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00:00Et bienvenue dans les informés de France Info, nous sommes ensemble jusqu'à 9h30
00:12pour décrypter l'actualité à mes côtés ce matin, Julie Marie Lecomte, bonjour Julie.
00:15Bonjour.
00:16Jean-Jérôme Berthelus est toujours avec nous et Aurélien Arbemont du service politique
00:19de France Info, bonjour.
00:20Bonjour.
00:21On va parler dans quelques minutes des élections américaines et de leur influence en France,
00:25en ce jour de Toussaint d'abord Julie Marie Lecomte, on va parler d'un symbole de l'ère
00:29Macron qui est en passe d'être enterré, ce symbole c'est tout simplement le SNU.
00:35Oui, on peut commencer à planter un des chrysanthèmes sur la tombe du service national universel
00:41en ce jour de Toussaint, lors de l'examen du budget en commission et les sénateurs
00:47et les députés ont supprimé toute ou partie de son financement et lors du compte rendu
00:54du conseil des ministres hier, Maude Bréjon, macroniste historique, devenue porte-parole
00:59du gouvernement Barnier, n'osait pas dire clairement que cette idée phare du Président
01:06de la République est vouée à l'agonie et pourtant.
01:09La situation financière telle qu'elle est aujourd'hui, il faut être honnête et lucide,
01:15ne permet pas la généralisation, pour autant entre la suppression et la généralisation,
01:21il y a un chemin parce que c'est une expérience qui nous semble être très positive pour
01:27beaucoup de jeunes.
01:29Il y a probablement nécessité de réinterroger le dispositif tel qu'il est conçu aujourd'hui.
01:35Il y a des parties de ce dispositif qui fonctionnent très bien, d'autres qui peuvent peut-être
01:39être remis sur la table, mais pour autant je redis aucune volonté de supprimer ce dispositif
01:43de notre côté.
01:44En clair, le SNU est voué à vivoter et à une mort lente un dispositif sur lequel tous
01:51les gouvernements d'Emmanuel Macron ont pourtant planché depuis le début du premier
01:56quinquennat parce que le Président en faisait un outil-clé de cohésion nationale, une
02:02réponse aux fracturations de la société française, un moyen de développer l'engagement,
02:09l'attachement à la République, à la nation.
02:11Il y a moins d'un an, il annonçait sa généralisation en classe de seconde, dans le cadre d'une
02:18réponse globale à une jeunesse en manque de repères.
02:22Bref, en laissant mourir le SNU, le gouvernement Barnier ne serait-il pas en train de commencer
02:35à liquider l'héritage d'Emmanuel Macron ?
02:37Je vous pose la question directement Aurélie Arbemont.
02:39Si vous voulez, ce qui se passe avec le service national universel, c'est qu'en fait, à
02:43part Emmanuel Macron, il n'y a pas vraiment grand monde pour le défendre.
02:46Au départ, ça partait d'une belle idée, mais c'est vrai que finalement, on peut se
02:50dire que ça n'est utile que si c'est vraiment généralisé, parce que le SNU, pour l'instant,
02:55c'est juste des jeunes volontaires qui y vont et du coup, ça passe à côté de sa
02:59mission de creuset républicain, de mixité sociale.
03:02On l'a vu dans toutes les études qui ont été faites sur les jeunes qui participaient.
03:06Ce sont des gens qui ont déjà des parents qui sont pompiers, policiers ou qui ont des
03:12engagements associatifs ou qui se destinent à ces carrières-là et du coup, ça passe
03:16totalement à côté de l'idée de justement mettre tous les jeunes ensemble.
03:20Déjà, au départ, en gros, c'était soit tout ou rien le SNU.
03:24Aujourd'hui, il y a le côté quand même financier, c'est la Cour des comptes qui a
03:28quasiment planté un dernier clou dans le cercueil du SNU il y a quelques semaines en
03:32disant que ça n'avait ni atteint ses objectifs de mixité sociale et c'est un gouffre financier.
03:38Selon la Cour des comptes, c'est estimé pour que toute une classe d'âge puisse en
03:41profiter entre 3 milliards et demi et 5 milliards par an.
03:46Autant vous dire qu'en période de disette budgétaire, clairement, ce n'est pas en
03:50haut des priorités.
