout ce dont on se souvient, il y a eu une loi pénitentiaire
00:29:17 qui a brassé la soupe sans changer les ingrédients encore une fois
00:29:21 C'est-à-dire qu'avant, on était très souvent...
00:29:24 Quand on était condamné à une peine de prison ferme, on était très souvent...
00:29:28 On avait très souvent une peine aménagée, quand la peine était inférieure à deux ans
00:29:32 Selon Nicole Belloubet, maintenant, c'est plus très souvent, c'est tout le temps, mais c'est plus qu'un an
00:29:36 Qu'est-ce que ça change en vrai ?
00:29:38 - Vous voulez dire qu'ils se sont succédés et puis rien n'a changé, en fait ?
00:29:41 - C'est ça, c'est exactement ça. Depuis longtemps, depuis très longtemps
00:29:44 Je rappelle Rachida Dati, la droite au pouvoir, hein
00:29:46 Rachida Dati, en 2009, fait une loi pénitentiaire qui crée l'aménagement de peine à très mauvaise mesure
00:29:52 - Alors, je vais vous poser une question, quand même
00:29:54 Le citoyen que vous êtes et le directeur de l'Institut pour les...
00:29:57 Est-ce qu'il ne faut pas supprimer ce ministère ?
00:30:00 - Oh non, non, non, en soi, constitutionnellement, organiquement, c'est un ministère qui a de la...
00:30:05 - Régalité - ...régalité, c'est utile
00:30:07 - Non, mais allons pas jusque là
00:30:08 - Non, mais, alors, c'est une question d'hommes ou de femmes, c'est quoi ?
00:30:10 - Ah, mais politiquement, je pense que...
00:30:12 De toute façon, je vais vous dire, moi, je crois
00:30:14 Mes cours de droit constitutionnel me disent que, en Ve République, le président de la République décide de tout
00:30:20 Et malheureusement, on l'a vu, il nous l'a prouvé de nombreuses fois
00:30:25 Emmanuel Macron ne s'intéresse pas à ces sujets-là
00:30:28 Il ne s'intéresse pas à la justice et à l'insécurité
00:30:30 Moi, je me souviens, pendant le débat d'entre deux tours contre Marine Le Pen en 2022
00:30:34 On a été pratiquement pas abordé cette question de sécurité
00:30:37 Ce qui était très étonnant, c'était un sujet quand même super important
00:30:40 Et quand on l'a abordé, je me souviens très bien avoir entendu Emmanuel Macron déclamer
00:30:45 Les mêmes poncifs que j'entendais, que j'entends depuis dix ans
00:30:49 Qui sont les poncifs que les élites urbaines de centre-gauche ont en tête
00:30:53 Qui est "la prison n'est pas toujours la bonne solution"
00:30:56 - Au contraire, au contraire
00:30:58 - Oui, voilà, mais au bout d'un moment, on sentait qu'il n'y avait eu aucune réflexion personnelle
00:31:02 Il ne s'intéresse pas à ces sujets-là, ça ne l'intéresse pas
00:31:04 Il s'intéresse à la diplomatie, l'économie, qui sont des choses importantes
00:31:08 Mais les français rappellent, sondage après sondage, que l'insécurité est un des sujets majeurs
00:31:13 La première des libertés, la sécurité
00:31:15 - Il est temps d'avoir du courage, de la volonté
00:31:17 Et peut-être, et peut-être, penser au-delà de la prochaine élection
00:31:21 Merci Pierre-Marie Sèvres
00:31:22 - Merci à vous, on va marquer une courte pause sur Sud Radio
00:31:26 Puis après on fera les perles, les huées et les bravos d'André Bercoff
00:31:29 Avant de se retrouver pour la face à face, à tout de suite sur Sud Radio
00:31:33 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états
00:31:36 Appelez maintenant pour réagir 0826 300 300
00:31:40 Ici Sud Radio
00:31:44 Les français parlent au français
00:31:48 Je n'aime pas la blanquette de veau
00:31:52 Je n'aime pas la blanquette de veau
00:31:54 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états
00:31:57 - Eh ben moi j'aime rester chez mes parents
00:32:00 Eh oui c'est tellement bien, papa, maman, ils me font le linge
00:32:03 Ils me font à manger, ils me font tout ça
00:32:05 J'aime rester, j'aime rester, j'aime rester
00:32:07 J'ai quoi, 20 ans ?
00:32:09 Ben ça va, je ne vais pas partir
00:32:11 J'ai 25 ans, je ne vais pas partir
00:32:12 J'ai 29 ans, je ne vais pas partir
00:32:14 Ça s'appelle quoi ça ?
00:32:16 Ça s'appelle la génération Tanguy
00:32:18 Et c'est en train d'exploser
00:32:20 Et de tanguer de plus en plus fort
00:32:22 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états
00:32:25 Les perles du jour
00:32:27 - Eh ben, chanson de sniper
00:32:29 La génération Tanguy, eh oui, eh oui, eh oui
00:32:32 Vous savez que ça existe depuis le film, le célèbre film
00:32:35 Mais alors ça marche, ça marche très très bien
00:32:37 Le nombre de jeunes adultes hébergés chez leurs parents
00:32:40 Principalement des étudiants
00:32:42 A augmenté de 250 000
00:32:45 Entre 2013 et 2020, voilà
00:32:48 C'est une étude de la Fondation Abbé Pierre qui le montre
00:32:51 Environ, tenez-vous bien, en 2020
00:32:56 Presque 5 millions d'adultes vivaient chez leurs parents
00:32:59 Contre 4,67 en 2013, voyez
00:33:03 Majorité des 18-24 ans
00:33:05 Qui monte, ça monte, ça monte, etc.
00:33:07 Voilà
00:33:08 La comédie merveilleuse d'Édouard Châtelier
00:33:11 C'était en 2001, les Tanguy, déjà
00:33:13 Mais oui, le phénomène aujourd'hui est devenu
00:33:15 De plus en plus important
00:33:17 Un fait de société, comme on dit dans le jargon des sociologues
00:33:20 Voilà, ils sont donc
00:33:22 Les 25-34 ans sont également en augmentation
00:33:24 Plus 3,6% qui vivent chez leurs parents
00:33:27 Les plus de 35 ans régressent
00:33:29 Moins 19,5%
00:33:30 Oui, après 35 ans, franchement
00:33:33 Si on n'est pas sortis de la maison
00:33:35 C'est qu'il y a un véritable problème
00:33:37 Alors pourquoi ?
00:33:39 Eh bien, pourquoi ? On le sait, évidemment
00:33:41 L'économie joue un rôle extrêmement important, bien sûr
00:33:44 Les enfants du Baby Boom, de l'an 2000
00:33:47 Pas les Boomers de 1945, 50 ou autre
00:33:51 Eh bien, ils arrivent à l'âge adulte
00:33:53 Simplement, voilà, crise du logement
00:33:55 Très très compliqué
00:33:57 Donc, les loyers trop élevés, bien sûr
00:34:01 Les salaires trop bas
00:34:03 Ça joue énormément
00:34:05 Ils sont quand même, vous voyez
00:34:07 2,4 millions d'étudiants habitent chez leurs parents
00:34:10 1,3 million de jeunes salariés
00:34:12 C'est pas rien, ça fait presque 4 millions
00:34:15 En tout cas, 3,5 millions
00:34:16 Qui continuent d'habiter chez leurs parents
00:34:19 Les chômeurs, bien sûr
00:34:21 Ça a diminué, parce qu'il y a eu une baisse du chômage des jeunes
00:34:24 Et il faut voir aussi, c'est toujours les chiffres de la Fondation Abbé Pierre
00:34:27 Que les jeunes gens, les jeunes hommes
00:34:29 Sont bien plus nombreux que les femmes
00:34:32 Qui s'expliquent, entre autres, pourquoi
00:34:34 Par une mise en couple plus précoce des jeunes femmes
00:34:36 Dans des relations où la femme est en moyenne plus jeune que son conjoint
00:34:39 Oui, ça, ça continue
00:34:41 Et puis, il y en a 600 000, qui sont plus 15%
00:34:45 Par rapport à il y a quelques années
00:34:47 Qui sont, par ailleurs, hébergés par des tiers, amis, cousins
00:34:50 Ou, où aussi, ça existe chez leurs propres enfants
00:34:53 Vous voyez, les tanguis ne sont pas prêts de s'éteindre
00:34:56 Voilà, on est tellement bien chez papa-maman
00:34:59 Mais à ce propos, à ce propos
00:35:01 Peut-on encore parler de papa-maman ?
00:35:04 Eh oui, eh oui, merveilleuse chanson de Georges Brassens
00:35:11 Maman, papa
00:35:13 Attendez, attendez, mais
00:35:14 Qu'est-ce que c'est ringard, tout ça
00:35:16 Qu'est-ce que c'est réac
00:35:18 Qu'est-ce que c'est conservateur
00:35:20 Qu'est-ce que c'est patriarcal
00:35:22 Qu'est-ce que c'est sexiste, papa-maman
00:35:25 Mais c'est fini, ça, c'est fini
00:35:27 Pourquoi je vous en parle ?
