Les Vraies Voix avec Patrick Bénézit, vice-président de la FNSEA.
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00:00Les Vraies Voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:05À un moment donné, il faut faire péter la concote minute parce que sinon, les agriculteurs ne vont pas s'en relever.
00:09Il n'y a pas de menace, il y a une forme de cri de détresse, il y a une alarme qui est activée.
00:14Nos agriculteurs n'arrivent plus à vivre dignement dans leur travail.
00:17On leur impose de mettre 4% de leur terre en jachère alors que l'Ukraine nous importe des denrées dans des proportions que nous n'avons jamais vues.
00:25Si on veut être les plus beaux du monde, les plus verts du monde et qu'on importe notre nourriture de l'étranger, ça n'aura absolument aucun intérêt.
00:32Et c'est au Président de la République de le faire parce que le ministre, depuis des mois, se débat avec cette mesure sans résultat.
00:38Le Premier ministre recevait donc les syndicats agricoles aujourd'hui, rencontre un fort enjeu après un an de colère et à la veille de sa déclaration de politique générale.
00:46Alors parlons vrai, est-ce que vous craignez une nouvelle crise agricole pile un an après la précédente ?
00:51Et à cette question, rencontre Bayrou, syndicats agricoles, y a-t-il une sortie de crise possible avec les agriculteurs ?
00:56Vous dites non à 85%, vous voulez réagir le 0826 300 300.
01:01Et on va voir si notre invité est un peu plus optimiste.
01:03Patrick Bénézy est avec nous, vice-président de la FNSEA.
01:06On va remercier d'avoir accepté notre invitation.
01:08Bonsoir, Philippe Bilger.
01:11En fait, ce qui est constant, c'est les doléances et les attentes et parfois même le désespoir des agriculteurs.
01:20Deuxième élément, ils en ont assez, si vous m'autorisez une familiarité, d'être baladés entre guillemets avec des promesses, des engagements qui ne sont pas réellement tenus,
01:32alors que je croyais l'inverse il y a quelques jours et nous avions eu un représentant agricole qui était venu nous dire qu'en réalité, rien n'avait été fait.
01:42Troisième et dernière observation, au fond, j'espère presque que François Bayrou, qui les a reçus, va tenir les promesses de Gabriel Attal faites dans ce, vous vous rappelez, sur ces bottes de paille.
01:57En tout cas, on ne peut plus les décevoir.
01:59François Sdebois.
02:00Bon, c'est vrai que je pense que le profil de Bayrou est quand même déjà un plus.
02:04Éric Michel Barnier a négocié à Bruxelles, mais Bayrou, c'est un vrai paysan.
02:07C'est une série d'agriculteurs.
02:08Il se définit lui-même, il élève des cheveux, son père caliste, son père est mort sur un tracteur, je crois que c'est une charrette de foin.
02:17Donc, quand il était jeune, il est devenu sous-interdit.
02:20Donc, il sait ce que souffrir veut dire François Bayrou.
02:23Il sait ce qu'est l'agriculture.
02:24Après, est-ce que ça suffit ? Je ne sais pas.
02:26C'est ça le problème, c'est que les agriculteurs ont besoin de symboles.
02:31C'est-à-dire que si on en fait la grande cause nationale, le grand combat national, c'est une chose.
02:36Mais c'est très important pour la reconnaissance, pour le sentiment de respect qu'on peut avoir par rapport à soi-même.
02:42Les agriculteurs savent déjà qu'ils sont aimés et adorés des Français.
02:47Les Français adorent les agriculteurs, quels qu'ils soient.
02:49Et le deuxième point, c'est qu'au-delà du symbole, il faut que demain, dans le discours de politique générale,
02:54Bayrou annonce des choses concrètes.
02:56Comment on fait sur la valeur des produits agricoles ?
03:00Comment on fait pour que cette valeur soit augmentée par rapport à la transformation et à la vente en grande distribution ?
03:06Mais les aimer, c'est un fait. Ce qu'il faut, c'est les respecter.
03:09Aimer, c'est agir, disait Victor Hugo.
03:11C'est un sujet qui me touche et que je connais.
03:13Je suis petite fille de paysan, je suis nièce de paysan, je suis fille de forestière.
03:16Il y a deux choses.
