• il y a 6 mois
Autour de Bérengère Bonte, les informés débattent de l'actualité du jeudi 20 juin 2024

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News
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00:00Générique
00:0920h, 21h, France Info, les informés, Bérangère Monte.
00:14Bonsoir à tous, les partis ont-ils rassuré les patrons ?
00:184h de grand oral ce matin, Salgavau.
00:20Le nouveau Front Populaire demande un effort milliardaire.
00:23Le RN tente de rassurer sur les dépenses et ne décale pas l'âge de la retraite.
00:28La majorité, comme la droite, vante de leur côté leur politique pro-business.
00:32Quid des salaires ? Des métiers en tension ?
00:35Et au final, pour qui votent les chefs d'entreprise, petites, moyennes ou grandes ?
00:39Gabriel Attal en campagne aussi, pour lui-même, et en met un point d'interrogation.
00:44Il demande aux Français de l'élire Premier Ministre.
00:46Mouvement d'émancipation, peut-être, vis-à-vis des leaders de la majorité.
00:50Est-ce qu'on forme surtout à nos institutions ?
00:53On posera la question à Jean-Philippe Derosier,
00:55constitutionnaliste, professeur de droit public à l'université de Lille.
00:59Et puis, l'antisémitisme ressurgit dans la campagne,
01:02après le viol en réunion de cette jeune fille juive à Courbevoie.
01:05Gabriel Attal accuse Jean-Luc Mélenchon d'avoir banalisé cet antisémitisme.
01:11On en parle de tous ces sujets avec nos informés qui sont ce soir
01:13Nathalie Moret, journaliste politique au bureau parisien du groupe Ebra.
01:18Quentin Calmet, journaliste politique et parlementaire à Public Sénat.
01:21Et Nicolas Bastuc, journaliste au Point.
01:23Bonsoir et bienvenue à tous.
01:25Il était donc 8h, salle gave aux ouvertures, très matinale pour la salle de concert parisienne ce jeudi.
01:31Il faut dire que les artistes n'étaient pas déshabitués,
01:33les représentants des principaux partis en lice pour les législatives.
01:37Public pas commun non plus, un parterre de patrons
01:40qui angoissent plutôt sur l'avenir des entreprises selon ce qui sortira des urnes le 7 juillet.
01:45Alors, on ne peut pas tous les écouter.
01:47Évidemment, Édouard Philippe a ouvert le bal.
01:49Pour Renaissance, nous allons continuer notre politique pro-business.
01:53On en parlera peut-être, mais on va s'arrêter tout de suite sur Jordan Bardella
01:56qui était très attendu sur les retraites.
01:58Abrogation ou pas de la réforme votée l'an dernier,
02:02on ne peut pas dire que tout soit limpide, vous allez l'entendre,
02:06même s'il s'engage sur une chose,
02:08que ceux qui ont commencé à travailler à 20 ans puissent partir à 60.
02:12Je veux, et c'est ma priorité, que la France du travail et la France des classes populaires
02:16puissent pouvoir partir plus tôt à la retraite et je ne reculerai pas sur ce point.
02:19D'accord, mais donc l'âge de 64 ans restera l'âge officiel ?
02:23Non.
02:25Si, parce que vous dites progressivement, mais progressivement.
02:29Oui, mais comprenez bien qu'avant de vous donner un calendrier,
02:33je veux d'abord avoir connaissance des marges budgétaires qui seront en ma possession.
02:39Donc, je ne vais pas vous vendre des choses que je ne pourrais pas faire.
02:42Voilà, je ne sais pas comment vous qualifiez ça, du flou, de la prudence
02:46et est-ce que c'est de nature à rassurer les patrons, Nathalie Moret ?
02:50Alors, du flou, oui. De la prudence, oui.
02:54Est-ce que c'est de nature à rassurer les patrons ? Non.
02:59Merci, au revoir.
03:01Quand vous dites du flou, ça veut dire que la stratégie n'est pas claire dans leur esprit ?
03:07Effectivement, on voit que depuis le 9 au soir, le 9 juin,
03:11le Rassemblement National a été, comme nous tous, saisi par la décision du Président de la République
03:16de dissoudre l'Assemblée Nationale et qu'arrivés en tête assez largement,
03:22ils sont naturellement les favoris.
03:24Ils ont souvent dit qu'ils étaient prêts.
03:27Là, au fur et à mesure que la campagne avance,
03:29on voit qu'ils mettent un certain nombre de leurs promesses à réaliser dans un second temps.
03:35La retraite en fait partie.
03:37Là, sur ce qu'il a dit, il était très attendu sur cette histoire de retraite
03:40parce que c'est quelque chose qui est fondamental pour les gens.
03:42Ça touche la vraie vie.
03:44Et objectivement, moi, je n'ai pas compris ce qu'il a dit.
03:46À part qu'effectivement, pour les carrières très longues...
03:48Il dit chèvriant qu'il interviewait non plus les manifestants.
03:50Oui, pour les carrières très longues, bon ok, là c'est clair,
03:52mais c'est une minorité de gens, effectivement.
03:54Autrement, est-ce que...
03:56Je ne vais pas décaler la retraite.
03:58Est-ce que ça veut dire qu'il revient à 62 ans,
04:00comme le franc de gauche ? Là, au moins, ils sont clairs.
04:02Est-ce qu'il maintient 64 ans ?
04:05Est-ce qu'il va toucher la durée de cotisation ?
04:08C'est, pour l'instant, extrêmement flou.
04:10Et c'est d'autant plus flou qu'il était assis à côté d'Éric Ciotti,
04:13qui, lui, a été...
04:15Étant bien à l'économique.
04:17Oui, et lui, effectivement, est pour la retraite à 65 ans.
04:19En tous les cas, sa candidate à la présidentielle était pour ça.
04:21Donc, effectivement, c'est compliqué pour lui.
04:23C'est pour ça aussi qu'ils étaient très attendus.
04:25Ils sont arrivés, ils étaient assis côte à côte,
04:27ils étaient auditionnés ensemble.
04:29Oui, non...
04:31Vous avez compris...
04:33Nathalie Moret, quand on est le favori,
04:35l'idée, c'est de ne pas faire de grosses boulettes, de grosses erreurs.
04:37Là, il sait qu'il y a une campagne très courte.
04:39Jordan Bardalat va faire en sorte de gommer
04:41toutes les aspérités de son programme
04:43pour essayer de passer entre les gouttes,
04:45quitte à d'ailleurs entretenir ce flou
04:47sur beaucoup d'idées de son programme,
04:49et pour être sûr de ne pas faire l'erreur
04:51qui viendrait lui coûter 10 points dans la campagne
04:53et qui viendrait faire qu'il n'ait pas ce score
04:55que l'on lui promet au soir du premier tour.
04:57Mais, effectivement, je pense que lorsqu'on écoute
04:59les patrons à la sortie,
05:01il y avait une équipe de Public Sénat qui a tendu le micro
05:03à Patrick Martin, qui est le patron des patrons,
05:05le président du Medef.
05:07Il a dit qu'on a un flottement complet,
05:09qu'on n'a pas compris la réalité ni du calendrier
05:11ni vraiment de la mesure
05:13sur les retraites.
05:15Donc, ils ont beau reposer la question quatre fois
05:17et revenir plusieurs fois avec plusieurs patrons,
05:19il y a une ambiguïté
05:21chez Jordan Bardalat qui est, à mon avis,
05:23complètement stratégique pour éviter
05:25de froisser les électeurs maintenant.
05:29C'est votre avis aussi,
05:31Nicolas Bastuc.
05:33Est-ce que c'est une façon d'apaiser
05:35l'inquiétude ?
05:37Un chef d'entreprise,
05:39on le dit tout le temps, les milieux économiques ont besoin
05:41de visions claires.
05:43Oui.
05:45Il a fait preuve d'une
05:47prudence dessus, c'est le moins qu'on puisse dire.
05:49Une fois réglé le temps
05:51de ces urgences, éventuellement on parlera
05:53de la réforme des retraites.
05:55C'est conditionné par un audit
05:57des finances publiques, mais l'audit
05:59des finances publiques, on l'a déjà.
06:01Le Conseil d'orientation des retraites
06:03prévoit en 2030, malgré
06:05la réforme menée
06:07par Emmanuel Macron,
06:09un déficit de 14 milliards
06:11en 2030.
06:13S'il dit ce qu'il fait, c'est-à-dire
06:15qu'il réformera
06:17la réforme des retraites si
06:19les finances publiques le permettent,
06:21la réponse est déjà qu'il ne pourra
06:23pas le faire et qu'il ne le fera pas.
06:25D'où l'adage
06:27quand c'est flou,
06:29c'est qu'il y a un loup,
06:31et le loup, c'est peut-être que le Rassemblement
06:33national est en train de préparer
06:35les esprits à une non-réforme
06:37de la réforme des retraites,
06:39c'est-à-dire que peut-être il ne reviendra pas
06:41dessus, ou alors, à la marge,
06:43de ce que j'en ai compris, effectivement,
06:45c'est qu'il permettrait le départ à 60 ans
06:47de ceux qui auront travaillé
06:49avant 20 ans, au moins
06:51un semestre, je crois, et puis qui
06:53totaliseront 40 annuités.
