• il y a 5 heures
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00:00Bonjour à toutes et à tous. Merci beaucoup, Madame la ministre, pour votre discours et
00:16pour vos mots. Je suis ravie d'animer cette matinée Agir pour l'égalité du groupe
00:23Marie-Claire, dédié aux femmes dans les métiers de l'intelligence artificielle et
00:28de la tech. Alors, de quoi parle-t-on ? La tech regroupe l'ensemble des entreprises
00:34et des activités économiques centrées sur la recherche, le développement, la production,
00:40la maintenance des technologies avancées et l'innovation technologique. Les professions
00:45de la tech regroupent tout ce qui a attrait à la conception, à la création, le développement,
00:50la gestion et le support des technologies modernes. Elles incluent des rôles tels que
00:56développeurs de logiciels, ingénieurs en cybersécurité, analystes de données, administrateurs
01:03systèmes, chefs de produits ou encore consultants en technologie. Pour l'IA, reprenons la définition
01:10telle qu'elle est donnée par l'OCDE et telle qu'elle a été reprise dans l'IA
01:13Act et adoptée par l'Union européenne le 21 mai dernier. Un système d'IA est ainsi
01:21défini comme un système basé sur une machine qui est conçue pour fonctionner avec différents
01:26niveaux d'autonomie et qui peut faire preuve d'adaptabilité après son déploiement et qui,
01:32pour des objectifs explicites ou implicites, déduit à partir des données qu'il reçoit
01:38comment générer des résultats tels que des prédictions du contenu, des recommandations
01:45ou des décisions qui peuvent influencer des environnements physiques ou virtuels.
01:49Les rôles de l'IA sont par exemple les data scientists, les machine learning officers,
01:56les IA research scientists, les ingénieurs en traitement du langage naturel, les ingénieurs
02:03en robotique ou encore les ingénieurs développeurs en IA. Après avoir réalisé ce matin un bref état
02:11des lieux sur la place des femmes dans ces secteurs, nous verrons quelles sont leurs
02:15opportunités d'études, de formation, de carrière mais aussi les biais et les freins auxquels les
02:24femmes sont confrontées. Tout de suite j'invite pour cet état des lieux Catherine Ladousse,
02:29présidente de la commission parité aux Hauts conseils à l'égalité entre les femmes et les
02:35hommes à faire cet état des lieux sur la représentation des femmes dans ces métiers et
02:40notamment à nous parler du rapport la femme invisible dans le numérique. On peut la claudir.
02:44Merci. Merci beaucoup, bonjour à toutes et à tous et bravo pour cette initiative. En effet,
02:55je reconnais beaucoup de visages, beaucoup de personnes engagées. Je suis ravie des propos
02:59de notre nouvelle ministre. Nous avions présenté ce rapport à la fin 2023 à Bérangère Couillard
03:05qui a été ministre en charge de l'égalité, qui est maintenant la présidente du Haut conseil à
03:09l'égalité. Donc bon, je pense que là les signaux sont au vert pour que les propositions sur la table
03:15qui émanent d'ailleurs des think tanks du Haut conseil à l'égalité dont je vais vous parler,
03:20de nombreux réseaux féminins puissent être, je dirais, appliquées de façon urgente dans notre
03:25pays. Donc en effet, comme cela a été dit par la ministre, rallier les femmes au secteur de la
03:32tech c'est un enjeu de justice, c'est un enjeu d'égalité. En fait pour que les femmes et donc
03:37elle l'a dit et j'en étais ravie, et accès à ces métiers innovants, à ces métiers rémunérateurs et
03:44durables. Et c'est pourquoi le Haut conseil à l'égalité, qui est une instance indépendante mais
03:50qui est quand même liée au gouvernement français et qui donc a pour mission, je dirais, d'animer
03:55le débat public et d'évaluer aussi les politiques publiques en matière d'égalité, s'est intéressée
04:00à ce sujet. Alors je vais commencer par une citation d'Isabelle Collet, son livre « Les
04:05oubliés du numérique » a été un peu mon libre de chevet pendant ce rapport que nous avons
04:09réalisé sur les femmes numériques. Elle a fait un livre, je vous le conseille si vous
04:14intéressez à ce sujet, « Les femmes sont les oubliés du numérique ». Elle est en train d'ailleurs d'en
04:17faire une adaptation, une actualisation. Mais elle dit « Mais l'absence des femmes n'est pas une
04:22fatalité, il faut démasculiniser le secteur ». Démasculiniser, cela ne veut pas dire exclure
04:28les hommes, mais il s'agit de créer une culture inclusive qui justement ne puisse pas exclure les
04:33femmes et qui promeut la mixité. Malgré tous les plans mixités qui ont été lancés par le