00:35:28 Parce que dimanche prochain, c'est la fête des mères
00:35:31 C'est la fête des mères, oui, mais enfin, c'est la fête des mères
00:35:33 Attendez, attendez, oui, mais
00:35:35 Attendez, d'accord, il faut célébrer
00:35:37 Mais enfin, il n'y a pas que ça, je veux dire, les mères
00:35:40 Il y a aussi, il faut changer
00:35:44 Il faut changer
00:35:45 Pourquoi il faut changer ? Parce que vous avez vu
00:35:47 Déjà, la loi s'est passée
00:35:49 On veut dire parents 1 et parents 2
00:35:51 Ou co-parents, on ne sait pas
00:35:53 Papa-maman, vous savez, le genre est là
00:35:55 Après tout, papa peut devenir maman
00:35:57 Maman peut devenir papa aujourd'hui
00:35:59 Donc, on ne va plus dire ça
00:36:01 Alors on va dire quoi ?
00:36:03 Eh bien, écoutez, on a entendu, par exemple
00:36:05 Une écologiste
00:36:07 Le 15 mai dernier, sur RMC
00:36:09 Chez Estelle Denis
00:36:11 Eh bien, voici ce qu'elle disait
00:36:13 Cette écologiste, écoutez
00:36:15 Justement, j'ai une cousine qui est un stit
00:36:17 Et qui, à chaque fois, me dit qu'elle est mal à l'aise
00:36:19 Le jour de la fête des mères, parce qu'en fait, elle a plein d'enfants
00:36:21 Qui ne sont pas dans un schéma parental classique
00:36:23 Qui n'ont pas forcément de mère, pour plein de raisons différentes
00:36:25 Une mère qui est morte
00:36:27 Une majorité de ses élèves ?
00:36:29 Non, elle a dans sa classe, tous les ans, des élèves qui sont dans ces catégories
00:36:31 Un parent, oui, mais ça ne veut pas dire qu'ils n'existent pas
00:36:33 Bien sûr
00:36:35 Et qu'ils n'ont pas d'émotion et d'affect
00:36:37 Donc, un parent, une maman qui est décédée
00:36:39 Une maman maltraitante, et donc, ils ont été élevés
00:36:41 Par un autre parent ou par un autre membre de la famille
00:36:43 Deux papas, enfin, plein de raisons
00:36:45 Qui ne sont pas de mère
00:36:47 Et en fait, ça leur fait sentir qu'ils ne sont pas normaux
00:36:49 Qu'ils ont un truc qui manque
00:36:51 Quelque chose de différent
00:36:53 Que ce n'est pas normal
00:36:55 Non, mais si pour certains, ça a du sens
00:36:57 De dire "je fête ma mère aujourd'hui"
00:36:59 "C'est la fête de ma maman, je lui offre quelque chose"
00:37:01 C'est très bien, mais les gens ont le droit de faire ce qu'ils veulent
00:37:03 Et si pour des enfants, ça a du sens
00:37:05 Et ils se sentent mieux qu'on leur dise
00:37:07 "C'est la fête de la personne que tu aimes
00:37:09 Et qui est importante pour toi"
00:37:11 En fait, ça fait du bien à tout le monde
00:37:13 Et aux enfants, en premier lieu, ils ne se sentent plus anormaux
00:37:15 Bizarres et décalés
00:37:17 C'est-à-dire que si on garde le mot "mère"
00:37:19 Les enfants se sentent
00:37:21 Anormaux, bizarres et décalés
00:37:23 Ça veut dire
00:37:25 Mathilde Cahillard, voilà, c'est celle qui
00:37:27 Vient de prononcer ces paroles
00:37:29 Ça veut dire que
00:37:31 Papa, maman, effectivement
00:37:33 Ça met mal à l'aise
00:37:35 À certains nombres d'après
00:37:37 Ça met très mal à l'aise
00:37:39 À certains nombres d'enfants
00:37:41 Donc il faut supprimer
00:37:43 Et il faut supprimer comment ?
00:37:45 On ne dit plus "la fête des mères"
00:37:47 Il faut dire, et certains l'ont déjà avancé
00:37:49 Dans des écoles et ailleurs
00:37:51 Il faut dire
00:37:53 "La fête des gens qu'on aime"
00:37:55 "La fête des gens qu'on aime"
00:37:57 C'est-à-dire que, vraiment, c'est là où
00:37:59 Ça arrive à un degré quand même
00:38:01 Hallucinant
00:38:03 C'est qu'on ne veut plus parler de père et mère
00:38:05 Et dans cette espèce de furie
00:38:07 Délirante
00:38:09 De nier le père et mère
00:38:11 Il faut dire "les gens qu'on aime"
00:38:13 Mais attendez, mais il y a des centaines
00:38:15 Des dizaines de gens qu'on aime
00:38:17 On en rencontre, qu'est-ce que ça a à faire
00:38:19 D'être père ou mère ?
00:38:21 Mais vous êtes dans un état
00:38:23 Effectivement de décomposition avancée
00:38:25 Pardon !
00:38:27 Nier cela, est-ce que ça veut dire qu'il ne faut pas
00:38:29 S'occuper des autres enfants ? Bien sûr qu'il faut
00:38:31 En occuper, mais il ne faut pas s'en occuper
00:38:33 En niant le réel, en disant "parents 1"
00:38:35 Ou "parents 2", en disant "couparents"
00:38:37 En disant "papaments n'existent pas"
00:38:39 En disant "les hommes peuvent tomber enceintes"
00:38:41 Ça suffit !
00:38:43 Et on va en parler d'ailleurs avec
00:38:45 Daniel Salvatore Schiffer sur le wokisme
00:38:47 Ça suffit ce genre de choses
00:38:49 C'est pas possible, vous ne pouvez pas passer
00:38:51 Votre temps à nier le réel
00:38:53 À nier la biologie au nom d'un fantasme
00:38:55 Délirant qui consiste à être
00:38:57 "Ah c'est moi, moi, moi, moi et moi"
00:38:59 Non, c'est pas comme ça que ça se passe
00:39:01 Sud Radio, il est 12h57
00:39:03 On se retrouve après les infos de 13h pour Le Face à Face
00:39:05 Avec André Bercoff
00:39:07 Qui reçoit Daniel Salvatore Schiffer
00:39:09 On va parler rock'n'roll et wokisme tout de suite
00:39:11 Sud Radio
00:39:13 Parlons vrai
00:39:15 Parlons vrai
00:39:17 Sud Radio Bercoff dans tous ses états
00:39:19 Le Face à Face
00:39:21 Get no satisfaction
00:39:23 Eh oui !
00:39:25 Vous imaginez que ça date de 1965
00:39:27 ça
00:39:29 Les Rolling Stones
00:39:31 Je n'arrive pas à obtenir
00:39:33 de la satisfaction
00:39:35 Esteban
00:39:37 Qui recevons-nous aujourd'hui ?
00:39:39 Aujourd'hui André vous recevez
00:39:41 Daniel Salvatore Schiffer qui est philosophe
00:39:43 et auteur d'une quarantaine de livres
00:39:45 Il est professeur d'esthétique et de philosophie
00:39:47 à l'Institut Royal d'Histoire
00:39:49 de l'Art et de l'Archéologie de Belgique
00:39:51 et surtout auteur de ce livre que vous avez lu André
00:39:53 ça va vous faire plaisir
00:39:55 "Rockisme contre le wokisme"
00:39:57 et on va parler aux éditions Eric Bonny
00:39:59 on part de rock'n'roll et de wokisme
00:40:01 Eh oui ! On se demandait aussi
00:40:03 vous savez le wok on en parlait beaucoup
00:40:05 on en parlait énormément
00:40:07 et on se dit mais
00:40:09 au fond le wokisme
00:40:11 ça fait tellement tellement
00:40:13 parler
00:40:15 et quel est le remède contre le wokisme ?
