Mercredi 13 novembre 2024, SMART PATRIMOINE reçoit Laurent Ovion (Directeur Innovation, Groupe DLPK) , Estelle Dolla (Présidente et cofondatrice, Private Corner) , Marc Lefevre (Président Place des Investisseurs & Directeur pour l’Europe de l’Ouest, Scope Group) et Yann Louin (Directeur Commercial en charge du segment des indépendants, Pictet AM)
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Patrimoine, Smart Patrimoine l'émission qui vous accompagne
00:12dans la gestion de vos finances personnelles mais l'émission qui décrypte également
00:15avec vous les enjeux et les actualités du secteur de la gestion de patrimoine, une
00:20émission que vous pouvez retrouver tous les jours sur BeSmart4Change, sur les réseaux
00:23sociaux de BeSmart4Change et bien sûr vous pouvez nous écouter en podcast sur toutes
00:28les plateformes de podcast. Au sommaire de cette édition, nous commencerons tout d'abord
00:32avec l'écho des cryptos, le rendez-vous dédié aux cryptos actifs ou cryptomonnaies
00:35de Smart Patrimoine et en l'occurrence nous regarderons ensemble quels sont les enjeux
00:39pour cette fin d'année en matière d'investissement en crypto et nous aurons le plaisir de recevoir
00:44pour cela dans un instant Laurent Envion, directeur innovation et directeur du développement
00:48au sein de DLPK mais aussi vice-président de l'ADAN. Nous enchaînerons ensuite avec
00:53un enjeu patrimoine consacré aux non-cotés ou aux actifs privés, quels sont les enjeux
00:58de la démocratisation, de l'accès au grand public à ces actifs, nous en parlerons avec
01:03Marc Lefèvre, directeur Europe de l'Ouest de Scope mais aussi président de Place des
01:09Investisseurs, nous en parlerons également avec Estelle Delas, CEO et co-fondatrice de
01:12Private Corner et puis enfin dans la troisième partie de l'émission, dans l'œil de l'expert,
01:16nous aurons le plaisir de retrouver Yann Loin, directeur commercial chez Pictet Asset Management
01:21qui est en charge du segment des CGP avec qui nous nous demanderons pourquoi privilégier
01:25la gestion alternative dans le contexte de marché actuel. On se retrouve tout de suite
01:30sur le plateau de Smart Patrimoine.
01:35Et c'est parti pour l'éco des cryptos, le rendez-vous dédié aux crypto-monnaies
01:38ou aux crypto-actifs de Smart Patrimoine et nous allons tenter de comprendre ensemble
01:42quels sont les enjeux en matière d'investissement crypto pour la fin de l'année mais quels
01:45sont les enjeux pour le secteur pour la fin de l'année et aussi pour le début d'année
01:48prochaine où un grand changement juridique du nom de MICA arrive. Pour en parler, nous
01:53avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine Laurent Envion. Bonjour
01:57Laurent Envion.
01:58Bonjour Nicolas.
01:59Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine, vous êtes directeur innovation et directeur
02:01du développement au sein de DLPK, vous êtes également vice-président de l'ADAN. La
02:05première question que j'ai envie de vous poser c'est à quand un bitcoin à 90 000
02:08dollars ? On a vu l'élection de Donald Trump qui a fait bondir bitcoin en flèche sur les
02:14derniers jours, comment est-ce qu'on peut comprendre cette séquence ? Alors effectivement
02:18on se souvient des déclarations de Donald Trump qui a montré qu'il était pro-bitcoin,
02:23parfois en lien avec des liens personnels directement avec le secteur des crypto-actifs.
02:28Comment est-ce que vous analysez la séquence des derniers jours Laurent Envion ?
02:32Alors la séquence est effectivement consécutive aux élections américaines, il y a plusieurs
02:38aspects. D'abord le suspense est terminé entre Kamala Harris et Donald Trump donc là
02:44où les investisseurs n'aiment jamais beaucoup cette notion d'incertitude, il y a une élection
02:48qui a eu lieu, en plus des résultats qui sont extrêmement clairs, donc pas d'ambiguïté
02:54sur le résultat et ça les investisseurs, quelles que soient les pensées, les orientations
03:00de chacun, il y a au moins un message très clair qui a été envoyé par les électeurs
03:02américains, ça c'est le premier point, donc il y a une forme de risque ou d'incertitude
03:05qui tombe. La deuxième c'est qu'effectivement Donald Trump, à la fois dans sa campagne
03:10et on le va le voir dans son entourage, a effectivement eu des messages à destination
03:14de l'écosystème crypto assez fort. Il a changé d'avis d'ailleurs par rapport à son premier
03:19mandat, il a effectivement complètement changé d'avis, retourné sa veste, ce qui tend plutôt
03:24à confirmer la thèse des promesses un peu électoralistes, c'est-à-dire qu'il s'est
03:30un peu emporté sur le sujet, il est allé chercher des voix un petit peu partout là
03:33où il pouvait les chercher et comme les américains votent de manière très individualiste, c'est
03:38vrai qu'aller draguer l'écosystème crypto et les détenteurs de crypto, c'était plutôt
03:44une bonne stratégie de la part de Donald Trump. Une fois qu'on a passé un petit peu
03:50ces...