06:55Pour le reste, il ne bougera pas.
06:57Effectivement, sur un plan politique,
06:59c'est ennuyeux, c'est un petit peu
07:01la quadrature du cercle, parce que
07:03soit il fait des promesses qu'il ne pourra pas
07:05tenir, et il condamne
07:07son mouvement, et il se
07:09condamne lui-même à décevoir,
07:11soit il ne fait plus aucune promesse
07:13et, très franchement, on ne voit pas trop
07:15ce qu'il reste du programme du Rassemblement
07:17national sur le plan des avancées
07:19sociales et économiques, et
07:21à ce moment-là, il désespère
07:23les électeurs avant même qu'ils aient voté
07:25pour lui. – Mais il doit désespérer des électeurs
07:27LR qui attendent aussi de la
07:29clarification sur ce sujet-là, pour le coup,
07:31c'est un sujet assez majeur,
07:33Nathalie Moret. – Les LR, depuis
07:352017, dans chaque
07:37programme présidentiel, c'est la retraite
07:39à 65 ans, donc c'est très clair.
07:41Éric Ciotti a fait
07:43un autre choix, il l'a expliqué d'ailleurs ce matin,
07:45il a dit qu'effectivement, c'était un choix
07:47pour sauver le pays, etc.
07:49Mais oui, c'est complètement
07:51en inadéquation avec le programme
07:53historique des LR.
07:55– Le Fil Info, et on poursuit,
07:57le Fil Info, Thomas Giraudeau, 20h10.
07:59Un candidat
08:01du Rassemblement national, violemment
08:03agressé sur un marché de Saint-Etienne, ce matin,
08:05quatre personnes habillées en noir sont venues
08:07l'interpeller physiquement. D'après le délégué
08:09départemental du RN, le candidat a fait
08:11un AVC, peu après, il serait hospitalisé.
08:13Le parquet a ouvert une enquête.
08:15Après Kylian Mbappé, au tour du capitaine
08:17d'une autre équipe de France d'appeler à aller voter,
08:19c'est Antoine Dupont, le demi-démêlé
08:21qui s'est exprimé avant la demi-finale de son équipe
08:23en top 14. Autre déclaration
08:25pour le vote, aujourd'hui, celle d'une figure
08:27des bleus du foot, Antoine Griezmann.
08:29Les Etats-Unis revoient leur priorité
08:31en termes de livraison de missiles. Washington
08:33va d'abord envoyer des missiles anti-aériens
08:35à l'Ukraine. Les autres pays alliés en recevront
08:37plus tard, annonce après de nouvelles
08:39attaques russes sur des infrastructures énergétiques
08:41ukrainiennes. Le pays a perdu la moitié
08:43de sa capacité de production d'énergie
08:45selon Volodymyr Zelensky. Et puis
08:47de nouveaux tickets pour les JO de Paris, distribués
08:49au nageur français Florent Manodou-Cantida.
08:51Au rôle de porte-drapeau lors de la cérémonie
08:53d'ouverture, a obtenu son billet
08:55sur 50 mètres nage libre en remportant la course.
08:57Au championnat de France, derrière lui,
08:59Maxime Grousset a également réalisé les minimas.
09:01Tous les deux sont donc qualifiés sur la distance.
09:05France Info
09:0720h21,
09:09France Info, les informés,
09:11Bérangère Bonte.
09:13Quentin Calmet est là pour Public Sénat,
09:15Nicolas Bastuc pour le point, Nathalie Moret
09:17pour le groupe Hébrin.
09:19On continue à décrypter
09:21ce grand oral
09:23des patrons Salgavaux
09:25ce matin devant
09:27des candidats, pardon, des représentants
09:29des partis, devant les grands patrons
09:31Salgavaux. Le nouveau Front Populaire
09:33donc, était représenté par le duo
09:35Valot-Cocquerel.
09:37Là aussi, programme jugé irresponsable
09:39par le MEDEF.
09:41Et Éric Cocquerel, qui est président
09:43de la Commission des Finances à l'Assemblée, a tenté de rassurer
09:45sur leur proposition phare
09:47qui est le SMIC à 1600 euros net. Écoutez.
09:49Je m'adresse notamment à tous
09:51les secteurs qui se disent, bon moi je ne sais pas
09:53comment je vais faire pour faire en sorte
09:55d'augmenter le SMIC. Nous les aiderons.
09:57Nous prioriserons
09:59dans les aides de l'État
10:01les entreprises qui créent de l'emploi,
10:03les entreprises qui payent bien leur salarié.
10:05Comment ça fonctionnera ? Parce que Fabien Roussel du PCF
10:07a dit qu'effectivement il y aurait un fonds pour aider
10:09les PME, les PMI à augmenter
10:11le SMIC. Comment ça va fonctionner ?
10:13Il y a plein de façons de faire. Vous avez un fonds
10:15pour aussi agir sur du crédit à taux nul
10:17par exemple, parce que souvent c'est des problèmes
10:19de trésorerie. Nous pouvons le faire.
10:21Ces entreprises paieront mieux
10:23leurs salariés et tout le monde en bénéficiera.
10:25Ça, typiquement, c'est aussi
10:27une mesure qui inquiète
10:29le patronat.
10:31François Asselin
10:33qui était là tout à l'heure pour la CPME sur France Info
10:35dit
10:37il y a des choses intéressantes, mais
10:39et c'est vrai
10:41est-ce qu'il vous semble que
10:43le grand oral
10:45du duo Valo-Cochrel
10:47est de nature à rassurer le patronat ?
10:49Je ne sais pas si c'est de nature
10:51à rassurer les patrons
10:53mais c'est cohérent
10:55dans la mesure
10:57où ils proposent
10:59un changement de société. C'est-à-dire que
11:01là où jusqu'à présent
11:03depuis quelques années
11:05on aidait plutôt les grandes entreprises
11:07de façon à pouvoir
11:09créer de l'emploi, etc.
11:11Là, l'objectif c'est justement
11:13de ne plus aider les grandes entreprises
11:15sans contrepartie, mais au contraire
11:17d'aider tout ce réseau
11:19de PME et de TPE
11:21justement
11:23pour leur donner plus de respiration financière
11:25et de leur permettre
11:27d'augmenter les salaires
11:29sachant que si les salaires sont
11:31augmentés, ensuite il y aura plus de cotisations
11:33etc. et ça s'auto-financera
11:35si j'ai bien compris. Donc, si vous voulez
11:37c'est un changement de société
11:39un changement de paradigme
11:41économique. On est d'accord
11:43ou on n'est pas d'accord, mais
11:45c'est plutôt assez cohérent dans leur esprit.
11:47Quentin Calmet ?
11:48On est sur une politique de l'offre
11:50actuellement. L'idée avec
11:52la gauche au pouvoir serait de passer à une politique
11:54de la demande. Alors, eux, ils s'appuient
11:56sur les économistes keynésiens
11:58sur toute une doctrine
12:00qui existe depuis 100 ans
12:02en économie, qu'on apprend
12:04en fac d'éco, qui est donc de relancer
12:06la demande, la consommation
12:08avec un cercle vertueux qui fait
12:10que la consommation va effectivement entraîner
12:12ensuite toute une série
12:14de créations de postes, etc.
12:16Donc, les patrons, eux, sont plutôt
12:18sceptiques puisque, eux,
12:20bénéficient davantage d'une politique
12:22de l'offre telle qu'actuellement.
12:24Mais donc, c'est deux doctrines économiques
12:26qui ne sont pas
12:28qui se regardent en chaîne de faïence, qui ne sont pas compatibles
12:30c'est l'un ou l'autre. Et la gauche dit
12:32on va changer effectivement de paradigme
12:34économiquement, complètement.
12:36Et avec, quand même, Bérangère,
12:38un chiffrage que, eux, ils veulent
12:40comme étant sérieux, ils disent
12:42que ce chiffrage, il va être
12:44livré demain à midi, à Paris.
12:46Il y a une grande conférence
12:48du Nouveau Front Populaire. Ils contestent d'ailleurs le chiffrage qui a été livré
12:50hier par Valérie Rabault
12:52qui paraît de 106 milliards
12:54de dépenses supplémentaires.
12:56On va imaginer qu'ils vont passer en dessous.
12:58En tout cas, demain, à midi, grande conférence
13:00de presse, de tous ces partis de gauche
13:02qui vont donc donner leur chiffrage,
13:04les quatre partis, pour dire aussi
13:06leur sérieux budgétaire. Et en disant aussi
13:08qu'ils s'appuient sur les travaux d'économistes
13:10qui sont de renommée mondiale
13:12et que ce ne sont pas du tout des promesses comme ça
13:14sans lendemain, mais qu'il y a bien quelque chose derrière
13:16de la doctrine économique qui est assumée
13:18comme étant complètement à l'opposé
13:20de celle actuelle. Il faut préciser que le 106 milliards
13:22de Valérie Rabault, c'était sur 3 ans
13:24jusqu'en 2027.
13:26Et puis tout ça s'accompagne
13:28d'une politique fiscale qui a été revue
13:30de tranches qui ont été redécoupées.
13:32La majorité a chiffré
13:34ce programme de gauche à 287 milliards
13:36de son côté. Disons, c'est pas crédible.
13:38Donc en disant, c'est 287 milliards
13:40de dépenses.