00:40:17 Eh bien quelqu'un l'a trouvé
00:40:19 un écrivain remarquable
00:40:21 un écrivain qui a écrit des choses
00:40:23 tout à fait intéressantes
00:40:25 sur des gens non moins intéressants
00:40:27 il s'agit de
00:40:29 Daniel Salvatore Schiffer
00:40:31 on va en parler jusqu'à 14h
00:40:33 "Rockisme contre wokisme"
00:40:35 Bonjour
00:40:37 Bonjour Daniel Schiffer
00:40:39 Bonjour cher monsieur Berco
00:40:41 je suis ravi de parler avec vous
00:40:43 Eh bien écoutez je suis ravi de vous recevoir aussi
00:40:45 parce que je regardais
00:40:47 votre biographie en tout cas
00:40:49 vous parlez de gens qui
00:40:51 non seulement nous intéressent mais ce sont de gens
00:40:53 de très grande qualité
00:40:55 à travers les siècles d'ailleurs
00:40:57 vous parlez d'Oscar Wilde, vous parlez d'Humberto Eco
00:40:59 vous parlez des
00:41:01 Dandy Warhol aussi bien
00:41:03 l'orchestre, le groupe qu'Andy Warhol
00:41:05 de Lord Byron bien sûr
00:41:07 vous parlez beaucoup des Dandy
00:41:09 vous avez beaucoup écrit là dessus
00:41:11 et c'est intéressant
00:41:13 et puis vous avez écrit aussi sur l'Afghanistan
00:41:15 vous avez écrit
00:41:17 sur "Pensez Salman Rushdie"
00:41:19 justement en hommage à Salman Rushdie
00:41:21 un collectif, le rôle de l'intellectuel
00:41:23 et justement j'ai reçu
00:41:25 votre livre, je le lis et je me dis
00:41:27 voilà, enfin quelqu'un
00:41:29 qui se met dans une autre perspective
00:41:31 que les éternels procès
00:41:33 contre la pensée
00:41:35 unique, la pensée
00:41:37 sous vide, la pensée
00:41:39 banalisée
00:41:41 c'est à dire le "walk in a cancel culture"
00:41:43 notamment et vous citez
00:41:45 vous citez beaucoup de... effectivement
00:41:47 vous citez d'ailleurs beaucoup d'essayistes
00:41:49 de journalistes qui se sont attaqués à cela
00:41:51 et puis vous dites
00:41:53 attention, il y a quelque chose qui est là
00:41:55 qu'on a oublié, dans sa capacité
00:41:57 libertaire, anarchiste
00:41:59 au bon sens du terme
00:42:01 qui justement ne s'enferme pas
00:42:03 dans des préjugés, dans des balises
00:42:05 ne s'enferme pas dans la pensée
00:42:07 effectivement
00:42:09 complètement aseptisée
00:42:11 alors d'abord qui vous a donné
00:42:13 cette idée
00:42:15 comment vous est venue plutôt cette idée
00:42:17 Daniel Sadeur-Rechiffer
00:42:19 non pas de marier mais d'opposer
00:42:21 roquisme et
00:42:23 wauquisme
00:42:25 - Eh bien je vous remercie tout d'abord cher monsieur
00:42:27 pour votre liberté de ton et votre indépendance
00:42:29 d'esprit, c'est un honneur de vous parler
00:42:31 de participer à votre émission
00:42:33 sur Sud Radio, alors pour bien comprendre
00:42:35 la démarche philosophique, intellectuelle
00:42:37 de ce roquisme contre wauquisme
00:42:39 vous devez savoir que j'ai dirigé
00:42:41 il y a deux mois, trois mois
00:42:43 pour les éditions du CERN, un livre qui s'appelle
00:42:45 "L'humain au centre du monde"
00:42:47 sous titre, il est capital
00:42:49 pour un humanisme des temps présents
00:42:51 et à venir, contre les nouveaux
00:42:53 obscurantismes, c'est un livre que j'ai dirigé
00:42:55 autour de 30 points intellectuels
00:42:57 majeurs, il y a là Luc Ferry
00:42:59 Robert O'Decker, Pierre-André Taillet, Wallem Stansal
00:43:01 Tar Benjeloun
00:43:03 Elsa Godard, Florence Bencassem
00:43:05 et un autre, et alors celui-ci
00:43:07 roquisme contre wauquisme
00:43:09 est un petit peu le prolongement, je prolonge
00:43:11 la critique philosophique
00:43:13 intellectuelle du wauquisme dans ce livre
00:43:15 "Wauquisme contre wauquisme"
00:43:17 et l'idée m'a été donnée par mon très
00:43:19 cher éditeur et ami Eric Bonnier
00:43:21 qui est un excellent éditeur
00:43:23 - J'ai déjà fait
00:43:25 - J'ai d'ailleurs publié un livre sur Léonard de Vinci
00:43:27 "D'Ila Vinci", un livre sur Raphaël
00:43:29 le peintre, il y a un livre sur Dante
00:43:31 "La constellation d'Anthes,
00:43:33 le champ du sublime", ça c'est une trilogie
00:43:35 sur la renaissance et l'humanisme
00:43:37 et bien, cette réflexion sur
00:43:39 l'humanisme, je la prolonge dans la critique
00:43:41 sur le wauquisme, j'actualise
00:43:43 l'humanisme,
00:43:45 j'essaie de l'actualiser en tout cas, l'humanisme
00:43:47 et la conscience, la pensée critique
00:43:49 au sens conscient du terme, pour m'attaquer
00:43:51 de manière plus précise, plus
00:43:53 ponctuelle aux dérives
00:43:55 totalitaires du wauquisme
00:43:57 que je définis comme un fascisme
00:43:59 qui s'ignore ou qui ne dit pas son nom
00:44:01 - Oui, allez-y
00:44:03 - Et bien parce que - Pourquoi fascisme ?
00:44:05 - Mais parce que
00:44:07 il est, contrairement à ce qu'il
00:44:09 pense, le wauquisme
00:44:11 et bien il
00:44:13 verse dans des jugements de
00:44:15 valeurs constantes, dans des
00:44:17 embrigadements de la pensée,
00:44:19 dans un étouffement de la liberté
00:44:21 de penser, du libre examen,
00:44:23 avec des étiquettes constantes,
00:44:25 un manichéisme absolument
00:44:27 insupportable, si vous n'êtes pas
00:44:29 d'accord avec moi, vous êtes contre moi
00:44:31 c'est absolument contre l'esprit des Lumières,
00:44:33 contre l'esprit de l'humanisme,
00:44:35 contre l'esprit voltairien
00:44:37 qui disait "je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites
00:44:39 je me battrai pour que vous puissiez
00:44:41 le dire", en tout cas c'est la phrase que l'on lui prête
00:44:43 c'est une phrase optime qu'on lui prête
00:44:45 mais bon, disons qu'elle est de
00:44:47 Voltaire, et le wauquisme c'est tout
00:44:49 le contraire justement, c'est une pensée
00:44:51 rétrograde, sous ses apparences
00:44:53 de liberté sectaire
00:44:55 qui est pleine de
00:44:57 jugements de valeurs, pleine d'a priori
00:44:59 et donc c'est une pensée fascisante
00:45:01 avec des dérives
00:45:03 et des excès que l'on voit
00:45:05 par exemple comme dans certains
00:45:07 concours américains ou bien en France
00:45:09 à Sciences Po à Paris par exemple et dans d'autres universités
00:45:11 je trouve ça très dangereux
00:45:13 pour la liberté individuelle
00:45:15 pour nos démocraties, pour notre culture
00:45:17 et pour la civilisation même
00:45:19 - Alors Daniel S. Chiffert
00:45:21 donnez-nous quelques exemples précis
00:45:23 effectivement le wauquisme, on en a beaucoup parlé
00:45:25 je dois dire, pas cacher que je
00:45:27 partage assez
00:45:29 votre point de vue
00:45:31 sur cette chose, mais
00:45:33 parlons, alors vous citez d'ailleurs
00:45:35 et c'est bien, vous citez énormément d'exemples
00:45:37 énormément d'essais effectivement
00:45:39 d'ailleurs vous faites de très courts chapitres
00:45:41 et à chaque fois vous parlez
00:45:43 effectivement
00:45:45 d'un côté, d'une dimension
00:45:47 de ce totalitarisme disons
00:45:49 alors donnez-nous quelques exemples
00:45:51 pour vous, en quoi le wauquisme est-il
00:45:53 oui une espèce de fascisme à peine déguisé
00:45:55 - Par exemple
00:45:57 ce qui est aberrant c'est dans la cancell culture
00:45:59 le fait de vouloir effacer
00:46:01 gommer, canceller
00:46:03 to cancel en anglais, canceller
00:46:05 en italien, le temps entier de notre
00:46:07 culture est un fascisme
00:46:09 ça me fait penser à ce que disait le ministre
00:46:11 de la propagande nazie
00:46:13 Goebbels, quand j'entends le mot culture je sors
00:46:15 mon revolver, alors que je ne dis pas
00:46:17 que le wauquisme est un nazisme, c'est pas ce que
00:46:19 je dis, je n'ai pas cet extrémisme
00:46:21 je reste nuancé et équilibré
00:46:23 mais enfin un fascisme oui
00:46:25 le fait par exemple de réécrire des livres
00:46:27 de changer des noms de
00:46:29 des titres, des titres
00:46:31 - Par exemple "Les dites qui n'aigrent, qu'ils deviennent
00:46:33 ils étaient dits" ça ne veut absolument plus
00:46:35 rien dire
00:46:37 je me souviens il y a quelques mois d'ici
00:46:39 j'ai voulu faire un cours sur Baudelaire
00:46:41 et on m'a dit, des jeunes filles m'ont dit
00:46:43 ah non pas Baudelaire c'était un misogyne
00:46:45 donc on ne peut plus lire Baudelaire
00:46:47 - Ah carrément on vous a vraiment dit ça
00:46:49 on vous a vraiment dit c'est un misogyne Baudelaire
00:46:51 il ne faut pas en parler
00:46:53 - Donc les fleurs du mal, qui est pour moi
00:46:55 le plus grand recueil de poèmes du 19ème siècle
00:46:57 en tout cas de la littérature française
00:46:59 et bien gommé, "cancel"
00:47:01 voilà
00:47:03 - Ah non mais Daniel Schiffer
00:47:05 vous savez ce qui s'est passé, à mon avis
00:47:07 elles ont dû voir les fleurs du mal, elles ont pensé
00:47:09 que c'était écrit "les fleurs du mal"
00:47:11 en circonflexe L.E
00:47:13 - Peut-être, peut-être
00:47:15 je ne les crois même pas aussi intelligentes
00:47:17 là c'est vraiment une type d'un préjugé
00:47:19 et d'un a priori
00:47:21 voilà Baudelaire c'est un misogyne
00:47:23 point, et donc sa poésie
00:47:25 ses poèmes, quelles que soient leurs qualités
00:47:27 et bien on ne les lit plus
00:47:29 et bien comme ça, à ce stade-là
00:47:31 à ce rythme-là, on ne lira plus Céline
00:47:33 on ne lira plus Grieux-Larochelle
00:47:35 on ne lira plus Aragon à l'autre bout
00:47:37 de l'échiquier géopolitique et idéologique
00:47:39 vous comprenez ? - Tout à fait
00:47:41 - C'est ça qui est extrêmement dangereux, c'est cet effacement
00:47:43 de notre culture, voire de
00:47:45 notre civilisation
00:47:47 par ce remplacement idéologique
00:47:49 qui ne veut rien dire, quand je ne vois pas le mort en passement
00:47:51 je ne veux pas dire que je me range du côté
00:47:53 de certains politiques
00:47:55 - Non, non, je suis bien compris - Je ne sais pas en quel se pose
00:47:57 cette intention, et je sais que vous ne le faites pas bien sûr
00:47:59 mais c'est contre ce manichéisme
00:48:01 que je m'insure, que toute
00:48:03 personne, je pense cultivée
00:48:05 intelligente, ait une conscience critique
00:48:07 et le sens de la complexité
00:48:09 de la pensée et du monde
00:48:11 - Mais comment, alors justement
00:48:13 comment expliquez-vous
00:48:15 on connaît le mot, comment il a recommencé
00:48:17 on ne va pas reparler sur l'histoire
00:48:19 de la French Theory, de comment ça s'est répandu
00:48:21 dans les campus américains, etc.
