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Lundi 18 novembre 2024, SMART BOURSE reçoit Geoffroy Lenoir (Codirecteur des gestions OPC, Ofi Invest Asset Management) , Pierre-Olivier Beffy (Gérant et chef économiste, Boussard et Gavaudan) et Benoit Peloille (CIO, Natixis Wealth Management)

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00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13Pierre-Olivier Béfi est avec nous, chef économiste et gérant chez Boussard et Gavaudan.
00:17Bonsoir Pierre-Olivier.
00:18Bonsoir Grégoire.
00:19Geoffroy Lenoir nous accompagne, co-directeur de la gestion collective chez Offi Invest
00:22Asset Management.
00:23Bonsoir Geoffroy.
00:24Bonsoir.
00:25Et Benoît Pelloual, à nos côtés également, directeur des investissements de Natixis
00:27Wealth Management.
00:28Bonsoir Benoît.
00:29Je le disais en introduction, Benoît, on a moins de dix séances ouvertes depuis les
00:33résultats de l'élection présidentielle américaine, alors l'effet Trump s'est fait ressentir
00:38en première intention, on parle de Trump trade sous stéroïde, on a vu quand même
00:45les choses se calmer peut-être un petit peu au cours des dernières séances, je parle
00:49notamment de la fin de semaine dernière, est-ce que le marché est déjà en train
00:52d'explorer les limites de la doctrine Trump sur les marchés alors même que le président
00:58élu n'est pas encore installé à la Maison Blanche ?
01:00Oui, c'est fort possible puisqu'il y a matière à explorer quand même les limites,
01:04il y a quelques incohérences, en tout cas dans les promesses qui sont réalisées, il
01:07y a quelques incohérences qui seront immanquablement un moment testé par les marchés, si on regarde
01:11un peu les différents mouvements de marché, en réalité depuis la veille de son élection
01:17ce qui est essentiellement consolidé c'est l'exceptionnalisme américain en réalité.
01:20On a S&P 500 qui est 1,5% supérieur à la veille de l'élection, en Europe on est
01:26quasiment à 2% en dessous, si on regarde les marchés émergents c'est 4,5-5% en
01:30dessous, la Chine c'est 2% en dessous, si on regarde sur les taux on est 16-17 points
01:35de base sur le 10 ans au-dessus, à l'inverse en Europe on est 6 ou 7 points de base en
01:38dessous, enfin on voit que c'est une tendance quand même à se consolider, à retomber
01:41un petit peu.
01:42Moi la vraie question derrière tout ça c'est jusqu'où peut aller cet exceptionnalisme
01:47américain et effectivement les valorisations sur les marchés à action, enfin si vous
01:50avez une vraie question avec ce mandat, je sais qu'il y a une tendance pour les marchés
01:54à action à faire une analogie un peu évidente et assez simple avec son premier mandat,
01:58on n'est pas du tout sur le même niveau de valorisation simplement, alors je sais
02:01que les valorisations ne sont pas un excellent indicateur de timing de marché mais malgré
02:06tout on est un PE aux US qui est à 22 fois, on était 16-17 fois à l'époque en 2017
02:11c'est-à-dire juste au-dessus de la moyenne historique, aujourd'hui à part le rebond
02:14post-Covid et la bulle TMT on a rarement été aussi cher.
02:17La prime de risque à action est négative aux Etats-Unis, il n'y a pas de prime à
02:21détenir des actions américaines dans l'absolu et en relatif par rapport à l'obligation
02:27sans risque.
02:28Non, ça envoie un message fort en termes d'allocation active, ça veut dire qu'il
02:29vaut mieux en réalité détenir, prêter son argent à l'administration américaine
02:33à 10 ans plutôt que de prendre le risque de la volatilité des actions.
02:36Si vous regardez le PE ajusté du cycle sur la moyenne 10 ans des bénéfices, et on a
02:43des données très longues qui remontent sur quasiment un siècle, en réalité on est
02:47même au-delà du rebond post-Covid et en fait à part les dernières semaines de la
02:51bulle TMT on n'a jamais été aussi cher depuis un siècle.
02:53Encore une fois, ce n'est pas un excellent indicateur de timing les valorisations mais
02:57ça mérite qu'on regarde quand même.
02:59Là très clairement sur de tels niveaux ça mérite qu'on regarde, surtout quand
03:02on a plusieurs incohérences qui sont pointées dans la politique qui va être menée, ça
03:08soulève une vraie question, en tout cas ça ne plaide pas pour la poursuite d'un tel
03:13mécanisme, un peu l'animal spirit sur les marchés, ça plaide à ce qu'il se calme
03:17un petit peu dans les semaines et les mois qui viennent.
03:19Il y a des incohérences, parce que moi je garde en tête et je doute que ça ait beaucoup
03:23changé mais un des KPI, un des facteurs clés de succès de Donald Trump quand il était
03:28encore sur Twitter, c'était par exemple Joe Jones, comment est-ce qu'on va maximiser
03:33sous Trump la valeur des portefeuilles actions des Américains avec un programme tel qu'il
03:40a été conçu, tel qu'il se prépare à être déployé, en tout cas avec des marges
03:46de manœuvre politiques suffisamment larges pour que ce programme puisse être déployé
03:50et mis en place assez vite peut-être ?
03:52Déjà en bonne partie ces valorisations, parce que cet exceptionnalisme américain
03:56ne date pas de Trump en réalité, il date du fait qu'on a eu un schéma classique sur
04:01la plupart des économies dans le monde, c'est-à-dire qu'on a remonté les taux, les économies
04:04ont freiné, elles ont toutes atterri, en réalité il n'y a qu'une économie qui n'a pas atterri
04:07encore pour l'instant, c'est l'économie américaine.
04:09Trump a tendance à creuser encore plus cet écart par rapport aux autres pays et donc
04:14les valorisations actuelles reposent aussi en bonne partie sur cet exceptionnalisme
04:18américain, cette conviction forte qu'il y aura un soft lending, voire même un no lending,
04:22que l'économie, comme par magie, rentrerait à l'objectif d'inflation sans souffrir
04:27du moindre ralentissement.
04:28Donc ces valorisations reposent déjà là-dessus et quand on regarde les incohérences dans
04:31ce qu'il propose, ça vient challenger directement ce narratif de no lending, voire de soft lending.
04:38Quand on regarde les thèmes de campagne qui lui ont permis d'accéder au pouvoir, c'est
04:42notamment un discours beaucoup plus dur sur l'immigration, c'est la volonté de réindustrialiser
04:46à travers l'augmentation des barrières douanières et c'est en même temps l'économie, la préservation
04:51du pouvoir d'achat des américains.
04:52Très clairement, il y a une incohérence là-dedans, ce qu'il annonce a plutôt tendance à éventuellement
04:57relancer un peu d'inflation, alors peut-être pas un vrai choc inflationniste, mais en tout
05:00cas empêcher, et c'était tout le sens du discours de Jerome Powell vendredi, à rendre
05:04beaucoup plus difficile délivrer les baisses de taux qui peuvent être promises et qui
05:09permettraient de délivrer justement ce soft lending.
05:11Au final, si on regarde à quoi ça peut aboutir, ça aboutit à peut-être pas un
05:14choc inflationniste, mais un petit peu plus d'inflation et puis au final, les barrières
05:19douanières et ce genre de mesures, c'est de nature à peser aussi sur le cycle global,
05:22ce qui avait été le cas durant son premier mandat.
05:23C'est récessif.
