SMART BOURSE - Incertitudes politiques et fondamentaux

  • il y a 2 mois
Mercredi 3 juillet 2024, SMART BOURSE reçoit Éric Venet (Directeur de la gestion, Montbleu Finance) , Olivier de Berranger (Directeur Général, La Financière de l'Echiquier) et David Kalfon (CEO, Sanso Investment Solutions)

Category

🗞
News
Transcript
00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13Olivier de Bérenger est avec nous, le directeur général de la financière de l'échiquier.
00:16Bonsoir Olivier.
00:17Bonsoir Grégoire.
00:18David Calfon nous accompagne également.
00:20Bonsoir David.
00:21Bonsoir.
00:22Vous êtes le président de Sanso IS et à nos côtés également Eric Venet.
00:24Bonsoir Eric.
00:25Bonsoir Eric.
00:26Ravi de vous retrouver.
00:27Vous êtes directeur de la gestion de Montbleu Finance.
00:29On suit le spread entre la France et l'Allemagne.
00:31On peut regarder le spread entre la France et certains pays périphériques également
00:35comme l'Italie.
00:36La situation à ce stade entre deux tours semble se stabiliser de ce point de vue-là.
00:4170 points de base entre la France et l'Allemagne pour le spread de 10 ans.
00:44Olivier, qu'est-ce qui est intégré, qu'est-ce qui ne l'est pas à ce stade par les marchés
00:49concernant à la fois la gouvernance politique de la France demain et les scénarios potentiels
00:56encore devant nous.
00:58Et puis également en termes de croissance, en termes de trajectoire des finances publiques
01:03qui sont aussi des déterminants fondamentaux pour les obligataires.
01:07Pour l'instant effectivement il y a un petit soulagement sur les marchés de taux.
01:11On était monté vendredi avant le premier tour jusqu'à 85.
01:15On a fait un petit tour à 66, 67 ce matin.
01:18Donc on a quand même enlevé une couche de stress.
01:22La raison fondamentale c'est qu'il semble exclu qu'il y ait une majorité du RN à l'Assemblée nationale.
01:28Et de toute façon les termes sont un petit peu galvaudés parce que quand on dit majorité RN
01:34c'est majorité des candidats investis par le RN.
01:37Et si on regarde dans le détail les candidats qui ont l'étiquette RN au premier tour,
01:43il y avait 63 candidats issus de LR qui étaient investis par Éric Ciotti,
01:49qu'on peut appeler les Ciottistes.
01:51Sur ces 63 candidats il y en a 60 au deuxième tour, ce qui est quand même pas négligeable.
01:55Et sur ces 60 au deuxième tour il y a 38 en tête dont au moins 20-25 semblent pouvoir s'y enfiler.
02:01Les reports théoriques l'emportaient assez facilement.
02:05Et ce sera important parce que vous savez que pour avoir un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale
02:09il faut 15 députés.
02:11Donc si les LR, RN, Ciottistes arrivent à avoir plus de 15 députés,
02:17la situation est pas du tout la même que même une majorité relative du RN,
02:22enfin de seuls candidats RN.
02:24Donc tout ça a détendu un peu le marché depuis les résultats.
02:29L'autre possibilité étant une vaste alliance...
02:32Un point important Olivier, il y avait une vraie prime de risque, j'entends,
02:37dans un scénario de majorité absolue RN et associée.
02:41Alors la prime de risque avant le premier tour,
02:46c'était NFP ou RN.
02:48Évacué depuis l'indic.
02:50On a enlevé on peut dire une quinzaine de BP par l'évacuation de la possibilité que le NFP soit 100% au pouvoir.
02:58Et là il y a une autre partie qui est en train d'être enlevée sur le thème
03:02de toute façon il n'y a aucune configuration dans laquelle des candidats RN pur RN
03:08puissent avoir la majorité à l'Assemblée nationale.
03:10Donc ça détend un petit peu le marché même si ça ne résout absolument rien.
03:15Parce que les gouvernements techniques ou les absences de majorité dont on parle depuis quelques jours,
03:21ça voudrait dire qu'il n'y aura aucun effet sur la résorption des déficits budgétaires
03:27et aucune mesure fondamentale pour s'attaquer à la dette.
03:30Donc tôt ou tard il y aura forcément une difficulté.
03:33Mais à court terme ça écarte le résultat de dimanche soir prochain qui soit dramatique.
03:40Et d'ailleurs ça se voit même dans la volatilité.
03:43La volatilité qu'on avait avant le premier tour elle était assez bien priceée
03:47puisque sur le CAC on était autour de 25-30% de volatilité sur le week-end.
03:52Ce qui veut dire qu'on s'attendait à une variation à la hausse ou à la baisse autour de 2-2,5%.
03:57C'est exactement ce qu'on a eu à l'ouverture.
03:59Là si vous regardez ce qu'on a comme volatilité sur le résultat de dimanche
04:03on est entre une variation du marché entre 1 et 1,5%.
04:07Je ne vais pas dire que la poussière retombe
04:10mais en tout cas l'anxiété est moins paroxysmique qu'elle ne pouvait être il y a 10 jours.
04:15À quelle vitesse est-ce que le marché obligataire va passer à l'étape suivante ?
04:18C'est-à-dire se focaliser sur la question de la croissance,
04:21sur la question de la trajectoire des finances publiques françaises
04:24qui était déjà un gros morceau en tant que tel depuis plusieurs semaines voire plusieurs mois ?
04:28De toute façon on est en procédure d'avertissement comme d'habitude ou comme toujours en tout cas.
04:33Donc ça c'était déjà le cas avant.
04:36Et puis ce sera un petit peu qui sera le premier ministre ?
04:40Comment il s'organisera ? Avec quelle majorité ?
04:43Et là je reviens sur les 60 candidats siotistes du deuxième tour.
04:47Eux ils ne sont pas pour la retraite à 60 ans.
04:49Ils ne sont pas non plus pour la retraite à 62 ans.
04:51Je vous rappelle qu'ils n'ont pas voté la réforme Macron parce qu'il la trouvait trop light.
04:55Pas assez dur.
04:57Ils ne sont pas pour l'augmentation du SMIC.
05:00Ils ne sont pas pour tous ces genres de mesures qui sont portant dans le programme commun si je puis dire.
