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Les informés du matin du 9 décembre 2024

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00:00Les informés en direct jusqu'à 9h30 sur France Info Radio et sur le canal 27 de la TNT France Info Télé, bonjour Renaud Delis.
00:09Bonjour, salut.
00:09Et bonjour à nos premiers informés de la semaine, Elsa Mondingava, journaliste à LCP, bonjour Elsa.
00:14Bonjour.
00:15Jean-Jérôme Bertoluste à vos côtés, éditeur réaliste politique à France Info Télé.
00:17Bonjour Xavier.
00:18Bonjour Jean-Jérôme.
00:19Claude Guival, journaliste à la rédaction internationale de Radio France, et là aussi bonjour Claude.
00:24Parce que Renaud, on commence tout de suite par la Syrie évidemment, Bachar el-Assad a quitté le pays, et maintenant ?
00:29Eh oui, au bout de 53 ans au pouvoir, donc la dynastie de Hafez el-Assad puis Bachar el-Assad s'est donc effondrée en quelques semaines,
00:37enfin en une dizaine de jours à peine, au bout aussi de 11 ans de guerre civile.
00:42Bachar el-Assad s'est réfugié visiblement à Moscou selon les dernières informations dont nous disposons.
00:47L'effondrement du régime a donc été extrêmement rapide.
00:51Que va-t-il se passer maintenant ?
00:53Que peut-on attendre ou redouter de la coalition islamiste qui l'a renversée ?
00:58Voici ce qu'en disait il y a quelques minutes sur ce plateau le ministre démissionnaire des affaires étrangères, Jean-Noël Barraud.
01:04La paix est à construire, c'est une bonne nouvelle pour la liberté, c'est une bonne nouvelle pour le peuple syrien qui doit désormais prendre son destin en main.
01:13Jolanie, HTC, a rompu avec Daesh et Al-Qaïda, mais il s'agit là d'un mouvement islamiste.
01:20Et soyons lucides, il y a des risques très importants qui guettent la Syrie.
01:24Celui de la fragmentation et de l'instabilité et celui de l'islamisme.
01:29Et sur ce sujet, nous serons intransigeants.
01:31On a entendu Jean-Noël Barraud, ministre démissionnaire des affaires étrangères, Claude Guybel de la rédaction internationale de Radio France.
01:38On entend l'inquiétude.
01:40Bachar el-Assad est tombé, mais après, on ne sait pas ce qu'on retrouve.
01:44On ne sait pas ce qu'on retrouve, parce qu'on connaît le passé d'Ahmoud Mohamed al-Jolani.
01:48Ancien combattant djihadiste, fondateur du Front Jabhat al-Nosra, aujourd'hui à la tête d'Aït Tarih al-Sham, groupe islamiste aussi.
02:01Mais il faut voir que depuis quelques années, l'homme a tenté de donner le change.
02:09Il y a aussi un symbole fort, il ne veut plus qu'on l'appelle par son nom de guerre.
02:14Une semaine depuis le début de l'offensive sur Damas, c'est désormais sous son nom civil, Ahmad el-Shahara, qu'il veut être appelé.
02:21Il a troqué le turban contre El Adjelaba, contre une chemise khaki.
02:26On voit les signaux qui sont donnés.
02:29Il veut se normaliser ?
02:31Il veut se normaliser.
02:33Pourquoi ? Parce qu'il sait que la réussite de cette offensive est claire.
02:39C'est l'état de déliquescence totale dans lequel se trouve la Syrie.
02:42La Syrie est aujourd'hui ruinée, elle est ingouvernable.
02:45La Syrie est isolée sur la scène internationale.
02:48Et Ahmoud Mohamed al-Jolani est un pragmatique, un ultra pragmatique.
02:55A défaut de sincérité, dans le bénéfice du doute, ce qu'on peut raisonnablement penser,
03:00c'est que c'est une stratégie extrêmement bien réfléchie.
03:03Il sait qu'il a besoin de l'aide, ou à tout le moins de la bienveillance raisonnée de la communauté internationale,
03:11s'il veut sortir la Syrie de son isolement, s'il veut éviter des sanctions économiques.
03:16Et pour cela, il a besoin de donner des gages, des gages d'ouverture vers les minorités,
03:20des gages d'unité, des gages de continuation, de stabilité de l'État.
03:25Il commence par des petits symboles, il a notamment interdit à ses combattants d'investir les établissements publics,
03:30pour que la transition se fasse de manière pacifique.
