Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00 19h c'est l'heure, ravi de vous retrouver ce soir. Mathieu Boquecôté de retour, youpi !
00:05 Dimitri est là, yaouh ! Charlotte n'est pas là mais Gabriel Cluzel est là, youpi !
00:12 Marc Menon est là, et la Minute Info avec la belle Isabelle Piboulot.
00:21 Bonsoir à tous, il n'y aura pas de cessez-le-feu dans la guerre contre le
00:26 Ramas, a déclaré Benyamin Netanyahou. Alors que les combats s'intensifient à
00:30 Gaza, l'armée israélienne annonce avoir libéré une soldate retenue en otage, le
00:35 colonel Hori Megidish. Elle avait été enlevée dans la base militaire de Nahal
00:39 Oz, située à la frontière sud de Gaza. Des tags antisémites constatés sur les
00:44 murs d'une crèche à Issy-les-Moulineaux, rue Jules-Edouard-Voizenbert. Depuis
00:48 l'attaque du Ramas le 7 octobre, 819 actes antisémites ont été recensés en
00:53 France, donnant lieu à plus de 400 interpellations. Par ailleurs, près de
00:58 5300 signalements ont été reçus par la plateforme Pharos. 300 ont abouti à une
01:04 judiciarisation. Et puis à Villers-Cotterêts dans l'Aisne, Emmanuel Macron a
01:08 inauguré son grand projet culturel, la Cité internationale de la langue
01:12 française. Dans son discours, le chef de l'état a
01:14 taclé l'écriture inclusive, que le Sénat soit interdire. Le sujet sera débattu
01:19 dans l'hémicycle à partir de 21h30. Le président a souligné l'importance
01:23 de préserver les fondements de la langue française et de ne pas céder aux aires
01:28 du temps. Merci beaucoup Isabelle Piboulot. Et au
01:32 sommaire ce soir, nous irons en Israël à interroger Eric Zemmour sur l'utilité de
01:39 son déplacement. Le président de Reconquête a rencontré des familles et
01:42 visité le centre de médecine médico-légale qui reçoit les corps des
01:46 victimes de la guerre. Nous lui demanderons si sa vision du
01:50 conflit a changé une fois sur place. Notamment l'AFP refuse le mot
01:56 terroriste pour qualifier le Hamas. L'AFP est à l'origine de la plus grande
01:59 partie des informations qui vous parviennent. C'est l'une des trois
02:03 agences mondiales d'information, la seule européenne. Elle déclare, je cite, "assurer
02:08 une couverture impartiale et vérifier de l'actualité, une dépendance garantie ou
02:13 encore une position de leadership dans la lutte contre la désinformation".
02:17 L'AFP avait pourtant repris les fausses informations sur l'hôpital de Gaza.
02:21 Pourquoi donc l'AFP refuse-t-elle le mot terroriste pour qualifier le Hamas ?
02:27 Est-ce de l'idéologie pour nous manipuler ? L'édito de Mathieu Bocote.
02:32 Avant d'en venir à la chasse aux juifs au Daguestan, arrêtons-nous sur cette
02:37 chasse aux juifs en France. A visage découvert sur TikTok, un homme a été
02:42 interpellé après avoir menacé un rabbin et la communauté juive de Levallois et
02:46 de Neuilly-sur-Seine sur les réseaux sociaux. On a les adresses, la suite va être
02:50 compliquée. Certains députés sont également accusés de cautionner cette
02:54 haine, comme cette photo ressortie du LF-iste de David Guiraud qui pose, vous
02:59 allez le voir plus tard, avec "Médhi m'éclate, auteur des tweets, faites entre
03:03 Hitler pour tuer les juifs, les blancs vous devez mourir". La banalisation de
03:08 l'antisémitisme encouragé par les députés de la République, le décryptage
03:12 de Dimitri Pavlenko. Alors que Tsar est aux portes de la ville de Gaza ce soir,
03:19 aux portes de Gazaville ce soir, nous nous arrêterons sur ce moment où
03:23 Napoléon Bonaparte était à Gaza. C'est le Figaro qui nous fait revivre
03:28 cette page de l'histoire oubliée. On a peine à croire que Napoléon Bonaparte
03:31 s'est rendu sur place et pourtant il y est entré à la tête d'une armée
03:35 française le 26 février 1799. Il mène une guerre très violente contre les
03:40 ottomans et découvre la complexité de la région. Quelle leçon tirée de
03:45 l'histoire ? Marmenant raconte Napoléon Bonaparte à Gaza.
03:50 Nous nous arrêterons ce soir sur cet épisode que personne n'a vu venir au
03:54 Daguestan hier soir. Une foule de militants pro-palestiniens à la recherche
04:00 de juifs qui a pris d'assaut l'aéroport de la capitale à l'arrivée d'un vol en
04:05 provenance d'Israël. Quel est le lien entre le Daguestan et la
04:09 Palestine ? Cette attaque est-elle finalement si surprenante ? Le décryptage
04:13 de Gabriel Cluzel. Et puis on se demeurera s'il en était besoin ?
04:17 Est-ce que cette dernière, derrière la chasse aux juifs, il n'y a pas une
04:21 certaine chasse à l'homme blanc ? Nous verrons ce qui s'est passé à Londres
04:25 ce week-end lors des manifestations pro-palestiniennes. Des blancs ont été
04:30 traités de "white trash" c'est à dire poubelle et des policiers ont été
04:33 attaqués au cri d'Al-Arakbar. Derrière le juif attaqué, pourquoi l'homme blanc
04:38 occidental est-il visé ? L'édito de Mathieu Beaucoupté.
04:42 Une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité avec nos mousquetaires.
04:46 C'est parti ce soir.
04:49 Ravi de vous retrouver Mathieu Beaucoupté. J'espère que vos vacances se sont bien
05:03 passées au Québec. Quelle belle manière de dire les choses au Québec.
05:09 Je vous ai entendu la semaine dernière. Ah oui j'ai dit Canada pour vous embêter un peu.
05:13 Vous avez vu les provocations d'en face ? Oui oui je vois tout. C'est bien de nous avoir suivi même à distance.
05:18 Merci d'être là Gabriel Cluzel. Tout de suite je veux quand même vous
05:23 annoncer que d'un instant à l'autre nous irons comme je l'ai dit dans le sommaire
05:26 en Israël rencontrer Éric Zemmour qui est sur place président de Renconquête.
05:30 Pourquoi est-il sur place ? Qu'est-ce qu'il a vu aujourd'hui ? Est-ce que sa
05:33 vision du conflit a changé ? On l'aura d'un instant à l'autre je vous
05:38 dirai dès qu'il sera disponible. Mathieu Beaucoupté on va s'arrêter tout de suite
05:43 sur l'AFP qui refuse explicitement d'utiliser, de qualifier le Hamas comme
05:50 terroriste. Ce n'est pas la première fois que son
05:53 travail est remis en question dans le présent conflit. Ce n'est pas la première
05:56 fois que l'AFP est critiquée plus largement et c'est sur ce rôle de l'AFP
06:01 et des agences de presse plus largement que vous avez envie de revenir pour votre
06:03 premier édito. Ah oui absolument parce que le rôle des agences de presse dans
06:08 la mise en récit appelons ça de l'actualité mondiale, vous me pardonnerez
06:11 cette formule un peu lourde, il est absolument central. Les agences de presse
06:16 produisent le récit qui est ensuite repris par les quotidiens, qui est ensuite
06:21 repris par les quotidiens régionaux, qui est ensuite repris par les télévisions,
06:25 les radios. Donc elles ont un pouvoir immense dans la mise en récit des
06:30 événements et l'AFP en particulier a un pouvoir immense dans la guerre du récit,
06:35 dans la guerre de l'image, dans la guerre du vocabulaire. Alors point de départ de
06:41 cette querelle, il y a un texte très intéressant de Judith Weintraub dans le
06:44 Figaro magazine qui revient sur la très grande pudeur, pour ne pas dire le refus,
06:49 qu'a l'AFP de qualifier le Hamas de mouvement terroriste. Et c'est quand
06:54 même pareil, elle parlait aussi des terroristes islamistes du Hamas.
06:57 Il y a une objection explicite assumée de l'AFP en ces matières. Alors un document
07:03 a été circulé, qui s'est mis à raconter par le Figaro,
07:07 "consignes éditoriales sur la couverture de la guerre entre Israël et le Hamas".
07:12 C'est assez clair, les consignes sont là, voilà quels sont les mots que vous devez
07:17 utiliser ou non. - On croyait que l'info c'est l'info. - Ah oui, on verra que le choix des
07:22 mots, ils sont conscients de l'importance du choix des mots.
07:25 Je reviendrai. Alors de quelle manière, parler du Hamas, l'AFP nous dit le
07:29 mouvement islamiste palestinien, ça va, mais il faut parler cela dit des
07:34 combattants du Hamas et pas des islamistes du Hamas. Donc imaginez, si
07:39 même le terme les islamistes du Hamas ne peut pas être utilisé, imaginez si le
07:43 mot les terroristes du Hamas peut être utilisé. Dans le même esprit,
07:48 est-ce qu'on doit parler des crimes de guerre? De quelle manière parler
07:52 de ce qui se passe là-bas? En fait, je reviens un instant sur le mot
07:55 terroristes parce que c'est important, le terme est prescrit, est proscrit,
07:58 pourquoi? Parce que l'AFP dit qu'elle veut rapporter les faits sans jugement
08:03 sur des groupes ou des individus. On comprend donc que pour l'AFP, parler du
08:09 Hamas comme de mouvement terroriste, c'est porter un jugement.
