Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue sur Europe 1, ce matin jusqu'à 9h30 et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:00:06Le monde politique est formidable.
00:00:08Ceux qui ont mêlé leur voix à la France Insoumise au mois de juin pour faire barrage au Rassemblement National
00:00:13sont les mêmes qui, ce matin, reprochent au Rassemblement National de mêler sa voix à la France Insoumise.
00:00:19L'après-Michel Barnier a commencé à en croire la presse.
00:00:22Ce matin, le grand chaos est annoncé, le pays sera à l'arrêt et l'économie sacrifiée.
00:00:27Cette même presse qui prédisait l'Amérique à feu et à sang.
00:00:30Si Donald Trump était élu président des Etats-Unis quand il a pris 20 points d'opinion favorable dans les sondages depuis le 5 novembre.
00:00:38L'après-Michel Barnier a commencé.
00:00:40Un nouveau Premier ministre sera nommé sans doute très vite.
00:00:43Un budget sera voté.
00:00:45Bruno Retailleau restera Placebovo ou peut-être à Matignon.
00:00:49Et il est possible que dans 15 jours, les prédictions apocalyptiques que je lis ici ou là feront sourire.
00:00:56Michel Barnier a perdu.
00:00:58Si l'intelligence est de saisir les rapports, Michel Barnier a manqué de jugement.
00:01:02Il n'est pas le général de Gaulle.
00:01:04Il a sous-estimé Marine Le Pen.
00:01:06Il ne l'a pas calculée, comme on dit à la machine à café.
00:01:10Confiné dans une rigidité que les petits hommes gris ont érigée en règle.
00:01:15Il parle de respect et d'écoute.
00:01:17Mais dans les faits, il n'écoute pas grand monde et ne respecte que son curriculum vitae qu'il aime dérouler comme preuve de son talent.
00:01:24Le manège tourne.
00:01:26Michel Barnier descendra sans doute.
00:01:28Et le manège tournera sans lui.
00:01:30La censure servira-t-elle Marine Le Pen ?
00:01:33En tout cas, le successeur de Michel Barnier se méfiera.
00:01:36Les éditorialistes expliquent que Mme Le Pen a mis des années de respectabilité par terre en une journée.
00:01:42C'est possible.
00:01:43Je ne me risquerai à aucun pronostic.
00:01:45Mais comme ces mêmes éditorialistes sont des boussoles qui indiquent le Sud depuis tant d'années, je me dis qu'ils se trompent peut-être.
00:01:52Et maintenant, la balle est dans le camp d'Emmanuel Macron.
00:01:55A lui de nommer le premier ministre idéal, autant dire réussir une mission impossible.
00:01:59Il est 9h01.
00:02:01Chana Lusco.
00:02:15Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:02:17L'ERN est en voie de mélanchonisation.
00:02:20C'est ce qu'a dit Bruno Retailleau ce matin.
00:02:22Le ministre de l'Intérieur était l'invité de la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:02:27Selon lui, si l'ERN vote la motion de censure de la gauche, c'est rompre avec ses convictions.
00:02:32Et ça, c'est une faute politique.
00:02:34On ne mêle pas ces voix, les voix du RN, aux voix des insoumis.
00:02:39Les insoumis qui, il y a quelques jours, je veux le rappeler, ont déposé une proposition de loi sur le bureau de l'Assemblée nationale.
00:02:44Cette proposition de loi a pour objectif d'abroger, pardonnez-moi, d'abroger le délit d'apologie de terrorisme.
00:02:51La politique, ce sont des convictions.
00:02:52Et il n'y a pas pire en politique que de voter contre ces convictions.
00:02:56L'Assemblée nationale s'apprête donc à voter.
00:02:59Les motions de censure seront examinées aujourd'hui à 16h pour un vote prévu à 20h.
00:03:05L'issue semble inévitable.
00:03:07Le RN votera la censure.
00:03:08Jardin Bardella l'a redit il y a quelques instants.
00:03:10Et pourtant, Michel Barnier veut y croire.
00:03:12Hier soir, le Premier ministre en a appelé à la responsabilité des députés.
00:03:16Mais si son gouvernement est censuré, Michel Barnier a dit qu'il ne sera pas candidat à sa succession.
00:03:22Et puis, dans le reste de l'actualité, jeudi noir dans la fonction publique.
00:03:26Demain, de nombreuses perturbations sont à prévoir.
00:03:28Un enseignant sur deux sera en grève dans les collèges et lycées publics.
00:03:3265% seront absents dans les classes de maternelle et de primaire.
00:03:36Le secteur hospitalier sera également mobilisé.
00:03:38Et des vols seront supprimés ou retardés.
00:03:41Voilà pour l'essentiel de l'information.
00:03:43C'est à vous, Pascal.
00:03:44Merci beaucoup, Chana.
00:03:45Nous sommes avec Sabrina Medjeber ce matin, avec Elodie Huchard, avec Éric Nelot, Alain Madelin et Maître Jakubowicz.
00:03:51On va faire un peu comme hier finalement.
00:03:53L'important, puisqu'on sait à peu près tout, ce qui est intéressant, c'est de vous écouter, commenter, analyser, décrypter.
00:03:59Je vous propose peut-être d'écouter Michel Barnier, ce qu'il disait hier soir.
00:04:02Et puis après, nous allons faire un tour de table.
00:04:04Comme on l'a fait hier.
00:04:06Et à chacun, vous pourrez exprimer votre édito.
00:04:09Ce sera la chose la plus simple.
00:04:11M. Barnier, hier soir sur TF1.
00:04:14Puisqu'on parle de respect, je voudrais juste vous lire une phrase de cette motion rédigée par l'extrême-gauche et par M. Mélenchon.
00:04:24Pas uniquement par l'extrême-gauche, par la gauche.
00:04:28On sait bien qui tient la plume.
00:04:31On sait bien aussi qui approuve ce texte.
00:04:34Et qui risque de l'approuver demain.
00:04:36Et puisque Mme Le Pen souhaite du respect, la question que je me pose, c'est est-ce qu'en lisant ce texte,
00:04:42les électrices, 11 millions d'électeurs du Rassemblement Seine se sentiront respectés par le vote de leur propre député ?
00:04:50Vous pouvez lire que dans cette rédaction de l'extrême-gauche, nous avons fait le choix du barrage à l'extrême-droite.
00:04:57Le Premier ministre a cédé à leurs plus viles obsessions, parlons des électeurs.
00:05:02Est-ce que c'est du respect ? Non, ce n'est pas du respect.
00:05:05J'ai trouvé étonnant que Michel Barnier s'intéresse aux électeurs du RN. Je ne suis pas sûr que ce soit le meilleur argument.
00:05:10On fait un tour de table, on commence par Sabrina Mejuber.
00:05:12Alors, je pense deux choses.
00:05:14La première, c'est qu'effectivement, sur le fond, le fait de s'allier à une motion de censure issue de la France,
00:05:22par du Nouveau Front Populaire, qui accuse l'extrême-droite d'être d'extrême-droite, c'est assez cocasse.
00:05:29Mais sur la forme, je trouve que Marine Le Pen n'a pas décidé de chiffonner la nappe, mais plutôt de renverser la table.
00:05:36Et il me semble qu'elle est jusqu'au boutiste dans la sauvegarde, finalement, de sa souche sociologique électorale,
00:05:42qui est celle des cartes des classes populaires, et qu'elle décide de faire front, quoi qu'il en coûte, jusqu'au bout.
00:05:47Éric Nolot, et je rappelle que l'argument de Madame Le Pen, c'est de considérer que ce budget n'est ni fait ni à faire,
00:05:53que les uns et les autres vont payer plus d'impôts, qu'il n'y a pas d'économie, quasiment pas d'économie.
00:06:00Et on observera hier que les marchés ont salué plutôt la censure, puisque le cas a augmenté,
00:06:06parce qu'il y a beaucoup d'entreprises, par exemple Air France, qui paieront moins d'impôts,
00:06:11parce qu'il y avait des impôts qui étaient annoncés.
00:06:14Il y a Safran également, qui est un fabricant de moteurs d'avion, qui hier faisait une bonne cote à la bourse,
00:06:21parce que les impôts seront moins importants.
00:06:23Éric Nolot.
00:06:24Ces gens-là se donnent en spectacle aux dépens et aux détriments de la France et des Français.
00:06:29Moi, je suis un esprit moins subtil que vous, mon cher Pascal.
00:06:32Je ne fais pas le détail, je les mets tous dans le même sac.
00:06:35Je pense que notre seule voie de salut, c'est de s'appuyer sur le parti majoritaire en France,
00:06:41qui est le parti du bon sens.
00:06:43Maintenant, de faire sécession des partis qui sont tous autant qu'ils sont des planches pourries.
00:06:49Est-ce que vous croyez vraiment que Mme Le Pen a motivé sa décision parce qu'ils ne font pas assez d'économie ?
00:06:55Non, c'est un calcul politique, un calcul politicien.
00:06:58Elle veut simplement une rupture, faire plaisir à sa base, qui réclame le départ de M. Barnier.
00:07:04Ça n'a vraiment aucun intérêt. Cette histoire, c'est du pipeau.
00:07:07Quand on veut abattre son chien, on dit qu'il a la rage.
00:07:09Donc, il n'y a pas de possibilité de censure pour Mme Le Pen, si je vous écoute.
00:07:13C'est absolument impossible.
00:07:15Dans la mesure où elle est obligée d'allier ses voix à la France insoumise pour qu'il y ait une censure,
00:07:21ça veut dire qu'en début de mandature, on dit qu'il n'y aura pas de censure possible.
00:07:25Mais ce n'est pas un problème théorique, c'est un problème pratique.
00:07:29M. Retailleau a quand même mis le doigt sur un point très sensible.
00:07:32Il a mêlé leur voix à des gens qui veulent abolir le délit d'apologie du terrorisme.
00:07:36Maintenant, je pose une question aux électeurs RN.
00:07:39Mais M. Retailleau est dans un gouvernement et avec un président de la République
00:07:43qui a mêlé sa propre voix au mois de juin à des gens qui voulaient abolir...
00:07:48C'est pour ça que je vous dis que je les mets tous dans le même sac.
00:07:51Mais je pose une question aux électeurs RN, à la direction du RN, à tout le monde.
00:07:56Est-ce que, de leur point de vue, par exemple, la politique de M. Retailleau va dans le bon sens ?
00:08:00Oui. Simplement, des petits calculs politiciens l'empêchent, les empêchent de le reconnaître.
00:08:05On arrive à cette situation absurde.
00:08:06Moi, je vous dis, les partis, j'en ai marre. Mais de tous.
00:08:09Tous n'ont plus que 2027 en tête. Ils ont 2027 en tête.
00:08:13Et ce qu'ils n'ont pas en tête, c'est l'intérêt des Français et de la France.
00:08:15Ça doit cesser.
00:08:16– Anna Madeleine qui a eu des responsabilités au plus haut niveau,
00:08:19qui était ministre de l'économie, qui avait... ministre libéral.
00:08:24Vous savez, ce mot qui fait tellement peur aux Français.
00:08:27Il aurait fallu peut-être vous écouter depuis tant d'années.
00:08:29– Moi, ce qui me frappe, c'est effectivement l'orchestre qui chante depuis hier le chaos, le chaos, le chaos.
00:08:38Et l'apologie ou la crainte des marchés financiers.
00:08:43Je ne pense pas que ça existera, du moins si le président de la République agit vite,
00:08:49je pense qu'il le fera, pour nommer un nouveau Premier ministre.
00:08:54Une fois que j'ai dit cela, s'il était vrai que nous allions devant un énorme chaos,
00:09:02comme semblent le dire beaucoup, beaucoup, beaucoup de gens.
00:09:07Alors, comme le dit M. Barnier, il faut prendre en compte l'intérêt supérieur du pays.
00:09:16Et l'intérêt supérieur du pays eut valu que M. Barnier reste en place,
00:09:24qu'il n'y ait pas cet accident terrible.
00:09:28Et donc, revenons à l'origine du conflit.
00:09:33Une petite mesurette, en réalité, sur...
00:09:39C'est la seule chose qui restait de litige entre Mme Le Pen et Barnier.
00:09:44Une petite mesurette, la désintoxication des retraites,
00:09:49dénoncée par l'ensemble de l'Assemblée nationale, l'ensemble.
00:09:54Pourquoi s'accrocher à ça ?
00:09:57Alors, Mme Le Pen en faisait une question de principe.
00:10:01Bon, il y avait de l'orgueil dans Mme Le Pen.
00:10:04Barnier en faisait une question de principe.
00:10:06Il y avait de l'orgueil chez Barnier.
00:10:08Mais qui devait céder dans l'intérêt supérieur du pays ?
00:10:12La question est une bonne question.
00:10:15A mon avis, on s'en fout.
00:10:183 milliards, franchement, vous privatisez la moitié d'Orange.
00:10:22Ou la moitié d'Engie.
00:10:25Vous les avez, vos 3 milliards.
00:10:27Donc, on s'en moquait.
00:10:29Franchement, je ne vous comprends pas.
00:10:31– Vous devriez être au gouvernement, je vous le dis, la madame.
00:10:33Mais vous devriez être au gouvernement.
00:10:35Parce que c'est quand même...
00:10:37Dans tous les bêtises que j'entends depuis 24 heures,
00:10:40vous venez de dire en 2 minutes plus de choses intelligentes
00:10:42que j'ai entendues depuis 48 heures.
00:10:44– Je ne suis pas sensible aux compliments, je dis très simplement...
00:10:46– Mais vous avez tellement raison.
00:10:48– Dans ces cas-là, vous savez,
00:10:50les communistes avaient autrefois une vieille formule.
00:10:53– Qui était un attrape...
00:10:55– Bon, il faut être unitaire pour deux.
00:10:59Quand quelqu'un combattait l'unité.
00:11:02Eh bien, nous serons unitaires pour deux.
00:11:04Il fallait être responsable pour deux.
00:11:06– Oui, mais est-ce qu'il y a...
00:11:08– Le Rassemblement National n'est pas responsable ?
00:11:10Eh bien, je vais jusqu'au bout pour tester.
00:11:12Parce que peut-être que le Rassemblement National a d'autres idées.
00:11:15Mais ça méritait d'être testé, franchement.
00:11:17– Vous avez connu Michel Bardier.
00:11:19Est-ce qu'il y a dans sa personnalité une forme de morgue ?
00:11:22Une forme de distance ? Une forme de rigidité ?
00:11:24Disons-le, une forme de petit homme gris, à l'ancienne, old school,
00:11:28qui fait qu'il a...
00:11:30Quand je dis qu'il n'a pas calculé Mme Le Pen,
00:11:32est-ce qu'il parle beaucoup de respect et d'écouter ?
00:11:35Et à l'arrivée, je ne suis pas sûr qu'il ait mis ses actes au gré de ses paroles.
00:11:41Quel sentiment vous avez ?
00:11:43– J'ai le sentiment que Bardier écoute, il écoute, il écoute,
00:11:48il respecte, il respecte, il respecte, mais il n'entend pas toujours.
00:11:52Et donc, il y a un peu de rigidité.
00:11:56Je ne suis pas du tout méchant en disant ça,
00:11:58mais un peu de Juppé ou de Philippe, là-dedans, c'est une marque de fabrique.
00:12:03– Édouard Philippe ? – Un droit dans ses bottes, un droit dans ses bottes.
00:12:05On peut le comprendre, j'ai aucun problème à le comprendre, cela,
00:12:09mais il faut que la cause soit bonne.
00:12:11Ce n'est pas le cas.
00:12:13Si c'était quelque chose d'essentiel, on dirait,
00:12:15mais non, ça ce sont nos valeurs, ça c'est notre ligne.