05:06Donc là c'est comment le gouvernement éventuellement s'organisera
05:10qui donnera le ton.
05:12Mais je dirais qu'on a acheté un petit peu de temps.
05:15Au moins jusqu'à la loi de finances de septembre.
05:18Si jamais il y a un gouvernement qui se forme et qu'on est capable de former une loi de finances.
05:22Vos commentaires, vos réactions sur cette dimension politique.
05:26Alors là spécifiquement française aujourd'hui.
05:29Et la manière dont les marchés y réagissent aujourd'hui David ?
05:33Ce qui est sûr en tous les cas c'est qu'on ne reviendra pas de sitôt
05:37au spread qu'on avait avant.
05:39Il faut garder en tête la séquence.
05:41Historiquement on était plutôt à 20 points de base de spread OAT bount.
05:45Ça c'était quand tout allait bien.
05:47On est passé de 20 à 40 sur la prise en compte de la dégradation des comptes publics.
05:51On a fait la séquence 40-80-80.
05:55Tout à fait probable que quelle que soit l'issue de ces élections on rentre dans un régime
05:59qui nous maintienne autour de 60 points de base si tout va bien.
06:03Avec possibilité d'exagération.
06:05Il y a quelque chose structurellement qui a changé dans le statut
06:09de l'OAT par rapport aux autres dans le marché publicitaire.
06:13C'était un pays qui était considéré comme stable
06:19avec un gouvernement qui avait ses travers etc.
06:24Un gouvernement pour l'économie considéré comme pro-business
06:28avec une fiscalité qui avait un semblant de stabilité et d'engagement là-dessus.
06:32Tout cela a volé en éclat.
06:34Puisque de toutes les manières, quelle que soit...
06:38Et ça compensait d'ailleurs la faiblesse qu'on pouvait avoir sur l'aspect finance public stricto sensu.
06:42Tout à fait. Et on voyait bien d'ailleurs récemment
06:46dans le phénomène Choose France
06:51Jimmy Dimon, le président...
06:53Patron de J.P. Morgan
06:55Il avait quand même fait un éloge incroyable
06:57du président de la République en disant
06:59c'est merveilleux tout ce que vous avez fait
07:01on est là, on soutient, on investit etc.
07:03Je ne suis pas sûr qu'on refasse l'exercice dans deux semaines
07:07je ne suis pas sûr qu'il y ait le même enthousiasme.
07:09Et donc il va y avoir un temps d'arrêt
07:13ne serait-ce que pour voir comment on sort de cette situation là.
07:17On ne dit pas que ça va être catastrophique mais on dit juste
07:20qu'il faut qu'on y voit plus clair. Et il y a donc une prime d'incertitude
07:24de manque de visibilité encore une fois sur les marchés
07:26ce qu'on aime c'est la visibilité.
07:28Et là, très clairement, il n'y en a plus.
07:30Donc c'est vraiment ça le sujet.
07:32Le marché aime bien se rassurer avec des parallèles historiques
07:35c'est vrai que dans l'histoire européenne
07:37des situations politiques compliquées, il y en a eu plusieurs.
07:39On parle de Mélanie en Italie
07:43Orban en Hongrie
07:47on voit d'ailleurs que peut-être au Parlement européen
07:49est en train de basculer d'un groupe à l'autre
07:51pour rejoindre la nouvelle alliance
07:53menée par Victor Orban
07:55des ultraconservateurs, si je puis dire.
07:57Il y a eu l'épisode Truss évidemment au Royaume-Uni
07:59donc c'est 44 jours
08:01et une crise de marché quand même assez sévère.
08:03Mélanie, je disais,
08:05ça s'est plutôt fait en douceur
08:07d'une certaine manière
08:09comparé à ce que l'Italie a pu connaître pendant la crise Swann.
08:11Il y a un parallèle qui convient à la France
08:15où tout est spécifique
08:17tout est sur mesure
08:19pour chaque pays.
08:21Il y a eu la Grèce aussi, bien sûr.
08:23Je remonte à la Grèce de Tsipras
08:25c'est des portes qui claquent
08:27des référendums, etc.
08:29Je ne pense pas qu'il y ait un parallèle très clair à faire.
08:31En revanche, il y a un point commun dans tout ça.
08:33C'est que
08:35à la fin, il y a eu un rappel à l'ordre.
08:37Donc en Grèce
08:39à la fin, ça se termine avec le FMI
08:41L'Istrus, c'est une augmentation
08:43on ne parle pas de
08:4540, 60, 80 points
08:47250 points de base de hausse
08:49c'est les fonds de pension qui appellent en disant
08:51nous c'est fini, on saute.
08:53Il y a toujours un rappel
08:55à l'ordre des marchés
08:57qui peut servir de toutes les manières
08:59de garde-fou.
09:01Et Mélanie, il n'y a pas eu tout ça.
09:03Pourquoi ? Parce qu'elle a totalement dilué
09:05son programme économique.
09:08Elle a tout de suite évalué
09:10je pense que c'est la responsabilité du pouvoir
09:13quand on prend les clés
09:15et qu'on commence à regarder un petit peu
09:17ce qu'il y a sous le capot, etc.
09:19On se dit bon ok, je vais changer mon discours.
09:21Et elle a eu un discours beaucoup plus pro-européen
09:23que ce qu'elle avait pu avoir par le passé.
09:25Et c'est ça qui l'a sauvé.
09:27Mais je pense qu'elle n'aurait pas eu la tête
09:29Avec 200 milliards de fonds NextGen EU
09:31qui sont attribués à l'Italie
09:33et qui sont quand même une manne européenne
09:35suffisamment intéressante
09:37pour ne pas se couper totalement
09:39de Bruxelles et de la Commission.
09:41Non mais ça joue beaucoup !
09:43Ça c'est un levier que l'Europe n'a pas tellement sur la France.
09:45C'est vrai, c'est vrai.
09:47Mais encore une fois
09:49je pense qu'une situation
09:51où à la prochaine émission
09:53d'OAT, il n'y a plus personne
09:55qui se présente et puis on se retrouve
09:57à devoir payer son point de base
09:59de plus, je suis sûr que
10:01quel que soit le gouvernement en place
10:03il y a quelqu'un qui va faire l'addition
10:05et qui va vite aller expliquer
10:07que ce n'est pas le bon chemin.
