Avec Ian Brossat, sénateur communiste de Paris et porte-parole du PCF
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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-12-25##
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NewsTranscription
00:00En matin Sud Radio, 7h10h, Maxime Liédo.
00:038h37, bonjour Yann Brossard.
00:05Bonjour.
00:06Vous êtes sénateur de Paris, porte-parole du Parti Communiste.
00:09Dans la vie politique française, est-ce qu'on a eu le droit au passage du Père Noël ou à la sanction du Père Fouettard ?
00:13Un peu des deux, en tout cas moi j'ai eu le droit au passage du Père Noël,
00:17j'ai l'impression que d'autres ont eu le droit au passage du Père Fouettard.
00:20Chacun son cadeau de Noël.
00:22On va commencer cette interview par, on va dire, une bonne ambiance.
00:25Vous savez qui nous souhaite joyeux Noël ici à Sud Radio ?
00:28C'est Jean Gabin, écoutez.
00:30Dis donc, tiens-toi bien, mon aîné Florence, tu sais ce qu'elle a commandé elle au Père Noël ?
00:34Un cheval.
00:35Pis pas un cheval de bois, un vrai cheval.
00:37Alors je me demande comment il va descendre par la cheminée.
00:40Et Valérie ?
00:41Ah ben Valérie, elle c'est plus rationnelle.
00:43Elle serait plutôt portée sur la boîte de couture, la planche et le fer à repenser, une gentille ménagère.
00:49Et le Mathias ?
00:51Ah, mon Angeance, mon bulldozer.
00:53Ah ben lui, il a commandé une panoplie de pompistes.
00:56Tu sais, la casquette et puis le chiffon pour essuyer le pare-brise.
00:59Lui, il est hanté par le gasoil et le superbe.
01:01Enfin, j'aime mieux ça qu'une panoplie guerrière.
01:04Parce que les mitraillettes et les poignards de commando, j'en raffole déjà pas beaucoup pour les adultes.
01:09Mais pour les enfants, je suis carrément contre.
01:12Non, pour moi, Noël, c'est la paix.
01:14Et je trouve drôle de fêter la paix avec des arquebus plein les cheminées, c'est pas de circonstance.
01:20Tu vois, dans certains cas, je ne suis pas ennemi des images toutes faites, c'est reposant.
01:26C'est l'enfant dont on célèbre l'anniversaire le 25 décembre.
01:29Personnellement, j'ai toujours vu comme sur les images bien pensantes,
01:33gentilles, rigolantes aux anges, entre son mâle et son boeuf.
01:36Pas du tout casseurs d'assiettes.
01:38Noël, c'est un sapin essouillé dans la cheminée.
01:41Et les gosses qui nous font le plus joli des cadeaux, celui d'être là.
01:45Franchement, Jean Gabin, porte-parole du Parti communiste, il y a nombre de ça.
01:49En tout cas, c'était pas mal. J'avoue, c'était un bon choix.
01:52Plus sérieusement, on entend beaucoup la petite musique du gouvernement,
01:56les différentes réactions.
01:57Quels ont été les premiers mots, après une journée hier,
02:01en plein milieu de Noël, des premières passations de pouvoir ?
02:03Comment vous avez regardé tout ça ?
02:06D'abord, je ne suis pas persuadé que les Français aient été accrochés à ce remaniement
02:10et avaient le sentiment que leur avenir était suspendu
02:14à ce qui se disait à l'occasion de ces cérémonies de passation.
02:18Plus sérieusement, ce qui me frappe, c'est que ce qui a été exprimé
02:22dans les urnes, en particulier aux dernières élections législatives,
02:26c'est une envie de changement.
02:27Et en réalité, ce qui leur est promis aujourd'hui, c'est la continuité.
02:31Avec, au fond, le retour de vieilles figures de la politique
02:35qui sont là depuis des années, qui ont mené des politiques très rejetées par les Français.
02:39Et au fond, on impose aux Français une continuité de la politique
02:43qu'on a connue depuis sept ans.
02:45Et je pense que ça n'est vraiment pas ce qu'ils souhaitent dans leur écrasante majorité.
02:48On entend beaucoup la petite musique selon laquelle ce gouvernement
02:51était en réalité bien plus à droite que celui de Michel Barnier.
02:54C'est de l'analyse que vous faites aussi ?
02:56Je n'en sais rien.
02:57Je trouve qu'on fait parfois des analyses politiciennes.
