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Mettez vous d'accord avec François Momboisse, Président de la FEVAD (Fédération du Ecommerce et de la Vente A Distance), Mehdy Raïche, Analyste politique, Jérôme Dubus, Membre du pôle idées d'Horizons et Mehdi Ouraoui, Essayiste, écrivain, auteur de "Romance nationale" (Fayard)

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2025-01-17##

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Transcription
00:00SUDRADIO, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
00:07Pour les débats avec aujourd'hui François Monboise, bonjour. Président de la FEVAD, c'est la Fédération du E-commerce et de la Vente à Distance.
00:15Mehdi Raïch, vous êtes analyste politique, bonjour à vous. Jérôme Dubu, membre du Polydé d'Horizon, bonjour Jérôme.
00:21Et Mehdi Ouraoui qui est avec nous, bonjour Mehdi. Le retour, ça fait très longtemps qu'on ne vous avait pas eu.
00:28Vous êtes essayiste, écrivain et vous venez de publier Romance Nationale chez Fayard que j'ai reçu hier.
00:33Je n'ai pas eu le temps de le lire mais je vais le lire avec...
00:36Bonne lecture Valérie et bonne année.
00:38Bonne année à vous aussi.
00:40Mais nous on ne l'a pas eu là. On n'a pas eu le plaisir de l'avoir.
00:43Il faut être sage pour l'avoir.
00:45Absolument, mais Jérôme est très sage.
00:47Donc François Bayrou a échappé à la censure. On va lister ses gages au PS, les jours de carence entre autres.
00:54Le PS qui se range du côté de Macron comme le dit Mélenchon.
00:57Je vous pose la question. Le conclave sur les retraites, pourquoi faire ?
01:01Les Français sont à découvert tous les mois.
01:04Et puis une polémique autour du recensement puisque de nouvelles questions ont été introduites dans ce questionnaire.
01:09Vous savez que le recensement va commencer jeudi prochain.
01:12Et il y a une question qui porte sur l'origine des parents, l'origine de vos parents.
01:18Et certains s'en émeuvent.
01:20On commence avec vos coups de cœur et vos coups de gueule.
01:23Commençons avec vous Mehdi Houraoui.
01:26Alors moi c'est un bel recensement.
01:28En parlant d'origine et en parlant d'identité, c'est un très très gros coup de cœur pour un académicien qui nous vient d'ailleurs.
01:36Puisque c'est Aline Malouf.
01:38Il est surtout secrétaire perpétuel.
01:40C'est le patron des académiciens.
01:42Un secrétaire perpétuel qui est un écrivain magnifique.
01:44Qui nous a donné des bijoux comme Léon L'Africain.
01:48Qui sont maintenant des très grands classiques de la littérature francophone.
01:52Et qui vient de prendre faite et cause pour les langues régionales.
01:57Et comme vous le savez Valérie, moi c'est un sujet qui me tient un peu à cœur.
02:00Puisque je pense qu'on peut être plein de choses à la fois.
02:02Et qu'on n'est pas obligé d'opposer ses propres identités et ses différentes identités.
02:06Et que je suis notamment basquophone.
02:09Et que moi je suis très attaché à l'Escouala, qui est la langue basque.
02:13Et donc je trouve que c'est extrêmement intéressant, extrêmement positif et assez moderne.
02:20Qu'un très grand académicien, un très grand écrivain de langue française.
02:25Quelqu'un qui vraiment a consacré sa vie à la langue française.
02:28Qui est fou du français.
02:30Soit aussi capable de se dire que sur notre territoire coexiste aussi un certain nombre de langues.
02:36Qui parfois, absolument comme le basque, n'ont aucun rapport.
02:39Alors le berner, l'occitan ont des rapports plus familiaux de cousinade avec le français.
02:44Mais le basque lui est une langue qui n'a, on appelle ça un isola.
02:47C'est-à-dire qui n'a aucun rapport grammatical avec le français.
02:50Et donc je trouve que c'est intéressant.
02:51On parle de l'alsacien évidemment, on parle du breton aussi.
02:54Qu'on soit plus dans cette opposition stérile entre nos langues régionales.
02:57Et la langue nationale qui est le français.
02:59Qui évidemment sert à nous rassembler.
03:02Mais je trouve que c'est un très joli symbole et qu'on progresse petit à petit.
03:06Non, peu importe c'est quoi.
03:08Tout le monde, ils ne sont pas de votre avis.
03:11Moi j'ai toujours défendu le breton.
03:14Et pourquoi pas le basque ?
03:15Non mais le basque aussi.
03:16Mais je trouve que moi je ne vais pas passer mes vacances en Bretagne.
03:18Donc je défends le breton.
03:19Je ne vais pas sur la côte basse.
03:21On ne va pas faire du particularisme.
03:23Mais c'est sur le principe.
03:25Non mais ce n'est pas du séparatisme.
03:26Moi je ne le conçois pas comme ça.
03:27Je le conçois comme un complément.
03:29Comme une tradition.
03:30Comme une préservation des origines.
03:32Parce que je trouve que l'homme est un être de culture.
03:36Il est enraciné.
03:38Et donc le fait qu'on puisse défendre, sans séparatisme aucun,
03:43cette double langue, moi ça ne me gêne absolument pas.
03:47Néanmoins, Amine Malouf, pour lequel j'ai beaucoup de respect,
03:51il faut lire ses déclarations d'avant.
03:53Avant cette déclaration-là.
03:55Parce qu'il s'inquiète, comme un certain nombre d'entre nous,
03:59de la décrépitude du français parlé.
04:03Et écrit.
04:04Et donc il faut peut-être commencer par là.
04:06Donc voilà.
04:07Il a la double casquette.
04:08À la fois défenseur de la langue française,
04:10promoteur des langues régionales, et je trouve ça très bien,
04:14mais n'inversons pas les hiérarchies.
04:16Non.
04:17François ?
04:18Oui, moi je suis d'accord.
04:19Et je pense que la deuxième langue à apprendre après le français,
04:21et je suis entièrement d'accord avec Jérôme,
04:23il faut que le français soit mieux appris, c'est l'anglais.
04:25Enfin, on a un commissaire à Bruxelles qui ne parle pas anglais.
04:29On est la risée.
04:30Il n'y a aucun autre pays qui ose faire ça.
04:32Et il succède, souvenez-vous de ces scènes de François Hollande
04:36dans une réunion des 27, qui était le seul chef d'État
04:39qui ne parlait pas anglais, qui était tout seul assis
04:41quand tout le monde se parlait.
04:42Pour le coup, ça a été corrigé, ça.
04:44Ça a été corrigé, parce que maintenant on parle anglais.
04:45Parce que Macron parle très bien l'anglais.
04:46Oui, mais il a envoyé à Bruxelles quelqu'un qui ne parle pas anglais.
04:48C'est une faute terrible pour le français international.
04:51Je ne suis pas certain qu'il y ait des langues qui ne paient absolument apprendre.
04:54L'anglais, c'est la langue internationale.
04:56Je ne suis pas certain que ce soit une bonne chose,
04:58y compris pour notre terroir, y compris pour nos traditions,
05:01de dire à nos enfants que les langues qui ont fait ce pays
05:06doivent disparaître au profit du gloubi-boulga mondialisé
05:10qui serait l'anglais.
05:12Pour ce qui concerne le français, c'est toujours intéressant,
05:15parce que c'est un problème d'ailleurs qui est très français à certains égards.
05:18C'est-à-dire qu'on n'arrive plus à apprendre notre langue à nos enfants,
05:21notre propre langue, la langue qui nous a été transmise par nos parents
05:26de façon plus ou moins lointaine pour les uns et pour les autres.
05:29Mais enfin, une langue pour laquelle on a tous une passion,
05:31dans laquelle on écrit, dans laquelle on s'exprime, etc.
05:33On essaye de s'exprimer le mieux possible dans cette langue.
05:36Et on accuse les autres langues.
05:39Alors une fois, certains accusent l'anglais, c'était l'idée de la loi Toubon.
05:43D'autres accusent des langues régionales, etc.
05:45Mais enfin, le problème, c'est surtout une question de responsabilité parentale.
05:49C'est-à-dire que c'est quand même la responsabilité, avant tout,
05:53et y compris des parents que certains qualifieraient de vieilles souches françaises
05:57qui aujourd'hui laissent les enfants des heures avec les écrans,
06:01qui ne leur mettent plus jamais un livre dans les mains,
06:03qui ne les amènent plus jamais dans une médiathèque ou dans une librairie.
06:06Donc c'est toujours facile d'accuser l'autre.
06:09Mais enfin, quand même, à la fin, un enfant, ça apprend sa propre langue,
06:12avant tout par la pratique quotidienne avec la famille, avec les parents.
06:15Donc c'est quand même un vrai sujet.
06:17Il n'y a pas que la responsabilité des parents,
06:19il y a aussi la responsabilité de l'enseignement.
