• il y a 9 mois
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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ ! 

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Transcription
00:00 Bienvenue Anoushka !
00:04 Merci.
00:05 Tu vas bien ?
00:06 Je vais bien et toi ?
00:08 Bienvenue sur le plateau de clics, ça me tenait à coeur de te recevoir.
00:12 T'es à l'affiche du film qui s'appelle "Le voyage en pyjama" de Pascal Thomas.
00:16 Est-ce que tu peux nous raconter le pitch de ce film ?
00:18 Le pitch c'est l'histoire de Paul-Emile Divictor qui est un homme de 50 ans qui a quelques soucis dans sa vie privée
00:26 et qui décide de me suivre moi un instant dans le film jusqu'à qu'on poste à la vélo.
00:33 Donc j'essaie de pas raconter tout le film, il va forcément bifurquer un moment et vivre d'autres aventures.
00:38 Et c'est un personnage tendre parce qu'il fait un peu le point sur sa vie, sa vie amoureuse,
00:47 les femmes qu'il a peut-être pu blesser aussi dans le passé ou actuellement.
00:52 Et en fait il en ressort beaucoup de tendresse, je trouve.
00:56 C'est quoi le plus grand voyage que tu as dû faire dans ta vie ?
00:59 Je suis partie quand j'avais 19 ans, après mon bac, je suis partie faire un trek en Argentine pendant 3 semaines avec ma meilleure amie.
01:06 Et c'était très difficile et très beau à la fois.
01:09 Je pense que je le referai sans hésiter, c'était vraiment...
01:13 Tu sais c'est même pas des vacances en fait, c'est un voyage de vie, ce genre d'expérience.
01:17 Là t'as l'affiche de ce film "Le voyage en pyjama", c'est un film de Pascal Thomas.
01:20 Le réalisateur dit des choses très tendres à ton sujet.
01:23 Il dit "t'es pas une fille d'oeil, t'as choisi pour ton naturel et ta fraîcheur".
01:27 Est-ce que ça fait plaisir d'être traité à la même enseigne ?
01:29 C'est gentil de dire ça déjà, c'est quelqu'un de très gentil en fait.
01:33 Vraiment, il est lui-même tendre.
01:36 J'ai eu beaucoup de chance de tomber sur lui et de travailler avec lui parce que...
01:45 Ne serait-ce que... Enfin même pas lui, mais toute son équipe.
01:49 Tu te sens vraiment en faisant partie d'une famille.
01:53 Et oui, effectivement, t'es traitée pareil que tout le monde.
01:56 Et je ne demande pas à être traitée différemment, tu vois.
01:59 Ça fait plaisir de faire partie d'une famille.
02:02 - De cinéma. - Exactement.
02:04 Plein de gens ont essayé de t'inviter sur des plateaux.
02:08 On a parlé ensemble longtemps par rapport à la sortie de ce film.
02:12 Moi, j'ai souhaité te recevoir en tant que comédienne.
02:15 Il y a eu, entre-temps, les affaires qu'on connaît et qui ont éclaboussé la presse.
02:20 Ce n'est pas le sujet de cette émission.
02:22 - On en parlera évidemment, mais... - On ne peut pas faire semblant.
02:25 On ne va pas faire semblant, évidemment, ça existe.
02:27 On en parlera plus tard dans l'émission.
02:29 Moi, je voulais d'abord qu'on parle de toi.
02:32 Parce que finalement, on t'a beaucoup vue, mais très peu de gens connaissent Anoushka Delon.
02:37 Dans le métier, on sait que tu as fait du théâtre, que tu es comédienne.
02:40 Tu as 33 ans, tu es la fille d'Alain Delon et de Rosalie Van Bremen,
02:44 ancienne mannequin néerlandaise.
02:46 Tes parents avaient 31 ans d'écart.
02:48 Alain Delon avait 55 ans quand il t'a eue.
02:51 Ils ont eu son fils, ton petit frère, Alain Fabien.
02:54 Alain Delon est ton demi-grand-frère.
02:56 Il a... Anthony Delon est ton demi-grand-frère.
02:59 Il a 26 ans de plus.
03:01 Voilà, ça, c'est le cadre familial.
03:04 Et moi, j'aimerais qu'on regarde une archive
03:06 qui est une des premières fois où je t'ai vue à la télévision.
03:09 J'étais au JT de France 2 et tu avais 13 ans.
03:12 - Ça a été difficile de jouer avec "papa" qui est aussi un mythe ?
03:17 - Pas trop. C'est comme la vie normale.
03:22 C'est mon père dans le film et c'est pas trop dur.
