Stéphanie de Muru revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, avec Jean-Charles Moriconi, le maire de Pollestres dans les Pyrénées-Orientales, il évoque la décision du gouvernement d'interdire le Sniffy, une poudre énergisante à inhaler.
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00:00Europe 1 et vous, 11h-13h, Stéphanie Demeureux.
00:04Vous écoutez Europe 1, il est 11h32 et Stéphanie, vous recevez Jean-Charles Moriconi, le maire de Paulestre dans les Pyrénées-Orientales.
00:11Oui, Rudy Sada vient d'en parler, le signifié, c'est fini, interdit, la ministre de la Santé l'a annoncé hier.
00:17Catherine Vautrin a signé l'arrêté interdisant cette poudre, vous savez, cette poudre qui se décline en plusieurs saveurs.
00:22Elle est vendue sur internet, chez certains buralistes, à moins de 15 euros.
00:27On va en parler avec Jean-Charles Moriconi, le maire de Paulestre. Bonjour Jean-Charles Moriconi.
00:33Bonjour, bonjour à tous les auditeurs d'Europe 1, merci de me recevoir sur votre antenne.
00:37C'est un plaisir parce que vous, dès le 15 juillet, vous aviez pris des arrêtés interdisant la poudre signifiée.
00:43Vous n'aviez pas attendu l'arrêté de la ministre, pour quelles raisons ?
00:48Eh bien pour les raisons que les maires sont en première ligne.
00:50J'ai une ville de 6 000 habitants dans les Pyrénées-Orientales, très proche de Perpignan,
00:55avec les difficultés que l'on connaît dans les petits villages.
00:58C'est un constat au petit matin, de relever au sol parfois du protoclyte d'azote, parfois des restes de signifiés.
01:05Donc c'est un constat, il fallait à un moment donné agir, donc j'ai pris des arrêtés en ce sens.
01:09C'est une commune de combien de personnes, de combien d'habitants ?
01:136 000 habitants.
01:15Et c'était, vous le constatiez vous, un fléau ?
01:19Eh bien un fléau, pas dans ma commune, mais quand on est maire, il faut agir,
01:23parce qu'on a une communauté de communes de 280 000 habitants,
01:27je suis aussi vice-président d'une grande communauté,
01:29et les rapports des maires sont identiques.
01:31C'est-à-dire que dans nos villes et villages, aujourd'hui, il y a des dérives qui sont constatées,
01:36et notamment chez les mineurs, il faut agir en tant que maire, parce qu'on est en première ligne avant tout.
01:42Oui, vous vous avez dit, je vois la dérive qu'elles peuvent provoquer,
01:45alors autant agir et ne pas faire prendre de risques aux enfants ni à leurs parents.
01:49Quelles sont les dérives, Jean-Charles Moriconi, que vous avez constatées ?
01:53Je vais juste vous avouer que j'ai exercé pendant 30 ans dans de grands services,
01:58comme la brigade anticriminalité, la brigade criminelle,
02:00donc j'ai quand même cette connaissance du terrain,
02:03et j'ai vu des gamins dériver avec moins que ça.
02:06On a parlé d'ecstasy à l'époque, etc.
02:08Aujourd'hui, il y a des produits dérivés qui sont des dangers mortels pour nos enfants,
02:13des produits qui conduisent à la dérive,
02:16et sous le côté charmant de l'emballage,
02:22on s'adonne à des produits qui laissent amener à la coque, tout simplement.
02:27C'est vrai que c'est un petit peu pernicieux, cette poudre,
02:31parce qu'elle est pleine de saveurs, fraises, chocolat, que sais-je,
02:35et du coup ça donne envie aux jeunes de l'acheter,
02:38c'est très piégeux, et vous dites, ça peut donner des dérives plus graves
02:42et aller vers des drogues plus dures.
02:44Toute addiction est mortelle pour les enfants,
02:47je le dis par connaissance de ma profession d'abord,
02:51et ensuite avec cette expérience de maire,
02:53il y a quand même des dérives, et il faut dire stop,
02:55à certains produits qui sont en vente libre,
02:58les épiceries de nuit, on est des grands fournisseurs,
03:00je ne veux pas cibler une profession,
03:02mais les épiceries de nuit sont parfois à l'arrière boutique des ventes de cigarettes
03:07provenues d'Espagne, ici on a ce phénomène,
03:10et le signifique est en vente libre,
03:12les soirs dans les épiceries de nuit,
03:14alors ça revient sur les villages,
03:16alors nous on a pris la précaution de contacter
03:18l'ensemble des commerçants et le syndicat des ruralistes
03:20pour dire stop sur ma commune, je n'en veux pas,
03:22ils étaient tout à fait solidaires de ma démarche,
03:26d'ailleurs ils l'ont exprimé,
03:28et l'association des maires du Pyrénées-Oriental,
03:30tout à fait solidaire, parce que je rappelle,
03:32on est un département très touristique,
03:34et les villes littorales sont envahies de ces produits pendant l'été.
03:37Jean-Charles Moriconi,
03:39vous avez dit tout à l'heure,
03:41en dehors de ma profession de maire,
03:43je m'en rends compte, mais quelle est cette profession ?
03:47Ah, je vous disais que j'ai exercé pendant 30 années
03:50au sein de la police nationale,
03:52j'étais officier de police judiciaire,
03:54et donc j'ai eu vraiment toute ma carrière
03:57en contact avec ces dérives,
03:59constatez, qui vont crescendo, crescendo, crescendo,
04:02et je pense qu'il faut que, vous savez les maires,
04:04on est en première ligne de plein de sujets,
04:06donc on est vraiment les porteurs
04:09d'informations importantes,
04:11et je suis vraiment très heureux
04:13que la ministre, non pas par mon fait,
04:15bien entendu ça serait très présomptueux,
04:17mais dire que la ministre a pris conscience
04:19qu'il fallait stopper ça, elle a dû requérir d'abord
04:21la commission européenne,
04:23qui a tout à fait donné son accord sur le sujet,
04:25moi je crois que c'est une très bonne nouvelle.
04:27Maintenant, à nous d'être vigilants avec nos polices municipales,
04:30pour que la vente ici ne se poursuive pas,
04:32c'est pour cela que j'ai pris un arrêté,
04:35un arrêté en ce sens.
04:37Merci monsieur le maire Jean-Charles Moriconi,
04:39maire de Paule Estre, d'avoir été avec nous
04:41pour nous parler de cette interdiction
04:43qui est une bonne nouvelle selon vous
04:45et effectivement qu'il est,
04:47parce qu'il fait beaucoup de dégâts
04:49notamment sur nos enfants,
04:51sur nos mineurs. Merci d'avoir été avec nous.