Avec Fabrice Epelboin, spécialiste des médias sociaux / enseignant à Sciences Po, Bruno Attal, ancien policier, président de l'association "Touche pas à mon flic" et auteur de "Un flic à liquider" éd. Touche pas à mon flic, Laurent Obertone pour son livre "Guerre" éd. Magnus
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00:00:00Les français parlent au français, je n'aime pas la blanquette de veau, je n'aime pas la
00:00:10blanquette de veau.
00:00:11Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:00:14Télégramme, télégramme, et oui, la plateforme, la messagerie instantanée, près d'un milliard
00:00:22de personnes qu'il utilise à travers le monde, en Inde, au Mexique, en Afrique du Sud, partout
00:00:27y compris évidemment chez nous.
00:00:29Qu'est-ce qui se passe ? Eh bien, vous savez que Pavel Durov, son fondateur et son président
00:00:33avaient été arrêtés et remis en liberté sous caution, 5 millions d'euros de caution,
00:00:39excusez du peu.
00:00:40Et puis voilà, il paraît que maintenant Télégramme va livrer un certain nombre de
00:00:47données d'adresse IP, numéro de téléphone des utilisateurs en cas de soupçon de terrorisme
00:00:52ou sous ordre judiciaire strict.
00:00:54On va en parler tout de suite avec Fabrice Eppelmoin qui est spécialiste des médias,
00:00:59enseignant en Sciences Po.
00:01:01Télégramme, c'est quelque chose de très important, ce qui se passe est vraiment très
00:01:04important.
00:01:05Écoutez.
00:01:06Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:01:10Le fait du jour.
00:01:11J'aimerais que ce Télégramme, soit le plus beau Télégramme.
00:01:17André, on ne va pas parler de morse, on ne va pas parler de la machine de Télégramme
00:01:22mais on va parler plutôt de la messagerie cryptée, Télégramme cryptée, enfin de
00:01:27moins en moins.
00:01:28Alors justement, qu'est-ce qui se passe ? Et d'abord, bonjour Fabrice Eppelmoin.
00:01:32Bonjour.
00:01:33Bonjour.
00:01:34Merci d'être avec nous.
00:01:35Rappelez très succinctement, mais je pense que vous pouvez le faire et on peut le faire,
00:01:40ce que c'est que Télégramme, à quoi sert Télégramme et d'où cet extraordinaire
00:01:44succès quand même en quelques années.
00:01:46Alors c'est une messagerie chiffrée, mais pas vraiment chiffrée, je vais revenir là-dessus,
00:01:52qui permet d'établir des communications entre deux personnes, comme tout un tas d'autres
00:01:56messagers avec lesquels on est familier, comme WhatsApp, qui permet d'établir des communications
00:01:59entre une personne et un très grand nombre de personnes.
00:02:02Et là, il y a une spécificité Télégramme, sur WhatsApp vous ne pouvez pas dépasser
00:02:05un groupe de plus de 256 personnes, et qui permet d'avoir l'équivalent d'un forum.
00:02:09Et il faut savoir que le chiffrement n'est qu'une simple option qui n'est disponible
00:02:14que dans les communications entre deux personnes, tout le reste n'est pas chiffré de bout
00:02:18en bout.
00:02:19C'est-à-dire, on peut aller jusqu'à combien de personnes sur Télégramme ?
00:02:26C'est considérable, vous pouvez vraiment faire un groupe avec un nombre considérable
00:02:31de personnes, alors que WhatsApp, qui proposait cette fonctionnalité auparavant, a limité
00:02:35les groupes à 256 personnes, après que WhatsApp ait été détourné de son usage dans la
00:02:40campagne de Jair Bolsonaro au Brésil.
00:02:44Télégramme est moins bridé qu'WhatsApp, du coup offre des possibilités qu'offrait
00:02:49WhatsApp auparavant, mais par contre, Télégramme ne chiffre pas grand-chose.
00:02:54Les communications groupes ne sont pas chiffrées, les forums ne sont pas chiffrés, il n'y
00:03:00a que les discussions entre deux individus qui peuvent être chiffrées, et encore c'est
00:03:04une option.
00:03:05Donc c'est vraiment le système le moins sécure qui existe.
00:03:07En termes de protection de la vie privée, on ne peut pas faire pire que Télégramme,
00:03:11même WhatsApp, qui appartient pourtant à MetaFacebook, est bien plus sécurisé que
00:03:15Télégramme.
00:03:16On ne peut pas faire pire, ou mieux, je ne sais pas, c'est selon les opinions, mais
00:03:22il s'est passé ce qu'il s'est passé, on le sait, on a reproché à Pavel Durov,
00:03:25Pavel Durov est arrivé en France, il a été arrêté, il a été mis en liberté sous
00:03:33caution ensuite, belle caution, et puis là il dit, je répète ce qu'il vient de dire,
00:03:39il a dit qu'il a pris la décision qu'il va partager les adresses IP, les numéros
00:03:43de téléphone des utilisateurs, en cas de soupçon terroriste ou sous ordre judiciaire
00:03:47strict.
00:03:48Ça va changer quoi pour les utilisateurs de Télégramme, ça ?
00:03:51Ça va changer que quand la justice fera une requête auprès de Télégramme pour obtenir
00:03:57ce genre d'information, elle obtiendra une réponse, ce qui est l'application stricte
00:04:01de la loi, ça n'a rien d'extraordinaire en tant que tel, jusqu'ici Télégramme ne
00:04:05répondait pas aux injonctions de la justice, françaises ou autres, là il semble qu'il
00:04:09y a une exception française qui se déprofie à l'horizon, et ça va permettre à la justice
00:04:13d'enquêter sur tout un tas d'affaires qui utilisent Télégramme, tout comme ils utilisent
00:04:18tout un tas de moyens de communication, il n'y a pas une spécificité si forte sur Télégramme,
00:04:23et très objectivement, des gens qui violent la loi en utilisant Télégramme comme moyen
00:04:28de le faire, sont contents mais n'ont pas compris les bases du chiffrement et la façon
00:04:33de protéger l'ordre privé, c'est vraiment pas sur Télégramme qu'on peut faire ça
00:04:36de façon sécure.
00:04:37Oui c'est ça, c'est-à-dire que les gens qui prenaient Télégramme en disant c'est
00:04:41absolument sécure, on ne risque rien, et que ceux qui enfreignent la loi et puis les
00:04:46utilisateurs pour des différentes raisons plus ou moins avouables et plus ou moins glauques
00:04:52soient sans ce que n'est, c'est normal, mais est-ce que ça ne va pas, donc à votre avis,
00:04:57ça ne va pas changer, le prêt de milliards d'utilisateurs de Télégramme sera toujours
00:05:01là ou ça va peut-être décourager un certain nombre, je ne parle pas seulement des trafiquants
00:05:07ou des terroristes ou autres.
00:05:08Alors, cet aspect-là n'a des choses pas nécessairement, par contre, le Wall Street Journal a révélé
00:05:15que Télégramme avait un canal de communication privilégié avec les renseignements français
00:05:19depuis un bout de temps, et qu'il est vraisemblable qu'il ait d'autres canaux de communication
00:05:24privilégiés avec d'autres services de renseignement à commencer a priori par ceux dont il a l'associaté.
00:05:31Pavel Durov a un passeport russe, il a un passeport émiratis et il a un passeport français.
00:05:36Donc, dans la mesure où il n'est pas vraiment en froid avec les autorités russes et qu'il
00:05:42y a des rumeurs insistantes qui disent qu'il aurait même installé des serveurs de Télégramme
00:05:48sur le territoire russe, on est autorisé à penser qu'il ait des canaux de communication
00:05:54privilégiés avec les services de renseignement russes et émiratis, ce qui fait que ça pose
00:05:58un réel problème pour tout un tas de mouvements qui utilisent typiquement Télégramme pour
00:06:02communiquer dans un mode d'opposition ou de résistance à un régime oppressif.
00:06:07On pense notamment à l'Iran où il y a des soupçons d'une collaboration entre Télégramme
00:06:14et je mets vraiment beaucoup de conditionnels à ça, mais il y a des soupçons de collaboration
00:06:18entre Télégramme et les autorités russes pour fournir aux autorités iraniennes les
00:06:23participants à des discussions concernant le mouvement Femmes, Vies, Libertés.
00:06:28Encore une fois, je mets du conditionnel, cette information n'est pas vérifiée, il y a pour le
00:06:32moment des faisceaux d'indices qui sont inquiétants et qui donnent lieu à des investigations qui sont
00:06:37en cours. Pour avoir participé à ce genre de mouvement, utiliser Télégramme pour faire ça
00:06:44est complètement stupide, c'est se reposer sur du marketing et sur une protection de vos données
00:06:50qui est assurée non pas par du code et des mathématiques qui permettent de chiffrer,
00:06:54mais par Pavel Burov. Entre les mathématiques et Pavel Burov, je n'ai plus confiance envers les mathématiques.
00:07:01Oui, vous voulez dire que... parce que d'un côté on peut dire qu'il n'est pas mauvais aussi
00:07:07qu'une plateforme ou qu'une messagerie permet à l'opposition, encore une fois, aux oppositions
00:07:14de s'exprimer quand il s'agit d'un régime autoritaire ou dictatorial ou oppressif, ça fait
00:07:18aussi partie du jeu ça.
00:07:20Dans le cadre du mouvement Femme, Vie, Liberté, on est exactement dans un mouvement qui vit d'un régime oppressif,
00:07:26qui dispose de moyens cyber, de surveillance et d'infiltration assez sophistiqués et qui a besoin
00:07:32pour exister, pour se coordonner, pour mener sa lutte et ses revendications, de moyens de communication.
00:07:39À partir de là, choisir Télégramme est une grosse erreur, qu'ils ont sans doute, si c'est bien le cas,
00:07:44payé très cher. Il vaut mieux choisir des solutions qui reposent sur une confiance envers le code
00:07:49et les mathématiques. Le code de Télégramme, on ne l'a pas, les méthodes de chiffrement de Télégramme,
00:07:54on ne les connaît pas, alors que si vous prenez une autre messagerie chiffrée qui est Signal,
00:07:58vous avez le code et vous connaissez les méthodes de chiffrement. Donc là, vous reposez sur des choses
00:08:06qui sont très concrètes et non pas sur rien d'autre.
00:08:09Oui, il y a un petit problème de son là, oui.
00:08:12Pour faire court, Télégramme n'est pas une solution sécure. Télégramme, vous vous reposez, vous donnez votre confiance à Pavel Durov.
00:08:24Il y a d'autres solutions.
00:08:26Juste Fabrice et Belbois, j'espère qu'on va vous entendre. Là, vous entendez un peu, mais peut-être pas aussi nette que près.
00:08:35Est-ce que aujourd'hui, vous avez parlé de Signal, etc. Aujourd'hui, effectivement, il y a des réseaux qui permettent,
00:08:45parce que c'est ça qui nous intéresse, qui vous intéresse aussi, à des mouvements d'opposition, quels qu'ils soient d'ailleurs,
00:08:52mais au bon sens du terme, de pouvoir effectivement mener leur lutte, leur combat.
