• il y a 5 mois
Avec Michel Polacco, expert en aéronautique ; Pierre-Marie Sève, directeur de l'Institut pour la justice ; Daniel Salvatore Schiffer, philosophe, professeur d'esthétique et de philosophie à l'Institut Royal Supérieur d'Histoire de l'Art et d'Archéologie de Bruxelles, auteur de "Rockisme contre wokisme" publié aux éditions Erick Bonnier.

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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2024-05-23##

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News
Transcription
00:00:00 (Musique)
00:00:02 Sud Radio Bercov dans tous ses états
00:00:05 (Musique)
00:00:06 Nous sommes en guerre
00:00:07 (Musique)
00:00:08 Maman, maman, je préfère à mes jeux fous
00:00:12 Maman, maman, demeurer sur tes genoux
00:00:16 (Musique)
00:00:17 Tropaisant sanguine, un man qui s'ennuie
00:00:19 Le fils de sa maman ne fait rien dans sa vie
00:00:22 Il est toujours enfermé dans sa chambre
00:00:25 Hiver comme été, de janvier à décembre
00:00:28 Pas taver, non, il trouve ça trop dur
00:00:30 Il en bat des chats quand il sort les ordures
00:00:33 (Musique)
00:00:42 New York City is the place where they said
00:00:44 Hey babe, take a walk on the wild side
00:00:48 I said hey Joe, take a walk on the wild side
00:00:52 (Musique)
00:00:56 Nous sommes en guerre
00:00:57 (Musique)
00:00:58 La guerre, la guerre, la guerre, la guerre
00:01:01 Dans tous ses états bien sûr
00:01:03 Et on va parler d'abord du...
00:01:05 Ben de vol, de vol au-dessus
00:01:07 De quel nid
00:01:09 Et des vols qui ne marchent plus
00:01:11 Notamment, notamment chez Boeing
00:01:13 Beaucoup d'accidents chez Boeing
00:01:14 Beaucoup d'accidents en ce moment, pourquoi ?
00:01:16 On va en parler avec Michel Polacco
00:01:18 Michel Polacco, vous le connaissez bien sûr
00:01:20 Journaliste très longtemps à Radio France
00:01:23 Mais il a été aussi Michel Polacco
00:01:25 Il a été pilote et expert aéronautique
00:01:28 Il a été formateur
00:01:30 Donc qu'est-ce qui se passe avec Boeing ?
00:01:32 On va essayer d'en parler
00:01:34 Effectivement, l'avion...
00:01:36 Il y a des gens, vous savez, qui ont le fear of flying
00:01:39 La peur de voler
00:01:40 Et on peut comprendre aussi
00:01:42 Et d'ailleurs on nous dit, vous savez, les écologistes nous disent
00:01:44 C'est fini, quatre vols pour toute votre vie
00:01:47 Voilà, quatre vols pour toute votre vie
00:01:49 Enfin, on va prendre le temps d'en parler
00:01:51 Et puis, qu'est-ce qui se passe alors ?
00:01:53 Le laxisme, tous les jours, encore une fois
00:01:55 Encore et encore, d'accord, d'accord
00:01:57 Tous les jours, crimes, tabassages, violences, etc.
00:02:01 C'est devenu, encore une fois
00:02:03 C'est devenu presque un...
00:02:05 C'est même pas une habitude, quoi
00:02:07 On s'attend, qu'est-ce qui se passe quand
00:02:09 Il y a un jour où il n'y a pas quelque chose, hein ?
00:02:11 Le sentiment d'insécurité
00:02:13 On va en parler avec Pierre Mericev
00:02:15 Directeur de l'Institut pour la Justice
00:02:17 Et puis, la génération Tanguy
00:02:19 Oui, oui, les gens qui restent chez papa, maman
00:02:22 Effectivement, papa, maman
00:02:24 Ils sont de plus en plus nombreux, hein
00:02:26 Et de plus en plus âgés
00:02:28 À dire, écoutez, tout ça c'est trop cher
00:02:30 C'est compliqué, allez, je reste chez papa, maman
00:02:32 Mais papa, maman, sont-ils encore là ?
00:02:34 Dans Dimanche, c'est la fête des mères
00:02:37 Et est-ce qu'on peut parler encore de papa, maman ?
00:02:40 Ou autre chose ?
00:02:42 Là aussi, ça vaut le coup de passer un peu de temps avec
00:02:45 Et puis, les détenus en visite au château de Versailles
00:02:48 On va en parler
00:02:50 Et en seconde partie, on va parler de deux sujets
00:02:54 Très intéressants, à deux degrés très divers
00:02:57 Le wok, vous savez, le fameux wok, la cancelle culture, etc.
00:03:01 Et un écrivain qui dit, mais il y a un antidote au wok
00:03:05 C'est le rock
00:03:07 Le rockisme contre le wokisme, Daniel Sadeur-Schiffer
00:03:10 Il en parle, et on va swinguer
00:03:12 On va swinguer sur Sud Radio
00:03:14 A tout de suite
00:03:17 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états, midi 14h
00:03:21 André Bercoff
00:03:23 Ici Sud Radio
00:03:26 Les Français parlent au français
00:03:30 Je n'aime pas la blanquette de veau
00:03:36 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états
00:03:39 Qu'est-ce qui se passe dans certains avions ?
00:03:43 Qu'est-ce qui fait que perte de pièces de carling en vol, problème de moteur, soucis mécaniques
00:03:48 Et quand on est effectivement dans l'avion
00:03:51 Et que ça commence à tanguer, et que ça ne va pas
00:03:54 Et bien, on commence vraiment à paniquer
00:03:57 Alors, on ne va pas paniquer sur tout, mais quand même, quand même, quand même
00:04:00 Il y a une compagnie où les incidents se sont enchaînés
00:04:04 On en parle, tout de suite
00:04:06 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états
00:04:09 Le fait du jour
00:04:11 Robert Charlebois, effectivement, Lindbergh, une de ses meilleures chansons
00:04:15 Qui date de 68, je crois, ou 67, ou 68
00:04:19 Et où il parlait, effectivement, de ces compagnies qu'il prenait et reprenait
00:04:23 On prend tous, effectivement, des voyages
00:04:26 Le voyage, si on veut aller découvrir le monde
00:04:29 On le fait comment ? Ça prend beaucoup de temps, autrement que dans l'avion
00:04:33 Mais en même temps, série noire chez Boeing
00:04:36 Une certaine série noire et des espèces de...
00:04:39 Vraiment d'incidents, et on voudrait comprendre
00:04:42 Et quelqu'un qui comprend très bien ça, qui connaît très bien ça
00:04:45 Et vous le connaissez, il a été très longtemps journaliste sur Radio France
00:04:48 Michel Polacco, bonjour
00:04:50 - Bonjour André - Bonjour
00:04:52 Michel Polacco, vous êtes non seulement le journaliste qu'on connaît
00:04:55 Mais vous avez été, effectivement, d'abord expert en aéronautique
00:04:59 Vous avez piloté vous-même, et vous avez aussi formé
00:05:02 Alors, effectivement, on peut dire, oui, c'est une série noire
00:05:05 Ça arrive à tout le monde, mais là, quand même, sur Boeing
00:05:08 Il y a eu, bon, prise, je rappelle rapidement
00:05:11 Boeing 737, le 9 mai
00:05:14 Violemment sorti de la piste lors du décalage sur l'aéroport de Dakar au Sénégal
00:05:18 Ensuite, le 8 mai, à Istanbul, en Turquie
00:05:22 Un avion cargo Boeing de FedEx n'a pas réussi à sortir son train d'atterrissage
00:05:27 Avant, il a dû se poser avec le nez directement sur le tarmac
00:05:31 Enfin, ce Boeing d'Air France en route pour les Etats-Unis
00:05:34 Qui a été détourné vers le Canada à cause d'une forte odeur de brûlée inexpliquée
00:05:38 Il y a aussi autre chose, c'est pas la même chose, mais enfin
00:05:41 Hier encore, l'avion qui s'est mis à trembler
00:05:44 Le passager du vol Londres-Singapour, victime de turbulences extrêmes
00:05:47 Mais ça, les turbulences extrêmes, ce n'est pas peut-être la faute de la compagnie
00:05:51 Michel Polacco, est-ce qu'il y a quelque chose, quand même, de spécifique chez Boeing
00:05:56 Qui fait qu'il y a eu cette, disons, cette multiplication d'incidents, ou d'accidents ?
00:06:02 Alors écoutez, très honnêtement, d'abord, il faut dire que, par exemple, l'année dernière, en 2013
00:06:06 Il y a eu 40 millions de vols d'avions, 4 milliards de passagers transportés
00:06:12 Un seul avion s'est écrasé, un avion qui s'est écrasé au Népal
00:06:16 Il faut le rappeler, ça
00:06:17 Puis il y a eu une erreur de l'équipage, donc voilà, il faut quand même se rassurer
00:06:21 Deuxièmement, des incidents, ils s'en produisent tous les jours, sur tous les modèles d'avions
00:06:26 Ce sont des incidents qui n'ont pas d'influence sur la sécurité
00:06:30 Parce qu'il y a des équipages, des avions qui sont très redondants, des centres de contrôle, etc.
00:06:36 Donc voilà, il faut se rassurer
00:06:38 Maintenant, au sujet de Boeing, il est vrai qu'on cite Boeing quasiment tous les jours
00:06:43 Mais qu'il se passe la moindre chose, et je crois qu'on fait un amalgame
00:06:47 Oui, c'est vrai, Boeing a commis des erreurs, et Boeing a commis des fautes
00:06:52 Boeing a commis des erreurs en ne lançant pas un modèle d'avion nouveau
00:06:56 Il y a une vingtaine d'années, pour concurrencer l'Airbus 320
00:06:59 Et aujourd'hui, ils sont dans l'obligation de moderniser pour la quatrième fois leur vieux Boeing 737
00:07:07 Pour en fabriquer le 737 Max, qui est quand même un vieil avion très très bricolé
00:07:13 Il y a eu deux accidents, un en 2018 et un en 2019
00:07:17 Oui, Michel Polacco...
00:07:19 Mais pour ce qui est... Alors il y a eu aussi cette affaire de porte
00:07:22 Qui a été éjectée d'un Boeing 737 d'Alaska Airlines
00:07:26 Et là, c'est encore une faute du constructeur Boeing
00:07:29 Qui a sous-traité un grand nombre de travaux de fabrication ou de modification des avions
00:07:35 À des entreprises, et ce sont des entreprises qui n'ont pas, évidemment, le soin, le sérieux, la rigueur
00:07:41 Qu'avait l'entreprise Boeing, qui elle, s'est un peu détachée de tout ça
00:07:44 Pour rentrer dans la finance, et pour se sortir un peu de son métier d'ingénieur
00:07:49 Mais néanmoins, la plupart des incidents dont on parle, y compris pour les Boeing
00:07:54 Sont des incidents qui n'ont rien à voir avec Boeing
00:07:57 Quand un Boeing se pose sur le nez parce que le train avant n'est pas sorti
00:08:01 C'est parce que la maintenance, l'entretien de l'avion par la compagnie aérienne
00:08:06 Ou par les sous-traitants de la compagnie aérienne n'ont pas été bien faits
00:08:09 Lorsqu'un avion est pris dans les turbulences, comme ça s'est passé entre Londres et Singapour
00:08:15 D'une part, c'est parce qu'il y a des conditions météo qui sont très mauvaises
00:08:19 D'autre part, parce qu'elles ont peut-être été plus ou moins bien anticipées
00:08:23 Par les services de météorologie qui informent les équipages au départ
00:08:27 Par les équipages qui normalement surveillent leur radar de météorologie
00:08:31 Et puis par le fait que, quelquefois, il y a des zones de turbulences
00:08:35 Qui sont détectées extrêmement tardivement
00:08:38 On entre dedans et c'est là qu'on s'en rend compte
00:08:41 Lorsque l'équipage donne des consignes pour s'attacher
00:08:44 Malheureusement, tous les gens qui ne respectent pas la règle
00:08:47 Qui est qu'il faut toujours rester attaché en avion
00:08:50 Sauf si on a besoin de se déplacer
00:08:52 Et bien ces gens-là, ils se mettent à devenir des projectiles
00:08:56 Ils volent dans tous les sens, ils peuvent se blesser
00:08:58 Parfois d'ailleurs, c'est vrai, il y a des bagages aussi
00:09:01 Qui tombent des racks à bagages
00:09:02 J'ai connu un cas d'un passager d'Air France dans un Boeing 747
00:09:06 Qui a été tué par un petit poste de télévision
00:09:09 Qui est tombé d'un rack de bagages
00:09:10 Mais c'est pas la faute de Boeing, ça, vous voyez ?
00:09:13 - Michel, pour la coupe, vous m'entendez ? Est-ce que vous m'entendez ?
00:09:16 - Je vous entends 5 sur 5 !
00:09:18 - Très bien !
00:09:19 Et bien voilà, on est presque dans un poste de pilotage, vous voyez ?
00:09:22 Mais c'est vous qui pilotez cette fois-ci
00:09:24 Michel Polacco, est-ce que quand même
00:09:26 Et vous en parliez au début de l'entretien
00:09:29 De notre entretien
00:09:30 Est-ce que Boeing n'a pas tardé
00:09:32 Parce que vous venez de dire deux choses intéressantes
00:09:34 Et je voudrais qu'on précise
00:09:36 Est-ce que Boeing n'a pas tardé à renouveler ses appareils ?
00:09:39 C'est-à-dire la moyenne des appareils aujourd'hui de Boeing
00:09:42 Auquel âge ?
00:09:43 Est-ce qu'on sait à peu près ?