08:12 Peut-être, on constate donc qu'ils refusent de porter ce jugement lorsqu'ils
08:16 font l'exercice du jugement, lorsqu'on est devant un mouvement qui égorge des
08:21 enfants, qui est vendre des femmes enceintes, qui massacre des civils, leur
08:25 jugement les amène à dire terroristes n'est pas le terme adéquat.
08:29 De même, le mot crime de guerre, on peut l'utiliser, on peut l'utiliser à
08:33 condition de préciser que les crimes de guerre peuvent être commis par les deux
08:39 camps. Donc on voit l'idée de relativiser, il y a des crimes de guerre du Hamas
08:43 à condition de noter ceux de l'état d'Israël. Donc le plaisir de leur point
08:48 de vue de la mise en équivalence. C'est important de le mentionner.
08:50 Ça fait écho, soit disant passant, à ce dont on avait parlé ici il y a quelques
08:54 semaines, rappelez-vous, avec la CBC au Canada, où un même guide a été produit.
09:00 On était les premiers à en parler justement, sur cette dérive sémantique.
09:03 Et moi ce qui me frappe là-dedans, vous savez normalement les journalistes
09:05 c'est quand même une caste moutonnière qui répète à peu près toujours les mêmes
09:08 slogans. Pas tous. Pas tous, vous avez tout à fait raison. Généralement, mais avec des
09:11 exceptions. Or, qu'est-ce qu'on voit, c'est que là ils ont besoin en ce moment d'un rappel à
09:15 l'ordre. C'est comme si devant l'horreur absolue du Hamas, il faut que le système,
09:19 l'ordre narratif soit ramené de force en disant vous n'utiliserez pas ces mots,
09:24 vous ne sortirez pas du narratif dominant qui est justement celui de ne pas utiliser
09:28 le mot terroriste pour le Hamas. Mais là ça va plus loin. Ça va plus loin parce
09:32 que questionné par le Figaro, l'AFP s'est justifiée. De quelle manière l'AFP
09:37 s'est-elle justifiée? C'est Phil Chetwynd qui est le directeur de l'information à l'AFP et
09:43 qui a dit, parce qu'il dit les mots ont perdu leur sens. Je suis généralement
09:47 d'accord avec cette formule mais voyons ce qu'il dit avec cela.
09:50 Tous les gouvernements autoritaires du monde utilisent le mot terroriste pour
09:55 parler de leurs opposants. Par exemple, nous privilégions les faits dont nous
10:00 pouvons nous témoigner nous-mêmes. La description détaillée des attaques
10:03 atroces en Israël est claire pour le lecteur. Vous aurez remarqué qu'au
10:06 passage, l'AFP qualifie, sans le dire au passage, que Israël est un
10:11 état autoritaire qui utilise le mot terroriste pour qualifier un mouvement
10:16 qui s'y oppose. L'AFP, les faits, que les faits, que les faits, pardonnement, mon
10:20 oeil, mon oeil, que mon oeil. Et dans le même esprit, ça c'est quand même pas
10:24 mal, je cite encore, conformément à sa mission de rapporter les faits sans
10:28 porter de jugement, l'AFP ne qualifie pas des mouvements,
10:31 groupes ou individus de terroristes sans attribuer directement l'utilisation de
10:36 ce mot ou sans utiliser des guillemets. On nous dit que c'est une politique de
10:39 longue date. En deux mots, qu'est-ce que ça veut dire? L'AFP consciemment fait le
10:43 choix de ne pas parler de terrorisme parce qu'elle juge que ce n'est pas
10:47 factuel. Donc vous êtes en train de nous dire que l'AFP prend clairement parti
10:51 dans le conflit. Elle ne prend non seulement parti, mais plus encore, elle pousse la
10:55 censure encore plus loin. Alors on le sait, les exactions du 7-8 octobre en Israël,
11:03 l'armée israélienne a fourni des images pour que les gens soient
11:07 conscients de ce qui s'est passé. Elle les a fournies. Et là, elles ont été
11:12 rapportées un peu partout dans le monde quand les journalistes des différents
11:15 titres, le Figaro, imaginez d'autres journaux, ils étaient. L'AFP a consciemment
11:19 décidé de ne pas les rapporter parce qu'apparemment, c'était leur discours,
11:23 eh bien, il n'y avait pas de véritables nouvelles là-dedans. Il n'y avait pas
11:27 d'informations nouvelles. Donc pourquoi rapporter ces événements? C'est ce qu'on
11:31 appelle la censure par omission. C'est on ne va pas rapporter et on
11:34 invisibilise, on rend invisible certains faits, certaines réalités et le résultat,
11:40 évidemment, c'est entre vous et moi, quand vous refusez de nommer une réalité
11:44 qui est devant vous et que tous peuvent voir et vous décidez que ce n'est pas
11:47 important parce que ça relativise votre récit de la mise en équivalence entre
11:51 Israël et le Hamas, ça relativise l'idée que nous sommes devant un mouvement
11:55 terroriste, moi je dirais que l'AFP est au seuil de la désinformation. Enfin, je
11:59 dirais même qu'elle a franchi ce seuil allègrement. Et de ce point de vue, ça
12:03 permet justement, un petit détail là-dessus, c'est important, un peu partout
12:08 c'était rapporté, il y a eu de la contestation à l'AFP. À l'intérieur même de l'AFP,
12:11 ils se sont battus. Certains ont dit on ne peut quand même pas taire ces événements-là,
12:15 on ne peut pas simplement les rapporter en deux virgules dans une note de votre
12:18 page cachée quelque part, on est obligé d'en parler. Des journalistes de l'AFP ont
12:22 dit ça n'a aucun sens qu'on n'en parle pas. Donc je constate que dans l'école
12:26 des faits, des faits que des faits, eux-mêmes ne s'entendent pas pour savoir
12:30 ce que sont les faits en question. De l'extérieur, on dira que l'AFP, je le
12:34 redis, décide d'invisibiliser une partie importante du conflit.
12:38 Finalement, c'est le rôle de l'AFP même que vous questionnez, parce qu'on peut se
12:41 poser la question et se dire qu'avec le recul, est-ce que tout cela n'a pas été
12:45 fait aussi sur tout type de conflits, sur tout type d'actualités?
12:48 Ah, mais juste, vous avez la très très bonne question. Que faire? L'AFP, se mêle, raconte
12:53 la politique française. L'AFP raconte la vie française plus largement.
12:57 Donc, quels sont les termes utilisés par l'AFP? Ils nous l'ont dit, ils sont
13:00 conscients de l'importance des mots pour qualifier. Ils nous l'ont dit, ils ne
13:04 veulent pas militer dans leurs termes. Leurs termes sont strictement factuels,
13:08 me disent-ils. On va vous raconter la campagne présidentielle les premiers jours
13:11 et les derniers jours par l'AFP, la campagne présidentielle française.
13:16 30 novembre 2021, le polémiste d'extrême droite Éric Zemmour, candidat à la
13:21 présidentielle AFP. Donc ça, c'est les faits que les faits que les faits AFP ou
13:26 c'est pas finalement... Donc, vous hésitez, vous hésitez, en fait, vous hésitez à
13:29 qualifier le Hamas de mouvement terroriste et islamiste, mais vous
13:33 n'hésitez pas à présenter un candidat avant même qu'il ne se présente, de
13:37 polémiste d'extrême droite. Quelques mois plus tard, Marine Le Pen
13:40 candidate, elle est vaincue, on le sait. L'échec de l'extrême droite aux portes
13:46 du pouvoir, AFP Paris, et là je cite, Marine Le Pen a échoué aux portes du
13:51 pouvoir, se heurtant de nouveau au plafond de verre de l'extrême droite en
13:55 France, mais avec 42% de voix. Et en plus, elle a porté sa famille politique au plus
14:01 haut d'une élection présidentielle depuis la seconde guerre mondiale. Donc,
14:04 elle trouve le moyen de rabattre l'ARN sur la deuxième guerre mondiale, donc les
14:08 nazis, les fascistes et le pétainisme. C'est pas du traitement
14:13 orienté de l'information. À mon avis, c'est de la désinformation pure et simple.
14:17 Dernier petit point, amusant celui-là, sur l'Italie. Rappelez-vous, quand Giorgia
14:21 Meloni a été élue, les Italiens ne parlent pas pour Mélanie de l'extrême
14:24 droite ou du post-fascisme. Il n'y a qu'en France où on utilisait cette formule
14:28 sans cesse, et c'est l'AFP qui martelait, martelait, et martelait encore le terme
14:33 post-fasciste. Donc, on était dans ce scénario très étrange où la France
14:37 commentait la vie politique italienne avec un vocabulaire que les Italiens
14:40 n'utilisaient pas eux-mêmes. D'où nous venait ce petit cadeau de nos amis de
14:45 l'AFP. Alors, moi, ce que je comprends, c'est que l'AFP a un positionnement militant
14:48 lorsqu'elle parle de la politique française, elle a un positionnement militant lorsqu'on
14:52 parle du conflit en Israël. Voilà pourquoi, avec d'autres, j'aime la
14:56 surnommer l'Agence française de propagande.
14:59 Merci pour votre regard. C'est intéressant parce que, qui finance l'AFP? Un tiers, c'est l'État, deux tiers, ce sont les clients.
15:06 Et c'est intéressant de voir que les clients continuent à financer, parfois
15:11 même pour se faire maltraiter. Ah oui, vous avez tout à fait raison. Un tiers, c'est
15:14 l'argent public, donc votre argent, mon argent, l'argent de Marc, l'argent de tout le monde.
15:18 Et ensuite, le deux tiers, c'est des abonnements, donc des gens qui sont
15:21 otages d'une machine à mise en récits qui finalement sert à faire leur procès.