03:51Donc Michel Barnier ne veut pas dire frontalement « bon, on va laisser mourir le SNU de sa
03:56belle mort », mais ça y ressemble parce que clairement, on n'a pas les moyens et
03:59aujourd'hui, ça s'adresse vraiment à très peu de jeunes.
04:01Donc une belle idée du Président qui ne va sans doute pas vivre très très longtemps.
04:05À quoi bon Jean-Jérôme Berthelus ? Pourquoi le maintenir ? Pourquoi il y tient tant le
04:09Président ?
04:10Ça vient d'être dit par Olivier Bellemont, c'était une belle idée, la mixité sociale.
04:14Emmanuel Lecomte a parlé aussi de comment, en quelque sorte, incarner ce principe du
04:21vivre ensemble, cet attachement à la République pour les jeunes.
04:24Vous savez qu'Emmanuel Macron a été élu notamment sur le côté refus que chacun soit
04:31en quelque sorte assigné à résidence, on s'en souvient, c'était une parole très
04:35forte du Président de la République en 2016, cette assignation à résidence et cette volonté
04:42de lutter contre.
04:44Bon, ça vient d'être dit encore une fois par Olivier Bellemont, ça coûte un pognon
04:48de dingue pour reprendre effectivement l'expression du Président de la République et on va dire
04:53que c'est un peu vasouilleux à la fois dans les objectifs et dans l'organisation.
04:57Mais ce qui est très frappant quand même, c'est que un, c'est poussé, ce SNU est un
05:03peu poussé dans la tombe au détour d'une interview par le ministre des Sports, Gilles
05:08Aveyrouz, qui n'est quand même pas une star de la République, ça veut dire qu'il s'attaque
05:11à un pilier du Macronisme et vous l'avez rappelé, Julie Maleconde, qu'il y a eu des
05:15ministres dont l'objet seul était ce fameux SNU, donc ça montre à quel point c'est important
05:21pour le Président, il pousse ça d'un revers comme ça de main dans la tombe et finalement
05:26il n'y a aucun macroniste qui va défendre le SNU, Gabriel Attal avait dit que ça serait
05:31généralisé dans son discours de politique générale à l'Assemblée, avait dit que
05:34ça serait généralisé en 2026, mais on ne les entend plus les macronistes aujourd'hui,
05:38personne ne défend l'héritage du Président de la République parce que c'était un marqueur
05:44justement macroniste ce SNU, Julie Marie Lecompte, on voit bien une nouvelle fois la
05:48volonté de Michel Barnier de marquer une rupture quelque part.
05:51Il avait dit de la continuité et de la rupture, mais effectivement depuis qu'il est à Matignon,
05:58sur un certain nombre de sujets, on peut penser par exemple pas de hausse d'impôt, c'était
06:06absolument le dogme depuis 2017, c'est le premier auquel Michel Barnier s'en est pris,
06:17forcé et contraint, mais il ne s'est pas non plus privé le Premier Ministre de dire
06:23à quel point s'il était obligé d'en arriver là, c'était aussi à cause de l'incurie
06:28de ceux qui étaient aux manettes précédemment.
06:32On peut penser aussi à la suppression de 4 000 postes dans l'éducation nationale.
06:38Supprimer 4 000 postes dans l'éducation nationale quand Emmanuel Macron en faisait
06:44la mère des batailles au point, vous vous en souvenez peut-être, de dire que finalement
06:50l'éducation nationale, ça tombait dans son domaine réservé, c'était du régalien.
06:55Bien sûr, c'est commencer à s'en prendre à son héritage, à ce qu'il faut avoir
07:00en tête.
07:01C'est que quand Emmanuel Macron choisit Michel Barnier plutôt que Lucie Castez, la
07:06candidate du Nouveau Front Populaire qui était arrivée en tête, Emmanuel Macron
07:10il se dit, au moins avec Michel Barnier, on ne va pas revenir en arrière.
07:14C'est comme ça qui justifie le fait de ne pas avoir nommé Lucie Castez, pas de retour
07:20en arrière, il faut continuer à avancer, forcer de reconnaître que le gouvernement
07:24Barnier n'avance pas, surtout les dossiers laissés en jachère par le président de
07:29la République après la dissolution.