00:09:44 - Eh bien écoutez, le Boeing moderne
00:09:48 C'est le Boeing 787, le Dreamliner
00:09:51 Qui est un avion qui maintenant a une quinzaine d'années
00:09:54 Et qui est un très bon avion
00:09:56 Qui n'a pas d'incident en vol particulier
00:09:59 Sinon ce qu'on peut avoir sur tous les avions
00:10:02 Qui est parfois pris dans des turbulences comme les autres
00:10:05 Mais sur lequel il y a eu quelques petits problèmes de construction
00:10:09 Que Boeing a réglés
00:10:10 Et c'est sur cet avion qu'il y a ces fameuses dénonciations
00:10:14 De lanceurs d'alerte
00:10:16 Qui sont à mon sens assez peu justifiés
00:10:18 Le Boeing vole, le Dreamliner vole
00:10:21 Depuis une quinzaine d'années
00:10:22 Il y en a presque 1200 qui volent
00:10:24 Il n'y en a pas un seul
00:10:26 Qui s'est écrasé
00:10:27 - Mais il n'y a pas des appareils plus anciens
00:10:29 Oui mais vous avez dit vous-même
00:10:30 Il y a des appareils plus anciens en circulation quand même
00:10:33 Plus anciens que ce Dreamliner
00:10:35 - Alors je suis vivant le Boeing 777
00:10:38 Le Boeing 777 est un avion qui a maintenant 30 ans
00:10:42 Le Boeing 747, il y en a encore beaucoup qui volent
00:10:45 Ce sont des avions qui ont plus de 50 ans
00:10:47 Et les Boeing 737 dans leur très grande majorité
00:10:50 Ce sont des avions qui ont fait leur premier vol en 1967
00:10:54 Qui sont des vols équipés de systèmes analogiques et pas numériques
00:10:58 Qui sont des avions évidemment très rustiques
00:11:01 Que Boeing a voulu moderniser, remoderniser, remoderniser
00:11:05 En mettant des nouveaux équipements, des nouveaux moteurs
00:11:08 Et en fait c'est sur cet avion qu'il y a chez Boeing un vrai problème
00:11:12 Qui est à l'origine de la crise que vous connaissez
00:11:15 Du départ du board de Boeing qui a été remplacé par une nouvelle équipe
00:11:19 Cette nouvelle équipe ayant voulu partir de Boeing
00:11:22 Et actuellement le conseil d'administration de Boeing
00:11:24 Est en train de la retenir
00:11:26 Parce qu'ils ne sont pas responsables
00:11:28 Même s'ils ont perçu que pour arriver à redresser Boeing
00:11:31 Sur le plan de son image et sur le plan de son organisation de fabrication
00:11:36 Il va falloir 10 ans, voilà
00:11:38 Alors justement Michel Polacco, vous avez aussi parlé de cette phrase
00:11:41 Et ça ne concerne pas que Boeing
00:11:43 Est-ce qu'il n'y a pas, et on le perçoit dans beaucoup d'autres domaines
00:11:46 Vous avez parlé de la financiarisation
00:11:49 C'est-à-dire la priorité mise au modèle économique et financier
00:11:53 Non pas sur la sécurité, bien sûr la sécurité du passager est fondamentale
00:11:58 Mais est-ce qu'il n'y a pas eu quand même chez certains
00:12:01 Une inclination à dire "oui mais le retour sur investissement c'est ce qui compte"
00:12:06 Et peut-être être allé un peu, un peu au-delà de ce qu'il faudrait
00:12:10 Mais tout à fait, et on est même allé bien trop loin
00:12:14 Et le problème c'est que ce ne sont pas que les avionneurs
00:12:17 Les constructeurs d'avions qui sont allés trop loin
00:12:20 Ce sont les administrations
00:12:22 Parce que les administrations décident tout
00:12:25 Surveillent tout, certifient tout
00:12:28 Depuis la formation des équipages, au système de contrôle
00:12:32 A la construction des avions, etc.
00:12:35 Et ces organisations, la FAA aux Etats-Unis
00:12:38 L'Agence Européenne de Sécurité Aérienne plus récemment en Europe
00:12:42 Qui a pris la place de tout un tas d'autorités de certification nationale
00:12:46 Ont voulu faire des grosses économies sur le personnel
00:12:49 Et donc en gros on dit aux constructeurs "bon bah construisez, faites des études
00:12:53 Envoyez-nous des rapports et on va vérifier si c'est bien"
00:12:57 Autrefois on envoyait des ingénieurs, des techniciens
00:13:00 Qui participaient en parallèle à la construction des avions
00:13:04 Qui surveillaient ça de très près et qui étaient extrêmement rigoureux
00:13:08 Le problème chez Boeing de l'administration fédérale américaine
00:13:12 C'est qu'elle n'a pas surveillé la modernisation du Boeing 737
00:13:16 Qu'elle n'aurait jamais dû laisser moderniser comme ça
00:13:19 Donc si vous voulez, oui les constructeurs se sont financiarisés
00:13:23 Et ont beaucoup sous-traités, en particulier Boeing
00:13:26 Mais les administrations ont laissé faire
00:13:29 Et de leur part aussi on peut dire qu'il y a une vraie culpabilité
00:13:33 Que personne ne veut mettre en valeur mais qui est très importante
00:13:36 Parce que c'est vraiment un univers dans lequel on ne peut pas bouger le petit doigt
00:13:40 Sans avoir une autorisation
00:13:42 Alors il n'est pas normal, à partir du moment où on est à ce point
00:13:46 Pisonnier de la réglementation, ce qui est très sain
00:13:49 Que ceux qui réglementent n'assument pas aussi la part de responsabilité
00:13:54 Qui leur revient, et je pense notamment à l'administration américaine de l'aviation
00:13:58 Voilà Michel Polacco, oui vous avez soulevé un problème
00:14:01 Qui encore une fois ne concerne pas que l'aviation
00:14:03 Mais on voit bien que, que ce soit chez nous ou ailleurs
00:14:06 L'administration etc, c'est intéressant parce qu'il ne faut pas glisser
00:14:11 Dans le domaine de l'irresponsabilité
00:14:13 Ou de dire oui mais écoutez on verra ça va s'arranger
00:14:16 Et vous avez souligné le fait que avant les ingénieurs participaient
00:14:20 Au niveau déjà de la construction
00:14:22 Et Dieu sait que c'est un domaine extrêmement délicat
00:14:25 Et aujourd'hui peut-être il y a un peu de mou dans la corde à noeuds
00:14:28 C'est le moins que l'on puisse dire, c'est ça ?
00:14:31 Je crois qu'on peut le dire, tout à fait
00:14:33 Merci beaucoup Michel Polacco, merci pour votre expertise
00:14:36 Je vous en prie à bientôt, au revoir
00:14:38 Merci Michel Polacco d'avoir été avec nous
00:14:39 Je vous rappelle que vous êtes expert en aéronautique
00:14:41 On va se retrouver dans un instant sur Sud Radio
00:14:43 Après cette courte pause où on va parler...
00:14:45 Et un auditeur fidèle !
00:14:46 Merci !
00:14:47 On va parler de justice sur Sud Radio avec Pierre Marisset
00:14:50 A tout de suite !
00:14:52 Sud Radio Bercov dans tous ses états, midi 14h
00:14:56 André Bercov
00:14:57 Ici Sud Radio
00:15:00 Les français parlent au français
00:15:05 Les carottes sont cuites
00:15:07 Les carottes sont cuites
00:15:10 Sud Radio Bercov dans tous ses états
00:15:13 Alléluia, alléluia, auditeur de Sud Radio, résident de Sud Radio
00:15:18 La France a retrouvé la paix
00:15:19 Oui, oui, oui, ça fait...
00:15:21 Oui, oui, ça fait exactement 5 heures qu'on ne nous a pas signalé un meurtre, un tabassage, un viol, une attaque au couteau
00:15:28 5 heures, vous imaginez ?
00:15:30 Non mais ça va beaucoup mieux
00:15:31 Avant c'était toutes les 2 heures, non, non, non
00:15:33 On va s'apaiser, vous savez, n'oubliez pas ces paroles immortelles
00:15:37 On n'est pas dans l'insécurité, on est dans un sentiment d'insécurité
00:15:42 Alors ôtez-vous ça de la tête, ôtez-vous ça de la tête
00:15:45 Non, ne vous ôtez pas ça de la tête
00:15:47 On en parle tout de suite
00:15:49 Sud Radio André Bercov
00:15:51 Ça balance pas mal
00:15:53 Bercov dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio
00:15:56 Tout va très bien Madame la Marquise, allons voir des exemples
00:15:59 On vous en donnait la semaine dernière à Rouen, un Algérien sous le coup d'une OQTF
00:16:03 Obligation de quitter le territoire français, défense de rire
00:16:07 A tenter de mettre le feu à une synagogue
00:16:09 Armé d'une barre de fer et d'un couteau
00:16:11 Il aurait également tenté d'agresser un policier
00:16:13 Ce dernier l'aurait abattu en légitime défense
00:16:16 Avril, un mineur de 15 ans a été mis en examen pour meurtre
00:16:19 Et placé en détention après avoir été présenté devant un juge d'instruction du pôle criminel
00:16:23 Dans le cadre d'une information criminelle après le meurtre de Matisse
00:16:26 Un adolescent de 15 ans, poignardé dans les rues de Châteauroux
00:16:30 Samedi 27 avril, en début de soirée
00:16:32 A Toulouse, un élève armé d'un couteau, poignard d'une lycéenne dans le couloir du gymnase
00:16:37 Une élève du lycée urbain vitré à Toulouse a été en effet blessé au bras
00:16:40 Par deux coups de couteau ce jeudi 2 mai 2024 vers 17h
00:16:44 Son agresseur lycéen a été placé en garde à vue
00:16:48 Voilà, ça se passe à Toulouse aussi
00:16:54 Ah oui, à Toulouse, hier, un élève armé d'un couteau
00:16:58 Voilà, poignard d'une lycéenne dans le couloir du gymnase
00:17:02 Tout va bien, ce matin, un homme de 26 ans suspecté d'avoir voulu perpétrer une tuerie de masse interpellé
00:17:09 Voilà, en fait, c'est intéressant
00:17:11 Voilà, en quelques jours, quelque chose, on ne va pas reciter, il faudrait 5 heures pour reciter tout ce qui s'est passé depuis le début de l'année
00:17:19 Alors, Pierre-Marie Sèvres, on en a souvent parlé avec vous, je rappelle que vous êtes directeur de l'Institut pour la Justice
00:17:25 Et au fond, est-ce que vous ne voudriez pas débaptiser votre institut, l'appeler Institut pour la Criminalité
00:17:33 Parce qu'on se demande au fond, la justice, d'accord, et on redit ça à chaque fois
00:17:39 Mais il y a quelque chose de l'ordre de...
00:17:43 Evidemment, on ne peut pas arrêter tout, la vie est violente, la vie est un métier à risque
00:17:48 Mais cette espèce de régularité pratiquement quotidienne devient quand même quelque chose
00:17:54 Est-ce que c'est du jamais vu, Pierre-Marie Sèvres, dans l'histoire récente, je dirais ?
00:17:58 Alors, ce qui est certain, c'est que le sentiment général des gens, c'est ce que vous avez dit
00:18:03 C'est-à-dire, on voit des faits divers tous les jours, on est toujours de plus en plus exaspérés, désespérés, choqués par les faits divers qu'on voit
00:18:10 Mais certains, et on n'a pas tellement de moyens de le vérifier, peuvent nous dire
00:18:14 Non mais de toute façon, ce sont des faits divers isolés, c'est arrivé à l'autre bout de la France, ça ne vous arrivera pas à vous
00:18:19 Bon, et puis après, dans la foulée, on a tous un cousin, un frère, un ami qui s'est fait agresser dans la rue
00:18:25 Peut-être même plusieurs, et puis dans la foulée d'ailleurs, même les agresseurs s'en sont sortis avec rien du tout
00:18:31 Avec des sursis, ou avec de la prison ferme, mais sur lequel la victime n'a eu aucune visibilité
00:18:35 En fait, ils n'ont même pas fait leur prison ferme
00:18:37 Ou alors des travaux d'intérêt général
00:18:39 C'est la grande mode aujourd'hui, au ministère de la Justice, c'est les travaux d'intérêt général
00:18:43 Mais de temps en temps, quand même, c'est bien de vérifier qu'en est-il de la réalité
00:18:48 Et par rapport aux autres pays aussi
00:18:50 Par rapport aux autres pays, c'est même le point principal
00:18:53 En fait, même pendant longtemps, le débat sur l'insécurité, c'était "il n'y a pas d'insécurité"
00:18:56 C'était "est-ce qu'il y a de l'insécurité ou non ?"
00:18:59 Aujourd'hui, c'est tellement écrasant, tellement clair et net
00:19:02 Que ceux qui disaient qu'il n'y a pas d'insécurité
00:19:04 Se sont repliés sur un autre argument qui est de dire
00:19:07 "Non mais c'est partout pareil, c'est inévitable, c'est l'Occident, c'est les grandes villes, etc."
00:19:12 "De toute façon, comme dans toutes les grandes villes, combien de fois je l'ai entendu"
00:19:15 Mais en fait, quand on regarde ce qui se passe à l'étranger
00:19:17 Ce n'est pas le cas, ce n'est pas vrai
00:19:19 Ces arguments sont fallacieux
00:19:21 Vous prenez un classement tout à fait unanime
00:19:26 Qui est celui d'Eurostat, par exemple
00:19:28 L'organe de statistique de l'Union Européenne
00:19:30 A fait un classement sur le nombre de coups et blessures volontaires par habitant en Europe
00:19:34 Figurez-vous qui est numéro 1 ?
00:19:37 La France !
00:19:38 La France est le premier pays en termes de coups et blessures volontaires
00:19:41 Coups et blessures volontaires, ce sont les bagarres et les agressions
00:19:43 Mais donc en premier lieu, les agressions
00:19:45 De toute l'Europe !
00:19:46 De toute l'Europe !
00:19:47 Tout juste devant la Belgique
00:19:48 Qui est elle-même très largement devant l'Allemagne, l'Italie, etc.
00:19:52 Les deux premiers du peloton, c'est la France et la Belgique
00:19:56 Étant entendu que la Belgique est un pays très urbain
00:19:59 Et dans les villes, effectivement, il y a plus de violences que dans les campagnes
00:20:05 Donc la France, malgré sa part de ruralité très importante par rapport aux autres pays d'Europe
00:20:10 Elle est tout de même première
00:20:12 Mais Eurostat sort tout un tas de statistiques
00:20:15 Par exemple, les vols par habitant
00:20:17 Je n'ai pas le chiffre exact, mais les vols par habitant, ça fait des années
00:20:19 Chaque fois que je vérifie, on est dans le trio de tête
00:20:21 Toujours avec la Belgique, on se tient un petit peu dans un mouchoir de poche
00:20:24 Et puis le Royaume-Uni, quand ils étaient dans l'Union Européenne
00:20:26 Et puis un autre exemple, les homicides
00:20:28 C'est ça aussi, la critique qu'on peut nous faire, c'est
00:20:31 Les comparatifs internationaux en matière de criminalité sont compliqués à faire
00:20:34 C'est vrai, il y a une agression dans un pays
00:20:37 Peut-être comptabilisé d'une façon en France, puis d'une autre façon en Italie
00:20:40 Ça rend les choses plus compliquées
00:20:41 Eurostat fait une harmonisation
00:20:43 Mais cet argument-là revient régulièrement
00:20:46 Alors il y a un critère, il y a un fait, un crime
00:20:49 Qui permet de mettre les choses à peu près à zéro
00:20:52 C'est l'homicide. Un homicide, dans à peu près tous les pays du monde
00:20:55 C'est un homicide
00:20:56 Voilà, ça se compte par ailleurs
00:20:57 Les cadavres, ça se fait bien depuis longtemps, depuis des siècles
00:20:59 Comme dit Alain Bauer, depuis le Moyen-Âge, on compte les cadavres relativement bien
00:21:02 Avec relativement une certaine certitude et précision
00:21:05 Eh bien l'homicide, la France, en valeur absolue
00:21:09 Je ne parle pas en valeur relative, mais en valeur absolue tout de même
00:21:11 La France est le pays d'Europe dans lequel il y a le plus d'homicides
00:21:14 Nous avons cette année dépassé les 1000 homicides
00:21:16 Ça faisait quelques années que nous n'avions pas dépassé ce chiffre-là
00:21:19 Sachant aussi qu'il y a les comparaisons dans l'espace, c'est-à-dire en Europe
00:21:23 Mais dans le temps
00:21:24 Regardez, en 1970, il y avait 373 homicides en France
00:21:27 Il y en a trois fois plus aujourd'hui
00:21:29 Je reviens dans les comparaisons dans l'espace
00:21:31 En Italie, alors qu'on a à peu près la même population
00:21:34 On a environ 300 homicides par an
00:21:36 Par rapport à 1000 en France
00:21:38 Par rapport à 1000 en France
00:21:39 En Allemagne, qui est plus peuplée, on a 800 homicides par an
00:21:42 C'est-à-dire que notre taux d'homicide est beaucoup plus élevé
00:21:45 Que les pays avec lesquels on peut se comparer
00:21:47 En valeur absolue, on est le plus élevé d'Europe
00:21:49 Et en valeur relative, on est bien plus élevé que nos voisins européens
00:21:52 Donc tout ça devrait quand même...