05:24Bien, on espère récessif.
05:25Et un peu moins de croissance.
05:26Bloomberg avait fait l'exercice dans des études académiques, 20% de barrières douanières
05:31avec le monde qui répond, ça peut aller jusqu'à 1,3 point de PIB en moins sur l'économie
05:36US l'année prochaine.
05:37L'année prochaine, l'économie US passe en dessous de 2, il ne reste plus beaucoup
05:40de la croissance américaine.
05:41Donc, ça fait un mix qui est considérablement moins attrayant pour des niveaux de valorisation
05:45qui sont particulièrement tendus.
05:47Donc, c'est vraiment ça, vers cette incohérence que doit migrer à notre sens le marché,
05:51d'où le fait que les Trump trades se calment un petit peu et qu'on se pose la question
05:54de jusqu'où on peut aller.
05:56Bon, comment vous voyez ces incompatibilités se résoudre peut-être ? De quelle manière
06:02Pierre-Olivier ? Il y a l'idée quand même que Trump a les marges de manœuvre, l'expérience
06:07du premier mandat pour choisir, s'il le souhaite, d'aller vite et fort dans l'implémentation
06:12de son agenda.
06:13Est-ce que c'est ce qu'il faut imaginer ? Est-ce qu'il means business quand il annonce
06:18l'immigration, les tarifs, etc. avec notamment les nominations qui sont en train de donner
06:23un peu de couleur à son cabinet ? La carte de la loyauté, visiblement, joue beaucoup
06:28dans les nominations de Trump aujourd'hui et comment est-ce que tout ça se concilie
06:33ou se réconcilie ?
06:34Avec un marché action au charmement quand on regarde les actions américaines et un
06:39marché obligataire qui a peut-être un peu plus de doutes, en tout cas sur ce que pourrait
06:44délivrer un programme Trump ou une doctrine Trump dans l'économie.
06:47Moi je dirais, il y a énormément de points sur la séquence qui va avoir un impact majeur
06:54par rapport à tout ce qu'on dit.
06:56Je partage pas mal d'arguments qui ont été donnés sur les valorisations extrêmes des
07:02Etats-Unis par rapport à l'Europe, plus généralement par rapport au reste du monde.
07:06Bon mais après c'est vrai que quand on achète les Etats-Unis, on achète Nvidia, des boîtes
07:11fantastiques, si vous achetez l'automobile en Europe, vous dites bon, il y a des vraies
07:14raisons pour lesquelles ces valorisations ne sont pas très bonnes.
07:17Après, il me semble, mon scénario c'est plutôt que ça va rester très très positif
07:24le prochain trimestre, je pense que la plupart des gains sur le marché action vont se faire
07:28très très vite l'année prochaine, il y a beaucoup de scepticisme, j'en remarque
07:31encore plus en Europe sur Trump, en disant voilà, c'est un méchant, il met des méchants
07:36à tous les postes, etc., donc c'est pas bien.
07:38Mais après, si on regarde bien la stratégie de Trump, c'est une stratégie de guerre économique
07:44totale contre la Chine, c'est ça sa stratégie, avec trois axes, on pourrait dire trois flèches
07:48comme AB, c'est populaire, mais la première c'est une taxe pour accéder aux consommateurs
07:55américains, donc on met des taxes sur, on met des tarifs, dans le même temps aussi
08:00on restreint l'immigration, donc l'immigration ça va réduire les inégalités aux Etats-Unis,
08:04ils l'ont déjà fait dans les années 30 massivement, à l'époque ils avaient arrêté
08:07complètement l'immigration européenne, et en fait ça va reflater les bas salaires,
08:11donc ça va faire une bonne inflation, on va avoir une inflation salariale par le bas,
08:16donc ça, ça sera plutôt bon pour le consommateur américain, et ils taxeront tous ceux qui
08:20essaieront de profiter du consommateur américain, donc ça c'est la première flèche, la deuxième
08:24flèche c'est la dérégulation, voilà, donc ça c'est un mythe, personne ne sait exactement
08:29ni dans quel temps on va délivrer, ni combien ça va donner de croissance, mais pour le
08:34coup moi je pense qu'il y a quand même un animal spirit là-dedans, c'est-à-dire qu'on
08:38a quand même des gens qui, enfin les Etats-Unis on peut critiquer tout ce qu'on veut, mais
08:42quand ils veulent délivrer, ils ont tendance à plutôt bien délivrer, donc il y a des
08:45raisons quand même qu'il y a des choses qui se passent.
08:48C'est difficilement quantifiable, vous dites, mais moins de régulation dans un pays avec
08:51la culture américaine, ça doit se retrouver à un moment quand même dans plus de croissance.
08:57Et puis la troisième flèche, moi je pense que tu l'as très bien dit Grégoire, je pense
09:01que Trump, on a un pout de Trump aussi maintenant, alors il y a peut-être moins de pout de la
09:06Fed, mais il y a un pout de Trump qui est revenu, et lui ce qui compte c'est que l'américain
09:11il regarde son fonds de pension, que ça monte, etc, et en plus je pense que sachant que Trump
09:16ne pourra pas se représenter, qu'il a un cadre idyllique aujourd'hui, parce que c'est
09:20très rare qu'un président américain ait tout le congrès à lui, les mi-terme vont
09:24arriver très très vite.
09:25Oui c'est ça, il sait qu'il a deux ans quoi, max.
09:28Donc la stratégie c'est pas forcément, comme on le voit dans pas mal de cycles politiques,
09:32de se dire la première année, bon je vais faire passer quelques casseroles en expliquant
09:35que le gouvernement précédent m'a laissé des casseroles, on va avoir une bonne mauvaise
09:39année et puis après on va finir en flèche 3-4 ans plus tard pour être élu ou je ne
09:42sais quoi, je pense que Trump il va vouloir appuyer assez vite.
09:45Alors après juste en termes de séquence, je pense que les mesures sur l'immigration
09:50et les tarifs c'est sans doute celles qui vont arriver le plus vite, après le reste
09:53va arriver derrière.
09:54Alors on pourrait se dire, oui c'est presque les moins bonnes nouvelles pour le marché
09:58etc.
09:59Alors moi sur le scénario inflationniste, je ne partage pas du tout en moyenne ce que
10:04je vois un peu dans le consensus, je pense que mettre des tarifs douaniers, enfin rajouter
10:08des tarifs douaniers aux frontières américaines et renverser le flux migratoire, c'est pas
10:13si inflationniste que ça ?
10:14Alors déjà je pense que les flux migratoires, il y aura une bonne inflation là-dedans,
10:18ça ne sera pas des mauvaises inflations, ce ne sera pas des salaires, on devra payer
10:22plus cher les bas salaires aux Etats-Unis.
10:24Donc ce ne sera pas la mauvaise inflation de Biden, mais ce sera la bonne inflation
10:27de Trump ou en tout cas de l'électorat qui a voté pour Trump.
10:30Les tarifs, on sait très bien que oui ça mettra peut-être le corps inflation à 3
10:34d'ici la fin de l'année prochaine, enfin on va peut-être être un peu sticky au-dessus
10:36de 2.
10:37C'est de l'ordre de grandeur ?
10:38Oui c'est à peu près, si on met 10% aux creuses de borde, et c'est pas dit qu'ils
10:42mettent 10% aux creuses de borde, voilà, donc il y a aussi du downside là-dessus.
10:45Et puis ça reste quand même les tarifs, un choc inflationniste temporaire.