07:31Et ça veut dire quoi tout ça, Aurélien Bemont, que Michel Barnier fait partie de
07:34ceux qui pensent que le macronisme n'était qu'une parenthèse ?
07:37Alors c'est une théorie qui est très répandue à droite de l'échiquier politique, je ne
07:43sais pas précisément si Michel Barnier est sur cette ligne-là, mais on sait que c'est
07:47très répandu, le macronisme était une espèce de parenthèse, quasiment un accident de l'histoire,
07:52et si vous voulez, à droite et beaucoup à gauche aussi sont convaincus qu'à un moment
07:56la rivière va retrouver son lit, le retour du clivage gauche-droite, et c'est vrai qu'en
08:00ce moment on le voit en fait, c'est un député macroniste qui me disait cette semaine finalement
08:07la seule clarification qu'il y a eu après la dissolution, c'est le retour du clivage
08:10gauche-droite, ce qui est un vrai problème pour la majorité, je mets des gros guillemets,
08:15la majorité très relative et très fragile de Michel Barnier, on voit bien qu'il y a
08:19une aile gauche et une aile droite, et l'aile gauche est un peu asphyxiée on va dire par
08:25l'aile droite, qui est évidemment renforcée par la présence des républicains, donc c'est
08:29vrai qu'Emmanuel Macron avait fait ce qu'on disait à l'époque quasiment le casse du
08:34siècle en se faisant élire en 2017 sur les ruines des autres parties, quand même il
08:40faut se souvenir, mais pour l'instant il est difficile de dire si le dépassement cher
08:45à Emmanuel Macron, et de droite et de gauche, survivra au-delà des deux quinquennats d'Emmanuel
08:52Macron.
08:53Merci beaucoup Jean-Jérôme Berthelus, Julie Marie Lecomte, vous restez avec nous, la suite
08:55des informés, ce sera dans quelques instants, on va parler de l'influence des élections
08:59américaines dans la classe politique chez nous en France, ce sera après le Fil info
09:03de 9h15 avec Marie Maheux.
09:05Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a tendu à Rennes aujourd'hui une semaine
09:10après un nouveau règlement de compte violent sur fonds de trafic de stupéfiants, un enfant
09:14de 5 ans a été blessé par balle à la tête, sur France Info, le secrétaire régional
09:19en Bretagne du syndicat policier Unité, David Levaux, réclame au moins 70 policiers
09:24supplémentaires mais aussi des enquêteurs.
09:27Il ordonnait des viols et agressions sexuelles à distance sur des fillettes philippines
09:31et le regardait en direct sur son ordinateur, un ex-graphiste de Disney et Pixar a été
09:37condamné la nuit dernière à 25 ans de réclusion par la Cour d'Assise de Paris, il ne sortira
09:42pas de prison avant les deux tiers de sa peine.
09:45Volodymyr Zelensky critique la réaction, zéro, nul, ce sont ces mots des occidentaux
09:49face à l'arrivée de troupes nord-coréennes en Russie, jusqu'à 8000 soldats dans la région
09:54frontalière de Kursk qui se préparent à combattre en Ukraine selon les renseignements
09:58américains.
09:59C'est la plus belle victoire de ma carrière, les mots, l'émotion du tennisman français
10:04Hugo Imbert hier après avoir sorti le numéro 2 mondial Carlos Alcaraz au Masters 1000
10:09de Paris.
10:10Il affronte en quart de finale l'Australien Jordan Thompsons à 19h, Hugo Imbert seul
10:15français restant dans le tournoi.
10:16Et puis ça faisait 16 ans que les fans des Cure, mythiques groupes de rock britanniques
10:20espéraient un nouvel album, il sort aujourd'hui Songs of a Lost World, c'est son nom déjà
10:26applaudi par la critique.
10:27Deuxième partie des informés avec Aurélie Herbemont, Jean-Jérôme Berthelus du service
10:43politique de France Info et vous Julie Marie Lecompte, ça y est on est dans la dernière
10:47ligne droite des élections américaines avec le vote qui se poursuit, les résultats attendus
10:51dans la nuit de mardi à mercredi.