00:21:54 On peut dire...
00:21:56 J'entends régulièrement les arguments qu'on nous fait
00:21:59 Mais les chaînes de télé font monter le sentiment d'insécurité, etc.
00:22:04 Mais au bout d'un moment, il faudrait quand même remettre les pieds dans le réel
00:22:07 On ne dit même pas ça
00:22:08 Enfin, moi je ne dis pas ça pour attaquer le gouvernement en place, etc.
00:22:12 Je vais vous dire honnêtement
00:22:13 Ce n'est pas Emmanuel Macron qui a commencé les problèmes
00:22:15 Il n'a certainement pas réglé les problèmes
00:22:17 Mais ça date d'il y a un moment déjà
00:22:19 Tout ce qu'on fait, si on met en avant ces chiffres
00:22:21 C'est parce qu'il y a un vrai problème
00:22:23 La population française est unanime sur le sujet
00:22:25 Et il serait temps enfin d'agir pour les régler
00:22:28 C'est tout
00:22:29 Oui, c'est-à-dire que c'est ça qui est étonnant
00:22:31 Vous dites effectivement, ce n'est pas d'hier
00:22:33 Ça fait 40 ans, ça fait en tout cas des décennies
00:22:36 Qu'on voit monter les choses, depuis les années 70-80
00:22:40 Et que effectivement, ce qui est tout à fait étonnant
00:22:43 Vous savez, au moins aussi bien que moi, Pierre-Marie Sèvres
00:22:46 Qu'on entend les ministres concernés ou des responsables
00:22:50 En disant "Oui, mais attendez, il ne faut pas exagérer"
00:22:53 "Qu'on vous dit que ce soit les réseaux sociaux qui exagèrent, etc."
00:22:56 On connaît la chanson
00:22:58 Mais, et on a dit "Et alors, on fait quoi ?"
00:23:01 "Alors, je ne parle même pas de la Nouvelle-Calédonie"
00:23:03 "Je ne parle même pas de Mayotte"
00:23:06 "Parlons même de la métropole, de ce qu'on appelle la métropole"
00:23:10 Est-ce que c'est quelque chose, vous avez suivi ça à l'Institut de la Justice
00:23:14 Est-ce qu'au fond, tous, gauche, droite, confondus
00:23:18 Les responsables se disent "Mais écoutez, en tout cas"
00:23:21 "Il ne faut même pas mettre de l'huile sur le feu"
00:23:23 "Il faut essayer de calmer les choses"
00:23:25 "Et en promettant qu'on va faire"
00:23:27 "Mais jusqu'à présent, les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent"
00:23:31 - Eh oui, malheureusement, pour les responsables politiques
00:23:34 Qui sont au pouvoir depuis plusieurs décennies
00:23:36 Les mots ne règlent pas les problèmes
00:23:38 On n'arrête pas les voleurs, les violeurs, les criminels sous OQTF
00:23:44 Simplement en faisant une minute de silence
00:23:46 Ou en disant "Ça suffit, il faut que l'État revienne"
00:23:50 Non, derrière les mots, pourquoi pas faire des mots de temps en temps
00:23:53 Mais derrière les mots, il faut des actions
00:23:55 Et aujourd'hui, quand je regarde les actions, typiquement en matière de justice
00:23:58 La justice, pour moi, est la façon de réguler in fine
00:24:01 On parle souvent d'immigration, etc.
00:24:03 - Réguler les violences, réguler en tout cas
00:24:07 Il suffit de les réguler en bout de chaîne
00:24:09 Immigration ou pas, la justice pourrait réguler en bout de chaîne la violence
00:24:12 - Bien sûr, appliquer les lois
00:24:14 - Absolument, vous constatez que ce n'est pas le cas
00:24:16 Je vous donne plusieurs exemples de ce qui est fait ces dernières années
00:24:18 Déjà, on nous promet 15 000 places de prison en 2017
00:24:21 Candidat Emmanuel Macron, moi j'applaudissais des deux mains
00:24:23 C'est une très bonne chose, 15 000 places, c'était un minimum
00:24:25 Mais c'était déjà pas mal
00:24:27 Aujourd'hui, on est à 3 000
00:24:29 - 3 000 aujourd'hui ? - 7 ans après
00:24:31 Alors qu'on nous promettait 15 000 en 5 ans
00:24:33 On est à 3 000 en 7 ans
00:24:35 Toutes les réformes sur la justice, elles ne font que
00:24:37 C'est le coutume d'utiliser cette question
00:24:39 Elles font que brasser la soupe
00:24:41 Mais sans jamais changer les ingrédients
00:24:43 Je vous donne un exemple, le rappel à la loi
00:24:45 On a supprimé, Eric Dupont-Moretti a supprimé le rappel à la loi
00:24:48 Pareil, j'ai applaudi des deux mains quand il a fait la non
00:24:50 C'est une très bonne chose, une très bonne mesure
00:24:52 - Rappel à la loi, rappelez ce que c'est
00:24:54 - Rappel à la loi, c'était vous êtes condamné, le tribunal vous reconnaît coupable
00:24:57 Je vous rappelle que c'est interdit
00:24:59 Au revoir, vous pouvez sortir, vous êtes libre
00:25:01 - Et surtout pour les mineurs, en plus on le sait
00:25:03 En plus pour les mineurs, complètement inefficace
00:25:05 Quand on n'a pas de vraie sanction, c'est inefficace
00:25:07 Les rappels à la loi ont bien été supprimés, ce qui était une très bonne chose
00:25:10 Mais en fait, ils n'ont pas été supprimés, ils ont changé de nom
00:25:12 Ça s'appelle aujourd'hui, un nom beaucoup plus jargonneux
00:25:16 L'avertissement pénal probatoire
00:25:18 Dans la presse, vous imaginez, c'est beaucoup plus difficile de dire
00:25:21 La personne qui a commis un vol, en étant en situation irrégulière
00:25:26 A un avertissement pénal probatoire
00:25:28 La personne qui ne connaît pas le lecteur, qui ne connaît pas ses termes
00:25:31 Il se dit "Ah bon, un avertissement pénal probatoire, ça a l'air dur"
00:25:34 En fait, c'est strictement la même chose
00:25:36 Je vous donne un autre exemple, les réductions de peine automatiques
00:25:39 Jusqu'en 2021, les détenus qui allaient en prison
00:25:44 Pour aller en prison, il faut quand même y aller en France
00:25:46 Il faut vraiment le vouloir
00:25:48 Mais même quand ils y allaient, ils avaient des réductions de peine automatiques
00:25:52 Ils n'avaient rien besoin de faire pour avoir leur peine réduite
00:25:55 Donc Eric Dupont-Moretti a dit "C'est vrai que ce n'est pas bien, les réductions de peine automatiques
00:25:59 Il faut que ce soit subordonné aux efforts des détenus
00:26:02 Et donc on va supprimer les réductions de peine automatiques"
00:26:04 Pareil, c'était la dernière fois que je me suis laissé prendre
00:26:06 J'ai dit "C'est une très bonne mesure, bravo monsieur le ministre"
00:26:09 Et puis au final, qu'est-ce qu'on remarque que dans le fond du projet de loi à justice de 2021
00:26:13 C'était le projet de loi pour la confiance dans la justice
00:26:15 On remarque que les réductions de peine automatiques ont bien été supprimées
00:26:17 Mais que toutes les autres ont été potentiellement rallongées
00:26:20 Voir même plus loin que ce qui était possible avant
00:26:23 Avant c'était 5 mois maximum par an, maintenant on est à 6 mois maximum par an
00:26:26 Certes c'est supposé être subordonné aux efforts des détenus
00:26:29 Mais en réalité on sait très bien que c'est juste une mesure de gérer la capacité carcérale
00:26:34 Oui, c'est-à-dire que faute de changer la réalité, comme d'habitude, on change les mots
00:26:38 On change les définitions
00:26:40 Je ne sais pas Thibault si on peut mettre...
00:26:42 Parce que vous avez parlé à plusieurs reprises d'Eric Dupont-Moretti
00:26:46 Vampire Marissev, je ne sais pas comment vous dites ça
00:26:51 Je crois que vous commettez une erreur qui n'est pas négligeable
00:26:54 Eric Dupont-Moretti n'est pas ministre de la Justice
00:26:57 Il n'est pas ministre de la Justice
00:26:59 Eh bien je vais vous faire écouter
00:27:01 En fait, il n'est pas ministre de la Justice parce qu'il l'a dit lui-même
00:27:05 Qu'il ne serait jamais ministre de la Justice
00:27:07 Ecoutez ce qu'il disait, et il ne va pas changer d'avis
00:27:11 En 2018, je crois que c'était en 2018
00:27:13 En avril 2018 sur LCI
00:27:14 Voilà, avril 2018, Stéphane a raison, sur LCI
00:27:17 Ecoutez
00:27:18 Si on vous proposait un poste de ministre de la Justice, vous l'accepteriez ?
00:27:22 Non
00:27:23 Sûr ?
00:27:24 Oui sûr
00:27:25 Voulez-je vous le signer ?
00:27:26 Oui
00:27:27 D'abord, personne ne me le proposera, ce sera un bordel
00:27:30 Mais alors, personne n'aurait jamais l'idée
00:27:32 Sotte, totalement saugre nu, incongru, invraisemblable de me proposer cela
00:27:37 Et moi franchement, je n'accepterais jamais un truc pareil, non
00:27:40 Pourquoi ?
00:27:41 Parce que je ne suis pas Moretti
00:27:43 Il faut en avaler des couleurs pour faire de la politique
00:27:46 D'abord, il faut être d'accord avec tous les copains du gouvernement auquel on appartient soi-même
00:27:51 Il faut manger son chapeau, de temps en temps, c'est une discipline
00:27:54 C'est un dégât, je n'en ai pas les compétences
00:27:56 Non, non, pas du tout, je n'aimerais pas faire ça
00:27:59 Voilà, voilà, en fait, ce qui se passe, vous imaginez
00:28:05 Ministre de la Justice, il dira "ce sera un bordel total"
00:28:08 D'ailleurs, c'est vrai que vous venez de dire que pour le moment, le bordel est assez régnant
00:28:12 Mais, d'accord avec les copains, c'est pas Eric Dubon-Moretti, manger son chapeau
00:28:18 C'est encore moins d'Eric Dubon-Moretti, dont je le dis, ce n'est pas Eric Dubon-Moretti
00:28:23 Parce que je ne peux pas croire qu'il ait changé d'avis à 180° comme ça
00:28:27 Donc, c'est un hologramme, ou un sosie d'Eric Dubon-Moretti
00:28:31 Qui est à la justice depuis quelques années
00:28:33 Et il est temps de dénoncer le phénomène
00:28:36 Parce que Eric Dubon-Moretti, que j'ai connu comme avocat, est un homme de parole
00:28:40 Et je ne pense pas qu'il puisse, vu ce qu'il a dit à Audrey Grespeau-Marat
00:28:46 Je ne pense pas qu'il puisse changer d'avis comme ça
00:28:49 Donc, je crois à Pierre-Marie Sévilles, il est temps d'avoir un vrai ministre de la justice
00:28:53 - Ah bah, en tout cas, après, je suis entièrement d'accord avec vous
00:28:58 Déjà, moi je l'ai connu de loin, évidemment, quand j'étais étudiant en droit, brillant avocat
00:29:02 Bon, malheureusement, il n'a pas fait pire que les autres
00:29:06 Moi, je le dis régulièrement, vous savez, sa prédécesseure, c'était Nicole Belloubet
00:29:09 Qu'est-ce qu'elle a fait, Nicole Belloubet ?
00:29:11 De quoi est-ce qu'on se souvient, de l'allumération de 7000 détenus pendant le Covid ?
00:29:15 C'est à peu près tout ce dont on se souvient, il y a eu une loi pénitentiaire
00:29:17 qui a brassé la soupe sans changer les ingrédients encore une fois
00:29:21 C'est-à-dire qu'avant, on était très souvent...
00:29:24 Quand on était condamné à une peine de prison ferme, on était très souvent...
00:29:28 On avait très souvent une peine aménagée, quand la peine était inférieure à deux ans
00:29:32 Selon Nicole Belloubet, maintenant, c'est plus très souvent, c'est tout le temps, mais c'est plus qu'un an
00:29:36 Qu'est-ce que ça change en vrai ?
00:29:38 - Vous voulez dire qu'ils se sont succédés et puis rien n'a changé, en fait ?
00:29:41 - C'est ça, c'est exactement ça. Depuis longtemps, depuis très longtemps
00:29:44 Je rappelle Rachida Dati, la droite au pouvoir, hein
00:29:46 Rachida Dati, en 2009, fait une loi pénitentiaire qui crée l'aménagement de peine à très mauvaise mesure
00:29:52 - Alors, je vais vous poser une question, quand même
00:29:54 Le citoyen que vous êtes et le directeur de l'Institut pour les...
00:29:57 Est-ce qu'il ne faut pas supprimer ce ministère ?
00:30:00 - Oh non, non, non, en soi, constitutionnellement, organiquement, c'est un ministère qui a de la...
00:30:05 - Régalité - ...régalité, c'est utile
00:30:07 - Non, mais allons pas jusque là
00:30:08 - Non, mais, alors, c'est une question d'hommes ou de femmes, c'est quoi ?
00:30:10 - Ah, mais politiquement, je pense que...
