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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00Excusez-moi, je lis, je termine mon week-end en lisant.
00:07C'est le prochain livre de Philippe Devilliers, je viens de le recevoir, donc je l'ai lu en 30 secondes.
00:12Il sort le 30 octobre, Mémoricide, chez Fayard, un lien absolument. Vous avez commencé ?
00:19J'ai commencé, je ne l'ai pas terminé, mais ce sera fait d'ici la fin de la semaine.
00:22Allez, la minute est pour ?
00:24Quelqu'un m'a dit que c'était le meilleur des livres de Philippe Devilliers.
00:26Qui a dit ça ?
00:27C'est lui, déjà.
00:32Pourquoi pas croire ?
00:34Chaque fois qu'il sort un livre, c'est toujours le meilleur.
00:37Là, c'est quelqu'un de plus objectif.
00:40En tout cas, j'ai passé le week-end au Puy-du-Fou avec lui l'autre jour et il est exceptionnel, vraiment.
00:45Lui, il est exceptionnel, le Puy-du-Fou. Magnifique. Ses livres sont top.
00:49J'espère qu'il nous suit ce soir, pour une fois.
00:52Allez, la minute est pour ?
00:53Michaël Dorian, ça va, Michaël ?
00:54Très bien, merci Christine. Bonsoir à tous.
00:56Gisèle, ex-Pélico, usée et fatiguée par le procès des viols de Mazan.
01:01Elle reste cependant combattive à sur son avocat, maître Antoine Camus.
01:05Absente aujourd'hui, le procès se poursuit avec à l'étude depuis ce matin,
01:09les profils de six nouveaux accusés, des hommes soupçonnés d'avoir agressé sexuellement Gisèle Pélico,
01:14préalablement droguée par son mari.
01:16Feu vert pour le projet de cession de Sanofi, le Doliprane va donc passer sous contrôle américain,
01:21avec cependant des garanties imposées par l'État.
01:24Le groupe pharmaceutique Sanofi a formalisé son choix de céder 50% de sa filiale Opéla.
01:30L'État deviendra également actionnaire à hauteur de 1 à 2%.
01:33Et puis l'ONU doit jouer tout son rôle pour le retour des populations civiles au Liban.
01:38C'est ce qu'a affirmé Emmanuel Macron lors d'un entretien téléphonique
01:41avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.
01:44Une façon de dénoncer à nouveau les actions menées par Israël
01:47contre la finule, la force intérimaire des Nations Unies au Liban.
01:51Merci beaucoup mon cher Michael Dorian.
01:54Oui j'ai retrouvé ma voix. Personne ne m'a posé la question.
01:57Vous prenez la parole.
02:01Demandez-moi si ça va mieux.
02:03Allez-y, nous parlez.
02:05Merci.
02:07Et au sommaire ce soir.
02:09Vous avez la voix, c'est bon.
02:11Oui j'ai la voix.
02:13La France est-elle politiquement bloquée ?
02:16On verra à partir de ce soir si le gouvernement peut gouverner,
02:20si le Parlement peut fonctionner.
02:22Les députés se penchent sur le projet de loi de finances 2025.
02:25Débat parlementaire au 49.3.
02:28Un budget discuté ou un budget forcé.
02:30Un budget en tout cas menacé d'une motion de rejet.
02:34L'édito de Mathieu Bobcôté ce soir.
02:37Chaque jour, les racines chrétiennes de la France sont visées à Marseille.
02:42L'écologiste Assem Hammou a annoncé son soutien à l'ouverture d'une salle de shoot
02:48où ? Dans la basilique marseillaise Notre-Dame de la Garde.
02:52Et puis ici à l'image à Strasbourg.
02:54Depuis quelques semaines, c'est la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg qui a fait polémique.
02:59Elle était plongée dans le noir à 23h, donc complètement effacée.
03:03Vous voyez ici à droite.
03:05La maire écologiste a évoqué un problème technique devant la polémique.
03:10Était-ce un choix politique ou idéologique ?
03:12Peut-on parler de christianophobie de la part des écologistes ?
03:16L'analyse de Gabriel Cluzel.
03:19Voilà ce qu'est devenue la gauche française.
03:22Une question qu'on peut se poser.
03:23Les filles, est-il le porte-parole effervent défenseur du mouvement terroriste le Hamas en France ?
03:28L'ardeur avec laquelle le parti défend le numéro 2 du Hamas,
03:32Yahya Sinouar Thiyué, jeudi.
03:34Cerveau de l'attaque du 7 octobre interpelle certains.
03:37Selon Jean-Luc Mélenchon, le tuer était une erreur.
03:40Reema Hassan de son côté multiplie ses prises de position.
03:44A tel point que des élus ont saisi le parquet antiterroriste.
03:47Le regard de Marc Menand ce soir.
03:50Il est important de s'arrêter aujourd'hui sur la mort de Paul Lecycliste à Paris.
03:55Tué la semaine dernière.
03:57Mort violente qui a beaucoup ému.
03:59Ce décès a entraîné de nombreuses manifestations, de nombreuses remarques,
04:03de nombreuses revendications.
04:05Certains comparant la grande mobilisation pour Lecycliste
04:09et la faible mobilisation pour l'étudiante philippine violée, tuée au bois de Boulogne.
04:13Comparant les auteurs des agressions.
04:16Comparant les manifestations.
04:18Comparant les réactions politiques.
04:20Pourquoi ? Comment l'expliquer ?
04:22Le décryptage de Charlotte Dornier.
04:24Et puis peut-on parler de récupération justement dans la mort de ce cycliste
04:28lorsque la gauche y voit l'occasion de politiser comme jamais sa croisade
04:32contre l'automobile, contre la voiture ?
04:35Peut-on parler de récupération lorsque Anne Hidalgo voudrait déjà donner le nom d'une rue à Paris
04:40au cycliste quand la gauche fabrique une idole ?
04:43L'édito de Mathieu Bocoté.
04:45Une heure avec nos mousquetaires pour tout se dire et sans tabou.
05:03Bonsoir à tous. Oui j'ai retrouvé ma voix.
05:07Personne ne m'a demandé si je fais mieux.
05:09Si, si, si.
05:11Vous êtes sur la bonne voie.
05:13Non mais alors pour commencer d'abord on va écouter,
05:17avant de vous donner la parole mon cher Mathieu, je sais que vous êtes au taquet.
05:20On va écouter le ministre des Affaires étrangères, l'italien des Affaires étrangères.
05:23Vous vous rappelez de lui ? Ce qu'il avait dit lorsqu'on avait effacé la croix sur l'affiche des JO ?
05:28On va l'écouter parce que ça va annoncer la chronique de Gabriel Cluzel. Écoutez-le.
05:35Ce n'est pas une bonne idée d'effacer la croix des invalides.
05:42Ce n'est pas une bonne idée d'effacer notre histoire et notre identité
05:48pour envoyer un message aux autres.
05:52Mais aucun musulman, aucun juif aurait effacé son histoire.
05:58Parce que le respect, si nous ne le respectons pas nous-mêmes,
06:02les autres ne jamais respecteront les Européens.
06:06Et oui on va parler dans un instant de cette Notre-Dame de Strasbourg
06:12qui était complètement effacée, mise dans le noir.
06:16La maire écologiste a un peu évoqué une petite erreur technique.
06:20On parlera dans un instant avec vous, ma chère Gabrielle.
06:23D'abord, le débat sur les impôts qui arrive à l'Assemblée nationale aujourd'hui.
06:27Les députés examineront les recettes. Ils le feront dans un contexte très particulier.
06:32Mathieu Beaucoup est marqué par le désir du gouvernement d'augmenter les impôts.
06:36Ce qui laisse croire qu'il y aurait encore une marge de manœuvre fiscale chez les Français.
06:41Je pense qu'on l'a dit depuis quelques jours, la crise budgétaire est telle.
06:46Mais le sentiment de révolte chez plusieurs à l'idée d'augmenter les impôts
06:50nous oblige à regarder ce budget à venir, ce budget en construction,
06:55non pas à la manière d'un examen technique habituel.
06:58Le budget, on nous présente ça comme la question technique par excellence.
07:02Il y a les dépenses, ensuite il y a les revenus.
07:05On cherche à équilibrer le tout. Deux méthodes.
07:07Soit on lève plus d'argent chez les Français, soit on baisse les dépenses.
07:10Et au-delà de ça, exercice comptable, on passe à autre chose.
07:13Il y aura un arbitrage à faire entre les besoins des uns et des autres.
07:17Cette logique, cette manière de voir les choses, vu l'ampleur de la crise
07:22devant laquelle nous nous retrouvons, vu l'ampleur himalayesque de la dette dont nous parlons,
07:29devant aussi l'asphyxie fiscale, on pourrait aussi parler du détroussage fiscal,
07:34on pourrait utiliser d'autres termes pour parler de ce qui se passe pour beaucoup de Français,
07:39pas seulement les plus riches, ça nous oblige, je crois, non plus à débattre
07:45à l'intérieur des paramètres fixés du débat public,
07:48je le disais, le grand exercice de comptabilité publique,
07:51mais à débattre de ces mêmes paramètres.
07:53Est-ce que nous sommes arrivés au terme d'un modèle dans la gestion des finances publiques?
07:58Est-ce que nous sommes arrivés au terme d'une certaine manière d'aborder l'État?
08:03Qu'est-ce qu'on voit pour l'instant?
08:05On va augmenter les impôts, on va baisser un peu, beaucoup,
08:08on va baisser un peu les dépenses de manière artificielle,
08:10et ça donne une forme de dernier sursis à un système qui, objectivement, court à la faillite.
08:16Donc, est-ce que ce n'est pas l'occasion de réfléchir un peu au modèle dans lequel nous sommes enfermés?
08:22Ce modèle, c'est celui, avec d'autres, j'utilise cette formule, d'une forme de socialisme mental.