03:24 - Mais il vous a donné des conseils, comment ça se passait ?
03:27 - Oui, beaucoup de conseils.
03:29 Et à la fin, ça commençait à être très énervant.
03:32 - Donc elle a déjà une personnalité comme papa ?
03:35 - Je ne sais pas comme papa, mais elle a une très, très forte personnalité.
03:38 Et là, je crois, il naît aussi beaucoup de talent.
03:41 Elle a beaucoup de dons, comme son père a eu peut-être à ses débuts,
03:45 parce qu'elle n'a jamais travaillé ce métier, pas plus que je l'ai travaillé moi.
03:48 Donc je crois que le don, ça ne s'improvise pas, ça ne s'explique pas, ça se constate.
03:54 - Il est très gentil de dire que j'ai un don.
04:00 Je pense que tous les parents voient leurs enfants
04:06 comme la huitième merveille du monde.
04:08 Moi, mon fils, c'est pareil, c'est le plus beau, c'est le plus gentil.
04:11 Il a un cœur en or.
04:13 Donc je trouve ça mignon ce qu'il dit, mais ce n'est pas un don.
04:16 Je travaille, enfin, ça, c'est mon point de vue, mais j'ai fait des cours de théâtre.
04:22 J'ai eu tellement de pression à vouloir faire le même métier que lui
04:27 que j'avais besoin et envie de travailler différemment et peut-être plus aussi que les autres.
04:33 On m'attendait encore plus au tournant.
04:36 Mais c'est mignon l'extrait, ça faisait longtemps que je le cherchais, c'est une jolie surprise.
04:41 - Tu étais qui à ce moment-là ?
04:44 - J'étais touchée de me voir parce qu'on ne prend pas assez soin de son enfant intérieur, je trouve.
04:51 Et d'un coup, j'ai eu beaucoup de tendresse pour la petite fille qu'il y avait à la télé.
04:55 Parce qu'en fait, on se doit d'avancer pour l'enfant qu'on était vraiment.
05:03 Et je venais d'arriver en France, j'ai grandi entre les Pays-Bas, la Suisse et la campagne en France.
05:11 Et là, mes parents venaient de se séparer il n'y a pas longtemps,
05:14 et on est venus vivre à Paris et beaucoup de choses ont changé.
05:17 Je me suis retrouvée à faire ce film, je suis arrivée dans une nouvelle école.
05:20 Bien sûr, je parle français, mais j'écrivais très mal, par exemple, je l'écrivais comme je le parlais.
05:26 Donc j'ai redoublé, j'étais un peu à part, parce que déjà, je pense que je suis un peu à part,
05:31 mais comme beaucoup d'artistes.
05:33 Et c'était une période très étonnante parce que c'était difficile,
05:38 et en même temps, j'ai appris à faire un métier que je fais aujourd'hui et que j'essaye de faire.
05:44 C'était vraiment une période charnière, je crois.
05:47 Et je crois qu'à l'école, tu subissais plusieurs moqueries ?
05:50 Oui. J'avais de la chance d'avoir des copains quand même,
05:54 mais je pense que, je ne sais pas si on peut parler de harcèlement,
05:59 mais j'étais embêtée,
06:02 parce que finalement, je ne me trouve pas trop mal,
06:07 mais j'étais assez rondouillette, donc on me traitait de grosse,
06:10 ou on me rejetait parce que mes yeux étaient de couleurs différentes,
06:14 et la cruauté des enfants parfois, "ah non, mais non, on ne veut pas jouer avec toi parce que tu es moche".
06:18 C'est dur quand tu es un enfant d'entendre ce genre de choses.
06:21 Et puis après, je subissais aussi, pas des moqueries, mais des remarques,
06:25 "ah, mais tu n'es pas venue en jet aujourd'hui à l'école ?"
06:27 ou "mais je croyais que tu arrivais en hélicoptère".
06:30 Ce sont des trucs qui m'ont suivi toute ma vie,
06:32 ça me suit encore aujourd'hui parce que je lis des choses affreuses dans la presse,
06:36 comme quoi je suis allée en disant que je roule avec chauffeur,
06:38 ou que je bouffe dans les relais château,
06:40 alors que je suis plus McDo que je prends le métro quand je suis à Paris.
06:43 C'était beaucoup de remarques comme ça,
06:49 et je les ai traînées aussi au cours Simon quand je faisais du théâtre,
06:52 parce qu'au cours Simon, on t'appelle par ton nom de famille,
06:55 donc du coup c'est Delon sur scène,
06:57 et donc tu entends les messes basses,
06:59 et il y en a forcément qui ont envie de te voir te casser la gueule,
07:02 ou qui t'entend qu'on dit "ah bah tiens, on va voir ce qu'elle vaut".
