Avec Manuel Valls, ancien Premier ministre
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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-07-04##
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00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:06Bonjour à toutes et à tous, il est 8h34, vous voulez savoir, alors parlons vrai avec Manuel Valls, ancien Premier Ministre.
00:12Manuel Valls, bonjour.
00:14Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:15Merci d'être avec nous. Je voulais commencer, avant de parler des législatives, avec le décès de Roland Dumas,
00:22ancien Ministre des Affaires étrangères de François Mitterrand, ancien Président du Conseil constitutionnel.
00:27Moi je me souviens d'une interview que j'avais faite avec lui, avec Roland Dumas, c'était sur RMC il y a maintenant quelques années,
00:35et il avait parlé de vous d'une manière assez contestable, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:42Manuel Valls est sous influence juive, avait-il dit, vous vous souvenez de cela ?
00:46Oh oui, très bien Jean-Jacques Bourdin, je me souviens très bien.
00:49Roland Dumas a eu une vie, il faut toujours évidemment, face à la mort, avoir une pensée pour les siens, pour ses proches,
00:58une vie presque romanesque, fils d'un résistant fusillé par les Allemands, lui-même très jeune résistant,
01:06puis il a carrière politique et d'avocat que l'on sait, mais au-delà des problèmes de corruption qui l'ont concerné,
01:14ses mots qui ont été les siens, me concernant, j'étais sous influence juive à cause de ma femme de l'époque.
01:21Ce sont des propos évidemment profondément antisémites, et quel naufrage au fond,
01:29quel naufrage cet ancien ministre des Affaires étrangères de François Mitterrand, cet ancien Président du Conseil constitutionnel,
01:36terminé ainsi, on m'a montré hier une photo de lui avec Dieudonné, Soral, voilà, il a terminé comme ça.
01:47Il a terminé comme ça, une partie de la gauche d'ailleurs, qui a sombré dans la haine des Juifs, dans l'antisémitisme, dans ses liens aussi avec la Syrie.
02:00Ils n'ont donc pas tellement changé Emmanuel Valls, l'antisémitisme rôde toujours.
02:07C'est un révélateur, et ce qui se passe depuis le 7 octobre, les attaques du Hamas, la vague antisémite,
02:15et moi je préfère dire malheureusement, je dis avec beaucoup de gravité, la vague contre les Juifs, la haine contre les Juifs et contre Israël,
02:25révèle aussi les personnalités, ce que sont des formations politiques, quelque chose de rance parfois dans notre pays,
02:33et Roland Dumas portait ça depuis très longtemps.
02:36Est-ce que le Rassemblement National est resté en partie dans cette haine des Juifs ?
02:43Vous savez, il y a eu un fait majeur, c'est la manifestation du 12 novembre, contre l'antisémitisme et pour la République,
02:51convoquée par le Président du Sénat et la Présidente de l'Assemblée Nationale,
02:55manifestation à laquelle deux anciens Présidents, les deux anciens Présidents de la République, Nicolas Sarkozy et François Hollande, ont participé,
03:01plusieurs anciens Premiers Ministres dont j'étais,
03:03et pour la première fois, peut-être depuis au fond l'affaire Dreyfus, dans une grande manifestation contre l'antisémitisme,
03:10le Rassemblement National, ou l'extrême droite, ou le Nationalpopulisme, en tout cas Marine Le Pen et Jordan Bardella y étaient présents,
03:17et une partie de la gauche, pas toutes, socialistes, communistes y étaient, écologistes aussi,
03:22mais la France Insoumise, des syndicats de gauche n'y étaient pas,
03:26et la France Insoumise expliquait qu'on ne pouvait pas participer à une manifestation qui était en faveur de ceux qui massacraient les Palestiniens à Gaza.
03:35Et c'est un fait, c'est un fait politique, culturel, sociologique, anthropologique, d'une certaine manière,
03:40qui dit beaucoup des changements qu'il y a eu dans notre pays.