08:26Il y a des socialistes de centre, des socialistes de gauche, des socialistes de droite,
08:30des étatistes de gauche, de centre et de droite,
08:32qui, tous ensemble, s'entendent pour dire que l'État n'a jamais assez de ressources
08:36et doit toujours trouver une manière d'étendre l'assiette fiscale en taxant et posant de milliers de manières.
08:43Donc, il faut poser la question des paramètres du débat sur les finances publiques.
08:47Donc, pas seulement débattre dans les paramètres acceptés,
08:49mais redéfinir ces paramètres, c'est ce qu'on appelle traditionnellement l'économie politique.
08:54J'ajoute qu'une réflexion sérieuse sur l'économie n'est pas qu'une réflexion technique.
08:59C'est une réflexion sur notre conception de la richesse, sur notre conception de la liberté,
09:02sur notre conception du partage dans la société, sur la nature de l'être humain.
09:07Il y a une dimension anthropologique à l'économie.
09:09On l'oublie souvent, et pourtant, elle est devant nous aujourd'hui.
09:12Alors, point de départ, il y a deux conceptions de la richesse.
09:15La conception socialiste, généralement, collectiviste, étatiste,
09:18qui postule la richesse à la manière d'une somme, d'un montant définitif.
09:22Il y a de l'argent, c'est une espèce de richesse fixe.
09:26À partir de ce moment-là, il faut se la partager.
09:30Elle n'est pas croissante, elle n'est pas en régression.
09:33Il y a un montant, et chacun doit se la partager, toujours selon une logique égalitaire.
09:38Dès lors qu'on considère qu'il y a une disparité exagérée entre les revenus,
09:45dès lors qu'on considère que certains ont plus que d'autres,
09:48ce n'est pas le fruit de leur travail, ce n'est pas le fruit de leurs efforts,
09:51c'est simplement le fruit d'un système inégalitaire, d'un système inique,
09:55d'un système injuste qu'il faut corriger.
09:58En autrement dit, toute politique économique, budgétaire, sociale,
10:03doit avoir comme objectif la sacro-sainte égalité.
10:06Rien au-delà de l'égalité.
10:08Et dès qu'on nomme le mot inégalité, c'est pour nommer un problème.
10:11L'inégalité n'est pas le résultat, peut-être, du fruit de plus d'effort pour l'un,
10:14moins d'effort pour l'autre, meilleure idée pour l'un, meilleure idée pour l'autre.
10:18Non, l'objectif, c'est de couper ce qui dépasse,
10:21pour que tous ensemble, nous soyons pauvres ensemble,
10:24ou à tout le moins, modestes ensemble.
10:26Et dans cette logique, il y a le rapport à l'État.
10:30L'argent, j'en ai souvent parlé ici, l'argent que vous gagnez ne vous appartient pas.
10:34L'argent que vous gagnez appartient à l'État, qui se sert,
10:38qui prend sa part, qui prend toujours une plus grosse part,
10:41et qui vous laisse ensuite ce qui est nécessaire pour la gestion des jours ordinaires
10:45et pour que vous ne vous révoltiez pas.
10:47Donc ça, c'est l'argent dans lequel c'est une somme finale,
10:50et l'État redistribue au nom, justement, de ce qu'il appelle la redistribution de la richesse.
10:55On peut comprendre l'idée, mais on voit qu'elle est très étendue aujourd'hui.
10:58Il y a une autre conception de la richesse, plus libérale, peut-on dire,
11:01qui voit la richesse comme une dynamique.
11:03Comme une dynamique, c'est-à-dire, elle se crée,
11:06mais il y a des conditions pour la créer, il y a des conditions maximales,
11:10institutionnelles, culturelles, sociales, idéologiques,
11:14pour faire en sorte que la richesse augmente régulièrement.
11:17C'est la croissance, autrement dit.
11:19Pour qu'il y ait de la croissance, les grands économistes libéraux nous l'ont dit depuis longtemps,
11:23il faut qu'il y ait un minimum de stabilité institutionnelle.
11:26De stabilité institutionnelle, qu'on sache dans quelles règles nous jouons.
11:30Donc que les impôts ne varient pas toujours.
11:32C'est ce qu'on dit en ce moment, les investisseurs sont inquiets,
11:35la perte d'attractivité fiscale de la France.
11:37Bon, ça, c'est une formule très technique, mais sur le fond des choses, qu'est-ce qu'on dit?
11:41Eh bien, si les règles changent toujours, vous allez avoir tendance à vous méfier de ce pays,
11:46de ce système, et l'individu lui-même va se dire, qu'est-ce qui se passe avec ça?
11:49Je ne comprends pas les règles, cette année les impôts peuvent augmenter radicalement d'un coup,
11:52on ne nous avait pas prévenus, on nous détrousse, qu'est-ce qu'il y a derrière ça?
11:56Par exemple, voyez cette idée qui traîne dans l'actualité,
11:59non seulement augmenter les impôts, les taxes, mais aussi aller piller l'épargne des Français.
12:04Piller l'épargne, ça c'est quand même culotté.
12:06Donc là, c'est un changement des règles.
12:08On avait joué selon un système et on change les règles sans nous en avertir.
12:11Donc là, les meilleurs économistes ont dit, il faut un contexte institutionnel stable.
12:16Mais tous ajoutent qu'il faut une autre chose pour que la richesse se crée,
12:19et je précise que lorsque la richesse se crée, tous finissent par en profiter.
12:22Les progrès du capitalisme au XXe siècle, on peut critiquer ce système-là,
12:25mais il a quand même sorti des millions de personnes de la misère.
12:28Une fois qu'on a ça, l'idée c'est qu'il faut maximiser, autant que possible, l'espace de liberté.
12:33Pourquoi l'espace de liberté?
12:35Parce que c'est favorable à la créativité, à la création de richesse, à l'innovation.
12:39Ça fait en sorte que chacun, selon son talent,
12:42peut faire davantage dans la recherche de son propre bien.
12:45La collectivité en tire avantage.
12:47Alors là, évidemment, il y a des gens qui sont des laissés-pour-compte dans la société.
12:50Il y a des gens qui ne réussissent pas à s'en tirer.
12:52Il y a des gens qui sont des malchanceux.
12:54Évidemment, il faut toujours les aider, évidemment.
12:56Mais les aider ne veut pas dire ensuite ramener tout le monde au niveau du malchanceux
13:00au nom de la lutte contre les inégalités.
13:03Une chose est certaine, quand on parle de création de richesse,
13:06donc pas la richesse stable des socialistes, mais une richesse croissante,
13:10eh bien, il faut limiter les facteurs dissuasifs.
13:13Qu'est-ce que c'est les facteurs dissuasifs?
13:15C'est cette idée que si vous travaillez, vous travaillez fort,
13:18eh bien la part qui va vous revenir sera néanmoins mineure, minimale,
13:22parce que toujours l'État prend sa part et sa plus grosse part
13:25parce qu'il considère que ça lui appartient.
13:27Donc l'État ne doit pas, on pourrait dire, créer des entraves
13:30au désir d'activité économique.
13:33Mais plus encore, il ne doit pas non plus utiliser l'argent public,
13:37en guillemets, qui est dans l'effet l'argent des contribuables,
13:40pour quelquefois, on croit aider une partie de la société,
13:43mais on handicap l'ensemble.
13:45Par exemple, la subvention souvent à des secteurs économiques
13:48qui sont en panne, qui ne fonctionnent plus,
13:50qui n'ont pas été capables de se moderniser,
13:52on décide de les subventionner de manière presque autoritaire.
13:57Mais ce système n'a pas été capable de se moderniser,
13:59il n'a pas fait des gains de productivité.
14:01Ça veut dire que l'ensemble des contribuables finance un secteur économique
14:05qui n'a pas été capable de se moderniser.
14:07Je précise, soit dit en passant, qu'une des formes de ces subventions,
14:09c'est l'immigration massive.
14:11L'immigration massive, c'est une subvention aux patrons paresseux
14:14qui n'ont pas été capables de moderniser leur modèle économique
14:16et qui ne peuvent fonctionner qu'avec une main-d'oeuvre à bas salaire,
14:19que l'ensemble de la société va devoir financer ensuite.
14:22Gardons ça à l'esprit.
14:24Ma dernière réflexion préliminaire sur les impôts,
14:26c'est l'argument du cocu comptant.
14:28Ça, c'est mon argument préféré.
14:30C'est beaucoup de mes amis de droite qui disent
14:36« Moi, je n'ai pas de problème à payer les impôts.
14:38J'adore payer les impôts, pour peu que les services soient à la hauteur
14:42de ce que nous donnions. »
14:44Mais ça fait 50 ans que ça ne fonctionne plus.
14:46Il est peut-être temps de se dire que cet argument qui dit
14:49« Prenez tout si vous le souhaitez, pour peu que ça fonctionne. »
14:52Ça ne fonctionne pas.
14:54Il est peut-être temps de mettre à jour l'argument du
14:56« Ça ne me dérange pas de payer les impôts pour peu que les services soient à la hauteur. »
14:59Je vais plus loin.
15:01Quand on finance, quand on consent cette augmentation croissante des impôts,
15:04dans les faits, qu'est-ce qu'on finance ?
15:06On finance la croissance de la bureaucratie.
15:08On finance souvent des emplois publics inutiles
15:11qui sont dans cette logique de bureaucratie.
15:13On finance l'assistanat, assurément.
15:16On finance des dépenses inutiles.
15:18Et on finance aussi des dépenses nuisibles.
15:22Gardons-le à l'esprit, l'ensemble de ces associations militantes
15:25qui n'existent que grâce à l'argent public pour faire ensuite le procès
15:28de ceux qui leur donnent de l'argent.
15:30Gardons cela à l'esprit.
15:32Donc la dépense publique peut devenir contre-productive
15:35et pourtant l'État en veut toujours plus.
15:37Très intéressant le regard du sociologue sur le budget 2025.
