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Vendredi 20 septembre 2024, LEX INSIDE reçoit Fanny Desclozeaux (Associée, Carlara) , Fabien Duffit-Dalloz (Associé Fondateur, Duffit-Dalloz Avocat) et Jean-Nicolas Robin (Associé, Avoxa)

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00:00Bonjour, je suis ravi de vous retrouver pour un nouveau numéro de Lex Inside, votre émission
00:27consacrée à l'actualité juridique. Au programme de ce numéro, on va parler fraude
00:33au président, ce sera dans quelques instants, avec Fanny Decloso, associée chez Carlara.
00:39On parlera ensuite du délai d'engagement de la procédure disciplinaire en cas de faute
00:45grave avec Fabien Dufy-Dalloz, avocat au sein du cabinet Dufy-Dalloz, avocat. Et enfin on
00:52parlera des cookies et traceurs, comment être en règle avec la CNIL, avec Jean-Nicolas
00:58Robin, associé chez Avoxa. Voilà pour les titres, c'est parti pour Lex Inside !
01:08Pour débuter ce Lex Inside, on va s'intéresser à un sujet crucial pour les entreprises,
01:19la fraude au président. Pour évoquer ce sujet, j'ai le plaisir de recevoir Fanny Decloso,
01:24associée au sein du cabinet Carlara. Fanny, bonjour. Bonjour Arnaud, merci de me recevoir.
01:29Pour bien comprendre ce phénomène, qu'est-ce que la fraude au président ? Alors la fraude au
01:35président, en fait, c'est une escroquerie aux fausses ordres de virement international. Comment
01:41ça se passe ? En pratique, un individu qui usurpe l'identité du dirigeant de la société,
01:47de la filiale, de la maison mère, de la holding, prend contact avec un salarié, en général du
01:52service comptable ou du service financier, et sous couvert d'une opération extrêmement
01:58confidentielle, urgente, par exemple l'acquisition d'une société, une fusion, va obtenir de cette
02:06personne qu'elle effectue des virements à l'étranger, en général à son profit. Alors
02:12maintenant qu'on a une meilleure compréhension de ce qu'est la fraude au président et de son
02:17ampleur, examinons un peu les étapes cruciales lorsqu'une entreprise y est confrontée. Comment
02:24réagir face à une fraude au président ? Alors vous faites bien de poser la question,
02:29puisqu'effectivement, vous le rappeliez, ces fraudes sont très importantes. Ça a débuté
02:35dans les années 2010, puis ça s'est développé, notamment au début en France, auprès des
02:41entreprises du CAC 40, comme par exemple Vinci, Saint-Gobain, qui en ont été victimes, mais
02:47également à l'étranger et à l'international, on se souviendra de Coca-Cola, Mattel, Hilton,
02:53qui en ont également été victimes. Pour autant, comme vous le disiez, il ne faut pas croire que
02:58ça ne touche pas toutes les entreprises. Aujourd'hui, depuis notamment le Covid et avec le télétravail,
03:04toutes les entreprises sont touchées, aussi bien les PME que les très petites entreprises. Juste,
03:11j'avais sorti quelques statistiques, notamment en 2023, 7 entreprises sur 10 ont fait l'objet
03:17d'une fraude au président ou d'une tentative de fraude au président. Et en 2023, il y a à peu
03:23près eu 400 millions d'euros qui ont été détournés grâce à ces fraudes au président. Donc c'est
03:30significatif. Tout à fait. Et une fois encore, comme je le disais, il ne faut pas croire que
03:35vous allez y échapper. Alors comment réagir, c'était votre question, comment réagir si on
03:40est victime d'une fraude au président ? Alors ce qu'il est crucial de savoir, c'est qu'il faut
03:44réagir au plus vite. En effet, vous n'oubliez pas que quand vous donnez un ordre de virement à votre
03:51banque, elle doit agir dans les 24 heures, sous réserve de voir sa responsabilité engagée. Donc
03:57le but est de réagir le plus vite. Si vous êtes en train de faire un virement, bien sûr, vous le
04:02stoppez. Vous appelez tout de suite votre banque pour lui demander de tenter de rapatrier les
04:08fonds. C'est ce qu'on appelle une procédure de recall. Vous prenez tous les documents qui ont
04:14servi à la fraude, notamment les échanges de courriel, les WhatsApp, les appels, les ordres
04:19de virement et les éventuelles factures. Vous réunissez tout ça, puisqu'effectivement, grâce
04:25à ces documents, vous allez pouvoir immédiatement aussi déposer une plainte, soit auprès du
04:30commissariat de police qui est près de votre entreprise, soit directement au procureur de la
04:34République. Effectivement, tous ces documents devront être précisés dans votre plainte, sachant
04:40qu'évidemment, la banque, votre banque, aussi bien votre banque va vous demander la plainte,
04:45éventuellement aussi la banque bénéficiaire, pour pouvoir bloquer, tenter de bloquer les fonds et