04:37gouvernement pendant de nombreuses années, vous savez qu'il n'y a aujourd'hui que 17% de métiers
04:42réellement mixtes. Donc la féminisation de la tech, madame la ministre l'a rappelé, c'est un
04:49enjeu économique. 200 000 emplois pour voir en 2030 et même 400 000 quand on parle des métiers
04:55d'avenir. C'est un enjeu financier. Les milliards d'euros, disons, s'accumulent dès qu'on dit qu'en
05:01effet on va féminiser la tech, c'est 9 milliards d'euros de PIB en Europe. Et puis surtout un enjeu
05:05sociétal. Cela a déjà été dit et c'est le cœur du sujet sur l'IA, car nous n'avons pas envie qu'en
05:12effet notre monde soit conçu et développé par des hommes pour des hommes. Vous savez qu'aujourd'hui
05:16il n'y a que 80% de solutions qui sont développées par l'IA, mais une spécialiste, l'homme Laurence
05:21de Villers, va vous expliquer tout ceci plus tard. Alors nous avons réalisé ce rapport sous la
05:27houlette de Sylvie Pierre-Bosselet, qui était alors présidente du Haut Conseil, avec la
05:31commission Stéréotypes et je salue mes collègues Xavier Alberti et Marianne Bernard, parce que
05:36l'originalité de ce rapport, ça a été justement de combiner à la fois l'analyse et la représentation
05:42des places et la place des femmes dans le contenu numérique et dans le contenant, c'est-à-dire dans
05:48la filière. Et d'ailleurs nous avons intitulé ce rapport « La femme invisible, non numérique, le
05:53cercle vicieux du sexisme », parce que que ce soit dans le contenu du numérique, c'est-à-dire dans
05:57les vidéos ou sur les plateformes que nous connaissons bien, ou alors que ce soit dans la
06:03filière, on est frappé par l'invisibilisation des femmes, en raison principalement d'un sexisme
06:09persistant, alimenté et amplifié par le numérique. Alors ce sexisme, d'ailleurs l'un des chiffres a
06:15été donné par la ministre, vous savez que le Haut Conseil publie chaque année un rapport annuel sur
06:20le sexisme, et en fait il apparaît par exemple qu'il y a 29% d'hommes qui considèrent, entre 25 et 34
06:26ans, parce qu'en fait le sexisme est encore plus important dans les jeunes générations, qu'ils sont
06:31plus performants dans les carrières scientifiques, qu'ils sont meilleurs en maths. Et il y a, à
06:35contrario, 74% de femmes qui disent ne jamais avoir envisagé des études scientifiques. Alors cette
06:44analyse entre la commission stéréotype et la commission parité nous a permis de mettre en
06:50lumière les mêmes phénomènes, que ce soit dans le contenu ou dans la filière, qui sont ces
06:55phénomènes d'exclusion dont nous parlons, ces phénomènes de dénigrement et d'invisibilisation.
06:59Alors nous avons fait analyser par les étudiants de certificat égalité de Sciences Po les 100
07:05vidéos les plus vues sur Instagram, TikTok et YouTube. Et là, je dirais, on a quand même été
07:11assez surpris des résultats. Moi, je pensais qu'on allait trouver quand même des vidéos qui
07:15montrent, je dirais, qui sont des outils qui montrent, je dirais, des prises de position par
07:20exemple sur des questions sociétales. Absolument pas. Sur YouTube, il y a simplement 8% de
07:26créatrices de contenu, malgré les efforts de Google pour, disons, accompagner les femmes pour
07:32créer du contenu. Sur Instagram, il y a plus de femmes, mais alors elles sont en majorité dans
07:38des lieux privés, alors que les hommes sont dans des lieux professionnels. Et Instagram véhicule
07:43des stéréotypes très très marqués de genre. Et puis TikTok, alors là, c'est le règne de l'humour
07:48masculin, très violent. Et il y a simplement 36% de personnages féminins sur la plateforme de TikTok
07:55dans les 100 vidéos les plus vues. Alors évidemment, la filière, là, vous aviez parlé de 24%. Moi,
08:01j'avais des chiffres de 29%, un peu plus. Mais enfin, quand on fout, j'ai fait toute ma carrière
08:06dans la tech, mais dans des fonctions de communication et diversité inclusion. Donc certes,
08:10je fais partie des 29%, mais en fait, les métiers techniques, il n'y a simplement,
08:16moi, les chiffres que j'avais à l'époque, c'est 16% dans les métiers techniques. Ce qui fait qu'en
08:21effet, on se retrouve vraiment dans le numérique avec une filière au masculin, quelle que soit la
08:26multiplicité des réseaux féminins que je veux saluer ici, comme cette initiative que vous avez
08:31chez Marie-Claire, car il est vrai qu'il y a énormément de réseaux féminins depuis de nombreuses
08:35années. Je vais citer le Cercle Intarel que j'avais eu l'occasion de cofonder, l'honneur de