13:42Vous dites, Quentin, que les patrons sont sceptiques.
13:44Vous avez peut-être entendu ce matin sur France Info
13:46un grand patron, Mathieu Pigasse,
13:48qui choisit son camp, lui,
13:50et qui appelle à voter pour le nouveau Front Populaire.
13:52Est-ce que
13:54c'est un choix économique ou un choix
13:56politique pour vous, Nicolas Bastuc ?
13:58Mathieu Pigasse,
14:00me semble-t-il,
14:02aussi talentueux soit-il, pardon,
14:04n'est pas représentatif, je pense,
14:06de la majorité du patronat.
14:08Moi, je réponds à votre question.
14:10Mais c'est un banquier d'affaires, c'est un patron de presse.
14:12Il a aussi des enjeux économiques.
14:14Oui, mais il est un petit peu singulier.
14:16Il est iconoclaste
14:18dans le paysage. Il n'est pas représentatif.
14:20Moi, je réponds à votre question.
14:22Est-ce que le grand oral du Front,
14:24du nouveau Front Populaire,
14:26inquiète-t-il les patrons ?
14:28La réponse est oui. C'est même
14:30celui qui, de loin, de très loin,
14:32inquiète le plus
14:34le monde économique.
14:36Cette augmentation du SMIC
14:38pourrait détruire
14:40des dizaines de milliers d'emplois,
14:42selon le MEDEF,
14:44et aurait un effet de bord
14:46qui ramènerait
14:48tous les gens qui, aujourd'hui,
14:50gagnent un petit peu plus que le SMIC,
14:52au niveau du SMIC. Il se dit que 25%
14:54des salariés pourraient, du jour au lendemain,
14:56se retrouver au SMIC.
14:58Donc, un accroissement du coût du travail
15:00qui serait aggravé
15:02par une augmentation des cotisations
15:04sur les dividendes, la participation,
15:06l'épargne salariale,
15:08les heures supplémentaires, les rachats d'actions
15:10et les cotisations sur aussi les entreprises
15:12qui les payent.
15:14Sans parler, puisqu'il a été question
15:16beaucoup des milliardaires,
15:18chacun a son bouc émissaire dans cette campagne.
15:20Le Rassemblement National...
15:22Je vous laisse raconter.
15:24Le Rassemblement National, ce sont
15:26les émigrés
15:28qui sont responsables de tout,
15:30et sur le dos desquels
15:32on pourrait faire des économies.
15:34Et puis, pour la gauche,
15:36en tout cas cette gauche,
15:38ce sont les coupables,
15:40ceux à qui il faut faire rendre gorge,
15:42ce sont les milliardaires.
15:44Et c'est vrai que si
15:46la gauche, le Nouveau Front Populaire,
15:48obtient la majorité, et si
15:50le Nouveau Front Populaire tient ses promesses,
15:52les milliardaires, pour le coup, peuvent vraiment
15:54s'inquiéter avec le rétablissement
15:56de l'ISF, la création d'une exil taxe,
15:58la suppression de la flat tax,
16:00l'instauration d'un
16:02héritage maximum, la taxation sur les
16:04transactions financières,
16:06le fait de faire passer de 6 à 14
16:08le nombre de tranches. Donc, effectivement,
16:10ils peuvent être inquiets, et ils le sont
16:12vraiment. Pour le coup, eux,
16:14sont allés chercher des recettes
16:16pour tenter d'équilibrer
16:18et de gérer
16:20cette question des déficits publics, évidemment,
16:22qui est au cœur, après,
16:24notamment...
16:26Leur dépense est totalement assumée
16:28en disant, oui, c'est vrai qu'on a un
16:30programme qui est dépensier, mais en face,
16:32on met des recettes.
16:34Donc, effectivement, c'est assumé, c'est un changement total
16:36de paradigme, c'est aussi un pari,
16:38un pari sur le fait que
16:40ça passe,
16:42et que ce soit accepté
16:44par la société civile,
16:46c'est cohérent dans leur
16:48pensée.
16:50Oui, Nicolas ?
16:52Dans les inquiétudes
16:54du patronat,
16:56outre les intérêts particuliers
16:58des chefs d'entreprise et leurs profits,
17:00il y a une inquiétude
17:02très importante aussi, qui concerne d'ailleurs
17:04aussi le Rassemblement
17:06national, c'est l'Europe
17:08et les difficultés
17:10que ces programmes-là
17:12pourraient nous causer aux yeux
17:14de la Commission européenne et de nos partenaires
17:16européens. On peut rappeler
17:18que la France a été placée
17:20il y a quelques jours en procédure des déficits
17:22excessifs par la Commission
17:24européenne, avec un déficit
17:26de 3 000 milliards,
17:285,5 %
17:30du produit intérieur brut
17:32en 2023, et
17:34effectivement, si
17:36le Nouveau Front Populaire
17:38applique ce programme
17:40de 200 milliards, c'est le chiffre
17:42qui circule, enfin il y en a plusieurs, mais de dépenses
17:44supplémentaires, ça risque
17:46de provoquer de gros
17:48problèmes au niveau
17:50de l'Union européenne, et pour le Rassemblement
17:52national, c'est un petit peu pareil,
17:54enfin d'autres problèmes
17:56sont soulevés,
17:58notamment ce projet, vous savez, de
18:00réduire de 2 milliards la contribution
18:02de la France au budget
18:04européen, ce qui pourrait aussi nous placer dans une situation
18:06de crise et
18:08très dommageable.
18:10Paradoxe, quand même, et on en parlera après le fil info,
18:12mais sur cette explosion du déficit,
18:14puisque vous en parlez, d'avoir entendu
18:16l'ovation, elle a été pour
18:18le représentant du gouvernement,
18:20qui est Édouard Philippe,
18:22en l'occurrence, mais qui est quand même
18:24le représentant de toute
18:26cette politique de quoi qu'il en coûte, qui pourrait
18:28faire peur aussi au patron, on va essayer de comprendre pourquoi
18:30finalement c'est la majorité
18:32qui, à l'auple d'y mettre, si j'ai bien compris,
18:34s'en sort le mieux ce matin. D'abord le fil info, donc 20h21,
18:36Thomas Giraudeau.
18:38Le président des Républicains,
18:40Éric Ciotti, dénonce une basse manœuvre
18:42pour déstabiliser ses candidats et ses électeurs.
18:44Les 62 candidats LR qui l'ont
18:46rejoint dans son alliance avec le Rassemblement National
18:48sont étiquetés comme candidats
18:50de l'union d'extrême droite. C'est ainsi qu'ils seront
18:52présentés au soir des résultats du premier
18:54et du second tour des législatives.
18:56À Cherbourg, après un week-end marqué par des violences
18:58urbaines, suite à la mort d'un jeune homme
19:00après un refus d'optémpérer, tué par le tir
19:02d'une policière, un participant à ces violences
19:04vient d'être condamné à 18 mois de prison
19:06à la ferme. Des voitures et des poubelles avaient été incendiées.
19:08La policière a de son côté été mise en
19:10examen pour homicide volontaire.
19:12Vladimir Poutine n'écarte pas l'idée de fournir
19:14des armes à la Corée du Nord.
19:16Déclaration du chef du Kremlin après une visite
19:18rare à Pyongyang cette semaine
19:20et réaction à l'envoi d'armes occidentales
19:22à l'Ukraine. La Corée du Sud réfléchit elle aussi
19:24à Edekieff en lui fournissant des armes.
19:26Et puis sa carrière s'est étendue sur
19:28sept décennies. L'acteur Donald Sutherland
19:30est mort. Il avait 88 ans.
19:32Le Canadien a notamment incarné le président Snow
19:34dans la saga Hunger Games ou encore
19:36joué dans les 12 salopards.
19:38France Info
19:4020h21
19:42France Info
19:44Les informés
19:46Bérangère Bonte
19:48On continue de décrypter ce grand oral
19:50des partis politiques devant les patrons
19:52ce matin à Salle Gaveau. On est avec
19:54Quentin Calmet du Public Sénat,
19:56Nathalie Moret du groupe Hébra et Nicolas Bastuc
19:58du Point. Cette explosion
20:00du déficit
20:02et cette ovation à la fois
20:04pour Edouard Philippe et même pour Bruno Le Maire
20:06qui était là aussi. Comment
20:08vous voyez ça, Quentin Calmet ?
20:10Oui, en plus dans une période
20:12où les oppositions peuvent se servir aussi
20:14de l'argument qui est que ces derniers
20:16mois le gouvernement n'a pas été très bon
20:18sur la gestion du déficit justement.