15:42Très belle analyse.
15:44Revenons néanmoins au présent budget.
15:46Vous disiez qu'il est plus difficile d'augmenter les dépôts.
15:50D'augmenter les dépôts que de couper les dépenses.
15:53Pourquoi vous dites cela ?
15:55C'est assez simple.
15:57Vous comprenez l'État à cette idée
15:59qu'il y a toujours une marge d'augmentation fiscale disponible.
16:02C'est quand même étonnant de la part de M. Barnier,
16:04Premier ministre qui a une longue expérience politique.
16:07Au terme de sa vie politique, au service de toute son expérience,
16:11il regarde les Français, les plus taxés d'Occident,
16:14et il se dit qu'il y a encore quelque chose à prendre.
16:18Mais tout le monde se dit qu'il y a quelque chose à prendre.
16:21Je note, soit dit en passant, qu'il est toujours plus facile
16:23de taxer les enracinés, quels qu'ils soient,
16:25modestes, riches ou très riches,
16:27que de taxer l'oligarchie.
16:29Ne l'oublions pas.
16:31Quand vous vivez quelque part, vous gagnez votre vie quelque part,
16:33vous n'avez pas de stratégie d'exil.
16:35L'exil, c'est compliqué pour la plupart d'entre nous
16:37et nul ne désire s'exiler encore moins
16:39pour des raisons fiscales sauf exception.
16:41Qu'est-ce qu'on voit à travers cela ?
16:43On a une population captive que l'on matraque.
16:46Augmenter un impôt, ça fonctionne plutôt bien
16:48la plupart du temps. Pourquoi ?
16:50Parce que les révoltes fiscales sont assez rares aujourd'hui.
16:54La répartition de l'impôt est telle que chacun se dit
16:57« Je paye encore plus, on m'en prend encore plus,
17:00mais ce n'est pas une raison pour se révolter. »
17:02Il y a une petite révolte en Martinique en ce moment.
17:04Oui, vous avez tout à fait raison.
17:06Mais en France métropolitaine, c'est un peu plus rare ces temps-ci.
17:09Et il y a la figure, qu'on ne doit pas oublier,
17:11du contribuable domestiqué.
17:13Le contribuable domestiqué, ce qu'il a intégré,
17:15c'est l'argument du cocu comptant dont je vous parlais.
17:17Il dit que ça pourrait toujours être pire.
17:19Ça peut toujours être pire, je vous en rassure.
17:21Vous voyez le prochain budget.
17:23Mais pourquoi cela dit, c'est si dur coupé ?
17:25C'est ça la question. On le sait, il y a des dépenses de fou,
17:27des dépenses astronomiques. Pourquoi c'est si dur coupé ?
17:29D'abord, on a un système médiatique
17:31qui amplifie les revendications, les doléances,
17:33les critiques, les lamentations de tous ceux
17:35qui n'aiment pas se faire couper leurs privilèges,
17:37pas leurs droits, leurs privilèges.
17:39Et dès lors, vous avez très rapidement
17:41un système médiatique saturé
17:43où on présente un gouvernement qui coupe
17:45à la manière d'un gouvernement inhumain,
17:47d'un gouvernement qui arrache tout,
17:49d'un gouvernement qui matraque les pauvres,
17:51d'un gouvernement qui dépossède ceux qui en ont déjà peu.
17:53Donc, il y a un récit médiatique
17:55qui fait en sorte que dès qu'un gouvernement
17:57veut faire preuve de véritable rigueur budgétaire,
17:59véritable rigueur fiscale,
18:01qu'est-ce qu'il fait à ce moment-là ?
18:03Eh bien, il est diabolisé.
18:05Donc, c'est beaucoup plus simple d'arrêter
18:07en disant que le prochain gouvernement gérera la crise,
18:09de l'autre côté, n'oublions pas,
18:11il y a des pans entiers de la société
18:13qui vivent aujourd'hui sous perfusion publique,
18:15qui n'existent que par la perfusion publique.
18:17Quand vous coupez ça,
18:19inévitablement, on ne va pas se compter l'histoire.
18:21Il y a un prix à payer social,
18:23il y a des turbulences, inévitablement,
18:25il y a un peu de remous,
18:27et n'oubliez pas le rôle des syndicats
18:29et tous les groupes qui tiennent en otage
18:31souvent les services publics,
18:33et si on décide de faire des coupes,
18:35ils sont capables de paralyser la société
18:37et aussi, ne l'oublions pas,
18:39la logique du clientélisme étatique.
18:41C'est-à-dire, l'État, il y a des clientèles
18:43qui l'ont acheté, soit par des emplois,
18:45soit par des subventions,
18:47et il s'étend ainsi sans cesse.
18:49Donc, s'étendant sans cesse,
18:51c'est de plus en plus difficile de le contester
18:53parce que chacun a intérêt à voir l'État
18:55s'étendre toujours davantage.
18:57Et quand vous avez des groupes qui s'opposent
18:59à telle coupe de services, ainsi de suite,
19:01on présente toujours ça comme une mutilation du bien commun.
19:03Jamais comme une forme de volonté
19:05de protéger le surplus administratif d'une société.
19:07Mais l'État ne peut jamais s'étendre
19:09au point tel qu'il l'étouffrait
19:11alors les forces productives
19:13parce que ceux qui travaillent,
19:15ceux qui produisent la richesse,
19:17peuvent en se dire, bon, ça y est, on fait une grève,
19:19on en a assez, on en a assez.
19:21Et là, dès lors, tout le système qui vit
19:23en les vampirisant risque de s'effondrer
19:25ou, à tout le moins, d'être dans une crise
19:27qui peut aller jusqu'à l'effondrement.
19:29Dernière question, Mathieu Bocoté.
19:31Certains voient dans cela
19:33une nouvelle lutte des classes.
19:35Est-ce que c'est votre regard aussi?
19:37Oui, mais elle n'est pas si nouvelle que ça.
19:39Ça traverse l'histoire du XXe siècle.
19:41Cette sociologie de la lutte des classes
19:43autour du phénomène bureaucratique,
19:45elle n'est pas nouvelle.
19:47D'un côté, on peut dire qu'il y a
19:49les classes bureaucratiques, au pluriel,
19:51les avantagées, les désavantagées,
19:53mais ceux qui n'existent que par l'État
19:55et les différentes formes d'assistanat
19:57et n'ont pas intérêt.
19:59Pour eux, l'État doit toujours s'étendre
20:01et il y a les classes plus productrices
20:03qui, à un moment donné, constatent
20:05qu'elles sont pressurisées, pressurisées,
20:07et elles ne peuvent pas s'en sortir.
20:09Il y a la tentation, ensuite,
20:11il y a différentes formes d'exil.
20:13Exil intérieur, le travail au black,
20:15la volonté de produire moins.
20:17Il y a des comportements qui font en sorte
20:19que les citoyens se retirent
20:21du système de production économique
20:23ou cherchent à le contourner
20:25parce qu'ils savent que ça joue contre eux.
20:27Je terminerai là-dessus.
20:29C'est-à-dire ne pas couper
20:31dans des services élémentaires à la population.
20:33Couper dans l'État, c'est-à-dire couper
20:35les privilèges de la caste bureaucratique
20:37qui n'existent qu'en vampirisant
20:39trop souvent la société civile.
20:41Cela revient à débureaucratiser
20:43massivement la société.
20:45La décentralisation en France,
20:47c'était un résultat de multiplications
20:49administratives terrifiants.
20:51Ça consiste aussi à couper les services
20:53qui sont fous de la pompe aspirante
20:55de l'immigration qui coûte si cher au pays.
20:57C'est ce que représente, à mon avis,
20:59une hausse d'impôts.
21:01Qu'est-ce qu'une hausse d'impôts?
21:03Ça consiste à avoir une forme
21:05de touchée rectale avec un gant de craie.
21:07C'est la définition que je donne
21:09de la hausse d'impôts.
21:11Et tous doivent la ressentir ainsi.
21:13Sachez qu'il n'y a pas d'anastésie.
21:15Vous êtes en pleine forme ce soir.
21:17J'aurais dû te toucher.
21:19On n'est qu'au début
21:21de l'examen du budget.
21:23Merci en tout cas
21:25pour ce regard sur ce dossier.
21:27Dans un instant,
21:29on va parler avec vous
21:31de la récupération
21:33et de la fabrication
21:35d'une idole.
21:37On va voir ce qui s'est passé
21:39avec la mort de ce cycliste
21:41à Paris la semaine dernière
21:43et jusqu'où ça a été ce week-end.
21:45On en parle dans un instant.
21:47Avant de vous donner la parole,
21:49je voulais évoquer un petit mot
21:51à la famille.
21:53Juste un petit mot à la famille
21:55de cette jeune fille de 17 ans
21:57dont le corps a été découvert dimanche
21:59dans un appartement à Rouen.
22:01Son ancien compagnon a été interpellé
22:03en fin de journée
22:05selon le parquet de Rouen.
22:07Il s'agit d'un homme né en 2002.
22:09Son ancien petit ami
22:11a été interpellé à la gare
22:13Saint-Lazare.
22:15Il aurait tué
22:17cette jeune fille
22:19de plusieurs coups de couteau.
22:21J'ai bien compris.
22:23On est très émus
22:25de ce nouveau
22:27féminicide.
22:29D'autant plus que
22:33l'ancien petit ami était en fuite
22:35pour l'Algérie apparemment.
22:37Il vivait à Paris. On n'en sait pas plus pour l'instant.
22:39En tout cas, ça fait beaucoup parler
22:41sur les réseaux sociaux.
22:43Un autre sujet qui fait beaucoup parler
22:45c'est cette extinction
22:47de Notre-Dame de
22:49Strasbourg, de Marseille, de la Garde.
22:51L'extinction, c'est Strasbourg.
22:53Il y a aussi
22:55Notre-Dame de la Garde.