06:21Et ça, on peut en dire...
06:23On en parle depuis des années sans que cela progresse.
06:26Oui, il y a un vrai recul à ce niveau.
06:28Il y a un sujet que je trouve intéressant quand même,
06:30c'est qu'on a oublié que la France, c'était quand même un pays de région.
06:33Et la langue régionale, il faut quand même...
06:35Enfin, c'est quand même un sujet qu'il faut véritablement mettre en avant.
06:38Moi, je suis normand, je suis né en Normandie.
06:40J'ai des bons amis qui sont bretons,
06:42même s'il y a cette sempiternelle rivalité entre nous et eux.
06:45Il y en a beaucoup qui parlent le breton,
06:47qui sont fiers par leur langue de se revendiquer breton.
06:50Et moi, j'aime bien cette idée.
06:51Enfin, français, c'est quelque chose,
06:53mais parler la langue de sa région, je trouve ça important.
06:56Vous allez en Catalogne, en Espagne, ils parlent le catalan.
06:59Et le castillon, quand il faut parler à notre région.
07:01Je trouve que c'est un sujet...
07:03Tout en restant dans la République.
07:05Et dans la nation.
07:08Non, mais on est tout à fait d'accord.
07:10Pas encore.
07:12Peut-être que ça viendra en fonction du pays, vous me direz.
07:16L'étape d'après, c'est les Corses qui demandent
07:19que ça soit écrit en langue corse.
07:21Et que seuls des enseignements qui parlent le corse aillent en Corse.
07:24C'est ça, l'étape d'après. Il ne faut pas l'oublier.
07:26C'est pas sympathique.
07:28C'est pas l'étape d'après, c'est un sujet,
07:29mais on ne va pas faire toute l'émission là-dessus.
07:31Non, mais c'est intéressant, ça change un peu.
07:33Mais il y a un vrai sujet dans le fait d'accepter
07:35que les gens puissent avoir à la fois une allégeance
07:39et une fidélité à leur pays et à la République.
07:42C'est le cas par exemple aux États-Unis,
07:44où des gens parlent plusieurs langues.
07:46Certains plutôt en privé dans la famille.
07:48Et puis d'autres...
07:50On ne peut pas être américain sans vraiment maîtriser l'anglais.
07:54C'est pas vrai.
07:55On parle espagnol dans plein de villes américaines.
07:57Mais à la fin, on sait très bien qu'au bout d'une génération,
07:59les gens récitent le serment d'allégeance en anglais.
08:04Mais il y a quand même cette souplesse intellectuelle à avoir
08:07de se dire qu'on peut être un très bon français
08:09tout en parlant parfaitement le basque quotidiennement avec ses enfants.
08:12– Allez, c'était un premier coup de cœur.
08:15On va marquer une pause parce que c'est l'heure du journal.
08:17Et on se retrouve dans un instant.
08:19– Soudradio, parlons vrai.
08:24Soudradio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
08:29– Et nous nous retrouvons pour les débats en ce vendredi 17 janvier.
08:34Nous allons débattre avec François Monboise,
08:36président de la FEDVAD, la Fédération du e-commerce et de la vente à distance.
08:40Mehdi Raïf, analyste politique.
08:42Jérôme Dubu, membre du pôle ID d'Horizon.
08:44Et Mehdi Ouraoui, essayiste écrivain.
08:47Et je rappelle votre livre qui vient tout juste de paraître.
08:49C'est un roman qui s'intitule « Romance nationale chez Fayard ».
08:53On va revenir évidemment sur les dissensions entre PS, LFI.
08:58La fin du NFP, on n'y croit pas vraiment.
09:01Recensement, êtes-vous choqué par le recours aux statistiques ethniques ?
09:04On va revenir évidemment sur les concessions faites par François Bayrou
09:08au PS pour échapper à la censure.
09:11On continue notre tour de table de ce qui a retenu votre attention.
09:15Mehdi Raïf, vous c'est ?
09:17– Oui, sur la situation des apostats en Algérie.
09:19Et en fait, ça fait écho ce qui s'est passé avec Bolem Sansalle
09:22et à la situation diplomatique de la France.
09:25C'est plutôt une information que le pouvoir algérien ne veut pas qu'on sache.
09:30Il y a des personnes aujourd'hui en Algérie qui s'amusent,
09:33enfin qui s'amusent, qui s'attaquent à des apostats.
09:36Je vous signale ce qu'est un apostat.
09:38C'est une personne qui quitte une religion.
09:40Et c'est un vrai sujet en Algérie.
09:42Il y a notamment un youtubeur,
09:44une personne qui fait régulièrement des critiques de l'islam sur TikTok
09:48en partant des textes, qui s'appelle Jana Am,
09:50qui a été enfermé parce qu'il lisait publiquement le Coran et les tafsirs,
09:54donc les analyses par les savants, et qui critiquait cela.
09:57Il y a une autre personne, beaucoup plus grave,
09:59qui a été enfermée, qui s'appelle Massinissa,
10:03c'est un autre youtubeur, et qui a été égorgé en prison.
10:05D'ailleurs, ils l'ont raté.
10:07Donc aujourd'hui, il est entre la vie et la mort.
10:10Il a été égorgé parce qu'il était apostate d'islam.
10:12Et ça fait écho à ce qu'on peut appeler du délit d'opinion.
10:17Ce qui s'est passé avec Bolem Sansalle, c'est exactement la même chose.
10:20C'est-à-dire qu'en Algérie, l'autorité religieuse,
10:23elle est véritablement un poids politique.
10:25C'est comme ça qu'on tient une population doucile.
10:27Et on voit de plus en plus des Algériens,
10:29et je pense que c'est quelque chose qui honorerait la France.
10:32Diplomatiquement, je pense que la France, aujourd'hui,
10:34n'a pas véritablement les armes pour concurrencer l'Algérie.
10:36On peut revenir sur les accords de 68,
10:38mais au fond, ça ne changera pas grand-chose à la situation.
10:41Par contre, il y a un véritable mouvement de liberté des Algériens.
10:44Notamment à ce niveau.
10:45Et je pense que la France s'honorerait à renouer
10:48avec une tradition libérale, universaliste, humaniste,
10:50à appuyer ces personnes-là, à faire entendre ces personnes-là,
10:53parce que ce sont des personnes qui sont sur les réseaux.
10:55Et j'estime que ces apostates d'Islam doivent être des personnes qui...
10:59Ces personnes-là doivent être entendues aujourd'hui.
11:01Oui, sauf que vous voyez la situation telle qu'elle est aujourd'hui.
11:04On a déjà du mal, entre guillemets, avec Boalem Samsal,
11:07mais vous avez raison d'attirer l'attention sur cette situation.
11:10Puis on rappelle que les églises ont été fermées également en Algérie,
11:15qu'on n'a plus le droit de pratiquer la religion chrétienne.
11:19Et en fait, c'est un peu à l'instar de ce qu'a fait l'Algérie
11:22avec les influenceurs algériens.
11:25C'est-à-dire qu'ils savent pertinemment qu'ils peuvent avoir un poids,
11:27parce qu'il y a une diaspora algérienne qui est très forte,
11:29mais on ne se rend pas compte de ce qui se passe dans cette diaspora-là.
11:33Étant d'origine algérienne, je peux vous dire qu'il y a aussi une énorme dissonance.
11:36Il y a un double discours qui est fait,
11:38et il y a véritablement ce mouvement de liberté.
11:41Je pense aussi à des étudiants qui étaient en Algérie durant l'été,
11:44qui faisaient des manifestations parce qu'ils ne voulaient pas,
11:47justement, que l'État algérien leur interdise d'aller travailler à l'étranger.
11:50Donc il y a un vrai sujet, et je pense que la France doit appuyer.
11:53Ce n'est pas véritablement de la diplomatie.
11:55– Mais c'est de l'ingérence ?
11:56– Non, parce qu'en fait, c'est juste donner de la parole à des gens
11:59qui veulent juste avoir plus de liberté.
12:01Il n'y a pas de liberté d'expression en Algérie.
12:03– Mais pourquoi la France ? On va vous dire pourquoi la France ?
12:06– Parce qu'il y a une vraie…
12:07– Je suis d'accord avec vous, mais je vous pose la question
12:09par rapport à ce qu'on reproche à la France,
12:11cette ingérence, cette dépendance.
12:13Jérôme, c'est intéressant.
12:15– Oui, c'est très intéressant et ça confirme ce qu'on pensait du régime algérien.
12:20Malheureusement, on a mis 50 ans à découvrir
12:23que le régime algérien était une dictature militaire
12:26et maintenant, pour le moins théocratique.
12:28Bon, on est quand même très naïfs.
12:31On est quand même très, très naïfs.
12:33Ça vaut d'ailleurs pour nos dirigeants qui ont cru qu'en arrivant,
12:37on allait pouvoir s'arranger avec l'Algérie, faire du commerce,
12:42développer leur économie, mettre nos entreprises en première position
12:47en lâchant le Maroc.