03:43Et force est de constater, peut-être pour des raisons tactiques,
03:47peut-être parce qu'il y a aussi une manière de faire passer un message contre les musulmans, que sais-je,
03:51mais que le Rassemblement National a pris, avec Marine Le Pen, de positions claires sur ce sujet-là.
03:57Cependant, il y a plusieurs dizaines de candidats,
04:03poutinistes, complotistes, anti-vax, etc.,
04:08et plusieurs dizaines de candidats dont nous connaissons les pédigrés antisémites,
04:12proches précisément d'Alain Soral, ce néo-nazi qui a autant compté au sein du Front National.
04:20Donc il y a aussi tous ces relents, toutes ces ambiguïtés, tous ces racines,
04:24même si, évidemment, moi je constate les évolutions, je fais attention à ce que je dis, je respecte les électeurs,
04:31je sais pourquoi ils ont voté pour le Rassemblement National,
04:34à cause des problèmes de pouvoir d'achat, de sécurité, d'immigration, de services publics.
04:38Mais il faut quand même rappeler aussi ce qu'est le Rassemblement National.
04:41Aujourd'hui, LFI pourrait dire que vous êtes sous influence juive.
04:46Pensez qu'LFI pourrait le dire, et le dit d'ailleurs, d'une certaine manière.
04:51Il le dit, vous savez quand vous avez des candidats de LFI qui parlent du sioniste Glucksmann,
04:58ou qui considèrent que ceux qui s'opposent ou qui rappellent ce qu'a été l'horreur du 7 octobre dernier,
05:10ou quand je vois une humoriste, pour qui j'ai beaucoup d'admiration, Blanche Gardin,
05:16qui explique qu'une autre humoriste, Sophia Aram, est islamophobe,
05:22parce qu'elle demande, en plus des condamnations vis-à-vis de ce qui se passe à Gaza et des bombardements israéliens,
05:29je la cite, il faut aussi parler des massacres du 7 octobre et des otages,
05:36et qu'elle la traite de islamophobe.
05:39On voit bien qu'il y a ceux qui veulent remplacer, déjà, sur la scène publique, Dieu donné.
05:44Donc il y a, dans la gauche politique, médiatique, intellectuelle,
05:50oui, il y a, malheureusement, j'y reviens, cette utilisation de l'antisémitisme.
05:59Au fond, ce que moi je ne pardonne pas à la FI, c'est d'avoir remis, pour la première fois depuis l'affaire Dreyfus,
06:05pendant notamment la campagne des européennes, le juif au cœur de la campagne électorale.
06:10Et ça, c'est pour moi un déchirement.
06:12On peut avoir, évidemment, des accords profonds sur la politique économique, sociale, sur la sécurité des migrations,
06:21mais là, faire du juif le pouching-ball d'une campagne électorale au nom du soutien à la Palestine, c'est insupportable.
06:31Le mot est faible, c'est une faute politique morale qui confirme ce que j'avais dit il y a quelques années, malheureusement,
06:39qu'il y a, évidemment, des gauches irréconciliables.
06:41– Bien, Vladimir Poutine, par la voie officielle, je dis bien officielle, du ministère russe des affaires étrangères,
06:48apporte son soutien au Rassemblement national pour dimanche.
06:51La Russie s'implique dans la politique intérieure française. Est-ce que vous êtes étonné ?
06:57– Non, pas vraiment, parce que précisément dans ce débat des élections législatives,
07:04on parle peu de politique étrangère.
07:06D'ailleurs, y compris le sujet de l'Ukraine, a été assez absent des élections européennes.
07:11– Et pourtant, la guerre sévit toujours, des soldats meurent et des civils meurent.
07:19– Et le destin de l'Ukraine, des nations, ce pays démocratique, qui doit entrer, je l'espère, un jour dans l'Union Européenne
07:29et dans l'Alliance Atlantique, nous concerne directement.
07:31C'est une partie de notre destin, comme Européen et démocrate, qui s'y joue aussi là-bas.