22:57La mairie,
22:59on parle d'abord de la maire écologie
23:01Alévaire qui a voulu éteindre la catégorie de Strasbourg
23:03déjà depuis le mois d'août.
23:05Déjà depuis plusieurs mois.
23:07Un élu écologie, Alévaire,
23:09a soutenu l'idée d'installer une salle de shoot
23:11à Notre-Dame de la Garde
23:13à Marseille. La question qu'on va se poser
23:15avec vous ce soir, c'est est-ce que les écolos
23:17en voudraient aux catholiques ?
23:19Est-ce que l'écologie
23:21est devenue le faune-lait
23:23de la christianophobie ?
23:25De fait, la première polémique
23:27touche la cathédrale de Strasbourg.
23:29L'éclairage de la cathédrale
23:31de Strasbourg. Il faut savoir que cette cathédrale, c'est vraiment
23:33le phare de la ville, dans le cœur de la ville.
23:35Elle est plongée
23:37dans le noir à partir de 23h.
23:39L'opposition
23:41furieuse a dénoncé la volonté
23:43de faire disparaître le symbole de la ville
23:45la nuit. Celui qui a conçu
23:47l'éclairage est furieux. Les riverains sont
23:49furieux. Tout le monde est furieux.
23:51Alors, quand même une bonne chose.
23:53Quelque chose, malheureux, est bon. Ma grand-mère disait
23:55le diable porte-pierres. Eh bien, peut-être
23:57que ça fera connaître cette cathédrale. Je ne sais pas
23:59si vous la connaissez, mais c'est vraiment magnifique.
24:01C'est la cathédrale
24:03la plus visitée après Notre-Dame. Il faut quand même le savoir.
24:05Victor Hugo,
24:07Notre-Dame de Paris,
24:09disait d'elle qu'il n'avait jamais rien vu
24:11de plus imposant. Il disait que c'était
24:13un prodige de gigantesque
24:15et de délicat, par sa dentelle
24:17de pierre. Et cette cathédrale a donc
24:19fêté son millénaire en 2015.
24:21Très intéressant de faire découvrir
24:23tout ça. Marc, une pause.
24:25On revient tout de suite avec ce regard
24:27des épaulots sur les cathédrales.
24:29A tout de suite.
24:33Retour sur le plateau de
24:35Face à l'Info. Marc Menon a eu un petit mot
24:37tout à l'heure pour une cathédrale.
24:39Vous avez droit à la parole.
24:41Mais beaucoup la cathédrale de
24:43Strasbourg.
24:45On va la remontrer.
24:47Ma petite maman allait
24:49dans toutes les églises, les cathédrales
24:51et elle était un pi.
24:53Et moi, je suis son chemin.
24:55Et il y a deux cathédrales qui me fascinent.
24:57Strasbourg, avec cette horloge.
24:59C'est un mécanisme
25:01invraisemblable, ça teinte tous les jours.
25:03Il faut aller voir cette cathédrale.
25:05Et puis après, le puits en volet,
25:07où il se passe quelque chose avec la Vierge Noire.
25:09Ça y est, vous êtes converti ?
25:11Non, je ne suis pas converti.
25:13Vous appréciez les racines chrétiennes de la France.
25:15Le patrimoine culturel.
25:17Il y a quelque chose qui...
25:19Elle est magnifique, cette cathédrale de Strasbourg.
25:21C'est extraordinaire.
25:23Gabrielle, on vous a interrompu,
25:25c'est parce que pendant la pub, on parlait beaucoup de cette cathédrale,
25:27de sa majestuosité, on va dire.
25:29De sa majesté.
25:31Qu'est-ce que vous disiez à son sujet ?
25:33Auparavant,
25:35avant cette polémique,
25:37elle était lignée progressivement à partir d'une heure du matin.
25:39Elle était toujours éclairée
25:41à la base, au pied de la façade.
25:45Tout cela s'est terminé.
25:47C'est drôle,
25:49c'est pour ça que ce rétro-pédalage
25:51parlant d'erreur technique est un peu
25:53étonnant, parce que
25:55dans son entourage, on assumait
25:57l'économie d'énergie.
25:59On s'est aperçu que ça coûtait 4,80 euros
26:01par jour.
26:03Ce n'était pas non plus une dépense,
26:05c'était la dette
26:07de l'État.
26:09L'excuse
26:11de l'économie
26:13d'énergie a un petit peu fait flop.
26:15Finalement,
26:17devant la bronca, tout cela
26:19est rentré dans l'ordre.
26:21Mais il y a un autre sujet, lumière,
26:23et c'est vrai que c'est dur pour un écolo d'être maire de Strasbourg,
26:25c'est les lumières
26:27du marché de Noël.
26:29Le marché de Noël, il s'appelle
26:31le Christkindlmerich.
26:33C'est textuellement le marché de l'enfant Jésus.
26:35Mais ces illuminations, c'est une véritable institution,
26:37ça fait venir de toute la France, et même du monde
26:39entier. Vous savez qu'en 2022,
26:41les illuminations ont baissé de 20%,
26:43pour raison énergétique,
26:45et le marché lui-même a été écourté.
26:47Et le célèbre sapin
26:49Place Kleber, je ne peux qu'encourager les gens
26:51à aller voir l'illumination, c'est magnifique.
26:53Mais on ira tous ensemble, si vous voulez.
26:55Exactement, bonne idée.
26:57Toutes les familles
26:59viennent sur la place, et il y a un compte
27:01à rebours avant l'illumination de ce sapin.
27:03Eh bien, il est éteint désormais entre
27:051h et 5h du matin. Vous me direz qu'à cette heure-là,
27:07les enfants sont couchés.
27:09Et puis, réjouissez-nous, le maire écolo
27:11n'a pas eu la même idée que son collègue,
27:13mais peut-être parce qu'elle habite Strasbourg,
27:15que son collègue Pierre Humic de Bordeaux,
27:17qui, vous vous souvenez, avait parlé
27:19de l'arbre mort de Noël,
27:21et qui avait commandé à la place un abominable
27:23amoncellement de verre et de ferraille
27:25et d'acier,
27:27censé figurer un
27:29sapin de Noël. Alors, rassurez-vous,
27:31l'arbre de Noël, je me suis renseignée, cette année, il a déjà
27:33été choisi dans les Vosges, il est énorme,
27:35et il est prêt à être apporté
27:37à Strasbourg. Vous savez, il y a des sapins de Noël à Strasbourg
27:39depuis le XVIe siècle, autant vous dire que c'est pas
27:41un sujet avec lequel on rigole là-bas.
27:43Pourquoi,
27:45Gabrielle Cluzel, les écolos
27:47semblent-ils avoir une dent contre
27:49Noël ? On en a déjà parlé un peu ici.
27:51Oui, c'est vrai, parce que vous voyez,
27:53on a plusieurs exemples.
27:55Alors, parce que c'est vrai,
27:57soit c'est le temple de la consommation,
27:59les cadeaux de Noël,
28:01ou alors, parce que vous savez qu'ils sont très malthusiens,
28:03les écolos, il ne faut pas avoir d'enfants, et la Sainte Vierge a
28:05désobéi, ça c'est un fait.
28:07Donc, c'est la...
28:09Elle désobéit, elle s'en prend une ressource,
28:11c'est pas gentil.
28:13C'est vrai qu'on...
28:15Vous me direz ce que vous avez fait de votre week-end.
28:19Continuez.
28:21Donc, on célèbre un nouveau-né,
28:23c'est embêtant, ou alors parce que,
28:25vous savez, je crois que c'est la raison
28:27la plus certaine, supplétif
28:29en réalité d'une extrême-gauche
28:31ontologiquement christianophobe,
28:33eh bien, ils cherchent par tous
28:35les prétextes, tirés par les cheveux, pour
28:37minorer la visibilité
28:39du catholicisme dans leur
28:41ville. Alors, pourquoi,
28:43quand je tourne légitimement vers la dernière hypothèse,
28:45parce que, sinon,
28:47je vais faire une démonstration par l'absolue,
28:49pourquoi ne vont-ils jamais enquiquiner les autres
28:51religions ? Vous voyez, c'est une vraie question.
28:53La maire,
28:55qui, visiblement,
28:57est au mieux avec
28:59l'islam, vous vous souvenez, elle avait proposé
29:01une subvention qui avait fait grand scandale,
29:03vous vous en souvenez ? C'était en 2021,
29:052,5 millions de subventions
29:07pour une mosquée qui était
29:09initiée par Miligurius,
29:11alors ça faisait un peu désordre, elle s'est abritée derrière le
29:13Concordat, le tribunal administratif
29:15avait retoqué, Gérald Darmanin
29:17avait dit qu'il s'agissait du financement
29:19d'une ingérence étrangère, ben, là aussi,
29:21ça avait fait flop, mais enfin, le fait est que ça avait été engagé,
29:23donc elle est au mieux, mais visiblement,
29:25elle n'ose pas. Moi, je n'ai jamais entendu un écolo
29:27aller dire
29:29à une mosquée,
29:31écoutez, les ablutions avant la prière, ça dépense de l'eau,
29:33et puis l'iftar qui démarre
29:35après le coucher du soleil, ben, mécaniquement,
29:37on utilise l'électricité. Non,
29:39bizarrement, pour une raison mystérieuse, il n'y a
29:41que les coutumes catholiques
29:43que les écolos
29:45entendent revoir à la baisse.
29:47Alors, quant à l'affaire de la
29:49chute à Notre-Dame-de-la-Garde, alors ça, encore,
29:51c'est une affaire quand même assez incroyable.
29:53Alors, ça a été initié par un homme qui se
29:55dit paroissien de cette église.
29:57Il y a eu une micro-pétition
29:59qui n'a pas réuni beaucoup
30:01de soutien,
30:03mais elle a été surtout lancée, là aussi, par un porte-parole
30:05Europe Écologie des Verts, de
30:07Paca Amou.