10:09Donc, j'ai envie de dire
10:11je ne dis pas que c'est rassurant
10:13mais en tous les cas, je pense que de toutes les manières
10:15quels que soient les écarts
10:17qui sont faits, à un moment donné
10:19il y a un rappel à l'ordre parce qu'il y a une réalité économique
10:21et cette réalité économique
10:23c'est que, quelque part, il faut
10:25faire tourner le pays, il faut
10:27payer les fonctionnaires, il faut payer un certain nombre de choses
10:29et on ne peut pas
10:31faire n'importe quoi.
10:33Le marché se rassure avec des garde-fous
10:35disciplinaires qui semblent suffisamment
10:37solides pour
10:39encadrer, j'allais dire, la France
10:41dans sa nouvelle gouvernance politique.
10:43Eric ? Je pense que les garde-fous
10:45sont là. Après, il y a eu 70
10:47points de...
10:49Je pense que c'est pas très
10:51cher payé, en fait, les substantes de spread.
10:53Le marché va aller
10:55plus loin parce que
10:57ce qu'on n'a pas bien vu
10:59c'est que, pour moi, le problème n'est pas institutionnel, il est que
11:01dans la trajectoire de croissance
11:03ça change tout.
11:05Effectivement, vous disiez, on était dans une
11:07business friendly,
11:09il y avait quelque chose,
11:11on a tiré les capitaux,
11:13là, on va être
11:15à l'arrêt
11:17pendant un petit moment, quand même, y compris la consommation
11:19parce que je pense que...
11:21Y compris dans le cadre d'une majorité relative
11:23qui ne verrait pas forcément Jordan Bardella
11:25arriver à Matignon et qui
11:27donnerait l'idée d'une France ingouvernable.
11:29De toute façon, il faudra du temps
11:31pour voir que ça marche.
11:33C'est le meilleur des scénarios, mais il faudra
11:35au moins trois mois pour
11:37attendre que, d'un côté,
11:39M. Mélenchon râle un peu, que ça ne fasse pas
11:41tanguer, et de l'autre côté...
11:43Pour que ça soit à peu près solide, il faudra un certain temps.
11:45La dynamique de croissance
11:47que l'on avait depuis trois mois,
11:49notamment en France,
11:51elle s'arrête, et du coup
11:53se pose un problème de déficit.
11:57Et de recettes fiscales.
11:59Et donc, ça peut
12:01arriver un peu plus vite.
12:03Maintenant, il faudrait peut-être...
12:05Donc le premier garde-fou, oui, ça va être
12:07le spread, ça va être le marché, effectivement.
12:09Mais pour moi, d'abord,
12:11c'est le minimum maintenant pour en descendre un peu en dessous.
12:13À moins que
12:15on trouve la recette miracle
12:17d'un accord à l'Assemblée.
12:19Ce qu'on n'a jamais su faire,
12:21mais pourquoi pas.
12:23Que l'Allemagne se mette à y mettre massivement de la dette.
12:25Je ne sais pas, pour
12:27financer de quelconques projets,
12:29mais je...
12:31Pardon.
12:33Vas-y, fini Eric.
12:35Oui, on ne reviendra pas en dessous.
12:37D'accord.
12:39Mais 70, c'est pas...
12:41D'accord. C'est très asymétrique
12:43pour vous, de ce point de vue-là.
12:47Ce qui m'a frappé avec les Allemands,
12:49c'est que tout de suite, ils sont déjà montés au créneau
12:51en disant que la BCE n'avait pas intérêt
12:53à acheter des OAT
12:55pour essayer de calmer le jeu tout de suite.
12:57Ils étaient pas du tout...
12:59Ils étaient déjà très vigilants sur le côté...
13:01Oui.
13:03C'est une sortie qui a fait réagir,
13:05d'ailleurs, parce que l'indépendance,
13:07ça marche dans les deux sens.
13:09C'est pas non plus aux Allemands de dire à la BCE
13:11ce qu'elle a à faire de ce point de vue-là.
13:15D'ailleurs, quel serait le rôle de la BCE ?
13:17Quel peut être le rôle de la BCE dans cette affaire ?
13:19Est-ce qu'il y a un rôle
13:21pour la BCE, aujourd'hui, vis-à-vis de la France ?
13:23Je ne pense pas qu'elle utilise
13:25les outils d'antifragmentation
13:27si on fait n'importe quoi sur le budget français.
13:29Je pense que ce ne sera pas le cas.
13:31Mais je crois quand même
13:33que ça renforce le scénario
13:35de baisse des taux courts plus rapide que prévu.
13:37Pour deux raisons.
13:39La première raison que vient d'évoquer Eric,
13:41c'est que la deuxième économie
13:43de la zone euro, d'une manière ou d'une autre,
13:45ça va freiner plus fort que ce à quoi
13:47on s'attendait.
13:49Ça va ralentir plus fort que ce à quoi
13:51on s'attendait.
13:53Le président de la fédération des PME, ce matin,
13:55disait qu'on avait perdu un trimestre de consense.
13:57Il exagère sûrement. On n'a pas perdu
13:59un trimestre en 15 jours, mais
14:01quand même.
14:03De manière anecdotique, si vous regardez
14:05tous les chiffres de démarrage
14:07des soldes, c'est catastrophique.
14:09Alors qu'on a un taux d'épargne
14:11en France et en zone euro
14:13qui est largement supérieur au moyen historique.
14:15On regarde souvent le
14:17taux d'épargne en fonction des revenus, mais c'est plus intéressant
14:19de le regarder en stock, en fonction du PIB.
14:21En Europe, on a 8% du PIB d'épargne.
14:23Aux Etats-Unis, c'est à peine 2.
14:25C'est-à-dire qu'à tout moment, si les gens ont confiance,
14:27on peut injecter beaucoup de croissance.
14:29Donc là, ça va s'arrêter.
14:31Ça renforce le
14:33scénario de baisse des taux
14:35de la BCE, et en plus,
14:37c'est plus habile, pour revenir à ce que disait
14:39David, c'est plus habile d'aider
14:41un gouvernement français qui est un peu
14:43dans la panade en baissant les taux courts,
14:45plutôt que d'utiliser des outils
14:47anti-fragmentation, pour lesquels
14:49l'Industbank va vous dire tout de suite.