10:54Kamala Harris en meeting dans le Nevada, aujourd'hui Donald Trump au Nouveau-Mexique qui de la démocrate
11:01ou du républicain va l'emporter, moins d'un point d'écart selon les sondages entre les
11:07deux.
11:08Le monde retient son souffle tant le résultat est difficile à prédire, économie, relations
11:15internationales, en fonction du nom du vainqueur le scénario diffère pourtant du tout au
11:21tout.
11:22J'aime quand à la fin la gentille gaille, c'est ce que disait la star Beyoncé en meeting
11:29aux côtés de Harris cette nuit pour nous en France.
11:33Alors en France pourtant l'extrême droite continue d'afficher une préférence pour
11:39Trump mais désormais avec prudence comme Jean-Philippe Tanguy, vice-président du
11:45RN hier sur ce plateau avec Adrien Beck.
11:49Je ne suis pas citoyen américain, je suis exclusivement citoyen français.
11:52C'est une réponse facile mais qui est le meilleur candidat pour la France ?
11:56Aucun, les américains chassent en meute, que ce soit Mme Harris ou M. Trump, ce sera
12:04la même attitude envers la France et l'Europe, c'est-à-dire une attitude assez hostile au
12:10niveau commercial, prédatrice et il serait temps que la France et l'Europe arrêtent
12:14de croire qu'ils ont des amis à Washington pour défendre leurs intérêts.
12:19En 2021, Marine Le Pen avait été très critiquée pour sa lenteur à sortir de l'ambiguïté
12:24après la marche sur le Capitole.
12:27Cette nouvelle prudence était-elle liée à la volonté de ne pas entamer le capital
12:32de respectabilité que le RN s'efforce d'acquérir depuis deux ans ? Que signifierait une victoire
12:39de Trump pour la France et pour l'Europe ? Et puis au-delà, quelles questions nos responsables
12:45politiques doivent-ils tirer ou peuvent-ils tirer de cette campagne américaine en vue
12:49des prochaines batailles électorales ici en France ?
12:53Jean-Jérôme Berthelus, on a justement vu cette semaine Eric Ciotti assurer que Donald
12:59Trump serait plus à même de régler les conflits au Moyen-Orient en Ukraine.
13:02Jordan Bardel a exprimé lui sa préférence pour l'ancien président républicain qui
13:06selon lui défend une forme de fierté américaine.
13:09Contrairement à Jean-Philippe Tanguy qu'on vient d'entendre, il y en a à droite qui
13:14n'ont pas beaucoup de réserve.
13:15Oui parce qu'effectivement Donald Trump incarne, j'ai envie de dire presque le populisme
13:25à aller porter à son incandescence.
13:28Je ne veux pas dire pour ça que le RN s'inspire directement de Donald Trump mais il y a quand
13:37même des passerelles idéologiques très fortes.
13:41Sans aller bien sûr comme Donald Trump jusqu'à attaquer de la façon dont Donald Trump le
13:48fait les immigrés, c'est-à-dire qu'on est dans ce qu'on appelle la post-vérité,
13:53ils mangent les chiens, les chats, bon bref.
13:55Mais on voit bien qu'il s'en prend quand même largement aux immigrés.
13:59Aujourd'hui le RN axe 90% de son discours sur la réduction de l'immigration.
14:09Donc il y a des passerelles.
14:10Maintenant dire que Donald Trump et Kamala Harris, comme vient de le faire Jean-Philippe
14:17Tanguy dont on a écouté un extrait, c'est blanc-bonnet et bonnet blanc pour la France
14:23et pour l'Europe, c'est complètement faux.
14:24Donald Trump c'est un risque absolument majeur pour la France et pour l'Europe dans le sens
14:31où effectivement que ce soit sur l'Ukraine ou que ce soit dans le fait que le candidat
14:39républicain batte en brèche ce qui reste du système international, on va dire d'ordre
14:44international, ça me paraît complètement évident.
14:48On rentrera dans une période, si c'est lui qui est élu, de vrai chaos.
14:52Mais les conséquences ne seront pas les mêmes sur le plan économique, notamment au Réliard-Beumont.
14:57Alors c'est vrai qu'économiquement, Donald Trump a quand même une ligne qui est très
15:00claire, c'est « America first ». Mais il ne faut pas pour autant penser que les démocrates
15:05sont forcément plus ouverts économiquement pour laisser une part du gâteau à l'Europe.