07:05 Mais je ne vaux pas mieux qu'eux en fait, je viens pour apprendre justement.
07:09 Je me considère en fait moi au même niveau que tout le monde dans mon métier.
07:15 Tu vois, quand tu m'as appelée et qu'on a discuté de faire cette émission,
07:19 tu me dis "mais viens", et je t'ai dit "mais je ne suis personne".
07:22 J'ai toujours eu l'impression d'avoir un peu une position d'imposteur dans mon travail,
07:28 parce que forcément je fais le même métier que mon père.
07:31 Donc voilà, je ne sais pas trop comment terminer là-dessus, mais je vais essayer d'expliquer.
07:38 - Est-ce que ces choses-là, tu en parlais à tes parents ?
07:41 - Pas beaucoup, non.
07:44 Moi je suis quelqu'un qui ne parle pas beaucoup.
07:46 Je suis comme mon père, mon père c'est un grand taiseux,
07:48 et moi je ne parle pas beaucoup.
07:50 Après j'essaye maintenant en avançant dans l'âge de partager mes émotions,
07:55 ce genre de choses, mais non, après mon père il savait que ça allait être dur, ça c'est sûr.
08:00 Mais il était en même temps très fier que je fasse le même métier,
08:05 donc il ne pouvait que m'accompagner en fait.
08:07 - Il a toujours été gaga de toi.
08:09 Pour lui tu as toujours été, comme ton fils l'est pour toi, la huitième merveille.
08:14 Est-ce que pour ton demi-frère et ton petit frère c'était quelque chose de dur ?
08:19 J'ai l'impression que le rapport n'est pas le même chez les deux l'ons,
08:21 en fonction qu'on soit son fils ou sa fille.
08:24 - J'imagine que c'est quelque chose de très difficile.
08:27 Je dirais que tout ce que je me prends dans la tête depuis trois semaines,
08:31 j'arrive quand même à garder le cap et me dire qu'il y a énormément de souffrance derrière tout ça.
08:36 Mais j'ai l'impression que,
08:41 quelque part on m'en a toujours voulu en fait, à moi,
08:45 d'avoir une relation et une confiance avec mon père,
08:49 qui n'est pas de mon fait.
08:52 Je suis arrivée là, comme tu dis, quand il avait 55 ans,
08:55 et peut-être que c'était un moment où il attendait une fille, je ne sais pas.
08:59 Mes meilleures amies sont toutes la fille de leur papa aussi.
09:03 Elles ont des frères, mais elles ont une place particulière, différente.
09:07 Ça doit être difficile, oui, effectivement, moi je pense.
09:14 Puis c'est difficile pour moi aussi.
09:16 Ça fait 33 ans que quelque part j'ai une forme de culpabilité,
09:19 que je ne devrais pas avoir d'ailleurs.
09:21 - Il y a aussi un rapport à la masculinité.
09:23 Alain Delon incarne le mâle alpha par excellence.
09:26 Quand on est le mâle alpha et qu'on a deux fils,
09:29 qu'on offre par exemple une arme à l'anniversaire de ton petit frère,
09:33 est-ce que toi tu as grandi là-dedans, dans cet univers,
09:36 un peu Alain Delon, l'image qu'on avait ?
09:39 - C'est une image masculine, très forte.
09:42 J'ai un côté mec aussi, parce que j'ai grandi à la campagne
09:45 et que j'ai grandi qu'avec des garçons.
09:47 Mais après, moi, ce n'était pas mon univers.
09:49 C'est quelque chose qui partage peut-être tous entre eux,
09:51 que moi je ne partage pas, qui me fait presque un peu peur.
09:54 Parce que chez nous, c'est aussi simple de poser une arme sur la table
09:57 que tu poses un cure-dents, tu vois.
09:59 Moi, c'est des choses qui me mettent mal à l'aise.
10:02 Que mon père ait cette image et ce caractère, c'est une chose.
10:07 Après, peut-être que ça appartient à une autre génération aussi.
10:09 Ce n'est pas quelque chose que je trouve juste de traîner
10:13 dans la génération d'après.
10:15 - Toi, quand tu grandis là-dedans, que tu vas au cours Simon,
10:19 que tu vas être comédienne, tu t'essayes au théâtre,
10:23 comment se passent les débuts, en fait ?
10:25 Est-ce que tu arrives à t'émanciper ou tu te dis
10:28 "Voilà, ça fait partie de mon destin et j'accepte cette..." ?
10:32 - De faire ce métier, tu veux dire ? - Oui.
10:34 - À un moment donné, j'ai fait autre chose.