14:51Oui, ça se retrouve à demain.
14:53Pour moi, ça renforce
14:55le scénario de baisse
14:57des taux en zone euro.
14:59L'inflation le permettrait ?
15:01Le dernier chiffre,
15:03ça va.
15:05C'est raisonnable.
15:07C'est toujours pareil, on est à 4,25.
15:09On a de la poudre
15:11pour baisser les taux. Il ne s'agit pas
15:13de les remettre à 0 ou 2%
15:15comme avant, mais on peut sûrement faire
15:17100 BP de baisse des taux
15:19dans les 6 mois qui viennent, sans que ça remette en cause
15:21la stabilité monétaire de la zone.
15:23Et ça aidera notamment la France.
15:25Au passage, je ne sais pas,
15:27sur le Royaume-Uni, vous avez suivi
15:29un peu, ça vous intéresse, 8 ans après le Brexit,
15:31de voir le Labour,
15:33ce n'est plus le Labour de Corbyn,
15:35ce n'est pas non plus le New Labour de Tony Blair,
15:37c'est le Labour de Kiersermeyer,
15:39c'est ça, c'est le Labour 2024.
15:41En tous les cas, c'est plus modéré.
15:43Oui, ça a pris 8 ans.
15:45On est passé par
15:47Boris Johnson,
15:49Truss, etc. Il y a eu un pic
15:51populiste
15:53au Royaume-Uni, mais qui semble se détendre
15:55un peu aujourd'hui. D'accord avec ça,
15:57David ?
15:59C'est intéressant parce que
16:01ça m'a fait sourire, j'ai reçu ce matin
16:03de la part d'un intermédiaire de marché
16:05tout un papier en expliquant
16:07que ça y est, le marché UK
16:09c'était le marché britannique.
16:11C'était la nouvelle Suisse.
16:13C'était le nouvel endroit
16:15où on pouvait finalement investir en étant
16:17tranquille. Voilà, c'était l'endroit
16:19où on était serein et où il n'y avait
16:21plus de problèmes. En plus, le marché avait
16:23sous-performé depuis des années, ce n'est pas cher.
16:25Et il y en avait deux pages.
16:27Sur le côté, ça y est, maintenant
16:29vous pouvez revenir sur le marché anglais.
16:31Mais c'est...
16:33Et on lit ça, ça ring a belle ?
16:35Ça interpelle
16:37en se disant, tiens,
16:39il y a peut-être une prime qui va
16:41là aussi disparaître ?
16:43Encore une fois,
16:45un pays où on sent que c'est à peu près
16:47calme et on ne va pas avoir tout d'un coup...
16:49On ne va pas se réveiller le lendemain avec une surprise
16:51qui vient de nulle part avec un...
16:53Encore une fois, c'est la prime
16:55à...
16:57Il y a toujours une prime à la visibilité
16:59et à la clarté
17:01des choses.
17:03Les visibilités, dans le pas grand-chose,
17:05ça leur a coûté quand même 170 milliards
17:07leur Brexit.
17:09Ah oui, on est bien d'accord.
17:11C'est 8 ans, effectivement.
17:13Ah non, mais bien sûr.
17:15La thèse qu'on soit à un point bas
17:17est quand même crédible au Royaume-Uni.
17:19Les valeaux ont quand même été très décotés.
17:21Les flux internationaux se sont détournés
17:23depuis le Brexit du marché anglais.
17:25Donc, c'est vrai que je pense
17:27que vu d'un fonds de pension californien,
17:29vendre de la France pour acheter du UK
17:31ça paraît complètement idiot.
17:33Dans le concours de beauté des marchés, effectivement,
17:35la France est un peu moins
17:37en beauté, mais d'autres pays sont peut-être
17:39en train de retrouver un peu plus
17:41d'intérêt. Ça nous amène à dire aussi
17:43un mot de la politique américaine
17:45et de ses conséquences sur le plan
17:47de l'investissement, sur le plan des marchés.
17:49Il semble quand même
17:51que là, le scénario Trump
17:53ait pris au moins un avantage
17:55important, voire peut-être décisif
17:57pour le 5 novembre.
17:59Oui, ça a l'air,
18:01comme dirait l'autre.
18:03Donc, c'est bien sur la base de cette idée-là
18:05de réfléchir aujourd'hui en tant qu'investisseur.
18:07C'est marrant ces rassurances. Tout de suite, on s'est dit
18:09que c'est bon parce que
18:11Trump va lâcher les chevaux,
18:13va injecter,
18:15c'est bon pour le business,
18:17les taux longs
18:19vont remonter, puisque de toute façon,
18:21et puis la Fed
18:23est là si jamais
18:25ça part un peu en vrille. Donc, c'est le meilleur
18:27des scénarios.
18:29Oui.
18:31Oui.
18:33Oui.
18:35Donc, on voit un peu
18:37plus clair qu'il n'y a qu'un jour.
18:39Globalement, il a l'air de...
18:41La grande différence avec 2016, c'est quand même que là,
18:43tout le monde regarde un peu plus le niveau d'endettement des
18:45Etats-Unis, chaque émission de Treasuries
18:47est quand même scrutée d'un peu plus près,
18:49etc. C'était moins le cas
18:51en 2016.
18:53Oui, on est rassuré parce qu'on a
18:55vu Trump 1, donc on voit à peu près ce que
18:57sera Trump 2, mais de côté,
18:59il revient et
19:01il a la carte blanche pour tout faire.
19:03Y compris tout ce qu'il veut,
19:05puisqu'il est immunisé.
19:07Il a l'immunité, donc...
19:09Oui.
19:11Je ne suis pas sûr que...
19:13Visiblement, là, il y a quand même un momentum,
19:15y compris pour le renouvellement
19:17de la Chambre et d'un tiers du Sénat,
19:19qui vont plutôt en faveur des Républicains.
19:21Ça peut s'annoncer comme une vague rouge
19:23totale de la présidence
19:25à l'ensemble du Congrès.
19:27Oui, mais ça,
19:29ça me donne quoi
19:31par rapport
19:33au marché financier ?