10:52Sauf qu'ils montent les tarifs de 10% tous les ans.
10:54Mais sinon c'est juste qu'on est en train de repousser un peu, la fête va sans doute
10:57pour moi couper en décembre, attendre un peu, puis finalement elle repartira à la
11:01baisse arrière.
11:02Donc ce n'est pas forcément de l'inflation structurelle qu'on a, et puis on a quand même
11:06beaucoup de force des inflationnistes.
11:07Les conditions financières se sont beaucoup resserrées depuis l'élection de Trump, on
11:10a des taux qui montent, on a un dollar qui monte, ça c'est des inflationnistes aux Etats-Unis
11:14notamment.
11:15On a quand même la Chine qui reste quand même très déflationniste, ils n'ont pas forcément
11:19appuyé sur le bouton armes nucléaires, sur le budget.
11:22Quand on voit les performances d'exportation chinoises, ils envoient encore beaucoup de
11:27déflation dans le monde.
11:28Et puis l'Europe, on ne peut pas dire qu'en Europe on a une économie florissante avec
11:34un excès de demande qui fait qu'on se dit il y a un nouveau paradigme inflationniste
11:37aussi en Europe.
11:38Donc moi je dirais que l'importance d'être à 2 ou 3 pour les marchés sur l'inflation
11:43elle n'est pas là.
11:44L'important c'est qu'éventuellement la fête ne se retrouve pas dans un cycle de
11:49réaction.
11:50Il y a une partie du programme que Trump peut mettre en place sans prendre le risque de
11:53renvoyer l'inflation, je ne sais pas, à 5 voire quasi 10, ce qu'on a atteint qui a été
11:58le pic du cycle inflationniste précédent, ce n'est pas ce risque-là en tout cas.
12:04En tout cas celui-là c'est sûr que ce n'est pas celui-là parce qu'on est un peu vide
12:07au milieu pour y arriver, ça ne s'est pas fait tout seul.
12:10Mais non, je partage plutôt ce point de vue et puis je me dis dans ce cadre-là, encore
12:16une fois Trump, le seul danger, c'est vrai que c'est quand même quelque chose qu'il
12:21avait annoncé dans son programme, c'est éventuellement les baisses de taxes qui pourraient creuser
12:27un déficit budgétaire.
12:28Après bon, moi je me rappelle, il y a la période quand même 2010-2016, on avait le
12:35Budget Control Act de 2011, ils avaient baissé de 8% les dépenses publiques aussi les Américains,
12:438%, c'était massif.
12:45Bon, nous on ne sait pas trop faire sens.
12:46Sur un peu plus de 6 trillions de dépenses de dollars de dépenses fédérales aujourd'hui.
12:50Donc les gens restent tous assez sceptiques mais il y a des moyens quand on veut couper,
12:55on peut couper.
12:56Donc entre les recettes des tarifs, parce que c'est vu comme ça dans le débat, c'est-à-dire
12:59que les tarifs, ça permet de générer des recettes, plus Elon Musk au DOJ, on finance
13:06les baisses d'impôts supplémentaires de l'Union Européenne.
13:08Je suis moins persuadé que les baisses de tarifs vont beaucoup financer mais je pense
13:14qu'il le vend comme ça en tout cas.
13:15Par contre la deuxième partie, ça peut être la dérégulation mais je pense qu'il n'y
13:18aura pas que ça, réduire la sphère publique, les dépenses publiques pour financer des
13:22baisses d'impôts qui seront d'ailleurs sans doute pas aussi grosses que ce qu'il a annoncé.
13:25Ça à mon avis, ça peut mettre un scénario où on a un déficit public sous contrôle,
13:31donc pas forcément que c'est une bonne chose mais qu'on n'ait pas une expansion délirante
13:35et ça, ça calme les taux parce qu'en fait ça m'a ancré la partie longue.
13:38Si la Fed baisse plus ses taux là, on va se dire bon ben il n'y aura pas de reprise
13:42des structures et de l'inflation parce que pour aller à 5% de taux longs à 10 ans,
13:46sachant que là on va tomber à 4,25, 4,50, il faut imaginer que la Fed va remonter ses
13:50taux.
13:51Je ne sais pas, les taux longs, ils ont repris 90 points de base depuis que la Fed a baissé
13:54ses taux le 10 septembre.
13:55Oui mais je veux dire, les taux longs, c'est une moyenne des taux longs, donc si on est
13:58à 4,25, 4,50 aujourd'hui, ça veut dire qu'on pense que la Fed va devoir monter à 5,5 dans
14:04les prochaines années.
14:05Donc si on a la Fed qui dit voilà, moi j'arrête de baisser mes taux, je reste un peu prudent
14:09puis je vais attendre voir ce qu'il se passe et puis Trump finalement qui délivre pas
14:12un déficit budgétaire complètement délirant, on se dira finalement 4,5, 4,5 c'est un super
14:17niveau d'entrée pour les taux longs.
14:18Donc on va découvrir le côté conservateur budgétaire de Donald Trump d'une certaine
14:22manière.
14:23En tout cas, je ne sais pas si c'est conservateur budgétaire, ils sont quand même assis 6,5
14:26déficit public, mais en tout cas peut-être moins délirant.
14:28Vous dites Benoît, il n'a pas le choix, c'est là-dessus qu'il sera obligé de faire des
14:32concessions.
14:33Je pense déjà, simplement politiquement en plus, il a fustigé la conscience budgétaire
14:37des démocrates.
14:38Donc politiquement, et même d'un point de vue fondamental, il n'a pas les marges de
14:40manœuvre qu'il avait au tout début de son mandat en 2010.
14:42Geoffroy, vos commentaires sur cette situation, puis je reviens à la situation de marché.
14:46C'est vrai que depuis une dizaine de jours, on a l'impression que Trump ou l'arrivée
14:49de Trump dans le jeu des marchés a complètement fracassé les corrélations qu'on avait entre
14:55les Etats-Unis et le reste du monde, que ce soit sur la partie oubliataire, sur la partie
14:58action comme ça a été très bien décrit par Benoît.
15:01C'est assez violent quoi.
15:04C'est un vrai changement, c'est vrai qu'on parle souvent de changement de régime.
15:07C'est vrai que l'élection de Trump remet en cause les prévisions qui avaient été
15:10faites, surtout aux Etats-Unis, au cours des derniers mois.
15:13Il y a encore quelques semaines, on anticipait qu'il y aurait un résultat serré, que pendant
15:17quelques semaines, quelques mois, il y aurait peut-être de l'incertitude qu'il allait
15:20falloir recompter les voix jusqu'au mois de janvier.
15:21Donc on n'en est pas là et c'est vrai que le fait que Trump ait finalement une victoire
15:25assez totale, que ce soit au Congrès, le vote populaire, etc., ça redonne de la visibilité
15:30aux investisseurs, ça redonne, on va dire, de la confiance aux Américains et on a pu
15:34constater aussi que certaines sociétés, forcément, juste avant les élections, mettaient
15:39un petit peu en attente les emplois, mettaient un peu en attente les investissements.
15:42On peut se dire qu'on peut avoir un effet un peu positif sur le quatrième trimestre
15:46qui perdure, du fait de cette visibilité qui est rendue aux Américains, du fait qu'il
15:51n'y ait pas de doute en fait.
15:52Il faudra voir les enquêtes de confiance, mais ça commence à remonter déjà, les
15:56promoteurs immobiliers, le consommateur, ça commence déjà à remonter un peu.