00:48:23 ça, on l'a beaucoup dit
00:48:25 mais comment expliquez-vous
00:48:27 que cette espèce de
00:48:29 totalitarisme, il faut le dire
00:48:31 s'est répandue
00:48:33 à ce point
00:48:35 c'est quoi vos explications
00:48:37 et justement, pourquoi je vous pose la question
00:48:39 parce que
00:48:41 les lignes de fond
00:48:43 de ce wokisme, c'est quoi ?
00:48:45 c'est négation de la biologie
00:48:47 on est ce qu'on veut, on fait ce qu'on veut
00:48:49 je peux être chèvre, arbre
00:48:51 pangolin ou chauve-souris
00:48:53 c'est mon droit
00:48:55 et si vous le liez
00:48:57 vous êtes un fasciste, vous êtes un totalitaire
00:48:59 c'est quoi le fond
00:49:01 de l'affaire ?
00:49:03 - Alors, il y a d'abord un double processus
00:49:05 il y a d'abord un processus que l'on voit à l'oeuvre
00:49:07 lorsque l'on veut revisiter des livres
00:49:09 ou même des films, qui est le révisionnisme
00:49:11 il y a là un révisionnisme historique
00:49:13 c'est-à-dire qu'on revisite, on revisionne
00:49:15 l'histoire, la culture
00:49:17 cela implique un négationnisme
00:49:19 on en vient carrément nier
00:49:21 au-delà du révisionnisme
00:49:23 un négationnisme
00:49:25 alors que vous avez à juste titre parlé de la déconstruction
00:49:27 cela vient donc des campus américains
00:49:29 qui ont mal compris
00:49:31 les grands philosophes français déconstruisent
00:49:33 des positivistes, dans les années 60-70
00:49:35 je pense à des gens comme Michel Foucault
00:49:37 - De Rida et compagnie, oui
00:49:39 - Et surtout de Rida
00:49:41 mais ce qu'on oublie de dire, et là je voudrais insister là-dessus
00:49:43 c'est que si ça a pris tellement
00:49:45 forme, tellement corps dans les
00:49:47 campus américains, c'est parce que là
00:49:49 il y a là un succès d'années
00:49:51 de puritanisme
00:49:53 qui vient du protestantisme, et ça on ne le
00:49:55 dit pas assez, alors conscient ou inconscient
00:49:57 - C'est imbécile - Max Weber
00:49:59 le grand sociologue Max Weber l'a très bien
00:50:01 expliqué en son temps
00:50:03 dans un livre qui s'appelle "L'éthique du
00:50:05 capitalisme et le protestantisme"
00:50:07 et bien il y a cela
00:50:09 nous sommes dans un puritanisme
00:50:11 qui au-delà même du
00:50:13 totalitarisme ne dit pas son nom
00:50:15 d'où la capitale culture
00:50:17 d'où ce néo-féminisme par exemple
00:50:19 qui n'a rien à voir avec
00:50:21 le grand féminisme de Simone
00:50:23 de Beauvoir ou de Gisèle
00:50:25 Halimi que j'ai très bien connu ou de Françoise Giroux
00:50:27 nous sommes dans un
00:50:29 extrémisme féministe
00:50:31 qui nie la valeur même
00:50:33 de l'homme en tant qu'homme, exactement
00:50:35 comme un raciste nierait la valeur d'un
00:50:37 juif en tant que juif, ou un blanc
00:50:39 qui nierait la valeur d'un noir en tant que noir
00:50:41 donc il y a là un amalgame
00:50:43 il y a là une confusion des genres
00:50:45 nous avons du révisionnisme
00:50:47 du négationnisme, du puritanisme
00:50:49 avec un
00:50:51 fond
00:50:53 le désir de pureté
00:50:55 le désir de ne plus avoir
00:50:57 de complexité dans
00:50:59 la pensée et dans les idées
00:51:01 est absolument effrayant
00:51:03 - Et ce qu'il n'y a pas aussi
00:51:05 excusez-moi Daniel
00:51:07 Salvador Schiffer, est-ce qu'il n'y a pas aussi
00:51:09 un désir plus ou moins conscient de se
00:51:11 débarrasser en fait du réel
00:51:13 c'est-à-dire un homme n'est plus un homme
00:51:15 une femme n'est plus une femme, on peut être
00:51:17 ce qu'on veut, ça veut dire qu'au fond
00:51:19 le réel nous gêne, le réel
00:51:21 le réel biologique ou le réel
00:51:23 enfin, chromosomique
00:51:25 ou ce qu'on veut, ou chimique, nous gêne
00:51:27 débarrassons-nous-en avec la meilleure
00:51:29 bonne conscience d'être pour
00:51:31 la liberté et pour
00:51:33 le développement humain
00:51:35 - Exactement, mais vous avez parfaitement
00:51:37 raison, vous mettez exactement le doigt sur la plaie
00:51:39 cette négation
00:51:41 du réel est parallèle à l'émergence
00:51:43 du virtuel, nous avons
00:51:45 maintenant une primauté du virtuel
00:51:47 on le voit notamment avec l'intelligence
00:51:49 artificielle, avec
00:51:51 le transhumanisme, nous avons une primauté
00:51:53 du virtuel
00:51:55 dont la
00:51:57 manipulation excessive des ordinateurs
00:51:59 et d'internet est une des
00:52:01 conséquences, donc une primauté du
00:52:03 virtuel au détriment du
00:52:05 réel, et donc
00:52:07 une négation de la réalité
00:52:09 pour reconstruire
00:52:11 un virtuel
00:52:13 qui serait conforme
00:52:15 à une idéologie, ce qui
00:52:17 est exactement la définition
00:52:19 du totalitarisme
00:52:21 - Tout à fait, on va en parler tout de suite, après une toute
00:52:23 petite pause, Daniel
00:52:25 Salvador Schiffer, et on va parler
00:52:27 de ce qui est un
00:52:29 pour vous et pour moi
00:52:31 un formidable remède, le
00:52:33 rock'n'roll, la pop
00:52:35 - Exact
00:52:37 Sud Radio Berkhoff
00:52:39 dans tous ses états, midi 14h
00:52:41 André Berkhoff
00:52:43 Ici
00:52:45 Sud Radio
00:52:47 Les français
00:52:49 parlent au français
00:52:51 Je n'aime pas
00:52:53 la blanquette de veau
00:52:55 Je n'aime pas la blanquette de veau
00:52:57 Sud Radio Berkhoff
00:52:59 dans tous ses états
00:53:01 Hey babe, take a walk on the wild side
00:53:03 And the colored girls
00:53:05 go doo-doo-doo-doo-doo
00:53:07 doo-doo-doo-doo-doo
00:53:09 doo-doo-doo-doo-doo
00:53:11 doo-doo-doo-doo-doo
00:53:13 doo-doo-doo-doo-doo
00:53:15 - Et oui, pour tous ceux qui s'intéressent évidemment à cette musique
00:53:17 la connaissent, chanson culte
00:53:19 de Lourid et du Velvet Underground
00:53:21 Take a walk
00:53:23 on the wild side
00:53:25 Alors, justement, Daniel Salvador Schiffer
00:53:27 on a parlé
00:53:29 du walkisme, on continuera d'en parler
00:53:31 mais ce qui m'a vraiment intéressé
00:53:33 et ce qui m'a poussé
00:53:35 et je suis heureux de vous recevoir
00:53:37 En quoi
00:53:39 le rock'n'roll, que ce soit
00:53:41 vous parlez beaucoup
00:53:43 du rock'n'roll dans votre livre
00:53:45 de Lourid, de David Bowie, des Rolling Stones
00:53:47 et de beaucoup d'autres encore
00:53:49 En quoi le rock'n'roll
00:53:51 en quoi le rockisme
00:53:53 est-il, non pas une alternative
00:53:55 mais est-il, je dirais, un remède
00:53:57 par rapport à la pensée walkiste ?