00:12:17Bien sûr, on reste ferme.
00:12:19Mais là, franchement, pour rien, pour rien, on menace le chaos.
00:12:23Heureusement, il ne se produira pas.
00:12:25Mais s'il pense que c'est le chaos, il ne fallait pas faire ça.
00:12:27Il ne fallait pas faire ça.
00:12:30– Tour de table, Alain Jacobovitz,
00:12:33après cette brillante démonstration d'Alain Madelin.
00:12:36– Écoutez, moi, ce que je retiens, c'est l'intérêt supérieur du pays.
00:12:41Et franchement, je me demande s'ils y pensent, à l'intérêt supérieur du pays.
00:12:47– Mais qui doit y penser ? La question se pose.
00:12:49– Moi, je suis sur la ligne de notre ami Nolo,
00:12:53c'est l'intérêt supérieur des partis.
00:12:56Les partis, moi, je l'ai constaté, dans ma vie, ça rend con.
00:13:00Ces hommes politiques ne sont pas sots, pour la plupart,
00:13:02ont même de la bonne volonté, mais il suffit d'appartenir à un parti.
00:13:05– Mais là, ce n'est pas les partis, Michel Bardi.
00:13:07– Mais, enfin, écoutez, reposez les choses dans leur ensemble.
00:13:10– Ce n'est pas Michel Bardi, ce n'est pas les partis.
00:13:12– Vous avez un fait générateur, qui est quand même le pompier pyromane,
00:13:17qui met le feu et qui dit, ah tiens, ça commence à sentir le roussi.
00:13:20– Oui, c'est Emmanuel Macron.
00:13:22– Ensuite, vous avez chacun dans son rôle,
00:13:25Mélenchon et ses 40 voleurs, entre guillemets,
00:13:28qui dit, sur un malentendu, finalement, ça pourrait marcher,
00:13:31et qui dit, à la façon d'Obélix, chic des Gaulois,
00:13:35chic le bordel, je vais peut-être pouvoir en profiter.
00:13:37Et puis, vous avez Marine Le Pen, qui chassait le naturel,
00:13:40qui revient au galop, quoi.
00:13:41C'est vrai que moi, j'ai été sensible à cette normalisation,
00:13:44ce parti qui se voulait de gouvernement.
00:13:47– Non, moi, ce n'est pas normalisation.
00:13:49– En quoi, ce n'est pas normalisation ?
00:13:52– Elle défend son intermètre.
00:13:54– Moi, je vous assure, j'adore ces discussions-là.
00:13:57Il y a des gens qui ont voté pour elle,
00:13:59et ces gens souhaitent qu'il y ait censure.
00:14:01– Oui, à 52%.
00:14:02– Désolé que je dise…
00:14:03– Vous en savez, vous ?
00:14:05– C'est Marine Le Pen et Monsieur Bardella qui ont décidé
00:14:08qu'effectivement, personnellement, j'ai une analyse,
00:14:11alors peut-être que c'est mon penchant d'avocat,
00:14:13que le réquisitoire qu'elle a pris dans la figure
00:14:15n'est pas pour rien dans tout cela.
00:14:17– Ça, c'est possible.
00:14:18– Je pense qu'effectivement, il y a un retournement chez elle.
00:14:21Elle est vexée, c'est une femme vexée.
00:14:23Mais finalement, Madame Le Pen, on s'en moque.
00:14:25– Mais c'est possible.
00:14:26– Ce n'est pas le sujet, Madame Le Pen.
00:14:28– Mais l'argument d'Alain Madelin,
00:14:30si effectivement, c'est le chaos,
00:14:32à ce moment-là, on cède sur l'indexation des retraites,
00:14:35cet argument, qu'est-ce que vous en faites ?
00:14:37– Oui, mais vous savez, moi, je donne un avis…
00:14:40– Mais répondez à cette question, parce que c'est intéressant.
00:14:42Le prisme qu'a mis en place Alain Madelin,
00:14:44il est très intéressant.
00:14:46Si vraiment, M. Barnier, c'est l'intérêt supérieur de la France,
00:14:49si vraiment, il y a le chaos,
00:14:51ce que souligne Alain Madelin, c'est la contradiction,
00:14:53et pourquoi pas, la duplicité de Michel Barnier.
00:14:56– Parce que c'est un bras de fer entre Madame Le Pen et M. Trudeau.
00:14:59– Celui qui gouverne.
00:15:01– Celui qui défend l'intérêt du pays.
00:15:03– Mais bien sûr.
00:15:04– Très bien.
00:15:05– Bien sûr.
00:15:06– Je ne suis pas contre.
00:15:08– Ou alors Alain Jakubowicz, ou alors Michel Barnier dans la duplicité,
00:15:11où il sait qu'il n'y aura pas de chaos,
00:15:13où il fait peur comme la menace, comme le Covid, etc.
00:15:15où on nous a fait peur aux Français,
00:15:17et qu'on brandit une menace qui n'existe pas, ça s'entend.
00:15:20– M. Barnier, ça s'entend.
00:15:22– M. Barnier pense, peut-être à juste titre,
00:15:26que Marine Le Pen a beaucoup à perdre.
00:15:29Sa crédibilité, le recentrage qu'elle avait fait,
00:15:34qu'elle a beaucoup à perdre, et donc qu'elle ne votera pas la censure.
00:15:38Et c'est ça, effectivement, le gros pari qui est fait de part et d'autre.
00:15:43Et en réalité, moi je pense, M. Jakubowicz met en évidence
00:15:49une accusation implicite, elle a fait ça parce qu'elle est menacée
00:15:55par son procès et son inéligibilité.
00:15:59Regardons ça rationnellement.
00:16:03Si elle est menacée, il faut que donc,
00:16:07il y ait des élections présidentielles avant le 30 mars.
00:16:11– Absolument.
00:16:13– Et donc, ça suppose, entre les deux,
00:16:17qu'on ne va pas partir tout de suite.
00:16:20Il ne pourrait partir, à supposer qu'il le fasse,
00:16:25qu'à la suite de censure, plus censure, plus censure, plus censure.
00:16:31Et là, la pagaille totale, et là, vous avez raison,
00:16:35à ce moment-là émergerait sûrement quelqu'un,
00:16:37allez, coup de balai pour tout le monde,
00:16:39coup de balai pour Mélenchon, coup de balai pour lui, on en a marre.
00:16:42Et elle ne serait pas bénéficiaire d'une élection présidentielle,
00:16:45en tout cas, c'est mon pari.
00:16:47– Éric Nolot.
00:16:48– Moi je ne savais pas que Marine Le Pen était Bernadette Soubirous,
00:16:50alors on n'a pas le droit de la soupçonner derrière pensées politiciennes.
00:16:53– Non mais à l'instant-là, c'est une erreur, c'est une erreur son arrière-pensée.
00:16:55– Qui sont dans toutes les têtes.
00:16:57Bon, ensuite, excusez-moi, mais la responsabilité a été présentée
00:17:00tout à l'heure de manière biaisée.
00:17:02Michel Barnier, il se trouve qu'il avait déjà cédé sur plusieurs points
00:17:04qui étaient réclamés, il n'en restait qu'un, en effet.
00:17:06On peut dire que chacun avait fait la moitié du chemin.
00:17:10Moi, je pense qu'il y a, dans la tête de Marine Le Pen,
00:17:14un calcul politicien et vraiment pas autre chose, voilà.
00:17:17– Simplement, si je puis répondre à M. Madeleine,
00:17:20c'est que vous commettez une erreur, à mon avis,
00:17:24vous commettez une erreur, et là on est sur le terrain
00:17:26où je suis un peu plus familier qu'est celui de la justice,
00:17:29puisque, en fait, vous le liez à la date du délibéré de la décision.
00:17:33L'inégibilité qui sera prononcée, apparemment, c'est clair,
00:17:37il y aura une inégibilité.
00:17:39– Ah bon ?
00:17:40– Si il y a condamnation, si il y a condamnation, il y a inégibilité.
00:17:43– Alors vous êtes extraordinaire.
00:17:45– Mais attends, encore une fois, si il y a condamnation,
00:17:48ces avocats ont plaidé la relax, si elle est relaxée, le problème est réglé.
00:17:52Si il y a une condamnation, quelle qu'elle soit, à mon sens,
00:17:58au regard de la jurisprudence, des textes,
00:18:00il y aura une part d'inégibilité.
00:18:02Mais le problème, c'est l'exécution provisoire.
00:18:05Et à mon sens, encore une fois, et je pense que c'est le pari
00:18:08intelligent qu'elle doit faire avec ses conseils,
00:18:10c'est qu'il n'y aura pas d'exécution provisoire.
00:18:12Auquel cas, le calendrier dont vous parlez n'est plus du tout le même.
00:18:16Parce que ça veut dire que l'appel est suspensif,
00:18:19et ça veut dire qu'elle gagne au moins un an, un an et demi,
00:18:23par rapport au calendrier que vous évoquez.
00:18:26Et dans ce laps de temps-là, tout demeure possible.
00:18:29C'est l'action fixe le 30 mars, vous avez raison, ça ne passe pas.
00:18:33Mais au-delà, ça peut passer.
00:18:35– Merveilleux, j'adhère, formidable démonstration.
00:18:38– Ce n'est pas une démonstration.
00:18:40– La réalité du droit, j'adhère à cela.
00:18:43Mais cela montrerait qu'elle n'avait pas besoin de la censure aujourd'hui.
00:18:48Elle aurait pu la faire à un autre moment.
00:18:50– Bon, Élodie Huchard, cet après-midi, il n'y aura pas de surprise.
00:18:54Hier, M. Barnier espérait encore que la censure ne serait pas votée.
00:19:00Il n'y aura pas de surprise.
00:19:02Alors, 16h et 19h30, c'est ça ?
00:19:04– Alors, en fait, oui, il y a deux motions qui seront discutées.
00:19:06D'abord celle du Nouveau Front Populaire qui a le plus de signataires
00:19:09et qui a été déposée en premier.
00:19:11Aux alentours de 16h, Éric Coquerel défendra la motion de censure
00:19:14Nouveau Front Populaire.
00:19:15Dans la foulée, Marine Le Pen parle pour défendre sa motion de censure.
00:19:18Tous les groupes passent.
00:19:19Aux alentours des 17h45, dernière tentative pour Michel Barnier
00:19:22de sauver sa peau.
00:19:23Premier vote, on connaîtra les résultats vers 19h15 environ.
00:19:27De toute façon, c'est cette motion-là qui sera votée.
00:19:29Donc la deuxième motion ne sera pas discutée.
00:19:31– Est-ce qu'on sait s'il pourrait y avoir dans le Nouveau Front Populaire
00:19:36des désistements ?
00:19:37Hier, il y avait sept ou huit députés socialistes
00:19:40qui avaient annoncé, par exemple, qu'ils ne voteraient pas.
00:19:43Mais François Hollande, par exemple, il va voter la motion de censure ?
00:19:46Lui, il va voter.
00:19:47Parce que c'est ça qui m'amuse toujours.
00:19:49Lui, il va voter avec la France Insoumise.
00:19:51François Hollande, c'est ça que je trouve extraordinaire.
00:19:55C'est-à-dire qu'on reproche à certains de voter avec la France Insoumise.
00:19:58Mais François Hollande, ancien président de la République,
00:20:00il va bien mêler sa voix à la France Insoumise.
00:20:03– Bien sûr, il a signé d'ailleurs le texte de la motion de censure.
00:20:07– C'est très bien.
00:20:08C'est un ancien président de la République.
00:20:10Donc vous ne pouvez pas, d'un côté, exiger du Rassemblement National.
00:20:13Mais non, mais ça vous fait sourire.
00:20:15– Je suis d'accord.
00:20:16– François Hollande, c'est un homme responsable.
00:20:20François Hollande, c'est un homme sans doute respectable.
00:20:23C'est un homme qui a eu les plus hautes fonctions de ce pays.
00:20:26Si lui signait avec la France Insoumise,
00:20:28franchement Marine Le Pen peut bien signer.
00:20:31– Oui, il y a quand même un différentiel entre s'allier à une formation politique
00:20:34et signer une motion de censure.
00:20:36– Mais peu importe.
00:20:38– Et voter une motion de censure, on rappelle que ce n'est pas un texte de base.
00:20:40Quand vous votez une motion de censure, vous votez pas pour le texte.
00:20:42Pour les gens, vous votez pour faire tomber le gouvernement.
00:20:44Ils n'ont pas en train de voter un texte de l'Assemblée.
00:20:46– Exactement.
00:20:48L'implication de François Hollande avec la France Insoumise
00:20:50me paraît un peu plus importante que celui de Marine Le Pen.
00:20:52– Absolument.
00:20:53– Moi, le fait que ce soit avec la France Insoumise ou pas,
00:20:55je trouve irresponsable de la part d'un ancien président de la République
00:20:58de rentrer dans ce jeu.
00:20:59Voilà, je veux dire qu'on attend autre chose de lui,
00:21:01qu'il soit au-dessus de la mêlée.
00:21:03Je veux dire qu'on est au ras des pâquerettes là.
00:21:05– Mais monsieur Hollande est au ras des pâquerettes.
00:21:07– C'est les dernières pelletées sur le malheureux cercueil d'un parti
00:21:14qui fut un parti de gouvernement.
00:21:16– Cela signifie, Pascal, que le premier geste du futur Premier ministre,
00:21:21je vous fais le pari, ce sera d'annoncer la proportionnelle
00:21:25pour désincarcérer François Hollande.
00:21:29– Ah oui, parce que vous pensez qu'il n'a pas de conviction, monsieur Hollande,
00:21:31il est là uniquement pour…
00:21:32– Oui, bien sûr.
00:21:33– C'est uniquement pour…
00:21:34– Non, non, mais attendez, tout le monde l'a dit autour de cette table.
00:21:37Tout le monde l'a dit autour de cette table,
00:21:38mais il est extrêmement important pour l'avenir de désincarcérer les socialistes
00:21:43– Par exemple, vous qui êtes un homme de la Vème République,
00:21:46la proportionnelle c'était tout ce que ne voulait pas le général de Gaulle.
00:21:49Alors il y a eu une proportionnelle une fois en 1986,
00:21:51au moins elle était départementale.
00:21:53Donc ça c'est, elle était locale.
00:21:55– On reviendra vraisemblablement à une 86.
00:21:58– Voilà, mais une, comment dire, une proportionnelle avec des listes à Paris,
00:22:04je pense que ce n'est pas une bonne chose.
00:22:05– Non, non, mais ça ne verra pas le jour.
00:22:06– J'espère.
00:22:07– Il y aura un débat sur la forme de proportionnelle,
00:22:09mais c'est quelque chose, franchement, en toute intelligence,
00:22:13c'eût été la première loi qu'aurait dû faire voter M. Barnier.
00:22:17– Bon, on n'a pas écouté M. Retailleau,
00:22:19qui a ce matin été plutôt excellent d'ailleurs, à notre micro.
00:22:23Qu'est un candidat possible pour Matignon ?
00:22:27Mais le carillon est là, le carillon est là,
00:22:31et M. Hill va arriver, M. Thomas Hill.
00:22:35– Absolument, Jean-Pascal.
00:22:37– Il n'est pas censuré, lui.
00:22:39– Non, alors, j'étais en train de me demander
00:22:41combien de temps votre invité Alain Madelin était resté ministre.
00:22:45– Deux ans, il a été entre 86 et 88, M. Madelin ?
00:22:48– J'ai eu plusieurs passages, un passage de deux ans,
00:22:51un passage de deux ans et un passage de deux mois.
00:22:53– Pourquoi vous posiez cette question, Thomas Hill ?
00:22:56– Parce que ça me rappelait le temps de Michel Barnier.