15:11Évidemment, Donald Trump c'est toujours beaucoup plus agressif, beaucoup plus outrancier
15:15et beaucoup plus assumé quasiment, j'ai envie de vous dire.
15:18C'est « America first » et puis le reste, débrouillez-vous quasiment.
15:21Mais avec les administrations démocrates sur le plan économique, sur le plan des droits
15:25de douane, du protectionnisme américain, ce n'est pas forcément plus facile au quotidien,
15:30mais disons que c'est un peu plus « smooth », j'ai envie de vous dire, pour parler
15:35en bon français.
15:36Donc voilà, dans les relations, en tout cas, ça va changer quelque chose, parce que Donald
15:40Trump, c'est vrai qu'il y a quelque chose toujours de très viriliste et de très, dans
15:44le rapport de force, on se souvient tous quand il adorait serrer la main d'Emmanuel Macron,
15:49mais d'autres chefs d'État y ont eu droit aussi.
15:51C'est toujours du rapport de force avec Donald Trump, donc il faut s'y attendre, mais ce
15:56n'est pas forcément toujours un long fleuve tranquille, non plus avec les démocrates,
16:00entre l'Union européenne et les États-Unis, d'un point de vue économique.
16:04Il n'y a pas non plus les anges d'un côté et le grand diable de l'autre.
16:08Même si Donald Trump fait quand même une campagne sur les droits de douane avec une
16:12augmentation annoncée de 25 %, il avait été catastrophique d'ailleurs, notamment pour
16:20la filière viticole.
16:21Voilà, il en a d'ailleurs parlé récemment en meeting, en se moquant d'Emmanuel Macron,
16:25en disant qu'il avait en gros tordu le bras d'Emmanuel Macron, en lui disant « écoute,
16:28si tu nous mets des droits de douane sur les produits américains, on va tout de suite
16:32mettre 100 % sur le vin français ».
16:34– Il faut attendre plutôt autour de 20 %.
16:36– Voilà, c'est ça, au final.
16:37Sur les relations internationales aussi, Jean-Jérôme Bartolus, les relations ne seront
16:42pas les mêmes, évidemment.
16:43– Non, pas du tout, en plus il a quand même une vision, vous savez on parle quelquefois
16:47de parole performative, même en France, c'est-à-dire qu'on dit quelque chose et puis c'est
16:53comme si ce quelque chose existait.
16:54Donald Trump, c'est l'exemple même de ça, c'est-à-dire qu'il a dit par exemple
16:58que s'il avait été au pouvoir, les massacres du 7 octobre n'auraient pas eu lieu, donc
17:04c'est vraiment quelqu'un qui a une vision, on va dire, vraiment très personnelle, presque
17:12un peu de surpuissance des relations internationales, et juste d'un mot, par exemple, sur l'Ukraine.
17:18Clairement, Donald Trump, s'il est élu, ne soutiendra plus les efforts militaires
17:25que peuvent faire les Etats-Unis par rapport à Kiev.
17:29Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que l'Europe sera placée vraiment au pied
17:34du mur, dans un dilemme, soit continuer à soutenir Kiev, mais est-ce que l'Europe en
17:39a les moyens seule, c'est un point d'interrogation, soit vraiment que la Russie réaffirme sa
17:45puissance aux frontières et même en Europe, et abandonner Kiev, donc ça, ça sera vraiment
17:50une question majeure en termes international et en termes vraiment d'existence pour l'Europe.
17:55Le retour de Trump, ce serait aussi une menace pour la démocratie, Julie Marie Lecomte,
17:59et une défaite aussi, parce qu'on s'inquiète beaucoup aux Etats-Unis d'une nouvelle défaite
18:04de Donald Trump et des conséquences que cela pourrait avoir pour la démocratie, justement.
18:07Oui, parce que Jean-Jérôme le disait tout à l'heure, c'est un populiste qui revient
18:15au pouvoir, d'ailleurs, c'est-à-dire que c'est quasiment plus fort.
18:19Il a été élu une première fois, puis il a été battu, et il revient, ce qui veut
18:25dire que les Américains lui font de nouveau confiance, et ça, mécaniquement, c'est
18:34déjà une avancée pour cette idéologie ou ce courant de pensée.
