Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00Ravie de vous retrouver ce soir à 19h, on commence par La Minute Info avec Adrien Espetteri.
00:06Mais attention, une émission particulière ce soir, Charlotte Dornelas est de retour.
00:10Adrien Espetteri pour les infos.
00:12Bonsoir Christine et bonsoir à tous.
00:14En plein centre de Grenoble ce matin, un fourgon blindé de transports de fonds a été attaqué.
00:19Des hommes armés de Kalachnikov ont fait feu avant de prendre la fuite.
00:22En partant, les malfaiteurs ont provoqué des accidents de la route.
00:25Deux personnes ont été légèrement blessées.
00:28L'Eure-et-Loire et la Seine-et-Marne sont placées en vigilance rouge crue par Météo France.
00:32Les habitants de ces deux départements se sont levés les pieds en partie dans l'eau ce matin.
00:36Après de fortes pluies liées à la dépression Kirk, la tempête a nécessité 3700 interventions des sapeurs-pompiers.
00:43Et puis le public et le splendide ont fait leur adieu à Michel Blanc.
00:46Les obsèques de l'acteur ont été célébrés à Paris aujourd'hui en l'église Sainte-Eustache.
00:50Certains de ses anciens camarades comme Gérard Junio par exemple étaient présents.
00:54Il y a une semaine, Michel Blanc décédait brutalement à 72 ans après une réaction allergique à un médicament selon son entourage.
01:01Merci mon cher Adrien.
01:03Et au sommaire ce soir, Philippine aurait dû fêter ses 20 ans aujourd'hui.
01:07Son assassin présumé est toujours en Suisse.
01:10Sa demande d'addiction a finalement été faite hier.
01:13Pendant ce temps, la vie continue comme si de rien n'était.
01:16Dans la Somme, Géraldine réveillée en pleine nuit par un migrant sous OQTF,
01:20muni d'un couteau et violé dans sa propre chambre.
01:23À Metz, un migrant marocain condamné à 6 ans de prison pour le viol d'une trisomique,
01:27mais pas de QTF décrété à son encontre.
01:30Oui, Philippine devait avoir 20 ans aujourd'hui.
01:33Pourquoi la France ne protège-t-elle pas ses enfants ?
01:36L'édito de Mathieu Beaucote.
01:38Michel Barnier présente son projet de budget en Conseil des ministres en ce moment même.
01:43Projet de budget pour réduire le déficit du pays.
01:46Le gouvernement prévoit 60 milliards d'économies en 2025,
01:50avec deux tiers de réduction des dépenses, un tiers de hausse d'impôts.
01:53Mais ces hausses ne passent pas.
01:55L'effort budgétaire demandé aux Français chefs d'entreprises retraités
01:58laisse interrogatif quant à la question de l'efficacité.
02:02L'analyse, ce soir, de Jean-Sébastien Ferrand.
02:05Un couvre-feu est décrété en Martinique à 21h.
02:09Ce soir au lendemain, des violences urbaines et affrontements face aux forces de l'ordre.
02:13Un bâtiment de la gendarmerie a été incendié.
02:1712 gendarmes blessés, un individu tué par balle.
02:21Tout a commencé avec des manifestations contre la Vichère.
02:25D'abord des cris d'alerte, puis des manifestations en fait.
02:29Et maintenant des violences urbaines.
02:31Mais surtout, n'en parlons pas.
02:33Chut, personne n'en parle.
02:35Le gouvernement détourne-t-il le regard ?
02:38Le point avec Marc Meunon.
02:41La ville d'Orléans va rétablir l'éclairage de nuit.
02:45Pourquoi ?
02:47En cause des craintes exprimées par les habitants
02:50depuis que l'Etat a envoyé des migrants SDF dans la ville.
02:53La lumière pour lutter contre l'insécurité de certains migrants ?
02:56Bruno Retailleau a une autre méthode.
02:59Il veut mettre un terme à la circulaire valse sur la régularisation des sons-papiers.
03:04Qu'est-ce que cela changerait le décryptage de Charlotte Dornelas ?
03:08Et puis, le député RN Stéphane Rambeau va déposer une loi
03:12pour que les étrangers en situation régulière
03:15ne puissent plus bénéficier de la tarification sociale
03:19dans les transports en commun.
03:22Ironie du sort, on a appris que le forfait Navigo
03:26pour prendre les transports en commun en Île-de-France
03:29va lui augmenter.
03:31L'édito de Mathieu Beaucouté.
03:34Une heure avec nos mousquetaires pour tout ce dit récent homme.
03:43La France qui souffre
03:50Je voudrais peut-être commencer ce soir par un cri du coeur.
03:53Un cri du coeur d'une femme qui m'a envoyé plusieurs messages
03:56au nom de tous les Français peut-être qui se battent pour survivre.
04:00Ces Français qui se battent à l'ombre de l'actualité.
04:02Je voulais saluer cette mère de famille à l'image de la France qui souffre.
04:05Elle s'appelle Rita.
04:07Elle est gérante d'une petite entreprise.
04:09Elle a 56 ans. Elle a deux filles à Sarges.
04:11Elle a grandi.
04:12Les différentes crises l'ont faite son dété.
04:14Gilets jaunes, Covid, JO.
04:16Elle est loin d'être la seule commerçante dans cette situation
04:19et de nombreux autres comme elle se sont endettés énormément
04:23à cause des charges, à cause de l'inflation.
04:25En cas de fermeture, elle ne toucherait même pas le chômage.
04:29Voilà des Français dont on parle très peu.
04:32En tout cas, on fera une page économie avec vous dans un instant,
04:35mon cher Jean-Sébastien Ferjou.
04:38Ce soir, Mathieu Beaucouté,
04:40nous pourrions comme nos collègues ne plus parler de Philippines.
04:44Un fait divers chasse l'autre.
04:47Et pourtant, nous ne le ferons pas.
04:50Aujourd'hui, elle aura eu 20 ans.
04:53Et cela nous oblige à réfléchir à ce qu'aurait pu être sa vie
04:57dans une France qui protégerait ses enfants.
05:00Oui, elle aurait eu 20 ans et c'est sa famille qui nous l'a rappelé par un communiqué.
05:04Et c'est important de le dire parce qu'on nous dit souvent
05:07que la décence envers les victimes et leurs proches,
05:10n'en parlez plus s'il vous plaît.
05:12C'est une étrange conception de la décence aujourd'hui
05:15et de l'empathie qui consiste à pratiquer le plus grand silence
05:18sur les victimes et leurs proches.
05:20Premier élément.
05:22Deuxième élément, et qui n'est pas au détail,
05:24la famille demande d'en parler. Pourquoi ?
05:26Parce qu'elle ne veut pas que ce souvenir soit oublié.
05:30Elle ne veut pas que la vie de Philippines
05:33soit un élément d'actualité qui passe comme un autre.
05:36Elle ne veut pas, tout simplement, et on le comprend,
05:38que le souvenir de Philippines soit le souvenir,
05:40que ce soit le fait divers d'une journée, d'une triste période à l'automne,
05:43et d'autres faits divers suivront.
05:45Pourquoi s'en souviendrait-on ?
05:47Donc la famille dit, ne nous oubliez pas,
05:49ne l'oubliez pas, elle aurait eu 20 ans,
05:51sa vie aurait pu être tout autre.
05:53Elle avait eu une vie fauchée, une vie avortée,
05:55si je peux me permettre la formule.
05:57Elle était là, elle avait toute l'existence devant elle,
06:00et finalement, elle est le souvenir auprès de ses proches.
06:03Je dis ça parce que la famille veut en faire un événement collectif, donc politique.
06:08Mais inscrivons-nous un instant dans la logique du régime,
06:11de l'idéologie dominante.
06:13Par définition, on ne devrait plus parler de Philippines.
06:16Quand on nous explique sans cesse qu'il s'agit d'un fait divers,
06:19le propre du fait divers, c'est qu'on peut en parler une journée,
06:21deux journées à la rigueur, trois si on est zélé,
06:24mais finalement, c'est un fait qui n'a pas de signification sociologique,
06:27ni politique, ni culturelle.
06:30Donc en parler relèverait en fait une forme d'exhibitionnisme triste
06:36et aussi de voyeurisme triste.
06:38On s'attarderait sur une histoire dont on ne devrait plus parler.
06:41Le régime, par la logique du fait divers, nous dit « n'en parlez plus ».
06:45Mais si on ne partage pas l'idéologie dominante du régime
06:48qui cherche à concasser, à fragmenter en milliers de faits divers
06:52l'actualité de l'insécurité,
06:54nous sommes obligés d'y voir une sacrifiée du vivre ensemble,
06:58une martyre involontaire de la diversité.
07:01Philippine, dans le récit de l'actualité,
07:04c'est cette fille qui a payé le prix de tout un système défaillant.
07:08Sa mort est le résultat d'une défaillance globale du système
07:12et non seulement de l'acte d'une personne qui s'en est prise à elle,
07:16qui par ailleurs est encore en Suisse, si on a bien compris,
07:18le retour tardant.
07:19On ne réussit pas à les renvoyer chez eux lorsqu'il le faut,
07:21mais quand il faut les ramener pour les juger, on n'y parvient pas.
07:23Il y a du génie là-dedans.
07:26C'est un nom, parmi d'autres, par ailleurs,
07:28certains diront que c'est un nom qui se grave dans notre conscience,
07:31mais d'autres noms se sont gravés dans notre conscience ces dernières années.
07:35Lorsqu'on les mentionne, on s'en souvient, mais on tend à les oublier.
07:38Philippine, Lola, Thomas, Mathis, combien d'autres sont des noms
07:43que chaque fois que ça arrive, on se dit là, c'est à ce point gros,
07:46c'est tellement gros qu'on ne pourra plus oublier.
07:48Il y aura un avant et un après.
07:50Il n'y a que des avants et des après et finalement,
07:53il n'y a qu'une forme, on tourne en rond.
07:55Donc là, qu'est-ce qu'on voit, la famille nous dit, ne nous oubliez pas.
07:57La famille prend les devants pour rappeler à l'ordre
08:02ceux qui préfèreraient ne pas en parler, on y reviendra dans un instant.
08:05D'autant que pendant ce temps, l'actualité se poursuit.
08:09L'actualité se poursuit, c'est-à-dire d'autres Philippines,
08:12d'autres filles qui ont un sort semblable au sien,
08:15existent en France aujourd'hui.
08:17C'est l'histoire, par exemple, on en parlait, c'est Frontières,
08:20le magazine qui en parlait, de Géraldine.
