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Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pascale de La Tour du Pin pour débattre des actualités du jour. Au programme, retour sur la décision de justice en appel de l’obligation faite à la société de production de Complément d’enquête de remettre les images à un expert qui sera chargé de visionner les rushs.
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00:00Europe 1 Soir Week-end, 19h21, Pascal Delatorre Dupin.
00:04Il est 19h17 et nous sommes dans ce studio avec Paul Melun, avec Jules Torres.
00:11Je voudrais, avant qu'on revienne sur Emmanuel Macron, qu'on reparle un instant de l'affaire
00:15de Pardieu, complément d'enquête sur France 2.
00:18Rebondissement cet après-midi.
00:19La cour d'appel de Paris a ordonné qu'un expert visionne les rushs et évalue si le
00:24montage de la fameuse scène du Hara correspondait bien à la réalité.
00:28Ce rebondissement, et c'est pour ça que j'en parle, et je profite de votre présence Jules Torres,
00:32intervient après la publication de cette enquête dans le JDD, qui a mis la main sur
00:36les procès-verbaux de trois protagonistes à l'origine du complément d'enquête consacré
00:40à Gérard Depardieu, semble-t-il, l'ensemble est accablant.
00:43Je voudrais bien pour les auditeurs d'Europe 1 que les choses soient claires, on ne parle
00:46pas de Gérard Depardieu, qui sera jugé le 28 octobre pour, on va dire, des soupçons
00:53d'agression sexuelle.
00:54Je dis soupçons parce que ça n'a pas été jugé, c'est pas ça le sujet.
00:57Nous, ce qui nous insurge aujourd'hui, c'est que, semble-t-il, il y a bien eu bidouillage
01:02d'images sur le service public, qui fait la morale à tout le monde.
01:05Jules Torres, juste un mot, est-ce que vous pouvez nous rappeler les faits ?
01:12En décembre dernier, donc au début de l'affaire Depardieu, Complément d'Enquête décide
01:17de publier un documentaire sur Gérard Depardieu.
01:19Et il y a une scène qui a beaucoup choqué, où on voit Gérard Depardieu tenir des propos
01:24graveleux, sexistes et même pédophiles, puisqu'il parle d'une masturbation d'une
01:29petite fille qui est dans un haras et qui déambule sur un poney.
01:32Gérard Depardieu, lui, depuis le début, dit que ces images ne collent pas à l'audio
01:39qu'on peut voir sur ce documentaire.
01:41Yann Moix, il faut savoir que les rushs dont on parle, c'est des rushs qui datent d'un
01:45reportage en Corée du Nord depuis 2018.
01:48Et ça sort en 2023.
01:49Donc Yann Moix, la famille Depardieu, le clan Depardieu, même le président de la République
01:53lui-même, souvenez-vous, autour du 20 décembre, sur France 5, dit, attention, en direct, le
01:59président de la République prend position et dit je me méfie, dans ce genre de documentaire
02:03il peut potentiellement y avoir un montage fraudulé.
02:05Donc voilà, la vraie question aujourd'hui, c'est où sont ces rushs ? Où sont ces rushs
02:10? Le monteur, pendant son procès verbal que l'on a consulté, dit la caméra n'a jamais
02:16été braquée sur Gérard Depardieu à ce moment-là.
02:18Donc, qu'a fait Complément d'Enquête ? C'est très simple, c'est qu'ils ont mis,
02:23à priori, Gérard Depardieu prononçait ses paroles sur une femme d'une quarantaine
02:27d'années.
02:28Ça reste graveleux, ça reste sexiste, mais par contre ce n'est pas pédophile.
02:31Et c'est une immense différence.
02:33Et ça montre surtout, en effet, qu'il y a eu une manipulation.
02:35C'est qu'on a collé un son audio sur une image qui n'allait pas avec celle prononcée
02:41par Gérard Depardieu.
02:42Et dans les procès verbaux, il n'y a pas seulement celui du monteur, il y a celui du
02:45réalisateur, il y a celui du patron de Hiraki Productions, qui détiennent normalement les
02:51rushs.
