Les Vraies Voix avec Yohann Barbe, porte-parole de la FNSEA.
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NewsTranscription
00:00Les vraies voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:04La signature de l'accord du Mercosur, c'est la fin de l'élevage français-européen. La fin.
00:08C'est terminé. Dans 6 mois, il disparaît.
00:10On n'est plus compétitif. On travaillait à 10 euros de l'heure. Eux, ils sont à 1 euro de l'heure.
00:15Aujourd'hui, tel que l'accord est en train d'être négocié avec le Mercosur, la France s'y oppose.
00:19C'est des milliers de tonnes de viande qui va débarquer avec des prix défis en toute concurrence.
00:24C'est un accord qui date d'il y a plusieurs années et qui n'impose pas aux agriculteurs
00:28comme aux industriels du Mercosur des règles qui sont homogènes avec les nôtres.
00:34La FNSEA et les jeunes agriculteurs appellent à se mobiliser à partir de lundi.
00:38Ils redoutent la signature de cet accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur.
00:42Hier, plus de 400 parlementaires français ont signé cette lettre à la présidente de la Commission européenne
00:47pour s'opposer à ce traité défavorable à l'agriculture française.
00:50Alors parlons vrai, est-ce que la France pèse encore dans les décisions européennes ?
00:54Faut-il être prêt à aller au bras de fer avec l'Allemagne ?
00:58A cette question, signature de l'accord commercial avec le Mercosur.
01:01Avez-vous peur que nos agriculteurs soient trahis ?
01:04Vous dites oui à 98%. Voulez-vous réagir ?
01:07Le 0 826 300 300.
01:09Notre invité Johan Barb est avec nous, un porte-parole de la FNSEA.
01:12Bonsoir en tout cas, merci d'être avec nous en direct sur Sud Radio.
01:17Je le répète, j'ai une grande délection pour les paysans et leur combat.
01:24Ça ne suffit pas pour avoir un avis éclairé sur le Mercosur, comme dit Philippe, puisqu'il faut le dire comme ça.
01:33J'avais cru comprendre...
01:35J'ai dit Mercosur après.
01:37J'avais cru comprendre qu'il y a quelques semaines, le président de la République,
01:42qu'il était formellement opposé à la signature.
01:45J'avais entendu la ministre de l'Agriculture dire la même chose.
01:49Il paraît que, contrairement à ce qu'on espérait, que la France ne s'est pas vraiment engagée au niveau européen
01:58et qu'en définitive, elle ne va pas trouver, si elle en avait le désir,
02:02les trois États qui lui auraient permis de contester la signature.
02:07C'est dramatique pour les paysans français.
02:11Encore une fois, j'apprends, je devine, on le répète, que c'est l'Allemagne qui fait la loi,
02:18parce qu'elle a tout intérêt, elle, à le signer.
02:21Et je regrette qu'alors que l'Allemagne est en situation politique très fragile,
02:27pas autant que la Nouve, bien sûr, qu'elle continue à faire la loi sur le plan européen.
02:32Je ne sais pas que l'Allemagne, la réalité sur le Mercosur, c'est que la France est très isolée.
02:37Et vous voyez un des effets ? La dissolution.
02:40C'est-à-dire que la dissolution, ça enlève absolument toute notre force,
02:44même la force d'Emmanuel Macron.
02:47Je crois à la sincérité d'Emmanuel Macron, quand il y a eu la crise des agriculteurs,
02:51de dire qu'il s'était déjà opposé à nouveau au Mercosur.
02:54Mais là, quand vous êtes aussi faible politiquement, c'est très compliqué
02:57d'essayer d'aller convaincre trois ou quatre pays, comme vous dites,
03:00d'essayer de demander aux Italiens de sortir de leur neutralité,
03:03d'essayer de dire aux Polonais, venez avec nous, on conteste.
03:06La réalité, c'est que l'Espagne ne veut cet accord, évidemment l'Allemagne.
03:10Et ça pose la question, mais on le verra avec notre interlocuteur, notre invité,
03:14la seule question qu'il faut se poser, est-ce que oui ou non,
03:17on sort de l'agriculture des traités de libre-échange ?
03:19Est-ce qu'on sort ? On ne peut pas échanger des machines-outils
03:22contre de la viande bovine, des bagnoles, si vous voulez, contre du blé.
03:26C'est impossible. Ce système est dingue.
03:29C'est ça qu'il faut sortir absolument.
03:32En fait, ce n'est pas le Mercosur, ça va être le Mercodur,
03:34dur comme la pilule à avaler pour nos agriculteurs.
03:37Aujourd'hui, il y a des normes internationales du travail,
03:40il y a des accords de Paris qui avaient été signés,
03:42notamment sur tout ce qui est social et de gouvernance et environnementale.
03:47Aujourd'hui, ça va à l'encontre des droits et des intérêts des travailleurs
03:50des deux côtés de l'océan.
03:52Parce que là-bas, ils vont être complètement surexploités,
03:56et on va bouffer de la merde.