03:51Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il faut faire attention pour la suite sur un emballement
03:54potentiel ?
03:55Il faut surtout regarder un petit peu plus loin que ça, ça c'est vraiment la première
04:00couche. La deuxième couche c'est qu'il faut regarder l'entourage direct de Donald Trump,
04:04et dans cet entourage, le vice-président J.L.Bentz a toujours été pro-crypto. Dans
04:08ses conseillers les plus en vue, les plus méritiques, Elon Musk qui a toujours été
04:12pro-crypto. Parmi ses premiers conseillers, et notamment une personne qui est pressentie
04:19pour remplacer Gensler à la tête de la SEC, le gendarme boursier américain, c'est quelqu'un
04:26qui est également pro-crypto. Et si on va un petit peu plus loin, c'est-à-dire si on
04:29regarde les élections au Sénat et à la Chambre des représentants, énormément d'élus
04:35et de candidats ou de candidates qui portaient, sous étiquette démocrate ou sous étiquette
04:40républicain, qui portaient des messages plutôt pro-crypto historiquement, ont été également
04:44élus. Ça veut dire qu'on a vraiment un paysage politique américain là qui était plutôt
04:48hostile aux cryptos, avec un gendarme boursier qui était extrêmement attentif et qui avait
04:53quand même plutôt tendance à taper fort avec le bâton sur les différents acteurs,
04:57où là il y a un changement complet de paradigme pour l'ensemble des acteurs. Donc ça veut
05:02dire qu'on a la plus grande puissance économique mondiale qui va, je ne vais pas dire lâcher
05:08les chevaux sur les cryptos parce qu'on restera très cadré, mais bien sûr il y a une volonté
05:11de faire avancer les choses.
05:12Qu'est-ce que ça pourrait changer concrètement ? Parce que vous l'avez rappelé, effectivement,
05:16l'environnement réglementaire était plutôt à regarder les cryptos de très près aux
05:20Etats-Unis, mais plutôt pour les contrôler. Il n'empêche que les plateformes crypto existent,
05:25les ETF Bitcoin ont réussi à émerger. Quel impact ça pourrait avoir pour l'écosystème
05:31crypto aux Etats-Unis et donc potentiellement en Europe par effet ricochet ?
05:35Encore une fois, ça va forcément clarifier un certain nombre de points. C'est que la SEC
05:39tapait un petit peu systématiquement sur les protocoles pour savoir si les tokens c'était
05:44du securities ou de l'utilities, avec toutes les conséquences que ça pouvait avoir derrière en
05:49termes de déclarations, en termes fiscales, etc. Là, on part du principe.
05:52Ça faciliterait le développement de projets par exemple ?
05:54Ça va faciliter le développement de projets et surtout, ça va assainir un certain nombre de
05:57situations. C'est-à-dire que pour les acteurs cryptos qui avaient un peu une épée de Damoclès
06:00au-dessus de la tête, on pense à XRP, on pense à Coinbase, on pense à ces acteurs-là, ça va
06:05supprimer cet élément-là. Et surtout, beaucoup d'acteurs, et là il faut qu'on fasse un petit
06:11peu attention en Europe, beaucoup d'acteurs nous disaient, américains, l'avantage en Europe,
06:14c'est qu'il y a un cadre clair. Il y a des règles qui ont été passées pour l'ensemble. On en parlera
06:18avec Mika. Et il disait un peu à contrario, aux Etats-Unis, on fait un truc, on nous dit
06:22allez-y, on vous regarde et puis deux ou trois ans après, on peut se faire taper dessus. Là,
06:26si on nous dit allez-y, on vous regarde sans la crainte de se faire taper dessus, on sait qu'on
06:31a une économie et des acteurs qui peuvent frapper très très fort sur les différents marchés cryptos
06:36qui existent. Et donc, ça peut effectivement fortement développer l'écosystème. Alors
06:40justement, en Europe, on a un cadre réglementaire clair qui rentre en vigueur à partir du 1er
06:45janvier 2025. Il s'appelle Mika. On en a beaucoup parlé lorsque il y avait des échanges, notamment
06:50au sein de l'Union Européenne, à propos de ce règlement. Aujourd'hui, il existe. Si on devait
06:54définir un enjeu pour la fin de l'année sur l'écosystème crypto, c'est celui-là. C'est
06:57l'entrée en application, la mise aux normes quelque part vis-à-vis du règlement Mika.