16:00Ne serait-ce que par cet aspect confiance des investisseurs, il y a un effet d'entraînement
16:03qui peut jouer.
16:04Alors on voit, ça respire un peu, bien évidemment, on ne va pas forcément toujours, tout de
16:09suite, jouer les trades Trump, comme on en a parlé, il ne faut pas avoir trop de coups
16:16d'avance non plus.
16:17C'est vrai que là, les marchés anticipent 1, 2, 3 coups à l'avance, il n'est pas encore
16:20en poste, il arrive au mois de janvier, mais c'est vrai qu'il agit comme s'il était déjà
16:25en poste.
16:26Il nomme déjà pas mal de ses bras droit, bras gauche, avec un gouvernement très resserré.
16:31Encore, il faut-il qu'il soit confirmé, ce n'est pas encore fait.
16:34Donc il y a un effet, aujourd'hui, prise médiatique qui est énorme.
16:39Maintenant, c'est vrai que, comme ça a été dit, son programme repose sur 3, 4 points
16:44principaux.
16:45Ce qui va être intéressant, c'est la séquence, comme ça a été dit.
16:48On sait qu'il a les mains pour faire une augmentation des tarifs douaniers tout de suite, mais le
16:53reste, il va falloir quand même qu'il prenne un petit peu le temps, même s'il a une majorité,
16:57même s'il a des républicains avec lui à la Chambre, au Congrès, au Sénat, pour
17:02voter rapidement certaines lois.
17:04Il y a peut-être même des républicains qui ne sont pas favorables à toutes les mesures
17:08que Trump annonce.
17:09Donc il va y avoir sans doute du débat.
17:11Le leader du parti républicain au Sénat, John Thune, c'est le nom qu'il va falloir
17:16retenir, n'est pas forcément un Trumpiste de la première heure, de ce que j'ai compris
17:21de son profil.
17:22C'est plutôt un profil de conservateur traditionnel, bontain, qui n'est pas forcément
17:27un chantre du MAGA forever.
17:29Oui, donc on a ce type de discussion qui va devoir avoir lieu.
17:33Quand on se dit qu'une baisse, par exemple, des taxes sur les entreprises, on va passer
17:38de 21 à 15%, ce n'est pas pour le mois de janvier, ça va prendre des mois, il ne faut
17:43pas les intégrer tout de suite dans les résultats au niveau de la croissance de la consommation
17:48américaine.
17:49Pareil sur l'immigration, sur la dérégulation ou déréglementation, je ne sais pas comment
17:55on l'appelle, on va aussi prendre du temps, mais c'est vrai que ce sont des aspects qui
17:59sont très médiatiques, il va continuer à en parler.
18:02Il y a aussi des aspects géopolitiques, on sait qu'il va être forcément très vocal
18:07sur le sujet et à parler des échanges avec l'Europe, avec la Chine, ça on a l'habitude
18:14maintenant, on connaît Donald Trump, mais c'est vrai que dans les faits, il faut du
18:17temps et dans les prévisions macroéconomiques qu'on va essayer d'anticiper sur les marchés,
18:23il ne faut pas intégrer tout de suite forcément tout ce qu'il a annoncé, sinon comme ça
18:28a été dit, c'est inflationniste, ça risque de heurter la croissance dans un deuxième
18:32temps.
18:33Tout ça, et Jérôme Powell en a conscience, c'est important pour la réserve fédérale
18:37américaine, il ne peut pas anticiper tout de suite toutes les mesures de Trump.
18:40Il l'a dit, on n'anticipe pas, on ne fait pas d'hypothèse, on ne spécule pas.
18:44Par contre, il met un peu les freins, parce qu'on voit que le meeting, la réunion de
18:52la fête du mois de décembre, a priori la baisse de taux de 25 points de base a été
18:56plus ou moins acquise.
18:57Là, depuis sa dernière intervention, elle est moins acquise, clairement, et la probabilité
19:03finalement, elle n'est pas si évidente que ça qu'il y ait une baisse au mois de décembre.
19:06Ça serait étonnant honnêtement qu'il s'arrête, qu'il mette complètement le frein à main
19:12pour repartir un peu plus tard, par contre ce qui est sûr, c'est que la séquence de
19:15baisse de taux, maintenant elle est révisée, elle doit être moins rapide, plus graduelle,
19:19et peut-être qu'on arrivera, on attardera peut-être pas les 3% comme il y a quelques
19:23semaines ou quelques mois, on voit plutôt un taux terminal à 4, plutôt autour des
19:284%, ce qui est quand même un changement énorme par rapport à il y a quelques semaines.
19:32Et bien sûr, dans l'exceptionnalisme américain, on mesure aussi l'exceptionnalisme américain
19:36à ce qui se passe et ce qui attend le reste du monde, Geoffroy, si la fête n'a pas besoin
19:41d'aller en dessous de 4 pour son taux terminal, qu'en est-il par exemple de l'Europe dans
19:47une situation économique et face à une administration Trump ?
19:50Ce qui est clair, c'est qu'on a une vraie désynchronisation, là au niveau des deux
19:55zones, Etats-Unis, Europe, et c'est vrai au niveau des taux, on a eu des séquences
19:59où les taux américains montaient alors que les taux allemands baissaient, les marchés
20:03actions également, ce sont des choses assez rares sur les marchés, et donc là on a cette
20:08décorrélation qui se produit et on le voit aussi, on devrait le voir aussi au niveau
20:12des politiques monétaires, au niveau de la politique de la Banque Centrale Européenne.
20:15C'est ce que le marché obligataire européen envoie comme message, on attend de la BCE
20:19qu'elle aille sans doute plus vite, plus fort, plus loin peut-être, même dans son
20:22cycle de baisse de taux ?
20:23Oui, alors pas beaucoup plus, parce que déjà il y avait pas mal d'anticipation dans le
20:26marché pour que la Banque Centrale Européenne atterrisse vers un taux terminal autour des
20:292% voire 1,75 à horizon été 2025, c'était déjà bien intégré dans les cours, ça redonne
20:36un petit peu plus de poids sur cette thèse-là, du fait que l'Europe pourrait souffrir justement
20:41de cette guerre commerciale, d'une hausse des tarifs douaniers, qui serait pas simplement
20:46impactée pour la Chine mais aussi pour l'Europe comme ça a été dit, et c'est vrai qu'au
20:49niveau compétitivité, on se dit, la zone euro n'est pas forcément en très bonne
20:54position pour lutter contre la politique de Trump, et donc s'il y a des révisions
21:00à faire en termes de prévisions de croissance, elles seront plutôt à la hausse aux Etats-Unis,
21:04là je vois que même au quatrième trimestre aux Etats-Unis, on est encore sur un bon niveau,
21:08on pourrait être proche des 3%, ça nous amène sur une croissance américaine vers
21:12les 2,7, 2,8 sur 2024, et je rappelle qu'on revenait sur des zones plutôt en dessous
21:16de 2%, ça me rappelle beaucoup 2023 pour le coup, puisqu'on suit et on révise, et
21:23en Europe par contre c'est l'inverse, on est sur une croissance en dessous de 1% sur
21:282024 et on s'attend à ce qu'on passe difficilement maintenant la barre des 1% en 2025 à cause
21:35de tous ces enjeux globaux qu'on observe.
21:38Ca met la BCE en première ligne forcément Benoît, du point de vue de l'Europe, c'est
21:42toujours l'institution fédérale qui peut décider rapidement d'accommoder une situation,
21:48tant qu'il n'y a pas politiquement sur la partie budgétaire, fiscale, quelque chose
21:52d'un peu solide, c'est la BCE qui sera en première ligne et qui aura toute la pression
21:57de ce point de vue-là.