08:23Dans la somme, à 4h du matin, elle est chez elle.
08:26Et que se passe-t-il?
08:28À 4h du matin, généralement, on dort.
08:30Et si on se réveille, on n'est pas censé voir une ombre inattendue
08:32dans son appartement ou dans sa maison.
08:34Alors, qu'est-ce qui se passe?
08:36À 4h du matin, il y a une ombre.
08:38Cette ombre se rapproche d'elle et parle plus ou moins bien français.
08:40Cette ombre va l'agresser.
08:42Je vous évite le détail, vous avez compris l'idée.
08:45Elle l'agresse avec un couteau.
08:47Mais cette jeune femme, elle dit, lorsqu'elle raconte les événements,
08:50on en parlait aussi sur CNews aujourd'hui,
08:52je me suis dissocié de moi-même.
08:54C'est-à-dire, j'étais spectatrice d'un crime atroce dont j'étais la victime,
08:57mais ma seule manière de ne pas me faire trancher la gorge, globalement,
09:00ma seule manière de ne pas mourir, c'était de me dissocier de moi-même.
09:03Et ça fait peut-être partie des comportements
09:05que les jeunes françaises apprendront dans les années à venir.
09:07Non seulement elles doivent faire des cours d'autodéfense,
09:09non seulement elles doivent avoir une bombe de poivre,
09:12et si elles sont agressées,
09:14elles doivent apprendre à se dissocier d'elles-mêmes
09:17C'est une nouvelle parmi d'autres.
09:19Un autre fait divers, probablement.
09:21On a rattrapé le gars, soit dit en passant, l'agresseur,
09:23qui était un Marocain, si je ne me trompe pas, sous OQTF,
09:26qui aurait dû quitter depuis deux ans déjà.
09:29Mais on nous expliquera probablement que,
09:31si on parle du fait que c'est un Marocain sous OQTF,
09:33on verse dans le populisme et la haine, probablement.
09:36On pourrait aussi rappeler inversement que, puisqu'il était sous OQTF,
09:39s'il n'avait pas été ici, cette jeune dame n'aurait pas été agressée.
09:42C'est un raisonnement assez simple, je crois.
09:44On pourrait donner d'autres exemples qui se multiplient,
09:47et je dirais que ces événements qui s'accumulent
09:50vont un jour, peut-être, nous obliger à réviser nos schèmes mentaux.
09:54Réviser nos schèmes mentaux, qu'est-ce que ça veut dire?
09:56C'est développer une capacité de compréhension de l'actualité,
09:59où ces événements ne sont plus traités, on le dit, comme des faits divers,
10:03mais comme tout autant de marques d'une délinquance conquérante, agressive,
10:07qui fonctionne à l'instinct, un instinct prédateur,
10:10et les femmes françaises aujourd'hui, plus largement,
10:13les agressées et celles qui ne le sont pas encore,
10:15et celles qui redoutent de l'être,
10:17sont les premières victimes du vivre-ensemble diversitaire.
10:20Qu'est-ce qu'elles pratiquent, dans les faits de plus en plus,
10:23où nous y reviendrons?
10:24Elles développent une pratique de plus en plus de l'autoconfinement.
10:27Imaginez, vous sortez de chez vous,
10:29et vous savez que sur cette rue, mieux vaut ne pas y aller.
10:32Surtout sur cette ligne de métro, de transport, mieux vaut ne pas y aller.
10:35À partir de cette heure, mieux vaut ne pas sortir de chez soi.
10:38Le transport, les VTC, et ainsi de suite,
10:41mais lequel exactement? Est-ce que je vais être chanceuse ou ne le serai pas?
10:44Donc, le déploiement de ce qu'on appelle une délinquance conquérante,
10:48une délinquance où la femme devient objet sur lequel on exerce sa souveraineté.
10:52La femme devient la prise de guerre
10:54sur laquelle des gens qui sont dans une logique de voyous conquérants...
10:57On n'est pas seulement devant du petit voyou ordinaire.
10:59Je pense qu'il faut nommer cette dimension d'instinct, de conquête
11:02qui se manifeste dans ces gestes-là.
11:04Et devant cela, tout le système médiatique, politique, juridique,
11:08cherche à ne pas voir ce qui frappe, ce qui nous éclate au visage.
11:13Tout le monde le sait, tout le monde le sent, tout le monde le voit,
11:16mais cette réalité est telle que le système est obligé de nous dire
11:19« circulez, il n'y a rien à voir ».
11:21On ne peut pas nommer politiquement cette délinquance conquérante
11:24qui fonctionne à l'instinct de conquête sur les femmes françaises.
11:28Les femmes ne sont pas les seules victimes, ne l'oublions pas.
11:30N'oublions jamais l'exemple, on se rappelle de Philippines aujourd'hui.
11:33On peut se rappeler de Thomas, victime à Crépole,
11:35de gens qui voulaient planter du blanc.
11:37Des gens qui voulaient pratiquer un crime raciste.
11:39Donc là, un moment donné, la conquête de la française,
11:42planter du blanc, des gens qui arrivent en disant
11:45« ce territoire, vous allez vivre selon nos mœurs, nouvelles, du conquérant,
11:48ou alors vous décampez ».
11:50Tout ça, ça finit par dégager un portrait
11:52qu'on doit enregistrer mentalement et conceptuellement.
11:55Je me permets de revenir encore sur ce que vous avez dit,
11:58c'est-à-dire qu'à la fois dans les transports,
12:00il y a un autre rapport au transport, un autre rapport à tout,
12:03mais encore une fois, cette Géraldine,
12:07Chez soi, on n'est même plus à l'abri chez soi.
12:09On n'est plus à l'abri chez soi.
12:11Au moins chez moi, j'imagine le raisonnement,
12:13au moins chez moi, je ne me ferais pas agresser.
12:15Au moins, j'aurais la paix.
12:17Au moins, je serais tranquille. Dans ma chambre, je serais tranquille.
12:19Peut-être dans ma cuisine, je pourrais avoir des soucis.
12:21Mais au moins dans ma chambre, je pourrais être tranquille.
12:22Même là, vous ne serez pas tranquille.
12:24Même là, vous êtes la cible.
12:26Il faut vraiment faire preuve d'une...
12:28Vous savez ce que Orwell disait ?
12:29Certaines idées sont tellement sottes
12:31qu'il n'y a que des intellectuels pour y croire.
12:33Je dirais que de ce point de vue,
12:35certaines réalités sont tellement visibles, frappantes, écrasantes,
12:37qu'il n'y a que les médias pour ne pas les voir.
12:41Pas tous.
12:43Restons sur l'affaire Philippine, mon cher Mathieu.
12:45Hier, nous avons parlé pendant l'émission
12:47de la réaction de la maire de Paris, Anne Hidalgo.
12:49Par rapport aux affiches en soutien aux Philippines,
12:51elle les disait glaçantes
12:53et voulait revenir justement
12:55sur ses affiches et sa réaction.
12:57Ah oui, parce qu'on aurait pu faire toute une chronique là-dessus.
12:59En fait, on aurait pu faire toute une émission sur la réaction de la maire de Paris,
13:01Madame Hidalgo,
13:03qui est tellement révélatrice de l'état d'esprit de nos élites.
13:05Donc elle, elle voit la mort de Philippine.
13:07Je ne doute pas un instant qu'elle soit
13:09chagrinée par cette mort.
13:11Elle l'a bien dit.
13:13Mais ce qui la glace,
13:15ce qui la bouleverse,
13:17c'est l'idée qu'on puisse faire un lien,
13:19encore une fois,
13:21entre immigration et insécurité.
13:23L'idée qu'on nomme tout simplement,
13:25c'était l'affiche qu'elle condamne,
13:27Philippine tuée par un migrant.
13:29Factuel. C'est rien d'autre.
13:31Dire cela, c'est factuel.
13:33Lorsqu'on mentionne cette réalité,
13:35que dit Madame Hidalgo?
13:37Que c'est un discours raciste
13:39et un discours qui dit que tous les migrants sont des violeurs
13:41ou des agresseurs. Mais ce serait complètement idiot
13:43de dire ça. Qui est assez idiot
13:45pour dire que tous les migrants sont des agresseurs et des violeurs?
13:47Personne. Il n'y a que Madame Hidalgo
13:49qui le dit. C'est très étrange.
13:51Parce qu'elle s'imagine que ses adversaires,
13:53lorsqu'ils nomment l'échec de l'intégration
13:55en France, qu'ils nomment la réalité de l'immigration massive
13:57et ses effets catastrophiques,
13:59elle s'imagine que cela veut dire
14:01qu'on croit que tous les migrants sont des violeurs
14:03et des agresseurs. Ce qui est complètement fou.
14:05Mais Madame Hidalgo, son objectif, c'est très clair,
14:07c'est de censurer
14:09tout rappel de l'existence.
14:11Qu'il y a par ailleurs une criminalité
14:13spécifiquement portée par
14:15certains migrants. Pas par tous les migrants.
14:17Mais il y a une dimension qu'on peut noter.
14:19Je crois que c'est une forme de vieille sagesse.
14:21Toute société porte en elle
14:23ses agresseurs, ses violeurs, ses psychopathes,
14:25ses homophiles, ses assassins. Il y en a partout.
14:27Quelle que soit la couleur de peau sur Terre, vous avez des ordures.
14:29Il n'est pas nécessaire, par ailleurs,
14:31d'importer celle d'ailleurs. Il n'est pas nécessaire
14:33de surcharger déjà un pays.
14:35Toutes les sociétés humaines
14:37ont vraiment cette part-là. Non seulement importer,
14:39mais dérouler un tapis rouge.
14:41Ça fait raison. On accueille.
14:43Et si on accueille exagérément,
14:45c'est la preuve de notre noblesse.
14:47Madame Hidalgo se dit glacée.
14:49C'est fascinant. Mais pour elle, on comprend que
14:51le vrai drame, ce n'est pas la mort de Philippine,
14:53c'est le fait que ça fasse le jeu de l'extrême droite dans son esprit.
14:55Le vrai drame, ce qui est
14:57absolument scandaleux dans la mort de Philippine,
14:59c'est moins la mort de Philippine que le fait que ça fasse le jeu
15:01d'une idéologie qu'elle n'aime pas.
15:03Je fais un lien avec ce qui s'est passé
15:05à Besançon, avec la mère
15:07Vigneault, qui disait il y a
15:09quelques mois devant les militantes de Nemesis.