07:02Oui, c'est clairement ça. Il faut bien comprendre qu'en termes de calendrier, ça rentre en vigueur
07:07au 1er janvier 2025. Les acteurs ont jusqu'au 30 juin 2026, donc ont 18 mois. En fait, ça fait
07:13déjà deux ans et demi, trois ans qu'ils se préparent, mais il leur restera 18 mois pour
07:17se mettre en conformité avec Mika et donc passer les différents agréments et obtenir
07:22l'autorisation de continuer leurs activités. Ça veut dire plusieurs choses. Ça veut dire que déjà,
07:28pour un certain nombre d'acteurs, ce ne sera pas possible de se mettre aux normes parce que le coût
07:33en ressources, le coût financier, le delta technique est trop important par rapport à la
07:39situation de certains acteurs. Donc, ça veut dire qu'il va y avoir une forme de concentration des
07:44différents acteurs pour pouvoir continuer à servir les clients et à assurer. Ça, c'est le
07:47premier point. Pour les acteurs, et il y en a, Dieu merci, en France, qui ont les reins suffisamment
07:52solides et qui peuvent y arriver, nous avons tendance, notamment à La Danne, à considérer
07:58que la marche est un petit peu trop haute, un petit peu trop forte d'un seul coup de la part
08:01des autorités. Ça veut dire que Faustine Fleuret, qui est présidente, avait appelé à une pause
08:06réglementaire. C'est-à-dire qu'on demande à des acteurs cryptos qui sont nécessairement jeunes,
08:11l'activité n'existe pas depuis 30 ou 40 ans. On demande à des acteurs de se conformer à une
08:18réglementation en deux ans, là où des acteurs plus historiques et plus traditionnels ont peut-être
08:22mis 15 ou 20 ans à s'adapter par petites touches. Là, il faut qu'on fasse tout ça. Alors, l'intention
08:28est louable parce que c'est ce qui permettra d'assainir les relations entre la finance
08:31traditionnelle et les acteurs cryptos. Donc, c'est très important pour pouvoir adresser les
08:35consommateurs et pour pouvoir adresser les projets de manière totalement sereine et sécurisée. Par
08:40contre, c'est vrai que le delta est un petit peu fort, un petit peu violent de la part des
08:43régulateurs, notamment en France avec l'AMF et la CPR. Si je comprends bien, l'écosystème
08:48aujourd'hui n'est pas totalement prêt pour le 1er janvier 2025 puisqu'il y a encore un an et demi.
08:52Oui, voilà. De toute façon, c'est toute la problématique des transpositions, c'est-à-dire
08:59qu'une directive rentre en application, on n'a pas encore le détail précis définitif de l'ensemble
09:04des textes. Donc, c'est pour ça qu'il y a cette période de transition. Donc, certains acteurs sont
09:08déjà dans les dossiers de l'AMF et les dossiers sont déjà en train d'être étudiés. Donc, on aura
09:14peut-être des annonces d'ici fin d'année ou début d'année prochaine. Et puis après, effectivement,
09:19il y aura une mise en conformité de l'ensemble des acteurs ou un arrêt d'activité d'un certain
09:23nombre d'acteurs d'ici au 30 juin 2026. Merci beaucoup, Laurent Oviande, de nous avoir
09:27accompagné dans Smart Patrimoine. Je rappelle que vous êtes directeur innovation et directeur du
09:31développement au sein de DLPK, mais aussi vice-président de l'ADAN. Et quant à nous,
09:34on se retrouve tout de suite dans Enjeu Patrimoine. Et nous enchaînons à présent avec
09:42Enjeu Patrimoine, un enjeu patrimoine consacré aux actifs privés, aux non-cotés et notamment
09:47aux enjeux qui entourent sa démocratisation. Pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir sur
09:51le plateau de Smart Patrimoine Estelle Delas. Bonjour Estelle Delas. Bonjour Nicolas. Vous êtes
09:56CEO et co-fondatrice de Private Corner et à vos côtés, nous avons le plaisir d'accueillir
09:59également Marc Lefèvre. Bonjour Marc Lefèvre. Bonjour Nicolas. Vous êtes directeur Europe de
10:03l'Ouest de Scope, mais aussi président de Place des Investisseurs. Alors si nous faisons cette
10:08émission, c'est qu'on constate de plus en plus que le Private Equity est choisi par des particuliers
10:13ou des professionnels de la gestion de patrimoine. Je dis Private Equity d'ailleurs parce que c'est
10:16le terme qu'on peut utiliser de manière générique, mais qui est un terme faux puisqu'il faut parler
10:19d'actifs privés ou de non-cotés. Le Private Equity n'étant qu'une partie effectivement du non-coté.