21:58Et qui agira peut-être dans l'urgence.
21:59Et qui agira peut-être dans l'urgence, c'est en train de se dessiner, les discours évoluent
22:03quand même en ce sens-là ?
22:04On a quand même une inflation qui migre d'une problématique où il y a trop d'inflation
22:08à finalement on va être en dessous de l'objectif et ça va être problématique.
22:11Mais on parle encore de l'inflation dans les services etc.
22:14Ca reste l'argumentaire, il est toujours un peu présent quand même.
22:17Non, c'est très juste.
22:19Après encore une fois, je pense que sur l'Europe, l'effet barrière douanière etc.
22:23il y a peut-être un effet inflationniste, mais l'effet, vu notre sensibilité au commerce
22:26mondial, sera beaucoup plus important en perte de croissance que l'effet inflationniste
22:30potentiel.
22:31Nos liens avec la Chine notamment, qui exportent massivement de la déflation, qui est dans
22:33une situation extrêmement délicate, qui s'y amenera plus que sur le consommateur
22:36indien.
22:37La Chine qui aura.
22:38Voilà, c'est ça.
22:39On va devoir bien vendre.
22:40Bien sûr.
22:41Le plus grand marché de consommation, c'est l'Europe.
22:42Le plus grand marché qui est super vieillissant, extrêmement régulé et qui n'a plus de croissance.
22:46Donc ce n'est quand même pas hyper enthousiasmant.
22:49Non, je pense qu'effectivement la destination c'est plutôt ça et c'est de ce point de
22:52vue-là que la BCE agira.
22:53La problématique c'est plus d'être en dessous de l'objectif d'inflation qui se profile
22:58et donc d'être obligé d'agir, bien sûr.
22:59Il faut signaler au plus vite, du point de vue de la BCE, que l'objectif n'est plus
23:04simplement de s'approcher du taux neutre mais d'y aller franchement et d'être prêt
23:07à être en position d'accommodation même si nécessaire.
23:11Vous savez, je commence à entendre des stratégistes, des chefs économistes qui voient moins de
23:15deux le taux de dépôt fin 2025.
23:17J'entends parler de un et demi, voire moins de un et demi potentiellement chez des grands
23:21stratèges de banque par exemple.
23:23Oui, d'ailleurs les marchés, je pense qu'ils sont même déjà un peu…
23:25Ils sont de ce côté-là ?
23:26Je regarde le Z, mais je pense qu'on est déjà un peu en dessous de deux.
23:30J'écoute les économistes avant les marchés.
23:32Non, c'est vrai que moi j'avais un peu la même idée aussi que la BCE devra faire
23:37plus pour compenser en quelque sorte les problèmes à la fois de croissance qui ne sont pas que
23:44des problèmes cycliques, on a des problèmes structurels.
23:46L'Allemagne ne va pas bien mais ce n'est pas des problèmes structurels.
23:48Et puis…
23:49C'est ce que dit Piero Cipollini ce week-end, le dernier discours du membre du directeur
23:55italien de Cipollini, et de dire attention, il y a la croissance conjoncturelle qui n'est
24:00pas très bonne, mais attention avec le niveau de restriction monétaire qu'on maintient
24:03aujourd'hui, on prend le risque d'abîmer la croissance potentielle et de laisser des
24:07cicatrices de long terme, pas juste un effet transitoire pour reprendre le terme.
24:11Après, ce qui compense un peu, et à mon avis ce qui donne un peu de temps quand même
24:14à la BCE, c'est d'abord un, qu'il y a encore beaucoup de stimulus budgétaire qui
24:18est caché, mais dans tous les pays d'Europe du Sud, ils performent très très bien aussi
24:22parce qu'ils ont accès à la monnaie de l'Europe, il ne faut pas… donc à travers
24:25tous les plans…
24:26Les programmes ?
24:27Les programmes français.
24:28Donc ça donne un peu de… ça permet d'amortir, s'il y avait une glissade en tout cas, on
24:32ne voit pas non plus d'effondrement de l'activité en Europe, je veux dire c'est plutôt une
24:35activité très molle.
24:36Et puis, il y a quand même beaucoup d'incertitude autour de Trump, on en a déjà parlé, qu'est-ce
24:42qui va se passer quand l'inauguration elle va en janvier, on va voir.
24:45Moi il me semble qu'il est très très bien préparé ce coup-ci, enfin je les interprète
24:48les choses de manière très positive, parce qu'il sait qui est-ce qu'il nomme direct.
24:52La dernière fois on avait attendu, on ne savait pas trop ce qu'il allait se passer.
24:54Il l'a dit, je ne me ferais pas avoir une deuxième fois.
24:57On peut être content ou pas content, entre guillemets politiquement, mais ça c'est chacun
25:00son avis.
25:01Mais d'un point de vue en tout cas, on sent qu'il est beaucoup plus prêt pour ce deuxième
25:04mandat qu'il ne l'a été pour le premier.
25:05Le nom qui met du temps à sortir c'est le secrétaire au Trésor.
25:08Voilà, c'est peut-être celui où il faudra peut-être attendre un peu pour avoir de la
25:12clarté justement.
25:13Mais par rapport à ces débats, voilà, donc il y a les Etats-Unis, il y a les élections
25:17allemandes aussi.
25:19Donc moi je pense que la baisse eux, ils vont continuer à baisser graduellement.
25:22Je ne vois pas pourquoi ils accélèrent l'arrêt aujourd'hui.
25:24La direction semble assez claire pour l'instant et puis après ils ont un peu le temps de
25:27juger.
25:28Donc 25 BPs par meeting, pour l'instant, ça semble être le bon rythme.
25:32Il n'y a pas de raison de passer à 50 en décembre.
25:34En tout cas, je n'ai pas d'avis hyper tranché sur le sujet.
25:38J'ai tendance à suivre gentiment les marchés.
25:41Il n'y a rien d'excitant pour moi par rapport à ça, mais peut-être que je me trompe complètement
25:44qu'on aura une grosse surprise.
25:46Ça peut, parce que là aussi, on voit le trade, ou en tout cas la discussion revenir.
25:50Est-ce que ça peut renvoyer l'euro-dollar à la parité parfaite ? Voir en dessous comme
25:54on l'avait été à l'automne 2022 ?
25:56Moi je pense que, à mon avis, je pense que la première jambe de baisse du dollar est
26:01faite.
26:02Là, maintenant, pour aller vraiment plus bas, il faut la baisse de l'euro-dollar.
26:06Donc jusqu'à 1,05, là où on est aujourd'hui.
26:08La monnaie qui est peut-être, les monnaies asiatiques sont un peu plus fragiles parce
26:12qu'il y a beaucoup de manipulation de la banque centrale chinoise pour empêcher la
26:17dépréciation du rennemingbi qui aurait dû plus se déprécier.
26:19Donc là, il y a une question de valorisation et de capacité de la banque centrale chinoise
26:24à pouvoir tenir ce change dans une mesure où, là on ne parle pas de 10%, on parle
26:29de 60%.
26:30Donc après, ça ne sera pas 60, mais entre 0 et 60, il y a beaucoup de chiffres, l'amplitude
26:35est quand même très large.
26:37En Europe, les Etats-Unis, c'est une partie du commerce extérieur européen, importante,
26:43mais c'est qu'une partie.