15:11Vous savez, Nemesis, c'est l'association
15:13diabolisée par excellence, qui cherche
15:15à alerter sur le danger
15:17de l'immigration massive pour les femmes.
15:19Et elle dit, notamment,
15:21on s'en souvient à l'époque,
15:23les militantes de Nemesis avaient des affiches où elles disaient
15:25« violeurs étrangers
15:27dehors ».
15:29Et il y en avait une autre en disant « libérez-nous de l'immigration ».
15:33Si on avait respecté le principe « violeurs étrangers
15:35dehors », tout simplement,
15:37Philippine serait encore en vie.
15:39Tout simplement. Violeurs étrangers dehors,
15:41parce qu'ils l'avaient d'abord violée une première fois,
15:43elle serait encore en vie. Ne l'oublions pas.
15:45Or, la mère Vigneault, à l'époque,
15:47avait dit « elles affichent
15:49sans difficulté, de manière totalement
15:51décomplexée, au cœur d'une manifestation
15:53dans laquelle elles bénéficient d'un public important,
15:55elles veulent alimenter la haine contre
15:57l'immigrant. C'est immonde, c'est
15:59scandaleux et c'est incroyable de vivre ça
16:01en France », disait-elle.
16:03C'est particulier. Donc, pour elle, on voit c'est quoi sa
16:05vraie réaction. Et des
16:07poursuites, évidemment, contre les militantes de Nemesis
16:09à ce moment-là. Donc, moi, je me pose la question,
16:11on le ferait lui, si on l'avait devant nous.
16:13Chère Mme Vigneault, si on avait respecté
16:15le principe de « violeurs étrangers dehors »,
16:17convenez-vous, au moins que Philippines serait encore en vie ?
16:19Oui ou non ? Même ça, ça vous
16:21brûle la langue, l'idée de le dire.
16:23Alors, qu'est-ce qu'on a devant nous ? On a devant
16:25des élites qui voient s'effondrer.
16:27Comme en URSS à une certaine époque, quand le
16:29dogme s'effondre. Quand vous avez une élite qui ne
16:31tient que par un dogme et que le dogme s'effondre,
16:33cette élite se radicalise. Donc, qu'est-ce qu'on fait ?
16:35On censure ceux qui décrivent la réalité,
16:37on cherche à mettre en prison ceux qui décrivent la réalité,
16:39on persécute ceux qui disent la réalité,
16:41on cherche à fermer les médias qui disent la réalité,
16:43on cherche à réprimer les insurgés
16:45qui n'en peuvent plus
16:47de subir la vraie persécution
16:49au quotidien de l'échec de l'utopie
16:51diversitaire.
16:53Et à travers tout cela,
16:55une question assez
16:57particulière en ce moment. Faut-il
16:59fermer le champ de Mars
17:01à Paris la nuit
17:03pour lutter contre l'insécurité ?
17:05Ça surgit dans l'actualité, c'est merveilleux, c'est du génie.
17:07Regardez le raisonnement de nos élites géniales.
17:09On ouvre les frontières,
17:11on voit les conséquences d'ouverture des frontières,
17:13on ferme le champ de Mars
17:15et on oblige, c'est pas encore fait, mais c'est une proposition
17:17qui circule, donc puisqu'on n'a pas été
17:19capable d'assurer les frontières, là où théoriquement
17:21ça devrait se jouer, on va condamner
17:23chacun au confinement intérieur.
17:25C'est exceptionnel. Donc on va fermer
17:27le champ de Mars. Qu'est-ce qu'on va devoir fermer aussi
17:29pour assurer la sécurité de
17:31ceux, de celles qui vivent en France aujourd'hui ?
17:33Donc voilà le scénario. On ouvre les frontières,
17:35mais en échange on a une société dominée
17:37par la vidéosurveillance, où les forces
17:39de l'ordre doivent être toujours plus nombreuses, où il faut toujours
17:41plus de places de prison, où chacun doit se cacher
17:43derrière un digicode, où il faut
17:45apprendre l'autodéfense,
17:47où il faut assurer, pour assurer la sécurité
17:49d'un événement international comme les JO,
17:51avoir une structure répressive digne d'un
17:53État autoritaire, où nous basculons
17:55de plus en plus dans une logique de confinement
17:57sécuritaire, mais ne fermons jamais les frontières,
17:59ça ce serait liberticier des comptes l'État de droit.
18:03Merci beaucoup mon cher Mathieu.
18:05Mathieu est un peu en colère ce soir.
18:07Il ne le serait pas.
18:09Sauf la maire de Paris.
18:11Elle est en colère à cause de mon propos.
18:13Dans un instant,
18:15votre deuxième édito
18:17sera sur la députée RN
18:19Stéphane Rambeau, qui va
18:21déposer une loi pour que les étrangers
18:23en situation régulière ne puissent plus bénéficier
18:25de la tarification sociale dans les transports
18:27en commun. Hashtag face à l'info
18:29si vous avez envie de nous donner votre
18:31avis sur la question.
18:33On va parler économie avec vous
18:35mon cher Jean.
18:37Dans un avis
18:39publié aujourd'hui, le Haut conseil
18:41des finances publiques estime fragile
18:43la prévision du gouvernement
18:45français sur la réduction du déficit
18:47public en 2025. Alors on va en parler
18:49puisque Michel Barnier présente
18:51aujourd'hui, là en ce moment,
18:53le Conseil des ministres a lieu en ce moment
18:55son projet
18:57budget 2025.
18:59Depuis plusieurs jours, les critiques de l'opposition
19:01voire une grande partie du socle politique
19:03qui soutient le gouvernement à l'Assemblée nationale
19:05se sont multipliées.
19:07Il y en a une qui vous a particulièrement
19:09marqué. Laquelle ?
19:11Vous y faisiez référence,
19:13celle du Haut conseil aux finances publiques.
19:15Je vous disais la semaine dernière que je ne croyais pas
19:17tellement à la répartition annoncée par le gouvernement
19:19entre les hausses d'impôts d'un côté et la
19:21baisse des dépenses. Que nous apprend
19:23le Haut conseil des finances publiques
19:25aujourd'hui ? Lui, il voit la situation
19:27totalement à l'inverse du gouvernement.
19:29Le gouvernement veut réduire
19:31l'objectif, c'est
19:3360 milliards d'euros qu'il faut retrouver
19:35sur les finances publiques françaises.
19:37Le gouvernement nous a dit que ça serait
19:3920 milliards de hausses d'impôts, 40 milliards
19:41de baisse de dépenses. Figurez-vous que
19:43le Haut conseil
19:45des finances publiques, il le voit à la proportion
19:47à l'inverse. C'est-à-dire que pour lui, ça sera
19:49vraisemblablement deux tiers de hausses d'impôts
19:51et un tiers de baisse des dépenses. Alors,
19:53comment on peut expliquer une telle différence ?
19:55Paradoxalement, le gouvernement
19:57ne ment pas. En fait, c'est deux méthodes
19:59de calcul différentes. Alors après,
20:01le diable se trouve dans les détails. Vous choisissez
20:03l'une ou vous choisissez l'autre selon l'objectif politique
20:05que vous avez. Le gouvernement,
20:07comment il fait pour établir ses objectifs ?
20:09Lui, il calcule par rapport à ce que ça
20:11aurait pu être. C'est-à-dire que
20:13là, il calcule
20:15par rapport à 6% de déficit. On veut revenir
20:17à 6% de déficit.
20:19Il calcule qu'en fait, ça pourrait être
20:217%
20:23de déficit. Et donc,
20:25le calcul qu'il fait sur les baisses de dépenses,
20:27c'est ce décalage-là. Il dit
20:29que si nous ne faisions rien, nous serions donc à 7%
20:31de déficit parce que structurellement, les dépenses de l'État
20:33s'alourdissent chaque année. Par exemple, rien
20:35que les pensions de retraite, c'est plus
20:37de 6 milliards
20:39d'euros parce qu'il y a de plus en plus
20:41de Français retraités.
20:43Donc, en réalité,
20:45il faudrait, pour obtenir
20:47le Conseil des dépenses
20:49publiques, lui, il le fait dans l'autre sens.
20:51Il faudrait deux points de PIB
20:53pour respecter nos objectifs.
20:55Parce que là, j'imagine que vous avez retenu
20:57que le gouvernement va réduire les dépenses publiques.
20:59Mais est-ce que vous savez de combien
21:01elles vont progresser l'année prochaine ?
21:03De 2,4%.
21:05C'est-à-dire qu'on retient tous l'idée qu'elles vont baisser,
21:07elles vont augmenter de 2,4%.
21:09C'est simplement que si nous ne faisions pas
21:11ce plan-là, elles auraient augmenté de
21:136%. Et donc, c'est comme ça que
21:15calcule le gouvernement. Le Haut Conseil
21:17des finances publiques lui dit non, non, il faut regarder
21:19d'un point de vue structurel. C'est-à-dire, on ne
21:21prend en compte qu'à partir du moment où le ratio
21:23de dépenses publiques sur le PIB
21:25diminuerait. Vous savez que la France a le record
21:27de dépenses publiques par rapport à son
21:29PIB au sein de l'Union européenne. Nous sommes à
21:3157,3% du PIB
21:33consacré aux dépenses publiques.
21:35Le Haut Conseil des finances publiques
21:37lui, il dit, pour que ce soit de vraies
21:39économies structurelles, il faut
21:41que cette évolution des dépenses soit
21:43moindre que l'évolution
21:45de la croissance. Puis alors, cerise sur
21:47le gâteau aussi, parce que là encore tout est
21:49dans les détails, le gouvernement appelle des
21:51baisses de dépenses, des choses
21:53que le commun des mortels appellerait des hausses
21:55d'impôts. C'est-à-dire que par exemple, il y a des exonérations
21:57des niches fiscales qu'on va supprimer
21:59d'un point de vue fiscal. C'est une dépense pour le
22:01gouvernement puisque c'est une recette qui ne rentre pas.
22:03Donc j'imagine que si on vous supprime une exonération,
22:05vous, vous allez considérer que vos impôts augmentent.
22:07Mais non, le gouvernement lui, il dit
22:09la dépense, elle baisse. Donc c'est
22:11pour toutes ces raisons-là, finalement, qu'il y a
22:13ces estimations qui sont extrêmement différentes.