03:33Parce que des transitions, il en a déjà vu, notamment assisté à la fin de Saddam Hussein,
03:38à l'époque où il combattait en Irak, et le chaos qui a suivi la fin de Saddam Hussein,
03:44avec l'implosion totale de l'État bassiste, il en a vu les conséquences.
03:48Et on voit que là, il sait très bien que s'il veut que la Syrie continue à avancer,
03:54il doit maintenir les structures, et c'est aussi ce que lui demande la communauté internationale,
03:59et son premier soutien, la Turquie, pays voisin, qui n'a aucun intérêt à ce que la Syrie implose.
04:04Alors Renaud, ce que soulevait Renaud est intéressant,
04:07Bachar el-Assad a quitté le pays, a fui la Syrie, très rapidement en fait,
04:12ça a duré une dizaine de jours, ça a pris qu'une dizaine de jours,
04:15comment ça se fait que ce soit aussi rapide ?
04:17Alors effectivement, on est étonné, pourquoi ?
04:20Parce que depuis plus de dix ans, onze ans, effectivement,
04:25Bachar el-Assad s'est maintenu au pouvoir, d'abord au prix du sang de son peuple,
04:32et deuxièmement au prix de la souveraineté du pays,
04:38en laissant complètement l'Iran d'un côté, la Russie,
04:43mais à la limite d'autres forces au nord, prendre le contrôle de la Syrie.
04:48Quand je dis prendre le contrôle de la Syrie, c'est que, en fait,
04:51les États s'étaient partagés, par exemple, le ciel de la Syrie.
04:55Donc vraiment, Bachar el-Assad, à la fois se maintenait au pouvoir,
04:59et à la fois voyait son pouvoir politique se réduire d'année en année,
05:05et était vraiment considéré comme une marionnette par la Russie et l'Iran.
05:10Encore un petit point, quand même, avec une interrogation sur, effectivement,
05:17Claude parlait de la communauté internationale,
05:20qui est vraiment très fractionnée sur la Syrie.
05:24Quelle peut être l'influence de la France ?
05:27Personnellement, j'ai une interrogation.
05:29Depuis que la France n'est pas intervenue en Syrie,
05:34après l'utilisation de gaz sarin par Bachar el-Assad,
05:38on va dire que la France, comme d'autres pays occidentaux,
05:41ont un petit peu baissé les bras par rapport à la Syrie,
05:44et que l'une des grandes préoccupations de la France,
05:48et d'autres pays occidentaux, c'était surtout que les réfugiés syriens
05:52n'arrivent pas jusqu'en France, et de les maintenir au Liban,
05:58et de les maintenir en Turquie.
05:59Pourtant, le ministre qui était à cette place-là, il y a quelques minutes,
06:01le ministre des missionnaires des Affaires étrangères, Jean-Noël Barraud,
06:04il disait qu'on va veiller, avec l'Union européenne,
06:06à ce qu'il y ait une transition pacifique,
06:08que tout le monde soit respecté, les minorités, les femmes.
06:11Ce qui est sûr, c'est qu'évidemment, le dossier syrien concerne
06:13nos premiers chefs aussi, les occidentaux, les européens et les français.
06:16Effectivement, on se souvient que la France, en 2013,
06:18avait renoncé à intervenir, mais c'était à cause du lâchage de Barack Obama.
06:21On s'en souvient, en particulier, c'était Barack Obama
06:23qui avait retourné sa veste en quelques heures,
06:26alors qu'il avait posé comme ligne rouge, justement,
06:28l'utilisation des armes chimiques par Bachar el-Assad.
06:31Et finalement, les Etats-Unis avaient décidé de ne pas intervenir.
06:33Donc la France, en quelque sorte, avait choisi de reculer
06:36à cause de la reculade de Barack Obama.
06:38C'est vrai que ce dossier concerne nos premiers chefs,
06:40l'Europe et la France, notamment à cause de la question migratoire,
06:43et potentiellement aussi de la menace terroriste,
06:46d'ores et déjà agitée par l'extrême droite depuis hier,
06:49qui ne voit dans cette situation instable qu'une menace supplémentaire,
06:53oubliant qu'effectivement, c'est Bachar el-Assad lui-même
06:56qui a contraint d'ores et déjà 5 millions de ses compatriotes
06:59à fuir la Syrie depuis 11 ans de guerre civile.