10:36 J'ai voulu faire autre chose.
10:37 Ma mère a une formation de journaliste aussi.
10:39 J'ai voulu faire du journalisme entre le film "Le Lion" et le théâtre.
10:45 J'ai voulu faire des études.
10:48 Et c'est par hasard, à l'école, j'ai fait "Le songe d'une nuit d'été"
10:53 en cours d'anglais.
10:54 Et ça m'a tellement plu que je me suis dit
10:56 "Non, en fait, je ne veux pas faire autre chose que ça."
10:59 Et ma mère m'a inscrite au cours Simon.
11:01 Mon père n'était pas au courant pendant un an
11:03 parce qu'il a un point de vue différent du métier.
11:06 Il pense que c'est quelque chose qui vous arrive par hasard.
11:09 Avec beaucoup d'acteurs comme ça, j'avais tellement de pression
11:12 que je me suis dit "J'ai envie d'apprendre ce métier."
11:14 Parce que c'est un métier que j'aime et j'ai envie aussi
11:16 d'apprendre d'autres choses, de voir la mise en scène.
11:18 C'est quelque chose qui me plaît, en fait.
11:20 Ce qui se passe derrière un film, derrière une pièce.
11:23 Et en fait, je suis partie au cours Simon.
11:26 J'étais très renfermée, très timide.
11:28 Je me suis demandé ce que je faisais là.
11:30 Et j'ai eu la chance d'avoir des professeurs incroyables
11:33 qui m'ont portée.
11:35 Et après, c'était une évidence, en fait.
11:38 C'est un métier qui est très difficile, qu'on soit connu ou pas.
11:42 Mais je préfère... Pardon pour le terme,
11:46 mais je préfère en chier à essayer de faire ce que j'aime
11:48 que d'aller dans une autre direction qui me rendrait malheureuse.
11:51 -Est-ce qu'il y avait des gens qui te conseillaient ?
11:53 On a l'impression que t'étais quand même très isolée.
11:56 -Non. Mon père non plus.
11:58 Après, on entend dire à 12 ans que c'est pénible
12:02 qu'il donne des conseils, mais après,
12:04 il n'est pas non plus hyper conseil parce qu'il est très instinctif.
12:07 C'est d'ailleurs super intéressant de le voir travailler, en fait, moi.
12:10 Mais c'est ça, j'observe beaucoup.
12:12 On ne me donne pas forcément des conseils.
12:14 Après, on me porte ou dans mes cours de théâtre,
12:17 on m'apprenait tout un tas de choses.
12:19 Mais je travaille dans la confiance, moi aussi.
12:23 J'ai besoin d'avoir confiance dans un metteur en scène.
12:25 Et j'aime quand il se met avec moi sur le plateau
12:28 et qu'il bouge et qu'il me montre.
12:30 Parce que c'est un travail d'équipe, tu vois.
12:33 Mais non, ne me donnez pas trop de conseils.
12:36 J'étais plus dans l'observation, tu vois.
12:38 Et après, d'essayer de m'approprier à ma manière.
12:40 -Est-ce que tu as grandi coupée du métier ?
12:42 -Ah oui, complètement. Oui, oui.
12:44 Pendant longtemps, moi, je ne savais pas trop qui était mon père.
12:47 Je veux dire, déjà, j'ai grandi à l'étranger.
12:50 J'ai été une bonne partie de mon enfance en Hollande, à Genève.
12:54 Ce qui est plutôt pas mal, d'ailleurs,
12:57 parce que, du coup, j'avais le sentiment
13:00 de garder un peu la tête sur les épaules
13:03 par rapport à mes camarades.
13:06 Il n'y avait pas cette espèce de truc
13:08 où j'impose que je suis la fille d'Alain Delon.
13:11 C'est nul.
13:12 -Mais on a l'impression que même Alain Delon s'est coupé du métier.
13:15 J'aimerais qu'on regarde une image ensemble
13:17 qui raconte ça quand on voit la réaction qu'il a.
13:20 C'est à Cannes. On lui remet un prix d'honneur.
13:23 On a l'impression qu'il n'arrive même pas à croire ce qui lui arrive.
13:26 On regarde.
13:27 -Papa, tu as souvent dit que tu étais très fier de ta carrière,
13:32 et y a de quoi,
13:34 mais aujourd'hui, c'est moi qui suis fière.
13:37 Fière de l'acteur, mais surtout fière de toi.
13:42 Et c'est avec une immense fierté
13:44 que nous te remettons la palme d'or d'honneur.
13:47 (Applaudissements)
13:50 -Une chose au monde dont je suis fier, vraiment, la seule,
13:54 c'est de ma carrière.