20:20Je vous rappelle qu'à l'automne dernier
20:22on a examiné un budget avec une
20:24prévision de déficit à 4,9%
20:26du PIB et on se rend compte en mars
20:28dernier que les chiffres de l'INSEE sont
20:30plus importants et qu'on est à 5,5%
20:32d'où aussi le fait qu'on se fasse
20:34taper sur les doigts par l'Union Européenne
20:36pour ce déficit excessif
20:38et donc c'est aussi pour ça que les oppositions
20:40se servent de cet argument en disant
20:42qu'ils n'ont pas de leçons à recevoir
20:44finalement de la part de cet exécutif
20:46quand bien même ils seraient les plus
20:48applaudis par les patrons parce qu'il y a
20:50eu un manque de rigueur démontré
20:52d'ailleurs dans un rapport du Sénat qui est sorti la semaine dernière
20:54un manque de rigueur dans la gestion
20:56des finances publiques avec un écart énorme
20:58entre la prévision de déficit et le déficit
21:00réalisé l'année dernière
21:02en 2023. Donc les oppositions
21:04se servent de cet argument pour dire
21:06qu'au final elles n'ont pas de leçons à recevoir en matière
21:08d'économie quand il y a un tel écart du jamais
21:10vu sous la Ve République hors de période
21:12de crise, dans la gestion du déficit
21:14elles s'en servent pour dire
21:16qu'elles n'ont pas de leçons à recevoir dans cette période
21:18et c'est extrêmement intéressant.
21:20Les patrons voient comment
21:22ce déficit et ce
21:24quoi qu'il en coûte, en fait, quelle est la part de responsabilité
21:26du gouvernement actuel pour vous Nicolas Bastuc ?
21:28Mon confrère a le sens
21:30de l'halitote et de l'euphémisme
21:32quand il dit que le gouvernement n'a pas
21:34trop bien géré la dette.
21:36Il y a un chiffre qui est
21:38sidérant. La dette française
21:40a augmenté de 1000 milliards
21:42d'euros en 7 ans.
21:44Mais la question aujourd'hui, pardon je vous interromps parce qu'on
21:46l'a aussi beaucoup dit ça, mais la question aujourd'hui
21:48c'est comment le patronat voit les choses.
21:50On a le sentiment là à l'issue des
21:52auditions que finalement
21:54entre
21:56l'extrême droite, le nouveau front
21:58populaire ou le bloc
22:00représentant la majorité actuelle
22:02il semble plutôt
22:04choisir le statu quo.
22:06Qui est pourtant responsable des déficits.
22:08Oui mais pour une raison aussi qui s'explique
22:10parce que le fait que les milieux d'affaires
22:12en règle générale et les patrons
22:14en particulier n'aiment pas
22:16qu'on s'attengue trop et ils sont partisans
22:18j'allais dire avant tout de la stabilité.
22:20Donc là on est
22:22face à un choix politique.
22:24Stabilité quoi qu'il en coûte.
22:26Quoi qu'il en eût coûté.
22:28Mais c'est vrai qu'on est dans un choix crucial
22:30et surtout dans une période
22:32qui tangue si vous me permettez l'expression.
22:34Il y a seulement
22:3615 jours
22:38on ne savait pas qu'on allait voter
22:40pour un nouveau gouvernement et une nouvelle majorité.
22:42Donc effectivement c'est tellement soudain
22:44que les patrons qui
22:46voient depuis quelques jours
22:48leur carnet de commandes
22:50en tous les cas stagné
22:52on voit qu'il y a des soucis dans l'immobilier etc.
22:54Chaque fois qu'il y a une crise politique majeure
22:56ou une incertitude, les milieux économiques
22:58sont plutôt frileux.
23:00Je crois que c'est comme ça qu'il faut
23:02interpréter les applaudissements
23:04qu'ont reçu ce matin
23:06Edouard Philippe et Bruno Le Maire.
23:08Nicolas Bastuc ?
23:10Oui, Edouard Philippe
23:12en se présentant comme le candidat
23:14du pro-business
23:16ne pouvait qu'attirer une certaine sympathie.
23:18J'aimerais quand même préciser
23:20que le patronat ce n'est pas un bloc
23:22monolithique.
23:24Ce sont des réalités très différentes
23:26entre l'artisan qui est seul
23:28avec son apprenti ou un salarié
23:30et puis le patron d'industrie.
23:32Il y a des mondes différents.
23:34Ça vote différemment ?
23:36Comment vous pourriez...
23:38Je crois que ça vote différemment.
23:40On peut imaginer qu'un certain nombre de petits patrons
23:42en difficulté, qui ne se sentent pas aidés
23:44un peu seuls dans des régions
23:46un peu périphériques
23:48puissent être tentés par un vote
23:50Rassemblement National. Et je pense que c'est aussi
23:52à eux que parlait aujourd'hui
23:54Monsieur Bardella
23:56quand il disait
23:58qu'il était favorable
24:00à une rupture responsable,
24:02qu'il était pour une alternance raisonnable,
24:04que le prochain gouvernement serait appelé
24:06à un principe de réalité.
24:08Donc c'est peut-être, ne vous inquiétez pas, votez pour moi.
24:10Et ça c'est un électorat
24:12très important. Mais pourquoi
24:14est-ce que le programme...
24:16Pourquoi est-ce que c'est à l'applaudimètre Édouard Philippe
24:18qui l'a emporté ? D'abord parce que
24:20la majorité présidentielle
24:22prévoit des dépenses supplémentaires
24:24pour le pouvoir d'achat, mais sans aucune commune mesure
24:26avec ce que propose le Rassemblement National
24:28et surtout le
24:30nouveau Front Populaire.
24:32On parle de 12 milliards d'euros
24:34pour à la fois
24:36les frais de notaire
24:38qui seraient supprimés
24:40pour une acquisition immobilière jusqu'à 250 000 euros.
24:42Il y aurait aussi des nouvelles règles
24:44d'allègement d'écharbes pour
24:46désmicardiser, comme dit Gabriel Attal,
24:48la France.
24:50Et puis surtout
24:52cette règle d'or qui a été annoncée
24:54aujourd'hui, de ne pas augmenter les impôts.
24:56Donc finalement,
24:58quelques petites avancées
25:00pour les salariés,
25:02mais on ne demandera pas cette fois-ci
25:04aux entreprises de mettre
25:06la main à la poche.
25:08Dans les réactions qu'on a eues nous sur l'antenne ici sur France Info,
25:10le président de la CPME, donc je vous le disais,
25:12François Asselin, qui restait inquiet quand même globalement
25:14par certaines réponses
25:16qui risquent selon lui d'inquiéter les marchés.
25:18D'où ma question, la seule voie vertueuse est donc
25:20la rigueur ? Écoutez sa réponse.
25:22Ce n'est pas la rigueur,
25:24c'est le maintien de la politique
25:26de l'offre, c'est de faire en sorte
25:28de ne pas asphyxier
25:30les entreprises. Nous évoluons
25:32dans un monde de concurrence.
25:34La concurrence est de plus en plus farouche.
25:36C'est très dur de rester compétitif
25:38et si jamais vous changez
25:40d'orientation politique, à savoir
25:42vous basculez tout de suite dans la politique de la demande,
25:44et bien vous décrochez. Et là vous serez
25:46immédiatement sanctionné par les marchés.
25:48Donc oui, il faut
25:50être raisonnable, il faut savoir
25:52raison garder en matière économique
25:54parce que le principe de la réalité,
25:56quelle que soit demain la couleur de l'hémicycle,
25:58on n'y échappera pas.
26:00Donc il ne donnera pas de consigne de vote, mais entre l'offre et la demande,
26:02pour reprendre votre propos tout à l'heure
26:04quant à un calmeur, on comprend
26:06assez bien de quel côté il se trouve.
26:08Oui, il évoque aussi en creux
26:10la stabilité fiscale.
26:12Il demande la stabilité fiscale, or
26:14le nouveau Front de Gauche
26:16ne fait pas mystère qu'il changera
26:18tout le système
26:20de fiscalité des entreprises
26:22et des ménages.
26:24Donc effectivement, ça c'est pas de nature
26:26à rassurer
26:28les petites et moyennes entreprises.
26:30Juste un mot, parce que vous l'avez évoqué tout à l'heure, l'immigration
26:32qui est un sujet économique,
26:34clairement avec les métiers en tension
26:36dont on a beaucoup parlé. Là aussi,
26:38j'entendais moi un représentant
26:40de l'UDP, l'Union des entreprises
26:42de proximité, qui s'inquiétait
26:44des propositions du Rassemblement National
26:46de devoir notamment séparer
26:48de salariés immigrés.
26:50C'est vrai, 10% des salariés
26:52sont d'origine étrangers
26:54en fait, ne sont pas français
26:56au regard de l'état civil.
26:5810% ! Et dans certains
27:00secteurs en tension, je pense
27:02au bâtiment, c'est presque 30%.
27:04Donc effectivement,
27:06ce discours un peu
27:08rude, sur lequel
27:10M. Bardella
27:12il l'a un peu tempéré
27:14aujourd'hui, très
27:16mezzo-voce.
27:18Effectivement, ça n'est pas une mesure qui plaît
27:20au patron,
27:22ce durcissement de la politique
27:24d'immigration. En un mot, bilan de la journée
27:26pour vous, selon vous, vous êtes patron ce soir
27:28dans tout ce qu'ils ont entendu.
27:30En tous les cas, je pense
27:32que ce qui est important, c'est qu'on a mis l'économie
27:34au cœur de la campagne.
27:36Ça forcément, c'est bien pour les patrons, mais c'est
27:38aussi bien pour la société.
27:40On a différents choix de société, et là
27:42on les a. Avec une campagne claire,
27:44c'est 20 jours, il reste une semaine,
27:46on va avoir assez peu de temps pour éclaircir
27:48toutes les zones d'ombre qui restent sur les retraites,
27:50sur le financement du programme de la gauche.