00:30:12 De toute façon, je vais vous dire, moi, je crois
00:30:14 Mes cours de droit constitutionnel me disent que, en Ve République, le président de la République décide de tout
00:30:20 Et malheureusement, on l'a vu, il nous l'a prouvé de nombreuses fois
00:30:25 Emmanuel Macron ne s'intéresse pas à ces sujets-là
00:30:28 Il ne s'intéresse pas à la justice et à l'insécurité
00:30:30 Moi, je me souviens, pendant le débat d'entre deux tours contre Marine Le Pen en 2022
00:30:34 On a été pratiquement pas abordé cette question de sécurité
00:30:37 Ce qui était très étonnant, c'était un sujet quand même super important
00:30:40 Et quand on l'a abordé, je me souviens très bien avoir entendu Emmanuel Macron déclamer
00:30:45 Les mêmes poncifs que j'entendais, que j'entends depuis dix ans
00:30:49 Qui sont les poncifs que les élites urbaines de centre-gauche ont en tête
00:30:53 Qui est "la prison n'est pas toujours la bonne solution"
00:30:56 - Au contraire, au contraire
00:30:58 - Oui, voilà, mais au bout d'un moment, on sentait qu'il n'y avait eu aucune réflexion personnelle
00:31:02 Il ne s'intéresse pas à ces sujets-là, ça ne l'intéresse pas
00:31:04 Il s'intéresse à la diplomatie, l'économie, qui sont des choses importantes
00:31:08 Mais les français rappellent, sondage après sondage, que l'insécurité est un des sujets majeurs
00:31:13 La première des libertés, la sécurité
00:31:15 - Il est temps d'avoir du courage, de la volonté
00:31:17 Et peut-être, et peut-être, penser au-delà de la prochaine élection
00:31:21 Merci Pierre-Marie Sèvres
00:31:22 - Merci à vous, on va marquer une courte pause sur Sud Radio
00:31:26 Puis après on fera les perles, les huées et les bravos d'André Bercoff
00:31:29 Avant de se retrouver pour la face à face, à tout de suite sur Sud Radio
00:31:33 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états
00:31:36 Appelez maintenant pour réagir 0826 300 300
00:31:40 Ici Sud Radio
00:31:44 Les français parlent au français
00:31:48 Je n'aime pas la blanquette de veau
00:31:52 Je n'aime pas la blanquette de veau
00:31:54 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états
00:31:57 - Eh ben moi j'aime rester chez mes parents
00:32:00 Eh oui c'est tellement bien, papa, maman, ils me font le linge
00:32:03 Ils me font à manger, ils me font tout ça
00:32:05 J'aime rester, j'aime rester, j'aime rester
00:32:07 J'ai quoi, 20 ans ?
00:32:09 Ben ça va, je ne vais pas partir
00:32:11 J'ai 25 ans, je ne vais pas partir
00:32:12 J'ai 29 ans, je ne vais pas partir
00:32:14 Ça s'appelle quoi ça ?
00:32:16 Ça s'appelle la génération Tanguy
00:32:18 Et c'est en train d'exploser
00:32:20 Et de tanguer de plus en plus fort
00:32:22 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états
00:32:25 Les perles du jour
00:32:27 - Eh ben, chanson de sniper
00:32:29 La génération Tanguy, eh oui, eh oui, eh oui
00:32:32 Vous savez que ça existe depuis le film, le célèbre film
00:32:35 Mais alors ça marche, ça marche très très bien
00:32:37 Le nombre de jeunes adultes hébergés chez leurs parents
00:32:40 Principalement des étudiants
00:32:42 A augmenté de 250 000
00:32:45 Entre 2013 et 2020, voilà
00:32:48 C'est une étude de la Fondation Abbé Pierre qui le montre
00:32:51 Environ, tenez-vous bien, en 2020
00:32:56 Presque 5 millions d'adultes vivaient chez leurs parents
00:32:59 Contre 4,67 en 2013, voyez
00:33:03 Majorité des 18-24 ans
00:33:05 Qui monte, ça monte, ça monte, etc.
00:33:07 Voilà
00:33:08 La comédie merveilleuse d'Édouard Châtelier
00:33:11 C'était en 2001, les Tanguy, déjà
00:33:13 Mais oui, le phénomène aujourd'hui est devenu
00:33:15 De plus en plus important
00:33:17 Un fait de société, comme on dit dans le jargon des sociologues
00:33:20 Voilà, ils sont donc
00:33:22 Les 25-34 ans sont également en augmentation
00:33:24 Plus 3,6% qui vivent chez leurs parents
00:33:27 Les plus de 35 ans régressent
00:33:29 Moins 19,5%
00:33:30 Oui, après 35 ans, franchement
00:33:33 Si on n'est pas sortis de la maison
00:33:35 C'est qu'il y a un véritable problème
00:33:37 Alors pourquoi ?
00:33:39 Eh bien, pourquoi ? On le sait, évidemment
00:33:41 L'économie joue un rôle extrêmement important, bien sûr
00:33:44 Les enfants du Baby Boom, de l'an 2000
00:33:47 Pas les Boomers de 1945, 50 ou autre
00:33:51 Eh bien, ils arrivent à l'âge adulte
00:33:53 Simplement, voilà, crise du logement
00:33:55 Très très compliqué
00:33:57 Donc, les loyers trop élevés, bien sûr
00:34:01 Les salaires trop bas
00:34:03 Ça joue énormément
00:34:05 Ils sont quand même, vous voyez
00:34:07 2,4 millions d'étudiants habitent chez leurs parents
00:34:10 1,3 million de jeunes salariés
00:34:12 C'est pas rien, ça fait presque 4 millions
00:34:15 En tout cas, 3,5 millions
00:34:16 Qui continuent d'habiter chez leurs parents
00:34:19 Les chômeurs, bien sûr
00:34:21 Ça a diminué, parce qu'il y a eu une baisse du chômage des jeunes
00:34:24 Et il faut voir aussi, c'est toujours les chiffres de la Fondation Abbé Pierre
00:34:27 Que les jeunes gens, les jeunes hommes
00:34:29 Sont bien plus nombreux que les femmes
00:34:32 Qui s'expliquent, entre autres, pourquoi
00:34:34 Par une mise en couple plus précoce des jeunes femmes
00:34:36 Dans des relations où la femme est en moyenne plus jeune que son conjoint
00:34:39 Oui, ça, ça continue
00:34:41 Et puis, il y en a 600 000, qui sont plus 15%
00:34:45 Par rapport à il y a quelques années
00:34:47 Qui sont, par ailleurs, hébergés par des tiers, amis, cousins
00:34:50 Ou, où aussi, ça existe chez leurs propres enfants
00:34:53 Vous voyez, les tanguis ne sont pas prêts de s'éteindre
00:34:56 Voilà, on est tellement bien chez papa-maman
00:34:59 Mais à ce propos, à ce propos
00:35:01 Peut-on encore parler de papa-maman ?
00:35:04 Eh oui, eh oui, merveilleuse chanson de Georges Brassens
00:35:11 Maman, papa
00:35:13 Attendez, attendez, mais
00:35:14 Qu'est-ce que c'est ringard, tout ça
00:35:16 Qu'est-ce que c'est réac
00:35:18 Qu'est-ce que c'est conservateur
00:35:20 Qu'est-ce que c'est patriarcal
00:35:22 Qu'est-ce que c'est sexiste, papa-maman
00:35:25 Mais c'est fini, ça, c'est fini
00:35:27 Pourquoi je vous en parle ?
00:35:28 Parce que dimanche prochain, c'est la fête des mères
00:35:31 C'est la fête des mères, oui, mais enfin, c'est la fête des mères
00:35:33 Attendez, attendez, oui, mais
00:35:35 Attendez, d'accord, il faut célébrer
00:35:37 Mais enfin, il n'y a pas que ça, je veux dire, les mères
00:35:40 Il y a aussi, il faut changer
00:35:44 Il faut changer
00:35:45 Pourquoi il faut changer ? Parce que vous avez vu
00:35:47 Déjà, la loi s'est passée
00:35:49 On veut dire parents 1 et parents 2
00:35:51 Ou co-parents, on ne sait pas
00:35:53 Papa-maman, vous savez, le genre est là
00:35:55 Après tout, papa peut devenir maman
00:35:57 Maman peut devenir papa aujourd'hui
00:35:59 Donc, on ne va plus dire ça
00:36:01 Alors on va dire quoi ?
00:36:03 Eh bien, écoutez, on a entendu, par exemple
00:36:05 Une écologiste
00:36:07 Le 15 mai dernier, sur RMC
00:36:09 Chez Estelle Denis
00:36:11 Eh bien, voici ce qu'elle disait
00:36:13 Cette écologiste, écoutez
00:36:15 Justement, j'ai une cousine qui est un stit
00:36:17 Et qui, à chaque fois, me dit qu'elle est mal à l'aise
00:36:19 Le jour de la fête des mères, parce qu'en fait, elle a plein d'enfants
00:36:21 Qui ne sont pas dans un schéma parental classique
00:36:23 Qui n'ont pas forcément de mère, pour plein de raisons différentes
00:36:25 Une mère qui est morte
00:36:27 Une majorité de ses élèves ?
00:36:29 Non, elle a dans sa classe, tous les ans, des élèves qui sont dans ces catégories
00:36:31 Un parent, oui, mais ça ne veut pas dire qu'ils n'existent pas
00:36:33 Bien sûr
00:36:35 Et qu'ils n'ont pas d'émotion et d'affect
00:36:37 Donc, un parent, une maman qui est décédée
00:36:39 Une maman maltraitante, et donc, ils ont été élevés
00:36:41 Par un autre parent ou par un autre membre de la famille
00:36:43 Deux papas, enfin, plein de raisons
00:36:45 Qui ne sont pas de mère
00:36:47 Et en fait, ça leur fait sentir qu'ils ne sont pas normaux
00:36:49 Qu'ils ont un truc qui manque
00:36:51 Quelque chose de différent
00:36:53 Que ce n'est pas normal
00:36:55 Non, mais si pour certains, ça a du sens
00:36:57 De dire "je fête ma mère aujourd'hui"
00:36:59 "C'est la fête de ma maman, je lui offre quelque chose"
00:37:01 C'est très bien, mais les gens ont le droit de faire ce qu'ils veulent
00:37:03 Et si pour des enfants, ça a du sens
00:37:05 Et ils se sentent mieux qu'on leur dise
00:37:07 "C'est la fête de la personne que tu aimes
00:37:09 Et qui est importante pour toi"
00:37:11 En fait, ça fait du bien à tout le monde
00:37:13 Et aux enfants, en premier lieu, ils ne se sentent plus anormaux
00:37:15 Bizarres et décalés
00:37:17 C'est-à-dire que si on garde le mot "mère"
00:37:19 Les enfants se sentent
00:37:21 Anormaux, bizarres et décalés
00:37:23 Ça veut dire
00:37:25 Mathilde Cahillard, voilà, c'est celle qui
00:37:27 Vient de prononcer ces paroles
00:37:29 Ça veut dire que
00:37:31 Papa, maman, effectivement
00:37:33 Ça met mal à l'aise
00:37:35 À certains nombres d'après
00:37:37 Ça met très mal à l'aise
00:37:39 À certains nombres d'enfants
00:37:41 Donc il faut supprimer
00:37:43 Et il faut supprimer comment ?
00:37:45 On ne dit plus "la fête des mères"
00:37:47 Il faut dire, et certains l'ont déjà avancé
00:37:49 Dans des écoles et ailleurs
00:37:51 Il faut dire
00:37:53 "La fête des gens qu'on aime"
00:37:55 "La fête des gens qu'on aime"
00:37:57 C'est-à-dire que, vraiment, c'est là où
00:37:59 Ça arrive à un degré quand même
00:38:01 Hallucinant
00:38:03 C'est qu'on ne veut plus parler de père et mère
00:38:05 Et dans cette espèce de furie
00:38:07 Délirante
00:38:09 De nier le père et mère
00:38:11 Il faut dire "les gens qu'on aime"
00:38:13 Mais attendez, mais il y a des centaines
00:38:15 Des dizaines de gens qu'on aime
00:38:17 On en rencontre, qu'est-ce que ça a à faire
00:38:19 D'être père ou mère ?
00:38:21 Mais vous êtes dans un état
00:38:23 Effectivement de décomposition avancée
00:38:25 Pardon !
00:38:27 Nier cela, est-ce que ça veut dire qu'il ne faut pas
00:38:29 S'occuper des autres enfants ? Bien sûr qu'il faut
00:38:31 En occuper, mais il ne faut pas s'en occuper
00:38:33 En niant le réel, en disant "parents 1"
00:38:35 Ou "parents 2", en disant "couparents"
00:38:37 En disant "papaments n'existent pas"
00:38:39 En disant "les hommes peuvent tomber enceintes"
00:38:41 Ça suffit !
00:38:43 Et on va en parler d'ailleurs avec
00:38:45 Daniel Salvatore Schiffer sur le wokisme
00:38:47 Ça suffit ce genre de choses
00:38:49 C'est pas possible, vous ne pouvez pas passer
00:38:51 Votre temps à nier le réel
00:38:53 À nier la biologie au nom d'un fantasme
00:38:55 Délirant qui consiste à être
00:38:57 "Ah c'est moi, moi, moi, moi et moi"
00:38:59 Non, c'est pas comme ça que ça se passe
00:39:01 Sud Radio, il est 12h57
00:39:03 On se retrouve après les infos de 13h pour Le Face à Face
00:39:05 Avec André Bercoff
00:39:07 Qui reçoit Daniel Salvatore Schiffer
00:39:09 On va parler rock'n'roll et wokisme tout de suite
00:39:11 Sud Radio
00:39:13 Parlons vrai
00:39:15 Parlons vrai
00:39:17 Sud Radio Bercoff dans tous ses états
00:39:19 Le Face à Face
00:39:21 Get no satisfaction
00:39:23 Eh oui !
00:39:25 Vous imaginez que ça date de 1965
00:39:27 ça
00:39:29 Les Rolling Stones
00:39:31 Je n'arrive pas à obtenir
00:39:33 de la satisfaction
00:39:35 Esteban
00:39:37 Qui recevons-nous aujourd'hui ?
00:39:39 Aujourd'hui André vous recevez
00:39:41 Daniel Salvatore Schiffer qui est philosophe
00:39:43 et auteur d'une quarantaine de livres
00:39:45 Il est professeur d'esthétique et de philosophie
00:39:47 à l'Institut Royal d'Histoire
00:39:49 de l'Art et de l'Archéologie de Belgique
00:39:51 et surtout auteur de ce livre que vous avez lu André
00:39:53 ça va vous faire plaisir
00:39:55 "Rockisme contre le wokisme"
00:39:57 et on va parler aux éditions Eric Bonny
00:39:59 on part de rock'n'roll et de wokisme
00:40:01 Eh oui ! On se demandait aussi
00:40:03 vous savez le wok on en parlait beaucoup
00:40:05 on en parlait énormément
00:40:07 et on se dit mais
00:40:09 au fond le wokisme
00:40:11 ça fait tellement tellement
00:40:13 parler
00:40:15 et quel est le remède contre le wokisme ?