13:56 Et cette palme d'or, on me l'a offerte pour ma carrière
13:59 et pour rien d'autre.
14:01 C'est pour ça que je suis heureux, content et satisfait.
14:04 Pour moi, plus qu'une fin de carrière,
14:07 je pense que c'est une fin de vie.
14:10 (Bruits de la foule)
14:13 Ce soir, c'est un peu un hommage posthume...
14:16 (Rires)
14:18 Mais de mon vivant.
14:20 (Rires)
14:24 -Est-ce qu'il était extrêmement lucide à ce moment-là
14:27 ou il déconnait ? -Ah non, il déconne pas.
14:30 Mon père, il a un sixième sens, je crois.
14:33 Et on se dit beaucoup de choses sans se parler.
14:37 Je pense qu'on partage ça.
14:40 Et c'est fou, parce qu'il a fait son AVC deux semaines après.
14:44 Je me suis dit que c'est incroyable d'être lucide à ce point.
14:48 Je le trouve... C'est une montagne, cet homme.
14:51 Je le trouve fort et fragile à la fois.
14:54 Et il a un regard tellement lucide et tellement clair.
14:59 C'est beau, ce qu'il dit.
15:02 Et puis, tu te rends compte, il dit que c'est une fin de vie.
15:06 Parce que c'est la consécration ultime pour un acteur.
15:10 C'est une fierté absolue pour lui.
15:13 Je parle pour moi, mais pour moi,
15:16 j'ai trouvé ça incroyable qu'il soit...
15:19 ...apprécié à sa juste valeur.
15:22 Il a le caractère qu'il a.
15:25 Il dit des choses qui lui appartiennent,
15:28 qui peuvent choquer et que je partage pas.
15:31 Mais c'est un acteur incroyable.
15:34 J'ai gardé une vidéo de ce moment-là
15:37 où il fout le tapis rouge tout seul.
15:40 Il est majestueux.
15:43 Le commentateur dit qu'il appartient au cinéma français.
15:47 Mais il appartient tout entier au cinéma, à la France.
15:51 C'est un monument.
15:53 -Il insiste sur le fait qu'il veut qu'on retienne sa carrière.
15:57 -Non, c'est dommage.
15:59 C'est dommage.
16:01 Parce que c'est quelqu'un de pudique, de discret,
16:05 de voir sa vie privée, sa vie familiale...
16:09 Il est allé comme ça, jeté.
16:12 Parce que ça a été jeté.
16:15 La vie est vraiment violente.
16:18 Et ça a été fait d'une manière tellement violente.
16:22 Ça m'a heurtée, ça m'a traumatisée.
16:25 Parce que le monde est comme il est,
16:28 le monde va vite, tout le monde a quelque chose à dire.
16:32 Tu peux te taper des trucs d'inconnus,
16:35 tu sais même pas qui c'est.
16:38 Et là, en plus, les gens que tu connais
16:41 qui balancent des choses, je trouve ça triste.
16:44 Je pensais le monde violent, je le savais,
16:47 et j'essaye d'être...
16:49 Je suis quelqu'un de très positive,
16:52 qui voit toujours le bon chez les gens,
16:55 toujours un sens caché à quelque chose,
16:58 c'est quelque chose que j'essaie d'inculquer à mon fils.
17:02 Mais là, je comprends même pas le sens de ça pour l'instant.
17:06 Je trouve ça violent.
17:08 Parce qu'il y a pas d'autre mot.
17:11 Il y a des menaces de mort, moi, sur les réseaux,
17:14 avec tout ce qui se passe.
17:16 On sait où j'habite, on sait ce que je fais.
17:19 On suppose ce que je fais, dans quoi j'habite,
17:22 comment je vis.
17:24 C'est bien de poser ça comme ça.
17:27 Et puis, d'un autre côté, je reçois énormément de messages
17:30 tellement tendres et gentils,
17:32 de gens que je connais même pas,
17:34 que je remercie, parce que tu te rends compte
17:37 qu'il y a de l'amour encore dans le monde.
17:40 C'est ça, en France 2, chez Léa Salamé,
17:42 que manque le plus au monde, c'est des gens qui s'aiment.
17:45 Quand on est dans une violence comme ça,
17:47 c'est pas possible qu'il y ait de l'amour.
17:49 -On en parle juste après le récapitulatif de l'affaire.
17:52 -La dernière fois qu'on a vu le clan de l'on soudé,
17:55 c'était cet été, quand Anthony, Anoushka et Alain Fabien
17:58 ont porté plainte contre Hiromi Rollin.