30:09Alors, moi, je ne comprends pas,
30:11parce qu'on ne veut pas les installer près des écoles
30:13à cause des nuisances, en réalité,
30:15personne ne veut en avoir près de chez soi,
30:17mais on va les installer dans l'église
30:19qui est la plus touristique de Marseille. C'est le lieu le plus
30:21visité de Marseille, donc il y a des familles,
30:23il y a des touristes,
30:25et on se dit, mais pourquoi pas aussi à Notre-Dame
30:27de Paris, après l'ouverture ?
30:29Puis aussi, voyez, on cherchait ce qu'on allait faire des églises.
30:31Si on doit mettre tous les trucs
30:33dont les autres ne veulent pas, on va mettre aussi les prisons,
30:35les centres de rétention administratives.
30:37Ça peut aller très loin, cette affaire.
30:39Dans une église, voilà.
30:41Et au-delà du risque
30:43sécuritaire, non négligeable,
30:45il y a quand même sa partie de la
30:47culture, parce qu'en réalité, il y a
30:49une invisibilisation, cette fois spirituelle,
30:51de la vocation première de l'église,
30:53qui est évidemment un lieu de prière,
30:55et qui, alors ça ne l'invisite
30:57pas matériellement, ça ne détruit pas
30:59matériellement peut-être, dans un premier temps
31:01en tout cas, mais en tout cas, c'est évidemment
31:03le détourné de sa vocation.
31:05Alors vraiment, on a envie de demander est-ce que c'est possible
31:07de ficher la paix deux minutes aux églises.
31:09Il y a quand même près de 900
31:11actes anti-chrétiens
31:13qui ont été enregistrés en 2023,
31:15donc 90% des atteintes aux biens,
31:17c'est-à-dire des attaques pour les églises,
31:19les cimetières, etc. Alors on peut
31:21peut-être éviter d'en rajouter
31:23une louche. Et puis, moi
31:25j'en ai un petit peu assez qu'on invoque
31:27toujours la charité chrétienne.
31:31Mais chrétien, ça ne veut pas dire crétin.
31:33La bonne mère, oui, la bonne poire,
31:35non. On peut continuer
31:37comme ça longtemps. C'est vrai
31:39qu'on essaie de manipuler leur foi,
31:41on leur dit comment ça, vous êtes charitables.
31:43Donc on veut leur faire tout avaler.
31:45Il faut qu'ils avalent tout et n'importe quoi.
31:47De cette façon-là, il faut bien reconnaître que
31:49le clergé, parfois, tend à le faire.
31:51Mais non, parce qu'il y a une vertu théologale
31:53puisqu'ils veulent absolument parler de charité. Je remarque qu'on ne parle
31:55jamais des vertus chrétiennes tout le restant de l'année.
31:57Mais là, la charité, tout d'un coup, ça
31:59intéresse tout le monde. Eh bien, la charité
32:01chrétienne, c'est une vertu théologale
32:03qui ne fonctionne pas s'il n'y a pas
32:05une vertu cardinale qui s'appelle la prudence.
32:07Parce que sans prudence, c'est évidemment
32:09complètement irresponsable.
32:11Et alors, il n'y a pas que les écolos qui demandent
32:13aux églises sans arrêt. Là, vous voyez,
32:15au mois de juillet, Saint-Féréol à Marseille, il y a des migrants
32:17qui sont venus s'installer
32:19dans une église. Là, à la Madeleine,
32:21il y a un drapeau palestinien immense au week-end
32:23qui a été déployé. En février,
32:25c'était les marches de Montmartre qui étaient peintes aux couleurs
32:27des drapeaux palestiniens.
32:29Là aussi, faites preuve d'originalité.
32:31Changez de crèmerie, allez voir ailleurs.
32:33Je ne sais pas pourquoi ils ne vont jamais voir
32:35les autres lieux de culte. Ça veut dire qu'eux, ils n'ont pas de charité.
32:37C'est quand même pas très sympa de dire ça.
32:39Alors, prenez une petite respiration.
32:41Vous avez dû faire quelque chose
32:43tous les deux.
32:45Votre image, tout à l'heure, qui me reste encore à l'esprit,
32:47mon cher Mathieu Bancoté.
32:49Vous parlez,
32:51ma chère Gabrielle, de mouvements écologiques
32:53christianophobes, mais
32:55certaines figures écolos se sont
32:57revendiquées, à un moment de leur vie, au moins
32:59catholiques. Oui, alors,
33:01on le dit de Cécile Duflo, qui a été à la JOC.
33:03Oui. Catholique de gauche,
33:05jeunesse ouvrière catholique.
33:07Et de Pierre Humic, lui-même.
33:09Lui aussi, un peu de la même...
33:11du même ordre.
33:13Et en principe, catholicisme et écologie
33:15devraient avoir tout pour s'entendre.
33:17Et pas seulement depuis l'encyclique
33:19Laudato si' du pape. Tout simplement parce que
33:21le catholicisme, c'est un
33:23conservatisme, et que
33:25l'écologie est aussi un conservatisme.
33:27Vous savez, quand Sandrine Rousseau
33:29dit « je suis contre tous les conservatismes »,
33:31on se dit « mais elle n'est pas bien,
33:33elle est un oxymore à elle toute seule ».
33:35Et puis, on se souvient de l'amitié
33:37entre Saint-François d'Assise et les animaux,
33:39et préserver la nature, c'était un peu
33:41le... pas un peu, d'ailleurs,
33:43c'était l'injonction constante dans le
33:45catholicisme de protéger l'œuvre
33:47de Dieu. Voilà. Et quant à la
33:49sobriété, la lutte contre
33:51le matérialisme, il existe partout.
33:53On n'a pas attendu, là aussi, pour l'esprit
33:55de pauvreté, les écolos.
33:57Vous savez, moi je vous ai parlé de ma grand-mère
33:59qui mettait tout dans un gifoutou pour pas jeter
34:01les restes, mais elle ravaudait tout
34:03aussi pour pas gaspiller,
34:05pour pas devoir jeter des vêtements.
34:07Donc tout cela,
34:09normalement, devrait faire
34:11qu'il... devrait construire
34:13une entente. Mais en réalité, il y a
34:15une première différence essentielle, c'est la place
34:17de l'homme. Dans l'écologie chrétienne,
34:19l'homme est au centre. Alors
34:21que pour les écolos, c'est...
34:23j'en avais parlé, je crois, précédemment,
34:25c'est la déesse Gaïa, voilà, et on est prêts
34:27à tout sacrifier, y compris les hommes pour la déesse Gaïa.
34:29Et puis aussi, on va pas se raconter
34:31d'histoire, hein, c'est un peu comme
34:33le féminisme, l'écologie,
34:35c'est... en fait, ils adorent
34:37autre chose, ça commence par un G
34:39comme Gaïa, mais ça s'appelle la gauche,
34:41et en fait, c'est une
34:43filiale de l'extrême gauche,
34:45un marche-pied. Donc en fait,
34:47dès que
34:49tout ce qui est écologique
34:51comme tout ce qui est féministe ne rentre pas
34:53dans la doctrine d'extrême gauche, et bien
34:55on laisse tomber, donc forcément ça offre un visage assez
34:57contradictoire.
34:59En tout cas, Gabriel Cluset, si un régien peut,
35:01on met un petit verre d'eau pour Gabriel,
35:03un petit verre d'eau pour Mathieu,
35:05on va voir ce que nous réserve Marc.
35:07Il est vrai que le message du Christ
35:09est un message de juste
35:11partage, c'est un message de pauvreté,
35:13d'ouverture aux autres, etc.
35:15Tendre l'autre joue, il n'empêche que
35:17Jésus a... Jésus avait quand même
35:19frappé... Voilà, les marchands
35:21du Temple, il s'était quand même mis en colère.
35:23C'est vrai.
35:25Sa première parole concerne la vérité.
35:27Pardon, Charlotte ?
35:29Sa première parole concerne la vérité, qui est par ailleurs chassée en tout lieu.
35:31Et j'ajouterais que tendre l'autre joue, mais on a
35:33deux joues seulement.
35:35Après ça, on a d'autres organes.
35:37Ça, c'est pas dans l'éventu, mais bon.
35:39Alors, en restant sur la gauche,
35:41en restant à gauche, en tout cas,
35:43on va se demander ce qu'est devenue la gauche française.
35:45C'est un peu ce que je disais dans mes
35:47titres tout à l'heure, mon cher Marc, parce qu'il y a
35:49les filles, certains se demandent
35:51est-ce qu'ils sont devenus un peu le pan de parole,
35:53le fervent défenseur du mouvement terroriste
35:55du Hamas en France ? On a vu l'ardeur avec
35:57laquelle Jean-Luc Mélenchon, par exemple,
35:59défend ce numéro 2 du Hamas
36:01qui a été tué la semaine dernière, Ayaya
36:03Sinoua, qui était le cerveau
36:05du 7 octobre en disant qu'il s'agit d'une erreur.
36:07On a vu Rima Hassan. Il y a des députés,
36:09des élus parisiens qui ont même
36:11saisi le parquet
36:13antiterroriste à propos
36:15de sa vision des choses.
36:17Ça interpelle beaucoup.
36:19C'est très étonnant, et c'est surtout
36:21je dirais pervers
36:23et dangereux.
36:25C'est une erreur, a tweeté
36:27donc Jean-Luc Mélenchon.
36:29Tuer le chef du Hamas,
36:31c'est une erreur, même si vous
36:33le haïssez, même s'il est
36:35le chef de vos adversaires,
36:37parce que c'est avec lui qu'on était
36:39en train de négocier
36:41la paix.
36:43Alors,
36:45vous avez cité aussi Rima Hassan,
36:47elle dit la résistance
36:49palestinienne n'est pas
36:51celle d'un leader
36:53ou d'un mouvement.
36:55Elle est en tout palestinien.