12:48Bon, c'est exactement l'inverse qui s'est passé.
12:51On a lâché le Maroc pendant 7 ans.
12:53Alors maintenant, évidemment, on essaie de rattraper,
12:55à ramforcer le temps perdu.
12:58Mais en réalité, on aurait mieux fait de s'allier avec le Maroc,
13:01de garder nos liens très forts avec ce pays
13:04qui est en plein développement économique
13:06et de garder nos distances avec le régime algérien
13:10qui ne nous a strictement rien apporté.
13:12Enfin, matière économique, c'est catastrophique.
13:14On est dépassé partout.
13:16Les Chinois sont là, les Américains guettent la moindre défaillance française
13:21et on est passé de premier exportateur
13:24et de premier partenaire commercial à troisième ou quatrième.
13:29Voilà.
13:30Donc, si vous voulez, c'est un jeu de dupe avec ce régime algérien.
13:34Il faut arrêter ça vite, vite.
13:36On ne l'a pas véritablement compris depuis.
13:38Ben non. C'est pour ça, ça m'étonne.
13:40Il y a une espèce de naïveté vis-à-vis de l'Algérie.
13:43Mais par exemple, je vais donner un exemple très concret.
13:45J'avais déjà fait ici l'état des lois.
13:47Il y avait la charte en 99 suite à la fin de la guerre civile.
13:50La loi sur la concorde civile en Algérie de 99
13:53qui interdit qu'on parle de ce qui s'est passé durant la décennie noire.
13:57La charte de la concorde civile qui a été ratifiée par Boutefika en 2006
14:02appuie encore ce phénomène-là.
14:04Et c'est marrant puisque le pouvoir algérien ne fait que parler de la guerre d'Algérie.
14:07Alors qu'il lui-même interdit ses propres citoyens
14:10de parler de ce qui s'est passé dans les années 90 en Algérie.
14:13Mehdi Houraoui ?
14:15J'ai une nuance avec Mehdi.
14:20Un assez gros désaccord avec Jérôme.
14:23Il ne faut pas non plus se cacher derrière notre petit doigt.
14:26Les relations avec le régime algérien
14:29étaient liées surtout à des préoccupations de sécurité nationale.
14:32À un moment où les attentats terroristes islamistes
14:35étaient extrêmement virulents
14:38et où il y a un certain nombre de relations avec ce régime
14:43qui ont été indispensables ou qui ont été relativement forcées.
14:46Les 7 années dont vous parlez correspondent à peu près à cette période-là.
14:53Juste une petite nuance avec Mehdi.
14:56Je ne crois pas qu'un mouvement qui serait encouragé
14:59par une puissance étrangère, en l'occurrence la France,
15:02c'est un peu comme si l'Allemagne disait
15:05maintenant on va se préoccuper du débat public français
15:08et on va en tant qu'État s'en occuper.
15:11En revanche, qu'il y ait des relations culturelles
15:14y compris dans la diaspora algérienne en France,
15:17d'initiatives pour encourager ce mouvement libéral en Algérie,
15:22ses idées libérales, ses idées démocratiques,
15:25le droit au doute, le droit à l'opinion différente,
15:29ce serait une chose extrêmement importante.
15:32Là où je voudrais être un peu optimiste,
15:35c'est que vous avez tous remarqué que le mouvement
15:38Fin de vie, liberté en Iran a un peu éclaté au visage de tout le monde
15:41et personne ne l'avait vraiment prévu.
15:44Personne ne pouvait prédire que des jeunes femmes
15:47se mettraient à retirer leur voile en pleine rue,
15:50se mettraient à se moquer des gardiens de la Révolution
15:53en pleine rue, à leur désobéir.
15:56Personne ne pensait que c'était possible.
15:58Et je crois qu'on peut espérer qu'il y ait un certain nombre,
16:01notamment dans la suite des manifestations
16:04qu'il y a eu ces dernières années,
16:07le développement d'un certain nombre de protestations
16:10ou en tout cas de prises de position,
16:13de gens qui sont plus jeunes, qui sont plus prisonniers
16:16de cette mémoire de la guerre d'Algérie
16:19et qui ont une vision plus ouverte.
16:22Il y a un certain nombre de gens qui décident à un moment donné
16:25qu'effectivement la dictature,
16:28l'impossibilité de parler etc. ne leur convient pas.
16:31Et donc on peut espérer que dans les années qui viennent
16:34on ait des surprises assez positives,
16:37ces mouvements un peu spontanés comme ça,
16:40qui sont un peu imprévisibles, qui sont hors des radars
16:43et qui d'un coup font vivre les idées libérales, les idées démocratiques
16:46comme on n'aurait pas pu l'espérer.
16:49On va continuer avec vous François Montbois,
16:52pour vous le premier.
16:55C'est un tweet que j'ai retweeté de Sophie Binet.
16:58Alors on va écouter ce qu'elle dit
17:01à propos du concours de médecine.
17:04« Partout de supe » est un scandale parce que c'est une violence
17:07extrême pour les jeunes, c'est un énorme gâchis
17:10quand un jeune veut faire médecine, qu'il y a réfléchi,
17:13qu'il s'est investi dans ses études depuis des années pour faire médecine,
17:16qu'on lui dit « ben non, tu vas faire psycho »,
17:19et ce qui est nécessaire c'est de faire sauter
17:22le concours de médecine puisqu'on voit qu'on manque cruellement
17:25de soignantes et de soignants.
17:28Donc il faudrait supprimer le concours d'entrée, mais qu'elle se rassure
17:31parce que Juliette Hervufolle qui travaille avec moi vient de m'envoyer
17:34aussi une information, au collège le brevet ne sera finalement
17:37pas obligatoire pour entrer en seconde. Donc finalement
17:40pourquoi pas supprimer le concours d'entrée en médecine ?
17:43Oui c'est un peu la même idée.
17:46D'abord c'est un entretien de Sophie Minet
17:49que j'avais entendu en voiture et je l'ai réécouté sur Twitter
17:52parce que Twitter c'est utile pour ça, de retrouver tous les extraits radio ou télé
17:55qu'on n'a pas eu le temps de voir, et elle dit deux choses.
17:58D'abord elle parle de Parcoursup, donc elle défend le fait que n'importe
18:01quel élève de terminale puisse s'inscrire en médecine s'il a envie.
18:04Or médecine c'est très dur quand même.
18:07Et ensuite à la fin de la première année, parce que le journaliste revient
18:10un peu à la charge en disant « mais vous voulez supprimer Parcoursup
18:13à la fin de première année ? » Elle dit « oui Parcoursup a été supprimé. »
18:16Mais il faut arrêter tout ça, tous ces concours, on a besoin
18:19de soignants, donc il faut y aller. Et je suis d'accord avec vous
18:22Valérie, c'est un peu la même idée que l'on donne le brevet à tout le monde.
18:25Faire croire aux gens que n'importe quel élève de terminale
18:28peut s'inscrire en n'importe quelle faculté, c'est l'amener
18:31au désastre. Et Parcoursup essaie de limiter ça.
18:34C'est pas parfait bien sûr, mais il faut arrêter
18:37ce gâchis total qui est qu'un tiers je crois
18:40des élèves, des étudiants qui s'inscrivent en première année de fac
18:43ne vont pas au bout des deux ans dans la même filière.
18:46Donc c'est un gâchis, ça fait des gens qui sont
18:49pas heureux, qui sont en situation d'échec. Il faut essayer d'orienter
18:52et faire croire qu'on va faire ça, c'est une bêtise. Donc Parcoursup
18:55a été supprimé depuis 2020 et a été remplacé
18:58par un système qui s'appelle
19:01le numérosus.
19:04Un système où c'est les ARS avec les CHU
19:08qui déterminent combien chaque région peut absorber de nouveaux médecins
19:11parce que les élèves en médecine, les étudiants,
19:14ils travaillent dans les hôpitaux. Donc il faut pas qu'il y ait 40
19:17étudiants qui arrivent dans une chambre. Donc je trouve que c'est un système
19:20intelligent où on augmente les proportions de médecins
19:23mais dans la mesure où les hôpitaux peuvent les absorber
19:26ou on peut les éduquer. Faire croire que n'importe qui peut faire
19:29n'importe quelle faculté, ça me paraît délirant.
19:32Il y a toujours un moment dans la vie où vous avez
19:35des comptes à rendre
19:38sur quelque chose. Alors on a poussé
19:41toute une génération à avoir le bac. Moi je trouve ça très bien
19:44qui vaut plus grand-chose. Donc il a été dévalorisé.
19:47Maintenant on pousse pour que ça aille plus loin
19:50c'est-à-dire la première année, la deuxième année d'études supérieures.
19:53Moi aussi je trouve ça très bien parce qu'il faut pousser mais pas
19:56sans sélection. La vie sans sélection ça n'existe pas.
