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00:00Les vraies voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:04Les anciens ministres, on l'a dit, qui ont réuni la presse par téléphone deux heures après la remise de votre rapport,
00:11il y avait Bruno Le Maire, Gabriel Attal ou encore Elisabeth Borne.
00:14Ils sont gênés par ce rapport, évidemment, puisqu'immédiatement ils souhaitent en reprendre les termes.
00:20Vous avez ensuite fait référence à Bruno Le Maire.
00:23Je trouve assez scandaleux le procès médiatique, politique, qui lui est fait dans beaucoup de cercles.
00:28Bruno Le Maire qui parle d'un réquisitoire d'opposant politique, truffé de mensonges, d'approximations et d'affirmations spécieuses.
00:36Et d'autre part, ça marque une espèce de fébrilité dont je ne comprends pas bien, d'ailleurs, ni l'origine ni la raison.
00:42Et c'est Sénateur qui publie donc ce rapport au vitriol contre les anciens gouvernements sur la gestion des finances publiques.
00:48Il dénonce une gestion attentiste et irresponsable des déficits en réponse à quoi Gabriel Attal, Elisabeth Borne et Bruno Le Maire
00:55étrillent par un réquisitoire d'opposant politique, un rapport partisan et truffé de mensonges.
01:01Alors parlons vrai. Peut-on accuser les sénateurs de faire de la politique et pas du factuel, puisqu'on parle de chiffres ?
01:06Pour vous, qui ment ? Les sénateurs ou Attal, Borne et Le Maire ?
01:09Et à cette question, finances publiques, Macron et ses anciens premiers ministres doivent-ils rendre des comptes ?
01:14Vous dites que vous êtes à 99%. Vous voulez réagir ?
01:17Et surtout, si vous faites partie des 1% qui disent non, où datent vos appels au 0826 300 300 ?
01:24Alors ça chauffe Philippe Bilger.
01:26On peut en effet remercier le ou les auditeurs, ma chère Cécile, qui ont permis à ce score de demeurer un peu démocratique.
01:35Mais sérieusement, après avoir considéré que, bien sûr, les personnes visées, mises en cause,
01:46peuvent au moins partiellement invoquer la réalité d'un procès politique, voire partisan,
01:53je trouve que leur réaction apparemment consensuelle, leur conférence de presse immédiate après,
02:02a été plutôt une mauvaise chose qu'une démonstration de leur bonne foi.
02:10Moi, ce qui me semble, mais j'ai des spécialistes de l'économie face à moi,
02:16c'est que je n'ai pas aimé cette manœuvre apparemment consensuelle,
02:22alors que dans le désastre des finances publiques, il y a certains qui sont plus responsables que d'autres.
02:30Par exemple, Bruno Le Maire, je le trouve plutôt moins responsable que certains autres,
02:36dans la mesure où, à sa manière, et ça a été attesté, il a alerté à plusieurs reprises,
02:43et notamment Elisabeth Borne, qui dit que ça n'était pas sérieux,
02:49parce qu'il ne m'avait pas donné les modalités de l'opération de communication.
02:54Autrement dit, je trouve tout à fait pertinent le rapport sénatorial, apparemment,
03:01peut-être avec des outrances, des excès, mais il ne faudrait pas mélanger
03:07toutes les personnes visées par le rapport dans le même bain.
03:11– Sébastien Ménard.
03:13– Je l'ai déjà dit sur cette antenne.
03:15Pour moi, je trouve que le procès qui est fait à la Macronie est un procès politique.
03:20Je rappelle que cet argent, il est passé où ?
03:24Cet argent n'est pas dans les poches de Bruno Le Maire et des différents ministres,
03:28il n'est pas dans la poche des différents premiers ministres qui se sont succédés,
03:31et évidemment, ce n'est pas dans la poche du Président de la République.
03:34Le quoi qu'il en coûte, qu'on nous a quelque part,
03:40tout le monde s'est dit, pendant le Covid et après le Covid,
03:44les plans garantis par l'État, etc., tout le monde en a profité.
03:49Encore une fois, vous avez des tas d'entrepreneurs, j'en suis, qui en ont profité,
03:53vous avez des tas d'entreprises qui ont été maintenues, perfusées, abusivement en vie.
03:58Toutes ces boîtes, aujourd'hui, n'existent plus.