15:24 Ça, c'est le génie. Il y a aussi un enjeu interne à l'AFP parce que, ça, il l'explique
15:29 le monde, mais qui rédige les dépêches AFP concernant le conflit israélo-palestinien?
15:35 C'est le bureau qui est basé à Chypre, je crois, et en fait, qui sert,
15:40 qui rédige en plusieurs langues. Et vous avez des clients en langue arabe
15:43 qui achètent des dépêches produites par une agence française, mais en langue arabe.
15:47 Et il faut tenir compte de ces clients, il ne faut pas froisser.
15:51 Vous voyez, il y a aussi une prudence politique de la part de l'AFP à l'égard
15:55 de certains de ces clients qu'elle cherche à ménager, et ça déteint et ça devient
15:58 une espèce de politique officielle, en fait. C'est ça qui est assez frappant.
16:01 Le grand drame, c'est que, quand on devient journaliste, on a un idéal,
16:06 c'est soi-disant d'être objectif, d'essayer de regarder les événements,
16:11 quels qu'ils soient, et avec son libre arbitre, tel le mathématicien,
16:17 prendre les différents points et de décrypter pour rapporter et décrypter
16:23 pour le public. Et on s'aperçoit aujourd'hui que dans les écoles,
16:26 il y a une sorte de formatage, un formatage qui est celui d'une sorte
16:31 de bien-pensance dont il ne faut jamais sortir, et c'est ce qui permet
16:35 d'avoir cette gangrène un peu partout et cet effet de perroquet si bien
16:40 rapporté par Mathieu. - Et Gabriel Cusel, vous qui êtes aussi dans l'info.
16:45 - Alors, moi je dois dire que la neutralité, la vraie fausse neutralité de l'AFP,
16:51 je l'ai découverte il y a bien longtemps. J'étais étudiante, je croyais naïvement
16:54 que l'AFP, c'était parole d'évangile, et je me souviens, j'avais été attendre
16:57 une amie à la sortie de l'université, il y a trois garçons bien coiffés,
17:01 éclarés sur le côté, façon les militants de l'Uni que vous recevez sur vos plateaux,
17:05 ils essayaient précisément de distribuer quelques tracts de l'Uni.
17:11 A l'époque, c'était le Scalpe, l'ancêtre des antifas, qui est officier
17:17 dans cette université, et ils se sont fait massacrer, ils sont partis en courant.
17:22 L'AFP a titré "des nervis d'extrême droite ont agressé les étudiants dans
17:26 cette université". J'ai fini de croire à l'objectivité de l'AFP.
17:30 - Alors, le polémiste d'extrême droite, vous avez dit, c'est comme ça que Grix et Moraïcité
17:34 rouleront dans un instant, de manière factuelle apparemment, qui est en
17:38 déplacement en Israël pour savoir un petit peu comment ça se passe.
17:41 Je me suis demandé pourquoi il a été assis en place dans un instant.
17:44 On attend d'avoir un peu de ces nouvelles, on attend un petit SMS d'Eric Zemmour,
17:48 vous nous dites quand vous êtes prêts pour passer à l'antenne.
17:50 Dimitri Pavlenko, Gérald Darmanin a indiqué ce matin que depuis les attaques du Hamas
17:55 du 7 octobre, 819 actes antisémites ont eu lieu en France. Le ministre de l'Intérieur
18:01 s'est forcé de rassurer les Français de confession juive sur leur sécurité, mais
18:06 il estime tout de même qu'il y a en France un antisémitisme latent.
18:10 On a vu aujourd'hui plusieurs petites informations, des écoles, des tags,
18:14 toute la journée aujourd'hui en France des actes antisémites.
18:17 Qu'en pensez-vous, Dimitri ? Est-ce que les Juifs en France doivent craindre pour leur sécurité ?
18:24 Les autorités sont-elles au rendez-vous ? Avant de parler dans un instant avec
18:28 Gabriel Cluzel de ce qui s'est passé au Daguest.
18:31 Je ne déflore pas, je le laisse à Gabriel.
18:33 Premier remarque sur ce que dit le ministre.
18:36 Bonjour le fémisme, latent.
18:38 Latent dans le dictionnaire, ça veut dire qu'il reste caché, qu'il ne se manifeste pas.
18:42 Donc là, 819 actes antisémites depuis le 7 octobre, en gros c'est le double en trois semaines
18:48 de toute l'année 2019.
18:50 Donc, latent, ça ne se manifeste pas apparemment.
18:55 Mais on continue de fémiser.
18:56 Alors regardez encore les titres de la presse, vous prenez encore aujourd'hui.
18:59 On vous parle du spectre de l'antisémitisme, on vous parle de la peur d'une poussée de l'antisémitisme.
19:05 C'est virtuel, c'est en puissance, ce n'est pas là encore.
19:08 C'est pour plus tard.
19:10 La crainte de l'importation du conflit israélo-palestinien, alors qu'on sait très bien
19:14 que le conflit israélo-palestinien déteint évidemment sur ce qui se passe aujourd'hui en France.
19:19 Donc déjà, il y a ça, cette dimension de fémisation que je trouve assez étonnante.
19:25 Je pense que tout le monde a vu les images de l'aéroport d'Augustin.
19:28 Promis, je n'en parle pas.
19:29 Mais enfin, que se disent les Juifs de France ?
19:31 Ils se disent, si ça arrivait en France, est-ce que ça peut arriver en France ?
19:35 Et moi-même qui ne me suis pas Juif, je me suis posé la question,
19:38 est-ce que ce genre de choses, ça peut arriver en France ?
19:40 Peut-être pas sur un aéroport.
19:42 Mais voyez, cette espèce d'effet de foule, d'attroupement, la chasse aux Juifs.
19:47 Je vais vous raconter que ça s'est passé il n'y a pas longtemps, la semaine dernière à Manhattan.
19:51 Et puis, on a en France quand même, on l'a vu encore hier soir,
19:55 on a des gens qui sont capables de détruire le bus d'un joueur de football en pleine rue,
19:59 malgré la présence des forces de l'ordre.
20:01 Donc, tout est possible.
20:04 Et il y a vraiment, je crois, un retour de la peur chez les Juifs en France.
20:09 Alors, il n'y a pas eu d'agression physique.
20:11 Au sens, on n'a pas vu un rabbin se faire lyncher au sol, etc.
20:14 C'est peut-être pour ça que Gérald Darmanin parle d'antisémitisme latent.
20:17 Mais enfin, l'antisémitisme ne commence pas avec les pogroms, soyons clairs.
20:21 Avant ça, il y a tous les gestes, toutes les paroles du quotidien et qui ne trompent pas.
20:25 Quel est l'exemple quand vous dites qu'ils ne trompent pas ?
20:27 Je vous parlais de Manhattan la semaine dernière.
20:29 Mercredi dernier, Cooper Union, c'est un institut d'enseignement supérieur à New York,
20:35 vous avez des étudiants juifs retranchés dans une bibliothèque
20:39 et ça tambourine à la porte des étudiants pro-palestiniens qui manifestent,
20:43 qui veulent leur tomber sur le paletot, qui veulent mettre la main sur eux.
20:47 C'est l'université qui leur dit "Réfugiez-vous dans la bibliothèque".
20:50 Honnêtement, ça m'a fait penser aux images du Dagestan.
20:53 Vraiment. Cette idée qu'ils ont eu de la chance, que la porte ne cède pas.
20:58 On a vu en Allemagne les étoiles de David taguées sur les maisons,
21:02 il y en a eu à Yxile et Moulino, on a vu l'image tout à l'heure.
21:05 En Allemagne, c'est la mode en ce moment, vous avez ça dans la région de Berlin.
21:08 Un centre culturel juif qui a été ciblé par un cocktail Molotov au cri de "Libérez la Palestine".
21:14 Vous voyez, c'est assez limpide.
21:16 Et le président du conseil central des Juifs d'Allemagne, c'est-à-dire l'équivalent du CRIF en France,
21:22 nous dit "Ça vient plus du côté arabe que de la scène néo-nazie qui est pourtant très vive, très vigoureuse en Allemagne".
21:29 L'image qu'on a vue, c'était en Allemagne.
21:30 Voilà, exactement.
21:31 Alors, il y a une réaction des autorités allemandes.
21:33 Les manifestations pro-homme sont interdites, le port du keffier palestinien lui aussi est interdit.
21:39 Les étrangers qui seront condamnés pour antisémitisme ne pourront plus être naturalisés allemands.
21:45 Mais combien l'ont été par le passé ?
21:47 Vous avez 150 000 juifs qui vivent aujourd'hui en Allemagne face à 6 millions de musulmans.
21:52 Et beaucoup d'entre eux viennent de pays où le négationnisme, l'antisémitisme sont des opinions qui sont couramment partagées.
21:59 Et ces gens-là ne portent pas la charge mémorielle des Allemands liée à la mémoire de la Shoah.
22:05 Donc, depuis des années, en Allemagne aussi, dans certaines villes où il y a beaucoup de migrants,
22:10 où on déconseille aux Juifs de porter l'akipa.
22:13 Ça, c'est génial, ça veut dire "cachez-vous".
22:16 Autrement dit, on sait que le problème c'est l'antisémite,
22:19 mais on n'a pas trouvé mieux que de demander aux Juifs de ne pas l'énerver.
22:23 C'est ça, aujourd'hui, la politique de protection des Juifs.
22:26 Alors, revenons en France, justement, Dimitri.
22:28 En France, c'est pareil. Gérald Darmanin, ce matin, nous dit qu'il y a 11 000 policiers et gendarmes
22:34 qui sont mobilisés pour protéger les Français de confession juive.