07:36Et nous connaissons depuis longtemps les liens politiques, financiers, stratégiques, entre l'extrême droite européenne,
07:45pas toute, mais l'extrême droite européenne, le nationalpopulisme européen,
07:49celui donc aussi du Rassemblement National avec la Russie.
07:53Et même s'ils ont mis là aussi de l'eau dans leur vin, on voit bien, y compris à travers leurs candidats,
08:01bonne dizaine de candidats d'URN très liés à la Russie.
08:07– Oui, l'avocat Pierre Gentillet, par exemple.
08:09– Par exemple, et il y en a d'autres, il ne faut pas tous les citer,
08:11sinon vous serez obligés de rééquilibrer dans les trois paroles.
08:14Vous voyez bien qu'il y a ces liens et donc, d'une certaine manière, la Russie le rappelle.
08:21Au moins, ça permet une clarification et des explications.
08:25Et moi, je n'oublie pas d'ailleurs qu'à l'Assemblée Nationale,
08:27quand il s'agit de soutenir l'Ukraine, manquent LFI et l'URN.
08:33Ils ont eu aussi parfois les mêmes positions, par exemple, sur le soutien à Bachar,
08:38ou dans l'absence de condamnation des massacres en Syrie.
08:43– Bien, Manuel Valls, le nombre de triangulaires beaucoup plus bas pour dimanche,
08:47après le désistement, après les retraits,
08:51est-ce, selon vous, un handicap ou un atout pour le Rassemblement National ?
08:55– Mais c'est aux Français de décider, je vous réponds.
08:58– Personne n'est propriétaire ?
08:59– Non, et les Français sont, je rappelle toujours ces phrases de Michel Rocard,
09:04les Français sont d'une intelligence confondante.
09:06Ils décryptent, ils nous décryptent, ils décryptent très bien les systèmes politiques, médiatiques,
09:10et ils vont choisir dimanche.
09:15Et puis nous sommes dans un système à deux tours,
09:17avec la possibilité ou non de se maintenir.
09:20Les formations politiques, les candidats prennent des décisions,
09:22et ils ont le droit de le faire tout de même.
09:24Et puis après, les électeurs décident en toute conscience.
09:29– Oui, mais les électeurs parfois ne comprennent pas certains retraits ou certains désistements.
09:34Par exemple, le candidat Horizon, en Seine-Maritime,
09:38qui se retire et laisse Alma Dufour, LFI, affronter le RN.
09:41Alma Dufour qui a qualifié Israël d'assassin, d'assassin.
09:46Que feriez-vous si vous étiez dans la configuration
09:49Alma Dufour d'un côté et Rassemblement National de l'autre ?
09:52– Moi je n'ai pas changé de ligne avant le premier tour et après le premier tour.
09:57J'ai toujours dit, j'avais signé une tribune avec Bernard Cazeneuve,
10:02avec François Zimré, avec Élisabeth Bannater et d'autres.
10:07J'avais dit, nous avions écrit, ni RN, ni LFI.
10:11Donc, dans ce cas de figure, je voterais blanc, je voterais...
10:15– Serge Perceval, il vote RN face à un candidat LFI.
10:18– Moi, ma ligne c'est ni RN, pour les raisons je crois claires
10:22de mon combat contre l'extrême droite, ni LFI.
10:26J'ai été assez clair il y a un instant en répondant à vos questions sur ce sujet.
10:31Je pense qu'on ne peut pas lutter contre le RN avec un parti antisémite
10:38ou qui a propagé la haine des juifs et d'Israël.
10:41Pour moi, c'est très clair.
10:43Je comprends la peur vis-à-vis du RN, je combats le RN,
10:48beaucoup d'abord sur son programme économique qui ne me paraît pas sérieux,
10:51le fait qu'ils ne sont pas préparés, ça se voit à travers les candidats,
10:53ses positions sur l'Ukraine ou sur l'Europe en général,
10:58ses ambiguïtés, si je puis dire, sur la binationalité.