04:00C'est tout ce qu'on a voulu, quelque part, mettre en place,
04:03pour permettre à la France, quelque part, de tenir la route,
04:07qu'à un moment donné, il faut payer. C'est ça la réalité.
04:09– Oui, mais ce n'est pas ce qu'on reproche, Sébastien.
04:11– Attendez, on reproche, j'entendais tout à l'heure Éric Revelle me dire,
04:15les Macroniens, c'est 1 000 milliards de dettes.
04:18Mais ce n'est pas 1 000 milliards de dettes faits n'importe comment pour faire n'importe quoi.
04:22Après, il y a des choix politiques. On peut critiquer les choix politiques.
04:26On peut critiquer les choix politiques.
04:28On peut dire, pourquoi vous avez financé la start-up nation,
04:32vous avez mis 1 milliard par-ci, 1 milliard par-là, etc.
04:35sur des boîtes qui ont disparu, aujourd'hui.
04:37Parce que ça, c'est aussi une réalité.
04:38Ça, je veux bien, je veux bien qu'on ait fait de mauvais choix stratégiques.
04:41Mais l'idée de faire, d'honorer, ce qui fait aussi la grandeur de la France,
04:45c'est-à-dire l'État-providence, on l'a fait, mais on l'a fait à crédit.
04:48Voilà, il fallait peut-être le dire un peu plus à l'époque,
04:51ou peut-être mieux se faire entendre, mais nous l'avons fait à crédit.
04:55Mais ce n'est pas le sujet du rapport, non.
04:57Mais attendez, c'est quoi le rapport ?
05:00Le rapport dit...
05:02Ce n'est pas le sujet du rapport.
05:03Mais c'est quoi le sujet du rapport ?
05:04Le sujet du rapport, c'est de dire qu'on a menti aux Français.
05:07C'est ça le sujet du rapport.
05:08On n'a pas menti aux Français.
05:09Alors, terminez juste, mon cher Sébastien, et après, je reprends la parole.
05:12On n'a pas, cher Éric Revelle, on n'a pas menti aux Français.
05:14Non.
05:15Je suis désolé.
05:16On les a trompés.
05:17Je veux dire, moi, j'ai regardé dans le détail les auditions de Bruno Le Maire, de Gabriel Attal.
05:21Je n'ai pas suivi celle d'Elisabeth Borne.
05:23Franchement, je veux dire, franchement, pour avoir suivi un peu les questions budgeteurs depuis longtemps,
05:27de la part du ministre des Finances qui était là pendant sept ans,
05:30de la part du jeune Premier ministre qui a été huit mois au pouvoir
05:34et qui pense qu'il a une histoire à écrire avec les Français, c'était indigne.
05:37C'était indigne.
05:38Les arguments étaient indignes.
05:39C'est pas moi, c'est l'autre.
05:40Le maire, c'est pas moi, c'est le président qui m'a empêché de faire une loi de rectificatif
05:45qui m'a expliqué qu'il y avait les élections européennes.
05:47C'est par moi, dit Madame Borne, le maire m'a pas.
05:49Les Français, on n'a rien à foutre.
05:51Résultat, vous avez raison, le quoi qu'il en coûte, il a sauvé des entreprises,
05:55il a permis de payer du chômage partiel, tout ça est vrai.
05:58Mais sur les 1 000 milliards, vous avez 300 milliards qui correspondent au quoi qu'il en coûte pendant le Covid.
06:03Le restant, et c'est là où vous avez une incohérence totale, Sébastien,
06:06c'est que le restant, c'est quoi ?
06:08Ça sert à faire du financement du train de vie de l'État.
06:11C'est pas des dépenses d'investissement.
06:13Quand on dépense de l'argent, même si on est bénéficitaire...
06:15Attendez, vous m'avez entendu parler sur le train de vie de l'État ?
06:17Justement, justement, donc vous devriez reconnaître
06:19que Macron, en fait, de ce point de vue-là, n'a rien fait.
06:21Il n'a rien réformé.
06:23Mais comme Sarkozy, comme tous ceux qui...
06:25Oui, mais lui, lui, c'était le génie, lui, vous voyez, c'était le génie.
06:29Et comme un certain nombre de mes collègues dans les collectivités locales.
06:31Lui, c'était le génie, c'était le génie absolu.
06:33Il ne voulait rien changer.
06:34Il nous a vendu la start-up Nations,
06:36et on se retrouve dans une situation apocalyptique.