00:08:58Et surtout, à ce moment-là, par rapport à Télégramme, c'est la seconde question,
00:09:02qu'est-ce qui fait que Télégramme a eu tel succès, en tout cas, près d'un milliard d'utilisateurs en quelques années ?
00:09:11Et est-ce qu'aujourd'hui, en fait, la situation va rester comme ça, Télégramme va garder, effectivement, même s'il donne le numéro ou IP aux autorités ?
00:09:25Est-ce qu'en fait, ça va changer, je veux dire, le cours des choses dans cet univers-là, ou pas ?
00:09:32Télégramme a supprimé des fonctionnalités qui permettaient d'identifier des utilisateurs à proximité,
00:09:36et c'était un canal privilégié pour acheter, typiquement, rien qu'à Paris, de la drogue, de la prostitution, voire même des armes.
00:09:45Cette fonctionnalité a disparu dans les premiers jours de l'incarcération de Pavel Durov,
00:09:51donc ça, très clairement, ça va faire chuter les activités illicites sur Télégramme.
00:09:56Le fait de collaborer de façon ouverte avec la justice française devrait alerter tout un tas de mouvements d'opposition dans des régimes autrement plus répressifs que la France,
00:10:06qui vont se dire qu'effectivement, leur usage de Télégramme est basé sur la confiance qu'ils donnent à Pavel Durov,
00:10:13et qu'il ferait mieux de faire confiance à quelque chose de plus solide, comme les mathématiques.
00:10:17Ensuite, est-ce qu'il y a des solutions plus sécures ?
00:10:20Oui, bien sûr. La solution la plus sécure qui soit équivalente à Télégramme, c'est Signal.
00:10:26Maintenant, si vous êtes dans des situations de régime extrêmement vicieux et répressif,
00:10:35il y a des solutions encore plus paranoïaques qui, typiquement, ne se basent pas sur votre carnet d'adresse de votre téléphone et votre numéro de téléphone,
00:10:41qui constituent des données personnelles qui peuvent fuiter d'une façon ou d'une autre,
00:10:45comme Olvid ou Scred, qui sont deux systèmes de messagerie ultra-chiffrés françaises.
00:10:52Scred pousse la paranoïa jusqu'à ne pas avoir de serveur central.
00:10:56C'est une solution de copain-père, et donc il n'y a aucun moyen d'intercepter quoi que ce soit ou d'identifier quoi que ce soit.
00:11:03Mais ce sont des solutions qui sont décontraignantes et qui ne peuvent pas remplacer Télégramme, Signal ou WhatsApp,
00:11:08parce qu'il faut que vous refassiez votre carnet d'adresse, contact après contact.
00:11:12C'est compliqué, c'est compliqué, c'est vraiment fait pour des personnes dans des situations de très grand danger vis-à-vis de régimes extrêmement dangereux.
00:11:22En tout cas, on voit comment la guerre, effectivement, s'étend sur tous les fronts, y compris ce front du numérique,
00:11:29qui est devenu le front le plus ouvert, effectivement, dans l'extension du champ des possibles.
00:11:33Merci Fabrice Eppel. On verra ce qui va se passer avec Télégramme et la Pavel Durov, mais c'est à suivre.
00:11:41Merci, et si vous avez une réaction ou une question, n'hésitez pas à nous appeler au 0826 363.
00:11:49Sur notre Facebook Live, Bercoff dans tous ses états revient tout de suite.
00:11:53Les Français parlent au français. Les carottes sont cuites. Les carottes sont cuites.
00:12:03Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
00:12:06Eh oui, quand un homme, Thao, on ne donne pas son nom de famille, bien connu des services de police,
00:12:15était en liberté conditionnelle pour une affaire de viol commise en 2019, vendredi dernier, le même Thao,
00:12:25restaurateur marocain âgé de 22 ans, et visé par OQTF, déjà obligation de quitter le territoire français,
00:12:36eh bien, il était en région parisienne le jour de la mort de Philippine.
00:12:40Philippine, 19 ans, assassinée, son corps a été retrouvé dans le bois de Boulogne.
00:12:46Et voilà, ils ont identifié les policiers à Thao comme suspects potentiels.
00:12:53Alors effectivement présomption d'innocence, etc.
00:12:56Mais voilà ce qui se passe, et ce n'est pas un fait divers, ce n'est pas exceptionnel, ce n'est pas un ressenti d'insécurité.
00:13:04C'est ce qui se passe en France plus ou moins quotidiennement.
00:13:09Pourquoi ? Comment ? Eh bien, on va en parler.
00:13:12Sud Radio, André Bercoff.
00:13:14Bercoff dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:13:20J'ai embrassé un flic, entre nations et républiques.
00:13:24J'ai embrassé un flic, ça change des couilles de flic.
00:13:27Je n'aurais pas cru, il y a 30 ans, qu'au lieu de leur balancer...
00:13:31Alors on ne va pas embrasser un flic aujourd'hui, André, on va recevoir un ancien flic, Bruno Attal,
00:13:38qui est là, qui est président de l'association Touche pas à mon flic,
00:13:41et auteur d'un flic à liquider aux éditions Touche pas à mon flic.
00:13:46Effectivement, Bruno Attal, un livre que je vous recommande, un livre intéressant,
00:13:51parce qu'il dit, en toute sincérité, 25 ans de police, qu'est-ce qu'a fait Bruno Attal ?
00:13:58D'ailleurs, on avait dit qu'il n'avait pas travaillé autant que ça,
00:14:01mais on va en parler, effectivement, avec Bruno Attal,
00:14:04qui aujourd'hui tient la barre à Paris, notamment, notamment,
00:14:07du côté du Panthéon, je signale pour ceux que ça intéresse, ça s'appelle Ces années-là.
00:14:11Et puis, Bruno Attal, effectivement, on a entendu là ce qui s'est passé.
00:14:16Je résume d'ailleurs, quelqu'un, Nicolas B, a assez bien résumé ce qui s'est passé là,
00:14:22encore une fois avec ce drame.
00:14:24Il dit ceci, il dit, mais au fond, qui sont eux ?
00:14:27On se demande qui sont les responsables de ce qui s'est passé avec le meurtre de Philippine.
00:14:31Bon, le meurtrier présumé, Taha Ho, le juge des libertés qu'il a libérés,
00:14:37le ministère de l'Intérieur qui n'a pas fait exécuter l'obligation de quitter le territoire français,
00:14:41et à ce propos, le nouveau ministre de la Justice, pardon, Didier Migaud,
00:14:48qui était anciennement président de la Cour des comptes,
00:14:51donc le nouveau garde des Sceaux, a été à la sortie de la prison de la Santé à Paris,
00:14:56et on a parlé un peu de son domaine et de ce qu'il allait faire,
00:15:01et il a mis en garde, Didier Migaud, écoutez.
00:15:05Je crois que le laxisme de la justice n'existe pas.
00:15:10Il faut en convaincre celles et ceux qui le pensent.
00:15:14Qu'il y ait des possibilités d'améliorer, bien sûr, les réponses, c'est évident.
00:15:19Je suis très conscient que le citoyen peut penser que les sanctions sont insuffisantes.
00:15:27Bon, il faut aussi de la pédagogie vis-à-vis du citoyen,
00:15:32mais nous sommes dans un état de droit, il y a des règles qui existent, on doit les respecter.
00:15:36Voilà, il y a des règles qui existent, on doit les respecter.
00:15:39Alors Bruno Attal, voilà, il dit que le laxisme de la justice n'existe pas.
00:15:45C'est un scandale de dire ça, j'imagine les parents de Philippines devant leur téléviseur,
00:15:50ça doit être horrible.
00:15:52On parle de ce genre de faits divers qui sont maintenant des faits de société,
00:15:55parce qu'on peut les éviter.
00:15:57On ne peut pas éviter tous les crimes, hélas,
00:15:59mais ceux-là on peut les éviter parce que si la justice, si l'État faisait son travail,
00:16:04au moins ceux qui tuent, qui violent,
00:16:06et qui ont des obligations de quitter le territoire étaient exécutés,
00:16:10on pourrait éviter les meurtres de Lola, les meurtres aujourd'hui de Philippines.
00:16:14Et d'avoir un ministre qui prend le relais, finalement, de M. Dupond-Moretti,
00:16:17qui nous disait que la France n'est pas un coupe-gorge et que c'est un sentiment d'insécurité,
00:16:21finalement on a le même, peut-être en pire.
00:16:22Alors est-ce qu'on peut faire pire que M. Dupond-Moretti ?
00:16:24On verra, puisqu'il vient d'arriver.
00:16:26Mais déjà, comment c'est là-dessus ?
00:16:28– Accorde-lui le bénéfice du doute.
00:16:29– Avec ces déclarations-là, comme celle-ci,
00:16:32imaginez un peu les victimes.
00:16:35– Alors justement, vous avez été très longtemps policier, on le sait,
00:16:38pendant 25 ans, vous avez 50 ans aujourd'hui, Bruno Attal,
00:16:44et au fond, alors parlons juste des OQTF,
00:16:46vous avez eu à vous occuper des OQTF en tant que police ?
00:16:49– Oui, bien sûr, j'étais à la police aux frontières de Nice, au centre de rétention,
00:16:51donc on ne faisait que des OQTF,
00:16:53et c'est vrai que toutes les personnes qu'on souhaite renvoyer dans leur pays
00:16:57sont aidées par toutes les associations,
00:17:00qui sont financées avec nos impôts,
00:17:01pour trouver et pour mettre un grain de sable dans le rouage du mécanisme.
00:17:05Moi, j'avais dit que sur 1% des gens qu'on voulait vraiment renvoyer chez eux,
00:17:10on est arrivé à les renvoyer.
00:17:12Et ceux qui posent le moins de problèmes,
00:17:13les OQTF finalement, qui posent le moins de problèmes,
00:17:15eux n'ont pas les codes,
00:17:17j'en parle dans le livre, un vieux chibani qui ne pose pas de problème,
00:17:22qui travaillait au black,
00:17:23lui, il n'avait pas les codes, donc on le renvoyait assez facilement,
00:17:26et tous ces délinquants, ces criminels ont tous les codes,
00:17:30les associations le disent devant nous,
00:17:31« Policier, pourquoi tu as gardé ton passeport ?
00:17:34On vous a dit de déchirer vos passeports,
00:17:36on vous a dit de garder le silence, de regarder… »
00:17:37– On leur donne des conseils de ce genre, c'est ça ?
00:17:39– Devant nous, devant les policiers,
00:17:41à chercher la virgule qui ne va pas dans le procès verbal,
00:17:44et pour essayer de garder ces gens…
00:17:46Et puis après même, les femmes de ces associations,
00:17:50des fois, se retrouvent à se marier avec l'OQTF
00:17:52qui est dans le centre de rétention,
00:17:53enfin, on a eu à peu près tous les…
00:17:55– Vous avez même vu ça, oui.
00:17:56– Oui, j'ai déjà vu ça, donc voilà.