02:52On ne sait pas où ils sont.
02:53Ils sont actuellement introuvables.
02:54Donc, la vérité, c'est que les preuves accablantes, les rushs accablants qui nous
02:59disaient que Gérard Depardieu était un horrible personnage, sont non seulement faux, mais
03:03ils sont introuvables.
03:04Incroyable.
03:05Alors que la justice a dit, si vous ne fournissez pas les rushs, c'est 1 500 euros par jour.
03:09Donc, je pense que ça va...
03:10Et depuis le début, nous, on a réclamé au JDD les rushs à France Télévisions, qui
03:16s'est réfugié derrière, d'abord, le secret des sources.
03:18La justice a une première fois dit, ce n'est pas le sujet.
03:21Là, c'est une affaire qui est beaucoup trop grave et donc, il va falloir donner ses rushs.
03:25Et une deuxième décision de justice qui intervient aujourd'hui, la Cour d'appel, qui nous dit
03:29qu'il faut rendre ses rushs publics.
03:32Et d'ailleurs, j'en termine, mais au sujet de l'enquête qu'on a publiée cette semaine,
03:36pas une reprise dans la presse.
03:38Ça n'intéresse pas les gens.
03:39Ça n'intéresse pas les gens ou ça les dérange ?
03:41Ça n'intéresse pas les journalistes.
03:42J'y tournais, c'est ça la vraie question ? Non, non, non, non, non, je pense que ça dérange.
03:46Ça dérange.
03:47Et deuxième chose, le constat d'Huissier qui était donné par complément d'enquête
03:52n'a été consulté que par une rédaction dans la place de Paris.
03:55Vous savez laquelle ? France Info.
03:57C'est marrant quand même que complément d'enquête, donc France 2, ne donne le constat
04:01d'Huissier, ne le communique qu'à une chaîne qui appartient à son groupe.
04:07Personne d'autre ne l'a vu.
04:09Donc, on va avoir, je vous le jure, le mystère autour de cette affaire va être dévoilé
04:14dans les prochains jours, les prochaines semaines, les prochains mois.
04:17Mais la vérité, et ça, elle est accablante aujourd'hui, c'est qu'il y a une manipulation
04:22des images, une manipulation des faits dans le seul but, c'est d'entreprendre une grande
04:27entreprise méthodique de déstabilisation pour ruiner la réputation de Gérard Depardieu.
04:31La seule vérité, elle est là, c'est que le service public a contribué à nuire à
04:35l'image de Gérard Depardieu.
04:36Vous vous rendez compte, c'est très très grave, journalistiquement parlant, c'est extrêmement
04:40grave ce qui s'est passé.
04:42Bidouiller des images, bidouiller des images pour accuser quelqu'un, je ne sais pas, vous
04:47avez une carte de presse, il y a une déontologie, le service public, Paul Melun.
04:52C'est grave pour n'importe quel journaliste qui fait bien son métier avec professionnalisme
04:57et avec déontologie, mais j'ai envie de vous dire, c'est encore plus grave lorsqu'il
05:01s'agit de cette émission qui, depuis un certain nombre d'années, s'est arrogé
05:06le titre de spécialiste pour démasquer les fake news, qui impose sa soi-disant rigueur
05:12journalistique à l'ensemble de ses confrères sur l'ensemble des chaînes, y compris les
05:16chaînes privées.