27:52Ça va être quand même assez rude pour avoir
27:54toute la lumière sur ces programmes.
27:56Après le point sur l'info, on parle de Gabriel Attal
27:58qui a commencé de l'élire Premier ministre.
28:00D'abord le point sur l'info,
28:02puisqu'il est 20h30.
28:10Bonsoir Bérangère, bonsoir à tous.
28:12Un candidat du Rassemblement national ou législatif
28:14à l'hôpital ce soir, a pris une agression.
28:16Il a fait un AVC plus précisément.
28:18Après avoir été pris à partie physiquement
28:20par des individus, il était en train de tracter
28:22sur un marché de Saint-Etienne
28:24en attendant la campagne dans la
28:26deuxième circonscription de Loire
28:28et mise sur pause.
28:30Au sujet de ce scrutin, le Conseil constitutionnel
28:32rejette dix recours contre la tenue
28:34de ces élections anticipées.
28:36Certains avaient jugé les délais trop courts,
28:38notamment pour faire campagne,
28:40mais l'article 12 de la Constitution
28:42a bien été respecté selon les sages.
28:44L'Ukraine recevra désormais en priorité
28:46les missiles antiaériens américains.
28:48Par conséquent, les exportations
28:50vers d'autres pays de ces
28:52missiles seront retardées,
28:54explique un porte-parole de la Maison-Blanche.
28:56La belle surprise pour l'équipe de France
28:58des Scream, le jeune Luigi Middleton,
29:00titré champion d'Europe d'épée
29:02à moins de six semaines des Jeux olympiques
29:04à 25 ans, il participait là
29:06à sa première compétition majeure.
29:08Un masque bleu-blanc-rouge, c'est la protection
29:10de Kylian Mbappé, qu'il a porté pour la
29:12première fois à l'entraînement
29:14en Bavière, où se trouvent les bleus
29:16en préparation avant le deuxième match
29:18à l'Euro, demain contre les Pays-Bas.
29:20Didier Deschamps, le sélectionneur, n'a pas encore confirmé
29:22si, oui ou non, l'attaquant et capitaine
29:24sera aligné après sa fracture du nez
29:26contre l'Autriche. Le bilan des matchs
29:28du jour, deux matchs nuls un par tous,
29:30Slovénie-Serbie et Danemark-Angleterre.
29:32Les Anglais qui sont restés sans solution
29:34dans une demi-heure. Le choc, Italie-Espagne.
29:36Coup d'envoi donc, 21h.
29:40France Info
29:4220h21,
29:44France Info, les informés,
29:46Bérangère Monte. Nathalie Moret,
29:48journaliste politique au bureau parisien du groupe
29:50Laura Ella, Quentin Calmet, journaliste politique
29:52et parlementaire à Public Sénat, Nicolas
29:54Bastuc, journaliste au Point, et on a le plaisir
29:56d'accueillir Jean-Philippe Dorosier, professeur
29:58de droit public à l'université de Lille.
30:00Bonsoir, professeur.
30:02On a besoin de vos lumières sur ce petit point
30:04institutionnel, constitutionnel.
30:06Allons-nous voter pour
30:08élire un Premier ministre
30:10le 30 juin et le 7 juillet ? C'est comme ça que
30:12Gabriel Attal présente le scrutin
30:14ce matin, lorsqu'il détaille le programme
30:16du camp présidentiel. Écoutez.
30:18C'est la première fois depuis
30:20plus de 25 ans que les Français vont
30:22choisir un Premier ministre.
30:24À l'issue de cette élection, nécessairement,
30:26il y aura un avant et un après
30:28dans la pratique du pouvoir,
30:32dans l'équilibre des institutions.
30:36Le 9 janvier, le président
30:38de la République m'a nommé.
30:40Le 30 juin,
30:42j'aimerais que les Français me choisissent.
30:44Jean-Philippe Dorosier,
30:46en France, on n'est pas habitué à ça.
30:48Il dit depuis 25 ans.
30:50Est-ce que c'est dans la logique des institutions ?
30:52C'est dans la logique de ce qui
30:54se passe actuellement.
30:56La Constitution ne prévoit pas l'élection du Premier ministre.
30:58D'ailleurs, elle ne le prévoit pas davantage
31:00au Royaume-Uni
31:02ou même en Allemagne. L'élection directe du
31:04Premier ministre n'est pas prévue. Pourtant, au Royaume-Uni
31:06ou en Allemagne, quand on vote pour les élections législatives,
31:08on a en tête qui pourrait devenir
31:10le Premier ministre, si tel ou tel parti
31:12l'emporte. En France...
31:14La tête l'affiche.
31:16C'est le chef du parti majoritaire
31:18qui devient chef du gouvernement.
31:20En France, c'est un petit peu différent dans la logique de nos institutions
31:22puisque le chef du parti majoritaire, généralement,
31:24arrive à l'Élysée.
31:26Et effectivement, il va choisir quelqu'un
31:28qui pourra conduire son gouvernement.
31:30C'est ça la logique des institutions,
31:32la logique historique qu'avait voulu le général De Gaulle.
31:34Là, on est dans une configuration
31:36un petit peu différente puisque
31:38le président de l'Republic a 10 sous.
31:40Nous avons des élections législatives sans élections présidentielles.
31:42Et donc, les Français vont aller
31:44voter pour désigner un parti majoritaire.
31:46Et la logique
31:48voudrait que le chef de ce parti majoritaire
31:50devienne chef du gouvernement.
31:52S'il n'y a qu'un seul
31:54parti qui est majoritaire, c'est
31:56ce qui va ou devrait se passer.
31:58S'il n'y a pas qu'un seul
32:00parti qui est majoritaire, alors il faudra
32:02trouver la personne qui pourra
32:04rassembler une coalition pour
32:06être soutenue par une majorité de partis.
32:08Mais là, il est aussi à la tête
32:10d'une certaine façon d'une coalition.
32:12Donc, il s'octroie
32:14un rôle central
32:16que personne ne lui a donné.
32:18Ou alors, il l'a nommé Premier ministre.
32:20Le président de la République l'a nommé Premier ministre
32:22et l'a donc désigné
32:24chef de la majorité.
32:26La logique du régime parlementaire classique,
32:28c'est que le chef du parti majoritaire
32:30devient chef du gouvernement.
32:32En France, c'est un petit peu l'inverse.
32:34Le chef du gouvernement devient le chef du parti
32:36ou de la coalition majoritaire.
32:38Emmanuel Macron, en nommant Gabriel Attal
32:40chef du gouvernement, a
32:42fait de lui le chef de la majorité
32:44actuelle. Avant, c'était Elisabeth Borne.
32:46Il l'a congédié et il a dit maintenant, le chef de la majorité
32:48et du gouvernement, c'est Gabriel Attal.
32:50Et effectivement, Gabriel Attal
32:52joue un petit peu un rôle politique
32:54en essayant d'asseoir son comité.
32:56Mais il n'usurpe
32:58rien parce qu'il est, en étant
33:00le chef du gouvernement, le chef de la coalition
33:02majoritaire sortante. Et il dit
33:04« Moi, je veux être reconduit en tant que chef de la majorité
33:06de la coalition majoritaire
33:08sortante. Donc, un peu dans une formule
33:10que quelqu'un d'autre avait employée en 2002.
33:12En 2022, pardon. Elisabeth Borne, Premier ministre.
33:14Nathalie Moret, le Président de la République
33:16n'a pas dit à Gabriel Attal
33:18« Si nous gagnons,
33:20tu seras le Premier ministre. »
33:22Non. Ce que fait Gabriel Attal,
33:24là, c'est qu'il incarne la campagne.
33:26On voit bien que
33:28l'extrême droite est très incarnée
33:30par Jordan Bardella. Il est
33:32très puissant. Son
33:34parti est arrivé en tête aux dernières élections
33:36européennes. Et à
33:38gauche, il y a une coalition où, justement,
33:40il n'y a pas de leadership. Donc, quelque
33:42part, là, Gabriel Attal, il prend le point
33:44en disant « Le Bloc central,
33:46c'est moi. Regardez, c'est clair. » Et
33:48il dit, justement,
33:50« Le nouveau Front populaire, ce sera,
33:52ne vous y trompez pas, Jean-Luc Mélenchon. »
33:54Donc, en incarnant...
33:56Ce qui n'est pas du tout acquis, non plus.
33:58Oui, peu importe. Mais, au moins, il l'incarne
34:00avec quelqu'un qui fait figure de repoussoir
34:02pour une partie de l'électorat.
34:04Donc, on voit bien que c'est complètement tactique
34:06de sa part. Lui, c'est un
34:08Premier ministre, certes, d'un
34:10gouvernement qui est impopulaire, mais c'est un
34:12Premier ministre populaire. Lui, sur sa
34:14personne, l'est. Donc, c'est une façon
34:16d'incarner la campagne et de prendre le point
34:18pour lui. Et aussi de se placer pour l'avenir,
34:20bien sûr.
34:22Oui, c'est ça. J'allais dire la même chose que Nathalie. D'abord,
34:24il joue sur sa popularité. Il a des
34:26plutôt bons chiffres dans l'opinion. Meilleur, d'ailleurs,
34:28que ceux d'Emmanuel Macron.