00:22:59Je me demandais si c'était supérieur.
00:23:03– Moi, j'ai démissionné.
00:23:06– Alain Madelin, c'est le mot qui, en France,
00:23:10est le mot mystiquerie, il faut vraiment le refiler à côté,
00:23:13c'est libéral.
00:23:15Donc il était arrivé en 86 sur une influence de Reagan
00:23:19et de Thatcher aux Etats-Unis et en Angleterre.
00:23:22Quand la France choisissait François Mitterrand,
00:23:25nous, les Etats-Unis, on choisit Reagan et Thatcher.
00:23:29C'était des politiques différentes.
00:23:31Et c'est vrai que ce mot libéral,
00:23:33et d'ailleurs j'ai vu l'autre jour sur ce…
00:23:35– Fait peur.
00:23:36– Voilà, j'ai vu David Lysnard, il parle libéral.
00:23:38Alors il ose dire je suis libéral, David Lysnard.
00:23:41Je ne sais pas si c'est votre candidat,
00:23:43mais c'est vrai que ce mot fait peur,
00:23:45il faudrait un jour faire une grande émission
00:23:47pour dire aux uns et aux autres…
00:23:49Merci Thomas Hill, merci beaucoup Thomas Hill.
00:23:51– Merci à tout à l'heure Pascal.
00:23:52– Faudrait en fait que les gens soient persuadés
00:23:56qu'ils vivront mieux dans un système libéral
00:24:00que dans un système de subvention ou de soutien comme c'est fait.
00:24:06Mais il faudrait vraiment une pédagogie XXL.
00:24:08– Deux mots.
00:24:10La première, c'est que le libéralisme a des racines très françaises.
00:24:14C'est un système philosophique, politique,
00:24:17avant d'être une option économique.
00:24:20L'option économique découle des deux premiers.
00:24:23Mais ça, il faut le redire, il faut l'expliquer,
00:24:25parce que les gens identifient,
00:24:26le libéralisme n'a pas trop d'âge.
00:24:28– C'est le diable.
00:24:29– Deuxièmement, on dit voilà ce que l'on aurait dû faire.
00:24:35Et le libéralisme est effectivement une panoplie de solutions.
00:24:39Si on les avait mises en œuvre,
00:24:40on ne serait pas dans la mouise dans laquelle on est.
00:24:42Mais moi je voudrais ancrer le libéralisme dans l'avenir.
00:24:45Voilà comment va évoluer la société.
00:24:47Voilà pourquoi elle exige d'être gérée autrement
00:24:51que par un État qui fait tout, un État qui confisque tout.
00:24:55Elle a besoin de beaucoup, beaucoup, beaucoup de liberté.
00:24:57– C'est intéressant de vous écouter sur ce sujet.
00:24:59– Votre égoïste, c'est un libéralisme.
00:25:02– Oui, ce n'est pas non plus le Conseil de la Nation nationale de la Résistance,
00:25:06c'est vrai.
00:25:07– Oui, c'est ce que je vous dis.
00:25:08– Et alors ?
00:25:09– Je vais vous dire…
00:25:12– Est-ce que l'avenir est gaulliste ?
00:25:14Est-ce que l'avenir est gaulliste, franchement ?
00:25:16– Le problème d'Éric Nolot et de tous les journalistes,
00:25:20c'est qu'ils ne connaissent rien à l'économie.
00:25:22– D'abord, je ne suis pas journaliste,
00:25:23donc c'est à moi que vous ne connaissez rien.
00:25:25– D'intellectuels, ils ne connaissent rien à rien.
00:25:28Ils n'ont jamais été dans une entreprise de leur vie,
00:25:30ils n'ont jamais fait fonctionner une entreprise de leur vie,
00:25:33et ce sont des purs esprits intellectuels, littéraires, pour beaucoup de qualité,
00:25:38mais qui ne connaissent rien.
00:25:40– C'est d'abord un problème de philosophie.
00:25:42C'est d'avant tout un problème de philosophie.
00:25:44– Je retire tout ce que j'ai dit depuis cinq ans, pardonnez-moi.
00:25:48– Il répondra, il répondra.
00:25:50– Mais pardonnez-moi, je suis intervenu dans le débat, pardonnez-moi.
00:25:54– Allez, la pause et vous répondrez effectivement.
00:25:58– Ah oui.
00:26:02– On va continuer évidemment l'expertise
00:26:04de ce qui se dit aujourd'hui en France dans la vie politique,
00:26:06mais d'abord Audrey Bertheau avec le rappel des titres.
00:26:12– Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:26:14Nous voterons la motion de censure, Jordan Bardella persiste et signe ce matin.
00:26:18Nous sommes disposés à accueillir un nouveau gouvernement,
00:26:21dit le président du Rassemblement National,
00:26:23et il renvoie évidemment la responsabilité de la situation actuelle à Emmanuel Macron.
00:26:29De son côté, Olivier Faure appelle Emmanuel Macron à s'adresser aux Français.
00:26:33Comment elle est laissée dans une telle incertitude avant Noël ?
00:26:37Le premier secrétaire du PS plaide pour la nomination d'un premier ministre de gauche
00:26:41qui applique les priorités du nouveau front populaire, mais avec le souci du compromis.
00:26:46Et enfin en Syrie, les rebelles menés par des islamistes radicaux gagnent du terrain.
00:26:51Ils sont aux portes de Hama, la quatrième ville du pays.
00:26:54D'intenses combats ont lieu face à l'armée de Bachar el-Assad
00:26:57que les rebelles comptent bien faire tomber.
00:26:59– Bon, le CAC 40 gagne 0,38%, donc non seulement il ne perd pas d'argent,
00:27:03mais il gagne de l'argent, donc visiblement les marchés n'ont pas l'air de penser
00:27:07que l'eau de la Seine va se transformer en sang.
00:27:09– Mais on ne fait pas une politique pour les marchés financiers,
00:27:11on fait une politique pour les Français, il ne faut jamais oublier ça.
00:27:14– Vous avez raison, alors vous vouliez peut-être répondre,
00:27:16parce que je disais tout à l'heure évidemment, d'une manière un peu caricaturale,
00:27:19que l'espace médiatique… – C'est rare chez vous, mais ça arrive.
00:27:22– Non, mais vous avez compris ce que je veux dire,
00:27:24l'espace médiatique connaît assez peu l'économie,
00:27:26il est plus sur les idées, sur la culture, etc.
00:27:29que sur les idées, or l'économie est quand même importante dans une société,
00:27:32ce que je voulais dire.
00:27:33– Avec ce sens du dialogue qui vous est un peu particulier,
00:27:35vous estimez que… j'ai un seul droit, celui de me taire,
00:27:38parce que je n'ai jamais dirigé d'entreprise.
00:27:40Je ne sais pas exactement combien d'entreprises du CAC 40 vous avez dirigées,
00:27:43je m'en remets de confiance à votre expertise dans le domaine.
00:27:47Ensuite, je rappelle ma faute, j'ai dit, il me semble,
00:27:50que le modèle français récent, je ne remonte pas à Louis XIV,
00:27:53le gaulliste n'était pas, n'était en fait la voie du milieu,
00:27:56ni le tout État, ni le tout libéral.
00:27:59Et d'ailleurs je suis très gaulliste aujourd'hui,
00:28:01parce que j'ai dit que j'en avais marre des partis,
00:28:03et que je les tiens maintenant dans une défiance.
00:28:05À mon avis, la tâche la plus urgente, c'est de s'en débarrasser.
00:28:08Il me semble que c'est assez gaullien aussi.
00:28:10Mais apparemment, j'ai commis un des sept péchés capitaux.
00:28:12– Non, sur les partis, je suis d'accord avec vous,
00:28:14je suis d'accord avec vous sur les partis,
00:28:16je pense que moins il y a d'État, mieux ça marche.
00:28:19Et que l'État doit faire du régalien,
00:28:21et que, par exemple, dans un domaine qu'on connaît bien,
00:28:24qui est la télévision, je m'aperçois que les télévisions privées
00:28:28sont souvent plus efficaces que les télévisions publiques,
00:28:33c'est-à-dire qu'il y a moins d'argent gaspillé,
00:28:35il y a moins de personnel engagé, et il y a plus…
00:28:39Mais non, mais c'est vrai !
00:28:40– Mais vous ne parlez pas un chantre du collectivisme.
00:28:42– C'est ça que je veux dire.
00:28:43– Si on fait une simple nuance sur le libéralisme,
00:28:45on passe pour un communiste attardé.
00:28:47– Est-ce que je peux faire observer au gaulliste Nolot
00:28:52que le général de Gaulle, il avait une très bonne culture économique,
00:28:57comme beaucoup d'ailleurs, il avait étudié l'économie
00:28:59dans un manuel d'économie, qu'on peut encore trouver
00:29:01chez les bouquinistes, qui s'appelle le Garnier,
00:29:03qui est un petit chef-d'œuvre de logique économique,
00:29:06c'est de la logique l'économie.
00:29:07Donc il avait des connaissances économiques plus grandes
00:29:09qu'on ne le croyait.
00:29:10Et puis en plus, quand en 1958 il est arrivé,
00:29:13il a fait appel à Pinet, il a fait appel à Rueff,
00:29:16il a fait appel à Armand, c'est-à-dire il a fait appel aux libéraux.
00:29:20Donc je conclue que je voudrais des gaullistes
00:29:24qui fassent appel aux libéraux.
00:29:25– Question toute simple qui est posée,
00:29:27le dit Euchard, question technique, et je vois,
00:29:29elle revient régulièrement.
00:29:30Est-ce que M. Barnier peut encore proposer
00:29:32la désindexation des retraites, ou est-ce trop tard ?
00:29:36– Ah non, alors là c'est un peu trop tard,
00:29:37et surtout ce qu'on voit aussi, c'est qu'à ne pas assez traiter
00:29:41le Rassemblement national, les enchères sont montées,
00:29:43c'est-à-dire qu'encore dimanche Marine Le Pen disait
00:29:45ou les médicaments ou les retraites.
00:29:47Finalement lundi, il cède sur les médicaments,
00:29:49elle demande en plus les retraites.
00:29:50Maintenant la logique du Rassemblement national
00:29:52est évidemment d'aller au bout, et on voit Michel Barnier
00:29:55qui intervient un peu régulièrement et un peu partout,
00:29:57et qui n'a plus envie de céder.
00:29:59– D'accord, alors quelques réactions ce matin,
00:30:01je voulais qu'on écoute peut-être M. Retailleau.
00:30:03– Rien n'est terminé tant qu'on n'a pas voté et décompté les votes,
00:30:10mais on voit bien qu'on s'achemine vers une censure.
00:30:12Pourquoi se le cacher ?
00:30:14Chacun se disait, mais non, on va rester dans un cadre
00:30:17où la raison prédominera.
00:30:19Non, on a quitté ce cadre pour l'irrationnel,
00:30:21et on va voir le Rassemblement national voter une motion de censure
00:30:26de LFI des insoumis, qui les insultent.
00:30:30Ils vont voter une motion de censure des insoumis, qui les insultent.
00:30:34On ne mêle pas ces voix, les voix du RN, aux voix des insoumis.
00:30:38Moi je pense que la politique ce sont des convictions,
00:30:40et il n'y a pas pire en politique que de voter contre ces convictions.
00:30:44– Bon, alors on a compris l'axe évidemment de M. Retailleau,
00:30:49je ne suis pas sûr que ce soit un axe efficace,
00:30:51pour la raison qu'on a dite tout à l'heure.
00:30:53Il parle également de la mélenchonisation de Mme Le Pen,
00:30:57donc écoutons le ministre de l'Intérieur.
00:31:01– Cette curieuse alliance de la carpe et du lapin,
00:31:03je l'ai dit hier à l'Assemblée nationale aux questions d'actualité,
00:31:06entre les insoumis, l'extrême gauche et le Rassemblement national,
00:31:10c'est finalement une mélenchonisation du Rassemblement national.
00:31:14Et le Rassemblement national, écoutez-moi bien, c'est terrible,
00:31:17parce qu'il y a deux motions de censure.
00:31:19Il y a la motion de censure du Rassemblement national,
00:31:21et la motion de censure de LFI et de la gauche.
00:31:24Eh bien, c'est le Rassemblement national qui va voter la motion de censure de LFI.
00:31:28Ça veut dire qu'ils apportent du crédit, une victoire à M. Mélenchon.
00:31:32Oui, c'est la mélenchonisation de Mme Marine Le Pen.
00:31:36– Autre voix que je voulais vous faire écouter,
00:31:38et après on reprendra la discussion, c'est Jordan Bardella
00:31:40qui était ce matin sur France Inter.
00:31:42– La motion de censure, c'est l'expression d'une défiance
00:31:46à l'égard du gouvernement.
00:31:48Le Rassemblement national a déposé sa motion de censure.
00:31:52Le Nouveau Front populaire a déposé sa motion de censure.
00:31:54Il se trouve que c'est celle du Nouveau Front populaire
00:31:56qui a recueilli le plus de signatures,
00:31:58et donc par définition, c'est celle du Nouveau Front populaire
00:32:00qui va être mise au voie.
00:32:02En 1962, lorsque il y a eu la censure,
00:32:04vous l'avez mentionné il y a quelques instants de Pompidou,
00:32:08le centre et la gauche ont voté cette motion de censure ensemble.
00:32:12Il ne s'agissait pas d'un accord sur le fond,
00:32:14il ne s'agissait pas de se dire politiquement
00:32:16on va mener la même politique, il s'agissait de dire
00:32:18un rejet, une motion de rejet,
00:32:20une défiance à l'égard du gouvernement,
00:32:22nous la votons.
00:32:24Les mots que peut avoir le Nouveau Front populaire à notre égard
00:32:26franchement ne nous importent pas.
00:32:28Ce qui compte c'est l'intérêt du pays,
00:32:30c'est l'intérêt des Français.
00:32:32Et puis il s'est exprimé également sur
00:32:34qui est responsable de la situation, Jordan Bardella.
00:32:36Moi je veux bien, si vous voulez,
00:32:38qu'on rende responsable de la situation
00:32:40dans laquelle nous sommes aujourd'hui.
00:32:42Le seul parti politique qui en 50 ans
00:32:44n'a jamais été au pouvoir,
00:32:46je ne peux plus de cette démocratie
00:32:48où personne n'est responsable de rien.
00:32:50Celui qui est responsable de la situation
00:32:52dans laquelle nous sommes, avec le record de déficit public,
00:32:54le record de dette, le record de déficit
00:32:56commercial qui a fait n'importe quoi
00:32:58avec les comptes de l'Etat, qui fait
00:33:00qu'il a dissous dans des conditions
00:33:02particulièrement contestables dans la mesure où
00:33:04les alliances de second tour entre la France insoumise,
00:33:06l'extrême gauche et la Macronie
00:33:08a provoqué une absence de majorité claire pendant
00:33:10un an, je ne suis pas responsable de cette situation.
00:33:12Ça ne dérange personne
00:33:14au Rassemblement National
00:33:16qu'en revanche, le nouveau Front Populaire
00:33:18n'aurait jamais voté la motion de censure
00:33:20du Rassemblement National.
00:33:22C'est-à-dire qu'il y a des gens qui vous disent
00:33:24non, c'est une question de principe, mais même en se faisant insulter,
00:33:26mépriser, humilier de la sorte,
00:33:28ils mêlent quand même leur voix à celle de...
00:33:30Éric Nolot, pardonnez-moi de le dire comme ça,
00:33:32le Rassemblement National,
00:33:34tous les chiquets politiques les insultent.
00:33:36Tous.
00:33:38La France insoumise comme les autres.