05:17Et c'est ça le problème, c'est la vie antiphilosophique de ces gens, c'est que quand vous prenez
05:21la rigueur, l'exemplarité, le professionnalisme, il faut l'être, et que si vous prenez tout
05:26cela pour vos confrères, mais que vous ne vous l'appliquez pas à vous-même parce
05:30qu'il y a derrière des visées politiques, je dis tout ça au conditionnel, il va falloir
05:34attendre de voir comment tout ça se déroule, mais l'enquête du JDD étant bien documentée,
05:38ça nous permet quand même d'avoir des éléments qui nous permettent au moins de douter, et
05:40moi j'aime bien douter, et c'est la chanson d'Anne Silvestre, j'aime les gens qui doutent,
05:43et moi j'aime bien douter, et je pense que l'enquête du JDD nous permet d'avoir
05:46beaucoup d'éléments de doute quant à la parole de complément d'enquête et quant
05:50au travail qui a été fourni de leur part, donc il faut faire toute la lumière là-dessus,
05:53et si c'est avéré, ça voudra dire qu'ils auront voulu nuire délibérément à la réputation
05:58de Gérard Depardieu, et que ceux qui ont, comment dirais-je, comme le Président de
06:03la République, d'ailleurs sur France 5, ceux qui ont mis en garde contre les chasses
06:06à l'homme, non fondées sur les tribunaux, mais fondées sur des montages qui peuvent
06:10être effectivement trafiquées, tous ceux-là avaient raison, et que quand vous disiez ça,
06:14moi je me rappelle j'avais soutenu ce qu'avait dit le Président de la République sur l'A5
06:16à l'époque, on se faisait traiter de sexistes et de complices, des porcs, dans le balance
06:21ton porc, etc., et on était des complices du sexisme et de Gérard Depardieu, enfin
06:24c'était pas sérieux, la prudence aurait dû tous nous guider à ce moment-là, c'est
06:28pas parole d'évangile, France 2 c'est pas parole d'évangile, complément d'enquête,
06:31on a le droit d'interroger, c'est pas parce que vous êtes journaliste sur le service
06:35public que vous êtes le dieu du journalisme, donc on avait le droit de s'interroger, il
06:38y a des gens très bien qui travaillent là-bas, mais il y a aussi des gens manifestement qui
06:41ont voulu manipuler des images, donc on est fondé de s'interroger.
06:43Mais manipulation des images, mais pardon, moi je suis choquée depuis tout à l'heure
06:47je vais vous dire, je suis choquée parce qu'on a peine à y croire, enfin je sais
06:52pas, on est à une heure de grande écoute, on manipule, mais on manipule des images,
06:57mais qu'est-ce qu'il y a de plus grave ? Demandons à Élise Lucet qui va donner des leçons
07:01de morale à tout le monde, et à toute cette cohorte, pardon excusez-moi, on a manipulé
07:05des images sur le service public, est-ce que, je voudrais un instant s'il vous plaît,
07:08qu'on écoute la réaction de Yann Moix, qui était à l'origine du tournage qui a
07:12été réalisé, vous le disiez Jules, en 2018 en Corée du Nord de ce tournage, et
07:16qui était présent lors des faits, et qui a toujours dénoncé un découpage final frauduleux,
07:20il a réagi ce soir à la télévision.
07:22Je parle pas beaucoup de ça parce que je laisse les avocats s'exprimer à ma place,
07:25mais vous savez qu'on va avoir enfin la vérité sur les rushs et l'affaire Depardieu, puisque
07:29la justice a donné intégralement raison à Gérard, donc les rushs vont être obligatoirement
07:35restitués, des experts vont regarder les images, et Gérard va être innocenté de
07:40ce qu'on lui reproche, et je vais récupérer mon film.
07:42Ça fait un an que j'ai dit que j'ai fait un film de fiction, qu'on m'a volé ce film,
07:46personne ne m'a cru, on m'a craché dessus, on a craché sur Gérard, qui peut-être a
07:50fait d'autres choses dans d'autres domaines, mais là je parle vraiment de mon film, je
07:53n'en sais rien, il est présumé innocent.
07:55Et aujourd'hui, on est récompensé pour notre courage intellectuel et notre ténacité.
07:58Je ne veux pas en dire plus, il faut que je reste à ma place, c'est les avocats qui
08:02continuent le combat.
08:03Les avocats continuent le combat, c'est ce que dit Yann Moix, qui n'est pas du tout
08:06surpris, et qui dit que la vérité va enfin éclater.
08:10Et c'est intéressant parce qu'on avait l'information nous depuis le début de l'après-midi, mais
08:14Jérémy Assous, l'avocat de Gérard Depardieu, allait communiquer ce soir chez Cyril Hanouna
08:20sur C8, mais l'information est sortie, vous savez où elle est sortie ?