04:51ensuite les rapatrier. Donc on a compris que la réaction immédiate de l'entreprise est primordiale,
04:56mais qu'en est-il de la responsabilité de la banque de l'entreprise victime ? Alors j'attendais cette
05:03question, puisque moi, effectivement, je suis plutôt du côté des banques en général. Donc comment mettre
05:09en jeu, en fait, ce qu'on essaye de faire ? Les sociétés essayent de mettre en jeu la
05:13responsabilité de leur banque. Donc il faut réagir assez vite, puisqu'il y a quand même un délai de
05:20prescription, de forclusion, qui est de 13 mois à compter de l'ordre de virement contesté. Donc ça,
05:27c'est la première date à avoir en tête. Et ensuite, quel est le principe ? Donc le principe en
05:33matière de responsabilité du banquier, c'est le principe de non-ingérence, non-émission dans les
05:39affaires de son client. Pour autant, il y a une limite, comme toujours, à ce principe, qui est le
05:44devoir de vigilance du banquier face à une anomalie apparente. Ça veut dire quoi ? Une anomalie
05:53apparente, c'est soit une anomalie matérielle, c'est-à-dire que, par exemple, l'ordre de virement
05:58n'a pas été effectué par une personne d'humain habilité, donc pas le représentant qui a les
06:03pouvoirs pour faire un virement dans l'entreprise, ou une anomalie intellectuelle, par exemple, un
06:08montant très important. Concrètement, vous êtes une petite société qui ne fait que des virements
06:13en France. Tout à coup, vous faites un virement de plusieurs centaines de milliers d'euros vers
06:17l'étranger. Ça, c'est considéré comme une anomalie intellectuelle par les juridictions. Donc, dans
06:24ce cas-là, comment va se défendre la banque ? Puisque quand même, les banques, qui voient souvent
06:29leur responsabilité mise en jeu, tentent de s'exonérer de leur responsabilité. Comment peut-elle
06:34faire ? Alors justement, bonne question, elle va insister sur la faute de l'entreprise, la faute de
06:41la victime, c'est-à-dire, par exemple, la salariée qui a effectué les ordres de virement n'a pas
06:47fait attention, mais dans le mal qu'elle a reçu de l'escroc, finalement, ce n'était pas le mal
06:52habituel du dirigeant. Elle était un peu négligente, entre guillemets. Voilà, exactement, c'est exactement ça. Et du
06:59coup, en fait, et c'est très important de vraiment connaître les faits, comment ils se sont déroulés,
07:04et du coup, en fait, les tribunaux, que font-ils ? Ils regardent au cas par cas, les cas d'espèce, la
07:11faute de chacun, et en général, les juridictions prononcent des partages de responsabilité, 50-50,
07:1720-80, ou parfois, rien pour la banque, c'est ce que j'essaye d'obtenir, en tout cas, et tout pour
07:23l'entreprise victime. Pour terminer, est-ce qu'on peut se prémunir de ce type d'escroquerie ? Comment
07:29fait-on ? Alors oui, je pense qu'on peut, en étant vigilant, notamment, par exemple, il faut qu'il y ait
07:37des procédures internes qui soient appliquées et qui soient transmises à ses collaborateurs pour
07:44les informer des procédures en matière de virement. Ensuite, il faut aussi former, je dirais,
07:50ses collaborateurs sur les fraudes, comment agissent les escrocs, et ça, vous pouvez demander à vos
07:58banques, sur les sites des banques, on est quand même de plus en plus informé, mais il faut que
08:02l'information redescende aux collaborateurs. Comme ça, ils vont pouvoir identifier des anomalies
08:07possibles et peut-être une escroquerie. Tout à fait, il faut aussi ne pas, quand on est salarié,
08:15qu'on a un doute, il ne faut pas céder à la pression, l'urgence qui est émise par l'escroc,
08:20et ne pas hésiter à vérifier, à faire un contre-appel, à vérifier les factures et à appliquer la
08:26procédure habituelle. Je pense qu'en étant comme ça très vigilant, et puis oui, dernière chose qui
08:33est importante, je pense, il faut que les entreprises soient vigilantes sur les informations
08:36qu'elles diffusent à l'extérieur, notamment sur les réseaux sociaux et sur internet, puisque souvent,
08:42c'est comme ça que les escrocs ont les informations. Vous vous souviendrez sûrement de cette énorme
08:47escroquerie qui est arrivée en début de l'année 2024 à Hong Kong, où une société a fait pour 26
08:54millions de dollars de virements, c'était une deep fake, vous vous souvenez, où en fait, le salarié
09:01victime était en visioconférence avec ses dirigeants, et il pensait que c'était eux qui lui
09:09donnaient l'ordre de faire des virements, et en fait, on a découvert après coup, malheureusement,
09:13mais après coup, que les vidéos des dirigeants avaient été trouvées sur internet par l'IA,
09:21qui avait pu l'utiliser, ainsi que les voix, pour donner des fausses instructions aux salariés.