08:40cofonder il y a plus de 20 ans, puisque c'était enfin en 2001. Alors c'est vrai que vous le savez,
08:45dans le passé, les femmes étaient très nombreuses dans l'informatique. Il y a toute une série de
08:50personnages illustres qui sont enfin réhabilités, Ada Lovelace, Grèce au Père, mais surtout même
08:57dans les années 80, jusqu'aux années 80, il y avait énormément de femmes. Et en fait, ce qui
09:02s'est passé, c'est que, c'est pas que les femmes aient disparu, mais c'est que les hommes sont
09:05arrivés en masse, en fait, à partir des années 80, avec l'avènement du micro-ordinateur notamment,
09:10et surtout parce que l'informatique devenait un outil, vraiment un levier stratégique au sein
09:16de l'entreprise. Et en fait, on s'est retrouvés dans un enjeu de pouvoir où, évidemment, les
09:20hommes, voyant ce type de métier à la fois très rémunérateur, mais qui leur permettait surtout,
09:25je dirais, d'avoir une position tout à fait importante au sein de l'entreprise, se sont
09:29donc engouffrées et les femmes sont restées à ce niveau depuis des années, moins de 30% et surtout
09:3616% dans les métiers techniques. En fait, on se retrouve, vous avez donné les chiffres, 11% dans
09:41la cybersécurité. Et alors, quand les start-up sont arrivées, moi je travaillais à l'époque dans
09:46une grande entreprise de la tech, je me suis dit, les start-up de la tech, on va avoir beaucoup plus
09:50de femmes, le modèle, je dirais, traditionnel sera peut-être en effet bousculé, bien pas du
09:56tout, c'est encore pire, il n'y a que 22% à la tête des start-up et le collectif Sista avec
10:02Tatiana Jama, qui vraiment travaille énormément de façon très efficace pour accompagner les
10:08femmes dans la tech, en fait, il n'y a que 20% d'entrepreneurs et vous savez qu'ils ne lèvent
10:12que 2% des fonds. Et surtout, ce qui est plus alarmant, et je suis ravie des propos de madame
10:19la ministre, mais espérons en effet que ce sera suivi par l'ensemble du gouvernement et que les
10:24leviers, disons, que l'on propose soient mis en place, car il y a une progression qui est plus
10:28lente en France par rapport à l'Europe. L'Europe, l'an dernier, a progressé de 15% et en fait, la
10:33France n'a progressé que de 5% selon l'étude de Janderskan. Alors, les causes, on va
10:39évidemment en parler, mais ce qui nous a semblé important dans ce rapport,
10:44c'était de mettre en valeur cette multiplicité des causes, en effet, il n'y en a pas qu'une,
10:49donc on dit que c'est un problème systémique et en fait, ce qui arrive dès l'éducation,
10:55dès la maternelle, je pense que ça sera abordé pendant la journée aujourd'hui,
10:59parce qu'en fait, les filles, moi j'ai appris ça en auditionnant la haute fonctionnaire Claude
11:05Warron à l'éducation nationale, les filles sont 30% moins interrogées que les garçons,
11:09peut-être parce qu'ils sont un peu turbulents et que du coup, on leur donne la parole et puis
11:13en fait, elles décrochent 4 mois après le CP, vous connaissez l'histoire de si on leur dit que
11:17c'est un dessin, elles sont performantes, les petites filles, si on leur dit qu'elle doit
11:22faire un triangle et que c'est un dessin de géométrie, finalement, elles perdent confiance
11:26en elles, ce qui fait que les résultats sont là, c'est 14,6% ANSI, en plus, elles abandonnent,
11:3350% abandonnent en terminale et la réforme du bac a été catastrophique, même s'il y a eu un petit
11:38rattrapage. Donc, on a des chiffres qu'on avait publiés, vous pouvez retrouver ceux-ci sur le
11:44site du Haut Conseil, c'est 23% en formation informatique, toutes filières confondues mais
11:47simplement 17% dans le numérique et en effet, il n'y a qu'un tiers des filles qui sont encouragées
11:53par leurs parents pour choisir ces filières alors qu'il y a plus de 60% quand il concerne les garçons
11:58et en fait, elles connaissent aussi pas très bien cette filière et quand finalement, elles dépassent
12:02un peu tous les obstacles, c'est-à-dire qu'on sait l'orientation qui ne les a pas orientés là,
12:05les parents qui ne les ont pas poussés, elles arrivent en fait dans cette filière, en fait,
12:09la filière, de par cette prédominance d'un sexe sur l'autre, malheureusement, les filles, elles
12:15déclarent, elles sont presque à 40% à déclarer qu'elles sont victimes de sexisme, il y a 50% de
12:20femmes qui quittent le secteur, plus donc que dans d'autres milieux et il y a une étude sociologique
12:24que je vous conseille, je trouve très intéressant, de lecture jeunesse qui fait apparaître que quand