00:40:17 Eh bien quelqu'un l'a trouvé
00:40:19 un écrivain remarquable
00:40:21 un écrivain qui a écrit des choses
00:40:23 tout à fait intéressantes
00:40:25 sur des gens non moins intéressants
00:40:27 il s'agit de
00:40:29 Daniel Salvatore Schiffer
00:40:31 on va en parler jusqu'à 14h
00:40:33 "Rockisme contre wokisme"
00:40:35 Bonjour
00:40:37 Bonjour Daniel Schiffer
00:40:39 Bonjour cher monsieur Berco
00:40:41 je suis ravi de parler avec vous
00:40:43 Eh bien écoutez je suis ravi de vous recevoir aussi
00:40:45 parce que je regardais
00:40:47 votre biographie en tout cas
00:40:49 vous parlez de gens qui
00:40:51 non seulement nous intéressent mais ce sont de gens
00:40:53 de très grande qualité
00:40:55 à travers les siècles d'ailleurs
00:40:57 vous parlez d'Oscar Wilde, vous parlez d'Humberto Eco
00:40:59 vous parlez des
00:41:01 Dandy Warhol aussi bien
00:41:03 l'orchestre, le groupe qu'Andy Warhol
00:41:05 de Lord Byron bien sûr
00:41:07 vous parlez beaucoup des Dandy
00:41:09 vous avez beaucoup écrit là dessus
00:41:11 et c'est intéressant
00:41:13 et puis vous avez écrit aussi sur l'Afghanistan
00:41:15 vous avez écrit
00:41:17 sur "Pensez Salman Rushdie"
00:41:19 justement en hommage à Salman Rushdie
00:41:21 un collectif, le rôle de l'intellectuel
00:41:23 et justement j'ai reçu
00:41:25 votre livre, je le lis et je me dis
00:41:27 voilà, enfin quelqu'un
00:41:29 qui se met dans une autre perspective
00:41:31 que les éternels procès
00:41:33 contre la pensée
00:41:35 unique, la pensée
00:41:37 sous vide, la pensée
00:41:39 banalisée
00:41:41 c'est à dire le "walk in a cancel culture"
00:41:43 notamment et vous citez
00:41:45 vous citez beaucoup de... effectivement
00:41:47 vous citez d'ailleurs beaucoup d'essayistes
00:41:49 de journalistes qui se sont attaqués à cela
00:41:51 et puis vous dites
00:41:53 attention, il y a quelque chose qui est là
00:41:55 qu'on a oublié, dans sa capacité
00:41:57 libertaire, anarchiste
00:41:59 au bon sens du terme
00:42:01 qui justement ne s'enferme pas
00:42:03 dans des préjugés, dans des balises
00:42:05 ne s'enferme pas dans la pensée
00:42:07 effectivement
00:42:09 complètement aseptisée
00:42:11 alors d'abord qui vous a donné
00:42:13 cette idée
00:42:15 comment vous est venue plutôt cette idée
00:42:17 Daniel Sadeur-Rechiffer
00:42:19 non pas de marier mais d'opposer
00:42:21 roquisme et
00:42:23 wauquisme
00:42:25 - Eh bien je vous remercie tout d'abord cher monsieur
00:42:27 pour votre liberté de ton et votre indépendance
00:42:29 d'esprit, c'est un honneur de vous parler
00:42:31 de participer à votre émission
00:42:33 sur Sud Radio, alors pour bien comprendre
00:42:35 la démarche philosophique, intellectuelle
00:42:37 de ce roquisme contre wauquisme
00:42:39 vous devez savoir que j'ai dirigé
00:42:41 il y a deux mois, trois mois
00:42:43 pour les éditions du CERN, un livre qui s'appelle
00:42:45 "L'humain au centre du monde"
00:42:47 sous titre, il est capital
00:42:49 pour un humanisme des temps présents
00:42:51 et à venir, contre les nouveaux
00:42:53 obscurantismes, c'est un livre que j'ai dirigé
00:42:55 autour de 30 points intellectuels
00:42:57 majeurs, il y a là Luc Ferry
00:42:59 Robert O'Decker, Pierre-André Taillet, Wallem Stansal
00:43:01 Tar Benjeloun
00:43:03 Elsa Godard, Florence Bencassem
00:43:05 et un autre, et alors celui-ci
00:43:07 roquisme contre wauquisme
00:43:09 est un petit peu le prolongement, je prolonge
00:43:11 la critique philosophique
00:43:13 intellectuelle du wauquisme dans ce livre
00:43:15 "Wauquisme contre wauquisme"
00:43:17 et l'idée m'a été donnée par mon très
00:43:19 cher éditeur et ami Eric Bonnier
00:43:21 qui est un excellent éditeur
00:43:23 - J'ai déjà fait
00:43:25 - J'ai d'ailleurs publié un livre sur Léonard de Vinci
00:43:27 "D'Ila Vinci", un livre sur Raphaël
00:43:29 le peintre, il y a un livre sur Dante
00:43:31 "La constellation d'Anthes,
00:43:33 le champ du sublime", ça c'est une trilogie
00:43:35 sur la renaissance et l'humanisme
00:43:37 et bien, cette réflexion sur
00:43:39 l'humanisme, je la prolonge dans la critique
00:43:41 sur le wauquisme, j'actualise
00:43:43 l'humanisme,
00:43:45 j'essaie de l'actualiser en tout cas, l'humanisme
00:43:47 et la conscience, la pensée critique
00:43:49 au sens conscient du terme, pour m'attaquer
00:43:51 de manière plus précise, plus
00:43:53 ponctuelle aux dérives
00:43:55 totalitaires du wauquisme
00:43:57 que je définis comme un fascisme
00:43:59 qui s'ignore ou qui ne dit pas son nom
00:44:01 - Oui, allez-y
00:44:03 - Et bien parce que - Pourquoi fascisme ?
00:44:05 - Mais parce que
00:44:07 il est, contrairement à ce qu'il
00:44:09 pense, le wauquisme
00:44:11 et bien il
00:44:13 verse dans des jugements de
00:44:15 valeurs constantes, dans des
00:44:17 embrigadements de la pensée,
00:44:19 dans un étouffement de la liberté
00:44:21 de penser, du libre examen,
00:44:23 avec des étiquettes constantes,
00:44:25 un manichéisme absolument
00:44:27 insupportable, si vous n'êtes pas
00:44:29 d'accord avec moi, vous êtes contre moi
00:44:31 c'est absolument contre l'esprit des Lumières,
00:44:33 contre l'esprit de l'humanisme,
00:44:35 contre l'esprit voltairien
00:44:37 qui disait "je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites
00:44:39 je me battrai pour que vous puissiez
00:44:41 le dire", en tout cas c'est la phrase que l'on lui prête
00:44:43 c'est une phrase optime qu'on lui prête
00:44:45 mais bon, disons qu'elle est de
00:44:47 Voltaire, et le wauquisme c'est tout
00:44:49 le contraire justement, c'est une pensée
00:44:51 rétrograde, sous ses apparences
00:44:53 de liberté sectaire
00:44:55 qui est pleine de
00:44:57 jugements de valeurs, pleine d'a priori
00:44:59 et donc c'est une pensée fascisante
00:45:01 avec des dérives
00:45:03 et des excès que l'on voit
00:45:05 par exemple comme dans certains
00:45:07 concours américains ou bien en France
00:45:09 à Sciences Po à Paris par exemple et dans d'autres universités
00:45:11 je trouve ça très dangereux
00:45:13 pour la liberté individuelle
00:45:15 pour nos démocraties, pour notre culture
00:45:17 et pour la civilisation même
00:45:19 - Alors Daniel S. Chiffert
00:45:21 donnez-nous quelques exemples précis
00:45:23 effectivement le wauquisme, on en a beaucoup parlé
00:45:25 je dois dire, pas cacher que je
00:45:27 partage assez
00:45:29 votre point de vue
00:45:31 sur cette chose, mais
00:45:33 parlons, alors vous citez d'ailleurs
00:45:35 et c'est bien, vous citez énormément d'exemples
00:45:37 énormément d'essais effectivement
00:45:39 d'ailleurs vous faites de très courts chapitres
00:45:41 et à chaque fois vous parlez
00:45:43 effectivement
00:45:45 d'un côté, d'une dimension
00:45:47 de ce totalitarisme disons
00:45:49 alors donnez-nous quelques exemples
00:45:51 pour vous, en quoi le wauquisme est-il
00:45:53 oui une espèce de fascisme à peine déguisé
00:45:55 - Par exemple
00:45:57 ce qui est aberrant c'est dans la cancell culture
00:45:59 le fait de vouloir effacer
00:46:01 gommer, canceller
00:46:03 to cancel en anglais, canceller
00:46:05 en italien, le temps entier de notre
00:46:07 culture est un fascisme
00:46:09 ça me fait penser à ce que disait le ministre
00:46:11 de la propagande nazie
00:46:13 Goebbels, quand j'entends le mot culture je sors
00:46:15 mon revolver, alors que je ne dis pas
00:46:17 que le wauquisme est un nazisme, c'est pas ce que
00:46:19 je dis, je n'ai pas cet extrémisme
00:46:21 je reste nuancé et équilibré
00:46:23 mais enfin un fascisme oui
00:46:25 le fait par exemple de réécrire des livres
00:46:27 de changer des noms de
00:46:29 des titres, des titres
00:46:31 - Par exemple "Les dites qui n'aigrent, qu'ils deviennent
00:46:33 ils étaient dits" ça ne veut absolument plus
00:46:35 rien dire
00:46:37 je me souviens il y a quelques mois d'ici
00:46:39 j'ai voulu faire un cours sur Baudelaire
00:46:41 et on m'a dit, des jeunes filles m'ont dit
00:46:43 ah non pas Baudelaire c'était un misogyne
00:46:45 donc on ne peut plus lire Baudelaire
00:46:47 - Ah carrément on vous a vraiment dit ça
00:46:49 on vous a vraiment dit c'est un misogyne Baudelaire
00:46:51 il ne faut pas en parler
00:46:53 - Donc les fleurs du mal, qui est pour moi
00:46:55 le plus grand recueil de poèmes du 19ème siècle
00:46:57 en tout cas de la littérature française
00:46:59 et bien gommé, "cancel"
00:47:01 voilà
00:47:03 - Ah non mais Daniel Schiffer
00:47:05 vous savez ce qui s'est passé, à mon avis
00:47:07 elles ont dû voir les fleurs du mal, elles ont pensé
00:47:09 que c'était écrit "les fleurs du mal"
00:47:11 en circonflexe L.E
00:47:13 - Peut-être, peut-être
00:47:15 je ne les crois même pas aussi intelligentes
00:47:17 là c'est vraiment une type d'un préjugé
00:47:19 et d'un a priori
00:47:21 voilà Baudelaire c'est un misogyne
00:47:23 point, et donc sa poésie
00:47:25 ses poèmes, quelles que soient leurs qualités
00:47:27 et bien on ne les lit plus
00:47:29 et bien comme ça, à ce stade-là
00:47:31 à ce rythme-là, on ne lira plus Céline
00:47:33 on ne lira plus Grieux-Larochelle
00:47:35 on ne lira plus Aragon à l'autre bout
00:47:37 de l'échiquier géopolitique et idéologique
00:47:39 vous comprenez ? - Tout à fait
00:47:41 - C'est ça qui est extrêmement dangereux, c'est cet effacement
00:47:43 de notre culture, voire de
00:47:45 notre civilisation
00:47:47 par ce remplacement idéologique
00:47:49 qui ne veut rien dire, quand je ne vois pas le mort en passement
00:47:51 je ne veux pas dire que je me range du côté
00:47:53 de certains politiques
00:47:55 - Non, non, je suis bien compris - Je ne sais pas en quel se pose
00:47:57 cette intention, et je sais que vous ne le faites pas bien sûr
00:47:59 mais c'est contre ce manichéisme
00:48:01 que je m'insure, que toute
00:48:03 personne, je pense cultivée
00:48:05 intelligente, ait une conscience critique
00:48:07 et le sens de la complexité
00:48:09 de la pensée et du monde
00:48:11 - Mais comment, alors justement
00:48:13 comment expliquez-vous
00:48:15 on connaît le mot, comment il a recommencé
00:48:17 on ne va pas reparler sur l'histoire
00:48:19 de la French Theory, de comment ça s'est répandu
00:48:21 dans les campus américains, etc.
00:48:23 ça, on l'a beaucoup dit
00:48:25 mais comment expliquez-vous
00:48:27 que cette espèce de
00:48:29 totalitarisme, il faut le dire
00:48:31 s'est répandue
00:48:33 à ce point
00:48:35 c'est quoi vos explications
00:48:37 et justement, pourquoi je vous pose la question
00:48:39 parce que
00:48:41 les lignes de fond
00:48:43 de ce wokisme, c'est quoi ?
00:48:45 c'est négation de la biologie
00:48:47 on est ce qu'on veut, on fait ce qu'on veut
00:48:49 je peux être chèvre, arbre
00:48:51 pangolin ou chauve-souris
00:48:53 c'est mon droit
00:48:55 et si vous le liez
00:48:57 vous êtes un fasciste, vous êtes un totalitaire
00:48:59 c'est quoi le fond
00:49:01 de l'affaire ?