03:58C'est ça, en fait. Il n'y aura pas les mêmes normes.
04:00Et en plus, en déforestons la forêt amazonienne.
04:02Les Allemands ont déjà fait fermer nos centrales nucléaires
04:06pour se protéger, eux, avec leurs centrales de charbon.
04:08Ils nous font, encore une fois, la leçon.
04:10Il y en a marre.
04:12Johan Barbette avec nous, porte-parole de la FNSEA.
04:15Le Premier ministre, pour l'instant, est à Bruxelles,
04:18avec cette tribune de 600 parlementaires sous le bras.
04:22Est-ce que, sincèrement, vous y croyez encore ?
04:26Sincèrement, on y croit encore, sinon on ne se battrait plus.
04:29Ce qui est sûr, c'est qu'il faut continuer le combat
04:32et faire comprendre pourquoi la France est peut-être un peu isolée
04:35dans son idée de ne pas signer cet accord Mercosur dans l'État.
04:38Et aujourd'hui, nous, agriculteurs français,
04:41on se doit d'y croire, puisqu'on s'est battus depuis des années
04:43pour améliorer le revenu des agriculteurs et des agricultrices en France.
04:46A peine les lois EGalim, j'ai envie de dire, mises en application.
04:49Aujourd'hui, on voudrait nous créer une concurrence déloyale
04:52en important des produits qui ne respectent aucun standard,
04:55ni français, ni européen.
04:57C'est juste impossible.
04:58C'est intéressant, parce que ce que dit notre ami Jean-Christophe,
05:01c'est qu'on a la double peine, en fait.
05:03C'est aucun standard social et aucun standard environnemental.
05:07Est-ce que vous seriez d'accord pour qu'on lance ce grand chantier
05:11qui consisterait à sortir l'agriculture des traités de libre-échange,
05:14une bonne fois pour toutes ?
05:16Ça fait des années qu'on le réclame aussi bien du côté des jeunes agriculteurs
05:19que des jeunes états.
05:20Et la gauche et la droite, tout le monde.
05:21Et tout le monde l'a demandé.
05:23Le seul truc, c'est qu'aujourd'hui, si on sort l'agriculture des traités de libre-échange,
05:27il n'y a plus rien à échanger au niveau de la Commission européenne.
05:29Donc à chaque fois, on est obligé de brader notre agriculture
05:31pour vendre un peu d'industrie.
05:33Vous avez évoqué des voitures.
05:34Vous avez évoqué le nucléaire.
05:36On peut évoquer plein de sujets.
05:37Les machines-outils.
05:38Les machines-outils.
05:39Mais ce qui est sûr, c'est qu'à chaque fois, on tue des paysans.
05:41Et ça, on ne s'en rend même plus compte aujourd'hui en Europe.
05:44Si la France signait comme on peut le craindre,
05:48quels seraient véritablement les effets les plus tragiques
05:52pour la paysannerie française ?
05:55Les effets les plus tragiques, c'est qu'aujourd'hui,
05:57on a déjà du mal à produire et à être autosuffisant,
06:00à tenir la souveraineté alimentaire en France.
06:02Donc finalement, on va obtenir une souveraineté européenne et française
06:05par l'importation.
06:06Et donc, les paysans qui quittent leur campagne,
06:09les exploitations qui ne sont plus reprises,
06:11vont passer inaperçus puisqu'on aura réussi
06:14à remplir le panier de la ménagère
06:16avec des produits qui ne respectent aucun standard
06:18et surtout qui ne répondent non plus aux volontés du consommateur
06:23qui veut des produits sains, durables et de qualité.
06:25Mais question, c'est quelle filière qui est la plus en danger ?
06:28Parce qu'il y a le poulet brésilien,
06:29il y a la viande bovine argentine,
06:31il y a le blé argentin,
06:32il y a le sucre de canne brésilien.
06:35C'est lesquelles les filières les plus en danger de cet accord ?
06:38J'ai envie de dire que toutes les filières du secteur français
06:41vont être impactées par effet domino.
06:43Parce que si vous attaquez sur la partie viande bovine,
06:46on pourrait se dire que la production laitière est moins impactée.
06:48Mais si, puisqu'à chaque fois qu'on produit un litre de lait,
06:50on produit de la viande,
06:51donc finalement on sera impacté.
06:52Et à chaque fois qu'on va, entre guillemets,
06:55arrêter de la production de poulet en France ou en Europe,
06:58ces décès-là ne seront plus consommés sur le territoire.
07:01Donc on va avoir des effets domino sur toutes les cultures.
07:03Et donc si aujourd'hui FNSE agit d'une seule voie
07:06avec leurs associations spécialisées,
07:09on est vent debout contre cette signature
07:12et surtout le non-respect de la parole d'Emmanuel Macron
07:14qui nous avait toujours dit
07:16ne pas vouloir signer ce traité de libre-échange dans l'État.
07:18Et aujourd'hui, où est Emmanuel Macron ?