12:30finalement les jeunes filles en choisissent cette filière, en fait, elles ont le sentiment de
12:34transgresser des normes de genre, donc vraiment, elles ont le sentiment de, disons, d'être un petit
12:40peu tout à fait à part et seules, il est dit, et elles ressentent un inconfort que seules les
12:46adolescentes les plus favorisées peuvent tolérer, donc c'est un peu la double peine aussi. Alors
12:51cette situation, elle n'est pas la même partout dans le monde, j'ai eu la chance de travailler
12:55dans d'entreprises d'origine chinoise, je suis allée beaucoup dans toute une série de pays,
12:58en Inde, au Moyen-Orient et en fait, dans ce que je travaillais pour Lenovo et en fait, là,
13:04j'ai bien vu qu'il y avait des femmes partout, il y avait des femmes dans les labs, il y avait des
13:08femmes dans ces filières et en fait, quand on voit les chiffres, les femmes dans la filière
13:13informatique dépassent 50% dans des pays, alors certes, non démocratiques parfois, comme en Chine,
13:19mais aussi en Inde, au Moyen-Orient, au Maghreb, alors il y a le cas de la Malaisie que vous connaissez
13:24peut-être, 65%, 42% de femmes ingénieurs au Maroc, aussi en Tunisie et en fait, c'est le résultat
13:30d'une politique volontariste, efficace, parfois pour des mauvaises raisons, parce qu'à la maison,
13:35au Moyen-Orient, on peut travailler en effet à la maison, sans beaucoup d'interactions à l'extérieur,
13:39mais enfin, le résultat est là, ce qui veut dire que c'est possible, il n'y a pas de raison
13:43objective pour que les filles ne choisissent pas la tech, alors on appelle ceci le paradoxe de
13:48genre, vous verrez sur internet, il y a toute une série d'analyses sur ce sujet. Enfin,
13:53finalement, le résultat, c'est l'invisibilisation des femmes, le fait qu'elles soient caricaturées,
13:57à la fois dans le contenu numérique et dans la filière, et nous avons appelé ce rapport le cercle
14:03vicieux du sexisme, parce qu'en fait, évidemment, avec le jeu et la puissance des algorithmes,
14:09en fait, moins il y a de femmes dans les métiers de la technologie, plus les déséquilibres de genre,
14:13et ça, on en parlera, j'imagine, tout à l'heure, et les risques de biais s'amplifient, et le numérique
14:18ne fait qu'aggraver la situation. Je travaille longtemps pour Numérique, c'est un peu triste
14:22d'imaginer ça, mais en fait, c'est vrai qu'aujourd'hui, évidemment, vous le savez, les algorithmes se
14:26nourrissent de ces bases données, genrées et biaisées, et reproduisent, en fait, à grande échelle,
14:31les stéréotypes, creusant ainsi les inégalités. C'est pourquoi nous avons parlé de ce cercle vicieux,
14:37et donc, ces problèmes qui sont systémiques, dont j'en ai déjà parlé, qui sont, je dirais,
14:42depuis l'éducation et la maternelle, le fait, en fait, qu'il y a un manque de connaissances aussi sur les métiers.
14:49Il y a aussi, quand on a auditionné Aurélie Jean, elle disait qu'il faut revoir le discours sur les sciences,
14:53il y a vraiment un manque de valorisation en France, en fait, sur la matière scientifique,
14:58sur les métiers scientifiques, si on compare avec d'autres pays, et notamment les États-Unis,
15:03et puis, évidemment, cette persistance, là, du sexisme, qui aboutit à une sorte de triple confiscation,
15:09c'est ce que nous avons mis dans le rapport, de la compétence, de la performance économique
15:12et du pouvoir au détriment des femmes. Alors, les propositions, nous avions donc fait un certain nombre
15:18de propositions, vous pouvez les retrouver, il y a une vingtaine de propositions, vous pouvez les retrouver
15:22sur le site du Haut Conseil, nous avons proposé, donc, à la ministre en charge de l'égalité de l'époque,
15:26avec Sylvie Rotaillot, à l'époque, ministre de l'Enseignement supérieur, on va recommencer notre chemin
15:31avec le nouveau gouvernement, et donc, là, en fait, évidemment, il n'y a pas une solution miracle,
15:36c'est un ensemble de solutions, problèmes systémiques, donc solutions systémiques,
15:40depuis l'éducation, la formation, l'accompagnement, la reconversion, c'est aussi très important,
15:46Jean-Socholl-Bilder, Emmanuel Larocque vous en parlera, j'imagine, afin d'éviter ce phénomène
15:51qui est cité par Florence Hedès, universitaire, de tuyaux percés, en fait, à chaque étape, on perd des femmes.
15:57Donc, au HCE, on présente toujours des propositions qu'on appelle soit dures et souples.
16:03Alors, dures, c'est-à-dire contraignantes, parce que, finalement, c'est que comme ça, parfois, que ça marche.
