Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin sur Europe 1, jusqu'à 9h30,
00:00:04jusqu'à 10h30 sur CNews.
00:00:07C'est drôle mais je n'imagine pas qu'Emmanuel Macron manque à ce point de lucidité qu'il
00:00:12nomme François Bayrou à Matignon, quoique je lise ici ou là qu'il tiendrait la corde.
00:00:18François Bayrou dont Simone Veil disait « Bayrou, c'est pire que tout » et elle ajoutait « je
00:00:23connais son passé, ses trahisons successives ». François Bayrou, 73 ans, vieux cheval
00:00:29de retour de la politique française, ministre de l'éducation nationale entre 1993 et 1997,
00:00:35il y a 30 ans.
00:00:36Depuis, les petits français ne savent plus lire ni écrire.
00:00:39Sur le port du voile, à l'école, à l'époque, il ne fit rien, se gardant toujours de nommer
00:00:44les choses.
00:00:45C'est d'ailleurs une ligne directrice de son parcours, ne rien faire, sinon trahir.
00:00:48Une fois Édouard Balladur, une autre fois Nicolas Sarkozy.
00:00:52En 2007, il préférait Ségolène Royal et en 2012, il appela à voter François Hollande.
00:00:57Contre le président sortant, joli parcours d'un joli monsieur, né pour trahir, trahir
00:01:01par intérêt, trahir pour un portefeuille, enfant de Iago, Judas et Talleyrand.
00:01:05François Bayrou incarne un modèle qui a sa chance en politique.
00:01:09L'échec dans la continuité, la paresse dans l'inefficacité et l'inconsistance dans
00:01:14la vanité.
00:01:15Si je voulais résumer la carrière nationale de François Bayrou, je dirais globalement,
00:01:20globalement bien sûr, il s'est trompé sur tout.
00:01:22Sur l'Europe, sur l'école, sur la justice, sur la 5ème république qu'il voulait abolir.
00:01:26Emmanuel Macron récompensera-t-il une trajectoire en nommant un homme sans idée, sans conviction ?
00:01:32Il touchera ainsi les dividendes d'une carrière placée sous le signe de l'anguille.
00:01:36Tout est possible dans le royaume de France ? Réponse dans quelques heures.
00:01:40Sanalusto.
00:01:41C'est nuancé.
00:01:54Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:01:56La nomination du nouveau Premier ministre est imminente.
00:01:58Emmanuel Macron a promis d'annoncer le nom du prochain locataire de Matignon avant ce soir.
00:02:03Le timing va être serré puisque le Président de la République est attendu aujourd'hui en Pologne.
00:02:08La nomination interviendra plus tôt à son retour, nous dit un proche de l'exécutif.
00:02:13L'enquête sur la disparition de Morgane avance, l'adolescente sera à nouveau entendue
00:02:18par les enquêteurs aujourd'hui.
00:02:20En attendant, on en sait plus sur le profil du suspect qu'il a hébergé pendant deux
00:02:24semaines.
00:02:25L'homme de 21 ans était déjà poursuivi pour soustraction de mineurs dans une autre affaire.
00:02:30Fragile psychologiquement, il a fait un séjour en hôpital psychiatrique et plusieurs tentatives de suicide.
00:02:36Et puis la grève illimitée de la SNCF commence aujourd'hui.
00:02:40Attention aux perturbations, notamment en Ile-de-France.
00:02:43Prévoyez seulement 1 RERD sur 3 et 2 RERC sur 3.
00:02:48Le Transilien sera également très impacté, notamment la ligne R.
00:02:51Sur le reste du territoire, rien à signaler sur le réseau TGV et 80% des TER en circulation.
00:02:57Voilà pour l'essentiel de l'information.
00:02:59C'est à vous Pascal.
00:03:00Merci Chanel Ousteau.
00:03:01Nous sommes avec Sabrina Medjaber ce matin, avec Gérard Carreyrou, avec Philippe Bilger,
00:03:06avec Olivier Dartigolle qui connaît bien M. Bayrou.
00:03:09J'ai parlé de la carrière nationale, je n'ai pas parlé de Pau et de ce qu'il a fait à Pau.
00:03:13Mais l'énergie ce n'est pas votre prisme.
00:03:15Non mais je n'ai pas parlé, je ne dis pas que ce n'est pas un mauvais maire, je dis simplement
00:03:18et Henri Guaino peut peut-être me le dire.
00:03:20Voilà un homme qui s'est trompé sur tout, sur l'Europe, sur tout, globalement.
00:03:26Il a été ministre de l'éducation nationale, sur tout.
00:03:29Comment vous pouvez dire d'une personnalité, comment vous pouvez dire d'une personnalité...
00:03:32M. Guaino ! M. Guaino !
00:03:35Vous m'avez interpellé, ça dure dix secondes.
00:03:38Comment vous pouvez dire d'une personnalité, qu'elle soit politique ou culturelle ou intellectuelle,
00:03:43qu'il s'est trompé sur tout ?
00:03:46Est-ce que vous ne pouvez pas, sur ce type d'édito, avoir une seule phrase, je dis bien une seule,
00:03:52qui vous permet d'avoir une autre perspective que cette charge terrifiante ?
00:03:56Il ne s'est pas trompé sur quoi ?
00:03:59Par exemple, il a attiré il y a des années le problème...
00:04:05Il a fait élire François Hollande, vous trouvez que c'est bien ?
00:04:08Mais pourquoi pas ?
00:04:10Il a fait élire François Hollande, vous trouvez que c'est une bonne chose pour la France ?
00:04:14Vous trouvez que cet homme...
00:04:16Non mais je vous pose une question simple !
00:04:18Vous trouvez que c'est bien d'avoir fait élire ?
00:04:20Non mais ce n'est pas ça que je vous pose !
00:04:22Est-ce que c'est bien, à l'arrivée, d'avoir fait élire François Hollande ?
00:04:26Vous trouvez que c'est bien ou pas ?
00:04:27C'est ce qu'il éprouvait...
00:04:28Mais répondez à ma question !
00:04:30Vous trouvez que c'est mieux ?
00:04:32Mais parce que...
00:04:33200 points de vue ! 200 points de vue !
00:04:38Vous avez tellement de talent dans la méchanceté que vous en avez...
00:04:42Ah non, ce n'est pas méchant ce que j'ai dit !
00:04:44Ah non, ce n'est pas méchant de dire d'un homme qu'il est totalement nul...
00:04:49Non, j'ai dit qu'il s'est trompé !
00:04:51Mais il s'est trompé !
00:04:53Simone Veil disait, c'est le pire, c'est pire que tout !
00:04:56Mais Simone Veil n'est pas une sainte !
00:04:58Non, mais je n'aime pas les gens qui trahissent !
00:05:00Qui a trahi, trahira !
00:05:02Alors peut-être que ça, c'est quelque chose qui veut...
00:05:04Vous aimez bien cette formule, 200 points de vue !
00:05:06Peut-être qu'il pensait que Hollande c'était mieux que M. Sarkozy !
00:05:08200 points de vue !
00:05:10Et rappelez-vous...
00:05:12Franchement, le signal que tu envoies, si tu mets François Bayrou à...
00:05:14Mais il ne sera pas lui, probablement !
00:05:16Ah, probablement !
00:05:18Henri Guaino, qui était à l'époque aux affaires, s'il jose dire !
00:05:22Qu'est-ce que vous pensez de François Bayrou, qui était président de l'UDF, je le rappelle !
00:05:26Oui !
00:05:27Qui a donc appelé à voter François Hollande contre Nicolas Sarkozy !
00:05:30Qui avait rendu son trisme un peu vigoureux à l'époque où je l'ai bien connu !
00:05:34Bon, qu'est-ce que vous en pensez ?
00:05:36Alors, vous qui êtes un homme de conviction !
00:05:38J'essaye d'être...
00:05:40J'essaye d'être juste !
00:05:42J'y arrive pas toujours !
00:05:44Donc, je suis sans doute celui qui s'est, sur ce plateau le plus souvent,
00:05:50trouvé en opposition aux prises de position, aux décisions de François Bayrou,
00:05:56notamment pour les élections présidentielles.
00:06:00Dites-y, c'est trompé surtout !
00:06:02Vous connaissez beaucoup de gens sur la scène politique aujourd'hui,
00:06:06qui étaient en fonction, qui se sont trompés sur pas grand-chose ?
00:06:10Vous connaissez beaucoup de gens qui n'ont trahi personne ?
00:06:14Quelques-uns !
00:06:16Ah bon ?
00:06:18Ah oui ? Qui ?
00:06:20Je garde ces noms pour moi !
00:06:22Je garde ces noms pour moi, parce que je ne voudrais pas !
00:06:27Non, mais il y a pratiquement...
00:06:29La plupart ont trahi, la plupart trahissent, et la plupart trahiront !
00:06:34Le problème de la politique française est aussi que la race des hommes d'État,
00:06:39pour l'instant, est absente de la scène !
00:06:41Ah bon ? D'accord !
00:06:43J'ai pas tort, mais tout le monde est comme lui, c'est ce que vous voulez dire !
00:06:45Il n'est pas pire que les autres !
00:06:47Non, il n'est pas pire que les autres !
00:06:49Mais quand on n'est pas pire que les autres, on ouvre un bazar !
00:06:51On ne fait pas de la politique !
00:06:53Excusez-moi ! Pardonnez-moi de dire comme ça !
00:06:56C'est pas ça que j'attends d'un homme politique !
00:06:58Pardon, mais ils en font tous !
00:07:00Pardon, mais ils en font tous !
00:07:02Quand on n'est pas pire que les autres, on fait autre chose !
00:07:04Pardon, mais ils en font tous !
00:07:06Je vais même plus loin, malgré tous les désaccords que j'ai pu avoir, ce n'est pas le pire !
00:07:10Bon, et bien d'accord !
00:07:12Alors qui est le pire ?
00:07:14Mon respect des institutions m'interdit de vous dire qui est le pire !
00:07:18Vous me posez des questions et puis vous donnez une indication !
00:07:20Je le connais très bien !
00:07:22Vous donnez une indication !
00:07:24Vous le connaissez très bien ! Mon respect des institutions, je le répète, m'interdit de vous dire qui est le pire !
00:07:28Vous trouvez que ce sera un bon choix, M. Bayrou ?
00:07:30Comment ?
00:07:31Vous trouvez que ce sera un bon choix, M. Bayrou ?
00:07:33Je crois que le choix est assez limité, compte tenu du nombre de candidats potentiels capables d'exercer cette fonction dans la situation actuelle.
00:07:42Une situation dans laquelle, eh oui, il nous faut une personnalité de type parlementariste qui va négocier, marchander avec tout le monde.
00:07:50Il n'y a pas le choix !
00:07:52Il n'y a pas le choix ! C'est la situation qui a créé la dissolution.
00:07:54C'est la situation qu'ont créé les partis politiques au moment de l'élection de la nouvelle Assemblée.
00:08:01Et c'est la situation qu'ont créé les Français en votant.
00:08:03Gérard Carreau, essayez de nuancer ce que j'ai dit.
00:08:06Vous avez raison, c'est pour ça qu'il faut nuancer.
00:08:08Je salue Florian Tardif, qui arrive un petit peu en retard.
00:08:11Peut-être étiez-vous en ligne pour nous donner des informations ?
00:08:15J'étais pour ne rien vous cacher avec un ministre, démissionnaire.
00:08:18Ah ! Démissionnaire, bah oui !
00:08:20Et alors, que vous disait-il ?
00:08:22Est-ce qu'on nous parle de François Bayrou ?
00:08:24François Bayrou, en bien !
00:08:27Mais évidemment, il y a un petit tropisme de ce côté-là de la table.
00:08:30Je n'y crois pas.
00:08:32Non mais alors, nuançons.
00:08:34Je veux bien nuancer.
00:08:36Je veux bien nuancer ce que j'ai dit.
00:08:38Il n'y a pas de soucis.
00:08:40Peut-être étais-je rude dans l'analyse.
00:08:42La charge était en même temps.
00:08:44Mais oui, mais en fait...
00:08:46C'était dans l'ombre d'une nuance.
00:08:48Mais il a été écouté.
00:08:50Il a été ministre de l'Education nationale, je le répète.
00:08:52Il n'a pas été brillant.
00:08:54C'est l'essentiel quand même !
00:08:56Pardon !
00:08:58C'est l'essentiel !
00:09:00On ne dit pas d'une personne née pour trahir.
00:09:02Pascal, née pour trahir.
00:09:04Bah écoutez, quand tu appelles à voter
00:09:06François Hollande contre Nicolas Sarkozy,
00:09:08j'appelle ça née pour trahir.
00:09:10Mais pourquoi ?
00:09:12Vous avez fait un cassement indé pour 2012.
00:09:14Non, je ne partage pas cet avis.
00:09:16Quand tu as été président de l'UDF et que tu finis
00:09:18avec François Hollande contre Nicolas Sarkozy,
00:09:20ça s'appelle née pour trahir, mais ce n'est que mon avis.
00:09:22Puisque vous me posez la question,
00:09:24Gérard Carré-Rouge,
00:09:26qu'est-ce qu'on cherche ?
00:09:28Un premier ministre.
00:09:30Non, non, non !
00:09:32Non, non, non !
00:09:36L'église au milieu du village !
00:09:38Gérard Carré-Rouge !
00:09:40L'église au milieu du village !
00:09:42Quand je dis qu'est-ce qu'on cherche,
00:09:44ça veut dire que cherche le président de la République
00:09:46qui va nommer...
00:09:48Je crois qu'il ne le sait pas.
00:09:50Je ne suis pas d'accord.
00:09:52Il sait très bien que la seule chose qu'il cherche,
00:09:54c'est le moyen
00:09:56de rester
00:09:58le plus longtemps possible.
00:10:00A ça, on est d'accord.
00:10:02Si on est d'accord là-dessus,
00:10:04on peut
00:10:06regarder à ce moment-là
00:10:08la possibilité Bayrou.
00:10:10Dans ce contexte, avec Bayrou,
00:10:12ce n'est pas le plus mauvais
00:10:14pour gagner du temps. Voilà ce que je veux dire.
00:10:16D'abord, il a
00:10:18eu une éloquence un peu
00:10:20lente. Il est un parleur.
00:10:22Il peut occuper
00:10:24le terrain sans dire grand-chose.
00:10:26Vous vous rendez compte ?
00:10:28Si il est nommé, ça va être
00:10:30content pour l'invité.
00:10:32Peu importe.
00:10:34On a une
00:10:36Ve République qui se dessine
00:10:38149-3, sans dissolution
00:10:40et sans motion de censure.
00:10:42Et sans grandeur.
00:10:44C'est-à-dire que l'essence de la Ve République,
00:10:46elle est dévitalisée.
00:10:48Tout ça, pourquoi ? Pour faire
00:10:50des petits compromis entre ennemis.
00:10:52Vous avez un président de la République
00:10:54qui pense effectivement à rester jusqu'au bout.
00:10:56Vous avez
00:10:58des macronistes qui veulent des sièges.
00:11:00Vous avez M. Wauquiez qui dit « je ne veux peut-être pas de LR
00:11:02parce que Retailleau est un rival ».