11:01Un des députés qui va être réélu sans doute a expliqué
11:05que moi je n'aurais pas dû être Premier ministre
11:07puisque j'avais été naturalisé à l'âge de 20 ans.
11:10Donc une conception de ce qu'est la France, le droit du sol,
11:13qui évidemment sont opposés à mes conceptions républicaines.
11:17Mais je ne peux pas combattre le RN, je ne pourrais pas combattre le RN,
11:21en me regardant dans la glace, en votant pour un parti
11:25et des candidats qui ont eu une ligne,
11:28qui ne sont pas désolidarisés d'ailleurs de Jean-Luc Mélenchon depuis dimanche,
11:31qui a propagé la haine des juifs.
11:34– Quand le RN vous accuse d'être un binational, ça veut dire quoi ?
11:36Ça veut dire que le RN vous accuse de ne pas aimer la France,
11:39de ne pas aimer ce pays que vous avez dirigé, je le rappelle.
11:44– Oui, j'étais ministre de l'Intérieur, Premier ministre,
11:46et avant député et maire, donc assumant des responsabilités,
11:50et j'aime profondément mon pays,
11:52et j'ai appris en plus à devenir français grâce à mes parents,
11:56grâce à l'école publique, à l'école de la République,
11:59et grâce aussi à mon engagement politique.
12:01Ce qui est insupportable, on le voit bien du RN,
12:04la proposition très étrange d'ailleurs de Jordan Bardella
12:07sur le fait qu'un certain nombre de postes
12:09ne pourraient pas être assumés par des binationaux,
12:13on cherche toujours à classifier des français,
12:15alors qu'il y a de vrais français, sans être binationaux,
12:21qui ont trahi la France,
12:22ou tous ceux qui aujourd'hui soutiennent encore Poutine,
12:26bon bref, donc quand on rentre dans ce débat,
12:28quand on cherche à trier les français en fonction de leur origine,
12:32on rentre là dans un marécage qui me paraît dangereux.
12:36– Que pourra faire le président de la République
12:39les jours suivants l'élection de dimanche ?
12:41Que pourra-t-il faire ?
12:42Il y a les Jeux Olympiques qui se profilent,
12:45Trêve Olympique, est-ce qu'il doit décréter politiquement
12:49une Trêve Olympique ?
12:50– D'abord il doit prendre acte,
12:52c'est lui-même qui a voulu cette dissolution,
12:55les français sont venus…
12:57– Et ne pas s'exprimer dès dimanche soir,
12:59et ne pas intervenir ?
13:00– Les français ont voté une première fois,
13:03nombreux, on verra dimanche,
13:06en tout cas c'est une élection démocratique,
13:09pleinement, et le président de la République,
13:11comme chacun d'entre nous bien sûr,
13:13mais lui d'abord parce qu'il est garant des institutions,
13:16et l'unité du pays prendra acte,
13:19doit prendre acte des résultats,
13:21il y a deux scénarios, nous les connaissons,
13:23ou la majorité absolue pour le Rassemblement National,
13:26et donc il y aura une cohabitation,
13:28sans doute dure, tendue,
13:32mais on sait bien la cohabitation,
13:35c'est le Premier ministre doit pouvoir gouverner,
13:37il s'appuie sur une majorité à l'Assemblée Nationale,
13:39et en même temps le Premier ministre
13:41et l'Assemblée Nationale doivent respecter
13:43les prérogatives, les compétences…
13:45– Il dirige les armées ?
13:47– Oui bien sûr, le Président de la République,
13:49en matière de politique étrangère,
13:51de défense, de nomination,
13:54mais parce qu'il est aussi garant des institutions,
13:56de la séparation des pouvoirs, l'unité de la nation,
13:58a beaucoup de pouvoir, donc on trouvera,
14:01il faudra, il n'y a pas d'autre choix,
14:03trouver cet équilibre, je suis toujours inquiet
14:05d'ailleurs quand je vois déjà l'idée
14:07que le Président de la République devrait démissionner,
14:09ou qu'on accuse déjà le Conseil Constitutionnel
14:13de je ne sais quoi…
14:15– Il ne démissionnera pas ?