16:08Donc, des mesures contraignantes avec des quotas, parfois, c'est vrai que les personnes ne sont pas
16:12tellement d'accord, mais bon, nous avons proposé des quotas dans les prépas, la bonification
16:19sur le parcours sup', vous savez que sur le parcours sup', il peut y avoir une bonification sociale, en fait,
16:23qui ajoute des points aux élèves qui sont de milieux défavorisés. En fait, on peut très bien
16:28fonctionner, c'est très, très simple à organiser, à l'époque, le ministère de l'Enseignement supérieur
16:32était en accord avec ça, mais ça n'a pas encore été mis en place. Donc, cette bonification pour donner
16:36des points de plus aux filles qui vont choisir des carrières scientifiques. Tout ce qui est principe,
16:41dégâts, conditionnalité, que ce soit pour les entreprises, par exemple, pour des taxes d'apprentissage,
16:45que vous puissiez avoir, donc, si vous recrutez plus de filles, vous pouvez avoir
16:50des avantages fiscaux, les financements, évidemment, la reconversion, ça, c'est un point très, très
16:56important, et puis, d'une façon beaucoup plus large, et là, on a insisté beaucoup là-dessus, sur cette
17:00pédagogie des mathématiques plus égalitaire, qui permettent, en fait, réellement que la
17:07petite fille, que les petites filles se sentent tout à fait à l'aise, comme c'est le cas dans
17:10d'autres pays, en faisant des maths, ou en choisissant, en effet, ces filières. Alors, le mentorat est
17:17très important, vous savez qu'il y a une très belle initiative de Tech pour toutes, qui a été lancée
17:20à l'époque, qui avait été lancée par Elisabeth Born, dont nous attendons, je dirais, le lancement, et donc,
17:25c'est vraiment axé sur le mentorat, avec un objectif de 10 000 jeunes filles, dont la tech qui
17:29serait accompagnée. Donc, en fait, comme le dit Madame la Ministre, c'est vrai, je suis ravie de
17:33l'entendre et de voir que c'est l'un de ces chantiers de priorité stratégique, je pense
17:38qu'on ira l'avoir bientôt. En effet, il faut une coalition forte, une volonté forte, à la fois de
17:44l'État, des entreprises, de toutes les organisations, la Fondation Numérique, en effet, est très
17:49importante. Je vois Peggy Vicomte, qui est là, et donc, qui est dans la présidente Elisabeth
17:54Moreno, dont, en effet, on connaît l'engagement sur ce sujet. Donc, je dirais, aujourd'hui, c'est vrai
18:01qu'on dit toujours, c'est urgent, mais, enfin, moi, ça fait 20 ans que j'entends que c'est urgent. Donc, bon,
18:04je pense que, là, aujourd'hui, il faut vraiment qu'on avance, mais je salue cette initiative qui
18:10nous permet, à nouveau, de nous rassembler et de voir quelles sont les solutions, parce que
18:14ce n'est pas une politique de petits pas qu'il faut faire, là, aujourd'hui, c'est réellement,
18:19je dirais, une avancée, à la fois ensemble et avec des avancées concrètes. Et puis, juste une
18:25dernière, je vois, là, j'ai peut-être dépassé mon temps, sachez que c'est aussi un enjeu important,
18:29évidemment, au niveau international. J'ai la chance de travailler au sein du GÉAC, c'est le
18:34Gender Divisibility Council qui conseille, entre guillemets, les pays du G7 en matière d'égalité,
18:39et nous avons mis en priorité la question de l'éducation des filles dans l'estime. Donc, bon,
18:44espérons qu'aujourd'hui, cette urgence soit prise en compte, qu'il y ait vraiment cette prise de
18:49conscience, elle est là, elle est de l'urgence, mais maintenant, il faut agir, c'est ce qu'a dit
18:53madame la ministre. Mais je pense que cette journée nous démontre vraiment la bonne volonté. Je
18:57voudrais saluer ce que font les entreprises, parce que je pense qu'aujourd'hui, les entreprises sont
19:03quand même, je dirais, en avance par rapport notamment au pouvoir public, et je le dis même
19:07tout en représentant une institution qui appartient au pouvoir public, parce qu'ils ont passé toute
19:11ma carrière dans les entreprises. Je vois ce que font les entreprises, je vois ce que fait la société
19:16civile, ce que fait, en effet, ce que vous faites, vous, chez Marie-Claire, et ça, c'est formidable,
19:21et je pense que grâce à ça, je pense qu'on arrivera, et ça deviendra vraiment, comme l'a dit la
19:26ministre, une priorité stratégique pour la France et les nouvelles générations. Je vous remercie.
19:38Merci beaucoup, Catherine. J'invite Charlotte Vendepute, qui est alliance leader et membre du
19:42comité exécutif de Deloitte, à me rejoindre sur scène pour poursuivre cet état de lieu. On peut
19:48l'encourager, allez-y.