07:01Il y a 5 millions de Syriens qui ont été obligés
07:03pour sauver leur peau de s'exiler,
07:05dont effectivement 1 million aujourd'hui au Liban,
07:08et près de 3 millions en Turquie.
07:11Et dernier point, c'est vrai que ce qui est frappant,
07:15c'est la vitesse avec laquelle ce régime s'est effondré.
07:18On ne peut dans un premier temps,
07:20et c'est ce que faisait Jean-Noël Barraud tout à l'heure sur ce plateau,
07:23que s'en féliciter, parce qu'il faut rappeler quand même
07:25que la dictature des Assad, de père en fils,
07:27de Hafez à Bachar el-Assad, et évidemment plus encore
07:29ces 11 dernières années de guerre civile,
07:31est une des dictatures les plus sanglantes de la région
07:34et même du monde.
07:36Emmanuel Macron a évoqué l'état de barbarie
07:38qui s'est effondré, c'est le mot qu'il a employé.
07:40C'est une expression qui est empruntée au sociologue français
07:42Michel Seurat, c'est le titre d'un de ses livres.
07:44Michel Seurat qui avait beaucoup travaillé sur la Syrie
07:47et qui avait justement défini en ces termes la dictature Assad.
07:51Michel Seurat qui est mort en 1986
07:53alors qu'il était séquestré par le djihad islamique à Beyrouth.
07:56On s'en souvient, c'était un des otages des années 80.
07:59Et donc cette formule, elle résume bien
08:01ce qu'était la dictature des Assad,
08:03c'est pour ça qu'on est quand même stupéfait
08:05de la vitesse avec laquelle ce château de cartes
08:07s'est effondré, faute de soutien en particulier
08:10de soutien russe et iranien.
08:12Claude ?
08:13Oui, c'est ça, il y a eu la défaillance
08:15des soutiens historiques de Bachar el-Assad,
08:17le Hezbollah extrêmement affaibli par la guerre,
08:22l'Iran également, la Russie qui a besoin
08:25aujourd'hui de faire venir des soldats nord-coréens
08:28pour venir en appui pendant la guerre en Ukraine
08:32ne va certainement pas envoyer des forces supplémentaires
08:34en Syrie pour soutenir Bachar el-Assad.
08:36Par ailleurs, le régime était un fruit mûr,
08:40prêt à tomber, parce qu'aussi l'armée
08:43qui était le socle de Bachar el-Assad,
08:47cette armée-là n'avait même plus les privilèges
08:51qui lui permettaient de sortir le nez de l'eau
08:53dans le marasme économique total.
08:55La corruption qui ronge la Syrie rongeait aussi l'armée
09:02où les soldats gagnent entre 20-30 dollars par mois,
09:0580 dollars pour un officier.
09:08La motivation n'était plus là.
09:11D'ailleurs, Bachar el-Assad,
09:14quelques jours avant sa chute,
09:16a promis de doubler la solde des soldats.
09:18On voyait bien cet appel désespéré,
09:23mais c'était une coquille vide.
09:25Le risque de resurgence de Daesh,
09:27parce que c'est une préoccupation notamment des Occidentaux,
09:30sur le côté, les Américains, par exemple,
09:33ont frappé des positions de l'État islamique.
09:36Il y a une vraie inquiétude ?
09:38Il y a plusieurs inquiétudes pour les Occidentaux.
09:41On parlait par exemple des inquiétudes françaises
09:43quant au risque de reprise terroriste.
09:45Il ne faut pas oublier que dans les zones kurdes,
09:47qui sont aujourd'hui probablement les plus à surveiller
09:51dans la Syrie de demain,
09:53c'est là où se trouvent les camps
09:56où sont des djihadistes français, notamment, etc.
10:01Il va falloir suivre avec beaucoup d'attention
10:05ce qui va se passer dans les jours qui viennent
10:07entre le nouvel homme fort de Damas et les Kurdes.
10:12Parce qu'il y a cette question-là.
10:15Ce que Jolani fait, en tout cas,
10:18c'est qu'il essaie de montrer depuis quelque temps
10:21qu'il n'a pas de vision expansionniste
10:23hors des frontières de la Syrie,
10:26qu'il est un dirigeant nationaliste islamique.
10:30Il a marqué sa rupture avec l'État islamique ou Al-Qaïda,
10:37qui sont des organisations internationales.
10:39Après, la question de l'islamisme en Syrie, elle demeure.