14:17– Pourquoi provoquer-t-il, j'allais dire,
14:19une autre crise politique, encore une davantage,
14:21en plus tout ça ne change rien,
14:23puisque cette Assemblée qui va être élue
14:25définitivement dimanche soir,
14:27ne peut pas être dissoute avant juillet prochain,
14:31avant juillet 2025 pour être précis.
14:34L'autre scénario, c'est qu'il n'y a pas de majorité absolue,
14:37il n'y a pas même de majorité,
14:39alors il faudra être inventif,
14:41il faudra trouver des solutions.
14:43Évidemment, moi qui suis très attaché
14:45aux institutions de la Ve République,
14:47au système majoritaire, je vois ça avec un peu d'inquiétude,
14:49il peut y avoir de l'instabilité et du chaos,
14:51je suis inquiet pour la situation économique
14:53et surtout sur notre capacité
14:55à faire des réformes nécessaires.
14:57Pourquoi ? Parce qu'on parle beaucoup politique là,
14:59mais il faut répondre aux attentes des Français,
15:01enfin ils ont quand même délivré des messages
15:03sur le pouvoir d'achat, sur les questions
15:05de sécurité et d'autorité, sur la lutte
15:07contre l'immigration clandestine,
15:09contre l'islamisme, tout ça,
15:11on ne peut pas arrêter la politique
15:13contre les effets
15:15du réchauffement climatique.
15:17Et puis les Français sont inquiets
15:19sur l'état de nos services publics,
15:21la santé, l'école, etc.
15:23Donc il faut être capable de réformer,
15:25on ne peut pas pendant un an
15:27rester uniquement à ne rien faire.
15:29Donc il faudra être inventif et trouver
15:31les coalitions,
15:33soit une coalition vraie, écrite,
15:35un programme de législature, soit projet par projet
15:37pour avancer.
15:39On n'a pas d'autre choix, il faut réformer,
15:41il faut traiter la question, il y a un budget,
15:43à l'automne, comment
15:45on réduit les déficits publics,
15:47la dette,
15:49comment on soutient toujours l'activité économique.
15:51Donc sur toutes ces questions-là, il faudra,
15:53j'aime bien l'expression de Xavier Bertrand,
15:55trouver des hommes,
15:57des femmes de bonne volonté à l'Assemblée nationale.
15:59Donc le président de la République devra,
16:01dans cette hypothèse-là, attendre que
16:03l'Assemblée nationale se mette en place
16:05et soit capable,
16:07elle-même, je l'espère, parce qu'il faudra
16:09beaucoup de responsabilité
16:11des uns et des autres, une certaine vision,
16:13il faut faire attention, les Français ont voté
16:15et ont choisi de ne pas donner,
16:17dans cette hypothèse-là, une majorité aux uns
16:19et aux autres. Donc il faudra être
16:21intelligent sur un chemin de crête.
16:23Il y a un risque de blocage ?
16:25Oui !
16:27Est-ce qu'il y a un risque ?
16:29Oui, parce qu'on voit que des deux côtés de l'échiquier politique,
16:31mais il faudra que ceux qui,
16:33moi je n'accuse personne de ce point de vue-là,
16:35que tous ceux qui aiment ce pays
16:37sont des patriotes et ne peuvent pas
16:39accepter le blocage, et savent surtout qu'il faut
16:41répondre aux attentes des Français.
16:43C'est ça qui doit nous guider,
16:45pas la politique politicienne, pas la tambouille,
16:47il faut vraiment répondre
16:49aux problèmes des Français. Donc, il va falloir
16:51faire preuve d'un très haut niveau
16:53de responsabilité les uns et les autres.