00:33:40Quand M. Attal,
00:33:42et même quand M. Xavier Bertrand,
00:33:44ou même quand M. Édouard Philippe
00:33:46t'as expliqué qu'il préfère
00:33:48voter communiste que Rassemblement National...
00:33:50Moi je suis d'accord avec vous.
00:33:52Qu'est-ce que vous voulez que je dise ?
00:33:54Il s'agit de mêler ses voix à des gens qui vous insultent
00:33:56toute la journée, qui vous disent
00:33:58nous, en aucun cas, nous aurions accepté vos voix.
00:34:00C'est incroyable quand même.
00:34:02A la fois psychologiquement, politiquement,
00:34:04même humainement. Je trouve qu'il y a des limites à l'humiliation.
00:34:06Écoutez,
00:34:08il suffirait que
00:34:10il suffirait que
00:34:12les filles et le Nouveau Front Populaire
00:34:14aient dit clairement
00:34:16nous refusons toutes voix
00:34:18du Front National.
00:34:20C'est quoi cette notion de refuser des voix ?
00:34:22Là c'est Gagès qu'on est là pour le récréation.
00:34:24Honnêtement, ça m'interroge.
00:34:26C'est quoi refuser des voix ?
00:34:28Moi j'entends M. Bardella, je suis vraiment pas fan,
00:34:30mais
00:34:32son argument qui consiste à dire
00:34:34nous on veut renverser le gouvernement.
00:34:36Voilà, c'est notre...
00:34:38On veut le faire.
00:34:40D'ailleurs, on a déposé une motion de censure.
00:34:42Il se trouve que
00:34:44celle du Nouveau Front Populaire
00:34:46va être... Bon, ils sont dans une certaine
00:34:48logique, encore une fois, qui n'est pas forcément la mienne.
00:34:50Moi je ne suis pas là pour le défendre,
00:34:52mais c'est entendable ce qu'il dit.
00:34:54Il dit nous, ça ne veut pas dire qu'on est d'accord avec eux,
00:34:56ça ne veut pas dire qu'on veut la même politique qu'eux,
00:34:58ça veut dire qu'on veut une chose, c'est renverser le gouvernement.
00:35:00À mon avis, c'est ça qui est grave d'ailleurs.
00:35:02Mais à la limite, peu importe.
00:35:04Je m'étonne, moi je ne sais pas ce que c'est que
00:35:06refuser des voix. Je sais ce que c'est que
00:35:08demander des voix, mais je ne sais pas ce que c'est que
00:35:10en refuser des voix.
00:35:12Je ne sais pas.
00:35:14Entre nous, ce système des motions de censure
00:35:16est en soi démocratiquement
00:35:18critiquable.
00:35:20Parce que dans beaucoup d'autres pays,
00:35:22on dit oui, vous pouvez avoir censure du gouvernement
00:35:24à condition que vous formiez un bloc
00:35:26qui représente une majorité
00:35:28d'rechange. Je dis ça parce que
00:35:30là, il n'y aurait pas de motion de censure
00:35:32s'il y avait ce dispositif.
00:35:34Donc il y a un problème de fond plus important.
00:35:36Vous avez parfaitement raison.
00:35:38L'intuition que j'ai, c'est que
00:35:40tout ça sont des éléments de langage
00:35:42qui passent bien au-dessus de la tête des Français.
00:35:44Donc c'est un petit milieu
00:35:46médiatique
00:35:48qui explique que parce que
00:35:50personne ne pense au fond que le Rassemblement national
00:35:52mêle ses voix à la France insoumise. Pardonnez-moi de le dire
00:35:54comme ça. Personne.
00:35:56Sauf effectivement ceux qui évoluent
00:35:58sur les plateaux de télévision.
00:36:00Non mais les gens sont plus
00:36:02intelligents que vous le croyez sans doute.
00:36:04Il y a une forme de mépris même de penser ça.
00:36:06Les électeurs du Rassemblement
00:36:08national, ils disent ce que dit
00:36:10M. Jacobovit. Leur RN veut tout simplement
00:36:12renverser le gouvernement. Ni plus,
00:36:14ni moins.
00:36:16Et d'expliquer aux gens que ce sont des
00:36:18imbéciles. C'est toujours pareil d'ailleurs.
00:36:20Que ce sont des imbéciles, qu'ils se trompent, qu'ils n'ont pas
00:36:22compris. Si c'est ça, c'est Paris
00:36:24qui explique ce qu'il dit.
00:36:26Il y a quelque chose d'intéressant d'ailleurs qui a été soulevé
00:36:28par Alain Madelin. C'est que
00:36:30si finalement
00:36:32ça avait été d'abord
00:36:34le vote de la motion de censure
00:36:36du RN
00:36:38qu'aurait fait Éléphi. Franchement
00:36:40c'est un sujet. Ils
00:36:42auraient soutenu le gouvernement.
00:36:44Selon vous.
00:36:46Ils n'auraient pas voté.
00:36:48Je suis désolé
00:36:50mais il y a la première et si la première
00:36:52est votée, il n'y a pas la deuxième. On est bien d'accord ?
00:36:54Je vous l'ai expliqué tout à l'heure.
00:36:56Non, ils ne l'auraient pas voté, ils l'ont annoncé.
00:36:58Ils ne l'auraient pas voté, c'est-à-dire qu'ils soutenaient le gouvernement.
00:37:00Ah ben bravo la logique.
00:37:02C'est ce que je vous dis. Ensuite, je ne vois pas où est le mépris.
00:37:04Vous me parlez des électeurs du RN.
00:37:06Moi je vous parle de l'ensemble des Français.
00:37:08Je pense qu'il y a beaucoup de Français qui ne comprennent pas
00:37:10cette alliance de la carpe et du lapin pour reprendre
00:37:12l'expression de M. Retaillon.
00:37:14Ce n'est pas une question d'intellectuel. On verra.
00:37:16Alors en revanche, pour vous répondre,
00:37:18il y a beaucoup de gens qui répondent sur De Gaulle interventionniste
00:37:20ou De Gaulle qui n'était pas libéral.
00:37:22En 1858, De Gaulle constate l'extrême dépendance de la France
00:37:24envers les capitaux étrangers car les déficits
00:37:26des finances publiques ont obligé les dirigeants français
00:37:28à quémonder des crédits internationaux.
00:37:30A l'hiver 1758, 13 années après la fin de la guerre,
00:37:32la France seule parmi
00:37:34les pays occidentaux les plus riches a besoin
00:37:36d'une perfusion de crédits étrangers.
00:37:38Une telle vexation ne pouvait passer
00:37:40inaperçue aux yeux de De Gaulle
00:37:42qui s'employait dès lors à restaurer le crédit financier
00:37:44de la France. Pour ce faire, De Gaulle développe
00:37:46une politique certes interventionniste
00:37:48mais aussi classiquement libérale.
00:37:50C'est le comité Roeff-Armand.
00:37:52J'ai entendu, interventionniste, libéral.
00:37:54C'est vrai qu'il n'allait pas chercher de l'argent
00:37:56en Arabie Saoudite.
00:37:58Emmanuel Macron,
00:38:00parce qu'on est déjà
00:38:02Emmanuel Macron est en Arabie Saoudite ?
00:38:04Oui.
00:38:06Il va rentrer ces prochaines heures peut-être ?
00:38:08Oui, en fin d'après-midi, début de soirée.
00:38:10Est-ce qu'il a pris la parole ?
00:38:12Oui.
00:38:14Si vous écoutez Emmanuel Macron,
00:38:16lui son choix de la dissolution
00:38:18est parfaitement assumé.
00:38:20Il explique que c'était une vraie stratégie.
00:38:22Je ne peux pas dire le contraire aujourd'hui.
00:38:24Il dira j'ai fait une bêtise ?
00:38:26Il a encore besoin
00:38:28de le préciser et surtout
00:38:30il explique qu'il ne croit toujours pas
00:38:32au fait qu'il y ait un vote d'une motion de censure,
00:38:34que ce serait irresponsable
00:38:36et il le reste assez
00:38:38dans la ligne qu'on a entendue ces derniers jours
00:38:40du gouvernement. Il n'est pas encore trop tard, c'est encore
00:38:42sauvable. Il fait confiance
00:38:44à la cohérence des gens.
00:38:46Le calendrier.
00:38:48Il dit aussi même pas en rêve,
00:38:50je ne démissionnerai jamais.
00:38:52Il sera présent jusqu'à la dernière seconde.
00:38:54Oui, mais ça, il a raison.
00:38:56Il a été élu pendant 5 ans.
00:38:58Je ne sais pas ce qu'on pensait à l'Immadelin
00:39:00d'ailleurs, mais les voix politiques
00:39:02qui demandent la démission d'Emmanuel Macron, je ne suis pas sûr
00:39:04que ce soit une bonne idée.
00:39:06On ne peut pas affaiblir la fonction.
00:39:08C'est une question
00:39:10de réputation de la France,
00:39:12d'image de la France. On pourra peut-être
00:39:14un jour changer de constitution, si on le veut.
00:39:16Mais aujourd'hui, on ne peut pas accepter
00:39:18d'affaiblir la France. Alors, qu'est-ce qui va se passer ?
00:39:20Il a mis 50 jours pour nommer un premier ministre.
00:39:22S'il fait simplement en 48 heures,
00:39:24on a le sentiment que le problème,
00:39:26c'est Barnier, en fait.
00:39:28Si on se résume. Tu peux garder
00:39:30le même gouvernement, mais tu changes Barnier.
00:39:32Tu en mets un autre. Et puis, ça peut aller
00:39:34très bien. Et Marine Le Pen,
00:39:36si elle est traitée différemment, peut peut-être
00:39:38infléchir sa position.
00:39:40Alors, qui dans ces cas-là ? On parle de François Bayrou ?
00:39:42Non.
00:39:46Derrière, il va bien falloir voter
00:39:48le budget. On part de quoi ?
00:39:50On repart à base zéro ?
00:39:52Pas possible. On repart
00:39:54avec le texte du Sénat
00:39:56et on essaie
00:39:58de refaire une nouvelle lecture
00:40:00pour essayer de le modifier ?
00:40:02Sans doute.
00:40:04Et à ce moment-là, on retrouve quel problème ?
00:40:06L'indexation
00:40:08des retraites. Qu'est-ce qu'on vote ?
00:40:10Est-ce que
00:40:12le gouvernement le retire ?
00:40:14Auquel cas,
00:40:16il rend grâce à mon jugement.
00:40:18Est-ce qu'il le maintient ?
00:40:20Marine Le Pen, cette fois-ci, cède et l'accepte.
00:40:22On essaie de tirer les leçons.
00:40:24On essaie d'avoir des économies
00:40:26ailleurs. Vous avez proposé des économies
00:40:28peut-être en vendant, je n'en sais rien.
00:40:30Le calendrier, ça pourrait être très vite ?
00:40:32Ce qu'on nous dit, mais attention, parce que parfois,
00:40:34ça ne se passe pas de la même manière, qu'Emmanuel Macron
00:40:36veut aller très vite, qu'effectivement, il a déjà réfléchi au casting.
00:40:38Le Cornu ?
00:40:40On entend toujours les mêmes noms, c'est-à-dire qu'à chaque remaniement,
00:40:42Sébastien Le Cornu et François Bayrou
00:40:44qui reviennent à chaque remaniement.
00:40:46On entend aussi Bruno Retailleau.
00:40:48On entend Roland Lescure.
00:40:50Non, Roland Lescure, vous oubliez. Pour une raison simple,
00:40:52avec tout le mal qu'il a dit du Rassemblement National,
00:40:54Marine Le Pen dit non.
00:40:56C'est vrai que c'est quelqu'un qui a eu
00:40:58des positions très radicales.
00:41:00Donc Roland Lescure, c'est non.
00:41:02Ce sont les noms qui reviennent le plus.
00:41:04Mais Retailleau, par exemple, Marine Le Pen,
00:41:06ils ne censureraient pas Bruno Retailleau.
00:41:08Jean-Philippe Tanguy a quand même dit, hier matin sur notre antenne,
00:41:10que Bruno Retailleau avait le même problème que Michel Barnier,
00:41:12c'est que c'était un homme de droite qui faisait une politique macroniste.
00:41:14Donc, il faut faire attention.
00:41:16Pascal, de toute façon,
00:41:18Retailleau serait censuré
00:41:20par Wauquiez.
00:41:22Ah, oui.
00:41:24Oui, mais monsieur Wauquiez,
00:41:26aujourd'hui,
00:41:28Retailleau, il peut jouer l'opinion
00:41:30contre Laurent Wauquiez.
00:41:32Bon.
00:41:34Alors, la surenchère, effectivement,
00:41:36sur la démission,
00:41:38la demande de démission
00:41:40d'Emmanuel Macron,
00:41:42Michel Barnier en a parlé hier.
00:41:44Je vous propose de l'écouter.
00:41:46Je le dis pour Marine Lenson.
00:41:48C'est, effectivement,
00:41:50le moment où il parle
00:41:52d'Emmanuel Macron.
00:41:54Elle ne m'a pas baladé,
00:41:56mais elle a essayé d'entrer dans une sorte de surenchère
00:41:58en me disant,
00:42:00c'est où la non-indexation
00:42:02des retraites,
00:42:04où c'est les médicaments.
00:42:06J'ai trouvé un accord
00:42:08avec mes équipes
00:42:10pour faire la mesure des médicaments.
00:42:12Et puis, quand je lui dis ça, elle me dit
00:42:14les retraites aussi.
00:42:16Je ne veux pas entrer dans le chantage.
00:42:18C'est pas mon état d'esprit.
00:42:20C'était du chantage.
00:42:22Non, ce n'est pas du chantage,
00:42:24mais c'est une sorte de négociation.
00:42:26Gérard Legault était le chef
00:42:28de la Ve République.
00:42:30C'est une institution
00:42:32qui garantit une forme de stabilité.
00:42:34Je pense qu'il faut faire très attention
00:42:36à cette stabilité.
00:42:38Pour répondre à votre question,
00:42:40le président de la République
00:42:42a été élu pour 5 ans.
00:42:44Il a la légitimité populaire.
00:42:46Il a été clairement élu.
00:42:48Il est, au nom de ses institutions,
00:42:50l'un des garants de la stabilité de notre pays.
00:42:52Il n'a jamais évoqué avec vous cette hypothèse
00:42:54de raccourcir son mandat.
00:42:56Ni lui avec moi, ni moi avec lui.
00:42:58Ce n'est pas notre état d'esprit.
00:43:00On est chacun dans notre rôle.
00:43:02Je travaille en confiance avec lui
00:43:04et avec beaucoup de ses amis.
00:43:06Je reste un homme indépendant.
00:43:08Je voulais vous faire écouter
00:43:10Mme Jeunetet.
00:43:12C'est vrai que ça agace
00:43:14l'opinion publique.
00:43:16Quelqu'un qui t'explique
00:43:18que la Seine va se transformer en sang.
00:43:20Je trouve ça contre-productif.
00:43:22Je trouve ça grotesque et ridicule.
00:43:24Je pense qu'il faut
00:43:26être productif d'abord.
00:43:28Mme Jeunetet, à chaque fois qu'elle a parlé,
00:43:30Mme Jeunetet, ministre de l'Education nationale,
00:43:32s'il y a un nouveau gouvernement,
00:43:34je ne suis pas sûr qu'on la regrettera
00:43:36beaucoup, Mme Jeunetet.
00:43:38Ecoutez ce qu'elle dit hier.
00:43:40C'est l'apocalypse.
00:43:42C'est assez grotesque.
00:43:44Ce programme n'a pas été publié.
00:43:46Je ne sais pas sur quoi vous vous appuyez pour en parler.
00:43:48La deuxième chose,
00:43:50je veux le redire, je l'ai redit.