10:43Ça va être un pouvoir sunnite majoritaire s'il reste en place.
10:46On a vu que dans les zones qui ont été libérées,
10:49pour l'instant, le dialogue se maintient avec les minorités.
10:52On demande juste au carillon, aux cloches de ne pas sonner.
10:55Mais pour l'instant, les habitants disent
10:57que ça se passe bien, mais pour l'instant.
11:00La crainte que ça se transforme comme les talibans en Afghanistan ?
11:04On peut le voir, la crainte.
11:06On sait que les Kurdes,
11:08et ils ont été soutenus par ça par la communauté nationale,
11:10détiennent à peu près plusieurs milliers,
11:12dizaines de milliers d'ex-combattants de Daesh.
11:15Mais les Kurdes, les forces kurdes,
11:17ont été attaquées ces dernières 24 heures
11:19par des forces soutenues par la Turquie.
11:21Donc on voit bien que la situation est quand même dans le nord de la Syrie.
11:26Donc on voit bien que la situation est extrêmement instable.
11:28Extrêmement complexe, oui.
11:29Merci, merci beaucoup Claude Guibal,
11:31journaliste à la rédaction internationale de Radio France.
11:34On se retrouve dans un instant après le fil d'info à 9h18.
11:36Magali, au mot.
11:38La chute de Bachar al-Assad est un moment historique pour Jean-Noël Barraud.
11:42C'est une bonne nouvelle pour la liberté,
11:44une bonne nouvelle pour le peuple syrien,
11:46affirme ce matin sur France Info
11:48le ministre des missionnaires des affaires étrangères.
11:50Après la prise de pouvoir des rebelles
11:52emmenés par les islamistes à Damas hier,
11:54le dictateur déchu a trouvé lui refuge à Moscou,
11:57selon les agences de presse russes.
12:00Qui pour Matignon, Emmanuel Macron,
12:02poursuit ses consultations ?
12:04Il reçoit aujourd'hui le groupe Lyotte,
12:05les communistes et les écologistes.
12:07Premier ministre qui aura comme première urgence le budget.
12:11En attendant, une loi spéciale doit entrer en vigueur
12:14pour permettre à l'appareil d'État de fonctionner.
12:17Elle est prête, affirme ce matin le gouvernement.
12:20Jay-Z accusé d'avoir violé une adolescente de 13 ans.
12:23Une plainte a été déposée hier à New York.
12:25L'effet se serait déroulé en 2000 lors d'une soirée.
12:28Elle vise également cette plainte une autre star du hip-hop,
12:32déjà visée par des accusations d'agressions sexuelles.
12:35Quelles sont les meilleures compagnies ferroviaires d'Europe ?
12:38Une organisation les a classées.
12:40Sur la première marge du podium,
12:42les Italiens de Train Italia.
12:44Sur la dernière, l'Eurostar,
12:46notamment à cause de son prix trop élevé.
12:48La SNCF arrive à la cinquième place.
13:02Les informés avec Elsa Mondingava, journaliste à LCP,
13:05avec Jean-Jérôme Bertholus, éditorialiste politique à France Info TV,
13:08et Renaud Delis, on revient en France avec la situation politique.
13:11Les consultations qu'enchaîne Emmanuel Macron.
13:14Voilà, le chef de l'État qui va reprendre aujourd'hui ses consultations
13:16en vue de trouver une issue à la crise politique actuelle
13:19et en particulier de trouver un nouveau Premier ministre,
13:21un nouveau locataire pour Matignon après la censure du gouvernement Barnier.
13:24Vendredi, ce sont les socialistes,
13:26notamment, outre les macronistes et la droite,
13:29ce sont les socialistes qui ont été reçus par Emmanuel Macron à l'Élysée.
13:34Ce qui a fâché considérablement Jean-Luc Mélenchon,
13:37qu'ils accusent d'ores et déjà de trahir
13:39parce qu'ils discutent donc avec le chef de l'État.
13:41Jean-Luc Mélenchon qui a menacé ce week-end, d'ailleurs,
13:43je le cite, de continuer le nouveau front populaire sans les socialistes.
13:48Et voici ce qu'en disait, hier, sur l'antenne de France Info,
13:51Mathilde Panot, présidente du groupe Alephi à l'Assemblée Nationale.
13:55Ce que je soupçonne, ce que je vois, en fait,
13:57dans ce qu'ils sont en train de faire,
13:59c'est qu'ils sont en train de s'aventurer hors du nouveau front populaire.