22:15Je trouve que ça jette une lumière assez intéressante
22:17quand même, d'autant que le Haut Conseil des finances
22:19publiques, et vous le disiez en introduction,
22:21considère par ailleurs que les hypothèses du gouvernement
22:23sont assez optimistes, pour dire le moins,
22:25et pas forcément très qualifiées,
22:27notamment quantifiées
22:29sur le volet baisse des dépenses publiques.
22:31Donc oui, il y a toutes ces critiques.
22:33Parmi toutes ces critiques, je retiens
22:35celle-là, et puis peut-être aussi,
22:37c'est un peu punk, sans doute, mais
22:39celle de Valérie Pécresse, figurez-vous.
22:41Oui, c'est un peu punk, j'imagine que tu revendiquais de Valérie Pécresse
22:43par les temps qui courent. Parce que Valérie Pécresse,
22:45elle a dit, oui, le budget 2025
22:47est un budget de colmatage du bateau France
22:49en train de couler. Il ne plaira à personne.
22:51Mais c'est notre responsabilité
22:53à tous d'éviter la crise financière.
22:55Au donneur de leçons, je recommande
22:57un quart d'heure de décence avant d'attaquer.
22:59Les impôts d'aujourd'hui sont les déficits
23:01d'hier, et je pense qu'effectivement,
23:03les macronistes pourraient écouter le message.
23:05Alors, il y a
23:07plusieurs propositions, Jean-Sébastien
23:09Fergeau, de redressement
23:11de la trajectoire des finances publiques,
23:13qui ont été faites, et d'ailleurs, vous avez envie de vous arrêter,
23:15vous, sur les propositions de l'Institut Montaigne.
23:17On marque une pause, et on revient
23:19sur ces propositions, et vous nous direz pourquoi c'est important.
23:21Et c'est très important pour nous,
23:23en tout cas, d'avoir cette page Économie, puisque
23:25la France panique
23:27à l'idée des hausses d'impôts. On marque une pause,
23:29à tout de suite.
23:31Est-ce que
23:33vous êtes encore là ?
23:35Bon, d'accord, oui.
23:37Qu'est-ce qu'il y a ? Rien ! Mais je demande aux téléspectateurs
23:39s'ils sont là, s'ils ne sont pas partis prendre un petit
23:41apéro. Mais non, mais
23:43ils lorgnent pour vous voir.
23:45C'est vous qui cherchent. Dans un instant,
23:47Marc Menand va parler de la
23:49Martinique et ce qui se passe en Outre-mer.
23:51Préparez-vous, ne dites pas de bêtises, on vous a à l'oeil.
23:53Et la belle Charlotte, qui est revenue
23:55avec nous, va parler de la ville d'Orléans,
23:57mais pas que.
23:59On en parle dans un instant, et puis, effectivement,
24:01avec vous, mon cher Mathieu Bocoté,
24:03ce député RN
24:05qui veut déposer une loi pour que les étrangers
24:07en situation régulière ne puissent plus bénéficier de la
24:09tarification sociale dans
24:11les transports en commun.
24:13C'est une question budget
24:15présentée en ce moment en Conseil des ministres
24:17par Michel Barnier, et on était en train
24:19de se dire que pour réduire
24:21les dépenses publiques,
24:23il y a des solutions qui vous ont intéressé.
24:25Celles de l'Institut Montaigne. Dites-nous pourquoi.
24:27Oui. Déjà, parce que
24:29l'Institut Montaigne est un incitant libéral,
24:31donc forcément ça ne m'intéresse plus. Mais surtout
24:33parce que ça permet d'avoir, au-delà de cet aspect-là,
24:35ça permet d'avoir un ordre de grandeur.
24:37Parce que pour bien comprendre ce que nous
24:39devons faire comme effort, il faut comprendre
24:41que c'est là où nous dépensons le plus
24:43d'argent. L'Institut Montaigne
24:45dit qu'il faudrait que nous arrivions à réaliser un effort
24:47d'économie de 150 milliards d'euros par an.
24:49Le gouvernement dit 120 milliards.
24:51Mais comment on fait ces calculs-là ?
24:53Là, bien que nous réduisions
24:55les dépenses de 60 milliards,
24:57c'est l'objectif en tout cas affiché par le gouvernement,
24:59il y aura quand même 100 milliards
25:01de déficit sur l'exercice de l'année
25:03prochaine. Comment on les finance, les 100 milliards
25:05de déficit ? On les finance par
25:07de la dette. Et en général, d'ailleurs,
25:09si on regarde les 40 dernières années, quand on vous annonce
25:11100 milliards, c'est toujours un petit peu plus.
25:13C'est-à-dire que la France va encore s'endetter.
25:15Pourquoi est-ce qu'elle peut d'ailleurs s'endetter ?
25:17Notamment, on pourrait remercier
25:19M. Darmanin, qui est pourtant si opposé aux
25:21impôts, parce que les marchés considèrent
25:23que l'État français sait très bien
25:25lever les impôts. C'est-à-dire que les marchés financiers pensent
25:27qu'on n'est pas très bon pour réduire les dépenses.
25:29En revanche, il y a de l'épargne
25:31en France. Les Français ont du patrimoine et l'État
25:33français sait lever les impôts. Et grâce à M. Darmanin
25:35et le prélèvement automatique, on les lève encore mieux
25:37qu'ailleurs dans le monde, puisque nous avons
25:39le record, justement, de
25:41parvenir à obtenir les impôts
25:45effectivement dus.
25:47Comment on calcule ?
25:49Pas pour les OQTF, non ? Non, c'était une blague.
25:51C'est un autre sujet, je le laisse.
25:53Non, mais vous parlez de Darmanin,
25:55il y a une certaine continuité. Je suis homme, là, par rapport.
25:57Mais en tout cas, grâce à ces efforts,
25:59nous pouvons continuer à augmenter,
26:01à nous endetter, et donc mécaniquement,
26:03augmenter les impôts.
26:05Après, ce qui est intéressant, comme je disais, ce sont les ordres de grandeur.
26:07C'est à quoi nous consacrons, justement,
26:09les dépenses publiques. Quand on regarde,
26:11il y a deux grands postes de dépenses
26:13publiques en France qui sont, en gros,
26:15les dépenses sociales. Qu'est-ce qu'on inclut dans les dépenses
26:17sociales ? Il y a la masse salariale,
26:19c'est-à-dire payer tous les fonctionnaires
26:21de la fonction publique d'État, des collectivités
26:23territoriales, des hôpitaux, etc.
26:25Et puis, il y a les prestations
26:27sociales. Et parmi les prestations sociales,
26:29il y a les retraites.
26:31Et ce sont quand même les deux gros, gros
26:33postes. Il y en a un qui représente 44%,
26:35les retraites, et l'autre qui représente à peu près 22%.
26:37C'est-à-dire qu'on a déjà quasiment deux tiers
26:39des dépenses publiques françaises qui sont consacrées
26:41à ça.
26:43Ça montre, tout simplement, que c'est
26:45probablement là qu'il y a des efforts
26:47à faire. Sur la masse salariale, c'est compliqué
26:49parce qu'on ne va pas dissoudre les fonctionnaires
26:51dans l'acide, évidemment. Même s'il y a des plans
26:53de réduction du nombre de fonctionnaires,
26:55ça ne peut se projeter que dans le temps.
26:57Pourquoi est-ce que
26:59précisément on a voulu faire cette réforme
27:01des retraites ? Parce que, je vous le disais, c'est
27:03le principal
27:05poste de dépenses.
27:07Au-delà de la philosophie et de l'idée
27:09qu'on s'en fait, c'est là où c'est le plus facile.
27:11Il y a 40
27:13mesures que l'Institut Montaigne
27:15a identifiées, mais qui peuvent être aussi
27:17des mesures, par exemple, que le gouvernement a pu identifier.
27:19Les seules qui dépassent, qui se
27:21comptent un peu en dizaines de milliards d'euros,
27:23pour un effort à 150, ce sont justement
27:25celles-là. Donc, ça veut dire
27:27que, malheureusement, c'est un débat qui est
27:29devant nous. On sait,
27:31et c'est là où on voit d'ailleurs l'échec du Macronisme,
27:33puisque la réforme des retraites, ça n'aura
27:35échappé à personne, a mis le feu au pays
27:37pendant plusieurs mois d'affilée.
27:39Et pour autant, rien n'est réglé.
27:41Rien n'est réglé sur le sujet.
27:43Et donc, une fois qu'on a dit ça,
27:45est-ce qu'on peut s'attaquer
27:47au problème des retraites ? Parce que l'Institut
27:49Montaigne, pardon,
27:51identifie déjà une première mesure qui serait
27:53porter l'âge minimal de départ à 66 ans.
27:55Ça permettrait de réduire
27:57les dépenses publiques de 30 milliards par an,
27:59en projetant dans le temps.
28:01Désindexation des pensions pendant 4 ans,
28:0329 milliards. Et sinon, c'est baisse des dotations
28:05aux collectivités, 25
28:07milliards.
28:09Évidemment, le débat est inflammable.
28:11Il faut se poser la question en termes d'équité,
28:13de justice. Est-ce qu'il est juste
28:15de demander plus d'efforts aux retraités,
28:17finalement, qu'aux autres Français, aux actifs ?
28:19Alors, là encore, il y a un débat.
28:21Et qu'ils sont inactifs, qu'ils ont cotisé toute leur vie ?
28:23Non, mais absolument.
28:25Et comprenez-moi bien, c'est un débat sur les
28:27grandes masses. Ce n'est pas un débat sur les personnes.
28:29Parce que pas plus vos parents, Christine,
28:31que des miens, enfin bref, ou les gens qui sont retraités
28:33en France, ils ne sont pas responsables
28:35de ce qui s'est passé dans les années précédentes.
28:37Ils sont peut-être un peu responsables de la démographie
28:39française et du fait qu'il y ait moins d'enfants
28:41aujourd'hui. En ce qui concerne son échelle,
28:43malgré tout, si.
28:45C'est un enjeu. Mais enfin, collectivement, ils ne sont pas,
28:47ou individuellement, ils ne sont pas
28:49responsables de ces dérapages-là.
28:51Ce débat sur le niveau de vie, là encore,
28:53il y a des gens qui expliquent que non, non, non, en réalité,
28:55les actifs vivent mieux que les retraités.
28:57Sauf que l'entourloupe, elle est statistique.
28:59C'est-à-dire que c'est vrai si vous excluez
29:01les chômeurs et
29:03la question de la propriété,
29:05la question du logement.