07:20Alors c'est ça qui est intéressant,
07:22et je pense que c'est le principal reproche.
07:23Anne-Lise Gennevard vous l'avez dit, Philippe Lameau,
07:25elle l'avait aussi confirmé.
07:27C'est le principal reproche qu'on peut faire à Emmanuel Macron.
07:30En gros, Emmanuel Macron, il dit non en France
07:32et puis il laisse complètement faire à Bruxelles.
07:35Il a encore les moyens, parce que je rappelle que ce n'est pas lundi qu'on signe.
07:38Il faut quand même dire à nos auditeurs, c'est avant la fin de l'année.
07:41Avant la fin de l'année.
07:42Donc c'est la pression sur le Président.
07:44Mais c'est arrivé vers le 20, au G20 à Rio.
07:46On ne peut pas dire non à Paris et ne rien faire à Bruxelles.
07:51C'est ça le sujet Emmanuel Macron.
07:53C'est encore pire que ça, c'est de la fourberie.
07:56Moi je suis petit-fils d'agriculteur.
07:59Ma grand-mère, elle a participé à rebâtir la France après la deuxième guerre mondiale.
08:03Les agriculteurs, c'est ça aussi.
08:04Et aujourd'hui, quand on voit des crises,
08:06comme on a connu avec la Covid,
08:08on était dépendants de tout, des masques, de plein de choses, etc.
08:11Aujourd'hui, si on a une crise, il y a des guerres,
08:13on le voit d'ailleurs, ça se tend internationalement.
08:15On ne peut même pas s'autosuffire en France.
08:17Il faut au contraire profiter des filières courtes.
08:20C'est l'avenir.
08:21On parle de l'environnement aujourd'hui,
08:23on voit les dégâts, on veut tout décarboner.
08:25Et à côté de nous, on a des agriculteurs qui mériteraient justement
08:28qu'on leur donne un coup de main pour manger local.
08:30Et on va faire tout le contraire, on va aller importer de la viande
08:32et du blé de l'autre bout de la planète.
08:34C'est insupportable.
08:35Et en fait, personne ne comprend.
08:37C'est bien parce que l'Europe nous impose des normes sur la voiture électrique.
08:41Et en fait, on peut manger n'importe quoi.
08:43C'est ça qui est hallucinant.
08:44Vous savez quand même, Yohann,
08:46que la majorité des Français sont derrière vous quand même ?
08:50C'est bien ça qui est...
08:52Alors d'un côté, on est content.
08:54Mais d'un côté, ça veut dire que c'est malheureux.
08:56Ça veut dire que le gouvernement, une fois de plus, se trompe de voie.
08:58Parce que si les Français sont avec les agriculteurs,
09:00c'est qu'ils ont compris qu'ils voulaient une alimentation
09:02qui soit entre guillemets locale et au moins franco-française.
09:05De plus en plus saine, durable, variée.
09:08C'est tout ce qu'on peut proposer aujourd'hui.
09:10Il est encore temps de sauver l'agriculture française et européenne.
09:13Mais pour ça, il faut arrêter de signer des traités de libre-échange
09:15qui ne prennent pas en compte la problématique agricole européenne.
09:19Un tout petit mot sur cette mobilisation lundi.
09:22C'est un petit peu partout en France, j'imagine ?
09:24C'est un peu partout en France.
09:26C'est beaucoup dans l'ensemble des départements français.
09:28Plutôt devant des préfectures, des DT.
09:30Pour que le gouvernement prenne conscience
09:32qu'aujourd'hui, il prend une mauvaise route.
09:34Et notamment Emmanuel Macron doit sortir rapidement du bois.
09:38C'est-à-dire avant lundi ou lundi au Brésil.
09:41Et on entend parler quand même d'une potentielle signature dès mardi.
09:45Au moins sur des prêts d'accord.
09:47C'est ça qui nous inquiète.
09:49Et comment on continue le combat si déjà des choses sont pré-signées ?
09:52Il a un moyen. Ah pardon.
09:54On n'a plus le temps.
09:56Merci beaucoup Johan Barbe d'avoir été avec nous.
09:58Porte-parole de la FNSEA.
10:00Bien entendu qu'on vous soutient.
10:02Et notre micro, vous êtes ouvert, vous le savez.
10:04Si vous avez envie de parler, parlons vrai ici.
10:09C'était jusqu'à 19h.
10:11Dans un instant, les vrais voix responsables.
10:13Merci beaucoup Philippe Bilger.
10:15Merci Françoise de Gouin.
10:17Merci Jean-Christophe Couville.
10:19Dans un instant, on va vous parler de ?
10:21Réserve.
10:23Et puis il y a beaucoup de réserves.
10:25Armées de terre, pompiers, marines, etc.
10:27La réserve citoyenne et opérationnelle.
10:29Dans énormément d'institutions, de grandes maisons.
10:31Mais dans les entreprises aussi.
10:33On va en parler dans un instant.