08:23Non.
08:24À Télérama.
08:25Oui, exact, c'est vrai.
08:26Qu'est-ce que ça dit de cette affaire ?
08:27Ça montre qu'ils sont sur la défensive, France Télé.
08:31C'est-à-dire que je pense qu'eux-mêmes, la direction, je ne mets pas en cause Delphine
08:34Arnaud, je ne mets pas en cause Stéphane Sieyde-Bongomez, je pense qu'ils ont fait
08:40comme chaque directeur d'une rédaction devrait faire, c'est-à-dire protéger ses équipes,
08:43leur faire confiance.
08:44Le problème, c'est que je pense qu'ils ont été bernés, et par Complément d'Enquête,
08:48et par Anthony Dufour, le patron de Hikari Productions, et par le réalisateur, et par
08:53le monteur, et par tout le monde finalement.
08:54La vérité, c'est que ces images ont été manipulées, que Gérard Depardieu a prononcé
09:01ces paroles, mais qu'il n'osait pas prononcer sur LA petite fille, contrairement à ce que
09:05disait et à ce que laissait suggérer Complément d'Enquête, c'est en cela, et ça a eu des
09:09répercussions immenses, on a eu quand même des débats sur le fait que Gérard Depardieu,
09:13on devait lui retirer La Légion d'Honneur.
09:15On le mettait sans réfléchir dans la catégorie des pédophiles notoires, ce qui était scandaleux.
09:20On l'a cloué au pilori pour une séquence qui, a priori, est complètement fausse.
09:25Incroyable.
09:26Incroyable.
09:27Non, Jules a raison.
09:28Après, le seul point de prudence que je mettrais, et ça a été un peu dit par Jules par rapport
09:31au groupe, c'est que ce n'est pas parce que vous avez certains journalistes qui ont manifestement
09:36mal fait leur travail, qui ont tenté de manipuler l'information, que ça jette l'opprobre sur
09:40toute une rédaction.
09:41Bien sûr que non, ça ne jette pas l'opprobre sur toute une rédaction.
09:44Je suis d'accord avec vous Paul Mellin, c'est important de le préciser, il n'empêche,
09:48si les faits sont avérés, c'est très, très, très grave.
09:52Et est-ce qu'on trouvera les rushs ?
09:53Non mais attendez, si on ne trouve pas les rushs, il faudra voir la suite de l'histoire.
09:57Les rushs auraient mystérieusement disparu.
09:59Et l'Arkom dans tout ça ? On en parle ?
10:01Ah bah, ça c'est une très bonne question.
10:02Dites-moi, c'est vrai ?
10:03Ça c'est une très bonne question.
10:04Thomas Lacroix, rédacteur en chef de cette émission, qui dit « Et l'Arkom ? Où est l'Arkom ? »
10:09On les a appelés, évidemment, là il n'y a pas de réponse.
10:11Parce que pour condamner, pour sanctionner certaines chaînes, alors qu'on a des propos
10:16complètement normaux, ça, direct, mais par contre là, ça fait 10 mois qu'on dit ça.
10:21Ça fait 10 mois que Yann Moix dit qu'on lui a volé,
10:24ça fait 10 mois que Gérard Depardieu dénonce une manipulation.
10:26Rien, rien.
10:28Bien, on en reparlera certainement dans le courant de cette émission.
10:31Dans un instant, Sébastien Chenu, vice-président du RN, sera dans ce studio.
10:34On a beaucoup de sujets à aborder avec lui.
10:37Le budget, la colère du chef de l'État à tirer la suite de ses propos sur Israël.
10:41Et puis le déplacement du Premier ministre accompagné du ministre de l'Intérieur
10:45pour peut-être s'inspirer de la politique migratoire de Giorgia Meloni.
10:48Mais bon, est-ce qu'elle marche vraiment cette politique migratoire ?
10:50Il y a des juges italiens qui demandent déjà le retour des migrants en Italie.
10:53Ceux qui avaient été mis, vous savez, dans des centres en Albanie.
10:56Exactement.
10:57A tout de suite.

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