10:24S'il est de plus en plus choisi, c'est pour aller chercher du rendement dans un objectif
10:29d'investissement de long terme, mais pose un certain nombre de questions, notamment en
10:33matière de pédagogie ou simplement d'usage d'experts sur le sujet. Et on va essayer de comprendre tout
10:39cela avec vous. Mais juste avant, Estelle Delas, on va essayer de comprendre déjà comment se porte
10:42la classe d'actifs du Private Equity, cette fois-ci de l'investissement en action au sein
10:46d'entreprises non-cotées. Depuis le début de l'année, on a vu qu'en 2022, au moment où les
10:53taux ont un petit peu progressé, ça a pu être un petit peu compliqué pour toutes les classes
10:56d'actifs. Le Private Equity n'a pas été épargné. Qu'est-ce qu'on constate à début 2024 ? J'ai les
11:03chiffres France Invest sous les yeux qui montrent que globalement, on retrouve des niveaux qu'on a
11:07connus, même si ça peut être encore un petit peu poussif en matière notamment d'ouverture de
11:12capital de nouvelles entreprises, par exemple, ou de cessions d'entreprises. Effectivement,
11:17nous avons la chance d'avoir une association professionnelle qui publie chaque semestre une
11:21étude sur la situation du Private Equity au cours du semestre précédent. Les derniers chiffres
11:30faisaient apparaître que généralement, les levées de fonds étaient plus compliquées, le fait d'investir
11:36l'argent également et ensuite de cristalliser la valeur par la cession des sociétés, ça s'était
11:43un peu grippé. C'est évidemment factuel. Ensuite, de la vision de Private Corner, nous qui avons
11:56l'habitude de sélectionner et de discuter avec énormément de fonds et de voir justement cette
12:04hétérogénéité qu'on peut avoir d'une équipe de gestion à une autre, c'est vrai que la situation
12:10économique et politique actuelle, et ce depuis plusieurs mois, a tendance à marquer d'autant plus
12:16cette hétérogénéité et les différences qu'on peut avoir entre une équipe par rapport à une autre.
12:23La situation peut paraître assez anxiogène, néanmoins nous observons auprès des équipes
12:31avec lesquelles nous travaillons que même si la situation est plus compliquée que ce qu'elle a
12:37pu être par le passé, elles continuent à avoir des levées de fonds qui se passent bien pour celles
12:41avec lesquelles on travaille. Elles ont investi à un rythme assez soutenu au cours du premier semestre
12:492024 et elles ont également mis en place des stratégies de consolidation pour les sociétés
12:55qu'elles avaient en portefeuille et elles ont réussi à en céder également certaines.
13:00Ce que vous dites c'est que derrière des chiffres globaux, il y a finalement des réalités très
13:06différentes et des acteurs qui tirent leur épingle du jeu de manière très différente, c'est ça ?
13:10Tout à fait, d'où la nécessité aussi quand on est conseiller en gestion de patrimoine, family office ou
13:15banque privée, de s'appuyer sur des plateformes comme Private Corner ou d'autres pour justement
13:22avoir cette granularité dans l'analyse et accéder à des données qui sont finement analysées pour
13:30pouvoir sélectionner des stratégies avec un risque-rendement le plus équilibré qui soit pour ces clients finaux.
13:38Marc Lefebvre, ça pose une vraie question, c'est vrai qu'on évoque beaucoup l'idée d'aller investir en
13:43Private Equity en nos côtés pour aller chercher les opportunités proposées mais derrière il y a
13:47ce sujet de sélection quand même, de sélectivité précise pour aller chercher les bons dossiers quelque part.