36:57Il faut ajouter aux gens des Léphi
36:59un autre personnage étonnant. On l'avait un peu
37:01oublié ces derniers temps.
37:03Un homme qui a couru la planète
37:05d'abord à titre personnel, et puis
37:07après en tant que ministre des Affaires étrangères,
37:09c'est Bernard Kouchner.
37:11Alors Bernard Kouchner, il était l'invité
37:13hier de
37:15Radio Ghibli.
37:17Il a dit comment faire
37:19pour ne pas être antisémite ?
37:21Comment faire pour ne pas être
37:23antisémite quand on voit
37:25les dégâts de l'armée israélienne ?
37:27Contempler Gaza,
37:29c'est quand même un champ de meurtre
37:31et de désastre. Alors on peut comprendre
37:33notre confère de Radio Ghibli
37:35face à lui, Frédéric Aziza,
37:37qui, l'entendant,
37:39vous dites, avec ce qui
37:41se passe à Gaza, c'est normal
37:43que l'on soit antisémite ?
37:45Alors là,
37:47ce n'est pas normal, mais
37:49la réaction peut être
37:51celle-là. Vous vous rendez compte ?
37:53C'est-à-dire qu'aujourd'hui, tous ces gens
37:55ne se rendent pas compte de ce qu'ils représentent.
37:57C'est-à-dire que même si leur parole
37:59n'a plus, pour
38:01certains, ou pour un grand nombre,
38:03beaucoup d'influence, il n'en reste
38:05pas moins, qu'ils représentent
38:07une autorité,
38:09que d'autres y voient même une vérité.
38:11Et que font-ils
38:13en s'exprimant de cette façon ?
38:15Eh bien, ils attisent
38:17les haines, ils attisent
38:19les communes de risque. On ne peut pas
38:21jouer avec ces choses-là. Il faut quand même, quand on
38:23est un homme politique d'envergure,
38:25avoir le sens de la responsabilité.
38:27Que l'on dise qu'on est en souffrance
38:29par rapport à ce qui se passe
38:31aujourd'hui à Gaza
38:33ou au Liban, oui, c'est
38:35une évidence. Je l'ai déjà
38:37dit, on l'a tous dit ici.
38:39Qui ne peut pas être meurtri
38:41quand on voit des enfants broyés,
38:43que l'on voit des innocents
38:45qui sont emportés par
38:47les dégâts militaires.
38:49Mais nous n'oublions pas ce qui
38:51se passe sur le terrain.
38:53C'est-à-dire que les populations
38:55civiles sont utilisées
38:57comme boucliers.
38:59Et c'est ça
39:01la base du système.
39:03Et quand Israël arrête
39:05de tirer, que se passe-t-il ?
39:07Eh bien, que ce soit le Hamas ou que ce soit
39:09le Hezbollah, il y a
39:11des tirs qui sont
39:13adressés face
39:15aux populations
39:17qui sont israéliennes.
39:19Là aussi, on ne fait pas dans le détail.
39:21Donc c'est l'horreur.
39:23L'horreur de la guerre.
39:25Alors, que ces gens disent
39:27qu'il faut trouver
39:29une logique de paix.
39:31Oui, mais ce n'est pas en attisant la haine
39:33que l'on trouve une logique de paix.
39:35C'est-à-dire, aujourd'hui,
39:37il y a,
39:39et M. Netanyahou
39:41n'est pas,
39:43je dirais, béni
39:45par tout le peuple israélien.
39:47Il y a des dissensions dans le peuple
39:49israélien. Reste que
39:51Israël se sent viscéralement menacé.
39:53Parce que, que ce soit
39:55le Hamas ou le Hezbollah, dans leur
39:57charte, il y a l'éradication
39:59d'Israël. Alors, quand on les voit
40:01qui répliquent, alors ils vont dire
40:03on réplique parce qu'on nous tire dessus. Oui, on vous tire
40:05dessus parce que vous avez tissé
40:07une toile d'araignée mortifère
40:09et qui, forcément,
40:11par rapport à ceux que vous voulez éliminer,
40:13appelle, de leur part,
40:15une action militaire.
40:17Parce que sinon, c'est que
40:19d'eux-mêmes, ils accepteraient
40:21un jour le principe de leur
40:23disparition. Donc,
40:25on ne peut pas, parce que ça donne quoi ?
40:27Ces propos tenus par
40:29M. Mélenchon, de certains
40:31personnages, quels qu'ils soient. Et là,
40:33M. Kouchner, ça donne quoi ?
40:35Ça donne Sciences Po, ça donne
40:37les universités,
40:39ça donne, dans des banlieues, des
40:41enfants qui sont paumés, qui se jouent
40:43une identité fictive,
40:45mais qui est une sorte d'illusion
40:47pour pouvoir justifier
40:49je ne sais très quelle manière
40:51d'exister. Eh bien, ces gens-là
40:53s'imprègnent d'une
40:55haine. Ils ne sont pas capables
40:57de la moindre nuance. Eh bien,
40:59ça aboutit à tous ces actes
41:01antisémites qui
41:03se multiplient partout. Et le
41:05danger pour ceux qui
41:07sont de confession juive,
41:09qui sont israélites,
41:11quand ils se promènent dans la rue,
41:13d'être victime de n'importe quel
41:15individu un peu dérangé,
41:17qui a simplement eu dans l'oreille
41:19ces propos qui sont autant
41:21de flèches pour appeler
41:23à la lutte une lutte malsaine,
41:25alors on ne peut pas appeler ça
41:27militer pour la paix,
41:29et donc pour l'avenir
41:31de l'humanité.
41:33Merci beaucoup, mon cher
41:35Marc Menon. On va
41:37maintenant aborder ce cycliste qui a
41:39été tué la semaine dernière avec
41:41Mathieu et Charlotte,
41:43parce que c'est important de se pencher sur la question
41:45en deux parties. D'abord,
41:47revenons sur les faits.
41:49En fin de semaine, Charlotte, la mort de
41:51ce jeune homme, Paul Vary, qui a beaucoup ému,
41:53s'en est immédiatement
41:55suivi un débat,
41:57des accusations,
41:59des revendications, des manifestations,
42:01le tout porté par une partie
42:03de la classe politique, sans aucune
42:05accusation, comme ce fut le cas
42:07de la mort de Philippine, je disais en titre.
42:09D'abord, comment expliquer ?
42:11Oui, alors, c'est vrai qu'on a
42:13un homme qui a été tué par
42:15un autre qui était au volant
42:17de sa voiture, un SUV,
42:19il était avec sa voiture sur la piste cyclable,
42:21en plein cœur de Paris.
42:23Alors, d'abord, c'est un drame, et tout le monde
42:25s'est entendu pour dire que c'était un drame,
42:27évidemment, et s'en est suivi,
42:29vous l'avez dit, un débat,
42:31pour savoir comment faire pour mieux
42:33protéger les vélos, et accessoirement,
42:35toute personne à pied,
42:37en trottinette, à vélo, comment faire
42:39cohabiter toutes ces personnes, notamment
42:41à Paris. Et on s'interroge
42:43assez naturellement également sur
42:45la possibilité de mieux faire respecter
42:47le code de la route, puisqu'en l'occurrence, rouler dans la piste
42:49cyclable et brûler deux feux précédemment
42:51n'est pas exactement prévu
42:53par le code de la route, parce que cette voiture
42:55n'aurait jamais dû être
42:57sur la piste cyclable, et
42:59en effet, beaucoup des personnes
43:01qui ont manifesté ont dit, non seulement
43:03ça se répète, mais c'est un danger
43:05que l'on ressent parfois, en effet, sur la route,
43:07et alors, en effet, ce débat-là
43:09est permanent, quand vous êtes au volant de votre voiture,
43:11vous avez envie que disparaissent tous les gens
43:13qui sont autrement qu'en voiture, quand vous êtes
43:15à vélo, vous voulez que les voitures disparaissent,
43:17quand vous êtes à pied, vous voulez que tout le reste disparaisse,
43:19bon, il y a, en effet,
43:21une inquiétude, on va dire, par rapport à ça,
43:23qui a été portée jusque
43:25par des responsables politiques
43:27à la suite de la mort de Paul Vary.
43:29En effet, la question, en réalité,
43:31elle se résume, la question collective,
43:33on va dire, elle se résume ainsi.
43:35Y a-t-il d'autres responsabilités
43:37que celles de l'homme
43:39qui a tué, et dans d'autres
43:41circonstances, qui a agressé,
43:43qui a violé ? Y a-t-il d'autres
43:45responsabilités à examiner, non pas
43:47pour absolument trouver des responsables,
43:49mais pour les changer,
43:51pour demander à ces responsables-là de changer
43:53les dispositions qui ont rendu
43:55cette situation possible ?
43:57En d'autres termes, les responsables politiques
43:59auraient-ils pu, et donc dû,
44:01éviter ce drame ? C'est une question
44:03qui est assez naturelle, et qui est venue
44:05cette fois-ci, comme d'autres.
44:07Si la réponse est oui à cette question,
44:09elle mérite d'être posée dans le débat politique.
44:11C'est ce qui s'est passé. Ensuite,
44:13vous avez plusieurs manières d'y répondre,
44:15vous avez plusieurs manières de la trouver légitime
44:17ou non, et de trouver les solutions
44:19légitimes ou non, mais il se trouve
44:21que ça s'appelle le débat politique.
44:23Mais au moins, la question est posée.
44:25Lorsque Philippine, que vous avez citée
44:27tout à l'heure, est morte, assassinée
44:29par un homme déjà condamné pour viol,
44:31qui était sorti de prison avant
44:33la fin de sa peine, et qui
44:35était sorti de centre de rétention administrative
44:37avant d'être expulsé,
44:39la question était la même.