09:26Vraiment, il ne faut pas penser que ça n'arrive qu'aux autres, il faut être vigilant,
09:30et malheureusement, les escrocs ont toujours un peu un temps d'avance, donc il faut vraiment…
09:35La vigilance est de mise.
09:36Voilà, exactement.
09:37On va conclure là-dessus. Merci d'être venue sur notre plateau.
09:40Merci beaucoup de m'avoir accueillie. Bonne journée.
09:43On poursuit ce Lex Inside et on va parler du délai d'engagement de la procédure disciplinaire en
10:00cas de faute grave avec mon invité Fabien Dufy-Dalloz, avocat, fondateur du caminé Dufy-Dalloz
10:07avocat. Fabien, bonjour.
10:09Bonjour Arnaud.
10:10Alors tout d'abord, on va aborder la question du délai d'engagement de la procédure disciplinaire
10:15en cas de faute grave, mais avant d'examiner cette question, quelle est la définition légale
10:22d'une faute grave en droit du travail ? Alors, comme son nom l'indique, la faute grave,
10:28c'est la faute d'une gravité telle qu'elle fait obstacle au maintien du salarié dans les
10:34effectifs de l'entreprise pendant le temps de son préavis. Qu'est-ce que ça veut dire
10:37concrètement ? Ça veut dire que l'employeur doit écarter le salarié fautif immédiatement du reste
10:44de la communauté de travail. Il faut qu'il agisse très vite pour qu'il n'y ait plus ce pouvoir de
10:48nuisance du salarié, je dirais. La faute grave typique, je dirais, c'est le harcèlement sexuel,
10:55par exemple. On a aussi en tête les agressions verbales, physiques de salariés à l'encontre
11:03de leurs employeurs ou de leurs collègues de travail. Ça, c'est une faute grave de manière
11:07quasi systématique. Alors maintenant qu'on a ce cadre de la faute grave, on va s'intéresser au
11:15cadre juridique, les textes de loi qui régissent la procédure de licenciement pour faute grave.
11:22Quels sont-ils ? Alors, il n'y a pas de texte à proprement parler, je dirais, dans le Code du
11:29Travail, pas de texte qui régirait de manière spécifique la procédure de licenciement pour
11:34faute grave. Il faut donc se référer aux textes qui régissent d'une part de manière générale la
11:41procédure de licenciement pour motifs personnels, ce sont les articles L1232-1 et suivants,
11:48et puis il faut se référer aussi d'autre part aux articles du Code du Travail qui concernent
11:54les sanctions disciplinaires. Et là, c'est par exemple dans ces articles L1331-1 et suivants,
12:03c'est dans ces articles que l'on va trouver les dispositions relatives à la prescription des
12:08faits fautifs. Ça, c'est très important. Mais il n'y a pas de texte à proprement parler sur la
12:13faute grave, ce qui veut dire que, comme souvent, c'est la Cour de cassation qui est venue préciser,
12:19affiner le régime de la procédure de licenciement pour faute grave et ce que doit faire l'employeur
12:24en de pareils cas. Alors revenons au sujet qui nous préoccupe, le délai d'engagement de la
12:31procédure de licenciement en cas de faute grave dans le cadre d'une procédure disciplinaire.