00:53:59 - Eh bien, justement
00:54:01 le rockisme est un néologisme
00:54:03 que j'ai inventé à partir du mot rock
00:54:05 c'est que le rock, dans les années 60
00:54:07 dans les années 50, 60, 70
00:54:09 lorsqu'il est né, était un véritable
00:54:11 mouvement libertaire, un véritable
00:54:13 mouvement révolutionnaire
00:54:15 contrairement au rockisme
00:54:17 aujourd'hui qui est, je pense, un embrigadement
00:54:19 Vous avez mis
00:54:21 cette magnifique chanson de Lourid
00:54:23 et du Velvet Underground, "A walk on the wild side"
00:54:25 dont la pochette a été
00:54:27 dessinée par le grand Andy Warhol
00:54:29 Vous avez quitté David Bowie
00:54:31 Prenons l'exemple de David Bowie
00:54:33 David Bowie, dans les années 70
00:54:35 avec son album "The Easter Dust" par exemple
00:54:37 inventait déjà le transgenre
00:54:39 homme, femme
00:54:41 mais, mais c'était une esthétique
00:54:43 une simple
00:54:45 et belle esthétique dépourvue
00:54:47 de toute idéologie
00:54:49 dépourvue de tout jugement de valeur
00:54:51 il n'avait pas cette arrogance du walkisme
00:54:53 il se contentait de proposer
00:54:55 une esthétique, une véritable
00:54:57 libération de la pensée et des mœurs
00:54:59 sans toutefois l'arrogance
00:55:01 conceptuelle
00:55:03 enfin conceptuelle c'est un bien grand mot
00:55:05 je ne dis pas que je déconseille dans l'outil
00:55:07 et sans l'obligation
00:55:09 de l'imposer à qui que ce soit
00:55:11 et sans l'obligation de l'imposer
00:55:13 à qui que ce soit, c'est à dire qu'il y avait à la fois
00:55:15 un esprit libertaire mais aussi
00:55:17 un grand esprit de tolérance
00:55:19 je me souviens des concerts ou des festivals
00:55:21 auxquels j'ai pu participer, en soit
00:55:23 Woodstock par exemple, avec le fameux slogan
00:55:25 "faites l'amour pas la guerre"
00:55:27 et bien aujourd'hui ça semble
00:55:29 absolument impensable
00:55:31 tant par exemple le côté sexuel
00:55:33 la sexualité est sacralisée
00:55:35 aujourd'hui, sacralisée
00:55:37 avec un effet extrêmement
00:55:39 rétrograde
00:55:41 on n'ose plus rien dire, on n'ose plus rien faire
00:55:43 vous êtes coupable d'être un homme
00:55:45 et d'être blanc et d'avoir plus de 50 ans
00:55:47 tous ces jugements de valeur
00:55:49 toutes ces accusations sont absolument
00:55:51 insupportables et c'est pour ça que je pense
00:55:53 que le rock peut être
00:55:55 une alternative, peut proposer une autre
00:55:57 esthétique dont les
00:55:59 idées ne sont peut-être
00:56:01 pas loin de celles du wokisme
00:56:03 mais, et la différence est capitale, est
00:56:05 fondamentale, sans l'arrogance
00:56:07 sans l'agressivité
00:56:09 avec l'humilité, la bienveillance
00:56:11 et surtout l'esprit de tolérance
00:56:13 qui dans le wokisme
00:56:15 n'existe pas et c'est une autre
00:56:17 des qualifications
00:56:19 que l'on pourrait donner au totalitarisme
00:56:21 c'est ce manque de tolérance
00:56:23 c'est cet esprit rétrograde
00:56:25 manichéen
00:56:27 simplificateur
00:56:29 et binaire
00:56:31 et qui
00:56:33 efface le réel
00:56:35 alors justement, oui, voilà un exemple
00:56:37 typique ou bien Mick Jagger
00:56:39 que j'ai mis en couverture avec le
00:56:41 magnifique portrait d'Andy Warhol
00:56:43 le maître et Popard, pensons à Andy Warhol
00:56:45 pensons au Popard, il y avait
00:56:47 vraiment une créativité
00:56:49 une création, le désir d'aller
00:56:51 toujours plus loin et d'inventer
00:56:53 le wokisme c'est exactement le
00:56:55 contraire, il n'invente pas
00:56:57 il réduit, il efface
00:56:59 il diabolise
00:57:01 et démonise, par exemple
00:57:03 prenons un exemple très concret
00:57:05 la statue de Voltaire, déboulonnée
00:57:07 en plein coeur de Saint-Germain-des-Prés
00:57:09 Ruxelles, au prétexte
00:57:11 qu'il faudrait la protéger des tags
00:57:13 alors on déboulonne la statue de Voltaire
00:57:15 le symbole de la France des Lumières
00:57:17 alors qu'il coule aux Panthéons
00:57:19 vous voyez le paradoxe
00:57:21 la contradiction
00:57:23 et c'est tout le temps comme cela, donc ça devient
00:57:25 un monde invivable où nos points
00:57:27 de repère les plus nobles
00:57:29 sont effacés et diabolisés
00:57:31 - Alors on va en parler Daniel Salatin
00:57:33 Chivert, mais écoutons un peu
00:57:35 avant la petite, avant l'interruption
00:57:37 et on va reprendre sur tout cela
00:57:39 écoutons un peu David Bowie
00:57:41 *Musique*
00:57:59 - La vie sur Mars
00:58:01 David Bowie, on va continuer à en parler
00:58:03 en quoi effectivement le rockisme
00:58:05 ce qu'a été le rock'n'roll
00:58:07 dans les paroles, dans la musique
00:58:09 dans le rythme
00:58:11 et dans son succès mondial
00:58:13 et planétaire, peut-être
00:58:15 une alternative ou en tout cas
00:58:17 des valeurs aux antipodes
00:58:19 de celles du rockisme, à tout de suite
00:58:21 *Musique*
00:58:23 - Sud Radio Bercoff
00:58:25 dans tous ses états, midi 14h
00:58:27 *Musique*
00:58:29 - Ici Sud Radio
00:58:31 *Musique*
00:58:33 Les Français parlent au français
00:58:35 *Musique*
00:58:37 Les carottes sont cuites
00:58:39 Les carottes sont cuites
00:58:41 Sud Radio Bercoff
00:58:43 dans tous ses états
00:58:45 Daniel Salvatore Chilert
00:58:47 Chifert pardon
00:58:49 aux éditions Eric Bonnier
00:58:51 Rockisme contre Wockisme
00:58:53 mais Daniel Salvatore Chifert
00:58:55 a une question au fond et qui est
00:58:57 vraiment la paradoxe de ce temps
00:58:59 moi j'ai lu et avec
00:59:01 plaisir votre livre
00:59:03 mais le problème et je ne suis pas
00:59:05 naturel pessimiste c'est que
00:59:07 le totalitarisme Wock
00:59:09 face au
00:59:11 à l'anarchisme au bon sens du terme
00:59:13 l'anarchisme rock
00:59:15 donc le Wock contre le rock
00:59:17 mais est-ce que dans cette
00:59:19 période un peu difficile, opaque
00:59:21 trouble et pour le moins glauque
00:59:23 et vous êtes en Belgique ça marche
00:59:25 comme en France de ce point de vue là
00:59:27 est-ce que le totalitarisme
00:59:29 n'a pas plus de chance
00:59:31 pour le moment de l'emporter face
00:59:33 aux valeurs ouvertes parce que justement
00:59:35 vous disiez très très bien que le rock
00:59:37 que ce soit David Bowie, Lou Reed
00:59:39 ou Mick Jagger ou Andy Warhol
00:59:41 à sa manière
00:59:43 ne proposait pas
00:59:45 n'imprégnait pas, n'était pas
00:59:47 en train de dire vous devez faire ça
00:59:49 vous le faites alors que
00:59:51 l'intégrisme Wock comme d'autres intégrismes
00:59:53 vous condamne, vous dit
00:59:55 vous êtes obligé sinon vous êtes du mauvais côté
00:59:57 du manche et vous serez
00:59:59 vous serez rééduqué sinon
01:00:01 sinon éliminé. Est-ce que
01:00:03 le rock ne parle pas
01:00:05 ou le rockisme comme vous dites
01:00:07 ne parle pas
01:00:09 perdant contre ce
01:00:11 totalitarisme Wock ?