19:35C'est la question.
19:37Oui, oui, oui.
19:39On a la visibilité, plus d'inflation,
19:41les taux longs ne sont pas prêts
19:43de redescendre.
19:45Et les baisses du taux
19:47pour 2025, on peut les attendre.
19:49Oui, ça auberge le calendrier
19:512025 pour la réserve fédérale américaine.
19:53Olivier, oui, d'accord avec ça.
19:55Je ne sais pas, Trump...
19:57Une anecdote, juste avant de venir,
19:59je consultais mon site de pari favori
20:01sur les élections,
20:03qui s'appelle Election Betting Odds,
20:05et Kamala Harris vient de passer devant Joe Biden
20:07la probabilité d'être la prochaine président
20:09des États-Unis.
20:11Donc, on sait que,
20:13je ne me rappelle plus exactement la date,
20:15mais c'est dans la deuxième quinzaine d'août
20:17que le Parti démocrate doit finir
20:19de donner l'investiture définitive
20:21à son candidat.
20:23Je pense que jusque-là, ça va être secoué.
20:25Après, pour les marchés, je suis assez d'accord
20:27avec Eric, il n'y a pas grande conclusion
20:29à en tirer, à part les marchés de taux
20:31et la remise en cause des baisses
20:33de la Fed en 2025.
20:35Et qu'est-ce que ça va faire de la concentration ?
20:37C'est quand même ça, plutôt, pour moi,
20:39le vrai sujet. On le sait tous,
20:41on a les dix premières valeurs du S&P 500
20:43qui font 35% de l'indice,
20:45mais qui ne font que 23% des résultats.
20:47C'est quand même un écart
20:49qui commence à être un peu tendu.
20:51Donc, quels vont être
20:53les actes de l'administration
20:55Trump, s'il y a une administration Trump ?
20:57Contre eux, ces dix grosses valeurs
20:59qui trustent
21:01pas mal de segments de la technologie,
21:03c'est difficile à dire. Je vous rappelle que
21:05quand il y a eu l'élection de Biden, on s'était dit
21:07qu'il va peut-être s'attaquer au monopole,
21:09il va peut-être être un peu plus dur.
21:11Il ne s'est rien passé.
21:13Je pense que Trump est tellement imprévisible
21:15que, pourquoi pas, quelque chose
21:17qui vienne fissurer
21:19cette dominance
21:21des dix plus grosses valeurs américaines.
21:23Le contre-argument étant toujours de dire que
21:25si l'objectif prioritaire des Etats-Unis
21:27est d'empêcher la Chine
21:29d'être la première économie mondiale,
21:31il n'y a aucune
21:33justification à affaiblir trop
21:35ces géants technologiques.
21:37Tout à fait, sauf que l'écart entre
21:39la Chine et les Etats-Unis,
21:41notamment à cause de la baisse de la devine chinoise
21:43et le maintien d'un dollar
21:45plutôt fort, fait que
21:47en quelques années,
21:49alors qu'ils étaient sur le point de se rejoindre,
21:51le spread,
21:53puisqu'on parle de spread aujourd'hui,
21:55il commence à être bien plus large qu'avant.
21:57Avec cette longueur d'avance, les Etats-Unis ont un peu
21:59de marge de manoeuvre, vous dites, pour
22:01re-régler
22:03la situation et l'environnement
22:05des grands groupes américains.
22:07Ce qui est certain, c'est qu'on aura un peu plus de complications
22:09dans la géopolitique,
22:11parce que ça sera encore un peu plus
22:13contre la Chine, et donc
22:15relocalisation par grands groupes,
22:17grandes masses,
22:19Etats-Unis, Europe, et puis Chine.
22:21Du côté du commerce extérieur,
22:23il n'y a pas grand-chose à attendre
22:27sur le mobilité extérieure.
22:29Un peu moins de croissance,
22:31un peu plus de recentrage
22:33sur la consommation intérieure.
22:37De toute façon, c'est inflationniste.
22:39Moins de globalisation.
22:41Et la Chine restera
22:43ininvestissable pour les investisseurs américains.
22:45Ce qui est quand même...
22:47Ce qui n'était pas forcément
22:49le scénario central,
22:51si Biden était réélu.
22:53Bon.
22:55La Fed va pouvoir baisser ses taux dès le mois de septembre ?
22:57En attendant
22:59de savoir
23:01ce qu'il se passera le 5 ans ?
23:03Est-ce qu'ils ont
23:05une fenêtre de tir qui va le permettre
23:07à la lecture, en tout cas,
23:09des dernières années qu'on a pu avoir ?
23:11Oui, je pense que là, et les chiffres d'inflation,
23:13et les chiffres d'emploi...
23:15Si on pouvait avoir un mauvais non-farm payroll
23:17vendredi, et des early earnings
23:19qui sont dans ce
23:21à quoi s'attend la Fed,
23:23oui, je pense que septembre,
23:25c'est tout à fait possible.
23:27Et puis une deuxième en décembre.
23:29C'est le scénario central.
23:31C'est plus, comme on disait tout à l'heure,
23:33le chemin 2025 qui,
23:35selon les résultats de l'élection,
23:37et les majorités ou non au Congrès
23:39et au Sénat,
23:41pourraient remettre en cause
23:43ces quatre baisses. Mais là, franchement,
23:45on voit que le secteur des services,
23:47qui était un secteur qui maintenait
23:49notamment dans les prix
23:51et dans les salaires
23:53des augmentations au-dessus
23:55de ce à quoi
23:57veut la Fed, c'est en train de se calmer.
23:59On a des ISM qui sont moins
24:01fringants qu'avant.
24:03On voit que dans les
24:05enquêtes d'emploi, dans les services,
24:07sur les intentions d'embauche,
24:09c'est quand même en train de ralentir.
24:11C'est pas l'effondrement, mais c'est en train de ralentir.
24:13Et c'est la même chose en zone euro.
24:15C'est les services qui posent problème.
24:17Les produits manufacturiers, tout ça est revenu...
24:19C'est en déflation.
24:21Donc oui, il y a un chemin
24:23pour baisser les taux en septembre et en décembre.