00:49:03 - Alors, il y a d'abord un double processus
00:49:05 il y a d'abord un processus que l'on voit à l'oeuvre
00:49:07 lorsque l'on veut revisiter des livres
00:49:09 ou même des films, qui est le révisionnisme
00:49:11 il y a là un révisionnisme historique
00:49:13 c'est-à-dire qu'on revisite, on revisionne
00:49:15 l'histoire, la culture
00:49:17 cela implique un négationnisme
00:49:19 on en vient carrément nier
00:49:21 au-delà du révisionnisme
00:49:23 un négationnisme
00:49:25 alors que vous avez à juste titre parlé de la déconstruction
00:49:27 cela vient donc des campus américains
00:49:29 qui ont mal compris
00:49:31 les grands philosophes français déconstruisent
00:49:33 des positivistes, dans les années 60-70
00:49:35 je pense à des gens comme Michel Foucault
00:49:37 - De Rida et compagnie, oui
00:49:39 - Et surtout de Rida
00:49:41 mais ce qu'on oublie de dire, et là je voudrais insister là-dessus
00:49:43 c'est que si ça a pris tellement
00:49:45 forme, tellement corps dans les
00:49:47 campus américains, c'est parce que là
00:49:49 il y a là un succès d'années
00:49:51 de puritanisme
00:49:53 qui vient du protestantisme, et ça on ne le
00:49:55 dit pas assez, alors conscient ou inconscient
00:49:57 - C'est imbécile - Max Weber
00:49:59 le grand sociologue Max Weber l'a très bien
00:50:01 expliqué en son temps
00:50:03 dans un livre qui s'appelle "L'éthique du
00:50:05 capitalisme et le protestantisme"
00:50:07 et bien il y a cela
00:50:09 nous sommes dans un puritanisme
00:50:11 qui au-delà même du
00:50:13 totalitarisme ne dit pas son nom
00:50:15 d'où la capitale culture
00:50:17 d'où ce néo-féminisme par exemple
00:50:19 qui n'a rien à voir avec
00:50:21 le grand féminisme de Simone
00:50:23 de Beauvoir ou de Gisèle
00:50:25 Halimi que j'ai très bien connu ou de Françoise Giroux
00:50:27 nous sommes dans un
00:50:29 extrémisme féministe
00:50:31 qui nie la valeur même
00:50:33 de l'homme en tant qu'homme, exactement
00:50:35 comme un raciste nierait la valeur d'un
00:50:37 juif en tant que juif, ou un blanc
00:50:39 qui nierait la valeur d'un noir en tant que noir
00:50:41 donc il y a là un amalgame
00:50:43 il y a là une confusion des genres
00:50:45 nous avons du révisionnisme
00:50:47 du négationnisme, du puritanisme
00:50:49 avec un
00:50:51 fond
00:50:53 le désir de pureté
00:50:55 le désir de ne plus avoir
00:50:57 de complexité dans
00:50:59 la pensée et dans les idées
00:51:01 est absolument effrayant
00:51:03 - Et ce qu'il n'y a pas aussi
00:51:05 excusez-moi Daniel
00:51:07 Salvador Schiffer, est-ce qu'il n'y a pas aussi
00:51:09 un désir plus ou moins conscient de se
00:51:11 débarrasser en fait du réel
00:51:13 c'est-à-dire un homme n'est plus un homme
00:51:15 une femme n'est plus une femme, on peut être
00:51:17 ce qu'on veut, ça veut dire qu'au fond
00:51:19 le réel nous gêne, le réel
00:51:21 le réel biologique ou le réel
00:51:23 enfin, chromosomique
00:51:25 ou ce qu'on veut, ou chimique, nous gêne
00:51:27 débarrassons-nous-en avec la meilleure
00:51:29 bonne conscience d'être pour
00:51:31 la liberté et pour
00:51:33 le développement humain
00:51:35 - Exactement, mais vous avez parfaitement
00:51:37 raison, vous mettez exactement le doigt sur la plaie
00:51:39 cette négation
00:51:41 du réel est parallèle à l'émergence
00:51:43 du virtuel, nous avons
00:51:45 maintenant une primauté du virtuel
00:51:47 on le voit notamment avec l'intelligence
00:51:49 artificielle, avec
00:51:51 le transhumanisme, nous avons une primauté
00:51:53 du virtuel
00:51:55 dont la
00:51:57 manipulation excessive des ordinateurs
00:51:59 et d'internet est une des
00:52:01 conséquences, donc une primauté du
00:52:03 virtuel au détriment du
00:52:05 réel, et donc
00:52:07 une négation de la réalité
00:52:09 pour reconstruire
00:52:11 un virtuel
00:52:13 qui serait conforme
00:52:15 à une idéologie, ce qui
00:52:17 est exactement la définition
00:52:19 du totalitarisme
00:52:21 - Tout à fait, on va en parler tout de suite, après une toute
00:52:23 petite pause, Daniel
00:52:25 Salvador Schiffer, et on va parler
00:52:27 de ce qui est un
00:52:29 pour vous et pour moi
00:52:31 un formidable remède, le
00:52:33 rock'n'roll, la pop
00:52:35 - Exact
00:52:37 Sud Radio Berkhoff
00:52:39 dans tous ses états, midi 14h
00:52:41 André Berkhoff
00:52:43 Ici
00:52:45 Sud Radio
00:52:47 Les français
00:52:49 parlent au français
00:52:51 Je n'aime pas
00:52:53 la blanquette de veau
00:52:55 Je n'aime pas la blanquette de veau
00:52:57 Sud Radio Berkhoff
00:52:59 dans tous ses états
00:53:01 Hey babe, take a walk on the wild side
00:53:03 And the colored girls
00:53:05 go doo-doo-doo-doo-doo
00:53:07 doo-doo-doo-doo-doo
00:53:09 doo-doo-doo-doo-doo
00:53:11 doo-doo-doo-doo-doo
00:53:13 doo-doo-doo-doo-doo
00:53:15 - Et oui, pour tous ceux qui s'intéressent évidemment à cette musique
00:53:17 la connaissent, chanson culte
00:53:19 de Lourid et du Velvet Underground
00:53:21 Take a walk
00:53:23 on the wild side
00:53:25 Alors, justement, Daniel Salvador Schiffer
00:53:27 on a parlé
00:53:29 du walkisme, on continuera d'en parler
00:53:31 mais ce qui m'a vraiment intéressé
00:53:33 et ce qui m'a poussé
00:53:35 et je suis heureux de vous recevoir
00:53:37 En quoi
00:53:39 le rock'n'roll, que ce soit
00:53:41 vous parlez beaucoup
00:53:43 du rock'n'roll dans votre livre
00:53:45 de Lourid, de David Bowie, des Rolling Stones
00:53:47 et de beaucoup d'autres encore
00:53:49 En quoi le rock'n'roll
00:53:51 en quoi le rockisme
00:53:53 est-il, non pas une alternative
00:53:55 mais est-il, je dirais, un remède
00:53:57 par rapport à la pensée walkiste ?
00:53:59 - Eh bien, justement
00:54:01 le rockisme est un néologisme
00:54:03 que j'ai inventé à partir du mot rock
00:54:05 c'est que le rock, dans les années 60
00:54:07 dans les années 50, 60, 70
00:54:09 lorsqu'il est né, était un véritable
00:54:11 mouvement libertaire, un véritable
00:54:13 mouvement révolutionnaire
00:54:15 contrairement au rockisme
00:54:17 aujourd'hui qui est, je pense, un embrigadement
00:54:19 Vous avez mis
00:54:21 cette magnifique chanson de Lourid
00:54:23 et du Velvet Underground, "A walk on the wild side"
00:54:25 dont la pochette a été
00:54:27 dessinée par le grand Andy Warhol
00:54:29 Vous avez quitté David Bowie
00:54:31 Prenons l'exemple de David Bowie
00:54:33 David Bowie, dans les années 70
00:54:35 avec son album "The Easter Dust" par exemple
00:54:37 inventait déjà le transgenre
00:54:39 homme, femme
00:54:41 mais, mais c'était une esthétique
00:54:43 une simple
00:54:45 et belle esthétique dépourvue
00:54:47 de toute idéologie
00:54:49 dépourvue de tout jugement de valeur
00:54:51 il n'avait pas cette arrogance du walkisme
00:54:53 il se contentait de proposer
00:54:55 une esthétique, une véritable
00:54:57 libération de la pensée et des mœurs
00:54:59 sans toutefois l'arrogance
00:55:01 conceptuelle
00:55:03 enfin conceptuelle c'est un bien grand mot
00:55:05 je ne dis pas que je déconseille dans l'outil
00:55:07 et sans l'obligation
00:55:09 de l'imposer à qui que ce soit
00:55:11 et sans l'obligation de l'imposer
00:55:13 à qui que ce soit, c'est à dire qu'il y avait à la fois
00:55:15 un esprit libertaire mais aussi
00:55:17 un grand esprit de tolérance
00:55:19 je me souviens des concerts ou des festivals
00:55:21 auxquels j'ai pu participer, en soit
00:55:23 Woodstock par exemple, avec le fameux slogan
00:55:25 "faites l'amour pas la guerre"
00:55:27 et bien aujourd'hui ça semble
00:55:29 absolument impensable
00:55:31 tant par exemple le côté sexuel
00:55:33 la sexualité est sacralisée
00:55:35 aujourd'hui, sacralisée
00:55:37 avec un effet extrêmement
00:55:39 rétrograde
00:55:41 on n'ose plus rien dire, on n'ose plus rien faire
00:55:43 vous êtes coupable d'être un homme
00:55:45 et d'être blanc et d'avoir plus de 50 ans
00:55:47 tous ces jugements de valeur
00:55:49 toutes ces accusations sont absolument
00:55:51 insupportables et c'est pour ça que je pense
00:55:53 que le rock peut être
00:55:55 une alternative, peut proposer une autre
00:55:57 esthétique dont les
00:55:59 idées ne sont peut-être
00:56:01 pas loin de celles du wokisme
00:56:03 mais, et la différence est capitale, est
00:56:05 fondamentale, sans l'arrogance
00:56:07 sans l'agressivité
00:56:09 avec l'humilité, la bienveillance
00:56:11 et surtout l'esprit de tolérance
00:56:13 qui dans le wokisme
00:56:15 n'existe pas et c'est une autre
00:56:17 des qualifications
00:56:19 que l'on pourrait donner au totalitarisme
00:56:21 c'est ce manque de tolérance
00:56:23 c'est cet esprit rétrograde
00:56:25 manichéen
00:56:27 simplificateur
00:56:29 et binaire
00:56:31 et qui
00:56:33 efface le réel
00:56:35 alors justement, oui, voilà un exemple
00:56:37 typique ou bien Mick Jagger
00:56:39 que j'ai mis en couverture avec le
00:56:41 magnifique portrait d'Andy Warhol
00:56:43 le maître et Popard, pensons à Andy Warhol
00:56:45 pensons au Popard, il y avait
00:56:47 vraiment une créativité
00:56:49 une création, le désir d'aller
00:56:51 toujours plus loin et d'inventer
00:56:53 le wokisme c'est exactement le
00:56:55 contraire, il n'invente pas
00:56:57 il réduit, il efface
00:56:59 il diabolise
00:57:01 et démonise, par exemple
00:57:03 prenons un exemple très concret
00:57:05 la statue de Voltaire, déboulonnée
00:57:07 en plein coeur de Saint-Germain-des-Prés
00:57:09 Ruxelles, au prétexte
00:57:11 qu'il faudrait la protéger des tags
00:57:13 alors on déboulonne la statue de Voltaire
00:57:15 le symbole de la France des Lumières
00:57:17 alors qu'il coule aux Panthéons
00:57:19 vous voyez le paradoxe
00:57:21 la contradiction
00:57:23 et c'est tout le temps comme cela, donc ça devient
00:57:25 un monde invivable où nos points
00:57:27 de repère les plus nobles
00:57:29 sont effacés et diabolisés
00:57:31 - Alors on va en parler Daniel Salatin
00:57:33 Chivert, mais écoutons un peu
00:57:35 avant la petite, avant l'interruption
00:57:37 et on va reprendre sur tout cela
00:57:39 écoutons un peu David Bowie
00:57:41 *Musique*
00:57:59 - La vie sur Mars
00:58:01 David Bowie, on va continuer à en parler
00:58:03 en quoi effectivement le rockisme
00:58:05 ce qu'a été le rock'n'roll
00:58:07 dans les paroles, dans la musique
00:58:09 dans le rythme
00:58:11 et dans son succès mondial
00:58:13 et planétaire, peut-être
00:58:15 une alternative ou en tout cas
00:58:17 des valeurs aux antipodes
00:58:19 de celles du rockisme, à tout de suite
00:58:21 *Musique*
00:58:23 - Sud Radio Bercoff
00:58:25 dans tous ses états, midi 14h
00:58:27 *Musique*
00:58:29 - Ici Sud Radio
00:58:31 *Musique*
00:58:33 Les Français parlent au français
00:58:35 *Musique*
00:58:37 Les carottes sont cuites
00:58:39 Les carottes sont cuites
00:58:41 Sud Radio Bercoff
00:58:43 dans tous ses états
00:58:45 Daniel Salvatore Chilert
00:58:47 Chifert pardon
00:58:49 aux éditions Eric Bonnier
00:58:51 Rockisme contre Wockisme
00:58:53 mais Daniel Salvatore Chifert
00:58:55 a une question au fond et qui est
00:58:57 vraiment la paradoxe de ce temps
00:58:59 moi j'ai lu et avec
00:59:01 plaisir votre livre
00:59:03 mais le problème et je ne suis pas
00:59:05 naturel pessimiste c'est que
00:59:07 le totalitarisme Wock
00:59:09 face au
00:59:11 à l'anarchisme au bon sens du terme
00:59:13 l'anarchisme rock
00:59:15 donc le Wock contre le rock
00:59:17 mais est-ce que dans cette
00:59:19 période un peu difficile, opaque
00:59:21 trouble et pour le moins glauque
00:59:23 et vous êtes en Belgique ça marche
00:59:25 comme en France de ce point de vue là
00:59:27 est-ce que le totalitarisme
00:59:29 n'a pas plus de chance
00:59:31 pour le moment de l'emporter face
00:59:33 aux valeurs ouvertes parce que justement
00:59:35 vous disiez très très bien que le rock
00:59:37 que ce soit David Bowie, Lou Reed
00:59:39 ou Mick Jagger ou Andy Warhol
00:59:41 à sa manière
00:59:43 ne proposait pas
00:59:45 n'imprégnait pas, n'était pas
00:59:47 en train de dire vous devez faire ça
00:59:49 vous le faites alors que
00:59:51 l'intégrisme Wock comme d'autres intégrismes
00:59:53 vous condamne, vous dit
00:59:55 vous êtes obligé sinon vous êtes du mauvais côté
00:59:57 du manche et vous serez
00:59:59 vous serez rééduqué sinon
01:00:01 sinon éliminé. Est-ce que
01:00:03 le rock ne parle pas
01:00:05 ou le rockisme comme vous dites
01:00:07 ne parle pas
01:00:09 perdant contre ce
01:00:11 totalitarisme Wock ?
