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Chaque vendredi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Catherine Nay - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/catherine-nay-les-signatures-deurope-1

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Transcription
00:00Chaque vendredi, Catherine Ney est avec nous. Bonjour Catherine.
00:02Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:04Le contrôle de l'immigration était au menu du Conseil européen de rentrée hier à Bruxelles.
00:09Le pacte asile-immigration, on s'en rappelle, voté au Parlement européen au mois de mai,
00:13applicable dans deux ans, semble déjà caduque.
00:16Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, propose d'aller plus loin avec des solutions innovantes, Catherine.
00:22Oui, en fait, c'est Georgia Melloni qui fait école et c'est elle qui inspire la présidente de la Commission européenne qui est devenue sa grande amie.
00:28Et elle vient de passer aux travaux pratiques.
00:31Lundi, il y a 16 migrants venus d'Égypte et du Bangladesh ont été conduits en Albanie,
00:35d'où ils pourront remplir leur formulaire de demande d'asile.
00:39C'est l'aboutissement d'un accord politique passé avec son homologue albanais, il y a un an, moyennant finances.
00:45Et bien sûr, l'Italie a construit un centre de rétention de 800 places qui a obtenu le statut d'enclave italienne.
00:52Et c'est Rome qui va instruire leur demande d'asile.
00:55Ils auront la réponse dans 28 jours et si c'est non, ils seront reconduits dans leur pays.
00:59Alors 16 clandestins, pour leur c'est pas beaucoup, mais c'est aussi de la communication à l'égard de tous les passeurs et de tous les migrants.
01:05Oui, et ça c'est énorme, mais parce qu'elle est une femme pragmatique, parce qu'en même temps,
01:10elle a régularisé 450 000 sans-papiers pour répondre aux besoins du pays, les patrons, l'hôtellerie, les hôpitaux qui ont besoin d'immigrés.
01:17Mais à peine élue, vous savez qu'elle avait dû subir un énorme afflux venant de Tunisie,
01:22organisé par le président tunisien, qui lui-même, sans pitié, renvoyait tous les Africains.
01:26Gérald Darmanin avait déclaré qu'elle était incapable de gérer le problème, qui était une façon indirecte d'attaquer Marine Le Pen.
01:31Mais le ministre des Affaires italien, Tajani, avait annulé une visite officielle à Paris, alors qu'aujourd'hui,
01:36il rencontre son camarade Michel Barnier, avec qui il a travaillé à Bruxelles, il est très heureux qu'il soit à Matignon.
01:42Et Bruno Retailleau à la frontière franco-italienne, il y a du réchauffement en vue entre les deux pays.
01:46Alors Catherine, il faut expliquer qu'il y a une méthode, Giorgia Meloni. C'est une femme qui croit à la diplomatie.
01:51Oui, parce que là, sur l'affaire tunisienne, aussitôt, elle avait été rencontrer le président tunisien,
01:56qui avait de gros problèmes de trésorerie. Elle avait amené Van der Leyen, qui a apporté beaucoup d'argent,
02:02et surtout, elles ont obtenu pour le pays une aide du FMI. Et depuis, de fait, les arrivées irrégulières en Méditerranée ont baissé de 39%.
02:11Alors, les débats qui ont eu lieu hier à Bruxelles, Catherine, dessinent une Europe beaucoup plus volontaire que par le passé,
02:17sur le contrôle des arrivées sur le sol européen.
02:20Oui, parce qu'en septembre, on a vu Olaf Scholz, qui était à la tête d'une coalition de gauche,
02:23remettre du contrôle aux frontières, parce que les hébergements sont saturés, que la situation n'est plus maîtrisable,
02:29les structures de soins sont surchargées. 50 000 arrivées illégales les 6 premiers mois, il fallait stopper.
02:34Et puis, fin août, il a même renvoyé dans leur pays 23 Afghans qui sortaient de prison. Un avion qu'Atari les y avait amenés.
02:41En octobre, les Pays-Bas et la Hongrie ont demandé une dérogation pour ne pas appliquer le pacte immigration-asile.
02:47Voter au Parlement européen n'est pas applicable, comme vous l'avez dit, pas avant deux ans.
02:51Et il y a le Polonais, Donald Tusk, qui suspend le droit d'asile,
02:57parce que lui doit faire face à une arrivée de migrants qui entre par la Biélorussie, vous l'avez compris, c'est un mauvais coup de Moscou.
03:04Mais la Finlande a déjà obtenu, pour les mêmes raisons, cette autorisation,
03:08et les trois Pays-Bas envisagent de faire de même.
03:11Ce qui veut dire que l'Espache Schengen, celui de la libre circulation, qui était la grande innovation européenne,
03:17est peut-être morte, parce qu'on s'est perçu que chaque pays veut, revendique aujourd'hui, le droit de surveiller ses frontières.
03:23Alors Bruno Rotailleau, dès son arrivée à Place Beauvau, a fait entendre la même musique.
03:28Lui aussi veut mettre fin au désordre migratoire, et il prépare une loi immigration.
03:32Oui, en fait, la nouvelle loi en question n'est que la reprise de celle qui a déjà été votée,
03:37mais qui fut amputée par le Conseil constitutionnel pour des raisons de forme et non de fond.
03:43Il n'y a rien d'autre, prenez le ministre de l'Intérieur.
03:46D'ailleurs, son annonce colle avec les attentes de Français, comme on le voit ce matin,
03:50un sondage du Figaro, le plébiscite, et montre qu'il a le soutien d'une très grande majorité.
03:55Mais il a braqué le camp macronien.
03:57Gabriel Attal s'étranque, trouve que le projet est totalement inutile,
04:01vu que les décrets d'application de la première loi ne sont toujours pas encore sortis.
04:04Roland Lescure, Stéphane Travers, pour ne citer qu'eux, sont dans une fronte totale.
04:09Mais c'est toute une aile gauche qui refuse par principe, parce qu'on n'en sort pas,
04:14c'est faire des cadeaux à l'extrême droite, donc ça risque de renforcer l'extrême droite.
04:20Et si, justement, c'était le contraire.
04:22En tous les cas, c'est une forme de cécité et même de surdité à l'égard de leurs électeurs.
04:27Moi, ça me rappelle Edgar Ford qui disait à François Mitterrand,
04:31« Monsieur François, il faut avoir de temps en temps le courage de prendre des mesures populaires. »
04:35France formidable.
04:36Signature Europe 1, signé Catherine Ney. Merci beaucoup Catherine.

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