14:02Et que j'en suis très inquiète.
14:04Et que je les appelle à revenir à une raison,
14:06c'est-à-dire au serment que nous avions fait en 2023
14:10pour faire tout pour l'abrogation de la réforme des retraites.
14:12Je ne menace pas, je dis juste, faites attention
14:15à ne pas trahir le programme et les promesses
14:18qui ont été faites devant les électeurs et les électrices.
14:20Mathilde Panot ne les menace pas,
14:22elle dit juste, attention, attention quand même.
14:24Les socialistes, ils le répètent encore ce matin par la voix de Boris Vallaud,
14:27disent qu'ils ne participeront pas à un gouvernement
14:30dont le premier ministre ne serait pas de gauche.
14:32Mais peut-être pourraient-ils participer à un accord de non-censure
14:35qui permettrait aux futurs gouvernements
14:37de ne pas être censurés immédiatement.
14:40Est-ce que ce sont les socialistes
14:43qui sont en train, en quelque sorte, de trahir
14:45le serment du nouveau front populaire ?
14:47Ou est-ce que ce sont les insoumis
14:49qui sont en train de s'isoler à gauche ?
14:51Rappelons que les communistes et les verts
14:53vont eux aussi être reçus aujourd'hui à l'Elysée.
14:55En clair, est-ce que c'est la fin du nouveau front populaire, Elsa ?
14:58En tout cas, on voit bien qu'Emmanuel Macron
15:00essaye de fracturer le nouveau front populaire
15:02quand il a invité les socialistes.
15:03Les socialistes ont dit tout de suite,
15:04nous on veut que toutes les composantes
15:06du nouveau front populaire soient invitées.
15:08Ils avaient bien senti le piège.
15:10Emmanuel Macron s'était engagé à inviter les autres.
15:12Après, les socialistes disent, libre à chacun
15:14de décider d'y aller ou pas.
15:15On voit bien le côté socialiste.
15:17En votant la censure, c'était important, derrière,
15:19de montrer qu'on proposait une solution,
15:21qu'on proposait quelque chose,
15:22qu'on ne retournait pas dans la situation de l'été dernier.
15:25D'où ces discussions autour d'un pacte de non-censure.
15:27On va voir si les écologistes, finalement,
15:29sont plus proches des socialistes que des insoumis.
15:31Les communistes, eux, disent,
15:33nous aussi, on veut avancer,
15:34pas de prérequis sur un Premier ministre.
15:36Discutons surtout de quel est le programme.
15:38Sauf qu'on sait qu'en France,
15:39ça se passe un petit peu à l'inverse.
15:41En fait, on va déjà nommer un Premier ministre
15:43et ensuite, on va essayer de travailler sur le programme.
15:45Donc, il va déjà falloir savoir
15:47quelle personnalité que va nommer Emmanuel Macron
15:49peut essayer de rassembler sur une participation,
15:51je ne pense pas, sur une non-censure.
15:53Ça, ça peut se discuter.
15:55C'est là que ça coince, puisque
15:57si les socialistes, en fait, conditionnent
15:59leur participation au gouvernement à un Premier ministre de gauche,
16:01dans les noms qui reviennent,
16:03on n'est pas sur des Premiers ministres de gauche,
16:05on est plutôt sur du François Bayrou, là, pour le moment, non ?
16:07Oui, absolument.
16:09Ou, un peu plus étonnant,
16:11Catherine Vautrin, aussi,
16:13qui serait soutenue par Gabriel Attal.
16:15Ce qui est clair,
16:17c'est que la situation
16:19est très mouvante.
16:21Mais, il n'empêche
16:23que le Parti Socialiste,
16:25depuis ce week-end,
16:27se replace un petit peu au centre du jeu.
16:29Qu'Olivier Faure,
16:31à travers les mots
16:33qu'il a employés sur France Info
16:35et, effectivement, à la sortie
16:37de l'Élysée,
16:39retrouve un peu l'unité du parti.
16:41On a vu que ses opposants se taisent
16:43pour ne pas, en quelque sorte,
16:45fragiliser ce mouvement
16:47du Parti Socialiste.
16:49Et qu'au sein du PS,
16:51même au sein de la direction,
16:53c'est vrai qu'on juge maintenant
16:55que jamais la gauche
16:57ne gagnera avec Jean-Luc Mélenchon.