00:11:04Et tous ces gens-là se mettent ensemble pour que
00:11:06pendant 30 mois, rien ne se fasse dans le pays.
00:11:08Malheureusement, c'est là-dessus.
00:11:10M. Sarkozy, il est en dehors
00:11:12du système.
00:11:14Il est en dehors du système.
00:11:16Il va vous appeler.
00:11:18Dimanche soir, il dînait.
00:11:20Il dînait où ?
00:11:22À l'Élysée.
00:11:24Il était reçu par Emmanuel Macron.
00:11:26Ça reste un petit peu
00:11:28le parrain de la droite.
00:11:30Il n'y a pas que des
00:11:32Sarkozy.
00:11:34Quand vous dites qu'il a
00:11:36insisté, pardonnez-moi
00:11:38Philippe Bidjerre, la France insiste pour que Bruno
00:11:40Retailleau soit ministre de l'Intérieur, c'est un peu différent.
00:11:42T'as un ministre de l'Intérieur
00:11:44qui a une parole.
00:11:46Il ne s'agit pas d'être de droite ou de gauche.
00:11:48Mais Pascal, comment pouvez-vous
00:11:50à la fois démolir
00:11:52de manière injuste
00:11:56François Bayrou et tout d'un coup
00:11:58avoir une lucidité surprenante
00:12:00sur Bruno Retailleau ?
00:12:02Fulgurante !
00:12:04Hier, vous m'avez appelé.
00:12:06On va voir le sondage de Marine Le Pen.
00:12:0838%.
00:12:10Les commentateurs
00:12:12n'avaient pas bien analysé.
00:12:14Pas tous ! Pas ici !
00:12:16Il faut le lire en entier ce sondage.
00:12:18Bien évidemment.
00:12:20Vous vous expliquez
00:12:22que les 38% ce n'est pas une bonne chose.
00:12:24C'est une très bonne chose.
00:12:26C'est pour ça que je dis qu'elle a gagné.
00:12:28Et en même temps, elle a perdu.
00:12:30Vous allez voir pourquoi.
00:12:32Parce que la censure permet
00:12:34de consolider aujourd'hui la base électorale
00:12:36de Marine Le Pen. N'oubliez jamais
00:12:38il y a eu 6 mois
00:12:40je crois que c'était l'IFOP qui avait sorti cela
00:12:4241% des Français ont déjà
00:12:44glissé un bulletin dans l'urne RN.
00:12:46Donc sa base électorale est déjà très importante.
00:12:48Ce qu'il lui faut aujourd'hui
00:12:50c'est passer de 41% à 51%.
00:12:52Sauf que le problème
00:12:54c'est qu'il y a un électorat
00:12:56qu'elle tentait de capter.
00:12:58C'est l'électorat des métropoles.
00:13:00C'est l'électorat des diplômes supérieurs.
00:13:02C'est l'électorat des classes plus aisées de la société.
00:13:04Et si vous lisez ce même sondage
00:13:06cela s'effrite
00:13:08sur ces questions.
00:13:10Je me méfierais parce que
00:13:12tous les gens que j'écoute depuis 30 ans
00:13:14globalement se trompent.
00:13:16Mais elle le sait, je pense.
00:13:18De toute façon
00:13:20la probabilité que Mme Le Pen
00:13:22soit candidate en 2027 est très faible.
00:13:24Très faible. Parce que le 31 mars
00:13:26elle sera condamnée
00:13:28pour inéligibilité
00:13:30avec ou non exécution provisoire.
00:13:32Elle fera sans doute appel.
00:13:34Elle reviendra sans doute à l'automne 2026.
00:13:36Il se passera 18 mois.
00:13:38Elle sera peut-être de nouveau condamnée.
00:13:40Et elle sera sans doute inéligible.
00:13:42Ce qui va poser un problème dans la société française.
00:13:44C'est très grave.
00:13:46Bien sûr que c'est grave. Je ne sais pas ce qu'en pense Henri Guaino.
00:13:48Mais c'est aussi un des paradoxes.
00:13:50Elle sera peut-être candidate.
00:13:52Mais aujourd'hui il y a plus de probabilité
00:13:54qu'elle ne soit pas candidate pour des raisons judiciaires
00:13:56qu'elle soit candidate. Henri Guaino.
00:13:58Vous ne croyez pas ?
00:14:00Non.
00:14:02C'est inéligible. Henri Guaino.
00:14:04Une petite remarque d'abord.
00:14:06Si le volume pouvait un tout petit peu baisser.
00:14:08Ça permettrait de parler
00:14:10sans se parler les uns sur les autres.
00:14:12C'est pas le principe de l'émission.
00:14:14C'est pas le principe de l'émission.
00:14:16Franchement Henri.
00:14:18C'est pas une raison pour hurler.
00:14:20Laissez parler monsieur Guaino.
00:14:22Et on interrompt.
00:14:24Plusieurs remarques.
00:14:26D'abord la remarque sur madame Le Pen.
00:14:28Elle n'avait pas le choix.
00:14:30Si elle ne voulait pas avoir son socle
00:14:32qui est quand même sa principale réussite
00:14:34et sans ce socle
00:14:36elle ne pourra de toute façon
00:14:38jamais y arriver.
00:14:40Si elle ne voulait pas perdre son socle
00:14:42elle était obligée
00:14:44de censurer.
00:14:46Pour revenir à la cinquième remarque.
00:14:50Ça présente certains inconvénients.
00:14:52C'est certain. Mais le pire inconvénient
00:14:54c'est celui-là.
00:14:56Pour l'instant elle a consolidé son socle.
00:14:58Elle est quand même un peu accrue.
00:15:00Il faut prendre des sondages
00:15:02sur les présidentielles pour ce qui va
00:15:04au moment où on se trouve
00:15:06du calendrier.
00:15:08Deuxièmement sur
00:15:10ses procédures judiciaires.
00:15:12Moi je suis incapable de dire
00:15:14s'il y a des chances pour qu'elle soit condamnée ou pas.
00:15:16Ce que je voudrais dire quand même
00:15:18c'est que ce ne serait pas la première fois
00:15:20que les juges
00:15:24condamnent avec une exécution provisoire.
00:15:26Ils l'ont fait.
00:15:28Deux exemples.
00:15:30Madame Barège, maire de Montauban
00:15:32a été condamnée
00:15:34avec une exécution provisoire.
00:15:36En première instance elle a dû abandonner immédiatement
00:15:38son poste de maire et en appel
00:15:40elle a été relaxée.
00:15:42Monsieur Hubert Falco,
00:15:44maire de Toulon
00:15:46en première instance
00:15:48a été condamné avec
00:15:50une exécution provisoire
00:15:52et a dû abandonner son siège de maire.
00:15:54Bon, là il fait une QPC.
00:15:56Et il y a Philippe Cochet qui a été condamné
00:15:58à 5 ans d'inéligibilité.
00:16:00Il est à caluire
00:16:02et cuire.
00:16:04C'est le maire Philippe Cochet.
00:16:06Il a été condamné et sa femme aussi d'ailleurs.
00:16:08Ils font appel de la décision.
00:16:10Le maire a été reconnu coupable de détournement de fonds publics.
00:16:12Il est condamné à 3 ans d'emprisonnement dont 1 ferme
00:16:14avec exécution provisoire.
00:16:16Donc ce n'est pas une nouveauté.
00:16:18Mais c'est
00:16:20désastreux
00:16:22pour le fonctionnement
00:16:24de nos institutions démocratiques.
00:16:26Et effectivement, si Mme Le Pen devait se trouver
00:16:28dans cette situation et par ce fait-là
00:16:30empêcher de se présenter,
00:16:32ce serait une catastrophe démocratique.
00:16:34Alors je rappelle juste
00:16:36ce qui s'est passé aux Etats-Unis.
00:16:38Aux Etats-Unis,
00:16:40M. Trump a été accusé
00:16:42et poursuivi
00:16:44devant les tribunaux pour avoir,
00:16:46parait-il,
00:16:48fomenté un coup d'Etat en vue de renverser les institutions,
00:16:50pour avoir fait pression sur un certain
00:16:52nombre de gouverneurs pour
00:16:54truquer le résultat des élections.
00:16:56Ce n'est pas qu'il a gagné.
00:16:58C'est que la majorité des électeurs américains
00:17:00ont piétiné
00:17:02délibérément.
00:17:04Il y a toujours un risque énorme
00:17:06pour la justice, pour le droit.
00:17:08Je comprends le raisonnement.
00:17:10J'accélère la conversation.
00:17:12Je vous ai lu hier dans le Figaro.
00:17:14Je vous ai demandé de venir parce que vous êtes
00:17:16manifestement en colère. D'abord, j'ai lu dans le Figaro
00:17:18votre papier sur la dette. Si je veux résumer,
00:17:20vous dites que la dette, ce n'est pas si important que ça.
00:17:22Je dis que le montant de la dette
00:17:24n'est pas ce qui va nous inquiéter le plus.
00:17:26C'est la même chose.
00:17:28Non, pas du tout.
00:17:30Pas du tout.
00:17:32Moi, c'est ce que j'ai retenu.
00:17:34La France est riche,
00:17:36dites-vous.
00:17:38Les agences ne nous dégradent pas pour ça.
00:17:40Ce n'est pas l'essentiel,
00:17:42la dette. C'est ce qu'il y a
00:17:44contre le courant.
00:17:46La France, vous êtes en colère sur la société française.
00:17:48Une dernière question.
00:17:50Une réponse à votre
00:17:52remarque sur la dette.
00:17:54J'ai repris cette expression d'Olivier Blanchard
00:17:56que j'ai trouvée très pertinente.
00:17:58L'ancien chef
00:18:00économiste du
00:18:02FMI, il dit
00:18:04« Comment s'inquiéter sans s'affoler ? »
00:18:06Ce qui est inquiétant,
00:18:08c'est le cercle vicieux
00:18:10qui nourrit la dette
00:18:12indéfiniment, mais
00:18:14qu'on n'arrêtera pas
00:18:16en faisant ce qu'on a fait
00:18:18avec le budget,
00:18:20le dernier projet de budget qu'on fait
00:18:22depuis des décennies, c'est-à-dire en pensant
00:18:24qu'on va remettre de l'ordre dans les finances
00:18:26publiques en augmentant
00:18:28les impôts ou en coupant n'importe comment
00:18:30dans les dépenses. C'est dans la société
00:18:32et dans l'économie qu'il faut remettre de l'ordre
00:18:34parce que c'est de ça que dépend
00:18:36l'ordre dans les finances publiques. Donc, il ne faut pas se tromper.
00:18:38Pour l'instant, on le fait à l'envers.
00:18:40Je voudrais qu'on le fasse dans l'autre sens.
00:18:42Pourquoi vous êtes en colère ? Pourquoi vous en avez marre de ce spectacle ?
00:18:44J'en ai marre parce que tout le monde
00:18:46dit n'importe quoi, parce que tout le monde
00:18:48se moque du monde, parce que
00:18:50on l'a vu dans le débat
00:18:52sur les retraites, on l'a vu dans le débat
00:18:54sur le budget,
00:18:56c'est extraordinaire, on balance des chiffres
00:18:58à la figure, donc personne ne sait comment ils sont
00:19:00fabriqués, personne ne sait d'où ils viennent.
00:19:02Exemple ?
00:19:04Pendant le débat
00:19:06sur les retraites,
00:19:08M. Guedj,
00:19:10député socialiste, fait le tour
00:19:12de toutes les sources
00:19:14de production de statistiques
00:19:16et demande si les statistiques
00:19:18que fait les chiffres qu'utilise
00:19:20le gouvernement viennent de chez eux,
00:19:22tous les organismes qui produisent des statistiques.
00:19:24Tout le monde répond que ça ne vient pas
00:19:26de chez nous. Dans l'hémicycle,
00:19:28il pose la question à M. Dussopt,
00:19:30ministre du Travail, où viennent vos chiffres ?
00:19:32Répond au ministre
00:19:34du Travail en plein débat sur
00:19:36les retraites. Dans l'hémicycle,
00:19:38je n'ai pas de comptes à vous rendre sur mes chiffres.
00:19:40Pourquoi ? Parce qu'ils ne savaient pas d'où ils venaient.
00:19:42C'est extraordinaire.
00:19:44Qu'est-ce que vous voulez dire ?
00:19:46Les gens qui nous gouvernent,
00:19:48se sont trompés sur tout ?
00:19:50Quand on vous dit
00:19:5260 milliards, tout le monde s'est mis à dire
00:19:54il faut trouver 60 milliards.
00:19:56D'où sort ce chiffre ? Et là-dedans,
00:19:5840 milliards d'économies.
00:20:00Le projet a été soumis par exemple
00:20:02au Conseil des Finances Publiques,
00:20:04indépendant,
00:20:06bourré d'experts.
00:20:08Ils disent que c'est évident.
00:20:10Vous faites des économies par rapport à quoi ?
00:20:12Ils disent par rapport à une tendance
00:20:14manifestement à l'air
00:20:16très surestimée, qui est calculée
00:20:18par Bercy, tendance d'augmentation
00:20:20des dépenses, mais dont le Conseil
00:20:22est incapable
00:20:24de juger de la pertinence.
00:20:26C'est-à-dire qu'on débat de choses
00:20:28dont on ne sait pas d'où elles sortent.
00:20:30Autre exemple
00:20:32de foutage de gueule.
00:20:34Depuis quand, quand il y a un déficit de 100,
00:20:36il suffit d'augmenter les impôts de 100 pour que le déficit
00:20:38disparaisse ? C'est plus compliqué que ça
00:20:40l'économie. Ça c'est une vision
00:20:42comptable, arithmétique, mais c'est
00:20:44plus compliqué que ça. Peut-être que dans certains cas
00:20:46ça fera disparaître le déficit.
00:20:48Mais dans beaucoup de cas, ça risque
00:20:50de l'aggraver, surtout quand on est au bord de la récession.
00:20:52Vous êtes dégoûté, vous avez envie de refaire de la politique ?
00:20:54Alors dégoûté, oui dégoûté
00:20:56de cette façon de faire de la politique.
00:20:58De se moquer du monde, d'oublier que derrière
00:21:00les chiffres, les tableaux, il y a des gens.
00:21:02Vous avez envie de faire de la politique ? Est-ce que vous avez envie de vous engager ?
00:21:04Alors, moi j'ai pas
00:21:06envie de faire la politique qu'on fait aujourd'hui. C'est-à-dire
00:21:08j'ai pas envie de la politique qui ment à tout le monde,
00:21:10qui se moque de tout le monde, qui caricature tout.
00:21:12C'est ce que j'ai dit tout à l'heure avec François Bayeux,
00:21:14vous m'avez dit que c'était pas vrai.
00:21:16Je vous parle pas de François Bayeux. Moi je vous en parlais.
00:21:18Non mais je vous parle de toute la politique. Oui, ils sont tous
00:21:20nuls, c'est ce que vous dites. Mais c'est pas nul, c'est que
00:21:22tout le monde, tout
00:21:24est caricaturé, tout est
00:21:26outré. Donc vous sortez
00:21:28de la tranchée.
00:21:30Oui, je vais faire de la politique, le contraire
00:21:32de ça... Donc vous vous présentez ?
00:21:34Vous vous présentez ?