19:57Alors, Charlotte, quels sont, aujourd'hui, les enjeux spécifiques à la féminisation des secteurs
20:02de l'IA et de la tech, pour commencer ? Bonjour à toutes et à tous. Je suis très heureuse d'intervenir
20:07dans le cadre de cet événement aujourd'hui, parce que Deloitte est un cabinet de conseil et
20:13d'audit, et nos activités de conseil en technologie, notamment, et en IA sont importantes, et on est en
20:19plein en tant qu'employeur dans les enjeux de féminisation. Alors, évidemment, les enjeux,
20:24je dirais, sont triples. Premier enjeu, ce sont des secteurs d'avenir, de croissance, et les femmes
20:33doivent être présentes dans ces secteurs d'avenir et de croissance. Quelques éléments chiffrés,
20:39l'IA, c'est 1,5 point de gain de productivité par an dans les 10 prochaines années. C'est un secteur
20:49qui connaît et connaîtra, dans les années à venir, une croissance qui sera d'un niveau triple
20:54de celui de l'ensemble des autres secteurs de l'économie. C'est, selon l'étude que l'on a
21:00produite Deloitte IA, 10 milliards de croissance de chiffre d'affaires chaque année pour les
21:06entreprises dans le secteur des logiciels professionnels. Les femmes doivent en être.
21:11Le deuxième élément, je dirais, c'est finalement quid d'une IA où les femmes ne sont pas ? On l'a
21:17évoqué, ça a déjà été dit, finalement, l'IA doit refléter la diversité du monde pour être
21:25pertinente. Que serait une IA produite par les hommes ? Ne serait-elle pas biaisée au service des
21:33hommes ? On le sait, il y a eu beaucoup d'études, et je reviendrai sur quelques exemples, que les
21:37algorithmes créés par les hommes, précisément, sont susceptibles de générer des biais qui existent
21:44chez les hommes. Donc la diversité dans le secteur de la tech et de l'IA, elle est fondamentale pour
21:48travailler sur ces biais. Je vais donner un exemple, c'est une étude de l'UNESCO 2024 qui a travaillé
21:54sur les LLM. Les LLM, ce sont les Large Language Models, c'est des modèles d'IA qui sont conçus
22:00pour comprendre et produire du texte en langage humain. Et finalement, quand on regarde, et je
22:06parle des derniers LLM, des LLM tout récents, parce qu'évidemment la technologie progresse
22:11très vite, ce qu'on voit en fait dans les derniers LLM, c'est qu'ils associent des mots
22:19à des genres. Et notamment, à titre d'exemple, les mots tels que famille, maison, sont par nature
22:28associés au genre féminin. Et des mots tels que business, cadre, salaire, plus enclins associés
22:36au genre masculin. Et un autre exemple qui est issu de la même étude, quand un modèle de LLM,
22:44le dernier modèle de META, est invité à compléter une phrase qui commence par il ou elle, dans 20%
22:52des cas, il reproduit des messages sexistes ou misogynes. Donc on a un vrai enjeu aussi de produire
23:00une IA qui soit non biaisée. Et le troisième enjeu évidemment, c'est que la présence des femmes,
23:05c'est un levier de performance incontournable dans le secteur. On a interrogé aussi, dans le cas
23:12d'une étude mondiale sur l'IA chez Deloitte, 600 leaders et experts du secteur qui nous disent,
23:19petit un, la présence de femmes dans les rôles de leadership dans le secteur améliore de façon
23:25générale le bien-être de l'ensemble des salariés, femmes et hommes. Et ensuite ça se traduit de
23:33façon plus précise par, et encore une fois ce sont les experts qui se prononcent dans le secteur,
23:37plus 17% de performance, plus 20% d'amélioration des processus de prise de décision et plus 30%
23:47en termes de collaboration dans les équipes. Donc on voit des secteurs d'avenir où les femmes
23:53doivent être, et j'oubliais d'évoquer les rémunérations mais effectivement ça a été dit
23:57par la ministre, ce sont des secteurs avec des besoins de ressources et avec des salaires
24:02extrêmement rémunérateurs. On est sur des packages de rémunération pour prendre des données
24:06en France en 2024, sur des postes d'ingénieurs cloud, d'analyse de données, 5 ans d'expérience,
24:13on est sur des packages à 80 voire 90 k euros brut. Donc on est évidemment sur des secteurs
24:18extrêmement rémunérateurs et les femmes doivent y être comme les hommes. Alors merci Charlotte,
24:23est-ce que vous pouvez nous parler peut-être des difficultés majeures que rencontrent les femmes
24:27justement pour investir ces champs de l'IA et de la tech ? Oui absolument, donc les problématiques
24:33relevées et finalement elles sont les mêmes quand on interroge les femmes dans le secteur en France
24:38et dans le monde. On a notamment travaillé avec un panel d'une douzaine de femmes qui ont des postes
24:43de leadership dans le domaine de l'IA et elles nous disent finalement des choses que l'on malheureusement
24:49connaît et qui ont été évoquées juste avant, vous l'avez dit. Premièrement la très faible féminisation
24:55des filières dans lesquelles on recrute dans le secteur. Deuxièmement une difficulté à rendre crédible
25:00sa compétence. Les femmes ont plus de mal à s'affirmer comme compétentes et expertes dans ce secteur.