22:38 Enfin, combien d'étudiants juifs vont moins en cours, voire plus du tout, parce qu'ils ont peur ?
22:43 Combien ? Vous avez des parents qui font des rondes de surveillance autour de l'école des enfants,
22:47 parce que les forces de l'ordre, oui, elles sont là, mais à l'arrivée en classe et à la sortie des cours,
22:53 mais entre les deux, il n'y a personne.
22:54 Il y a des parents qui se mobilisent pour embaucher des agents de sécurité,
22:57 qui cotisent pour surveiller leurs enfants.
22:59 Il y a des parents qui n'envoient pas leurs enfants à l'école.
23:01 Il y a des parents qui font les cours à distance parce qu'ils ont peur en plein Paris.
23:04 Exactement. Vous avez des familles qui ont retiré la Mézouza, le petit parchemin qu'on met sur la porte
23:08 parce qu'ils ne veulent pas être identifiés comme juifs.
23:12 Ils voient bien que les autorités ne peuvent pas être partout.
23:15 Et alors, regardez aussi la manifestation de samedi au Châtelet, à Paris.
23:19 Donc, ils étaient plusieurs milliers.
23:21 Les autorités disent, oh, ça va, on pensait qu'ils seraient 10 000, 15 000.
23:24 Ils étaient moins que ça. Ouf !
23:26 Manifestation qui était interdite, je le rappelle quand même.
23:29 Et c'est un coup de griffe à l'autorité publique, très clairement,
23:32 qui laisse faire, finalement.
23:34 Les pouvoirs publics laissent faire, alors peut-être pour ne pas provoquer,
23:36 pour éviter les dérapages.
23:38 Mais enfin, c'est le monde à l'envers. C'est quand même étonnant.
23:40 Le message, c'est que la désobéissance en France, elle est permise
23:43 dès lors que vous êtes suffisamment nombreux pour imposer ça.
23:45 Ça m'a rappelé ce que disait Henry Kissinger.
23:47 Vous savez, les groupes de pression qu'on tolère dans son pays.
23:50 Voilà. Ça, c'était un groupe de pression, clairement.
23:52 Et dans le cortège, encore plus étonnant, mais on l'a déjà vu,
23:55 vous aviez des élus de la France insoumise, et notamment David Guiraud.
23:58 Vous l'avez cité, qui, en 2017, posait avec cet ancien espoir
24:03 de la radio de service public, "Médim éclate",
24:05 qui s'était signalé, avec ses tweets, ça avait été remonté,
24:08 il écrivait cet homme, "fait entrer Hitler pour tuer les Juifs".
24:11 Enfin, je veux dire, c'est de l'antisémitisme,
24:14 si vous avez un doute, n'en ayez plus.
24:16 David Guiraud, qui défendait aussi l'imamic Hussein,
24:20 notoirement antisémite lui aussi.
24:22 Et puis, vous avez cette vidéo sur TikTok,
24:24 qui a fait beaucoup parler sur les réseaux sociaux.
24:26 Je vous la décris sommairement, vous la retrouverez très vite.
24:28 C'est un homme d'origine algérienne, il habite à Neuilly-sur-Seine,
24:31 il dit que, selon lui, ça bouge pas assez pour la Palestine,
24:35 et il cite le nom d'un rabbin, il dit, "on a les adresses,
24:38 j'espère que t'as compris, mets une pause,
24:41 parce que la suite, sinon, ça va être très très compliqué".
24:44 Autre vidéo, il se filme devant une synagogue,
24:47 il montre bien la synagogue, et il titre, "des fois, pas besoin de parler".
24:51 Alors cet homme n'est pas néo-nazi, voyez, très clairement.
24:54 Alors en France aussi, on a la liberté d'expression,
24:57 on a le droit de critiquer Israël,
24:59 on a le droit de s'indigner face au malheur des civils à Gaza,
25:03 très clairement, c'est important de le dire.
25:05 Mais ne soyons pas naïfs, l'antisionisme, la critique d'Israël,
25:10 aujourd'hui, c'est souvent, pour ne pas dire toujours,
25:13 le fauné de l'antisémitisme.
25:15 Il y a en France un vieil antisémitisme d'extrême droite,
25:18 on pense à Rivarol, par exemple,
25:20 qui soutenait récemment Jean-Luc Mélenchon.
25:22 Mais c'est groupusculaire, aujourd'hui, par rapport à cet autre antisémitisme,
25:26 celui que pousse la gauche révolutionnaire,
25:28 qui, par calcul électoral, est en train de chérir l'opprimé palestinien,
25:32 avec l'intention politique de flatter cet antisémitisme des banlieues islamisées.
25:37 Voilà, ça c'est toute la stratégie aujourd'hui de Jean-Luc Mélenchon,
25:40 qui joue de cet imaginaire antisémite traditionnel,
25:43 vous avez, en gros, les minorités soi-disant protégées,
25:46 les juifs face à la minorité persécutée que seraient les musulmans.
25:50 Ça, politiquement, c'est, je pense, tout à fait condamnable.
25:53 – Merci beaucoup, Dimitri Pavlenko.
25:56 On a appris, par exemple, que l'école publique Michel-Ange, à Paris,
25:59 avait été évacuée dans le 16ème arrondissement du Nahéat-el-Abbond.
26:02 La directrice d'une école juive du 17ème arrondissement de Paris
26:05 a reçu des menaces par e-mail, etc.
26:08 On va rebondir, dans un instant, après la pause,
26:10 sur ce qui s'est passé au Daguestan.
26:13 Pourquoi ? Comment ? Comment expliquer ?
26:15 Quel lien entre la Palestine et le Daguestan ?
26:17 Sinon, l'islam ? Et c'est ce que vous allez nous expliquer.
26:20 On verra avec Napoléon Bonaparte, qui était à Gaza,
26:23 une page de l'histoire qu'on a oubliée.
26:25 Et d'un instant à l'autre, après la pub,
26:27 on va essayer de contacter Eric Zemmour, sur place,
26:29 qui est parti en Israël, le président de Reconquête.
26:32 On va essayer de savoir pourquoi il est parti sur place,
26:34 qu'est-ce qu'il a vu ?
26:35 Est-ce que ça a changé ou pas, sa vision du conflit ?
26:38 On va tout de suite.
26:39 – Retour sur le plateau de Face à l'Info.
26:44 D'un instant à l'autre, nous aurons Eric Zemmour,
26:47 en direct d'Israël, où le président de Reconquête
26:50 s'est déplacé à rencontrer des familles.
26:52 Nous, on dira justement qui il a rencontré
26:54 et est-ce que sa vision du conflit a changé ?
26:56 Pourquoi s'est-il rendu sur place ?
26:58 On sait qu'il y a, par exemple, le président de LR,
27:00 Eric Ciotti, qui s'est rendu en Israël.
27:02 Mais bon, tous les chefs de parti ne l'ont pas fait.
27:04 Pourquoi a-t-il été sur place ?
27:06 On va essayer d'en discuter avec lui dans un instant.
27:08 Avec vous, on parlera de ce qui s'est passé à Londres.
27:10 Parce que derrière, l'attaque du juif et la haine du juif,
27:13 on a entendu des slogans sur la haine du blanc.
27:16 Alors, quel est le lien ? On en parlera dans un instant.
27:19 Et Marc Menand, Napoléon Bonaparte à Gaza,
27:22 ça vaut le détour.
27:24 On en parle dans un instant, cette page oubliée de l'histoire
27:27 qui peut-être nous éclairera beaucoup sur aujourd'hui.
27:29 Gabriel Cluzel, non, c'est d'abord vous,
27:32 et ensuite Gabriel Cluzel, d'abord vous.
27:34 Mais maintenant, alors, Napoléon qui s'est rendu à Gaza,
27:36 et Gabriel Cluzel, dans un instant,
27:38 on parlera de cet aéroport envahi
27:41 à la recherche des juifs au Daguestan.
27:44 Et on se demandera comment est-ce qu'on a pu en arriver là, sur place.
27:48 Marc Menand, c'était le 26 février 1799
27:52 que Napoléon Bonaparte était à la tête d'une armée
27:55 et il est entré à Gaza.
27:57 Racontez-nous un peu le contexte.
27:58 Pourquoi est-ce qu'on a oublié cette page de l'histoire ?
28:00 Et qu'est-ce qu'on peut en retenir ?
28:02 C'est la fameuse campagne d'Égypte.
28:04 Alors, comment elle naît, cette campagne d'Égypte ?
28:06 Il y a ce jeune général qui a vaincu,
28:08 alors qu'au départ c'était une armée secondaire,
28:11 mais il a vaincu en Italie,
28:13 il revient oréolé de gloire.
28:16 Mais pour les directeurs du directoire,
28:19 dont Barras, qui l'avait, je dirais, en quelque sorte,
28:22 sorti du nid pour le propulser,
28:25 il est un élément dérangeant.
28:27 Parce que ce personnage-là, on sent bien qu'il a une ambition
28:31 et comme la France ne se porte pas très bien,
28:34 ils se disent qu'il peut tenter un coup d'État,
28:38 l'éliminer serait une bonne chose.
28:40 Puis il y a Talleyrand, l'homme aux pieds beaux,
28:42 Talleyrand, toujours maléfique dans ses combinations,
28:46 si je puis dire,
28:48 et il fait valoir que là-bas, sur le Moyen-Orient,
28:54 la France a toujours eu un très bel accord
28:58 avec le sultan de Constantinople,
29:01 ça remonte à Soliman le Magnifique et François Ier.
29:04 Et qui règne au Caire, donc qui a pris l'Égypte,
29:09 ce sont les Mamlouks qui sont en dépendance de ce sultan.