13:52Oui, donc là effectivement dans un maquis qui n'est aujourd'hui pas toujours très transparent, soyons francs,
13:58la maturité elle est différente du monde du public écouté pour cause, donc là il y a de vrais efforts à faire,
14:04peut-être juste sur les chiffres, si on regarde dans le capital risque et qu'on prend le Growth Adventure,
14:09ce qu'on peut noter également c'est que les tickets de grosses opérations, là, ont fortement chuté,
14:15c'est-à-dire que les opérations de plus de 100 millions de levées, ça fait moins 40% ce qui n'est quand même pas une super nouvelle,
14:21en revanche effectivement sur le nombre d'opérations ça continue mais les grosses opérations fait que globalement,
14:27en tout cas sur le sur le capital risque pur, on est à peu près à moins 12%, ça c'est à Q3,
14:32year-to-date, ça c'est les chiffres d'Iwai qui est mon ancien employeur.
14:36D'accord, oui.
14:37En revanche la France se défend puisqu'on est toujours deuxième en Europe, c'est intéressant d'avoir une vision pan-européenne,
14:42les premiers c'est toujours le UK, alors c'est plus l'Europe mais en tout cas hors continent.
14:47C'est l'Europe, c'est pas l'Union Européenne.
14:48C'est l'Europe, tout à fait, mais pas continentale, donc c'est x2, le Royaume-Uni c'est à peu près 11 milliards,
14:55la France 5,7 milliards, les Allemands 5,6 milliards, donc on est tout juste deuxième.
14:59D'accord.
15:00Mais c'est intéressant de voir qu'effectivement la reprise est là, après sur les valorisations des sociétés,
15:05à l'achat et à la revente, là il y a eu effectivement un peu les montagnes russes, c'est ce que vous disiez,
15:10on était après 12 fois l'Ebida, maintenant on est tombé à 10, puis c'est en train de légèrement remonter, donc c'est...
15:18Mais alors quelles questions ça pose, Marc Lefebvre, pour les investisseurs particuliers ?
15:23On parle ici de démocratisation du private equity, on peut même faire la distinction entre démocratisation et retailisation,
15:28effectivement, est-ce qu'on s'adresse à tout le monde au sein d'une assurance-vie,
15:31ou est-ce qu'on s'adresse à des clients qui ont les moyens de mettre des tickets de l'ordre de 100 000 euros par exemple ?
15:36On peut se poser la question, mais la question est, quel impact ce contexte économique peut avoir dans le cadre de recherches d'investissements particuliers ?
15:46Alors, il est vrai qu'aujourd'hui on parle de véritable démocratisation,
15:50c'est d'ailleurs la raison d'être, de place des investisseurs que je préside, comme vous le rappeliez,
15:54en fait notre rôle c'est de placer les citoyennes et les citoyens au cœur du financement de l'économie, des transformations du monde.
16:01Et le financement de l'économie, on pense assez naturellement au public equity, donc les actions, mais non, il y a le private equity.
16:08Et la très bonne nouvelle, nous on a souhaité être présents sur toutes les classes d'actifs,
16:12la très bonne nouvelle c'est que la loi Pacte a été le premier acte, le deuxième acte c'est la loi Industrie Verte,
16:17où nous allons tous, selon notre profil d'investisseur, avoir du private equity automatiquement ou volontairement dans nos assurances vie.
16:27Et c'est très bien.
16:28Concrètement, quand on est investisseur particulier et qu'on s'intéresse un petit peu à la classe d'actifs,
16:34quelles sont les questions qu'on doit se poser, quels sont les points d'alerte, les opportunités à aller chercher ?
16:38Alors aujourd'hui, mais je laisserai Estelle encore plus au cœur de son sujet, mais on voit ces clients qui ont des tickets assez élevés,
16:46puisqu'aujourd'hui, ce à quoi on pense, c'est 100 000 euros, certains descendent à 10 000 euros,
16:51si on prend BPI, la banque publique d'investissement, on tombe même à 500 euros avec leur nouveau fonds, donc on voit une diversité.
16:57Nous, ce qu'on veut, c'est démocratiser cette classe d'actifs, donc effectivement, il va falloir baisser les niveaux.
17:01Pour x raisons, aujourd'hui, ça reste encore élevé, c'est plutôt des investisseurs avertis.
17:06N'oublions pas que le private equity en France, c'est moins de 0,1% du patrimoine des Français versus près d'un quart aux Etats-Unis.
17:13Donc là, il y a une croissance phénoménale qui peut se dérouler, et on en parlait dans l'Antichamps avec Estelle.
17:20Schwarzman, le patron de Blackstone, rappelait dans un IPEM, qui est la foire du private equity depuis des années maintenant,
17:30rappelait que cette industrie ne pourrait croître qu'avec le fluoritel, parce que les institutionnels sont très équipés.
17:38Donc effectivement, il est important.
17:41La croissance, maintenant, on va la chercher du côté des particuliers.
17:43Donc on était en B2B, maintenant B2C, B2B2C.