03:18Ce que veulent nos agriculteurs, et je pense que vous allez me donner raison,
03:21c'est moins de réglementation et moins de contrôle des agriculteurs.
03:24Ils demandent au moins d'être logés à même enseigne que les autres pays européens et qu'on arrête de les fliquer.
03:30Autre chose quand même, il y a aujourd'hui la forêt.
03:33La gestion forestière vient de passer du ministère de l'agriculture au ministère de l'écologie.
03:37Et ça aussi, c'est un très mauvais signal qui a été fait pour tous les forestiers.
03:40Puisque le ministère de l'écologie veut tant supprimer la forêt privée des petits propriétaires.
03:44Donc j'espère que François Bayrou va être à la hauteur de l'enjeu.
03:47Parce que s'il y a bien un combat qui est essentiel, je parlais de la famille tout à l'heure.
03:51Et après la famille, c'est quoi ? C'est pouvoir nous nourrir, c'est être autonome et c'est nos paysans.
03:55Donc je leur apporte tout mon soutien et j'espère surtout qu'on va leur laisser la parole à eux.
03:58Puisque c'est comme tout en fait, c'est toujours les concernés qui savent mieux ce dont ils ont besoin.
04:03Écoutons nos paysans, écoutons nos agriculteurs.
04:05Juste sur la forêt, je rappelle que c'est François Bayrou qui a demandé le périmètre.
04:10Moi aussi j'ai bien vu le switch.
04:13Donc ça veut dire que François Bayrou, il accepte l'idée de la forêt à l'écologie.
04:17La forêt à l'écologie de Bayrou est un mauvais signal pour moi.
04:19J'espère qu'il va être meilleur avec les agriculteurs que ce qu'il a été pour les silviculteurs.
04:22Allez, on y va. Patrick Benézy, parce que c'est vous qu'on a envie d'entraîner aussi.
04:26Vice-président de la FNSEA, vous étiez ce matin avec le Premier ministre.
04:31D'abord, qu'est-ce qui s'est dit et quelles sont vos attentes et quels sont vos espoirs surtout ?
04:36Eh bien, on a réitéré l'ensemble des engagements qui nous avaient été faits l'hiver dernier.
04:44Puisque ça fait un an que les choses se sont passées, qu'elles ont explosé en tout cas.
04:49Et que nous avons pu mettre sur la table l'ensemble de nos attentes.
04:53Alors que ce soit sur le plan fiscal.
04:56Et effectivement, on lui a reparlé de la nécessité d'avoir un budget tel que le gouvernement précédent l'avait préparé.
05:04Où on a quand même 400 millions d'euros.
05:07Ça va des retraites agricoles jusqu'à un certain nombre de déductions fiscales.
05:13D'ailleurs, qui étaient très adaptées à nos systèmes.
05:16Que ce soit au niveau de l'élevage, que ce soit au niveau de la gestion des risques climatiques ou sanitaires.
05:22Donc des sujets sur lesquels nous attendons une loi de finances.
05:26C'est-à-dire le fait qu'il y ait censure automatique des gouvernements ne nous arrange pas par rapport à cela.
05:32Et sur le plan de ce budget, en tout cas, nous attendons qu'il y ait un budget rapidement voté.
05:39Et qu'il prenne en compte tous les engagements qui nous avaient été faits, bien évidemment.
05:43Et qui étaient en bonne voie avec le gouvernement précédent.
05:46Et il y a également le sujet du prix, vous l'avez évoqué.
05:49Nous attendons aussi une loi qui aille plus loin que les égalimes.
05:53Qui reconduisent certaines choses autour des promotions.
05:59Autour des indicateurs de coûts de production aussi.
06:02Et là, pareil, il faut absolument légiférer sur cette partie-là.
06:07Donc ça, c'est des lois.
06:08Il faut des lois par rapport aux contraintes également.
06:11Il y a une PPL à l'étude, il faut qu'elle passe.
06:15Donc sur le volet législatif, nous avons besoin de parlementaires qui votent effectivement ce qui a été engagé.
06:21Et puis, il n'y a pas que le volet législatif.
06:24Il y a des choses qui peuvent être faites avec des décrets, des arrêtés.
06:28On pense notamment à certaines normes.
06:31Notamment certaines contraintes qu'il y a sur les élevages.
06:35Ou bien améliorer certaines dispositions.