29:13 Et ces Mamlouks, qui ont été au départ, quoi ?
29:16 Eh bien c'était des pauvres gamins
29:18 qui ont grandi sous la férule des musulmans,
29:22 qui ont été simplement kidnappés dans les Balkans,
29:26 forcés à être les porteurs de ce message pour le sultan.
29:31 Il règne là, au Caire, alors il dit,
29:33 on serait accueillis en libérateurs,
29:35 puis il y a les Anglais, il y a la route des Indes,
29:38 il faut bloquer tout ça.
29:39 Et de son côté, Napoléon, il dit,
29:43 la gloire, elle est éphémère,
29:45 je sens que à la limite je la perds un peu,
29:47 il est temps de redorer.
29:48 Alors il décide de partir,
29:50 mais on ne peut pas annoncer forcément,
29:53 sur la place publique, cette grande manœuvre.
29:56 On a les troupes qui se trouvent à Toulon,
29:59 comment gagner les troupes ?
30:00 Il part avec Joséphine,
30:01 il lui a promis qu'elle serait du voyage,
30:04 il l'écartera au dernier moment.
30:05 Il a également à ses côtés Eugène de Beaumarchais,
30:08 ils partent dans la Malposte,
30:11 et hop, la Malposte, ta-ga-la, ta-ga-la, ta-ga-la,
30:14 on arrive à Lyon, là on descend,
30:16 et jusqu'à Aix, on est sur le Rhône,
30:19 et on repart ensuite dans une Malposte pour Toulon,
30:25 où là il se présente aux soldats,
30:27 une grande partie était avec lui en Italie,
30:31 vous savez ce que l'on a fait ensemble,
30:33 et bien là nous allons partir,
30:34 je ne vous dis pas où,
30:35 mais de nouveau, vous serez enrichis,
30:37 vous pourrez acheter une ferme quand vous reviendrez.
30:40 Et à ses côtés, il a prévu aussi des savants,
30:42 pour donner une aura à cette expédition,
30:45 et ce n'est qu'une fois à bord de l'Orient,
30:49 qu'il fera savoir, ensuite par signaux,
30:52 aux 300 navires qui l'accompagnent,
30:54 la destination qui est l'Égypte,
30:57 on prend Malte au passage,
30:59 notons qu'à bord, les premiers jours,
31:01 pas terrible, parce qu'on a beau être l'homme
31:04 de toutes les conquêtes,
31:05 le mal de mer, le sape,
31:07 il est dans une très très belle cabine,
31:09 sur l'Orient, mais ça ne va pas très bien pour lui.
31:12 Et puis, pour galvaniser ceux qui l'accompagnent,
31:16 il y a Lannes, il y a Clébert, il y a Murat,
31:19 et la nuit, enfin le soir, au dîner,
31:21 il leur lit, il leur lit Montaigne,
31:24 il leur lit Homère, il leur lit Hossian,
31:26 il lit pas très bien Napoléon,
31:28 il a son accent, etc.,
31:30 et il y a Junot, souvent il s'endort,
31:32 alors il interdit Junot d'assister au dîner.
31:34 Bref, on finit par aborder au large d'Alexandrie,
31:38 et au large d'Alexandrie,
31:40 il faut vous imaginer,
31:42 il y a 38 000 hommes qui doivent descendre,
31:46 on a des petites embarcations,
31:48 et puis il y a plus de 1000 chevaux,
31:50 alors on est dans les petites embarcations,
31:52 les chevaux, eux, on les fait patauger,
31:54 nombre de ces animaux se noient,
31:58 mais aussi des hommes.
31:59 Mais ce qui est encore plus fou,
32:01 c'est que l'équipement,
32:03 c'est un équipement pour l'Europe,
32:04 c'est pas un équipement pour ces températures phénoménales,
32:08 et très rapidement, dans ces habits de laine,
32:11 le soleil, l'armée est meurtrie,
32:14 elle va souffrir comme il n'est pas permis,
32:16 bien qu'ayant pris Alexandrie sur, je dirais,
32:20 presque une simple présence,
32:22 ils se rendent au cœur, même chose,
32:24 ils s'imposent,
32:26 mais la situation est dramatique,
32:28 quand ils partent,
32:30 ils veulent gagner,
32:32 ils veulent gagner, et bien, la Syrie,
32:34 et là, c'est le désert du Sinaï qu'il faut traverser,
32:38 les mirages, les yeux,
32:40 les hommes qui tombent aveugles,
32:42 ils n'ont rien pour boire,
32:44 c'est un véritable enfer qu'ils vivent,
32:47 et certains finissent par se suicider,
32:50 il y a même un jeune caporal qui se présente devant Napoléon,
32:53 il se tranche la gorge,
32:55 et il lui dit "voilà, voilà le destin qu'il nous a donné".
32:59 Il est très difficile de maintenir la discipline,
33:03 tant et si bien qu'il faut supprimer
33:07 certains qui sont en défection,
33:10 et il n'y a que comme ça qu'on tient,
33:12 et enfin, on entre dans Gaza.
33:15 Gaza, quand on le lit,
33:17 quand ils abordent,
33:19 ils ont subi après le désert,
33:21 les grands orages,
33:23 et là, il dit "c'est magnifique Gaza,
33:25 ce sont des oliveraies,
33:28 on a un lieu magique,
33:30 avec une température, un climat,
33:32 et ils s'octroient le petit palais
33:35 où se trouvait le pacha
33:37 qui a fui en apprenant la présence des français,
33:41 il reste trois jours,
33:43 et ensuite, ils se destinent à la conquête de Jaffa.
33:47 A Jaffa, on fait plus de 2500 prisonniers,
33:51 que faire de ces prisonniers ?
33:53 Eh bien, il n'est pas question de les garder,
33:56 il faut les exécuter tous les généraux,
33:58 ce défi, le soyons humains !
34:00 Il dit à Berthier "t'as qu'à aller au couvent,
34:03 si tu veux être humain !"
34:05 et il donne l'ordre, il y en a un seul qui accepte
34:07 cette machination sordide,
34:09 c'est le général Bonn.
34:11 Et les 2500 gaillards,
34:13 on les fait par petits groupes gagner
34:15 la place de Jaffa,
34:18 et là, les uns derrière les autres,
34:21 on leur tronche la tête au sabre,
34:24 car on ne peut rien faire de ces 2500 prisonniers,
34:27 comment les nourrir, quand on est soi-même dans la famine ?
34:31 - Marc Menand, Moralité, qu'est-ce que vous retenez de cette page de l'Histoire,
34:35 où Napoléon Bonaparte était à Gaza,
34:37 au regard de l'actualité aujourd'hui ?
34:39 - Eh bien, au regard de l'actualité, on s'aperçoit que déjà,
34:41 il y a une sauvagerie des deux côtés,
34:44 et puis pour Napoléon, ça a été l'opportunité
34:47 de se découvrir, je dirais, une capacité de gestionnaire,
34:51 en particulier au Caire,
34:53 il a appris la Bible, enfin, il avait lu la Bible,
34:56 il a lu la Torah, il a lu le Coran,
35:00 et partout, il dit "je suis là pour être le représentant de Dieu,
35:06 je respecte l'Islam".
35:08 Voilà comment il essaie de s'imposer
35:11 auprès de ce qu'il est en train de conquérir.
35:14 Mais il part en péteux, si je puis dire,
35:16 pour monner son coup d'état du 18 mai.
35:19 - J'ai reçu le message, merci beaucoup,
35:21 des raisonnements qu'on aura, donc, dans à peu près 5 minutes,
35:24 5-8 minutes après vous.
35:26 Je veux quand même, avant de parler
35:28 de ce qui s'est passé au Daguestan,
35:30 j'aimerais juste qu'on voit la photo de Chani Louk,
35:32 juste penser à cette jeune femme qui a été kidnappée,
35:36 à la rive partie, violée,
35:39 traînée sur un pick-up, démembrée, inconsciente,
35:42 devant une foule galvanisée par la haine,
35:44 pour reprendre les mots de Maïa Rabib,
35:46 dans son tweet, cette sublime femme de 22 ans,
35:49 les images avaient fait le tour du monde,
35:51 et aujourd'hui, qu'un os de son crâne avait été retrouvé,
35:56 identifié par sa mère,
35:58 donc une pensée pour cette jeune fille
36:01 que l'on croyait encore vivante.
36:04 Gabriel Cluzel, à l'annonce de l'arrivée d'un avion
36:08 en provenance d'Israël, à l'aéroport de Makatchal Kala,
36:12 capitale du Daguestan, république russe,
36:14 sa majorité musulmane a été envahie
36:17 par une foule vindicative hier soir.
36:20 Il s'agissait d'un vol de transit en provenance de Tel Aviv,
36:23 il devait atterrir à 19h local,
36:26 et redécoller vers Moscou à 21h local.
36:31 Que s'est-il passé concrètement ?
36:33 Quelles leçons peut-on tirer ?
36:35 Et pourquoi ces images nous choquent-elles tant ?
36:40 En effet, la nouvelle de l'arrivée de cet avion
36:42 s'est répandue comme une traînée de poudre.
36:44 Des hommes ont commencé à se rassembler devant l'aéroport,
36:47 puis ils ont forcé les portes du terminal,
36:51 ils ont enfoncé des barrières,
36:53 ils se sont postés à l'entrée pour vérifier les passeports
36:59 et voir s'il y avait des citoyens israéliens,
37:01 ils vérifiaient aussi les voitures qui sortaient,
37:04 puis ils ont envahi le tarmac, et puis le toit,
37:08 ils brandissaient des vidéos Le Monde,
37:10 des drapeaux palestiniens,
37:12 il y avait des pancartes avec marqué
37:14 "Les tueurs d'enfants n'ont pas leur place au Daguestan"
37:17 et d'autres criaient ce fameux "Allah Akbar".