18:00 Ils accusent alors celle qu'ils désignent comme la dame
18:03 de compagnie de l'acteur d'exercer une emprise néfaste sur lui.
18:06 -Abus de faiblesse, harcèlement moral,
18:08 abus de faiblesse, et surtout violence sur animal.
18:11 Enfin, surtout, non, mais violence sur animal aussi.
18:14 -Car depuis 2019 et l'AVC dont il a été victime,
18:17 Alain Delon est considérablement affaibli.
18:19 Mais à quel point ?
18:20 C'est justement ça qui est au coeur des derniers rebondissements.
18:23 Début janvier, Anthony Delon accuse Anoushka Delon
18:26 de manipuler leur père et de dissimuler des informations
18:29 sur son état de santé.
18:30 En cause, des tests cognitifs réalisés par Alain Delon
18:33 dont elle aurait caché l'existence à ses frères.
18:35 -Si elle nous les avait communiqués,
18:37 elle aurait dit "attention, regardez ce qui se passe.
18:39 "Il y a eu 5 tests qui ont été faits,
18:41 "il est en position de faiblesse, il faut le sortir de là."
18:44 -Depuis, tous s'accusent et se renvoient la balle
18:47 par médias interposés et sur les réseaux sociaux.
18:49 Alain Fabien, le benjamin de la famille,
18:51 dévoile un enregistrement sonore réalisé
18:53 à l'insu de sa sœur Anoushka, l'accusant lui aussi
18:56 d'instrumentaliser leur père et de profiter
18:58 de son état de santé fragile.
18:59 -Bah ouais, mais papa, il va peut-être falloir dire un truc.
19:02 Parce que là, tu es bloqué, il va se refermer sur toi.
19:05 -Ah ouais. -Et moi, je me démerde, quoi.
19:08 Je vais en prendre dans la gueule, quoi.
19:10 -Et depuis, une expertise médicale a été réalisée
19:13 sur Alain Delon afin d'évaluer son état de santé.
19:15 Mais elle est déjà contestée en raison de la présence d'Anoushka
19:18 au moment de l'examen.
19:19 -On a l'impression de parler de notre père
19:22 comme s'il était déjà mort. Vous vous rendez compte ?
19:24 -Moi, je suis la fille de mon père, je suis pas la fille d'un portefeuille.
19:26 -Car oui, même si tout semble les opposer,
19:28 les enfants Delon s'accordent sur un point,
19:30 cette querelle familiale n'a rien à voir avec l'héritage.
19:32 L'acteur ayant déjà pris ses dispositions,
19:34 50 % pour Anoushka, 25 % pour Anthony
19:37 et 25 % pour Alain Fabien.
19:38 Mais au milieu de tout ça, le plus silencieux reste Alain Delon
19:41 qui serait actuellement toujours dans sa propriété de douchie
19:43 en attendant le verdict de la justice.
19:45 -Question très simple, Anoushka Delon,
19:48 est-ce que ça pouvait pas se régler, loin des caméras, tout ça ?
19:51 -Ah bah, j'aurais préféré.
19:52 Je veux dire, ça, c'est des affaires...
19:54 Enfin, je veux dire, c'est des affaires, c'est des sujets privés, familiaux,
19:58 qui concernent 90 % des gens, je pense,
20:01 connus, pas connus, tout le monde a des problèmes de famille.
20:04 Et moi, je viens d'une famille, en tout cas, enfin,
20:07 mon père m'a inculqué vraiment une valeur très juste
20:12 de garder les choses privées privées.
20:14 Donc, de voir ça étaler comme ça, je comprends pas.
20:19 Bien sûr que c'est quelque chose qui aurait pu être réglé en privé,
20:22 c'est pas nouveau, hein.
20:24 Tout ce qui se dit, tout ce qui est supputé à mon sujet,
20:29 c'est pas... Ça date pas d'hier.
20:32 C'est des choses qui sont là depuis des mois et des années,
20:35 et c'est sous fond de ce que je te disais tout à l'heure,
20:37 que j'ai l'impression de traîner une culpabilité d'être la préférée depuis...
20:41 Bah, t'as dit, on a 26 ans d'écart avec Anthony,
20:44 donc, je sais pas, j'ai 33... Depuis 33 ans,
20:47 et 29 pour Alain Fabien,
20:49 où t'as l'impression que c'est des trucs qui ressortent tout le temps,
20:53 sauf que là, ça éclate de manière disproportionnée et fausse.
20:57 -Vous êtes pas passés des coups de fil entre vous ?
20:59 Ça a dû se régler qu'à travers des interviews interposées ?
21:02 -Ah, mais on se passait des coups de fil avant, tout ça,
21:05 qui était... Comment dire ?