00:21:36Attendez, on n'en est pas là.
00:21:38Arrêtez !
00:21:40Qu'est-ce que vous voulez dire ? Vous voulez vous présenter
00:21:42en 2027 ? Il n'y a pas d'élection
00:21:44de demain matin. Vous voulez faire de la politique
00:21:46différemment des autres, donc vous voulez avoir une fonction.
00:21:48Tout le monde dit différemment et tout le monde fait la même chose.
00:21:50Vous voulez avoir une fonction ?
00:21:52Non, ce que je veux d'abord, c'est faire bouger le débat.
00:21:54Mais oui, mais on verra.
00:21:56On verra.
00:21:58Oui, je ne me contenterai
00:22:00pas en 2027 de regarder
00:22:02l'offre politique telle qu'elle est aujourd'hui,
00:22:04parce qu'elle est désastreuse.
00:22:06Il y a quelque chose que j'ai appris
00:22:08par exemple,
00:22:10il y a 51 000 personnes,
00:22:1251 000 salariés à France Travail.
00:22:14C'est Pôle emploi, c'est la NPE.
00:22:1651 000. Est-ce que vous savez combien de gens
00:22:18ont trouvé un travail grâce à Pôle emploi ?
00:22:20Non. 9%.
00:22:229%.
00:22:24Donc ça veut dire que
00:22:261%, 91%
00:22:28des gens trouvent un travail
00:22:30avec LinkedIn, etc.
00:22:32Donc effectivement, en fait, il faut peut-être supprimer
00:22:34du monde à France Travail.
00:22:36C'est bête ce que je dis. En fait, ça ne sert à rien.
00:22:38Là, c'est vrai. Surtout pas.
00:22:40Mais ça ne sert à rien.
00:22:42Mais c'est 9% des chômeurs.
00:22:449% des demandeurs d'emploi ont trouvé
00:22:46un travail grâce à France Travail.
00:22:48Ils sont 51 000.
00:22:50Il faut renforcer les équipes.
00:22:52Ça, ça ne veut pas dire...
00:22:54Vous avez l'accompagnement,
00:22:56en rigueur. Vous avez
00:22:58la formation.
00:23:00Vous avez le lien.
00:23:02Mais on n'y arrivera jamais.
00:23:04Qui trouve un travail avec
00:23:06France Travail aujourd'hui ? Tu trouves un travail
00:23:08avec LinkedIn, tu trouves un travail parce que
00:23:10hélas, tu peux avoir connaissance
00:23:12à ton réseau, etc. Mais bien sûr,
00:23:14vous n'en pouvez plus de l'État.
00:23:16Le carillon. Le carillon. Le carillon.
00:23:18Le carillon.
00:23:20Moi, il m'avait proposé un poste d'animateur de
00:23:22supermarché. C'est vrai ? Ouais.
00:23:24Ah ben, c'était... Vous avez bien fait de
00:23:26refuser. J'avais dû décider.
00:23:28C'est vrai ce que vous dites ou pas ? Ah oui, je vous promets.
00:23:30J'avais dit ça, ou animateur. Parce qu'en fait,
00:23:32il tape animateur. Alors du coup, je me suis
00:23:34retrouvé animateur de colline de vacances.
00:23:36On m'a proposé.
00:23:38Le petit carillon est demandé au rayon
00:23:40bricolage par son papa.
00:23:42C'est ça, animateur de supermarché ?
00:23:44C'est bien, ça. Alors moi, on m'a proposé
00:23:46d'être un personnage au Grand Parc
00:23:48Disney à Paris.
00:23:50Vous voyez, c'est ça.
00:23:52C'est fascinant parce que
00:23:54en fait, là, je mets
00:23:56le pied d'un
00:23:58familial. Ça ne sert à rien
00:24:00en fait. Je suis de votre avis.
00:24:02C'est ça qui est terrible.
00:24:04Merci
00:24:06Thomas et bonne émission à vous.
00:24:08Quand je dis qu'il faut
00:24:10changer de logiciel, en fait, il faudrait tout reprendre
00:24:12à zéro. Tout reprendre
00:24:14à zéro. Il y a plein de trucs
00:24:16qui ne servent à rien. Les autorités
00:24:18indépendantes. Allez, on les supprime.
00:24:20C'est intéressant. Qui a voulu
00:24:22des autorités indépendantes ?
00:24:24Qui a voulu des autorités indépendantes ? Le droit
00:24:26européen et les maniaques
00:24:28anti-Etat
00:24:30qui ont considéré que l'Etat ne pouvait plus rien
00:24:32régler et qu'il fallait des autorités administratives
00:24:34indépendantes.
00:24:36C'est comme la bureaucratie, la bureaucratie hospitalière.
00:24:38Qui l'a créée ? Ce sont les réformes
00:24:40Juppé qui ont commencé en 1995.
00:24:42Pourquoi ? Soi-disant pour réduire
00:24:44les dépenses parce que les médecins
00:24:46dépensaient mal. On a fait la
00:24:48bureaucratie hospitalière, on a fait les ARS
00:24:50dont on a découvert le rôle
00:24:52merveilleux pendant la pandémie.
00:24:54Il y a un moment
00:24:56très bien, l'Etat mérite
00:24:58d'être réformé. La société française
00:25:00mérite d'être réformée. Nous sommes d'accord.
00:25:02Le système fiscal mérite d'être réformé.
00:25:04Mais ce n'est pas
00:25:06en y allant en porte-pièce et en disant
00:25:08ça ne sert à rien. Je reprends
00:25:10votre exemple. Je ne connais pas ce chiffre mais
00:25:12je voudrais savoir à quoi ils se rapportent les 9%.
00:25:14Admettons que ce soit 9% des demandeurs
00:25:16d'emploi. Ça fait
00:25:18au moins plus de 200.000 personnes.
00:25:20La 51.000 qui en sauvent 200.000
00:25:22après tout ça ne sert pas à rien.
00:25:24Mais encore une fois
00:25:26je ne sais pas ce que veut dire le chiffre.
00:25:28Juste s'il veut dire ça,
00:25:30s'il veut dire ça...
00:25:32Il faut vraiment
00:25:34aborder ce problème
00:25:36sans caricaturer.
00:25:38C'est comme les gens qui vous expliquent
00:25:40qu'on va résoudre le problème des retraites avec la capitalisation.
00:25:42Mais c'est une blague.
00:25:44C'est une blague.
00:25:46Il faut faire la pause. Allez, on fait la pause.
00:25:48On fait la pause.
00:25:50Monsieur, on est très en retard.
00:25:52On est très en retard. Je me demande
00:25:54si on ne va pas sortir le 9h30 tellement on est en retard.
00:25:56A tout de suite. Florian,
00:25:58je vais vous demander de sortir quelques instants
00:26:00et vous allez revenir après.
00:26:02Monsieur Collard est là à 9h30.
00:26:04A tout de suite.
00:26:06Gilbert Collard
00:26:08est avec nous et maintenant on peut inviter
00:26:10Gilbert Collard parce que vous n'êtes plus
00:26:12visé par l'ARCOB.
00:26:14Je suis devenu fréquentable.
00:26:16Vous n'êtes plus un homme politique.
00:26:18Votre parole est...
00:26:20Je me sens bien.
00:26:22Je me sens mieux. Vous aimez bien M. Guénaud ?
00:26:24Oui, je l'aime beaucoup.
00:26:26Je trouve qu'il monopolise
00:26:28trop la parole quand il est dans un débat.
00:26:30Je ne parle jamais.
00:26:32Mais ça ne fait rien parce que ce qu'il dit est intelligent.
00:26:34Donc on peut
00:26:36accepter parce qu'il a toujours
00:26:38des analyses pertinentes.
00:26:40Du reste, je le verrai bien candidat à la présidence
00:26:42de la République.
00:26:44Il s'est déclaré ?
00:26:46Il s'est déclaré tout à l'heure.
00:26:48Il s'est quasiment déclaré.
00:26:50Il est gaulliste.
00:26:52Il est gaulliste.
00:26:54Ça veut dire quoi ?
00:26:56Arrêtez avec ça. Ça veut dire quelque chose, être gaulliste.
00:26:58Pardonnez-moi. C'est une certaine idée de la France.
00:27:00C'est une certaine idée. Un rapport à l'argent.
00:27:02Un rapport à l'autorité.
00:27:04Un rapport à sa grandeur.
00:27:06C'est comme si vous disiez
00:27:08je suis Cyrano de Bergerac.
00:27:10On est tous gaullistes à ce moment-là.
00:27:12Non.
00:27:14D'abord, Cyrano, c'est un looser
00:27:16si vous me permettez.
00:27:18Vous m'insultez là.
00:27:20C'est un looser magnifique
00:27:22mais c'est quelqu'un qui perd.
00:27:24Le Savignan Cyrano de Bergerac
00:27:26qui fut tout et qui ne fut rien.
00:27:28Il n'a même pas eu Roxane.
00:27:30Peu importe.
00:27:32Quand on est screamer,
00:27:34on va toujours tirer.
00:27:36À la fin de l'envoi, il touche.
00:27:38Je voulais vous faire écouter.
00:27:40Vous avez un pronostic
00:27:42pour le Premier ministre ?
00:27:44Je passe devant le musée Grévin.
00:27:46Voilà mon hôtel.
00:27:48Je vais aller faire un tour
00:27:50pour en choisir un.
00:27:52Et quand je l'aurai trouvé, je vous l'apporte.
00:27:54Je pense, d'après les rumeurs parisiennes,
00:27:56ça serait
00:27:58Bérou.
00:28:00Ne le relancez pas, je vous l'en prie.
00:28:02D'après les rumeurs parisiennes,
00:28:04hier soir, j'étais avec un représentant
00:28:06du mouvement de Bérou qui me disait
00:28:08que c'est lui quasiment.
00:28:10Donc ça ne sera effectivement pas lui.
00:28:12Alors on va écouter.
00:28:14Je peux juste apporter votre définition.
00:28:16Je suis gaulliste.
00:28:18Bonapartiste.
00:28:20Colbertiste.
00:28:22Et même Jacobin, pas au sens de Robespierre
00:28:24mais au sens de Michel Debré ou de Napoléon.
00:28:26Et ma famille politique,
00:28:28ma famille de pensée,
00:28:30elle était parfaitement incarnée
00:28:32par les deux personnes
00:28:34qui incarnaient les deux faces du gaullisme,
00:28:36qui s'appelaient Charles Pasqua et Philippe Séguin.
00:28:38Charles Pasqua avait sur son bureau
00:28:40un aigle impérial.
00:28:42Et Philippe Séguin
00:28:44avait écrit un magnifique livre sur Napoléon III.
00:28:46Parce que vous savez une chose,
00:28:48c'est qu'au fond, Napoléon III,
00:28:50en 1848, le prince, lui, Napoléon Bonaparte,
00:28:52c'est pas la droite.
00:28:54La droite, c'est Cavenia qui fait tirer sur les ouvriers.
00:28:56Et Pasqua disait
00:28:58si être de droite,
00:29:00c'est être pour l'ordre et pour l'autorité,
00:29:02je suis de droite.
00:29:04Si être pour la justice sociale,
00:29:06c'est être de gauche, je suis de gauche.
00:29:08Ça, c'est ma famille politique.
00:29:10Ça veut pas dire que je suis centriste,
00:29:12pas plus que Pasqua ne l'était,
00:29:14ni que je suis socialiste.
00:29:16Et De Gaulle n'avait pas de mots assez durs
00:29:18sur la bourgeoisie française des années 40
00:29:20qui était pétainiste et à droite
00:29:22pour garder ses intérêts.
00:29:24Il disait que gouverner au nom d'une faction
00:29:26c'était sa faute.
00:29:28Et tout le monde se dit gaulliste aujourd'hui,
00:29:30ça n'a plus aucun sens.
00:29:32Non mais pas vous !
00:29:34Quand je disais tout à l'heure
00:29:36que quelqu'un qui s'est trompé sur tout,
00:29:38effectivement,
00:29:40ce gars, aujourd'hui,
00:29:42le nom à ma stritch,
00:29:44je pense que ceux qui ont imaginé
00:29:46de dire non à mon stritch,
00:29:48ils avaient raison en fait.
00:29:50Je suis désolé de vous le dire,
00:29:52ils avaient raison.
00:29:54Ils avaient raison.
00:29:56On a milité contre ma stritch.
00:29:58C'est ma première campagne.
00:30:00C'est ma première campagne,
00:30:02ma première contribution d'ailleurs à un discours.
00:30:04C'est ma stritch.
00:30:06Mais vous savez ce que le gaulliste me disait,
00:30:08c'est la force du non dans l'histoire.
00:30:12Et c'est exactement ce qui nous manque.
00:30:14La force du non.
00:30:16Oui mais quand je dis non,
00:30:18vous m'engueulez.
00:30:20Quand je dis non sur Beyrouth,
00:30:22vous me dites que je suis méchant.
00:30:26Et il y a le courage du oui aussi.
00:30:28Quand vous dites la force du non,
00:30:30qu'est-ce que ça veut dire la force du non
00:30:32ou la force du oui ?
00:30:34Ça veut dire qu'on n'a plus aucune personne
00:30:36qui incarne
00:30:38la parole.
00:30:40Derrière la parole, aujourd'hui, il y a le vide.
00:30:42Et c'est dramatique.
00:30:44Pour une société.
00:30:46Quand on entend les hommes politiques parler,
00:30:48ça résonne vide.
00:30:50C'est une langue morte.
00:30:52Mais ça, sur le plan émotionnel,
00:30:54c'est effroyable.
00:30:56Philippe Belger répond.
00:30:58Philippe Belger.
00:31:00Disons qu'il a des télégrammes,
00:31:02par moments, de vérité.
00:31:04Il vient d'arriver.
00:31:06Mais vous trouvez que nous qui
00:31:08créons la classe politique,
00:31:10on est si brillants les citoyens ici ?
00:31:12Vous trouvez qu'on a le droit
00:31:14d'être si durs avec les autres ?
00:31:16Philippe, vous n'êtes pas brillant.
00:31:18Mais nous, on peut l'être.
00:31:20Non mais je mens.
00:31:22Je n'aime pas cette manière
00:31:24de tourner en dérision
00:31:26une classe politique
00:31:28qui, dans beaucoup d'éléments, nous défasse.
00:31:30Philippe, je vous reconnais un droit absolu
00:31:32à l'autocritique.
00:31:34Mais je vous suggère
00:31:36le même.
00:31:38Non mais vous, on vous dit
00:31:40qu'on est tous médiocres. C'est pas terrible quand même.
00:31:42J'ai dit que...
00:31:44On est tous médiocres.
00:31:46On est parfois...
00:31:48On se surestime pour se donner
00:31:50le plaisir de l'absence
00:31:52de nuance, comme vous l'avez démontré,
00:31:54sur François Bayrou.
00:31:56Et c'est honteux.
00:31:58Ça ne passe pas.
00:32:00Décidément, ce que vous avez fait à Nevers ne passe pas.
00:32:02D'abord, d'abord...
00:32:04Juste sur les...
00:32:06Je vous en prie.
00:32:08Pourquoi ce qui se passe
00:32:10est absolument insupportable ?