00:17:57Et l'OQTF était rigolé avec ses copains quand elles partaient,
00:18:00parce qu'elles n'étaient pas très jolies,
00:18:01et donc voilà, ils rigolaient en disant…
00:18:04Mais le summum, c'est quand même d'avoir un enfant,
00:18:07donc voilà, il fallait absolument lui faire un enfant,
00:18:08mais là, sur Philippines, c'est vraiment une tragédie,
00:18:12et moi, je trouve que c'est un scandale,
00:18:15je pense que même les parents de ces victimes
00:18:17devraient déposer plainte contre l'État,
00:18:18puisque l'État n'obéit pas à ses obligations,
00:18:23mais voilà, c'est une obligation,
00:18:24vous l'avez bien dit, obligation de quitter le territoire,
00:18:26quand vous ne payez pas vos impôts,
00:18:27c'est une obligation de payer vos impôts,
00:18:29je peux vous dire que faible avec les forts, fort avec les faibles,
00:18:31si vous ne payez pas vos impôts,
00:18:32M. Oberkoff, ne vous inquiétez pas,
00:18:33on va vous y contraindre très facilement.
00:18:35– Bruno Attal, justement, vous parlez dans votre livre,
00:18:39« Un flic à liquider », je vous rappelle le titre,
00:18:42vous expliquez qu'effectivement, cette espèce de,
00:18:46comment dirais-je, je ne sais pas,
00:18:49Didier Migaud parlait d'un laxisme qui n'existait pas,
00:18:52mais autrement, c'est quoi ?
00:18:53C'est tout un système qui s'est mis en place
00:18:56pour laisser faire, laisser aller,
00:18:58alors chaque fois, on voyait Gérald Darmanin,
00:19:00qui n'est plus ministre de l'Intérieur,
00:19:02maintenant, bien sûr, depuis quelques jours,
00:19:04c'est Bruno Retailleau,
00:19:05mais qui disait, oui, écoutez, on va condamner fermement,
00:19:07ce n'est plus possible, ça ne peut plus exister,
00:19:10on fait les marches blanches, on fait les bougies,
00:19:14on fait les fleurs, et puis après, rien ne se passe.
00:19:17– Parce que c'est que de la communication, tout simplement,
00:19:19alors déjà, il faut qu'un ministre de l'Intérieur
00:19:21marche main dans la main avec un ministre de la Justice,
00:19:24il faut aussi peut-être sanctionner les juges,
00:19:27c'est-à-dire que, quand un policier commet une erreur,
00:19:29il est sanctionné, quand un chirurgien commet une erreur,
00:19:32il est sanctionné.
00:19:33– Vous ne jugez pas les juges, vous voulez dire ?
00:19:36– Surtout, en plus, avec le syndicat de la magistrature,
00:19:38qui vous le dit, pendant les émeutes de l'affaire Nahel,
00:19:40il vous le disait, mais nous, on va relâcher les jeunes révoltés.
00:19:44– Vous le disiez comme ça ?
00:19:46– Oui, il y a eu un tweet en disant que ces enfants se révoltaient,
00:19:51et qu'on ne voulait pas les mettre en prison,
00:19:53donc oui, il faut mettre un gros coup de pied dans la fourmilière,
00:19:56et les lanceurs d'alerte comme moi, comme M. Pratt,
00:19:59quand on dit ce qui se passe à l'Intérieur,
00:20:01on essaie de couper les têtes, et on a essayé de me couper la tête,
00:20:04mais je combats les puissants, je combats M. Macron,
00:20:09je combats M. Darmanin.
00:20:10– On vous a révoqué d'ailleurs.
00:20:12– Voilà, j'ai été révoqué de la police nationale,
00:20:14en personne par M. Darmanin,
00:20:15donc le procès aura lieu certainement en 2025 pour ma réintégration,
00:20:19parce que je suis le premier…
00:20:20– Parce que vous l'avez attaqué ?
00:20:21– Oui, j'attaque l'administration,
00:20:23parce que je suis le premier syndicaliste de France
00:20:25à avoir été révoqué pour avoir critiqué le gouvernement.
00:20:27Je suis le premier syndicaliste de France,
00:20:30toute administration confondue, voilà.
00:20:32– D'accord.
00:20:33– Donc on a voulu me couper la tête,
00:20:34on a voulu me liquider, comme le dit bien mon bouquin.
00:20:39On a mis quatre policiers d'IGPN sur mon dos pendant deux ans
00:20:41pour essayer de trouver.
00:20:42On a fouillé dans mon dossier, on a essayé de trouver,
00:20:44parce qu'il faut couper la tête de Bruno Attal.
00:20:46Il y a même un article dans le Parisien qui disait que j'agassais l'Elysée,
00:20:49donc ça, ça sera mon fait d'arme.
00:20:52Et donc, quand on ne trouve pas, on fabrique.
00:20:54Et je vous en parlais en rentaine,
00:20:56on a fabriqué une fausse information.
00:20:59– Alors juste, on l'a dit, mais Bruno Attal,
00:21:01il n'a rien fait pendant des années,
00:21:05ils n'ont pas les mots planqués, mais pratiquement…
00:21:07– Maladie, en arrêt maladie.
00:21:08– Oui c'est ça, il était en arrêt maladie pendant des années.
00:21:11Alors qu'est-ce qui s'est vraiment passé Bruno Attal ?
00:21:13– Jacques, comme si ça pouvait être possible
00:21:14d'être en arrêt maladie pendant 11 ans,
00:21:16je vais révéler une chose à votre micro,
00:21:17je ne l'ai jamais révélée à personne,
00:21:18mais j'ai travaillé pendant 8 ans au service secret français.
00:21:21Donc j'ai des trous dans mon emploi du temps,
00:21:23M. Darmanin était obligatoirement au courant
00:21:25que je travaillais pour un service secret.
00:21:27Donc comme il y avait des trous dans mon emploi du temps,
00:21:29ce qu'ils ont fait, c'est qu'ils ont inventé
00:21:31une histoire d'arrêt maladie,
00:21:34c'était dans le dossier GPN de Ligne,
00:21:36et une taupe au ministère de l'Intérieur a sorti ce dossier,
00:21:39il l'a donné à Lilia Molinier, un journaliste européen
00:21:41qui a reconnu devant ma caméra qu'on lui avait donné ça,
00:21:45et que la vérité n'était pas très importante,
00:21:47l'important c'était de couper la tête de Bruno Attal.
00:21:50Et donc je vous annonce aussi à ce micro,
00:21:51donc ça fait un an que le dossier est prêt,
00:21:52que j'attaque donc M. Darmanin,
00:21:55j'accuse M. Darmanin de complicité,
00:21:57de violation du secret professionnel,
00:21:59et donc je l'attaque à la haute cour de justice de la République.
00:22:02Alors on a d'autres faits avec mon avocat,
00:22:04on attendait, on ne va pas vous mentir,
00:22:05que M. Darmanin ne soit plus aux manettes,
00:22:07parce que quand vous attaquez un ministre de l'Intérieur,
00:22:09qui est en fonction, c'est plus compliqué,
00:22:11vous avez des pressions, et je peux vous dire qu'on en a eu.
00:22:14Donc M. Darmanin, rendez-vous au tribunal,
00:22:17je vous attaque, je vous accuse d'avoir été complice,
00:22:20d'avoir sorti un dossier, en l'occurrence mon dossier IGPN,
00:22:24et que vous n'avez rien fait,
00:22:24c'est-à-dire que moi j'ai alerté par voie de rapport,
00:22:26en disant tiens, il y a une taupe au ministère de l'Intérieur,
00:22:28M. Darmanin.
00:22:29Il y a une personne qui remet des dossiers
00:22:31du ministère de l'Intérieur, quand même ultra sensible,
00:22:33à des journalistes.
00:22:34Vous savez ce qu'il a fait M. Darmanin ?
00:22:36Rien.
00:22:37Donc soit il est complice, soit il est commanditaire,
00:22:40soit il est incompétent, bon ça on le savait déjà.
00:22:41Soit peut-être qu'il l'ignorait, mais...
00:22:42Non, non, il ne l'ignorait pas,
00:22:44puisque j'ai fait un rapport qu'il y était adressé, donc...
00:22:48Est-ce que vous pouvez en dire plus
00:22:49sur votre passage au service secret ?
00:22:52Non, déjà je prends un risque
00:22:54parce que je suis couvert par le secret défense.
00:22:56J'ai eu avec mon avocat effectivement de le dire,
00:22:58je ne donne aucune information,
00:22:59même pas le service où j'ai travaillé,
00:23:00même les différents services où j'ai travaillé,
00:23:02mais j'ai donné ma vie pour la France en tant que policier,
00:23:04et je peux même dire que j'ai été beaucoup plus en danger
00:23:08en tant que policier dans les cités qu'au service secret.
00:23:13Donc voilà, utiliser ça pour essayer de me nuire,
00:23:17c'est toute la politique,
00:23:18vous savez quand vous faites un peu de politique,
00:23:19quand vous êtes conseiller politique d'Éric Zemmour,
00:23:21ou quand vous travaillez avec des députés de l'opposition
00:23:23et vous faites du lobbying pour changer quelques lois,
00:23:26comme la présomption d'innocence pour les policiers
00:23:30ou des choses comme ça,
00:23:31forcément on vous met des bâtons dans les rouilles,
00:23:35on invente, on crée des fausses informations pour vous nuire,
00:23:39et donc j'espère que le tribunal me donnera raison,
00:23:41tribunal administratif,
00:23:42pour être réintégré dans la police nationale.
00:23:44Oui, parce que vous demandez votre réintégration.
00:23:46Tout à fait, je serai réintégré,
00:23:48ou alors je serai le premier policier, le premier fonctionnaire
00:23:51qui fait partie d'un syndicat et qui aura été sanctionné pour ça.
00:23:55Et justement par rapport à ça,
00:23:56vous avez toujours effectivement été au front,
00:24:00d'infondre en tout cas vos idées, Bruno Attal,
00:24:02mais la situation aujourd'hui,
00:24:06on parle beaucoup, vous savez, de légitime défense
00:24:08et on parle surtout du fait que les policiers et les gendarmes
00:24:13ont une responsabilité
00:24:13puisqu'ils sont titulaires de la violence légitime,
00:24:16puisque avec les armes y afférant, etc.
00:24:19Et on dit oui, mais les policiers aussi quelquefois excèdent, etc.
00:24:27On a vu l'affaire Nahel,
00:24:28on a vu que la version effectivement n'était pas du tout
00:24:32celle qui avait été défendue en tout cas pendant des années.
00:24:36Pour vous, aujourd'hui,
00:24:37il y a vraiment deux points de mesure
00:24:39ou dix points de mesure de ce point de vue-là ?
00:24:42Écoutez, les seules fois où M. Macron a porté atteinte
00:24:45à la présomption d'innocence,
00:24:46c'est contre deux policiers, dans l'affaire Zecler,
00:24:48où il a pris partie sans attendre l'enquête,
00:24:51et dans l'affaire Nahel,
00:24:52ce qui m'a d'ailleurs coûté ma révocation,
00:24:54alors que ce n'était même pas l'objet
00:24:56puisque ça vous dépasse en commission,
00:24:57donc le monsieur Darmanin,
00:24:58j'avais dit que j'ai préféré qu'une racaille meure
00:25:01qu'un policier meure.