29:07Ça n'a pas beaucoup de sens d'exclure les chômeurs. Parce que parmi les actifs,
29:09il y a quand même, me semble-t-il, quand vous faites la
29:11somme de toutes les catégories de chômeurs, un peu plus
29:13de 5 millions de chômeurs dans le pays.
29:15Si vous les intégrez dans la statistique et que vous prenez
29:17en compte le fait que les retraités,
29:19là encore, c'est parfaitement légitime, c'est normal,
29:21en étant plus âgé, d'être propriétaire,
29:23les retraités vivent mieux que le reste
29:25des actifs. Le taux de pauvreté
29:27des retraités, il est à 8,7%.
29:29Il est à 14,6%
29:31chez les actifs. Il y a aussi un effet
29:33quand on regarde... Parenthèse, il y a quand même,
29:35je rappelle, une petite partie de retraités
29:3765-74 ans
29:39qui... Vous avez raison.
29:41De plus en plus pauvres.
29:43C'est pour ça que je tiens de préciser, ça n'est absolument pas
29:45visé les gens, ça n'est absolument pas ignoré.
29:47Il y a toute une partie des retraités. Quand vous partez,
29:49quand vous aviez déjà des revenus qui étaient relativement
29:51faibles en tant qu'actifs, évidemment
29:53que quand vous êtes retraité et que vos revenus baissent,
29:55vous êtes encore plus dans une situation
29:57dont il ne s'agit en rien
29:59d'ignorer ça. C'est juste le débat
30:01sur les grandes masses pour comprendre les débats
30:03finalement de la société française. Est-ce qu'il est
30:05juste de se poser ces questions-là ?
30:07Moi, je ne vous donne pas forcément la réponse.
30:09Chacun s'en fera une idée.
30:11Mais il y a aussi un effet patrimoine. C'est-à-dire que
30:13les retraités, non seulement leur niveau de vie médian
30:15est un peu supérieur à celui
30:17des actifs, c'est-à-dire à peu près
30:191850 euros par mois
30:21médian, c'est-à-dire que la moitié qui gagne plus,
30:23la moitié qui gagne moins.
30:25Il y a l'effet patrimoine, c'est-à-dire que les retraités
30:27à cause d'un certain nombre de décisions
30:29politiques sont beaucoup plus riches
30:31que les générations
30:33d'avant ne l'étaient.
30:35Là encore, ça peut appeler
30:37à certaines réflexions sur
30:39le logement et l'immobilier parce que c'est beaucoup
30:41par le biais du logement. Parce que ce qu'il faut dire
30:43c'est que les retraités d'aujourd'hui,
30:45globalement, ils perçoivent
30:47plus d'argent que ce qu'ils ont cotisé
30:49et ils ont un niveau de pension
30:51qui est plus élevé que celle des générations d'avant
30:53et que celle des générations d'après.
30:55Nous ne pourrons pas maintenir ce niveau-là de pension.
30:57C'est-à-dire que les gens qui travaillent aujourd'hui
30:59vont payer plus que ce qu'ils vont toucher
31:01eux, en revanche, et le niveau
31:03des pensions va baisser. Ce sont les
31:05éléments qu'il faut avoir en tête. Encore une fois,
31:07il ne s'agit absolument pas de mettre en cause les gens
31:09et vous avez raison de le souligner, ceux qui sont déjà
31:11dans des situations difficiles, personne
31:13n'envisage de les mettre dans des situations qui seraient
31:15encore plus difficiles.
31:17Dernier mot en 10 secondes, Jean-Sébastien.
31:19Comment tenter de rééquilibrer cette situation
31:21injuste entre actifs
31:23et retraités sans pénaliser
31:25les retraites modestes ? Est-ce qu'il est possible
31:27de le faire sans aggraver la situation
31:29de ceux qui peinent à s'en sortir ?
31:31Déjà, il y a le volet qui ne passe pas sur les retraités
31:33qui est l'âge de la retraite dont
31:35je vous parlais. Parce que ça n'est pas
31:37qu'une question... Alors après,
31:39on peut parler des carrières, là encore,
31:41je n'ignore absolument pas le fait qu'il y ait des gens
31:43qui aient commencé à travailler très jeunes, etc.
31:45Mais l'âge de la retraite, ça permettrait
31:47d'augmenter l'âge de la retraite, 30 milliards
31:49d'économies par an. Est-ce que nous pouvons faire l'impasse là-dessus ?
31:51D'autant que ça n'est pas qu'une question d'économie, c'est tout
31:53le dynamisme de la société française et de l'économie
31:55française qui est en jeu. Parce qu'en réalité,
31:57quand vous faites peser sur les actifs
31:59un poids très lourd qui est de financer
32:01cet énorme système des retraites,
32:03eh bien, de facto, ça veut dire que les gens
32:05ont moins d'incitation à travailler,
32:07il y a beaucoup d'argent qui ne part pas pour eux,
32:09mais pour les retraités d'aujourd'hui,
32:11pas pour les retraités de demain, pas pour ceux
32:13qui le seront eux-mêmes demain. D'ailleurs, juste
32:15en passant comme ça, nous vivons dans un enfer
32:17néolibéral, mais je constate
32:19quand même, on le voit dans la cour des comptes,
32:21que par exemple, dans des régimes spéciaux comme la SNCF,
32:23il y a plus d'argent public consacré aux retraites
32:25qu'à l'investissement aujourd'hui.
32:27Il y a une surprime de 800 000 euros
32:29par tête de pipe pour payer ces retraites-là,
32:31ça veut dire que nous n'investissons pas dans le reste.
32:33Donc, une solution assez simple, au-delà de l'âge,
32:35ça serait finalement une désindexation,
32:37mais uniquement sur ceux des retraités
32:39qui sont au-dessus du revenu immédiat.
32:41C'est une proposition qui a été travaillée notamment
32:43par Français, qui est professeur d'économie
32:45aux États-Unis, à l'université de Penn,
32:47et c'est une solution qui permettrait
32:49d'économiser, en se projettant là encore
32:51à 5 ans, 25 milliards d'euros par an.
32:53Pouvons-nous faire l'économie à minima
32:55de cette question politique-là ?
32:57Merci beaucoup. En tout cas,
32:59votre regard, Jean-Sébastien,
33:01clair, net, direct,
33:03même si je ne suis pas d'accord.
33:05Avec les chiffres, vous n'êtes pas d'accord ?
33:07Non, je suis d'accord avec les chiffres,
33:09mais c'est vrai que ça fait mal.
33:11J'en suis parfaitement conscient. En revanche, c'est un débat.
33:13La démocratie, c'est aussi de savoir regarder
33:15la vérité en face, parce que sinon,
33:17comme je le disais tout à l'heure,
33:19les baisses d'impôts d'aujourd'hui sont les dépenses de demain,
33:21ou les hausses de demain.
33:23Marc Menand, un couvre-feu est décrété
33:25en Martinique ce soir, à partir de
33:2721 heures au lendemain de violences urbaines
33:29et affrontements qui ont eu lieu avec
33:31les forces de l'ordre. 12 gendarmes
33:33ont été blessés, un individu
33:35a été tué par balle.
33:37Tout a commencé avec des cris.
33:39Fin août, ici, dans cette émission,
33:41j'avais parlé d'une femme
33:43qui criait en Guadeloupe à propos
33:45de la vie chère. En Martinique, c'est exactement
33:47la même chose. Après les cris d'alerte,
33:49des manifestations, et maintenant,
33:51des violences urbaines, et tout est en train
33:53de dégénérer. Mais attention !
33:55Chut ! Personne n'en parle.
33:57Il n'y a pas de ministre de l'Outre-mer,
33:59de gouvernement. On détourne le regard.
34:01Et quel est le vôtre sur la question ?
34:03Alors déjà,
34:05restons ensemble parce que là aussi,
34:07il y a les politiques qui apparemment
34:09ne font pas attention. Et puis nous,
34:11on rêve d'aller à la Martinique,
34:13d'aller en Guadeloupe,
34:15faire une petite escale
34:17de vacances au soleil, dans des conditions
34:19extraordinaires, etc. Et puis si on
34:21parle de leurs problèmes, à ce
34:23moment-là, on a tendance
34:25à se détourner. Et pour autant,
34:27ce sont des territoires français
34:29depuis des siècles.
34:311635, la Guadeloupe,
34:33avec un pirate corsaire
34:35qui s'appelait
34:37Pierre Balin d'Estambuc,
34:39et qui a débarqué
34:41là-bas au nom de Louis XIII
34:43et sous l'impulsion de Richelieu.
34:45Ça, c'est la petite histoire. Mais ce qui est
34:47extraordinaire, c'est que ces restés
34:49français, juste
34:51sur une petite partie,
34:53on a subi
34:55la férule des Anglais de 1794
34:57à 1802.
34:59Mais sinon, ça a été l'enrichissement
35:01de la France aussi. C'était là-bas
35:03le sucre, le tabac, c'était
35:05véritablement la manne qui permettait
35:07au Royaume de pouvoir
35:09être dans une sorte
35:11non pas d'opulence,
35:13mais néanmoins, de connaître la richesse.
35:15Alors, pourquoi aujourd'hui
35:17se détourner de ce lieu ?
35:19On a les chiffres, je ne vais pas vous abrutir
35:21avec les chiffres, mais néanmoins, c'est palpitant
35:23en soi. Déjà, combien de
35:25personnes vivent là-bas ? Il y en a
35:27340 000, en gros.
35:29Dans ces 340 000,
35:3127%
35:33sont
35:35en dessous du seuil
35:37de pauvreté.
35:3932% des jeunes
35:41sont en dessous du seuil
35:43de pauvreté. Et alors,
35:45le panier de la ménagère,
35:47imaginez quand vous
35:49allez faire vos petites courses
35:51sur le marché, les petits artisans
35:53ou dans un hypermarché,
35:55eh bien, là-bas, imaginons
35:57que vous payez ici
35:59100€, vous payerez 40%
36:01d'euros
36:03en plus, là-bas,
36:05par rapport au même panier.
36:07Mais alors, en revanche, vous n'aurez pas
36:09tout à fait la même qualité. Ah,
36:11ça non, mon gars ! Si vous prenez
36:13des produits transformés,
36:15ils sont nombreux, eh bien,
36:17il y aura toujours beaucoup plus de sucre.
36:19Et alors, ne parlons pas
36:21des sodas et autres boissons,
36:23et sans parler de l'eau, qui coûte
36:25beaucoup plus cher. Pourquoi l'eau coûte
36:27beaucoup plus cher ? Parce que, malheureusement,
36:29il y a une énorme perte dans
36:31les canalisations, et on est
36:33en manque d'eau, que ce soit
36:35à la Martinique ou en Guadeloupe.