21:09 Simple et qui concernait uniquement la santé de notre père.
21:12 Déjà, on se parlait pas beaucoup parce qu'on était d'accord sur rien.
21:15 Mais là, depuis là, c'est sûr qu'il y a plus aucun rapport.
21:19 -Est-ce que toi, t'as peur pour toi,
21:21 quand tu vois étaler les histoires d'héritage, la fortune ?
21:26 Surtout que là, on voit qu'il y a de plus en plus de vedettes
21:28 qui se font cambrioler. -Oui.
21:30 -Ça n'arrête pas ? -Non, moi, ça m'a mise en colère.
21:32 Ça m'a mise en colère parce qu'on me connaît pas,
21:35 parce que les gens savent pas que je suis une mère de famille,
21:38 que j'ai un petit garçon qui va bientôt avoir 4 ans,
21:40 qui est tout pour moi,
21:42 que des gens se font "home-jacker" chez eux partout, des artistes.
21:47 Donc, quand on commence à fantasmer sur où j'habite,
21:51 combien je gagne, ce qu'il y a dans mon appart,
21:53 qui est d'ailleurs pas le mien parce que c'est celui de mon père,
21:56 j'ai la chance d'habiter chez mon père,
21:59 ça m'a mise très en colère.
22:02 Parce qu'on est venu sonner jusque chez moi,
22:07 on est monté jusqu'à l'étage où j'habite,
22:10 des journalistes sont venus sonner à côté de la poussette
22:13 et du vélo de mon fils,
22:15 qu'on est venu me paparazzer en bas de chez moi, en Suisse,
22:19 avec la poussette et la doudoune de mon fils,
22:21 et heureusement, il était pas sur la photo,
22:23 parce que je sais pas ce que j'aurais fait.
22:25 Ça m'a mise hors de moi, ça m'a mise en colère,
22:28 ça m'a rendue triste, parce que j'ai pas l'habitude de ça,
22:31 que je suis quelqu'un qui ne s'étale pas,
22:33 qu'on connaît pas ma vie,
22:35 même mes frères connaissent pas ma vie,
22:36 tout ce qui se dit, c'est pas ma vie.
22:39 C'est quelque chose qui me révolte,
22:44 parce que le monde est dangereux, c'est ce que je disais tout à l'heure,
22:47 et moi, mon but principal dans ma vie maintenant de maman,
22:50 c'est de protéger mon fils.
22:52 Et là, on me met en position, et on le met en position de danger.
22:57 -Et Alain Delon ? -Oui.
22:59 -Est-ce qu'il assiste à ça ?
23:00 -Bien sûr qu'il assiste à ça, bien sûr qu'il est conscient de ça,
23:03 il est conscient qu'il a peut-être pas su réunir une famille,
23:07 et que les différents rapports qu'il a eus avec ses enfants,
23:12 ça éclate à la vue de tous aujourd'hui.
23:15 Et lui, ça le rend triste, ça l'énerve.
23:19 C'est pas un légume, mon papa, je suis désolée d'utiliser ce terme,
23:27 mais il regarde la télé, les journaux, il lit tous les Paris Matchs,
23:30 il voit tout.
23:32 Donc c'est pas quelque chose qui le rend heureux,
23:34 et moi, ça me rend malheureuse de le voir comme ça,
23:36 parce qu'avec la vie qu'il a eue, il mérite pas d'être affiché comme ça.
23:41 -Est-ce qu'on a l'impression, comme Alain Delon le dit quand il est à Cannes,
23:45 qu'on l'enterre en public ?
23:46 -Oui, mais en fait, on a déjà l'impression qu'il est mort.
23:49 C'est ça qui m'attriste.
23:52 C'est que t'as l'impression qu'on parle d'héritage,
23:56 on parle d'argent, on parle de fortune, on parle de où il veut être enterré,
23:59 on parle de tout un tas de choses que les gens savent déjà,
24:02 mais t'as l'impression qu'on parle de quelqu'un qui est déjà décédé
24:05 alors qu'il est là, qu'on passe du bon temps avec lui,
24:08 et que... Ouais, c'est ça.
24:10 -Peu de gens connaissent Anoushka Delon.
24:13 Nous, on a enquêté, on est chez Clique,
24:15 alors on allait faire un tour sur les réseaux, c'est le Clique sur.
24:18 On a cliqué sur vous, Anoushka Delon,
24:25 et sur vos réseaux, on a direct vu l'actrice.
24:27 Une actrice qui s'entraîne avec son compagnon à reproduire des sketches de un gars et une fille.