06:39Notamment par rapport à la gestion des risques pour reconnaître les pertes, les sécheresses, les inondations, notamment sur Prairie.
06:46Ça, il n'y a pas besoin de loi.
06:48Le ministre peut le faire, le gouvernement peut le faire avec des décrets et des ordonnances.
06:53Et puis, on a rappelé également tous les aspects, les dossiers européens.
06:58Alors, c'est très lié avec les prix.
07:01C'est-à-dire qu'on parle du Mercosur.
07:04Mais évidemment, il faut affirmer le veto français sur ce type d'accord.
07:08Malgré les engagements pris par la présidente van der Leyen au niveau européen vis-à-vis de ces pays qui nous concurrencent de manière extrêmement déloyale.
07:19Donc, on attend que la France travaille au niveau européen pour nous éviter d'être en concurrence déloyale.
07:26Où on se rend compte que peu à peu, l'agriculture française et européenne, d'ailleurs, est grignotée au profit des autres continents.
07:34Et alors là, tout le monde s'assoit sur les considérations environnementales sur ces sujets.
07:39J'ai parfois l'impression que, alors que vous êtes soutenu par une majorité de Français, comme le disait Cécile,
07:48la cause agricole, par quelques représentants que ce soit, elle est très estimée par les Français.
07:55Mais j'ai parfois l'impression que, comment dirais-je, vous n'êtes pas très sévère lorsque les promesses ne sont pas tenues.
08:05Est-ce qu'au fond, cette fois-ci, vous allez être très vigilant sur ce plan qui est capital ?
08:12– Mais ils n'ont plus le choix.
08:14– On l'a toujours été, mais effectivement, le fait qu'il y ait une censure, notamment par rapport à certains aspects législatifs,
08:22on l'a beaucoup dénoncé par rapport à cela.
08:26On peut comprendre d'ailleurs tous les débats politiques qu'il peut y avoir dans ce pays.
08:30Ce n'est pas le sujet, c'est que juste à un moment donné, nous, il nous faut des lois.
08:34Il nous faut un projet de loi de finances qui aboutisse.
08:36Il nous faut une loi sur les prix qui aille plus loin.
08:40Et ces sujets-là, ça suppose qu'il faut que les parlementaires, à un moment donné, puissent avancer,
08:46quelles que soient les couleurs politiques, et puissent valider un budget ou d'autres lois
08:53qui allègent les charges ou qui vont dans le sens du prix, qui puissent aller dans le sens du prix.
08:59Donc, valeur aujourd'hui, les chéanciers, on en a donné un, c'est le salon de l'agriculture.
09:04– Voilà, c'est ça.
09:06– Ce matin, c'est quand même un an après.
09:11Donc, effectivement, on attend de ce nouveau gouvernement
09:16que les choses aient avancé d'ici le salon de l'agriculture.
09:20Et bien évidemment, que les parlementaires de tous bords puissent être en soutien sur certains sujets
09:29qui, de toute façon, nous sont plus que nécessaires, puisque sur certaines parties, de toute façon,
09:34il faut qu'il y ait nos parlementaires pour aller.
09:38– Merci beaucoup Patrick Bénézy d'avoir été avec nous, vice-président de la FNSEA.
09:42Vous êtes le bienvenu quand vous voulez, quand vous avez besoin de nous, vous nous appelez, on sera là.
09:46Merci beaucoup, vous pourrez transmettre à vos collègues, et bien entendu, notre soutien absolu.
09:52Merci beaucoup Philippe Bilger, merci Françoise de Gouin, merci Mélenchon.
09:56Dans un instant, on va parler citoyenneté, parce que c'est aussi de l'engagement.
10:00– Absolument, on va recevoir des belles associations, notamment PEPS,
10:03policiers en détresse, pour les policiers qui sont en détresse,
10:06et certains, il y en a encore un qui a mis fin à ses jours.
10:08Et ensuite, on parlera de l'association Cité Stars,
10:11qui vient en aide des jeunes dans les endroits défavorisés.
10:15– Et on se retrouve demain pour Les Vraies Voix,
10:17à partir de 17h avec Philippe David et notre équipe.
10:20Formidable, passez une très belle soirée,
10:22et je vous laisse avec Philippe David dans un instant, à tout de suite.