19:59Enfin moi je sais pas où vit Mme Binet mais sûrement pas
20:02dans le même monde que nous. Parce qu'à un moment ou un autre
20:05vous êtes toujours rattrapé par un système de sélection.
20:08Que ce soit dans vos études, que ce soit dans l'entreprise
20:11que ce soit même dans la fonction publique, vous avez toujours
20:14un moment où vous êtes rattrapé par une sélection.
20:17On va y revenir dans un instant parce que c'est un sujet intéressant.
20:20Non mais parce que quand il n'y a plus personne, on fait avec ce qu'il y a.
20:23Le problème des médecins, on en reparlera.
20:33Sud Radio. Le 10h midi. Mettez-vous d'accord. Valérie Expert.
20:38Petit prolongement sur le coup de gueule de François Monbois
20:42sur effectivement cette déclaration de Sophie Binet
20:45supprimons le concours d'entrée en médecine
20:48qui va effectivement dans le sens de ce qu'on vient d'apprendre à l'instant
20:52que donc le brevet ne sera pas essentiel, indispensable
20:55pour pincer en seconde midi.
20:57On va en parler un petit peu hors antenne.
21:00Du coup, je vais parler de mon expérience personnelle.
21:02Quand j'étais en première année de fac, c'est ce que je disais,
21:04lorsque j'ai fait mon premier master,
21:06il y a les deux tiers des élèves qui disparaissent
21:09dès les premiers partiels.
21:12C'est un problème qu'on a depuis quand même très longtemps.
21:17Les souvenirs que j'avais lorsque j'étais en troisième au moment du brevet,
21:22c'était si vous allez au lycée général, c'est parce que vous êtes
21:25quelqu'un d'intelligent et vous aurez la possibilité
21:28si vous faites S, bac scientifique.
21:30Alors que tous les autres, on ne les met pas en valeur,
21:32on n'est pas technologiques, ce sont les abrutis du comptoir.
21:34Aller faire des travaux manuels, c'est fait pour vous,
21:37vous n'allez pas trop réfléchir.
21:39Ces déclarations, c'est d'autant plus étonnant de la part de Mme Binet
21:42que Mme Binet s'est soumise à une sélection
21:45au sein de son organisation syndicale.
21:48C'est-à-dire qu'elle a été élue par ses pairs,
21:50il y a eu une compétition, elle est montée petit à petit,
21:52elle a eu sûrement des échecs,
21:54et elle sait ce que c'est que la compétition.
21:57C'est ça qui est d'autant plus impressionnant,
21:59parce qu'elle est tout sauf idiote.
22:01C'est pas le...
22:03Partout, partout, il y a un moment comme sélection, partout.
22:07Pour le coup, on a un penchant qui est...
22:10Alors moi, je faisais partie des forts en PM.
22:12J'ai fait tout ce qu'il fallait faire,
22:14j'ai été un bon élève, j'ai été bien sage,
22:17j'ai passé tous mes diplômes,
22:19j'ai passé mes concours très gentiment, etc.
22:21Mais enfin quand même, je me suis rendu compte au bout d'un moment
22:23que la sélection, c'est bien gentil,
22:25mais le problème, c'est que ça revient à faire une course à pied
22:28sur le pont du Titanic.
22:30Vous faites un 100 mètres sur le pont du Titanic pour ça ?
22:35Ça c'est... On va pas savoir...
22:37Trop fort en thème.
22:39Trop fort en thème, il a explosé.
22:41Ça m'intéressait de savoir,
22:43je vois pas la course sur le pont du Titanic,
22:45enfin je veux dire, il y a des concours, il y a des sélections,
22:47il y a des forts, il y a des faibles,
22:49il y a des gens qui réussissent, ça veut dire quoi ?
22:51Il y a un nivellement par le bas.
22:53Très clairement, il y a un nivellement par le bas.
22:55On verra si on arrive à récupérer Mehdi.
22:58François, également, on voulait aborder le sujet
23:01des déclarations de la présidente de l'Office de la biodiversité.
23:06On va écouter ce qu'elle disait.
23:09Non, on n'a pas le son.
23:11Nous aujourd'hui, on a le sentiment
23:13que ce que veulent les agriculteurs,
23:15c'est plus nous voir dans leur exploitation.
23:17C'est du même ordre que si les dealers
23:19demandaient aux policiers de plus venir
23:21dans les cités pour empêcher le deal.
23:23Non, pardon, c'est un agent de l'OFB,
23:26de l'Office de la biodiversité,
23:28qui compare les agriculteurs aux dealers.
23:32Il a dit ça sur France Inter,
23:34donc ça a fait un scandale dans le monde agricole.
23:36C'est quand même un fonctionnaire d'État
23:37qui compare les agriculteurs aux dealers.
23:39Et ce que je trouve scandaleux,
23:42c'est que le directeur général de l'OFB
23:44a publié un communiqué,
23:46mais il n'a pas du tout condamné les propos,
23:48il l'a désolidarisé.
23:50Il n'a pas dit qu'on ne doit pas dire ça,
23:51il a dit que ce que dit ce monsieur,
23:53ce n'est pas la position de l'OFB.
23:55Et je rappelle que les agents font un superbe travail.
23:57Et la ministre Agnès Pannier-Runacher
23:59a remercié le DG de l'OFB
24:02en rappelant que l'OFB était indispensable.
24:04Donc personne n'a condamné les propos
24:07de traiter les agriculteurs de dealers,
24:09personne ne s'est excusé auprès des syndicats agricoles.
24:12C'est inacceptable.
24:14Et ça montre ce que disent les agriculteurs
24:16et les syndicats agricoles,
24:17parce que l'OFB, qui est là pour constater
24:19et vérifier que les agriculteurs
24:21ne tuent pas les petits oiseaux,
24:23se comporte comme des policiers,
24:25ils ont les armes apparentes,
24:27ils ont un état d'esprit qui est de considérer
24:29que les agriculteurs sont des délinquants.
24:32Il y a la fameuse histoire, je ne sais pas si vous avez vu,
24:34qui est ressortie il y a 3-4 jours,
24:36Emmanuel Ducroix en avait parlé sur Europe 1,
24:38d'un agriculteur qui heureusement
24:40n'a pas été condamné,
24:42mais l'OFB avait porté plainte contre lui
24:44parce qu'il avait débarrassé des branchages
24:46pour les petits oiseaux, parce que ses champs étaient inondés.
24:48Or les branchages avaient été construits par un castor,
24:50espèce protégée.
24:52Et l'OFB a porté plainte contre lui,
24:54avec une lien courriel de la prison.
24:56On avait le témoignage, vous pouvez l'entendre sur Sud Radio.
24:58Là on marche vraiment sur la tête.
25:00Je ne sais pas si quelqu'un veut réagir.
25:02C'est le drame de l'agriculture française
25:04qui est résumé en quelques anecdotes,
25:06malheureusement,
25:08qui sont déplorables pour nos agriculteurs.
25:10Ils sont 1% de la population aujourd'hui,
25:12ils pèsent beaucoup
25:14encore en influence,
25:16mais de moins en moins.
25:18Et malheureusement, quand on voit l'état de nos campagnes,
25:20on voit que toutes ces normes, en réalité,
25:22fragilisent les campagnes
25:24et elles sont de moins en moins bien entretenues.
25:26Il faut bien le dire.
25:28On continue
25:30notre tour de table avec vous,
25:32Jérôme, c'est un coup de gueule.
25:34Oui, c'est un coup de gueule général.
25:36Ça inaugure un peu notre discussion
25:38qui va suivre évidemment sur Bayrou
25:40et son gouvernement.
25:42C'est un coup de gueule sur l'irresponsabilité politique
25:44de l'ensemble de la classe politique.
25:46Je ne m'extrais pas
25:48de la classe politique,
25:50mais je trouve que ni aucun
25:52parti aujourd'hui ne dit ce qu'il
25:54devrait dire.
25:56En responsabilité, on a affaire
25:58à une classe politique totalement irresponsable
26:00sur l'état de nos finances publiques
26:02et de notre économie.
26:06Tout le monde sait ses chiffres.
26:08Recordman des dépenses publiques,
26:10il y a des prélèvements obligatoires.
26:12Recordman maintenant du déficit public,
26:14année après année. Recordman de l'endettement.
26:16Qu'est-ce qu'il faudrait dire alors ?
26:18On cumule tous les endettements,
26:20mais il faut tenir un langage de vérité.
26:22M. Fillon, en 2007, quand il est arrivé Premier ministre
26:24à Matignon, la première déclaration qu'il a faite
26:26c'était en Corse, sur son premier
26:28déplacement. Il nous a dit
26:30« Je suis à la tête d'un gouvernement en faillite ».
26:32C'était en 2007.
26:34Presque 20 ans plus tard, 18 ans plus tard,
26:36quelle est la situation ?
26:38S'est-elle améliorée ou s'est-elle dégradée ?