06:40Et puis, parce que j'avais entendu Jean-François Husson,
06:43le rapporteur de la commission des finances LR au Sénat,
06:46qui est le co-auteur de ce fameux rapport avec un socialiste,
06:48chez André Bercoff.
06:50Et le sénateur avait dit quelque chose qui m'a beaucoup frappé.
06:53Il a dit non seulement ça manque de transparence,
06:55on a balancé, on a baladé la représentation nationale,
06:59on ne nous donne pas les documents,
07:01en nous les cachant,
07:02mais il a dit un truc très important.
07:03Il a dit, vous savez, 8 mois avant que tout cela soit découvert,
07:06c'était la première fois depuis 1958
07:09que les sénateurs avaient identifié 7 milliards d'euros
07:12d'économie budgétaire,
07:14auquel le gouvernement, le maire et les ministres des finances,
07:17n'a pas voulu croire,
07:18parce qu'il s'arcoboutait sur le fait qu'on ne serait pas en dérapage.
07:21Alors, ou bien ces gens sont incompétents,
07:23ou bien ces gens sont incompétents,
07:25ou bien ils ont caché la réalité.
07:28Et quand on cache la réalité, Sébastien Ménard,
07:30on trompe les gens.
07:32Et on est dans cette situation aujourd'hui.
07:35Non, non, je veux dire,
07:37ceux qui tweet sont très en colère, très mécontents,
07:40en disant que si c'est effectivement eux...
07:42Mais parce que ce sont les contribuables français qui vont payer les reprises aussi.
07:45Mais l'argument qui a été invoqué,
07:47est-ce qu'il vous paraît plausible ?
07:49Le fait qu'en réalité,
07:51c'est la sous-estime,
07:53les recettes qu'on espère,
07:55elles ne sont pas réunies,
07:56et que c'est l'administration elle-même
07:58qui a fait des erreurs.
08:00Je vais vous donner l'exemple,
08:02dans mon secteur d'activité.
08:03Vous avez vu les valorisations boursières
08:05de Nestlé, de Danone,
08:07ce qui est en train de se passer ?
08:09Mais c'est la conséquence de quoi ?
08:11C'est pas la conséquence de mauvaise gestion,
08:13c'est pas la conséquence d'une banqueroute économique.
08:16Non, c'est la réalité,
08:17c'est que les gens n'ont plus les moyens.
08:19Les gens n'ont plus les moyens de se loger,
08:21de se nourrir, etc.
08:22Pour Nestlé, c'est pas du tout ça.
08:24Pour Nestlé, c'est pas du tout ça.
08:25Pas du tout, pas du tout.
08:26Ils viennent de changer de président, c'est un français.
08:28Ils ont été beaucoup attaqués
08:30sur leurs eaux minérales,
08:32et leurs eaux gazeuses.
08:34Ils sont en train de revoir leur stratégie,
08:36ils sont en train de vendre une partie de leur business.
08:38Il y a eu des erreurs stratégiques.
08:39Maintenant que les gens ont moins d'argent pour consommer,
08:41vous avez raison.
08:42Mais je vois pas où est le rapport avec le budget de l'État,
08:44si vous voulez, je vois pas.
08:45Mais c'est ce que dit Philippe Bilger,
08:46quand il dit que sur les recettes...
08:47Bah non, il a rien dit.
08:48Mais si, il a dit...
08:49Si, si, il a dit quelque chose d'intéressant.
08:51Il dit que les prévisions...
08:53Quand je me lance en économie...
08:54Il dit que les prévisions de recettes
08:56ont été anormalement optimistes.
08:59Mais non...
09:00Mais attendez, attendez...
09:01Les ministres ont été avertis en amont, vous le savez très bien.
09:04Mais vous pouvez pas...
09:05On a caché sous le tapis, on n'a pas voulu.
09:07Mais c'est pas vrai.
09:08Vous savez, c'est la première fois que je vois dans un rapport sénatorial...
09:11Alors, on parlait des députés, pour un certain nombre d'entre eux,
09:13qui ne bossent pas suffisamment.
09:14Mais alors, pour le coup, les sénateurs,
09:15ils balancent des rapports qui ont révélé des choses.
09:18Les recours sous Macron aux agences-conseils McKinsey et autres,
09:22ce sont les sénateurs qui ont sorti.
09:24C'est la première fois que je vois dans un rapport sénatorial
09:26la mise en cause directe du président de la République en exercice.