00:43:52Je l'ai dit et je le redis.
00:43:54C'est le son que je voulais vous faire écouter.
00:43:56C'était très intéressant.
00:43:58Je le dis pour Marine, c'était effectivement la vidéo
00:44:00que Mme Jeunetet a faite hier soir et qu'on a passé
00:44:02dans l'émission hier soir.
00:44:04Elle va le retrouver et
00:44:06on va vous le montrer dans une seconde.
00:44:08Les dépenses publiques en attendant.
00:44:10C'est pour ça que c'est intéressant
00:44:12cette affaire de dépenses publiques.
00:44:14Vous êtes un spécialiste, a priori, d'économie.
00:44:16Est-ce que je n'arrive pas à comprendre ?
00:44:18Vous avez raison, je ne suis pas un grand spécialiste
00:44:20de l'économie.
00:44:22Je n'arrive pas à comprendre
00:44:24pourquoi des gens,
00:44:26a priori formés,
00:44:28à Bercy depuis tant d'années,
00:44:30ont laissé filer ce déficit.
00:44:32Pourquoi M. Macron ne l'a pas
00:44:34non plus changé ? On est à 3 000 milliards de dettes.
00:44:36Je vous assure, c'est incompréhensible.
00:44:38Je voulais vous faire écouter
00:44:40ce que dit Michel Barnier
00:44:42sur les dépenses publiques et vous allez me dire
00:44:44qu'est-ce qu'il faudrait faire ?
00:44:46Est-ce qu'il y a une solution pour remettre
00:44:48en deux ans, trois ans, quatre ans
00:44:50avec trois ou quatre mesures
00:44:52extrêmement simples pour remettre la France
00:44:54à l'équilibre
00:44:56sur le plan économique ? Voilà une question simple.
00:44:58Mais écoutons M. Barnier.
00:45:00Je regarde aussi les marchés
00:45:02et je vois les spread,
00:45:04les écarts de taux auxquels nous empruntons
00:45:06au nom de la France
00:45:08et que les Français vont payer. Je regarde
00:45:10que nous sommes quasiment au-dessus de la Grèce
00:45:12et que ça s'écarte et qu'on va
00:45:14payer 60 milliards d'intérêts l'année prochaine.
00:45:16Mais si votre gouvernement tombe, ça ne veut pas dire
00:45:18que c'est fini. Il y aura un nouveau
00:45:20ministre, il y aura d'autres mesures qui seront prises.
00:45:22Il y aura des mesures d'urgence qui seront prises
00:45:24mais
00:45:26pendant quelques mois.
00:45:28Mais l'impact de cette
00:45:30instabilité politique, vous la verrez immédiatement
00:45:32dans les taux d'intérêt.
00:45:34Il nous est 30.
00:45:36D'abord, il annonce le chaos.
00:45:38Tout à l'heure vous avez répondu, vous avez dit qu'il n'y aura pas de chaos.
00:45:40Mais est-ce qu'il y a
00:45:42une solution, non pas miracle, mais une bonne
00:45:44solution pour en trois ans que les finances
00:45:46publiques soient à l'équilibre ?
00:45:48Il y a une politique, en tout cas,
00:45:50qui est orientée vers
00:45:52la croissance.
00:45:54On ne fera rien sans la croissance.
00:45:56On ne fera pas
00:45:58de bons salaires, comme il faut le faire.
00:46:00On ne redressera pas
00:46:02les fonds de la dépense publique.
00:46:04Donc qu'est-ce qu'il faut faire concrètement ?
00:46:06Je dis orienter vers la croissance. Nous avons depuis longtemps
00:46:08une addiction à la dépense publique.
00:46:10Il faut en faire le diagnostic.
00:46:12Et le diagnostic, c'est le tout État.
00:46:14L'État souverain, je n'ai aucun problème.
00:46:16L'État ferme, je n'ai aucun problème.
00:46:18L'État qui gouverne, je n'ai aucun problème.
00:46:20Dans le reste,
00:46:22je prends ensuite secteur par secteur.
00:46:24Les retraites, on coupe ?
00:46:26Non, bien sûr.
00:46:28Les retraités, on ne les touche pas.
00:46:30Les retraites, je fais
00:46:32une réforme qui permet
00:46:34de faire en sorte, tous les Français l'ont
00:46:36compris, que la
00:46:38durée de vie s'allongeant,
00:46:40le nombre de cotisants diminuant,
00:46:42les retraites soient
00:46:44progressivement
00:46:46avec un rendement qui
00:46:48je suis obligé de
00:46:50cotiser davantage pour avoir
00:46:52ma retraite. C'était la loi Tourette.
00:46:54D'ailleurs, il suffisait de la suivre
00:46:56en modifiant un petit peu la pente.
00:46:58Et puis, je complète parce que ce système-là
00:47:00est promis à l'explosion,
00:47:02pas tout de suite, dans quelques dizaines d'années,
00:47:04mais il est promis à l'explosion. Je fais impérativement
00:47:06des fonds de pension.
00:47:08Je ne développe pas, mais c'est ce qu'il faut faire.
00:47:10Deuxièmement, allez-y, d'autres sujets.
00:47:12Non, mais vous coupez dans quoi les dépenses publiques ?
00:47:14Le social, vous coupez ?
00:47:16Alors, le terme
00:47:18couper dans les dépenses publiques est un terme que
00:47:20je rejette, comme
00:47:22je ne vais pas supprimer un avantage
00:47:24acquis. Un avantage acheté,
00:47:26je le rachète, je l'éteins
00:47:28ou je l'échange.
00:47:30Ce sont des techniques toutes bêtes, hein, mais qui
00:47:32permettent de résoudre le problème
00:47:34avec des économies
00:47:36que l'on fait au fil
00:47:38du temps. On peut aller essayer de les faire
00:47:40de plus en plus vite, mais que l'on fait en
00:47:42faisant de l'économie.
00:47:44En faisant de l'économie, c'est-à-dire en créant
00:47:46des ouvertures, en créant
00:47:48des concurrents, et
00:47:50ce qui, à terme, permet
00:47:52d'obtenir, c'est la concurrence,
00:47:54une meilleure gestion et un meilleur
00:47:56caractère qualité-prix. Ça prend
00:47:58du temps. Raison de plus pour avoir
00:48:00essayé de le commencer il y a
00:48:02des années, mais c'est ce qu'il faut faire
00:48:04secteur après secteur.
00:48:06L'économie, en fait, monsieur Jean-Cubovitch, il s'ennuie.
00:48:08Mais si !
00:48:10Mais donnez-moi des exemples !
00:48:12Je vais essayer de vous répondre aussi rapidement que possible.
00:48:14Allez-y !
00:48:16C'est aride.
00:48:18On pourrait peut-être commencer
00:48:20par couper dans les dépenses onctuaires.
00:48:22Non !
00:48:24C'est que dalle !
00:48:26C'est que dalle !
00:48:28500 millions de deux, puisqu'on parle
00:48:30de Beaubourg,
00:48:32500 millions, c'est pas que dalle !
00:48:34C'est spectaculaire ! La sécurité sociale !
00:48:36500 millions, c'est pas qu'on va
00:48:38crémander en Arabie Saoudite.
00:48:40Je suis désolé. On va marquer une pause.
00:48:42Un problème, quand même, avec ça.
00:48:44Par exemple,
00:48:46les autorités administratives indépendantes,
00:48:48moi, je les supprime toutes.
00:48:50Non, elles ont un rôle !
00:48:52C'est aux politiques !
00:48:54C'est aux politiques !
00:48:56Par exemple, l'ARCOM,
00:48:58on en parle régulièrement,
00:49:00c'est au ministère de la Culture de gérer ça.
00:49:02Pourquoi une autorité indépendante ?
00:49:04Ça coûte de l'argent,
00:49:06et ça prend des sanctions, et on peut pas contester ces sanctions.
00:49:08Non, mais vous avez des problèmes qui échappent à la politique.
00:49:10Et qu'il faut dépolitiser.
00:49:12Et pour dépolitiser,
00:49:14parfois, vous avez besoin
00:49:16d'une agence indépendante.
00:49:18Je vais pas avoir ce côté tranché, tranché, tranché
00:49:20que vous avez.
00:49:22C'est pas une bonne réponse.
00:49:24On marque une pause. On va recevoir dans un instant
00:49:26Henri Dansem, le héros sac à dos
00:49:28sur le chemin des cathédrales.
00:49:30Je vous conseille également, Notre-Dame, l'éternité française.
00:49:32Ça, c'est formidable, ce qu'a écrit Philippe de Villiers.
00:49:34Et vraiment, c'est une interview de grande qualité.
00:49:36On parlera également de Trump,
00:49:38parce que Trump vient à Notre-Dame,
00:49:40alors que le pape ne vient pas à Notre-Dame.
00:49:42C'est quand même un sujet.
00:49:44Que le pape ne soit pas à Notre-Dame alors que le président des Etats-Unis y est.
00:49:46Non ?
00:49:48C'est foutu.
00:49:50Allez, la pause, on revient.
00:49:54Je veux remercier Elodie Huchard
00:49:56qui va passer une bonne journée. Vous allez où, chère Elodie ?
00:49:58À l'Assemblée Nationale, toute la journée.
00:50:02Je vais vous dire quelque chose.
00:50:04Moi, je vous envis quand même un peu.
00:50:06D'abord, j'aimerais bien de temps en temps
00:50:08retourner sur le terrain. Pourquoi ?
00:50:10Parce que vous savez, on voyait toujours ces images en noir et blanc
00:50:12jadis de la 4ème République,
00:50:14avec la voix du speaker qui dit
00:50:16« Le gouvernement est tombé ».
00:50:18Et là, vous vivez des heures
00:50:20qui sont particulières
00:50:22et qui effectivement appartiendront peut-être
00:50:24à l'histoire de France.
00:50:26La dernière motion de censure, c'est en 1962.
00:50:28Donc, ce n'est pas si fréquent.
00:50:30Il y en a.
00:50:32On va peut-être s'y habituer en revanche, mais oui.
00:50:34Elle me confiait
00:50:36qu'elle voulait bien changer sa place
00:50:38contre la voix.
00:50:40Écoutez,
00:50:42j'irais bien. Ce n'est pas très dangereux
00:50:44l'Assemblée Nationale, a priori.
00:50:46Vous avez raison, c'est une journée sympa à vivre.
00:50:48Merci en tout cas Elodie Huchard
00:50:50et merci surtout pour la qualité de vos interventions
00:50:52toujours de nous rapporter.
00:50:54C'est l'occasion de saluer tout le service politique
00:50:56et évidemment Gauthier Lebray, Florian Tardif,
00:50:58Yohann Ouzahy
00:51:00et peut-être Thomas Bonnet
00:51:02qui font un travail
00:51:04sur le terrain formidable.
00:51:06Le Père Ambroise
00:51:08va prendre votre place parce que
00:51:10le Père Ambroise vient de la communauté bénédictine
00:51:12Sainte Marie de la Garde,
00:51:14fondation de l'abbaye, Sainte Madeleine
00:51:16du Barou, qui est implantée dans le
00:51:18diocèse d'Agin, et il y a un projet
00:51:20un peu fou, c'est
00:51:22de construire une abbaye
00:51:24donc à l'occasion d'une
00:51:26grande idée de levée de fonds au profit de l'abbaye de Sainte Marie
00:51:28de la Garde, vous nous expliquerez, bonjour mon père,
00:51:30comment ça se passe
00:51:32et puis vous nous direz votre vie un peu, parce que ça
00:51:34m'intéresse de savoir, j'ai lu
00:51:36qu'il y avait de plus en plus un afflux de fidèles
00:51:38et c'est pour ça d'ailleurs que vous voulez construire
00:51:40une abbaye
00:51:42et je ne sais pas si de temps en temps
00:51:44la tentation de vous retirer du monde
00:51:46et peut-être d'organiser
00:51:48votre vie différemment, Eric Nolot
00:51:50vous a tenté
00:51:52j'imagine, chacun
00:51:54je suis un grand admirateur de Huysmans
00:51:56un écrivain qui a été tenté
00:51:58d'entrer dans les ordres, de se retirer
00:52:00d'une manière ou d'une autre, en relation avec l'église
00:52:02il y a d'autres solutions
00:52:04il y a d'autres solutions
00:52:06et puis Henri Ansem, que vous connaissez
00:52:08Henri d'Ansem, le héros
00:52:10sac à dos sur le chemin des cathédrales
00:52:12vous serez dans la cathédrale Notre-Dame ce week-end
00:52:14j'espère bien, j'y compte bien
00:52:16vous êtes invité
00:52:18vous êtes chacun évidemment
00:52:20le héros sac à dos
00:52:22puisque Annecy, un matin
00:52:24vous êtes sorti
00:52:26de l'anonymat
00:52:28pour devenir celui qui a sauvé
00:52:30vous savez, j'avoue que
00:52:32je préfère le héros dans le sens celui qui porte le message
00:52:34et je porte aujourd'hui le message des cathédrales
00:52:36voilà
00:52:38Audrey Bertheau nous rappelle les titres
00:52:44On assiste à une mélanchonisation
00:52:46du RN
00:52:48ce sont les mots de Bruno Retailleau ce matin sur CNews
00:52:50le ministre de l'Intérieur évoque
00:52:52cette curieuse alliance
00:52:54on ne mêle pas les voix du RN aux insoumis, dit-il
00:52:56je pense que la politique ce sont des convictions
00:52:58et il n'y a pas pire en politique que de voter contre
00:53:00ces convictions, en précisant que pour lui
00:53:02rien n'est terminé
00:53:04à Bordeaux, un centre antidrogue
00:53:06crée la polémique, une association d'aide aux toxicomanes
00:53:08cherche un lieu pour s'implanter en dehors du centre-ville
00:53:10un local a été évoqué
00:53:12mais les riverains n'en veulent pas
00:53:14le centre-ville est en plein quartier calme
00:53:16et résidentiel
00:53:18et enfin en Corée du Sud, le Président Yoon
00:53:20se retrouve dos au mur
00:53:22l'opposition a déposé une motion de destitution
00:53:24contre lui ce matin
00:53:26cela fait suite à sa tentative ratée d'imposer
00:53:28la loi martialière
00:53:30je vous avais promis la vidéo
00:53:32merci Audrey, la vidéo de Mme Jeunetey
00:53:34c'est vrai que je suis un peu
00:53:36ennuyé
00:53:38excédé même de l'excès
00:53:40parfois de dramatisation
00:53:42j'ai vu l'autre qu'on a diffusé par erreur tout à l'heure
00:53:44qui est intéressant aussi
00:53:46on l'avait coupé
00:53:48vous allez voir ce ton et je pense que c'est contre-productif
00:53:50parce que personne ne croit
00:53:52et peut-être même pas Mme Jeunetey à ce qu'elle dit
00:53:56ceci n'est pas une vidéo
00:53:58ceci est un message d'alerte
00:54:00le moment est grave
00:54:02censurer le gouvernement c'est fragiliser la France
00:54:04qui travaille, nos professeurs
00:54:06nos agriculteurs, nos ouvriers
00:54:08nos infirmiers
00:54:10qui chaque jour font tenir la France debout
00:54:12cette motion de censure
00:54:14c'est un moment de vérité
00:54:16à ceux qui veulent à tout prix censurer
00:54:18je leur dis, demain, il faudra assumer
00:54:20de priver la France d'un budget pour 2025
00:54:22assumer de réduire le pouvoir d'achat
00:54:24des français, assumer d'affaiblir
00:54:26nos services publics, nos écoles
00:54:28nos hôpitaux, nos forces de l'ordre, assumer
00:54:30de mettre en difficulté nos entreprises
00:54:32voter la censure c'est choisir l'instabilité
00:54:34et dans ces temps incertains
00:54:36seule la solidité de nos institutions
00:54:38peut nous protéger
00:54:40dommage que ça ne soit pas madame Jeuneté
00:54:42plutôt que Jeuneté
00:54:44mais ils ont des conseillers en communication ces gens
00:54:46franchement, honnêtement
00:54:48c'est digne des guignols de l'info
00:54:50c'est catastrophique
00:54:52même la manière de poser un cerveau est catastrophique
00:54:54c'est cet amateurisme
00:54:56qui dit tant de choses
00:54:58des gens qui nous gouvernent
00:55:00honnêtement, moi ça me fait rire
00:55:02dans un moment aussi grave
00:55:04elle voudrait transmettre de la gravité
00:55:06elle transmet du rire
00:55:08pour moi c'est les guignols de l'info
00:55:10et les responsables, c'est les gens
00:55:12qui lui laissent faire ça
00:55:14ou peut-être les gens qui la nomment
00:55:16c'est très difficile de dire
00:55:18quand on est conseiller presse
00:55:20à quelqu'un qu'il n'est pas bon
00:55:22c'est très difficile de dire
00:55:24madame Jeuneté, elle n'est pas faite pour faire ça
00:55:26c'est très difficile de dire
00:55:28cette communication de la part du ministre de l'éducation nationale
00:55:30elle n'est pas indispensable
00:55:32dans le débat
00:55:34c'est très difficile de dire
00:55:36parce que son conseiller presse, il le sait sans doute
00:55:38qu'elle n'est pas faite pour ça
00:55:40elle n'est pas faite pour faire de la politique
00:55:42peut-être qu'elle a d'autres qualités
00:55:44il faut remonter, qui l'a nommée ?