17:46Estelle, de la même question, qu'est-ce qu'il faut regarder ?
17:48Quelles sont les questions qu'il faut se poser ?
17:50Toujours dans cette idée de... Alors effectivement, j'ai noté le moins de 0,1%, donc il y a encore une grande marge de manœuvre,
17:56et donc effectivement, des possibilités de levées importantes pour le secteur du private equity.
18:02Mais quand on est investisseur particulier, qu'on est intéressé par cette idée d'aller vers le non-côté,
18:06on peut être un petit peu perdu.
18:08Quelles sont les questions qu'il faut se poser quand on regarde, effectivement, que la classe d'actifs n'échappe pas au contexte économique actuel ?
18:14Alors c'est vrai que cette classe d'actifs a fait couler beaucoup d'encre cette année,
18:18et notamment du fait du deuxième acte de la loi Industrie Verte.
18:21Les particuliers sont globalement abreuvés d'énormément d'informations au sein desquelles il est, je pense, assez compliqué de tirer son épingle du jeu,
18:31et de tirer finalement des enseignements quand on est seul.
18:36Donc le premier réflexe, je dirais, c'est de se faire accompagner par un professionnel de la gestion de patrimoine ou de fortune,
18:43pour justement avoir un expert, un professionnel, qui se fasse le lien entre son client et différentes optionnalités,
18:53différentes stratégies qu'il va pouvoir avoir dans le cadre de la diversification de son patrimoine sur les actifs privés.
18:59Puisque effectivement, selon le profil de risque de l'investisseur, son appétit au risque, son horizon d'investissement,
19:07sa situation personnelle, professionnelle, familiale, il y a tout un tas de facteurs à avoir en tête pour accompagner et donner le conseil adéquat à son client.
19:16Justement, soit il va se diriger sur un fonds accessible à partir de 500 euros, 10 000 euros, appelé au premier jour,
19:25ou à contrario, ça va être un client patrimonial qui va être en capacité à investir des sommes plus importantes, à partir de 100 000 euros.
19:34Il y a une profondeur de marché équivalente au côté aujourd'hui, il faut le rappeler.
19:38L'offre est très importante. Le marché manque encore de maturité parce qu'il reste naissant en Europe, comme vient de le préciser Marc.
19:46Et le nombre d'optionalités étant tellement important, le premier réflexe à avoir, je dirais, c'est de se faire accompagner par un professionnel
19:57lequel travaillera en interprofessionnalité pour avoir le meilleur conseil et un accompagnement à l'entrée, mais surtout dans la durée,
20:05parce que c'est une classe d'actifs sur laquelle il n'y a pas de market timing par opposition au marché coté,
20:12et dans laquelle il faut investir de manière régulière pour, justement, quels que soient les cycles économiques, diversifier ses points d'entrée.
20:23On enfonce des portes ouvertes, mais...
20:25Non, mais c'est une méthode qui marche sur les marchés cotés aussi, donc c'est vrai qu'on n'avait pas forcément fait le lien effectivement.
20:31Sélectivité, diversification, accompagnement, je dirais, c'est les trois piliers qu'il faut avoir en tête.
20:36Rapidement, la liquidité, même sur un placement long terme, doit être un sujet d'inquiétude, de questionnement pour les investisseurs ?
20:42Ça va dépendre du profil de risque de l'investisseur. Si on est sur un client à partir de 500 euros ou, on va dire, un client retail, pour reprendre le comparable de tout à l'heure,
20:53vous avez le retail et vous avez, je dirais, ce que moi j'appelle l'institutionnalisation du client privé sur nos côtés.
21:02D'accord.
21:02Pour séparer retail et client patrimonial. Donc, un client patrimonial, il va être capable de s'inscrire dans du temps long, la liquidité ne va pas être un sujet pour lui.
21:13Et ça va lui permettre de maximiser, finalement, le rendement cible attendu.
21:18Pour le retail ?
21:19C'est pas un véhicule qui s'adresse à tous les publics. Pour l'investisseur retail, évidemment, il y a des choses qui existent aujourd'hui, qui sont très qualitatives.
21:28Et, en revanche, il faut avoir en tête que, si on compare les performances de ces produits-là à celles de fonds plus à dimension institutionnelle,
21:38eh bien, on va investir au prix de quelques points de performance pour, justement, bénéficier de la liquidité.
21:44D'accord. On perd un peu en performance, mais on a de la liquidité.
21:46Exactement.
21:46Marc Lefebvre, on finira avec vous.
21:47Mais n'oublions pas que c'est la classe d'actifs la plus performante qui existe. Le Private Equity, so far, évidemment, on ne sait pas comment...