36:37Là, d'où vous nous venez,
36:39ma chère Christine ? Et c'est pas
36:41d'où vous nous venez,
36:43vous êtes la France depuis
36:453, 4 siècles !
36:47Mais avant les Alsaciens,
36:49bien évidemment !
36:51Presque en même temps que les Bretons !
36:53Donc,
36:55il faut savoir que,
36:57charnellement, en plus, ce sont
36:59des populations qui nous
37:01ont valu de grands
37:03personnalités, comme Aimé Césaire,
37:05des gens comme vous ! Si on faisait
37:07la liste, on serait émerveillé !
37:09Saint-Jean-de-Perse !
37:11C'est-à-dire qu'il y a une créativité.
37:13Et ce que je trouve formidable,
37:15c'est un peu comme dans certains pays africains,
37:17le goût de la langue.
37:19Ah, chez eux, là-bas, oui, il y a le créole !
37:21Mais le créole, c'est un peu comme il y avait l'argot
37:23chez nous ! C'est la
37:25petite sucrerie qu'on se
37:27fait dans la famille ! Mais sinon,
37:29on aime porter le verbe !
37:31C'est extraordinaire ! Or,
37:33aujourd'hui, eh bien, on laisse ces
37:35gens dans le désespoir,
37:37je vous ai dit, on va parvenir
37:39sur le panier, mais néanmoins,
37:41il n'y a plus la moindre
37:43étincelle quand on se lève
37:45le matin. Et depuis que ça a éclaté,
37:47là, que s'est-il passé ? Ben, vous avez
37:49le préfet qui essaie de se débattre
37:51comme il peut ! Il y a un mouvement
37:53qui s'est créé, c'est le Rassemblement
37:55pour la Protection des Peuples et des Ressources
37:57afro-carabéen.
37:59Donc, ce que je vous disais, à savoir
38:01des populations qui se sentent
38:03viscéralement français,
38:05aujourd'hui, attisées
38:07par l'Arzherbajan, la Chine,
38:09la Russie, etc., eh bien,
38:11vous avez, en profitant de cette
38:13misère, ces gens-là
38:15qui essaient de raviver
38:17une idée de séparatisme.
38:19C'est dramatique !
38:21C'est-à-dire qu'on ne voit pas
38:23dans quoi on est en train de s'inscrire.
38:25Et que peut faire le préfet ?
38:27Puisque, vous l'avez dit,
38:29le ministre
38:31qui a été nommé il y a peu de temps,
38:33il s'appelle François-Noël Buffet.
38:35François-Noël Buffet, pour le moment,
38:37dans le dossier, il a choisi la Nouvelle-Calédonie.
38:39Mais là-bas, Martinique-Gouadeloute,
38:41qu'il se débrouille
38:43les architectures
38:45en matière de tourisme.
38:47Le tourisme a été florissant
38:49des années. Chirac avait fait en sorte
38:51qu'il y ait un élan.
38:53Eh bien, quand vous allez aujourd'hui,
38:55les hôtels commencent à se décrépire.
38:57Il n'y a plus la possibilité
38:59d'accueil. Donc, ce qui
39:01était une ressource, une véritable
39:03vivacité, elle n'existe plus.
39:05Et puis après, oui, il y a les querelles
39:07qui sont aussi
39:09historiques. Les grandes familles,
39:11on les appelle les béquets. Alors,
39:13les béquets, ils possèdent les réseaux
39:15de distribution. Ils possèdent
39:17aussi les compagnies
39:19de fret. Et forcément,
39:21profitant
39:23d'un monopole,
39:25ils ont tendance à
39:27profiter sans doute
39:29d'un bénéfice
39:31dans leurs affaires qui est un peu
39:33trop élevé. Mais il faudrait leur imposer
39:35de baisser. Et pour ce faire,
39:37le
39:39ministre, il lui faudrait
39:41être un véritable poids et qu'il aille sur place,
39:43que ce soit un ministre d'État, un
39:45ministre qui puisse traiter, qui puisse
39:47imposer. On a aussi une loi qui remonte
39:49à Colbert. Ça s'appelle
39:51l'octroi de mer. Et c'est
39:53grâce à cela que les communes ont
39:55un budget de fonctionnement.
39:57Et ce budget de fonctionnement,
39:59il se fait au dépens
40:01de tous les trafics d'import et d'export.
40:03Donc ça pénalise
40:05l'économie sur place. Et
40:07aujourd'hui, on veut supprimer cet octroi.
40:09Mais les communes,
40:11elles ne bénéficient d'aucune subvention
40:13contrairement aux communes en France.
40:15Donc vous voyez, on trouve
40:17les mêmes impasses que chez nous.
40:19Mais là, on a la sensation
40:21qu'on attend un peu comme
40:23Talleyrand. Vous savez, Talleyrand, il disait
40:25mettez un dossier qui est insoluble, vous le posez
40:27sur la table, il finira
40:29bien par se résoudre tout seul.
40:31Eh bien, on en est là. Alors forcément,
40:33comme en plus, il y a ceux qui attisent
40:35les feux, on a des jeunes qui sont
40:37au désespoir et qui deviennent
40:39oui, plus ou moins des voyous la nuit alors
40:41qu'il y a une révolte que j'estime
40:43et que tout le monde ne peut qu'estimer
40:45légitime, que personne
40:47cherche à comprendre.
40:49Et face à cela, eh bien les forces
40:51de l'ordre, forcément, elles sont appelées
40:53à la répression. La répression,
40:55c'est l'enchaînement de la violence
40:57et des deux côtés, on pleure
40:59et malheureusement, on n'a pas fini
41:01de gémir puisque les solutions
41:03ont, comme Talleyrand, on attend qu'elles
41:05se trouvent toutes seules.
41:07C'est intéressant effectivement de noter qu'à Cavaillon,
41:09lorsque le commissariat est
41:11incendié, le préfet est sur place,
41:13le procureur, le maire, et là,
41:15pour l'instant, il y a une partie
41:17de la gendarmerie incendie et pour autant,
41:19personne n'en parle. Merci pour
41:21votre regard. Il y aura beaucoup à dire.
41:23Vous entiez crise financière, crise
41:25sanitaire, crise identitaire.
41:27Les maladies qui ont été
41:29liées à tout cela, parce qu'il y avait
41:31trop de pesticides. Enfin, c'est terrifiant.
41:33Et comme vous l'avez dit, trop de sucre,
41:35plus de diabète, plus d'hypertension, plus de
41:37cancer, plus de... etc.
41:39Aujourd'hui, Philippine, on le disait tout à l'heure,
41:41a eu 20 ans, mais il y a aussi un antillais
41:43qui fête son anniversaire qui a
41:4540 ans. Il est en fauteuil
41:47roulant, il est hétraplégique,
41:49il a été visé dans le dos
41:51par balle, par Mohamed
41:53Mehra. Il est le seul à rescapé des
41:55attentats. Je parle régulièrement de lui parce qu'il
41:57ne faut pas qu'il tombe dans l'oubli.
41:59Loïc Libère est militaire, guadeloupéen.
42:01Il s'était engagé par amour pour la France.
42:03Il est hétraplégique, il a 40 ans.
42:05Plus personne ne parle de lui. Joyeux
42:07anniversaire.
42:09Charlotte Dornelas
42:11à Orléans. Le maire Serge
42:13Gouard vient d'annoncer le
42:15rétablissement de l'éclairage de nuit.
42:17En raison de la crainte
42:19exprimée par les habitants,
42:21notamment,
42:23depuis que l'Etat a envoyé des migrants
42:25et des SDF dans la ville.
42:27Est-ce que le lien, première
42:29question, est établi clairement ?
42:31Et ensuite, on ira plus loin.
42:33Il est établi par le maire lui-même, vous l'avez
42:35dit, qui a expliqué pourquoi
42:37il rétablissait l'éclairage
42:39dans les rues. Sur le terrain de la sécurité,
42:41ce qu'il faut commencer à dire, c'est que Serge Gouard,
42:43qui est le maire d'Orléans depuis de nombreuses années,
42:45c'est 2001, sa première
42:47élection, c'est un maire qui a montré
42:49un certain volontarisme sur le terrain
42:51de la sécurité en particulier.
42:53Ce qui lui avait valu, à l'époque,
42:55beaucoup de critiques et même
42:57quelques procès. C'est lui qui, à l'époque, avait mis
42:59en place des couvre-feux pour les très jeunes mineurs
43:01dans certains quartiers. Il avait
43:03notamment eu recours
43:05à une police municipale extrêmement présente
43:07et il avait fait baisser le nombre d'actes
43:09de délinquance, notamment d'atteinte
43:11aux personnes. C'est un sujet sur lequel il a beaucoup
43:13travaillé et sur lequel
43:15il s'est beaucoup penché. Je le dis à dessein
43:17parce qu'aujourd'hui, quand certains habitants
43:19craignent sur le terrain de la sécurité,
43:21c'est vécu comme un énorme échec
43:23dans cette ville où le terrain de la sécurité
43:25a été extrêmement investi.
43:27Il avait également, il y a quelques mois,
43:29on en avait parlé ici, protesté contre
43:31l'envoi de plusieurs bus
43:33remplis de sans-abris
43:35et essentiellement sur le terrain de
43:37migrants et qui ont fini
43:39par être au nombre de 600
43:41dans la ville d'Orléans à l'approche des Jeux Olympiques.
43:43Lui avait accusé l'État de répartir
43:45ces personnes-là à l'approche des Jeux Olympiques
43:47et il avait expliqué que
43:49non seulement il n'était pas au courant
43:51qu'il le découvrait en appelant
43:53les services de l'État, un peu
43:55au fil des
43:57appels qu'il passait, et deuxièmement
43:59qu'il n'avait absolument pas les moyens de loger
44:01ces personnes, avant même
44:03d'envisager quoi que ce soit comme avenir, même de les
44:05loger dans sa ville, c'était impossible.