34:30Il veut comme ça aussi profiter
34:32de cette image
34:34dans la population, dans
34:36les sondages pour mener campagne
34:38sur lui, sur sa figure.
34:40Et puis, effectivement, je pense que depuis
34:42le dimanche de la dissolution, il y a
34:44peut-être eu un deal qui a été passé aussi
34:46avec Emmanuel Macron, entre Gabriel Attal et Emmanuel Macron.
34:48C'est que Gabriel Attal a été
34:50tellement déçu par la décision de dissoudre.
34:52Il a même essayé, d'ailleurs, de dire
34:54non, utilisez-moi comme un fusible.
34:56Il ne faut pas dissoudre, etc.
34:58Maintenant, ils ont passé un deal.
35:00C'est que s'il doit y avoir une campagne éclair
35:02des législatives anticipées,
35:04ça doit être lui qui doit mener cette campagne
35:06et pas Emmanuel Macron.
35:08Emmanuel Macron est un repoussoir pour les électeurs.
35:10Ce qu'on lit
35:12dans Le Monde, on le lit aussi
35:14dans plusieurs articles, il a dealé avec Emmanuel
35:16Macron de pouvoir incarner
35:18cette campagne pour ne pas être complètement
35:20écarté de toute la séquence.
35:22Comme ayant été un ministre qui sera donc passé
35:24de janvier à juin 2024.
35:26Ce qu'on aura balayé d'une décision
35:28comme ça sur un coup de tête, un coup politique,
35:30un coup de poker, et qu'il puisse comme ça aussi
35:32mener cette bataille et ne pas être effacé
35:34complètement par le chef de l'État.
35:36Il...
35:38Pardon...
35:40Le président de la République
35:42vous dites que le président
35:44de la République s'est engagé
35:46à se retirer. On a eu ce débat plusieurs
35:48jours de suite. Il se trouve que quand même, hier,
35:50à l'Île-de-Saint-Aventière,
35:52manifestement, il n'a pas
35:54complètement décidé de se retirer.
35:56On n'est plus sur les trois prises de parole hebdomadaires
35:58envisagées dans un premier temps.
36:00C'était quand même ça, le premier message
36:02qu'a laissé entendre Emmanuel Macron, c'est qu'il
36:04allait faire trois médias par semaine
36:06et qu'il allait tout écraser par son omniprésence
36:08dans les médias. Et Gabriel
36:10Attal a rapidement allé le voir en disant
36:12il ne faut surtout pas que ce soit vous sur
36:14les tracts des candidats dans
36:16les départements parce que les tracts, sinon,
36:18on va les recevoir à la figure quand on les distribuera sur
36:20les marchés. Et aussi parce que je veux
36:22incarner cette campagne des élections
36:24législatives pour gagner.
36:26D'abord,
36:28M. Mélenchon pourrait poursuivre
36:30Gabriel Attal pour plagiat parce que
36:32c'est lui qui, en 2022, avait dit aux électeurs
36:34à la faveur des législatives
36:36« élisez-moi ».
36:38Je vous trouve tous très gentils quand même
36:40avec Gabriel Attal.
36:42Écoutez, pour moi, si ce n'est une
36:44trahison, en tout cas une dénaturation
36:46totale de la Constitution,
36:48je parle sous le contrôle de M. le professeur qui est là,
36:50article 8, le président
36:52de la République nomme le Premier ministre.
36:54Ce ne sont pas les électeurs qui
36:56nomment le Premier ministre.
36:58Ce qui est intéressant, ce serait
37:00de savoir, est-ce que
37:02Gabriel Attal a fait cette déclaration
37:04avec l'accord d'Emmanuel
37:06Macron ou est-ce que
37:08d'une certaine manière, il tente un coup
37:10de force parce qu'on sait que les rapports
37:12entre les deux hommes ne sont pas franchement
37:14au beau fixe et Gabriel
37:16Attal n'a pas digéré d'être informé
37:18par son directeur de
37:20cabinet de la dissolution alors
37:22que d'autres étaient
37:24dans la confidence, on pense notamment à Darmanin
37:26ou à des proches
37:28collaborateurs. Donc, est-ce qu'il tord le bras ?
37:30Ou à Pascal Praud dont on a aussi appris
37:32qu'il avait été président
37:34avant le Premier ministre.
37:36Est-ce qu'il tord le bras du président de la République
37:38ou est-ce qu'ils ont agi de concert ?
37:40Mais s'ils ont agi de concert, c'est assez grave
37:42parce que ça n'est pas respecter
37:44la Constitution que de permettre des déclarations
37:46aussi tonitruantes.
37:48Réponse juste après le fil info du professeur De Rosier
37:5020h40, Thomas Giraudoux.
37:52Des habitations
37:54inondées à Crans-en-Mayenne.
37:56La rivière de Loudon est à des niveaux records.
37:58Le département est en vigilance maximale rouge
38:00tout comme le Maine-et-Loire voisin.
38:0212 autres départements sont en alerte orange
38:04aux fortes pluies et aux orages sur une large bande
38:06dans le centre-ouest allant de
38:08l'Île-et-Vilaine à la Nièvre. Les Hautes-Alpes
38:10sont aussi en alerte. Ils ont organisé
38:12des lotos illégaux en ligne
38:14qui leur ont rapporté plus de 11 millions d'euros.
38:16Cinq personnes ont été arrêtées.
38:18Des perquisitions menées dans le Gard, les Rots et les Bouges
38:20du Rhône. Plusieurs centaines d'associations
38:22victimes de cette offre de jeux illégale.
38:24Dans les Rots, toujours, la préfecture
38:26interdit la récolte et la vente de
38:28moules de palourdes et d'escargots, de laitons de tôt.
38:30Des toxines apportées par des végétaux
38:32ont été détectées dans l'eau. Les huîtres
38:34peuvent continuer d'être ramassées et consommées.
38:36Enfin, un titre européen pour les
38:38escrimeurs français plutôt en difficulté
38:40depuis le début des championnats qui se déroulent à Bâle
38:42en Suisse. Les favorites Isa Horatibus
38:44et Sarah Balzer blessées. Le Guadeloupéen
38:46Luigi Middleton a créé la surprise
38:48en remportant le titre à l'épée.
38:50France Info
38:5420h, 21h
38:56France Info, les informés
38:58Bérangère Bonte. En compagnie ce soir
39:00de Quentin Calmet du Public
39:02Sénat, Nicolas Bastuc du Point, Nathalie Moret
39:04du groupe Hébras et Jean-Philippe Derozier
39:06professeur de droit public à l'Université
39:08de Lille. Réaction
39:10à ce que disait Nicolas Bastuc.
39:12Oui, on est dans une configuration
39:14assez originale.
39:16En réalité,
39:18si
39:20la majorité actuelle
39:22échoue et perd, ce sera
39:24la responsabilité du Premier ministre et du chef
39:26de cette majorité actuelle, Gabriel Attal.
39:28Si elle l'emporte, ce sera
39:30grâce à Emmanuel Macron. C'est ainsi
39:32que ce sera lui, parce que c'est lui
39:34qui restera le chef de la majorité.
39:36Je vais vous raconter une anecdote. En 1968,
39:38De Gaulle dissout
39:40l'Assemblée nationale, le 30 mai.
39:42L'élection, largement
39:44remportée par le parti gaulliste,
39:46Georges Pompidou était
39:48Premier ministre, et nette victoire
39:50par rapport à la configuration d'avant, les élections
39:52de 67. À soi,
39:54une plus large majorité. Pour fêter
39:56la victoire, le couple Pompidou invite le couple
39:58De Gaulle chez eux. Le président
40:00de l'appel qui arrive, il dit, Monsieur le Premier ministre,
40:02il paraît que nous avons gagné les élections législatives.
40:04Pompidou répond, oui tout à fait, Monsieur le Président.
40:06Mais De Gaulle lui répond, ça fait un de trop.
40:08Et deux jours après, Pompidou
40:10était limogé et remplacé.
40:12Donc là, il y en a un de trop aussi.
40:14S'il l'emporte, je ne suis pas certain.
40:16Avec le coup que Gabriel Attal a tenté là,
40:18en essayant de s'asseoir, effectivement, il a incarné
40:20la campagne. Et politiquement, il joue très bien
40:22pour essayer de montrer une figure populaire,
40:24dynamique, de pointer du doigt
40:26ses opposants,
40:28l'extrême droite, Bardella,
40:30l'extrême gauche, Mélenchon, alors que rien n'est acquis à gauche.
40:32Bardella, on sait que si le RN
40:34l'emporte, ce sera lui. Mais à gauche,
40:36Mélenchon lui-même a dit que ce sera à eux
40:38d'en décider. Bon, il se place en retrait.
40:40Et les débats internes montrent que
40:42ce n'est absolument pas acquis. Mais Attal sait
40:44que Mélenchon est repoussoir, donc il le désigne
40:46pour, lui, essayer de
40:48s'en sortir et de faire gagner cette
40:50majorité. Est-ce que le Président,
40:52lui, en sera reconnaissant dans l'hypothèse où il l'emporte ?
40:54C'est possible. Est-ce qu'il le
40:56sanctionnera ? C'est possible, si.
