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Le match France-Israël de jeudi 14 novembre (20h45) est placé sous très haute surveillance. Regardez les dispositions prises par le préfet de police de Paris Laurent Nunez.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 13 novembre 2024.

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Transcription
00:007h42, l'heure de l'invité de RTL Matin, et Thomas vous recevez aujourd'hui, celui qui va piloter le dispositif de sécurité demain soir au Stade de France,
00:12Laurent Nunes, le préfet de police de Paris.
00:14Bonjour et bienvenue sur RTL, Laurent Nunes.
00:16Bonjour.
00:16A 36h du coup d'envoi de ce match France-Israël au Stade de France, est-ce que vous pouvez nous garantir qu'il n'y aura pas à Saint-Denis, autour du stade ou à Paris,
00:24des scènes comme celles honteuses, répugnantes, auxquelles on a assisté la semaine dernière à Amsterdam ?
00:29En toute hypothèse, on a bâti un dispositif tout à fait exceptionnel qui vise à éviter que ça se produise.
00:35Ça c'est ce que je peux vous garantir, on a un dispositif exceptionnel.
00:38C'est pour un match de l'équipe de France normalement, un match normal qui se déroule dans un contexte normal,
00:44comme il y a pu en avoir par le passé au Stade de France, avant évidemment la période des Jeux Olympiques,
00:49on mobilisait 3 à 4 fois moins d'effectifs que ceux qui seront mobilisés.
00:54Donc sur 4000 policiers, 1600 agents de sécurité, le RAID.
00:57Exactement, puis surtout ce qui change c'est le nombre de policiers, de gendarmes également, de militaires du dispositif Sentinelle
01:04qui seront mobilisés autour du stade et dans le stade.
01:07Il y aura combien de policiers dans le stade ?
01:09Dans le stade, je ne vous donnerai pas le chiffre, ce que je peux vous dire c'est qu'exceptionnellement, ça n'est pas l'usage.
01:14Habituellement, nous aurons des policiers qui seront pré-positionnés à l'intérieur du stade,
01:18pré-intervenir à tout incident, des policiers, donc en tenue.
01:24Et puis le RAID est toujours présent au Stade de France, ça c'est une règle, c'est la force spécialisée d'intervention
01:29qui est mobilisée pour intervenir en cas d'attaque terroriste et ils seront évidemment bien présents.
01:33Hier soir, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau disait qu'il n'y avait pas de menace particulière.
01:37À date, qu'est-ce que vous redoutez le plus ?
01:39Non, il n'y a pas de menace particulière contre ce match, mais c'est un match à très haut risque.
01:44Ce qu'on redoute le plus, c'est évidemment des incidents entre supporters à l'intérieur du stade
01:49et puis surtout des incidents à l'extérieur du stade.
01:52C'est pour ça que notre dispositif est exceptionnel.
01:54D'abord par le volume de forces de sécurité intérieure qu'on mobilise.
01:57Je vous dis, c'est 3 à 4 fois plus ce qu'on mobilise d'habitude pour un match de l'équipe de France.
02:02Mais il est aussi exceptionnel parce que le champ géographique qui est couvert par le dispositif,
02:06il est beaucoup plus large que d'habitude.
02:08Il couvre les transports en commun, les gares, évidemment toutes les lignes de transport dehors qui mènent au stade
02:13et puis surtout l'ensemble de la plaque parisienne.
02:17On a un dispositif renforcé de voie publique pour éviter des incidents entre supporters.
02:21Ce dispositif, il va rester en place jusqu'à quand ? Jusqu'au lendemain matin ?
02:24Il restera en place jusqu'à tard dans la nuit et le temps qu'il faudra, ici il faut, on le prolongera.
02:29Quand LFI demande l'annulation de la rencontre en faisant l'état de risque de trouble très fort,
02:33il raconte n'importe quoi ? Il joue à nous faire peur ?
02:35Je ne me permettrais pas de dire qu'un parti politique raconte n'importe quoi, en tout cas pas comme préfet de police.
02:39Ce qui m'intéresse dans la phrase, c'est risque de trouble très fort.
02:41Non, c'est un match à haut risque. Il y a des risques d'affrontement entre groupes de supporters.
02:47Donc ça, c'est évidemment un risque qu'on a pris en compte.
02:50On est toujours dans le cadre d'une menace terroriste très élevée.
02:52Mais ça, c'est tout le temps, c'est en permanence.
02:55Et la seule réponse que moi, je peux faire comme préfet de police, c'est de rappeler que nous sommes un grand pays.
02:59Nous savons organiser des grands événements. Nous l'avons démontré pendant les Jeux Olympiques.
03:03Et voilà, donc on n'a pas à trembler à l'idée d'organiser ce match France-Israël.
03:09Les forces de sécurité intérieure, sous mon autorité et sous celle du ministre de l'Intérieur, répondront évidemment présents.