09:29Parce que là, vous citez les anciens premiers ministres,
09:31vous citez Bruno Le Maire,
09:32il n'y en a qu'un qui passe bizarrement à travers,
09:34c'est Édouard Philippe.
09:35Édouard Philippe, on ne sait pas pourquoi,
09:36il faudra peut-être poser la question,
09:37peut-être qu'on lui voit un dessin national et qu'on a voulu l'épargner,
09:40j'en sais rien.
09:41Mais c'est la première fois que je vois un chef de l'État en exercice
09:43mise en cause dans ce dérapage des finances publiques.
09:46Il faudra qu'il s'explique, peut-être.
09:48Juste un mot quant à Bruno Le Maire qui dit
09:50« Je ne peux pas aller au bout de ce que je veux faire »,
09:54on démissionne.
09:55Non mais c'est...
09:56Non mais c'est une vraie question.
09:58Non mais c'est évidemment,
10:00c'est comme un chef d'entreprise,
10:01ce n'est pas parce que moi aussi,
10:03mes prévisions budgétaires comme celles de mes collègues
10:05sont plus optimistes que la réalité.
10:07Ce n'est pas pareil.
10:08On ne lâche pas la barre pour autant.
10:10On essaie de trouver des solutions.
10:11Vous êtes démissionné par votre conseil.
10:13Non mais moi, c'est mon entreprise, monsieur,
10:15je suis désolé, je ne vais pas démissionner de mon conseil.
10:16Non mais très bien.
10:17Je ne vais pas abandonner les 7000 personnes
10:18qui me font confiance.
10:19Oui, très bien.
10:20J'ai vu votre entreprise tout seul.
10:21Mais non, j'ai des tas de gens.
10:22Mais c'est moi le patron,
10:23c'est moi le patron et le propriétaire.
10:24Si le patron...
10:25J'ai aussi le droit.
10:26D'accord.
10:27On n'est pas dans un état communiste.
10:28Vous en payez les coups cassés
10:29en termes de dividendes ou autre.
10:30Mais ce n'est pas ça.
10:31Mais avant de toucher des dividendes,
10:32avant de toucher des dividendes,
10:33il faut aussi assumer des pertes.
10:34Je connais par cœur.
10:35Arrêtez de défendre Emmanuel Macron
10:36comme si rien n'était reprochable à ce type.
10:38Vous voyez bien qu'il a emmené la France dans le mur quand même.
10:40Mais ça, c'est vous qui le dites.
10:41On est en crise politique.
10:42Mais ce n'est pas moi qui le dit.
10:43C'est vous qui le dit.
10:44On est en crise politique.
10:45On n'est pas en crise financière.
10:46On n'est pas en crise sociale.
10:47On n'est pas en crise diplomatique.
10:49Mais vous...
10:50C'est hallucinant.
10:51Mais c'est quoi cette espèce de nombrilisme ?
10:52Regardez, il y a 1 200 pays dans le monde.
10:53Non, moi, je ne suis pas de nombrilisme.
10:54Votre président de la République,
10:55il ne pense qu'à lui
10:56et il ne pense que lui seul a raison.
10:58Ça n'engage que vous.
10:59Mais non, mais tout le monde le dit.
11:00Les gens qui l'approchent.
11:01Vous qui, soi-disant,
11:02en côtoyez son arrêt.
11:03Le fait d'être minoritaire
11:04ne signifie pas
11:05que vous avez forcément tort.
11:06Merci, monsieur Philippe Gérard.
11:15Les gens tireront
11:16les conclusions qu'ils voudront.
11:17Absolument.
11:18On va voir comment ça va se passer,
11:19cette fin de mandat.
11:20S'il y a une fin de mandat,
11:21on va voir.
11:22En tout cas,
11:23ce qui est intéressant,
11:24c'est d'avoir des avis
11:25qui divergent.
11:26Et ça, c'est intéressant.
11:27Merci beaucoup, Philippe Gérard.
11:28Merci, Eric Revelle.
11:29Merci, Sébastien Ménard.
11:30Merci à vous.
11:31Merci à vous.
11:32Restez avec nous dans un instant
11:33les vraies voies
11:34qu'il faut rouler la France.
11:35Et nous accueillerons des maires
11:38justement sur cette transition énergétique
11:41par la voie de la mobilité.
11:42On en parle dans un instant.
11:43À tout de suite.