01:00:13 - C'est le risque, c'est le risque
01:00:15 et vous avez là
01:00:17 parfaitement raison
01:00:19 c'est le risque, c'est contre quoi il faut
01:00:21 se battre, il faut lutter pour préserver la liberté
01:00:23 d'esprit, la liberté de pensée, la liberté
01:00:25 de parole, la liberté de conscience
01:00:27 tout simplement. Alors il est toujours plus
01:00:29 difficile pour en être libre
01:00:31 libre, libertaire
01:00:33 et libertin, comme je dis
01:00:35 libertin je l'entends
01:00:37 au sens des libertins
01:00:39 - Des libertins oui, pas
01:00:41 des groupes sexe évidemment
01:00:43 - Non, je parle pas de ça, je parle du libertinat
01:00:45 jérudit du 17ème siècle, des gens comme
01:00:47 Pierre Gaspin dit, comme Théophile de Viau
01:00:49 ou le grand Pierre-Noël Bergerac
01:00:51 qui ont donné d'ailleurs naissance aux esprits des lumières
01:00:53 des gens comme Guidro Voltaire
01:00:55 ou Montesquieu etc. - Bien sûr
01:00:57 je parle du véritable
01:00:59 libertinat jérudit, quand je parle de libertinat
01:01:01 je parle de la liberté de pensée
01:01:03 du libre arbitre - On est d'accord
01:01:05 oui mais justement, comment le défendre
01:01:07 face à cette avalanche
01:01:09 à ce tsunami d'interdits
01:01:11 toujours au nom du camp du bien
01:01:13 toujours au nom de la vertu
01:01:15 qui essaye, heureusement
01:01:17 ils ne sont pas arrivés, mais de s'abattre
01:01:19 sur nous
01:01:21 - Ah bien oui, c'est une morale
01:01:23 une moraline, cet esprit moralisateur
01:01:25 inquisiteur contre lequel il faut
01:01:27 lutter de façon permanente
01:01:29 pour sauver notre liberté, notre culture
01:01:31 et notre civilisation, et c'est pour ça que
01:01:33 je propose un retour au rock ou au
01:01:35 rock'n'roll, alors vous avez
01:01:37 cité Bowie, Lou Reed, Mick Jagger
01:01:39 on aurait pu citer par exemple
01:01:41 le glam rock des gens comme Brian Ferry
01:01:43 ou Brian Elford, Cyd Yzik en son temps
01:01:45 aujourd'hui il y a aussi
01:01:47 des gens qui proposent une esthétique
01:01:49 je pense que le retour à l'esthétique
01:01:51 et le retour à l'art
01:01:53 dans toute sa liberté
01:01:55 dans toute sa clatidité
01:01:57 peut être un remède contre
01:01:59 le wookie, et dans l'art j'inclus bien sûr
01:02:01 le rock, mais pas que
01:02:03 je parle de l'art moderne et
01:02:05 contemporain qui peut être
01:02:07 qui doit être une lutte
01:02:09 contre les formes de
01:02:11 discrimination, contre les fermetures
01:02:13 d'esprit, c'est cela l'esprit
01:02:15 libertaire, l'esprit transgressif
01:02:17 quand on pense
01:02:19 par exemple que, prenons le grand album
01:02:21 des Beatles en 1967
01:02:23 St John Pepper, Lonnie Hart, Scrum Band
01:02:25 et bien sur la couverture, sur la pochette
01:02:27 si on regarde bien derrière les
01:02:29 4 Fab Fours, on voit par exemple
01:02:31 Oscar Wilde, on voit par exemple
01:02:33 Edgar Allan Poe, on voit des grands écrivains
01:02:35 c'est à ces écrivains là
01:02:37 c'est à ces modèles de liberté
01:02:39 qu'il faut retourner
01:02:41 des gens comme Wilde, comme Byron
01:02:43 et qui peuvent influencer aujourd'hui
01:02:45 certains grands écrivains, certains
01:02:47 grands artistes, ou certains grands réalisateurs
01:02:49 de films, photographes
01:02:51 je pense que l'art, l'art en majesté
01:02:53 l'art dans sa plus noble
01:02:55 expression peut être
01:02:57 un remède contre ce
01:02:59 wokisme qui est tout sauf de l'art
01:03:01 qui est peut-être moral
01:03:03 - On va écouter justement
01:03:05 un extrait de
01:03:07 St John Pepper, Lonnie Hart, Scrum Band
01:03:09 * Extrait de St John Pepper, Lonnie Hart, Scrum Band *
01:03:31 - Oui, St John Pepper
01:03:33 et c'est vrai
01:03:35 ce qui est étonnant
01:03:37 c'est qu'on a vu aussi le circuit de John Lennon
01:03:39 aussi, après qu'il était les Beatles
01:03:41 avant d'être lâchement
01:03:43 assassiné en 1980
01:03:45 il ne prenait que des valeurs de liberté
01:03:47 des valeurs ouvertes
01:03:49 des valeurs d'échange
01:03:51 et c'était étonnant
01:03:53 d'ailleurs, que quand on pense que
01:03:55 quand il y a des attentats, quand il y a
01:03:57 des massacres, quand il y a comme
01:03:59 on en a eu, après le Bataclan
01:04:01 après Charlie B. DeWayer
01:04:03 les gens chantaient "Imagine" de John Lennon
01:04:05 un peu partout
01:04:07 - Absolument, voilà une belle référence
01:04:09 voilà une magnifique référence, celle de John Lennon
01:04:11 mais il y a aussi des gens moins connus
01:04:13 je pense par exemple à quelqu'un comme
01:04:15 Johnny Clegg en Amérique du Sud, un rocker
01:04:17 qui a lutté contre l'apartheid
01:04:19 qui a lutté pour la liberté des Noirs
01:04:21 pour l'égalité entre les Blancs et les Noirs
01:04:23 il l'a fait de façon pacifique
01:04:25 de façon esthétique
01:04:27 et c'est là qu'est le véritable message
01:04:29 et c'est pour cela que ça passait tellement bien
01:04:31 beaucoup de rockers
01:04:33 beaucoup de rockeuses ont été à la vanguarde
01:04:35 dans certaines révolutions
01:04:37 c'est pour ça que je dis que le rock est un chant révolutionnaire
01:04:39 vous avez mis
01:04:41 David Bowie, "Life on Mars"
01:04:43 mais David Bowie a chanté "Rebel Rebel"
01:04:45 "Rebel Rebel"
01:04:47 le rock est aussi une rébellion
01:04:49 en esprit de révolte
01:04:51 contre le carton à l'époque bourgeois
01:04:53 dans les années 60-70
01:04:55 aujourd'hui c'est l'inverse, il y a dans le wookisme
01:04:57 un embourgeoisement justement
01:04:59 qui est l'inverse des valeurs du rock
01:05:01 et qui est proche à l'inverse
01:05:03 des valeurs du totalitarisme
01:05:05 de la pensée fascisante sinon carrément fasciste
01:05:07 c'est cela que je déplore
01:05:09 et c'est pour cela que je propose
01:05:11 comme remède parmi d'autres
01:05:13 un retour aux sources
01:05:15 où l'idée libertaire révolutionnaire
01:05:17 est véritablement
01:05:19 avant-gardiste du rock
01:05:21 et de l'art en général
01:05:23 et d'ailleurs
01:05:25 ce n'est pas un hasard
01:05:27 si le pop art d'Andy Warhol
01:05:29 est en lien avec le grand de Louis
01:05:31 puisqu'il a produit
01:05:33 la banane jaune etc...
01:05:35 - On va écouter, nous avons un auditeur
01:05:37 je crois, Estéban
01:05:39 - Oui peut-être un rockeur, c'est Claude qui nous appelle depuis Perpignan
01:05:41 Bonjour Claude
01:05:43 - Bonjour André Bercoff
01:05:45 et bonjour Daniel Salvatore
01:05:47 je voudrais vous poser
01:05:49 une question Daniel Salvatore
01:05:51 je vous ai entendu à Perpignan au premier printemps
01:05:53 des libertés d'expression
01:05:55 et je vous ai entendu, j'ai beaucoup apprécié
01:05:57 votre intervention comme celle d'aujourd'hui
01:05:59 je voulais vous demander
01:06:01 un des moyens de lutter contre
01:06:03 ce vauquisme, est-ce que c'est pas
01:06:05 vous avez employé tout à l'heure le mot fascisme
01:06:07 en parlant de leur discours
01:06:09 mais ça je dirais c'est trop gros, ça passera pas
01:06:11 est-ce qu'il ne faudrait pas mieux, au lieu de remplacer
01:06:13 aujourd'hui on les qualifie
01:06:15 tous ces mouvements de progressistes
01:06:17 alors que c'est leur faire trop d'honneur en fait
01:06:19 est-ce qu'on ne pourrait pas dire les destructeurs
01:06:21 ou les déconstructivistes à la place
01:06:23 quand on parle de leurs mouvements
01:06:25 les partis qui les soutiennent
01:06:27 moi j'en ai franchement assez d'entendre progressistes
01:06:29 à des gens qui veulent tout détruire
01:06:31 - Ou même les régressistes peut-être
01:06:33 faudrait voir
01:06:35 - André Bercoff dans une de ses
01:06:37 premières questions à mon endroit
01:06:39 m'a parlé du déconstructivisme
01:06:41 et nous avons d'ailleurs
01:06:43 j'ai allusion
01:06:45 à ces déconstructivistes français
01:06:47 comme Derrida, comme Foucault
01:06:49 comme Barthes, comme Lacan, comme Michel Serres et d'autres
01:06:51 le problème, le problème
01:06:53 c'est que ces grands philosophes, ces grands penseurs
01:06:55 qui ont voulu jeter, déconstruire
01:06:57 nos préjugés, déconstruire
01:06:59 les valeurs
01:07:01 obsolètes de notre culture
01:07:03 et bien ont été mal compris
01:07:05 par les wautistes et ce ne sont pas
01:07:07 des déconstructivistes
01:07:09 mais des destructeurs
01:07:11 ce qui est tout à leur appel
01:07:13 - Appelons-les comme ça alors
01:07:15 - Des destructeurs, déconstruire
01:07:17 des idéologies, déconstruire
01:07:19 des idées, des pensées