03:14Le fait que toutes les villes de la République assistent à ce match,
03:16le Président de la République, le Premier ministre, Nicolas Sarkozy, François Hollande, l'ambassadeur d'Israël en France, etc.
03:20Est-ce que ça vous complique les choses ?
03:22Ça ne complique pas les choses, c'est habituel.
03:24Nous avons toujours des personnalités qui sont présentes pour les grandes rencontres de football, de rugby.
03:28Donc voilà, c'est habituel, c'est quelque chose qu'on sait parfaitement gérer.
03:31Et les supporters israéliens, est-ce que ce matin, vous leur dites
03:34« Venez au stade, venez en famille, venez sans crainte » ou « Restez au chaud chez vous, c'est quand même plus prudent » ?
03:39Non, bien sûr, la billetterie est encore ouverte au Stade de France.
03:43Évidemment que les supporters, quelle que soit d'ailleurs l'équipe qu'ils supportent,
03:47ils peuvent venir en toute sécurité au stade, ça je puis vous l'assurer.
03:50Mais le deuxième message que je veux faire passer, c'est celui de la fermeté.
03:53C'est-à-dire que nous serons intraitables avec tous les fauteurs de troubles.
03:56Et je dis bien intraitables.
03:57Et ceux qui portent une kippa pourront venir sans inquiétude au Stade de France avec leur kippa ?
04:02Ou vous leur dites « Soyez discrets » ?
04:04Je ne passerai jamais ce genre de message.
04:06Nous sommes dans une République, d'abord une République laïque,
04:09mais surtout une République qui protège tous ses enfants.
04:11Et donc nous serons présents sur l'ensemble des itinéraires.
04:14Tout le monde peut venir au stade en toute sécurité.
04:16Mais ça, je peux vous le garantir.
04:17On vient comme on est.
04:18On vient comme on est, évidemment.
04:19Combien de supporters israéliens sont attendus finalement pour demain ?
04:22Alors, il y a un parkage israélien.
04:25Pour l'instant, on a assez peu de supporters qui viendront d'Israël.
04:29Il y en a très peu.
04:30Il y en a très peu, je peux vous dire qu'il y en aura...
04:31Quelques dizaines, une centaine ?
04:32Quelques dizaines de personnes pour ce qui est du parkage israélien.
04:35Après, le Stade de France, c'est un stade qui est grand, qui est immense.
04:39Et il y aura des supporters, des citoyens français,
04:43qui seront également évidemment présents dans le stade,
04:46et dont nous assurons évidemment toute la protection.
04:49Et quels que soient les supporters, tout le monde sera protégé demain sans difficulté.
04:54Et qu'est-ce qui se passera en cas de slogan politique scandé dans le stade ?
04:57Qu'est-ce qui ferait que la rencontre pourrait être interrompue ?
05:00D'abord, s'il devait y avoir des messages à caractère politique.
05:04Des banderoles, des drapeaux qui ne soient pas ceux des deux équipes.
05:09Les seuls drapeaux tolérés sont le drapeau français et le drapeau israélien.
05:12Évidemment. Et ça, c'est contrôlé dès l'entrée, dès les fouilles.
05:14Je vous rappelais qu'il y a un double dispositif de contrôle demain au Stade de France.
05:19À l'entrée d'un périmètre de protection autour du stade,
05:22et à l'entrée du stade, il y aura un double système de contrôle,
05:25de fouilles palpation, contrôle d'identité, tous les billets sont nominatifs,
05:28et on va s'assurer qu'il n'y ait pas de personne porteur d'un message politique.
05:32Pardon, mais drapeau palestinien interdit dans le stade ?
05:34Absolument interdit. Et tout message qui serait à caractère politique
05:37sera interdit. Alors interdit, ça veut dire deux choses.
05:40Ça veut dire qu'évidemment, aux fouilles, on ne les laisse pas rentrer.
05:42Et ensuite, dans le stade, si ces drapeaux sont exhibés,
05:47si des messages à contenu, qu'ils soient des messages vocaux, des banderoles, sont déployés,
05:51les stadiers interviendront pour y mettre un terme.
05:54Le cas échéant, avec l'appui des forces de l'ordre,
05:57ils nous seront présents et prépositionnés dans les coursives pour ce faire.
06:00Donc ce sera tolérance zéro à l'intérieur du stade ?
06:02Ce sera tolérance zéro.
06:03Au-delà de ce match, on a appris que les actes antisémites
06:05ont été rapportés par 4 en un an en France.
06:07Sur Paris, quel est le bilan ?
06:09C'est exactement le même chiffre.
06:11A partir du 7 octobre de l'année dernière,
06:16jusqu'au 7 octobre, on avait des actes antisémites
06:20qui, rapportés à l'année précédente, étaient à peu près au même nombre.
06:24Et puis à partir du 7 octobre, à partir du 7 octobre 2023,
06:27ils ont complètement explosé.
06:29Au point que depuis le 1er janvier 2024,
06:32pour cette année 2024, au moment où je vous parle,
06:34rapportés à la même période de 2023,
06:36effectivement, nous sommes à une augmentation de...