37:20 Les forces de l'ordre sont intervenues,
37:23 tout est rentré dans l'ordre, heureusement,
37:27 les autorités du Daguestan ont appelé les émeutiers
37:30 à cesser leurs actes illégaux sur Télégramme,
37:32 tout en assurant, c'est la l'ambiguïté,
37:34 leur soutien au peuple palestinien.
37:37 Alors on imagine l'état d'angoisse des passagers à l'intérieur de l'avion,
37:42 cette attaque au Daguestan,
37:44 la question qu'on se posait dans les titres,
37:46 est-ce qu'elle est surprenante ?
37:47 Oui, cette attaque est angoissante pour nous tous,
37:49 parce que nous ne l'avons pas vécue dans l'avion,
37:51 ça devait être bien pire,
37:53 mais nous avons le sentiment que quel que soit l'endroit
37:55 vers lequel nous regardons sur la planète,
37:57 il y a l'hydre islamiste.
38:00 Alors pourquoi ce n'est pas vraiment surprenant ?
38:03 Parce que quand on s'intéresse à cette petite république du Daguestan,
38:08 on se rend compte que parmi ces 3 millions d'habitants,
38:11 c'est là qu'on a trouvé le plus gros bataillon de djihadistes russophones en Syrie.
38:17 Et puis au milieu des années 2000,
38:21 le Daguestan avec la Tchétchénie ou encore l'Ingouchi,
38:23 vous savez on fait le tour de la géographie,
38:25 hélas, avec le terrorisme,
38:27 dont on a l'Ingouchi, dont on a longuement parlé à l'occasion de l'assassinat
38:30 du professeur Dominique Bernard,
38:32 eh bien le Daguestan est très fortement travaillé par l'islamisme
38:36 et donc au milieu des années 2000,
38:38 vous savez, il avait menacé les Jeux Olympiques de Sochi.
38:42 Donc l'Union soviétique, en fait, dans ces régions, avait congelé l'islam.
38:47 Il n'avait pas disparu, il n'avait pas éteint, mais on ne le voyait plus.
38:51 Et puis quand l'Union soviétique est tombée baie,
38:53 il est devenu très visible avec une forme de reconnaissance publique.
38:58 Par ailleurs, il y avait un fort exode rural
39:00 qui a déstabilisé profondément les populations
39:02 qui vivaient jusque-là dans leurs villages,
39:04 dans un univers ethnique très homogène.
39:07 Il n'y a pas moins de 32 ethnies au Daguestan.
39:10 De ce fait, l'islam a fait office de ciment et de refuge.
39:15 Et puis jusqu'aux années 80, l'islam au Daguestan était très populaire.
39:19 C'est un islam populaire, alors d'obédience chaféiste.
39:22 C'est une des écoles sunnites, donc opposée au wahhabisme,
39:26 avec quelques chiites, quelques azéries.
39:28 Mais à partir de la péstroïka, le pays s'est ouvert,
39:31 les jeunes peuvent partir.
39:33 Il y a des bourses juteuses qui sont proposées à l'étranger,
39:35 par la Tunisie, l'Arabie saoudite, le Yémen, la Turquie, le Koweït.
39:39 Et ça, ça offre une vie facile.
39:41 C'est ce qu'on appelle l'islam dollar,
39:43 et les étudiants reviennent endoctrinés.
39:46 L'islam traditionnel tente de lutter, mais il perd la guerre.
39:51 Il gagne quelques batailles, mais il perd la guerre.
39:53 C'est une forme d'affrontement intergénérationnel.
39:55 Cet islam pur et radical permet à la jeunesse
39:58 de prendre sa distance avec la religion des anciens.
40:02 Pourquoi c'est important, tous ces points,
40:05 au-delà de la culture générale ?
40:07 Parce que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
40:09 Et convenons que dans nos banlieues françaises,
40:11 il y a, peu ou prou, les mêmes phénomènes.
40:13 Des populations ayant grandi chez eux,
40:16 dans des villages homogènes sur tous les plans.
40:19 Ça me commode mal d'une vie pluriethnique,
40:22 dans une banlieue ressemblant à une tour de Babel.
40:24 Et le refuge, c'est aussi l'islam,
40:26 en même temps que l'élément de cohésion.
40:28 Et de la même façon, pour les mêmes raisons qu'au Daguestan,
40:31 l'islam radical prend le dessus sur l'islam populaire.
40:35 Mais pourquoi un Daguestanais se sent-il solidaire des Palestiniens ?
40:40 Oui, pourquoi ? C'est la question.
40:42 Et du reste, nous pourrions aussi nous la poser
40:45 pour le terroriste in-gouche qui a tué Dominique Bernard.
40:47 Ce n'est pas géographique, nous sommes d'accord.
40:49 Ce n'est pas ethnique, c'est donc islamique.
40:52 Le point commun, c'est la religion,
40:54 avec sa cohésion négative, qui est l'antisémitisme.
40:57 Et par extension, la détestation de l'Occident.
41:00 Vous savez, c'est Hassan II du Maroc qui disait
41:02 que l'antisémitisme, c'est un puissant aphrodisiaque
41:04 pour le monde arabe.
41:05 En fait, il aurait dû dire que c'est un puissant aphrodisiaque
41:07 pour le monde musulman, parce que les Daguestanais
41:09 ne sont pas arabes, ils ne sont pas compatriotes des Palestiniens,
41:13 mais leur vraie patrie, c'est l'ouma.
41:15 Les islamistes, où qu'ils soient, en France, en Israël, au Daguestan,
41:19 crient à l'Akbar.
41:21 Donc certains ont passé des heures à faire l'exégèse de ce mot,
41:24 mais oubliez de dire l'essentiel, c'est que c'est un cri de ralliement.
41:27 - Un cri de ralliement. Il faut donc qu'il y ait une guerre de civilisation ?
41:30 C'est une question qu'on se pose déjà depuis quelques jours.
41:33 - Alors, il bontons dans certains milieux éclairés,
41:35 ou qu'il se croit tel, de l'annier.
41:37 Vous voyez, on dit que c'est complexe, qu'il ne faut pas être simpliste.
41:40 Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais en 1996,
41:44 quand le politologue Samuel Huntington a sorti son livre
41:48 "Le choc des civilisations", il s'est pris une volée de bois vert.
41:51 Lui, il élaborait une grille de lecture de relations internationales
41:54 à la sortie de la chute du bloc soviétique.
41:59 L'époque lui opposait même l'avènement d'une civilisation planétaire.
42:04 Vous voyez, on est quand même loin du compte, 27 ans après.
42:07 Et bien, si la civilisation, comme dit Malraux,
42:10 et tout ce qui s'agrège autour d'une religion,
42:13 oui, c'est une guerre de civilisation.
42:16 Et ce n'est pas parce que nous, nous avons décidé
42:18 de faire l'autruche aux yeux renfermés,
42:20 et que nous la daignons, que nous allons y échapper.
42:23 Quand une météorite vous tombe dessus,
42:25 ce n'est pas parce que vous dites "non, elle n'est pas là"
42:27 que vous vous en sortez.
42:29 Parce que si nous, nous ne voyons pas notre identité commune,
42:31 nos adversaires la voient, pour nous,
42:34 y compris à travers ses dévoiements et ses fractures.
42:37 Parce que, vous savez, entre le père Hamel
42:41 et les jeunes du Bataclan, de leur vivant,
42:44 il n'y avait pas beaucoup de points communs.
42:47 Mais on pourrait dire la même chose des jeunes de la Rêve Party,
42:50 le 7 octobre, ils étaient assez éloignés de la famille de juifs orthodoxes
42:54 assassinés par exemple à Itamar en 2011.
42:56 Mais pour leurs assassins terroristes islamistes,
42:59 ils sont bonnets blancs et blancs bonnets.
43:02 Pour la grille de lecture des assassins,
43:04 juif et chrétien, même combat.
43:06 Ce qui explique qu'un terroriste in-gouche,
43:09 par solidarité avec la Palestine,
43:11 peut tuer un prof à Arras,
43:13 qui sera finalement enterré à l'église.
43:15 C'est pour cela, du reste, que la situation
43:18 des chrétiens palestiniens est compliquée
43:20 dans cette grille de lecture.
43:21 Parce que les Israéliens les considèrent
43:23 comme des Palestiniens, ce qu'ils sont.
43:24 Et les Palestiniens comme des chrétiens,
43:26 ce qu'ils sont aussi.
43:27 Et puis, s'il fallait une nouvelle preuve
43:29 de cette guerre de civilisation,
43:31 Erdogan, qui parle de la Palestine,
43:34 galvanise son public en évoquant
43:36 le retour de la guerre entre le croissant et la croix.
43:40 Rappelons que la Turquie est dans le temps,
43:42 que l'Union européenne en a fait
43:44 durant la crise syrienne.
43:46 Elle garde frontière en lui donnant
43:48 des milliards pour cela.
43:50 Donc, importé par le cheval de Troie
43:52 d'une immigration massive,
43:54 le choc des civilisations se déploie
43:58 désormais sur notre sol.
44:00 Vous savez, au Daguestan,
44:02 quand on s'intéresse un peu à la question,
44:04 on se rend compte que l'islamisme s'hybride
44:06 avec la concurrence ethnique et mafieuse.
44:08 Au France, il y a un autre carburant,
44:11 mais à peine différent, la drogue,
44:13 et c'est l'islamo-gauchisme.