00:55:46c'est M. Attal
00:55:48qui l'a imposée
00:55:50elle n'a rien à faire à l'éducation nationale
00:55:52oui, c'est M. Attal
00:55:54elle n'a rien à faire sur cette vidéo
00:55:56c'est M. Attal qui l'a imposée
00:55:58mon père, on n'est pas charitable
00:56:00si j'allais me confesser
00:56:02j'allais me confesser
00:56:04j'ai encore dit du mal
00:56:06vous pensez que je vais aller au ciel
00:56:08avec tout le mal que je dis, mon père ?
00:56:10Dieu seul juge les cœurs
00:56:12donc je me garderai bien
00:56:14mais si un jour vous voulez rentrer au confessionnal
00:56:16je serai très heureux de vous y entendre
00:56:18oui, mais alors est-ce que par exemple
00:56:20je dirais que j'ai eu tort de dire du mal de Mme Jeantet
00:56:22est-ce que le seigneur me punirait
00:56:24ou est-ce qu'il me punit si je dis que Mme Jeantet est grotesque ?
00:56:28écoutez, moi je ne suis pas dans ces
00:56:30je vous avoue que je ne suis pas tellement dans ces considérations
00:56:32oui, mais c'est le confessionnal
00:56:34j'arrive, j'ai dit du mal de Mme Jeantet
00:56:36il y a un déficit de charité chrétienne
00:56:38c'est grave
00:56:40mon père, je me culpabilise un peu
00:56:42on peut souligner les limites du prochain quand c'est nécessaire
00:56:44pour le bien, voilà le principe moral
00:56:46on peut souligner les limites du prochain
00:56:48ou ses défauts quand c'est
00:56:50nécessaire pour faire du bien
00:56:52si c'est juste pour polémiquer
00:56:54ou faire de la médisance
00:56:56ah non
00:56:58alors là vous m'avez
00:57:00là vous m'avez soulagé
00:57:02ou c'est l'un ou c'est l'autre
00:57:04c'était pour le bien
00:57:06on dirait quelque chose maintenant
00:57:08l'auto-absolution
00:57:12vous êtes croyant, Anna Madeleine
00:57:14vous avez la foi
00:57:16non, mais je fais tout ce que je peux
00:57:18ah c'est rigolo
00:57:20je suis pratiquant
00:57:22j'adore chanter dans une église
00:57:24je fréquente l'église, j'habite un précipitaire
00:57:26je fais tout ce que je peux
00:57:28mais la rencontre ne s'est pas faite
00:57:32et je commence les encycliques
00:57:34non mais c'est...
00:57:36je suis fasciné par l'église
00:57:38l'héritage chrétien
00:57:40c'est le mien, les cathédrales c'est moi
00:57:42je suis dedans
00:57:44mais
00:57:46la rencontre ne s'est pas faite
00:57:48et à votre avis pourquoi ?
00:57:50répondre à Dieu
00:57:52pourquoi la rencontre elle se fait pas
00:57:54c'est super, c'est beau
00:57:56la rencontre je pense que Dieu la propose à tous
00:57:58ça c'est incontestable
00:58:00et je pense que
00:58:02si un coeur est vraiment bien disposé
00:58:04elle se fait un jour
00:58:06si la rencontre ne se fait pas
00:58:08ça ne peut pas être du côté de Dieu
00:58:10mais après faut voir aussi
00:58:12qu'est-ce qu'on entend par la rencontre
00:58:14qu'est-ce que c'est la rencontre
00:58:16je vous pose la question
00:58:18la rencontre ça peut se dire
00:58:20de façon quand même très variable
00:58:22je pense qu'un moine ne rencontre pas Dieu
00:58:24de la même manière que quelqu'un
00:58:26qu'un chrétien du monde
00:58:28je pense que la rencontre
00:58:30peut se faire à divers niveaux de profondeur
00:58:32mais encore une fois
00:58:34elle est proposée à tous, ça c'est absolument clair
00:58:36et Dieu ne peut pas
00:58:38refuser de se faire connaître
00:58:40à un coeur désireux de le recevoir
00:58:42c'est une question très intime
00:58:44par exemple à un Jacobovite de dire à quelqu'un
00:58:46est-ce que vous avez la foi ou pas, est-ce que vous croyez en Dieu
00:58:48c'est une question
00:58:50je la pose
00:58:52mais j'oserais même pas la poser si je n'étais pas à l'antenne
00:58:54dans la vie je poserais pas cette question
00:58:56je la pose parce que je fais mon travail de journaliste
00:58:58je vous pose cette question à vous
00:59:00est-ce que vous vous croyez en Dieu
00:59:02qui venait d'une famille parfois
00:59:04qui n'a pas été épargnée
00:59:06vous connaissez la phrase de Woody Allen
00:59:08si Dieu existe il faut qu'il ait une bonne excuse
00:59:10et c'est vrai que je crois que
00:59:12c'est Raymond Aron ou je ne sais qui
00:59:14qui avait dit après Auschwitz on ne peut plus croire en Dieu
00:59:16non, où était Dieu à Auschwitz
00:59:18cette phrase est forte
00:59:20où était Dieu à Auschwitz
00:59:24ce message traverse les siècles
00:59:26où était Dieu à Auschwitz
00:59:28où est Dieu aujourd'hui
00:59:30évidemment on est tous démunis
00:59:32et vous n'avez sans doute pas la réponse à la question que je pose
00:59:36ça nous ramène au mystère
00:59:38le plus fondamental du christianisme qui est le mystère de la croix
00:59:40Dieu se rencontre
00:59:42de la façon
00:59:44fondamentalement le plus intimement
00:59:46à travers le mystère de la croix
00:59:48c'est le mystère du Christ
00:59:50on ne peut pas être chrétien c'est suivre le Christ
00:59:52le suivre jusqu'au bout, le suivre jusqu'à la croix
00:59:54la croix dans chacune de nos vies
00:59:56dans des circonstances très variables, très différentes
00:59:58parfois dramatiques
01:00:00et c'est la pierre d'achoppement
01:00:02est-ce que quand Dieu me propose de le rencontrer
01:00:04aussi à travers le mystère de la croix
01:00:06est-ce que je suis capable de le reconnaître
01:00:08ou est-ce que je vais me cabrer
01:00:10et est-ce que je vais refuser cette rencontre
01:00:12en fait selon cette modalité
01:00:14celle que vous avez deviné
01:00:16que je posais
01:00:18moi j'ai la réponse de Woody Allen
01:00:20c'est-à-dire par l'humour
01:00:22Dieu n'existe pas et nous sommes son peuple
01:00:24c'est ma croix à moi
01:00:26c'est ma voie à moi
01:00:28c'est tout et son contraire
01:00:30c'est cette ressource
01:00:32vous le citiez Auschwitz
01:00:34oui effectivement ma famille a connu ça
01:00:36et mon grand-père qui a
01:00:38connu ça
01:00:40a perdu la foi
01:00:42il s'est retrouvé à ce moment-là
01:00:44lui qui avait eu un enseignement très religieux
01:00:46très...
01:00:48voyant sa famille défaite
01:00:50ce qui s'est passé
01:00:52il a quitté Dieu ou Dieu l'a quitté
01:00:54je ne sais pas
01:00:56et tout est audible, tout est compréhensible
01:00:58d'autres se sont tournés vers Dieu
01:01:02on est dans le
01:01:04le summum de l'intime
01:01:06et moi j'ai décidé
01:01:08en fait parce que
01:01:10j'ai décidé ça par l'humour
01:01:12en disant mais ça ne règle pas tout
01:01:14je vous assure
01:01:16Eric Nolot, est-ce que la question de Dieu
01:01:18est au centre de vos préoccupations ?
01:01:20disons la transcendance
01:01:22est au centre de mes préoccupations
01:01:24ça peut prendre d'autres formes
01:01:26moi je ne peux pas répondre par oui ou par non
01:01:28sur la question de la foi
01:01:30si vous me demandez est-ce que vous aimez le riolet, oui ou non
01:01:32ça c'est possible de répondre
01:01:34ce que vous croyez en Dieu c'est très complexe
01:01:36on peut croire par exemple au message du Christ
01:01:38je crois qu'il y a beaucoup de positions
01:01:40en tout cas je pense qu'on ne peut pas vivre sans transcendance
01:01:42et que l'un des drames de notre époque
01:01:44c'est que la transcendance maintenant
01:01:46s'est réfugiée autour de la date des soldes
01:01:48c'est la seule angoisse existentielle
01:01:50de notre temps, je pense qu'on ne peut pas
01:01:52continuer à vivre comme ça, il y a quelque chose qui s'est déréglé
01:01:54un peu trop du côté du matérialisme
01:01:56Sabrina Medjaber
01:01:58sur ses questions
01:02:00je rejoins ce qu'a dit Eric Nolot
01:02:02c'est à dire que
01:02:04j'y crois
01:02:06et parfois je n'y crois pas
01:02:08parfois j'ai envie d'y croire, parfois je suis
01:02:10meurtrie à l'idée d'être déçue
01:02:12de ne pas y croire
01:02:14et le miracle de la transcendance se manifeste
01:02:16de façon
01:02:18sporadique dans le temps
01:02:20et à travers les épreuves comme parfois malheureusement
01:02:22le miracle s'efface lorsqu'on l'attend
01:02:24et qu'on est déçu des épreuves
01:02:26de la vie
01:02:30Donald Trump sera là
01:02:32ce week-end
01:02:34à l'inauguration de la cathédrale
01:02:36le pape ne sera pas là
01:02:38il sera en Corse, bientôt
01:02:40oui, mais il ne sera pas là
01:02:42alors
01:02:44est-ce que vous le regrettez, Henri Dansel
01:02:46mais je rappelle que vous venez d'écrire le chemin des cathédrales
01:02:48c'est un témoignage poignant
01:02:50vous relatez votre parcours personnel, spirituel
01:02:52à travers un tour de France des cathédrales, vous les avez toutes
01:02:54toutes vues ?
01:02:56pas encore toutes !
01:02:58moi j'en ai compté à peu près 180
01:03:00et vous en avez vu combien ?
01:03:02un peu plus de 150
01:03:04il m'en reste une petite trentaine
01:03:06notamment dans le sud-ouest
01:03:08est-ce que vous regrettez que le pape ne soit pas là ?
01:03:10est-ce que vous avez une explication à sa
01:03:12non présence ?
01:03:14parce que la France a un rapport particulier avec l'église de Rome
01:03:16on disait que la France
01:03:18est la fille aînée
01:03:20la France est la fille aînée de l'église ça veut dire
01:03:22plusieurs choses mais une des choses que ça veut dire
01:03:24c'est que la France a toujours été celle qui a
01:03:26défendu, son rôle premier
01:03:28c'est de défendre l'église et Rome
01:03:30voilà alors concernant
01:03:32le pape je regrette
01:03:34qu'il ne soit pas là à l'ouverture de Notre-Dame de
01:03:36Paris et je n'ai pas d'explication
01:03:38au fait qu'il
01:03:40n'y soit pas là
01:03:42à vrai dire je ne suis pas assez au fait des choses
01:03:44du Vatican et de ce qu'il y a dans la
01:03:46tête du pape
01:03:48mais je me réjouis en revanche
01:03:50qu'il vienne en Corse et qu'il
01:03:52rencontre le peuple français
01:03:54et le peuple corse
01:03:56il y a un petit consensus entre Notre-Dame de Paris et les papes
01:03:58qui ne vous a pas échappé
01:04:00c'est André Vanini qui me rappelait ça hier
01:04:02il y a une harangue contre le pape
01:04:04Boniface VIII qui est prononcée par
01:04:06Philippe le Bel dans Notre-Dame
01:04:08et puis il y a le sacre de Napoléon
01:04:10où le pape Pisset
01:04:12alors est-ce qu'il est humilié ou pas par
01:04:14Napoléon, pourquoi ça a été vécu comme cela ?
01:04:16C'est vrai que
01:04:18Notre-Dame de Paris
01:04:20a une dimension
01:04:22internationale, symbolique
01:04:24et spirituelle qui est extrêmement fort
01:04:26et d'ailleurs ce n'est pas pour rien que
01:04:28j'ouvre mon livre et que je conclue mon livre
01:04:30sur l'incendie et sur la réouverture de Notre-Dame de Paris
01:04:32parce que pour moi elle porte
01:04:34aujourd'hui un message
01:04:36qui est extrêmement fort, extrêmement important, je dirais presque
01:04:38un signe des temps et pour le coup
01:04:40l'expression signe des temps est une expression
01:04:42de Jean-Paul II et Benoît XVI
01:04:44Bon, le chemin des cathédrales Henri d'Anselme
01:04:46ce qui est extraordinaire c'est qu'il arrive
01:04:48ce qui vous est arrivé au moment
01:04:50où vous faisiez le tour de France pour
01:04:52visiter ces cathédrales
01:04:54est-ce que vous y avez vu précisément une rencontre
01:04:56de Dieu ?
01:04:58C'est génial parce que je mourrais d'envie de répondre à votre question
01:05:00Est-ce que parce que vous êtes là
01:05:02ce jour-là Anne-Sy
01:05:04la France entière vous découvre
01:05:06elle a un coup de coeur pour vous, il y a quelque chose
01:05:08dans cette atmosphère
01:05:10aujourd'hui qui est sombre
01:05:12où vous éclairez
01:05:14par votre courage, par votre intelligence
01:05:16vous éclairez ce monde
01:05:18donc on se dit
01:05:20vous êtes un messager
01:05:22Est-ce que vous vivez
01:05:24comme un messager ?