40:58C'est sa première campagne nationale, à ce jeune
41:00Premier ministre. Comment vous
41:02vous observez, notamment dans son
41:04discours de ce matin, l'attitude ?
41:06Il prend
41:08quelques libertés avec la réalité. Quand il
41:10appelle le nouveau front populaire la nupes,
41:12avec insistance. Il est
41:14vraiment en campagne, lui-même. Qu'est-ce que
41:16vous percevez de la touche, Attal ?
41:18C'est vrai qu'il avait déjà beaucoup mené la campagne
41:20pour les élections européennes. Oui, mais c'est différent, là. C'est quand même
41:22une campagne nationale. Là, c'est une campagne, effectivement,
41:24nationale, avec un
41:26enjeu qu'il a décrit lui-même.
41:28D'ici 15 jours, maintenant,
41:30il aura un nouveau Premier ministre.
41:32A vous de décider qui c'est.
41:34Moi, je trouve qu'il se démultiplie
41:36partout, Gabriel Attal.
41:38Il est très, très présent sur le terrain. Il fait au moins
41:40deux déplacements par jour.
41:42Je pense qu'il a
41:44pris conscience, comme beaucoup de gens,
41:46que
41:48l'après-Macron a déjà
41:50commencé. Et moi,
41:52je ne peux pas lire
41:54tout ce qu'il fait
41:56sans penser à ça,
41:58sans penser au fait que, là,
42:00il fait tout pour que son
42:02camp ait
42:04le plus grand nombre de députés
42:06possible. Parce que,
42:08de toute façon, comme Emmanuel Macron
42:10ne sera plus
42:12président d'ici deux ans et demi,
42:14il faudra incarner ce bloc central.
42:16Et je pense que, quelque part,
42:18en menant cette campagne,
42:20en l'incarnant très fort, il prend aussi
42:22date pour la suite.
42:24Et c'est une façon pour lui de dire
42:26que, pour incarner le bloc central,
42:28il faudra compter sur moi.
42:30Il espère encore être Premier ministre au fond de lui,
42:328 juillet, où clairement il travaille pour la suite, Nicolas Bastug.
42:34Ah ben non, je pense qu'il espère
42:36être Premier ministre,
42:38le rester.
42:40Ça veut dire avoir une majorité relative,
42:42relativement conséquente ?
42:44Ce qui n'est pas du tout ce que prévoit
42:46à ce stade
42:48tout ce que ce pays compte
42:50de sondeurs, de prévisionnistes et autres ?
42:52Oui, alors je ne me lancerai pas dans des prévisions
42:54parce que je serai très
42:56imprudent, mais je partage ce que disait
42:58notre consoeur Nathalie.
43:00Effectivement, il prend date,
43:02ça c'est sûr,
43:04soit en s'inscrivant dans le paysage,
43:06soit s'il était
43:08sanctionné en se préparant
43:10aux échéances futures, mais il n'est pas seul
43:12à prendre date. Vous avez peut-être entendu aussi
43:14Edouard Philippe déclarer qu'en
43:16prononçant la dissolution, Emmanuel
43:18Macron avait mis tout seul un terme
43:20à la majorité présidentielle
43:22et qu'il était tout à fait
43:24motivé pour construire une nouvelle majorité.
43:26Donc, j'ai envie de dire que les grandes manœuvres
43:28ont commencé et je ne suis pas
43:30certain, puisque je me posais la question
43:32en moi-même il y a un instant, que
43:34cette déclaration, encore une fois, tout à fait
43:36tonitruante et étonnante
43:38du Premier Ministre qui appelle
43:40les électeurs à l'élire,
43:42ce qui est totalement contraire
43:44à l'article 8 de la Constitution,
43:46pardon, mais moi j'en ai une lecture littérale.
43:48Il n'en démerde pas, Nicolas Bastien ?
43:50Eh bien, je pense
43:52qu'il l'a fait de son
43:54propre gré, sans en
43:56parler au Président et que c'est un coup de force
43:58qu'il tente et
44:00il confirme en tout cas qu'il est champion de quelque
44:02chose, c'est de la communication.
44:04Sur ça je suis d'accord
44:06et y compris sur ce que vous disiez juste auparavant,
44:08à savoir qu'il tente un coup de force. Il cherche à s'imposer
44:10comme potentiellement le futur Premier
44:12Ministre. Que l'article 8
44:14interdise d'élire
44:16le Premier Ministre, non, là pour le coup
44:18je ne vous suis pas. Nous sommes dans une
44:20configuration, comme je le disais tout à l'heure, où les élections
44:22législatives vont permettre de désigner un Premier
44:24Ministre qui,
44:26s'il est issu d'un autre
44:28camp que le camp présidentiel, s'imposera
44:30au Président de la République. La dernière
44:32dissolution en 1997,
44:34il était clair que si la gauche
44:36l'emportait, ce serait Lionel Jospin qui serait
44:38Premier Ministre. Et d'ailleurs, il s'est, je ne sais pas
44:40si vous vous en souvenez, quasiment intronisé lui-même.
44:42Il est sorti de l'Elysée, du bureau de
44:44Jacques Chirac et plutôt
44:46que de laisser au secrétaire général de l'Elysée le soin
44:48d'annoncer qu'il était Premier Ministre, c'est lui qui a
44:50dit, Monsieur Jacques Chirac, le Président de la République
44:52m'a chargé de composer un gouvernement.
44:54Et donc, il s'est assis de cette façon-là,
44:56imposé de cette façon-là, parce qu'il avait
44:58été élu. Indirectement, certes,
45:00on ne vote pas pour un nom
45:02de Premier Ministre, mais on vote pour une
45:04majorité dont on connaît le chef qui
45:06deviendra Premier Ministre. Pour le cas d'Attal,
45:08effectivement, là, comme c'est le
45:10camp du Président, bon, le Président conserve
45:12les coups défranches, c'est pour ça que je disais,
45:14si la majorité échoue, ce sera la responsabilité
45:16d'Attal. Si elle l'emporte, ce sera Macron qui sera
45:18conforté, parce que c'est lui qui reste le chef.
45:20Et on verra si il a la reconnaissance
45:22du ventre en confirmant Attal
45:24et en considérant qu'il a fait le job
45:26en conservant une majorité
45:28ou si, au contraire,
45:30il trouve qu'il lui fait un peu trop d'ombre et donc
45:32il le dégage. Sauf que
45:34ce n'est pas si grave s'il lui fait de l'ombre, puisque
45:36Macron ne pourra pas se représenter en 2027.
45:38Vis-à-vis de François Bayrou et d'Édouard Philippe,
45:40quand un calme est, c'est quand même,
45:42c'est une
45:44impolitesse peut-être pas,
45:46comment vous qualifiez ça ?
45:48Gabriel Attal essaie de démontrer
45:50qu'il a de l'épaisseur politique,
45:52qu'il n'est pas que le petit frère du Président
45:54de la République.
45:56Petit frère, vous dites vous.
45:58Qui a été prononcé cette semaine.
46:00Donc il essaie de montrer qu'il a
46:02une carrure, qu'il a une emprise, qu'il a comme ça aussi
46:04une résistance,
46:06sans doute, peut-être. Moi je ne vois pas la fonde
46:08que vous voyez, mais je pense que
46:10c'est davantage coordonné que ce qu'on pense et c'est davantage
46:12Gabriel Attal qui a réussi à faire plier
46:14le Président de la République pour mener
46:16cette campagne que vraiment une fonde.
46:18Après, effectivement, on verra ce qui ressortira
46:20de toute la séquence quand on aura les
46:22coulisses de cette prise de parole d'aujourd'hui.
46:24Mais je vois une affirmation
46:26pour exister politiquement
46:28face à une concurrence qui va être
46:30très rude dans ce bloc central
46:32d'Édouard Philippe, François Bayrou et
46:34il y aura beaucoup de prétendants au centre.
46:36Et d'essayer de dire
46:38qu'il n'a pas été effacé par
46:40la dissolution et cette décision qui était
46:42un coup de nerf, un coup de poker
46:44du chef de l'État.
46:46Merci beaucoup Jean-Philippe Derosier, professeur
46:48de droit public à l'Université de Lille.
46:50Vous avez un blog qui est souvent passionnant
46:52La Constitution décodée.
46:54Je pense qu'il expliquera comment est-ce qu'on gouverne
46:56avec une majorité relative.
46:58Merci beaucoup d'avoir été notre expert
47:00sur ces questions.
47:02Le Fil info, 20h50, on parle d'antisémitisme
47:04après. Thomas Giraudoux.
47:06À dix jours du premier tour des législatives,
47:08le grand oral des politiques devant
47:10plusieurs centaines de patrons. Le député du
47:12Parti Socialiste Boris Vallaud assure que
47:14le programme du nouveau Forum Populaire prévoit
47:16davantage de recettes fiscales par
47:18la relance de la consommation, les hausses de salaire
47:20donc plus de TVA de cotisation d'impôts
47:22perçus. Jordan Bardella a lui promis
47:24la suppression d'un impôt de production
47:26payé par les entreprises. Évoqué
47:28aussi à un audit des comptes publics pour trouver
47:30des marges de manœuvre budgétaire.