26:40Elle s'est profondément dégradée.
26:42Donc, je crois
26:44qu'il y a un appel aux civils,
26:46il y a un appel à la responsabilité
26:48que les partis politiques doivent tenir.
26:50D'ailleurs, les Français ne sont pas dupes.
26:52Ils savent très bien que la situation
26:54est très mauvaise. Et donc, voir
26:56cette espèce de course à l'échalote
26:58de partis. Alors, avec M. Barnier,
27:00c'était le Rassemblement National et LR
27:02qui soutiraient un certain nombre de choses.
27:04Là, c'est le Parti Socialiste
27:06qui soutire un certain nombre de choses.
27:08Mais c'est toujours des dépenses publiques.
27:10Toujours, toujours, toujours des dépenses publiques.
27:12On en reviendra tout à l'heure.
27:14– Oui, on va en parler. On va évoquer les concessions
27:16qui ont été faites, en particulier
27:18sur les jours de carence.
27:20– Ça introduit vos questions, Valérie.
27:22Moi, je ne sais pas combien de temps ça va durer.
27:24Vous allez me dire « Fillon a déclaré ça
27:26il y a presque 20 ans et puis finalement
27:28la France continue de tourner ».
27:30Oui, jusqu'à quand ?
27:32– Ça rejoint effectivement
27:34tous les gages qui ont été donnés aux socialistes,
27:36à savoir les 4 000
27:38suppressions de postes d'enseignants
27:40qui ont été abandonnées, à savoir
27:42les 3 jours de carence.
27:44Tout ça, c'est de l'argent.
27:46– Oui, mais les mêmes gages avaient été...
27:48Enfin, pas les mêmes, mais le même procédé
27:50avait été utilisé par Michel Barnier
27:52vis-à-vis du Rassemblement National
27:54et vis-à-vis
27:56de LR
27:58sur l'affaire de la revalorisation
28:00des retraites, de l'indexation des retraites
28:02et de l'inflation, sur un certain
28:04nombre de choses, il avait reculé
28:06et à chaque fois c'était encore des dépenses
28:08supplémentaires. Et là,
28:10Barnier est tombé malgré tout,
28:12le RN ne lui a pas fait de cadeau,
28:14et là on recommence avec le Parti Socialiste.
28:16Moi j'avoue que...
28:18Alors, ça sert à quoi ?
28:20Finalement, au fond, c'est très bien comment ça va se terminer.
28:22Ça va se terminer par une motion de censure.
28:24Alors, est-ce que ce sera dans 2 mois ?
28:26Est-ce que ce sera dans 4 mois ? Est-ce que ce sera dans 6 mois ?
28:28Est-ce qu'on va tenir jusqu'à l'été ?
28:30Personne ne le sait, mais aujourd'hui, la situation
28:32impose une toute autre politique.
28:34On va marquer une pause et vous pourrez réagir
28:36à cela, évidemment,
28:38et à cette forme de... Alors, est-ce que c'est de la naïveté ?
28:40Est-ce qu'il cherche à gagner du temps ?
28:42Non, c'est pas de la naïveté, parce que tout le monde
28:44connaît le chiffre. D'ailleurs, Bayrou était le premier
28:46à déclarer que la dette était trop importante.
28:48On y va. C'est la pub.
28:50A tout de suite.
29:00Voilà une information
29:02qui vient de tomber.
29:04On vient de découvrir
29:06la liste des otages israéliens qui devraient
29:08être libérés dans le cadre de l'accord
29:10et les deux otages franco-israéliens
29:12font partie de cette
29:14liste. On ne connaît pas la condition
29:16des otages et on ne sait pas avec certitude
29:18lesquels sont en vie
29:20ou non, puisqu'il y a un certain nombre
29:22d'entre eux dans l'accord
29:24qui prévoit la remise également
29:26d'otages qui auraient été...
29:28qui seraient décédées.
29:30C'est à suivre.
29:32Continuons, revenons en France.
29:34On pourra peut-être revenir sur Israël
29:36et sur cet accord, mais on avait entamé
29:38le débat sur les concessions
29:40qui ont été faites par François Bayrou
29:42pour éviter la censure,
29:44pour peut-être aussi
29:46réussir ce qui s'est passé, à savoir
29:48une scission entre le Parti
29:50socialiste et la France insoumise.
29:52François Momboise, comment vous jugez-vous
29:54cette séquence ? Et puis ces gages
29:56sont encore de l'argent, quand on revient aux dépenses
29:58à ce que disait Jérôme Dubu.
30:00Professionnellement, déjà,
30:02on le vit mal parce qu'on a du mal
30:04à la févade des contacts avec
30:06le gouvernement, puisque à peine
30:08on avait eu des contacts avec le premier gouvernement
30:10Barnier et commencé à avoir des liens
30:12et bing, c'est fini. Donc on a
30:14des contacts avec les nouvelles équipes, mais
30:16le problème, c'est que les équipes et ces humains
30:18ne savent pas elles-mêmes combien de temps elles vont rester.
30:20Donc les cabinets
30:22ministériels, ils ne sont pas tellement
30:24enclins à faire des projets à six mois, parce que
30:26ça ne va absolument pas si dans un mois et demi, ils seront là.
30:28Donc la France est vraiment tétanisée. Je trouve
30:30que Béraud a eu raison de rappeler
30:32la lettre historique qu'ont fait les syndicats
30:34patronaux et les syndicats ouvriers
30:36tous au FCGT, qui, en gros,
30:38il y a un mois et demi, ont dit aux politiques
30:40arrêtez, il y a urgence. C'est-à-dire que la CFDT
30:42plus le MEDEF, plus
30:44les Lausanne-Tierras,
30:46ont dit mais arrêtez, on a besoin de stabilité.
30:48Donc, vu ça,
30:50je pense que payer 2 ou 3
30:52milliards, parce que c'est le coût
30:54des concessions faites au PS, si on peut avoir
30:56de la stabilité, c'est bien. Maintenant,
30:58je suis d'accord avec Jérôme Dubus, on ne sait pas combien de temps ça va
31:00durer. Parce que le paradoxe
31:02de Bayrou, c'est qu'au niveau
31:04économique, il fait des concessions au PS,
31:06mais au niveau sociétal, avec
31:08le binôme d'Armanin-Retailleau,
31:10il est extrêmement dur
31:12et ce qu'il a dit sur l'immigration,
31:14à la tribune de l'Assemblée,
31:16personne ne l'avait dit avant lui. De dire
31:18quand il y a une famille immigrée dans un village,
31:20tout se passe bien, quand il y en a
31:22beaucoup, ça ne se passe pas bien.
31:24Ça a été peu relevé.
31:26Mais personne n'avait dit ça avant lui.
31:28Et donc, on a l'impression qu'il donne un gage
31:30au RN sur la fermeté
31:32et au PS sur
31:34l'économie. Je ne sais pas combien de temps ça peut
31:36tenir, ce grand écart.
31:38Médier,
31:40ou Raoui ?
31:42Le problème,
31:44c'est le problème des occasions manquées.
31:46Là, on voit
31:48bien qu'il y avait une occasion
31:50de mettre sur la table tout ce qui
31:52pouvait faire débat
31:54en termes de dépenses publiques,
31:56en termes de dépenses inutiles,
31:58tout en étant capable
32:00de réfléchir à ce qu'était une dépense utile.
32:02J'ai été interrompu
32:04en vol,
32:06on parlait de l'école il y a quelques
32:08instants,
32:10et il n'y aurait évidemment beaucoup à dire sur le sujet.
32:12Mais le sujet,
32:14il y a une magnifique occasion de
32:16mettre sur la table ce qui est une dépense
32:18essentielle pour le pays et ce qui ne l'est pas,
32:20et qui n'est absolument pas saisie.
32:22Deuxième occasion qui était
32:24peut-être la plus terrible dans la période,
32:26c'est surtout l'occasion de
32:28créer un vrai
32:30renouveau démocratique au sens où
32:32on aurait pu inventer quelque chose
32:34politiquement de nouveau.
32:36François Bayrou, d'autres
32:38auraient pu très bien imaginer que
32:40on met tout le monde autour de la table et on discute vraiment.
32:42Or, on voit bien qu'il y a eu
32:44un refus des
32:46« vieux partis »
32:48mais aussi de ce qui se présentait
32:50comme le renouveau autour d'Emmanuel Macron.
32:52Il y a eu un refus de comprendre que le pays
32:54attendait ça, attendait
32:56que les responsables politiques eux-mêmes
32:58changent profondément.
33:00C'est le principal
33:02problème dans le pays.
33:04S'ils avaient eu une forme de courage qui aurait été de dire
33:06« Attendez, là on comprend que les gens nous rejettent
33:08massivement au point de se jeter
33:10dans les bras des extrêmes
33:12de plus en plus à chaque élection.