00:32:12Y compris aujourd'hui,
00:32:14à propos de ces questions.
00:32:16Quand un ministre de l'Intérieur,
00:32:18quel qu'il soit, fait une loi
00:32:20sur l'immigration, en sachant parfaitement
00:32:22que dans ce domaine,
00:32:24dans l'état actuel du droit
00:32:26et de nos institutions,
00:32:28ce n'est pas le législateur
00:32:30qui décide, dans la plupart des cas,
00:32:32mais le juge, en matière de droit des étrangers.
00:32:34Il se manque du monde.
00:32:36Bon, voilà.
00:32:38Bon, avançons.
00:32:40S'il vous plaît, messieurs.
00:32:42J'aime bien ce plateau
00:32:44parce qu'il permet d'échanger.
00:32:46Le mot honteux, je termine...
00:32:48Intellectuellement !
00:32:50Mais non, je ne suis pas d'accord avec vous.
00:32:52Qu'est-ce qui est honteux ?
00:32:54Qu'est-ce que j'ai dit qui n'est pas vrai ?
00:32:56Vous, qui arrive d'être nuancé,
00:32:58lorsque vous faites un portrait
00:33:00uniquement à charge
00:33:02de François Bayrou,
00:33:04en oubliant tout ce qu'il a fait de bien.
00:33:06Mais par exemple,
00:33:08pour moi, il a attiré l'attention
00:33:10sur une forme de moralité publique.
00:33:12Sans lui, l'affaire Tapie-Lagarde,
00:33:14on ne la connaissait pas.
00:33:16Il y a énormément de choses
00:33:18qu'il a faites.
00:33:20La seule chose qu'il a pu faire de bien,
00:33:22c'est de mettre une baffe à un petit voleur.
00:33:24Non, il n'a fait pas.
00:33:26Écoutons Marine Tondelier.
00:33:28Je ne suis pas d'une personne née pour trahir.
00:33:30Sans compter que t'as des rangs du Z,
00:33:32ça n'était qu'une affaire de date.
00:33:34Oui, mais bon, chacun...
00:33:36Je vous propose d'écouter Marine Tondelier.
00:33:38Avec ces garçons,
00:33:40vraiment, il faut se battre pour prendre la parole.
00:33:42Henri Guénot a assez parlé.
00:33:44Philippe Bidjair a aussi.
00:33:46Gérard, je ne l'ai pas entendu depuis tout à l'heure.
00:33:48Et vous, vous n'avez rien dit.
00:33:50La parole sera à Sabrina, tout de suite après
00:33:52avoir écouté Marine Tondelier,
00:33:54sur le Premier ministre à venir.
00:33:56Je vous ai dit que je voulais quelqu'un de gauche et écologiste
00:33:58et je pense que M. Bayrou n'est ni l'un ni l'autre.
00:34:00Donc vous censurez, pour que les choses soient claires.
00:34:02Oui, mais...
00:34:04Je vois mal comment il nous convainc de ne pas le faire.
00:34:06Alors on ira discuter avec lui si ça peut lui faire plaisir.
00:34:08Je ne vois pas pourquoi...
00:34:10Vous censurez ou pas ? Vous discutez ou vous censurez ?
00:34:12On discute, mais je ne vois pas comment il nous convainc.
00:34:14Comment voulez-vous qu'un camp qui a perdu
00:34:16l'élection législative
00:34:18garde le poste de Matignon
00:34:20pour mener la même politique ?
00:34:22Ça nous conduit dans le mur.
00:34:24Le problème, c'est que personne n'a gagné
00:34:26les élections législatives et Mme Tondelier
00:34:28ne l'a pas plus gagné que...
00:34:304 ou 5, c'est ça ?
00:34:32Voilà, moins de 5%.
00:34:34Mme Tondelier, elle est partout et elle fait de moins de 5%.
00:34:36C'est quand même sidérant aussi l'espace médiatique.
00:34:38Je vous propose d'écouter M. Getsch
00:34:40qui était ce matin avec nous sur CNews.
00:34:42On nous proposera assurément
00:34:46à nouveau un accord de non-censure.
00:34:48Mais je veux bien qu'on entende dans la formulation
00:34:50les deux mots. Accord de non-censure.
00:34:52Donc je ne vais pas vous dire
00:34:54il y a une non-censure systématique
00:34:56avant même d'avoir commencé
00:34:58la discussion sur l'accord.
00:35:00Si dans la discussion sur l'accord,
00:35:02il n'y a aucun compromis, aucun pas qui est fait,
00:35:04alors il y aura censure.
00:35:06Comment les Français vont-ils vivre
00:35:08cette période où on a l'impression
00:35:10que c'est compromis
00:35:12en petits arrangements entre ennemis ?
00:35:14Les Français se détachent de plus en plus
00:35:16de la politique. Les sondages le montrent
00:35:18et cet affaissement de la crise
00:35:20des institutions le montrent
00:35:22chaque jour qui passe.
00:35:24Les Français sont désillusionnés de jour en jour
00:35:26par rapport à l'affaiblissement
00:35:28encore une fois de la classe politique,
00:35:30ces diatribes internes, ces luttes intestines,
00:35:32ces conflits d'intérêts, ces petits
00:35:34arrangements, ces politiques aéries,
00:35:36appelez-les comme vous voulez, ces combina-tionnées,
00:35:38appelez-les comme vous voulez.
00:35:40La réalité, c'est que les Français souffrent
00:35:42d'inquiétudes quotidiennes
00:35:44que sont l'insécurité,
00:35:46que sont l'immigration,
00:35:48le narcotrafic,
00:35:50on parlait tout à l'heure des dépenses publiques,
00:35:52le pouvoir d'achat,
00:35:54vous parliez des dépenses publiques tout à l'heure avec des chiffres,
00:35:56mais quand la dette publique est à plus de 3 200 milliards
00:35:58et que 81%
00:36:00de cette dette appartient à l'État
00:36:02et qu'on nous promet des réformes
00:36:04sur le pouvoir d'achat et que l'État est incapable de se structurer
00:36:06lui-même et de structurer
00:36:08ses dépenses, ça fait partie
00:36:10de la distanciation des Français vis-à-vis de la classe politique.
00:36:12Après, vous savez, Pascal,
00:36:14on verra ce qui va se passer, mais bon.
00:36:16– Que dites-vous, Gilbert Collard ?
00:36:18– Je dis que c'est quand même incroyable,
00:36:20vous avez terminé, pardon, je ne voudrais pas…
00:36:22– Non, je vous en prie.
00:36:24– Vous avez vu comme je suis courtois,
00:36:26tondelier morne-pleine, quoi.
00:36:28Elle ne représente rien sur le plan électoral,
00:36:34elle est constamment avec sa feuille de salade
00:36:36sur les épaules,
00:36:38et elle vient donner des leçons
00:36:42alors qu'elle a fait 4 ou 5%, je crois.
00:36:46C'est là où…
00:36:48– Ce qui correspond à peu près
00:36:50à ce que représente LR aujourd'hui
00:36:52et ça n'a pas empêché d'arriver à Matignon
00:36:54et d'avoir les ministères iraniens.
00:36:56– Ça n'est pas comparable.
00:36:58– Je dis sur le plan politique.
00:37:00– Si vous voulez, ça fait partie du paradoxe
00:37:02dangereux pour la démocratie
00:37:04qu'on est en train de vivre.
00:37:06C'est que des gens qui sont le vide, font le plein.
00:37:08– Oui, c'est juste.
00:37:10– La tondelier, on la voit…
00:37:12– Ce n'est pas la tondelier, elle fait courtois.
00:37:14Là, ce n'est pas courtois.
00:37:16Madame Tondelier.
00:37:18– Dramaticalement, c'est autorisé, on peut le dire.
00:37:20Madame de Tondelier,
00:37:22donc, on la voit partout,
00:37:24elle donne des leçons à tout le monde,
00:37:26elle dit qui est Premier ministre,
00:37:28qui ne l'est pas.
00:37:30Je l'ai vu dans un débat il y a quelques jours,
00:37:32elle fait taire tout le monde.
00:37:34Du calme, elle ne représente strictement rien.
00:37:36– Elle représente 4%.
00:37:38– C'est ce qui fait qu'aujourd'hui,
00:37:40on vit une crise quand même aussi
00:37:42de la représentation médiatique politique.
00:37:44– Alors ça, c'est intéressant, Gérard Carreyrou,
00:37:46la représentation médiatique,
00:37:48parce que ce qui est vrai, effectivement,
00:37:50alors on ne va pas parler d'espace médiatique tous les matins,
00:37:52mais c'est vrai qu'on l'a vu avec Trump,
00:37:54c'était très intéressant.
00:37:56– Le plus terrible, me semble-t-il, actuellement,
00:37:58c'est qu'on est dans une crise,
00:38:00effectivement, une crise politique,
00:38:02une crise démocratique, une crise de régime,
00:38:04peu importe les noms qu'on lui donne.
00:38:08Ce qui lui manque,
00:38:10à cette crise, comme solution,
00:38:12ce serait, effectivement,
00:38:14de rehausser le niveau
00:38:16et d'essayer, je dis bien,
00:38:18d'essayer de recréer une 5ème République.
00:38:20Or, on est sur le chemin direct
00:38:24du contraire absolu,
00:38:26c'est-à-dire que ce qui restait,
00:38:28les ruines, parce que moi j'ai vécu la 5ème République
00:38:30depuis quasiment le début,
00:38:32depuis les années 60,
00:38:34il y avait des piliers, etc.,
00:38:36il y avait des arcs,
00:38:38tout ce qui tenait, effectivement, cette 5ème.
00:38:40On s'aperçoit qu'aujourd'hui,
00:38:42ce qui en reste, c'est-à-dire déjà
00:38:44seulement une partie,
00:38:46on va essayer de le s'aborder.
00:38:48Et on fait ça, par exemple,
00:38:50cette idée absolument folle dingue,
00:38:52qui ne peut venir que du président Macron,
00:38:54effectivement, pour qu'elle soit
00:38:56à ce point folle dingue,
00:38:58de vouloir essayer de dire
00:39:00ni motion de censure,
00:39:02ni 49.3,
00:39:04ni dissolution,
00:39:06t'enlèves les trois choses.
00:39:08On veut s'aborder les derniers éléments,
00:39:10si vous voulez, qui donnaient la 5ème République.
00:39:12Pour ne rien faire.
00:39:14Pour ne rien faire,
00:39:16pour créer, simplement,
00:39:18pour donner du temps à un président
00:39:20pour rester jusqu'à la fin de son mandat.
00:39:22Je trouve ça...
00:39:24– Mais alors qu'est-ce qu'il devrait faire ?
00:39:26Qu'est-ce qu'il devrait faire ?
00:39:28– Je ne vais pas vous donner
00:39:30une recette magique,
00:39:32je ne l'ai pas, simplement je me dis
00:39:34que tout ce qui va vers l'abaissement
00:39:36de ce qui reste de la 5ème République,
00:39:38il va faire des choses.
00:39:40– Qu'est-ce que devrait faire Emmanuel Macron ?
00:39:42– Il a dit solution, ma réponse est simple,
00:39:44il n'y a pas de solution. Il y a des options,
00:39:46plus ou moins bonnes ou plus ou moins mauvaises,
00:39:48il n'y a pas de solution.
00:39:50Examinons la situation.
00:39:52D'abord Michel Barnier n'était pas obligé de faire un 49.3,
00:39:54il aurait pu aller au vote,
00:39:56la voie aurait été rejetée.
00:39:58– Non mais je parlais d'Emmanuel Macron.
00:40:00– Oui mais c'est intéressant parce que...
00:40:02– Oui mais ça va être long.
00:40:04– Je sens que ça va être long.
00:40:06– Je voudrais finir.
00:40:08Et donc le gouvernement serait resté,
00:40:10le problème de l'usage du 49.3
00:40:12dans le contexte dans lequel on est,
00:40:14c'est qu'il est la porte ouverte
00:40:16à l'instabilité.
00:40:18– Oui mais nous sommes d'accord,
00:40:20nous sommes d'accord.
00:40:22– Emmanuel Macron d'abord jouait son rôle,
00:40:24premièrement son rôle de président,
00:40:26c'est-à-dire le président il n'est pas là
00:40:28pour faire une coalition,
00:40:30pour inviter à l'Elysée qui veut,
00:40:32ce n'est pas son rôle.
00:40:34Est-ce qu'il doit partir ?
00:40:36Et s'il s'en va,
00:40:38il ne s'en ira que sous la pression.
00:40:40Et si le président s'en va sous la pression,
00:40:42c'est exactement ce qui s'est passé
00:40:44au début de la Troisième République,
00:40:46c'est-à-dire que la fonction présidentielle
00:40:48sera définitivement affaiblie.
00:40:50D'autre part, on fera une élection présidentielle
00:40:52en quelques semaines, même pas de campagne,
00:40:54donc le président, le nouveau président
00:40:56sera mal élu.
00:40:58– J.Giscard a été élu en 1974,
00:41:00il était très bien élu.
00:41:02– Mais il nous faudrait deux choses.
00:41:04– Mais je savais que ce serait long.
00:41:06– Non, très court, deux choses.
00:41:08– Bon alors, Philippe Bilger.
00:41:10– Ah ben non, je n'ai pas parlé.
00:41:12– Philippe Bilger.
00:41:14– Moi je vous l'ai demandé.
00:41:16– Ah non, ne le demandez pas à Henri.
00:41:18Parce que si vous lui posez une question, c'est mort.
00:41:20– Il va répondre.
00:41:22– Deux choses rapidement.
00:41:24– Vous faites tous des tunnels pour dire des choses.
00:41:26– Deux choses rapidement, je n'ai pas parlé.
00:41:28Il nous faudrait une élection présidentielle
00:41:30le plus rapidement possible,
00:41:32qui soit une vraie élection présidentielle
00:41:34nous en avons été privés sur les deux dernières.
00:41:36– C'est vrai.
00:41:38– Et il faudrait que le camp mastrichien,
00:41:40le macroniste, ne dise pas
00:41:42nous sommes à nous seuls le camp de la raison.
00:41:44Parce que ça tue le débat démocratique.
00:41:46– Philippe Bilger.
00:41:48Est-ce que le fait que De Gaulle
00:41:50respectait profondément
00:41:52le sentiment populaire
00:41:54et qu'il est parti parce qu'il avait été
00:41:56désavoué, est-ce qu'au fond
00:41:58Emmanuel Macron s'il partait aujourd'hui
00:42:00est-ce qu'il ne respecterait pas
00:42:02profondément l'esprit de la cinquième ?
00:42:04– Alors ne répondez pas.
00:42:06Gilbert Collard.
00:42:08– Moi écoutez, il faut quand même
00:42:10se rendre à l'évidence.
00:42:12Macron est devenu,
00:42:14pour les français, insupportable.
00:42:16Tous les sondages le disent
00:42:18et même c'est épidermique.
00:42:20– Mais tout le monde est insupportable.
00:42:22– Non mais Macron, je crois vraiment
00:42:24qu'il y a un phénomène épidermique.
00:42:26La seule solution
00:42:28c'est qu'il parte.