24:31 Bon, y a eu tellement d'épisodes qu'on ne sait pas exactement lequel c'est.
24:33 Sorry.
24:34 -Vous êtes d'accord avec moi pour dire que l'honnêteté, c'est la base du couple ?
24:37 -Une actrice qui vit la grande vie et nous dévoile sa morning routine.
24:42 -Bonjour ! Bienvenue au Murice, dans ma chambre.
24:45 -Dans mon rituel, j'applique toujours le Prime Renewing Pack en premier.
24:48 -Et pour être au top dans chacune de vos performances,
24:50 le sport rythme votre vie, avec la pratique de la boxe
24:53 et la pratique de la hache, en mode "Charlingles" dans "La Petite Maison dans la Prairie".
24:56 Et sur vos réseaux, vous partagez aussi vos voyages,
24:58 avec des photos bien typiques.
25:00 Vous faites aussi la promotion des Maldives, avec une chanson en mode "Géo".
25:03 -C'est au Maldives que la vie est belle, la la la la.
25:06 C'est au Maldives qu'il y a du soleil, la la la la.
25:10 -C'est gênant. -C'est gênant.
25:12 -Bon, depuis, les Maldives vous ont interdit l'accès sur le territoire.
25:14 Alors, au risque de apprendre à certains, vous êtes la fille d'Alain Delon.
25:18 -Non, c'est pas vrai !
25:20 -Ce qui donne une certaine valeur à vos autographes.
25:22 Mais vous avez su rester modeste, puisque vous vivez dans un ascenseur.
25:25 Un père protecteur toujours là pour vous, dont vous êtes proche,
25:28 qui vous rassure quand vous vous posez en détente à côté d'un lion.
25:31 C'est aussi lui qui calme les journalistes, pour que vous preniez la parole.
25:34 -Alors...
25:36 -Mais c'est aussi lui qui vous coupe la parole en plein milieu d'un discours que vous faites sur lui.
25:40 -Je suis chance de t'avoir.
25:42 -Je vais pas, je vais pas suivre, je vais pas suivre.
25:45 -Ouais, bah en fait, Alain Delon, c'est un papa comme tous les autres.
25:47 En hommage sur vos réseaux, vous avez fait le remake de "La Piscine".
25:50 Pour aujourd'hui, faire le voyage en pyjama.
25:52 Donc on se demande, à quand un crossover, le voyage dans la piscine en pyjama ?
25:56 -Hé hé hé hé !
25:58 C'est conforme à la réalité, les réseaux ?
26:00 Non, pas toujours.
26:02 Enfin après, c'est conforme à la réalité, dans le sens où j'essaie de pas afficher ma vie privée,
26:08 mais faut le prendre comme un outil pour le travail ou pour déconner.
26:12 -Il y a un autre job qu'on connaît très peu, c'est celui de chef d'entreprise.
26:15 Est-ce que tu peux nous raconter ?
26:17 -En fait, moi je suis vice-présidente de la société de mon papa en Suisse.
26:21 Il m'a demandé, il y a 7 ans maintenant, de venir travailler pour lui,
26:26 de m'en occuper parce que c'est quelque chose qu'il pouvait plus faire,
26:29 qu'il avait plus envie de faire.
26:31 Moi à ce moment-là, ça tombait bien, j'avais envie de quitter Paris.
26:34 J'avais envie de faire un enfant.
26:36 J'avais pas envie de le faire ici.
26:38 J'avais envie de continuer de faire mon travail d'actrice,
26:41 mais de un peu me mettre au calme.
26:44 Et en fait, c'est une société qui gère sa marque.
26:48 Il a une marque depuis les années 80, qui est exportée en Asie.
26:52 -Très connue au Japon. -Exactement.
26:54 Et ils font de très jolies choses.
26:56 Moi, il y a quelque chose que j'aime beaucoup de ce qu'ils font,
26:59 c'est du mobilier.
27:00 On connaît moins ça, parce que tout le monde parle des cigarettes,
27:03 d'ailleurs, qu'on ne fait plus depuis longtemps, ou des parfums.
27:06 Mais il y a du mobilier, des vêtements, ce genre de choses.
27:09 Et c'est intéressant.
27:11 C'est intéressant et c'est dur, parce que, comme dans beaucoup de milieux,
27:14 c'est un milieu très masculin, il y a toujours beaucoup de machisme,
27:17 et de se retrouver à gérer ça, à gérer une image,
27:22 c'est ce que j'essaye de faire au mieux.
27:26 En fait, il m'a donné sa confiance et j'essaye de l'honorer.
27:30 -Anoushka.
27:31 de la recherche.
27:33 Merci à tous !

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