01:00:13 - C'est le risque, c'est le risque
01:00:15 et vous avez là
01:00:17 parfaitement raison
01:00:19 c'est le risque, c'est contre quoi il faut
01:00:21 se battre, il faut lutter pour préserver la liberté
01:00:23 d'esprit, la liberté de pensée, la liberté
01:00:25 de parole, la liberté de conscience
01:00:27 tout simplement. Alors il est toujours plus
01:00:29 difficile pour en être libre
01:00:31 libre, libertaire
01:00:33 et libertin, comme je dis
01:00:35 libertin je l'entends
01:00:37 au sens des libertins
01:00:39 - Des libertins oui, pas
01:00:41 des groupes sexe évidemment
01:00:43 - Non, je parle pas de ça, je parle du libertinat
01:00:45 jérudit du 17ème siècle, des gens comme
01:00:47 Pierre Gaspin dit, comme Théophile de Viau
01:00:49 ou le grand Pierre-Noël Bergerac
01:00:51 qui ont donné d'ailleurs naissance aux esprits des lumières
01:00:53 des gens comme Guidro Voltaire
01:00:55 ou Montesquieu etc. - Bien sûr
01:00:57 je parle du véritable
01:00:59 libertinat jérudit, quand je parle de libertinat
01:01:01 je parle de la liberté de pensée
01:01:03 du libre arbitre - On est d'accord
01:01:05 oui mais justement, comment le défendre
01:01:07 face à cette avalanche
01:01:09 à ce tsunami d'interdits
01:01:11 toujours au nom du camp du bien
01:01:13 toujours au nom de la vertu
01:01:15 qui essaye, heureusement
01:01:17 ils ne sont pas arrivés, mais de s'abattre
01:01:19 sur nous
01:01:21 - Ah bien oui, c'est une morale
01:01:23 une moraline, cet esprit moralisateur
01:01:25 inquisiteur contre lequel il faut
01:01:27 lutter de façon permanente
01:01:29 pour sauver notre liberté, notre culture
01:01:31 et notre civilisation, et c'est pour ça que
01:01:33 je propose un retour au rock ou au
01:01:35 rock'n'roll, alors vous avez
01:01:37 cité Bowie, Lou Reed, Mick Jagger
01:01:39 on aurait pu citer par exemple
01:01:41 le glam rock des gens comme Brian Ferry
01:01:43 ou Brian Elford, Cyd Yzik en son temps
01:01:45 aujourd'hui il y a aussi
01:01:47 des gens qui proposent une esthétique
01:01:49 je pense que le retour à l'esthétique
01:01:51 et le retour à l'art
01:01:53 dans toute sa liberté
01:01:55 dans toute sa clatidité
01:01:57 peut être un remède contre
01:01:59 le wookie, et dans l'art j'inclus bien sûr
01:02:01 le rock, mais pas que
01:02:03 je parle de l'art moderne et
01:02:05 contemporain qui peut être
01:02:07 qui doit être une lutte
01:02:09 contre les formes de
01:02:11 discrimination, contre les fermetures
01:02:13 d'esprit, c'est cela l'esprit
01:02:15 libertaire, l'esprit transgressif
01:02:17 quand on pense
01:02:19 par exemple que, prenons le grand album
01:02:21 des Beatles en 1967
01:02:23 St John Pepper, Lonnie Hart, Scrum Band
01:02:25 et bien sur la couverture, sur la pochette
01:02:27 si on regarde bien derrière les
01:02:29 4 Fab Fours, on voit par exemple
01:02:31 Oscar Wilde, on voit par exemple
01:02:33 Edgar Allan Poe, on voit des grands écrivains
01:02:35 c'est à ces écrivains là
01:02:37 c'est à ces modèles de liberté
01:02:39 qu'il faut retourner
01:02:41 des gens comme Wilde, comme Byron
01:02:43 et qui peuvent influencer aujourd'hui
01:02:45 certains grands écrivains, certains
01:02:47 grands artistes, ou certains grands réalisateurs
01:02:49 de films, photographes
01:02:51 je pense que l'art, l'art en majesté
01:02:53 l'art dans sa plus noble
01:02:55 expression peut être
01:02:57 un remède contre ce
01:02:59 wokisme qui est tout sauf de l'art
01:03:01 qui est peut-être moral
01:03:03 - On va écouter justement
01:03:05 un extrait de
01:03:07 St John Pepper, Lonnie Hart, Scrum Band
01:03:09 * Extrait de St John Pepper, Lonnie Hart, Scrum Band *
01:03:31 - Oui, St John Pepper
01:03:33 et c'est vrai
01:03:35 ce qui est étonnant
01:03:37 c'est qu'on a vu aussi le circuit de John Lennon
01:03:39 aussi, après qu'il était les Beatles
01:03:41 avant d'être lâchement
01:03:43 assassiné en 1980
01:03:45 il ne prenait que des valeurs de liberté
01:03:47 des valeurs ouvertes
01:03:49 des valeurs d'échange
01:03:51 et c'était étonnant
01:03:53 d'ailleurs, que quand on pense que
01:03:55 quand il y a des attentats, quand il y a
01:03:57 des massacres, quand il y a comme
01:03:59 on en a eu, après le Bataclan
01:04:01 après Charlie B. DeWayer
01:04:03 les gens chantaient "Imagine" de John Lennon
01:04:05 un peu partout
01:04:07 - Absolument, voilà une belle référence
01:04:09 voilà une magnifique référence, celle de John Lennon
01:04:11 mais il y a aussi des gens moins connus
01:04:13 je pense par exemple à quelqu'un comme
01:04:15 Johnny Clegg en Amérique du Sud, un rocker
01:04:17 qui a lutté contre l'apartheid
01:04:19 qui a lutté pour la liberté des Noirs
01:04:21 pour l'égalité entre les Blancs et les Noirs
01:04:23 il l'a fait de façon pacifique
01:04:25 de façon esthétique
01:04:27 et c'est là qu'est le véritable message
01:04:29 et c'est pour cela que ça passait tellement bien
01:04:31 beaucoup de rockers
01:04:33 beaucoup de rockeuses ont été à la vanguarde
01:04:35 dans certaines révolutions
01:04:37 c'est pour ça que je dis que le rock est un chant révolutionnaire
01:04:39 vous avez mis
01:04:41 David Bowie, "Life on Mars"
01:04:43 mais David Bowie a chanté "Rebel Rebel"
01:04:45 "Rebel Rebel"
01:04:47 le rock est aussi une rébellion
01:04:49 en esprit de révolte
01:04:51 contre le carton à l'époque bourgeois
01:04:53 dans les années 60-70
01:04:55 aujourd'hui c'est l'inverse, il y a dans le wookisme
01:04:57 un embourgeoisement justement
01:04:59 qui est l'inverse des valeurs du rock
01:05:01 et qui est proche à l'inverse
01:05:03 des valeurs du totalitarisme
01:05:05 de la pensée fascisante sinon carrément fasciste
01:05:07 c'est cela que je déplore
01:05:09 et c'est pour cela que je propose
01:05:11 comme remède parmi d'autres
01:05:13 un retour aux sources
01:05:15 où l'idée libertaire révolutionnaire
01:05:17 est véritablement
01:05:19 avant-gardiste du rock
01:05:21 et de l'art en général
01:05:23 et d'ailleurs
01:05:25 ce n'est pas un hasard
01:05:27 si le pop art d'Andy Warhol
01:05:29 est en lien avec le grand de Louis
01:05:31 puisqu'il a produit
01:05:33 la banane jaune etc...
01:05:35 - On va écouter, nous avons un auditeur
01:05:37 je crois, Estéban
01:05:39 - Oui peut-être un rockeur, c'est Claude qui nous appelle depuis Perpignan
01:05:41 Bonjour Claude
01:05:43 - Bonjour André Bercoff
01:05:45 et bonjour Daniel Salvatore
01:05:47 je voudrais vous poser
01:05:49 une question Daniel Salvatore
01:05:51 je vous ai entendu à Perpignan au premier printemps
01:05:53 des libertés d'expression
01:05:55 et je vous ai entendu, j'ai beaucoup apprécié
01:05:57 votre intervention comme celle d'aujourd'hui
01:05:59 je voulais vous demander
01:06:01 un des moyens de lutter contre
01:06:03 ce vauquisme, est-ce que c'est pas
01:06:05 vous avez employé tout à l'heure le mot fascisme
01:06:07 en parlant de leur discours
01:06:09 mais ça je dirais c'est trop gros, ça passera pas
01:06:11 est-ce qu'il ne faudrait pas mieux, au lieu de remplacer
01:06:13 aujourd'hui on les qualifie
01:06:15 tous ces mouvements de progressistes
01:06:17 alors que c'est leur faire trop d'honneur en fait
01:06:19 est-ce qu'on ne pourrait pas dire les destructeurs
01:06:21 ou les déconstructivistes à la place
01:06:23 quand on parle de leurs mouvements
01:06:25 les partis qui les soutiennent
01:06:27 moi j'en ai franchement assez d'entendre progressistes
01:06:29 à des gens qui veulent tout détruire
01:06:31 - Ou même les régressistes peut-être
01:06:33 faudrait voir
01:06:35 - André Bercoff dans une de ses
01:06:37 premières questions à mon endroit
01:06:39 m'a parlé du déconstructivisme
01:06:41 et nous avons d'ailleurs
01:06:43 j'ai allusion
01:06:45 à ces déconstructivistes français
01:06:47 comme Derrida, comme Foucault
01:06:49 comme Barthes, comme Lacan, comme Michel Serres et d'autres
01:06:51 le problème, le problème
01:06:53 c'est que ces grands philosophes, ces grands penseurs
01:06:55 qui ont voulu jeter, déconstruire
01:06:57 nos préjugés, déconstruire
01:06:59 les valeurs
01:07:01 obsolètes de notre culture
01:07:03 et bien ont été mal compris
01:07:05 par les wautistes et ce ne sont pas
01:07:07 des déconstructivistes
01:07:09 mais des destructeurs
01:07:11 ce qui est tout à leur appel
01:07:13 - Appelons-les comme ça alors
01:07:15 - Des destructeurs, déconstruire
01:07:17 des idéologies, déconstruire
01:07:19 des idées, des pensées
01:07:21 comme l'ont fait nos grands philosophes dans les années
01:07:23 60-70, c'est une chose
01:07:25 détruire la pensée
01:07:27 détruire notre culture, détruire
01:07:29 notre statut, détruire notre
01:07:31 patrimoine culturel
01:07:33 et civilisationnel
01:07:35 cela, ça ne va pas
01:07:37 c'est une tentation totalitaire contre laquelle il faut
01:07:39 lutter et le progressisme
01:07:41 dont parle ces wautistes
01:07:43 c'est un progressisme
01:07:45 c'est une illusion d'optique, dans mon livre
01:07:47 je parle de moonwalk
01:07:49 ils font semblant d'avancer mais en fait
01:07:51 ils avancent à reculons
01:07:53 - Comme Michael Jackson, comme le moonwalk de Michael Jackson
01:07:55 - C'est une illusion d'optique
01:07:57 j'en place une mot, c'est une illusion
01:07:59 d'optique, au lieu d'avancer
01:08:01 ils donnent l'impression d'avancer
01:08:03 de progresser alors qu'en fait
01:08:05 ils reculent, ils sont rétrogrades
01:08:07 indignes même
01:08:09 de la pensée médiévale ou moyenâgeuse
01:08:11 que l'on diabolise parfois même à tort
01:08:13 voilà ce que je veux dire
01:08:15 le wautiste c'est la pensée moonwalk
01:08:17 c'est une illusion d'optique
01:08:19 on fait croire qu'on avance
01:08:21 alors que dans la réalité on recule
01:08:23 - Alors justement
01:08:25 Daniel Torchifère
01:08:27 je voudrais peut-être qu'on avance
01:08:29 un peu là-dessus
01:08:31 et vous posez la question
01:08:33 qui est l'éternelle question, moi je crois
01:08:35 très sincèrement que les wautistes d'aujourd'hui
01:08:37 se foutent totalement
01:08:39 je ne parle pas
01:08:41 de Judith Butler et compagnie et le genre
01:08:43 et on va parler du genre, mais se foutent
01:08:45 totalement de Derrida, Foucault
01:08:47 et compagnie, je veux dire, quand ils les connaissent
01:08:49 et beaucoup d'eux ne les connaissent pas
01:08:51 je crois qu'il y a aussi une déculturation
01:08:53 il faut dire, parce que je ne sais pas
01:08:55 combien de gens qui se revendiquent
01:08:57 comme Waut ou Cancel ont lu
01:08:59 oui, les théoriciens etc. les ont lu
01:09:01 mais combien ont lu ces gens-là
01:09:03 je ne suis pas sûr qu'il y en ait beaucoup
01:09:05 et on voit très très bien et on revient à ça
01:09:07 et c'est pour ça que quand vous dites
01:09:09 Claude qu'il faut parler
01:09:11 il ne faut pas dire effectivement fasciste ou autre
01:09:13 sauf que
01:09:15 vous savez très très bien que
01:09:17 les idéologies les plus plates
01:09:19 les plus binaires et les plus manichéennes
01:09:21 c'est celles qui malheureusement
01:09:23 les intégrissent, marchent auprès
01:09:25 d'une certaine population
01:09:27 jeune ou moins jeune, d'ailleurs c'est pas une question
01:09:29 simplement de jeunisme
01:09:31 mais est-ce que, Daniel St-Vanthoen Schiffer
01:09:33 est-ce qu'au fond
01:09:35 il ne faut pas aller au-delà, est-ce que
01:09:37 pourquoi Le Roc et compagnie
01:09:39 qui étaient dans
01:09:41 une période historique
01:09:43 qui est là et qui n'est pas évidemment
01:09:45 et Le Roc est éternel mais
01:09:47 est-ce que pourquoi
01:09:49 on n'y a pas eu
01:09:51 de corpus je dirais
01:09:53 idéologique ou de corpus intellectuel
01:09:55 ou de corpus conceptuel
01:09:57 pourquoi il n'y a pas eu, qui ont engendré
01:09:59 quelque chose qui pourrait tenir
01:10:01 face au wokisme, parce que là
01:10:03 il n'y a pas ça, pour le moment c'est
01:10:05 totalement absent et si vous dites
01:10:07 on va mettre l'art en face
01:10:09 malheureusement j'ai peur que ça ne tienne pas
01:10:11 - Vous avez raison, hélas
01:10:13 vous avez raison, hélas
01:10:15 prenons par exemple l'exemple de la musique aujourd'hui
01:10:17 il serait bien difficile de citer
01:10:19 un grand guitariste, un virtuose
01:10:21 de la guitare, comme l'était Jimmy Page
01:10:23 de Led Zeppelin par exemple, ou Péter Chandehout
01:10:25 ou Eric Clapton ou le grand Jimi Hendrix
01:10:27 qui était comparable dans leur domaine
01:10:29 de la guitare à
01:10:31 un grand violoniste ou un grand pianiste
01:10:33 en musique classique, il est qu'aujourd'hui
01:10:35 même la musique est embrigadée, aujourd'hui
01:10:37 ce sont des boîtes à rythme
01:10:39 c'est de la musique internet
01:10:41 c'est de la musique sur ordinateur, et donc