00:42:30Bon, il y aura peut-être
00:42:32des turbulences, de toute façon,
00:42:34vu ce qu'il se passe dans le pays, avant que ce soit pire.
00:42:36Et à ce moment-là, on va reconstruire.
00:42:38On va reconstruire.
00:42:40– Mais comme il ne partira pas, ça n'a pas de sens.
00:42:42– Oui, il partira.
00:42:44– Alors, les trafics de drogue.
00:42:46Voilà un sujet.
00:42:48Il reste deux minutes mais je voulais qu'on voit
00:42:50la drogue ne gangrène pas seulement les zones urbaines.
00:42:52Le trafic connaît une expansion territoriale rapide.
00:42:54Ça c'est des vrais sujets. Et notamment dans la ruralité.
00:42:56Je voulais qu'on voit ce sujet
00:42:58parce que selon un rapport de la Cour des comptes du 27 novembre
00:43:00entre 2016 et 2022, l'usage et le trafic
00:43:02des stupéfiants couvraient respectivement
00:43:0454 et 79 % des communes.
00:43:06– Oui, oui, oui.
00:43:08– C'est le problème numéro un.
00:43:10Vous allez dans n'importe quelle commune de France, vous parlez à un maire,
00:43:12il vous dit le problème numéro un,
00:43:14mon problème numéro un, c'est la drogue.
00:43:16Bon, et tu as l'impression que…
00:43:18– La drogue, la vente, le trafic.
00:43:20– Mais la vente, le trafic et la consommation.
00:43:22– La consommation, le trafic et la criminalité.
00:43:24– Et la consommation, les gosses !
00:43:26C'est un vrai semblable.
00:43:28On laisse nos gosses en train de fumer
00:43:30sans que personne n'agisse.
00:43:32Voyez ce sujet parce qu'il est passionnant.
00:43:36– Si la drogue gangrène
00:43:38les zones urbaines denses,
00:43:40le trafic connaît une expansion territoriale rapide,
00:43:42notamment dans les zones rurales.
00:43:44Selon un rapport de la Cour des comptes
00:43:46entre 2016 et 2022,
00:43:48l'usage et le trafic
00:43:50de stupéfiants couvraient
00:43:52respectivement 54 %
00:43:54et 79 % des communes,
00:43:56soit près de 28 000 villes
00:43:58et villages.
00:44:00Des usagers de plus en plus précaires
00:44:02selon la vice-présidente de l'association
00:44:04des maires ruraux de France.
00:44:06– Bien au-delà du joint d'irrécréatifs,
00:44:08les gens en totale perte de repères
00:44:10tombent maintenant dans de la poudre
00:44:12et les drogues dures avec des conséquences
00:44:14dramatiques, notamment auprès des jeunes
00:44:16déscolarisés qui dévissent socialement.
00:44:18– Ou les consommateurs sont de plus en plus
00:44:20nombreux à la campagne,
00:44:22selon l'enquête du Sénat sur les narcotrafics,
00:44:24il serait près de 900 milles
00:44:26à consommer quotidiennement du cannabis,
00:44:28un nombre suffisamment élevé
00:44:30pour intéresser les trafiquants.
00:44:32– On a assisté aussi à un besoin
00:44:34des trafiquants de trouver de plus en plus
00:44:36de discrétion, donc ils ont essayé
00:44:38pour certains avec la pression qu'il peut y avoir
00:44:40dans les grandes villes, ils ont cherché à se mettre
00:44:42un peu au vert pour essayer d'être un peu plus discret
00:44:44et vendre de manière plus discrète.
00:44:46Ils ont également essayé
00:44:48de réduire le risque routier,
00:44:50je vous disais tout à l'heure qu'on fait des contrôles
00:44:52de flux, donc l'objectif c'est peut-être de se rapprocher
00:44:54un peu plus du consommateur.
00:44:56– Des zones rurales jugées calmes,
00:44:58où l'Association des maires ruraux de France
00:45:00pointe régulièrement le manque d'effectifs
00:45:02de gendarmerie.
00:45:04– Philippe Belger, vous allez encore dire que je suis sans nuance,
00:45:06mais ce problème
00:45:08qui est crucial,
00:45:10il faut des décisions radicales,
00:45:12d'une puissance
00:45:14inimaginable dans notre société,
00:45:16c'est-à-dire que quelqu'un qui est pris
00:45:18en situation de vendre,
00:45:20c'est casse-prison immédiatement.
00:45:22Et puis la deuxième ou troisième fois,
00:45:24il ne sort plus peut-être.
00:45:26Autrement, vous n'en sortirez pas.
00:45:28– Je ne suis pas étranger
00:45:30à une volonté de répression
00:45:32et donc je vous rejoins.
00:45:34Mais si vous décidez,
00:45:36sur toutes les catégories de délinquance,
00:45:38comme je vous l'entends dire
00:45:40assez souvent,
00:45:42de changer de logiciel,
00:45:44d'aller dans la casse-prison,
00:45:46– Mais qu'est-ce qu'on fait alors ?
00:45:48Qu'est-ce que vous proposez ?
00:45:50Dites-moi votre position alternative.
00:45:52Parce que moi je vois qu'au Salvador, en fait, ça marche.
00:45:54– Oui, alors on n'est peut-être
00:45:56pas obligé d'aller jouer là.
00:45:58– Mais je ne vous dis pas ça, je vous dis qu'on ne fait rien,
00:46:00dans un an on parlera
00:46:02de même sujet.
00:46:04Qu'est-ce que vous proposez ?
00:46:06– Mais pardonnez-moi de ne pas vous répondre
00:46:08pour une fois, on ne peut proposer
00:46:10que lorsqu'on est en position
00:46:12d'agir.
00:46:14– Ne venez pas le matin, à ce moment-là, ça ne sert à rien
00:46:16si on n'a pas de propositions et d'idées.
00:46:18Regardez, il faut proposer.
00:46:20– Déjà le fait d'instiller
00:46:22un peu de nuance dans vos propos,
00:46:24parfois… – Je vous demande ce que vous proposez.
00:46:26– Mais ce que je… – Et vous dites que je ne propose rien.
00:46:28– Mais attendez, je ne propose rien,
00:46:30je serai évidemment
00:46:32très répressif sur ce domaine-là,
00:46:34mais il ne suffit pas que je le dise,
00:46:36je ne suis tout de même pas un imbécile
00:46:38qui croit que son verbe
00:46:40est performatif. Vous-même, c'est pareil,
00:46:42vous dites qu'il faut changer de logiciel,
00:46:44vous demanderez le détail,
00:46:46vous ne sorriez pas. – Ah si, moi je le sais,
00:46:48moi je le sais complètement.
00:46:50– Vous l'étriez dans toutes les cas.
00:46:52– C'est tolérance zéro en tout.
00:46:54C'est-à-dire que la drogue,
00:46:56la première fois que vous en vendez,
00:46:58petite peine, normal. La deuxième fois que vous en vendez,
00:47:00peine plus fort.
00:47:02Et puis à un moment, est-ce la cinquième, sixième
00:47:04ou septième fois, tu ne sors plus.
00:47:06– D'accord, et pour toutes les autres
00:47:08catégories de délinquantes,
00:47:10vous faites quoi ?
00:47:12– La perpétuelle réelle,
00:47:14ça devrait exister, je suis désolé.
00:47:16– Bon, la pause et on revient tout de suite.
00:47:18La pause et on revient tout de suite.
00:47:20– C'est quand même une lacune terrible, ça.
00:47:22– Mais d'accord. – C'est une discussion assez passionnante
00:47:24ce matin, je trouve, assez animée
00:47:26comme du jour.
00:47:28– Philippe est très… – Ah non, mais c'est bien.
00:47:30– Mais Philippe est remarquable.
00:47:32– J'ai des inquiétudes,
00:47:34à la fois un être brillant, mais qui va réduire
00:47:36forcément notre temps de parole
00:47:38les prochaines fois. – C'est pas vrai,
00:47:40j'ai été très discret, là.
00:47:42– Non, mais Philippe, à force
00:47:44de vouloir dire le contraire
00:47:46de tout le monde, parfois,
00:47:48ça tourne un peu,
00:47:50je trouve, à l'artifice.
00:47:52– Donnez-moi un exemple.
00:47:54– Surtout, l'important, c'est de dire le contraire
00:47:56de ce que les uns et les autres disent.
00:47:58– C'est-à-dire, je dis le contraire quand je m'oppose
00:48:00à votre argumentation ?
00:48:02– Non, en général, je vous connais maintenant,
00:48:04vous dites souvent, par goût de la contradiction.
00:48:06C'est une manière d'exister.
00:48:08– Mais vous plaisantez,
00:48:10je ne suis pas
00:48:12chez le psychanalyste.
00:48:14– Tout va bien.
00:48:16– Non, c'est gratuit.
00:48:18– Mais c'est plutôt vous,
00:48:20Pascal, qui avez un souci.
00:48:22– Moi, j'ai plusieurs soucis.
00:48:24– Non, mais puisqu'on fait une psychanalyse
00:48:26collective, je pourrais en dire
00:48:28beaucoup.
00:48:30– Mais il y a une chose que je voulais vous dire,
00:48:32il y a une chose que je voulais vous dire,
00:48:34et qui dépasse tout ça.
00:48:36– La France ?
00:48:38– Non, c'est que je vous aime beaucoup.
00:48:40Et ça, voyez-vous, ça dépasse tout ça.
00:48:42Mais n'oubliez jamais que quand on dit
00:48:44« j'aime le poulet », ce n'est pas toujours bon pour le poulet.
00:48:46– Voilà.
00:48:48– N'oubliez jamais cette phrase.
00:48:50– Vous tombez dans une profondeur de pensée.
00:48:52– Elle est assez profonde, cette phrase.
00:48:54Franchement, de dire « j'aime le poulet »,
00:48:56ce n'est pas toujours bon pour le poulet,
00:48:58franchement, c'est une phrase profonde.
00:49:00Mais en revanche, je vous assure,
00:49:02quand vous allez sur ce plateau, je crois
00:49:04que je les aime tous beaucoup.
00:49:06Et je pense que les téléspectateurs aussi vous aiment beaucoup.
00:49:08Et plus que ça, vous savez quoi ?
00:49:10Ils nous aiment ensemble.
00:49:12– Ils nous aiment ensemble ?
00:49:14– Ensemble.
00:49:16– Non, attention, ça va virer.
00:49:18– Ils nous aiment ensemble.
00:49:20Je vous assure, ils nous aiment ensemble.
00:49:22Et parce que nous formons
00:49:24une petite équipe,
00:49:26ou un petit théâtre, etc.
00:49:28Et ce qu'ils aiment, c'est nous.
00:49:30– Mais j'ai parfois des échos
00:49:32qui ne relèvent pas forcément
00:49:34d'une admiration pour l'amour collectif.
00:49:36– Mais parce qu'ils vous disent souvent,
00:49:38et là vous vous faites avoir,
00:49:40ils vous disent ce que vous voulez entendre.
00:49:42– Non. – Mais si, souvent les gens sont comme ça.
00:49:44Mais ils nous aiment.
00:49:46– Non, ils me disent parfois du bien de moi.
00:49:48– Oui.
00:49:50Bon, allez, Audrey Bertheau.
00:49:52Audrey Bertheau à 10h02.
00:49:54Audrey Bertheau à 10h02.
00:49:57– Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:49:59L'affaire Mbappé, on vient tout juste
00:50:01de la prendre. Le parquet suédois
00:50:03clôt l'enquête pour viol en raison
00:50:05de preuves insuffisantes.
00:50:07L'effet remonte au mois d'octobre.
00:50:09Dans l'émission Clique récemment sur Canal+,
00:50:11Kylian Mbappé s'était dit surpris
00:50:13des accusations formulées par la presse suédoise.
00:50:15Il n'avait reçu aucune convocation
00:50:17de la justice de ce pays.
00:50:19Un incendie sans doute accidentel.
00:50:21Hier, l'église Saint-François à Montpellier
00:50:23a pris feu. Environ 80 sapeurs-pompiers
00:50:25ont été mobilisés. Selon le maire de la ville,
00:50:27l'origine n'est pas encore déterminée,
00:50:29mais il s'agirait d'un déclenchement accidentel
00:50:31de feu en lien avec un chantier.
00:50:33Et enfin, la FNSEA, premier syndicat agricole,
00:50:36a annoncé qu'il y aura des possibles nouvelles actions
00:50:38avant la fin de l'année.
00:50:40On ne sait pas où on va et on ne peut pas attendre,
00:50:42a déclaré Arnaud Rousseau ce matin.
00:50:44Il ajoute qu'il a peur que la situation dérape
00:50:46alors que les agriculteurs multiplient les actions.
00:50:48– Merci beaucoup Audrey Bertheau.
00:50:50On parlait de tolérance zéro tout à l'heure avec Philippe.
00:50:52Qu'est-ce qu'il faut faire avec cette délinquance ?
00:50:54Et Gérard a souvent parlé de ce qui s'était passé aux Etats-Unis.
00:50:56Je voudrais qu'on voit ce qui s'est passé dans la cité Pablo Picasso.
00:50:58Des coups de feu ont retenti dans la cité de Nanterre,
00:51:01dans la nuit de lundi à mardi.
00:51:03Écoutez d'abord Amaury Bucot,
00:51:05écoutez le scénario de jeunes gens qui sont venus pour agresser
00:51:08puis après je vous montrerai la séquence vidéo.
00:51:12– Les faits se sont passés dans la nuit de lundi à mardi
00:51:14en région parisienne.
00:51:16En fait, un commando d'hommes armés, cagoulés, gantés,
00:51:19se sont rendus dans la cité Pablo Picasso à Nanterre.
00:51:22Ils venaient de la ville de Pavillon-sous-Bois en Seine-Saint-Denis
00:51:25où ils avaient dérobé deux voitures.
00:51:27Et c'est avec ces voitures qu'ils se sont rendus dans la cité Pablo Picasso
00:51:30pour agresser des jeunes hommes qui se trouvaient dans le hall
00:51:34d'un immeuble de cette cité.
00:51:36Ils les ont à la fois plantés avec des couteaux,
00:51:39ils ont aussi donné des coups de crosse de fusil d'assaut
00:51:41puisqu'ils étaient armés d'un M16.
00:51:43Et puis enfin, ils ont pris la fuite.
00:51:45Tout ça s'est passé un peu avant minuit et demi
00:51:47et ils ont finalement été interpellés, abondis
00:51:49par plusieurs équipages de police.
00:51:51Dans les véhicules de ces cinq personnes,
00:51:53on a retrouvé des munitions,
00:51:55on a retrouvé le fameux fusil d'assaut M16,
00:51:57on a ici retrouvé deux couteaux,
00:51:59probablement ceux qui ont été utilisés pour l'agression.
00:52:01Ces hommes ont été placés en garde à vue
00:52:03et puis une procédure pour tentative d'homicide a été ouverte.
00:52:06Vous voyez la séquence maintenant vidéo qui a été captée.
00:52:09C'est une espèce d'opération de punition,
00:52:13d'expédition punitive qui avait été organisée.
00:52:19C'est une espèce d'opération d'expédition punitive qui avait été organisée.
00:52:21C'est une espèce d'opération d'expédition punitive qui avait été organisée.