18:42Évidemment, le message envoyé au monde, y compris symbolique, est radicalement différent
18:49en fonction d'une élection ou de Donald Trump ou de Kamala Harris.
18:54Kamala Harris, quand même, finalement, on le dit quasiment peu, mais première femme
18:59élue à la tête de la première puissance mondiale, première femme et une femme dont
19:04le père était jamaïcain et la mère d'origine indienne, c'est-à-dire que forcément, dans
19:14la façon dont le symbole infuse dans l'imaginaire collectif, les choses sont radicalement différentes.
19:21Pour l'instant, ce n'est pas encore fait, on verra ça dans la nuit de mardi à mercredi,
19:24si tout va bien du côté des résultats.
19:26On parlait des leçons, Julie-Marie Lecomte, que les Français, les politiques français
19:30pourraient tirer de cette campagne, justement, Aurélie Arbement, est-ce qu'il y a des choses
19:34selon vous qui peuvent inspirer les politiques français dans ce qu'on a vu de la campagne
19:37ou au contraire ne pas les inspirer ?
19:39J'allais vous dire, en anti-modèle, parce que la violence de la campagne américaine
19:44est quand même le contre-exemple de, je ne vais pas dire de ce qu'il ne faut pas faire,
19:49mais de ce qu'on n'aimerait pas trop voir, les campagnes en France peuvent être assez
19:54violentes, mais franchement, par rapport au spectacle, j'ai envie de vous dire, de Donald
19:59Trump et parfois, du côté démocrate, la bourde notamment de Joe Biden sur les ordures,
20:09les ordures, c'est vraiment, on voit la plus grande démocratie du monde se livrer à un
20:16spectacle d'une violence où on se dit, mais il ne faut vraiment pas tout copier des Américains
20:22et j'espère que c'est un exemple que nos politiques français ne vont surtout pas suivre
20:27pour les prochaines campagnes, parce que vraiment, parfois, ça ne vole pas très haut quand même.
20:31Jean-Jérôme ?
20:31On a quand même copié quelques marqueurs du système politique américain, comme les primaires
20:39qui sont revenues en force dans les partis, comme on va dire la campagne électorale permanente.
20:44Alors là, c'est parce qu'effectivement, Emmanuel Macron a dissous, mais quand même,
20:47il y a un côté maintenant, voilà.
20:49Mais il y a deux choses que pour l'instant, on ne copie pas et vraiment, j'ai regardé
20:53les débats de la niche parlementaire hier du RN, c'est, comme vous l'avez dit Aurélien
20:57parlementaire, le niveau d'insulte.
20:59Nous, on est encore au jardin d'un enfant, même hier, alors que c'était des débats
21:03très musclés.
21:04Franchement, voilà.
21:05Et puis, on n'est pas rentré dans cette ère de post-vérité, c'est-à-dire que ce que
21:11font aujourd'hui les politiques américains, spécialement Trump quand même, c'est d'affirmer
21:15des vérités, c'est leur vérité, mais ça n'existe pas quand on check les infos.
21:21Mais en fait, aux Etats-Unis, on ne check plus les infos.
21:24Chacun affirme et dans son couloir de réalité.
21:29Et ça, Dieu merci, j'ai envie de dire, on n'y est pas encore en France.
21:32Même si c'est vrai que c'est aux Etats-Unis que le fact-checking est né, il y a eu beaucoup
21:37de vérifications des faits à l'époque.
21:39Il y aurait trop de travail avec Donald Trump, c'est un full-time job, le fact-checking
21:43de Donald Trump.
21:44Merci beaucoup Aurélien Bemond, Jean-Jérôme Bertollux, Julie Marie Lecomte d'avoir été
21:47avec nous ce matin pour les informer.
21:49Et cette campagne américaine, on va vous la faire vivre évidemment jusqu'à mardi
21:53sur France Info, à la télé comme à la radio.
21:55On vous attend également pour la nuit américaine de mardi à mercredi avec tous nos reporters
21:59en direct des Etats-Unis.
22:01Les informer reviennent à 20h ce soir avec Victor Mathé.
22:04Très bonne journée.

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