01:05:26Je vais vous répondre, je pense que
01:05:28quand je suis parti faire mon tour
01:05:30de France des cathédrales ça tenait d'abord d'une démarche
01:05:32d'aventure
01:05:34les cathédrales étaient un prétexte pour moi
01:05:36de connaître la France et de vivre une grande aventure
01:05:38en revanche en fréquentant les cathédrales
01:05:40c'est devenu, et je le raconte dans mon livre
01:05:42petit à petit une dimension
01:05:44plus spirituelle, plus intime de pèlerinage
01:05:46et il est vrai
01:05:48que l'épisode d'Anne-Sy a été pour moi un véritable
01:05:50basculement, parce que sans le vouloir ma vie a changé
01:05:52et en fait
01:05:54et je pense aussi, je regarde ça maintenant avec un peu
01:05:56de recul, et je pense que sur le coup
01:05:58si vous vous souvenez de ce que je vous
01:06:00ai dit au lendemain de l'attaque, j'ai dit
01:06:02j'ai agi comme chaque Français
01:06:04devrait agir à partir du moment
01:06:06où il se nourrit de ce qu'il y a de plus grand et de plus beau
01:06:08voilà ce que je vous ai dit, ça vous a fait réagir
01:06:10je me souviens
01:06:12et en fait c'est exactement le message qui me fait passer
01:06:14et oui en fait je me suis mis au service
01:06:16d'un message et que
01:06:18en me mettant au service de ce message
01:06:20je donnais une autre dimension à ma
01:06:22démarche, en même temps que je
01:06:24sortais de moi-même pour peut-être
01:06:26aussi, pardonnez-moi l'expression, mon père
01:06:28m'exorciser de ce que je venais de vivre
01:06:30Mais vous-même
01:06:32vous n'êtes pas tenté d'entrer dans les
01:06:34ordres ? Je me suis longtemps
01:06:36posé la question, comme tout
01:06:38catholique, jeune catholique se pose la question
01:06:40mais en fait la vocation sacerdotale
01:06:42et je pense que mon père vous pourrez en témoigner
01:06:44est quelque chose de très particulier, on est
01:06:46appelé en tant
01:06:48que personne, en tant qu'individu
01:06:50à la vocation
01:06:52religieuse, moi je ne suis pas appelé à ça
01:06:54je l'ai discerné, je suis appelé à
01:06:56m'inscrire dans la vie civile, à me marier, à avoir des enfants
01:06:58Alors la quête de la
01:07:00transcendance dont vous parliez tout à l'heure, vous dites
01:07:02tout pousse à nous opposer, les radicalités grandissent
01:07:04le juste milieu a disparu, au milieu de tout ça une génération
01:07:06la mienne cherche à se reconstruire
01:07:08Oui c'est très vrai
01:07:10en fait je
01:07:12trouve que ma génération
01:07:14alors je parle vraiment pour ma génération
01:07:16globale et je m'inclue dedans
01:07:18je trouve qu'on est une génération qui n'a
01:07:20quasiment rien reçu
01:07:24et là je rebondis sur ce que vous disiez tout à l'heure
01:07:26Eric, c'est que effectivement
01:07:28on a rien reçu surtout en termes de transcendance
01:07:30paradoxalement, c'est
01:07:32parce qu'on a rien reçu que peut-être on est
01:07:34un peu plus pur dans notre approche des choses
01:07:36et ça
01:07:38je le vois
01:07:40dans tous ceux de ma génération
01:07:42auprès de qui je peux discuter et témoigner
01:07:44quand on parle de beauté
01:07:46quand on leur montre un peu de beauté
01:07:48ils y sont tout de suite extrêmement
01:07:50sensibles
01:07:52mais qu'est-ce que veut dire rien reçu, rien reçu spirituellement
01:07:54rien reçu
01:07:56oui en fait si vous voulez
01:07:58il y a eu une rupture dans la transmission
01:08:00oui mais vous avez une éducation par exemple dans une famille
01:08:02vous avez précisément reçu
01:08:04moi je reconnais que je suis une exception
01:08:06ah bon, parce que tout le monde n'a pas
01:08:08alors je connais plein d'exceptions
01:08:10et il y en a plein d'exceptions
01:08:12mais tant mieux
01:08:14il y a une éducation, j'allais dire
01:08:16à l'ancienne dans certaines familles qui perdurent
01:08:18oui et heureusement
01:08:20ce que je veux dire, là je parle vraiment en termes de génération
01:08:22en fait il y a une rupture de transmission
01:08:24et là je pense que vous êtes le premier à le reconnaître
01:08:26vous êtes le premier à en parler Pascal
01:08:28il y a une rupture de transmission et en fait cette rupture de transmission
01:08:30elle est déjà sur deux générations et nous on est la troisième génération
01:08:32à vivre cette rupture de transmission
01:08:34et donc il y a des choses qui ne sont plus passées
01:08:36le sens du sacré notamment
01:08:38il faut qu'on parle en long, en large et en travers
01:08:40et je pense que ça c'est extrêmement important
01:08:42et que comme on n'a pas reçu ça
01:08:44on y est paradoxalement extrêmement sensibles
01:08:48alors je vois qu'Alain Jacubovitz
01:08:50Alain Madelin qui sont d'une autre génération
01:08:52je ne sais pas comment
01:08:54vous écoutez ce que dit
01:08:56Henri Dancel
01:08:58mais si vous adhérez à son analyse
01:09:00il n'y a pas adhérer ou pas adhérer
01:09:02on reçoit, je ne suis pas certain
01:09:04que vous soyez particulièrement représentatif
01:09:06de votre génération
01:09:08en revanche je peux témoigner de ce que j'ai vécu
01:09:10oui c'est déjà très fort
01:09:12moi personnellement, excusez-moi
01:09:14mais ce que je vois dans votre geste à vous
01:09:16je ne vois rien de mystique ni de divin
01:09:18je vois le geste d'un citoyen
01:09:20qui a le bon comportement
01:09:22la bonne attitude et qu'on devrait
01:09:24oui, tout savoir
01:09:26quel que soit le dieu auquel on croit ou on ne croit pas
01:09:28donc pardon d'être aussi pragmatique
01:09:30moi je salue le geste d'un citoyen
01:09:32je ne salue pas le geste d'un chrétien
01:09:34animé par une foi qui vous appartient
01:09:36et qui est on ne peut plus respectable
01:09:38mais moi je vois là
01:09:40l'acte d'un citoyen
01:09:42et pour moi c'est le plus important
01:09:44vous parlez de deux choses différentes
01:09:46oui bien sûr
01:09:48j'ai l'impression qu'Alain Jacobovit
01:09:50c'est je crois que 2 et 2 sont 4
01:09:52et que 4 et 4 sont 8
01:09:54et moi je dirais même dans son sens
01:09:56je pense que si effectivement on revenait
01:09:58à ce genre de choses un peu basiques
01:10:00peut-être que le monde tournerait moins mal
01:10:02c'est ce qu'on voit chez Molière
01:10:04je reconnais
01:10:06et là je vais sortir du discours religieux
01:10:08il faut sortir du discours
01:10:10en revanche je vais reprendre le discours des philosophes grecs
01:10:12de l'antiquité qui ont nourri notre civilisation
01:10:14c'est la question de la vertu
01:10:16là c'est la question de la vertu
01:10:18et la vertu c'est une habitude
01:10:20acquise par répétition d'actes
01:10:22et donc il faut avoir été nourri par quelque chose
01:10:24en amont et avoir posé une succession
01:10:26d'actes pour le jour J
01:10:28en l'occurrence dans une situation extrême
01:10:30être poussé à bien agir
01:10:32Peu importe ce qui vous a animé ce jour là
01:10:34bravo et merci
01:10:36Sonia Mabrouk nous écoute
01:10:38Sonia Mabrouk nous écoute
01:10:40et vous savez la tendresse que nous avons
01:10:42pour Sonia et elle me dit
01:10:44tu remercies Henri pour sa citation sur le sacré
01:10:46et elle ajoute qu'elle a
01:10:48beaucoup d'admiration
01:10:50et une profonde proximité spirituelle
01:10:52c'est vrai qu'il y a quelque chose
01:10:54qui touche
01:10:56qui a touché les français
01:10:58parce que après Annecy
01:11:00les gens vous ont reconnu, parfois vous ont invité
01:11:02à dîner le soir, ils ont voulu échanger
01:11:04je dormais chez les français tous les soirs
01:11:06les gens m'accueillaient, c'est le principe
01:11:08de mon voyage
01:11:10Qu'est-ce que vous retenez de ces voyages
01:11:12d'abord est-ce que c'était
01:11:14des français de toutes horizons
01:11:16de toutes conditions sociales
01:11:18vous avez parfois dormi dans des belles maisons
01:11:20et parfois dans des moins belles maisons
01:11:22c'est extraordinaire, j'ai vécu vraiment
01:11:24quelque chose d'extraordinaire et c'est vraiment le but
01:11:26et l'objet premier de ce livre c'est que c'est le témoignage
01:11:28de tout ce que j'ai vécu en termes de rencontres
01:11:30à travers la France
01:11:32c'est le témoignage d'Inès, 80 ans
01:11:34veuve dans un petit village de Camargue
01:11:36et qui m'accueille comme si c'était ma grand-mère
01:11:38c'est le témoignage de Gilles, 35 ans
01:11:40ouvrier agricole
01:11:42qui vit...
01:11:44Tout ça c'est dans le livre, c'est formidable d'ailleurs
01:11:46et en fait c'est vraiment ce témoignage-là que j'ai rencontré
01:11:48plein de français
01:11:50plein de gens qui m'ont accueilli
01:11:52le sourire au lèvres avec une générosité exceptionnelle
01:11:54et qui s'accrochent malgré tout
01:11:56et qui continuent de lever les yeux et de vouloir
01:11:58s'accrocher à quelque chose de beau
01:12:00et ce beau, moi je le manifeste dans mon livre
01:12:02à travers la beauté de nos cathédrales
01:12:04et je pense que c'est peut-être ça aussi
01:12:06qu'on a du mal à réincarner peut-être dans un discours
01:12:08historique, politique, tout ça
01:12:10c'est de se raccrocher à quelque chose qui nous unit
01:12:12et ça je le mets dans les cathédrales
01:12:14J'ai une question à vous poser
01:12:16qui peut paraître un peu insidieuse mais
01:12:18qui n'est pas tant que ça. Dans ces familles
01:12:20c'est remarquable ce que vous racontez
01:12:22et merveilleux pour vous et pour ces familles
01:12:24Pardon de cette question qui est peut-être un peu
01:12:26disruptive en elle-même mais
01:12:28ces familles, ce sont que des familles catholiques ?
01:12:30Non, non, non
01:12:32C'est intéressant, est-ce qu'il y a des familles musulmanes
01:12:34par exemple, c'est ce que vous voulez dire
01:12:36J'ai rencontré, j'ai été pris en stop
01:12:38par un représentant
01:12:40commercial d'outils industriels
01:12:42qui était musulman, d'origine algérienne
01:12:44c'était la deuxième génération en France
01:12:46et il me racontait sa vie, tout ça, etc
01:12:48et puis je lui dis, où est-ce que je t'emmène ?
01:12:50Est-ce que vous pouvez me déposer à Don Rémi ?
01:12:52Vous connaissez Don Rémi qui est le village natal de Jeanne d'Arc
01:12:54Et il dit, mais qu'est-ce que tu vas faire
01:12:56à Don Rémi ?
01:12:58Je vais voir Jeanne d'Arc, etc. Je lui dis, Henri
01:13:00j'ai beau être musulman, je suis super fan de Jeanne d'Arc
01:13:02et il me dit, j'ai un buste de Jeanne d'Arc
01:13:04dans toutes les salles de ma maison
01:13:06et le gars était musulman pratiquant
01:13:08C'est pour ça que je vous en pose la question
01:13:10C'est ça qui est extraordinaire en fait
01:13:12C'est vraiment la tentation de Venise
01:13:14que vous avez fait, on a tous envie
01:13:16et certains franchissent le pas
01:13:18de faire quelque chose dans notre vie
01:13:20qui échappe à tout ce qu'on aura fait
01:13:22tout le temps. Alors ça peut être
01:13:24une retraite pendant un temps, ça peut être
01:13:26le voyage initiatique que vous faites
01:13:28ça peut être d'aller à Saint-Jacques-de-Compostelle, etc.
01:13:30Et on remet
01:13:32cela d'année en année
01:13:34et puis on finit parfois au Club Méditerranée
01:13:36Mais c'est une erreur
01:13:38Je pense
01:13:40c'est une erreur. Je pense qu'un jour
01:13:42en famille, on devrait dire le 1er août
01:13:44on part tous
01:13:46sur les chemins
01:13:48à la rencontre
01:13:50et on fait quelque chose de différent
01:13:52et je pense qu'on en reviendrait
01:13:54peut-être plus
01:13:56heureux
01:13:58d'abord pour soi
01:14:00Si vous me permettez
01:14:02quand on rentre dans une démarche de périnage
01:14:04on sort du temps, on va inscrire ses pas
01:14:06sur la ligne de l'horizon
01:14:08et parce qu'on sort du temps
01:14:10on rentre dans une méditation lente
01:14:12qui ressource
01:14:14toutes les dimensions du corps et de l'âme
01:14:16et les gens le savent et se lâchent quand ils sont en face de nous
01:14:18On devrait le faire tous ensemble
01:14:20avec la famille et même toutes les équipes de l'or des pros
01:14:22on part tous le 1er août sur les routes
01:14:24et là on se connaitrait différemment
01:14:26ça c'est la carte
01:14:28des cathédrales. Mais est-ce que Marine Lançon
01:14:30serait d'accord ? Marine, vous partiriez avec nous ?
01:14:32Je lui pose la question, elle dit non
01:14:34A l'occasion d'un grand dîner levé de fond au profit
01:14:36de l'abbaye Sainte-Marie-de-la-Garde
01:14:38mon père, le père Amboise
01:14:40est donc avec nous
01:14:42il est tout près d'Agen et alors je lis
01:14:44rejoignez ce projet fou aux yeux du monde
01:14:46en participant au premier dîner
01:14:48de levé de fond à Paris
01:14:50achetez une pierre de fondation pour scéner un lien unique
01:14:52avec les moines dans cette aventure
01:14:54et devenir bâtisseur
01:14:56d'éternité
01:14:58dites-nous tout, c'est quand ?
01:15:00ce soir
01:15:02c'est où ?
01:15:04c'est confidentiel, c'est un dîner privé
01:15:06c'est chez des gens
01:15:08qui nous reçoivent très généreusement
01:15:10des personnes privées
01:15:12qui nous reçoivent généreusement
01:15:14chez eux ce soir
01:15:16ceux qui nous écoutent peuvent participer
01:15:18peuvent apporter de l'argent
01:15:20à ce projet fou
01:15:22c'est pour ça que vous êtes avec nous
01:15:24ils peuvent participer et donner des fonds
01:15:26bien sûr, le dîner est complet
01:15:28ça c'est une autre chose
01:15:30mais effectivement les gens peuvent nous aider
01:15:32et nous serions très heureux
01:15:34que des gens offrent une pierre de fondation
01:15:36et viennent inscrire leur don
01:15:38dans les fondations du monastère
01:15:40et incarner leur participation
01:15:42dans les fondations
01:15:44pour des siècles de ce monastère
01:15:46qui est en train d'être construit
01:15:48pourquoi y a-t-il un nouveau monastère ?
01:15:50c'est parce que vous êtes trop nombreux ?
01:15:52on a été fondé il y a 20 ans
01:15:54dans le diocèse d'Agin
01:15:56on est d'une communauté qui est débordée
01:15:58la communauté de Sainte-Madeleine en Provence
01:16:00on a fondé dans le diocèse d'Agin
01:16:02et on n'a pas récupéré une ancienne abbaye
01:16:04parce qu'il n'y en a pas dans le diocèse d'Agin
01:16:06on est amené à construire notre abbaye
01:16:08on a acheté une propriété avec des bâtiments anciens
01:16:10mais qui n'étaient pas une abbaye ancienne
01:16:12et aujourd'hui la communauté grandissant
01:16:14et les fidèles affluents
01:16:16pour la messe le dimanche, pendant les vacances
01:16:18à l'hôtellerie, pour se ressourcer
01:16:20on parlait de temps de retraite, de recul, de ressourcement
01:16:22il faut pousser les murs
01:16:24et il faut pouvoir accueillir ces gens
01:16:26donc il faut construire notre abbaye
01:16:28des cellules, un cloître, une chapelle, un réfectoire
01:16:30donc évidemment tout ça a un coût
01:16:32vous l'avez chiffré ce coût ?