03:01Ce qui est sûr, c'est que ça ne correspond pas à ce que veulent les gens.
03:04Quand vous voyez le nombre de ministres qui sont en réalité des gens
03:08qui étaient candidats aux élections législatives et qui ont été battus.
03:12Un gouvernement, ce n'est pas l'oral de rattrapage
03:16des recalés du suffrage universel.
03:18Quand vous voyez à la Montchalin, que tout le monde avait oublié
03:21et que personne ne regrettait, qui rentre au gouvernement
03:24alors qu'elle a été écrasée aux dernières élections législatives.
03:27Je crois que c'était par Jérôme Getsch d'ailleurs.
03:29Ça pose quand même une question démocratique.
03:32Est-ce que l'autre question qu'on peut se poser
03:34et qu'on doit vous poser, Ayanne Brossat, de personnel politique,
03:37est-ce qu'on entend quand même beaucoup ici au 0800 26 300 300
03:40des gens qui nous disent, oui, c'est sûr, on peut regretter
03:43les vieux poids lourds, les vieux briscards qui rentrent par la porte,
03:46qui ressortent par les fenêtres et inversement.
03:48Seulement, quand on vous pose la question,
03:50notamment à vous la gauche, vous ne voulez pas rentrer dans le gouvernement.
03:53Est-ce que ce n'est pas trop facile de taper sur ceux qui acceptent de rentrer
03:56parce qu'en plus, c'est quand même un peu mission impossible ?
03:58Nous étions candidats non seulement à entrer au gouvernement
04:01mais à diriger le gouvernement, ce qui était d'ailleurs légitime
04:04puisque nous étions arrivés en tête à l'issue du second tour
04:08des élections législatives.
04:10C'est le président de la République qui a décidé
04:12que la gauche n'avait pas le droit de gouverner.
04:14Vous savez, j'ai l'impression, pourtant je suis membre
04:16de la commission des lois au Sénat, qu'a été ajouté un article
04:19de la Constitution qui prévoit que la gauche n'a plus le droit
04:21de gouverner ce pays, y compris quand elle arrive en tête
04:24à l'issue du second tour des élections législatives.
04:26Et donc, il a imposé une continuité de sa politique
04:30en improvisant une alliance avec les Républicains.
04:33Parce que la réalité aussi, c'est que les Républicains
04:36et les macronistes n'étaient pas alliés aux dernières élections législatives.
04:39Ils ont construit leur alliance dans le dos des Français
04:42une fois que les élections se sont passées.
04:44Les Républicains se présentaient comme en opposition à Emmanuel Macron.
04:47Et maintenant, ils se sont mis ensemble.
04:49Maintenant, c'est beaucoup plus flou.
04:50Parce que quand personne ne comprend ce que pense Laurent Wauquiez,
04:52c'est beaucoup plus flou.
04:53Absolument, tout cela est totalement flou.
04:55Et donc, ils n'ont aucun programme électoral.
04:58Puisqu'ils ne se sont pas présentés ensemble aux élections,
05:00maintenant ils improvisent un programme.
05:02Et tout le monde a compris ce que c'est que ce programme.
05:04C'est le copier-coller de ce qu'Emmanuel Macron a fait depuis 7 ans
05:07et une fois de plus rejeté par une écrasante majorité de Français.
05:10Donc, il y a un vrai problème démocratique dans ce pays.
05:13On va entamer l'année 2025 dans quelques jours.
05:16Je pense qu'on doit quand même s'interroger très sérieusement
05:19sur la marche de notre démocratie.
05:21Sur le fait que quelque chose ne tourne plus rond.
05:24Quand on a des politiques qui sont à ce point éloignées
05:27de ce que la majorité des Français souhaitent.
05:29Je pense par exemple à la question de la réforme des retraites.
05:32Vous avez des Français qui ont majoritairement voté
05:34parfois pour le nouveau Front Populaire,
05:36parfois pour le Rassemblement National,
05:38mais en tout cas majoritairement voté
05:40pour des partis qui s'engageaient à abroger la réforme des retraites.
05:43Et aujourd'hui, on a un autre...
05:45François Bayrou a dit la fameuse phrase que vous connaissez
05:47et qu'on répète depuis 4 jours, reprendre sans suspendre.
05:49Personne n'a compris ce que ça voulait dire.
05:51Mais peut-être qu'il y aura un début de quelque chose.