44:41Comment mieux protéger
44:43les Français ? Comment faire mieux
44:45d'appliquer le QTF qui avait été
44:47prononcé ? Parce que cet homme,
44:49de la même manière que cette voiture n'aurait jamais
44:51dû être sur la piste éclate, cet homme
44:53n'aurait jamais dû être en France
44:55en vertu des mêmes lois, le code de la route dans un
44:57cas, et le code de séjour des
44:59étrangers dans l'autre. La question
45:01n'est pas plus ou moins scandaleuse à
45:03quelques heures de la mort de ces personnes,
45:05elle est la même. Elle se pose
45:07de la même manière à la classe politique,
45:09le citoyen interroge le politique,
45:11estimant qu'il doit agir,
45:13et ensuite, en effet, s'ouvre le débat.
45:15Si la question
45:17est la même,
45:19ma chère Charlotte,
45:21jusqu'à présent c'est magistral,
45:23la façon dont vous posez les choses.
45:25Comment expliquer une telle
45:27différence de traitement entre
45:29les deux affaires, et même plus largement
45:31avec d'autres ? Certaines victimes
45:33reçoivent un soutien que l'on appelle
45:35récupération en d'autres cas.
45:37Que les personnes de manière générale
45:39dans la société et
45:41dans la classe politique, et des affinités
45:43pour tel combat politique plutôt que pour tel
45:45autre, est normal.
45:47Forcément, il y a des victimes, quand vous avez
45:49milité toute votre vie, je vais reprendre cet exemple
45:51là, toute votre vie pour la place
45:53du vélo dans la ville,
45:55et que Paul Vary meurt, c'était d'ailleurs
45:57son cas à lui, il y a
45:59certaines personnes qui se sentent beaucoup plus investies,
46:01qui ont une compassion naturelle beaucoup
46:03plus grande, c'est normal. C'est aussi
46:05normal dans d'autres cas par ailleurs.
46:07La question n'est pas là,
46:09que certains soient plus touchés par des histoires
46:11que d'autres n'est absolument pas là.
46:13Que nos réponses divergent
46:15à ces situations est également légitime.
46:17C'est normal que nous n'ayons pas tous
46:19le même regard. Mais interdire
46:21de se poser une question,
46:23voire interdire certaines réponses
46:25quand par hasard la question est posée,
46:27alors là ça n'est plus normal du tout.
46:29Là ça relève du totalitarisme et de la
46:31gestion totalitaire des questions
46:33qu'il est possible ou non de poser
46:35après un drame. Et ce que l'on voit dans
46:37les affaires récentes, c'est un double mouvement
46:39finalement. C'est un, l'interdiction
46:41de poser la question. Lorsque
46:43la réponse trop évidente gêne,
46:45parce que souvent il y a plusieurs réponses qui s'additionnent,
46:47il y a plusieurs problèmes qui s'additionnent évidemment.
46:49Mais parfois il y en a une qui apparaît de manière trop
46:51évidente, et donc on interdit la question.
46:53Vous avez le droit de pleurer, comme nous le disait Mathieu,
46:55vous avez le droit de pleurer, certainement pas de réfléchir.
46:57Et ensuite vous avez
46:59le double mouvement, qui est l'interdiction
47:01d'apporter une autre réponse
47:03à la question lorsqu'elle est posée.
47:05Et on voit ce double mouvement,
47:07Philippine et Lola,
47:09qui avaient fait parler, là c'est la question qui était
47:11interdite, pourquoi ? Parce qu'elles ont toutes
47:13les deux été assassinées par des personnes
47:15sous au QTF. Et c'est
47:17le sujet qui politiquement
47:19était ressorti en premier.
47:21Mais vous voyez que le responsable
47:23qu'il est interdit de pointer,
47:25c'est l'étranger, sous au QTF
47:27en l'occurrence. Mais quand le sujet
47:29s'est imposé, certains ont essayé
47:31de poser d'autres questions.
47:33La question de la psychiatrie en France,
47:35la question de la récidive, on l'a vu avec Philippine,
47:37certains nous ont dit, le sujet c'est la récidive.
47:39Donc certaines questions
47:41ont le droit d'être posées, d'autres non.
47:43Donc finalement ceux qui nous ont expliqué
47:45le lendemain de la mort de Philippine que le problème
47:47c'était la récidive des violeurs.
47:49C'est pas la récupération qui les gênait.
47:51Puisque si récupérer c'est juste en parler,
47:53ils en parlaient aussi. C'est donc bien la question
47:55qui était posée et la réponse
47:57qui était apportée, qui était interdite.
47:59Quand Thomas est mort
48:01à Crépole, les responsables
48:03autorisés, c'était les RICS, la violence
48:05qu'on a toujours connue, la violence
48:07des fins de fêtes de village,
48:09les bandes, la jeunesse
48:11et le responsable interdit, c'était
48:13le retour d'une bande
48:15qui était venue venger
48:17certains de leurs copains qui étaient dans la fête,
48:19issus de l'immigration, on se souvient du débat
48:21sur les prénoms, et qui étaient eux-mêmes
48:23capables de commentaires racistes. On avait
48:25entendu cette phrase, ils étaient venus planter
48:27du blanc. Mais il y a d'autres sujets
48:29dans lesquels c'est la réponse qui est
48:31imposée. On se souvient tous de la mort
48:33d'Elan, ce petit garçon
48:35qu'on avait retrouvé sur une plage.
48:37Immédiatement, le responsable autorisé
48:39de cette mort, c'était la politique migratoire
48:41de l'Europe, vue comme un frein
48:43non protecteur.
48:45L'Europe, par sa politique
48:47restrictive
48:49d'immigration, avait provoqué
48:51la mort de ce petit garçon.
48:53Le responsable interdit dans le débat,
48:55c'était les passeurs
48:57qui avaient organisé cette traversée, les parents
48:59potentiellement, qui avaient organisé cette traversée
49:01potentiellement dangereuse pour leur petit
49:03garçon. Leur responsabilité peut être posée.
49:05Et la politique migratoire,
49:07cette même politique migratoire, mais vue
49:09cette fois-ci comme un encouragement à la traversée.
49:11Les deux questions
49:13dans le débat politique devraient pouvoir exister
49:15de la même manière. Ensuite,
49:17on avait eu Naël, évidemment. Le responsable autorisé,
49:19c'était non pas le policier,
49:21non pas les deux policiers, mais la police.
49:23Là, non seulement la récupération
49:25était possible, mais la généralisation
49:27l'était également. Le débat
49:29interdit, évidemment, à ce moment-là,
49:31c'était le fléau du refus
49:33d'obtempérer et l'impunité mortelle
49:35qu'il génère
49:37chez des gamins qui, en effet, à force de ne
49:39pas être punis, continuent en prenant
49:41de plus en plus de risques.
49:43Dans l'histoire, alors là je change un peu
49:45de sujet, mais dans l'histoire
49:47du procès, vous savez, pour les viols de Mazan,
49:49il y a une lecture
49:51qui s'est imposée,
49:53qui est celle de, non pas des hommes
49:55qui se sont comportés de manière monstrueuse,
49:57mais les hommes, le patriarcat,
49:59la masculinité, comme si tous
50:01les hommes, par nature, étaient capables
50:03de telles horreurs. Il y a d'autres sujets
50:05qui auraient pu s'inviter, étant donné le nombre
50:07d'heures qu'on a passé
50:09à accompagner ce procès
50:11et à disserter dessus.
50:13C'est le rapport à ces réseaux
50:15sociaux, on avait vu Coco, on en avait beaucoup
50:17parlé sur ce sujet. C'est le rapport à la pornographie,
50:19puisque dans le procès, il a été
50:21dit que certains d'entre eux
50:23consommaient, et de manière extrêmement arde,
50:25une pornographie qu'ils utilisaient
50:27dans les mises en scène
50:29avec cette femme.
50:31Bref, il existe une infinité
50:33de lectures qui peuvent, d'ailleurs,
50:35s'inviter les unes les autres
50:37dans le débat public. Mais il existe
50:39aussi des lectures qui sont plaquées
50:41et qui interdisent
50:43tout ce qui dépasse, tout ce qui ne relève pas
50:45de cette lecture-là, est interdit.
50:47Vous avez une surreprésentation d'hommes
50:49dans la délinquance, dans la criminalité
50:51et, évidemment, dans les violences
50:53sexuelles. On vous répond masculinité.
50:55Et vous dites qu'à l'intérieur de ça, il y a
50:57une surreprésentation d'étrangers par rapport
50:59au nombre qu'ils sont. Et là, on vous dit
51:01que ça n'a rien à voir, et dans
51:03le meilleur des cas, c'est la misère.
51:05Et quand vous vous interrogez en disant qu'il n'y a-t-il pas
51:07dans la culture un rapport aux femmes
51:09qui est différent, on vous répond rien à voir.
51:11C'est la pauvreté, la culture n'a rien à voir avec ça.
51:13Et quand il s'agit d'étudier ce dont
51:15les hommes sont capables,
51:17alors là, voilà le retour de la culture.
51:19Elle n'est qu'occidentale, et on l'appelle pour l'occasion
51:21culture du viol. Donc, vous voyez que
51:23rien n'est cohérent, mais tout
51:25s'adapte en permanence à sauver une lecture.
51:27Les hommes peuvent être des bourreaux,
51:29les policiers peuvent être des bourreaux,
51:31l'Occident peut être un bourreau,
51:33le patriarcat peut être un bourreau.
51:35Tout ce qui est assimilé au vieux monde
51:37qu'on a voulu faire disparaître
51:39il y a quelque temps, et ce vieux monde, justement,
51:41roule en voiture, la boucle est bouclée.
51:43Il est possible, cette fois-ci,
51:45de le dire et de généraliser.
51:47Ça n'est pas, encore une fois,
51:49la récupération qui est interdite.
51:51Ce sont les sujets qui remettent en cause le progressisme
51:53et ses déclinaisons migratoires,
51:55sociétales et politiques uniquement.
51:57Mais dans
51:59l'histoire tragique de ce jeune
52:01cycliste, que retenir
52:03de la manière dont
52:05le sujet a été traité ?