00:52:23C'est une espèce d'opération d'expédition punitive qui avait été organisée.
00:52:25C'est une espèce d'opération d'expédition punitive qui avait été organisée.
00:52:27C'est une espèce d'opération d'expédition punitive qui avait été organisée.
00:52:29C'est une espèce d'opération d'expédition punitive qui avait été organisée.
00:52:31C'est une espèce d'opération d'expédition punitive qui avait été organisée.
00:52:33C'est une espèce d'opération d'expédition punitive qui avait été organisée.
00:52:35C'est pas nous.
00:52:37C'est pas nous.
00:52:39C'est pas nous.
00:52:41C'est pas nous.
00:52:43C'est pas nous.
00:52:45C'est pas nous.
00:52:47C'est pas nous.
00:52:49C'est pas nous.
00:52:51C'est pas nous.
00:52:53C'est pas nous.
00:52:55C'est pas nous.
00:52:57C'est pas nous.
00:52:59C'est pas nous.
00:53:01C'est pas nous.
00:53:03C'est pas nous.
00:53:05C'est pas nous.
00:53:07C'est pas nous.
00:53:09C'est pas nous.
00:53:11Bon, vous voyez Philippe, au fond de moi,
00:53:13ces jeunes gens, je pense qu'ils sont irrécupérables.
00:53:15Irrécupérables.
00:53:17C'est triste pour eux, d'ailleurs, peut-être qu'ils n'y peuvent rien eux-mêmes.
00:53:19C'est un rapport au monde, voilà.
00:53:21C'est comme ça.
00:53:23Mais je veux protéger la société.
00:53:25Je suis d'votre avis.
00:53:27Absolument.
00:53:29Il y a une minorité qui est irrécupérable,
00:53:31l'obligation de l'humanisme. Moi, quand je vois ça, je l'ai déjà dit, mais je sais que c'est parfaitement utopique.
00:53:39Il faudrait que la justice aille très vite. Il y a toute une part des transgressions délictuelles ou criminelles
00:53:47qui sont incontestables. Et par conséquent, celles-là, une fois qu'on a identifié les auteurs, il faudrait les faire
00:53:55passer très vite en jugement. Et puis pour les autres qui sont obscurs, complexes, on ouvre une information, mais on fait
00:54:03travailler les magistrats. Et on leur demande des délais à respecter. Mais une fois qu'on accepte l'idée qu'on pourrait
00:54:13faire passer rapidement une multitude d'affaires qui sont incontestables, malgré les tartes à la crème sur la présomption
00:54:22d'innocence, tout cela, eh bien on aboutirait à des résultats assez remarquables sur le plan de l'efficacité.
00:54:30– Le problème, c'est le fusil M16. C'est là-dessus qu'il faut se focaliser. Parce que, d'abord, chapeau aux policiers.
00:54:39On oublie un peu qu'il faut y aller quand on a affaire à des gens armés avec un fusil M16. Il faut y aller.
00:54:46Ces armes qui circulent, c'est effrayant. Le jour où ils décident de venir s'occuper un peu des Pékins, qu'est-ce qu'on va faire
00:54:55avec l'armement qui existe dans les cités ? Qu'est-ce qu'on va faire ?
00:54:59– Henri Guédeau. – Alors, là on parle de la drogue.
00:55:04– C'est la drogue et la délinquance. – Voilà, le problème le plus grave auquel nous sommes confrontés,
00:55:15c'est la violence physique, la montée de la violence physique, dont la drogue est un des aliments.
00:55:21Et là, le problème, c'est de savoir si on veut faire la guerre à la violence et au trafic de drogue et aux mafias, la guerre.
00:55:29Les gens qui se promènent avec des armes de guerre, on leur fait la guerre.
00:55:33Mais la guerre, ça veut dire un droit de la guerre, c'est-à-dire qu'on sort…
00:55:38Très bien, Philippe a raison, ça serait mieux si on faisait ce qu'il dit, mais ça ne suffit pas.
00:55:41Au point où on en est rendu, ça ne suffit pas.
00:55:44– Changer de logiciel. – Oui, mais c'est presque devenu une formule,
00:55:48je trouve, un peu trop tendre, changer de logiciel.
00:55:51Ça commencerait tôt d'ailleurs, ça commence quand une élève ou un parent d'élève donne une gifle au professeur.
00:55:57– Oui, pour un week-sur-si. – Voilà, et là c'est 4 mois week-sur-si
00:56:00ou quelques jours de travaux d'intérêt général.
00:56:02Bon, donc ça, c'est faire la guerre, on ne l'a jamais fait.
00:56:06– Eh bien oui, nous sommes d'accord.
00:56:07– Mais ça c'est un projet politique, mais c'est un projet politique qui ne peut être mis en œuvre
00:56:13que si, dans une campagne présidentielle, on explique ce qu'on veut faire,
00:56:19qu'on reçoit un mandat pour le faire, parce qu'il y aura une grande transgression
00:56:23de certaines des règles de notre droit pénal.
00:56:25Par exemple, la responsabilité collective.
00:56:28La loi anti-casseurs qu'on a fait semblant de remettre, mais qui n'était pas du tout celle de 71,
00:56:34elle a été, ce n'était pas un fasciste qui l'avait, c'était Chaban Delmas qui était président.
00:56:39– Mais nous sommes d'accord, mais j'entends bien, mais j'entends tout ça.
00:56:42Et je pense que, si, certains, j'espère, vont le demander.
00:56:46– Bien sûr. – Et tout le monde s'en fiche, en fait.
00:56:48– Oui, mais demander à Olivier Dardigolle ce qu'il pense de la loi anti-casseurs, il va dire non.
00:56:52– Je pense qu'il faut faire comme le juge Falcom disait, remonter les filières financières.
00:56:56On ne peut jamais en parler sous le bateau.
00:56:58Je pense que c'est une donnée du capitalisme mondialisé et financiarisé.
00:57:02Je pense qu'il faut s'attaquer aux paradis fiscaux.
00:57:04Je pense qu'il faut regarder ce qui se passe du côté du Qatar, du côté des Émirats arabes unis, etc.
00:57:09– Donc on ne fait rien, en fait.
00:57:11– Oui. – C'est vrai, mais…
00:57:13– Et quand on dit ça, on ne fait rien.
00:57:15Ou Alain Saint-Saël.
00:57:17– Mais vous parlez d'eux ?
00:57:19– C'est le problème le plus grave auquel nous soyons confrontés.
00:57:21Ça ne suffit pas de faire ça.
00:57:23Il faut enrayer la violence physique.
00:57:25Quelqu'un qui se promène avec une arme de guerre dans la rue,
00:57:28eh bien, il court le risque d'être abattu par un policier, même s'il ne le menace pas.
00:57:33Voilà, parce qu'on ne peut pas continuer comme ça.
00:57:35– Eh bien, j'entends ce que vous dites,
00:57:37et je pense que les Français qui nous écoutent sont à 100% derrière vous.
00:57:41Et ça s'appelle un changement de paradigme, un changement de logiciel,
00:57:44vous appelez ça comme vous voulez.
00:57:45Mais je ne suis pas sûr que M. Dardigolle, qui est à côté de vous,
00:57:48quand il entend qu'on se balade dans la rue avec quelqu'un qui a un M16 sur lui,
00:57:53même s'il n'a rien fait, vous êtes…
00:57:55– Si c'est une guerre, oui, bien sûr, puisqu'on passe une longue guerre.
00:57:58– Un type bon, un fusil à feu.
00:58:01– Vous allez chasser…
00:58:02– Non, non.
00:58:03– Et je pense qu'il faut un policier qui reste, pas qui passe.
00:58:05– Dernier mot.
00:58:06– Oh, il y a la grande faiblesse de votre…
00:58:08– Dernier mot.
00:58:09– C'est que c'est très long, on sera tous morts.
00:58:13– Dernier mot de M. Guénaud qui doit partir.
00:58:16– Donc, il faut, un, arrêter absolument l'engrenage de la violence par tous les moyens,
00:58:20parce que c'est un engrenage.
00:58:22Et deuxièmement, il y a quelque chose qui est quand même l'angle mort
00:58:25de toutes nos discussions et de tous les débats aujourd'hui,
00:58:29c'est la question sociale, qui est une des dimensions les plus importantes
00:58:34de la plupart des sujets dont on parle, de l'immigration jusqu'à l'économie,
00:58:38jusqu'à la politique.
00:58:40Et je voudrais juste vous raconter ce petit épisode, et après je m'en vais,
00:58:45qu'on trouve dans les grands cimetières sous la lune de Bernanos.
00:58:52Un jour, je suis passé devant le Crous, à Pont-Royal,
00:58:58il y avait une petite statue un peu…
00:59:02– Synthétique.
00:59:03– Récaturée de Bernanos, et dessous il y avait un imbécile qui avait écrit fasciste.
00:59:09Ça a été l'écrivain de droite monarchiste le plus antifasciste.
00:59:14Et Bernanos dit une chose extraordinaire, enfin que je trouve extraordinaire,
00:59:17dans les grands cimetières sous la lune, il raconte en 1937, il revient à Paris,
00:59:22il était à Palma de Majorca, il revient à Paris et sur le trottoir,
00:59:26il discute avec un vendeur de journaux de ce qu'il appelle des nationaux,
00:59:32qui vient le voir et qui discute.
00:59:35Et arrive une foule qui décrit comme une foule misérable, édentée,
00:59:41les cheveux bourrifés, qui réclame la retraite.
00:59:46Et le Franc populaire vient de tomber sur la question des retraites.
00:59:50Et le type à côté de lui, le national, il tend le poing à un moment donné,
00:59:55et puis il dit, salaud !
00:59:57Et Bernanos il dit, oh ma France, oh ma France, voilà.
01:00:02Et quand on n'aura pas compris la leçon de morale d'un Bernanos qui n'est pas un gauchiste,
01:00:06je crois qu'on n'aura pas compris grand chose à l'état de notre société
01:00:10et à la violence qui nous menace dans cette société.
01:00:13Nous sommes bien d'accord.
01:00:15Merci Henri Guénot, on va recevoir Audrey Bascovec de Soignantes.
01:00:20Je suis un jour devenu patient. Je vous remercie grandement.
01:00:22On va voir un sujet quand même sur Boalem Sansal,
01:00:25et c'est Léa Barotte qui va nous raconter ce qui s'est passé hier.
01:00:29Bernanos qui disait également cette phrase formidable,
01:00:31les ratés ne vous rateront pas.
01:00:33Les ratés ne vous rateront pas.
01:00:35Et ça, les ratés ne vous rateront pas, à mon avis, c'est une phrase assez forte.
01:00:40Merci M. Guénot.
01:00:42Et écoutons Célia Barotte sur ce qui s'est passé hier avec M. Sansal.
01:00:49Ce mercredi, s'est tenu l'audience en appel du placement en détention de Boalem Sansal
01:00:54et ce recours a été rejeté.
01:00:56Mais son avocat ne baisse pas les bras.
01:00:58Il a expliqué que pour beaucoup, l'écrivain est un symbole,
01:01:01mais que son rôle est avant tout de défendre un homme.
01:01:03Il a tenu à rappeler que cette défense s'inscrit dans un contexte extrêmement sensible
01:01:08et d'altération des relations entre la France et l'Algérie.
01:01:12Maître Zimré regrette l'absence de procès équitable
01:01:15et il souhaite que la mobilisation autour de son client soit universelle
01:01:19car ce dossier ne va pas se régler avec le temps.
01:01:22Pour l'avocat, il faut montrer aux autorités algériennes que bien sûr,
01:01:25la France est indignée, mais il craint que toute manifestation officielle
01:01:29et visible de la France desserve la situation de l'écrivain
01:01:33car, je cite, la toile de fond, c'est l'exploitation d'un sentiment anti-français.
01:01:37Enfin, en réponse aux propos tenus par Sandrine Rousseau,
01:01:40Maître Zimré estime que lorsque l'on veut faire libérer quelqu'un,
01:01:43on ne le fait pas de cette façon.
01:01:45Il reçoit cette déclaration comme un obstacle car d'autres personnes
01:01:49vont s'en emparer pour justifier l'injustifiable.
01:01:52Écoutons M. Zimré, puis vous me direz...
01:01:55Vous connaissez peut-être le droit algérien, je ne sais pas si vous avez travaillé là-bas.
01:01:58Écoutons M. Zimré, vous me direz ce que vous en pensez.
01:02:02Ce matin s'est tenu l'audience en appel de son placement en détention
01:02:09et ce recours a été rejeté par la chambre d'accusation
01:02:14en sorte qu'il ait maintenu en détention.
01:02:17Je précise qu'il n'a pas été extrait de sa cellule pour assister,
01:02:23pour participer à cette audience pourtant essentielle au regard des libertés.
01:02:30Les nouvelles que j'ai de lui sont bonnes pour ce qui concerne sa santé.
01:02:36J'ai demandé à mes confrères de faire une démarche auprès de lui,
01:02:39d'aller le visiter dimanche et c'est là qu'ils ont appris
01:02:44qu'il avait été transféré le jeudi précédent à la prison de Coléa
01:02:51sans qu'aucun des acteurs de la procédure, en tout cas de la défense,
01:02:56n'en ait été informé.
01:02:58Pour beaucoup, il est un symbole évident, comment ne pas l'être ?
01:03:05Gilbert Collard.
01:03:06Normalement, il y a des accords franco-algériens qui permettent à un avocat français
01:03:12de se rendre en Algérie pour assister un client.
01:03:16Déjà, là, il y a quelque chose de complètement anormal
01:03:19puisque l'avocat français, dans l'irrespect le plus absolu des accords,
01:03:24lesquels il serait temps qu'on les foute en l'air de mon point de vue,
01:03:27n'a pas pu aller assister son client.
01:03:29Bon, la justice algérienne, elle est complètement politique,
01:03:33elle est aux ordres.
01:03:34Bon, Boualamsansal est un prisonnier politique, c'est clair.
01:03:38Et je suis effaré, même ça me fait mal, de voir à quel point
01:03:43les habituels fonctionnaires de la défense des droits de l'homme
01:03:47ne bougent pas, ne branchent pas.
01:03:49Et quand j'entends Mme Rousseau dire, et on l'invite et on la réinvite,
01:03:55dire que ce n'est pas un ange Boualamsansal,
01:03:59il a même tenu des propos qui le rapprochent de l'extrême droite.
01:04:03Il a plus de 70 ans, cet homme.
01:04:06Il est en prison pour ses idées, pour la parole,
01:04:11parce que sa parole, elle n'a pas de vide derrière elle.
01:04:14Et on branche pas, on fait rien.
01:04:17Je veux dire, c'est scandaleux, quoi, je veux dire,
01:04:19c'est insupportable, insupportable.
01:04:22– Elle l'a traité de suprémaciste blanc.
01:04:23– Et elle l'a traité de suprémaciste blanc, oui aussi, voilà.
01:04:26Bon, je veux dire qu'il y a des gens qui deviennent infréquentables
01:04:29du point de vue de la défense des droits de l'homme,
01:04:31et la Ligue des droits de l'homme, non ?
01:04:33Qui ne branche pas.
01:04:34Et Amnistie Internationale, qui ne branche pas.
01:04:38Non mais qu'est-ce qui se passe ?