00:25:02Évidemment, je préférais que personne ne meure,
00:25:04mais moi je fais le choix et je le dis,
00:25:06et quel est mon interlocuteur qui me dit,
00:25:08dans le cas où il y a un refus d'obtempérer,
00:25:11je vais préférer que ce soit celui
00:25:13qui est le refus d'obtempérer qui meurt
00:25:14que le policier.
00:25:16– Peut-être qu'on aurait pu empêcher en tout cas
00:25:18que quelqu'un meure.
00:25:19– J'espère que personne ne meurt,
00:25:20un gamin de 17 ans qui s'appelle Nahel et qui meurt,
00:25:22je ne veux pas qu'il meure, c'est un gamin,
00:25:24il est peut-être récupérable,
00:25:25et puis voilà, la mort d'une personne,
00:25:27quelle qu'elle soit, c'est des familles,
00:25:29c'est une souffrance.
00:25:31Maintenant, quand on doit faire des choix,
00:25:32aujourd'hui on a un gendarme qui est mort
00:25:34il n'y a pas très longtemps, voilà.
00:25:35– Oui, qui a été traîné, effectivement.
00:25:38– Qui a voltigé même,
00:25:40et donc, quand j'entends une information,
00:25:42je dis il y a eu un refus d'obtempérer
00:25:43avec un mort, j'attends la fin de la phrase
00:25:45et je me dis, j'espère que ce n'est pas le policier
00:25:46qui est mort, parce que je pense à sa famille,
00:25:48je pense à ses enfants, et je pense à ce policier.
00:25:52Donc voilà, c'est un vrai parti pris,
00:25:54le policier avant le voyou.
00:25:55– Mais Bruno Attal, je reviens à ma question,
00:25:59est-ce qu'aujourd'hui, un policier,
00:26:01à votre avis, peut se défendre
00:26:03comme il doit se défendre ?
00:26:04Enfin, je veux dire, quand on est
00:26:06dans une situation, effectivement,
00:26:07dans des cités ou ailleurs,
00:26:09ou est-ce qu'on lui dit de façon expresse,
00:26:11attention, laissez passer, laissez faire,
00:26:13je parle des barrages de dilles,
00:26:15je parle d'un certain nombre de situations,
00:26:17où il paraît, je dis bien au conditionnel,
00:26:20je veux dire, il ne faut pas…
00:26:21On dit, écoutez, si vous n'êtes pas
00:26:23vraiment totalement en danger de mort,
00:26:25laissez faire.
00:26:26– Oui, bien sûr, mais de toute façon,
00:26:27on achète la paix sociale depuis 20, 30, 40 ans,
00:26:30ce n'est même pas le fait de M. Macron,
00:26:32on achète cette paix sociale.
00:26:33Souvent, plusieurs observateurs l'ont dit,
00:26:36les émeutes se sont arrêtées de la Fère Noël,
00:26:39parce que les dealers,
00:26:40comment, il y avait un trop-manque à gagner.
00:26:43– Le business ne marchait plus autant aussi bien.
00:26:45– Et puis, on a pour la première fois,
00:26:46je pense que ça a commencé depuis François Hollande,
00:26:48mais on a pour la première fois un État
00:26:50qui ne veut pas, qui met en danger sa police,
00:26:54on pourrait parler des manifestations,
00:26:56que ce soit avec les gilets jaunes,
00:26:57le pass sanitaire, et qui met sa police
00:27:00dans des situations complexes,
00:27:02pour faire peur à la population,
00:27:04et à la limite, pour faire détester sa police.
00:27:06Moi, j'ai toujours pris le parti des policiers,
00:27:08parce que vous vous retrouvez dans du maintien de l'ordre
00:27:09face à des gilets jaunes,
00:27:10je ne vous parle pas des faux gilets jaunes,
00:27:12je ne vous parle pas de papier mamie sur le rond-point
00:27:13qui buvait le café avec les policiers.
00:27:15– Vous parlez des casseurs.
00:27:16– Donc, on les met, on les pousse à bout,
00:27:17j'en parle dans le bouquin,
00:27:19où pendant 3h, 4h,
00:27:20vous avez un policier qui se fait cracher dessus,
00:27:21et on lui envoie des pavés sur la tête,
00:27:23on lui dit de ne pas bouger,
00:27:23et puis au bout de 4h, on lui dit,
00:27:25bon, maintenant, fonce, il est humain,
00:27:27il fonce et il va sur celui qui lui a jeté des cailloux,
00:27:28et peut-être qu'il n'aura pas exercé une force légitime,
00:27:31et il sera filmé, et on lui tapera dessus.
00:27:34Donc voilà, ce pouvoir en place a tout fait
00:27:35pour faire détester sa police.
00:27:37Alors, vous aviez des gilets jaunes,
00:27:38vous savez, si j'étais révoqué,
00:27:39c'est parce que j'ai pris le parti des vrais gilets jaunes,
00:27:42pas de l'extrême gauche qui faisait rentrer les Black Blocs,
00:27:44les vrais gilets jaunes, les pauvres gens
00:27:46qui ne pouvaient plus payer leurs plaintes,
00:27:48comme les policiers d'ailleurs.
00:27:49Et donc, il fallait surtout que ces gens ne manifestent plus,
00:27:52que ce soit aussi pour le pass sanitaire,
00:27:53tout le monde savait que c'était complètement illégitime,
00:27:56et que les policiers préféraient attraper les voyous
00:27:57que emmerder, puisqu'on a le droit de le dire.
00:27:59Ils allaient jusque sur des plages,
00:28:01dans les sentiers de montagne,
00:28:03on envoyait des gendarmes arrêter les gens.
00:28:05Il y a des policiers qui peuvent être zélés aussi,
00:28:07j'en ai connu beaucoup,
00:28:08mais voilà, pour vous dire que toutes les personnes,
00:28:11toutes les têtes qui ont dépassé, dont la mienne,
00:28:13et qui, en tant que délégué syndical,
00:28:15c'était un droit, même un devoir,
00:28:16de défendre ces policiers qui ne voulaient pas se vacciner,
00:28:18par exemple, ou des choses comme ça.
00:28:20C'est un policier qui ne voulait pas se vacciner,
00:28:22il était mis de côté, et sa carrière, voilà.
00:28:24Donc, moi, je défendais ces policiers
00:28:26en tant que délégué syndical,
00:28:27et c'est vrai que toutes têtes qui dépassent
00:28:30avec ce gouvernement,
00:28:31voilà, soit on essaie de vous trouver des choses,
00:28:33moi, en 25 ans de carrière, ils n'ont rien trouvé,
00:28:35donc il a fallu en fabriquer,
00:28:36et j'espère que la justice me donnera raison.
00:28:38– Écoutez, on va attendre le procès, Bruno Attal,
00:28:41en tout cas, vous vous exprimez,
00:28:42vous exprimez très franchement,
00:28:44on vous écoute, c'est vos opinions,
00:28:46vous les exprimez, et puis, on sait quand,
00:28:49ce sera le...
00:28:50– Normalement, c'est fin 2024, début 2025,
00:28:52mais là, j'ai une bonne nouvelle,
00:28:53donc vous savez que j'avais publié la vidéo
00:28:55d'une policière qui se suicidait,
00:28:57qui disait pourquoi elle se suicidait,
00:28:59elle s'appelait Aurélia,
00:29:00ça avait fait 15 millions de vues,
00:29:01j'ai la maman d'Aurélia qui m'a appelé encore aujourd'hui,
00:29:04donc on va pousser pour trouver
00:29:07qui a poussé Aurélia à se suicider,
00:29:10cette administration,
00:29:11donc il y a la maman d'Aurélia qui m'écoute,
00:29:12je lui ai dit que j'en parlerais aujourd'hui chez vous,
00:29:15donc voilà, il n'y a plus de poursuites à mon encombre,
00:29:18puisqu'on a trouvé encore une fois,
00:29:20donc c'est l'avocat de Nicolas Sarkozy
00:29:21qui a trouvé une demi-sœur éloignée d'Aurélia
00:29:24qui aurait déposé plainte contre moi,
00:29:26bon, ça a été classé sans suite,
00:29:27encore une fois, j'ai un casier judiciaire vierge,
00:29:29la justice me donne encore raison,
00:29:31donc voilà madame,
00:29:33on fera tout pour retrouver
00:29:34ceux qui ont poussé votre fille à se suicider.
00:29:35– A suivre, merci Bruno Attal.
00:29:38– C'est moi qui vous remercie.
00:29:39Les français parlent au français,
00:29:43je n'aime pas la blanquette de veau,
00:29:47je n'aime pas la blanquette de veau.
00:29:50Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:29:52– Elle était la candidate à Matignon du nouveau front populaire,
00:29:58elle s'appelle Lucie Casté
00:30:02et hier elle s'est exprimée sur une chaîne,
00:30:08concurrente, c'était très révélateur.
00:30:12De qui je parle ?
00:30:14Écoutez.
00:30:15Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:30:18Les perles du jour.
00:30:19– J'ai tout mangé le chocolat,
00:30:24j'ai tout fumé les cravenats,
00:30:28et comme t'étais toujours pas là,
00:30:30j'ai tout vidé le rhum coca,
00:30:34j'ai tout démonté du tableau,
00:30:38j'ai tout découpé tes rideaux,
00:30:42tout déchiré tes belles photos
00:30:44que tu gâchais dans ton bureau.
00:30:49Fallait pas me quitter.
00:30:51– Eh oui, Sabine Paturel,
00:30:53je ne fais que des bêtises,
00:30:54quand tu n'es pas là,
00:30:55je ne fais que des bêtises, oui.
00:30:58Non, non, là il ne s'agit pas de faire des bêtises,
00:31:00pas du tout,
00:31:01mais il s'agit,
00:31:02je vous rappelle,
00:31:04que juste après les législatives,
00:31:07effectivement,
00:31:08le Nouveau Front Populaire,
00:31:10qui en nombre de sièges
00:31:13est effectivement majoritaire,
00:31:15mais n'a pas la majorité absolue,
00:31:17loin de la nationale,
00:31:19disait, voilà,
00:31:21il faut et il apporte
00:31:22que le Président de la République choisisse
00:31:24son Premier Ministre parmi nous.
00:31:26Et nous avons mis en avant Lucie Casté.
00:31:30Pendant très longtemps,
00:31:31Lucie Casté s'est présentée
00:31:32partout du matin au soir
00:31:34et du soir au matin,
00:31:35dans tous les médias,
00:31:36comme la candidate légitime.
00:31:38Bon, mais effectivement,
00:31:39comme le NFP n'avait pas la majorité absolue,
00:31:43il y a eu ce qu'il y a eu,
00:31:46il appartient quand même
00:31:47au Président de la République,
00:31:48eh oui,
00:31:48de choisir son Premier Ministre
00:31:53ou sa Première Ministre.