16:55Jean-Luc Mélenchon a encore décidé de s'exprimer ce soir,
16:57il parle beaucoup de s'exprimer
16:59ce soir sur TF1,
17:01il ne veut pas de tout ça, il ne veut pas de compromis,
17:03il ne veut pas de solutions apaisées.
17:05Est-ce que lui,
17:07joue une forme de chaos
17:09en pensant uniquement à 2027 ?
17:11Lui, d'abord, il a joué,
17:13ça s'est encore vu dimanche dernier, quand il est apparu
17:15à 20h02,
17:17avec Rima Hassan,
17:19cet eurodéputé qui porte un kéfié
17:21palestinien, on a bien compris que
17:23ce qu'il souhaite, c'est la victoire du RN.
17:25En tout cas, ce qu'il espère, c'est le chaos.
17:27Pour que lui, le révolutionnaire,
17:29puisse enfin accomplir
17:31son destin en 2027, avant
17:33ou après.
17:35De la même manière que lui et ses amis,
17:37tous d'ailleurs, soutenaient les émeutes,
17:39on a tous oublié d'il y a un an,
17:41mais qui ont marqué profondément les Français.
17:43Lui et certains de ses amis qui expliquent
17:45que la police tue,
17:47et que c'est même amusant de parler ainsi.
17:49Donc oui, lui veut le chaos,
17:51bien évidemment, mais il aura beaucoup de députés,
17:53elle et fille, qui vont peser,
17:55qui peuvent peser dans le cadre d'une motion de censure,
17:57qui peuvent bloquer le système.
17:59Donc tous les autres,
18:01devront trouver les voies,
18:03moi je l'espère, d'un accord.
18:05Mais ça ne peut pas être un accord à minima.
18:07Au fond, la vraie crainte des conséquences
18:09de cette dissolution, c'est soit une majorité
18:11absolue RN, soit l'accord à minima
18:13qui ne permet pas
18:15d'avancer et de répondre
18:17aux attentes des Français. Donc moi j'espère
18:19que chez les Républicains, chez les socialistes,
18:21chez les écologistes, chez les communistes,
18:23évidemment chez les députés
18:25de la majorité sortante,
18:27d'ensemble, il y aura suffisamment de force,
18:29de patriotisme,
18:31d'une certaine idée
18:33de ce qu'est l'intérêt général pour avancer.
18:35Et de toute façon, Jean-Jacques Bourdin,
18:37il n'y a pas d'autre choix.
18:39On ne peut pas dissoudre,
18:41et il n'y a pas une troisième voie.
18:43Donc si c'est cela, et moi je crois,
18:45c'est ce que disent les sondages, soyons prudents,
18:47on verra ce que disent les Français,
18:49si c'est cela qui se dégage,
18:51dit mon choix, c'est-à-dire aucune majorité,
18:53il faudra trouver le chemin
18:55d'un travail commun
18:57pour l'intérêt général.
18:59La campagne électorale s'est durcie
19:01ces derniers jours. Prisca Thévenot,
19:03candidate
19:05près de Paris, à Meudon,
19:07et sa suppléante ont été agressées par une vingtaine
19:09de personnes lors d'un
19:11collage d'affiches
19:13à Meudon, qui est dans la banlieue parisienne
19:15à tout près. Manuel Valls,
19:17ça se durcie ?
19:19Vous sentez qu'il y a
19:21un climat
19:23assez particulier ?
19:25Ce qui m'a inquiété de la dissolution
19:27annoncée dans ces conditions,
19:29c'est qu'elle libère au fond
19:31des pulsions.
19:33Parmi ces pulsions,
19:35il y a le racisme,
19:37il y a l'antisémitisme,
19:39il y a aussi la violence.
19:41La démocratie, elle vise
19:43précisément à régler les conflits
19:45dans le débat, qui peut être dur,
19:47j'en sais quelque chose,
19:49mais en même temps,
19:51c'est un débat démocratique.