33:14On est capable de se mettre autour de la table
33:16et on est capable d'avoir une logique
33:18de négociation,
33:20de discussion,
33:22ce que font tous les jours... »
33:24Ce n'est pas ce qu'il a fait, il a reçu tout le monde.
33:26Le problème
33:28c'est qu'il y a une différence entre
33:30une logique de concession
33:32au coup par coup pour essayer de se maintenir
33:34et une vraie logique de discussion.
33:36Les patrons des syndicats savent très bien
33:38que discuter de l'avenir de l'entreprise
33:40les uns avec les autres,
33:42ça ne revient pas à simplement surcevoir
33:44une fois tous les 36 du mois
33:46pour donner quelques concessions
33:48et puis basta, on ne réfléchit pas à l'avenir
33:50du collectif.
33:52Il aurait dû avoir cette démarche-là.
33:54Le problème c'est qu'évidemment, aujourd'hui, c'est quasiment impossible
33:56puisqu'il est obligé
33:58simplement de savoir au coup par coup
34:00quelle force politique va être
34:02la force d'appoint pour éviter de tomber.
34:04– Non mais attends, ça ne tient pas la route.
34:06Il y a une grande différence entre les partenaires sociaux
34:08qui eux ne sont pas
34:10confrontés au suffrage universel,
34:12ils sont confrontés au suffrage de leurs militants
34:14et les partis politiques
34:16qui eux sont confrontés au suffrage universel.
34:18Il y a quand même eu des élections
34:20au mois de juillet, au mois de juin,
34:22au mois de juillet 2024,
34:24donc ça fait presque 8 mois,
34:26sur lesquelles les gens présentaient
34:28des projets qui étaient totalement différents
34:30les uns des autres. Pourquoi voulez-vous
34:32faire entrer 8 mois plus tard
34:34ou 6 mois plus tard…
34:36– Attends, je termine. Pourquoi voulez-vous
34:38faire entrer dans la même case 6 mois plus tard
34:40ou 8 mois plus tard
34:42des gens qui pensent exactement
34:44des choses différentes et qui ne pourront
34:46jamais se mettre d'accord ?
34:48Mais non, en Allemagne, c'est organisé en amont,
34:50ils se mettent d'accord sur un programme
34:52avant les élections, ça demande 3 mois,
34:54c'est très différent.
34:56– L'Allemagne c'est différent, ils ont une culture parlementaire
34:58qui est très différente, nous on a
35:00uniquement la culture du fait majoritaire.
35:02Si t'es pas premier, si t'as pas la majorité, c'est mort.
35:04– En Allemagne, on a vu ce que ça donnait,
35:06ça a explosé en vol.
35:08– Mais cette séquence de concessions…
35:10– Pour moi, c'est de l'immobilisme.
35:12En fait, ça change rien.
35:14On recule juste l'échéance de 3-4 mois.
35:16Au fond, c'est même moi
35:18qui adore la politique, je suis historien de formation,
35:20j'adore ça, je suis gavé.
35:22– Oui, c'est ça, c'est qu'on est fatigué.
35:24– En fait, on est là, on se dit
35:26bon, tant pis, dans 3 mois, ça jarte.
35:28Et puis, ce qui est le plus préoccupant…
35:30– Mais c'est grave, je veux dire,
35:32on parle du pays,
35:34on parle de l'avenir du pays, on voit tous les dysfonctionnements.
35:36Il y a un auditeur qui m'a envoyé ce qui se passe
35:38à Marseille, où on est quand même en France.
35:40On était la 5e puissance mondiale.
35:42Les chambres mortuaires de la
35:44Timone arrivent à saturation.
35:46Vous imaginez, on n'a plus d'endroit
35:48pour entreposer les morts à Marseille.
35:50– Mais tout est rouge.
35:52– Vous essayez d'avoir un rendez-vous…
35:54J'ai l'impression de répéter la même chose
35:56tout le temps, mais il n'y a pas
35:58de personnel dans les crèches,
36:00les hôpitaux sont surchargés,
36:02les urgences croulent.
36:04Après, il y a des raisons X, Y,
36:06mais on est dans un pays
36:08en déclin absolu.
36:10Et on a l'impression que les politiques
36:12ne répondent pas à ces questions-là.
36:14– Il y a à la fois la déconnexion entre le politique
36:16et celui qui est administré.
36:18Ce n'est pas pour rien qu'on a du populisme
36:20aussi bien à gauche qu'à droite,
36:22c'est qu'il y a un discours qui ne passe plus
36:24depuis très longtemps.
36:26En France, on a 17 à 18 millions de retraités.
36:28On en avait combien ?
36:3010, 12 au début des années 2000 ?
36:32Et aujourd'hui, on est encore en train de nous dire
36:34que les pensions des retraites,
36:36c'est le sujet numéro 1.
36:38Il ne faut pas toucher à ça.
36:40Mais sur les 3 000 milliards de dettes
36:42que vous avez, il y en a 40% qui sont indexés
36:44uniquement sur les retraites.
36:46Le pire étant que c'est quand même
36:48un énorme mensonge, c'est que ceux qui votent,
36:50ce sont les retraités.
36:52Dire que la situation qu'on a aujourd'hui,
36:54la totalité des partis politiques
36:56ne se construisent que par rapport aux retraités.
36:58Je ne dis pas que les retraités sont le problème,
37:00mais je dis qu'aujourd'hui,
37:02on a à la fois un problème institutionnel,
37:04parce qu'effectivement, on ne fonctionne que par le fait majoritaire,
37:06nos politiques ne sont qu'au-delà de la posture idéologique.
37:08Il faut être contre, par essence,
37:10parce que c'est appelé à mon militant,
37:12mais je ne suis pas du tout dans la construction.
37:14Donc là, déjà, on a un véritable problème.
37:16On n'est pas dans la culture du parlementarisme et du consensus.
37:18Et en même temps, nos partis politiques ne se construisent
37:20que sur...
37:22Aujourd'hui, ceux qui votent, ce sont les retraités.
37:24Je ne veux pas dire qu'on touche à ça, quitte à mentir sur ce sujet.
37:26Là, je pivote la retraite.
37:28Oui, on va vous abaisser la retraite.
37:30Alors que mécaniquement, ça ne fonctionne pas.
37:32C'est mathématique. On va droit dans le mur à ce sujet.
37:34Je suis d'accord que c'est un peu désespérant
37:36que le sujet numéro un des médias soit les retraites.
37:38Surtout que j'ai vu un sondage,
37:40et là, quand on demande spontanément aux gens
37:42les sujets prioritaires,
37:44la retraite arrive loin derrière.
37:46C'est logique.
37:48Les gens sont peu à être concernés au quotidien par la retraite.
37:50C'est le pouvoir d'achat en numéro un.
37:52De sécurité, de santé,
37:54de sécurité, santé, c'est ce que vous dites.
37:56C'est difficile de trouver.
37:58Immigration, sécurité et la dette.
38:00Ce qui arrive avant la retraite.
38:02Je pense que tous les gens qui disent
38:04qu'il faut abroger la retraite,
38:06en discutant entre quatre yeux,
38:08au bout d'un moment, ils comprennent bien
38:10qu'il faut travailler plus longtemps puisqu'il y a moins de bébés,
38:12puisqu'on vit plus longtemps.
38:14J'en veux aux partis politiques qui ramènent constamment
38:16par démagogie ce sujet,
38:18en rappelant aux gens cette retraite.
38:20Moi, elle a été votée au forceps, c'est vrai.
38:22Les gens étaient contre, c'est vrai.
38:24Mais comme ils étaient contre la loi Touraine
38:26il y a dix ans, comme ils étaient contre la loi Fillon,
38:28c'est jamais agréable de travailler plus.
38:30C'est pour ça que le compte classe sur les retraites.
38:32Il y a aussi un sujet
38:34qui est un sujet
38:36et Mehdi l'effleurait,
38:38enfin commençait à l'évoquer comme ça,
38:40d'affrontements
38:42qu'on veut, non, avenir,
38:44entre des générations qui ont eu
38:46le plein emploi,
38:48des services publics extrêmement efficaces,
38:50très présents sur le territoire,
38:52des retraites à taux plein
38:54et financées,
38:56et des générations, non pas une, mais plusieurs générations
38:58qui arrivent avec
39:00un âge de la retraite qui est reculé,
39:02des retraites qui ne sont pas
39:04financées de fait,
39:06des services publics qui ne fonctionnent plus,
39:08un taux d'imposition qui n'a pas bougé,
39:10et un certain nombre comme ça
39:12d'inégalités
39:14qui sont liées au fait qu'on n'a pas réfléchi
39:16les uns et les autres
39:18à tisser cette espèce de nouveau
39:20lien entre les générations
39:22qui aurait pu recréer de l'égalité.
39:24On parle souvent des affrontements, ils existent,
39:26liés aux différences identitaires,
39:28liées à l'immigration,
39:30liées à l'insécurité
39:32dans les quartiers populaires, etc.