00:31:55Hier, Marc Gauthier nous a bien expliqué
00:31:57que ce n'est vraiment pas
00:31:59un motif de destitution,
00:32:01loin de là,
00:32:02du point de vue de la Constitution.
00:32:04Donc, Lucie Casté n'a pas été amatignon
00:32:09et c'est, comme vous le savez,
00:32:11notre admirable,
00:32:13et nous on est très contents,
00:32:15pourquoi pas,
00:32:15on va le juger aux actes,
00:32:17Michel Barnier.
00:32:19Mais en attendant,
00:32:20elle continue,
00:32:21Lucie Casté,
00:32:22c'est normal,
00:32:22a passé dans les médias
00:32:23et hier,
00:32:24elle est passée sur BFM TV,
00:32:27on lui a posé une question
00:32:28sur la régularisation
00:32:30des sans-papiers,
00:32:31écoutez.
00:32:31Juste sur l'immigration,
00:32:32vous, vous étiez pour la régularisation
00:32:34de tous les sans-papiers.
00:32:35Moi, ce que je dis sur l'immigration,
00:32:36c'est qu'on a manifestement
00:32:37un problème d'accueil.
00:32:38Non, non, ma question,
00:32:39c'est est-ce que vous étiez
00:32:39pour la régularisation
00:32:40de tous les sans-papiers ?
00:32:41Pour la régularisation des sans-papiers, oui.
00:32:42De tous les sans-papiers ?
00:32:44Il faut que je regarde davantage,
00:32:45mais plutôt,
00:32:46plutôt favorable à ça, oui.
00:32:48C'est-à-dire tous les sans-papiers
00:32:49ou seulement ceux qui travaillent ?
00:32:51Tous les sans-papiers.
00:32:52D'accord, donc même ceux
00:32:53qui ne travaillent pas ?
00:32:54Oui.
00:32:54D'accord, donc toutes les personnes
00:32:55qui sont sur le territoire…
00:32:56Je rappelle quand même
00:32:56que cette discussion…
00:32:57Non, non, non, mais c'est très intéressant.
00:32:59Si vous dites que vous êtes
00:32:59encore candidat à Matignon,
00:33:00ça veut dire que concrètement,
00:33:01toute personne qui est sur le territoire
00:33:03et qui n'a pas de papier
00:33:04a vocation à être régularisée.
00:33:06Ce que je dis,
00:33:07c'est que les migrants
00:33:08sont stigmatisés en permanence.
00:33:09Ce sont des gens qui contribuent
00:33:10au fonctionnement de la société.
00:33:11Ce sont des gens qui payent des impôts,
00:33:13qui font fonctionner la société.
00:33:14Par ailleurs,
00:33:15on l'a vu lors des débats
00:33:16sur la binationalité
00:33:18et sur la préférence nationale.
00:33:19On a vu à quel point
00:33:20ça mettait en difficulté
00:33:21le secteur économique
00:33:22que le Rassemblement national
00:33:23stigmatise à ce point
00:33:25et déclare vouloir écarter
00:33:26les étrangers du travail en France.
00:33:27Mais c'est une clarification importante.
00:33:29Vous défendez,
00:33:30et vous êtes effectivement
00:33:31l'émanation du Nouveau Front Populaire,
00:33:32la régularisation de tous les sans-papiers,
00:33:34qu'ils travaillent ou pas.
00:33:35Vous parlez au nom du PS aussi
00:33:37quand vous dites ça ?
00:33:37Je parle en mon nom propre, là.
00:33:39Oui, vous toute seule, d'accord, ok.
00:33:42Qu'est-ce que vous voulez ainsi ?
00:33:44C'est-à-dire que c'est une position
00:33:45qui n'est pas surprenante pour LFI.
00:33:47Pour le PS, ça me paraît un peu…
00:33:50Je pense qu'il faut une régularisation
00:33:51importante des sans-papiers.
00:33:52Je ne sais pas si c'est l'intégralité.
00:33:54Il faudra que je regarde.
00:33:54Si vous voulez, la prochaine fois que je viens,
00:33:56on en reparle pour que je confirme cette position.
00:33:59Alors là, c'est très intéressant.
00:34:01Très, très intéressant.
00:34:02Vous avez vu un exercice in vivo
00:34:04de quelqu'un qui devait être à Matignon,
00:34:07c'est-à-dire gouverner la France.
00:34:09Elle commence à dire
00:34:10« Moi, je suis en régularisation
00:34:11de tous les sans-papiers.
00:34:12Il n'y a pas de problème,
00:34:13qui travaille, qui ne travaille pas.
00:34:14Allez, tout le monde.
00:34:16Illégal, illégal.
00:34:17Allez, tout le monde.
00:34:18Allez, demain, il y en a tant.
00:34:20Après-demain, tant.
00:34:21Après-demain, encore plus.
00:34:22Il n'y a pas de problème.
00:34:23On y va.
00:34:24Open bar.
00:34:25Le passe.
00:34:26Allons-y.
00:34:27Et puis, après, on lui dit
00:34:28« Mais, attendez,
00:34:29c'est peut-être la position de l'LFI.
00:34:31C'est la position de l'LFI,
00:34:32la France insoumise.
00:34:33Mais le PS…
00:34:35Ah ben…
00:34:35Et alors là,
00:34:36il y a un moment de silence,
00:34:38un moment de silence
00:34:39à l'écran.
00:34:40C'est encore plus intéressant.
00:34:41Elle dit « Écoutez, je ne sais pas.
00:34:42Là, je…
00:34:43Oui, le PS, peut-être pas.
00:34:44Là, il faudrait que je revoie.
00:34:46Il dit « Oui, en partie, en partie.
00:34:47Non, non, ce n'est plus la totalité.
00:34:50C'est en partie.
00:34:51Écoutez, la prochaine fois,
00:34:52je regarderai mes papiers.
00:34:53Je vais voir.
00:34:54Mais attendez,
00:34:55elle parle en son nom
00:34:56depuis quand un homme politique
00:34:58qui est censé représenter
00:35:00tout le monde,
00:35:01toute la gauche,
00:35:02parle en son nom ?
00:35:03Ça veut dire quoi ?
00:35:04Ça veut dire qu'elle a le droit
00:35:06d'avoir son opinion.
00:35:07Ça, il n'y a aucun problème.
00:35:08Mais elle parle au nom de qui ?
00:35:10Elle devait être,
00:35:11elle était censée être à Matignon.
00:35:13C'est très intéressant.
00:35:14Voir comment la parole politique,
00:35:16on en arrive à dire n'importe quoi
00:35:18et après essayer de se corriger
00:35:20plus ou moins.
00:35:22Et c'est quand même
00:35:24assez préoccupant tout ça,
00:35:25de dire n'importe quoi,
00:35:27de dire oui,
00:35:28économiquement,
00:35:29ça va,
00:35:30économiquement,
00:35:30ça tiendra.
00:35:31Oui, on ne va pas rentrer
00:35:32dans les discussions économiques,
00:35:34mais on connaît les chiffres.
00:35:35Tout le monde connaît les chiffres
00:35:36de la gauche à la droite.
00:35:37Alors, Lucie Casté,
00:35:40s'il vous plaît,
00:35:40commencez à retrouver raison gardée.
00:35:42Commencez à tourner sept fois
00:35:44votre langue dans votre bouche
00:35:45avant de parler.
00:35:46Franchement,
00:35:47ça fera du bien à tout le monde
00:35:49et surtout à vous.
00:36:05La censure,
00:36:06la censure,
00:36:07on en parle de la censure.
00:36:09On va en parler tout de suite,
00:36:10un petit fait,
00:36:11un petit chiffre.
00:36:13Sud Radio,
00:36:14Bercov dans tous ses états.
00:36:30C'est Léo Ferret, bien sûr,
00:36:32poète, vos papiers.
00:36:33Il n'y a pas que poète,
00:36:34vos papiers.
00:36:35Tuitos,
00:36:36vos papiers.
00:36:39Dans la tribune,
00:36:40un journal très sérieux,
00:36:41Économie dans la rubrique,
00:36:42Économie France.
00:36:44Je viens de dire ça.
00:36:45La France,
00:36:46numéro un mondial
00:36:47de la censure de tweets.
00:36:49Les autorités françaises
00:36:52sont à l'origine
00:36:53de 87 %
00:36:54des demandes de suppression
00:36:56de contenus
00:36:57reçues par le réseau social
00:36:59au niveau mondial.
00:36:59Je répète,
00:37:01les autorités françaises
00:37:02sont à l'origine de 87 %
00:37:04des demandes de suppression
00:37:06de contenus
00:37:07reçues par le réseau social
00:37:09au niveau mondial.
00:37:10Alors, ça y va,
00:37:11les dénonciations,
00:37:12les lettres,
00:37:1387 %,
00:37:14on voit ce que reçoivent
00:37:15effectivement
00:37:16un certain nombre
00:37:17de hautes autorités
00:37:18et autres.
00:37:19C'est intéressant,
00:37:20c'est intéressant.
00:37:21Allez, coupez,
00:37:22coupez, surtout pas.
00:37:23Pas une tête qui dépasse,
00:37:24pas une affirmation qui dépasse,
00:37:26pas une correction
00:37:28de fake news qui dépasse.
00:37:30Non, non, non, non, non.
00:37:30Coupez, coupez,
00:37:31c'est extraordinaire quand même.
00:37:34La France,
00:37:34numéro un mondial
00:37:36de la censure de tweets.
00:37:37Et je rappelle notre devise
00:37:38dans tous les frontaux républicains,
00:37:40liberté,
00:37:41égalité,
00:37:43fraternité,
00:37:44mais attention,
00:37:45sous X, bien sûr.
00:37:53Et aujourd'hui dans Le Face à Face,
00:37:54André, vous recevez Laurent Omberton
00:37:56pour son livre
00:37:57« Guerre » aux éditions Magnus.
00:37:59Laurent Omberton, bonjour.
00:38:01Bonjour.
00:38:02Alors, la guerre,
00:38:02la guerre effectivement,
00:38:03on ne peut pas dire
00:38:04que vous soyez le pacifiste
00:38:05le plus achevé
00:38:07des lettres françaises
00:38:09ou en tout cas
00:38:09des publications françaises.
00:38:11Je rappelle quand même,
00:38:12parce que je regarde juste,
00:38:13juste quand même,
00:38:14et c'est intéressant,
00:38:16la France orange mécanique,
00:38:18la France big brother,
00:38:20guérilla,
00:38:20trois tomes,
00:38:21guérilla un,
00:38:22guérilla deux,
00:38:23guérilla trois,
00:38:24éloge de la force,
00:38:26game over.
00:38:27Et puis là,
00:38:28après raisonnablement sexiste,
00:38:30vous sortez guerre.
00:38:31Donc carrément,
00:38:32guérilla,
00:38:32guerre, etc.
00:38:34Donc le fameux slogan
00:38:36d'Emmanuel Macron
00:38:37qui fait partie de notre générique,
00:38:38nous sommes en guerre,
00:38:39vous êtes d'accord,
00:38:40nous sommes en guerre.