01:07:21 comme l'ont fait nos grands philosophes dans les années
01:07:23 60-70, c'est une chose
01:07:25 détruire la pensée
01:07:27 détruire notre culture, détruire
01:07:29 notre statut, détruire notre
01:07:31 patrimoine culturel
01:07:33 et civilisationnel
01:07:35 cela, ça ne va pas
01:07:37 c'est une tentation totalitaire contre laquelle il faut
01:07:39 lutter et le progressisme
01:07:41 dont parle ces wautistes
01:07:43 c'est un progressisme
01:07:45 c'est une illusion d'optique, dans mon livre
01:07:47 je parle de moonwalk
01:07:49 ils font semblant d'avancer mais en fait
01:07:51 ils avancent à reculons
01:07:53 - Comme Michael Jackson, comme le moonwalk de Michael Jackson
01:07:55 - C'est une illusion d'optique
01:07:57 j'en place une mot, c'est une illusion
01:07:59 d'optique, au lieu d'avancer
01:08:01 ils donnent l'impression d'avancer
01:08:03 de progresser alors qu'en fait
01:08:05 ils reculent, ils sont rétrogrades
01:08:07 indignes même
01:08:09 de la pensée médiévale ou moyenâgeuse
01:08:11 que l'on diabolise parfois même à tort
01:08:13 voilà ce que je veux dire
01:08:15 le wautiste c'est la pensée moonwalk
01:08:17 c'est une illusion d'optique
01:08:19 on fait croire qu'on avance
01:08:21 alors que dans la réalité on recule
01:08:23 - Alors justement
01:08:25 Daniel Torchifère
01:08:27 je voudrais peut-être qu'on avance
01:08:29 un peu là-dessus
01:08:31 et vous posez la question
01:08:33 qui est l'éternelle question, moi je crois
01:08:35 très sincèrement que les wautistes d'aujourd'hui
01:08:37 se foutent totalement
01:08:39 je ne parle pas
01:08:41 de Judith Butler et compagnie et le genre
01:08:43 et on va parler du genre, mais se foutent
01:08:45 totalement de Derrida, Foucault
01:08:47 et compagnie, je veux dire, quand ils les connaissent
01:08:49 et beaucoup d'eux ne les connaissent pas
01:08:51 je crois qu'il y a aussi une déculturation
01:08:53 il faut dire, parce que je ne sais pas
01:08:55 combien de gens qui se revendiquent
01:08:57 comme Waut ou Cancel ont lu
01:08:59 oui, les théoriciens etc. les ont lu
01:09:01 mais combien ont lu ces gens-là
01:09:03 je ne suis pas sûr qu'il y en ait beaucoup
01:09:05 et on voit très très bien et on revient à ça
01:09:07 et c'est pour ça que quand vous dites
01:09:09 Claude qu'il faut parler
01:09:11 il ne faut pas dire effectivement fasciste ou autre
01:09:13 sauf que
01:09:15 vous savez très très bien que
01:09:17 les idéologies les plus plates
01:09:19 les plus binaires et les plus manichéennes
01:09:21 c'est celles qui malheureusement
01:09:23 les intégrissent, marchent auprès
01:09:25 d'une certaine population
01:09:27 jeune ou moins jeune, d'ailleurs c'est pas une question
01:09:29 simplement de jeunisme
01:09:31 mais est-ce que, Daniel St-Vanthoen Schiffer
01:09:33 est-ce qu'au fond
01:09:35 il ne faut pas aller au-delà, est-ce que
01:09:37 pourquoi Le Roc et compagnie
01:09:39 qui étaient dans
01:09:41 une période historique
01:09:43 qui est là et qui n'est pas évidemment
01:09:45 et Le Roc est éternel mais
01:09:47 est-ce que pourquoi
01:09:49 on n'y a pas eu
01:09:51 de corpus je dirais
01:09:53 idéologique ou de corpus intellectuel
01:09:55 ou de corpus conceptuel
01:09:57 pourquoi il n'y a pas eu, qui ont engendré
01:09:59 quelque chose qui pourrait tenir
01:10:01 face au wokisme, parce que là
01:10:03 il n'y a pas ça, pour le moment c'est
01:10:05 totalement absent et si vous dites
01:10:07 on va mettre l'art en face
01:10:09 malheureusement j'ai peur que ça ne tienne pas
01:10:11 - Vous avez raison, hélas
01:10:13 vous avez raison, hélas
01:10:15 prenons par exemple l'exemple de la musique aujourd'hui
01:10:17 il serait bien difficile de citer
01:10:19 un grand guitariste, un virtuose
01:10:21 de la guitare, comme l'était Jimmy Page
01:10:23 de Led Zeppelin par exemple, ou Péter Chandehout
01:10:25 ou Eric Clapton ou le grand Jimi Hendrix
01:10:27 qui était comparable dans leur domaine
01:10:29 de la guitare à
01:10:31 un grand violoniste ou un grand pianiste
01:10:33 en musique classique, il est qu'aujourd'hui
01:10:35 même la musique est embrigadée, aujourd'hui
01:10:37 ce sont des boîtes à rythme
01:10:39 c'est de la musique internet
01:10:41 c'est de la musique sur ordinateur, et donc
01:10:43 tout est récupéré, tout est
01:10:45 ce sont des produits
01:10:47 de consommation, et ce qui
01:10:49 est perdu c'est l'esprit
01:10:51 de liberté, d'inventivité
01:10:53 et de créativité, c'est cela qu'il faut
01:10:55 absolument retrouver dans tous les domaines
01:10:57 y compris dans le domaine politique
01:10:59 un domaine que je ne veux pas nécessairement aborder
01:11:01 mais il est évident que par exemple
01:11:03 les wokistes sont aujourd'hui très proches
01:11:05 politiquement et idéologiquement en France
01:11:07 notamment de l'islamo-gauchisme
01:11:09 qui est une véritable plaie
01:11:11 parce qu'elle tombe
01:11:13 dans une idéologie
01:11:15 qui est complètement sclérosée
01:11:17 qui est complètement manichéenne, binaire
01:11:19 comme vous avez dit, moi j'en parle
01:11:21 en manichéen, vous en parlez le mot binaire, mais ça revient à peu près
01:11:23 à la même chose
01:11:25 c'est cela, cet islamo-gauchisme
01:11:27 ce wokisme, cette cancel culture
01:11:29 qui est une véritable plaie, un véritable
01:11:31 danger pour notre
01:11:33 civilisation et contre quoi il faut
01:11:35 lutter absolument
01:11:37 et vous avez aussi raison de dire que
01:11:39 Butler par exemple et d'autres
01:11:41 épigones, d'autres papes du wokisme
01:11:43 sont des gens qui ont
01:11:45 une très faible culture
01:11:47 à peine ont-ils lu les grands déconstructivistes
01:11:49 français et s'ils les ont lus
01:11:51 ils les ont mal compris et ils les ont complètement
01:11:53 récupérés au profit de leur propre et seule idéologie
01:11:55 ce qui est une grosse erreur
01:11:57 scientifique, philosophique, intellectuelle
01:11:59 morale, tout ce que vous voulez
01:12:01 donc ce qu'il faut retrouver
01:12:03 c'est aussi une culture, nous avons à faire
01:12:05 actuellement un nivellement par le bas
01:12:07 au niveau de la culture, il suffit de regarder
01:12:09 la plupart des
01:12:11 beaucoup d'émissions télévisées
01:12:13 de télévision, la télé-réalité
01:12:15 je ne veux pas être ringard
01:12:17 je ne veux pas être alertif
01:12:19 - Oui parce que là on va nous accuser de ringardisme
01:12:21 mon cher Daniel Schiffer
01:12:23 ah oui vous pensez là
01:12:25 - Bernard Pivot vient de
01:12:27 nous quitter par exemple
01:12:29 où est une émission comme Apostrophe ou Bouillon de Culture
01:12:31 après qu'un vrai débat
01:12:33 ce qui manque c'est le débat
01:12:35 c'est le débat intellectuel, culturel et tolérant
01:12:37 c'est ce manque de débat
01:12:39 ce manque de confrontation des idées
01:12:41 dans le respect d'outruit
01:12:43 dans le respect des opinions, dans le respect des croyances
01:12:45 qui est aujourd'hui absolument
01:12:47 lamentable et dangereux pour notre
01:12:49 - Eh bien nous on va continuer à débattre
01:12:51 avec vous Daniel Salvatore Schiffer
01:12:53 et à entendre quelques très
01:12:55 bons morceaux après
01:12:57 cette petite pause
01:12:59 - Et puis vous aurez la parole évidemment
01:13:01 0826 300 300 si vous voulez
01:13:03 discuter avec Daniel Salvatore Schiffer et André Bercoff
01:13:05 à tout de suite sur Sud Radio
01:13:07 - Sud Radio Bercoff dans tous
01:13:09 ses états, appelez maintenant pour
01:13:11 réagir 0826 300 300
01:13:13 - Ici Sud Radio
01:13:17 Les français parlent
01:13:21 au français
01:13:23 Je n'aime pas la blanquette de
01:13:25 bon, je n'aime pas
01:13:27 la blanquette de bon
01:13:29 Sud Radio Bercoff dans tous ses états
01:13:31 - Ah ça 60 ans
01:13:33 et tout le monde
01:13:35 encore écoute et tout le monde encore
01:13:37 danse là dessus et tout le monde accorde
01:13:39 mais je crois
01:13:41 que nous avons Estéban, nous avons Enolith
01:13:43 - On parle de rohokisme contre rohokisme
01:13:45 avec Daniel Salvatore Schiffer
01:13:47 et puis on a Serge qui nous appelle depuis Vichy
01:13:49 Serge qui est peut-être amateur de rock, on ne sait pas
01:13:51 Bonjour Serge - Bonjour Serge
01:13:53 - Bien sûr, vous savez moi je fais
01:13:55 partie de ces gens qui ont grandi avec la
01:13:57 contre-culture comme on dit
01:13:59 donc qui ont connu
01:14:01 les Stones et Beatles, Bowie
01:14:03 Roxy Music
01:14:05 qui est inévitable
01:14:07 et Brian Ferry
01:14:09 et compagnie, mais je voulais rajouter