21:56Les performances passées ne présentent pas des performances futures.
21:58En tout cas, moi, je vois quatre freins importants au développement, et c'est ceux sur quoi on travaille avec tout l'écosystème, et c'est essentiel.
22:04C'est la méconnaissance des clients, mais on en a parlé. Manque de communication et de pédagogie, on est là pour y répondre.
22:09Une offre, qui, historiquement, était destinée plutôt aux institutionnels.
22:13Une transparence. Jusqu'à maintenant, il y avait des informations qui étaient assez confidentielles, trop confidentielles sur les stratégies, etc.
22:21Mais avec la démocratisation.
22:23Exactement. Un vrai travail de démocratisation, de transparence. Et puis, enfin, lourdeur administrative.
22:28Il faut se souvenir qu'il y a encore peu de temps, tout ça, c'était en papier.
22:32Maintenant, il y a des plateformes. Bravo, Estelle !
22:34C'est plus simple aujourd'hui, Estelle, non ?
22:36Exactement. Pour nous et pour nos clients.
22:38Vraiment. C'était, jusqu'à maintenant, un frein.
22:40Après, juste peut-être pour conclure, si on reprend les profils des investisseurs particuliers, il y a une trilogie.
22:46Rentabilité, sécurité, disponibilité.
22:50Ça, c'est un sondage qu'on fait tous les deux ans avec OpinionWay, et on retrouve cette trilogie.
22:54Donc voilà, il faut qu'on inscrive ça dans cette logique.
22:57Mais il y a beaucoup de produits, beaucoup de diversité.
23:00Et c'est ce qui fera que cette classe d'actifs va décoller auprès des particuliers.
23:03Merci beaucoup, Marc Lefèvre. Merci également, Estelle Delat, de nous avoir accompagnés sur le plateau de Smart Patrimoine.
23:08Quant à nous, on se retrouve tout de suite dans l'œil de l'expert.
23:11Et nous finissons cette émission, comme d'habitude, avec l'œil de l'expert.
23:18Nous allons nous demander ensemble pourquoi il peut être intéressant de privilégier la gestion alternative dans le contexte de marché actuel.
23:24Et pour cela, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau Yann Loin.
23:27Bonjour, Yann Loin. Bonjour, Nicolas.
23:29Merci d'être avec nous. Vous êtes directeur commercial chez Pictet Asset Management, en charge du segment des indépendants.
23:36Un contexte de marché un peu particulier à l'heure actuelle, au lendemain de l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis,
23:41en suivant les stratégies des différentes banques centrales, qui peut nous amener à aller vers une gestion alternative ?
23:48Effectivement, c'est vrai que nous avons un contexte qui semble un peu plus propice aujourd'hui à la gestion alternative,
23:52et notamment à la gestion alternative cotée. Nous avons constaté cette baisse des taux dans les principales zones économiques,
24:00que ce soit aux Etats-Unis, en Chine, mais aussi en Europe.
24:03Alors, la tendance est commune. La dynamique, pas forcément identique, mais en tout cas, on a une tendance baissière sur les taux.
24:09Et ce qui fait que les actifs monétaires et obligataires, notamment sur les durations courtes,
24:14risquent d'être beaucoup moins rémunérateurs dans les mois à venir qui ne l'ont été ces précédents mois ou même ces précédentes années.
24:21Et donc, se pose la question du rebalancement de ces actifs-là vers des actifs certainement plus risqués,
24:27mais aussi avec un potentiel de rémunération meilleur, plus élevé, donc forcément les actions.
24:32Dans un contexte de plus forte volatilité, dans un contexte également de valorisation qui semble assez élevé aujourd'hui sur certains secteurs d'activité.
24:41Bien sûr, notamment aux Etats-Unis, un peu moins en Europe.
24:42Notamment aux Etats-Unis, notamment dans le segment technologique, et aussi avec une dynamique de marché très particulière,
24:48puisque nous avons énormément de disparités, qu'elles soient régionales, on l'a vu depuis le début de l'année,
24:54le marché américain a fortement progressé. Au contraire, le marché chinois est plutôt en recul.
24:58Il y a aussi beaucoup de disparités sectorielles.
25:01On en a parlé à l'instant, le segment technologique surperforme, alors que nous avons d'autres segments d'activité,
25:07plutôt l'automobile, le luxe, qui ont du mal. Et donc, la gestion long short vient s'inscrire quelque part
25:13dans ce contexte-là, avec cette capacité d'adopter des positions acheteuses et des positions vendeuses.
