J-3 avant les élections européennes : Raphaël Gluksmann, tête de liste PS-Place publique, est l'invité de Yves Calvi.
Regardez L'invité d'Yves Calvi avec Yves Calvi du 06 juin 2024
Regardez L'invité d'Yves Calvi avec Yves Calvi du 06 juin 2024
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00:00RTL Matin, 7h-9h.
00:02Il est 8h24, bonjour Raphaël Guzman.
00:04Bonjour.
00:05Merci de nous rejoindre ce matin dans les studios d'RTL.
00:07Dois-je rappeler que vous êtes le candidat Parti Socialiste, place publique de ces élections européennes.
00:11Avant d'évoquer cette dernière ligne droite, 3 jours du vote,
00:14je rappelle à nos auditeurs que des tags antisémites ont été découverts sur vos affiches.
00:18C'est le cas à Angers, à Nantes, à Marseille ou encore à Carpentras.
00:21Ces horreurs ne sont donc pas derrière nous ?
00:23Non, la haine n'a pas disparu.
00:26Et moi j'ai conçu, vous savez, ma campagne comme un antidote.
00:31Un antidote à la brutalisation du débat public, un antidote à la haine,
00:35un antidote à cette violence qui fait à nouveau surface dans notre société.
00:40Et donc oui, il faut dénoncer avec force, il faut se tenir droit,
00:44il faut refuser, refuser l'antisémitisme, refuser la haine
00:48et montrer en fait que la démocratie qui est fragile reste le cœur de nos préoccupations.
00:53Et donc il faut qu'on s'empare de ce moment pour dire non.
00:57A contrario, est-ce que ces provocations antisémites sont résiduelles selon vous ?
01:02Mais il n'y a rien de résiduel là-dedans.
01:05Il n'y a rien de résiduel là-dedans et c'est un scandale de dire cela.
01:09Alors que les chiffres des agressions antisémites, des actes antisémites
01:12explosent depuis le 7 octobre.
01:14Il faut faire face, il ne faut pas nier la réalité
01:17et il faut l'affronter et il faut être ferme.
01:20Et il faut à nouveau revenir à une démocratie apaisée.
01:24Vous savez, vraiment, mon rapport au débat public,
01:28c'est celui de Mendes France, de Léon Blum.
01:31C'est cette gauche humaniste qui propose une transformation de la société
01:35mais qui rejette de manière radicale la violence
01:38et aussi la calomnie, les fake news, l'outrance en permanence.
01:43Il faut revenir à ce qui fait le cœur de la démocratie,
01:45c'est-à-dire la confrontation des idées.
01:47C'est Jordan Bardella qui est en tête de tous les instituts de sondage
01:53pour cette échéance électorale.
01:55Vous attaquez vous régulièrement Valérie Ayé
01:57qui reste pour l'instant devant vous dans les sondages
01:59mais au Parlement vous votez 80 à 90% des textes démacronistes.
02:03Est-ce que vous comprenez qu'on puisse se poser des questions ?
02:05Mais déjà ma campagne, vous le noterez, elle est centrée sur nos propositions,
02:09pas sur les attaques des autres.
02:10Et je constate que les autres passent leur vie à m'attaquer.
02:12Mais au-delà de cela, au Parlement européen,
02:14nous avons bien sûr des votes communs,
02:17mais pas seulement avec Valérie Ayé, avec les écologistes, avec d'autres,
02:19parce qu'en fait on est obligé de construire une majorité sur chaque texte.
02:23Simplement, il y a des divergences qui sont fondamentales.
02:26Ma question justement c'est quelle est votre singularité
02:28par rapport notamment à la candidate centriste et macroniste ?
02:30Mais il y a des divergences fondamentales sur la transformation écologique,
02:34sur les investissements qui sont nécessaires, sur le libre-échange,
02:36sur la nécessité, par exemple nous on porte la nécessité
02:39d'un protectionnisme écologique européen, une loi acheté européen
02:43qui réserve la commande publique européenne aux productions européennes.
02:46Nous sommes pour une rupture avec ce libre-échange qui a désindustrialisé nos régions,
02:50qui a sacrifié des centaines de milliers d'emplois de françaises et de français.
02:55Nous on est pour que l'Europe reprenne la main
02:57et on est surtout pour que la solidarité sociale s'exprime.
03:00C'est-à-dire que qui va financer tous ces investissements ?
03:02Eh bien les multimillionnaires et les milliardaires.
03:05On est dans un pays, dans un continent,
03:07où les dividendes des actionnaires sont moins taxés que le travail.
03:12Vous vous rendez compte, il faut une véritable cohérence et justice fiscale
03:16et ceux-là, les macronistes s'y opposent.
03:18Vous savez, la réaction...
03:19Donc vous nous dites, c'est le vieux slogan, il faut faire payer les riches ?
03:21Non, la réaction des macronistes, elle est très simple.
03:25Quand nous sommes confrontés à un mur du déficit,
03:28la réaction naturelle chez un macroniste,
03:30c'est de s'attaquer aux droits des chômeurs, à l'assurance chômage.
03:34Eh bien chez nous, c'est pas ça.