24:25Et ce qui empêcherait la Fed de baisser
24:27peut-être autant qu'elle le souhaite ou qu'elle le projette
24:29aujourd'hui, c'est en 2025.
24:31C'est parce qu'une administration Trump
24:33remettrait de la croissance
24:35et de l'inflation, ou est-ce que ce serait
24:37avant tout de l'inflation
24:39avec un régime de croissance
24:41peut-être un peu plus médiocre ?
24:43Enfin, l'idée d'une stagflation qui serait peut-être
24:45bloquant pour la réserve fédérale américaine.
24:47Peut-être un petit peu des deux, notamment
24:49si les prix de l'énergie...
24:51Là, les prix de l'énergie ont rebondi quand même
24:53depuis quelques semaines.
24:55C'est ça qui ferait que la Fed
24:57serait empêchée de baisser
24:59ses taux. Et n'oublions pas la géopolitique.
25:01C'est-à-dire que si c'est Trump
25:03qui prend les
25:05rênes de la Maison-Blanche, qu'est-ce qui va se passer
25:07en Ukraine ? Qu'est-ce qui va se passer avec les Russes ?
25:09Qu'est-ce qui va se passer pour le marché
25:11de l'énergie et du gaz, qui est quand même assez
25:13lié à tout ça pour nous, Européens ?
25:15Il y a quand même des questions qui sont posées
25:17pour le moment et dont on n'a vraiment pas le début
25:19d'une moindre réponse.
25:21Que vont nous dire les entreprises, là,
25:23dans une dizaine de jours, avec les publications
25:25qui arrivent ? Eric, bien sûr, et puis...
25:27Je pense qu'elle va baisser ses taux
25:29comme elle a baissé eux. C'est-à-dire que pour acter
25:31la désinflation...
25:33Accompagner la désinflation.
25:35Mais elle n'en fera pas plus.
25:37Elle ne peut pas en faire plus
25:39parce que
25:41Trump, on ne peut pas savoir, du coup.
25:43Donc, elle va le faire et puis
25:45elle verra où soit elle ne peut plus remonter
25:47parce qu'effectivement, on part un peu en...
25:49Un peu plus baissé.
25:51Mais elle va le faire quand même.
25:53Parce que si elle ne le fait pas, alors là, pour le coup...
25:55Oui, puis c'est
25:57un petit assurant pour la suite, j'imagine.
25:59Donc, là, après, c'était...
26:01Les entreprises, je ne sais pas. On va avoir les publications
26:03qui vont revenir, donc ça m'intéresse.
26:05C'est vrai que le deuxième trimestre, la fin
26:07du deuxième trimestre, c'est marqué par le choc d'incertitude
26:09autour de la France et peut-être un peu plus
26:11largement en Europe. Mais au-delà de ça,
26:13le business a pu quand même se dérouler
26:15normalement. Oui, sauf qu'on s'aperçoit
26:17que
26:19la croissance... Le chiffre de croissance
26:21aux Etats-Unis du premier trimestre
26:23de la consommation, c'était 2
26:25plus 1,5 et maintenant 1.
26:27Donc, on risque d'être surpris par
26:29effectivement l'atomie de
26:31la consommation en général.
26:33Quand vous voyez Nike
26:35moins 20, ça fait mal. Pro warning.
26:37L'Oréal, ainsi de suite. Donc, je pense
26:39qu'on va être un peu étonnés
26:41du
26:43chiffre d'affaires, en fait.
26:45Et auquel cas, là,
26:47ça risque de faire un peu mal.
26:49Donc, il faudra avoir du cash
26:51pour le ramasser parce qu'on sera
26:53étonnés. Donc, comme on sera tellement étonnés...
26:55Les réactions peuvent être violentes.
26:57On l'a vu. Vous avez cité Nike.
26:59L'Oréal, sur un propos du
27:01BOSS, tout de suite,
27:03ça a perdu 5-6%
27:05facile. Donc, je pense qu'on va avoir
27:07ça. C'est-à-dire que
27:09pendant une quinzaine de jours, 3 semaines,
27:11on va avoir... Effectivement, si vous communiquez
27:13bien, bon, c'est juste normal.
27:15Par contre, on va avoir un paquet
27:17de trucs à moins 10, moins 15.
27:19Et pour vous, dans l'idée toujours un peu
27:21contrariante que vous aimez défendre, ça va être...
27:23J'achète. Oui, ce sera déprimanté.
27:25Parce que je pense que... Vous arrivez à vous projeter
27:27au-delà de l'élection
27:29française, au-delà du 5-9...
27:31Parce que les taux
27:33rebaisseront de toute façon.
27:35Alors,
27:37j'achète pas forcément le marché français
27:39parce que c'est un peu plus compliqué. Mais si on prend les grandes
27:41entreprises, l'Oréal, le marché français, on s'en fout.
27:43Enfin, globalement.
27:45Ça joue pas beaucoup. Ça joue à la marge.
27:47Par contre,
27:49je pense qu'on n'a pas intégré
27:51vraiment le ralentissement
27:53plus fort que prévu.
27:55D'accord. Je pense.
27:57Donc, d'où un excès.
27:59D'où
28:01profiter de l'excès, pour moi.
28:03C'est la seule chose qu'on peut faire
28:05qui me paraît pas trop bête.
28:07Qu'est-ce que vous attendez des résultats
28:09d'entreprises, des discours qui vont aller avec,
28:11David ? Jusqu'à présent,
28:13chaque trimestre, ça a été quand même
28:15plutôt un facteur de soutien pour les marchés
28:17actions depuis quelques temps maintenant.
28:19Est-ce que là, on attend encore
28:21ce genre de soutien,
28:23dans le contexte qu'on a pu décrire, macro
28:25et politique ?
28:27Ce qui va véritablement être à surveiller,
28:29effectivement, c'est au niveau des marges.
28:31C'est parce qu'il y a effectivement
28:33les entreprises.
28:35Mine de rien, on parle,
28:37si la Fed n'a pas baissé ses taux tout de suite,
28:39c'est parce que le marché de l'emploi, il est encore solide.
28:41C'est parce que les salaires continuent
28:43d'augmenter.