01:04:39– Alors, M. Gallimard a souhaité hier que les écrivains prennent la parole,
01:04:43mais Annie Ernaux, par exemple, elle a signé,
01:04:45mais Annie Ernaux, qui est prise de Nobel de littérature,
01:04:49c'est Philippe Valle qui disait ça l'autre jour,
01:04:51si elle avait été prise en otage à Rome par Mme Mélanie de la même manière,
01:04:57le monde intellectuel, littéraire, on en parlerait matin, midi et soir.
01:05:01Là, on n'en parle pas.
01:05:02C'est-à-dire que sur France Inter, on n'en parle pas.
01:05:04Sur le service public, quand on en parle, c'est pour critiquer M. Boalem Sansal.
01:05:07C'est vraiment…
01:05:08– C'est vraiment ce qui prouve bien.
01:05:10– Mais il y a quand même des moyens de pression de la France,
01:05:12c'est-à-dire qu'on pourrait dire à tous les Algériens qui viennent en France
01:05:15et notamment se faire soigner parfois, vous ne rentrez plus.
01:05:17– Eh bien, vous rentrez tous, oui.
01:05:18Et puis une fois pour toutes, écoutez, mettre sur la table la résiliation des accords,
01:05:23c'est terminé, ils se moquent de nous, ils nous insultent,
01:05:26ils n'arrêtent pas de critiquer la France.
01:05:29Et puis là vraiment, ça serait l'occasion de dire où vous le libérez maintenant,
01:05:33où on va prendre des mesures.
01:05:35– Mais bien sûr, mais ça, et la France est faible comme toujours.
01:05:39– On n'a même pas d'écoute… Où est le Premier ministre ?
01:05:42La France est faible.
01:05:44On a un Premier ministre fantôme,
01:05:46on a un Président de la République qui est parti où ? En Pologne ?
01:05:49– Voilà, il y fait l'alerteur.
01:05:50– Il est pas allé à Varennes ? Non, il est en Pologne, bon.
01:05:53– Vous savez que Varennes, pour la jeune génération…
01:05:56– C'est Louis XVI, quand il s'est enfui.
01:05:59– Je ne suis pas sûr que la jeune génération perçoive ou comprenne cette allusion.
01:06:05– Ils n'ont qu'à aller voir dans le dictionnaire.
01:06:07– Bon, Audrey Basquevec est avec nous, de soignante.
01:06:12Je suis devenu un jour patiente.
01:06:15Merci vraiment d'être avec nous et vous racontez une histoire singulière.
01:06:18Vous êtes infirmière depuis 23 ans.
01:06:20Vous vivez d'ailleurs avec votre conjoint qui est agriculteur, je crois.
01:06:23– C'est ça.
01:06:24– Dans la région de Metz.
01:06:25– Bonjour.
01:06:26– Bonjour et merci d'être avec nous.
01:06:28Et ce que vous racontez, c'est quelqu'un qui, un jour,
01:06:31passe de l'autre côté du miroir d'une certaine manière.
01:06:34Vous découvrez ou on vous apprend le cancer que vous avez eu de cette manière-là.
01:06:39Vous écrivez « La docteure me fait signe sur le pas de la porte,
01:06:42voilà longtemps que nous nous connaissons.
01:06:44Isabelle est la radiologue qui me suit depuis mon opération.
01:06:47Du fibro à dénôme, nous papotons tranquillement de choses et d'autres
01:06:52pendant qu'elle se prépare.
01:06:53Elle pose la sonde sur la boule.
01:06:55En une seconde, je vois l'expression de son visage changer.
01:06:58Audrey, ce n'est pas bon.
01:07:00C'est un cancer.
01:07:01Elle hoche la tête.
01:07:03Ce n'est pas la procédure habituelle d'annoncer directement à son patient
01:07:06en plein examen qu'il est atteint d'un cancer.
01:07:08Il faut confirmer le diagnostic par une biopsie et demander au patient
01:07:11de revenir accompagner lors de la délivrance des résultats.
01:07:14Pourquoi vous avez voulu écrire ce livre ?
01:07:17J'ai voulu écrire ce livre.
01:07:20C'est un témoignage intime.
01:07:23J'ai voulu écrire ce livre comme un miroir sans phare
01:07:26pour montrer la réalité des soignants et des patients.
01:07:30Comme vous l'avez dit, je suis passée de deux côtés.
01:07:32Infirmière depuis 23 ans, j'ai combattu deux longues maladies,
01:07:36deux cancers plus exactement ces sept dernières années.
01:07:39Je voyais déjà le déclin de l'hôpital public et du système de santé français
01:07:44pendant mon exercice.
01:07:47Mais quand on a la tête dans le guidon et qu'on travaille,
01:07:50on n'a pas forcément le temps de réfléchir plus avant et de s'engager.
01:07:54Je ne fais pas de politique.
01:07:56Chacun dans son coin voit ce qui ne va pas.
01:07:59Mais quand j'ai été malade, j'ai été confrontée à l'autre côté de la barrière
01:08:03et j'ai vu encore plus certaines failles.
01:08:06J'avais le temps, étant malade.
01:08:09Du coup, je me suis engagée.
01:08:11Mon histoire, je voudrais aussi qu'elle serve à montrer que la guérison,
01:08:15le combat, ce n'est pas juste contre la maladie.
01:08:18C'est aussi un combat pour la vie, pour la santé, pour donner de l'espoir.
01:08:23Je souhaitais aussi écrire ce livre comme une bouffée d'espoir
01:08:29pour les patients et leur famille, pour dire qu'on s'en sort.
01:08:32Parce que le premier réflexe que j'ai eu, si vous lisez mon livre, vous le verrez,
01:08:37quand on m'a appris la maladie, je me suis dit que dans un mois, je ne serai plus là.
01:08:40C'était le 7 décembre 2017.
01:08:42Je ne passe pas de nouvel an.
01:08:44Vu l'histoire, deux mois avant, il n'y avait rien, un examen, etc.
01:08:47Je me suis dit que c'est un truc qui va flamber et je ne serai plus là dans un mois.
01:08:51On pense tout de suite à ça au pire.
01:08:53Je voulais aussi que ce livre serve à redonner de l'espoir et à dire aux malades qu'on s'en sort.
01:08:58Il en donne de l'espoir.
01:09:00Je me retiens de ce que vous venez de dire, quelque chose qui nous frappe tous,
01:09:03dans tous les domaines, que ce soit l'école, la gestion, etc.
01:09:06L'hôpital public, je l'ai vu tomber.
01:09:09Quel est votre diagnostic ?
01:09:11Qu'est-ce que vous avez vu changer en 23 ans ?
01:09:14Et quelle est votre analyse de ce déficit, de ce que vous appelez cet hôpital qui tombe ?
01:09:25Quand j'ai commencé en 2001, je travaillais aux urgences.
01:09:29Au départ, on travaillait déjà avec le brassard en grève.
01:09:32On sait que les infirmières, les médecins, quand ils font grève, ils sont quand même là.
01:09:36On met un brassard, on s'écrit dans le dos en grève.
01:09:38Déjà, on demandait des moyens.
01:09:40J'ai vu les choses se dégrader pendant 20 ans, de pire en pire.
01:09:44On a à chaque fois un espoir que ça change.
01:09:46Précisément, vous dites de pire en pire.
01:09:48J'ai du mal à comprendre. Il y a trop d'administratifs.
01:09:50Vous dites des moyens, ça veut dire quoi ?
01:09:52Il y a des lits en moins, il y a du personnel en moins, il y a des infirmières en moins.
01:09:55Précisément.
01:09:56Donc, les lits ferment.
01:09:57Donc, on manque de lits d'aval.
01:09:59Les gens attendent de plus en plus aux urgences.
01:10:01A l'époque, aux urgences, je travaillais la nuit de 2h à 5h.
01:10:03Il n'y avait personne dans ces services.
01:10:05On arrivait à placer les gens qui avaient besoin de soins dans des lits.
01:10:07Actuellement, il y a encore 50 personnes le matin.
01:10:09Quand on arrive, il faut prendre notre poste.
01:10:11Mais c'est parce que ces gens qui viennent, ils viennent pour rien parfois ?
01:10:15C'est de la faute des patients, si j'ose dire ?
01:10:17Non, ils restent là à 92h sur un bancard.
01:10:19Ce sont des gens qui ont besoin d'être hospitalisés.
01:10:21Sinon, on les renvoie chez eux.
01:10:23Il y a des services aussi de médecins généralistes d'urgence,
01:10:26de gardes qui ont été mis en place pour désengorger les urgences.
01:10:29Mais ceux qui restent sur des bancards et qui patientent,
01:10:32c'est parce qu'ils ont besoin d'être hospitalisés dans un lit.
01:10:34Il manque de personnel.
01:10:35Donc, on ne peut pas ouvrir des lits dans les services.
01:10:37C'est ça qui est toujours sidérant,
01:10:40puisque tu as l'impression qu'il y a de plus en plus d'impôts,
01:10:45que tu payes de plus en plus.
01:10:47Et ça va de moins en moins bien dans tous les domaines.
01:10:49Alors, est-ce que l'argent est simplement mal réparti ?
01:10:52Est-ce qu'il y a, par exemple, dans le domaine de l'hôpital,
01:10:54est-ce que vous diriez qu'il n'y a pas assez de personnels
01:10:56qui sont au contact des patients
01:10:58et trop de personnels qui font de l'administratif ?
01:11:01Ce n'est pas mon rôle de taper sur les administratifs.
01:11:04Oui, mais c'est le rôle de personne, en fait.
01:11:06Personne ne veut dire les choses.
01:11:08Donc, ce n'est pas une question de rôle, c'est une question de témoignage.
01:11:10Est-ce que la question que je pose, c'est une question de rapport à la vérité ?
01:11:13Oui, mais les administratifs, il en faut pour faire tourner l'hôpital.
01:11:16Oui, je suis d'accord avec vous.
01:11:18Mais il y a 40%, par exemple, à la PHP, de gens qui n'ont jamais vu un patient.
01:11:2140% !
01:11:23À l'hôpital américain, il y en a 20 ou 25%.
01:11:25D'un côté, c'est le privé, de l'autre, c'est le public.
01:11:28Il y a peut-être des choses à réfléchir là-dessus, oui.
01:11:30J'explique beaucoup de solutions que je pense dans mon livre.
01:11:35C'est pour ça que je l'écris, parce que je ne veux pas, moi,
01:11:37taper sur le politique qu'on voit bien là.
01:11:39On n'a même pas de Premier ministre, on ne sait pas où on va.
01:11:41Et souvent, on voit qu'ils sont complètement impuissants.
01:11:44Je préfère apporter des solutions.
01:11:46Pendant la Covid, les soignants ont quand même très clairement expliqué ce qui se passait.
01:11:55Et on a supprimé combien de lits ?
01:11:585000, c'est ça, je ne me trompe pas ?
01:12:00Je ne sais pas le chiffre exact.
01:12:02Vous vous rendez compte ?
01:12:04Moi, je ne sais pas quelle est votre expérience.
01:12:06Ma femme est médecin et elle a été hospitalière pendant un certain temps.
01:12:10J'ai beaucoup de patrons qui me disent que c'est incroyable ce qui se passe.
01:12:15Si on n'arrive pas à remplir la rubrique dépenses du budget,
01:12:22on ne nous reconduit pas les fonds.
01:12:25Donc, on fabrique parfois...
01:12:30J'ai compris.
01:12:31Alors, ce que vous écrivez, le quotidien est terrible.
01:12:34Par exemple, vous dites que la violence contre les soignants ne se limite malheureusement pas
01:12:37à des interventions dans les quartiers sensibles.
01:12:38Nous sommes agressés également sur nos lieux de travail.
01:12:40Tous les établissements de soins dénoncent la hausse des violences verbales ou physiques
01:12:43de la part des patients et de leurs accompagnants.
01:12:45C'est une société malade celle qui agresse ceux qui lui viennent en aide.
01:12:49Mais c'est vrai que ça se passe à l'hôpital, ça se passe dans l'école,
01:12:52ça se passe partout puisque les gens sont tout simplement mal élevés.
01:12:55Ça s'appelle aujourd'hui mal élevé.
01:12:57Ce qui n'était pas le cas dans une autre société il y a 30 ou 40 ans.
01:13:00Tu étais mieux élevé.
01:13:02Il y avait tout de même des agressions.
01:13:04Ce que je raconte, j'ai travaillé aux urgences de 2001 à 2007, il y a 20 ans.
01:13:07C'était déjà le cas, on se faisait agresser pour un rien.
01:13:11On va dire de l'énervement des personnes, de l'attente.
01:13:14Parce que quand on a mal, quand on est malade et qu'on attend,
01:13:17le stress peut aussi augmenter.
01:13:19Si on n'a pas été élevé, comme vous dites, avec de l'empathie,
01:13:23et appris à avoir géré ses émotions, on peut vite devenir agressif.
01:13:27C'est à nous soignants aussi de désamorcer ces situations.
01:13:30On ne peut pas toujours le faire.
01:13:32Parfois c'est gratuit, j'avoue.
01:13:34Mais vous avez mis le doigt sur la période Covid.
01:13:37En fait, on a enfin écouté les soignants.
01:13:40On leur a donné le pouvoir, comme vous dites,
01:13:42et à l'hôpital, ça se passait.
01:13:44Il y a eu beaucoup de choses horribles qui sont passées,
01:13:47et des collègues qui ont beaucoup de mal à revenir de cette période,
01:13:50et qui d'ailleurs ont quitté l'hôpital pour beaucoup à cause de ça.
01:13:53Mais avant le Covid, on se plaignait de ne pas avoir les moyens,
01:13:56mais on travaillait quand même.
01:13:58C'est un sacrifice, je ne sais pas.
01:14:00Au moment du Covid, on a eu les moyens de travailler correctement.
01:14:04On nous a écoutés, on nous a demandé qu'est-ce que vous avez besoin.
01:14:07La santé était devenue essentielle.
01:14:09On a vu que la santé, il fallait peut-être la sacraliser.
01:14:12Même M. Macron à l'époque a dit, on va la sortir du droit financier,
01:14:19et on va sacraliser ça.
01:14:21Et tous les soignants ont une lueur d'espoir énorme,
01:14:24en se disant, enfin, ils nous ont compris.
01:14:27Ce qu'on ne veut pas forcément, ce n'est pas 180 euros de prime du Ségur,
01:14:30ce qui est très bien, vu l'inflation, on en a besoin.
01:14:32Mais ce n'est pas ça qu'on demandait.
01:14:34C'est vraiment des moyens pour travailler correctement,
01:14:36parce que les soignants aiment leur métier,
01:14:38et on y a cru.
01:14:39Et après ça, quand M. Véran a fait son Ségur,
01:14:41avec 183 euros d'augmentation et rien d'autre,
01:14:45pas de moyens, des lits qui continuent à fermer,
01:14:47et un retour à la normale très rapide.
01:14:51Oui, parce que vous proposez, c'est ça qui est intéressant.
01:14:53Il y a le côté malade, guérison, moral,
01:14:57mais il y a également, et moi c'est ça que j'ai beaucoup aimé,
01:14:59des mesures pour changer le système.