01:14:11 c'est très intéressant ce qu'a dit
01:14:13 votre invité aujourd'hui
01:14:15 comme d'habitude
01:14:17 mon cher Monsieur Bercoff
01:14:19 il faudrait rajouter
01:14:21 sur le plan cinématographique
01:14:23 toute la
01:14:25 comme antidote
01:14:27 à tout rohokisme en ce moment
01:14:29 il faudrait rajouter
01:14:31 la filmographie de Denis Arcan
01:14:33 - Ah oui, Denis Arcan
01:14:35 bien sûr, le québécois
01:14:37 - Voilà, le québécois en commençant par
01:14:39 le déclin de l'empire américain
01:14:41 après
01:14:43 la critique assez
01:14:45 jouissive des isms
01:14:47 des trotskismes
01:14:49 libéralismes, etc
01:14:51 qu'on trouve dans
01:14:53 Les Invasions barbares
01:14:55 une dizaine d'années d'après
01:14:57 et puis pour terminer, le tout
01:14:59 des films qu'il a faits
01:15:01 qu'il appelle d'une façon assez
01:15:03 prémonitoire peut-être, au moins
01:15:05 sur le plan cinématographique, qu'il a appelé Testament
01:15:07 où là, il
01:15:09 montre comment des gens
01:15:11 qui sont de notre génération
01:15:13 se trouvent face à des jeunes
01:15:15 complètement
01:15:17 acculturés
01:15:19 mais qui pensent tout connaître
01:15:21 sur les peuples premiers, par exemple au Québec
01:15:23 - Oui - Voilà
01:15:25 et c'est assez amusant, bien entendu
01:15:27 parce que c'est toujours bien tourné
01:15:29 et puis il faudrait rajouter sur le plan
01:15:31 intellectuel un livre que je suis
01:15:33 en train de lire en anglais, mais ça c'est
01:15:35 des formations professionnelles
01:15:37 un des tout derniers
01:15:39 livres de Roger Scruton
01:15:41 - Hum,
01:15:43 à Roger Scruton, oui, sur le conservatisme
01:15:45 - Le conservateur
01:15:47 - Voilà, non, oui,
01:15:49 - Non, on va pas
01:15:51 rentrer sur une discussion sur Scruton
01:15:53 mais dites-moi le titre du livre
01:15:55 - Ah ben c'est, alors en anglais c'est
01:15:57 "Thinkers of the New Left"
01:15:59 - D'accord - Donc les penseurs de la Nouvelle Gauche
01:16:01 et où ils démontent d'une façon
01:16:03 parce qu'on sait que
01:16:05 Scruton est conservateur
01:16:07 et ils démontent avec
01:16:09 jouissance, c'est vraiment jouissif
01:16:11 à lire, les gens
01:16:13 comme Foucault
01:16:15 Derrida,
01:16:17 tous les équivalents
01:16:19 anglo-saxons à commencer par Galbraith
01:16:21 - Et ben écoutez, on va tâcher
01:16:23 de, effectivement, de le faire traduire
01:16:25 tout cela, mais pour revenir à
01:16:27 vous voyez, c'est vrai
01:16:29 Daniel Salvatore Schiffer, votre prochain
01:16:31 livre, ça devrait être
01:16:33 les lits, justement les films
01:16:35 cinématographisme
01:16:37 contre-wauquisme, ce serait peut-être pas mal
01:16:39 non plus, mais la question que je voulais vous poser
01:16:41 Daniel Schiffer
01:16:43 c'est celle-ci
01:16:45 est-ce que pour vous, le rap
01:16:47 rentre dans quelle catégorie ? Parce que
01:16:49 on peut pas dire que le rap est très
01:16:51 wauquiste, quand on voit les
01:16:53 il est d'ailleurs
01:16:55 il est attaqué
01:16:57 comme sexiste,
01:16:59 terrible, etc.
01:17:01 patriarcal, même énormément
01:17:03 et surtout
01:17:05 est-ce que dans le rock
01:17:07 est-ce qu'il y a aujourd'hui
01:17:09 dans les groupes de rock, si vous continuez
01:17:11 à les écouter
01:17:13 est-ce que le wauquisme a pénétré
01:17:15 dans le rock ou pas du tout ?
01:17:17 A votre connaissance. - Je pense que
01:17:19 le wauquisme malheureusement a pénétré
01:17:21 dans le rock, comme il a pénétré dans le cinéma
01:17:23 hollywoodien par exemple
01:17:25 hélas, hélas
01:17:27 je le déplore
01:17:29 bien sûr, et j'aurais bien du mal
01:17:31 aujourd'hui à vous donner des noms de
01:17:33 guitariste ou de chanteur
01:17:35 de pianiste appartenant au rock
01:17:37 qui ont vraiment conservé cet esprit
01:17:39 libertaire, révolutionnaire et
01:17:41 rebelle, comme vous et moi, comme notre
01:17:43 génération l'a connu, encore une fois
01:17:45 sans être vouloir un gars rétrograde
01:17:47 ou asbile, mais pour rebondir
01:17:49 sur ce que disait votre précédente auditeur
01:17:51 il a parlé
01:17:53 d'acculturation, nous en avons parlé aussi
01:17:55 et c'est tout à fait vrai, un nivellement
01:17:57 par le bas au niveau culturel, mais aussi
01:17:59 un appauvrissement de la langue
01:18:01 et ça c'est extrêmement dommageable
01:18:03 quand on entend les jeunes
01:18:05 d'aujourd'hui, par exemple
01:18:07 mettre des "du coup" partout, du coup, du coup
01:18:09 alors que ça n'a rien à voir, ou bien
01:18:11 génial, voilà
01:18:13 tout est génial
01:18:15 la moindre petite chose
01:18:17 en musique est géniale
01:18:19 qu'on pouvait mettre Michel-Ange, Mozart
01:18:21 ou Galabartho, vous comprenez, cette équivalence
01:18:23 entre les mots, entre les concepts
01:18:25 cet appauvrissement de la langue
01:18:27 où le langage aujourd'hui
01:18:29 se réduit à quelques centaines de mots
01:18:31 la plupart du temps, est aussi un de nos
01:18:33 fléaux. Alors nous avons parlé
01:18:35 des "sensitivity readers"
01:18:37 ceux qui réécrivent les livres
01:18:39 mais il y en a qui voudraient aussi réécrire les films
01:18:41 quand on pense par exemple que dans certains
01:18:43 films, la cigarette est bannie, on ne montre
01:18:45 plus des films où il y a une cigarette
01:18:47 ou bien où il y a trop d'alcool
01:18:49 mais il y a quelques années d'ici, je vous donne
01:18:51 un exemple très concret, il y a quelques
01:18:53 années d'ici, il y a, je ne sais pas, dix ans
01:18:55 donc il n'y a pas tellement longtemps, il y a eu une grande rétrospective
01:18:57 sur Jean-Paul Sartre à la BNF
01:18:59 à Paris, eh bien l'affiche
01:19:01 montre en Sartre, avait gommé sa cigarette
01:19:03 - Exact
01:19:05 - Imaginez
01:19:07 Gainsbourg sans cigarette, ou Maigret
01:19:09 sans sa pipe, vous comprenez ?
01:19:11 Ou Gluckowski sans son verre de whisky
01:19:13 c'est cela
01:19:15 qui est absolument dommageable
01:19:17 - Oui, et ce qui est terrifiant c'est qu'on les gomme, Malraux aussi
01:19:19 on avait gommé, je ne me rappelle plus pour quelle exposition
01:19:21 ce Malraux, on avait gommé la cigarette
01:19:23 de Malraux, absolument
01:19:25 - On gomme la cigarette de Catherine Deneuve
01:19:27 on gomme les gitanes de Gainsbourg
01:19:29 un film comme "Le Dernier Métro"
01:19:31 par exemple, merveilleux film
01:19:33 avec Gérard Depardieu
01:19:35 - De François Truffaut, bien sûr
01:19:37 - Ce serait aujourd'hui difficile à regarder
01:19:39 d'abord parce qu'on y fume
01:19:41 on y boit, on y fait l'amour
01:19:43 et parfois de façon sauvage et impromptue
01:19:45 et aussi parce que c'est Depardieu
01:19:47 et que Depardieu aujourd'hui est catalogué comme
01:19:49 le grand agresseur, le grand violeur
01:19:51 tout cela sans preuve bien sûr
01:19:53 avec ces procès d'intentions constants
01:19:55 où on l'a fait à l'encontre de Polanski
01:19:57 on ne peut plus voir un film comme "Le Pianiste"
01:19:59 de Polanski qui est un chef d'oeuvre
01:20:01 absolu, ou bien son film
01:20:03 sur Dreyfus j'accuse
01:20:05 Polanski gommé, Depardieu gommé
01:20:07 je suppose
01:20:09 qu'on gommera bientôt David Bowie
01:20:11 comment on essaie de gommer
01:20:13 Voltaire
01:20:15 ou bien
01:20:17 Charles Baudelaire
01:20:19 - Auparavant Daniel Schiffer, auparavant on brûlait les livres
01:20:21 et aujourd'hui on veut effacer
01:20:23 on fait de
01:20:25 l'effacement effectivement
01:20:27 de mémoire et de l'effacement de genre
01:20:29 - Ce sont des autodafés
01:20:31 et on en arrive dans une province du
01:20:33 Canada, on en arrive à brûler des livres
01:20:35 en public exactement comme le faisaient
01:20:37 les nazis, on en arrive
01:20:39 à enlever des livres entiers
01:20:41 de bibliothèques parce qu'ils ne correspondent
01:20:43 pas à la doxa, à l'idéologie contemporaine
01:20:45 - Eh bien on n'enlèvera
01:20:47 pas votre livre Daniel
01:20:49 Salvatore Schiffer, "Le roquisme
01:20:51 contre wauquisme"
01:20:53 - On va faire ça aux éditions Eric Bonnier
01:20:55 Merci beaucoup Daniel Salvatore Schiffer
01:20:57 d'avoir été avec nous, André Bercoff
01:20:59 on vous retrouve demain entre 13h et 14h
01:21:01 pour "La culture" avec Céline Alonso
01:21:03 vous recevez Alexandre Deviecchio
01:21:05 et puis demain au comment ce sera Alexis Poulin
01:21:07 de midi à 13h demain sur Sud Radio, de suite, Brichley
01:21:09 Sud Radio, parlons vrai
01:21:11 parlons vrai
01:21:13 Sud Radio, parlons vrai