16:59On verra si
17:01Emmanuel Macron
17:03assure une nouvelle fois qu'il n'y aura pas
17:05de dissolution, parce que ça, ça peut représenter
17:07un problème pour le PS
17:09de partir désuni sur certaines
17:11circonscriptions. Encore qu'on a vu
17:13dans les Ardennes,
17:15surtout le week-end précédent,
17:17que quand il y avait l'unité de la gauche,
17:19le candidat de la gauche arrivait quand même
17:21quatrième, alors que la gauche aurait
17:23espéré peut-être terminer deuxième.
17:25On voit que l'unité à tout prix,
17:27ça ne marche pas forcément. Donc, en tout cas,
17:29ce qu'on voit, c'est que
17:31le PS, sans forcément
17:33redevenir un parti de gouvernement,
17:35une expression chère à François Hollande,
17:37tente de revenir à un peu de
17:39pragmatisme. Et là, ce que veut le PS
17:41aussi, c'est que les communistes et les écologistes
17:43le rejoignent dans la démarche. Non, mais ce qui est intéressant
17:45dans ce qui se passe à gauche, effectivement, depuis quelques jours,
17:47c'est que, je rejoins ce que disait Jean-Jean
17:49de Mertelus à l'instant, le Parti Socialiste
17:51semble être en voie de renouer avec
17:53ce qu'on appelle une forme de culture
17:55de gouvernement. Ça signifie pas forcément qu'il va
17:57participer au gouvernement, mais ça veut dire qu'il a le
17:59souci en tête d'essayer de contribuer à la sortie
18:01du blocage politique, de la crise politique, du
18:03chaos dans lequel
18:05on avance de jour en jour, si j'ose dire.
18:07C'est évidemment pas le souci du tout des insoumis, c'est l'inverse.
18:09Jean-Luc Mélenchon veut le chaos, il veut bloquer
18:11pour bloquer, le pays, il veut tout conflictualiser.
18:13Ils ont refusé d'encontrer le Président.
18:15Oui, il faut rappeler qu'ils étaient invités aussi,
18:17que ce sont eux qui ont refusé, c'est-à-dire que
18:19discuter avec le chef
18:21de l'État, c'est déjà trahir pour Jean-Luc Mélenchon.
18:23C'est pour ça que je pense pas que ce soit Emmanuel Macron qui fracture
18:25le Nouveau Front Populaire. Je pense
18:27que le Nouveau Front Populaire se fracture de lui-même,
18:29effectivement, si jamais les socialistes
18:31ne se laissent plus entraîner dans la posture
18:33protestataire tout à fait légitime,
18:35mais qui est celle de Jean-Luc Mélenchon et des insoumis,
18:37qui veulent une destitution du Président,
18:39une présidentielle anticipée,
18:41qui veulent tout conflictualiser, mais
18:43renouer avec cette culture de gouvernement.
18:45On va voir ce que vont faire
18:47les communistes et les écologistes, même si
18:49on voit depuis quelques mois que
18:51Marine Tondelieu se met plutôt bien volontiers
18:53dans la roue de Jean-Luc Mélenchon.
18:55Et au-delà, il ne s'agit pas forcément
18:57d'aboutir à une participation des socialistes au gouvernement,
18:59mais de contribuer à chercher
19:01une sortie, peut-être avec un accord
19:03de noms sociaux autour d'un premier ministre
19:05qui pourrait peut-être être François Bayrou,
19:07par exemple, mais où un autre. Et ce qui est intéressant
19:09aussi, c'est que dans ce cas-là, Marine Le Pen
19:11disparaît du tableau, si j'ose dire. C'est-à-dire qu'elle
19:13se marginalise. Ça n'est plus le Rassemblement National
19:15qui est faiseur de roi à l'Assemblée Nationale
19:17et qui peut censurer à tour de bras
19:19comme elle menace déjà de le faire.
19:21Elle l'a dit dans le Figaro ce week-end
19:23qu'elle pourrait recensurer, même si
19:25cette position coûte
19:27aussi au Rassemblement National et à Marine Le Pen.
19:29Et c'est peut-être une des raisons, d'ailleurs,
19:31pour lesquelles, même s'il faut être très prudent,
19:33parce qu'il y a 70% d'abstention,
19:35le RN a perdu ce week-end
19:37une circonscription dans les Ardennes.