01:10:43 tout est récupéré, tout est
01:10:45 ce sont des produits
01:10:47 de consommation, et ce qui
01:10:49 est perdu c'est l'esprit
01:10:51 de liberté, d'inventivité
01:10:53 et de créativité, c'est cela qu'il faut
01:10:55 absolument retrouver dans tous les domaines
01:10:57 y compris dans le domaine politique
01:10:59 un domaine que je ne veux pas nécessairement aborder
01:11:01 mais il est évident que par exemple
01:11:03 les wokistes sont aujourd'hui très proches
01:11:05 politiquement et idéologiquement en France
01:11:07 notamment de l'islamo-gauchisme
01:11:09 qui est une véritable plaie
01:11:11 parce qu'elle tombe
01:11:13 dans une idéologie
01:11:15 qui est complètement sclérosée
01:11:17 qui est complètement manichéenne, binaire
01:11:19 comme vous avez dit, moi j'en parle
01:11:21 en manichéen, vous en parlez le mot binaire, mais ça revient à peu près
01:11:23 à la même chose
01:11:25 c'est cela, cet islamo-gauchisme
01:11:27 ce wokisme, cette cancel culture
01:11:29 qui est une véritable plaie, un véritable
01:11:31 danger pour notre
01:11:33 civilisation et contre quoi il faut
01:11:35 lutter absolument
01:11:37 et vous avez aussi raison de dire que
01:11:39 Butler par exemple et d'autres
01:11:41 épigones, d'autres papes du wokisme
01:11:43 sont des gens qui ont
01:11:45 une très faible culture
01:11:47 à peine ont-ils lu les grands déconstructivistes
01:11:49 français et s'ils les ont lus
01:11:51 ils les ont mal compris et ils les ont complètement
01:11:53 récupérés au profit de leur propre et seule idéologie
01:11:55 ce qui est une grosse erreur
01:11:57 scientifique, philosophique, intellectuelle
01:11:59 morale, tout ce que vous voulez
01:12:01 donc ce qu'il faut retrouver
01:12:03 c'est aussi une culture, nous avons à faire
01:12:05 actuellement un nivellement par le bas
01:12:07 au niveau de la culture, il suffit de regarder
01:12:09 la plupart des
01:12:11 beaucoup d'émissions télévisées
01:12:13 de télévision, la télé-réalité
01:12:15 je ne veux pas être ringard
01:12:17 je ne veux pas être alertif
01:12:19 - Oui parce que là on va nous accuser de ringardisme
01:12:21 mon cher Daniel Schiffer
01:12:23 ah oui vous pensez là
01:12:25 - Bernard Pivot vient de
01:12:27 nous quitter par exemple
01:12:29 où est une émission comme Apostrophe ou Bouillon de Culture
01:12:31 après qu'un vrai débat
01:12:33 ce qui manque c'est le débat
01:12:35 c'est le débat intellectuel, culturel et tolérant
01:12:37 c'est ce manque de débat
01:12:39 ce manque de confrontation des idées
01:12:41 dans le respect d'outruit
01:12:43 dans le respect des opinions, dans le respect des croyances
01:12:45 qui est aujourd'hui absolument
01:12:47 lamentable et dangereux pour notre
01:12:49 - Eh bien nous on va continuer à débattre
01:12:51 avec vous Daniel Salvatore Schiffer
01:12:53 et à entendre quelques très
01:12:55 bons morceaux après
01:12:57 cette petite pause
01:12:59 - Et puis vous aurez la parole évidemment
01:13:01 0826 300 300 si vous voulez
01:13:03 discuter avec Daniel Salvatore Schiffer et André Bercoff
01:13:05 à tout de suite sur Sud Radio
01:13:07 - Sud Radio Bercoff dans tous
01:13:09 ses états, appelez maintenant pour
01:13:11 réagir 0826 300 300
01:13:13 - Ici Sud Radio
01:13:17 Les français parlent
01:13:21 au français
01:13:23 Je n'aime pas la blanquette de
01:13:25 bon, je n'aime pas
01:13:27 la blanquette de bon
01:13:29 Sud Radio Bercoff dans tous ses états
01:13:31 - Ah ça 60 ans
01:13:33 et tout le monde
01:13:35 encore écoute et tout le monde encore
01:13:37 danse là dessus et tout le monde accorde
01:13:39 mais je crois
01:13:41 que nous avons Estéban, nous avons Enolith
01:13:43 - On parle de rohokisme contre rohokisme
01:13:45 avec Daniel Salvatore Schiffer
01:13:47 et puis on a Serge qui nous appelle depuis Vichy
01:13:49 Serge qui est peut-être amateur de rock, on ne sait pas
01:13:51 Bonjour Serge - Bonjour Serge
01:13:53 - Bien sûr, vous savez moi je fais
01:13:55 partie de ces gens qui ont grandi avec la
01:13:57 contre-culture comme on dit
01:13:59 donc qui ont connu
01:14:01 les Stones et Beatles, Bowie
01:14:03 Roxy Music
01:14:05 qui est inévitable
01:14:07 et Brian Ferry
01:14:09 et compagnie, mais je voulais rajouter
01:14:11 c'est très intéressant ce qu'a dit
01:14:13 votre invité aujourd'hui
01:14:15 comme d'habitude
01:14:17 mon cher Monsieur Bercoff
01:14:19 il faudrait rajouter
01:14:21 sur le plan cinématographique
01:14:23 toute la
01:14:25 comme antidote
01:14:27 à tout rohokisme en ce moment
01:14:29 il faudrait rajouter
01:14:31 la filmographie de Denis Arcan
01:14:33 - Ah oui, Denis Arcan
01:14:35 bien sûr, le québécois
01:14:37 - Voilà, le québécois en commençant par
01:14:39 le déclin de l'empire américain
01:14:41 après
01:14:43 la critique assez
01:14:45 jouissive des isms
01:14:47 des trotskismes
01:14:49 libéralismes, etc
01:14:51 qu'on trouve dans
01:14:53 Les Invasions barbares
01:14:55 une dizaine d'années d'après
01:14:57 et puis pour terminer, le tout
01:14:59 des films qu'il a faits
01:15:01 qu'il appelle d'une façon assez
01:15:03 prémonitoire peut-être, au moins
01:15:05 sur le plan cinématographique, qu'il a appelé Testament
01:15:07 où là, il
01:15:09 montre comment des gens
01:15:11 qui sont de notre génération
01:15:13 se trouvent face à des jeunes
01:15:15 complètement
01:15:17 acculturés
01:15:19 mais qui pensent tout connaître
01:15:21 sur les peuples premiers, par exemple au Québec
01:15:23 - Oui - Voilà
01:15:25 et c'est assez amusant, bien entendu
01:15:27 parce que c'est toujours bien tourné
01:15:29 et puis il faudrait rajouter sur le plan
01:15:31 intellectuel un livre que je suis
01:15:33 en train de lire en anglais, mais ça c'est
01:15:35 des formations professionnelles
01:15:37 un des tout derniers
01:15:39 livres de Roger Scruton
01:15:41 - Hum,
01:15:43 à Roger Scruton, oui, sur le conservatisme
01:15:45 - Le conservateur
01:15:47 - Voilà, non, oui,
01:15:49 - Non, on va pas
01:15:51 rentrer sur une discussion sur Scruton
01:15:53 mais dites-moi le titre du livre
01:15:55 - Ah ben c'est, alors en anglais c'est
01:15:57 "Thinkers of the New Left"
01:15:59 - D'accord - Donc les penseurs de la Nouvelle Gauche
01:16:01 et où ils démontent d'une façon
01:16:03 parce qu'on sait que
01:16:05 Scruton est conservateur
01:16:07 et ils démontent avec
01:16:09 jouissance, c'est vraiment jouissif
01:16:11 à lire, les gens
01:16:13 comme Foucault
01:16:15 Derrida,
01:16:17 tous les équivalents
01:16:19 anglo-saxons à commencer par Galbraith
01:16:21 - Et ben écoutez, on va tâcher
01:16:23 de, effectivement, de le faire traduire
01:16:25 tout cela, mais pour revenir à
01:16:27 vous voyez, c'est vrai
01:16:29 Daniel Salvatore Schiffer, votre prochain
01:16:31 livre, ça devrait être
01:16:33 les lits, justement les films
01:16:35 cinématographisme
01:16:37 contre-wauquisme, ce serait peut-être pas mal
01:16:39 non plus, mais la question que je voulais vous poser
01:16:41 Daniel Schiffer
01:16:43 c'est celle-ci
01:16:45 est-ce que pour vous, le rap
01:16:47 rentre dans quelle catégorie ? Parce que
01:16:49 on peut pas dire que le rap est très
01:16:51 wauquiste, quand on voit les
01:16:53 il est d'ailleurs
01:16:55 il est attaqué
01:16:57 comme sexiste,
01:16:59 terrible, etc.
01:17:01 patriarcal, même énormément
01:17:03 et surtout
01:17:05 est-ce que dans le rock
01:17:07 est-ce qu'il y a aujourd'hui
01:17:09 dans les groupes de rock, si vous continuez
01:17:11 à les écouter
01:17:13 est-ce que le wauquisme a pénétré
01:17:15 dans le rock ou pas du tout ?
01:17:17 A votre connaissance. - Je pense que
01:17:19 le wauquisme malheureusement a pénétré
01:17:21 dans le rock, comme il a pénétré dans le cinéma
01:17:23 hollywoodien par exemple
01:17:25 hélas, hélas
01:17:27 je le déplore
01:17:29 bien sûr, et j'aurais bien du mal
01:17:31 aujourd'hui à vous donner des noms de
01:17:33 guitariste ou de chanteur
01:17:35 de pianiste appartenant au rock
01:17:37 qui ont vraiment conservé cet esprit
01:17:39 libertaire, révolutionnaire et
01:17:41 rebelle, comme vous et moi, comme notre
01:17:43 génération l'a connu, encore une fois
01:17:45 sans être vouloir un gars rétrograde
01:17:47 ou asbile, mais pour rebondir
01:17:49 sur ce que disait votre précédente auditeur
01:17:51 il a parlé
01:17:53 d'acculturation, nous en avons parlé aussi
01:17:55 et c'est tout à fait vrai, un nivellement
01:17:57 par le bas au niveau culturel, mais aussi
01:17:59 un appauvrissement de la langue
01:18:01 et ça c'est extrêmement dommageable
01:18:03 quand on entend les jeunes
01:18:05 d'aujourd'hui, par exemple
01:18:07 mettre des "du coup" partout, du coup, du coup
01:18:09 alors que ça n'a rien à voir, ou bien
01:18:11 génial, voilà
01:18:13 tout est génial
01:18:15 la moindre petite chose
01:18:17 en musique est géniale
01:18:19 qu'on pouvait mettre Michel-Ange, Mozart
01:18:21 ou Galabartho, vous comprenez, cette équivalence
01:18:23 entre les mots, entre les concepts
01:18:25 cet appauvrissement de la langue
01:18:27 où le langage aujourd'hui
01:18:29 se réduit à quelques centaines de mots
01:18:31 la plupart du temps, est aussi un de nos
01:18:33 fléaux. Alors nous avons parlé
01:18:35 des "sensitivity readers"
01:18:37 ceux qui réécrivent les livres
01:18:39 mais il y en a qui voudraient aussi réécrire les films
01:18:41 quand on pense par exemple que dans certains
01:18:43 films, la cigarette est bannie, on ne montre
01:18:45 plus des films où il y a une cigarette
01:18:47 ou bien où il y a trop d'alcool
01:18:49 mais il y a quelques années d'ici, je vous donne
01:18:51 un exemple très concret, il y a quelques
01:18:53 années d'ici, il y a, je ne sais pas, dix ans
01:18:55 donc il n'y a pas tellement longtemps, il y a eu une grande rétrospective
01:18:57 sur Jean-Paul Sartre à la BNF
01:18:59 à Paris, eh bien l'affiche
01:19:01 montre en Sartre, avait gommé sa cigarette
01:19:03 - Exact
01:19:05 - Imaginez
01:19:07 Gainsbourg sans cigarette, ou Maigret
01:19:09 sans sa pipe, vous comprenez ?
01:19:11 Ou Gluckowski sans son verre de whisky
01:19:13 c'est cela
01:19:15 qui est absolument dommageable
01:19:17 - Oui, et ce qui est terrifiant c'est qu'on les gomme, Malraux aussi
01:19:19 on avait gommé, je ne me rappelle plus pour quelle exposition
01:19:21 ce Malraux, on avait gommé la cigarette
01:19:23 de Malraux, absolument
01:19:25 - On gomme la cigarette de Catherine Deneuve
01:19:27 on gomme les gitanes de Gainsbourg
01:19:29 un film comme "Le Dernier Métro"
01:19:31 par exemple, merveilleux film
01:19:33 avec Gérard Depardieu
01:19:35 - De François Truffaut, bien sûr
01:19:37 - Ce serait aujourd'hui difficile à regarder
01:19:39 d'abord parce qu'on y fume
01:19:41 on y boit, on y fait l'amour
01:19:43 et parfois de façon sauvage et impromptue
01:19:45 et aussi parce que c'est Depardieu
01:19:47 et que Depardieu aujourd'hui est catalogué comme
01:19:49 le grand agresseur, le grand violeur
01:19:51 tout cela sans preuve bien sûr
01:19:53 avec ces procès d'intentions constants
01:19:55 où on l'a fait à l'encontre de Polanski
01:19:57 on ne peut plus voir un film comme "Le Pianiste"
01:19:59 de Polanski qui est un chef d'oeuvre
01:20:01 absolu, ou bien son film
01:20:03 sur Dreyfus j'accuse
01:20:05 Polanski gommé, Depardieu gommé
01:20:07 je suppose
01:20:09 qu'on gommera bientôt David Bowie
01:20:11 comment on essaie de gommer
01:20:13 Voltaire
01:20:15 ou bien
01:20:17 Charles Baudelaire
01:20:19 - Auparavant Daniel Schiffer, auparavant on brûlait les livres
01:20:21 et aujourd'hui on veut effacer
01:20:23 on fait de
01:20:25 l'effacement effectivement
01:20:27 de mémoire et de l'effacement de genre
01:20:29 - Ce sont des autodafés
01:20:31 et on en arrive dans une province du
01:20:33 Canada, on en arrive à brûler des livres
01:20:35 en public exactement comme le faisaient
01:20:37 les nazis, on en arrive
01:20:39 à enlever des livres entiers
01:20:41 de bibliothèques parce qu'ils ne correspondent
01:20:43 pas à la doxa, à l'idéologie contemporaine
01:20:45 - Eh bien on n'enlèvera
01:20:47 pas votre livre Daniel
01:20:49 Salvatore Schiffer, "Le roquisme
01:20:51 contre wauquisme"
01:20:53 - On va faire ça aux éditions Eric Bonnier
01:20:55 Merci beaucoup Daniel Salvatore Schiffer
01:20:57 d'avoir été avec nous, André Bercoff
01:20:59 on vous retrouve demain entre 13h et 14h
01:21:01 pour "La culture" avec Céline Alonso
01:21:03 vous recevez Alexandre Deviecchio
01:21:05 et puis demain au comment ce sera Alexis Poulin
01:21:07 de midi à 13h demain sur Sud Radio, de suite, Brichley
01:21:09 Sud Radio, parlons vrai
01:21:11 parlons vrai
01:21:13 Sud Radio, parlons vrai

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