00:38:41Oui,
00:38:42mais pas contre le même ennemi
00:38:44que celui qu'il dénonçait lui,
00:38:45c'est-à-dire un virus respiratoire.
00:38:48Moi, je pense que le mal
00:38:50est bien plus profond que ça.
00:38:52Évidemment,
00:38:52ce n'est pas du tout la guerre
00:38:53à laquelle on pense
00:38:55une armée contre une autre armée.
00:38:57Nous,
00:38:57nous ne sommes peut-être
00:38:58même pas au courant
00:38:59pour la plupart de nos contemporains
00:39:01que nous sommes dans cette guerre.
00:39:03Cette guerre qui nous est faite,
00:39:04une guerre de l'information,
00:39:05une guerre morale,
00:39:07une guerre mentale,
00:39:09par des moyens de conditionnement
00:39:11sans précédent.
00:39:14Et c'est ça que j'essaie d'expliquer,
00:39:16de montrer pourquoi nous sommes en guerre,
00:39:18contre qui,
00:39:20et ce qu'il faut faire,
00:39:22ce que nous devrions faire
00:39:23pour essayer de se défendre.
00:39:27De renverser,
00:39:27exactement,
00:39:28c'est plutôt de l'autodéfense.
00:39:29Un manuel d'autodéfense.
00:39:31Le cours de l'histoire,
00:39:32exactement.
00:39:32Alors justement,
00:39:33on va en parler
00:39:34parce que vous dites
00:39:35un certain nombre de choses.
00:39:36D'abord,
00:39:36vous dites,
00:39:37en fait,
00:39:38nous sommes en guerre
00:39:39contre un ennemi.
00:39:41J'allais presque dire,
00:39:42j'allais presque utiliser
00:39:45les mots de François Hollande,
00:39:46vous voyez,
00:39:46j'ai de mes références,
00:39:48en 2011 au Bourget,
00:39:50notre vrai ennemi n'a pas de visage,
00:39:52n'a pas de truc,
00:39:52c'est la finance.
00:39:53Vous dites pas,
00:39:54c'est la finance,
00:39:55vous en parlez,
00:39:56mais vous dites la secte.
00:39:57Vous parlez beaucoup de la secte
00:39:59dans le bouquin.
00:39:59C'est quoi,
00:40:00c'est quoi la secte ?
00:40:01Parce que,
00:40:02secte,
00:40:03on va dire,
00:40:03c'est la myvilude,
00:40:04c'est quoi,
00:40:04c'est la scientologie,
00:40:05c'est quoi la secte pour vous ?
00:40:07On pourrait résumer ça
00:40:10en dénonçant
00:40:12cette espèce de pouvoir moral
00:40:14qu'on veut nous imposer
00:40:16au quotidien.
00:40:17Alors,
00:40:17si vous allumez votre télévision,
00:40:18vous regardez la publicité,
00:40:19vous regardez
00:40:20la production culturelle,
00:40:21les séries,
00:40:22vous écoutez les journaux
00:40:23télévisés d'information,
00:40:25vous écoutez les personnalités
00:40:28qui passent à la télévision,
00:40:29les sportifs,
00:40:30les artistes,
00:40:30les célébrités,
00:40:31et vous verrez que leur discours
00:40:34comprend toujours
00:40:34les mêmes éléments de langage,
00:40:36ce qu'on veut nous imposer.
00:40:38On veut modifier
00:40:39nos façons de penser,
00:40:40on veut nous imposer
00:40:41des mots d'ordre.
00:40:42Et souvent,
00:40:43d'ailleurs,
00:40:43mes lecteurs sont assez frappés
00:40:44par ça,
00:40:44quand ils sortent une phrase
00:40:46toute faite,
00:40:47une phrase qui a été écrite
00:40:48pour eux,
00:40:49la diversité est une chance,
00:40:51l'immigration est une richesse,
00:40:52etc.
00:40:52Ce genre d'allégations,
00:40:54slogans,
00:40:55quand on leur demande
00:40:56mais est-ce que c'est vous
00:40:57qui avez pensé cette phrase
00:40:58ou est-ce que vous l'avez apprise ?
00:41:00Et si vous l'avez apprise,
00:41:02c'est que
00:41:02c'est le fruit d'un dressage,
00:41:03d'un conditionnement.
00:41:05On a voulu que vous pensiez ça
00:41:06et on a voulu vous menacer
00:41:07si vous pensiez autrement
00:41:09et vous récompenser
00:41:10si vous pensez
00:41:10comme il est convenu de penser.
00:41:12Et cette entreprise
00:41:15est assez titanesque,
00:41:17elle n'a pas de chef,
00:41:17c'est ce que j'essaie d'expliquer,
00:41:19c'est pas quelqu'un
00:41:19qui décide de ça,
00:41:20c'est une force
00:41:22qui s'échappe à elle-même,
00:41:23c'est une locomotive
00:41:24qui n'a pas de chauffeur
00:41:26et donc
00:41:29qui donne du pouvoir
00:41:30à tous ceux qui y participent.
00:41:31C'est-à-dire,
00:41:32si moi j'ai l'avion sans pilote,
00:41:34exactement,
00:41:35tout le monde peut participer,
00:41:36si on s'attribue
00:41:37les sentences,
00:41:37vous savez, de la bien-pensance,
00:41:39on peut gagner
00:41:41en supériorité morale
00:41:42par rapport aux autres,
00:41:43à notre groupe,
00:41:44on peut menacer les autres,
00:41:45dire
00:41:46toi tu es l'extrême droite,
00:41:47tu es le...
00:41:48voilà, on va pas...
00:41:49Tu es le facho,
00:41:50tu es le nazi, etc.
00:41:52Tout l'ostracisme habituel
00:41:54et
00:41:55eh bien cette secte,
00:41:57cette façon de penser,
00:41:59d'endoctriner les gens,
00:42:00de les...
00:42:02comment dire,
00:42:02les contraindre pour leur bien,
00:42:05a pris
00:42:06une très grande importance
00:42:07dans notre pays
00:42:07et on peut s'en apercevoir
00:42:08quand on
00:42:10compare la volonté
00:42:11populaire aujourd'hui,
00:42:12ce que veut le peuple français
00:42:14et ce qu'on lui donne
00:42:16politiquement.
00:42:16Oui mais alors,
00:42:17Laurent Berton,
00:42:17une secte quand même,
00:42:19quelle qu'elle soit,
00:42:20puisque vous parlez,
00:42:21c'est le mot que vous employez,
00:42:22a quand même ses cerveaux,
00:42:23a quand même ses gouvernants,
00:42:25a quand même des gens à la barre,
00:42:27ses élites,
00:42:28appelez-le comme vous voulez.
00:42:29C'est pas arrivé comme ça
00:42:31et puis ce n'est pas d'hier,
00:42:32c'est pas du gouvernement Macron,
00:42:33c'est quelque chose qui est là
00:42:34depuis des décennies.
00:42:36Vous le dites vous-même,
00:42:37mais même plus que des décennies.
00:42:40Donc,
00:42:40est-ce que c'est quelque chose
00:42:42qui vise à quoi,
00:42:43en fait ?
00:42:44Quand vous dites
00:42:44les éléments de langage,
00:42:45effectivement,
00:42:47on voit un certain nombre de choses
00:42:49qui sont dites et redites
00:42:51et vous avez vraiment l'impression
00:42:53que ce sont des choses,
00:42:55évidemment pas fabriquées en complot
00:42:56dans une officine
00:42:57par quelques hommes gris,
00:42:59mais c'est quoi ?
00:43:01C'est quelque chose quand même,
00:43:02il y a quand même des gens,
00:43:03je ne dirais pas à la malœuvre,
00:43:05mais tout de même.
00:43:06C'est exactement comme
00:43:07une secte classique,
00:43:08vous avez des gourous
00:43:09et les gourous,
00:43:11ce qui leur importe,
00:43:12ce n'est pas la réalité qu'ils défendent.
00:43:13Peut-être qu'ils croient sincèrement
00:43:15à ce qu'ils racontent,
00:43:16que si on se tire une balle
00:43:18dans la tête,
00:43:18on va s'envoler sur Sirius
00:43:19et tout sera mieux.
00:43:21Peut-être qu'ils y ont cru,
00:43:22mais ce qui importe
00:43:24anthropologiquement pour eux,
00:43:25c'est le pouvoir,
00:43:26c'est d'avoir une emprise totale
00:43:27sur les âmes
00:43:29et l'appareil d'État,
00:43:31par exemple,
00:43:31donne des pouvoirs considérables
00:43:32à des individus,
00:43:33et c'est avant tout
00:43:34ce qu'ils recherchent.
00:43:35S'ils pensent qu'ils sont là
00:43:36pour le bien de l'humanité,
00:43:37l'égalité ou je ne sais pas quoi,
00:43:38ils se mentent à eux-mêmes
00:43:41pour simplement...
00:43:41Parce qu'il y en a qui pensent sincèrement.
00:43:43Bien sûr,
00:43:43mais malheureusement,
00:43:44les gens comme ça sincères
00:43:45sont souvent les plus dangereux,
00:43:46parce que c'est là
00:43:47qu'on a les fanatiques.
00:43:49Alors justement,
00:43:51cette secte-là,
00:43:52vous vous dites,
00:43:53enfin on le voit
00:43:54tout au long de votre livre,
00:43:55elle est quand même
00:43:55extrêmement puissante,
00:43:56vous dites,
00:43:57elle travaille
00:43:58à tous les étages,
00:43:59à tous les niveaux de la société.
00:44:01Comment alors ?
00:44:01Sur quels sont les paramètres,
00:44:04quelles sont les lignes de force
00:44:06ou les lignes de cette secte ?
00:44:08Quels sont les...
00:44:10Je ne dirais pas les mots d'ordre,
00:44:11mais quels sont les paramètres
00:44:13les plus importants
00:44:14qu'elle essaye de faire passer
00:44:15ou de faire imprimer ?
00:44:17Ça tourne autour d'une idéologie
00:44:18qui est égalitaire.
00:44:20Anciennement,
00:44:21on pourrait dire communiste
00:44:22ou socialiste,
00:44:23une idéologie
00:44:24plutôt axée à gauche
00:44:27qui vise à,
00:44:28justement,
00:44:29éliminer toute forme
00:44:30de contre-pouvoir.
00:44:31C'est-à-dire,
00:44:32elle a la morale supérieure
00:44:34et rien d'autre...
00:44:34Elle est le bien.
00:44:35Voilà,
00:44:35elle est le bien absolu
00:44:37et rien d'autre ne peut coexister.
00:44:39Et celui qui va essayer
00:44:40de diverger par rapport à ça
00:44:42est déjà dans le mal,
00:44:43il est déjà suspect
00:44:44et il faudrait déjà le réduire.