39:34Mais il y a quand même un énorme sujet
39:36dans le pays, dont personne ne parle jamais,
39:38parce qu'effectivement c'est la clientèle électorale
39:40des partis traditionnels qui sont
39:42aujourd'hui au pouvoir,
39:44un sujet d'égalité entre les générations
39:46qui ne veut pas être posé et dont personne
39:48ne veut parler en réalité.
39:50La question de la crise immobilière aujourd'hui
39:52qui est, qu'on le veuille ou non,
39:54un énorme sujet dans le milieu des familles.
39:56Moi je veux bien qu'on parle de pouvoir d'achat,
39:58le premier problème
40:00d'un nombre incalculable de familles
40:02c'est un problème de pouvoir d'achat immobilier,
40:04tout bêtement, de pouvoir payer son loyer,
40:06de pouvoir payer ses traites.
40:08Et évidemment ce problème-là est très lié,
40:10qu'on le veuille ou non,
40:12à l'imprimature que les générations
40:14qui aujourd'hui sont à la retraite
40:16ont posé sur l'immobilier
40:18sans prévoir qu'on aurait besoin,
40:20dans les années qui viennent évidemment,
40:22de construction, etc.
40:24Donc on a quand même un problème de très grosse démagogie
40:26de ce point de vue-là, alors qu'on ne peut pas dire
40:28que nos aînés soient totalement idiots,
40:30ce sont des gens responsables
40:32qui ont vécu un certain nombre de choses.
40:34– On parle des politiques,
40:36les Français, les retraités, ils ne sont pas responsables
40:38de la situation actuelle.
40:40– Les retraités savent pour qui ils votent.
40:42On parle de gens qui sont en moyenne plus éduqués,
40:44qui ont eu accès à un certain nombre de...
40:46– Pas forcément.
40:48Les retraités, il y a tout.
40:50Vous avez des...
40:52Tout le monde est retraité dans la société.
40:54Du garagiste,
40:56des journalistes, en passant par le médecin.
40:58– Les baby-boomers retraités
41:00qui ont connu les Trente Glorieuses,
41:02il y a longtemps, qui sont partis à la retraite.
41:04Les générations qui partent à la retraite, c'est la mienne,
41:06c'est celle qui a connu les deux chocs pétroliers,
41:08c'est celle qui a connu un certain nombre de chômage,
41:10c'est celle qui a connu un certain nombre de conflits,
41:12c'est pas celle qui a été privilégiée, je suis désolé.
41:14– Mais c'est pas celle qui a...
41:16– Oui, mais il y a un moment où il ne faut pas faire de l'affrontement.
41:18Il ne faut pas faire de l'affrontement
41:20des générations,
41:22une culture politique.
41:24Donc, le système des retraites par répartition,
41:26tout le monde y est attaché,
41:28il ne s'agit pas de le mettre par terre,
41:30mais simplement, ce qui a été fait,
41:32on sait très bien que, d'abord,
41:34ce qui a été fait à 64 ans, la réforme Borne,
41:36on sait bien qu'elle a été à moitié déshabillée
41:38et qu'aujourd'hui,
41:40on se retrouve encore avec un déficit,
41:42ça vient d'être annoncé, donc ça ne suffisait pas,
41:44tout le monde le savait, et pourtant on l'a fait.
41:46Et qu'est-ce qu'on nous demande aujourd'hui ?
41:48On nous demande de revenir dessus
41:50par cette espèce de conclave,
41:52qui n'a, à mes yeux, strictement aucun sens,
41:54d'abord parce que le terme est mal choisi,
41:56et deuxièmement parce que c'est pas...
41:58– Conclave, ça veut dire qu'on enferme des gens dans une pièce
42:00et qu'ils n'en sont que quand la solution est trouvée.
42:02– Il n'y aura pas de fumée blanche,
42:04les partenaires sociaux qui ne sont pas d'accord
42:06entre le MEDEF et la CGT, je suis désolé,
42:08il y a un abîme,
42:10c'est comme entre l'EFI et l'ERN,
42:12c'est exactement la même chose,
42:14rien n'en sortira.
42:16– On marque une pause,
42:18et dans un instant,
42:20on va parler du recensement,
42:22c'est une question très concrète
42:24qui va être posée à un certain nombre de Français,
42:26tous les Français d'ailleurs,
42:28je crois qu'ils sont recensés, non ?
42:30– C'est par moitié, je crois.
42:32– On y revient dans un instant.
42:34– Sud Radio, c'est vous qui donnez le temps.
42:38Sud Radio, le 10h midi,
42:40mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
42:42– Une question qui fait polémique,
42:44le recensement 2025
42:46va commencer jeudi
42:48dans un certain nombre de communes,
42:50et l'INSEE a ajouté cette année
42:52plusieurs questions, ça concerne
42:54le télétravail par exemple, à quelle fréquence
42:56télétravaillez-vous ? La deuxième,
42:58c'est sur le handicap, êtes-vous limité depuis
43:00au moins six mois à cause d'un problème
43:02de santé dans les activités que font
43:04les gens habituellement ? Mais c'est la troisième
43:06qui fait polémique,
43:08quel est le lieu de naissance
43:10de vos parents ? Certains,
43:12dont la Ligue des Droits de l'Homme, estiment que c'est une question
43:14qui relève
43:16des statistiques ethniques.
43:18L'INSEE, pour son
43:20coup, dit que ce sont
43:22des réponses anonymes,
43:24mais il y a un appel
43:26à boycotter, ce que je trouve absolument
43:28lamentable, le questionnaire
43:30de l'INSEE. Alors,
43:32statistiques ethniques ou pas ? François Monbois, c'est pas...
43:34Non, c'est pas ethnique, c'est géographique,
43:36mais on se retrouve
43:38avec cette hypocrisie,
43:40on refuse tout chiffre sur
43:42des statistiques
43:44perçues comme ethniques,
43:46et en même temps, l'ARCOM qui compte
43:48à la télévision le pourcentage
43:50de gens perçus comme noirs,
43:52ou perçus comme maghrébins dans les émissions,
43:54pour dire s'il y en a assez ou pas assez.
43:56Sur ces sujets, on est vraiment en pleine hypocrisie.
43:58Oui, je vois pas très bien en quoi
44:00ça relève
44:02des statistiques ethniques.
44:04D'ailleurs, c'est une question obligatoire ou pas ?
44:06Non, c'est facultatif.
44:08Si vous avez pas envie de répondre, vous répondez pas.
44:10Si c'était
44:12une statistique ethnique, pour le coup,
44:14il faudrait penser à
44:16qu'est-ce qu'un groupe ethnique ?
44:18Il faudrait le définir, en fait.
44:20Il y aurait des
44:22petites cases à cocher, dire
44:24que ce groupe-là, ça tournerait pas,
44:26ça ressemblerait pas à ça.
44:28Par contre, je suis d'accord, il y a un dangereux glissement,
44:30un glissement entre géographie,
44:32origines géographiques,
44:34vers une supposée identité,
44:36fantasmée supposée, qui serait, elle, du coup,
44:38grand ou ethnique.
44:40Vous êtes ok, Mehdi Ouraoui ?
44:42Je suis pas certain qu'il y ait vraiment
44:44une polémique, parce que je crois que la Ligue d'Or et de l'Homme
44:46a fait une pétition qui a eu
44:482000 signatures.
44:50Je crois pas que ce soit la grosse révolte.
44:52En revanche, c'est sûr, la question
44:54que je me pose, c'est surtout à quoi ça sert ?
44:56C'est vraiment une question
44:58juste un peu fonctionnelle, un peu pratique,
45:00parce que pour le coup, c'est une question
45:02à laquelle on répond tous
45:04assez fréquemment, par exemple, quand on refait
45:06ses papiers d'identité.
45:08Moi, il se trouve que j'ai refait mes papiers d'identité il n'y a pas très longtemps.
45:10C'est vraiment des choses assez basiques,
45:12c'est des choses qui sont dans les extraits,
45:14qui sont dans les actes de naissance d'à peu près tout le monde.
45:16Oui, c'est vrai,
45:18vous avez raison.
45:20Je suis pas certain que la question...
45:22Je pense que la question était un peu inutile.
45:24Je crois pas du tout qu'elle soit dangereuse.
45:26C'est pour des questions géographiques,
45:28d'après ce que l'INSEE répond.
45:30Oui, alors peut-être
45:32pour savoir effectivement
45:34où vont plutôt les gens
45:36qui ont des parents nés à tel endroit ou à tel endroit.
45:38Peut-être, mais y compris
45:40les migrations internes,
45:42les migrations pendulaires,
45:44les migrations internes...
45:46On y vient !
45:48Je vais peut-être finir là-dessus.
45:50C'est qu'on augmentait,
45:52on va plus loin qu'on allait auparavant,
45:54c'est-à-dire qu'auparavant on restait un peu
45:56près de ses parents, etc.