05:53Et quand il a été interrogé par vos confrères de BFM il y a quelques jours,
05:55il dit qu'il n'est pas question de suspendre la réforme des retraites.
05:58Donc les Français ne veulent pas de cette réforme.
06:00Ils n'ont pas la possibilité de voter.
06:01Ils votent contre cette réforme.
06:03Et elle a été imposée par 49-3.
06:05Là, on aurait la possibilité de l'abroger.
06:07La discussion a eu lieu d'ailleurs à l'Assemblée Nationale
06:09et les macronistes ont fait de l'obstruction
06:11pour éviter...
06:12Comme ce qu'avait fait la gauche sur certains d'autres lois à d'autres moments.
06:14Sauf qu'il y a une différence fondamentale,
06:16c'est que quand nous avons fait,
06:18on dit de l'obstruction,
06:20quand nous avons fait durer les débats
06:22au moment où le sujet
06:24passait à l'Assemblée Nationale.
06:26Il y avait des centaines de milliers de Français
06:28qui manifestaient contre cette réforme.
06:30Et elle a été rejetée par 80% des travailleurs
06:32dans notre pays.
06:33Donc nous avions un soutien populaire
06:35pour empêcher l'adoption de cette réforme.
06:37Aujourd'hui, vous avez une grosse majorité
06:39de Français qui n'en veut pas
06:41et vous avez des macronistes qui, comme des forcenés,
06:43font de l'obstruction pour empêcher
06:45que cette réforme ne soit abrogée
06:47et donc que les souhaits des Français soient exaucés.
06:49Ce n'est pas tout à fait la même chose.
06:50– Tout à l'heure, Yann Brossat, vous avez dit
06:52que vous aviez quand même l'impression
06:54qu'il y a un article dans la Constitution
06:56qui imposerait en réalité de ne plus gouverner
06:58avec la gauche.
06:59Pourtant, si on prend factuellement en réalité
07:01la liste de certains ministères,
07:03on a François Rebsamen, on a Éric Lombard,
07:05on a Elisabeth Borne, on a Manuel Valls,
07:07on a Juliette Méhadel, la gauche est présente.
07:09– Non mais, vous avez avalé un clown au réveillon !
07:13La réalité, c'est que,
07:15pourquoi est-ce que ces personnalités
07:17ne sont pas de gauche ?
07:18Parce que la question, c'est pas d'où vous venez,
07:20la question c'est où vous allez
07:22et qu'est-ce que vous faites.
07:23Effectivement, peut-être qu'un certain nombre
07:25de ces personnes ont eu leur carte
07:27dans un parti de gauche à une certaine époque.
07:29– Mais qu'est-ce qu'ils font qui sont de gauche aujourd'hui ?
07:31– Parce qu'ils ne défendent pas la justice sociale.
07:33J'ai par exemple entendu hier Mme Méhadel,
07:35elle aussi, tout le monde l'avait oubliée
07:37et personne ne la regrettait,
07:39qui expliquait qu'il n'était pas question
07:41de revenir sur la réforme des retraites.
07:43Toute la gauche, la gauche politique,
07:45la gauche sociale, pas que la gauche,
07:47mais toute la gauche s'est mobilisée
07:49contre cette réforme des retraites.
07:51– Est-ce qu'il n'y a pas d'autres sujets ?
07:53– Des bonnes fois de gauche,
07:55et on va y venir au fur et à mesure
07:57durant les 15 minutes qui nous restent,
07:59où les gens sont peut-être ravis
08:01d'avoir des gens avec un ADN de gauche
08:03qui vont essayer de faire avancer quelques dossiers.
08:05– Manuel Valls a un ADN de gauche, vous plaisantez.
08:07– Qu'est-ce qu'il vous a fait Manuel Valls à Yann Brossard ?
08:09– Est-ce que Manuel Valls est favorable
08:11à l'augmentation des salaires ?
08:13Est-ce qu'il est favorable à l'augmentation du SMIC ?
08:15Est-ce qu'il est favorable au retour du service public ?
08:17– Il n'a jamais affirmé qu'il était contre.
08:19– Vous plaisantez ou quoi ?
08:22– On va poser lui la question.
08:24– Qu'est-ce qu'il fait qu'il serait fondamentalement contre ?
08:26– Vous savez pourquoi est-ce que vous n'êtes pas capable
08:28de répondre à cette question ?
08:30Parce qu'il ne parle jamais de la question sociale.