44:07Et en parallèle
44:09de tout ça, en 2022,
44:11on en avait aussi parlé évidemment,
44:13le pays avait été marqué par
44:15un, la hausse du coût de l'électricité
44:17et la peur de la pénurie d'électricité,
44:19souvenez-vous à l'époque, et Orléans
44:21comme d'autres villes, avait décidé
44:23de couper l'éclairage public dans certains
44:25quartiers, entre minuit et 5h
44:27du matin, provoquant
44:29des économies
44:31conséquentes. Alors c'est vrai
44:33que l'absence d'électricité
44:35dans une rue génère un fort
44:37sentiment d'insécurité, et là j'utilise
44:39le mot sentiment d'insécurité à dessein,
44:41il est vrai qu'une personne normale en général
44:43est plus à l'aise dans la lumière que dans les ténèbres,
44:45pour pas faire de parallèles
44:47abusifs, donc évidemment
44:49que dans la rue vous marchez
44:51dans le noir complet, comme au
44:53fin fond d'une forêt,
44:55vous avez peur beaucoup plus facilement.
44:57Mais,
44:59l'obscurité totale dans une
45:01ville génère également
45:03un fort sentiment d'impunité,
45:05l'un ne va pas sans l'autre, et exactement
45:07d'ailleurs pour les mêmes raisons,
45:09vous n'êtes pas vu, et donc vous pouvez
45:11agir. Et donc c'est devant ce
45:13double constat que la mairie a
45:15décidé, et le maire le dit comme ça, d'écouter
45:17les habitants et leurs craintes, et donc
45:19de rétablir l'électricité. Et c'est là
45:21que le maire précise, il le
45:23disait,
45:25depuis qu'ils avaient stoppé
45:27la lumière, il disait qu'il n'y avait pas eu
45:29d'augmentation d'insécurité constatée
45:31dans la ville, et que les choses
45:33ont changé depuis un an.
45:35Et là j'en viens très directement à votre question, je le cite,
45:37on va retrouver une bonne partie
45:39de ces gens, donc les personnes qui sont
45:41arrivées à l'approche des Jeux Olympiques, dans la
45:43ville, parce qu'il n'y a pas de logement ni
45:45d'accueil. Résultat des courses, j'ai des gens
45:47qui ont peur parce qu'il y a des risques
45:49et des bagarres, et il ajoute
45:51on rallume parce que des femmes ont la trouille,
45:53on est débordé par ces flux venant de Paris,
45:55et c'est une réalité.
45:57Notons qu'à l'époque la préfecture avait
45:59démenti, non pas
46:01l'envoi de migrants, mais l'envoi de migrants pour
46:03les Jeux Olympiques, vous savez ils n'aimaient pas trop qu'on dise
46:05qu'ils étaient en train de répartir les gens
46:07en raison des Jeux Olympiques, ils avaient expliqué
46:09que c'était au nom de la solidarité nationale
46:11et que c'était temporaire.
46:13Encore un temporaire qui dure,
46:15nous dirait Mathieu, et que devient
46:17évidemment cette solidarité quand il n'y a
46:19ni la volonté d'accueil, puisque
46:21la population n'a même pas été
46:23concertée, ni même ses représentants par le
46:25biais du maire, ni les capacités,
46:27ni le réalisme nécessaire à
46:29n'importe quelle politique migratoire
46:31si l'on veut qu'elle se passe bien. Comme
46:33rien de tout ça n'a été pensé,
46:35les conséquences sont encore une fois
46:37partiellement dramatiques.
46:39Dans le même temps, deuxième question, Charlotte Dornelas,
46:41dans l'actualité, une mission
46:43du Sénat appelle
46:45cette fois-ci à régulariser
46:47je cite les
46:49migrantes clandestines
46:51afin qu'elles puissent bénéficier
46:53d'un logement social.
46:55Est-ce que ce n'est pas une autre manière,
46:57une autre façon de protéger les femmes ?
46:59C'est exactement comme ça que c'est présenté
47:01en effet, parce que vous savez, toute distinction
47:03dans les personnes et la manière
47:05dont elles sont considérées,
47:07non pas dans leur dignité propre,
47:09non pas en tant que personnes, mais en tant que
47:11citoyens ou non
47:13des responsables politiques
47:15qui ont la charge des citoyens français
47:17avant le reste du monde,
47:19c'est en effet présenté exactement comme ça.
47:21Alors on ne parle pas des premières femmes,
47:23vous noterez, on ne parle pas de certaines femmes,
47:25mais on fait cette
47:27revendication
47:29de régularisation au nom
47:31du droit des femmes, donc c'est un peu
47:33quand ça nous arrange là aussi, c'est en effet
47:35la délégation du droit des femmes du Sénat
47:37qui a fait plusieurs
47:39recommandations au gouvernement
47:41dont celle-ci. Et il faut comprendre
47:43la réflexion qui mène à cette
47:45revendication. Alors c'est Laurence Rossignol,
47:47un sénatrice qui fait partie de cette délégation
47:49qui l'a expliqué très clairement, c'était très simple
47:51et très accessible. Il y a des femmes
47:53aujourd'hui en situation irrégulière qui se trouvent
47:55être en logement d'urgence.
47:57Comme elles ne sont pas régularisées,
47:59elles n'ont pas accès aux logements sociaux.
48:01Même pas aux logements
48:03tout court, aux logements sociaux.
48:05Or, nous dit-elle, elles sont là
48:07et elles ne partiront jamais.
48:09C'est sûr que c'est un
48:11a priori qui change un petit peu la vision des choses.
48:13Donc elles sont là, elles ne partiront jamais.
48:15Comme elles sont en situation irrégulière,
48:17elles n'ont pas accès aux logements
48:19sociaux, et donc
48:21il faut se saisir de la circulaire valse,
48:23nous dit-elle, qui permet, qui demande
48:25au préfet dans le cadre de cette
48:27circulaire, d'examiner au cas par cas
48:29pour éventuellement faire des régularisations
48:31sur le terrain, soit du travail,
48:33soit de la vie privée et familiale.
48:35Donc c'est là qu'on rejoint la question des femmes
48:37en logement d'urgence. La vie privée et familiale
48:39de ces femmes devrait pousser
48:41à la régularisation. Mais la logique
48:43est systématiquement la même si on regarde
48:45la manière dont on conçoit
48:47de manière globale
48:49la politique d'immigration.
48:51On en parle souvent ici dans la manière dont c'est géré.
48:53Un, il est interdit de refouler
48:55à l'entrée. Quand c'est à pied
48:57par exemple à la frontière entre l'Italie et la France,
48:59c'est la directive retour
49:01dont parle beaucoup M. Retailleau en ce moment,
49:03la directive retour qui interdit
49:05de refouler une personne puisque vous avez
49:07l'obligation de lui laisser 30 jours
49:09pour qu'elle parte par ses propres moyens.
49:11Devinez que, évidemment, si elle vient d'arriver de manière
49:13irrégulière, elle ne va pas profiter de ces 30 jours
49:15pour repartir, a priori. Ensuite,
49:17il est interdit de pratiquer
49:19le refoulement aux frontières extérieures
49:21de l'Europe. C'est tout le débat sur les push-back,
49:23les refoulements qui ont été faits. Vous n'avez pas
49:25le droit même dans un cadre sécurisé
49:27de renvoyer les pays,
49:29les bateaux, pardon, vers
49:31les pays d'origine sans avoir examiné
49:33au cas par cas les
49:35demandes d'asile des personnes qui sont dessus.
49:37Ensuite, il y a un débat, mais il
49:39était jusqu'à maintenant extrêmement
49:41mal considéré par la Commission européenne,
49:43l'Italie est un peu en train de changer cette idée-là,
49:45et le Danemark, de faire examiner
49:47les demandes d'asile dans un pays
49:49tiers en disant on n'arrive pas à expulser
49:51donc on va au moins examiner, comme 70%
49:53des demandes d'asile sont refusées,
49:55au moins ils ne seront pas rentrés, on n'aura pas
49:57besoin de les expulser. Ça aussi, c'était
49:59très compliqué. Et le taux de reconduite
50:01est extrêmement faible, on connaît ça
50:03désormais par cœur.
50:05Donc en fait, on n'est pas devant un fait accompli
50:07de ces personnes qui sont là en situation irrégulière
50:09et qu'il faudrait donc régulariser, on est
50:11devant une situation volontairement
50:13subie par les règles
50:15que nous avons accumulées nous-mêmes
50:17dans la manière dont nous accueillons
50:19c'est pas le bon mot mais
50:21dont nous laissons entrer ces personnes
50:23et dans la manière dont nous nous empêchons nous-mêmes
50:25de les reconduire quand elles ne sont pas
50:27éligibles aux droits d'asile.
50:29Parce que les logements d'urgence
50:31comme les logements sociaux
50:33sont débordés
50:35par une situation qui finit par se retourner
50:37contre les personnes
50:39pour lesquelles ces logements
50:41ont été premièrement imaginés.
50:43Quand je dis ça, je ne dis pas qu'il y a des personnes
50:45qui sont plus méritantes par principe que
50:47d'autres à travers le monde ou qui sont plus
50:49dignes d'être logées que d'autres, je dis
50:51simplement qu'il y a en France
50:53des logements d'urgence et des logements sociaux
50:55qui ont été pensés pour la population française
50:57dont les responsables politiques
50:59ont premièrement la charge.
51:01S'ajoutent à cette population française
51:03parfois des étrangers que la France accueille
51:05et s'ajoutent de manière
51:07extrêmement conséquente désormais
51:09des personnes que la France n'a pas invitées
51:11à qui elle a demandé de repartir
51:13et qu'elle continue à loger au détriment
51:15donc d'autres personnes.
51:17Or ça ne se fait qu'au nom de la moralité
51:19et non pas de l'efficacité politique
51:21mais il se trouve que le métier des hommes politiques
51:23n'est pas de faire des sermons
51:25aussi beaux soient-ils, c'est vraiment
51:27de servir une population
51:29avec réalisme. Je reprends notre exemple
51:31d'Orléans de tout à l'heure
51:33il y a entre 800 et 1000 places
51:35d'hébergement d'urgence.
51:37Avant que ces 600 personnes soient envoyées
51:39le dispositif était déjà saturé.
51:41Donc quelle est l'idée ?
51:43On dit vous allez les loger
51:45donc l'Etat loge à ses frais
51:47évidemment ces personnes à l'hôtel
51:49mais à l'hôtel vous avez une population qui disparaît
51:51complètement et dont vous ne pouvez pas
51:53vous occuper et la Cour des comptes
51:55nous révélait il y a peu par ailleurs
51:57que la moitié des places d'hébergement d'urgence
51:59qui ont doublé depuis
52:012017 étaient occupées
52:03par des personnes qui sont arrivées
52:05en France de manière irrégulière.