25:18Long short, pour ceux qui nous écoutent, c'est comment on définirait cette stratégie ?
25:24C'est un mot un petit peu barbare pour une stratégie, finalement, qui est assez simple, en tout cas sur le long short action.
25:30C'est-à-dire que nous allons adopter des positions acheteuses, sur des titres, des indices, des segments.
25:35Et puis, nous allons contrebalancer ces positions-là par des positions vendeuses, également sur des titres ou des indices,
25:42avec un objectif d'optimisation du couple rendement-risque, et avec un positionnement marché qui est assez faible
25:49lorsque nous équilibrons les deux positions. L'idée, c'est véritablement de participer à la croissance du marché,
25:56de minimiser, quelque part, ce coût d'opportunité de ne pas être investi sur les marchés, avec cette capacité, également,
26:02à réduire les risques de baisse et à réduire, également, ce qu'on appelle le risque de drawdown,
26:09c'est-à-dire de baisse lorsque les marchés sont en délicatesse.
26:13Si je comprends bien ce que vous nous dites, globalement, il y a eu un moment monétaire-obligataire.
26:20Là, on va vers un moment action. C'est votre conviction, je sais piquer à cette manière-là ?
26:24Ce qui est certain, c'est que les actifs monétaires et obligataires rémunéreront moins dans les trimestres à venir
26:30et que beaucoup d'investisseurs se posent des questions. Nous avons déjà eu une première vague de rebalancement des capitaux
26:35et il semblerait que les actifs long short soient une solution adéquate, dans le sens où on va profiter
26:42de ces disparités-là. Typiquement, nous avons même, au sein de certains secteurs d'activité,
26:46des différences fortes en termes de construction de performance. Prenons par exemple NVIDIA,
26:51qui est certainement le titre le plus commenté dans les médias ces derniers mois. NVIDIA,
26:57c'est plus de 200% depuis le début de l'année et, à l'autre extrémité des performances du Nasdaq,
27:04on retrouve Intel, qui est certainement le plus grand concurrent de NVIDIA aujourd'hui, à moins 50%.
27:09Donc, il y a cette capacité à se positionner. On retrouve les mêmes effets dans le luxe, par exemple.
27:13Ferrari doit être à peu près à plus 40, plus 50% depuis le début de l'année et, à côté de ça,
27:18nous avons Kering, qui est à moins 40% depuis le début de l'année. Donc, il y a vraiment cette capacité,
27:22cette opportunité pour les gérants long short de se positionner sur des marchés qui sont très
27:27polarisés et qui offrent des opportunités qui nous semblent intéressantes avec cette capacité,
27:33encore une fois, de réduire le risque. Très très rapidement, on a parlé de marché américain,
27:37marché européen, dans les exemples que vous avez cités. On se cantonne à ces marchés-là
27:40ou on va regarder un petit peu du côté des émergents ? Non, on regarde également du côté
27:44des émergents. Nous travaillons d'ailleurs beaucoup chez Pictet à cette management sur la Chine.
27:48C'est vrai que c'est un marché qui est très intéressant aujourd'hui parce qu'effectivement,
27:52ça fait deux ou trois ans que le marché sous-performe largement, que nous attendons
27:57un plan de relance budgétaire massif et le gouvernement a plutôt eu tendance à décevoir
28:02les investisseurs, notamment la semaine dernière, avec un plan qui n'était pas à la hauteur des
28:06attentes. Mais c'est vrai qu'il y a beaucoup de disparités aussi au sein du marché chinois,
28:11avec ce leadership dans les énergies renouvelables, dans la transition énergétique,
28:16et puis à côté de ça, beaucoup d'industries et la première en l'occurrence est la construction,
28:21l'immobilier qui souffre énormément. Donc il y a aussi beaucoup d'opportunités sur le marché
28:25chinois avec, là aussi, et c'est intéressant, des différences de dynamique en termes de
28:31politique budgétaire. On l'a vu, les États-Unis et l'élection de Trump... On arrêtera là-dessus.
28:35Oui, Trump a fait campagne sur cette volonté d'avoir une politique budgétaire agressive,
28:40avec peut-être baisser les impôts jusqu'à 15%, et au contraire, on le voit en Europe,
28:45on est dans une dynamique différente. En Chine, on n'a pas encore complètement adopté
28:48un plan d'envergure, donc il y aura, là aussi, à l'avenir, des opportunités intéressantes.
28:52Merci Yann Loin, je rappelle que vous êtes directeur commercial chez PICTAS,
28:55c'est le management en charge du segment des indépendants,
28:57et quant à nous, on se retrouve très vite sur Bsmart4Change.