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Chaque vendredi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Catherine Nay - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/catherine-nay-les-signatures-deurope-1

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Transcription
00:00Mais comme tous les vendredis, Catherine Neth avec nous, bonjour Catherine.
00:03Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05Vous revenez Catherine sur cette affaire, le 7 octobre à Tourcoing au lycée Sévigné,
00:09une enseignante a été giflée par une élève de 18 ans qui a refusé d'ôter son voile.
00:14La ministre de l'éducation et de jeuneté s'est rendue sur place et elle a dit
00:17« frapper un professeur c'est frapper la République ».
00:20Alors la jeune fille a été placée en garde à vue,
00:23elle est passée en comparution immédiate, l'audience a été renvoyée au 11 décembre.
00:27Oui et après les menaces de mort sur un proviseur parisien pour les mêmes raisons,
00:31d'ailleurs le procès vient d'avoir lieu, c'est le deuxième incident grave de l'année.
00:36Alors « frapper un professeur » c'est un délit puni par la loi.
00:40Mais on dirait que la ministre a été rattrapée par la patrouille
00:42parce que figurez-vous que sa première visite a été pour le collège Gabriel Avez à Creil,
00:47d'où était partie la fameuse affaire des foulards en 89.
00:51Trois adolescentes de 13 et 14 ans, deux marocaines, une tunisienne,
00:54refusaient d'enlever leur voile, ce que leur demandait le proviseur Ernest Chénière.
00:59Le lycée comptant 36 nationalités,
01:02lui prônait que cela créait une pression idéologique sur les autres élèves
01:07et perturbait les relations avec les professeurs.
01:09Mais Lionel Jospin, le ministre de l'Éducation nationale,
01:13l'avait désavoué en disant que l'école de la République doit accueillir tous les enfants
01:18parce que c'est la manière la plus moderne de faire vivre la laïcité.
01:22Bonjour l'aveuglement.
01:24Daniel Mitterrand, elle aussi, prenait le parti des jeunes filles.
01:27S'il le voilait l'expression d'une religion, nous devons accepter les traditions.
01:31Alors cette affaire de Creil avait secoué la gauche.
01:33Ah oui, parce que tout le monde n'était pas d'accord avec Jospin.
01:35Des milices comme Jean-Pierre Chevènement, pour ne citer que lui,
01:38ou Madame Roudy, qui défendait le droit des femmes,
01:40disait que c'était une soumission de la femme.
01:42En clair, qu'au nom de la liberté, on défendait des ayatollahs.
01:45Et vous savez qui a mis un terme à ce problème à Creil ?
01:48Eh bien c'est le roi du Maroc, Hassan II,
01:50qui était invité à l'heure de vérité, quelques semaines plus tard,
01:53où il disait être intervenu pour ramener les jeunes filles à la raison.
01:58En lui, le chef des croyants plaidant que ne pas porter le voile
02:02ne contrevenait pas du tout au commandement de l'islam.
02:05Alors Lionel Jospin, sur cette affaire, avait voulu consulter le Conseil d'État.
02:08Oui, parce qu'il ne savait pas comment s'en sortir de cette affaire.
02:11Alors qui lui avait d'ailleurs répondu, le Conseil d'État, des choses bien molles ?
02:14Si le port du voile n'était pas un acte de provocation,
02:18ou de propagande, ou de prosélytisme, pourquoi pas le tolérer ?
02:22Eh bien, quatre ans plus tard, le Collège d'Anjouresse de Montfermeil
02:25décidait d'exclure trois jeunes filles qui portaient le foulard.
02:27Eh bien, le Conseil d'État a annulé cette décision
02:30au motif que l'appartenance à une religion
02:33n'est pas incompatible avec le port du voile et avec la laïcité,
02:36puisque c'est une liberté d'expression,
02:39façon d'encourager les intégrés à se rendre maîtres de la situation au collège.
02:43Et puis il y eut François Bayrou, lui aussi ministre de l'Éducation à un temps,
02:47qui refusait d'interdire le port du foulard islamique.
02:49Ah oui, il était une sorte de panse-pilote.
02:51Il laissait les chefs d'établissements se débrouiller,
02:53ne leur donnait pas de consignes,
02:54et a eu de voir si les jeunes filles faisaient du prosélytisme,
02:57ou alors de la propagande, enfin bref,
03:00participaient à la confusion mentale de ces gens de gauche
03:02qui mettent sur le même plan les exigences de la liberté
03:05et les contraintes du fanatisme.
03:06Il a fallu attendre 2004, c'est-à-dire il y a vingt ans,
03:09pour que le gouvernement Chirac décide de faire voter une loi
03:13interdisant le port des signes religieux à l'école.
03:15Mais on a perdu du temps, et l'on voit bien aujourd'hui
03:18que malgré la loi, beaucoup de professeurs arrivent à tolérer des choses
03:21qu'ils ne devraient pas, comme le port du voile,
03:23ou renoncent à enseigner des choses parce qu'ils ont peur des élèves.
03:26Vous dénoncez Catherine, au fond, le manque de vista de la gauche
03:29sur cette question du voile.
03:30Vous avez dit tout à l'heure Lionel Jospin, bonjour l'aveuglement.
03:33Oui, on peut dire qu'on peut rajouter une couche,
03:35parce que les 35 heures payées 39 heures,
03:37c'est la responsabilité de Lionel Jospin et lui seul.
03:40Alors tous les économistes le disent aujourd'hui.
03:42Elles n'ont pas créé d'emplois, bien au contraire,
03:44ont accéléré la désindustrialisation de la France
03:47en alourdissant les coûts de production de 12%,
03:50d'où une augmentation des prix,
03:52et surtout des pertes de compétitivité.
03:53On a aussi cassé l'hôpital,
03:55et surtout, changé le rapport des Français au travail
03:58en les incitant à travailler moins.
04:00Si c'était une bonne idée, voyez-vous,
04:01un pays nous aurait imité, bien vis-à-vis de justement,
04:03personne ne l'a fait. Merci Jospin.
04:05Bon, autre chose Catherine ?
04:07Oui, mais c'est la retraite à 60 ans, votée en 82,
04:09au moment où l'espérance de vie croissait de 3 mois par an,
04:12effet pervers de la loi, puisqu'on était vieux à 60 ans,
04:15on pouvait partir en pré-retraite à 55 ans,
04:18et on doit dire qu'à l'époque, les entreprises en ont abusé.
04:20Aujourd'hui, 42 ans après,
04:22on voit la retraite, c'est d'encore sortir les gens dans la rue,
04:25sont prêts à tout cosser.
04:263 mois de manifestation montent
04:28sous le quinquennat Sarkozy pour passer de 60 à 62 ans,
04:31rebelote il y a 2 ans avec la retraite à 64 ans,
04:34alors que partout, dans tous les autres pays,
04:37on admet qu'en vivant plus longtemps,
04:39on doit travailler plus longtemps.
04:41Chez nous, c'est tabou. Merci Mitterrand.
04:43Voilà, le voile, les 35 heures, la retraite à 60 ans,
04:46j'entends les 3 legs de la gauche décryptés par Catherine Ney.
04:49Merci beaucoup Catherine.

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