08:32Parce que voilà quelqu'un qui ne parle jamais
08:34des questions sociales, des questions de pouvoir d'achat,
08:36des questions de service public.
08:38– Il n'est pas interrogé sur ça en tant qu'ancien Premier ministre,
08:40c'est normal.
08:42– Ah bon ? C'est normal qu'une figure politique
08:44qui a été Premier ministre ne parle jamais
08:46de la question sociale ?
08:48– Si on lui pose jamais la question.
08:50– C'est la question des Français ?
08:52Enfin par ailleurs, il a un peu de bouteille.
08:54Quand vous êtes un responsable politique,
08:56vous pouvez parler à peu près de ce que vous souhaitez.
08:58La réalité c'est que ça ne l'intéresse pas.
09:00Or le cœur du combat de la gauche,
09:02c'est le combat pour la justice sociale.
09:04Et voilà un combat sur lequel on n'a jamais entendu Manuel Valls.
09:06Et par ailleurs, quand il était Premier ministre,
09:08il a fait passer beaucoup de lois qui sont des lois antisociales.
09:10Notamment la loi El Khomri,
09:12toutes ces lois qui ont pourri la vie des travailleurs
09:14et leur ont rendu la vie encore un peu plus compliquée
09:16en les précarisant davantage.
09:18Donc pour ce qui est des brevets de gauche,
09:20il va falloir qu'il se lève tôt le matin
09:22pour les avoir Monsieur Valls.
09:24– Même si Myriam Khalry, c'était au début
09:26du quinquennat Hollande, il me semble.
09:28– C'était à la fin du quinquennat Hollande
09:30et Manuel Valls était Premier ministre.
09:32– Et qu'est-ce que, en réalité, quand je vous entends,
09:34c'est ce qui nous a donné envie de poser cette question du jour,
09:36qu'est-ce que vous ne lui pardonnez pas à Manuel Valls ?
09:38Parce que les réactions sont quand même parfois,
09:40et un auditeur nous l'a dit tout à l'heure,
09:42disproportionnelles concernant.
09:44Qu'est-ce que vous ne lui pardonnez pas ?
09:46– Tout simplement,
09:48la pire des choses en politique,
09:50c'est-à-dire la trahison,
09:52c'est-à-dire se présenter devant les électeurs
09:54en affirmant qu'on est de gauche.
09:56– Anne Hidalgo n'a jamais trahi.
09:58– En affirmant qu'on se bat pour la justice sociale.
10:00– Non mais Yann Brossard, Anne Hidalgo n'a jamais trahi par exemple ?
10:02– Ah non, elle n'a pas trahi en l'occurrence.
10:04– Elle a jamais dit je ne serai jamais candidate
10:06à l'élection présidentielle avant d'y aller
10:08et faire même pas 2% ?
10:10– Je vous parle de conviction.
10:12– Ce n'est pas une conviction de dire je m'occupe de Paris
10:14– Si vous permettez que je le fasse deux secondes
10:16et que je termine ma phrase.
10:18Lorsque Manuel Valls entre en politique,
10:20il le fait avec une étiquette politique,
10:22qui est celle du Parti Socialiste.
10:24Quand il aide aux responsabilités,
10:26il mène une politique qui est tout l'inverse
10:28de ce pour quoi il s'est engagé.
10:30Pour moi, la clé de la politique,
10:32c'est la question de la cohérence des convictions.
10:34Une fois de plus, on peut être de gauche,
10:36on peut être de droite.
10:38Prenez quelqu'un comme M. Retailleau par exemple,
10:40qui défend des positions qui sont totalement antagonistes
10:42et il le fait de manière cohérente.
10:44Ça, c'est respectable.
10:46En revanche, bénéficier du suffrage universel
10:51et une fois élu,
10:53faire l'inverse de ce pour quoi on a été élu,
10:55ça, ce n'est pas respectable.
10:57– Et Anne Hidalgo n'a jamais trahi.
10:59– Non, pas du tout.
11:01On peut lui reprocher beaucoup de choses.
11:03S'il y a bien quelqu'un qui a appliqué son programme
11:05et qui n'a pris personne en traître,
11:07notamment sur la réduction de la place de la voiture
11:09où elle avait annoncé la couleur à toutes les élections
11:11en 2014 et en 2020,
11:13au nom du combat contre la pollution,
11:15en l'occurrence, elle a fait ce qu'elle a dit
11:17et personne ne peut lui reprocher l'inverse.