26:44Si on met tout à 10% d'entrée de jeu, on peut peut-être se rapprocher de 1,0, 2, 1.
26:51Mais après, je pense aussi qu'il faut faire très attention, c'est-à-dire qu'une fois
26:55qu'on a priceé encore une fois les tarifs, c'est temporaire, c'est-à-dire qu'une fois
26:58qu'on aura eu l'ajustement.
26:59C'est un one-off.
27:00Et après, derrière, normalement, l'euro va se réapprécier, paradoxalement.
27:03C'est comme ça que l'équilibre dynamique doit se faire.
27:06Donc après, j'ai l'impression qu'il y a quand même contenu des incertitudes, il y a déjà
27:09pas mal de choses à presser.
27:10Pour aller plus agressivement, il faut quand même maintenant taper beaucoup plus.
27:14C'est juste mon avis.
27:15Vous êtes là pour donner votre avis, Pierre-Olivier, donc c'est tout à fait conforme au menu
27:23de l'émission.
27:24Geoffroy, sur l'Europe à nouveau, et l'Allemagne, effectivement, là aussi, c'est quelque chose
27:29qui a bougé ces derniers jours, c'est-à-dire qu'on attendait des élections fédérales
27:33en Allemagne en septembre 2025.
27:36Ce sera, normalement, enfin c'est ce qui est prévu là désormais, le 23 février prochain.
27:41Est-ce que c'est déjà dans l'absolu une bonne nouvelle de voir ce calendrier s'accélérer ?
27:45Et qu'est-ce que le marché attend de ce rendez-vous allemand qui va être très rapide,
27:50qui va vite venir et qui va être sans doute très important ?
27:53Oui, ça va être une séquence intéressante parce que c'est vrai qu'on ne l'avait pas forcément
27:55vu venir, on se concentrait sur l'élection aux Etats-Unis.
27:58Et c'est vrai que le fait que tout d'un coup y ait ce gouvernement, cette coalition,
28:03notre tripartite aux Etats-Unis qui saute, c'est vrai que ça repose un peu la question
28:12en Europe des différents gouvernements parce qu'on se dit qu'aujourd'hui les gouvernements
28:16en Europe ne sont peut-être pas assez bien équipés pour faire face justement à ces
28:19enjeux internationaux par rapport à la Chine et aux Etats-Unis.
28:21On se dit qu'avoir une élection en Allemagne, c'est peut-être une nouvelle opportunité
28:25aussi pour redébattre et reposer les jalons pour construire une Europe un peu plus solide
28:32qui sera capable de se défendre par rapport aux enjeux internationaux.
28:35Donc c'est vrai que cette séquence qui est un peu plus rapide, il y a le vote de confiance
28:38qui doit avoir lieu un peu avant Noël je crois, je ne sais plus la date exacte.
28:41Et puis donc une élection au mois de février.
28:44Si on regarde les sondages, on peut peut-être avoir une coalition CDU-SPD qui se profile.
28:50Il n'y a pas encore forcément de majorité claire.
28:53Mais c'est vrai que s'il y avait une majorité claire, ça pourrait être intéressant pour
28:56justement redonner peut-être un peu de flexibilité sur le budget allemand.
29:00On a vu des propos qui ont été publiés récemment sur le fait que dans la constitution,
29:07il pourrait peut-être faire évoluer les limites de la règle d'or.
29:11Ce sera le sujet de l'élection en tout cas.
29:14Enfin je veux dire, il n'y a pas de doute sur le fait que ce sera, c'est ce qui a fait
29:17exploser la coalition avec les libéraux, c'est ce qui sera le sujet de l'élection du 23 février.
29:22Je peux nuancer, à un moment donné, ce ne sera pas le sujet de l'élection, ce sera
29:24le sujet de l'après-élection.
29:25Oui.
29:26De la formation d'une coalition quoi.
29:28Il va tout faire pour dire qu'il ne veut rien faire pour l'instant, qu'il est ouvert à l'idée
29:32mais qu'il ne veut rien faire.
29:33Donc le point de départ du débat pour vous, c'est ça ? On va avoir une résistance de
29:37la CDU, Merckx, sur l'idée de remodeler la règle d'or ?
29:42Il s'est montré ouvert déjà, il a déjà eu des propos disant qu'il était prêt à
29:46en parler.
29:47Il montre l'ouverture mais je pense que comme il lui faut deux tiers de l'assemblée pour
29:52modifier le frein budgétaire, il faut absolument que l'ensemble FDP à FD ne fasse pas plus
30:00de 33%.
30:01Donc ça, c'est important pour gérer ça.
30:03Donc en amont de l'élection, il faut qu'il préserve toutes ces diapositives, mais c'est
30:08la politique.
30:09On peut se dire au début qu'il n'est peut-être pas si ouvert même s'il dit voilà, je vais
30:13y réfléchir, mais je pense qu'une fois l'élection passée, s'il a la majorité avec la coalition,
30:17là il ira à mon avis.
30:18En tout cas, ça va créer du débat en Europe.
30:20Ça va justement permettre peut-être d'adresser certains sujets aujourd'hui qui sont très
30:25importants dans le cadre d'une élection de Trump aux Etats-Unis.
30:28Ça ne sera pas forcément le seul facteur et il ne faut pas complètement se rattacher
30:31à ça.
30:32Encore une fois, le résultat de l'élection n'est pas allemand, il n'est pas encore fait.
30:37Ça vient assez vite, il y a une séquence assez courte, mais on peut peut-être avoir
30:41un peu d'espoir sur le fait qu'il y ait une prise de conscience et un peu de relance budgétaire
30:46en Europe.
30:47Ce n'est pas ça qui changera complètement la donne.
30:50C'est vrai qu'aujourd'hui, on pense que l'Europe n'est pas forcément complètement bien armée
30:53pour qu'en 2025, finalement, la trajectoire aujourd'hui que vient de prendre ou qu'est
30:58en train de prendre les Etats-Unis par rapport à l'Europe soit complètement changée.
31:01C'est quelque chose, c'est des changements, des réformes de fonds qui doivent avoir lieu
31:04pour changer un peu les dynamiques.
31:06Mais quand même, déverrouiller un peu la paralysie, ce serait déjà quand même, pour
31:09l'Europe dont on n'attend jamais rien ou pas grand-chose, en tout cas, ce serait déjà
31:12quand même un signal à envoyer sur l'annonce d'ailleurs de l'explosion de la coalition
31:16et des élections anticipées.
31:18On a vu les rendements allemands se tendre avec l'idée justement du marché qui aurait
31:22peut-être plus de flexibilité et donc d'émission allemande ou de papier allemand à un moment
31:27peut-être sur le marché.
31:28Oui, tout à fait.
31:29La réaction des taux allemands est assez intéressante parce que c'est vrai qu'on a des taux allemands
31:31qui sont autour des 2,40 aujourd'hui.
31:34On avait touché les 2 % il y a quelques mois, donc c'est vrai qu'on a ce mouvement un petit
31:38peu de tension.
31:39Après, il faut voir qu'au niveau de la dette allemande, il n'y a pas d'inquiétude.
31:43On n'est pas du tout sur le même sujet par rapport à la dette française qui n'en a
31:49pas assez.
31:50Maintenant, c'est vrai que les taux remontent un petit peu, c'est un autre débat, mais
31:54ça peut être des opportunités aussi pour certains investisseurs de se repositionner.