52:07Alors on peut continuer tout ce qu'on veut
52:09et expliquer que le seul moyen c'est de régulariser
52:11mais on n'y arrivera pas.
52:13Ce n'est pas une question de
52:15est-ce que c'est gentil, est-ce que c'est méchant
52:17c'est que c'est injuste pour des personnes
52:19qui ont réellement besoin
52:21de l'engagement des responsables politiques
52:23de leurs responsables politiques.
52:25Justement Bruno Rotailleux
52:27a annoncé mettre un terme
52:29à la circulaire valse
52:31sur la régularisation des pans papiers
52:33qu'est-ce que ça aurait
52:35pourrait avoir comme conséquence exactement ?
52:37Il dit qu'il y a deux circulaires qu'il va envoyer
52:39dans la semaine qui arrive dont une qui vise à
52:41remplacer la circulaire valse.
52:43Cette circulaire, je vous le disais, elle permet
52:45initialement de régulariser
52:47à titre exceptionnel mais au cas par
52:49cas, donc l'exception s'ajoute à l'exception
52:51quand c'est au cas par cas, des personnes pour
52:53des motifs de vie privée ou
52:55de travail, de situation de travail.
52:57Certains aujourd'hui reprochent à Bruno Rotailleux
52:59en changeant cette circulaire de vouloir contourner
53:01l'Assemblée. Je leur précise que la circulaire
53:03valse a aussi contourné l'Assemblée à ce niveau-là
53:05puisqu'évidemment tout se joue sur une circulaire.
53:07C'est une circulaire, c'est une définition même.
53:09Mais oui, et au-delà de ça, la question
53:11aujourd'hui, Bruno Rotailleux dit, il veut
53:13vérifier la réalité du travail
53:15et de l'intégration de ces personnes.
53:17Mais là encore une fois, la logique reste la même.
53:19Bruno Rotailleux a une vision plus
53:21restrictive de cette circulaire
53:23mais vous en arrivez finalement à des personnes
53:25où on vous dit, les critères sont eux-mêmes
53:27contradictoires, on vous dit vous êtes arrivé de manière irrégulière
53:29pour envisager une demande
53:31de régularisation, il faut nous prouver
53:33par exemple que vous avez 5 ans de présence sur le
53:35territoire. Et c'est là où
53:37nous en avions déjà parlé,
53:39certaines personnes se servent de
53:41l'accumulation de leurs obligations de quitter le
53:43territoire français pour prouver qu'elles sont
53:45sur le territoire. Donc il y a des personnes
53:47qui finissent par être régularisées
53:49par les décisions administratives qui leur demandaient
53:51de quitter le pays. Donc vous voyez qu'il n'y a aucune
53:53cohérence dans la manière de penser
53:55cette politique d'immigration et cela
53:57dépasse de loin la considération
53:59qui peut rester absolument intacte
54:01pour les personnes elles-mêmes. On parle
54:03là d'une politique d'immigration et donc
54:05d'une responsabilité évidemment politique.
54:07Merci
54:09infiniment pour votre regard.
54:11Ravi de vous avoir
54:13avec nous ce soir.
54:15Dernière question avec vous Mathieu Bocoté,
54:17c'est une proposition je disais qui vient du député
54:19RN Stéphane Rambaud. Alors lui
54:21il entend déposer une proposition de loi
54:23visant à refuser
54:25aux étrangers en situation irrégulière
54:27le bénéfice
54:29des tarifs sociaux dans les transports en commun.
54:31À certains, ils voient une mesure juste.
54:33Je devine que c'est votre cas.
54:35Injuste. Tout dépend.
54:37Le point de départ
54:39est tout simple. Nous sommes
54:41devant des gens qui sont ici en situation
54:43irrégulière. Donc
54:45c'est fascinant d'avoir expliqué que 2 plus 2
54:47égale 4. On est condamné. C'est le propre d'un monde
54:49à l'envers. Il faut sans cesse rappeler que 2 plus 2
54:51égale 4. Donc ici de manière
54:53irrégulière. Ici sans être
54:55désiré. Ici en s'étant
54:57imposé. Ici en ayant forcé la
54:59porte. Ici en ayant fait ce qu'il fallait pour
55:01s'imposer aux Français qui ne leur avaient pas dit
55:03vous êtes les bienvenus. Or
55:05ils ont droit. Pour l'instant ils ont
55:07accès aux fameux tarifs
55:09sociaux. Ce qui contribue
55:11dans les faits très concrètement à profiter
55:13d'une forme de transfert
55:15social, de transfert financier
55:17des Français qui facilitent
55:19la vie de ceux qui se sont installés
55:21chez eux sans en avoir
55:23la permission. Théoriquement
55:25ça devrait se terminer là.
55:27Tout le monde devrait être d'accord et on devrait
55:29passer à autre chose. Mais on ne vit pas en théorie,
55:31nous le savons très bien. Alors
55:33qu'est-ce qu'on voit? Ce que nous dit ce député
55:35il nous dit c'est illégitime en tant que tel. C'est un
55:37transfert de ressources illégitime
55:39et aussi c'est une prime
55:41au travail dissimulé. C'est une prime au travail
55:43des clandestins. Parce qu'effectivement
55:45on nous dit souvent si vous compliquez
55:47l'accès aux tarifs sociaux pour les clandestins
55:49pour les irréguliers, alors
55:51ils vont avoir plus de difficultés à se rendre au travail.
55:53En effet
55:55exactement c'est l'idée.
55:57Il ne faut pas faciliter
55:59la normalisation du statut des
56:01clandestins. Il faut compliquer
56:03l'accès au travail tout comme il faut compliquer l'accès
56:05aux tarifs sociaux avantageux avec l'idée
56:07qu'il ne faut pas s'installer ici
56:09clandestinement. C'est quand même
56:11passionnant.
56:13Comment expliquer soit dit en passant
56:15qu'ils aient accès à des clandestins, des irréguliers
56:17un tarif social spécial?
56:19Eh bien le syndicat des transports
56:21d'Ile-de-France avait cherché à limiter
56:23l'accès aux seuls étrangers en situation
56:25régulière. Mais le tribunal
56:27administratif de Paris avait
56:29cassé la décision. Encore une fois
56:31on note que les agences de
56:33l'État en quelque sorte au sens large
56:35neutralisent la politique
56:37menée par l'État d'une autre
56:39manière. Donc on a une limitation
56:41au nom du droit, au nom du fameux État de droit
56:43d'en effet c'est une prime,
56:45c'est une normalisation, c'est une légitimation
56:47de l'illégalité.
56:49Je note Marine Le Pen dans ce débat-là
56:51a proposé de rétablir le délit
56:53de séjour irrégulier. Ce qui devrait être
56:55de simple bon sens, soit dit en passant que ce soit
56:57Marine Le Pen qui le propose ou un autre, mais apparemment
56:59si on dit que ça vient du RN ça devient plus grave.
57:01On pourrait en parler longtemps
57:03mais le point central est le suivant
57:05c'est-à-dire ce qu'on a vu depuis une dizaine
57:07d'années, c'est une légitimation
57:09de la présence irrégulière et clandestine
57:11en France et plus encore
57:13le financement de cette
57:15présence. On pourrait se demander
57:17à la suite de ce député Stéphane Rambeau
57:19ne serait-il pas plus adéquat de faire
57:21sauter les autres facilités semblables
57:23dont disposent les clandestins,
57:25les irréguliers, les illégaux.
57:27Vous êtes en train de nous dire
57:29que vous voulez rendre la France
57:31inhospitalière, moins attractive
57:33donc pour les irréguliers
57:35et les clandestins. Exactement.
57:37Les néerlandais le disaient
57:39rapidement récemment, les danoises
57:41l'ont dit aussi, il faut faire en sorte que
57:43ce ne soit plus avantageux. Pas un tapis rouge.
57:45Voilà madame Stéphane,
57:47ici il y a des règles pour venir. Vous respectez
57:49les règles, vous êtes les bienvenus, je devine,
57:51comme partout ailleurs. Vous ne les respectez pas,
57:53on va tout faire pour que ce soit compliqué.
57:55Donc, on devrait-il être possible dans tout cela
57:57de se faire soigner gratuitement,
57:59comme on le voit de plus en plus. Est-ce que
58:01probablement pas, si on décidait de rompre
58:03avec la logique de la prime à la clandestinité.
58:05Avoir droit aux différentes aides sociales
58:07ou aux facilités de logement, bien sûr
58:09que non. Avoir droit à des facilités
58:11de transport, bien sûr que non.
58:13Est-ce que le simple fait d'être ici sans en avoir
58:15le droit devrait être un délit? Bien sûr que oui.
58:17Et si on est dans cette logique, on devrait
58:19ensuite repartir pour ensuite
58:21chercher à revenir régulièrement si on le souhaitait.
58:23Et il y aurait ici une double vertu.
58:25Ça pousserait à faire
58:27repartir ceux qui sont,
58:29qui doivent repartir parce que tel est
58:31leur statut et le fait qu'ils soient irréguliers.
58:33Ça s'arrête là. Et ça décourage
58:35les autres d'entrer et
58:37qui ne verraient plus la France justement, comme c'est
58:39tel dorado social financé
58:41par les Français qui financent à même leurs impôts,
58:43leurs taxes, leurs submersions
58:45migratoires. Ce que je viens de dire ici,
58:47pour moi, je devine que la gauche
58:49nous dira que c'est très, très, très
58:51radical. Je répondrai
58:53quant à moi qu'il s'agit probablement du minimum
58:55vital.
58:57Merci pour votre regard.
58:59On le disait tout à l'heure avec vous,
59:01Jean-Sébastien, le ministre,
59:03le Premier ministre Michel Barnier
59:05donne des informations en ce moment même sur
59:07la réforme,
59:09les hausses d'impôts.
59:11Notamment une contribution
59:13pour le budget 2025, une contribution
59:15temporaire exceptionnelle instaurée
59:17pour les ménages les plus aisés. Le gouvernement
59:19prévoit de diminuer de 1,2
59:21milliards d'euros
59:23les aides à l'apprentissage, mises en place
59:25pour soutenir l'emploi des jeunes.
59:27Budget de la sécurité sociale,
59:29une réforme des allégements de
59:31cotisations patronales qui rapporterait
59:334 milliards. En tout cas, beaucoup d'informations
59:35assises. Cela nous donnera
59:37un peu de biscuits
59:39à creuser pour la prochaine émission.
59:41Excellente suite de programme. Merci à tous.
59:43Merci d'être venus. Merci ma belle Charlotte.