47:32Il n'y en a pas à tacler le ministre de l'Économie
47:34Bruno Le Maire. Un rassemblement contre
47:36l'antisémitisme ce soir. Place de la Bastille à
47:38Paris. Plusieurs centaines de personnes se sont réunies
47:40à l'appel notamment d'SOS Racisme
47:42et d'organisations féministes après le viol
47:44d'une jeune fille à caractère antisémite à Courbevoie
47:46dans les Hauts-de-Seine. Les deux violeurs
47:48présumés des adolescents de 13 ans sont
47:50mis en examen. De nouvelles sanctions
47:52européennes contre la Russie. Elles visent notamment
47:54les transferts de gaz naturel liquéfié
47:56extrait en Arctique par la Russie
47:58et vendus ensuite à la Chine. Les livraisons
48:00de gaz russe en Europe ne sont pas concernées
48:02par ces sanctions. Et puis une contre-performance
48:04pour les Anglais favoris de l'Euro
48:06de foot. Les Three Lions ont fait match nul
48:08un partout face au Danemark ce soir.
48:10Et dans 10 minutes, c'est le début du choc de cette
48:12phase de poule Espagne-Italie à suivre sur
48:14France Info.
48:16France Info
48:1820h, 21h
48:20France Info, les informés
48:22Bérangère Bond. En compagnie
48:24ce soir de Nathalie Moret du groupe ÉBRA
48:26Quentin Calmet de Public Sénat, Nicolas
48:28Bastuc, journaliste au point
48:30l'antisémitisme s'invite
48:32donc dans cette campagne des législatives
48:34Gabriel Attal qui présentait donc ce matin
48:36le programme du camp présidentiel
48:38a été interrogé sur le viol en réunion
48:40de cette jeune fille juive à Courbevoie
48:42abjecte, innommable
48:44inqualifiable, la justice passera
48:46dit le Premier Ministre. Gabriel Attal
48:48qui a demandé aux responsables politiques de mettre des digues
48:50face à la montée
48:52de l'antisémitisme et de refuser
48:54de le banaliser. Emmanuel Macron
48:56a demandé lui qu'un moment
48:58d'échange soit organisé dans les écoles
49:00sur ce sujet, antisémitisme
49:02et racisme, ce qui provoque
49:04un scepticisme pour le moins
49:06de Carole Zerbib
49:08qui est membre de l'observatoire de la laïcité du
49:10SNPDEN qui est le syndicat des chefs d'établissement.
49:12Ecoutez, faire des choses
49:14comme ça et organiser à la va-vite
49:16peuvent même être
49:18contre-productives. Pourquoi
49:20est-ce qu'on ne prendrait pas le temps de construire
49:22quelque chose, un projet
49:24avec les enseignants, avec aussi
49:26des partenaires associatifs
49:28pour travailler ces questions
49:30qui sont des questions très sensibles
49:32et très importantes qu'on doit traiter à l'école.
49:34On n'improvise pas ces questions.
49:36Voilà, ce sujet qui revient
49:38dans la campagne, Nicolas Bastuc,
49:40déjà sur ce projet de débat,
49:42d'échange en classe
49:44effectivement en fin d'année
49:46comme ça, ça vous semble
49:48judicieux ?
49:50Et est-ce que ça aura lieu en fait ?
49:52Ça n'est jamais inutile de débattre
49:54et d'échanger.
49:56Est-ce que les élèves sont encore en classe ?
49:58Ça c'est une vraie question.
50:00Ils sont en stage, en tout cas
50:02quand ils en ont trouvé un ou ils préparent leurs examens.
50:04Non, moi je voulais revenir sur
50:06deux chiffres. L'an dernier
50:081676 actes
50:10antisémites ont été
50:12commis et il faut bien voir ce qu'il y a
50:14derrière les actes antisémites.
50:16Ce sont des personnes qui sont insultées,
50:18qui sont agressées,
50:20dont les tombes de leurs parents sont profanées,
50:22dont les immeubles
50:24sont souillés,
50:26simplement parce qu'ils sont juifs.
50:28Et le nombre de ces crimes et délits
50:30antisémites a augmenté
50:32et tenez-vous bien, de 1000%,
50:341000%
50:36depuis le 7 octobre
50:38avec en moyenne
50:4025 faits
50:42par jour. Donc effectivement,
50:44Gabriel Attal a parlé d'un antisémitisme
50:46débridé.
50:48Je ne sais pas si le terme est bien choisi
50:50mais en tout cas,
50:52l'antisémitisme,
50:54le regain d'antisémitisme
50:56n'est absolument pas résiduel
50:58comme de manière un peu honteuse
51:00l'a affirmé
51:02Jean-Luc Mélenchon.
51:04Gabriel Attal rappelle ces mots
51:06de Jean-Luc Mélenchon
51:08qui est très profil bas
51:10ces derniers jours, qui s'est même
51:12ému de ce qui est arrivé
51:14à cette jeune fille à Courbevoie.
51:16Comment vous comprenez qu'il aille
51:18le rechercher, d'une certaine façon,
51:20Jean-Luc Mélenchon, en l'accusant
51:22d'avoir banalisé, finalement, l'antisémitisme ?
51:24En fait, il y a deux choses.
51:26Il y a ce crime
51:28horrible qui a été
51:30commis il y a quelques jours
51:32et là, que ce soit les gens
51:34de gauche, de droite, etc.,
51:36se sont tous émus et ont
51:38dénoncé ce crime abject.
51:40Ça, c'est une chose. Ensuite, il y a
51:42la deuxième chose. Il y a
51:44le comportement d'un certain nombre
51:46d'élus de la France insoumise,
51:48notamment pendant la campagne
51:50des européennes, où
51:52tous les élus n'ont pas été
51:54totalement clairs par rapport
51:56à ce qui s'était passé le 7 octobre.
51:58Je pense qu'on mélange un petit peu tout
52:00et je pense que
52:02dans sa mémoire et dans la mémoire
52:04collective, il y a effectivement
52:06ces ambiguïtés d'un certain nombre de personnes
52:08de la France insoumise
52:10et il y a sans doute
52:12de la part de
52:14Gabriel Attal, mais aussi d'autres,
52:16une volonté d'instrumentaliser
52:18ce qui se passe
52:20contre la France insoumise
52:22en rappelant qu'ils n'ont pas toujours été
52:24tous, en tous les cas,
52:26comment dire, très
52:28clairs par rapport à l'antisémitisme.
52:30On avait vécu une scène
52:32la semaine dernière lorsque le nouveau Front
52:34populaire a annoncé son alliance. Ils se sont
52:36réunis à la Maison de la Chimie à Paris
52:38et juste avant le début
52:40de la présentation de leur programme commun,
52:42il y avait un collectif
52:44de personnes qui viennent d'une
52:46organisation qui s'appelle Nous Vivrons
52:48et qui avait déployé une banderole pour dénoncer
52:50ce qu'ils disaient être une
52:52compromission entre la gauche du gouvernement
52:54et la France insoumise, reprochant
52:56à la France insoumise ces ambiguïtés
52:58depuis le 7 octobre sur la question
53:00de l'antisémitisme, sur la question
53:02d'énonciation du Hamas
53:04comme étant un groupe terroriste
53:06et qu'ils étaient là
53:08pour manifester et on a vu Marine Tondelier
53:10arriver, on est allé lui tendre un micro
53:12parce qu'il y avait cette
53:14manif sauvage devant la Maison de la Chimie
53:16et Marine Tondelier nous a
53:18dit qu'ils ont raison d'être vigilants
53:20ces militants, ces
53:22citoyens de confession juive
53:24de gauche qui dénonçaient l'accord
53:26à gauche, ils ont raison d'être vigilants
53:28sur le sujet, on le saura tout autant
53:30ils ont tout notre soutien, comme si
53:32Marine Tondelier, la cheffe des écologistes
53:34était consciente qu'il fallait
53:36qu'à gauche il soit extrêmement vigilant pour
53:38rassurer aussi les électeurs
53:40de confession juive qui n'avaient aucune ambiguïté
53:42dans la dénonciation de l'antisémitisme
53:44en France et donc
53:46qu'il fallait absolument qu'ils soient infaillibles
53:48et qu'il fallait qu'ils le notent noir sur blanc
53:50sur leur programme et ça a été
53:52le cas la semaine dernière. Est-ce qu'on a vu un certain
53:54nombre de personnalités françaises
53:56de confession juive qui ont
53:58dit ces des jours derniers
54:00qu'effectivement le
54:02Rassemblement National était plus à même
54:04de lutter contre l'antisémitisme
54:06que le Front National
54:08devenu Rassemblement National
54:10s'est construit sur l'antisémitisme
54:12Le plus emblématique étant Serge Klarsfeld
54:14Le plus emblématique
54:16C'est pas le seul
54:18Effectivement, entre
54:20une candidature insoumise ou même un nouveau
54:22Front populaire face au RN
54:24au second tour, il choisirait
54:26le RN
54:28On jette un oeil sur les unes de demain
54:30les quotidiens de l'Est de la France du groupe Ébranathalie
54:32577 circonscriptions
54:34en ébullition avec autant
54:36de cas particuliers et on vous raconte
54:38quels sont les points chauds
54:40et les circonscriptions
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55:04sur France Info, c'est Jean-Rémy Baudot et Renaud Déby
55:06et nous, on sera là dès 20h
55:08Bonne soirée

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