12:36Est-ce qu'il y a quelque chose justement dans les textes sur ce délai ? Alors dans les textes,
12:41il y a un délai posé par le Code du Travail, un délai maximum de deux mois, c'est-à-dire que
12:48le Code du Travail impose à l'employeur d'agir dans un délai de deux mois maximum dès lors qu'il
12:56a connaissance d'effets fautifs. Agir, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que l'employeur doit,
13:02dans un délai de deux mois maximum, convoquer le salarié fautif à un entretien préalable
13:06d'un licenciement. C'est cette convocation qui va marquer, illustrer l'engagement de la
13:12procédure disciplinaire. Ça, c'est très important parce que tant qu'il n'y a pas de convocation
13:15d'entretien préalable, la procédure de licenciement n'a pas commencé. Donc ça,
13:20c'est très important. Le second point quand même là-dessus à préciser, c'est que ce délai,
13:24c'est un délai de deux mois, il concerne toutes les sanctions disciplinaires. Pourquoi je précise
13:29ça ? Parce que quand on est en matière de faute grave, deux mois, c'est beaucoup trop en réalité.
13:33Donc il ne faut pas se fier à ce délai de deux mois quand on est en matière de faute grave.
13:36C'est quoi le bon délai ? Alors le bon délai, c'est quelques jours. Il faut aller vite. Il
13:43faut aller vite. C'est la gravité de la faute qui impose un délai. Comme je le disais en préambule,
13:49la faute grave, c'est celle qui fait obstacle au maintien du salarié dans l'entreprise pendant
13:53l'exécution de son préalable. Donc il faut aller vite, tout au plus une semaine. Et je dirais même
13:57qu'une semaine pour agir à compter la connaissance des faits fautifs, c'est déjà presque trop. Donc
14:02quelques jours pour engager la procédure de licenciement ou alors, ou alors si l'employeur
14:07souhaite temporiser, pour à minima enclencher, diligenter une enquête interne s'il veut par
14:12exemple faire toute la lumière sur les faits qui sont reprochés aux salariés. Que dit la
14:16jurisprudence sur cette question de manière générale ? Alors la jurisprudence, évidemment,
14:20elle est assez exigeante là-dessus. Elle impose à l'employeur d'agir, elle dit, dans un délai
14:26restreint. Donc un délai restreint, elle ne l'a pas quantifié en termes de jours. Elle ne l'a pas
14:32traduit en nombre de jours, en nombre de semaines. Mais dans un délai restreint, ça veut dire ce que
14:37ça veut dire. Ça veut dire que, c'est ce que je vous disais, pour la cour de cassation, l'employeur
14:41doit réagir dans les heures, dans les jours qui suivent, dès lors qu'il est sur des faits qui sont
14:47susceptibles, dès lors qu'il est confronté à des faits qui sont susceptibles de revêtir la
14:53qualification de faute grave. Alors ces interprétations ont des conséquences pratiques
14:57pour l'employeur. Quelles sont les conséquences pour l'employeur qui ne respecterait pas ce délai
15:02que vous dites restreint ? Oui, alors l'employeur, s'il tarde trop à réagir, à agir, la jurisprudence
15:11va considérer, enfin en tout cas les juges du fond vont considérer que c'est parce qu'ils estimaient
15:15qu'il n'y avait pas urgence à agir et que donc les faits auxquels il était confronté n'étaient pas
15:20des faits graves. Donc le risque en cas de contentieux, c'est que le juge requalifie la
15:27faute grave soit en faute simple, en disant on n'est pas sur une faute grave, on est sur une
15:33faute simple, sérieuse, ou on est même sur une absence de faute. Donc le risque c'est soit une
15:40requalification du degré de la faute, soit que le juge dise qu'il n'y a pas de faute du tout et
15:45avec les conséquences financières, indemnitaires que cela comporte, donc attention à cela. Alors
15:51pour terminer, quelques recommandations justement pour respecter ce délai ? Oui, alors le mot d'ordre
15:57je l'ai dit, c'est faites vite. Voilà, et faites vite ça veut dire quoi ? Ça veut dire soit vous,
16:04dès que vous avez connaissance de faits susceptibles de revêtir la qualification de faute grave,
16:09vous convoquez immédiatement à un entretien préalable et au besoin, et c'est plutôt conseillé,
16:13vous mettez le salarié, vous le mettez à pied à titre conservatoire dans l'attente de la prise de
16:19décision, ça c'est la première chose. Après on peut comprendre que l'employeur n'est pas spécialement
16:24envie de se précipiter, surtout quand on connaît les risques qu'il peut y avoir ensuite derrière en