03:36Chez nous, c'est d'aller être fort avec les forts et non pas fort avec les faibles
03:40et faire en sorte une chose très simple, un sentiment de justice très basique.
03:44Les milliardaires payent aujourd'hui, en rapport avec leurs fortunes,
03:47moins d'impôts que les classes moyennes et les classes moyennes supérieures.
03:50Cela doit cesser.
03:52Le camp macroniste mise tout sur les abstentionnistes et les indécis
03:54pour éviter le naufrage et conforter sa deuxième place.
03:57Et vous, Raphaël Glucksmann, que leur dites-vous à ces millions de Français
04:00qui hésitent encore ?
04:02Je rappelle que deux électeurs sur trois, qui ont moins de 30 ans,
04:05hésitent à aller voter dimanche.
04:06Alors, ils nous écoutent ce matin.
04:07C'est l'élection européenne la plus importante de l'histoire.
04:10Que la guerre a fait son retour sur le continent,
04:12qu'il y a une vague d'extrême droite qui menace nos démocraties,
04:14que Donald Trump peut redevenir président des Etats-Unis,
04:16que la catastrophe climatique s'accélère et que surtout, surtout,
04:18ils ne doivent pas laisser les autres décider à leur place
04:21et que c'est à l'échelle européenne qu'on peut reprendre en main notre destin.
04:24Et je leur dis aussi de ne pas se laisser voler cette élection, kidnapper cette élection
04:29en croyant que la scène politique française se réduit à un duel
04:33entre Emmanuel Macron et le Rassemblement national.
04:35Ce que nous avons montré depuis le début de cette campagne,
04:37c'est qu'il existe une autre voie,
04:39que la gauche pro-européenne et humaniste de Jacques Delors
04:42ou de Robert Malinter n'est pas morte, qu'elle est bien vivante,
04:45qu'il y a la possibilité de tourner la page de ce faux duel
04:48qui nous fait suffoquer depuis des années.
04:50Si nous arrivons devant la liste de Valérie Ayé,
04:53eh bien, nous tournons une page,
04:55nous montrons que la scène politique française ne se résume pas
04:57à ce match qui est sans cesse rejoué, rejoué, rejoué
05:00et qui nous fait tout suffoquer.
05:02On peut faire respirer la démocratie.
05:03Yves Kélvy, c'est important, non ?
05:05Bien sûr que c'est important.
05:06Vous nous citez tous les socialistes de la Ve République.
05:09Pourquoi on a l'impression que vous évitez François Hollande ?
05:11Notre ancien président sera ce soir à Limoges
05:13pour soutenir votre candidate.
05:15Et pas de Luxman !
05:16Pourquoi vous n'y serez pas, Raphaël Luxman ?
05:18Tous les soutiens sont les bienvenus.
05:19Moi, demain, je serai à Lille avec Martine Aubry.
05:21Tous les soutiens sont les bienvenus.
05:23Moi, j'ai fixé un cap clair qui n'est pas la réédition du passé.
05:25François Hollande a été président socialiste de la République.
05:27Je ne comprends pas pourquoi vous n'êtes pas à ses côtés ce soir.
05:30C'est juste un problème d'organisation ?
05:32Et un autre problème, et aussi parce qu'on a décidé
05:34que la tête de liste, le jour du débarquement, ne faisait pas de meeting.
05:37Vous savez, parce qu'en fait, c'est un moment de communion
05:39qui d'ailleurs, malheureusement, est exploité par le président de la République
05:41pour faire une tirade sur les européennes.
05:43Mais il y a un moment là extrêmement important de communion.
05:45Donc, on fait un meeting demain, nous.
05:47Mais la vérité, c'est que moi, j'accepte tous les soutiens.
05:50Et j'accepte tous les soutiens parce qu'on a un cap clair
05:53qui est vraiment un projet où la social-démocratie
05:57épouse l'écologie politique
05:59et prend au sérieux les questions de sécurité et de défense.
06:01Et moi, c'est ce que je veux imprimer.
06:03C'est-à-dire un nouveau projet politique, un nouvel espace politique
06:06qui est aussi fondé sur le respect de l'intégrité,
06:09de la vérité, de la justice dont je parlais au début.
06:11Le président de la République prend la parole ce soir.
06:13Est-ce que ça pose un problème dans cette campagne électorale ?
06:16S'il prend la parole pour parler des G.I. qui sont venus mourir sur nos plages
06:20pour notre liberté, il est parfaitement dans son rôle.
06:23Mais malheureusement, il a déjà indiqué
06:25via ses conseillers en communication qu'il allait parler
06:27de la situation internationale et des européennes
06:29à trois jours du vote.
06:32Mais Yves Calvi, dans aucune autre démocratie européenne,
06:35chez aucun de nos voisins,
06:37cette situation pourrait se produire.
06:39Un président qui, à trois jours du vote,
06:41monopolise l'ensemble des G.I.T.
06:42pour expliquer qu'il faut voter pour Salis.
06:44Ça, c'est profondément un mal français
06:46et il ne faut pas se laisser avoir par ça.
06:48Mais je sais que les Françaises et les Français qui nous écoutent...