44:15 L'islamo-gauchisme qui nourrit
44:17 l'argumentaire et la rancœur.
44:19 Vous savez, les Français pour l'extrême-gauche,
44:21 c'est les colons d'hier,
44:23 les Israéliens, c'est les colons d'aujourd'hui.
44:25 Et du reste, on n'en parle pas beaucoup,
44:28 et pourtant, on devrait en garder le souvenir.
44:30 Les massacres en Algérie,
44:32 des Pieds-Noirs, perpétrés en août 1955
44:35 dans le Constantinois par le FLN,
44:37 ressemblés furieusement par la cruauté,
44:40 la méthode, notamment les mutilations
44:43 aux massacres du Hamas de début octobre,
44:46 et à Philippeville, les assaillants
44:48 criaient déjà "Djihad, djihad" et "Allah akbar".
44:52 - Merci beaucoup pour votre regard, Gabriel Cluzel.
44:56 J'aurais envie de vous demander peut-être tout à l'heure
44:58 si en attendant, Marc Menon, on regarde l'histoire,
45:00 comment est-ce qu'on peut voir cette histoire
45:02 se répéter en permanence ?
45:04 On va aller en direct à Téhé, en Israël,
45:07 rencontrer Eric Zemmour,
45:09 président de Reconquête.
45:11 Vous êtes sur place, vous êtes arrivé hier soir,
45:16 si mes informations sont bonnes.
45:19 Pourquoi, première question,
45:21 vous êtes déplacé sur place en tant que président de Reconquête ?
45:25 - Bonsoir Christine.
45:27 Effectivement, je suis arrivé hier soir
45:30 et j'ai voulu d'abord manifester ma solidarité
45:36 et la solidarité de tous les Français
45:38 avec ce peuple israélien éploré, martyrisé.
45:43 Puis aussi, je voulais voir de près
45:47 ce qui s'est passé ici le 7 octobre.
45:50 Et je suis allé ce matin à Tel Aviv,
45:54 au centre médico-légal,
45:56 où il y a des gens qui essayent de reconstituer les corps.
46:02 Je dis ça simplement, eux le font
46:05 pour donner une sépulture digne à ces gens.
46:08 Mais pardonnez-moi d'être cruel,
46:10 mais je ne me suis pas encore remis de ce que j'ai vu.
46:13 Vous savez, Christine, c'est horrible.
46:15 J'ai vu des corps brûlés, des corps coupés en morceaux.
46:20 J'ai vu un matelas d'enfants ensanglantés.
46:24 J'ai vu une mère et un fils collés ensemble,
46:28 attachés ensemble et brûlés.
46:31 Et voilà ce qu'on voit.
46:33 Je vous assure qu'on ne s'en remet pas.
46:36 On voit à quel point la barbarie djihadiste peut aller loin.
46:40 J'entendais Mme Cousel parler de l'Algérie,
46:44 d'où mes parents étaient.
46:46 Et effectivement, elle a raison.
46:48 Elle a raison de dire que déjà, en Algérie,
46:50 à Philippeville ou ailleurs, à Oran, etc.,
46:53 ou à Sétif, il y a eu des massacres.
46:55 Ainsi et au cri d'Allah Akbar, avec une barbarie semblable.
47:00 Et je vous assure que ça révulse.
47:03 Ce sont des images qu'on n'a pas vues lors du Bataclan,
47:07 que le président François Hollande avait cachées aux Français.
47:10 Et je pense que là, on les voit et on comprend certaines choses.
47:15 On comprend ce qui se passe.
47:17 On comprend ce qui s'est passé et on comprend l'horreur de ce djihadisme.
47:21 Éric Zemmour, est-ce que le fait d'être venu sur place,
47:25 d'avoir vu justement ces corps et cette terreur,
47:29 a changé ou modifié d'une façon ou d'une autre votre vision du conflit ?
47:35 Vous savez, on lit, j'avais lu ce qui s'était passé.
47:43 J'avais lu que l'armée israélienne montrait ces corps et ces images,
47:49 ces images insoutenables.
47:52 Mais quand on voit, ce n'est pas la même chose.
47:55 Il y a un ressort différent.
47:57 On est davantage émus que ce n'est pas uniquement la raison qui fonctionne,
48:01 c'est aussi l'émotion.
48:03 Je pense que c'est important.
48:05 En revanche, sur l'analyse de ce conflit, je n'ai pas changé d'avis.
48:10 Je dis ça depuis des années.
48:12 Il y a effectivement un conflit de civilisation qui nous est mené.
48:16 Vous savez, Julien Fauren disait,
48:19 ce n'est pas à vous de décider qui est votre adversaire,
48:22 c'est l'ennemi qui vous désigne.
48:24 On voit avec l'intervention d'Erdogan,
48:27 on voit même quand les Israéliens ont cru avoir des alliés avec l'Azerbaïdjan,
48:33 que ces alliés se retournent contre eux,
48:36 alors qu'ils ont du coup abandonné ce pauvre peuple éploré d'Arménie,
48:42 où Marion Maréchal est pendant la même période que moi en Israël.
48:47 Et vous voyez, ce conflit de civilisation s'impose partout.
48:51 Vous avez raconté évidemment sur votre frontaine
48:54 cette agression du Daguestan sur le territoire russe.
48:59 Tout ça prend des proportions inouïes
49:02 et on voit exactement ce conflit de civilisation se répandre partout dans le monde.
49:08 - Éric Zemmour, dernière question.
49:10 Lorsque vous dites que vous êtes sur place,
49:13 c'est que voir ces corps intensifie une certaine émotion
49:19 que l'on peut avoir.
49:21 Est-ce que vous comprenez que cette guerre des images
49:25 est un peu fausse ?
49:28 La vision qu'on peut avoir d'ici peut-être en France de ce conflit, pour certains.
49:34 - Vous avez raison Christine, il faut se méfier des manipulations d'images.
49:39 On l'a vu avec cette histoire de l'hôpital qui avait été attaqué par des roquettes
49:47 et on a cru pendant 24 heures et des journalistes se sont précipités
49:53 sur cette nouvelle qui s'est avérée une fake news, comme on dit,
49:58 parce que ce n'était pas l'aviation israélienne qui avait bombardé cet hôpital
50:02 mais c'était des roquettes lancées par le Hamas lui-même.
50:04 On l'a découvert assez vite.
50:05 Donc vous avez raison, l'expérience du passé aussi,
50:08 on se souvient de Timmy Chohara,
50:11 on se souvient de toutes ces manipulations d'images, sont dangereuses.
50:14 Il faut se méfier des manipulations d'images.
50:16 En revanche, voir les choses de près, ça vous permet quand même
50:23 de sentir les choses différemment et de comprendre ce qui se passe vraiment.
50:28 Ça ne veut pas dire que ça modifie le raisonnement,
50:31 ça ne veut pas dire que ça modifie l'analyse géopolitique et historique que j'en fais,
50:36 mais en revanche ça imprègne effectivement de façon indélébile ce que vous voyez,
50:43 ce que vous ressentez.
50:44 Qu'allez-vous faire maintenant ? Vous allez rencontrer des élus ?
50:47 Demain, je vais aller voir un kibbutz qui a été attaqué,
50:55 je vais voir des gens qui ont été pris en otage.
50:57 J'ai vu d'ailleurs déjà des gens qui ont eu un otage, une fille en otage,
51:02 ils ne savent pas ce que le Hamas leur a fait.
51:04 J'ai vu d'autres Français qui ont eu un jeune homme, un fils mort
51:10 et qui me racontait qu'ils avaient vécu en France, à Vincennes, en face de l'hypercachère
51:16 et que c'est pour cela même, après l'attentat de l'hypercachère,
51:20 que vous vous souvenez, après Charlie, qu'ils avaient quitté la France
51:23 et ils se retrouvent ici pris dans les mêmes horreurs et dans les mêmes massacres.
51:30 Cette pauvre mère me racontait qu'elle avait perdu son fils dans une attaque par le Hamas.
51:35 Donc vous voyez, je vois des gens, je vois des témoins,
51:38 je vois des gens qui ont vécu dans leur chair ces horreurs.
51:41 Je vais voir aussi des élus à la Knesset, je vais être reçu à la Knesset par des élus israéliens
51:48 et je rencontre ici, j'ai rencontré là aujourd'hui, à Eilat, ce soir,
51:53 plus de 250 Français qui m'ont dit à quel point ils aimaient la France.
51:58 Vous savez, ils m'ont raconté que certains vivaient à Créteil,
52:02 que certains vivaient à Sarcelles, que certains vivaient ailleurs
52:05 et qu'ils avaient quitté la France uniquement parce qu'ils ne pouvaient plus vivre
52:08 dans cet environnement hostile et de plus en plus agressif.
52:12 Voilà, vous savez, ils m'ont raconté à quel point ils aimaient la France,
52:15 à quel point ça avait été un trait de cœur de quitter notre pays.
52:19 Merci beaucoup, Éric Zemmour, d'avoir été en direct depuis Israël
52:26 où, en tant que président de Reconquête, vous faites un déplacement
52:30 et vous avez rencontré des familles et aussi vu l'horreur sur place.
52:35 Mathieu Bocoté, est-ce que vous pouvez réagir au propos d'Éric Zemmour ?
52:38 On sait, par exemple, qu'Éric Zemmour n'est pas homme à être dans l'émotion.
52:42 Et là, il a évoqué justement cette émotion qui ne change pas non plus sa vision géopolitique.
52:49 Je crois qu'il y a une émotion universelle devant l'horreur revendiquée.
52:52 On l'a dit sur ce plateau il y a quelques semaines, une chose qui me frappe, moi,
52:56 c'est l'horreur absolue dans l'histoire du XXe siècle culminée dans le nazisme.