16:29cas de prud'homme, de contentieux prud'homme, donc si l'employeur ne souhaite pas se précipiter,
16:33qu'il diligent une enquête, mais là encore rapidement, c'est à dire si on est sur des faits
16:38complexes où il y a plusieurs salariés qui sont concernés, c'est souvent le cas dans les affaires
16:42de harcèlement sexuel, où il y a plusieurs salariés à auditionner, à entendre, et bien qu'est ce qu'on
16:47fait là ? Dès qu'on a connaissance des faits, on met en place une enquête et puis une procédure
16:54pour auditionner les uns après les autres les salariés concernés pour faire toute la lumière
16:57sur les faits, et à ce moment là peut-être ensuite, le cas échéant, on convoque un entretien préalable,
17:02mais au moins l'employeur aura agi immédiatement. On va conclure là-dessus, merci d'être venu sur
17:07notre plateau. Merci à vous.
17:18Nous allons nous intéresser aux cookies et traceurs, comment être en règle avec la CNIL,
17:26on en parle tout de suite avec mon invité Jean-Nicolas Robin, avocat chez AVOXA. Jean-Nicolas,
17:34bonjour. Bonjour Arnaud. Alors commençons par le commencement, quelles sont les principales
17:39exigences de la CNIL concernant les cookies et traceurs ? Alors pour rappel, un cookie ce n'est
17:45pas qu'un gâteau, un cookie c'est aussi un petit un petit composant d'un site internet et qui permet
17:51notamment de sélectionner la langue que l'on souhaite utiliser pour regarder le site internet,
17:58ou alors, et c'est là le coeur du sujet, avoir des propositions commerciales complémentaires à la
18:03consultation du site internet. Donc la CNIL est assez claire au départ dans ses exigences,
18:09elle demande une transparence sur la gestion des cookies et cette transparence se matérialise,
18:15notamment par un consentement et donc il faut que l'utilisateur consente à l'insertion de cookies
18:22sur le site internet consulté. Alors vous évoquez le consentement, quels sont les critères d'un
18:27consentement valide selon la CNIL ? Alors selon la CNIL, sa jurisprudence et puis ce que prévoit
18:33aussi le RGPD, le règlement sur la protection des données, un consentement valable c'est un
18:38consentement déjà qui n'est pas pré-requis, donc c'est le système du opt-in, il faut que la
18:45case à cocher pour donner son consentement ne soit pas pré-coché et en complément il y a une
18:50exigence de transparence, indiquer à quoi vont servir les cookies, éventuellement leur durée
18:55de conservation et ensuite d'indiquer, en cas de cookies commerciaux, qui sont les partenaires
19:01avec qui travaille le site internet et donc qui vont bénéficier de ces cookies. On voit que ces
19:07critères sont effectivement essentiels mais comment informer correctement les internautes
19:12sur l'utilisation de ces cookies ? Alors c'est assez simple puisque la CNIL nous recommande et
19:17nous demande de mettre un affichage dès la première consultation du site internet, c'est-à-dire que
19:23l'utilisateur se rend sur le site internet et avant même de consulter il doit être informé
19:29et valider le cas échéant et bien la possibilité d'avoir des cookies. S'il ne le fait pas, il est
19:34informé et donc que la page ne sera pas affichée, c'est ce qu'on appelle le cookie wall, c'est une
19:40pratique qui s'est développée notamment dans le secteur de l'édition de presse où la personne soit
19:46consent à l'utilisation des cookies commerciaux, soit va payer un abonnement. La CNIL nous donne
19:52des lignes directrices en nous disant qu'il faut et que ce soit un prix modeste en contrepartie de
19:58la non utilisation des cookies. Alors essayons d'avoir une vue un peu pratique, quelles sont
20:03les bonnes pratiques à recommander pour concevoir une interface de recueil, de consentement,
20:09conforme ? Alors le premier conseil que l'on donne, ce serait vraiment d'avoir une interface,
20:15une première page qui soit la plus claire possible en expliquant clairement en transparence à quoi
20:20est-ce qu'ils vont servir. Certains cookies sont plus techniques, d'autres sont plus commerciaux
20:24et ensuite d'expliquer qui sont les partenaires, combien de temps sont conservés les cookies et
20:29puis une dernière chose, si jamais on n'accepte pas les cookies, quelles sont les conséquences
20:34pratiques de la non-acceptation des cookies. Alors on a beaucoup parlé des cookies nécessitant
20:41un consentement, mais certains en sont exemptés. Quels types de cookies sont exemptés de consentement ?