19:39Le candidat RN était quand même nettement favori
19:41après le premier tour. Et finalement, il a été battu
19:43de quelques centaines de voix au second tour.
19:45Et on peut imaginer qu'une frange de
19:47électeurs à droite, que pouvait l'ornier
19:49Marine Le Pen, est assez fâchée de son attitude,
19:51ce qui a conduit peut-être à la défaite
19:53du Rassemblement National dans les Ardennes.
19:55C'est en tout cas ce que Gabriel Attal et tous les membres
19:57des centrales se sont empressés d'analyser
19:59au soir de l'élection et des résultats,
20:01en disant, regardez, la première fois post-censure
20:03où il y a un jugement sur Marine Le Pen,
20:05il est négatif. Ça prouve bien que son électorat
20:07finalement n'approuvait pas cette décision
20:09de censure, ou en tout cas la regrette.
20:11Donc c'est sûr qu'ils vont aller à bloc là-dessus.
20:13Pour ce qui est des socialistes, on voit bien que dans la négociation,
20:15c'est sûr qu'on demande un premier ministre de gauche.
20:17On sait très bien qu'on aura beaucoup de mal
20:19à l'obtenir. Mais c'est pour après, finalement,
20:21peut-être trouver une situation de compromis pour eux.
20:23On l'a bien dit, ils sont en conflit de loyauté un peu
20:25envers le Nouveau Front Populaire, envers leur électorat,
20:27envers aussi les différents courants
20:29qui composent le Parti Socialiste.
20:31Donc le plus petit dénominateur commun, ça pourrait être
20:33de ne pas participer, mais en tout cas
20:35de tout faire pour avoir une stabilité au pays,
20:37ne pas censurer. Pour ça, il faut qu'ils obtiennent quand même
20:39un gain politique. C'est-à-dire que le gouvernement
20:41s'engage au moins sur un ou deux sujets
20:43à dire, allez, on vous tend un petit peu la main
20:45parce que, comme Renaud l'a dit, c'est une décision
20:47qui leur coûte aussi.
20:49On doit faire les chemins les uns vers les autres,
20:51c'est une concession réciproque.
20:53Et d'ailleurs, il y a l'histoire, effectivement,
20:55de la réforme des retraites, où il dit, ben on va
20:57geler pour le moment.
20:59C'est bien, Jean-Jérôme.
21:01Mais ça, ça a l'air, c'est dans l'immédiat, déjà.
21:03La stratégie d'Olivier Faure
21:05et des différents dirigeants,
21:07parce qu'il a réussi
21:09à regrouper un petit peu tout le monde autour de lui
21:11du PS, c'est intéressant.
21:13Maintenant,
21:15c'est une stratégie qui
21:17rapidement va être heurtée
21:19par le réel. D'une part, parce que
21:21les concessions réciproques
21:23ou les avancées que souhaiterait le PS,
21:25que ce soit éventuellement
21:27sur la réforme des retraites, une conférence
21:29de financement, il faudrait trouver des dizaines de milliards,
21:31c'est compliqué. L'école,
21:33la santé, il n'y a plus d'argent.
21:35Donc, c'est un petit peu
21:37compliqué. Et deuxièmement,
21:39pèsera sur les épaules des 66 députés
21:41grosse, grosse
21:43pression, si à un moment,
21:45le RN et LFI
21:47voient d'autres éléments de gauche
21:49et disent qu'on va censurer le futur
21:51prochain Premier ministre.
21:53Donc, jouer le rôle pivot,
21:55c'est aussi intéressant,
21:57mais c'est compliqué.
21:59C'est risqué. Merci beaucoup.
22:01Merci à tous les trois et les amants d'un gavage journaliste à LCP.
22:03Merci d'être venus
22:05sur le plateau de France Info. Lundi, c'est politique.
22:07C'est l'émission de ce soir
22:09à 19h30, présentée par Francis Fletelier.
22:11Et l'invité est Boris Vallaud, on en parlait.
22:13Député chef des députés socialistes
22:15à l'Assemblée. On verra ce qu'il pense
22:17des consultations des autres parties de la gauche.
22:19Ça tombe bien ! Il fait le tour des popotes.
22:21Jean-Jérôme Berthelus, merci beaucoup. Éditorialiste politique
22:23à France Info Télé. Merci à vous, Renaud.
22:25On se retrouve demain. Les informés du soir,
22:27c'est ce soir, à 20h, avec
22:29Agathe Lambret et Jean-Rémi Baudot.