31:57Après, je pense qu'on est vraiment à un moment clé en Allemagne, même par rapport
32:05à la crise qu'ils ont eue au début des années 2000, à celle qu'ils avaient dans les années
32:0890 où ils ont absorbé l'Allemagne de l'Est.
32:12C'était des enjeux budgétaires globaux, de compétitivité globale, il y a eu les
32:16Loirets, etc.
32:17C'est un modèle.
32:18Mais là, on touche au cœur de ce qui a fait la force allemande, c'est l'automobile.
32:24Sachant que Mertz, ses électeurs sont dans les leaders où l'automobile est très fort,
32:31et l'automobile c'est quand même un poids de l'emploi, de l'activité extrêmement
32:35important en Allemagne, avec une concurrence chinoise qui s'exacerbe, un positionnement
32:41justement.
32:42On est les champions du moteur thermique, mais on n'est nulle part sur la batterie
32:45électrique pour l'instant par rapport aux Chinois.
32:47Il y a vraiment de quoi se dire qu'aujourd'hui, si les Allemands ne bougent pas un peu plus
32:54rapidement d'habitude, c'est un peu inquiétant.
32:57La pression des milieux économiques va être très forte, j'imagine.
32:59On a encore en tête Volkswagen qui met fin au pacte historique avec les salariés, avec
33:06la suppression à venir de sites directement en Allemagne, de licenciements directement
33:11en Allemagne.
33:12Et du coup, ça donne aussi un espoir de se dire qu'à un moment, aujourd'hui, je dirais
33:15le consensus, je ne sais pas comment tu perçois les gens qui viennent ici, mais il y a quand
33:19même très très négatif sur l'Europe, il n'y a plus que les Etats-Unis qui existent,
33:22etc.
33:23Oui, oui, l'Europe est sous le radar.
33:24Mais il y aura peut-être des catalyseurs qui vont faire que, je ne dis pas qu'il y
33:27aura peut-être une histoire fantastique qui arrive sur les 15 prochaines années, mais
33:31enfin, qui pourra dire qu'on aura peut-être trop de négatifs, et notamment après cette
33:36période janvier-février, si on a des catalyseurs, on se dit bon, ben Trump, on a bien compris
33:40ce que c'était les tarifs, on a bien compris ce qu'il allait se passer sur l'Europe, ok
33:42les élections allemandes, ok, ça a l'air d'aller dans le bon sens, on peut avoir un
33:45moment justement où, ben, à l'euro, les marchés actions européennes, on se repose
33:48sur certaines questions.
33:49Voilà, c'est peut-être un peu tôt pour se poser maintenant et jouer l'héros.
33:52Oui, je comprends, oui, oui, mais l'année 2024 s'annonce quand même comme la plus
33:58grande année de sous-performance des actions européennes par rapport aux actions américaines.
34:01C'est un écart de 25% de performance quand on met tout le monde en dollar, et ça n'est
34:05pas arrivé depuis des décennies, et peut-être jamais.
34:08Et la décote des actions européennes n'a jamais été aussi importante par rapport
34:12aux USA.
34:13Oui, oui, l'envalorisation, bien sûr.
34:14Et c'est vrai qu'effectivement, l'arrivée de Trump aux Etats-Unis, ça peut être une
34:17prise de conscience ici en Europe, d'avoir des relations plus pragmatiques avec nos partenaires
34:21commerciaux aussi.
34:22Et des bougées à la marge en Europe, ça peut suffire pour réintéresser une partie
34:26du monde à nos actifs ?
34:27Si on bouge un petit peu sur beaucoup de sujets, ça peut être quand même assez utile.
34:30Effectivement, on a quand même un excellent constat qui a été dressé dans le rapport
34:33à Guy, où il y a une nécessité probablement pour certains de nos partenaires de dépenser
34:38un petit peu plus.
34:39En France, ce n'est peut-être pas le sujet, mais dans les autres pays européens, c'est
34:41effectivement le sujet.
34:42En tout cas, de dépenser au bon moment, ce qui pourrait être le cas justement en Allemagne.
34:45Encore une fois, aujourd'hui, si on regarde la trajectoire de PIB par tête aux Etats-Unis
34:48par rapport aux autres pays, c'est aussi parce qu'on a injecté quasiment 20% du PIB à
34:51l'époque du Covid.
34:52C'est massif ce qui a été fait.
34:53Et donc, sur ce volet-là, on peut peut-être essayer de faire bouger les lignes en Europe.
34:57Aussi sur le volet de dérégulation, parce que le constat qui ressort de tout ça, je
35:01ne sais plus qui avait cette citation, mais les Etats-Unis innovent, ils produisent, l'Europe
35:07régule.
35:08C'est un peu notre problème.
35:09Et là-dedans, on sait qu'on est le grand perdant.
35:10C'est au cœur du rapport de Guy, la prise de risque.
35:12Et donc, c'est vrai que c'est difficile de faire le brave, même si les valorisations
35:16sont intéressantes en Europe.
35:17Quand on regarde sur les grands indices européens, on valorise une croissance qui est déjà
35:21quasiment à zéro, alors qu'on valorise, comme on l'évoquait aux Etats-Unis, un scénario
35:25où l'économie va continuer comme ça de croître à 3%.
35:28Paradoxalement, c'est peut-être justement aux Etats-Unis où, en relatif, les limites
35:32budgétaires seront testées.
35:33Moi, je suis assez convaincu que, fondamentalement, la grande différence, l'une des grandes
35:37limites à ce second mandat de Trump, c'est sur le volet budgétaire qui était évoqué.
35:41Contrairement à ce qu'il avait fait tout début 2017, là, il ne peut pas faire ce
35:44qu'il veut.
35:45En l'occurrence, on a un contexte où la Banque centrale réduit la taille de son bilan.
35:48On sort d'une administration qui a été une des plus dépensières de l'histoire
35:52moderne aux Etats-Unis.
35:54Lui, s'il arrive avec une réforme fiscale aussi importante, sans financement, comme
35:59il l'a fait début 2017, la limite qui avait été atteinte fin 2018, elle peut être atteinte
36:05beaucoup plus rapidement.
36:06On voit déjà, effectivement, sur les toits américains, mais c'est plus sur les problématiques
36:10de liquidité.
36:11Ça va être beaucoup plus difficile dans les conditions de liquidité qui seront un
36:14peu plus compliquées.
36:15On n'aura plus ces facilités de dépôt qui permettent à l'État de s'endetter autant.
36:19Trump va devoir composer avec une situation un peu plus complexe pour placer la dette.
36:23Pas sûr que ce soit possible.
36:25Ça pourrait être la première limite qui se touchait depuis son arrivée au pouvoir.
36:28Je ne dis pas de bêtises, le débat sur le plafond de la dette revient assez vite dans
36:31le calendrier 2025.
36:32Il y a aussi l'enjeu pour le Trésor de se mettre à réémettre un peu plus sur du long
36:37terme que ce qu'il a pu faire précédemment.
36:40Le cocktail est là, tout de suite, devant nous.
36:43C'est aussi l'intérêt de la nomination d'Elon Musk.
36:45Il a quand même un travail.
36:46En réalité, c'est quand même très nouveau par rapport au premier mandat.
36:482 000 milliards d'économies de dépenses à faire, c'est 30% à baisser sur la dépense
36:53du budget fédéral.
36:54C'est considérable.
36:55Soit ça se fait, il y aura un impact négatif sur la croissance transitoirement, là c'est
36:59plutôt mauvais écouti.