20:48Alors il y a trois types de cookies, on a parlé des premiers effectivement, les cookies commerciaux,
20:53les cookies tiers. Il y a deux autres types de cookies qui peuvent s'afficher sur une page
20:57internet et qui ne nécessitent pas le consentement. Ce sont les cookies techniques d'abord, c'est ce
21:02qui permet d'afficher des vidéos sur une page web, c'est ce qui permet de choisir de préfigurer la
21:07langue d'utilisation du site web. Et puis les cookies de sécurité, ce qu'on voit de plus en
21:11plus apparaître, ce sont des petits outils qui permettent de sécuriser les connexions, de faire
21:16en sorte que ce soit bien un utilisateur physique qui consulte la page et non pas un robot.
21:22Alors toutes ces règles peuvent paraître complexes, quels sont les principaux défis pour les entreprises
21:28pour se conformer justement à tout cela ? Le défi, je le disais un petit peu tout à l'heure,
21:32c'est le cookie wall, c'est comment est-ce que je continue d'avoir un site internet avec des
21:38cookies commerciaux parce que c'est une source de revenus qui peut être complémentaire. On attend
21:43la nouvelle directive e-privacy qui va prévoir normalement des lignes directrices un peu plus
21:48précises sur l'utilisation du cookie wall, du paywall. Donc c'est vraiment le sujet actuel,
21:55c'est comment on monétise et comment on fait quand on est un éditeur de sites web pour
21:59monétiser et garantir tout autant la protection des données à caractère personnel des utilisateurs.
22:05Alors vous venez de rappeler l'ensemble des règles sur les cookies, comment la CNIL s'assure du
22:11respect de ces règles ? Alors la CNIL a deux moyens d'agir, soit elle est saisie par des
22:17utilisateurs mécontents et donc elle va mener des investigations sur les sites web et elle va
22:23analyser les cookies et les politiques de confidentialité, donc les bandeau cookies,
22:28les politiques complètes, pour s'assurer du respect de la réglementation. Et puis elle
22:32est aussi, elle se saisit de dossiers par elle-même, soit par hasard, soit parce qu'il y a
22:37un faisceau d'indices de non-conformité. Alors une question qui va sûrement intéresser nos
22:43téléspectateurs, que risquent les entreprises en cas de non-respect des règles sur les cookies,
22:49quelles sanctions ? Oui, ce qu'il faut savoir c'est que ce qui change depuis 2018, c'est des
22:54sanctions liées au RGPD, au non-respect du RGPD, avec des sanctions importantes, jusqu'à 20 millions
22:59d'euros d'amende ou 4% du chiffre d'affairement. Et ce que l'on voit c'est que la jurisprudence de
23:04la CNIL est assez ferme sur ces questions, on a plusieurs millions d'euros à l'encontre de grands
23:11acteurs de GAFAM, de grands acteurs du numérique, pour non-respect de la politique. Donc des sanctions
23:17importantes. D'ailleurs en 2020, la Conseil d'Etat a validé une sanction de plusieurs millions
23:23d'euros à l'encontre d'un GAFAM pour non-respect de la politique sur les cookies. Donc c'est un
23:29volet d'action qui est assez important, puisque la plupart du temps, ces perquisitions numériques se
23:36font à distance, et donc le concepteur du site internet ne sait pas qu'il a fait l'objet d'une
23:43analyse par la CNIL. On va conclure là-dessus, merci d'être venu sur notre plateau. Merci Arnaud,
23:48bonne journée. C'est le moment de se quitter, merci pour votre fidélité, restez curieux
23:54et informés. A très bientôt pour un nouveau numéro de Lex Inside.

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