11:19– Vous me faites penser à cette phrase de François Ruffin
11:21qui, il y a quelques jours, disait
11:23« il n'y a pas deux gauches irréconciliables
11:25mais seulement deux gauches qui ne veulent pas se réconcilier ».
11:27– De qui vous parlez là ?
11:29– François Ruffin qui a dit cette phrase.
11:31– Mais en l'occurrence,
11:33quelles sont les deux parties de la gauche
11:35qu'il faudrait réconcilier ?
11:37– Potentiellement le Parti Socialiste,
11:39c'est un membre du PS.
11:41Autre question,
11:43au sein du nouveau Front Populaire,
11:45est-ce que ce n'est pas deux gauches ?
11:47François Ruffin, par exemple,
11:49vous prenez deux gauches qui ne doivent plus se parler,
11:51dans son dernier livre à la rentrée,
11:53a finalement théorisé l'aspect selon lequel
11:55il y aurait une gauche qui parlerait beaucoup
11:57à quelques minorités et une autre
11:59qui devrait parler davantage au social
12:01plutôt que de faire du sociétal.
12:03– Mais François Ruffin a raison,
12:05il n'y a pas deux gauches irréconciliables,
12:07je ne crois pas du tout aux deux gauches irréconciliables.
12:09Je pense qu'il n'y a qu'une seule gauche
12:11qui se bat pour le progrès social,
12:13qui se bat pour le monde du travail,
12:15qui se bat pour l'augmentation des salaires,
12:17qui se bat pour le climat
12:19et c'est cette gauche-là
12:21qui doit maintenant
12:23se donner les moyens
12:25de gagner les prochaines élections.
12:27Si ce sont des élections législatives,
12:29il faudra que nous soyons capables
12:31de réunir une majorité absolue
12:33et si ce sont des élections présidentielles,
12:35il faudra trouver le candidat qui est capable
12:37de nous mener à la victoire.
12:39Mais je ne crois pas du tout dans l'idée
12:41qu'il y ait deux gauches irréconciliables,
12:43c'est une théorie stupide.
12:45Il y a une seule gauche
12:47et c'est celle-là qu'on doit entendre
12:49et bien sûr il faut veiller
12:51à ce qu'elle soit la plus forte possible
12:53si on a envie que ça change dans notre pays.
12:55– Yann Brossat, sénateur de Paris,
12:57porte-parole du Parti communiste,
12:59passons en revue désormais les urgences du moment.
13:01D'abord, les Outre-mer.
13:03On ne peut pas oublier les Outre-mer
13:05une fois les émeutes, les cyclones
13:07et les tempêtes passées.
13:09Est-ce que la ligne de conduite,
13:11la petite fiche de poste,
13:13est convenable pour le moment ?
13:15– En tout cas ce qui est sûr
13:17c'est qu'il y a besoin d'une attention
13:19toute particulière pour les Outre-mer
13:21d'autant que la situation à Mayotte
13:23est effectivement extrêmement préoccupante.
13:25On ne sait toujours pas combien de morts
13:27on a sur ce territoire-là
13:29et par ailleurs, au-delà de l'urgence,
13:31les difficultés de Mayotte ne remontent pas
13:33aux derniers événements.
13:35La réalité, c'est qu'on a par exemple
13:37un produit intérieur brut par habitant à Mayotte
13:39qui est quatre fois inférieur
13:41à celui qu'on a dans l'Hexagone.
13:43On a un département qui est le plus pauvre
13:45de tous les départements de France
13:47et donc on ne découvre pas
13:49les difficultés de Mayotte aujourd'hui.
13:51Donc qu'on mette le paquet
13:53à la fois pour pallier
13:55aux urgences immédiates
13:57mais aussi pour reconstruire,
13:59et aussi l'économie, on l'a vu une fin d'année
14:01très compliquée, des plans sociaux en cascade
14:03et restructuration de grands noms quand même
14:05de l'économie française qui risque
14:07malheureusement de licencier.
14:09Éric Lombard est celui qui va prendre
14:11les manettes de Bercy lors de la passation
14:13de pouvoir. Il a parlé, comme vous,
14:15régler l'urgence sociale, augmenter
14:17la justice sociale, urgences climatiques
14:19et écologiques et même un hommage
14:21à Michel Sapin, il faut l'embaucher.
14:23Il est déjà embauché et ce n'est pas
14:25moi le patron.