53:00 Mais les nazis, paradoxalement, étaient à ce point conscients de faire de l'horreur
53:03 qu'ils voulaient cacher leur crime.
53:05 C'est particulier, au point même où leurs descendants sont des négationnistes.
53:08 Ils disent « non, non, ils n'ont pas fait ça ».
53:09 Là, avec le Hamas, on est dans la fierté revendiquée.
53:12 Ils veulent afficher l'horreur, ils veulent frapper les consciences sur les héritiers de l'État islamique
53:16 qui font de la pédagogie, pardonnez la formule, de l'horreur
53:19 pour être capables de nous sidérer complètement.
53:22 Et je devine que lorsqu'on voit effectivement un enfant à la tête tranchée,
53:25 ça marque à jamais la conscience d'un homme.
53:27 Est-ce que vous pouvez comprendre, je ne sais pas qui peut répondre à cette question,
53:29 que de l'autre côté aussi, les bébés palestiniens qui ont été tués par Israël
53:35 créent aussi une émotion de l'autre côté ? Est-ce que ça peut s'entendre ?
53:39 Oui, je pense que ça ne peut que s'entendre, bien évidemment.
53:43 C'est-à-dire que les horreurs décrites, et malheureusement,
53:49 qui ne peuvent que vous submerger, vous rendent presque agarres,
53:54 mais ceux qui se trouvent de l'autre côté, malheureusement, c'est aussi horrible.
54:03 C'est une réponse militaire, c'est là où on est très embarrassé,
54:07 parce que comment admettre effectivement que l'on ait cette force de destruction
54:14 que l'on juge nécessaire parce que l'ennemi est tapis dans certains endroits,
54:20 et on a ces populations qui sont des populations d'innocents,
54:25 et là on a une sorte de surenchère de l'horreur à ces enfants décapités.
54:31 On vous montre le petit gamin explosé sous une bombe
54:35 et en disant "regardez ce que nous envoie Israël", mais oui, c'est des deux côtés.
54:41 Terrifiant. On voit justement effectivement, et Éric Zemmour en a parlé,
54:47 ce choc des civilisations, on en a déjà parlé autour de cette table,
54:51 et Mathieu Bocoté, on ira un peu plus loin ce soir,
54:55 parce que derrière le choc des civilisations, derrière justement la chasse aux Juifs,
54:59 il y a aussi la chasse à l'homme blanc, à l'homme blanc occidental.
55:03 La preuve en est, on va voir les images d'ailleurs, de ce qui s'est passé à Londres.
55:07 Ils étaient 100 000 à Londres, pardon, c'était samedi,
55:10 pour marquer leur solidarité avec le Hamas en scandant à la AGBA.
55:14 Ces manifestations aussi permettent d'exprimer à plusieurs leur haine des policiers,
55:18 leur haine des blancs, comme je disais tout à l'heure.
55:20 Est-ce que dans ce conflit, Mathieu Bocoté, l'antisémitisme et le racisme anti-blanc
55:25 n'en viennent pas à se croiser, et pourquoi ?
55:28 Laissez-moi vous raconter une histoire qui se passe le 20 avril 1968.
55:32 Enoch Powell, une figure aujourd'hui un peu oubliée,
55:35 on pourrait dire que c'est le diabolisé inaugural de la politique occidentale
55:38 dans la deuxième moitié du XXe siècle.
55:40 Il s'inquiète dans un discours, par ailleurs avec des termes qu'on n'utiliserait plus aujourd'hui,
55:43 il s'inquiète d'une société multiculturelle, on dirait aujourd'hui,
55:47 une société qui pousserait les communautés les unes comme les autres,
55:50 et il y voyait l'effet inévitable de l'immigration massive.
55:53 Et c'est le discours sur les rivières de sang, dit-il.
55:56 Et il dit, tôt ou tard, la cohabitation forcée de ces communautés
55:59 va entraîner des tensions très vives.
56:02 Qu'est-ce qu'on voit, c'est presque 50 ans plus tard, 55 ans plus tard en Grande-Bretagne,
56:08 c'est 100 000 personnes qui défilent avec des slogans haineux contre les Juifs,
56:13 il faut le dire quand même comme tel, contre Israël,
56:16 mais c'est la prophétie d'Enoch Powell qui se réalise.
56:19 Or, à l'époque, il avait été diabolisé, traité comme un monstre,
56:22 c'est le diabolisé inaugural, mais qu'est-ce qui se passe?
56:24 Le diabolisé inaugural avait raison.
56:28 Et là, vous posez une question qui me semble centrale,
56:30 le rapport entre « homme blanc » et « juif »
56:33 catégorie qu'on pourrait problématiser en d'autres circonstances.
56:36 Longtemps, on disait que les Juifs sont la minorité qui appelle lorsqu'ils sont ciblés,
56:43 et ça annonce la persécution de toutes les autres minorités.
56:46 C'est le discours qui disait finalement que c'est le canari dans la mine,
56:48 lorsque les Juifs sont ciblés, toutes les autres minorités le seront.
56:52 Sur le plan symbolique, il y a une forme d'inversion dans le monde occidental aujourd'hui,
56:56 c'est lorsqu'on s'en prend aux Juifs dans les circonstances,
56:59 c'est une manière d'envoyer le signal « l'homme occidental est désormais ciblé ».
57:03 Donc, les Juifs ont été déplacés d'une catégorie, le groupe des minorités,
57:06 pour être redéplacés dans une autre catégorie, l'homme blanc occidental.
57:10 Et là, c'est ce qui fait qu'on a entendu des fois des slogans à propos,
57:14 dans cette manifestation-là, de « white trash ».
57:16 « White trash », qu'est-ce que ça veut dire?
57:18 Ça veut dire « déchet blanc ».
57:20 Qu'est-ce que ça veut dire?
57:21 Ça veut dire que l'homme blanc, entre guillemets, est destiné à la poubelle de l'histoire.
57:24 Qu'est-ce que ça veut dire?
57:26 C'est que l'homme blanc est un détritus, c'est un résidu,
57:28 c'est un résidu d'une ancienne histoire qui est appelée à s'effacer, à être piétiné.
57:33 Alors, on comprend la scène, c'est que dans l'esprit des islamistes,
57:37 pourquoi ils s'en prennent à Israël?
57:39 Pour un vieux conflit national, on l'a dit, on l'a redit,
57:41 mais aussi parce que dans leur esprit, Israël est la pointe avancée de l'Occident.
57:47 Alors, on reporte ça ici, lorsqu'on s'en prend aux Juifs, la prochaine étape,
57:52 et on peut le même voir dans certains quartiers en Europe,
57:54 ce sont d'abord les Juifs qui ne sont plus les bienvenus,
57:56 et ensuite les, je ne sais pas comment appeler ça,
57:58 les blancs de souche non-juifs, je ne sais pas si vous comprenez le terme en tant que tel,
58:02 et lorsqu'un quartier s'islamise, en dernière instance,
58:05 ce sont ceux qui ne veulent pas se soumettre à la loi islamique qui sont appelés à le quitter.
58:10 Et de ce point de vue, les islamistes nous disent la même chose que les diversitaires les plus radicaux,
58:15 l'homme blanc doit disparaître pour que le monde idéal advienne,
58:18 et de ce point de vue, ces manifestations, je le dirais,
58:20 sont pour moi non seulement des démonstrations de force, mais une prise de pouvoir.
58:24 - Pourquoi vous dites prise de pouvoir? C'est-à-dire?
58:26 - Parce que les démocrates que nous sommes,
58:28 sommes habitués à croire que le débat se fait au Parlement, à la rue, sur les plateaux télé,
58:31 on va discuter entre nous avec des arguments civilisés,
58:34 on va se donner "ah vous avez un peu raison", "ah vous avez un peu tort",
58:37 ça c'est la discussion civilisée.
58:39 Non, ce n'est pas de ça dont on parle ici.
58:41 On est devant une prise de la rue, c'est une démonstration de force
58:44 comme on en a rarement vu ces dernières années,
58:47 et c'est ce qui explique, soit dit en passant, on l'a peut-être vu en France ou ailleurs,
58:50 la tièdeur d'une partie des élites occidentales
58:53 qui se disent bientôt "la démographie changeante de nos pays
58:57 va nous obliger à changer de politique étrangère
59:00 à tout le moins dans ce qui touche le conflit israélo-palestinien".
59:04 C'est une prise de pouvoir, pourquoi?
59:06 Parce qu'on se retrouve devant des gens qui sont résolus et décidés à frapper.
59:09 La prochaine étape, qu'est-ce que c'est? Il peut y en avoir une.
59:12 Et ça nous ramène donc à Enoch Powell dont je parlais au tout début.
59:15 Il disait "il y aura des violences", il disait "il y aura du sang peut-être même",
59:18 c'était une image à l'époque évidemment.
59:20 Il se pourrait que si on faisait l'inventaire aujourd'hui de l'insécurité,
59:23 de tous les faits d'insécurité qui sont rapportés,
59:25 mais toujours rapportés comme des faits divers,
59:27 et si on les pensait comme des faits politiques et des faits de civilisation,
59:30 on pourrait dire que cette violence elle est déjà là,
59:33 mais nous le savons, nos amis de l'AFP sont là justement pour l'invisibiliser.
59:37 Et pas que. Chut. Pas que. Ils sont nombreux.
59:42 Mais nous sommes là nous.
59:43 C'est en-dessus de pourra, M. Seigneuse, tout de suite l'heure des produits avec Pascal Prat.
59:46 À demain.
59:47 Merci à tous !
59:49 [SILENCE]