00:44:46Et comme cette secte,
00:44:48elle ne tolèrera pas
00:44:49de médias discordants,
00:44:51d'expressions culturelles
00:44:53disharmonieuses,
00:44:55elle se battra contre
00:44:56des Elon Musk
00:44:56qui sont un peu trop libres
00:44:57à son goût,
00:44:58elle veut mettre tout le monde
00:44:59à son diapason.
00:45:01Et ça, c'est sa caractéristique
00:45:02et elle est surpuissante
00:45:03puisque l'appareil d'État,
00:45:04aujourd'hui,
00:45:07il a mis sous sa coupe
00:45:08la culture,
00:45:08il a mis les médias
00:45:09sous sa coupe,
00:45:10sous son contrôle,
00:45:11l'université,
00:45:13etc., etc.
00:45:14Donc c'est une puissance de feu
00:45:15considérable.
00:45:16Oui, certes,
00:45:17mais regardez,
00:45:18il n'y a pas que vous.
00:45:19Il y a quand même,
00:45:20même en France
00:45:21et ailleurs,
00:45:22des voix dissidentes
00:45:23qui se font entendre.
00:45:23On ne peut pas dire
00:45:24qu'elles sont étouffées.
00:45:25On n'est pas en Corée du Nord
00:45:27ou en Russie
00:45:28ou en Iran
00:45:29ou ailleurs.
00:45:29Non, mais c'est ça
00:45:30qui est la force aussi
00:45:31de ce système,
00:45:32c'est qu'il n'a pas besoin
00:45:33de goulag
00:45:34pour régner
00:45:36et pour écraser ses opposants.
00:45:37Simplement,
00:45:38il contrôle assez largement
00:45:40l'accès à la notoriété,
00:45:42par exemple,
00:45:43par les écrans de masse.
00:45:45Et M. Moyen,
00:45:46aujourd'hui,
00:45:47le citoyen lambda,
00:45:48va passer beaucoup plus de temps
00:45:50avec le JT de TF1,
00:45:51de M6
00:45:52qu'avec la réalité.
00:45:54Donc on va reconstruire
00:45:56un petit peu son paysage mental,
00:45:57sa vision du monde.
00:45:59Et les voix dissidentes,
00:46:00si elles peuvent exister,
00:46:03toute la force de la secte
00:46:05réside dans ce contrôle
00:46:08de son audience.
00:46:10Nous sommes peut-être
00:46:10des voix dissidentes,
00:46:11mais nous n'aurons jamais
00:46:12l'exposition médiatique colossale
00:46:14dont bénéficient,
00:46:15je ne sais pas,
00:46:15les représentants de ce pays,
00:46:17par exemple.
00:46:18Alors vous parlez des hérétiques,
00:46:19ceux qui sont les dissidents.
00:46:21Dans votre livre,
00:46:21vous parlez des hérétiques,
00:46:23etc.
00:46:23Et donc vous expliquez
00:46:25comment et de quelle façon
00:46:26on va en reparler,
00:46:28comment effectivement
00:46:29on peut aller,
00:46:30on peut exister,
00:46:32disons,
00:46:32ou se dresser contre.
00:46:34Mais dites-moi,
00:46:35beaucoup d'hérétiques
00:46:35ont fait aussi des sectes.
00:46:37Ah oui, absolument.
00:46:38C'est un gros risque aussi,
00:46:41c'est-à-dire
00:46:42le règne du mensonge
00:46:43est tellement puissant
00:46:46que beaucoup de sceptiques
00:46:48vont chercher d'autres chapelles
00:46:50et pas forcément les bonnes.
00:46:51C'est-à-dire le contraire
00:46:53d'une erreur
00:46:53n'est pas forcément
00:46:54une bonne chose non plus.
00:46:56On peut se planter.
00:46:57Et d'ailleurs,
00:46:58énormément,
00:46:59on le voit,
00:47:00de gourous complotistes,
00:47:02etc.
00:47:03ont un succès d'audience phénoménal
00:47:05avec des théories
00:47:05complètement délirantes
00:47:07parce qu'il y a ce besoin
00:47:08d'explications simples des choses.
00:47:10Et comme à peu près
00:47:11tout nous échappe,
00:47:12on va avoir tendance
00:47:13à se ronger derrière
00:47:15ces gens qui ont l'air sur deux.
00:47:16On cherche les gens
00:47:17qui nous donnent des béquilles en kit
00:47:19sur laquelle on pourra boiter.
00:47:21C'est un peu ça.
00:47:22Mais justement,
00:47:23alors comment faire ?
00:47:24Vous en parlez longuement
00:47:25dans votre livre.
00:47:27On va, après une petite pause,
00:47:28on va essayer de parler
00:47:31de l'implantation,
00:47:32effectivement,
00:47:33de la secte
00:47:34et de ce que vous appelez la secte
00:47:35et comment résister.
00:47:38Laurent Oberton
00:47:39est notre invité aujourd'hui
00:47:40pour son livre
00:47:41Guerre aux éditions Manus.
00:47:42Si vous avez une question
00:47:44ou une réaction,
00:47:45n'hésitez pas à nous appeler
00:47:46au 0 826 300 300.
00:47:49On se retrouve tout de suite.
00:47:56Et je ne suis pas le seul,
00:48:00je ne suis pas le seul.
00:48:00Laurent Oberton aussi,
00:48:01qui vient d'écrire
00:48:02Guerre aux éditions Manus.
00:48:06Il y a quelque chose quand même,
00:48:07à un moment donné,
00:48:08c'est intéressant.
00:48:10Vous provoquez Laurent Oberton,
00:48:12mais c'est bien de provoquer.
00:48:13Vous dites dans votre livre,
00:48:15vous écrivez
00:48:16« La démocratie n'est pas une solution.
00:48:18Je dirais même,
00:48:19attention, vous allez loin,
00:48:20qu'elle constitue le problème.
00:48:22Son principe consiste
00:48:24à attiser la peur
00:48:25et la crédulité des foules
00:48:27pour les manipuler de plus belle légitimé
00:48:29à un pouvoir inefficace
00:48:30et totalitaire
00:48:31qui restera soumis
00:48:32dans tous ses rouages
00:48:33aux lois de la secte,
00:48:35tant que la secte fera la loi.
00:48:38Et vous ajoutez,
00:48:39par exemple, en illustration,
00:48:41« Un parti qui fait 1,7%
00:48:43des voix aux présidentielles
00:48:45peut contrôler le Conseil d'État
00:48:46et le Conseil constitutionnel. »
00:48:48Vous parlez du Parti socialiste,
00:48:50of course,
00:48:51dont aujourd'hui,
00:48:51Dizien Migaud est ministre
00:48:53de la Justice et garde des Sceaux.
00:48:55Mais attendez,
00:48:56alors Laurent Berton,
00:48:57d'accord, c'est très joli,
00:48:58mais la démocratie,
00:49:01disait Churchill,
00:49:02le pire des régimes
00:49:04à l'exception de tous les autres.
00:49:05Qu'est-ce qu'on fait ?
00:49:06Concrètement,
00:49:07qu'est-ce qu'on fait ?
00:49:07Parce que moi,
00:49:08dans votre livre,
00:49:09il y a des choses
00:49:10très intéressantes
00:49:11et beaucoup de choses
00:49:11très intéressantes
00:49:12et en même temps,
00:49:12on se dit oui,
00:49:13mais d'accord,
00:49:13mais comment on peut
00:49:15incarner cela,
00:49:16actualiser cela ?
00:49:17– Alors,
00:49:19c'est justement
00:49:20la thématique,
00:49:21la deuxième de la troisième
00:49:22partie de ce livre.
00:49:24D'expliquer que,
00:49:25pour se faire respecter
00:49:27d'un pouvoir comme ça,
00:49:29il faut qu'il y ait un contre-pouvoir
00:49:30qui soit suffisamment fort.
00:49:32Et l'électeur,
00:49:34le pas content,
00:49:35le manifestant,
00:49:37ne représente pour l'instant
00:49:38rien de tout ça.
00:49:40On n'a pas su constituer,
00:49:41on n'a pas su imposer
00:49:43à ce pouvoir
00:49:43un minimum de respect,
00:49:47de considération.
00:49:48Le pouvoir se sent
00:49:49aujourd'hui tout permis
00:49:50et on a envie de lui donner raison
00:49:52puisqu'on vous faisait référence
00:49:54à Laurent Fabius par exemple,
00:49:56qui peut annuler totalement
00:49:58un projet de loi
00:49:59parce que Laurent Fabius l'a décidé
00:50:03et passer par-dessus
00:50:05la volonté populaire.
00:50:06À partir de là,
00:50:07si on accepte de se faire
00:50:10marcher dessus comme ça,
00:50:11on acceptera absolument tout.
00:50:12Et le pouvoir,
00:50:13c'est ce qui se dit.
00:50:13Il se dit,
00:50:14ils ne sont pas organisés,
00:50:15il n'y a pas de figure émergente,
00:50:17on fait ce qu'on veut.
00:50:19Encore une fois,
00:50:20c'est difficile de lui donner tort
00:50:21pour l'instant.
00:50:22C'est pour ça que j'explique
00:50:23que les citoyens éveillés
00:50:26ne peuvent pas se contenter
00:50:27de commentaires sur Internet
00:50:28ou de râler
00:50:29ou de trouver qu'ils sont très méchants.
00:50:31Ils doivent trouver en eux
00:50:33les moyens de devenir
00:50:35beaucoup plus problématiques que ça,
00:50:38des hérétiques dangereux
00:50:40en quelque sorte.
00:50:41Ça passe évidemment
00:50:42par des efforts
00:50:43de développement personnel
00:50:44bien plus conséquents
00:50:45que ceux auxquels
00:50:46on assiste aujourd'hui.
00:50:47Donc vous dites réarmement,
00:50:48réarmement de caractère, etc.
00:50:50Réamoral, déjà,
00:50:51je l'ai lâché dans un premier temps,
00:50:53pour faire trouver des moyens,
00:50:55parce qu'encore une fois,
00:50:57cette impression de désespoir
00:50:58moi me frappe.
00:50:59Les gens vont vous dire
00:51:00tout est foutu,
00:51:02de toute façon on ne peut rien faire,
00:51:03mais qu'est-ce que vous avez essayé de faire ?
00:51:04On a essayé de voter
00:51:05puis après on a arrêté.
00:51:06Ça, c'est rien.
00:51:07Ça, c'est pas faire quelque chose.
00:51:09On doit trouver beaucoup mieux
00:51:10et j'essaie de trouver
00:51:12des offres stratégiques dans ce livre
00:51:14pour devenir un contre-pouvoir justement.
00:51:16Alors justement,
00:51:16ces offres stratégiques,
00:51:17on va en parler
00:51:18parce que vous en parlez
00:51:20dans votre livre,
00:51:21mais est-ce qu'elles ne sont pas encore,
00:51:23et c'est une critique qu'on peut vous faire,
00:51:26trop abstraites ?
00:51:27C'est-à-dire que quand vous dites,
00:51:29vous n'avez pas tort,
00:51:30personne ne vous donnera tort
00:51:31en disant réarmement moral,
00:51:33force du caractère,
00:51:34et vous dites quelque chose de...