14:27C'est bien le problème
14:29d'ailleurs, ce n'est pas lui le patron et ce n'est pas
14:31moi non plus et donc la question c'est
14:33dans quelle mesure il aura des marges de manœuvre
14:35pour mettre en place
14:37la politique dans laquelle il croit
14:39et est-ce qu'effectivement il aura la possibilité
14:41de faire ce qu'il dit, ça on verra bien
14:43en tout cas nous accompagnerons
14:45et nous ferons en sorte
14:47que s'il souhaite mettre
14:49en œuvre des politiques de justice sociale
14:51il soit soutenu, en tout cas nous serons
14:53toujours du côté de la justice sociale, on est bien sûr
14:55dans l'opposition mais enfin quand on est au Parlement
14:57on a quand même la possibilité de pousser
14:59un certain nombre de mesures et nous le ferons à plein.
15:01Vous nous confirmez que
15:03c'est quand même des forces de gauche qui ont poussé pour la
15:05nomination d'Éric Lombard ou pas du tout ?
15:07Pas du tout non, enfin en tout cas pour ce qui concerne
15:09le parti communiste nous n'y sommes pour rien
15:11mais en l'occurrence j'ai entendu
15:13ce qu'il a dit et nous ferons
15:15en sorte que le curseur soit
15:17mis du côté de la justice sociale plutôt
15:19que dans la dégradation des conditions de vie
15:21des français. La justice également,
15:23votre chantier est très important, chantier colossal
15:25même hier un des membres
15:27de l'union syndicale des magistrats
15:29nous rappelait à quel point même avec l'arrivée
15:31de Gérald Darmanin Place Vendôme il y avait certes des inquiétudes
15:33mais le premier curseur, puisque vous avez évoqué
15:35le curseur à l'instant, ce serait quand même
15:37évidemment le budget de la justice
15:39lui de son côté lors de sa passation
15:41Gérald Darmanin a dit qu'il allait réconcilier
15:43la justice avec les citoyens
15:45et deux priorités c'est le
15:47narcobanditisme et le trafic de drogue
15:49on dirait du Fabien Roussel sur la sécurité.
15:52En tout cas ce qui est sûr c'est que
15:54sur la question du trafic de drogue
15:56il y a besoin au moins de mettre les bouchées doubles
15:58j'étais membre de la mission d'information
16:00du Sénat sur cette question
16:02du narcotrafic, nous avons d'ailleurs bien
16:04travaillé, dont on a beaucoup parlé ici
16:06nous avons d'ailleurs bien travaillé de manière
16:08transpartisane
16:10de ces travaux est issue une
16:12proposition de loi qui vise notamment à créer un
16:14parquet spécifiquement dédié à cette
16:16question, je pense que s'il y a bien un sujet
16:18sur lequel on doit être capable de se retrouver
16:20c'est à l'évidence celui-là
16:22parce qu'on voit bien à quel point le trafic a aujourd'hui
16:24pourri bon nombre de
16:26nos quartiers, qu'il a des ramifications
16:28extrêmement puissantes
16:30et donc on a effectivement besoin
16:32d'y travailler très sérieusement, beaucoup plus
16:34qu'on ne l'a fait jusqu'à présent.
16:35Et vous croyez que Gérald Darmanin va réussir à mettre une certaine
16:37patte Place Vendôme pour justement
16:39aller à fond sur ce sujet-là ?
16:41Je m'en fiche un peu, à vrai dire ce qui compte pour moi
16:43c'est surtout les résultats, et c'est
16:45est-ce que par exemple dans un certain nombre de quartiers
16:47qui ont été totalement envahis par le
16:49narcotrafic, on a enfin
16:51une lutte active
16:53qui permet d'y remédier ?
16:55Est-ce qu'on recrée aussi des postes de douaniers
16:57qui nous permettent de
16:59mieux contrôler nos frontières et d'éviter qu'entrent
17:01sur notre territoire ?
17:03Mais si on a
17:05envie de prendre le mal à la racine
17:07la question c'est aussi comment on évite que
17:09rentrent sur le territoire français
17:11ces quantités de drogue qui ensuite
17:13se retrouvent dans nos quartiers
17:15et donc on aura besoin pour ça
17:17de postes en nombre, notamment de postes de douaniers.
17:19Il va travailler main dans la main
17:21a-t-il dit avec Bruno Rotaillot
17:23c'est rassurant enfin d'avoir un tandem
17:25avec ces deux ministères régaliens pour espérer
17:27tester la règle de l'insécurité ?