01:15:00Vous dites, il faut supprimer les primes diverses et variées
01:15:02qui augmentent les divisions et les intégrer dans le salaire de base.
01:15:05Vous dites, il faut rétablir des grilles salariales claires,
01:15:07justes et équitables.
01:15:08L'État devra permettre à toutes les structures
01:15:10de faire face à ces hausses salariales.
01:15:12Supprimer les charges administratives, vous le dites quand même,
01:15:14qui pèsent tant sur nos soignants.
01:15:16Par exemple, ça m'intéresse, dans l'infirmière que vous êtes,
01:15:19donnez-moi un exemple de charges administratives qui pèsent sur vous.
01:15:23Vous passez beaucoup moins de temps au lit du patient
01:15:26que sur votre ordinateur à remplir des cases,
01:15:28à cocher tout ce que vous avez fait,
01:15:29pour valider que vous l'avez bien fait.
01:15:31Ça prend la moitié du temps.
01:15:33Je ne vous parle même pas des infirmières libérales,
01:15:35avec les charges qu'elles ont d'ordonnances à faxer à la CPM.
01:15:39Et ça, ça n'était pas le cas il y a 20 ans ?
01:15:41Déjà, on ne travaillait pas avec l'informatique.
01:15:43On pochait sur le papier ce qu'on avait fait.
01:15:45Et on nous demandait beaucoup moins de temps.
01:15:47C'est-à-dire que quand vous rentrez dans une chambre,
01:15:49vous vous occupez d'un patient,
01:15:50il faut dire que vous êtes occupé de ce patient.
01:15:52Il faut dire tout ce qu'on a fait,
01:15:53parce que tout ce qui n'est pas marqué n'est pas fait.
01:15:56Alors, c'est pour la bonne cause ou pas ?
01:16:01Parce qu'on se doute bien que...
01:16:03Moi, on ne me demande pas de faire tout ce que je fais dans la journée.
01:16:06On ne me dit pas, alors ça se voit.
01:16:08Il faut un minimum de traçabilité, sécurité sanitaire, etc.
01:16:12Il en faut.
01:16:13Mais des postes pourraient être créés.
01:16:15Il n'y a pas besoin qu'une infirmière fasse ça, peut-être.
01:16:17Il n'y a pas besoin qu'un médecin justifie de ses ordonnances.
01:16:20Il y a peut-être des postes de secrétariat,
01:16:22où l'administratif pourrait le faire.
01:16:24Au profit de l'administratif que vous dénoncez à juste titre,
01:16:28ces doutes ont plus d'importance.
01:16:30C'est vrai partout.
01:16:32Mais je suis d'accord avec vous.
01:16:33Accepter de rectifier les imperfections évidentes
01:16:35de la réforme PAS, L, AS et Parcoursup.
01:16:38Écoutez, médecine, c'est délirant.
01:16:40C'est délirant ce qui se passe en médecine.
01:16:43Tout ça parce qu'on a retiré.
01:16:45Vous savez qu'on ne peut pas redoubler.
01:16:46Je le dis plusieurs fois,
01:16:47on ne peut pas redoubler sa première année de médecine.
01:16:49On ne peut pas redoubler.
01:16:50C'est délirant ce qu'ils ont fait.
01:16:51Les ARS, il faut les supprimer.
01:16:53C'est des usines à gaz.
01:16:54Vous êtes d'accord ou pas ?
01:16:56Vous êtes d'accord, madame ?
01:16:57Vous êtes d'accord ou pas ?
01:16:58On est d'accord là-dessus, oui.
01:16:59Vous êtes d'accord ou pas ?
01:17:00Ce ne sont pas des médecins qui dirigent, on pense, les ARS.
01:17:03Non, c'est des petits hommes gris.
01:17:05On est des petits hommes gris, voilà.
01:17:06C'est des petits hommes gris.
01:17:07Alors bon, ce qui m'intéresse évidemment,
01:17:09comment dire, c'est quand ce cancer est la part du moral,
01:17:14avoir une pratique médicale n'est pas un atout à ce moment précis.
01:17:17Vous écrivez, au contraire,
01:17:18je ne peux pas ignorer que cette tumeur invisible
01:17:20lors d'un check-up récent
01:17:21a grossi à une vitesse qui ne présage rien de bon.
01:17:23Il est difficile de décrire précisément
01:17:25le bouleversement qui s'opère en moi.
01:17:26J'ai l'impression d'être passé à travers une trappe,
01:17:28d'être englouti, le sol est ferme sous mes pieds.
01:17:31Mais à l'intérieur de moi,
01:17:32tout est détruit comme balayé par un tsunami.
01:17:34Alors ça, peut-être qu'aujourd'hui,
01:17:35lorsque vous êtes avec un patient,
01:17:38vous savez dans quel état il est
01:17:40et qu'avant, vous ne doutiez peut-être pas
01:17:44que tout était forcément détruit.
01:17:45Est-ce que ça vous a aidé ?
01:17:48Oui, ça m'a aidé à prendre conscience
01:17:50et encore plus écouter le patient
01:17:52et surtout le laisser être acteur de son traitement
01:17:55et de sa vision des choses.
01:17:57Parce qu'on nous apprend à l'école l'empathie
01:17:59et puis quand on fait un métier comme ça,
01:18:00on ne peut pas le faire normalement.
01:18:01Est-ce qu'on peut apprendre l'empathie à l'école ?
01:18:03On nous apprend ces notions.
01:18:04Moi, j'ai 18 ans, quand je commence infirmière,
01:18:05je sors du bac lauréat.
01:18:06Voilà, on nous familiarise avec ces valeurs.
01:18:10Si on ne les a pas,
01:18:11on quitte rapidement la profession, je pense.
01:18:14Il faut quand même un minimum d'humanité,
01:18:16d'empathie pour faire ces métiers.
01:18:19Ça ne m'a pas appris des choses,
01:18:21mais j'ai toujours voulu,
01:18:23le credo dans ma vie,
01:18:24c'est être maître de ma vie,
01:18:26être acteur tout le temps du changement de ma vie.
01:18:28Je pense qu'il faut laisser de la place
01:18:30aux patients de faire ça.
01:18:32Il faut que les patients prennent cette place.
01:18:34Il ne faut pas qu'ils attendent tout de la médecine
01:18:36et que le médecin les soigne
01:18:37et que les infirmières les soignent
01:18:38et rester dans un lit.
01:18:39Il faut se battre pour la vie,
01:18:41comme je vous ai dit, pour l'espoir.
01:18:43Il faut s'engager.
01:18:44Si mon livre pouvait ouvrir le dialogue pour ça,
01:18:46j'en serais ravie.
01:18:48Pour que les gens s'engagent,
01:18:50parce que la médecine, ce n'est pas juste les soins,
01:18:52c'est aussi la prévention, l'éducation.
01:18:54En France, je vous donne un petit exemple,
01:18:56il y a 50 000 arrêts cardiaques par an,
01:18:58inopinés,
01:18:59il y a 7 % de survie.
01:19:01Pourquoi ?
01:19:02Dans d'autres pays comme la Suède,
01:19:03les pays nordiques,
01:19:04il y a 20 à 30 % de survie.
01:19:06Parce qu'il n'y a pas assez de défibrillateurs en France,
01:19:08il n'y a pas assez de personnes formées au geste d'urgence.
01:19:10Je me suis d'ailleurs engagée
01:19:12dans une société qui s'appelle
01:19:15pour favoriser ça.
01:19:16Aujourd'hui, vous êtes toujours infirmière, bien sûr.
01:19:18J'ai pris une disponibilité du service public
01:19:20le 1er septembre,
01:19:22pour me poser un petit peu
01:19:24et essayer de changer les choses.
01:19:26Je m'engage beaucoup dans l'associatif actuellement.
01:19:28C'est indiscret de vous demander
01:19:30le salaire que vous receviez
01:19:32après 23 ans dans l'hôpital public
01:19:36et l'engagement qui était le vôtre ?
01:19:38Pas du tout.
01:19:40J'étais à l'échelon 7 au bout de 23 ans.
01:19:42Et au mois d'août,
01:19:44je crois que j'ai perçu 2300 euros.
01:19:46Une honte.
01:19:48Une honte.
01:19:50C'est insupportable.
01:19:52Il est 10h32.
01:19:54Juste un mot de Trump.
01:19:56Vous avez vu, Trump, c'était le boss.
01:19:58C'est la une de Paris Match.
01:20:00Là, le boss
01:20:02Notre-Dame. Ça, ça a dû vous amuser.
01:20:04On va voir ces images. Il y a une image également d'Elon Musk
01:20:06extraordinaire qui passe devant tout le monde.
01:20:08C'est peut-être l'image...
01:20:10De plus, c'est tous les gens qui tournent leur veste.
01:20:12C'est ça.
01:20:14Parce que j'ai entendu, pendant un an,
01:20:16j'ai essayé d'alerter, comme j'ai pu ici,
01:20:18en disant, attention, Trump va venir.
01:20:20Et alors, on s'est moqués.
01:20:22C'est vrai.
01:20:24C'est abruti.
01:20:26Et aujourd'hui, j'entends,
01:20:28moi, quand même, Trump...
01:20:30Je veux dire, c'est du miel
01:20:32qui coule pour moi chaque jour.
01:20:34Mais c'est sidérant, quand même.
01:20:36C'est sidérant.
01:20:38Ça montre une fois de plus
01:20:40que la France ne comprend pas
01:20:42ce qu'il se passe en Amérique.
01:20:44Jamais.
01:20:46Elle ne comprend pas ce qu'il se passe en France non plus.
01:20:48Non, c'est vrai.
01:20:50Mais il y a 12 démocrates
01:20:52qui font un peu parler d'eux.
01:20:54Et ce sont des démocrates.
01:20:56Et évidemment, toute la
01:20:58classe politique française...
01:21:00C'est Douglas Kennedy.
01:21:02C'est l'icône française.
01:21:04Il habite dans le 6e arrondissement.
01:21:06Il est partout en politique.
01:21:08Il dit des bêtises.
01:21:10Ça a été un grand romancier.
01:21:12Oui, sûrement.
01:21:14Écoutons mon Noël à moi.
01:21:16C'est un génie, Trump.
01:21:18Un génie politique.
01:21:20C'est un génie politique.
01:21:22C'est une bête politique.
01:21:24Vous allez dégriser rapidement.
01:21:26Voyons mon Noël à moi.
01:21:28C'est toujours une petite séquence.
01:21:30Je ne sais pas ce que vous allez faire à Noël.
01:21:32Il nous restera une minute.
01:21:34Noël, pour moi,
01:21:36c'est un jour important.
01:21:38C'est un jour de déception.
01:21:40De tristesse, quelque part.
01:21:42Parce que c'est mon anniversaire.
01:21:44Quand on est né le jour de Noël,
01:21:46on a un seul cadeau.
01:21:48On n'a pas une autre date dans l'année.
01:21:50Par contre, le moment de bonheur,
01:21:52avec notre métier de restaurateur,
01:21:54c'est un des rares jours de l'année
01:21:56où je pouvais déjeuner avec mes parents,
01:21:58mes grands-parents, toute la famille,
01:22:00mes oncles, mes tantes.
01:22:02Personne ne travaillait.
01:22:04C'était le moment de famille.
01:22:06Tout le monde prenait le temps
01:22:08de faire à manger.
01:22:10Mais faire à manger pour soi,
01:22:12ce n'est pas pareil que pour les clients.
01:22:14Donc on essayait de se donner
01:22:16un peu plus de bonheur
01:22:18avec des vrais produits d'exception.
01:22:20On allait chercher au concours
01:22:22des 3 Glorieuses nos volailles de Bresse
01:22:248 jours avant.
01:22:26On partait avec mon père le matin.
01:22:28Ça, c'est que des souvenirs d'enfance
01:22:30Est-ce que c'est important Noël pour vous ?
01:22:32Pour moi, oui. C'est le Christ.
01:22:34Pour moi, c'est essentiellement...
01:22:36Quand vous dites ça, j'ai toujours l'impression...
01:22:38Est-ce qu'il y a une part de jeu
01:22:40chez vous et de comédie ?
01:22:42Je ne sais pas si...
01:22:44Vous dites la vérité ?
01:22:46Je ne me permettrai pas de faire
01:22:48Je joue avec Pascal Praud.
01:22:50Avec le Christ, vous pouvez.
01:22:52Pour moi, Noël,
01:22:54d'abord, je pense que c'est
01:22:56comme pour nous tous ici,
01:22:58c'est la longue réminiscence
01:23:00de tous les Noëls d'enfance.
01:23:02On reste des gosses, malgré tout.
01:23:04Ça scintille, ça revient.
01:23:06On a ça en soi.
01:23:08Et puis, pour moi,
01:23:10parce que je suis profondément chrétien,
01:23:12c'est une fête religieuse.
01:23:14Mais il y a la superposition des deux.
01:23:16Vous avez la foi ?
01:23:18Oui, absolument.
01:23:20Face à Soeur Emmanuel, du reste.
01:23:22Et vous pensez que vous irez au paradis ?
01:23:24Il va falloir que je ne tombe pas
01:23:26dans l'ombre.
01:23:28Là, j'aurai un réquisitoire
01:23:30absolument impitoyable.
01:23:32Pourquoi tu me regardes comme ça ?
01:23:34Mais quand vous vous regardez
01:23:36dans la glace,
01:23:38quand vous voyez votre parcours,
01:23:40vous dites, je suis un homme de bien ?
01:23:42Oh que non !
01:23:44Je m'attends à un purgatoire.
01:23:46Mais on sera ensemble.
01:23:48Oui, parce qu'on va rencontrer du monde.
01:23:50Si on va au paradis,
01:23:52on ne va pas rencontrer grand monde qu'on connaît.
01:23:54On va s'emmerder.
01:23:56Merci beaucoup madame Audrey Pascovec.
01:23:58Merci à vous.
01:24:00Et puis alors,
01:24:02votre mari est agriculteur.
01:24:04Je ne sais pas s'il traverse
01:24:06une période calme ou pas.
01:24:08C'est compliqué pour tous les agriculteurs, je pense.
01:24:10Et il est dans quel domaine de l'agriculture ?
01:24:12Il a une exploitation
01:24:14qui a des vaches allaitantes
01:24:16et des céréales.
01:24:18Et vous avez deux enfants,
01:24:20je crois.
01:24:22Une fille et une belle-fille.
01:24:24Et elles ont quel âge, vos filles ?
01:24:268 et 17 ans.
01:24:28Donc Noël bientôt, évidemment,
01:24:30dans votre maison.
01:24:32Pour une fois en famille.
01:24:34Contrairement aux soignants auxquels je penserais
01:24:36qu'ils seront en chevet des malades.
01:24:38Vous avez été parfois, j'imagine, le 24 décembre et le 25 décembre à l'hôpital ?
01:24:40Je crois que j'en ai fait plus à l'hôpital qu'à la maison.
01:24:42Merci.
01:24:44Merci d'avoir été avec nous.
01:24:46Alexandre Pratt était à la réalisation.
01:24:48Merci à David Tonnelier qui était à la vision.
01:24:50Rendez-vous ce soir.
01:24:52C'était un plaisir. Merci chère Sabrina.