06:39C'est 4 fois plus.
06:404 fois plus qui donne combien d'actes, à peu près ?
06:42C'est plusieurs centaines.
06:43Plusieurs centaines.
06:44Comme si ça ne suffisait pas, ce soir, une association sioniste,
06:46Israël Is Forever, va organiser un gala.
06:48Pourquoi avoir autorisé cette manifestation,
06:50soutenue par le ministre d'extrême droite, Bézalel Smotrich,
06:53qui nie l'existence même des Palestiniens ?
06:55Pourquoi ne pas avoir interdit cette réunion ce soir ?
06:58D'abord, comme vous le savez, Michel Barnier l'a dit à l'Assemblée nationale,
07:02le gouvernement français n'a rien à voir dans l'organisation de ce gala.
07:05C'est un gala, donc ce n'est pas une manifestation de voie publique.
07:09C'est plus compliqué.
07:10Donc il n'y a pas de troubles à l'ordre public ?
07:11C'est plus compliqué pour un préfet d'interdire un gala,
07:13une réunion qui se tient dans une enceinte fermée.
07:16Première chose.
07:17Deuxièmement, il faut qu'il y ait des risques de troubles à l'ordre public important.
07:20J'ai considéré que ça n'était pas le cas.
07:23Et en revanche, on sera évidemment attentifs aux propos
07:26qui vont être tenus à l'occasion de ce gala,
07:29et le cas échéant, saisir la justice.
07:31Mais est-ce qu'il n'y a pas un peu pas la même chose ?
07:32C'est la même chose, Thomas Soto.
07:33Je vous rappelle une chose, pour que les choses soient équilibrées.
07:34Quand il y a des manifestations pro-palestiniennes,
07:36il y a des propos aussi qui sont tenus, qui tombent sous le coup de la loi pénale.
07:39Et d'ailleurs, régulièrement, je saisis la justice
07:42quand des propos d'incitation à la haine, à la violence sont tenus dans le cadre de ces manifestations.
07:46Il n'y a pas un peu de poids, de mesures ?
07:47Ce serait une organisation radicale, de même nature,
07:49avec un drapeau palestinien qui nierait l'existence d'Israël.
07:52Est-ce que vous l'auriez autorisé ?
07:53Je vous dis, il n'y a pas de poids, de mesures.
07:55Il y a des manifestations pro-palestiniennes qui se tiennent,
07:57dans lesquelles des propos qui tombent sous le coup de la loi de la République sont tenus.
08:00Je saisis la justice.
08:01Ce n'est pas pour ça qu'en amont,
08:03quand j'ai une déclaration d'une manifestation pro-palestinienne,
08:06je l'interdis.
08:07Je ne le fais pas.
08:08Il y a une manifestation qui va se tenir aujourd'hui,
08:10nous avons convenu de l'itinéraire,
08:12et je ne vais pas l'interdire excémenté.
08:14Et si des propos qui dépassent les cadres des lois de la République sont tenus,
08:17je saisirai la justice,
08:18et je ferai la même chose pour le cas-là.
08:20Et c'est ce qu'a jugé d'ailleurs le tribunal administratif,
08:22puisque les organisateurs de la manifestation pro-palestinienne
08:25m'avaient assigné en justice,
08:26et le tribunal administratif m'a donné raison.
08:28J'ai une dernière question, Laurent Douniès.
08:29Nous sommes aujourd'hui le 13 novembre, date tragique de notre histoire.
08:32On se souvient des victimes du Bataclan, du Stade de France, des terrasses,
08:35mais aussi des attentats qui ont frappé notre pays,
08:37depuis d'ailleurs les horreurs perpétrées par Mohamed Merah à Toulouse en 2012.
08:40Aujourd'hui, un autre 13 novembre vous semble-t-il encore possible ?
08:44Il faut rester prudent.
08:46Le 13 novembre, il faut se souvenir de ce dont il s'agissait.
08:48C'était ce qu'on appelle une attaque exogène,
08:50des groupes constitués depuis l'extérieur qui nous ont attaqués.
08:53Ce type d'attaque n'est plus probable aujourd'hui.
08:56Depuis 2015, des efforts extraordinaires ont été faits
09:00en matière de lutte antiterroriste,
09:01en matière de coopération entre les Etats,
09:03de coopération entre les services de renseignement,
09:05qui fait qu'on peut aujourd'hui considérer que cette menace est écartée.
09:08Mais il faut toujours rester vigilant.
09:10On reste toujours vigilant.
09:11Ça reste toujours une hypothèse qui est prise en compte,
09:14même si elle est moins probable.
09:15Merci Laurent Douniès d'être venu sur RTL ce matin
09:17et à travers vous, merci à toutes les forces de l'ordre
09:19qui nous protègent chaque jour partout dans le pays
09:21et parfois au péril de leur vie.
09:22Merci beaucoup.
09:23Merci.

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