17:29Reste à voir pour quelles politiques
17:31et reste à voir s'ils ont les moyens
17:33de leurs politiques, parce que par exemple si on prend
17:35les questions de sécurité que je connais bien
17:37je suis élu d'un arrondissement populaire
17:39où ces questions de sécurité se posent
17:41le constat que nous faisons depuis des années
17:43c'est que derrière les grandes déclarations
17:45les opérations de communication
17:47les rodomontades des différents ministres
17:49de l'intérieur, ce qu'on constate c'est un recul
17:51massif des personnels
17:53de sécurité, on voit moins
17:55de policiers qu'avant, on a des
17:57commissariats de proximité qui ont fermé
17:59et donc la conséquence
18:01elle est directe, quand vous avez un état
18:03qui recule, quand vous avez des services
18:05publics qui reculent, ce sont les mafias qui avancent
18:07et donc si on veut lutter contre ce phénomène
18:09là, on a besoin de personnel, pour avoir du personnel
18:11il faut du budget et donc on aura assez
18:13vite la vérité des prix, au-delà des questions
18:15de casting de ministres.
18:17C'est une question de fond et on en parlait tout à l'heure
18:19avec un auditeur au 0826 300 300
18:21qui vont nous appeler d'ici
18:235 petites minutes pour justement commenter
18:25l'échange que nous venons d'avoir
18:27qui dit parfois on ne comprend pas, il y a une forme parfois
18:29de gêne d'une certaine partie de la gauche
18:31sur la question de la sécurité
18:33mais en préparant cette interview je me suis souvenu notamment
18:35d'une tribune de Fabien Roussel dans Libé
18:37qui avait fait beaucoup parler à l'époque parce qu'il avait osé
18:39mettre des mots sur notamment le meurtre
18:41de Chyna, le féminicide de Chyna
18:43qui avait été violemment
18:45tué par son petit ami
18:47qu'est-ce qu'il se passe sur ces jugés là au sein de la gauche
18:49est-ce que vous ne ressentez pas un certain malaise à en parler
18:51vous pas visiblement d'une certaine
18:53partie, on a l'impression de vouloir mettre
18:55un mouchoir de poche dessus. En tout cas
18:57pour ce qui me concerne je n'ai aucun malaise à parler
18:59des questions de sécurité
19:01d'autant que, et je le dis en connaissance
19:03de cause comme élu local
19:05je suis élu local depuis une quinzaine d'années maintenant dans le 18ème
19:07à Paris, ce sont les classes
19:09populaires qui sont les plus confrontées
19:11à l'insécurité
19:13et qui souffrent le plus de la délinquance
19:15et donc être de gauche
19:17c'est d'abord se battre, je vous le disais
19:19pour la justice sociale et la justice sociale
19:21ça passe par l'accès aux droits fondamentaux
19:23le droit à la sécurité est un droit
19:25absolument fondamental donc quand
19:27on est de gauche on se bat aussi pour la sécurité
19:29je l'assume à 1000%
19:31et je pense que quand on ne répond pas
19:33à cette question là, on passe à côté de
19:35problématiques majeures pour des tas de gens
19:37qui en ont ras-le-bol
19:39de ne pas pouvoir sortir tranquille
19:41et qui s'inquiètent bien souvent pour leurs enfants
19:43Haute priorité c'est aussi l'éducation nationale
19:45quand on voit notamment les derniers résultats à Tim
19:47c'est les dernières enquêtes internationales
19:49que ce soit sur le niveau de la lecture ou
19:51au niveau de l'orthographe, au niveau des mathématiques
19:53c'est Anne Jeuneté qui laisse la place à Elisabeth Borne
19:55on sait que c'est un ministère quand même
19:57avec de grands enjeux, d'immenses priorités
19:59est-ce que par exemple l'éducation à la vie
20:01sexuelle et affective c'est une priorité
20:03parce qu'Aurore Berger a l'a affirmé hier
20:05Faut pas opposer les deux
20:07c'est pas parce que vous faites des cours
20:09sur
20:11l'éducation affective et
20:13sexuelle que vous n'apprenez pas à lire
20:15et à compter, donc cette opposition
20:17me paraît stérile, ce que je vois en tout cas
20:19c'est que le Premier Ministre a annoncé
20:21qu'il allait travailler son budget 2025
20:23sur la base du budget Barnier
20:25ce budget Barnier prévoyait 4000
20:27suppressions de postes
20:29d'enseignants, très concrètement
20:314000 suppressions de postes d'enseignants
20:33ça veut dire que dans des tas d'écoles
20:35on n'aura pas de remplaçant quand un professeur est malade
20:37et donc on aura des enfants qui n'auront pas
20:39derrière les cours auxquels ils ont droit
20:41quels que soient ces cours d'ailleurs
20:43et donc là on a un problème très concret
20:45auquel Mme Borne va devoir
20:47s'affronter, moi ce que je souhaite
20:49c'est qu'on ait un professeur
20:51devant chaque classe et ça suppose que le gouvernement
20:53renonce à ces suppressions de postes
20:55qui sont aujourd'hui programmées
20:57et qui seront très néfastes
20:59à la fois dans la ruralité et dans nos quartiers
21:01dans les grandes métropoles.