45:58Mais après, sur ce qui concerne
46:00les statistiques à proprement parler ethniques,
46:02j'y suis totalement opposé,
46:04parce que c'est extrêmement difficile
46:06de savoir comment on pourrait...
46:08Il s'agit pas de ça.
46:10Non, mais il extrapole.
46:12C'est une question qui revient régulièrement,
46:14qui est un peu une tarte à la crème,
46:16de copier un peu nos amis américains
46:18en se plaçant
46:20dans des groupes ethniques, caucasiens,
46:22afro-américains, etc.
46:24Sauf qu'upstream, c'est effectivement
46:26à l'expliquer à un Basque qu'il est de l'ethnie,
46:28c'est-à-dire si on rentre dans une logique ethnique.
46:30Il m'expliquait pas du tout ma façon de parler.
46:32On est un petit peu dans l'hypocrisie,
46:34parce qu'on sait très bien qu'il y a un certain nombre de services de l'État,
46:36je ne les citerai pas ici,
46:38qui font des statistiques ethniques tous les jours.
46:40C'est très idéologique.
46:42Il y a des statistiques
46:44de l'INSEE,
46:46qui est une très vieille méthode,
46:48qui est utilisée depuis au moins
46:5030 ou 40 ans, je pense,
46:52qui est d'utiliser la consonance des noms
46:54et l'origine des noms
46:56pour évaluer un certain nombre de choses.
46:58Mais enfin, honnêtement,
47:00les statistiques appropriées par les ethniques
47:02qui consistent à demander à quelqu'un
47:04s'il se sent de race blanche
47:06ou d'origine caucasienne
47:08ou du...
47:10C'est des choses qui ne se pratiquent pas
47:12chez nous.
47:14L'ARCOM fait un rapport chaque année.
47:16L'ARCOM fait une chose un peu différente,
47:18qui est de regarder quels sont les gens
47:20qui ont une apparence...
47:22Voilà.
47:24C'est ça.
47:26L'ethnique est la différence.
47:28C'est compliqué de raconter
47:30cette anecdote, mais je connais une jeune femme
47:32journaliste, quand elle a été regrettée
47:34sur une chaîne d'info.
47:36Ils se sont posé la question de savoir,
47:38comme elle est métisse, originaire,
47:40de savoir si elle rentrait
47:42dans la catégorie noire.
47:44Bien sûr.
47:46Vous pointez exactement tout le problème
47:48des statistiques ethniques. Il y a tellement de mélanges
47:50par ailleurs que c'est totalement impossible
47:52de pouvoir classer les gens
47:54dans des cases. Vous pouvez être bérichon
47:56depuis trois générations.
47:58Oui, mais d'accord. Mais on le fait, oui et non.
48:00En tout cas, je vous confirme que l'État
48:02fait des statistiques ethniques dans un certain nombre de domaines.
48:04Elles ne sont pas publiées,
48:06mais elles existent.
48:08Mais est-ce que ça peut,
48:10dans les pays où ça existe, ça apporte un certain nombre
48:12de renseignements ?
48:14Moi, je n'ai pas d'avis spécifique sur la question,
48:16mais ça peut apporter
48:18aux États-Unis, en France...
48:20Aux États-Unis, ça a été le moteur
48:22des actions affirmatives.
48:24Toutes les actions affirmatives
48:26sont enversées, pour le coup.
48:28En Angleterre, il peut y avoir le même système.
48:30En Angleterre, il peut s'en rapprocher.
48:32Donc, il y a des applications politiques claires.
48:34Mais là, au Média...
48:36En même temps, vous avez eu un certain
48:38nombre de scandales, y compris
48:40de responsables politiques de premier plan
48:42au niveau fédéral,
48:44dans certains États aux États-Unis,
48:46qui avaient coché dans leur dossier de fac
48:48qu'ils étaient d'origine,
48:50par exemple, amérindienne,
48:52enfin, Native Americans,
48:54et qui se sont retrouvés
48:56évidemment, 30 ans plus tard,
48:58pour bénéficier de la discrimination positive,
49:00et qui, 20 ans plus tard, se sont retrouvés
49:02avec un certain nombre de scandales,
49:04et qui se sont dit, n'importe quoi,
49:06ça permet de tricher.
49:08C'est un système qui n'apporte pas
49:10grand-chose de positif.
49:12– Au-delà de ça, et vous avez raison,
49:14c'est la Ligue des droits de l'homme
49:16qui a ramassé quelques centaines,
49:182000 signatures, mais ça dit quand même
49:20quelque chose aussi de cette instrumentalisation
49:22qui est faite par certains
49:24de ce type de sujet.
49:26Vous voyez que ça prend en plus dans les médias.
49:28– Venant de la Ligue des droits de l'homme,
49:30ce n'est pas très étonnant.
49:32– Étonnant qu'il ne l'ait pas fait.
49:34– Oui, mais la défenseur des droits, pour le coup,
49:36dit que c'est normal.
49:38Mais c'est ça, on est dans l'idéologie pure.
49:42Quelques mots sur la première libération
49:44d'otages qui est attendue dimanche.
49:46Première phase de l'accord de cesser le feu
49:48entre Israël et le mouvement islamiste Hamas.
49:52Et ça devrait commencer dimanche.
49:54Le cabinet de sécurité israélien
49:56a voté un accord ce matin.
49:58Est-ce qu'on peut…
50:00– Réjouir.
50:02– Pardon ?
50:04– S'il y a des libérations d'otages, tant mieux,
50:06on peut que s'en réjouir.
50:08Là, c'est l'horreur pour les familles d'otages
50:10parce qu'on leur dit qu'il y a des otages décédés
50:12et on ne sait pas lesquels.
50:14– Absolument.
50:16– C'est une période très difficile pour eux.
50:18Je voudrais souligner cette espèce de récupération
50:20entre Trump et Biden, un petit peu dégoûtée.
50:22J'ai trouvé ça un peu déplacé.
50:24Je crois qu'ils ont tous les deux eu leur mot à dire
50:26et leur rôle complémentaire.
50:28– En France aussi, on a des personnes qui viennent sur.
50:30– Le plan qui est appliqué,
50:32c'est le plan qui a été présenté par Biden
50:34au mois de mai dernier.
50:36C'est exactement le même plan.
50:38– Sauf que Trump voulait que les otages soient libérés.
50:40– Il a persuadé Netanyahou, ça c'est évident.
50:42Chacun a joué son rôle.
50:44Je trouvais que cette espèce de course à l'échalote
50:46pour récupérer était un peu indécente.
50:48– C'est une manière aussi de se positionner.
50:50– Oui, bien sûr.
50:52C'est fini lundi.
50:54– Mais on a aussi d'autres personnes
50:56qui s'amusent à récupérer ce qui s'est passé.
50:58Je pense notamment à Antoine Léaument.
51:00Quand il dit « Oui, on a obtenu, on l'a fait.
51:02C'est grâce à nous, on n'a pas arrêté de se battre. »
51:04C'en est parfaitement ridicule.
51:06– Oui, oui.
51:08– Pour aller dans le sens de ce que vient de dire Mehdi,
51:12moi je suis quand même effaré.
51:14Il faudra un jour qu'on fasse le récit
51:16des derniers mois, mais non pas là-bas.
51:18– En France, oui.
51:20– On aurait pu être, là encore,
51:22c'est une occasion manquée.
51:24C'est-à-dire qu'on aurait pu être,
51:26nous qui sommes un grand pays
51:28où à la fois il y a des valeurs
51:30qui sont des valeurs présentielles,
51:32mais il y a aussi une communauté juive
51:34très importante.
51:36Il y a aussi des musulmans
51:38qui sont parfaitement respectueux de la loi
51:40et de la démocratie.
51:42Il y a un certain nombre de gens
51:44qui viennent d'un peu partout dans le monde
51:46et on aurait pu être cet espèce de pays
51:48qui n'est plus la grande puissance
51:50qu'on a été, mais qui pouvait porter une voix.
51:52Mais attendez, nous on est capables ici
51:54de pleurer à la fois
51:56les enfants de Gaza et à la fois
51:58les enfants qui ont été raptés le 7 octobre
52:00et qui ont été assassinés comme des animaux
52:02par des terroristes.
52:04On aurait pu avoir ce discours-là,
52:06ce discours de paix,
52:08et on a quand même une immense occasion manquée
52:10qui révèle nos propres névroses
52:12et nos propres problèmes.
52:14C'est quand même une chose dont il faudra peut-être
52:16parler dans les années à venir.
52:18Je suis très heureux pour les otages,
52:20parce qu'ils vont raconter
52:22parce que vous imaginez la durée de catégorie.
52:24Mais vraiment,
52:26je suis surtout périffé par ce qu'on a vécu ces derniers mois.
52:28On va suivre ça évidemment
52:30ce week-end avec beaucoup d'attention
52:32et d'intérêt. Merci à tous les quatre.
52:34Très bon week-end à lundi.

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