25:06Et troisième point, même quand elles y sont elles sont moins visibles. Donc c'est effectivement le
25:10phénomène de double peine. Donc de façon générale c'est un sentiment des femmes d'être
25:17moins pertinentes, moins légitimes, donc à se priver d'opportunités de développement et à
25:23moins se projeter qu'elles pourraient le faire naturellement comparativement aux hommes.
25:28C'est une forme de solitude tout simplement parce que quand on regarde les effectifs et je prends
25:33l'exemple de la Silicon Valley, Google c'est 30% de femmes seulement, Facebook 25%
25:42et l'absence de rôle modèle puisque quand on prend les 150 plus grandes entreprises de la tech
25:48dans la Silicon Valley il n'y a que 6% de femmes PDG. Donc naturellement les femmes quand elles sont
25:54arrivées dans le secteur se projettent moins puisqu'elles ont moins d'exemples devant elles
25:57de femmes qui ont réussi et qui ont pu accéder aux postes les plus élevés. De rôle modèle on en
26:02parlera. Pourriez vous maintenant nous détailler peut-être les impacts globaux de la tech et de
26:08l'IA en matière d'emploi pour les femmes ? Je pense que le premier point qu'il faut bien avoir en tête
26:13c'est que de façon générale dans ces secteurs l'ensemble des entreprises se heurtent à des
26:17difficultés de recrutement. Je ne parle pas de genre encore une fois mais il y a un vrai besoin, une vraie
26:23difficulté à trouver l'ensemble des compétences. Et bien évidemment dans ce manque de ressources il y a
26:30une difficulté en particulier à trouver des femmes puisqu'elles ne représentent qu'eux. Alors il y a
26:34beaucoup de chiffres qui vont circuler aujourd'hui mais ne serait-ce que dans l'enseignement c'est
26:39intéressant de regarder une profession qui est naturellement féminisée. Dans l'enseignement il
26:44n'y a que 16% de femmes enseignantes dans les domaines de la tech et de l'IA. Et pour ce qui est
26:51plus précisément des postes d'analyste de données et d'ingénieur en IA c'est 26% au niveau
26:58mondial. C'est le chiffre qu'on a nous retenu dans notre étude mondiale sur l'IA. Et de façon absolue
27:05je pense que ce qui est critique aujourd'hui c'est le manque d'étudiants finalement
27:11qui sortent de filières adaptées au métier de la tech et aux besoins de la tech et de l'IA. Si je
27:16prends deux chiffres aux Etats-Unis, chaque année 2500 docteurs en sciences du numérique et de
27:22l'informatique. Seulement 2500 docteurs. En France, les étudiants formés issus de filières numériques
27:2817000. Je pense que vous vous mentionniez 300, 400 000 en fait emplois à terme dans ces secteurs
27:34là. On voit qu'on ne tout simplement ne produit pas assez de diplômés dans ces domaines et que
27:39dans ce manque de ressources, encore une fois, les femmes ne représentent en France que 17% des diplômés
27:44supérieurs dans les domaines du numérique. Et puis dernier point, vous m'interrogez sur les
27:48enjeux sur l'emploi. Il faut aussi avoir en tête l'autre face de l'IA qui est qu'elle va
27:55conduire à supprimer un certain nombre d'emplois, à en remplacer certains. Je pense que c'est le phénomène
28:01de destruction créatrice que l'on connaît. Mais de façon générale, les femmes en seront davantage
28:07victimes. Puisque quand on simule finalement les postes qui vont être supprimés par l'IA,
28:11et bien finalement, c'est 8 femmes salariées sur 10 potentiellement qui seront impactées par les
28:19avancées de l'IA. Côté hommes, ça n'est que 6 hommes sur 10. Donc on voit bien qu'à proportion
28:23aussi, les emplois occupés aujourd'hui par les femmes sont davantage menacés par les progrès de
28:28l'IA. Justement dans ce contexte, de quoi les femmes auront-elles le plus besoin ? Alors on le
28:36voit, je pense qu'il y a malgré tout des opportunités, je veux donner une note positive,
28:40malgré tout des opportunités énormes pour les femmes demain dans ces domaines-là. Mais c'est
28:44la responsabilité des employeurs finalement de les aider à saisir ce momentum. Alors je vais
28:49donner quelques exemples d'actions et c'est des actions dans lesquelles on s'est aussi engagé chez
28:53Deloitte, confronté à ce même besoin de recruter des talents et avec la volonté de féminiser dans
28:59ces secteurs. Un, il faut valoriser les femmes qui sont présentes dans ces domaines. On a beaucoup
29:05oeuvré chez Deloitte à mettre en avant nos associés dans les domaines de la tech, de l'IA pour