19:53Et moi, j'apporte mon soutien
19:55au fond à tous ceux et à toutes celles
19:57qui sont agressées. Il y a
19:59la ministre porte-parole,
20:01il y a une candidate du Rassemblement
20:03National. Il ne peut pas y avoir
20:05la moindre violence
20:07physique
20:09qui se libère aussi à cause d'une violence
20:11verbale. Nous connaissons sur
20:13les réseaux sociaux,
20:15essentiellement, ces espèces de pulsions,
20:17ce qu'on pense, le pire,
20:19de manière anonyme, d'ailleurs, sur les réseaux sociaux,
20:21et il ne faut pas s'étonner qu'ensuite,
20:23il y ait cette violence.
20:25Donc, il faut que chacun d'entre nous soit
20:27extrêmement attentif,
20:29et que notamment
20:31la police et la justice passent derrière,
20:33parce qu'on ne peut pas admettre
20:35qu'il y ait de la violence à l'égard de candidats
20:37ou de candidates, quels que soient leurs bords,
20:39dans cette campagne.
20:41Vous auriez envie de jouer
20:43un rôle dans une coalition,
20:45qu'elle soit, Manuel Valls,
20:47un rôle actif, je parle actif.
20:49Moi, je me suis beaucoup exprimé,
20:51j'ai pris à votre micro,
20:53Jean-Jacques Bourdin, depuis notamment
20:55le 7 octobre, parce qu'au fond,
20:57sur les risques de l'islamisme, la montée
20:59de l'antisémitisme, les gauches irréconciliables,
21:01une certaine idée de la République, peut-être que des gens
21:03pensaient que je n'avais pas été totalement tort, avant,
21:05dans mes expressions. Mais je pense,
21:07très honnêtement, que dans la phase
21:09qui va s'ouvrir, c'est l'Assemblée
21:11Nationale, le Parlement, parce que le Sénat aura
21:13aussi son rôle à jouer, et c'est l'Assemblée Nationale
21:15et les députés qui ont un rôle
21:17très, très important. Donc, c'est pas
21:19le moment de se pousser du col, c'est
21:21au groupe parlementaire, aux députés,
21:23c'est ça,
21:25la Ve République,
21:27elle est plus équilibrée de ce qu'on croit, je pense
21:29que l'Assemblée Nationale et le gouvernement,
21:31et notamment le Premier ministre, doivent retrouver
21:33un rôle qui a été un peu effacé,
21:35depuis le départ
21:37d'Édouard Philippe de
21:39Matignon. Je pense que le président de la République doit être
21:41plus respectueux de l'équilibre
21:43des institutions,
21:45au fond, il doit revenir à l'esprit des institutions
21:47de la Ve République, le Premier ministre, le chef
21:49du gouvernement a un rôle,
21:51comme le Parlement, le peuple aussi,
21:53qui doit être consulté davantage par
21:55référendum, donc il faut revenir
21:57à cet esprit, c'est important parce que
21:59on le dit toujours, attention
22:01à la prochaine fois, les Français
22:03font passer des messages,
22:05donc il faut entendre ce message, le président de la République a voulu
22:07cette dissolution, on peut en penser ce qu'on veut,
22:09mais ça y est, les Français
22:11ont voté et vont encore voter dimanche, donc
22:13laissons l'Assemblée Nationale
22:15jouer son rôle
22:17et laissons aussi au président de la République,
22:19la Constitution évidemment le prévoit, jouer
22:21le sien, il en va de l'intérêt de notre pays.
22:23Merci Emmanuel Valls d'être venu
22:25nous voir ce matin, vous voulez réagir, ce n'est pas
22:27compliqué, vous savez qu'entre 9h et 10h
22:29nous allons vous donner la parole,
22:31comme tous les jours, 0826
22:33300 300, vous venez, nous aurons des spécialistes,
22:35deux spécialistes des sondages,
22:37des études d'opinion
22:39à trois jours de ce
22:41second tour des législatives,
22:43il est 08h57, merci, à tout de suite.