28:45Et donc, on arrive à un moment
28:47où, normalement, au niveau des
28:49marges, ça pince
28:51un peu. On a arrêté d'augmenter les prix
28:53tels qu'on le faisait il y a encore
28:55un an ou deux. Là maintenant, ça y est, les consommateurs
28:57ne peuvent plus suivre au niveau
28:59des hausses de prix. Donc, l'entreprise,
29:01c'est que si on augmente le prix de vente, on perd
29:03du client, on perd du chiffre d'affaires.
29:05Donc ça, de ce côté-là, ils sont coincés.
29:07Et de l'autre côté, il y a l'inertie des salaires
29:09qui continuent de monter.
29:11Donc, j'ai envie de dire que c'est le trimestre
29:13qui est un petit peu à risque.
29:15Le marché anticipé, ça, pas du tout.
29:17Quand on regarde les valeaux, c'est...
29:19Non.
29:21Pour le moment, j'ai l'impression que c'est plutôt
29:23un environnement...
29:25Ce qui est pricé est plutôt
29:27assez...
29:29On a pricé un scénario qui est plutôt rose.
29:31Donc, de ce côté-là,
29:33il faut juste être vigilant là-dessus.
29:35Encore une fois,
29:37on risque d'avoir un trimestre avec des
29:39dispersions assez fortes.
29:41Avec, justement,
29:43un écart assez significatif
29:45entre les bonnes annonces et les mauvaises annonces.
29:47Donc, ça risque d'être
29:49un parcours un peu miné.
29:51Du jour au lendemain, de temps en temps,
29:53on se réveille avec un moins 20.
29:55Des choses qui vont être assez
29:57difficiles à prévoir.
29:59Mais, globalement, au niveau des indices,
30:01c'est pas forcément catastrophique.
30:03C'est du titre par titre.
30:05Exactement.
30:07Titre par titre, du conjoncturel, une mauvaise annonce
30:09et des sanctions, effectivement.
30:11Quand sanction il y aura, des sanctions violentes.
30:13Vos anticipations
30:15sur cette période de publication de résultats ?
30:17Et puis, je regardais encore la volatilité
30:19du marché américain. Le Vic, c'est à moins de 12.
30:21C'est-à-dire qu'on est vraiment en haut.
30:23Je parle pas d'euphorie, mais
30:25peut-être début de quelque chose d'un peu
30:27complaisant. Si on regarde
30:29les estimations de croissance des résultats
30:31aux Etats-Unis, c'est plus 9 quand même.
30:33Sur le trimestre.
30:35Deuxième trimestre 2024
30:37comparé à deuxième trimestre 2023.
30:39Et en Europe, pour la première fois depuis
30:41le premier trimestre, c'est plus 3.
30:43Donc, on a quand même des anticipations
30:45qui sont pas faibles.
30:47Je vous rappelle que la séquence en Europe,
30:49on avait fait 0, moins 10, moins 11,
30:51moins 6, moins 3. Et là, on fait plus 3.
30:53Donc, ça veut dire que
30:55le marché s'attend à
30:57des résultats plutôt corrects.
30:59Donc, il va y avoir à mon avis exactement
31:01ce que disaient David et Eric à l'instant.
31:03C'est que le price action
31:05des titres qui déçoivent, ça va être violent.
31:07Et d'ailleurs, on l'avait vu au Q1, c'était pareil.
31:09Au premier trimestre 2024,
31:11toutes les boîtes qui ont déçu, les Philips,
31:13les Stellantis,
31:15c'est du moins 15, moins 20, moins 10
31:17sur les publications.
31:19Donc, on va regarder ça.
31:21Mais c'est vrai que si on regarde dans le rétroviseur
31:23jusqu'à la fin du deuxième trimestre,
31:25tout allait bien.
31:27Oui, c'est ça. On parlait d'un redécollage
31:29de l'Europe.
31:31Les flux commençaient à arriver.
31:33Il y avait des frémissements
31:35sur les mid-cap. Enfin, il y avait des choses
31:37plutôt positives. Le tout
31:39dans un environnement où la valo en Europe
31:41n'est pas chère. On a 13 fois les résultats
31:43attendus. On est plutôt à 22 fois aux Etats-Unis.
31:45Donc, il y avait
31:47un cas pour l'Europe de valo
31:49relatif qui était intéressant.
31:51C'est sûr que si la politique
31:53française vient un peu
31:55mettre le bazar dans tout ça,
31:57ce n'est pas agréable. Mais cela dit,
31:59et on en parlait ce matin en réunion
32:01de gestion, il ne faut pas oublier que la France,
32:03c'est moins de 3% du MSCI World.
32:05Donc, on parle
32:07d'épiphénomène. Microsoft,
32:09Apple, NVIDIA, c'est 4,5%.
32:13On se regarde
32:15pour un investisseur internationalisé,
32:17c'est la France.
32:19Mais ni plus, ni moins que la France.
32:21Mais on a quand même, pour la première fois
32:23depuis 5 trimestres, des attentes de résultats
32:25en hausse en Europe.
32:27Raisonnable, 1,3%. Mais quand même, il va falloir
32:29les faire.
32:31Et puis, il y a un côté rétroviseur
32:33sur ça allait mieux
32:35au deuxième trimestre. On commençait à anticiper
32:37des baisses des taux. La BCE
32:39avait délivré en juin.
32:41On avait une séquence qui était un petit peu
32:43plus positive et qui est quand même un peu
32:45en train de s'assombrer. Et donc, vous citiez à l'instant
32:47le VIX qui est à 12.
32:49En Europe, le Vestox
32:51est autour de 16.
32:53Moi, je reste plutôt optimiste sur les marchés
32:55jusqu'à la fin de l'année, mais acheter des couvertures
32:57un peu en dehors, quand ce n'est vraiment pas cher,
32:59acheter des assurances quand ce n'est vraiment pas cher
33:01comme aujourd'hui, là franchement,
33:03il n'y a pas de raison de s'en priver.
33:05Dans les marchés,
33:07qu'est-ce qui rend confortable ?
33:09Quel type de secteur,
33:11de segment, de thématique ?
33:13Je ne sais pas, est-ce qu'on est à l'aise avec les thématiques ?
33:15On parlera des matières premières, mais
33:17si Trump revient, est-ce qu'il faut être plus
33:19fossile que green ?