01:16:34La première phase des travaux, la phase numéro 1
01:16:36va être autour d'une dizaine de millions d'euros
01:16:38bon c'est une grosse phase
01:16:40parce que c'est les parties les plus neuves du monastère
01:16:42le cloître...
01:16:44Et effectivement il y a beaucoup d'entrées régulières
01:16:46et aux noviciats et à l'afflux des fidèles
01:16:48alors aujourd'hui vous êtes combien ?
01:16:50Nous sommes 19. De quel âge à quel âge ?
01:16:52De 21 à 67 ans
01:16:54Alors par exemple le jeune homme
01:16:56qui est rentré à 21 ans, il est arrivé quand ?
01:16:58Il est arrivé au mois d'octobre
01:17:00Quel est son profil ? Pourquoi il est venu vous ?
01:17:02C'est un garçon qui vient d'une famille catholique
01:17:04catholique, pratiquante
01:17:06il a fait 2 ans de prépa à l'école Deschartes
01:17:08donc un garçon qui a des capacités
01:17:10qui aurait pu faire
01:17:12il a raté le concours la première fois
01:17:14en fait il a fait 2 ans de prépa à l'école Deschartes
01:17:16parce que c'est le programme de la prépa qui l'intéressait
01:17:18c'était pas tellement le concours en lui-même
01:17:20donc il a fait ses 2 années de prépa et ensuite il est parti faire une licence d'histoire
01:17:22et il a bouclé sa licence
01:17:24et il est rentré au mois d'octobre
01:17:26Et quelle est sa motivation ?
01:17:28D'abord comment vous arrivez à évaluer sa motivation ?
01:17:30Est-ce que c'est un temps à votre avis
01:17:32passager pour ce jeune homme
01:17:34qui va rester peut-être là 1 an, 2 ans
01:17:36et puis ça sera formidable déjà
01:17:38parce que cette expérience leur a servi
01:17:40ou est-ce que vous voyez déjà s'il s'inscrit dans la durée ?
01:17:42Alors la question est excellente
01:17:44mais délicate c'est plus la question du discernement des vocations
01:17:46parce que c'est pas écrit sur la tête de quelqu'un
01:17:48s'il est fait pour être moine ou pas
01:17:50ça se discerne
01:17:52et il faut du temps
01:17:54c'est sur le temps long qu'on se rend compte vraiment
01:17:56si on arrive à s'adapter à cette vie
01:17:58et ça répond à nos attentes profondes
01:18:00ça se fait pas en 3 semaines, ça se fait pas en 6 mois
01:18:02mais il y a évidemment un prédiscernement
01:18:04qu'on fait avant d'ouvrir la porte du noviciat
01:18:06parce que le noviciat
01:18:08c'est normal que des gens en sortent éventuellement
01:18:10s'ils se rendent compte que c'est pas ça
01:18:12mais c'est pas non plus un moulin
01:18:14donc je dirais qu'il y a un prédiscernement qui est fait
01:18:16et alors c'est quoi la motivation ?
01:18:18La règle de Saint-Benoît y répond
01:18:20de façon limpide
01:18:22le maître des novices
01:18:24en l'occurrence c'est moi en communauté
01:18:26on va discerner les vocations
01:18:28on cherchera si le candidat
01:18:30cherche vraiment Dieu
01:18:34est-ce que c'est ça qui l'intéresse ?
01:18:36et vous voyez c'est très intime
01:18:38on parlait tout à l'heure d'intimider
01:18:40ça n'est pas est-ce qu'il cherche
01:18:42une expérience de vie
01:18:44est-ce qu'il cherche une expérience spirituelle
01:18:46non, est-ce qu'il cherche Dieu
01:18:48c'est-à-dire une personne
01:18:50mais c'est renoncer à beaucoup de choses
01:18:52c'est renoncer par exemple à l'amour
01:18:54au sens physique
01:18:56c'est renoncer à l'amour avec une épouse
01:18:58c'est renoncer à la famille
01:19:00c'est renoncer à la carrière professionnelle
01:19:02la carrière professionnelle
01:19:04une reconnaissance sociale
01:19:06tout à fait
01:19:08vous-même vous êtes moine depuis combien de temps ?
01:19:10depuis 28 ans
01:19:12entrez à l'âge de 20 ans
01:19:14et quel était votre parcours ?
01:19:16famille catholique
01:19:18j'ai passé mon bac
01:19:20moi je ne pensais pas du tout
01:19:22dans les ordres
01:19:24je savais que c'était possible, que Dieu appelait qui il voulait
01:19:26je ne me sentais pas du tout appelé
01:19:28je voulais faire Saint-Cyr depuis que j'étais grand comme ça
01:19:30donc j'ai passé mon bac
01:19:32je suis parti aux Britannées militaires à la flèche
01:19:34en prépa Saint-Cyr, j'ai fait deux ans de prépa Saint-Cyr
01:19:36mais au début de la deuxième année de prépa
01:19:38la grâce de la vocation
01:19:40m'est tombé dessus
01:19:42la rencontre
01:19:44je l'avais déjà faite avec le Christ puisque j'ai une famille catholique pratiquante
01:19:46la rencontre était déjà faite
01:19:48j'ai compris que le projet de vie
01:19:50auquel je pensais
01:19:52Saint-Cyr, carrière militaire
01:19:54une jeune fille
01:19:56me fiancer, c'était très beau
01:19:58c'était très louable, il n'y avait aucun problème avec ça
01:20:00mais ce n'est pas ça que le Christ attendait de moi
01:20:02il me proposait autre chose
01:20:04pardonnez-moi de poser des questions intimes
01:20:06avant vos 20 ans, vous aviez peut-être eu des aventures amoureuses ?
01:20:08peut-être
01:20:10peut-être
01:20:12et que cette vie-là, elle est aussi importante
01:20:14la vie amoureuse bien souvent
01:20:16elle est complètement importante
01:20:18pendant 28 ans, est-ce qu'il y a eu des moments de découragement ?
01:20:20vous vous êtes dit
01:20:22je ne suis pas forcément
01:20:24à ma place
01:20:26vous avez même hésité
01:20:28à continuer cet engagement
01:20:30très sincèrement, je n'ai jamais eu de doute en 28 ans
01:20:32sur ma vocation
01:20:34ça peut m'arriver demain
01:20:36je trouve ça formidable
01:20:38ce qui ne veut pas dire que pendant 28 ans, ça a toujours été facile
01:20:40il y a des croix
01:20:42il y a des croix
01:20:44durée dans le don
01:20:46durée dans le don de soi et dans la fidélité à un engagement
01:20:48je pense que c'est difficile
01:20:50à un moment ou à un autre
01:20:52pour n'importe quel type d'engagement
01:20:54il y a des moments qui sont plus ou moins faciles
01:20:56mais pour autant, je n'ai jamais eu de remise en question
01:20:58de cet engagement et de ma vocation
01:21:00et la journée d'un moine, c'est de prier ?
01:21:02d'écouter les uns et les autres ?
01:21:04d'aider pourquoi pas les uns et les autres ?
01:21:06fondamentalement, la journée d'un moine, c'est prier
01:21:08étudier
01:21:10lire la parole de Dieu, lire la Sainte Écriture
01:21:12et puis travailler, les moines travaillent
01:21:14souvent on imagine les moines sur un prix Dieu à prier toute la journée
01:21:16bien sûr, il y a une partie importante de prière dans la journée
01:21:18mais les moines travaillent, dans la règle de Saint-Benoît
01:21:20il y a des heures de travail manuel quotidien
01:21:22mais est-ce qu'il y a un rapport à l'autre au quotidien ?
01:21:24on mène une vie communautaire
01:21:26je ne parle pas
01:21:28à l'intérieur de la communauté
01:21:30est-ce qu'il y a une sorte d'aide
01:21:32que vous pouvez organiser ?
01:21:34nous sommes des moines contemplatifs
01:21:36notre vie n'est pas finalisée
01:21:38par un apostolat extérieur
01:21:40mais dans les communautés bénédictines
01:21:42il y a toujours eu l'accueil de gens qui viennent au monastère
01:21:44et qui veulent
01:21:46éventuellement se confesser, qui veulent pouvoir parler avec un prêtre
01:21:48qui veulent pouvoir aider
01:21:50les moines à travailler
01:21:52donc il y a quand même tout ce contact avec ces gens qui viennent au monastère
01:21:54pour un temps de ressourcement
01:21:56il est 12h32, j'aimerais prolonger la discussion
01:21:58parce que je trouve formidable, comme toujours
01:22:00des gens qui viennent sur ce plateau et qui témoignent
01:22:02d'une vie différente
01:22:04et on vous écouterait, je pense, assez longuement
01:22:06comme on écouterait Henri Dansaine
01:22:08on va écouter mon Noël à moi dans quelques secondes
01:22:10parce que souvent mon Noël
01:22:12ça se traduit par une cérémonie
01:22:14parfois un peu païenne pour les uns et les autres
01:22:16mais avant cela, Audrey Bertone rappelle les titres
01:22:22nous voterons la motion de censure
01:22:24Jordan Bardella persiste et signe ce matin
01:22:26nous sommes disposés à accueillir
01:22:28un nouveau gouvernement, dit le président du Rassemblement National
01:22:30il renvoie
01:22:32la responsabilité de la situation
01:22:34actuelle évidemment à Emmanuel Macron
01:22:36deux résidents d'un
01:22:38EHPAD dans la Drôme sont décédés
01:22:40après avoir ingéré du liquide de rinçage
01:22:42de lave-vaisselle, âgés de plus de 85 ans
01:22:44ils sont décédés entre
01:22:46lundi et mardi, une enquête a été
01:22:48ouverte pour blessure et homicide involontaire
01:22:50afin de déterminer s'il y a eu négligence
01:22:52de l'établissement, et enfin
01:22:54regardez ces images absolument incroyables
01:22:56de détenus en train de s'évader
01:22:58d'un centre de rétention à Nice
01:23:00elles ont été tournées avec un téléphone portable
01:23:02par un autre détenu de la prison
01:23:049 migrants se sont évadés au total
01:23:06de ce centre, 8 sont toujours en fuite
01:23:08Mon Noël à moi pour nous quitter
01:23:10à 10h33, écoutons
01:23:12un témoignage
01:23:18Alors moi c'est Samuel
01:23:20du coup mon meilleur Noël
01:23:22ça devait être quand j'avais 9 ans
01:23:24et du coup le Père Noël m'avait cousu
01:23:26un costume de Batman
01:23:28mais vraiment limite identique
01:23:30avec la ceinture et tout
01:23:32et j'avais eu un vélo aussi
01:23:34avec Batman, avec le sigle
01:23:36logo Batman sur le vélo
01:23:38voilà, et donc c'était
01:23:40c'était trop bien, et j'avais vraiment l'impression
01:23:42que c'était Batman qui m'avait livré son costume
01:23:44voilà
01:23:46Henri Dansel
01:23:48m'était avec nous ce matin, le héros au sac à dos
01:23:50sur le chemin des cathédrales, c'est chez Fayard
01:23:52et je salue Lisboël qui nous écoute
01:23:54et qui dirige cette belle maison
01:23:56Henri, peut-être qu'un jour d'ailleurs
01:23:58ça sera adapté au cinéma, peut-être que vous avez des projets
01:24:00peut-être que quelqu'un va vouloir raconter
01:24:02votre histoire et votre parcours
01:24:04ou un grand documentaire
01:24:06Pourquoi pas, moi ça ne m'intéressait pas
01:24:08de le faire, en revanche j'ai des rêves de cinéma
01:24:10je rêve
01:24:12de refaire
01:24:14un grand cinéma français
01:24:16et d'y participer un peu
01:24:18c'est-à-dire de refaire de la fiction
01:24:20ou d'écrire
01:24:22faire réaliser, produire
01:24:24on verra là où le vent me mène
01:24:26c'est un joli projet
01:24:28et puis lisez l'extraordinaire
01:24:30l'interview d'un homme
01:24:32qui est d'abord
01:24:34extrêmement cultivé bien sûr
01:24:36que l'on écoute sur ces news régulièrement
01:24:38et puis une arche de lumière
01:24:40le fondateur du Puy du Fou
01:24:42et auteur de Mémoricide
01:24:44explore pour JD News
01:24:46l'attachement des français à Notre-Dame de Paris
01:24:48je vous assure c'est une interview
01:24:50et je salue Laurence Ferrari bien sûr et toute l'équipe de JD News
01:24:52c'est vraiment une interview formidable
01:24:54de notre camarade
01:24:56Philippe Devilliers. Merci mon père
01:24:58c'est rassurant
01:25:00ou rafraîchissant
01:25:02c'est intéressant aussi
01:25:04d'écouter une parole différente
01:25:06Enquête d'Esprit, vous êtes régulièrement sur le plateau
01:25:08de notre ami Emmanuel. Je peux préciser une dernière chose ?
01:25:10Je vous en prie
01:25:12La finalité de la vie monastique c'est la prière
01:25:14chercher Dieu
01:25:16mais les moines ne quittent pas le monde pour se désintéresser du monde
01:25:18et les moines prient pour le monde
01:25:20on commence à 3h30 du matin à l'abbaye
01:25:22avec l'office des matines
01:25:24et donc je voudrais bien dire aux gens qui nous écoutent
01:25:26que les moines prient pour le monde entier
01:25:28la prière des moines est sans frontières
01:25:30tous y ont droit et elle rejoint tout le monde
01:25:32et je vais donner un exemple très concret
01:25:34ce matin à la messe, en célébrant la messe
01:25:36ayant appris le décès de votre père
01:25:38par exemple, j'ai été très heureux
01:25:40de prier pour votre papa au moment où on prie pour les défunts
01:25:42à la messe. C'est un exemple, une illustration
01:25:44qui montre le souci qu'on a
01:25:46de prier pour le monde et encore une fois
01:25:48la prière des moines rejoint tous
01:25:50qu'on les connaisse ou qu'on les connaisse pas
01:25:52et c'est une des grandes joies de la vie monastique
01:25:54d'avoir un monde meilleur grâce à cette prière
01:25:56même si souvent les fruits ne sont pas mesurables
01:25:58et quantifiables.
01:26:00Mon père qu'il est arrivé dans un autre siècle
01:26:02où il répondait à la messe
01:26:04enfant de coeur et le soir
01:26:06de Noël il y avait 3 messes pour les enfants de coeur
01:26:083 messes. On continue à avoir ces 3 messes
01:26:10à l'abbaye. Et la dernière messe
01:26:12c'était à minuit et quand il nous racontait
01:26:14ça, il était né en 35
01:26:16c'est évidemment un autre monde.
01:26:18Merci, on est très en retard. Vraiment merci
01:26:20c'était un bonheur d'être
01:26:22avec vous. Dominique Raimond était
01:26:24à la vision, Grégory Possidalo
01:26:26au son, Gauthier et Ramon
01:26:28étaient là également, Mathieu Sébille
01:26:30Prolat à la réalisation. Merci
01:26:32grandement à Marine Lençon
01:26:34merci merci et puis merci à Alain Madelin
01:26:36c'était très intéressant et également
01:26:38Jean-Marc Morandini
01:26:40dans une seconde.