29:11montrer finalement des figures féminines qui incarnent une expertise, une expertise dans
29:16ces domaines où naturellement on les voit moins. Le deuxième point finalement, c'est communiquer
29:21autour des femmes qui y travaillent. Alors on parlait de données sur les vidéos YouTube tout
29:26à l'heure, je vous invite aussi à les regarder, à les taper sur Women in Cyber sur YouTube. Ce sont
29:31des vidéos qu'on a créées nous chez Deloitte dans le cadre d'une initiative globale. Ce sont des
29:35femmes qui sont dans le secteur, qui vont raconter leur parcours, le plaisir qu'elles prennent à
29:40trouver dans ces domaines-là. Je pense que c'est extrêmement important parce qu'il faut, et l'enjeu
29:44on l'a bien vu, c'est de donner aussi envie finalement de retrouver une forme d'attractivité
29:49dans ces domaines dans lesquels les femmes se projettent naturellement moins. Il y a un troisième
29:53élément qui est très important, c'est le mentoring. Le mentoring parce que finalement c'est pas
29:58évident pour des femmes dans ces secteurs-là de trouver des mentors. Là encore, je pense que les
30:02employeurs ont un rôle à jouer pour organiser des dispositifs de mentoring en faveur des femmes.
30:07Et puis dernièrement, je mentionnerai aussi un autre exemple, on a fait nous chez Deloitte un
30:13partenariat avec le cercle féminin de la cyber. Là encore, parce que c'est important de parler
30:19d'éminence dans ces secteurs-là avec des femmes. Bon sang, il faut que les femmes comme aujourd'hui
30:24soient sur la scène et parlent de ces domaines techniques. Là encore, ça contribue à, si c'est
30:30nécessaire, crédibiliser, légitimer des voix de femmes sur ces domaines. Merci Charlotte. Alors,
30:35est-ce que vous êtes optimiste quant à l'évolution de la place des femmes dans l'IA ?
30:40Alors oui, effectivement, il y a plein de choses, il y a plein de constats alarmants qu'on a fait.
30:46Malgré tout, je reste fondamentalement optimiste parce que plusieurs éléments. Un, ce sont des
30:52secteurs où il y a encore une fois des besoins de ressources qui sont énormes. Moi, je suis
30:56convaincue de la prise de conscience dans les entreprises. Je partage avec l'ensemble des
31:04dirigeants d'entreprises pour lesquelles nous travaillons chez Deloitte cette même préoccupation
31:07qui est de trouver et faire émerger, faire grandir des talents féminins, en particulier dans ces
31:13secteurs de la tech et de l'IA. Donc, il y a un vrai besoin et il y a une place pour les femmes. Et ce
31:17que je dis aux jeunes filles à la sortie des écoles, dans les forums de recrutement, c'est le
31:21momentum, il est là. La place, elle est là pour vous. On vous attend. Les entreprises attendent les
31:26femmes. Et deuxième point, je pense qu'il faut travailler, on l'a dit et ça sera évoqué dans la
31:32journée, sur l'intérêt que peuvent trouver les femmes à ces secteurs. C'est moins naturel,
31:37évidemment, pour des petits garçons à qui on a dit depuis qu'ils sont jeunes, tu trouveras une
31:41carrière qui te plaît dans les sciences, la technologie et des postes d'ingénieurs. A contrario,
31:47je pense qu'on a une vision un peu réductrice de l'IA, des métiers de la tech, de la
31:51cyber. C'est beaucoup moins technique, en réalité, qu'on peut le penser. Ça appelle beaucoup à des
31:56compétences de gestion de projets, de créativité, de travail en transversalité, finalement, qui
32:01peuvent faire écho à des compétences que les femmes perçoivent en elles, en tout cas, les goûts
32:06qu'elles peuvent avoir. Donc, je pense que vraiment, il y a un momentum. On est dans une période, encore
32:10une fois, de transformation majeure. Il ne faut pas louper le coche. C'est maintenant. Donc, si tous
32:16les acteurs dans la salle se mobilisent, j'y crois vraiment. Et il y a une place pour vous. Et encore
32:20une fois, dernier point, je pense qu'il faut travailler dès le plus jeune âge. Moi, j'ai deux
32:25petites filles de 11 ans et 13 ans. Je les embête à la maison régulièrement, leur disant à quel
32:30point elles peuvent s'épanouir et trouver demain des leviers, du plaisir à être dans ces
32:37domaines de la tech et de l'IA. Donc, c'est aussi, enfin, notre responsabilité de parents que
32:42devraient pour encourager la présence des femmes dans ces secteurs. Merci beaucoup, Charlotte.

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