33:21Est-ce que la tech est évidemment
33:23toujours valable, mais est-ce que tactiquement
33:25on a envie d'être un peu plus prudent ?
33:27On a un peu envie d'être un peu plus prudent.
33:29Et puis les banques aussi, je veux bien qu'on parle
33:31des banques toujours. Et même si
33:33effectivement la thèse du broadening,
33:35de l'élargissement aux autres secteurs n'a pas
33:37très bien marché depuis un mois, puisqu'on a revu
33:39rebondir la tech,
33:41rebaisser les banques, et ainsi de suite,
33:43moi je pense qu'il faut continuer
33:45à la jouer.
33:47Nvidia, on a commencé l'année à 25 fois
33:49les résultats, là on est à 40 fois les résultats.
33:51Donc quand même,
33:53il y a eu du chemin de parcouru. On citait tout à l'heure
33:55Tesla qui a rebondi de 40%,
33:57par rapport à un creau de moins de 40% en year-to-date.
33:59C'est quand même des performances
34:01qui interrogent.
34:03Et surtout, moi ce qui
34:05m'embête
34:07un peu plus, c'est l'écart entre
34:09le poids de ces valeurs et le poids de leurs résultats
34:11dans les indices.
34:13C'est plus d'un tiers, 30-33%
34:15de poids dans l'indice, et c'est que
34:1723% des résultats.
34:19Une petite déconnexion,
34:21pour vous c'est une petite déconnexion.
34:23Secteur bancaire en Europe ?
34:25Moi je suis toujours acheteur des banques.
34:27Je pense que même si les taux
34:29courts baissent un peu,
34:31ce n'est pas le moteur principal de la profitabilité
34:33des banques.
34:35Ce qu'il faut c'est qu'il n'y ait pas de défauts
34:37et pas de crise bancaire.
34:39Il y a forcément une augmentation.
34:41Et si on distribue un peu de crédit parce qu'il y a de l'investissement
34:43et des projets, c'est bien aussi ?
34:45C'est bien aussi, c'est bon pour les marges.
34:47Est-ce que tout ça n'est pas remis en cause aujourd'hui ?
34:49D'un niveau européen, pas encore.
34:51En France,
34:53ce sera un peu remis en cause,
34:55mais au niveau européen, ça ne l'est pas.
34:57David, qu'est-ce qui vous intéresse
34:59dans les marchés actions ?
35:01On n'a pas parlé de la partie taux crédit.
35:03Là aussi, je ne sais pas,
35:05est-ce que les émetteurs français ont été un peu
35:07plus secoués que d'autres
35:09sur le plan du crédit aussi
35:11depuis quelques semaines ?
35:13J'ai envie de dire un peu mais pas trop.
35:15Il n'y a pas eu sur le crédit
35:17finalement,
35:19il n'y a plus eu des émetteurs qui ont été chahutés
35:21sur des nouvelles extrêmement spécifiques
35:23qui ont trait à leur entreprise, comme Eurofins,
35:25par exemple, sur lequel là, le crédit
35:27a un peu bougé sur la publication
35:29du rapport Muddy Waters.
35:31Mais globalement,
35:33sur les émetteurs français,
35:35il y a eu un peu de mouvement, mais rien
35:37de catastrophique.
35:39En fait, nous, là, on trouve
35:41dans tout ce magma
35:43où on a du mal à y voir très clair,
35:45il y a un segment où on se sent
35:47extrêmement à l'aise, c'est la partie
35:49courte de la courbe allemande.
35:51Désolé, on n'est pas très fun,
35:53mais le 2 ans
35:55allemand, nous, ça nous va très bien comme endroit
35:57et on trouve qu'on est
35:59bien remunérés, il y a des perspectives
36:01de baisse de taux. Effectivement, je suis
36:03tout à fait d'accord avec Olivier qu'il y a
36:05une chose qui est sûre, c'est que dans tout ça,
36:07la BCE a encore plus de marge de manœuvre pour
36:09baisser ses taux.
36:11Et la manière de le
36:13jouer le plus efficacement et de la manière la plus
36:15pure, c'est d'être sur la partie courte
36:17de la courbe allemande
36:19où là, on sait en tous les cas que le
36:21mouvement de baisse des taux ne sera pas pollué
36:23par une prime de risque qui vient se rajouter
36:25à la dernière minute ou quoi que ce soit.
36:27Donc, ce n'est pas très enthousiasmant.
36:29Non, mais on capte du rendement
36:31et en plus, il y aura un peu de performance à venir demain
36:33sur cette position d'attente.
36:35Sur cette partie de la courbe.
36:37Eric, donc ?
36:39Toujours pas d'obligataire.
36:41Pas de duration, quoi.
36:43Pas de duration monétaire.
36:45J'ai utilisé
36:47un peu de mon cash pour
36:49commencer à mettre des
36:51épuisettes dans les trucs que je trouvais
36:53aberrants, à la fois les mids.
36:55Je reviens un peu sur des grosses.
36:57Oui, parce que c'est intéressant, les mids
36:59françaises spécifiquement, ça a été
37:01moins 10 quand même.
37:03Ou moins 20.
37:05Oui, pour certains, j'en sais rien.
37:07Je dis moins 20 parce que je rachète
37:09à moins 20.
37:11Ça a perdu moins 20, je rachète.
37:13Et puis,
37:15j'attends les résultats, effectivement.
37:17Et j'ai du cash pour
37:19rejouer les grosses
37:21du cash, parce que
37:23il n'y a pas de raison dans l'absolu
37:25qu'on baisse
37:27de cette façon-là.
37:29C'est cash, action et point.
37:31Bon, on voit effectivement,
37:33c'est ce que je disais, le marché se stabilise.
37:35Il y a eu 2-3 séances de baisse un peu
37:37appuyées au lendemain de la
37:39dissolution et puis ensuite, on a fait
37:41une espèce de yo-yo autour
37:43des 7500, 7600 pour
37:45le CAC 40, encore ce soir
37:47en clôture. Merci à vous trois d'avoir été les invités
37:49de Planète Marché ce soir. Éric Venet,
37:51directeur de la gestion de Montbleu Finance,
37:53David Calfond, président de Centre Soyes
37:55et Olivier de Béranger, directeur général de la Financière
37:57des Chiquiers.

Recommandée