52:07Il se trouve qu'il y a une malhonnêteté qui a éclaté
52:09en la personne, en l'occurrence, de Mme Hidalgo.
52:11Pourquoi ? Parce que Mme Hidalgo, c'est elle
52:13qui, la semaine dernière, et Mathieu
52:15nous en avait parlé, s'était dite glacée
52:17par l'existence d'affiches
52:19en l'honneur de Philippine, en l'occurrence,
52:21faisant mention
52:23d'une description littérale
52:25de ce qu'était son
52:27meurtrier, en l'occurrence un étranger
52:29sous au QTF.
52:31Et aujourd'hui, Anne Hidalgo
52:33ne voit pas du tout quel est le problème
52:35d'encourager, et même
52:37d'incarner, un discours dans lequel
52:39on ne décrit pas l'homme
52:41qui était au volant d'un SUV
52:43et qui a tué Paul, mais la violence
52:45motorisée. C'est une
52:47désignation du coupable qui est beaucoup plus
52:49large que ce qui était sur les affiches
52:51de Philippine, en l'occurrence, qu'elle nous avait
52:53décrites comme étant raciste.
52:55On visait un homme, on le décrivait
52:57et il se trouve que c'est lui qui avait violé.
52:59Cette fois-ci, on vise tous les autres
53:01et Mme Hidalgo ne voit pas
53:03la différence entre les deux.
53:05Alors évidemment, les versions
53:07dans la mort de Paul
53:09varient énormément entre
53:11l'avocat et l'autre, donc restons évidemment
53:13prudents. Ce que l'on sait, et le parquet
53:15nous l'a dit, cet homme était déjà condamné
53:17notamment pour violence. Il roulait sur
53:19une piste cyclable, il venait de brûler des feux
53:21et il a redémarré alors qu'il était à l'arrêt
53:23en direction de ce cycliste.
53:25Beaucoup de sujets pourraient s'inviter.
53:27L'impunité, encore une fois. La violence,
53:29encore une fois. Le respect du code de la route
53:31et donc comment la justice s'en saisit.
53:33La jungle qui est devenue
53:35pour beaucoup, Paris, avec
53:37toutes ces mobilités plus ou moins douces
53:39comme on nous parle désormais.
53:41Mais non, seul le sujet de la voiture
53:43s'est imposé, non pas cette voiture-là
53:45mais toutes les voitures et tous
53:47les hommes en particulier qui les conduisent.
53:49Magistral,
53:51ma chère Charlotte, on continue avec vous
53:53Mathieu. Le triste sort
53:55de Paul Valéry dont on vient de parler
53:57nous oblige à réfléchir
53:59à la manière dont la gauche, et pas seulement la gauche
54:01parisienne, Dane Hidalgo voit
54:03dans cette tragique histoire un fait
54:05quasiment politique
54:07et cherche à imposer
54:09sa lecture des événements comme on le disait.
54:11Elle nous permet aussi de voir comment dans la société
54:13contemporaine, Mathieu, la victime est souvent
54:15héroïsée.
54:17C'est le sujet de votre dernier édito.
54:19Oui, parce que comme nous tous, et je prends la peine
54:21de le dire après la remarquable
54:23édito de Charlotte, nous sommes
54:25tous frappés par cette histoire tragique
54:27et je crois qu'on est tous capables de
54:29s'identifier au sort de cet
54:31homme qui voit un chauffeur
54:33fou furieux probablement.
54:35On a tous, je pense, connu ça dans notre vie d'une manière ou de l'autre.
54:37Connu cette possibilité, on a failli y passer
54:39parce qu'un type qui était incapable d'avoir
54:41un minimum de patience a failli nous écraser.
54:43Donc on est tous capables de s'identifier
54:45à cet homme,
54:47à Paul Valéry.
54:49Ce qui est frappant, cela dit, c'est qu'en l'espace de
54:51quelques minutes, quelques heures
54:53ou plus, la gauche
54:55a tout de suite enclenché son logiciel
54:57à politiser immédiatement
54:59cet événement
55:01pour nous imposer sa lecture,
55:03sa manière de comprendre
55:05ce qui s'était passé. On l'a compris,
55:07la mort de Paul Valéry a été immédiatement
55:09récupérée, dans le vrai sens
55:11du terme cette fois-là,
55:13dans la croisade contre les
55:15automobilistes. Un nouveau concept s'est
55:17imposé, Charlotte y a fait référence et c'est très important
55:19de le dire, le concept de violence motorisée.
55:21Donc il y a aujourd'hui une
55:23forme nouvelle de violence que l'on peut nommer
55:25qui est une violence systémique,
55:27une violence censée représenter
55:29justement cette
55:31civilisation à dépasser de l'automobile,
55:33cette civilisation à dépasser de l'automobile
55:35au masculin, parce qu'il y a un lien
55:37entre la violence motorisée et la masculinité
55:39toxique, on ne se trompera pas,
55:41ce lien sera fait s'il n'est déjà fait
55:43dans le débat public.
55:45Donc qu'est-ce qu'on nous dit? Eh bien voilà,
55:47Paul Valéry n'est pas mort d'un
55:49automobiliste fou furieux,
55:51à ce qu'on en sait pour l'instant, il est
55:53mort en fait d'un système qui s'est
55:55abattu sur lui et que nous nommons
55:57aujourd'hui violence motorisée.
55:59Alors première étape, ensuite ce diagnostic
56:01sert justement à légitimer
56:03la croisade non seulement
56:05contre l'automobile, mais contre tout ce qu'elle
56:07représente aujourd'hui et dès lors
56:09on pourrait dire que le nouveau
56:11visage du soldat
56:13inconnu, puisque c'est une guerre,
56:15devient le cycliste inconnu, le cycliste
56:17inconnu qui est par ailleurs connu cette fois,
56:19qui devient le cycliste héroïsé,
56:21le cycliste dont Paul Valéry qui n'a rien demandé, soit dit en passant,
56:23je ne connais pas le détail de sa vie,
56:25on le connaît très peu, mais il n'a pas demandé
56:27de devenir un héros, simplement c'est une victime
56:29d'un comportement brutal et tragique
56:31qui de mon point de vue relève de l'ensauvagement de Paris.
56:33Je pense que si on a une véritable cause d'explication,
56:35il y a cette agressivité
56:37qu'on sent dans l'air, un peu
56:39partout lorsqu'on se promène, cette agressivité
56:41on la sent partout. Sachons,
56:43si on veut une piste de réflexion intéressante,
56:45je crois qu'elle est là. Mais quoi qu'il en soit,
56:47on le transforme immédiatement
56:49en héros, c'est le héros
56:51qu'il faut sacraliser.
56:53Paul Hidalgo veut nommer déjà un lieu
56:55en son hommage. Déjà,
56:57avant de canoniser quelqu'un,
56:59ça prend un peu de temps, normalement on vérifie.
57:01Et là, qu'est-ce qu'on voit ? Une récupération de vrai,
57:03encore une fois. On dit que Paul Véry
57:05se verra immédiatement propulsé
57:07à la manière d'un symbole
57:09et ce sera le symbole de
57:11cette lutte contre les VUS,
57:13les SUV, pardon,
57:15véhicule utilitaire sport,
57:17de cette croisade,
57:19sans même savoir qu'il ne serait
57:21jamais un jour cette victime appelée à servir
57:23d'une croisade idéologique.
57:25C'est assez fascinant comment ça s'est construit
57:27en l'espace de quelques heures, quelques jours.
57:29Avons-nous
57:31connu d'autres
57:33tentatives semblables
57:35d'héroïsation des victimes
57:37ces dernières années ?
57:39L'héroïsation des victimes, c'est le concept
57:41porté par Pascal Bruckner et par d'autres
57:43qui disent qu'on est dans une société
57:45et on le voit depuis quelques années,
57:47le simple fait d'être victime nous transforme
57:49en héros dans le monde qui est le nôtre.
57:51On pourrait dire, et c'est parce que toute société a besoin
57:53d'un héros. On veut croire qu'on vit dans un monde
57:55égalitaire, aplati, mais non.
57:57Quand on fait tomber des statues, c'est pour en construire
57:59des nouvelles. Quand on fait tomber
58:01des idoles, quand on fait tomber des symboles,
58:03c'est pour en construire de nouveaux.
58:05Et, on l'a vu aux États-Unis,
58:07soit dit en passant, pensez à la figure de George Floyd.
58:09Je fais une comparaison
58:11tout en prenant beaucoup de réserve.
58:13George Floyd a été transformé,
58:15sa mort était tragique, nul n'en doutait,
58:17mais il a été transformé en
58:19victime sacrificielle permettant
58:21de faire le procès du
58:23système raciste blanc
58:25systémique qui dominerait
58:27les États-Unis. Et la vie de George Floyd
58:29n'existait plus. Les événements
58:31même de sa mort étaient réduits à cette scène
58:33terrible dont on a tous été témoins.
58:35Et George Floyd devenait le héros
58:37sur lequel construire
58:39une nouvelle mythologie
58:41des héros, des victimes et héros
58:43de l'ordre raciste blanc. Et dès lors,
58:45les figures de légitimité
58:47nouvelles. La société multiculturelle
58:49a besoin de ses héros.
58:51Elle les fabrique, toutes les victimes supposées
58:53de l'ordre blanc, entre guillemets.
58:55Désormais, la société écologique
58:57a besoin de son héros, de sa
58:59victime qui va être transformée en héros.
59:01Et c'est le sort que l'on réserve pour l'instant
59:03dans le débat public, je note, pour
59:05Paul Vary. J'y reviens.
59:07On le transforme sans qu'il n'ait rien demandé,
59:09il demandait à vivre, simplement. Sa mort est
59:11tragique, sa mort est absolument tragique.
59:13Chercher à la récupérer relève cette fois
59:15véritablement d'une récupération et d'un
59:17vrai, vrai cynisme.