37:00Soit on continue la fuite en avant budgétaire, mais les conditions d'équité sont bonnes.
37:04Et là, c'est l'étau qui explose.
37:05Et là, on a un problème sur l'étau.
37:06Dans tous les cas, il y a un peu plus d'eux dans l'avenir.
37:08Sur l'idée quand même que les écarts liés à l'exceptionnalisme américain dopés
37:14par Trump 2.0, ces écarts-là doivent quand même trouver un moment, un moyen de se résorber
37:20un peu.
37:21C'est une idée que vous partagez aussi, Geoffroy ?
37:22Oui, je partage l'idée.
37:23Après, tout est une question de timing.
37:24C'est vrai que là, à très court terme, comme ça a été dit, c'est vrai que c'est
37:27dur de se dire qu'on va aller vraiment sur les actions européennes.
37:32C'est vrai que là, il y a une dynamique sur les États-Unis qui est très positive.
37:37On sent que les marchés actions ont peut-être encore du potentiel, même si c'est cher,
37:41comme ça a été dit, par rapport à l'Europe.
37:44Maintenant, c'est vrai que 2025, on ne peut pas dire dès aujourd'hui que 2025 sera l'année
37:49des actions américaines par rapport aux actions européennes.
37:52Il va falloir qu'on prenne en compte beaucoup de facteurs et surtout aussi le fait que les
37:56banques centrales se désynchronisent.
37:58C'est vrai que c'est quand même bon pour les actions que la banque centrale européenne
38:01baisse ses taux et les baisse assez agressivement.
38:03Si la réserve fédérale, de son côté, baisse moins ou même s'arrête assez tôt, ça ne
38:08sera pas forcément bon pour les actions américaines également.
38:11Il faut voir le contexte.
38:12Aujourd'hui, c'est un petit peu tôt pour faire des projections sur toute l'année 2025.
38:16Surtout, comme ça a été dit, sur l'année 2024 qui vient d'avoir lieu, il y a un écart
38:21assez important entre les deux marchés.
38:23Il faudra sans doute se reposer la question en début d'année pour se repositionner éventuellement
38:29sur certains marchés européens.
38:31Il y a toujours des valeurs intéressantes à aller chercher dans tous les marchés.
38:34Bien sûr, il y a du picking à faire de partout.
38:36Un point qu'on n'a pas abordé, Pierre-Olivier, je vous demande là aussi votre avis.
38:39Mais Trump insiste beaucoup sur la question géopolitique, qu'on va amener la paix par
38:45la force s'il le faut, etc.
38:47Le dossier, évidemment, emblématique étant le conflit entre la Russie et l'Ukraine, ça
38:52bouge.
38:53On voit d'ailleurs qu'il y a des bougées ces derniers jours, ces dernières heures.
38:56Je ne sais pas comment le qualifier, un arrêt du conflit, un gel du conflit, une mise en
39:02pose du conflit, quelque chose qui ressemblera à une victoire pour Trump.
39:07Qu'est-ce que ça implique pour nous sur le plan économique en Europe ?
39:10Puisque c'est quand même un conflit qui nous a énormément affecté avec un choc
39:14violent sur le plan énergétique, notamment.
39:17Moi, je pense que sur le conflit en lui-même, je pense que le point principal, c'est comment
39:23Trump va mettre...
39:24Il a la pression de toute façon sur Vladimir Zelensky, donc là, il n'y a pas trop de
39:28problèmes.
39:29Mais pour Poutine, il faut qu'il y aura sans doute une phase de pression maximale qui
39:35passe par ce qu'ils ont commencé à faire, je pense que c'est négocier.
39:38D'abord, un peu de...
39:39Oui, parce qu'il faut augmenter le levier au maximum, parce que l'idée, ce n'est pas
39:43de négocier, je pense, simplement une pause, parce que s'il met une pause et puis qu'on
39:46est reparti un six mois plus tard, ça ne sert à rien.
39:48Il faut un accord où il y a, on ne peut pas, je n'irai peut-être pas jusqu'à dire qu'on
39:54peut assurer une paix durable, mais en tout cas...
39:56Mais ça veut dire qu'il y a d'abord une phase de réescalade avant d'arriver à ce
40:00qu'il s'agira.
40:01Oui, ça ne sera peut-être pas, beaucoup de gens disent qu'il va balancer l'Ukraine comme
40:05ça, sans débarrasser, je ne suis pas sûr.
40:06Par contre, le deuxième aspect qui me semble assez important à avoir en tête et à mon
40:11avis qui va être une pression supplémentaire sur les Européens, c'est qu'il peut très
40:13bien arriver dans quelques mois en disant, les amis, ce n'est pas 2% que vous voulez
40:18mettre de PIB, de défense, c'est 2,5 ou 3%, parce que moi, je suis prêt à vous donner
40:22un meilleur accord.
40:23Mais si vous voulez un meilleur accord, il va falloir payer.
40:25Éventuellement, chez les armes américaines, si vous ne savez pas où les chercher.
40:29Mais enfin, je veux dire, à mon avis, sur l'impact sur le marché, je le vois à travers
40:34le fait que même si les boîtes de défense ont bien encore performé sa remontée, je
40:37pense qu'il y a un cas où ça peut encore très très bien marcher.
40:40Une nouvelle, bonne nouvelle, enfin en tout cas une nouvelle européenne qui est passée
40:43un peu sous les radars, c'est que Bruxelles, à l'issue de la semaine dernière du sommet
40:46européen, a accordé de la flexibilité pour les fonds de cohésion qui sont destinés
40:50d'habitude à la réduction des inégalités dans les pays membres.
40:54Il y a plus de 390 milliards d'euros de fonds de cohésion pour la période 2021-2027.
40:59Il n'y a absolument rien qui a été tiré aujourd'hui, à peine 5% du stock.
41:03Et donc Bruxelles autorise de la flexibilité pour allouer notamment ses fonds à des questions
41:07de financement de l'industrie de la défense.
41:10C'est bien ça.
41:11Ben voilà.
41:12Et l'Europe qui fonctionne aussi, il y a des ressources en tout cas, il y a des ressources
41:15et il faut les allouer.
41:16Oui et pour l'Europe, quelque chose de simple, il faut simplement qu'on soit plus efficace.
41:19Surtout.
41:20Nous les Américains, ils font des plans pour l'IRA, c'était un plan en fait fantastique.
41:27Nous on fait des usines à gaz en permanence.
41:30On a l'impression qu'on déploie des milliards et il n'y a rien qui se passe.
41:33Donc il y a un moment, il faut que les choses arrivent et qu'on soit un peu plus pragmatiques,
41:37avoir un peu moins d'idéologie et faire des choses efficaces, avec une cible claire, etc.
41:42Je vous renvoie, petite vidéo que j'ai regardée ce week-end, je vous renvoie, c'était au
41:45Collège de France, clôture d'un événement sur la compétitivité européenne avec Mario
41:51Draghi, interviewé notamment par Philippe Aghion, ça s'écoute en une heure, c'est
41:56limpide, tout est dedans.
41:58Vous pouvez le regarder ce week-end aussi dans le train, c'est parfait.
42:00Et il y a Emmanuel Macron également dans ce panel.
42:03Merci beaucoup messieurs, merci d'avoir été des invités de ce panel, merci ce soir Geoffroy
42:06Lenoir, Auffy Invest, Asset Management, Benoît Pellouan, Natix, East Wealth Management, Pierre-Olivier
42:11Béfy, Boussard et Gavaudan.

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