00:51:37Et c'est vraiment,
00:51:37c'est un combat.
00:51:38C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:51:39on ne voit pas de contre-pouvoir organisé.
00:51:41Il y a effectivement le jeu,
00:51:44voilà, les retraites,
00:51:45évidemment on se bat là-dessus,
00:51:47les réactions,
00:51:48les contractions,
00:51:49les syndicats,
00:51:50ceci, cela,
00:51:51etc.
00:51:51Mais en fait,
00:51:52quand apparaît un mouvement,
00:51:54est-ce que pour vous,
00:51:55Laurent Berthold,
00:51:56je me doute dans ces dernières années,
00:51:57est-ce qu'il y a eu des mouvements
00:51:59ou des formations
00:52:02ou des actes
00:52:03qui auraient pu constituer
00:52:05un contre-pouvoir organisé,
00:52:07même s'ils n'ont pas abouti ?
00:52:08Ça existait,
00:52:09on peut penser à la manif pour tous,
00:52:11qui était un contre-pouvoir moral
00:52:13en quelque sorte,
00:52:14qui a foncièrement déplu
00:52:16au pouvoir en place
00:52:17parce que ça n'incarnait pas du tout
00:52:18ses valeurs,
00:52:20son idéologie progressiste,
00:52:22et donc ce mouvement a été diabolisé,
00:52:24il est encore aujourd'hui
00:52:25très violemment
00:52:26par la gauche,
00:52:27par les activistes,
00:52:29par les grands médias.
00:52:30On a eu aussi les gilets jaunes.
00:52:32Alors je voudrais vous poser une question,
00:52:33ça m'intéresse d'avoir votre avis.
00:52:35Pourquoi,
00:52:35et c'est vraiment une question
00:52:36que je me suis posée,
00:52:37je ne suis pas le seul,
00:52:38pourquoi la manif pour tous,
00:52:43qui a drainé un million et demi de personnes
00:52:45à un moment donné,
00:52:46ne s'est pas transformée,
00:52:47peut-être pas en parti,
00:52:48mais en mouvement politique ?
00:52:49Pourquoi,
00:52:50à l'intérieur de cela,
00:52:51il n'y a pas eu une traduction ?
00:52:52C'était déjà il y a quelques années,
00:52:54depuis une décennie.
00:52:55Qu'est-ce qui a fait que...
00:52:57Quand un mouvement comme ça
00:52:58ne prend pas,
00:52:59ne se traduit pas dans les faits,
00:53:00c'est qu'il y a deux choses,
00:53:01c'est qu'il y a un manque de figures,
00:53:03de leaders,
00:53:04pour reprendre tout ça,
00:53:06qui aurait fait l'unanimité
00:53:07à ce moment-là,
00:53:08et aussi un manque de détermination
00:53:10des acteurs eux-mêmes du mouvement.
00:53:11C'est-à-dire,
00:53:12on a manifesté,
00:53:13on s'est montré,
00:53:13on a passé du bon temps dans la rue,
00:53:15mais on ne va pas aller plus loin.
00:53:17On a tous notre situation,
00:53:18notre carrière,
00:53:19notre petit confort,
00:53:19notre quotidien,
00:53:21et on rentre chez soi.
00:53:22Et malheureusement,
00:53:23beaucoup de gens
00:53:24qui se disent aujourd'hui
00:53:24très en colère,
00:53:25très préoccupés de la situation,
00:53:27ne feront jamais rien de plus.
00:53:28Les Gilets jaunes,
00:53:29ça allait déjà plus loin,
00:53:30mais on a eu exactement
00:53:31le même phénomène.
00:53:32On n'a pas eu de leader,
00:53:33on n'a pas eu de constitution,
00:53:34de l'organisation,
00:53:35ce qui a fait qu'elle a été
00:53:36rapidement digérée
00:53:37par les protestataires habituels
00:53:39qui se sont mis...
00:53:41Je rappelle les Gilets jaunes,
00:53:42l'idée c'était quand même
00:53:42de demander moins de fiscalité,
00:53:44moins d'État,
00:53:45et finalement,
00:53:46c'est devenu un mouvement
00:53:47étatiste qui demandait
00:53:49beaucoup plus de fiscalité,
00:53:50d'intervention,
00:53:50de redistribution, etc.
00:53:51Donc, on a géré ça comme ça.
00:53:53– Oui, et les Gilets jaunes,
00:53:55ont été trahis, en quelque sorte.
00:53:57– Complètement, ils ont été digérés
00:53:59par le système.
00:53:59– Et est-ce que vous mettez,
00:54:01par exemple,
00:54:02des tentatives,
00:54:04ou pas du tout,
00:54:05comme Reconquête ou autres,
00:54:06dans cette mouvance-là,
00:54:08ou pas ?
00:54:09– Ah oui, tout à fait.
00:54:09– Pour les identitaires ?
00:54:10– Les identitaires,
00:54:11par exemple,
00:54:12pour Reconquête en effet,
00:54:13on se sont heurtés
00:54:16à angle droit, en quelque sorte,
00:54:17aux préconisations de la secte,
00:54:20et l'ont payée médiatiquement,
00:54:21parce que vous avez vu
00:54:22les campagnes de conditionnement
00:54:24médiatiquement et juridiquement aussi,
00:54:25les identitaires ont été dissous,
00:54:27si je ne m'abuse,
00:54:28par Gérald Darmanin,
00:54:30un de ses faits d'armes.
00:54:32Et on voit bien
00:54:34que face à ce système,
00:54:37ils ne font pas le poids encore.
00:54:38C'est très difficile d'exister
00:54:39contre cette force,
00:54:41cette force à salir,
00:54:43on appelle ça diaboliser,
00:54:44mais bon,
00:54:45clairement,
00:54:45ça vise à salir les individus,
00:54:48et ça encore,
00:54:49une influence réelle
00:54:50sur nos concitoyens
00:54:51qui ont peur,
00:54:52on leur fait peur,
00:54:53on joue là-dessus,
00:54:54nous sommes un troupeau domestique,
00:54:55comme je le répète souvent,
00:54:57et à partir du moment
00:54:57où on vous dit
00:54:58si ces types-là
00:54:59arrivent au pouvoir,
00:55:00c'est les heures sombres
00:55:01et le soleil arrêtera de briller,
00:55:04eh bien,
00:55:05le citoyen se range
00:55:07derrière le maître habituel,
00:55:08celui qui est le plus rassurant,
00:55:09entre guillemets,
00:55:10même s'il fait n'importe quoi.
00:55:11– Oui,
00:55:12alors c'est effectivement le mouvement,
00:55:14et puis de temps en temps,
00:55:15et on va en parler
00:55:16avec Laurent Lamberton,
00:55:18ce mouvement s'inverse,
00:55:19ou en tout cas,
00:55:20change de direction,
00:55:21on ne sait pas encore pour où,
00:55:23mais on va prendre
00:55:23des exemples très précis.
00:55:25Effectivement,
00:55:26c'est la guerre,
00:55:27comment la mener ?
00:55:28On en parle tout de suite
00:55:29après cette petite pause.
00:55:30– Et un numéro de téléphone,
00:55:32ne l'oubliez pas,
00:55:33c'est 0 826 300 300
00:55:36pour toute question ou réaction,
00:55:38à tout de suite,
00:55:39dans la suite de Berkhoff
00:55:40dans tous ses états.
00:55:41– Sud Radio,
00:55:45Berkhoff dans tous ses états.
00:55:46– Et on l'est tous,
00:55:49on l'est tous dans tous nos états
00:55:51en ce moment.
00:55:51Laurent Lamberton,
00:55:53guerre qui vient de paraître,
00:55:55qui paraît demain,
00:55:55d'ailleurs en librairie,
00:55:56aux éditions Manus,
00:55:58vous dites un combat
00:55:59d'où vous êtes enfin le héros.
00:56:02Encore faut-il justement,
00:56:04c'est quoi devenir un héros ?
00:56:06Laurent Lamberton,
00:56:07même à un niveau basique,
00:56:11parce qu'à un moment donné,
00:56:12il faut sortir de sa zone de confort.
00:56:14On sort comment de sa zone de confort ?
00:56:16Vous dites quoi aux gens qui disent
00:56:17oui c'est très bien,
00:56:18on est d'accord avec vous,
00:56:19on est d'accord,
00:56:19mais on fait quoi ?
00:56:21Moi, vous comprenez,
00:56:22j'ai ma vie, ma femme,
00:56:23mes enfants,
00:56:24mon mari, mes enfants,
00:56:25je dois gagner ma vie,
00:56:26alors c'est très joli tout ça.
00:56:27Je fais quoi ?
00:56:28Et je commence par faire quoi ?
00:56:29– Faire, c'est vraiment passer
00:56:31de 0 à 1,
00:56:32c'est changer
00:56:33des toutes petites habitudes au départ,
00:56:35à voir simplement
00:56:36quand on est avec les collègues
00:56:37à la machine à café
00:56:37et qu'une discussion arrive,
00:56:39et bien ne pas parler contre soi,
00:56:41contre ce qu'on pense,
00:56:42contre ce qu'on a envie de dire.
00:56:44– Ne pas avoir peur de dire les choses.
00:56:45– C'est sur notre peur
00:56:47que tout se fait,
00:56:48que tout se joue,
00:56:49c'est parce qu'on a peur
00:56:51de notre groupe,
00:56:51de ce fameux ostracisme,
00:56:53le fameux chantage aux heures sombres,
00:56:55etc.
00:56:55On n'a pas le droit de penser
00:56:56certaines choses,
00:56:57et bien dès que quelqu'un
00:56:59ose simplement formuler
00:57:01une pensée très moyenne,
00:57:03très sens commun,
00:57:05on se rend compte
00:57:06que les autres n'attendent que ça,
00:57:07de se dire,
00:57:08moi je suis d'accord avec ça,
00:57:09et ça soulage,
00:57:10parce qu'il a osé le dire,
00:57:11et je vais le suivre.
00:57:13Et malheureusement,
00:57:14on a cet effet un peu bande sardine,
00:57:15cet effet suiveur,
00:57:17et peu, trop peu,
00:57:21des éveillés aujourd'hui
00:57:22osent avoir cette valeur d'exemple.
00:57:25Donc mouiller un petit peu le maillot,
00:57:26on parle simplement d'une conversation,
00:57:28on risque pas grand-chose
00:57:29à la machine à café,
00:57:30peut-être à part perdre un débat
00:57:32entre collègues,
00:57:33c'est pas grave, ça arrive,
00:57:34mais je pense que chacun
00:57:36doit faire un peu plus,
00:57:37justement, pour incarner
00:57:39ce côté réfractaire
00:57:40dont parlait notre président bien-aimé.
00:57:44Il faut monter le niveau considérablement,
00:57:46là on est beaucoup trop
00:57:47dans une situation d'attente,
00:57:49on a beaucoup trop peur
00:57:50pour notre image,
00:57:51notre réputation
00:57:52et tout ce qui s'en suit.
00:58:36Les sous-titres ont été réalisés par la communauté d'Amara.org
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