21:03Il y a deux dernières questions encore Yann Brossat que je souhaite vous poser
21:05il y a un duel qui est en train de se mettre en place
21:07pour visiblement les prochaines
21:09élections présidentielles qu'elles soient anticipées
21:11ou qu'elles attendent 2027
21:13c'est la volonté des deux camps quand même visiblement
21:15de s'affronter, celui de Jean-Luc Mélenchon
21:17qui l'assume totalement et celui de Marine Le Pen
21:19qui l'assume aussi entièrement, est-ce que c'est plus
21:21rassurant, vous qui êtes inquiet de la montée
21:23de l'extrême droite, est-ce que ce n'est pas le meilleur moyen
21:25de lui faire la courte échelle ?
21:27D'abord ils ont le droit d'être candidats, enfin Mme Le Pen
21:29si tant est qu'elles sont
21:31encore éligibles à ce moment-là
21:33en tout cas ce qui est sûr c'est que moi
21:35mon souhait c'est que la gauche se donne les moyens de gagner
21:37et sans vouloir dire une
21:39lapalisade mais pour gagner il faut deux choses
21:41d'abord il faut qu'on ait un candidat
21:43de gauche au deuxième tour, ce qui n'a pas été le cas
21:45lors des dernières échéances
21:47et un candidat qui soit capable de gagner
21:49au deuxième tour et donc on doit avoir
21:51pour moi ce paramètre-là en tête
21:53quand on choisira le candidat qui défendra
21:55nos couleurs à l'élection présidentielle.
21:57Yann Brossat, vous maire de Paris
21:59quelle maire vous serez ?
22:01Un maire qui se battra pour
22:03les valeurs de Paris, c'est-à-dire des valeurs progressistes
22:05écologistes et il y a du boulot
22:07notamment parce que la menace de la droite
22:09est là donc j'ai envie de me battre
22:11en tout cas parce que j'aime profondément ma ville
22:13que j'y suis élu depuis longtemps maintenant
22:15et que je pense qu'elle mérite
22:17d'être défendue dans ses valeurs, dans son mode de vie
22:19et dans son identité.
22:20Est-ce que vous assumerez vos notes
22:22de frais et vous éviterez de faire des factures
22:24téléphoniques à plus de 30 000 euros ou pas du tout ?
22:26Les frais d'abord c'est faux
22:28puisqu'en l'occurrence les factures dont on parle
22:30ne sont pas de 30 000 euros et ce ne sont pas les factures
22:32de la maire de Paris.
22:34Elles ne sont pas à 30 000 euros donc c'est quand même
22:36un peu particulier de dire des choses qui sont fausses.
22:38C'est la formation du canard mais c'est plus de 11 000 euros
22:40pour un voyage à Paris.
22:42Pourquoi vous dites 30 000 si c'est 11 000 ?
22:4430 000 parce que c'est l'information du canard.
22:46Donc quand une information est démentie vous continuez à la répéter ?
22:48J'attendais que vous la rectifiez.
22:50Donc vous dites quelque chose qui est faux en sachant que c'est faux
22:52en anticipant le fait que j'allais démentir.
22:54Ce n'est pas très déontologique
22:56si je peux me permettre.
22:58Et donc vous serez ce maire-là ou pas du tout ?
23:00Et donc il n'y aura pas de problème de facture téléphonique.
23:02Merci beaucoup Yann Brossard, sénateur de Paris
23:04porte-parole du parti communiste et peut-être
23:06qui sait, futur maire de Paris.
23:08Merci beaucoup d'avoir été avec nous. Joyeux Noël.